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Semestre 5

Module : Finance

Prof : Fatima Berrada

Année universitaire : 2021/2022


Semestre 5 – Filière AII F. Berrada

Partie 1 :
Droit des sociétés

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Section 1 : Introduction générale au droit :

I – Branches, sources du droit et organisation judiciaire :

Le droit désigne l’ensemble des règles générales de conduite imposées aux individus vivant
en société et dont le respect est assuré par la puissance publique.

1. Branches du droit :

Il existe différentes branches de droit. En général, deux grandes divisions sont à distinguer, à
savoir :
- Le droit national : qui est un droit propre à chaque Etat et qui s’applique à l’intérieur
de chaque pays (droit public et privé).
- Le droit international : il régit les relations et rapports entre Etats ou entre leurs
ressortissants.

a) Droit national (interne) :

Le droit public interne comprend deux types de règles :

• Celles qui délimitent les pouvoirs des autorités ainsi que leurs organisations
(parlement, établissements publics…)
• Celles qui organisent les relations entre les particuliers et l’Etat.

Ce droit public interne est composé des éléments suivants :

- Le droit constitutionnel : c’est le droit qui est constitué par l’ensemble des règles qui
fixent le fonctionnement des institutions publiques.

- Le droit administratif : il est constitué de l’ensemble des règles relatives à


l’organisation, au fonctionnement des administrations et aux rapports qu’elles ont avec
les particuliers.

- Le droit fiscal et les finances publiques : il est composé des règles relatives qui
déterminent le champ d’application, le calcul et la perception des recettes de l’Etat
ainsi que la structure des dépenses publiques.

- Le droit pénal : il est composé de l’ensemble des règles qui s’appliquent dans le cas
d’infraction aux lois.

Le droit privé interne est constitué par l’ensemble des règles qui régissent les relations entre
particuliers. Il comprend :

- Le droit civil : il concerne toutes les règles applicables à la vie privée des citoyens.

- Le droit commercial : c’est l’ensemble des règles applicables aux personnes exerçant
le commerce.

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- Le droit social : il règlemente les rapports juridiques entre employeurs et salariés. Il


s’agit des règles relatives au contrat de travail, au droit syndical et au droit de grève.

b) Droit international :

Comme il existe des relations sociales à l’intérieur d’un même Etat, il y a aussi des relations
sociales internationales soit entre les Etats, soit entre les individus appartenant à des
nationalités différentes.

2. Sources du droit :

a) Les textes fondamentaux :

- La constitution : elle occupe la hiérarchie des textes juridiques.

- Les traités internationaux : ce sont les accords entre les Etats.

- La loi : au sens large, la loi englobe tous les textes émanant du pouvoir législatif et
réglementaire. La loi est votée par le parlement.

- Autres textes :

o Le décret : c’est un texte émanant du Roi ou du pouvoir exécutif. Il est signé


par le premier ministre. Il intervient souvent en tant que décret d’application
d’une loi.

o L’arrêté : c’est un texte créé par une autorité administrative (ministre…).

b) Autres sources :

- La jurisprudence : l’ensemble des solutions données par les tribunaux sur un point de
droit précis.
- La coutume
- La doctrine
- La pratique

Constitution

Loi formelle

Dahirs et décrets du Roi

Décrets du premier ministre

Arrêtés ministériels

Arrêtés des walis et gouverneurs

Circulaires et intructions des administrations

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3. Organisation judiciaire :
L’application du droit se fait à priori sans l’intervention des tribunaux. Mais, en réalité, les
conflits et les litiges imposent l’existence des juridictions pour trancher.

• Juridictions communales et d’arrondissement : elles sont compétentes en matière


civile pour les affaires de faible importance.
• Tribunaux de première instance
• Cours d’appel
• Cour suprême
• Tribunaux administratifs
• Tribunaux de commerce

II – Personnalité juridique et biens :

1. Personnalité juridique :

La personnalité juridique est l’aptitude à être titulaire de droits et d’obligations.

