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T.

Badiane :
INTRODUCTION À LA MÉTHODE MERISE sacourawali@hotmail.com
OBJECTIFS
L'objectif de ce cours est d'apprendre aux étudiants l’étude et la conception d’un système
d’information d’entreprise en utilisant la méthode merise.
A la fin de ce cours l’étudiant sera en mesure de:
 Décrire les concepts de base de la méthode merise
 D’utiliser les quatres niveaux de description d’un système d’information:
 Niveau conceptuel
 Niveau organisationnel
 Niveau logique
 Niveau physique

 Dérouler un projet de conception d’un système d’information depuis la phase


d’élaboration des objectifs jusqu’à la phase de création de la base de données.
LE BESOIN D’UNE MÉTHODE
La conception d'un système d'information n'est pas évidente car il faut réfléchir à
l'ensemble de l'organisation que l'on doit mettre en place. La phase de conception
nécessite des méthodes permettant de mettre en place un modèle sur lequel on va
s'appuyer. La modélisation consiste à créer une représentation virtuelle d'une réalité
de telle façon à faire ressortir les points auxquels on s'intéresse.
Ce type de méthode est appelée analyse. Il existe plusieurs méthodes d'analyse,
Cependant la méthode que nous allons étudiés tout au long de ce cours est la
méthode MERISE.
PRÉSENTATION DE LA MÉTHODE MERISE
MERISE est une méthode de conception, de développement et de réalisation de
projets informatiques. Le but de cette méthode est d'arriver à concevoir un système
d'information. La méthode MERISE est basé sur la séparation des données et des
traitements à effectuer en plusieurs modèles conceptuels et physiques.
La séparation des données et des traitements assure une longévité au modèle. En
effet, l'agencement des données n'a pas à être souvent remanié, tandis que les
traitements le sont le plus fréquemment.
La méthode merise se constitue de trois découpages et quatre niveaux
PRÉSENTATION DE MERISE : TROIS DÉCOUPAGES
Pour étudier et développer l'informatique d'une entreprise ou de tout type d'organisme, il est
nécessaire de connaître ses échanges internes et avec l'extérieur, comment elle réagit à une
sollicitation externe et quelle est la structure des informations qu'elle utilise. La méthode
MERISE décrit cette connaissance sous forme de trois découpages : communication, traitement
et données.
1. Communication
Les échanges ou la communication sont des flux entre systèmes, notamment des flux d'informations ou
messages.

2. Traitement
Les traitements des messages, flux d'informations, décrivent les tâches à effectuer à la réception ou pour
l'émission d'un flux d'informations.

3. Données
La structure de mémorisation des informations est représentée sous une forme qui permet un passage aisé
vers les "enregistrements informatiques".
PRÉSENTATION DE MERISE : QUATRE NIVEAUX
L'informatique consiste à mettre à disposition de l'utilisateur des
moyens ou des outils de gestion informatique. Avant de spécifier les
moyens informatiques, il est nécessaire de définir le travail de cet
ou de ces utilisateurs finals, de définir l'organisation du travail au
sein de l'entreprise. Afin de déterminer cette organisation,
l'analyse des objectifs et des fonctions majeures de l'entreprise doit
être menée. Ainsi, l'informatisation est conçue en fonction de
l'organisation et l'organisation en fonction des objectifs à atteindre.
PRÉSENTATION DE MERISE : QUATRE NIVEAUX
L'enchaînement de l'informatique, de l'organisation et de la
fonction nécessite un découpage en niveaux de la démarche
d'informatisation. Ces niveaux sont nommés conceptuel pour l'étude
des fonctions et organisationnel pour l'étude de l'organisation. Le
niveau définissant l'informatique est séparé en deux : un niveau
décrivant l'informatique sans choix de matériel ou de logiciel
précis, le niveau logique, et un niveau décrivant le résultat de la
méthode ou l'informatisation finale, le niveau physique. Si les choix
de matériel ou de logiciel sont effectués, certaines phases du
niveau physique sont abordables directement.
