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EVENEMENTS ET PERSPECTIVES
Le président de la République veut "apporter (ses) forces à quelques moments clés de
la campagne" européenne de Renaissance ................................................................................. 5
L'ancien président du Conseil italien Enrico LETTA plaide, dans son rapport consacré
à l'avenir du marché intérieur, pour une "cinquième liberté" pour la recherche et
l'innovation, en plus de la libre circulation des biens, services, capitaux et personnes ............ 6
Le gouverneur de la Banque de France, M. François VILLEROY de GALHAU, invite
France et Europe à renouer avec l'ambition ............................................................................... 9
Le Congrès américain vote une enveloppe très attendue pour l'Ukraine ................................. 10
Iran et Israël semblent s'éloigner d'une escalade, nouvelle aide américaine à l'Etat
hébreu ....................................................................................................................................... 11
Les mesures annoncées par le Premier ministre Gabriel ATTAL pour lutter contre la
violence des mineurs inquiètent les magistrats ......................................................................... 14
Quelles ont été les quinze niches fiscales les plus coûteuses en 2023 ? .................................. 15
Le gouvernement lance un "Beauvau de la sécurité civile" ...................................................... 17
Le président de la République de Croatie ne pourra pas devenir Premier ministre ................. 18
EN FRANCE
Aides familiales : A partir de 2025, il faudra passer au moins neuf mois en France, et non plus six,
sur une année civile pour bénéficier des aides familiales et du minimum vieillesse, selon un décret paru
hier, officialisant des annonces du gouvernement. Pour la plupart d es aides sociales, la règle est
actuellement de séjourner en France au moins la moitié de l'année écoulée, soit six mois. Le
gouvernement avait annoncé en 2023 son intention de porter à neuf mois ce délai, dans le cadre d'un
vaste plan de lutte contre la fraude sociale. La mesure ne concerne néanmoins pas plusieurs aides,
notamment la Protection universelle maladie (Puma), héritière de la couverture maladie universelle .
Tourisme : Les entreprises du tourisme vont pouvoir obtenir un label "destination d'excellence" si
elles garantissent un "haut niveau de qualité de l'accueil et des services" ainsi qu'un "haut niveau
d'exigence en matière de développement durable et de protection de l'environnement". L'arrêté qui crée
ce label, publié au "Journal officiel", détaille les critères de labellisation : "la qualité de l'accueil et des
prestations, dont le confort, le savoir-faire et le savoir-être des exploitants et personnels, la maîtrise des
langues étrangères, la qualité des informations délivrées aux clientèles touristiques ainsi que le suivi de
la satisfaction de ces dernières." Mais aussi "le niveau d'exigence des mesures prises en faveur de la
protection de l'environnement et de la promotion d'un tourisme éco-responsable". Les entreprises
pouvant y prétendre sont celles de l'hébergement, de la restauration, des loisirs, des lieux de visite, de
l'information et des transports, ajoute l'arrêté, signé par le ministère délégué aux ent reprises, au
tourisme et à la consommation. Le dispositif est géré par Atout France et entre en vigueur le 1 er mai. Une
fois décerné, ce label sera valable cinq ans, et pourra être renouvelé .
Fonction publique / JO : Un peu moins de 50 000 agents de la fonction publique d'Etat, qui en compte
2,5 millions au total, seront particulièrement mobilisés pendant les jeux Olympiques (26 juillet-11 août).
Le gros des effectifs mobilisés viendra de la police (25 000 agents déployés) et de l'armée (20 000), a
affirmé une source proche du dossier au lendemain d'une réunion de préparation des JO qui a réuni
l'administration et les syndicats de fonctionnaires. Selon les estimations présentées par l'admini stration au
cours de cette réunion, le ministère de la Transition écologique "aurait dépêché environ 1500 agents" pour
le plus grand événement sportif au monde, poursuit cette source. "Quelques centaines" seront mobilisées à
la Répression des fraudes (DGCCRF), "500 pour les Affaires étrangères", "500 à 600 agents pour les
ministères sociaux et environ 700 agents pour le ministère de la Justice", a-t-elle énuméré. Les chiffres
"quasiment cristallisés" sont "encore susceptibles de bouger à la hausse", a-t-elle ajouté.
Expulsion : L'imam Mohamed TATAIAT, de nationalité algérienne, qui officiait à Toulouse, a été
expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à
la violence envers la communauté juive. M. Mohamed TATAIAT était arrivé en France en 1985
comme imam détaché algérien. Il avait rejoint Toulouse deux ans plus tard pour exercer au sein de la
mosquée du quartier Empalot.
Manifestations / Racisme : Plusieurs milliers de personnes ont défilé hier à Paris "contre les racismes
et l'islamophobie" dans le cadre d'une marche visant en particulier "les violences policières", qui avait
été interdite par le préfet de police puis autorisée par la justice. La manifestation a rassemblé environ
3000 personnes, selon une source policière. Les manifestants sont partis de Barbès en début d'après -
midi à l'appel d'une cinquantaine d'organisations dont La France insoumise, le NPA (Nouveau parti
anticapitaliste), Attac et Solidaires. Les députés LFI Mathilde PANOT, Eric COQUEREL et Danièle
OBONO étaient présents.
Lundi 22 avril 2024 Bulletin Quotidien Page 4
Groupes de niveau / recours : Le Sgen-CFDT a annoncé vendredi avoir déposé un recours devant le
Conseil d'Etat pour demander l'annulation de l'arrêté créant des groupes de niveau en mathématiques et en
français à partir de la rentrée prochaine au collège. Le syndicat d'enseignants estime que l'arrêté instituant
ces mesures "contredit" l'"autonomie des établissements" prévue par le Code de l'éducation concernant les
"modalités de différenciation" dans les apprentissages. La fédération Unsa-Education entend également
déposer un recours cette semaine, qui portera spécifiquement sur l'article 4 du texte instituant les groupes de
niveau. "On a un gouvernement qui est hors cadre légal", a souligné Mme Elisabeth ALLAIN-MORENO,
secrétaire générale du SE-Unsa. Le Premier ministre Gabriel ATTAL, à l'initiative de ces groupes de niveau
quand il était ministre de l'Education, avait indiqué en mars qu'ils seraient "la règle", la classe entière
devenant "l'exception". La ministre de l'Education Nicole BELLOUBET a évoqué à plusieurs reprises une
"certaine souplesse" dans la mise en place de ces groupes, qu'elle préfère qualifier de "groupes de besoin".
DANS LE MONDE
Portugal / allègement fiscal : Le nouveau gouvernement portugais de la droite modérée a annoncé
vendredi "une baisse généralisée des impôts", grâce à un allègement fiscal de plus de 1,5 milliard d'euros
de l'impôt sur le revenu par rapport à l'année dernière. Cette "baisse généralisée de l'impôt sur le revenu"
s'appliquera "aux travailleurs et aux retraités", a indiqué le Premier ministre Luis MONTENEGRO à l'issue
d'un Conseil des ministres. Il s'agit de la "première étape d'une réduction d'impô ts promise aux Portugais",
a précisé le M. MONTENEGRO, ajoutant qu'elle pourrait entrer en "vigueur en juin ou juillet", après avoir
été approuvée par le Parlement. Le gouvernement prévoit d'autres baisses fiscales, notamment pour les
moins de 35 ans afin d'encourager l'emploi des jeunes. M. MONTENEGRO, investi début avril, avait
également annoncé une baisse de l'impôt sur les sociétés de 21 % à 15 % en trois ans.
Kosovo / référendum : Un référendum sur la révocation des maires albanais dans quatre villes
majoritairement serbes du nord du Kosovo a échoué dimanche, en raison d'un boycott de la majorité
serbe, dénoncé par Pristina comme une "pression de Belgrade". La présidente du Kosovo, Vjosa
OSMANI, a dénoncé un boycott dû principalement "à la pression de Belgrade". Symptomatique des
tensions à vif entre les communautés dans ce territoire des Balkans, l'élection des maires albanais, avec
à peine 3 % de participation il y a un an, avait déclenché des violences dans cette région à majorité
serbe soutenue par Belgrade. Mais seuls 253 des quelque 45 000 électeurs ont voté dimanche au
référendum, a indiqué dans la soirée la Commission électorale centrale (CEC). Le vote a donc échoué,
faute de participation suffisante, a déclaré le président de la CEC , Kreshnik RADONIQI. Pour que
l'élection soit valide, le taux de participation aurait dû être supérieur à 50 % des électeurs.
Maldives / législatives : Le parti du président des Maldives, Mohamed MUIZZU, a remporté une
victoire écrasante aux élections législatives dimanche, selon les premiers résultats, les électeurs ayant
orienté leur vote vers la politique de rapprochement avec la Chine du chef de l'Etat, au détriment de
l'Inde, longtemps puissance dominante sur l'archipel touristique de l'océan Indien. Le parti de
M. MUIZZU, le Congrès national du peuple (PNC), a raflé 66 sièges sur les 86 premiers déclarés,
selon les résultats de la Commission électorale des Maldives, ce qui dépass e de très loin la majorité
absolue dans ce parlement monocaméral qui ne compte que 93 membres. Ce vote, dont les résultats
sont tombés plus tôt que prévus, était considéré comme un test crucial pour le projet de M. MUIZZU
de renforcer la coopération économique avec la Chine, notamment par la construction de milliers
d'appartements sur des terres récupérées de manière controversée .
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EVENEMENTS ET PERSPECTIVES
Le rapport de l'ancien président du Conseil italien Enrico LETTA consacré à l'avenir du marché
unique a été rendu public le mercredi 17 avril, à l'occasion d'une réunion du Conseil européen à
Bruxelles portant largement sur la problématique de la compétitivité européenne (cf. BQ du
19/04/2024). Ce rapport de 147 pages, disponible en anglais uniquement, est intitulé "bien plus
qu'un marché" et repose sur trois concepts-clé : la vitesse, la sécurité et la solidarité. Son sous-titre
est le suivant : "Renforcer le marché unique pour assurer un avenir durable et la prospérité de tous
les citoyens de l'UE." Dans bon nombre de domaines (énergie, télécommunications et marchés
financiers en tête), M. LETTA plaide pour une intégration plus profonde des politiques européennes
en vue de créer un marché unique plus robuste. Objectif affiché : garantir le rang de l'UE dans
l'économie mondiale et éviter une trop forte baisse de la compétitivité, notamment vis-à-vis de
Pékin et de Washington.