On distingue :
- Les personnes physiques : les individus, un être humain est une personne physique.
- Les personnes morales : groupements de personnes ou de biens ayant :
o Un patrimoine propre distinct de celui des membres du groupement ;

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o Des organes de gestion.

Les principaux instruments d’identification d’une personne sont :


- L’état civil pour les personnes physiques
- Le registre de commerce pour les personnes morales : c’est le support qui constate
l’existence, les caractéristiques et l’état des personnes morales qui exercent le
commerce.

Personnalité juridique

Deux catégories de personnes juridiques

Personnes physiques Personnes morales

Titulaires de la personnalité juridique, c’est-à-dire de l’aptitude à :


- être titulaire de droits ;
- être soumises à des obligations.

Début et fin de la personnalité juridique

Personnes physiques : Personnes morales :


- Début : à la naissance - Début : à compter de
- Fin : décès de l’individu l’immatriculation au RC
- Fin : dissolution

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Classification des personnes morales

2. Biens :
De manière générale on peut considérer que, au regard de la loi, les biens sont constitués par
tout ce qui peut avoir une utilité économique pour une personne physique ou morale.

Le terme bien peut désigner :


- Des choses matérielles : qui servent à l’usage de homme. On dit aussi : objets
corporels ou incorporels. (exemple : maison, voiture…)
- Des choses ayant une valeur pécuniaire, qui portent sur ces choses : droits
patrimoniaux. Exemple : le propriétaire d’une maison a un droit de propriété sur sa
maison et un droit de créance contre le locataire de la maison.

• Notion de patrimoine :

Le patrimoine est constitué de l’ensemble des droits et des obligations à caractère pécuniaire
détenus :
- Les droits constituent l’Actif ;
- Les obligations constituent le Passif.

Pour les personnes morales, le patrimoine ne doit pas se confondre ni avec celui du personnel
ni celui des membres du groupement.

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III – Contrats :

Le contrat

Une convention Volontaire Créateur d’obligations

Un accord de volonté A la charge d’une ou plusieurs - De faire


personnes envers une ou - De donner
plusieurs autres - De ne pas faire

Conditions de formation des contrats

Consentement Capacité Objet Cause

Offre Aptitude à être Ce qui est dû au créancier Le but


immédiat
+ titulaire de droits par le débiteur doit : doit :
Acceptation et à les exécuter -exister -exister
-être déterminé -être licite
-être possible et licite -être moral

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Section 2 : Eléments du droit commercial :

Le droit commercial est la branche du droit privé, qui réglemente les rapports juridiques qui
naissent à l'occasion de l'exercice du commerce.

Le vocable commerce englobe trois grands secteurs de l'économie :

- Le commerce proprement dit : c'est-à-dire la distribution et la circulation des biens


économiques. Ce secteur est dominé par des opérations d'échange qui se traduisent
essentiellement par les opérations d'achat et de vente.

- L'industrie : c'est-à-dire la production et la transformation des biens. Sur le plan


juridique, un industriel est un commerçant (le secteur industriel fait partie du
commerce).

- La finance : c'est-à-dire les opérations de banque, de crédit, d'assurance et de bourse.

I – Commerçant et actes de commerce :

Le commerçant est toute personne (physique ou morale) qui :

- Exerce des actes de commerce : de façon habituelle ou professionnelle


- Agit de façon indépendante : pour son propre compte et à ses risques personnels
- S’immatricule au registre de commerce.

1. Classification des actes de commerce :

- Par nature : tout acte relevant des activités citées par les articles 6, 7 et 8 du Code de
Commerce. Exemple : opérations d’achats et de reventes d’ordinateurs, la distribution
d’eau, d’électricité et de gaz…

- Par la forme : tout acte régit par les règles du droit commercial quelque soit la nature
de cet acte et la qualité de la personne qui l’effectue. Exemple : la SARL est
commerciale par sa forme quelque soit la nature et l’objet de son activité.

- Par accessoire : tout acte effectué par le commerçant pour les besoins de son
commerce. Exemple : achat d’un camion pour livrer les ordinateurs à ses clients.

