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Ecole Nationale Polytechnique

Département de Génie Mécanique


Conversion d’énergie
Hocine BENNOUR : hocine.bennour@g.enp.edu.dz

LA TURBINE A GAZ
Le Cycle de Brayton modifié
Variante I : Le cycle de Brayton régénératif
Fumées évacuées dans
Dans le cycle régénératif, on utilise un l’atmosphère à plus
Régénérateur
régénérateur (qui est un échangeur de basse température
chaleur air/gaz d’échappement) pour
6
préchauffer l’air sortant du compresseur

Air/Fumées
Echangeur
en récupérant la chaleur des gaz Fumées
d’échappement de la turbine. A la sortie
du régénérateur, l’air sera dirigé vers la
chambre de combustion à une Air admis
température plus élevée et on aura ainsi dans la
chambre de
besoin de brûler moins de combustible 5 combustion
pour réaliser la valeur requise de la Combustible à
température
température des gaz à l’admission de la 2 plus élevée
turbine. 4
Avec la régénération, CC
~350°𝐶
on obtient donc une Air 3 ~550°𝐶
économie d’énergie 1
primaire et on
améliore le rendement Compresseur THP TL
de l’installation.

Turbine Libre
Variante I : Le cycle de Brayton régénératif

Le régénérateur est un réchauffeur d’air à Reg


contre-courant. S’il pouvait avoir une surface
d’échange infinie, l’air s’y échaufferait jusqu’à CC
ce que sa température à la sortie devienne la
𝑊𝑛𝑒𝑡
même que la température d’entrée des gaz C T
(𝑇5′ = 𝑇4 ) et les gaz seront évacués dans
l’atmosphère à la température la plus petite 𝑇
possible, soit 𝑇2 . Dans ce cas la quantité de
chaleur économisée serait maximum. 𝑄𝐻𝑟
Cependant, comme la surface d’échange
actuelle est finie, la température 𝑇5 de l’air à
la sortie du régénérateur sera inférieure à 𝑇4 𝑄𝑟𝑒𝑔
et les gaz seront évacués dans l’atmosphère à
𝑇6 > 𝑇2 . La quantité de chaleur Régénération
effectivement économisée sera moins
importante. On caractérise la performance
du régénérateur par un rendement défini par
le rapport de la quantité de chaleur 𝑄é𝑐𝑜 = 𝑄𝑟𝑒𝑔
économisée sur celle maximum
correspondant au cas idéal d’une surface 𝑄𝐿𝑟
infinie. 𝑠
Variante I : Le cycle de Brayton régénératif
Pour un débit et des chaleurs spécifiques constants à travers l’installation, le
rendement du régénérateur s’exprime comme le rapport de l’élévation de
température actuelle de l’air sur l’élévation de température qu’il aurait subi dans
le cas idéal correspondant hypothétiquement à une surface d’échange infinie. Soit :
𝑇5 − 𝑇2
𝜂𝑟𝑒𝑔 =
𝑇5′ − 𝑇2
Dans le cas du cycle régénératif, le travail spécifique net reste le même que celui
du cycle simple, mais le rendement thermique va être différent étant donné que la
quantité de chaleur apportée grâce à la combustion sera plus petite, soit dans le
cas idéal :
𝑥−1
𝑄𝐻𝑟 = ℎ3 − ℎ4 = 𝐶𝑝 𝑇3 − 𝑇4 = 𝐶𝑝 𝑇3 − 𝑇3 /𝑥 = 𝐶𝑝 𝑇3
𝑥
Ce qui va nous conduire à l’expression du rendement suivante :
𝑊𝑛𝑒𝑡 𝑦−𝑥 𝑥 𝑇1 𝛾−1
𝜂𝑡ℎ𝑟 = = =1− =1− 𝜏 𝛾
𝑄𝐻𝑟 𝑦 𝑦 𝑇3
Notons que la régénération ne sera possible que si la condition 𝑇2 < 𝑇4 est
satisfaite. L’illustration graphique de la diapositive suivante montre que pour un
rapport 𝑇1 𝑇3 donné, il existe un taux de compression critique 𝜏𝑐𝑟 au-dessus
duquel la régénération n’est pas possible, mais pour toutes les valeurs de 𝜏 < 𝜏𝑐𝑟 ,
le rendement du cycle régénératif reste supérieur à celui du cycle simple.
Variante I : Le cycle de Brayton régénératif

