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Séance 1

Les artefacts en archéologie


Méthode d’analyse et apports aux sciences historiques

Introduction:
- objectif du cours
- qu’est ce qu’un artéfact ?
- place des artéfacts dans l’histoire de l’archéologie

I. Objectif du cours

Comment faire de l’histoire à partir de l’objet. Étudier des outils et des approches mis en
œuvre pour analyser et interpréter les données matérielles.

Dépasser le traitement initial de l'objet donc faire parler l’objet.


Que nous apprend-il de la société qui l’a produit ?
Des technologies, chronologie, fonction, culture et économie.

I. Définition et histoire de la recherche

A) Définition d’artéfact

C’est un mot construit à partir du latin, apparu pour la première fois dans la littérature
anglaise en 1821.
→ “Ce qui est réalisé par l’homme, produit artificiel”.

Provient du latin ars, artis (“art, industrie, habileté, savoir-faire”).

Ce mot peut se trouver employés en biologie pour désigner toute structure biologique
altérée sous l’effet de produits réactifs (colorants, fixateurs). Ce sont des produits humains
qui viennent contrarier l’analyse.

Dans les mêmes années, le terme a été employé dans tous les domaines pour désigner tout
matériel fabriqué ou transformé par l’homme, tout objet artificiel. Avec cette extension de
sens, le mot apparaît dans le domaine de l’archéologie.

Classement des artéfact en archéologie:

Matières premières pour découler d’un objet:

Pierres, argiles, métaux, verres →statue, poterie, tuile, parure, arme, vase
Coquilles (biominéraux) → collier
Peaux → vêtements, chaussures, outre, parchemin
Végétaux (bois, osier) → meubles, coffrets, figurines, paniers
Os → parure, peigne, cuiller

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Il faut savoir distinguer l’artéfact de l’écofact car les deux sont susceptibles d’être trouvés
dans une fouille. On parle d’écofact pour désigner des éléments naturels non altérés par
l'homme, il n’y a pas d’instruction de technologies.

B) Place des artéfacts dans l’histoire de l’archéologie

Distinction des artéfacts:

- Matière (minérale/organique)
- Longévité
- Volume des productions
→écart chronologique
→le coût (argile, pierre, bois qui se conserve en milieu humide, métal, ivoire qui bénéficie
d’une longévité plus grande si le sol n’est pas trop acide)
→bien encore l’usage

Les matières minérales sont plus durables et donc peuvent être trouvées en plus grande
quantité comme le métal, la pierre ou bien encore la céramique mais qui peuvent être sujet à
l’altération.
La pierre peut s’user en cas de frottements, la poterie peut se casser et la céramique peut
se détériorer.

L’écart chronologique:
Opposition entre la céramique et le métal →les objets en métal sont beaucoup plus récents
que ceux en céramique. On date les premiers objets en cuivre dès le Ve millénaire avant JC.
Mais en réalité, la production devient régulière seulement à partir du IIe millénaire.

Le coût des objets:


Le moins cher au plus cher → argile, pierre, bois, métal, ivoire

Les usages:
Les objets de la vie quotidienne nous sont parvenus en plus grande quantité que les objets
de luxe.

Il y a une prédominance de la céramique parmi les artéfacts.

Il y a des conséquence de la prédominance de la céramique:


La céramique aide l’archéologue à dater les contextes (fossile directeur).
C’est la documentation principale pour certaines périodes.

De plus, on peut faire de l’histoire économique avec cette céramique comme avec le
commerce des vases et ce qu’ils contenaient ou bien encore des denrées. Nous pouvons
également faire de l’histoire sociale et culturelle.

Histoire de la recherche

L’artéfact dans l’histoire de l’archéologie:


→ évolution de la perception de l’objet en archéologie (XIXe)

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Document: M. Gras, Donner du sens à l’objet dans Annales. Histoire, Sciences sociales

Michel Gras est un helléniste et etruscologues, il fait sa thèse sur les trafics en mer
tyrrhénienne. De plus, il est spécialiste de l’époque archaïque et est un grand fouilleur du
site de Mégara Hyblaea.

A l’origine, l’archéologie portait un regard très sélectif sur ce qui est fouillé jusqu’à la
Seconde Guerre mondiale. C'est-à-dire qu'ils privilégient les objets esthétiques et rejettent
les objets jugés laids et non dignes d’un intérêt esthétique. Pendant très longtemps, un type
d’artéfact était donc délaissé.

On laissait de côté également les objets de petites tailles. Les métaux en général sauf l’or et
l'argent étaient négligés donc au bout du compte on ne retenait que ce qui avait une valeur
artistique. Les méthodes d’identification et d’analyse des objets sont réellement mises au
point après la Seconde Guerre mondiale.

Progressivement, le comportement de l’archéologue se modifie et tente de prendre en


compte l’ensemble de la documentation qui lui est accordée.
Établissement de classement raisonné du matériel. On établit des classifications afin de bien
identifier les objets comme pour les statues ou bien encore la monnaie en fonction de leur
poid, de leur motif etc.

Il y a également la mise au point d’une typologie pour les vases à partir des années 60 afin
de les identifier et les reconnaître.

Séance 2

Progressivement, le comportement de l’archéologue se modifie pour s'intéresser aux objets


non esthétiques car il s’aperçoit qu’en classant ces objets, on arrive à une meilleure
connaissance typologique de ces objets mais également sa fonction.

Article de Michel Gras:

La chronologie est fondamentale car c’est parce qu’on classe les objets qu’on est capable
de leur donner une date.
Plus l’on connaît un objet, plus on est capable de dater le contexte dans lequel on le trouve.