- Mixte : tout acte faisant intervenir deux parties une commerçante et l’autre non
commerçante. Exemple : conclusion d’un contrat d’assurance-vie entre une société
d’assurance et un particulier.

2. Obligations particulières du commerçant :

- Inscription au registre du commerce : il constitue l’état civil du commerçant.

- Tenue d’une comptabilité.

- Respect des formalités de publicité.

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- Ouverture d’un compte bancaire ou postal.

- Conservation des documents comptables.

3. Accès à la profession commerciale :

II – Fonds de commerce :

Fondamentalement, le fonds de commerce est un bien meuble incorporel. Il se compose de


l’ensemble des biens mobiliers affectés à l’exercice de la profession commerciale.

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Clientèle et achalandage
Eléments
obligatoires

Nom commercial et
enseigne
Marques
Matériel et outillage
Eléments Droit au bail
Mobilier commercial
accessoires Droit de propriété
Marchandises
intellectuelle (brevets,
licences...)

Eléments corporels Eléments incorporels

Les opérations sur fonds de commerce :

- La vente du fonds de commerce


- La location gérance du fonds
- Le nantissement du fonds

III – Moyens de règlement :


1. Chèque :

Le chèque est un écrit par lequel une personne appelée tireur donne au tiré, qui est
obligatoirement une banque, l’ordre de payer à vue une certaine somme au bénéficiaire (le
tireur lui-même ou un tiers).

Le chèque est un instrument de paiement et non un instrument de crédit.

Le chèque peut être :

- Nominatif : il comprend le nom du bénéficiaire ;


- Au porteur : chèque sans indication du bénéficiaire.

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2. Lettre de change normalisée :

La lettre de change ou traite est un écrit par lequel une personne, appelé tireur, donne l’ordre à
une autre personne, appelée tiré, de payer à une autre personne, appelée bénéficiaire, une
somme d’argent à une date déterminée.
- Tireur : celui qui crée la lettre de change
- Tiré : celui qui reçoit l’ordre de payer
- Bénéficiaire ou porteur : celui qui reçoit la lettre de change.

Section 3 : Droit des sociétés :

- Du point de vue juridique : une société est un contrat par lequel deux ou plusieurs
personnes physiques ou morales (avec une exception concernant la SARLAU) mettent
en commun leurs apports afin de partager le bénéfice.

- Du point de vue économique : une société est un regroupement de moyens humains,


matériels et financiers sous une direction autonome ou décentralisée, ayant pour
principale fonction de produire des biens et services afin de satisfaire les besoins des
consommateurs et par conséquent réaliser un bénéfice.

Par ailleurs, le contrat de société est également soumis aux conditions des autres contrats
commerciaux qui concernent :

- L’objet : qui doit être licite et réalisable ;


- La cause : qui doit également être licite (on ne peut pas se cacher derrière une société
régulièrement constituée pour exercer une activité illégale (exemple : vente de
stupéfiants).

I – Constitution d’une société :

1. Conditions de fonds :

Les éléments nécessaires à la formation du contrat de société sont les suivants :

- La réunion de deux ou plusieurs personnes (même s’il est possible à UNE personne de
constituer une société depuis 1997 dans le cadre d’une S.A.R.L d’Associé Unique).

- La mise en commun de biens ou de services ou des deux à la fois

- La réalisation et le partage des bénéfices et la contribution aux pertes

- De ces éléments se dégage une VOLONTE COMMUNE de collaborer pour arriver au


but social et que l’on appelle AFECTIO ou ANIMUS SOCIETATIS et qui se traduit
par l’acceptation des risques de pertes comme de gains.

En d’autres termes, la constitution de la société exige :

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a) Des associés :

Ils peuvent être des personnes physiques ou morales (de droit privé ou de droit public), des
époux entre eux, des mineurs à condition que leur engagement se fasse par l’intermédiaire de
leur tuteur ou représentant légal ;

b) Des apports :

Ils peuvent être :


• Des apports en numéraire : en argent ;
• Des apports en nature : des biens mobiliers, immobiliers,
incorporels…
• Des apports en industrie : un savoir faire, des connaissances
techniques, une expérience professionnelle.

