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Droit international

03/10

Examen :
QCM à points négatifs 1h
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Thème 1 : présentation du droit international public


Section 1 : comment définir le droit international public ?

Paragraphe I - Plusieurs définitions possibles


A – 1ère définition, avec comme critères les sujets de ce droit

On peut dire que le droit, de façon générale, est un ensemble de normes de conduite socialement
édictées et sanctionnées par l’État qui s’appliquent aux membres de la société

→ Droit international public = le DIP est un ensemble de normes de conduite socialement


édictées et qui s’applique aux membres de la société internationale
Différences :
- pas « sanctionnées » car peu de sanctions en DIP
- « société internationale »
→ existence d’une soc internationale distincte de la société interne (= la société nationale)

Critère choisi pour définir le DIP : à qui ce droit s’applique


→ aux membres de la société internationale
Mais qui sont-ils ?
Du pdv juridique : notion de sujets de droit
→ sujets ≠ acteurs
Sur la scène internationale, grand nombre d’acteurs (assoc internationales, ONG, entreprises…) ≠
sujets du DIP → acteurs = jouent un rôle au plan international
Sujet : acteur doté de la personnalité juridique internationale = bénéficiaire de droits et
d’obligations en vertu du DIP

Quels sont les sujets de droit auxquels s’appliquent le DIP ?


Personnes qui peuvent entrer en relation juridique les unes avec les autres
→ une chose n’est pas un sujet de droit, ne peut pas plaider un procès
Un sujet de droit est titulaire de droits et d’obligations
Mais un sujet de droit peut avoir des droits sur une chose
ex : droits de propriété
Sujet de droit : on dit d’une entité qu’elle est un sujet de droit lorsqu’elle est dotée par les normes
d’un ordre juridique donné d’un ensemble de droits et d’obligations et des capacités nécessaires à
leur exercice
ex d’ordre juridique : droit français → ordre juridique français
On fait la distinction entre les personnes physiques et les personnes morales
- personnes physiques : êtres humains
- personnes morales : entités abstraites auxquelles la loi donne le droit d’avoir en tant que tel des
droits et des obligations sur le modèle des personnes physiques
ex : une soc commerciale
mais les deux sont sujets de droit
/ !\ entreprises ≠ sujet de DIP

les personnes physiques sont des réalités naturelles, ≠ personnes morales, qui sont de pures
constructions juridiques

→ Donc, quels sont les sujets du DIP ?

Tous n’ont pas la même personnalité juridique et ne jouissent pas des mêmes droits

« Les sujets de droit dans un système juridique ne sont pas nécessairement identiques quant à leur
nature ou à l’étendue de leurs droits »
(Cour internationale de Justice (CIJ), 1949, avis consultatif)
CIJ = organe judiciaire principal de l’ONU
→ rend des arrêts
→ tranche des litiges opposant des États (gros impact politique)
→ mission consultative vis à vis d’autres organes de l’ONU qui lui posent des questions juridiques

1) Les États, sujets originaires du DIP, sujets majeurs et à plénitude de compétences

Pour devenir un État, une entité doit réunir un territoire, une population, et un gouv (au sens
large)
La réunion de ces 3 conditions est autosuffisante pour que l’État naisse et existe juridiquement
Il n’y a besoin d’aucun acte spécifique pour faire exister juridiquement l’État
= un État n’a pas besoin d’être reconnu par les autres pour exister juridiquement
la reconnaissance joue quand même un rôle important, mais par juridiquement

L’État se trouve dans une situation dominante dans l’ordre juridique international car :
- raison historique : jusqu’au milieu du 20è siècle, les États étaient les seuls sujets du DIP
Il faut attendre la 2nd moitié du 20è siècle pour que soit consacré (consécration) un autre sujet du
DIP : les org internationales
- raison structurelle : les États ont des caractéristiques propres qui leur permettent de se retrouver
dans une situation dominante : ils disposent d’un territoire, d’une population et d’un gouv, ce qui
n’est pas le cas des org internationales

Org internationale : groupement d’États qui ont décidé de coopérer dans un certain nombre de
domaines car ils comprennent qui dans certains domaines, agir seul ne permettra pas de répondre
à certains défis et qu’il est plus efficace de coopérer
ex : le terrorisme, le changement climatique
→ une OI a des missions spécifiques, des compétences, et les États mettent en place des
institutions et organes afin que l’OI puisse remplir ces missions
→ elle a une perso juridique distincte des États qui l’ont créée → pas de fusion
→ titulaire de certains droits et obligations

L’État existe juridiquement dès qu’il a les 3 conditions ≠ OI → créée par un acte spécifique, un
traité conclu par les États.

OI n’a pas son propre territoire, elle s’installe sur celui d’un État → doit avoir l’autorisation, l’État
peut refuser
L’importance de l’État en DIP vient aussi du fait que les États sont les seuls sujets souverains ; les OI
n’en sont pas, ce qui change bcp
= aucune autorité supérieure à l’État n’est dotée à son égard d’un pouvoir de même nature
= il n’y a aucune autorité supérieure à l’État qui lui soit semblable
→ C’est ce qui définit l’État

Les OI sont des sujets à compétences spécialisées

2) Les OI, sujets dérivés du DIP et sujets à compétences spécialisées

Les OI ont été consacrées comme sujets de DIP par la CIJ par son avis de 1949
→ la CIJ a explicitement affirmé l’existence d’une personnalité juridique internationale au bénéfice
de l’OI qui faisait l’objet de la question posée à la CIJ, c’est à dire l’ONU
→ et par extension, aux autres OI

Les OI, à la différence des États, sont des sujets dérivés


= la perso juridique internationale des OI ne découle pas de la nature propre de ces entités, mais
de la volonté des États qui ont créé l’OI donnée
= les OI ne peuvent pas se donner elles-mêmes une perso juridique ; ce sont les États qui le font
Donc, la perso des OI diffère de de la perso des États par son caractère dérivé
→ la perso des OI est plus limitée que celle des États

Les OI sont des sujets à compétences spécialisées


Comme ce sont les États qui les créent, ce sont eux qui leur confient un certain nombre de
missions
Ces missions sont prévues par le traité qui crée l’OI
Donc, chaque OI a une spécialisation qui lui est propre
Par conséquent, les OI ont toujours des compétences spécialisées et donc limitées

3) Les personnes privées, un sujet tout récent en DIP ; un sujet à compétences très limitées

Pdt très longtemps, les personnes privées (= individus) n’étaient pas considérées comme des sujets
du DIP
Ce n’est plus le cas du fait des évolutions datant de la 2nd moitié du 20è siècle

on faisait une distinction entre la face interne et la face internationale de la souveraineté, établie
par le droit internationale classique
Avec la distinction, l’individu était relégué dans la sphère interne des États
Ils étaient seulement soumis au droit interne

2 évolutions qui montrent que les personnes privées sont des sujets du DIP
- la reconnaissance par les États aux individus de droit consacrée dans des traités et parfois même
la possibilité d’exercer certaines compétences en matière juridique juridictionnelle
Les États ont été très marqués par les deux WW + horreurs de WW2 → après ça, les États ont
conclu des traités par lesquels ils reconnaissent un certain nombre de droits aux individus : traité
de protection de droit de l’homme (= traité de protection des droits humains) → droits
fondamentaux garantis au niveau international (ex : liberté, sécurité, vie…)
Plusieurs mécanismes de plaintes ont été institués à l’échelle universelle et à l’échelle régionale
→ après WW2, traité qui crée le Conseil de l’Europe en 1949, siège à Strasbourg. Dans le cadre du
CE, ces États ont ensuite conclu un traité, la Convention Européenne des Droits de l’Homme (1950)
qui garantit aux individus qui sont sous la juridiction de ces États un certain nombre de droits
fondamentaux. Tous les membres du CE font partie du traité de la CEDH, et ont conscience que le
pb du traité est que ce n’est que du papier et qu’il y a peu de sanctions
→ mise en place d’une cour de justice, la Cour Européenne des DH à Strasbourg → permet à des
individus sous la juridiction d’un des États parties de la CEDH de saisir cette cour si un ou plusieurs
droits garantis par cette CEDH ont été violés par un État partie et si cette personne n’obtient pas
réparation devant les tribunaux nationaux

Jusqu’en mars 2022, Russie = partie du CE. Exclue après l’invasion de l’Ukraine
car non respect des principes du CE (paix, sécurité, droits de l’homme, etc)

France aussi condamnée par la Cour euro des DH, sur la détention dans ses prisons
non respect de « interdiction de tout traitement inhumain et dégradant »
et sur la question de la situation des étrangers qui n’ont pas de papier et qui sont renvoyés dans
leur pays

Cette reconnaissance de droit aux individus dans les traités constitue un bouleversement
considérable en DIP, alors que jusqu’en 1945, le DIP protégeait uniquement les droits des États, il
protège désormais aussi un certain nombre de droits de l’individu
Ce sont les États eux-mêmes qui ont accepté de signer ces traités en sachant qu’en s’engageant au
niveau international en concluant ces traités, ça peut se retourner contre eux car les individus
peuvent essayer de faire condamner l’État pour violation de ses droits si non réparation devant les
tribunaux nationaux

Il faut toujours regarder quels États sont engagés par les traités → seuls ceux qui l’ont conclu

Avant 1945, s’il voulait éliminer sa population, l’État pouvait techniquement

Deuxième évolution :
affirmation d’une responsabilité pénale internationale d’individus coupables de crimes très graves :
génocide, crime contre l’humanité, crime de guerre et crime d’agression
crime contre l’humanité =/= génocide (pour cause ethnique ou religieuse)
Les individus peuvent être jugés par des tribunaux internationaux pour ces crimes très graves
Pendant les conflits armés, il y a des droits donnés à ceux qui font la guerre  fixent des limites =
droit international humanitaire / des conflits armés

Après WW2, les États vainqueurs ont mis en place le tribunal international militaire de Nuremberg
pour juger les Nazis + tribunal militaire de Tokyo pour juger grands criminels militaires japonais de
la WW2

1998 : traité Statut de Rome qui crée une Cour pénale internationale (CPI) qui a compétence pour
juger de ces 4 crimes (juge des individus et pas des Etats)
Elle ne fait pas partie de l’ONU, mais lui est liée

CPI = tribunal pénal international permanent ≠ Nuremberg et Tokyo


CPI juge des individus et est compétente seulement pour les 4 crimes qui sont considérés comme
touchant la commu internationale dans son ensemble
≠ CIJ juge des États