PRÉSENTATION DE MERISE : QUATRE NIVEAUX
L'adoption de la méthode entraîne la définition des fonctions générales de
l'entreprise avant la définition de l'organisation et avant la définition des outils
informatiques. L'informatique n'est abordée qu'au troisième niveau, si ce type de
solution est retenu.
Il suffit, pour remonter ou descendre d'un niveau, de poser les questions :
 Pourquoi ? Alors, je remonte vers l'invariant.
 Comment ? Alors, je descends vers le plus mobile.
PRÉSENTATION DE MERISE : QUATRE NIVEAUX
PRÉSENTATION DE MERISE : QUATRE NIVEAUX
Les objectifs de l'entreprise : le niveau conceptuel
Le plus invariant, le niveau conceptuel, définit les fonctions réalisées dans l'organisme.
Il répond à la question QUE FAIT L'ORGANISME ?
Il est déterminé par son activité. L'étape précédente, l'interrogation du pourquoi de
l'activité, cette remise en question de l'entreprise, n'est pas abordée par Merise.
PRÉSENTATION DE MERISE : QUATRE NIVEAUX
Les postes de travail de l'entreprise : le niveau organisationnel
Pourquoi une organisation ?
Pour réaliser les fonctions de l'entreprise décrites dans la première partie. Cela répond à la question
QUI FAIT QUOI ?
Dans le cas de développement sur micro-informatique ou dans le cas où l'application ne
concerne qu'une seule personne, le niveau organisationnel se ramène à sa plus simple
expression, un seul poste de travail.
Conceptuel et organisationnel représentent toute l'entreprise. Les deux niveaux suivants ne
prennent en compte que la solution informatique retenue.
PRÉSENTATION DE MERISE : QUATRE NIVEAUX
L'informatique universelle : le niveau logique ou externe.
Puis, plus variable, est la forme que doit prendre l'outil informatique pour être adapté à
l'utilisateur, à son poste de travail.
C'est le niveau logique, la maquette des enchaînements d'écran et la réponse à la question
AVEC QUOI ? Ou plus exactement AVEC L'AIR DE QUOI ?
Le niveau logique est indépendant de l'informatique spécifique, des langages de
programmation ou de gestion des données.
PRÉSENTATION DE MERISE : QUATRE NIVEAUX
L'informatique spécifique : le niveau physique ou interne
Le dernier niveau, le plus variable, est l'outil informatique lui-même, les fichiers, les programmes.
AVEC QUOI ?
Ce niveau est appelé niveau physique.
Ce niveau dépend à 100% du système informatique retenu, du type de la base de données et des
outils de développement.
MERISE est d'un secours précieux dans le cadre des données. La structure "physique" informatique des
données tend à être normalisée. Le passage, à l'aide de règles, à ces représentations normalisées est
facile. C'est à cet instant que la méthode justifie son utilisation dans le cadre de développement sur
micro-ordinateurs.
Le modèle conceptuel de données engendre le modèle physique de données.
PRÉSENTATION DE MERISE : QUATRE NIVEAUX
L'existence des quatre niveaux permet un suivi méthodique. Cette étude se conduit
sans retour entre chaque niveau.
Le niveau inférieur peut être modifié sans affecter le niveau supérieur. Par exemple,
le niveau organisationnel peut être modifié sans affecter le niveau conceptuel.
Le niveau inférieur doit être étudié après le niveau supérieur. Le niveau logique est
abordé après le niveau organisationnel et a fortiori après le niveau conceptuel. Deux
validations sont effectuées à chaque niveau avant d'aborder le niveau inférieur. La
première concerne la cohérence des modèles entre eux. La deuxième est
l'approbation de l'utilisateur.