• L’ensemble des apports en numéraire et en nature forme le capital social.

• Les apports en industrie ne peuvent pas figurer à l’actif social parce qu’il s’agit de
biens insaisissables.

• Le capital social est une notion comptable qui doit être exprimée en chiffres, deux
conséquences en résultent :

• 1- il faut procéder à l’évaluation des biens en nature et éviter que ces biens
ne soient surévalués au préjudice des associés qui ont fait des apports en
numéraire, ou au préjudice des créanciers sociaux.

• 2- une société ne peut être constituée sans capital social. Une société qui ne
serait constituée que par des apports en industrie est une société nulle.

c) Des bénéfices :

• Toute société doit avoir pour but la réalisation et le partage des bénéfices. C’est cette
notion de bénéfice qui sert de critère à la distinction entre société et association.

• Les associations poursuivent un but non lucratif c’est-à-dire qui ne procure pas de
gains.

2. Conditions de forme :

Une fois la forme juridique choisie et le certificat négatif obtenu (délivré par l’OMPIC), une
société doit accomplir un certain nombre de formalités juridiques et administratives pour
officialiser sa constitution :

• Rédaction et signature par les associés du contrat de société appelé statuts. Il s’agit de
l’acte constitutif de la société.

• Enregistrement des statuts auprès de l’administration des impôts,

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• Dépôt des statuts et d’autres documents et pièces à fournir au greffe du tribunal de


commerce,

• Immatriculation de la société au registre de commerce,

• Insertion de l’avis de constitution dans un journal d’annonces légales,

• Insertion au bulletin officiel des annonces légales, judiciaires et administratives,

• Déblocage des fonds préalablement déposés chez un notaire ou dans un compte


bancaire bloqué.

La société est réputée constituée à compter de la signature du contrat de société. Toutefois,


elle n’acquière la personnalité morale qu’après son immatriculation au registre de commerce.

Cependant, les différentes déclarations et les pièces justificatives relatives à la création de la


société peuvent faire l’objet d’un dossier unique déposé au Centre Régional d’Investissement
(CRI) dont dépend la société.

II – La société personne morale :

L’immatriculation au registre de commerce, une fois les autres formalités de constitution


effectuées, donne naissance à une personne juridique nouvelle, autonome, distincte de celle
des associés qui la composent : une personne morale.

La personnalité morale est un moyen juridique qui permet à une société d’avoir la capacité
juridique pour agir indépendamment de ses associés.

1. Eléments d’identification de la société :

Une société a au même titre qu’une personne physique, un nom, un domicile, une nationalité,
un patrimoine et une vie juridique propre :

o Nom (dénomination sociale) :


- Le nom de la société s’appelle la dénomination sociale. Les associés sont libres de
donner à leur société la dénomination de leur choix.
- Il existe dans ce domaine une très grande liberté avec toutefois deux réserves : en
premier lieu, la dénomination ne doit pas heurter l’ordre public. En second lieu, la
dénomination choisie ne doit pas être identique ou semblable à une dénomination déjà
existante, sous peine d’exposer la société à une action en concurrence déloyale.

o Domicile (siège social) :


- Le domicile d’une société s’appelle le siège social. C’est le lieu où se trouvent les
principaux organes d’administration et de direction de la société.
- Le siège social peut être différent du lieu où l’activité de la société est exploitée.

o Nationalité :
- La nationalité est définie comme le lien de dépendance politique qui unit une personne
à un Etat. La nationalité n’est pas un attribut des seules personnes physiques, les
sociétés ont également une nationalité.

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o Forme juridique :
La forme juridique de la société est une mention obligatoire des statuts et permet aux associés,
mais surtout aux tiers de connaitre d’avance la façon de se comporter avec elle.

Les principales formes de sociétés proposées aux associés sont les suivantes :

Société commerciales Sociétés civiles


- Société en nom collectif (SNC) - Société civile de droit commun
- Société à responsabilité limitée - Société civile de moyens (SCM)
(SARL) - Société civile professionnelle (SCP)
- Société anonyme (SA) - Société civile immobilière (SCI)
- Société par action simplifiée (SAS) - Société d’exercice libéral (SEL)
- Société en commandite (simple SCS
ou par actions SCA)

2. Eléments patrimoniaux :

Une fois constituée, la société va devenir propriétaire d’un patrimoine social qui sera distinct
de celui des associés qui la composent et qui est appelé patrimoine personnel.