Les individus se sont vus reconnaître une certaine perso juridique en DIP car ils bénéficient d’un
certain nombre de droits et sont soumis à certaines obligations : la responsabilité pénale
internationale
Cette resp pénale internationale est très limitée car elle ne concerne que 4 crimes très graves
→ c’est pourquoi les individus sont des sujets à compétences très limitées en DIP, contrairement à
en droit interne

Le DIP s’applique donc principalement aux États et aux OI, qui sont les 2 sujets du DI qui
participent pleinement à l’activité juridique internationale, contrairement aux individus

Mais le DIP s’applique aussi, dans certaines circonstances, aux individus via le traité de protection
des DH et la resp internationale pénale

L’épuisement des voies de recours internes : individu considère que l’Etat a violé à son égard un ou
plusieurs droits garantis dans la constitution euro des DH  passe par les tribunaux nationaux
pour demander réparation auprès des juridictions de son pays (première instante, appel, cassation)
et s’il n’obtient pas réparation, il peut saisir la CEDH

Conv EDH complétée par des protocoles (= des traités) de deux catégories :
- Facultatifs : ajoutent des droits supplémentaires, garantis au niv international pour les
individus qui relèvent de la juridiction des EM du conseil de l’Europe. Les Etats du conseil qui
décident de ratifier ces protocoles sont donc obligés de les respecter
- Additionnels : tous les EM du conseil sont partis à ces protocoles car ils concernent des
questions de procédure de modification. Les EM se sont mis d’accord sur un changement de
procédure devant la CEDH puis rédigé un protocole concernant cette modification, puis ça
s’impose à eux : c’est donc eux qui l’ont voulu, donc ça ne porte pas atteinte à cette
souveraineté

B – 2ème définition possible du DIP à partir des sources de ce droit, qui sont traditionnellement
les traités et les coutumes et qui gardent une place centrale aujourd’hui

Le DIP est un droit qui est traditionnellement formé et régi par les traités et les coutumes

1) Les traités

Ils occupent une place très importante en droit public


- sur le plan quantitatif, ils constituent la source de droit écrit qui a pris, avec le temps, une
extension considérable

a) Définition du traité

C’est un traité qui donne la définition de ce qu’est un traité : la Convention de Vienne sur le droit
des Traités, conclue en 1969, entrée en vigueur en 1980
→ pour les traités conclus entre États, mais aussi valable pour les traités conclus par des OI, car
certaines OI ont la possibilité de le faire, mais pas toutes : il faut que les États qui créent l’OI lui
aient donné la possibilité de le faire

→ Définition : accord international, quelle que soit sa dénomination particulière, conclu par écrit
entre États / OI, et régi par le droit international
peut être un traité, une convention, un statut, pacte, charte, etc. → peu importe sa dénomination

→ il faut un doc écrit


→ conclu entre des États / OI
→ doit avoir pour but de produire des effets de droit

Les traités se distinguent des accords écrits de caractère politique, car ces derniers indiquent
l’intention de suivre une certaine politique, mais sans obligation juridique qui en découle, car les
États ne veulent pas s’engager sur le plan du droit et avoir des obligations juridiques

Difficulté : distinguer l’un de l’autre, car pas précisé

Pacta sunt servanda : les Etats doivent respecter les traités de bonne foi

Types de traités :
- bilatéraux, entre deux États
- plurilatéraux, entre plus de deux États ; nombre limité d’États
- multilatéraux, qui invitent tous les États à se lier par ces traités

Longtemps non-écrites, ces règles ont été inscrites dans la convention de Vienne sur le droit des
traités
→ elles ont été codifiées

Cette convention de Vienne comprend un certain nombre d’articles qui énoncent les règles
concernant l’élaboration, l’application, la modification, et l’extinction des traités
La procédure par laquelle un État va être engagé par un traité dans l’ordre juridique international
est caractérisé par plusieurs phases :
- phase de négociation, peut être très longue (plus facile pour un traité bilatéral)
- phase de signature
- phase de ratification

Le texte du traité a :
- un préambule, qui n’a pas force obligatoire, mais valeur interprétative. Très important pour
interpréter un traité
- le dispositif du corps du traité : les dispositions de fond, les articles avec parfois des alinéas et des
articles qui concernent les dispositions finales du traité. Ces dernières sont importantes car elles
concernent le régime juridique du traité = comment et quand le traité va entrer en vigueur, sa
durée. Aussi modalités de règlement des litiges
- annexes (parfois) : elles ont la même valeur juridique que le traité

Après avoir négocié le traité, le texte est signé → sert à authentifier le texte du traité = c’est la
version définitive du traité
Pour certains traités, la signature va engager définitivement l’État
Mais pour d’autres, la signature ne suffit pas (c’est décidé par les États) → phase supplémentaire
de la ratification
Ratification : Acte international ainsi dénommé par lequel un Etat établit sur le plan international
son consentement à être lié par un traité, quand la signature n’est pas la seule étape prévue pour
engager définitivement un Etat
Pour savoir si besoin ou non, indiqué explicitement dans le texte du traité
la procédure de ratification est différente pour chaque État selon ce qui est prévu par la
constitution
En France : le président ratifie les traités
Mais pour certains traités, il faut qu’une loi soit adoptée au préalable par le vote du parlement
ex : traités de paix, traités qui engagent les finances de l’État, traité qui modifient les frontières de
la France

Etat tiers = qui n’est pas partie à un traité


Seuls certains traités engagent les Etats tiers

Partie sur la nullité : erreur ou vice de consentement qui engage l’effectivité du traité
Extinction du traité : fin du traité (ex : s’il a été conclu pour une durée de 50 ans)
Enregistrement du traité : archivé quelque part pour pouvoir être consulté

Convention de Vienne : la France n’en est pas partie, mais elle respecte toutes les règles qui y sont
inscrites, car dedans, une partie introduit des notions qui posaient problème à la France car définie
de façon très floue. Comme ces notions pouvaient entraîner la nullité du traité, c’était risqué. La
France avait peur de ne pas respecter comme prévu les notions du traité et a préféré être prudente
et ne pas s’engager dans le traité
Avant convention de Vienne, règles existaient déjà mais non-écrites et les Etats les respectaient
déjà, donc la France est liée implicitement sans être partie du traité
Le but est que le max d’Etats soient liés par cette conv

Conv EDH : traité qui ne lie que les EM du conseil de l’Europe et qui est ouvert à tout Etat qui
adhérera au Conseil de l’Europe

Statut de Rome de la CPI : traité ouvert à tous les Etats qui acceptent de s’y engager

 Distinction entre les traités ouverts ou fermés :


 Ex : conv EDH = fermé car seuls les membres du Conseil de l’eu

2) La coutume

La coutume contient les règles qui gouvernent les statuts des Etats, les règles qui concernent les
relations diplomatiques entre les Etats, les règles du droit des traités, les règles concernant
l’articulation entre les différentes normes

 Définit la plupart des concepts juridiques du droit international


o Ex : la souveraineté, la haute-mer (en droit des espaces)

C’est une pratique générale acceptée comme étant le droit  c’est une règle de droit non écrite.
En effet, une règle de DI peut exister en l’absence de tout accord formel entre Etats en
conséquence de la répétition par les Etats, dans certaines conditions, d’un comportement donné
dans la vie internationale.

Traditionnellement, on considère que la coutume exige la réunion de 2 éléments qui sont liés :
Un élément matériel : la pratique
- Un élément psychologique : opinio juris

a) L’élément matériel : la pratique

La coutume naît de la répétition d’un certain comportement, répétition par les Etats d’actions ou
d’omissions / abstention, qui sont similaires sur une certaine durée
= Répétition constante et uniforme

b) L’élément psychologique : l’opinio juris

Une manière d’agir dictée par la courtoisie internationale ne crée pas une coutume
Pour créer une coutume, le comportement répété des Etats doit être dicté par le sentiment d’obéir
à une règle de droit, même si elle n’est pas écrite dans un traité
En répétant le comportement, les Etats ont conscience qu’ils se soumettent à une règle de droit
non écrite et ont le sentiment de se conformer à ce qui est requis d’eux

Ex : l’immunité de juridiction des Etats étrangers


Selon une coutume, les Etats étrangers bénéficient d’une immunité de juridiction = la coutume
soustrait l’Etat aux tribunaux des autres Etats, mais ne le soustrait pas à la justice
S’il ne peut pas être jugé par les tribunaux d’Etats étrangers, mais il demeure justiciable par les
tribunaux de son Etat
Mais un Etat peut renoncer s’il le souhaite à son immunité et accepter la juridiction des autres
Etats

Ex : branche du DI : DI de la mer  concerne la définition des espaces maritimes et le régime


juridique applicable à ces différents espaces maritimes : qui est compétent, etc…
Le DI de la mer était à l’origine un droit coutumier, puis a été codifié dans un traité

Un traité est long à négocier


Contraignant et obligatoire  certains Etats ne voudront pas s’engager
Donc autre stratégie : entente sur des codes de bonnes conduites
 Incitatif : soft law
 VS hard law (traités)

Paragraphe II - Aujourd’hui un droit qui a un objet à la fois interne et international

Pendant très lgtp, l’objet du DIP était exclusivement international, car ne régissait que les relations
entre Etats
Puis se sont ajoutées les org internationales
 Objet toujours exclusivement international
Mais évolution récente : le DIP s’applique aussi parfois aux individus  donc situations internes
aux Etats
Ex : 1951 : convention de Genève, relative au statut des réfugiés  définition de ce qu’est un
réfugié. En droit français, il est prévu en application du contenu de cette convention

Le DIP a donc une origine internationale, càd que ce sont les Etats qui sont les auteurs des règles
du DIP, mais les règles du DIP s’appliquent aux Etats, aux OI et aux individus dans certaines
situations

Paragraphe III - la distinction entre le DI public et le DI privé

Expression « DI » sans qualificatif, il s’agit toujours du DI public

Distinction apparue au 19ème siècle, peut être critiquée


Toutefois, elle a été adoptée par la science du droit et on la retrouve notamment en France dans
les programmes d’enseignement

