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Année académique 2019/2020 Licence 1 Semestre 2 Sciences et Techniques (ST)

Chap. 2 : SYSTEMES PLANS


Miroirs plans – Dioptres plans – Prismes
(Ce chapitre est consacré à l’étude des miroirs, des dioptres et plus particulièrement du miroir
plan ainsi que des dioptres plans. On montre comment ces systèmes permettent la formation des
images).

I. Généralités sur les systèmes optiques


I-1 Stigmatisme
 Source de lumière
On distingue usuellement les sources primaires qui sont des sources autonomes de lumière (comme
par exemple le soleil, une lampe, une flamme etc.) des sources secondaires qui renvoient la
lumière par réflexion, diffraction ou diffusion (comme par exemple la lune, la plupart des objets
de notre environnement, etc.).
L’optique géométrique s’intéressant au trajet de la lumière, la nature de la source n’a pas
d’importance.
Une source de lumière peut se décomposer en une infinité de sources ponctuelles émettant des
rayons lumineux, a priori, dans toutes les directions de l’espace.
La figure 1 montre quelques types de faisceaux issus d’un point source

 Système optique centré


On appelle système optique centré tout système constitué d’éléments transparents (dioptres) ou
réfléchissants (miroirs) et possédant un axe de symétrie de révolution appelé axe optique.

Dr D. BONKOUNGOU Enseignant-Chercheur/Ouaga II Optique Géométrique


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Ce système transforme un rayon lumineux incident en un rayon émergeant dans une direction, à
priori différente de la direction incidente. Si le rayon émergeant ressort par la face d’entrée, on
parle de système catadioptrique sinon on parle de système dioptrique.
Par la suite, tous les systèmes optiques seront considérés centrés.
 Stigmatisme
Considérons un point source A envoyant des rayons lumineux sur un système optique. On dira que
A est un objet ponctuel réel.
Le système est stigmatique si les rayons émergeant ou leurs prolongements se
coupent tous en un même point. Deux cas de figure se présentent :
1. Les rayons émergeants convergent en un point A’. Ce point lumineux peut être enregistré
sur une plaque photosensible sans nécessiter de système optique annexe. On dit qu’il s’agit
d’une image réelle.
2. Les rayons émergeants semblent provenir d’un point A’ (leurs prolongements se coupent
en A’).
Dans ce cas, on ne peut pas capturer A’ sur une plaque photosensible mais on peut le voir
à l’œil nu : en effet, pour l’œil, tout se passe comme s’il y avait un point lumineux en A’
de telle sorte que si l’œil fait la mise au point en A’, un point lumineux sera produit sur la
rétine. On dit que A’ est une image virtuelle.

Formation de l’image d’un objet ponctuel réel par un système optique stigmatique
Focalisons maintenant un faisceau sur un système optique de telle sorte que le point de
convergence A des rayons se trouve dans ou derrière le système. Dans ce cas on dit que A est un
objet virtuel. Là encore, si les rayons émergeants ou leurs prolongements se coupent tous en un
même point A’, on dira que le système est stigmatique.

Dr D. BONKOUNGOU Enseignant-Chercheur/Ouaga II Optique Géométrique


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Formation de l’image d’un objet ponctuel virtuel par un système optique stigmatique
I- 2- Relation de conjugaison
Lorsqu’un système donne d’un point objet A une image A’, on dit qu’il conjugue A et A’ ou que
A’ est le conjugué de A.
La relation de conjugaison est la relation mathématique qui relie la position de A avec
celle de A’ :

Pour schématiser le fait qu’un système optique (SO) conjugue un objet A et une image A’ on écrit :

II. Le miroir plan :


Un miroir plan est constitué d'une lame transparente sur laquelle est déposée une couche mince
réfléchissante. Nous utiliserons sauf cas contraire un miroir idéal, autrement dit sans épaisseur.
Nous distinguerons deux sortes de réflexion :
 Une réflexion sur une surface métallique (argent, nickel, rhodium, platine, ...).
 Une réflexion vitreuse sur une surface de séparation entre deux milieux transparents (cf.
chap. 1).
1- Stigmatisme
Considérons un point source A envoyant des rayons lumineux sur un miroir plan. Une simple
construction des rayons réfléchis montre que tous les rayons émergeants semblent provenir d’un
point A’, image virtuelle de A. De la même manière, si l’on inverse le sens de la lumière, on
constate que l’image d’un objet virtuel placé en A’ est une image réelle placée en A.