Le patrimoine social se compose d’un actif qui se compose des biens apportés par les associés
et qui figurent sur le bilan de la société.

En échange, elle remet aux associés des titres qui lui imposent certaines obligations envers
eux (répartition des bénéfices, obligation d’information, de consultation, de remboursement
d’apport en cas de non constitution ou de dissolution de la société).

C’est la raison pour laquelle ces apports vont figurer au passif du bilan de constitution.

3. Capacité :

L’immatriculation de la société au Registre de Commerce lui confère la capacité juridique qui


se décompose en :

Capacité de jouissance Capacité d’exercice


Aptitude à être titulaire de droits Aptitude à exercer ses droits et obligations

• Capacité de jouissance :

La société, une fois constituée possède sa pleine capacité de jouissance : elle devient
propriétaire des biens apportés, sera titulaire de droits réels et aura vis-à-vis de ses clients des
droits personnels.

• Capacité d’exercice :

La société est une personne juridique abstraite à la différence des personnes physiques et ne
peut donc pas mettre en œuvre personnellement ses droits et obligations. Elle a donc besoin
de l’assistance d’une personne physique pour exercer ses droits en tant que personne
juridique : ce sera le rôle des personnes physiques qui seront choisies par les associés pour

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représenter la société et exercer en son nom et pour son compte tous les actes de la vie
juridique : on dit alors que la société est une personne juridique à capacité limitée.

III – Formes juridiques des sociétés commerciales :

Les sociétés commerciales, quel que soit leur objet, peuvent être classées en 3 catégories.

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Les sociétés de Les sociétés de Les sociétés à


personnes : capitaux : responsabilité limitée :
✓ Elles sont ✓ Elles sont ✓ Elles possèdent un
constituées intuitu constituées en statut hybride,
personae : c’est-à- considération des constituées intuitu
dire en fonction de capitaux apportés personae, leur
la personne des (possibilité de fonctionnement
associés faire appel à s’inspire des
✓ Les droits sociaux l’épargne publique). sociétés de
représentent des ✓ Les droits sociaux capitaux
parts sociales qui sont appelés ✓ Les droits sociaux
ne sont pas actions, sont représentent des
librement négociables et parts sociales.
cessibles, leur font partie des Elles ne sont pas
cession étant valeurs négociables.
soumise à mobilières. Cependant leur
l’agrément des ✓ Les associés ne cession à des tiers
associés. sont responsables étrangers à la
✓ Les associés sont du passif qu’à société est
indéfiniment concurrence de possible sous
responsables des leurs apports certaines
dettes sociales (valeur des actions conditions.
(sauf les associés possédées). ✓ Les associés ne
commanditaires). ✓ Les sociétés de sont responsables
✓ Les sociétés de capitaux sont : du passif qu’à
personnes sont les ✓ SA : société concurrence de
SNC, les SCS. anonyme leurs apports.
✓ SCA : société en ✓ Les sociétés à
commandite par responsabilité
actions. limitée sont :
✓ SARL : société à
responsabilité
limitée,
✓ SARLAU : société
à responsabilité
limitée à associé
unique.

- La société en commandite simple (SCS) : est généralement choisie par les personnes
souhaitant créer une entreprise, mais ne possédant pas les fonds nécessaires pour
réaliser leur projet. La SCS pallie à ce manque de financement du ou des porteurs de
projet. A cet effet, la SCS opère une distinction entre deux types d’associés :

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les associés commanditaires, associés passifs agissant comme des apporteurs de


capitaux, et les associés commandités, associés actifs chargés de la gestion de la SCS.