DI privé : principalement composé de règles de droit interne, et non pas de règles d’origine
internationale. Le DI privé vise à régir les relations transétatiques, càd les relations entre personnes
privées, physiques et morales. Comme il s’applique aux relations entre personnes privées, il
comporte dans son appellation l’adjectif « privé », mais pas n’importe quelles relations : relations
comportant ce qu’on appelle un « élément d’extranéité » / d’internationalité
Ce droit consiste à appliquer à une situation donnée le droit interne de l’une de ces personnes et à
régler également le choix de la juridiction du tribunal qui sera amené à trancher d’éventuels
différends relatifs à la situation
Ex : contrat de vente entre deux personnes de nationalités différentes
Au cœur du DI privé, il y a les mécanismes de conflit de lois. Ils permettent de déterminer le droit
applicable (de quel Etat), lorsque le recours à deux systèmes juridiques nationaux ou plus peut être
envisagé pour régler un pb donné  il faut décider de quel état on va appliquer le droit

Paragraphe IV – Les deux principaux objectifs du droit international public

Il structure la société internationale et d'autre part contribue à la développer

A) la structuration de la société internationale

Ce qui caractérise l’Etat, c’est sa souveraineté = pouvoir suprême de l’Etat qui n’a pas d’égal dans
l’ordre interne, ni de supérieur dans l’ordre international

Selon Jean Bodin, la souveraineté est le pouvoir de commander et de contraindre sans être
commandé ni contraint par qui que ce soit sur la terre

Autre définition (20ème siècle) : fait de n’être soumis à aucun pouvoir de même nature.
Souveraineté = dans la pyramide des groupes humains actuellement constitués, l’Etat se trouve au
sommet

La souveraineté a deux faces


- Interne = puissance suprême de l’Etat par référence à ceux qui sont soumis à l’Etat
- Internationale = la souveraineté signifie que l’Etat n’est soumis à aucune autorité
supérieure à lui
En DIP, l’Etat et la souveraineté vont de pair : pas l’un sans l’autre

La question de la souveraineté se pose différemment dans l’ordre international que dans l’ordre
interne car dans l’ordre international, l’Etat ne se conçoit pas isolé : il n’est pas le seul Etat, alors
que dans l’ordre interne, il est le seul Etat. Dans l’ordre international, il n’est donc pas le seul
souverain
La souveraineté de chaque Etat se heurte à celle, concurrente et égale, des autres Etats, car ils sont
tous juridiquement égaux entre eux  souveraineté qui exclue une autorité supérieure aux Etats
 en résulte cette égalité juridique entre les Etats
 La société internationale est fondée sur le principe de l’égalité souveraine des Etats
Du fait de la coexistence d’Etats souverains et juridiquement égaux entre eux, chaque Etat se doit
de respecter des règles de droit qui permettent d’assurer cette coexistence et qui garantissent à
tous le même privilège d’exercer la plénitude des compétences attachées à la souveraineté
 Objet premier et fondement du DI public  permettre aux Etats de cohabiter sur la scène
internationale et que leur souveraineté soit respectée par les autres, d’abord par le respect
du territoire de chaque Etat : principe de l’intégrité territoriale

Le DI public est donc l’indispensable régulateur de cette coexistence d’Etats souverains et


juridiquement souverains entre eux

DI public =/= incompatible avec la souveraineté des Etats. AU CONTRAIRE : il la protège


Ses règles ont été prévues pour éviter que, dans les relations entre Etats (entre autres), ce soit
l’anarchie et la loi du plus fort

Si la souveraineté signifie le pouvoir des Etats de décider par eux-mêmes sans être soumis à un
pouvoir supérieur et/ou extérieur, elle ne les dispense pas de respecter les règles du DI public
qu’ils ont créées et de respecter les engagements internationaux qu’ils ont pris

Selon un modèle forgé en Europe à la fin du moyen-âge puis étendu au monde entier, la société
des Etats s’est construite autour de la notion de territoire. Le paysage international est caractérisé
par la juxtaposition de territoires dont chacun relève d’un Etat qui y exerce la souveraineté
territoriale
 Territoire et souveraineté vont ensemble
 Règles du DI protègent cette souveraineté : principes de l’intégrité terri, de l’inviolabilité
des frontières, de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un autre Etat

B) le développement de la société internationale : organiser la coopération entre les Etats, ce qui


passe notamment par la création des OI

Organisation de la coopération entre les Etats


+ étant donné les défis mondiaux à relever, les Etats ont besoin de coopérer, ne peuvent pas agir
seuls dans bcp de domaines, car ils ne seraient alors pas très efficaces et auraient une action
limitée
Ils coopèrent en concluant des traités, mais aussi en créant des OI et en leur donnant des
compétences et leur fixant des buts
 Coopération institutionnalisée
Paragraphe V : le droit international public : un droit où le consentement de l’Etat joue un rôle
fondamental

 Les Etats acceptent difficilement de se soumettre à des traités auxquels ils n’ont pas
consenti

Ils sont à la fois les principaux auteurs et les principaux destinataires du DI public
 Règles issues des traités et de coutumes  les 2 créés par les Etats
Or, le consentement des Etats est incontournable dans le fait de devenir partie à un traité

Le recours au juge/arbitre international demeure purement volontaire = la volonté d’un Etat de


faire trancher par un tribunal international le différend qui l’oppose à un autre Etat n’a pas pour
effet de saisir ce tribunal. Il faut que l’Etat mis en cause (accusé) consente à attribuer au tribunal
international le pouvoir de juger ce différend

24/10

Section 2 – Le droit international contemporain

DI contemporain = depuis 1945

Le DI existe dans la mesure même où une société internationale existe. On trouve des traces du
droit international dans la bible, dans la pratique des cités grecques, de l’empire romain…

La grande étape pour le DI commence à partir du XVIème siècle, on parle de droit international
classique

1945 = année cruciale pour le DI : la formation du DI correspond à l’apparition de cette forme


d’organisation politique qui entre le XVIème siècle s’impose en Europe : l’Etat moderne

Le DI classique s’est véritablement constitué lorsque s’est formé l’Etat moderne qui renvoie à un
phénomène de domination politique qui réalise une unité s’imposant aux micro-pouvoirs de la
féodalité mais aussi s’émancipant des macro-pouvoirs que furent la papauté et l’empire

Depuis la 2GM, la société internationale a connu des bouleversements considérables :


Le dév des OI
La décolonisation
La reconnaissance internationale des droits de l’être humain
La mondialisation

C’est pourquoi le droit international a profondément évolué pour répondre et s’adapter à ces
changements

Les règles du DI régissent de nbrx domaines de la vie internationale et leur objet s’est
considérablement élargi depuis le début du 20è siècle
Le DI se bornait à fixer les règles applicables à la paix et à la guerre, aux rapports diplomatiques et
au commerce entre les Etats
A partir du 20è siècle il y a un élargissement constant du DI, ce qui a conduit à l’apparition de
nouvelles branches du DI
Ce qui a contribué au dév du DI est à la fois les facteurs politiques mais aussi des facteurs comme
le progrès technique

Ex de nouvelles branches
- Le DI économique (question des investissements)
- DI de l’environnement (changement climatique)
- DI des droits de l’H
- DI pénal
- DI extra atmosphérique
- DI humanitaire
- Droit des conflits armés (DIH)

Le DIH = ensemble de règles internationales qui, pour des raisons humanitaires, cherchent à limiter
les effets des conflits armés, protège les personnes qui ne participent pas ou plus au combat
Il restreint les moyens pour faire la guerre. Il a été formé et a été reconstitué par des traités
conclus entre les Etats mais aussi par la coutume
2 sources pour le DIH : les traités et les règles

Il concerne tous les belligérants au conflit, et est profondément violé

Le DI classique ne s’appliquait qu’aux Etats européens, il était un pur produit de la culture libérale
euro-américaine des 18è et 19è siècles
Petit club régi par ce DI, mais les relations que l’Europe avait avec le reste du monde étaient
fondées sur l’inégalité

Le DI jusqu’en 1945 était un droit unique, il y avait les même règles internationales qui
s’appliquaient aux Etats européens

Mais à partir de 1945 vont se constituer sur la scène internationale de nbrx ensembles régionaux
qui vont adopter des règles de droit et s’inscrire dans le cadre général du DI, mais avec leurs
spécificités

Le DI contemporain n’est plus un droit qui se limite à la protection des Etats mais qui s’ouvre à la
protection des individus

Section 3 – Spécificités de l’ordre juridique international

Ordre juridique = ensemble coordonnée de normes dotées de force obligatoire à l’égard de sujets
déterminés et dont la méconnaissance entraîne certaines conséquences définies

Paragraphe 1 – Les grands traits de l’ordre juridique interne

L’ordre juridique interne :


Dans un Etat, il existe un législateur qui dispose du monopole de l’édiction des règles juridiques à
portée générale et obligatoire
On constate donc au niveau national une centralisation du processus d’édiction des normes
juridiques obligatoires
Dans chaque Etat, il y a une admin d’Etat dont le rôle est d’assurer l’exécution et l’application des
normes juridiques émises par le législateur. L’Etat a le monopole de la contrainte armée, il peut y
avoir recours à l’égard de ses citoyens récalcitrants pour faire respecter le droit

Dans chaque Etat, il y a un système juridictionnel à compétence obligatoire pour régler les litiges
concernant l’interprétation et l’exécution des normes juridiques internationales

Une personne privée ayant subi un préjudice et qui a obtenu une décision de justice finale en sa
faveur peut faire appel à la force publique de l’Etat pour en assurer l’exécution forcée à l’encontre
de l’autre partie privée récalcitrante car la soc internationale est constituée principalement d’Etats
qui sont tous souverains et qui sont tous juridiquement égaux entre eux
Paragraphe 2 – Les grands traits de l’ordre juridique international

Dans l’édiction des règles juridiques du droit international, il n’existe aucun législateur centralisé, il
y a donc un système très décentralisé dans lequel les Etats sont à la fois les auteurs et les
destinataires des règles du DI

Donc, les fonctions d’édiction et d’exécution des règles du DI ne sont pas séparées
Il n’y a pas d’admin internationale pour l’exécution des règles de DI, car il existe une admin d’Etat

Au niveau du ctrl de l’exécution des règles du DI, le recours au juge ou à l’arbitre international
demeure purement volontaire. La CIJ ne peut être saisie que si les deux Etats qui ont un différend
se sont mis d’accord

Enfin, le DI connaît peu de sanctions, contrairement à ce qui existe en droit interne ; Le respect du
DI repose avant tout sur la bonne volonté de ses sujets

Dans le domaine du maintien de la paix et de la sécu internationale, les Etats ont donc créé une
org essentielle, l’ONU, et en son sein le conseil de sécurité qui peut dans certaines conditions
adopter de mesures coercitives contre les Etats qui portent atteinte à la paix et la sécu
internationale