L'idée la plus novatrice de ce rapport consiste certainement à ajouter une "liberté" supplémentaire
à celles qui existent actuellement sur le marché unique, à savoir la libre circulation des biens, des
services, des capitaux et des personnes : cette "cinquième liberté" se concentrerait, elle, sur "la
recherche, l'innovation, la connaissance et l'éducation". Elle chercherait à "renforcer les capacités
d'innovation du marché unique dans le nouveau paysage mondial", écrit l'auteur, qui fait 36 fois
référence à ce concept de "cinquième liberté" dans son rapport. Les quatre libertés déjà existantes
"ont joué un rôle essentiel dans le renforcement de la concurrence, la promotion de la prospérité,
l'effacement des frontières et le façonnement d'une identité européenne unifiée en facilitant un
environnement dans lequel les activités économiques et personnelles peuvent s'épanouir sans les
contraintes des frontières nationales", estime M. LETTA, mais elles ne suffisent plus.
En d'autres termes, selon M. LETTA, le marché unique tel que pensé jusqu'alors repose sur des
principes théoriques d'hier, et ce cadre devrait être repensé. En effet, un marché unique basé sur
quatre libertés uniquement ne reflète plus, selon lui, les avancées en matière de numérisation,
d'innovation ou de lutte contre le changement climatique – qui sont autant de priorités de l'UE
aujourd'hui. "A une époque où la technologie prend de plus en plus de place, l'Europe est
confrontée au défi de suivre le rythme des avancées rapides au niveau mondial. Le continent n'a
pas développé une industrie solide ou des écosystèmes cohérents capables de tirer profit de la
nouvelle vague d'innovation. Il en résulte une dépendance à l'égard de technologies externes
désormais vitales pour les entreprises européennes", détaille M. LETTA.
Dans ce contexte, "l'UE dispose d'un vaste réservoir de données, d'expertise et de jeunes pousses qui
n'est pas suffisamment exploité. Si elle n'est pas pleinement exploitée, cette richesse en ressources
risque de profiter à d'autres entités mondiales mieux placées pour en tirer parti et d'entraver notre
autonomie stratégique et notre sécurité économique", met encore en garde M. LETTA.
Dès lors, il est selon lui "essentiel que nous exploitions pleinement le potentiel de nos forces en
matière de recherche et de développement et que nous maximisions les opportunités offertes par le
marché unique". De plus, "l'Europe doit impérativement donner la priorité à la mise en place de
fondements technologiques qui favorisent la connaissance et l'innovation, en dotant les individus,
les entreprises et les Etats membres des compétences, des infrastructures et des investissements
nécessaires pour assurer une prospérité généralisée et un leadership industriel".
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Il serait de bon ton, selon M. LETTA, d'ajouter cette nouvelle "liberté fondamentale" au marché unique
car les quatre libertés déjà existantes "ne sont pas suffisantes pour exploiter tout le potentiel de l'UE
dans le domaine de l'innovation mondiale et de l'économie de la connaissance". Concrètement,
M. LETTA propose d'appuyer cette "cinquième liberté" au titre XIX du Traité sur le fonctionnement de
l'UE (TFUE), intitulé "recherche et développement technologique et espace". Pour mémoire, l'article
179 (le premier de ce titre) du TFUE dispose que "l'Union a pour objectif de renforcer ses bases
scientifiques et technologiques, par la réalisation d'un espace européen de la recherche dans lequel les
chercheurs, les connaissances scientifiques et les technologies circulent librement, et de favoriser le
développement de sa compétitivité, y compris celle de son industrie, ainsi que de promouvoir les
actions de recherche jugées nécessaires au titre d'autres chapitres des traités".
L'auteur rappelle aussi qu'à la fin de son mandat, Jacques DELORS, ancien président de la
Commission européenne, avait évoqué la nécessité d'explorer cette nouvelle dimension du marché
unique, afin, justement, de renforcer la recherche, l'innovation et l'éducation. Selon M. LETTA,
cette "cinquième liberté" vise à placer les moteurs de la recherche et de l'innovation au cœur du
marché unique, favorisant ainsi un écosystème où la diffusion des connaissances stimule à la fois la
vitalité économique, le progrès sociétal et l'enrichissement culturel.
Dans le domaine du numérique, M. LETTA cite notamment différentes avancées qui ont été
enregistrées durant la législature qui se termine, en faisant référence par exemple à l'adoption de la
loi sur les services numériques ("digital services act", ou DSA), sur les marché numériques ("digital
markets act", ou DMA), la législation sur l'intelligence artificielle (IA), celle sur les données ou sur
la gouvernance des données. Il y voit "des étapes cruciales vers le développement d'une stratégie
numérique moderne et efficace et d'une autonomie technologique".
"La cinquième liberté pourrait venir compléter ce cadre pour catalyser les avancées dans des
domaines tels que la R&D, l'utilisation des données, les compétences, l'IA, l'informatique
quantique, la biotechnologie, la biorobotique et l'espace, entre autres", écrit-il encore, considérant
que "ces domaines pourraient grandement bénéficier de l'inclusion de la "cinquième liberté" dans
le cadre du marché unique, à savoir la liberté d'étudier, d'explorer et de créer pour le bien de
l'humanité, sans frontières ni limites disciplinaires ou artificielles", rien de moins.
Pour appuyer son point, M. LETTA ajoute que "cette liberté est liée à la liberté de contribuer à
relever les défis sociétaux, tels que le changement climatique et la perte de biodiversité et leur
impact sur la planète, les êtres humains et le patrimoine culturel". Il pense que le secteur des soins
de santé, qui a une "importance critique", pourrait particulièrement bénéficier de cette liberté
supplémentaire puisqu'il pourrait "exploiter au mieux ce nouveau cadre qui promet de renforcer la
coopération et de stimuler l'innovation". "Cette initiative est d'autant plus vitale que les soins de
santé européens ont besoin d'être revitalisés de toute urgence", ajoute l'auteur.
Pour aller de l'avant et se rapprocher de l'établissement de cette "cinquième liberté", M. LETTA pense
que l'espace européen de l'éducation, "qui encourage la collaboration entre les Etats membres de
l'UE afin de mettre en place des systèmes nationaux d'éducation et de formation plus résistants et
plus inclusifs", peut jouer un rôle clé. Il considère également qu'il "est essentiel de stimuler
l'innovation et de favoriser le développement d'écosystèmes industriels de pointe capables de
produire des entités d'importance mondiale en Europe". Il plaide donc pour la "mise en place d'une
infrastructure technologique européenne solide". Sans elle, "l'Europe restera exposée aux menaces de
cybersécurité, aux campagnes de désinformation et à d'éventuelles confrontations militaires".
ressources éducatives". A en croire M. LETTA, "les citoyens, les chercheurs et les entreprises
pourront ainsi exploiter une mine de connaissances au service de l'innovation et du progrès
sociétal". Et en vue de "lever les obstacles au partage des connaissances, l'UE doit harmoniser les
mécanismes de circulation transfrontalière des données, en particulier les règles d'interopérabilité
et de protection des données, et investir dans une infrastructure numérique solide".
Enfin, toujours afin d'accélérer l'innovation, de relever les défis sociétaux et de renforcer la
compétitivité européenne, M. LETTA estime que "l'UE doit encourager activement les partenariats
public-privé dans des domaines stratégiques axés sur l'échange de connaissances et l'adoption de
l'innovation". La mise en œuvre de cette "cinquième liberté" permettrait aussi une plus grande
mobilité des chercheurs et de "ceux qui innovent", à l'heure où l'Europe peine à conserver les
meilleurs talents sur son sol.
Bien qu'elle occupe une place centrale dans le rapport de M. LETTA, cette idée d'introduire une
"cinquième liberté" au sein du marché unique n'est pas la seule défendue par l'ancien président du
Conseil italien, loin de là. La conclusion de son rapport prend la forme d'un "appel à l'action",
dans lequel M. LETTA insiste : "Compte tenu de l'importance cruciale du marché unique pour le
renforcement de la compétitivité européenne, il est essentiel que le Conseil européen joue un rôle
décisif dans l'avancement des réformes nécessaires à son achèvement. Cette initiative devrait
constituer un point central de l'agenda de la prochaine législature, en soulignant notre engagement
commun à revitaliser le contexte économique européen. Le Conseil est invité à confier à la
Commission européenne la tâche d'élaborer une stratégie globale pour le marché unique. Ce plan
devrait clairement articuler les actions visant à éliminer les barrières existantes, à promouvoir la
consolidation et à renforcer la compétitivité du marché unique, conformément aux propositions
contenues dans le rapport. Il est essentiel que l'orientation politique serve de catalyseur à un
accord rapide entre le Conseil de l'UE et le Parlement européen sur un plan ambitieux (...). Il est
également nécessaire que le Comité économique et social européen et le Comité européen des
régions donnent la priorité à ces initiatives de réforme dans leur rôle consultatif (...). Cet
engagement collectif permettra non seulement de renforcer le marché unique, mais aussi de
s'assurer qu'il reste un pilier de la résilience économique européenne et de la compétitivité au
niveau mondial." Le président de l'Institut Jacques-Delors se focalise ensuite sur le rôle, qu'il
qualifie de central, des partenaires sociaux dans l'approfondissement du marché unique, avant
d'appeler les électeurs à prendre leur responsabilité durant le scrutin du mois de juin.