Les principales caractéristiques des sociétés commerciales sont résumées dans le tableau ci-
dessous :

Elément
SNC SCS SARL SA SCA
Capital Aucun Aucun minimum Aucun 300 000 DH 300 000 DH et
minimum minimum légal. minimum et 3 000 000 3 000 000 DH en
légal. légal. DH en cas cas d’appel
d’appel public à
public à l’épargne.
l’épargne.
Droits Parts Parts sociales. Parts sociales. Actions Actions
sociaux sociales.

Nombre Deux au Deux au Un au Cinq au Quatre au


d’associés minimum. minimum : un minimum ; minimum minimum : un
commandité et cinquante au commandité et
un maximum. trois
commanditaire commanditaires
Qualité de Oui. Commandité : Non. Non. Commandité :
commerçant oui. oui.
des associés Commanditaire Commanditaire
: non : non

Responsabili Indéfinie et Commandité : Limitée au Limitée au Commandité :


té des solidaire Indéfinie et montant de montant de Indéfinie et
associés des dettes solidaire des leurs apports. leurs solidaire des
sociales. dettes sociales. apports. dettes sociales.
Commanditaire Commanditaire
s: limitée au s : limitée au
montant de montant de
leurs apports. leurs apports.

Dirigeants Un ou Gérant(s) sauf Gérant(s). Type Gérant(s) sauf


plusieurs les classique : les
gérants commanditaires président du commanditaires
nommés conseil
par les d’administrat
statuts. ion ou
directeur
général.

Type
moderne :
Directoire ou
directeur
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général
unique.
Statut social Associé : Associé : Gérant Régime des Associé :
des Travailleur Travailleur majoritaire : salariés. Travailleur
dirigeants indépenda indépendant. Travailleur indépendant.
nt. indépendant.
Non associé :
Non Non associé : Gérant Régime des
associé : Régime des Minoritaire : salariés.
Régime des salariés. Régime des
salariés. salariés.

Imposition IR Commandité : IS IS IS
du résultat Sauf option IR.
pour l’IS. Commanditaire
:
IS

IV – Moyens de financement des sociétés :

Quelque soit le stade, la société a toujours besoin de moyens de financement.

- Au stade de la création, les frais sont nombreux et nécessitent divers financements :


o Formalités administratives
o Frais de démarrage (acquisition de locaux…)
o Frais de marketing, publicité…

- Au stade de développement, la société nécessite des financements pour :


o Maintenir les dépenses courantes
o Répondre aux besoins immédiats
o Concrétiser de nouveaux projets
o Difficultés financières

1. Modes de financement internes :

- Le capital social : qui est la première source de financement de la société. Il apparait


lors de la création. Il peut être totalement libéré ou partiellement libéré, selon des
conditions.

Au cours de la vie de l’entreprise, celle-ci peut recourir à une augmentation de


capital pour financer des opérations. L’augmentation de capital peut se faire :
o Par apports nouveaux (en numéraire ou en nature)
o Par incorporation de réserves
o Par incorporation de comptes courants d’associés.

- Les apports en compte courants d’associés : outre la participation des associés au


financement de l’entreprise par leurs apports au capital social, il leur est également
possible de consentir des prêts à la société. Ces apports peuvent :
o Etre intégrés à la politique de financement et développement de l’activité.
o Palier à une insuffisance de fonds de manière ponctuelle.

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Ces apports en comptes courants d’associés sont une bonne alternative aux prêts
bancaires.

2. Sources externes de financement :

- Les prêts bancaires : ils constituent une solution très courante et très prisée par les
professionnels.
La durée de remboursement de ces prêts est variable en fonction des besoins et des
capacités de la société. Il existe également des crédits d’exploitation à court terme.

- Le leasing ou crédit bail : il permet à une entreprise d’acquérir des biens mobiliers ou
immobiliers après une durée de location.

V – Difficultés des entreprises :

Lorsqu’une entreprise fait face à des évènements qui menacent la continuité de son
exploitation, certaines mesures légales sont à prendre. Avant qu’elle ne soit en cessation de
paiement, le législateur marocain a mis en place des procédures pour cette situation. Ces
procédures ressortent du code de commerce.