S’il y a des différences entre l’ordre juridique interne et international, elles s’expliquent avant tout
car dans l’ordre interne, la souveraineté de l’Etat ne se heurte à aucune autre, alors que dans
l’ordre
international, il y a une concurrence de souveraineté internationale. C’est ce qui confère au droit
international des caractères très particuliers qui le distinguent des droits internes

Section 4 – la supériorité du DI sur le droit interne

Du POV de la logique juridique, la supériorité du DI devrait aller de soi


Selon un auteur, « tout ordre juridique s’affirme supérieur à ses sujets ou bien il ne l’est pas »
Selon lui, le DI est inconcevable autrement que supérieur aux Etats, ses sujets

Nier la supériorité du DI revient à nier sone existence. Le DI doit s’imposer avec pleine force
obligatoire à tous ses sujets dont il délimité et réglemente l’activité juridique

Mais la situation actuelle du DI relève du paradoxe :


Alors que le principe de la supériorité du DI est pleinement reconnu au niveau international, il ne
l’est que de façon inégale et partielle au niveau du droit interne des Etats ; Le principe de la
supériorité du DI sur le droit interne signifie que tout le DI en vigueur (traités, coutumes,
principes…) l’emporte sur l’ensemble du droit interne, qu’il s’agisse des normes constitutionnelles,
législatives, réglementaires et des décisions judiciaires

Ce principe de la supériorité du DI sur le droit interne a été reconnu à de nombreuses reprises


aussi bien par le juge international que par l’arbitre international

L’application du DI dans l’ordre interne des Etats montre que la supériorité du DI y est parfois
contestée
le problème principal est que les Etats ont du mal à accepter la supériorité du DI sur leur
constitution
Les Etats européens adoptent un certain nombre de règles dans le cadre de cette organisation. Il y
a un Etat qui a récemment contesté ce principe : la Pologne

Thème 2 : l’Etat selon le DI public

L’Etat est un phénomène historique, sociologique et politique pris en compte par le droit

La formation de l’Etat est la conjonction de trois faits distincts qui sont les suivants : un territoire,
une population et un gouvernement (entendu au sens large). Ces trois faits sont des faits
juridiques ; Ce sont des faits auxquels le droit attache des compétences déterminées ??
 Conditions d’émergence de l’Etat, il n’y a pas besoin d’autres conditions

Une entité n’a pas besoin d’être reconnue par les autres Etats pour être reconnue juridiquement
Si ces trois conditions d’émergence de l’Etat sont indispensables à l’Etat pour exister, l’Etat ne
s’identifie pas à ces trois conditions seulement. C’est pourquoi si ces conditions se modifient, si le
territoire d’un Etat se réduit ou s’agrandit, si la croissance de sa population se modifie aussi,
l’existence de l’Etat n’est pas remise en cause
Depuis quelques années, une nuance s’ajoute : avec le réchauffement climatique, certains Etats
seront engloutis par la mer

Ce qui définit un Etat, c’est qu’il est souverain

Section 1 – Les condition d’émergence de l’Etat

Si le DI impose à une entité prétendant à la qualité d’Etat de réunir un territoire, une population et
un gouvernement, il est indifférent à l’égard des caractères de chacun de ses éléments
Le territoire n’a pas besoin d’être d’un seul tenant.

Le DI est traditionnellement indifférent à l’égard de la forme politique ou du gouvernement

A – Le territoire

L’importance des territoires dans les relations internationales est très facilement perceptible

On pense aux avantages que procure le fait d’avoir accès à la mer, à la possession de ressources
importantes
1 – Rapports entre l’Etat et son territoire

Le territoire est la base matérielle sur laquelle le gouvernement exerce son autorité. Le territoire
est également lié à la population qu’il stabilise à l’intérieur de ses frontières. Le territoire est
surtout l’espace où l’Etat exerce de la manière la plus intense les compétences qu’il tire de sa
qualité d’Etat. L’Etat est le seul souverain sur son territoire

2 – Consistance du territoire de l’Etat

Le territoire de l’Etat est composite, il comprend le territoire terrestre, le sol ??, le sous-sol, et les
eaux comprises à l’intérieur du territoire

Il comprend pour certains Etats des territoires maritimes : le prolongement maritime du territoire
terrestre, une zone de 12 milles marins que les Etats ont fixé

Dans cette zone de mer territoriale, l’Etat exerce pleinement sa souveraineté

Le territoire aérien constitué par l’espace atmosphérique qui couvre à la fois l’espace terrestre et la
mer territoriale quand il y en a une. L’Etat peut fermer son espace aérien et terrestre à un autre
Etat

Ex : les Etats européens ont fermé leur espace aérien à la Russie

Les Etats ont prévu des divisions artificielles dans le milieu d’apparence homogène et uniforme. Il y
a différents espaces maritimes soumis chacun à des régimes politiques différents. Pdt longtemps,
la mer territoriale n’était pas aussi grande, elle était de la longueur de la portée d’un boulet de
canon

L’Etat souverain peut gérer et conserver les ressources qui se trouvent dans sa zone économique
exclusive

La haute-mer est un espace qui n’appartient à aucun Etat, qui n’est placé sous la juridiction
d‘aucun Etat : elle est régie par le principe de la liberté : liberté de navigation, de recherches
scientifiques, de survol, etc

Il existe une branche du DI qui est le DI de la mer, qui comprend l’ensemble des règles de DI
relatives à la détermination et au statut des espaces maritimes et au régime des activités qui sont
menées dans chacun de ces espaces

La France possède le deuxième espace maritime mondial après les Etats Unis grâce à ses
départements d’outre mer et ses collectivités territoriales éparpillées dans ces océans (ZEE)

La présence en plein océan d’une île qui relève de la juridiction d’un Etat génère la possibilité à
l’Etat de créer une ZEE. Alors que la France possède la deuxième ZEE mondiale, elle se dispute avec
l’Etat mauricien pour l’île Tromelin (1km²)  enjeux stratégiques monumentaux, car ça permet
d’être positionné au niveau des routes maritimes mondiales, des ressources halieutiques et en
matière d’hydrocarbure
Donc, espaces territorialisés = espaces placés sous la compétence d’un Etat déterminé.
Il y a aussi de espaces non étatiques, qualifiés aussi d’espaces internationaux, qui ne sont pas
placés sous la juridiction d’un Etat.

B – La délimitation du territoire

1 – La définition de la frontière

La frontière est la ligne déterminant où commencent et où finissent les territoires relevant


respectivement des deux Etats voisins

La frontière est une limite de caractère international qui sépare des Etats

 Ligne établie selon une procédure internationale mais qui ne sépare pas des Etats (ex : en
Allemagne occupée, après la WWII, les limites des zones d’occupation des pays alliés
n’étaient pas des frontières)

La frontière doit être distinguée des limites tracées entre collectivités qui existent au sein d’un Etat
selon une procédure de droit interne. Les limites des entités dans un Etat fédéral ne sont pas des
frontières

2 – La détermination de la frontière

Quand un Etat a accès à la mer, c’est lui qui fixe sa frontière en respectant les règles du DI de la
mer. Quand un Etat est frontalier d’un autre Etat, il doit se mettre d’accord avec lui pour fixer la
frontière

Cette délimitation peut aussi être opérée par intervention du juge international ou de l’arbitre
international si les Etats le choisissent

L’absence de délimitation ou l’imprécision du territoire d’un Etat n’empêche pas cet Etat d’exister
juridiquement

Concernant le tracé des frontières, le DI n’impose aucune modalité particulière aux Etats pour
l’établissement des territoires. Les frontières actuelles reconnues sont le résultat de l’histoire et de
la géographie

3 – Contestations et le principe de l’UTI POSSIDETIS JURIS

= vous possèderez ce que vous possédez déjà

Contestations concernant les frontières occupent une place importante dans les relations
internationales. Il est fréquemment fait appel à la CIJ ou au tribunal arbitral pour trancher ces
contestations. Le DI a consacré un principe appelé ls principe de l’UTI POSSIDETIS JURIS né de la
pratique des anciennes colonies espagnoles en Amérique Latine au XIVè
Ces colonies sont devenues indépendantes et devenaient des Etats, elles ont donc dû fixer leurs
frontières = elles ont décidé de transformer les limites administratives qui les séparaient avant en
véritables frontières
Les Etats Africains ont fait pareil quand ils ont obtenu l’indépendance. Ce principe a connu une
application récente à la suite des bouleversements territoriaux survenus en Europe au début des
années 1990 (désintégration de l’Union soviétique, de la Tchécoslovaquie, de la Yougoslavie,
réunification de l’Allemagne…). Pour ces Etats, ils ont retenu le principe de l’uti possidetis juris pour
fixer leurs frontières. Les frontières des Etats issus de l’Union Soviétique sont les anciennes limites
qui séparaient l’Union soviétique

Par ce principe, on maintient ce qu’on appelle le status quo territorial malgré les défauts évidents
de cette solution car on redoute d’entrer dans des conflits et d’être incapable de mettre en place
un ordre territorial stable si on redécoupe les territoires

07/11

Principe de l’uti possidetis juris


Né avec les colonies en Amérique latine et appliqué en Afrique
Application récente pendant les bouleversements territoriaux en Europe à la fin des années 1990
Les Etats qui en sont issus ont choisi librement d’appliquer le principe
N’ont pas procédé au redécoupage + c’étaient des Etats fédéraux donc ils ont gardé les limites
administratives qui séparaient les entités fédérées en tant que frontières entre les nouveaux Etats
Ils peuvent maintenant modifier leurs frontières à la condition d’être d’accord avec leurs voisins

d. la frontière et la sécurité de l’Etat

frontière = importante car sert à protéger la souveraineté de l’Etat


frontière protégée par le DI car principe de ce dernier : principe de l’inviolabilité des frontières
= interdit le franchissement par un Etat recourant à l’emploi de la force armée de la frontière d’un
autre Etat en vue de porter atteinte à la souveraineté de cet Etat

Paragraphe 2 : la population

Etat = avant tout une collectivité humaine

A) Qu’est-ce que la population d’un Etat au sens des conditions d’émergence d’un Etat ?

