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C'est une déclaration qui n'est pas de nature à réchauffer les relations déjà tendues entre
Paris et Rome. La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, "est incapable de régler
les problèmes migratoires" de l'Italie, qui connaît des arrivées record par la Méditerranée,
a affirmé jeudi 4 avril le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
"Madame Meloni, gouvernement d'extrême droite choisi par les amis de Mme (Marine) Le
Pen, est incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue", a
déclaré le ministre, interrogé dans l'émission "Les grandes gueules" de RMC sur des
propos du président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, concernant la
situation migratoire à la frontière franco-italienne.
Des critiques qui ont immédiatement suscité la colère de Rome. Le ministre italien des
Affaires étrangères, Antonio Tajani, qui devrait se rendre à Paris a annulé sa visite après
les propos jugés "inacceptables" du ministre français de l'Intérieur.
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"Je n'irai pas à Paris pour la rencontre prévue avec" la ministre des Affaires étrangères
française Catherine Colonna, a annoncé Antonio Tajani sur Twitter. "Les offenses contre
le gouvernement et l'Italie lancées par Gérald Darmanin sont inacceptables. Ce n'est pas
l'esprit avec lequel on doit affronter les défis européens communs".
L'épisode avait suscité la colère de Paris, qui avait convoqué une réunion européenne
pour que ce scénario inédit ne se reproduise pas.
Depuis, les traversées clandestines par bateaux s'accentuent, avec l'essor d'un nouveau
couloir maritime entre la Tunisie et l'Italie, en première ligne aux portes de l'Europe.
Selon le ministère italien de l'Intérieur, plus de 36 000 personnes sont arrivées par la
Méditerranée en Italie cette année, contre environ 9 000 durant la même période en
2022.
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Dans ce contexte, la Première ministre française, Élisabeth Borne, a annoncé, fin avril, la
mobilisation de 150 policiers et gendarmes "supplémentaires" dans les Alpes-Maritimes
pour faire "face à une pression migratoire accrue à la frontière italienne", ainsi que la
création d'une "border force", une force aux frontières.
"En Australie, ça marche très bien", a défendu, jeudi, Gérald Darmanin : "À la frontière,
on interpelle les personnes et on leur fait passer des contrôles d'identité", a-t-il expliqué.
À la frontière franco-italienne, l'État doit "accompagner" et "travailler avec M. (Éric) Ciotti",
le président des Républicains et député des Alpes-Maritimes, qui a appelé récemment le
gouvernement à mobiliser des "moyens massifs pour enrayer la submersion migratoire
en cours à la frontière".