𝑇1 𝛾−1
Avec régénération 𝜂𝑡ℎ =1− 𝜏 𝛾
𝑇3

Sans régénération
1
𝜂𝑡ℎ = 1 − 𝛾−1
𝜏 𝛾

𝝉𝑪𝒓 𝝉
Représentation du travail de la compression isotherme et de la détente
isotherme sur un diagramme T-s
T 𝑝2
Travail de la compression isotherme 1 → 2 𝑇 :
𝑊𝑐𝑇 = ℎ1 − ℎ2𝑇 + 𝑄
𝑝1
De 1 à 2 𝑇 , on a : 𝑑ℎ = 𝐶𝑝 𝑑𝑇 = 0, par conséquent :
1
ℎ1 − ℎ2𝑇 = 2 𝑑ℎ = 0,
𝑇
Comme on est sur une isotherme réversible, on peut 2𝑇
1
écrire :
1

𝑊𝑐𝑇 = 𝑄 = 𝑇𝑑𝑠 = 𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 (𝑎2 𝑇 1𝑏)


2𝑇
𝑎 𝑏 s
𝑝3
De même, on peut montrer que le travail de la T
détente isotherme 3 → 4 𝑇 sera donné par : 𝑝4
𝑊𝑇𝑇 = ℎ3 − ℎ4𝑇 + 𝑄 3
De 3 à 4 𝑇 , on a : 𝑑ℎ = 𝐶𝑝 𝑑𝑇 = 0, par conséquent 4𝑇
3
:ℎ3 − ℎ4𝑇 = 4 𝑑ℎ = 0,
𝑇
Comme on est sur une isotherme réversible, on peut 4𝑠
écrire :
4𝑇

𝑊𝑇𝑇 = 𝑄 = 𝑇𝑑𝑠 = 𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 (𝑎34𝑇 𝑏)


3

𝑎 𝑏 s
Représentation du travail de la compression isentropique et de la
détente isentropique sur un diagramme T-s
T 𝑝2
Travail de la compression isentropique 1 → 2𝑠 :
2𝑠 2𝑇 2𝑠 2𝑠
𝑊𝑐𝑠 = ℎ2𝑠 − ℎ1 = 𝑑ℎ = 𝑑ℎ + 𝑑ℎ 𝑝1
1 1 2𝑇
De 1 à 2 𝑇 , on est sur une isotherme et on a : 2𝑇
2
𝑑ℎ = 𝐶𝑝 𝑑𝑇 = 0, par conséquent : 1 𝑇 𝑑ℎ = 0, 1
De 2 𝑇 à 2𝑠 , on est sur une isobare, on aura donc :
2
𝑑ℎ = 𝑇𝑑𝑠 + 𝑣𝑑𝑝 = 𝑇𝑑𝑠, d’où il vient que : 2 𝑠 𝑑ℎ =
𝑇
2𝑠
𝑇𝑑𝑠 et par suite : 𝑎 s
2𝑇
2𝑠
𝑏
𝑝3
𝑊𝑐𝑠 = 𝑇𝑑𝑠 = 𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 (𝑎2 𝑇 2𝑠 𝑏) T
2𝑇
𝑝4
3
4𝑇
Montrer également que le travail de la détente
isentropique 3 → 4𝑠 est représenté par l’aire de la
surface (𝑎4𝑠 4 𝑇 𝑏) et qu’il est donné par l’expression 4𝑠
suivante :
4𝑇