PRÉSENTATION DE MERISE : QUATRE NIVEAUX
PRÉSENTATION DE MERISE : QUATRE NIVEAUX
La fin de l'étude préalable, date importante dans la vie d'un projet, décide de la
réalisation du reste de l'étude.
Ce choix s'effectue à partir de la liste des outils informatiques.
La validation entre données et traitement est effectuée entre chaque outil retenu du
niveau logique et les modèles organisationnels de données. Cette validation vérifie
l'exhaustivité de la liste des outils informatiques à développer.
PRÉSENTATION DE MERISE
La méthode merise se résume à :
3 découpages sur 4 niveaux
trois découpages (communications, données et traitements)
 les quatre niveaux
 conceptuel (quoi ?)
 organisationnel (qui fait quoi ?)
 logique (avec l'air de quoi ?)
 physique (avec quoi ? ou comment ?)

Ce qui donnent douze modèles.


Merise décrit ces modèles sous forme de dessins.
 MCC = Modèle Conceptuel de Communication
 MCD = Modèle Conceptuel de Données
 MCT = Modèle Conceptuel de Traitements
PRÉSENTATION DE MERISE
PRÉSENTATION DE MERISE
Les "temps forts" de la méthode merise sont :
 le Modèle Conceptuel de Communication (MCC)
le Modèle Conceptuel de Données (MCD)
le Modèle Organisationnel de Traitement (MOT)

Parmi ces trois modèles, le plus important concerne la représentation des modèles
conceptuels de données.
PRÉSENTATION DE MERISE : LE MODÈLE
CONCEPTUEL DE DONNÉES
Cette représentation des données est une représentation du système d'information
analysée à partir de la manière de parler, de "croquis de langage" (référence 2). En
effet, la manière de parler reflète la façon dont une personne a mis en mémoire et a
structuré ses pensées et ses données. Cette syntaxe est aisément représentée sous
forme de dessins.
La forme sous laquelle est réalisée cette représentation de données s'appelle
formalisme individu-relation. Elle permettra de déterminer les individus et les
relations entre individus. Le choix de ce qui sera individu ou relation est le cœur de la
méthode MERISE. Les individus sont indépendants. Les relations ont toujours besoin des
individus pour exister et sont toujours perçues comme relation de... Ce formalisme est
considéré comme la partie essentielle de la méthode
PRÉSENTATION DE MERISE : LE MODÈLE
CONCEPTUEL DE DONNÉES
A partir d'une phrase simple, d'une description en langage naturel telle que "le client
passe une commande", la méthode consiste à découvrir des concepts et leurs liens
mutuels. Ceux-ci représentent la structure de mémorisation sur laquelle s'appuie la
phrase du discours.
L'examen du langage sert à retrouver le "non-dit" de la structure. Cette structure de
mémorisation est exprimée sous forme de rectangle et d'ellipse. Un nom devient un
rectangle, un "individu" et un verbe une ellipse, une "relation".
PRÉSENTATION DE MERISE : LE MODÈLE
CONCEPTUEL DE DONNÉES
CE QU’APPORTE MERISE
La méthode Merise apporte une formalisation éclairant les choix à effectuer. Elle est
un langage commun de référence centré sur le système d'information et non sur
l'informatique appliquée. Elle permet une authentique communication entre le
responsable de la stratégie d'entreprise, celui de son informatisation et les utilisateurs
finals.
Elle structure les vœux du dirigeant et de l'utilisateur sous forme de dessins pour une
compréhension facile et de dossiers pour une explication complète permettant au
responsable de l'informatique de choisir ou d'écrire les programmes. Le choix final
d'informatisation sera conforme aux désirs de l'utilisateur et aux possibilités
informatiques.
CE QU’APPORTE MERISE
Les dessins illustrent la syntaxe du langage. En découleront l'agencement des
informations et l'ensemble des tâches à réaliser. Ainsi, le projet sera mené avec
rigueur et cohérence afin d'obtenir les objectifs de fiabilité des données et
d'évolution des applications.