= l’ensemble des individus rattachés à un Etat de façon stable par un lien juridique : le lien de
nationalité
= nationaux d’un Etats

Nationalité = lien juridique rattachant un Etat à une personne indépendamment de l’espace où elle
se trouve
Elle fonde ce qu’on appelle la compétence personnelle de l’Etat = compétence qui l’autorise à
exercer certaines compétences sur ses nationaux qui se trouvent à l’étranger

B) L’attribution de la nationalité par l’Etat

C’est l’Etat seul qui détermine les conditions d’attribution de sa nationalité


Mais pour qu’une nationalité puisse être opposable à un autre Etat, l’Etat qui attribue sa
nationalité doit tenir compte d’un principe établi en DI et qui a été consacré par la CIJ (cour
internationale de justice) par un arrêt de 1955 « nottebohn ». C’est le principe de l’effectivité en
matière de nationalité
 Un Etat peut attribuer sa nationalité, mais il faut se demander ce que vont faire les autres
Etats par rapport à cette nationalité. Pour qu’elle soit imposable aux autres Etats, il faut
qu’il y ait un lien réel entre l’Etat qui a attribué sa nationalité et la personne qui la reçoit.
Mais en aucun cas la CIJ ne peut annuler la nationalité attribuée.
Comme l’Etat est le seul compétent pour fixer les règles d’attribution de sa nationalité, les
politiques en matière de nationalité sont variées et plus ou moins ouvertes ou restrictives
La nationalité résulte de la naissance, et il y a 2 systèmes qui peuvent se combiner :
- Le droit du sang (la nationalité de l’enfant dépend de celle d’un ou des deux parents)
- Le droit du sol (attribution de la nationalité de l’Etat à tout enfant né sur le territoire d’un
Etat)

Peut aussi s’acquérir par le mariage et par la naturalisation

Elle peut se perdre si l’individu décide de s’expatrier et d’acquérir une autre nationalité
Un individu peut avoir plusieurs nationalités
Et certaines personnes n’ont aucune nationalité = apatrides  très problématique
= personnes qu’aucun Etat ne considère comme ses ressortissants par application de sa législation

Situation des Rohingyas = minorité musulmane dont le groupe le plus important vit dans l’ouest du
Myanmar / Birmanie. Environ 1,3M de personnes, qui sont apatrides
Le Myanmar refuse de leur accorder sa nationalité car il a pris une loi sur la nationalité qui spécifie
que seuls les groupes éthiques pouvant faire la preuve de leur présence sur le territoire avant 1823
peuvent obtenir des papiers birmans. La loi laisse donc les Rohingyas apatrides, car bien qu’ils
soient présents sur le sol du Myanmar depuis avant 1823, ils ne peuvent pas apporter de preuves
 Victimes de très nombreuses discriminations : travail forcé, confiscation de leurs terres,
accès limités à l’éducation et à d’autres services publics et récemment de nettoyage ???

Les apatrides sont nombreux dans le monde  aucun Etat ne les protège

Paragraphe 3 : le gouvernement

I) La notion de gouvernement

Cette notion est entendue en DI dans un sens large sans rapport strict avec les qualifications de
Droit Interne
Donc au sens du DI : appartient au gouvernement non seulement les autorités exécutives de l’Etat
mais aussi l’ensemble de ses pouvoirs publics
C’est tout l’ordre politique juridictionnel et administratif interne qui est visé

II) Indifférence traditionnelle du DI à l’égard du l’organisation interne et politique de


l’Etat

Cette org interne relève du droit interne de l’Etat et non du DI


Le DI laisse à l’Etat le choix de son org interne
Il peut être fédéral ou unitaire

Grand principe en DI, souligné dans une résolution de l’AG des NU (un des organes de l’ONU) 
résolution 262525 (XXV) du 28 oct 1970 qui s’intitule « Déclaration relative au principe du DI
touchant les relations amicales et la coopération entre les Etats conformément à la charte des
NU »
Elle contient des principes fondamentaux qui régissent les relations entre les Etats
Il y est indiqué que « tout Etat a le droit inaliénable de choisir son système politique, économique,
social et culturel sans aucune forme d’ingérence de la part d’un autre Etat »

Contexte historique : 1970 : GF

En DI, sur le plan universel, un Etat n’est pas obligé d’avoir une démocratie à l’occidentale comme
régime politique
 193 Etats siègent à l’ONU, mais peu sont des démocraties

1990s : fin de la GF
Russie qui va vers la démocratie  mouvement en faveur de l’adoption de la démocratie à
l’occidentale comme régime politique, sans aucune obligation (mais l’ONU prône des élections
honnêtes)
Mais plus aujourd’hui : il n’y a pas plus de démocraties et les occidentales sont affaiblies
(mouvements internes et externes qui les affaiblissent)

Différent sur le continent européen : il existe des OI régionales


- Conseil de l’Europe : les EM doivent être une démocratie pour y adhérer  la Russie a été
exclue du conseil de l’Europe, mais quand elle y avait adhéré, elle remplissait les conditions
- UE : tout EM doit être une démocratie. La Turquie essaie de rentrer dans l’UE depuis des
années, mais son régime politique n’est pas acceptable pour ce faire
o Espagne et Portugal n’ont pu adhérer qu’à la fin de la dictature

III) Un gouvernement effectif et indépendant

Le gouv doit être les deux

Gouv effectif = exercer les fonctions étatiques, càd assumer avant tout le maintien de l’ordre et de
la sécurité à l’intérieur du pays et assurer l’exécution des traités qu’il a conclus avec d’autres Etats
 Faces interne et externe
 Effectivité = condition juridique de l’existence de l’Etat : pour une entité qui prétend à la
qualité d’Etat, elle doit remplir cette condition. Cette effectivité n’est pas seulement exigée
lorsque cette entité devient un Etat, mais elle doit exister tout au long de la durée de vie de
l’Etat
 La plupart du temps, cette condition est vérifiée = elle est présumée une fois qu’elle a été
vérifiée au début
 Mais certains Etats apparus depuis longtemps sur la scène internationale et sont affectés
par des troubles très importants comme une guerre civile. Ces troubles ne sont pas
considérés comme remettant en cause l’existence de l’Etat
 Dans cette situation, la condition de l’effectivité n’est pas remplie, mais les autres Etats
postulent que l’inaptitude des Etats affectés par ces troubles n’est que temporaire. En
réalité ce n’est pas vrai, mais cette fiction a été créée car la disparition d’un Etat sur la
scène internationale est très problématique
 Raison : un Etat a conclu des traités avec d’autres. S’il disparaît, qui va reprendre ses
engagements ? + Un Etat a des dettes  s’il disparaît, qui va rembourser sa dette ? Il y a
des règles entourant la disparition d’un Etat, mais c’est assez flou. Normalement, l’Etat
successeur doit assumer les dettes de l’Etat qu’il remplace, mais il y a un risque qu’il refuse
 Ex : effondrement de l’Etat soviétique  inquiétude des Etats occidentaux, car il y avait des
armes nucléaires sur son territoire. Question de ce qu’allaient en faire les pays successeurs.
L’URSS avait conclu un accord autour de ces armes, mais incertitudes avec les pays
successeurs

Gouv indépendant = au moment où il est en train de se former en tant qu’Etat, il ne doit pas son
existence à un autre Etat qui le soutiendrait financièrement ou militairement

Ex : la Transnistrie fait partie de la Moldavie, qui est elle-même issue de l’Union soviétique, mais au
moment où la Moldavie est devenue un Etat indépendant, la Transnistrie a aussi déclaré son
indépendance. La Russie est intervenue en soutien de la Transnistrie
Accord de cessez-le-feu et depuis la Transnistrie échappe totalement au contrôle des autorités de
la Moldavie
Mais la Transnistrie ne remplit pas la condition du gouv indépendant car elle est soutenue
financièrement et militairement par la Russie  ne pourrait pas survivre sans l’aide de la Russie
DONC la Transnistrie n’est pas un Etat au regard du DI, seules elle-même et la Russie la considèrent
comme un Etat

Territoire de la Géorgie (ancien territoire soviétique)  séparé en deux entités qui ont chacune
déclaré leur indépendance, et remplissent les conditions d’un gouv effectif
En aout 2008, la Géorgie a voulu reprendre le contrôle de ces deux régions  en réaction, la
Russie a envoyé ses forces armées et a repoussé la Géorgie
Donc effectifs mais pas indépendants

Section 2 – La reconnaissance d’un nouvel Etat

= instrument de constatation de l’accession à l’indépendance d’un nouvel Etat

Paragraphe 1 - Elle a plusieurs caractéristiques :

Acte politique, juridique, unilatéral


- Toujours un acte unilatéral. Etant la constatation d’un fait, elle ne provient que de l’Etat qui
reconnaît. L’Etat reconnu n’intervient pas.
- Acte juridique qui ne peut pas être retiré. L’effet de droit produit par cet acte juridique
consiste dans l’opposabilité du fait juridique reconnu (l’apparition du nouvel Etat) à l’Etat
auteur de la reconnaissance = à partir du moment ou un E reconnait un nouvel E, il ne
pourra pas contester ce fait. Il devra respecter cette réalité. Il devra donc traiter l’E reconnu
comme tout autre E. La reconnaissance est un acte politique et un acte discrétionnaire.
Chaque Etat est souverain, donc libre de former son propre jugement à propos de
l’effectivité d’un fait (pas d’obligation de reconnaître) et à propos de l’opportunité
d’accepter ou non ce fait  va décider souverainement s’il reconnaît ou non l’apparition
d’un nouvel E, non seulement en fonction de l’effectivité du fait soumis à reconnaissance,
mais aussi en fonction de ses intérêts (d’où « acte politique »)  donc, pas d’obligation de
reconnaître un Etat même s’il répond aux conditions nécessaires

Un acte juridique peut aussi être un acte politique

Les E adoptent les actes juridiques pour des motifs politiques


Ex : traités

Ex d’entité qui répond aux conditions d’émergence d’un Etat, mais pas reconnue : Taïwan
Pb par rapport à la Chine, qui considère Taïwan comme une de ses provinces, et conteste toute
relation officielle avec Taïwan, donc pour continuer d’avoir des bonnes relations avec la Chine, les
Etats ne reconnaissent pas l’île
Les Etats trouvent des stratégies : au lieu d’y avoir des ambassades, la France a installé un bureau
qui n’a pas ce statut officiel, mais qui dans la pratique en joue le rôle
Même les USA n’ont pas de relations officielles avec, mais en sont un grand partenaire commercial

Paragraphe 2 - La portée de la reconnaissance (conception constitutive ou conception


déclarative)

Doctrine internationaliste = penseurs du DI


S’est interrogée sur la portée de la reconnaissance  est-elle constitutive ou déclarative ?