𝑊𝑇𝑠 = 𝑇𝑑𝑠
4𝑠 s
𝑎 𝑏
Dispositions visant à réduire le travail de la compression et
à augmenter le travail de la détente
La compression consomme du travail et donc, plus elle en consomme plus petit sera le
travail net de l’installation. Nous avons donc intérêt à réduire autant que faire se peut le
travail nécessaire pour la compression. Le diagramme T-s ci-après à gauche montre que
ce travail sera minimum dans le cas où la compression a lieu de manière isotherme. La
détente quant à elle produit du travail et donc, plus elle en produit plus important sera
le travail net de l’installation (pour un travail de compression donné). Nous avons donc
intérêt à maximiser le travail produit par la détente. Le diagramme T-s ci-après à droite
montre que ce maximum correspond à une détente également isotherme.
𝑝3
𝑊𝐶𝑇 (−) : Travail requis pour

horizontalement)
isotherme (aire
la compression

T 𝑝2
hachurée

T
2𝑠 𝑊𝑇𝑇 (−) 𝑝4
3
𝑝1 4𝑇
: Travail requis pour
isentropique (aire
la compression

verticalement)

2𝑇
4𝑠
hachurée

1
𝑊𝐶𝑠 (I)

𝑊𝑇𝑠 (I)

s s
𝑊𝐶𝑠 > 𝑊𝐶𝑇 𝑊𝑇𝑠 < 𝑊𝑇𝑇
Variante II : Le cycle à compression refroidie et/ou à
détente réchauffée
Du fait que le compresseur et la turbine sont des machines 4 5 6
tournantes, il est impossible de refroidir ou de réchauffer le fluide en HPCC LPCC
même temps qu’il évolue à travers la machine. Pour approcher la
7
compression ou la détente isotherme, on pourrait imaginer l’utilisation
d’un grand nombre de machines avec des échangeurs de chaleur
5 7
intermédiaires, pour réaliser les processus représentés ci-dessous.
T T
Faible potentiel 6 8
pour la 8
régénération
Potentiel
2’ 6’ intéressant pour la
régénération

4 2

1
3 1
s
LPC
2
Refroidissement
intermédiaire
3
s
HPC
Sur le plan pratique, pour éviter les difficultés inhérentes à toute installation 4
complexe et pour des considérations économiques évidentes, on limite le nombre
d’étages de compression ou de détente à deux ou trois.
Répartition optimale du taux de compression sur les étages
d’une compression refroidie
Données : T
𝑇1 , 𝑇3 , 𝜏 = (𝑝4 𝑝1 ) : taux de compression global 5 7
Posons :
𝜏1 = (𝑝2 𝑝1 ) : taux de compression BP 6
8
𝜏2 = (𝑝4 𝑝3 ) : taux de compression HP
𝑝3 = 𝑝2 : pas de perte de charge dans l’échangeur 2-3
𝛾−1
𝛼=
𝛾 4 2
𝛾−1
𝛾
𝑥1 = 𝜏1 = 𝜏1𝛼
𝛾−1 3 1
𝛾
𝑥2 = 𝜏2 = 𝜏2𝛼
𝛾−1 s
𝑥 = 𝜏 𝛾 = 𝜏𝛼
On peut donc écrire : 𝜏 = 𝜏1 𝜏2 𝑒𝑡 𝑥 = 𝑥1 𝑥2 → 𝜏2 = 𝜏 𝜏1 𝑒𝑡 𝑥2 = 𝑥 𝑥1
En considérant les compressions isentropiques 1-2 et 3-4, on aura :
𝑇2 = 𝑇1 𝑥1 𝑒𝑡 𝑇4 = 𝑇3 𝑥2 = 𝑇3 𝑥 𝑥1
Travail de compression :
𝑊𝑐 = ℎ2 − ℎ1 + ℎ4 − ℎ3 = 𝐶𝑝 𝑇2 − 𝑇1 + 𝐶𝑝 𝑇4 − 𝑇3
𝑊𝑐 𝑇3 𝑥
𝜔𝑐 = = 𝑥1 − 1 + −1
𝐶𝑝 𝑇1 𝑇1 𝑥1
Répartition optimale du taux de compression sur les étages
d’une compression refroidie

La répartition optimale du taux de compression sur les deux étages de compression est celle qui
permet de minimiser le travail de compression, il faut donc rechercher la valeur de 𝑥1 qui annule la
dérivée de 𝜔𝑐 par rapport à cette variable.