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En résumé nous avons :

On voit donc sur ces deux exemples que le miroir est un système qui donne d’un objet lumineux
un point image que l’on peut, soit capturer directement sur un écran (image réelle), soit capturer à
l’aide d’un système optique (œil, appareil photo, etc.). Le miroir plan est donc rigoureusement
stigmatique.

2- Relation de conjugaison pour (A, A’)


Une relation de conjugaison est une relation algébrique qui relie la position de l’image A’ avec
celle de l’objet A en fonction des caractéristiques géométriques du système optique (SO) en
question. Dans le cas du miroir, la relation de conjugaison est évidente à l’aide de la figure orientée
ci-dessus :

On utilise des grandeurs algébriques (symbolisées par le trait) ce qui nécessite d’orienter la figure.
HA est positive si on va de H à A dans le sens des x positifs et inversement.
Dans le cas du miroir, on a :

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Comme nous le verrons dans le cas des autres systèmes optiques (miroirs sphériques, lentilles
minces), le résultat ci-dessus est tout à fait général.
Il est possible d’envisager un couple (objet virtuel - image réelle) même si la notion d’objet virtuel
est plus difficile à concevoir (nous n’en verrons quasiment pas, donc pas d’inquiétude).

3- Aplanétisme

Formation d’une image avec un miroir plan. L’image est inversée (gauche/droite) mais pas renversée
(haut/bas)
La symétrie orthogonale étant une isométrie (transformation ponctuelle au cours et à la fin de
laquelle les distances restent identiques), l’image que donne un miroir plan conserve ses
dimensions. Il n’y a donc aucune déformation.
4- Grandissement
Le miroir plan conserve par symétrie la taille des objets. Soit AB une source étendue,

perpendiculaire à l’axe optique et ayant pour image A'B' par le miroir. Le grandissement  est
A' B'
défini par :  
AB

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Le grandissement peut être aussi bien négatif que positif. Pour un miroir plan,  = 1. Autrement
dit, il n'y a pas de déformation, comme le montre la figure précédente.

5- Construction de l’image d’un point objet


Les rayons issus du point objet A entrent dans le système optique, émergent alors des rayons qui
soit se coupent directement pour donner un point image réel, soit leurs prolongements se coupent
pour donner un point image virtuel.

Pour construire l’image A’ de A, on utilise deux rayons incidents et on applique les lois de la
réflexion

NB : Ainsi, le point image A’ est le symétrique du point objet A par rapport au plan du miroir

Cette image est une image virtuelle puisqu’elle est le point d’intersection de prolongement de
rayons émergents. Seul un œil bien placé permettra de voir cette image.

Peut-on obtenir une image réelle avec un miroir plan ? Oui ! Il suffit d’utiliser le principe de
retour inverse de la lumière sur la figure [miroir plan] : on fait converger des rayons dans le miroir
pour créer un objet virtuel qui donne alors une image réelle que l’on peut recueillir sur un écran.

6- Application : grandissement transverse et axial


Questions

1. Construire l’image d’un segment AB transverse (parallèle au miroir), calculer le


grandissement transverse défini par

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2. Construire l’image d’un segment AB axial (perpendiculaire au miroir), calculer le


grandissement axial défini par

Correction
1- Construction

Figure : image d’un objet transverse


Le grandissement transversal est de 1 : image droite et pas de déformation. Par contre, il y inversion
gauche droite entre l’objet et l’image.
2- Construction

Figure : Image d’un objet axial


Le grandissement axial est de -1 : image renversée et toujours pas de déformation.