Les programmes seront documentés et l'entreprise en sera rendue moins fragile :
 plus de panique un soir de facturation obligeant à tirer du lit le programmeur malade qui est le seul à
comprendre son programme écrit en langage machine !

Enfin, Merise est une méthode qui conduit à une réflexion sur l'entreprise et peut
aider à modifier son organisation, voire d'en créer une nouvelle.
L’ORGANISATION ET LES ÉTAPES D’UN PROJET
INFORMATIQUE
Un planning général de développement ou schéma directeur détermine les
principaux projets à développer et leur enchaînement.
Les études préalables à la réalisation informatique comprennent les niveaux
conceptuels et organisationnels et une partie du logique : la liste des outils
informatiques et la validation de ces outils par les modèles organisationnels de
données.
Le résultat de l'étude préalable est impérativement approuvée par tous les acteurs
du projet : utilisateur, informaticien, direction... Cette phase entraîne le choix des
futurs outils informatiques "utilisateur", des outils de développement informatiques et
des futurs investissements.
LES CONCEPTS DE BASE : LE MODÈLE ENTITÉ
ASSOCIATION
Le formalisme utilisé pour décrire un MCD est celui du modèle entité-association. La
représentation de ce formalisme s'appuie sur trois concepts de base :
l'objet ou entité,
l'association,
la propriété.

L'objet est une entité ayant une existence propre. L'association est un lien ou relation
entre objets sans existence propre. La propriété est la plus petite donnée
d'information décrivant un objet ou une association.
La représentation graphique utilisée pour visualiser les données est la suivante :
Une propriété ne doit être présente que sur un seul objet ou une seule association.
LES CONCEPTS DE BASE : LE MODÈLE ENTITÉ
ASSOCIATION
Les ambiguïtés liées à la polysémie (un même nom de propriété désignant deux
notions différentes) doivent être levées en nommant de façon précise les propriétés.
Les ambiguïtés liées à la synonymie (des noms différents de propriétés désignant une
même notion) doivent être éliminées.
Un objet possède au moins une propriété.
Une association peut n'avoir aucune propriété.
LES CONCEPTS DE BASE : OCCURENCE
L'occurrence d'une propriété est l'une des valeurs que peut prendre cette propriété.
L'occurrence d'un objet est l'un des ensembles d'occurrences de ses propriétés.
L'occurrence d'une association est l'une des liaisons entre occurrences d'objets participant à
l'association.
Les propriétés d'un objet doivent avoir une occurrence quelle que soit l'occurrence de l'objet.
Dans le cas contraire, il est nécessaire de créer un autre objet portant cette propriété.
Lorsqu'une propriété d'un objet peut avoir plusieurs occurrences pour une occurrence de
l'objet, il faut :
 soit créer autant de propriétés sur cet objet qu'il y a de possibilités de valeurs pour cette propriété,
 soit créer un autre objet portant cette propriété et lier ce nouvel objet par une association avec l'objet initial.
LES CONCEPTS DE BASE : OCCURRENCE
De la même manière, lorsqu'une propriété d'une association peut avoir plusieurs
occurrences pour une occurrence de l'association, il faut :
Pour repérer l'identifiant dans la représentation graphique d'un objet, le ou les
propriétés constituant l'identifiant sont précédées d'un symbole (# ou *).
L'identifiant d'une association est la concaténation des identifiants des objets reliés.
LES CONCEPTS DE BASE : DIMENSION D’UNE
ASSOCIATION
La dimension d'une association est le nombre d'objets intervenant dans cette
association.
Une association réflexive (de dimension 1) relie un objet à lui même.
LES CONCEPTS DE BASE : CARDINALITÉS
Les cardinalités d'un objet dans une association désignent le nombre minimum (0 ou 1)
et le nombre maximum (1 ou n) de liens qu'il existe entre une occurrence de l'objet et
une occurrence de l'association.
