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Le sujet favori des archéologues est l’Homme. Or, depuis ses premiers outils et sa
sédentarisation, cet « Homme » n’a pas cessé de laisser des traces de ses activités, et
la liste est longue... Vestiges d’habitat, d’agriculture, d’élevage, de consommation,
d’artisanat, de culte, de pratiques funéraires, de guerre, etc., qu’elles soient mobilières
ou immobilières, ces traces matérialisent toujours des gestes et des comportements
sociaux. Observées dans leur contexte et selon une conception dynamique, elles
permettront de comprendre la nature, l’organisation et la fonction de la structure
découverte, plus largement de renseigner la connaissance de cultures et savoirs-faire.
Enfouis ou non, parfois immergés, l’archéologue est à l’affût de tous les indices :
empreintes « négatives », vestiges en pierre, céramique, métal, verre ou encore objets
et restes en matière organique (bois, textile, os, cuir, matières fossiles, charbons,
pollens, champignons, graminées…) Tout ce qui peut concerner l’action anthropique est
retenu.
Mais toutes les traces ne se conservent pas ! Plusieurs facteurs peuvent les faire
disparaître à plus ou moins long terme : écroulement, action des végétaux, des
bactéries, putréfaction, réactions chimiques avec le milieu de conservation, érosion,
pratiques agricoles, variation des niveaux marins, guerres, incendies, etc. Quels types
de traces observe-t’on en archéologie ? Quelques exemples…
L’archéologie est une spécialité qui consiste à étudier tous les vestiges et traces
laissés par l’homme. Elle permet de retracer l’histoire de l’humanité, en relation avec
son environnement naturel terrestre, subaquatique ou marin. L’archéologie se
différencie de l’histoire par la source documentaire qu’elle convoite et par la
méthodologie qu’elle applique. En s’intéressant principalement aux vestiges matériels, la
profession s’est, en effet, donnée pour objectif d’éclairer les questions de vie
quotidienne, d’évolution des cultures, des techniques, de datation des changements,
etc. que l’histoire seule (les sources écrites), ne peut pas révéler. Le champ de la
discipline ne se limite donc pas aux seules périodes historiques, mais permet d’aborder
ces phénomènes depuis les époques les plus reculées (la Préhistoire) jusqu’aux
périodes contemporaines et même très récentes (Première et même Seconde Guerre
mondiale).
-Des indices visuels révélateurs, que l’on peut classer en plusieurs catégories,
mais qui se combinent parfois :
Les différents moments de la journée : le matin pour la rosée, le givre, le gel, les
taches d’humidité, la neige, et pour la lumière rasante - Photo 18 - (micro-reliefs), en
journée dans le cas d’averses de giboulées, de chutes de neige, en soirée pour les
ombres portées…
Les saisons : l’hiver après les labours et les semailles d’automne, lorsque la pluie
a rendu les terres plus compactes et que l’humidité de surface stagne plus longtemps -
Photo 19 - (structures creuses). Le printemps, après les fréquentes averses et avant
que les taches d’humidité ne sèchent. L’été, surtout en cas de sécheresse, lorsque les
anomalies de croissance apparaissent dans les champs cultivés (Photos 2 et 17),.
Photo 1 : Cuiry-lès-Chaudardes (02) – Trous de poteaux soulignés en noir qui occultent les anomalies
révélatrices d’une maison du début du néolithique (voir film DVD)
Photo 3 : Cuiry-lès-Chaudardes (02) – Fouille de l’URA12, de Jean-Paul Demoule faisant apparaître les
trous de poteaux d’une grande maison néolithique.
Photo 4 : Liercourt-Erondelle (80) – Ce sondage montre le remblai d’un fossé du camp romain qui
explique les anomalies dans les cultures.
Photo 7 : ULM permettant de voler à basse altitude, à vitesse réduite, lorsque le vent est modéré.
Photo 8 : Condé-Folie (80) – Plan d’une ferme de tradition gauloise apparaissant grâce à des traces
d’humidité.
Photo 9 : Amiens Nord (80) – Le bosquet en forme d’étoile marque l’emplacement d’un fortin du début du
XVIIe siècle.
Photo 12 : Tartigny (80) – Nécropole gauloise apparaissant grâce à des anomalies dans la croissance des
céréales.
Photo 13 : La Chaussée-Tirancourt (80) – Les petits pois jaunissent plus vite à l’emplacement d’un fossé
romain comblé.
Photo 14 : Talmas (80) – Un petit fanum gallo- romain apparaissant après un labourage profond.
Photo 15 : - L’Etoile (80) – Camp néolithique (sur la colline voisine de l’oppidum) réapparaissant grâce à
des taches évanescentes d’humidité.
Photo 16 : Corbie (80) – Taches d’humidité rémanente révélant l’emplacement d’un fortin du siège de
Corbie, en 1636, par Louis XIII.
Photo 17 : Bertangles (80) – Enclos protohistoriques apparaissant dans un champ de céréales qui ont
versé après un orage, car elles ont poussé trop vite, ce qui faisait croire à des sabbats de sorcières.
Photo 18 : Vismes-au-Mont (80) – Ombres portées sur un site enneigé, faisant bien apparaître les reliefs
d’un retranchement médiéval avec deux mottes castrales.
Photo 19 : Noyelles-sur-Mer (80) – Enfant marchant sur les taches d’humidité dues à la rosée, à
l’emplacement d’un cercle de l’âge du bronze (ici surligné en jaune).