 Conception constitutive : reconnaissance = 4ème condition de l’émergence de l’Etat


(territoire, population, indépendant et effectif, reconnaissance)  donc elle serait
indispensable à l’existence de l’Etat au regard du DI.
o Cette conception n’a pas été retenue, car ça fait beaucoup d’Etats qui doivent
reconnaître le nouvel Etat
 Conception déclarative : l’Etat existe juridiquement par lui-même, il n’a pas besoin d’être
reconnu par les autres Etats. Dès qu’une entité réunit les 3 conditions d’émergence d’un
Etat, c’est un Etat  Taïwan existe donc juridiquement
o La reconnaissance n’a pour objet que de constater, même elle ne participe pas à la
création de l’Etat et ne peut pas empêcher un Etat d’exister juridiquement.
Cependant ça lui pose un problème

Paragraphe 3 – La signification de la reconnaissance

Cette conception déclarative n’enlève rien à l’importance de la reconnaissance, elle reste


essentielle pour un Etat, raison pour laquelle les nouveaux Etats cherchent en premier lieu la
reconnaissance

Il faut s’interroger sur l’exercice des compétences étatiques


De ce POV, la situation juridique de l’Etat nouveau n’est pas la même avant et après sa
reconnaissance
Dès qu’il réunit les 3 conditions d’émergence, l’Etat est un Etat et sujet de DI  donc titulaire des
compétences étatiques
Sur son territoire, tout Etat est souverain et il peut exercer de manière plénière et exclusive les
compétences étatiques, qu’il soit reconnu ou pas (peut s’organiser, légiférer, administrer,
juger, exercer des fonctions de contraintes, etc)
MAIS seulement sur son territoire ; pas dans ses rapports avec les autres Etats
Un Etat non reconnu ne peut passer de traiter qu’avec les Etats qui l’ont reconnu, pas avec ceux qui
ne l’ont pas reconnu car ces derniers ne le considèrent pas comme un Etat
+ il ne va pas pouvoir adhérer aux OI où certains Etats qui siègent ne l’ont pas reconnu
Ex : Taïwan ne peut pas adhérer à l’ONU, car la Chine s’y oppose et dans l’ONU il faut l’accord de
tous les membres du conseil de sécurité (la Chine met son veto)

 Un Etat non reconnu n’aura pas les mêmes libertés d’action que les Etats reconnus

Section 3 – La souveraineté de l’Etat et les engagements internationaux de l’Etat

La souveraineté ne s’oppose pas à ce qu’un DI existe et soit obligatoire pour un Etat


A partir du moment où ils ont décidé librement de conclure un traité, ils ne sont pas forcés, et le
traité est obligatoire pour l’Etat
Pareil pour la formation de coutume  le comportement devient obligatoire
 Les règles du DI sont obligatoires
Pluralité d’Etats sur la scène internationale rend nécessaire l’existence du DI, sinon ça serait
l’anarchie (encore plus)

Est-ce que la conclusion d’un traité par des Etats porte atteinte à leur souveraineté ?
Arrêt 1923, rendu par la Cour permanente de justice internationale (CPIJ), ancêtre de la CIJ à
l’époque de la SDN
« La cour se refuse à voir dans la conclusion d’un traité quelconque par lequel un Etat s’engage à
faire ou à ne pas faire quelque chose un abandon de sa souveraineté. Sans doute toute convention
engendrant une obligation de ce genre apporte une restriction à l’exercice des droits souverains en
ce qu’elle imprime à cet exercice une direction déterminée. Mais la faculté de contracter des
engagements internationaux (= traités) est précisément un attribut de la souveraineté de l’Etat »

Il est préférable d’éviter de parler de limitation de la souveraineté car, la souveraineté, étant une
qualité, ne peut pas être limitée. Il est donc préférable de parler de limitation des compétences (ce
qui se passe lors de la conclusion d’un Etat)

Recopier à partir de Section 4 : la compétence territoriale de l’Etat

L’Etat a trois types de compétences : compétences territoriale ; compétence personnelle (liée à la


nationalité) ; compétence au titre de ses services publics à l’étranger (ambassades). C’est la
compétence qui traduit le plus intensément la souveraineté de l’Etat

La compétence territoriale est le pouv juridique qu’un Etat a d’agir dans l’espace qui constitue son
territoire. L’Etat peut exercer à l’intérieur de son territoire d’une part la plénitude du contenu de la
compétence territoriale et d’autre part l’exclusivité de l’exercice de la compétence territoriale

I. Plénitude de la compétence territoriale

A l’intérieur de son territoire, l’Etat a le droit d’exercer comme il l’entend toutes les compétences
attachées à sa qualité d’autorité publique et il dispose de 3 monopoles :
- Monopole de la législation (créer des lois, les appliquer)
- Monopole de la juridiction (tribunaux, juges…)
- Monopole de la contrainte (police, armée…)
L’Etat est libre de réglementer et gérer les institutions et les activités humaines les plus diverses
comme il le souhaite et il peut décider d’être plus ou moins interventionniste. L’Etat est compétent
pour exercer son pouvoir à l’égard de toutes les personnes physiques et morales qui se trouvent
sur son territoire du seul fait de leur présence sur son sol. C’est pourquoi c’est l’Etat qui fixe les
règles pour l’entrée et la sortie de son territoire (c’est pourquoi un clandestin peut être expulsé)

L’Etat bénéficie de l’exclusivité de l’exercice de la compétence territoriale sur son territoire, càd
qu’un Etat a le droit exclusif d’exercer les activités étatiques sur son territoire. Un Etat étranger ne
peut pas se livrer à des actes de contraintes sur le territoire d’un autre Etat sans l’accord de celui-
ci.

II. L’exclusivité de l’exercice de la compétence territoriale

L’Etat a le droit exclusif d’exercer les activités étatiques sur son territoire. Son souverain dispose
d’un titre de compétence et peut donc exercer ces acti étatiques sur le territoire
Un Etat étranger ne peut pas exercer des actes de contraintes sur le territoire d’un autre Etat sans
consentement pour exercer un acte de contrainte sur son territoire ennemi. C’est pourquoi un Etat
qui poursuit un individu doit demander l’accord de l’Etat voisin (acte de contrainte)

Section 5 – les principes fondamentaux du droit international régissant les relations entre Etats

Il y

L’Assemblée Générale des Nations Unies (AGNU)

Principal organe de délibération de l’ONU, composé de représentants de tous les EM (193)


Conditions pour devenir membre : tout Etat pacifique qui accepte les obligations de la Charte et
qui se plie au jugement de l’ONU est capable de les remplir et disposé le faire
Pacifique =/= démocratique

C’est l’AG, sur recommandation du conseil de sécu, qui décide d’admettre un Etat candidat à
l’adhésion de l’ONU

Chine est membre du Conseil de Sécu et a un droit de veto  raison pour laquelle Taïwan ne peut
pas adhérer à l’ONU

Réunion au mois de septembre à NY pour la session ordinaire annuelle et pour le débat général au
cours duquel de nmbrx chefs d’Etat vont prendre la parole
+ à l’AG, chaque EM a une voix  égalité juridique entre les membres

Les comp de l’AG sont nombreuses :


- Vote l’admission d’un Etat candidat sur rec du conseil de sécu
- Vote le budget de l’ONU
- Chargée du dév de la coop internationale dans bcp de domaines (économique, social,
culturel et protection des droits humains)
- Débats sur tous les pb mondiaux
Dans le domaine du maintien de la paix et de la sécu internationale :
La responsabilité principale a été confiée par la charte au conseil de sécu et pas à l’assemblée
générale
Mais l’AG peut parfois intervenir

L’AG à l’égard des EM, adopte des textes, les « résolutions », dont la plupart ont seulement valeur
de recommandation, càd pas obligatoires
Mais ont une portée symbolique et politique très forte, surtout si le nbre d’Etats qui les ont votées
est important

Seul le conseil de Sécu peut prendre des résolutions obligatoires pour les EM

Autre organe de l’ONU :


Le conseil de sécu
Chargé, selon la charte, de la resp principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale

Composition :
2 catégories de membres qui n’ont pas les mêmes pouvoirs
- 5 membres permanents : droit de veto (USA, UK, Chine, Russie, France) (Russie a remplacé
l’URSS avec l’accord des anciennes républiques soviétiques, pacifiquement)
- 10 membres non permanents, élus par l’AG pour une période de 2 ans

Pour choisir ces 10 membres non permanents, l’AG prend en compte de la contribution des
membres de l’ONU, mais aussi des positions géographiques pour que ça soit équitable

Depuis longtemps, la réforme du conseil de sécu est débattue car bcp d’Etats se plaignent de sa
compo
Bcp veulent un siège de membre permanent
Mais il faut l’accord des 5 membres permanents pour changer ça  donc pas de réforme pour
l’instant
Le conseil de sécu est organisé pour exercer ses fonctions en permanence
Si une crise se déclare en urgence (comme souvent) il doit pouvoir se réunir en urgence

Chaque EM au conseil de sécu dispose d’un représentant permanent à NY, au siège de l’ONU

Prise de décision et veto

Pour les questions de procédure, les décisions au CS sont adoptées par un vote affirmatif de 9/15
membres (il faut 9 voix pour sur 15)
 Pas de droit de veto
Ex de question de procédure : un Etat va demander de discuter d’un sujet lors d’une réunion 
soumis au vote (est-ce que les autres membres sont d’accord)

Pour toutes les autres questions, les décisions du CS sont prises par un vote affirmatif de 9/15,
mais ce vote affirmatif doit comprendre les voix des 5 membres permanents
 Vote négatif d’un membre permanent = veto

La France et le UK n’utilisent plus leur veto depuis des années, car l’objectif du veto est de n’être
utilisé qu’en dernier recours
Mais pdt la GF et de nouveau depuis les années 2000, utilisation massive et abusive du veto
USA mettent leur veto pour tout ce qui concerne la question d’Israël et la Palestine
Russie et Chine mettent aussi leur veto sur bcp de sujets
- Sur le conflit syrien
- Russie soutient aussi la Corée du Nord (alors qu’elle fait souvent des essais nucléaires)