"Le marché unique témoigne des aspirations collectives de ses citoyens, qui constituent le cœur
même de sa structure. Le vote, expression par excellence de l'engagement démocratique, est l'outil
essentiel par lequel les citoyens affirment leur volonté. Du 6 au 9 juin, les élections européennes se
dérouleront et offriront un reflet décisif de la vision du public pour l'avenir. Le résultat des
élections ne guidera pas seulement l'orientation stratégique, mais façonnera également les
recommandations détaillées dans le présent rapport. En cette période critique, le Parlement
européen se voit confier une profonde responsabilité : celle d'être le fer de lance de l'élaboration et
de la mise en œuvre d'un nouveau cadre solide pour le marché unique, en veillant à ce qu'il
incarne pleinement les valeurs démocratiques et réponde aux besoins en constante évolution de
ses citoyens", écrit M. LETTA, qui jugerait utile "d'établir une conférence permanente des citoyens
afin d'informer et de soutenir le suivi de ce rapport".
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Il souligne que la Conférence sur l'avenir de l'Europe, ce grand exercice de participation citoyenne
qui s'est tenu d'avril 2021 à mai 2022, "a clairement indiqué le souhait des citoyens d'une plus
grande implication systémique dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques
européennes". Et rappelle que "l'une des propositions formulées lors de la plénière de la
Conférence suggérait la tenue d'assemblées de citoyens périodiques". Il estime donc que la
"conférence permanente des citoyens" qu'il appelle de ses vœux "pourrait assurer la liaison avec
les trois principales institutions de l'UE et formuler des recommandations sur la manière de mettre
en œuvre le rapport". Et M. LETTA de conclure, grave : "Si le marché unique a toujours été et doit
rester le cœur et le moteur de l'intégration de l'UE, aucune réforme, aucune conception innovante,
aucun progrès réel ne sera possible, compris et accepté par nos opinions publiques sans la
participation active et le véritable engagement des citoyens européens."
Le rapport de M. LETTA sur l'avenir du marché unique est disponible en ligne à cette adresse : https :
//www.consilium.europa.eu/média/ny3j24sm/much-more-than-a-market-report-by-enrico-letta.pdf
Dans une interview aux "Echos" publiée hier soir, M. VILLEROY de GALHAU remarque que "le
problème spécifique de la France, c'est que le même modèle social – auquel je crois – nous coûte
nettement plus cher qu'aux autres pays européens". "L'objectif, selon lui, devrait être de stabiliser
enfin en volume les dépenses publiques", un effort qui pourrait être favorisé par "l'assouplissement
monétaire" qui s'annonce. Il attend de voir "la composition" des plans d'économies annoncés par
le gouvernement pour 2024 et 2025. "De bons choix qualitatifs peuvent limiter l'effet restrictif sur
l'activité", estime-t-il.
Alors que le gouvernement refuse des hausses d'impôts générales pour combler le déficit, le
gouverneur estime qu'en effet, "la fiscalité n'est pas un élément central de la solution, mais (qu') il
ne faut pas exclure à titre complémentaire des mesures fiscales ciblées". La France "n'a pas les
moyens de faire de nouvelles baisses d'impôt non financées", déclare-t-il, jugeant "envisageable
d'élargir l'assiette de certains impôts sur les ménages et les entreprises, et de revoir sans tabou
certaines +niches+".
Les parlementaires ont voté au pas de charge cette gigantesque enveloppe de 95 milliards de
dollars, réclamée depuis des mois par le président américain Joe BIDEN.
Les représentants ont en outre adopté un texte pour tenir tête à la Chine et venir en aide à
Taïwan, et ont adopté une mesure lançant un ultimatum à TikTok, qui prévoit l'interdiction
de l'application aux Etats-Unis à moins que le réseau social ne coupe ses liens avec sa
maison mère ByteDance, et plus largement avec la Chine.
Le texte sur l'Ukraine prévoit 61 milliards pour venir en aide à Kiev face à la Russie.
Le président ukrainien Volodymyr ZELENSKY a aussitôt salué une assistance qui "sauvera des
milliers de vies", tandis que M. Joe BIDEN a jugé que le Congrès se montrait à la hauteur de
"l'histoire". L'Union européenne a salué l'approbation de l'aide à l'Ukraine, estimant qu'il
s'agissait d'"un message clair au Kremlin". Plus circonspect, le Premier ministre polonais
Donald TUSK, fervent défenseur de Kiev, a remercié les Etats-Unis mais souligné le délai
dans l'adoption de l'assistance. "Mieux vaut tard que trop tard. Et j'espère qu'il n'est pas trop
tard pour l'Ukraine", a-t-il écrit sur X. La Russie a en revanche affirmé que cette aide "tuera(it)
encore plus d'Ukrainiens à cause du régime de Kiev".
Dans l'hémicycle, des parlementaires ont agité des drapeaux ukrainiens sous les huées d'élus
trumpistes. Le plan d'aide commencera à être examiné demain par le Sénat, qui agira rapidement, a
écrit le chef de la majorité démocrate au Sénat, M. Chuck SCHUMER, précisant : "La ligne d'arrivée
est maintenant en vue". C'est le fruit de mois de tractations acrimonieuses, d'allées et venues du
président ukrainien à Washington et de pressions d'alliés à travers le monde. Au coeur de toutes les
tensions : le financement de la guerre en Ukraine. Les Etats-Unis sont le principal soutien militaire de
Kiev, mais le Congrès n'a pas adopté de grande enveloppe pour son allié depuis près d'un an et
demi, principalement en raison de querelles partisanes. Le démocrate Joe BIDEN, et son parti au
Congrès, sont très favorables à de nouvelles aides pour l'Ukraine, en guerre avec la Russie.
Cependant, les républicains, emmenés par l'ancien président Donald TRUMP, sont de plus en plus
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réticents à financer un conflit qui s'enlise. En pleine année électorale, la question s'est transformée
aux Etats-Unis en un duel à distance entre les deux candidats à la présidentielle. Après des mois de
tergiversations, le chef républicain de la Chambre, M. Mike JOHNSON, a fini par apporter son
soutien à l'enveloppe pour l'Ukraine. "Pour le dire franchement : je préfère envoyer des munitions à
l'Ukraine qu'envoyer nos garçons se battre", a-t-il plaidé, non sans une certaine émotion. Après le
vote de samedi, le président BIDEN s'est entretenu avec M. JOHNSON et le chef de file des
démocrates à la Chambre des représentants, M. Hakeem JEFFRIES, afin de "les remercier pour leur
influence et le fait d'avoir fait passer la sécurité nationale" en priorité, selon la Maison-Blanche.
L'idée a été soufflée par M. Donald TRUMP, qui estime que les Etats-Unis devaient "arrêter
de donner de l'argent sans espérer être remboursés". Cette dette pourra toutefois être effacée.
Une grande partie de l'enveloppe servira aussi à reconstituer les stocks de l'armée américaine et
reviendra aux usines d'armement aux Etats-Unis.
Cette adoption pourrait coûter au chef républicain Mike JOHNSON son poste : une poignée
d'élus conservateurs, farouchement opposés à l'aide à l'Ukraine, ont promis de tout faire
pour destituer le "speaker" afin de le punir de son soutien.
L'Iran et Israël ont semblé samedi s'éloigner d'une escalade après une attaque de représailles
attribuée à Israël, dont Téhéran a minimisé la portée, et une semaine de tensions au plus haut au
Moyen-Orient depuis le début de la guerre à Gaza (cf. BQ du 19/04/2024), alors que les Etats-Unis
ont réaffirmé leur soutien à Israël.
Vendredi, des médias d'Etat iraniens ont annoncé que des détonations avaient été entendues à
l'aube près d'une base militaire du centre de l'Iran. Selon des médias aux Etats-Unis, citant des
responsables américains, il s'agissait d'une opération israélienne en riposte à l'attaque iranienne.
Un haut responsable auprès du Congrès américain a confirmé une attaque israélienne en Iran.
Dans un entretien avec la chaîne américaine NBC, le ministre iranien des Affaires étrangères,
Hossein AMIR-ABDOLLAHIAN, a toutefois relativisé samedi l'attaque menée dans la région
d'Ispahan. "Ce qu'il s'est passé la nuit dernière n'était pas une attaque. Il s'agissait de deux ou trois
drones quadrirotor, comme ceux avec lesquels les enfants jouent en Iran", a-t-il ironisé.
Selon le "Washington Post", citant un responsable israélien, l'attaque visait à montrer à l'Iran
qu'Israël avait la capacité de frapper à l'intérieur de son territoire. Le chef de la diplomatie
américaine, Antony BLINKEN, a souligné après cette attaque que "l'objectif" de son pays et des
autres membres du G7, réunis en Italie, était "la désescalade".
Lundi 22 avril 2024 Bulletin Quotidien Page 12
Un ressortissant iranien a été interpellé et placé en garde à vue vendredi après être
entré dans le consulat d'Iran à Paris, vêtu d'un gilet contenant des grenades factices.
Aucun explosif n'a été retrouvé "ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule"
du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris après l'intervention de la
Brigade de recherche et d'intervention (BRI). "Selon les premiers éléments, il s'agit
d'un homme né en 1963 en Iran", qui serait sorti "de lui-même" du consulat et
"aurait proféré des menaces de passage à l'acte violent", a précisé le parquet. Une
enquête a été ouverte pour "menace de mort matérialisée par le port d'un gilet
factice représentant des explosifs". Selon le parquet, cet homme avait été jugé en
octobre 2023 par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir mis le feu à des pneus
devant la grille de l'ambassade d'Iran le 9 septembre, acte qu'il avait revendiqué en
protestation contre le régime iranien. Il avait été condamné à huit mois
d'emprisonnement assortis du sursis probatoire et interdiction de paraître dans le
XVIe arrondissement pendant deux ans, ainsi qu'une interdiction de port d'arme. Il
avait fait appel. Selon une source proche du dossier, son procès en appel doit avoir
lieu cet après-midi à Paris.
La Chambre des Représentants vote une aide de 13 milliards d'euros en faveur d'Israël
Cette dernière poussée de fièvre intervient alors que la guerre ne connaît pas de répit dans la bande
de Gaza, où l'ONU redoute une famine généralisée.