Une valeur minimum à 0 signifie qu'au moins une occurrence de l'objet n'est pas liée à
l'association.
Une valeur minimum à 1 signifie que toutes les occurrences de l'objet sont liées à
l'association.
Une valeur maximum à 1 signifie qu'aucune occurrence de l'objet n'est liée plus d'une
fois à l'association.
Une valeur maximum à n signifie qu'au moins une occurrence de l'objet est liée
plusieurs fois à l'association.
LES CONCEPTS DE BASE : CARDINALITÉS
Á partir de ces valeurs minimum et maximum possibles, il existe quatre types de
cardinalité :
(0,1) : une occurrence de l'objet n'est jamais liée plus d'une fois à l'association.
(1,1) : une occurrence de l'objet est toujours liée une et une seule fois à l'association.
(1,n) : une occurrence de l'objet est toujours liée au moins une fois à l'association.
(0,n) : aucune précision donnée.
Une représentation schématique des liens entre les occurrences d'objets peut aider à
déterminer les cardinalités d'une association.
ORIGINES DE LA MÉTHODE MERISE
Jusqu'aux années 70, l'informatisation des entreprises s'est attachée à l'automatisation
des processus administratifs (facturation, paye, suivi des stocks…) avec une
technologie encore coûteuse. Ce type d'informatisation privilégiait les traitements par
rapport au partage des informations. Les méthodes de mise en œuvre de cette
génération étaient destinées à concevoir des « chaînes de traitements » avec
l'approche suivante : à partir des résultats à produire, définir les traitements à
effectuer, puis en déduire les données nécessaires pour alimenter les traitements. La
structure des données mémorisées sur les fichiers était contingente aux traitements à
réaliser ; d'où une multiplication des fichiers (temporaires ou permanents) générant
une redondance importante des informations mémorisées. Nous retiendrons de ces
premières méthodes les deux plus marquantes, MINOS et CORIG, dont des
propositions ont été reprises dans Merise.
ORIGINES DE LA MÉTHODE MERISE
Début des années 70, c'est l'apparition des systèmes transactionnels, de la multiprogrammation,
des écrans claviers, des disques de grande capacité à coût abordable, mais aussi la
concurrence stimulante de la mini informatique et le développement des premiers systèmes de
gestion de bases de données. Tous ces éléments ont conduit les informaticiens à reconcevoir
des applications intégrées en essayant de tirer parti au mieux de cette évolution. C'est
l'époque des « transpositions » ou « reconversions » de systèmes importants.
Le contexte de crise économique de cette décennie a rendu indispensable le développement
des méthodes de management qui désormais introduisent fortement l'usage de l'informatique
à travers des tableaux de bord, interrogations aléatoires, statistiques. Cette période est celle
de la prise de conscience de la difficulté de concevoir des systèmes qui intègrent l'ensemble
de l'activité de l'entreprise, en conservant une facilité d'évolution. Il s'agit en particulier :
 du manque de cohérence globale entre les informations des différentes applications ;
 de la lourdeur de la mise en œuvre informatique (de la conception à la réalisation).
ORIGINES DE LA MÉTHODE MERISE
La fin des années 70 se caractérise, au niveau de la technologie, par plus de
puissance et de capacité à des coûts réduits, le développement des réseaux locaux
et nationaux, l'éclosion du phénomène micro, la généralisation des systèmes de
gestion de bases de données. C'est aussi l'apparition de langages permettant à
l'utilisateur d'accéder plus facilement aux informations, ainsi que l'amélioration de la
productivité de la réalisation avec l'utilisation d'outils (ateliers génie logiciel, langage
4e génération…).
ORIGINES DE LA MÉTHODE MERISE
La prise de conscience révélée lors de la période précédente devient une obligation.