L’absence d’un membre permanent n’est pas là / s’abstient  pas un veto


Peut parfois permettre certaines interventions difficiles à obtenir

Depuis 2013, la France demande que les membres permanents du CS n’utilisent pas leur droit de
veto pour bloquer une décision concernant une situation où se déroulent des crimes de masse,
donc quand un Etat massacre sa propre population
 Pas de modification de la charte, juste une demande
 Malheureusement, les membres permanents ne sont pas d’accord et l’utilisent quand
même

Pdt la GR, le CS a été bloqué par les vetos des occidentaux ou de l’URSS  ne pouvait pas agir, pas
remplir sa mission

Compétences du CS

- Responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécu internationale


- Obligation de régler pacifiquement leurs différends, et peuvent donc demander de l’aide au
CS si un différend les oppose, situation dans laquelle le CS peut leur faire des
recommandations
- Les décisions du CS sont obligatoires pour tous les EM de l’ONU

En cas de menace contre la paix, de rupture de la paix ou d’acte d’agression, le CS est compétent
pour décider des mesures à adopter : il peut prendre des mesures contraignantes = mesures
coercitives pour maintenir ou rétablir la paix et sécu internationale
Ces mesures coercitives peuvent être des mesures miliaires ou non militaires et peuvent se
combiner
Elles peuvent être des mesures de pression économique, mais si en dépit des mesures non
militaires adoptées contre lui, l’Etat ne réagit pas, le CS peut décider d’une opération militaire 
dernier recours

Le secrétaire général de l’ONU

 A la tête de l’ONU
 Actuellement Antono Guterres (2ème mandat)

Nommé par l’AG sur rec du CS, et est titulaire d’un mandat de 5 ans renouvelable
Plus haut fonctionnaire de l’org
Chef de l’admin de l’ONU
Assiste aux sessions des différents organes de l’ONU, exécute leurs décisions
Diplomate et personnalité engagée  censé incarner les idéaux de l’ONU, être le porte-parole des
peuples du monde, en particulier des peuples les plus pauvres
Il doit à la fois tenir compte des préoccupations des EM et en même temps défendre les valeurs et
l’autorité morale de l’ONU et donc parler et agir pour la paix
Or, il y a des EM qui menacent la paix et la sécu internationale

Il a parfois prononcé des paroles fortes contre certains Etats pour leurs actes

La cour internationale de Justice (CIJ)

Organe principal de l’ONU, siège la Haye

15 juges de nationalités différentes élus conjointement par l’AG et le CS, pour 9 ans
Ces personnes doivent représenter les différents systèmes juridiques du monde

Mission : régler, conformément au droit international, les différends d’ordre juridique qui lui sont
soumis par les Etats. Elle rend donc des arrêts obligatoires pour les Etats. Seuls les Etats ont qualité
pour se présenter devant la CIJ et faire trancher un différend  les individus ne le peuvent pas

La cour ne peut s’occuper d’un différend que si les Etats en cause ont accepté sa compétence
Aucun Etat ne saurait être parti à une affaire devant la CIJ s’il n’a pas accepté d’une façon ou d’une
autre la compétence de la cour

Très peu d’Etats ont accepté à l’avance de donner carte blanche à la cour de le juger s’ils sont
impliqués dans une affaire susceptible d’être présentée à la CIJ
2 compétences :
- Compétence contentieuse : trancher des différends entre les Etats et rendre des arrêts
obligatoires pour les Etats concernés
- Compétence consultative : l’AG, le CS et certains autres organes de l’ONU et d’organismes
du système des NU peuvent demander un avis à la cour sur une question juridique
o AG et CS peuvent demander sur n’importe quelle question juridique
o Les autres peuvent demander un avis sur une question juridique liée à leur domaine
d’activité, à leur mission
 Ex : OMS a demandé si l’utilisation de l’arme nucléaire est légale  la CIJ lui
a dit qu’elle ne pouvait pas répondre car l’OMS est compétente sur la santé

Thème 4 – L’encadrement du recours à la force : le système de sécurité collective mis en place


par la charte de l’ONU

L’emploi de la force armée dans les relations internationales comporte 2 aspects à distinguer :
- Jus ad bellum : droit de faire la guerre
- Jus in bello : droit dans la guerre, s’appelle aussi le droit international humanitaire / droit
des conflits armés  règles de DI qui s’appliquent pdt un conflit armé. Le DI humanitaire
s’applique à toutes les parties à un conflit quelle que soit la partie qui a engagé les
hostilités. Il vise à préserver une certaine humanité pdt les conflits armés. Il protège les
personnes qui ne participent pas ou plus au combat (respectivement : civils ; prisonniers et
blessés)
o Le DI humanitaire exige de toutes les parties d’un conflit qu’elles respectent un
aspect fondamental du DI : principe de distinction = qui distingue les civils des
combattants. Pourtant, ce sont les civils les principales victimes, et pire, sont
souvent pris pour cible.
o Les parties dans un conflit doivent prendre soin des blessés et des prisonniers de
guerre, car le DI humanitaire vise à protéger la dignité humaine (pas de torture, de
maltraitance)
o Le DI interdit / limite l’emploi de certaines armes, et pourtant elles sont utilisées
ajd. Ex : armes à sous-munitions (bombe qui contient plein de petites bombes). Si
elles atteignent le sol et n’explosent pas, elles se transforment en mines (ex : au
Liban)
o Le DI humanitaire est un droit dont les règles viennent de traités et de coutumes.

(jusqu’à 27min)

Encadrement du recours de la force armée


Car les Etats qui ont rédigé la charte des NU n’ont pas interdit totalement l’usage de la force armée
dans les relations entre Etats
Ex : droit de légitime défense

Avant ça, guerre = moyen légitime de régler des différends entre Etats

Art important dans la charte :


Art2, paragraphe 4 :
« les membres de l’org (l’ONU) s’abstiennent dans leurs relations internationales de recourir à la
menace ou à l’emploi de la force soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique
de tout Etat, soit de tout autre manière incompatible avec les buts des NU. »

 Obligatoire pour les EM de l’ONU


 S’impose aussi aux Etats non-membres car ils l’ont accepté comme règle coutumière

Relations internationales = relations entre les Etats

Ce que cet article prévoit ne concerne pas seulement le recours direct par les Etats à la force
armée, ça va beaucoup plus loin  adoption de textes pour préciser, dont la Déclaration relative
au principe du droit international touchant les relations internationales et la coopération entre
Etats conformément à la charte des NU (déclaration 252625 de 1970)

Déclaration qui déduit du recours à la force armée l’obligation pour les Etats de s’abstenir
d’organiser et d’encourager l’organisation de bandes armées, notamment de bandes de
mercenaires en vue d’incursions sur le territoire d’un autre Etat + des actes de guerre civile ou des
actes de terrorisme sur le territoire d’un autre Etat
+ le territoire d’un Etat ne peut faire l’objet d’une occupation militaire résultant de l’emploi de la
force armée en contradiction avec les dispositions de la Charte
Le territoire d’un Etat ne peut faire l’objet d’une acquisition par un autre Etat à la suite du recours à
la menace ou à l’emploi de la force
Nulle acquisition territoriale obtenue par la menace ou par l’emploi de la force ne sera reconnue
comme légale= annexion d’une partie ou la totalité du territoire d’un Etat = illégale

Pour faire respecter ces règles, les rédacteurs ont institué un système de sécu collective : pas une
totale innovation de l’ONU, existe déjà dans le pacte de la société des nations  amélioré par
l’ONU
Sécu collective vient du constat que tout conflit ou menace de conflit opposant des Etats est
susceptible de dégénérer en menace ou en rupture de la paix à l’échelle mondiale
Sur cette base, les rédacteurs de la charte ont prévu que chaque EM de l’ONU renonce à l’usage de
la force armée dans ses relations avec les autres Etats (= art 2 paragraphe 4)
En contrepartie de cette renonciation individuelle volontaire, chaque EM de l’ONU reconnaît au CS
les moyens de la coercition militaire nécessaires à l’accomplissement de sa mission de police
internationale
+ la sécu collective consiste dans l’engagement pris par chaque EM d’apporter son appui à une
décision du CS de s’opposer à tout Etat reconnu responsable par les membres du Conseil de l’ONU
d’une menace contre la paix, d’une rupture de la paix ou d’un acte d’agression

Système de sécu collective tel qu’il a été conçu par les nations unies
Conseil de sécu = organe principal du maintien de la paix : c’est la responsabilité principale qui lui a
été confiée par la charte
Il est donc investi d’un nombre de compétences prévu dans le chapitre 7 de la charte
Compétences en cas de menace ou de rupture de la paix et d’acte d’agression, et il peut prendre,
dans ces situations, des mesures coercitives pouvant aller jusqu’à décider du recours à la force
armée

Selon ce chapitre 7, cette resp du maintien de la paix s’exerce en une série de prises de position
successives du conseil de sécurité
Ces prises de position sont liées les unes aux autres de manière logique, dans un ordre prévu
Ordre :
Paragraphe 1 : Pouvoir de qualification
Constatation de l’existence de menace, rupture de la paix, d’acte d’agression = première décision
que le conseil de sécurité doit prendre et qui détermine tout le dév ultérieur de sa mission
Face à une situation qui concerne la paix et la sécu internationale, le conseil de sécu doit se
demander si la situation doit être qualifiée de menace contre la paix, de rupture de la paix ou
d’acte d’agression
Il peut décider que ce n’est aucune de ces qualifications
Le CS a un pouvoir considérable car la charte ne donne aucune définition de ce qu’est la menace
contre la paix, la rupture de la paix et l’acte d’agression
Or, s’il qualifie une situation d’un de ces termes, il peut en venir à utiliser la force armée  grand
pouvoir
+ même si la situation est une rupture claire de la paix, rien n’oblige le CS à la qualifier en tant que
telle s’il n’a pas envie d’agir

Ce n’est qu’après avoir qualifié une situation d’un des 3 termes qu’il peut passer à la deuxième
étape :

Paragraphe 2 : Prendre des mesures coercitives contre l’Etat auteur de l’acte

Coercitives car pas fondées sur le consentement de l’Etat concerné et consistent en une contrainte
très forte exercée sur eux
Ex : 2011  opé militaire contre la Lybie
1991 : Irak décide d’annexer le Koweït  CS a autorisé une opé militaire pour libérer le Koweït

2 types de mesures coercitives :


- Non-militaire (pour commencer, pour faire pression sur l’Etat)
- Militaire (impliquant l’emploi de la force armée, si les non-militaires n’ont pas fonctionné)

Les mesures non-militaires :