De fait, engagé dans un bras de fer avec l'Iran, son ennemi juré, et en pleine offensive contre le Hamas,
allié de Téhéran, dans le territoire palestinien, Israël a reçu samedi un nouveau soutien des Etats-Unis,
où la Chambre des représentants a approuvé une aide militaire de plusieurs milliards de dollars.
Ainsi, la Chambre des Représentants a voté une assistance militaire de 13 milliards d'euros à Israël.
Plus de neuf milliards de dollars sont par ailleurs prévus pour "répondre au besoin urgent d'aide
humanitaire à Gaza et à d'autres populations vulnérables dans le monde", selon un résumé du texte.
La guerre a aussi provoqué une flambée des violences en Cisjordanie occupée, où le Croissant
rouge palestinien a annoncé samedi que 14 personnes avaient été tuées dans un raid israélien dans
le camp de Nour-Shams, près de la ville de Tulkarem.
Le Premier ministre israélien Benjamin NETANYAHU a promis hier aux Israéliens d'accroître
la "pression militaire" sur le Hamas "dans les prochains jours", sans évoquer un assaut sur la
ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qu'il s'est dit à maintes reprises
déterminé à lancer. "Nous lui porterons de nouveaux coups durs – et cela arrivera bientôt.
Dans les prochains jours, nous augmenterons la pression militaire et politique sur le Hamas,
car c'est le seul moyen de libérer nos otages et de remporter notre victoire", a déclaré le
Premier ministre israélien dans une vidéo à la veille de la Pâque juive.
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Le président turc Recep Tayyip ERDOGAN, qui se rend aujourd'hui à Bagdad, a quant à lui appelé
samedi les Palestiniens "à l'unité" après sa rencontre à Istanbul avec le chef du Hamas Ismaïl HANIYEH.
Ce dernier était notamment accompagné de M. Khaled MECHAAL, l'un des principaux dirigeants
du Hamas et, côté turc, le ministre des Affaires étrangères Hakan FIDAN et le chef des services de
renseignements (Mit) Ibrahim KALIN ont assisté à l'entretien.
Après les tensions récentes entre Israël et l'Iran, M. ERDOGAN a également souligné "l'importance
d'agir de façon à conserver l'attention sur Gaza".
La visite des responsables du Hamas à Istanbul intervient alors que le Qatar, dont la
médiation piétine, dit vouloir "réévaluer" son rôle entre Israël et le Hamas. Malgré ses liens
étroits avec ce dernier, Ankara en a été écarté jusqu'à présent.
Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël KATZ a fustigé cette rencontre : "Alliance des
Frères musulmans : viols, meurtres (...) ERDOGAN, honte à toi !" a-t-il lancé sur le réseau X, dans
un message en anglais et en turc.
M. HANIYEH était arrivé vendredi soir à Istanbul, l'un de ses lieux de résidence depuis 2011, où il
ne s'est rendu officiellement qu'une seule fois, en janvier, depuis le début de la guerre à Gaza. Il
avait alors rencontré le chef de la diplomatie turque avec lequel il s'est encore longuement
entretenu mercredi à Doha.
A cette occasion, a rapporté M. FIDAN, les représentants du Hamas lui "ont répété qu'ils acceptent
la création d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967" donc, implicitement l'existence de
l'Etat d'Israël, "et de renoncer à la lutte armée après la création de l'Etat palestinien".
"Le Hamas n'aura alors plus besoin d'avoir une branche armée et continuera d'exister en tant que
parti politique", avait détaillé M. FIDAN qui s'était dit "heureux de recevoir un tel message".
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud ABBAS a de son côté annoncé samedi que
l'Autorité palestinienne allait "réexaminer sa relation" avec Washington après le veto américain à
l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies.
"La direction palestinienne va réexaminer les relations bilatérales avec les Etats-Unis pour garantir
la préservation des intérêts de notre peuple, de notre cause et de nos droits", a déclaré le président
ABBAS. Il lui sera toutefois difficile de tourner le dos aux Etats-Unis tant l'Autorité palestinienne a
besoin de l'aide financière américaine. M. ABBAS, 88 ans, est lui-même très affaibli politiquement,
et contesté parmi les Palestiniens qui dénoncent son "impuissance" face aux raids israéliens dans la
bande de Gaza et à la montée des violences en Cisjordanie occupée.
Les Palestiniens, qui ont depuis 2012 le statut inférieur "d'Etat non membre observateur" à l'ONU,
demandaient au Conseil de sécurité d'accepter qu'un "Etat palestinien", déjà reconnu par la
majorité des capitales, prenne sa place "légitime" au sein des Nations unies.
Les Etats-Unis, qui ont tout fait pour retarder le vote, n'ont pas hésité jeudi à recourir à leur droit de
veto, qu'ils utilisent régulièrement pour protéger leur allié israélien.
Le projet de résolution présenté par l'Algérie qui recommandait l'adhésion palestinienne a recueilli
12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions (Royaume-Uni et Suisse).
Le veto américain a "suscité une colère sans précédent parmi les Palestiniens et les
populations de la région, poussant potentiellement la région vers plus d'instabilité, de chaos
et de terrorisme", a averti samedi le président ABBAS. Aussi l'Autorité palestinienne va-t-elle
"élaborer une nouvelle stratégie" pour affirmer ses choix "de façon indépendante et suivre un
projet palestinien plutôt qu'une vision américaine", a-t-il poursuivi.
Le rapport de l'ancienne ministre Catherine COLONNA sur l'Unrwa sera rendu public
aujourd'hui
Le secrétaire général de l'ONU Antonio GUTERRES a annoncé en février dernier la création d'un
comité indépendant chargé d'évaluer la "neutralité" de l'agence de l'ONU pour les réfugiés
palestiniens (Unrwa) et de répondre aux accusations visant plusieurs de ses employés.
Ce groupe d'évaluation était mené par l'ancienne ministre des Affaires étrangères Catherine
COLONNA, ambassadrice de France, en collaboration avec trois centres de recherche : l'Institut
Raoul Wallenberg en Suède, l'Institut Chr. Michelsen en Norvège, et l'Institut danois pour les droits
humains, a précisé l'ONU (cf. BQ du 06/02/2024).
L'objectif du groupe d'évaluation était de "déterminer si l'Agence fait tout ce qui est en son pouvoir
pour assurer sa neutralité et répondre aux accusations de graves abus le cas échéant".
L'Unrwa est au centre d'une controverse depuis qu'Israël a accusé 12 de ses 30 000
employés régionaux d'implication dans l'attaque du 7 octobre.
En évaluant le principe de neutralité (qui fait partie des principes humanitaires), le rapport
examine les dispositifs qui sont en place et en prend en compte le contexte dans lequel l'Unrwa opère.
Rappelons que l'ONU conduit par ailleurs des investigations sur l'Unrwa, à la suite des vives
critiques d'Israël.
Les deux principaux syndicats de magistrats se sont inquiétés vendredi des mesures annoncées la
veille par le Premier ministre Gabriel ATTAL pour lutter contre la violence des mineurs (cf. BQ
du 19/04/2024).
"Certains oublient que l'enfant, même adolescent, n'est pas un 'adulte en réduction'", a commenté
sur LinkedIn le président de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), M. Ludovic FRIAT,
selon lequel juger les mineurs dès 16 ans en comparution immédiate "au milieu des majeurs" ferait
"fi de multiples principes constitutionnels, conventionnels et juridiques fermement établis".
"Donnons donc les moyens aux éducateurs, juges des enfants et greffiers, parquetiers, policiers et
associations d'appliquer totalement et complétement le CJPM", le Code de justice pénale des mineurs
entré en vigueur en 2021, "au lieu de tenter une énième réforme", a plaidé M. FRIAT.
De son côté, le Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche) s'est inquiété de mesures
"hautement préoccupantes" esquissant une "justice toujours plus expéditive et stigmatisante".
"Augmenter encore les peines encourues par les mineurs ou les soumettre à partir de 16 ans à la
procédure de comparution immédiate" se ferait "au mépris des principes à valeur constitutionnelle
d'atténuation de (leur) responsabilité" et "d'adaptation des mesures et des procédures à leurs âges",
a souligné le syndicat. La justice des mineurs n'est pas "laxiste et dépassée par des hordes d'enfants
incontrôlables", mais s'est au contraire "particulièrement durcie ces dernières années", a-t-il ajouté
en faisant valoir que dans un tiers des dossiers, les mineurs sont condamnés à de la prison et que la
durée moyenne des peines fermes est passée de cinq mois et demi en 2010 à neuf mois en 2020.
Les mesures annoncées par M. Gabriel ATTAL ont également été vivement dénoncées par le
principal syndicat des éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse, le SNPESS-PJJ, pour qui
elles risquent de "stigmatiser les jeunes en difficulté et leurs familles". Remettre en cause le
principe d'une peine atténuée pour les mineurs, c'est "bafouer l'un des principes fondamentaux de
la Convention internationale des droits de l'enfant dont la France est signataire", a souligné ce
syndicat. "On est face à une dérive autoritaire qui relève de la communication dans un contexte
électoral", a déploré Mme Marielle HAUCHECORNE, sa co-secrétaire nationale, accusant le
gouvernement de mener "une course à l'échalote avec l'extrême droite".
Face à une délinquance qui évolue, "on ne peut pas rester les bras ballants", plaide
M. DUPOND-MORETTI
"Il faut regarder les choses avec lucidité : la délinquance des mineurs a évolué et on ne peut plus
rester les bras ballants", a fait valoir de son côté le ministre de la Justice Eric DUPOND-MORETTI
sur RTL. "La culture de l'excuse, ça ne signifie pas qu'on oublie qu'un gamin est un gamin", a-t-il
souligné. "Il faut qu'on sanctionne davantage les parents défaillants et que l'on aide davantage les
parents dépassés en faisant un vrai distinguo entre les deux", a ajouté le ministre de la Justice, qui a
précisé que 50 000 places d'internat étaient "disponibles" pour permettre à des adolescents de les
"extraire d'un milieu qui peut être criminogène". Pour encadrer ces adolescents "on aura des
militaires, des policiers, des gendarmes, de l'éducatif et de la Protection judiciaire de la jeunesse" a
énuméré M. DUPOND-MORETTI en parlant d'une "autorité bienveillante". Il s'agit de "donner un
coup de main" aux "mamans dépassés", a-t-il résumé.