Ensuite, l’auteur en vient aux données quantitatives, c’est-à-dire le comptage qui est une
pratique assez récente. Elle est utilisée par les objets trouvés en grande quantité ainsi que
les objets appartenant à des catégories standardisées.
En les comptant, on a une meilleure connaissance du commerce puis dans un second
temps, on s’est mis à compter tous les autres objets qui permettent de connaître les
volumes d’exportations, les itinéraires, les clientèles, les objets en vogue qui dominent le
marché.

Le comptage aboutit à des statistiques → courbes d'importations et d’exportation.


On parvient à alimenter la réflexion sociologique concernant le fonctionnement des
communautés.

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Le comptage sert également à faire des cartes de distribution . Une carte distribution n’a de
sens qu’à l’instant où elle a été constituée car après les choses progressent dans le temps
et évoluent.

Cela montre que ce changement de comportement de l’archéologue a eu des effets


immédiats sur la compréhension des communautés antique et de l’économie de l’antiquité.

Les sauts qualitatifs se sont fait à la valeur de plusieurs éléments. L’effort de recherche sur
les amphores commerciales est déterminant.
Après la guerre, on s’est mis à raisonner en termes de valeur marchande, c’est-à-dire,
considérer l’objet comme le reflet d’une trajectoire commerciale et donc d’une valeur
marchande mais aussi concernant leur fonction utilitaire.

On est arrivé à faire de l’archéologie des produits alimentaires ou bien encore des produits
de toilette → archéologie de la consommation.

Ouvrage de Tchernia, Le vin de l’Italie romaine. Essai d’histoire économique d’après les
amphores, Rome, 1986.

C’est un ouvrage révolutionnaire car l’auteur s’appuie sur les amphores romaines donc des
données économiques et la littérature pour tracer un portrait sur l’histoire du vin italien.
Cela est fondé sur une connaissance précise et une chronologie et typologique.

Autre étape décisive: la découverte des épaves


Dans les bateaux anciens retrouvés, on constate que ce sont des bateaux commerciaux
avec des restes de cargaisons importantes. Cette accumulation de données ouvre un
champ d’étude qui était ignoré.

De plus, les nécropoles:


L’archéologie se développant, on a mis au jour de grandes nécropoles en Grèce et en Italie
du sud. Donc on s’intéresse davantage aux pratiques funéraires. On recourt aux grandes
amphores et aux jarres.

Le développement de l’anthropologie biologique:


C’est une discipline scientifique pratiquée par des médecins conduisant à observer les
restes osseux dans les sites qui vise à reconstituer les gestes pratiqués autour de la tombe.
Elle permet de replacer au centre de la tombe le mort et de considérer ce contexte comme
un contexte formé pour le mort.

La peinture vasculaire:
Peinture très riche avec une qualité des représentations.
Les beaux ne sont qu’une entrée possible pour comprendre ces sociétés anciennes. Ils
permettent de faire de l'anthropologie culturelle et donc d'accéder aux mentalités.
De plus, la datation: la peinture vasculaire a donné lieu à des études très approfondies et qui
aboutissent à l'identification de mains de peintres.

Quand on a un corpus de vases que l’on peut attribuer à un peintre, on peut accéder à la
carrière du peintre.

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Tous ces progrès amènent à tous étudier et comprendre. Même si on reste sensible à
l’apparence d’un objet, c’est l’étude du contexte qui est primordiale.

II. Méthodes d’identification des artéfacts


Typologies, fonctions

A) Taxinomie

Sciences des classifications

1. Pourquoi classer ?

C’est une étape indispensable à toutes sciences afin d’avoir une meilleure connaissance de
l’objet.

Morel est un helléniste de formation qui travaille sur toutes les périodes. Il a fait sa thèse sur
la céramique campanienne.
Il n’est pas de science sans classement préalable des objets de cette science.

Cette science permet d’aborder les questions économiques, sociales et culturelles.

Productions céramiques:

Questions économiques:
- modalités de fabrication
- modalités de transport
- circuits commerciaux
- prix
- produits transportés

Questions sociales:
- organisations des ateliers
- statut des potiers
- statut social de la clientèle

Questions culturelles:
- utilisation des vases, fonction
- consommation alimentaires

2. Principes de classement

Comment classe-t-on ?

On considère les propriétés physiques de l’objet, sa forme, sa matière, sa technique de


production.

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Propriétés physiques: Attaches chrono-culturelles
- matériaux - lieu et période de production
- forme → - valeur sociologique (fonction)
- technique

● pierre, métal, argile - lieu et période de production


● couteau, poignard, coupe, cruche - poignard: >élite guerrière
● métal fondu, martelé, décor ou non couteau: usage quotidien, pour rituels
coupe: usage quotidien ou rituel

B) Classer d’après l’usage antique

1. Identifier les usages antiques

Vases à rafraîchir: psykter pour rafraîchir le vin → échanges thermiques.


(voir document 2 du fascicule)

On peut les déterminer grâce à l’iconographie, au nom antique de la forme et à l’analyse des
contenus.

Le nom de la forme:
Pour le monde grec, on a pu regrouper les objets et les textes anciens qui présentent le nom
des objets.

Exemple: Hydrie qui vient de hydôr qui sert à porter l’eau avec 3 anses qui relient les pôles à
l’embouchure.

Le cratère: du grec kratèr (kerannumi → mélanger)

Oinochoé: oinos (vin), chéo (verser)

Canthares (nous dit rien de la fonction du vase)

Skyphos: vase à boire massif avec un pied large et deux anses. Vase qui permet de boire du
lait en particulier chez les paysans.

Aryballes:

2. Classer d’après l’usage antique

C) Classer d’après la forme: exemple de typologies

1. Amphores

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2. Coupes ioniennes

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