- Mesures coercitives économiques et commerciales étendues (ex : embargo sur le
commerce)
- Mesures plus précises (ex : embargo sur les richesses naturelles de l’Etat, comme diamants
ou pétrole)

Pdt la GF, les mesures coercitives du CS ne visaient que des Etats jugés responsables d’une des trois
situations. Mais après la GF, le CS a décidé d’aller plus loin dans sa manière d’interpréter la charte :
non seulement mesures coercitives, mais aussi choisi d’adopter des mesures coercitives non-
militaires à l’encontre d’individus ou d’entités non-étatiques et en a fait un usage intensif
Ex : dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme, considéré comme une menace contre la paix et
sécu internationale
Après attentats 2001, mesures coercitives contre al-kahida puis Daech
Sanctions financières : gel des comptes bancaires de ces entités + interdiction pour les personnes
visées de tout déplacement à l’extérieur de leur pays  touchées dans l’exercice de leur liberté de
circulation

= Personnes qui sont dans la liste noire du CS

Paragraphe 3 : Adoption de mesures coercitives militaires

« si le CS estime que les mesures prévues à l’art 41 de la charte (mesures coercitives non-militaires)
seraient inadéquates ou qu’elles se sont révélées telles, il peut entreprendre au moyen de forces
aériennes, navales ou terrestres toute action qu’il juge nécessaire au maintien de la paix ou au
rétablissement de la paix et de la sécu internationale »

PB : l’ONU n’a pas d’armée


Donc le CS doit demander aux EM d’intervenir en son nom
= handicap

Pas d’armée de l’ONU à cause de la GF (antagonisme entre les Etats)

Les décisions du CS sont obligatoires pour tous les EM de l’ONU, pas que ceux qui ont pris la
décision

Paragraphe 4 : les défaillances dans le système de sécu collective mis en place par la Charte, mais
défaillances voulues par les rédacteurs de la Charte

En pratique, aucune constatation de rupture menace de la paix ou acte d’agression possible si


l’auteur est l’un des 5 membres permanents du CS
+ le CS ne peut prendre aucune mesure coercitive à l’encontre d’un Etat qui est protégé par l’un
des 5 membres permanents, car va mettre son veto

Ex : en 1999, la Serbie a réprimé les velléités d’indépendance dans sa région du Kosobo. Le CS a


qualifié cette répression de menace contre la paix et sécu internationale car très violente, mais la
Russie a mis son veto car allié de la Serbie. Ca a entraîné une opé militaire de l’OTAN contre la
Serbie, mais cette intervention n’avait pas l’autorisation du CS, donc illégale du pov du droit
international

Paragraphe 5 : reconnaissance du droit de légitime défense individuelle ou collective en cas


d’agression armée d’un membre de NU

Art 51 de la charte

Le droit de légitime défense pour les Etats est intégré dans le système de sécu collective prévu par
la charte en étant placé sous le contrôle du CS

Pour un Etat, l’exercice du droit de légitime défense n’a pas à être autorisé par le CS
Un Etat ne peut agir en légitime défense que s’il est victime d’une agression armée, pas n’importe
quel recours à la force armée
Ex : si un Etat mène une petite incursion armée pour détruire un objectif, ça n’est pas considéré
comme une agression armée, donc pas de légitime défense

Il doit par contre avertir le CS des mesures prises au titre de la légitime défense
C’est la CIJ (pas la charte) qui a précisé les conditions d’exercice de la légitime défense. Les critères
de nécessité et de proportionnalité des mesures prises au nom de la légitime défense sont à
respecter pour que la lég def soit légale au regard du DI

Si un Etat envahit le territoire de son voisin, celui-ci se trouve en légitime défense, mais s’il envahit
en retour le territoire de l’Etat qui l’a attaqué, est-ce que c’est proportionnel

Toute invocation de la légitime défense préventive (càd avant qu’une agression armée ait lieu) est
une invocation arbitraire et abusive  illégal en DI

Le DLG peut s’exercer de manière individuelle (un Etat), mais aussi de manière collective (un ou
plusieurs Etats non directement atteints par une agression armée peuvent intervenir au nom des
accords de défense qui le ou les lient au pays agressé

Paragraphe 6 : la coopération entre l’ONU et les org régionales dans le domaine du maintien de
la paix

(chapitre 8 de la charte)

Le CS peut s’appuyer sur les org régionales pour faire appliquer les mesures coercitives qu’il décide
Ex : un embargo

Une org régionale n’a pas besoin de l’autorisation du CS pour prendre des mesures coercitives
contre un Etat
Mais une org régionales ne peut pas décider d’une intervention militaire contre un Etat sans
l’autorisation du CS

Thème 5 : le conflit russio-ukrainien au regard du droit international

Conflit armé qui oppose 2 Etats


Mars 2014 : Russie a annexé une région de l’Ukraine : la Crimée
La Russie a officialisé le rattachement de la Crimée à ce moment-là

Annexion par la force armée = interdit par le DI


Violation de l’art 2 paragraphe 4 de la charte

Réaction à l’ONU :
Avant même l’officialisation de l’annexion, la Russie parle d’un rattachement au lieu d’une
annexion
A l’ONU : Projet de résolution qui soutenait l’intégrité territoriale  visait la Russie sans la
nommer et rappelait l’interdiction du recours à la menace ou à la force armée prévu dans la charte
Nulle acquisition territoriale obtenue par la menace ou l’emploi de la force ne saurait être
reconnue comme légale + le conseil de sécu soulignait son attachement à la souveraineté, à
l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières
internationalement reconnues (y compris par la Russie)
Mais la Russie a mis son veto  donc pas de mesures coercitives

Un autre organe est intervenu : AG des NU qui a décidé d’intervenir. Elle n’a pas la resp principale
du maintien de la paix mais est quand même intervenue
Les pays qui ont présenté le projet au CS vont le présenter de nouveau à l’AG, où la Russie n’a pas
de veto (chaque Etat a une voix et les textes passent à la majorité)
Le texte a donc été adopté par l’AG

Donc dénonciation des actions de la Russie pas devant le CS mais devant l’AG par la majorité des
membres

A partir du printemps 2014, la Russie s’implique dans une déstabilisation de l’Est de l’Ukraine, en
soutenant des séparatistes ukrainiens qui ont pris le contrôle par la force de deux régions et en
proclamer l’indépendance (2 républiques populaires)

Quand les autorités ukrainiennes tentent de reprendre le contrôle de ces régions en été 2014 
conflit

Puis 24 février 2022 : début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie

Oct 2022 : la Russie annexe 2 nouvelles régions


Changement de stratégie puisqu’avant elle niait être intervenue pour les deux rép populaires 
approche directe, avec une force armée
Organisation de faux référendums en leur demandant s’ils voulaient être rattachés à la Russie pour
faire passer l’action comme légale
Mais les personnes n’étaient pas libres de voter car sous contrôle de l’armée Russe

Qd le CS s’est rassemblé en février 2022 pour parler de l’Ukraine et Russie, l’invasion n’avait pas
débuté mais il y avait de l’inquiétude. C’est pdt une réunion du CS que l’invasion a été lancée

Réaction du CS :
Ambassadeur de la Russie a nié qu’il y avait un projet d’invasion de l’Ukraine et a accusé les USA
d’avoir convoqué la réunion pour attiser l’hystérie.
Russie a mis son veto pour les mesures que le CS voulait prendre
Ici, droit lié à la politique : les Etats connaissent les lois mais votent aussi en fonction de leurs
intérêts politiques
Chine n’a pas voté en faveur du projet du CS  s’est abstenue car soutient officiellement le
principe d’intégrité territoriale
Un Etat qui aurait pu voter pour mais s’est abstenu par précaution étant donné ses relations avec la
Russe : l’Inde  relations avec les pays occidentaux mais aussi avec la Russie

Suite à l’échec du projet de résolution, le conseil a adopté une résolution par laquelle il a décidé de
convoquer une session extraordinaire d’urgence de l’AG pour examiner la situation en Ukraine et a
justifié ainsi la convocation de cette session (car l’AG se réunit habituellement en session ordinaire)
en disant que c’était en raison de l’absence d’unanimité parmi les membres permanents du CS qui
avait empêché le CS d’exercer sa resp principale en matière de maintien de la paix

Les EM de l’AG de l’ONU se sont donc réunis en une session extraordinaire d’urgence en plusieurs
réunions à l’occasion desquelles elle va adopter une résolution condamnant les agissements de la
Russie

1ère résolution : 2 mars 2022

Cette résolution est acceptée


141 Etats ont voté pour  vote massif

Résolution du 7 avril 2022


Suspend le droit de la Russie de siéger dans le conseil de droits de l’homme

L’AG adopte une résolution pour condamner l’annexion des 4 régions ukrainiennes par la Russie
Texte adopté de façon massive (143 pays pour)

Qd un Etat commet des infractions du DI, il est intéressant de voir comment ça évolue dans le
temps
Donc  En février 2023
L’AG a voté un texte que la Russie retire toutes ses forces du territoire ukrainien et demande
l’échange complet des prisonniers de guerre, libération des personnes détenues illégalement et le
retour de tous les internés et civils importés de force, y compris les enfants
 La Russie déporte des enfants ukrainiens en Russie, ce qui a amené une juridiction (Cour
Pénale Internationale) a lancé un mandat d’arrêt à l’encontre du président Poutine en mars
2023 en considérant qu’il serait responsable du crime de guerre de populations d’enfants,
et de celui de transfert de population illégal
 La CPI a déposé un mandat d’arrêt mais ne dispose pas d’une police internationale pour
appliquer  doit agir avec l’aide des Etats, c’est pourquoi Poutine n’a pas été arrêté

Mais ça a quand même de l’effet : Poutine ne peut plus trop sortir de son pays
Ex : sommet des BRICS en aout en Afrique du sud, qui fait partie du Statut de Rome et devrait donc
arrêter Poutine s’il venait sur son territoire  a donc envoyé son ministre des affaires étrangères à
sa place
 124 Etats font partie du statut de Rome
Depuis la délivrance du mandat d’arrêt, Poutine ne se rend plus physiquement aux forums
internationaux, pour ne pas gêner les pays dans lesquels il se rend (car si les pays sont entre deux
c’est compliqué pour lui)

Sommet du G20 en Inde  Poutine y participera en virtuel

Différentes juridictions :
L’Ukraine a saisi la CIJ en s’appuyant sur un traité où la Russie était d’accord pour que certains
différends soient jugés par la CIJ

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