La Cour des comptes a publié la semaine dernière son rapport sur le budget de l'Etat en 2023.
L'une des nombreuses notes d'analyse de l'exécution budgétaire qui l'accompagnent porte sur les
dépenses fiscales, plus communément baptisées "niches fiscales".
Ces niches fiscales demeurent nombreuses. "Le nombre de dépenses fiscales ayant eu un impact
budgétaire en exécution 2023 est estimé à 443 par l'administration, sur 467 dispositifs au total
(contre respectivement 423 et 465 en PLF pour 2023), indique la Cour des comptes dans cette note.
Le coût global de ces dépenses fiscales pour l'an passé est estimé à 81,3 milliards d'euros dans la
loi de finances pour 2024 (chiffre prenant en compte la nouvelle convention relative à la TVA).
Mais le coût de ces niches est extrêmement concentré. Les quinze premières représentent 53,2 %
du total, soit 43,3 milliards d'euros en 2023, selon le chiffrage de la loi de finances en 2024.
Le crédit d'impôt en faveur de la recherche (CIR) est la niche fiscale la plus coûteuse en 2023, avec
7,185 milliards d'euros (contre 7,193 milliards d'euros en 2022). Rappelons que les aides aux
entreprises font partie des revues de dépenses publiques en cours, alors que le gouvernement va
devoir trouver 20 milliards d'euros d'économies dans les textes budgétaires pour 2025. Toute
remise en cause du CIR constituerait une "ligne rouge" avait prévenu le président du Medef Patrick
MARTIN fin février.
Le crédit d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile a coûté 5,92 milliards d'euros en 2023,
contre 5,67 milliards d'euros l'année précédente.
En quatrième position, on retrouve l'abattement de 10 % sur les pensions et les retraites (4,494
milliards d'euros, après 4,443 milliards d'euros en 2022). Et en cinquième position, l'exonération
des sommes versées au titre de la participation, de l'intéressement (…) aux plans d'épargne salariale
et aux PERCO, stable à 2,58 milliards d'euros.
Les dix niches fiscales suivantes sont : le taux de 10 % pour les travaux d'amélioration, de
transformation, d'aménagement et d'entretien (2,09 milliards d'euros) ; l'application au
département de Mayotte et en Guadeloupe, Guyane, Martinique et à La Réunion […] de la taxe
spéciale de consommation (2,022 milliards d'euros) ; l'exonération […] des heures supplémentaires
et complémentaires (1,867 milliard d'euros) ; l'exonération des prestations familiales et de
l'allocation aux adultes handicapés (1,85 milliard d'euros) ; la réduction d'impôts au titre des dons
(1,777 milliard d'euros) ; le tarif réduit […] pour les travaux agricoles et forestiers (1,717 milliard
d'euros) ; la déduction des revenus fonciers des dépenses de réparations et d'amélioration (1,65
milliard d'euros) ; le crédit d'impôt pour frais de garde des enfants âgés de moins de 6 ans (1,534
milliard d'euros) ; la réduction d'impôt au titre des dons faits par les entreprises à des œuvres ou
organismes d'intérêt général (1,507 milliard d'euros) ; les réductions d'impôt sur le revenu en
faveur de l'investissement locatif intermédiaire (dispositifs Duflot et Pinel) (1,482 milliard d'euros).
Sur ce sujet des dépenses fiscales, la Cour des comptes formule les recommandations suivantes :
"1. (Nouvelle recommandation) : chiffrer de nouveau dans le projet de loi de finances l'ensemble
des dépenses fiscales relatives à la TVA, y compris pour les parts attribuées à d'autres
administrations publiques que l'Etat (DLF) ;
3. (Recommandation reformulée) : prévoir une obligation déclarative pour chaque dépense fiscale
nouvelle concernant l'impôt sur le revenu et l'impôt sur les sociétés (DGFiP) ;
"Il y a une utilisation abusive des sapeurs-pompiers qui deviennent la cinquième roue du carrosse
en matière sociale ou en matière d'interventions qui n'ont pas le caractère d'urgence", a déclaré de
son côté M. Olivier RICHEFOU, président (UDI) du conseil départemental de la Mayenne,
président de la Conférence nationale des services d'incendie et de secours (CNSIS).
"Alors que nombre de Sdis ont eu du mal à boucler leur budget", M. André ACCARY, président
(LR) du conseil départemental de Saône-et-Loire, président de la commission Sdis de Départements
de France, juge que ce rendez-vous est l'occasion de "tout remettre sur la table", à commencer par
le système de financement.
Aujourd'hui, les Sdis sont financés à 90 % par les départements et les communes et à 10 % par
l'Etat, au travers notamment de la taxe sur les conventions d'assurances (TSCA), a précisé
M. ACCARY. Ces dernières années, "il a fallu faire des efforts financiers considérables sur
l'ensemble des territoires pour adapter la réponse en termes de matériel", relève-t-il. L'élu espère
que ce "Beauvau ne sera pas juste une gesticulation". "Il faut vraiment qu'on arrive à déboucher sur
des mesures concrètes, réalistes et surtout finançables, pour vraiment pérenniser le modèle français
de sécurité civile".
Départements de France, comme la FNSPF, plaide notamment pour une réforme de la TSCA, "qui
n'a jamais été révisée", selon M. Jean-Paul BOSLAND. Ce dernier suggère en outre "une piste
parmi tant d'autres", la mise en place d'une taxe Airbnb. "Les plateformes de location montent en
Lundi 22 avril 2024 Bulletin Quotidien Page 18
De leur côté les syndicats abordent le rendez-vous avec combativité. Les neuf organisations
syndicales représentatives des sapeurs-pompiers professionnels ont lancé cette semaine un appel
unitaire à une mobilisation, le 16 mai à Paris, pour faire "front commun" en vue des concertations.
"Tout le monde doit respecter la Constitution et la loi", a déclaré lors d'une conférence de presse le
président de la Cour constitutionnelle, M. Miroslav SEPAROVIC. "Le président a été prévenu à
temps qu'il pouvait participer à la campagne, mais qu'il devait démissionner. Maintenant, c'est fini.
Il ne peut plus être Premier ministre".
Le président Zoran MILANOVIC, un social-démocrate qui fut Premier ministre entre 2011 et 2016,
avait créé la surprise mi-mars en se présentant comme le candidat de son parti, le SDP, aux
élections législatives.
Les juges l'avaient alors mis en garde : la candidature d'un président en exercice n'est pas
conforme à la Constitution, avaient-il dit, exhortant M. MILANOVIC et le SDP à "cesser
immédiatement les activités contraires à la Constitution" et le président à démissionner s'il voulait
se jeter dans l'arène des législatives. Ce dernier n'en a rien fait et a continué à faire campagne face
à son rival de toujours, le Premier ministre conservateur sortant Andrej PLENKOVIC.
Aucun des deux hommes n'est sorti clairement vainqueur des élections mercredi : le HDZ de
M. PLENKOVIC a remporté 61 des 151 sièges du Parlement, le SDP s'en sort avec 42 sièges. La
droite nationaliste du Mouvement patriotique (DP), qui a fait campagne sur une ligne très dure
envers les migrants, se retrouve en troisième position avec 14 sièges (cf. BQ du 19/04/2024).
Depuis, les tractations pour former une coalition se multiplient, mais aucune majorité ne semble se
dessiner. Certains évoquaient même ces dernières heures la possibilité d'une alliance autour du
SDP qui atteindrait 76 sièges grâce à l'appui de partis de gauche, des minorités et même des
ultraconservateurs de Most, un temps au gouvernement avant d'en être chassés par le HDZ.
Deux présidentes adjointes de section au Conseil d'Etat devraient être nommées prochainement.
Mme Nathalie ESCAUT, conseillère d'Etat, devrait être nommée présidente-adjointe de la section
des finances, en remplacement de M. Philippe JOSSE, qui occupait ces fonctions depuis septembre
2018, nommé en février dernier président de cette section (cf. BQ des 14/02/2024 et 15/02/2024),
et Mme Paquita MORELLET-STEINER, conseillère d'Etat, présidente de la commission des sanctions
de l'Agence française anticorruption, ancienne directrice adjointe du cabinet de M. Philippe
MARTIN et de Mme Delphine BATHO au ministère de l'Ecologie, du Développement durable et
de l'Energie, serait nommée présidente adjointe de la section des travaux publics, en remplacement
de Mme Emmanuelle PRADA-BORDENAVE, qui occupait ces fonctions depuis mars 2021, admise
à faire valoir ses droits à la retraite.
Née en novembre 1966, diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris, Mme Nathalie
ESCAUT fut nommée conseillère de tribunal administratif et de Cour administrative d'appel
en février 1992 à sa sortie de l'ENA (promotion "Condorcet"). Conseillère au Tribunal
administratif de Paris de 1992 à 1997, elle fut, ensuite, détachée en qualité d'administratrice
civile, chargée de mission auprès du directeur des affaires civiles et du sceau (alors
M. Francis CAVARROC) au ministère de la Justice entre 1997 et 1999, avant d'être première
conseillère au Tribunal administratif de Paris de septembre 1999 à septembre 2002, puis
première conseillère près la Cour administrative d'appel de Paris, de septembre 2002 à avril
2004. Nommée alors maître de requêtes au Conseil d'Etat au tour extérieur, Mme Nathalie
ESCAUT fut promue conseillère d'Etat en juillet 2016. Membre de la Cour de discipline
budgétaire et financière (février-décembre 2022), elle est, depuis mars 2024, présidente de la
deuxième section du comité du contentieux fiscal, douanier et des changes. Elle est la fille de
M. Bernard SCEMAMA, ancien élève de l'ENA (promotion "Thomas More"), contrôleur
général économique et financier honoraire, ancien président du Conseil supérieur de la
marine marchande, ancien directeur de l'Etablissement national des Invalides de la marine
(ENIM), ancien directeur adjoint du cabinet de M. Dominique BUSSEREAU au secrétariat
d'Etat aux Transports et à la Mer.