Il s'agit de reconcevoir l'architecture générale de l'informatique au sein des
entreprises en :
 assurant la cohérence générale des informations ;
 préservant l'évolutivité des modes de gestion et d'organisation ;
 permettant l'introduction des nouvelles technologies sans compromettre l'acquis ;
 associant, dans leurs responsabilités respectives, décideurs, utilisateurs et informaticiens.
ORIGINES DE LA MÉTHODE MERISE
C'est dans ce contexte qu'ont émergé :
 la notion de système d'information ;
 la nécessité de méthodes complètes de conception et de spécifications permettant l'informatisation des
systèmes d'information, prenant le pas sur les méthodes d'analyse.
ORIGINES DE LA MÉTHODE MERISE
L'évolution de la technologie informatique et les insuffisances des précédentes
méthodes stimulent la recherche de nouvelles voies. Tout d'abord, au niveau des
principes fondamentaux, l'approche par les besoins (ou traitements) est condamnée.
Deux veines de réflexion contribuent au renouveau :
 L'approche systémique du système d'information, approche modélisatrice de l'organisation (l'entreprise)
et de son système d'information, développée principalement en France par J.L. Le Moigne et J. Mélèse.
 La modélisation des données, proposant des formalismes et des outils pour décrire les données
indépendamment de leurs utilisations dans des traitements. Ces méthodes ont alors comme objectif
principal la construction de bases de données.
ORIGINES DE LA MÉTHODE MERISE
Des promoteurs de ces deux réflexions se trouvent réunis à Aix-en-Provence, dans une
équipe de recherche composée de chercheurs du Centre d'Étude Technique de
l'Équipement (CETE) d'Aix-en-Provence (animée par H. Tardieu) et du groupe de
recherche GRASCE (URA CNRS) de l'Université d'Aix-Marseille III (animée par J.L. Le
Moigne), qui fondent de 1974 à 1978 les bases théoriques et pratiques d'une
nouvelle méthode de conception de système d'information [Tardieu, Nanci, Heckenroth
75-78] [Tardieu, Pascot, Nanci, Heckenroth 79] [Tardieu, Nanci, Pascot 79]
[Heckenroth, Tardieu, Espinasse 80]. Simultanément, on enregistre, sur le terrain, une
accumulation d'expériences en termes de démarche.
ORIGINES DE LA MÉTHODE MERISE
En 1977, sous l'égide du ministère de l'Industrie, soucieux de concevoir et définir une
méthode d'intérêt national, avec la collaboration des principales sociétés de service
françaises et du CETE d'Aix-en-Provence, un groupe de travail se constitue et
entreprend une synthèse qui :
 réactualise les acquis sur la spécification des traitements, issus des méthodes antérieures ;
 intègre les nouvelles méthodes orientées système d'information et approche par les données ;
 propose une démarche, fruit de l'expérience, qui garantisse la rigueur de la méthode et sa facilité
d'application sur le terrain.
ORIGINES DE LA MÉTHODE MERISE
ORIGINES DE LA MÉTHODE MERISE
La méthode Merise naît officiellement [CTI 79], marquant ainsi l'apparition de
méthodes complètes qui ambitionnent de répondre efficacement aux problèmes
posés par la conception des systèmes d'information adaptés aux fonctionnements des
entreprises et technologies informatiques des années 80. Les premiers ouvrages sur la
méthode Merise paraissent en 83 et 85 [Tardieu, Rochfeld, Colletti 83][Tardieu et al.
85].
EVOLUTIONS DE LA MÉTHODE MERISE
Depuis 1980, la méthode Merise s'est confrontée aux réalités d'une mise en œuvre
dans une grande variété d'organismes. Elle est largement diffusée en France, souvent
pratiquée en Europe du Sud (parfois avec des adaptations mineures) et plus
récemment dans certains pays d'Europe du Nord comme la Belgique, la Suisse et
depuis peu l'Allemagne par laquelle un projet du programme européen Force a
financé sa diffusion dans des landers du nord. Ainsi, on peut dire que Merise constitue
un standard de fait en conception de système d'information.
