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En quoi le pouvoir d’opposition du président des États-Unis

n’est – il en réalité qu’une illusion ?

I - L'opposition de Joe Biden au mur entre les USA et le Mexique : Une position ancrée dans
le droit constitutionnel américain

Introduction : Le débat entourant la construction du mur à la frontière entre les États-Unis et


le Mexique est au cœur des préoccupations depuis que l'ancien président Donald Trump a
initié ce projet en 2019. L'actuel président Joe Biden, démocrate, s'oppose résolument à
cette initiative, et son opposition repose sur des fondements solides en droit constitutionnel
américain.

a. Respect du principe de séparation des pouvoirs : Le président Biden, en refusant de


poursuivre la construction du mur, exprime son engagement envers le principe fondamental
de séparation des pouvoirs énoncé dans la Constitution des États-Unis. Selon l'article I,
section 9, clause 7, aucune somme d'argent ne peut être prélevée de la trésorerie sans
l'approbation du Congrès. La construction du mur, en l'absence d'une appropriation
budgétaire adéquate, violerait ce principe constitutionnel, renforçant ainsi la position de
Biden. L'un des principes fondamentaux de la Constitution américaine est la séparation des
pouvoirs entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire. Le Congrès, en tant que branche
législative, a le pouvoir de décider des dépenses fédérales. En s'appropriant des fonds pour
la construction du mur sans une véritable appropriation du Congrès, l'administration
précédente a été critiquée pour outrepasser les pouvoirs constitutionnels du Congrès.

b. Droit de propriété : La construction du mur a soulevé des questions concernant les droits
de propriété privée, notamment lorsque des terres ont été expropriées pour le projet. La
Constitution protège les citoyens contre des saisies arbitraires sans compensation équitable.
Ex : Le Cinquième Amendement de la Constitution américaine stipule que "nulle personne ne
sera privée de sa vie, de sa liberté ou de ses biens, sans procédure légale régulière ; et nulle
propriété privée ne sera prise pour usage public, sans une juste indemnité."

c. Respect des droits individuels et protection des libertés civiles : La construction du mur
soulève des inquiétudes quant au respect des droits individuels et des libertés civiles, en
particulier en ce qui concerne les personnes traversant la frontière. L'article IV, section 2,
clause 1 garantit le privilège et l'immunité des citoyens d'un État dans les autres États. Les
mesures draconiennes associées à la construction du mur pourraient compromettre ces
droits constitutionnels, ce que le président Biden cherche à éviter au nom de la préservation
des valeurs américaines.
Intro :
L'annonce discrète de Joe Biden le jeudi 5 octobre 2023, concernant l'extension du mur
frontalier entre les États-Unis et le Mexique, a suscité des interrogations quant à la
cohérence de ses actions par rapport à ses engagements antérieurs. Malgré sa promesse de
ne pas suivre la voie tracée par son prédécesseur, Donald Trump, le président américain
semble avoir contredit ses propres déclarations en optant pour une mesure controversée.
Cette décision soulève la question fondamentale de la crédibilité du pouvoir d'opposition du
président des États-Unis.
Ainsi, la problématique centrale : En quoi le pouvoir d’opposition du président des États-Unis
n’est – il en réalité qu’une illusion ?
I - L’hostilité entravée de Biden envers ce projet
II – L’illusion de l’initiative hâtive de Trump

La position hostile de Joe Biden envers la construction du mur découle en grande partie de
son opposition politique à la vision de son prédécesseur. Cette opposition, affirmée
fermement en janvier 2021, s'articule autour de principes tels que l'accueil des immigrants
ou la remise en cause de l'efficacité réelle du mur comme moyen de sécurité nationale.
Pourtant, malgré son opposition idéologique, le président Biden se retrouve confronté à des
contraintes politiques et sécuritaires, le forçant à poursuivre la construction du mur. La porte-
parole de Joe Biden, Karine Jean-Pierre pour expliquer la poursuite de la construction du
mur, a invoqué le principe de l'application de la loi. Elle a répété plusieurs fois : « Nous
appliquons la loi » et a souligné que le Congrès avait bloqué toute tentative d’utiliser l’argent
de ce projet autrement. Cette justification souligne le dilemme auquel est confronté un
président en exercice, devant conjuguer ses convictions politiques avec la nécessité d'assurer
la continuité du fonctionnement de l'État. Même en exprimant une opposition idéologique,
le président se doit de respecter et de faire respecter les lois en vigueur.
Apparait donc un paradoxe autour de la prééminence présidentielle. Le paradoxe émerge de
la tension entre la volonté politique du président et la réalité opérationnelle du
gouvernement. Il est le symbole des valeurs et des orientations politiques d’un pays mais il
est confronté à la réalité opérationnelle gouvernementale, où des contraintes
institutionnelles peuvent limiter sa capacité à mettre en œuvre ses idées. Enfin, le président,
en tant que gardien de la stabilité nationale, doit jongler entre la poursuite de son
programme politique et la nécessité de maintenir la stabilité gouvernementale : soit entre
des compromis et une adaptation de ses politiques pour éviter des perturbations dans le
fonctionnement de l'État.

Conclusion : La position de Joe Biden contre la construction du mur à la frontière entre les
États-Unis et le Mexique s'inscrit dans le respect des principes constitutionnels
fondamentaux. En défendant la séparation des pouvoirs, la prérogative du Congrès et les
droits individuels, le président Biden démontre son engagement envers la Constitution
américaine et la protection des valeurs qui sous-tendent la nation.
II – Une hostilité face à des contraintes constitutionnelles :

a. La puissance judiciaire et le rôle de la Cour Suprême :


La Cour Suprême joue un rôle essentiel dans la limitation du pouvoir présidentiel en
interprétant la constitutionnalité des actions exécutives. Le président Biden, bien
qu'exprimant des réserves sur le projet de mur, pourrait se trouver contraint de le poursuivre
en raison de décisions antérieures de la Cour Suprême ou d'obligations constitutionnelles. Le
cas emblématique de Youngstown Sheet & Tube Co. v. Sawyer (1952) établit le principe que
le président ne peut pas agir en violation directe des pouvoirs constitutionnels du Congrès. Si
le Congrès a autorisé ou désapprouvé explicitement une action, le président doit s'y
conformer. Cette contrainte juridique rend difficile pour le président de s'affranchir
complètement des décisions antérieures.
+ lien avec la composition de la Cour Suprême conservatrice car avant de quitter la
présidence, Trump a eu l’autorisation du Congrès de nommer 3 nouveaux membres très
conservateurs à la Cour Suprême

Opposition politique :
Les politiques liées à l'immigration et à la sécurité frontalière sont souvent des sujets très
polarisants aux États-Unis. Les membres du Congrès et d'autres acteurs politiques peuvent
s'opposer fermement à l'annulation ou à la modification du projet de mur, ce qui crée des
obstacles pour le président.
(A COMPLÉTER)

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