Née en mai 1960, titulaire d'un diplôme d'études approfondies de sciences du langage, ancienne
élève de l'Ecole normale supérieure de Sèvres, agrégée de lettres modernes, Mme Paquita
MORELLET-STEINER fut assistante de linguistique à l'université de Rouen (1986-1988), avant d'être
chargée de mission (en charge des discours) au cabinet de M. Lionel JOSPIN au ministère de
l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports (octobre 1988-mai 1991), puis conseillère
technique, chargée des ZEP, de la politique de la ville et de l'intégration au cabinet de M. JOSPIN
au ministère de l'Education nationale (mai 1991-avril 1992). Enseignante à l'Institut d'études
politiques de Paris (1992-1997), puis chargée de mission auprès du directeur de cet institut (en
charge de la vie étudiante (1996-1997), elle fut conseillère technique (juillet 1997-mars 1998), puis
conseillère (mars 1998-mars 2000) au cabinet de M. Claude ALLEGRE au ministère de l'Education
Rappelons que le président de la section des travaux publics du Conseil d'Etat est M. Edmond
HONORAT.
Né en août 1981, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'Ecole des hautes
études commerciales (HEC), M. Thomas ROSSIGNOL fut admis au concours pour le
recrutement de secrétaires des affaires étrangères en février 2010. Rédacteur chargé de la
préparation des présidences françaises du G8 et du G20 à la direction de l'économie globale et
des stratégies du développement (2010-2012), puis rédacteur chargé de l'Iran, du Yémen et de
l'Arabie saoudite à la sous-direction du Moyen-Orient à la direction d'Afrique du Nord et du
Moyen-Orient du ministère des Affaires étrangères (2012-2013), il fut conseiller politique à
Pretoria (2013-2016), avant d'être conseiller politique au sein de la direction de la stratégie du
Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) (2016-2018). Il fut également
conseiller politique à la Représentation permanente de la France auprès des Nations unies
d'août à novembre 2018. Il fut par ailleurs animateur du comité de New York d'En Marche ! et
directeur adjoint de la campagne de M. Roland LESCURE lors des élections législatives de 2017
dans la première circonscription des Français de l'étranger. Nommé en novembre 2018
Lundi 22 avril 2024 Bulletin Quotidien Page 21
M. Antoine DERUENNES, inspecteur général de l'INSEE, nommé dans ces fonctions en janvier
2020, s'est vu confier, en septembre dernier, la direction générale de l'Agence France Trésor
(cf. BQ du 29/09/2023).
Il remplace M. Jean-François RICARD, ancien avocat général près la Cour d'appel de Paris ; en poste
depuis juillet 2019, qui devrait être nommé conseiller spécial en matière de terrorisme auprès de
M. Eric DUPOND-MORETTI, garde des Sceaux, ministre de la Justice (cf. BQ du 11/03/2024).
Trois conseillers sont nommés au cabinet de Mme Catherine VAUTRIN, ministre du Travail, de la
Santé et des Solidarités.
M. Thomas FABRE, ancien collaborateur de Mme Charlotte CAUBEL au secrétariat d'Etat chargé de
l'Enfance, est nommé conseiller communication et presse en remplacement de M. Guillaume
PAPIN, ancien directeur de la communication et des affaires publiques de la Fédération
hospitalière de France (FHF) et de l'ordre des avocats du barreau de Paris, qui assumait ces
fonctions depuis février dernier et quitte le cabinet.
Mme Sandra EMSELLEM, directrice adjointe du travail, jusqu'alors responsable du pôle Travail de
l'unité départementale du Val-de-Marne de la direction régionale interdépartementale de
l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités d'Ile-de-France, est nommée conseillère
chargée des services déconcentrés.
Né en mars 1994, diplômé de SKEMA Business School, titulaire d'un master 2 spécialisation
management de projets et d'un master 2 en droit public, parcours vie publique et relations
institutionnelles, M. Thomas FABRE fut conseiller en communication du groupe UDI au
Parlement européen (janvier-juillet 2016), puis collaborateur de Mme Valérie LETARD au
sein du groupe UDI au Conseil régional des Hauts-de-France (avril 2016-septembre 2017).
Collaborateur parlementaire de M. Olivier HENNO, sénateur (UC) du Nord, de janvier 2018
à juin 2022, il fut parallèlement collaborateur au groupe UDI au Conseil départemental du
Nord, de janvier 2019 à juin 2021. Consultant senior en influence chez Havas Paris, de juin
2022 à février 2023, M. Thomas FABRE fut conseiller communication et relations médias au
cabinet de Mme Charlotte CAUBEL au secrétariat d'Etat chargé de l'Enfance, de juillet 2023 à
janvier 2024. Il fut par ailleurs chargé de travaux dirigés en "Eloquence et pouvoir" en
licence de droit à l'Université catholique de Lille (janvier 2021-mai 2022), chargé de travaux
dirigés en droit constitutionnel et droit de l'Union européenne à l'Université de Lille
(septembre-décembre 2021), et chargé de conférences de méthode en droit de l'Union
européenne à Sciences Po Lille (2022-2023). Président national des Jeunes UDI (2018-2023),
il fut conseiller municipal puis adjoint au maire de Saint-André-Lez-Lille chargé de la petite
enfance et du plan éducatif local (2014-2020). Il fut également candidat aux élections
européennes sur la liste conduite par M. Jean-Christophe LAGARDE en juin 1999, candidat
sur la liste conduite par M. Xavier BERTRAND aux élections régionales des Hauts-de-France
en juin 2021, et candidat du centre et de la droite aux élections législatives dans la première
circonscription du Nord en mai 2022.
Ancienne élève de l'Institut national du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, titulaire
d'un Master 2 en droit et gestion des PME-PMI, Mme Sandra EMSELLEM fut inspectrice du travail,
responsable du service Actions territorialisées pour l'emploi à la direction départementale du travail,
de l'emploi et de la formation professionnelle de la Marne (2008-2009). Successivement inspectrice
du travail renfort (2009-2010), inspectrice du travail en section d'inspection (2011-2013), inspectrice
du travail Appui Ressources Méthode (ARM) (2013-2014), puis responsable d'unité de contrôle au
sein de l'unité départementale du Val-de-Marne de la direction régionale interdépartementale de
l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités d'Ile-de-France (2014-2015), elle fut ensuite
responsable de la Mission Gestion Finance de la direction des entreprises, de la concurrence, de la
consommation, du travail et de l'emploi (DIECCTE) de La Réunion (2015-2017). Directrice adjointe
du travail, chargée des recours (janvier-août 2018), puis adjointe au directeur du pôle Travail de
l'unité départementale du Val-de-Marne de la DIRECCTE d'Ile-de-France, de septembre 2018 à juillet
2021, Mme Sandra EMSELLEM était, depuis cette date, responsable du pôle Travail de l'unité
départementale du Val-de-Marne de la direction régionale interdépartementale de l'économie, de
l'emploi, du travail et des solidarités (DRIEETS) d'Ile-de-France.
Né en novembre 1989, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, titulaire d'une
licence d'économie et de sociologie, M. Ulric de LA BATUT fut affecté au ministère de
l'Economie et des Finances en janvier 2017 à sa sortie de l'ENA (promotion "George
Orwell"). Adjoint au chef du bureau de la politique salariale et de la synthèse statutaire
(2BPSS) de la direction du Budget (2017-2018), il fut secrétaire général adjoint auprès du
délégué du gouvernement, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie
(2018-2020), avant d'être adjoint au chef du bureau de l'emploi et de la formation
professionnelle de la direction du Budget (2020-2022). M. Ulric de LA BATUT était, depuis
septembre 2022, chef du bureau du logement, de la ville et des territoires (4BLVT) de la
direction du Budget, au ministère de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté
industrielle et numérique.
Mme Cécile MERLE, jusqu'alors conseillère
politique au consulat général de Rio, est
nommée conseillère chargée des questions
consulaires au cabinet de MM. Stéphane
SEJOURNE et Franck RIESTER au Quai d'Orsay
Mme Cécile MERLE, administratrice de l'Etat, jusqu'alors conseillère politique au consulat général
de France à Rio de Janeiro, est nommée conseillère chargée des questions consulaires au cabinet
de M. Stéphane SEJOURNE, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, et au cabinet de
M. Franck RIESTER, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité, de la
Francophonie et des Français de l'étranger.
En outre, M. Antoine GASTINEL, jusqu'alors consultant en stratégie chez Boston Consulting Group
(BCG), est nommé conseiller chargé des filières stratégiques et de l'Afrique du Nord et du Moyen-
Orient au cabinet de M. Franck RIESTER.
Née en juillet 1976, diplômée de l'Institut d'études politiques de Grenoble, ancienne élève
des Instituts régionaux d'administration de Lyon, titulaire d'un DESS d'administration
internationale, Mme Cécile MERLE fut nommée secrétaire des affaires étrangères (cadre
d'administration) en septembre 2002. Affectée à la sous-direction de la coopération
internationale en droit de la famille à la direction des Français à l'étranger et des étrangers en
France, de 2002 à 2005, elle fut ensuite rédactrice à la sous-direction du Mexique, de
l'Amérique centrale et des Caraïbes à la direction des Amériques et des Caraïbes (2005-
2008), avant d'être première secrétaire à Brasilia (2008-2011). Première conseillère,
conseillère de coopération et d'action culturelle à Assomption de 2011 à 2014, elle fut
nommée conseillère des affaires étrangères en juillet 2014, et chargée de mission auprès de
la directrice des Amériques et des Caraïbes au Quai d'Orsay (2014-2017). Conseillère
politique à la délégation de l'Union européenne au Brésil (2017-2021), puis cheffe de Pôle
Politique européenne de développement au Quai d'Orsay (2021-2023), elle fut ensuite
affectée en mission de renfort au Service d'action culturelle et de coopération d'Accra, de
septembre 2023 à janvier 2024. Mme Cécile MERLE était, depuis lors, conseillère politique
au consulat général de France à Rio de Janeiro.