EVOLUTIONS DE LA MÉTHODE MERISE
En presque vingt ans, elle a connu des développements et des enrichissements
profitables, dont les principaux sont les suivants :
 extension du formalisme entité-relation, avec notamment l'explicitation de types et sous-types, de
contraintes d'intégrité… ;
 clarification de la modélisation des traitements à l'aide du formalisme issu des réseaux de Pétri, à
différents niveaux de préoccupation ;
 extension des niveaux d'abstraction et de modèles, avec l'émergence du modèle logique de
traitements (MLT) et du modèle organisationnel de données (MOD), [Panet, Letouche, Peugeot 91] ainsi
que les propositions très intéressantes autour de Merise 2 de G. Panet et R. Letouche [Panet et
Letouche 94] ;
 couplage avec des méthodes de conduite de projet ;
EVOLUTIONS DE LA MÉTHODE MERISE
 développement d'ateliers de génie logiciel (A.G.L.) de conception intégrant de façon plus ou moins
complète la Méthode Merise (AMC, MEGA, SILVERRUN, WIN'DESIGN…) ;
 ouverture vers les autres méthodes de génie logiciel (Merise et Yourdon [Phan 85]…), de génie
cognitif (Merise et KADS [Brunet 90]…)… ;
 adaptation à d'autres types d'activités ; domaine de la productique (Merise et GRAI [DCN, Cecima,
Grai-Productique SA, LaboGrai 91]), l'EDI (Merise et l'EDI [Bergman, Cucchi, Espinasse, Lagaert 91]), le
BPR (Business Process Reengineering - cf partie VI de l'ouvrage) et d'environnements techniques (bases
de données réparties, architectures client-serveur, monétique, cartes à puce…).
EVOLUTIONS DE LA MÉTHODE MERISE
Cette évolution de la méthode s'est faite principalement à l'initiative des Sociétés de
Service qui l'avaient adoptée. La situation concurrentielle n'a pas toujours permis un
développement convergent et collectif de la méthode (discrétion des recherches
sérieuses, annonces d'« innovations » et « adaptations » trop souvent dictées par le
marketing, dépréciations et dénigrements par absence de compétences,
récupérations hâtives et fragmentaires…). Rappelons encore le rôle très important de
la société savante concernée, l'AFCET, aujourd'hui disparue et de plusieurs de ses
groupes de travail, comme structure de rencontre, de réflexion et de diffusion des
travaux de recherche élaborés par les différents promoteurs de la méthode Merise.
OUVERTURES DE LA MÉTHODE MERISE
Depuis le début des années 90, l'ingénierie des systèmes d'information a vu
apparaître et se développer de nouvelles technologies, de nouveaux savoir-faire.
Fidèle à ses principes d'origine (aptitude à la greffe…), la méthode Merise a
résolument cherché à s'ouvrir à ces innovations.
De tous horizons, des contributions souvent trop silencieuses ont su analyser de façon
critique et au-delà des modes les nouvelles tendances, en extraire les idées
réellement innovantes dans le domaine de la conception des systèmes d'information
et en enrichir la méthode Merise. Cette ouverture s'est particulièrement manifestée
vers :
OUVERTURES DE LA METHODE MERISE
 le développement rapide, associé à la diffusion d'outils de productivité, qui a remis en cause la
démarche classique adoptée par Merise ;
 le client-serveur, nouvelle technologie, qui a installé définitivement le micro-ordinateur comme poste de
travail ;
 le Business Process Reengineering (BPR) qui ravive l'intérêt sur les problèmes d'organisation et les
systèmes d'information ;
 l'approche objet qui, à partir des langages de programmation, ambitionne progressivement à couvrir
l'ensemble du champ du génie informatique.

Ces diverses ouvertures seront traitées tout au long de cet ouvrage, tant dans les
parties II et III sur les raisonnements que dans la partie IV sur la mise en œuvre de la
méthode Merise.
FIN

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