Ces procédures, dont l’objectif est de prévenir les difficultés d’entreprises, sont nommées les
procédures collectives. Ce sont toutes les procédures décidées par un juge. Elles visent à
redresser ou à liquider une entreprise qui rencontre des difficultés d’ordre économique. Les
mesures de prévention de difficultés d’entreprises sont des mesures judiciaires qui ont pour
objectif de garantir la poursuite de l’activité. En outre, elles ont pour objectif de maintenir
l’emploi, tout en respectant les droits des créanciers.

Il existe trois formes de procédures en fonction du degré des difficultés d’entreprises


rencontrées à savoir :

- D’abord, la procédure de sauvegarde,


- Ensuite, le redressement judiciaire et
- Enfin, la liquidation judiciaire.

1. Procédure de sauvegarde :

C’est un recourt de droit ouvert aux entreprises rencontrant des difficultés financières. Elle
concerne les entreprises qui ne sont pas encore en état de cessation de paiement. Cette
procédure intervient pour protéger les entreprises en difficulté en suspendant le paiement de
dettes à l’ouverture de la procédure.

Elle a pour objet de permettre à l’entreprise de surmonter ses difficultés afin de :


• Premièrement, garantir la poursuite de son activité,
• Egalement, maintenir l’emploi
• Et enfin, apurer le passif de l’entreprise.

Qui est concerné et qui peut faire la demande d’ouverture de la procédure ?

La procédure de sauvegarde concerne :


– Les commerçants personnes physiques

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– Les sociétés commerciales dont la S.A ou la SARL

2. Le redressement judiciaire :

Lorsqu’une entreprise fait face à de grandes difficultés financières, il se peut qu’elle soit en
état de cessation des paiements. La cessation est l’incapacité de faire face à son passif
exigible. Ceci signifie que ses dettes dépassent son actif disponible.

Qui peut demander l’ouverture de cette procédure ?

La procédure de redressement judiciaire s’applique à toute entreprise commerciale qui se


trouve en cas de cessation de paiement.
Pour l’ouverture de cette procédure, certaines personnes peuvent faire la demande à savoir :
- Le chef d’entreprise
- Un créancier
- Le tribunal de son propre chef, ou sur requête du ministère public ou du président du
tribunal.

Cette procédure peut avoir 4 issues à savoir :

- Premièrement, implémenter un plan de redressement qui a pour finalité que la société


puisse poursuivre son activité.
- Ensuite, la fin du redressement judiciaire en cas de disparition des difficultés de
l’entreprise.
- La cession partielle ou totale de l’entreprise
- La prononciation de la liquidation judiciaire si, durant la phase d’observation, la
situation de l’entreprise dégénère. Ceci signifie que les conditions de la liquidation
sont réunies. Le tribunal peut prononcer la conversation de la procédure de
redressement judiciaire en liquidation judiciaire.

3. La liquidation judiciaire :

La procédure de liquidation concerne les entreprises dont la situation est irrémédiablement


compromise.
C’est la procédure qui intervient lorsque le redressement judiciaire a échoué. Elle a pour
objectif de mettre fin définitivement à l’activité de l’entreprise en difficulté tout en
désintéressant les créanciers.

Qui est concerné et qui peut faire la demande d’ouverture ?

La procédure de liquidation a vocation à concerner les entreprises qui :


- Sont en état de cessation de paiements
- Sont dans l’impossibilité manifeste de se redresser
- Elles s’adressent exclusivement aux petites entreprises

Le tribunal prononce l’ouverture de la procédure lorsqu’il lui apparaît que la situation de


l’entreprise est irrémédiablement compromise. Cette ouverture se fait soit, d’office ou à la
demande du chef de l’entreprise, d’un créancier ou du ministère public.

La procédure de liquidation peut se terminer de deux manières :

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- Soit, on rembourse tous les créanciers. Si l’entreprise a encore de l’argent on parle de


boni de liquidation, que les associés peuvent se distribuer.

- Ou alors, elle peut se clôturer pour insuffisance d’actif. En effet, ceci signifie que
l’entreprise n’a plus assez d’argent pour rembourser tous ses créanciers.

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