Il succède au général de division Jean-Pierre GESNOT, en poste d'août 2022 à août 2023, date à laquelle
il fut nommé commandant de la gendarmerie pour les réserves et la jeunesse (cf. BQ du 28/08/2023).
Sous l'autorité du général de corps d'armée Bruno ARVISET, directeur des ressources humaines de
la gendarmerie nationale, le général DUBUIS travaillera aux côtés du général de division Edouard
HUBSCHER, également adjoint au directeur des ressources humaines depuis avril 2023.
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Lundi 22 avril 2024 Bulletin Quotidien Page 26
Il remplace Mme Sophie BARON, administratrice de l'Etat, qui occupait ces fonctions depuis juin
2021, nommée directrice adjointe du cabinet de Mme Catherine VAUTRIN, ministre du Travail, de
la Santé et des Solidarités (cf. BQ du 22/01/2024).
Mme Sylvie VALENTE LE HIR, sénatrice (app.LR) de l'Oise, ancienne maire de Tracy-le-Mont, sera
la rapporteure de la proposition de loi visant à réduire l'impact environnemental de l'industrie
textile, déposée par la députée Anne-Cécile VIOLLAND, députée (Horizons) de la Haute-Savoie,
adoptée par l'Assemblée nationale le 14 mars dernier en première lecture.
EN QUELQUES LIGNES…
M. François SCHMITT, président du conseil d'administration de Groupama Assurances
Mutuelles, a démissionné de ses fonctions "pour des raisons personnelles". M. Laurent POUPART,
exploitant agricole, président de Groupama Nord-Est, qui était vice-président, a été élu président du
conseil d'administration pour lui succéder. Mme Sylvie LE DILLY devient vice-présidente du
conseil d'administration.
porte-parole de M. Jean-Luc MELENCHON ayant quitté LFI en 2018 pour fonder son mouvement,
"République Souveraine". Ancien officier parachutiste, M. MURAT se présente comme "un
passionné de la France et de son modèle social qui ne supporte plus sa destruction programmée
par les tenants de l'Europe fédéraliste". Pour lui, "il est temps de redonner le pouvoir aux nations et
aux peuples, face à une bureaucratie européenne oppressante et à une élite politique qui a trahi les
principes fondamentaux de la démocratie, de la souveraineté et de la liberté".
M. Claude COHEN, maire (LR) de Moins, dans le Rhône, a décidé de présenter sa démission,
évoquant la "lourdeur administrative" et des propos antisémites à son égard, qui ont émaillé son
mandat d'élu. Il a regretté "la lourdeur administrative" à laquelle il est confronté et le manque de
soutien financier de la Métropole de Lyon. Sa décision intervient notamment après le rejet courant
mars, du recours gracieux déposé après que la ville a été pénalisée pour des carences en matière
de logement social, a-t-il précisé. La ville de Mions, située au sud-est de Lyon et qui compte
environ 15 000 habitants, fait partie des sept communes pour lesquelles la préfecture du Rhône a
repris la main en matière de logement social, après constat de carences en la matière. Autre point,
même si "ce n'est pas le principal", il évoque également les propos antisémites dont il rapporte
avoir été la cible au cours de son mandat. Il a été élu une première fois en 2012, puis réélu en
2020. "C'est systématique, j'ai droit à tous les propos antisémites, qui sont parfois en dents de scie,
en fonction de ce qui se passe en Israël, on m'oublie ou on m'attaque", dit-il.
L'Institut polaire français Paul-Emile Victor (Ipev), dont le personnel s'est inquiété des
conséquences d'un possible rapprochement avec l'Ifremer (Institut français de recherche pour
l'exploitation de la mer), sera préservé mais devra évoluer pour poursuivre ses missions, selon le
gouvernement. "Il n'y aura pas de disparition de l'Ipev mais le statu quo n'est pas possible non plus",
a indiqué le cabinet de Mme Sylvie RETAILLEAU, ministre de la Recherche et de l'enseignement
supérieur, après un déplacement dans les îles norvégiennes du Svalbard sur la base de recherche
franco-allemande Awipev. Le ministère a expliqué qu'il ne "fallait pas exclure le rapprochement en
soi, mais qu'il n'y aurait pas d'intégration à marche forcée". Le cabinet de Mme RETAILLEAU a ajouté
qu"on ne touche pas au statut des agents". Fin mars, la direction générale de la recherche et de
l'innovation (DGRI) avait présenté au personnel de l'Ipev à Plouzané (Finistère) un projet
d'"intégration" dans une direction de l'Ifremer, également basée à Plouzané, selon un courrier du
personnel. Le ministère avait assuré alors : "en aucun cas l'Ipev ne va disparaître du paysage".
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MELENCHON / islamophobie : M. Jean-Luc MELENCHON a estimé vendredi que le préfet du Nord, qui
avait annulé la veille la conférence sur le Proche-Orient qu'il devait tenir à Lille aux côtés de la militante
franco-palestinienne Rima HASSAN, avait commis un "abus de pouvoir" et devait "être sanctionné pour
cela". "Je me suis exprimé déjà plus d'une dizaine de fois sur les sujets qui nous occupaient et personne n'a
jamais rien trouvé à redire aux propos que j'ai tenus", a-t-il souligné sur BFMTV. "Nous avons fait des
conférences qui ont été autorisées, d'autres interdites. Mais sur cinq interdictions, trois venaient de l'Etat,
c'est-à-dire des préfets. C'est insupportable", a-t-il dénoncé. Il faisait référence à l'annulation d'une
conférence à Bordeaux en octobre et à une autre annulation à Rennes début avril. M.MELENCHON a par
ailleurs qualifié d'"accusation islamophobe tout à fait gratuite" la dénonciation la veille par le Premier
ministre Gabriel ATTAL d'un "entrisme islamiste" prônant "les préceptes de la charia, notamment dans nos
écoles" (cf. BQ du 19/04/2024). "J'ai trouvé la remarque de M. ATTAL tout à fait inacceptable et bien digne
d'un homme qui a peu d'expérience", a fustigé le triple candidat à l'élection présidentielle, accusant le
Premier ministre d'"ignorer tout du service public de l'éducation" en raison de son passage par les "écoles
privées". "Il arrive que des gens de toutes opinions religieuses, je tiens à le dire, qu'ils soient musulmans ou
bien catholiques (...) parfois, soient indisposés par certains cours, notamment sur les sciences de la vie", a
indiqué M. MELENCHON. "Au lieu de tout transformer en guerre de religion, mieux vaut faire appel sans
cesse, et faire confiance, à l'intelligence, au dialogue, à l'argumentation", a-t-il fait valoir.
"Shrinkflation" : Le gouvernement va obliger les supermarchés à apposer une affichette alertant les
consommateurs d'une réduction des quantités d'un produit à prix inchangés, a promis la ministre déléguée
au commerce Olivia GREGOIRE, interrogée par "Ouest-France". "A partir du 1er juillet, quand des produits
(alimentaires ou non alimentaires d'ailleurs) seront shrinkflatés", autrement dit verront leur quantité diminuer
mais pas leurs prix, "il y aura une affichette dans le rayon durant deux mois", a indiqué Mme Olivia
GREGOIRE dans cet entretien mis en ligne jeudi soir. Sur cette affichette, "sera écrit : pour ce produit, la
quantité vendue est passée de X à Y et son prix au kilo, gramme ou litre a augmenté de X % ou X EUR," a-t-
elle élaboré. L'arrêté, "signé le 16 avril", est actuellement "sur la table du Premier ministre" et "devrait être
publié" au "Journal officiel" "dans les jours qui viennent", a assuré la ministre.
Alliance Islam : Une alliance européennes des mosquées et leaders musulmans baptisée Ammale a tenu
son premier conseil vendredi à Paris, pour promouvoir "un islam juste" et combattre les discriminations
visant les musulmans. Fruit de plusieurs années de travail, l'Alliance des mosquées, associations et leaders
musulmans en Europe (Ammale) avait été officiellement lancée le 7 octobre à Paris, avec des responsables
musulmans de 17 pays, mais sa naissance avait été occultée par l'attaque du Hamas en Israël. Il s'agit d'"unir
les voix et les efforts des institutions et personnalités musulmanes à travers l'Europe, en défendant le véritable
message de l'islam, contraire à toute forme d'extrémisme, et en protégeant la dignité et la citoyenneté des
musulmans", a affirmé le recteur de la Grande mosquée CHEMS-EDDINE Hafiz lors d'une conférence de
presse. En effet "le manque de coordination entre institutions musulmanes affaiblit la portée de nos actions et
de notre voix alors qu'elles sont nécessaires", a martelé M. HAFIZ, également président de l'Ammale (qui
veut aussi dire "espoir" phonétiquement). "Cela produit des espaces vides dans lesquels s'immisce et grandit
toute forme d'extrémisme", a-t-il ajouté, se disant "conscient de la montée de l'incompréhension, de
l'intolérance et du racisme par l'entremise de mouvements politiques et médiatiques". D'autres associations
représentatives existent déjà, telles que l'European Muslim Leaders Council (EULEMA) par exemple. Pour
l'Ammale "nous avons réuni celles et ceux qui se rapprochent de ce que représente la Grande mosquée de
Paris (GMP), c'est à dire une école de pensée sunnite, malékite. Mais savons qu'il y a plusieurs écoles" et "les
portes sont grandes ouvertes", a souligné M. HAFIZ.