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III. Formation d’images par réfraction : Dioptre plan


Un dioptre est une surface réfractante, c’est-à-dire une surface de séparation entre deux milieux
d’indice de réfraction différents (par exemple la surface de séparation entre l’air et l’eau).
Nous allons étudier la formation de l’image d’un objet à travers un dioptre. Par exemple, quand on
regarde un poisson dans une rivière, on ne voit pas le poisson mais son image
1- Construction de l’image d’un point objet
Soit A un point source situé dans un milieu d'indice n1. Un rayon partant de A et normal au dioptre
(i = 0) traverse le milieu d'indice nr sans être dévié (r = 0).
Soit un rayon AI faisant un angle i1 avec la normale au dioptre. Ce rayon est réfracté. Les deux
rayons émergents semblent provenir d'un même point A', image de A par le dioptre. L'image est
virtuelle.

2- Relation de conjugaison
On cherche, si elle existe, une relation de conjugaison entre A et A’.

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Pour caractériser la position de l'image, nous allons calculer A'H et la comparer à AH :


A' H tan i1 sin i1 cos i2
 
AH tan i2 sin i2 cos i1

n2 cos i2
 A' H  AH
n1 cos i1
12
 n 2

 1   i sin i  
n  n  
A' H  AH r   r 2  
ni  1  sin i 
 
 
On constate que la position de A’ dépend de l’angle i1 donc du rayon lumineux issu de A. Tous les
rayons lumineux ne convergent pas en un point unique.

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Le dioptre ne fournit pas une image ponctuelle de l’objet ponctuel, l’image n’est pas nette,
on a une tache. On dit qu’il y a des aberrations géométriques.. Le dioptre n’est pas stigmatique.
On peut résumer la situation par le diagramme suivant :

Comment faire pour que la tache devienne plus « ponctuelle » ?


On ne va considérer que les rayons peu inclinés par rapport à l’axe optique. Dans ces conditions :

Finalement, on obtient la relation suivante :

La position de l’image A’ est indépendante des rayons qui partent de l’objet A. Tous les rayons
lumineux faiblement inclinés par rapport à l’axe optique semblent provenir d’une seule image
ponctuelle (virtuelle). On parle de stigmatisme approché.

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On constate que l’image A’ se trouve plus près du dioptre que l’objet A. Ainsi quand on regarde
un poisson dans une rivière, on voit son image et le poisson nous semble plus proche qu’il n’est
en réalité.
3- Grandissement
On considère un objet de taille finie perpendiculaire à l’axe optique Δ (ce sera toujours le cas en
MPCI). On se place dans l’hypothèse de rayons faiblement inclinés par rapport à Δ(stigmatisme
approché).

D’après la construction géométrique ci-dessus, on constate que l’image Δ est encore


perpendiculaire à l’axe optique. De plus, le grandissement vaut 1 :

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IV- Prisme
1- Définition
Un prisme est un dièdre d’angle A formé de l’association de deux dioptres plans air/verre et
verre/air. Ces deux forment les faces utiles du prisme. L’intersection des faces utiles constitue
l’arête du prisme. La troisième face est la base du prisme.

On étudie des rayons lumineux dans un plan orthogonal à l’arête, appelé plan de section principale.
Les lois de Descartes de la réfraction permettent de conclure que les rayons réfractés sont dans le
plan d’incidence. Tous les rayons lumineux sont donc dans le plan de section principale. Par la
suite, on fera une projection dans ce plan.
2- Formules

L’angle A du prisme est un angle géométrique positif.


Attention à l’orientation des angles du prisme. On a deux orientations différentes pour les angles.
Les angles suivants être positifs ou négatifs.

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Orientation dans le sens trigonométrique : i1, r1;


Orientation dans le sens des aiguilles d’une montre : r1, r2 et D
Remarque : On ne représente pas les rayons réfléchis. Dans certaines applications en TP, on aura besoin
du rayon réfléchi sur la face d’entrée.
On distingue :

3- Étude de la déviation du rayon émergent


3-1 Déviation en fonction de l’indice

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3-2 Déviation en fonction de l’angle d’incidence sur la face d’entrée

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