𝑑 𝜔𝑐 𝑑 𝑊𝑐 𝑇3 𝑥 𝑇3 𝑇1
= =1+ − 2 =0 → 𝑥1𝑜𝑝𝑡 = 𝑥 𝑒𝑡 𝑥2𝑜𝑝𝑡 = 𝑥
𝑑 𝑥1 𝑑𝑥1 𝐶𝑝 𝑇1 𝑇1 𝑥1 𝑇1 𝑇3

Le travail de compression minimum aura dans ce cas pour expression :


𝑇3 𝑇3
𝜔𝑐𝑚𝑖𝑛 = 2 𝑥 −1−
𝑇1 𝑇1
 Cas particulier où 𝑇3 = 𝑇1 : cas où il est possible après la compression BP de refroidir
l’air jusqu’à la température d’entrée dans l’installation (qui est généralement la
température ambiante) :
𝑥1𝑜𝑝𝑡 = 𝑥2𝑜𝑝𝑡 = 𝑥
𝜔𝑐𝑚𝑖𝑛 = 2 𝑥 − 1
Répartition optimale du taux de détente sur les étages
d’une détente réchauffée

Données : T
5 7
𝑇5 , 𝑇7 , 𝜏 = (𝑝5 𝑝8 ) : taux de détente global
Posons :
8
𝜏′1 = (𝑝5 𝑝6 ) : taux de détente HP 6
𝜏′2 = (𝑝7 𝑝8 ) : taux de détente BP
𝑝7 = 𝑝6 : pas de perte de charge dans la CC 6-7
Montrer que la répartition optimale du taux global sur 2
les deux turbines correspond à un travail de détente 4

maximal et conduit aux taux optima :


𝑇5 𝑇7 3 1
𝑥′1𝑜𝑝𝑡 = 𝑥 𝑒𝑡 𝑥′2𝑜𝑝𝑡 = 𝑥
𝑇7 𝑇5 s
Et que dans le cas particulier où 𝑇7 = 𝑇5 , on aura :
𝑥′1𝑜𝑝𝑡 = 𝑥′2𝑜𝑝𝑡 = 𝑥
𝑊𝑡 𝑇5 𝑥 − 1
𝜔𝑡𝑚𝑎𝑥 = =2
𝐶𝑝 𝑇1 𝑇1 𝑥
Rapport de compression (de détente) optimal d’un étage
d’une compression (détente) multi-étagée comportant des
refroidissements (réchauffages) intermédiaires
On peut montrer que le résultat obtenu ci-dessus pour la même température 𝑇𝑒𝑐 à l’entrée
des compresseurs (ou la même température 𝑇𝑒𝑡 à l’entrée des turbines pour la détente)
dans le cas d’une compression bi-étagée (respectivement d’une détente bi-étagée), se
généralise pour un nombre d’étages quelconque, c’est-à-dire, qu’on aura dans ce cas :

 Pour la compression à n étages :


𝑥𝑜𝑝𝑡 𝑒 = 𝑛 𝑥
𝜔𝑐𝑚𝑖𝑛 = 𝑛 𝑛 𝑥 − 1

 Pour la détente à n étages :


𝑛
𝑥𝑜𝑝𝑡 = 𝑥
𝑒
𝑛
𝑇𝑒𝑡 𝑥−1
𝜔𝑡𝑚𝑎𝑥 =𝑛 𝑛
𝑇𝑒𝑐 𝑥

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