Vous êtes sur la page 1sur 2

Montée de tensions entre Paris et Alger.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboun accuse Gérald Darmanin d’un


« gros mensonge »

Le climat est toujours très tendu entre Paris et Alger. Le président algérien
Abdelmadjid Tebboune a accusé le ministre de l’Intérieur français Gérald
Darmanin de « gros mensonge » quant au nombre d’immigrés clandestins
algériens à refouler depuis la France.

« Il n’y a jamais eu 7.000 (Algériens à expulser). La France a évoqué avec nous


plus de 94 (Algériens). Jamais il n’y en a eu 7.000 », a-t-il déclaré, dans un
entretien, dimanche dernier, avec plusieurs médias algériens.

Au cours de l’entretien, le président a détaillé les demandes d’expulsion


présentées par Paris. « La liste qui nous est parvenue en 2020 et les trois listes
en 2021 comptaient 94 cas parmi lesquels 21 ont été acceptés et 16 autres rejetés
», a assuré le président Tebboune. « Ils ne vont pas rentrer (en Algérie) car ils
sont liés au terrorisme. Ils sont venus de Syrie (…) Il y a des binationaux qui
n’ont pas de famille ici ».

« Moussa Darmanin a bâti un gros mensonge », a accusé le président, à l’adresse


du ministre de l’Intérieur français dont Moussa est le deuxième prénom donné
en hommage à son grand-père, un tirailleur algérien de la Seconde Guerre
mondiale. « Ces choses-là ne se règlent pas par le biais de la presse », a-t-il
encore asséné en ajoutant : « Je ne vais pas pérorer dans un journal pour le
populisme et la campagne électorale ».

Un éventuel retour de l'ambassadeur d'Algérie en France, rappelé au début du


mois à Alger après des propos critiques du président Emmanuel Macron, « est
conditionné au respect de l'Algérie, le respect total de l'Etat algérien. On oublie
qu'elle a été un jour une colonie française (...) L'Histoire ne doit pas être falsifiée
», a déclaré M. Tebboune à des médias algériens, dans sa première déclaration
publique en réaction aux propos du président français.

D'après le journal français Le Monde, le président français avait affirmé que « la


construction de l'Algérie comme nation est un phénomène à regarder. Est-ce
qu'il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? Ça, c'est la
question (...) », un des passages qui ont le plus heurté l'opinion algérienne.

Dans la journée du 2 octobre dernier, Alger a décidé le rappel « immédiat » de


son ambassadeur à Paris et interdit de facto le survol de son territoire aux avions
militaires français de l'opération antijihadistes Barkhane au Sahel.

Vous aimerez peut-être aussi