Procès / archives / TOUVIER : A l'occasion des trente ans du procès ayant abouti à la condamnation
de Paul TOUVIER pour complicité de crimes contre l'humanité, la ministre de la Culture, Mme Rachida
DATI, et le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, M. Eric DUPOND-MORETTI, ont, par un arrêté
publié le 20 avril 2024, autorisé de façon anticipée l'accès aux archives du procès de Paul TOUVIER
conservées aux Archives nationales, aux Archives départementales du Rhône et de la métropole de Lyon
et aux Archives départementales des Yvelines.
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TOUSSAINT / médicaments / souveraineté : Mme Marie TOUSSAINT, tête de liste des Ecologistes
pour les élections européennes, a présenté vendredi son plan pour "une souveraineté pharmaceutique
européenne", alors que le groupe Servier aurait mis en vente le laboratoire Biogaran, spécialisé dans les
médicaments génériques. "Nous avons besoin d'un droit de préemption européen pour éviter les
délocalisations", a expliqué l'eurodéputée. "L'enjeu, ce n'est pas de savoir si on favorise la France ou la
Roumanie, c'est comment est-ce qu'on recrée des capacités de production de médicaments en France et
en Roumanie et en Pologne et au Portugal ?", a-t-elle détaillé, rappelant que les Ecologistes étaient un
parti "fédéraliste". Selon plusieurs médias, au moins deux acquéreurs indiens seraient sur les rangs pour
acquérir Biogaran, qui fait travailler en sous-traitance plus de 8.000 salariés en France.
Mme TOUSSAINT s'est également prononcée pour la constitution de "stocks stratégiques au niveau
européen" et pour la création "d'un service public européen du médicament". Elle a égal ement plaidé
pour un "Airbus du médicament", une coopération industrielle européenne, "en particulier pour
produire les substances actives". "On ne peut pas continuer à importer 80 % d'entre elles depuis la
Chine et l'Inde (…). Ce n'est pas bon pour la santé des Européens, ce n'est pas bon pour l'emploi, ce
n'est pas bon pour l'accès à des médicaments à des prix acceptables et donc il faut en finir", a -t-elle
appuyé. Enfin, Mme TOUSSAINT s'est dite favorable au "contrôle du prix des médicaments", qui passe
selon elle "par l'encadrement des marges" des "Big Pharma".
ENQUETES D'OPINION
EN QUELQUES ENQUETES…
Européennes : Avec 19 % d'intentions de vote, la liste de la majorité présidentielle pour les élections
européennes menée par Mme Valérie HAYER se situe toujours loin derrière celle du RN menée par
M. Jordan BARDELLA (29 %) mais garde une nette avance sur la liste PS-Place publique menée par
M. Raphaël GLUCKSMANN (12 %), selon un sondage Opinionway pour Cnews publié vendredi.
Contrairement à d'autres enquêtes, qui font état d'un resserrement entre les listes menées par Mme HAYER et
M. GLUCKSMANN (cf. BQ du 18/04/2024), ce sondage ne montre pas d'évolution d'intentions de vote pour
le trio de tête. La liste LFI menée par Mme Manon AUBRY gagne un point à 8 % d'intentions de vote, la liste
LR de M. François-Xavier BELLAMY en perd un à 7 %, tout comme celle des Ecologistes menée par
Mme Marie TOUSSAINT à 6 % et la liste Reconquête de Mme Marion MARECHAL à 6 % également. En
hausse de 2 points à 4 % des intentions de vote, la liste PCF menée par M. Léon DEFFONTAINES s'approche
du seuil des 5 % requis pour avoir des élus au Parlement européen. 18 % des personnes interrogées n'ont
pas exprimé d'intention de vote (sondage réalisé en ligne du 16 au 17 avril auprès de 1.002 personnes /
méthode des quotas / marge d'erreur comprise entre 1,4 et 3,1 points).
La Cour des comptes a publié la semaine dernière son rapport sur le budget de l'Etat en 2023
(résultats et gestion) (cf. BQ du 18/04/2024). Alors que l'exécution budgétaire a été marquée par un
important manque-à-gagner en termes de recettes par rapport aux prévisions, voici de larges extraits
des notes d'analyse de l'exécution budgétaire annexées à ce rapport et consacrées aux recettes
fiscales et non-fiscales.
sur la base des prix de l'électricité d'août 2022, particulièrement élevés. In fine, les prix de
l'électricité constatés sont bien plus faibles que ceux utilisés pour les prévisions tandis que certains
opérateurs ont essuyé des pertes en 2023 sans contribuer à la CRIM.
L'évolution spontanée des impôts pâtit du repli de l'impôt sur les sociétés
La baisse des recettes fiscales par rapport à 2022 est pour moitié la conséquence de leur évolution
spontanée, c'est-à-dire à législation constante. Celle-ci s'est élevée à -3,6 mds€, soit -1,1 %. Cette
variation contraste avec la forte progression constatée en 2021 (+18,0 %) et en 2022 (+12,2 %).
L'élasticité des recettes fiscales nettes, qui est le rapport entre leur taux de croissance et celui du PIB
en valeur, s'établit ainsi à -0,2 en 2023, sur la base d'une croissance du PIB en valeur de +6,4 %. Ce
niveau est bien plus faible que sa tendance de long terme (proche de 1) et se rapproche des taux
d'élasticités constatées quelques années après la crise financière. L'évolution spontanée des recettes
fiscales pâtit de la baisse spontanée de l'IS, en repli du fait de sa mécanique d'acomptes et de solde.
En revanche, la TVA, sensible à la hausse des prix de l'énergie, présente une croissance spontanée
positive. La TICPE est en repli car la consommation de carburant est ralentie par des prix encore
élevés. L'IR croît modérément sous l'effet du ralentissement des recettes de prélèvements à la source.
En revanche, l'évolution spontanée des autres recettes fiscales nettes est dynamique, portée par la
progression du prélèvement de solidarité, des retenues à la source sur les revenus distribués, et des
droits de donation et de succession.
Des mesures fiscales en sens varié, mais dont l'impact global pèse pour près de 4
milliards d'euros sur le rendement des recettes fiscales
Les mesures touchant à la législation fiscale et les mesures de transfert ont un impact respectif de
-6,6 mds€ et de +2,8 mds€ sur les recettes fiscales par rapport à 2022. Cet impact négatif est le
reflet de mesures diverses, jouant en sens contraire. La disparition complète du CICE suite à sa
transformation en allègements de charges en 2019 a un impact positif de +5,6 mds€. La
budgétisation de la CVAE entraîne une hausse de plus de 5 mds€ des recettes perçues par l'Etat.
En revanche, la montée en puissance de la contemporanéisation du crédit d'impôt services à la
personne pèse pour 0,4 md€ sur le rendement de l'IR. 10,5mds€ supplémentaires de TVA ont été
transférés aux collectivités locales pour compenser la suppression de la CVAE tandis que la
prorogation du bouclier tarifaire en 2023 a un impact négatif estimé à -2,6 mds€.
spontanée des recettes fiscales avait été estimée à -0,3 % en LFI puis +1,4 % en LFG. Elle est
finalement négative, de -1,1 % et la moins-value par rapport à la dernière prévision de LFG s'établit
à -7,7 mds€. Celle-ci n'est pas liée à l'effet d'un taux de croissance du PIB moins élevé mais est
concentrée sur quelques postes. Les encaissements de prélèvement à la source et d'acomptes
versés par les indépendants plus faibles qu'attendus, et les moindres recettes de TVA nette auraient
pu être davantage anticipés en LFG. Comme les années passées, le cinquième acompte d'IS s'est
révélé éloigné des prévisions. Il n'existe pas d'indicateur macroéconomique directement lié à la
croissance de l'assiette de l'IS et il est difficile d'anticiper le comportement des entreprises dans le
versement de leurs acomptes.
Ces incertitudes font régulièrement du cinquième acompte d'IS le principal responsable des écarts
entre les prévisions de fin d'année et l'exécution.
L'exercice 2023 présente deux traits saillants qui appellent à la vigilance. Le premier tient à la
singularité que constitue une baisse des recettes fiscales nettes revenant à l'Etat en valeur alors
même que le PIB a progressé en volume et en valeur. Cette configuration est rendue possible par le
poids des transferts de TVA – dont l'Etat est désormais un affectataire minoritaire, avec 46 % de son
produit – alors que celle-ci constitue le principal impôt de rendement indexé sur la croissance
économique. Le second point de vigilance tient à l'écart important entre les prévisions de la loi de
finances de fin de gestion et l'exécution, pour la troisième année consécutive, le constat étant
particulièrement accusé pour la contribution sur la rente infra-marginale des producteurs
d'électricité (CRIM). Ces écarts incitent à consolider le processus de révision des prévisions de
recettes fiscales en cours d'année et à renforcer la transparence et la densité de l'information
transmise au Parlement à l'appui des lois de finances rectificatives et de fin de gestion. La Cour
formule une recommandation en ce sens.
Recommandation : Enrichir les exposés généraux des motifs des projets de lois de finances
rectificatives et de fin de gestion d'éléments justifiant pour chacun des principaux impôts les
nouvelles estimations de recettes (direction du budget, direction générale du Trésor, direction
générale des finances publiques).
Des recettes non fiscales moins élevées que prévue et des recettes de fonds de concours
supérieurs à l'évaluation en loi de finances initiale
La prévision des recettes non fiscales a été largement surévaluée : 30,8 mds€ prévus en loi de
finances initiale (LFI) pour une exécution qui a atteint 25,1 mds€ fin 2023. Cette différence
importante de 5,7 mds€ s'explique par :
- un montant total de dividendes et de recettes assimilées plus faible que prévu (-2,5 mds€) ;
l'augmentation importante des dividendes des entreprises non financières n'est pas suffisante pour
compenser l'absence de versement de la Banque de France et d'EDF ; cette faiblesse du montant de
dividendes par rapport à la prévision et aux années précédentes constitue un point d'attention ;
- des recettes diverses surestimées de 1,5 md€, notamment au titre des versements attendus de
l'Union européenne pour financer le plan national de relance et de résilience (PNRR) ; les corrections
de l'échéancier prévisionnel des versements n'étaient pas connues au moment d'établir la LFI ;
- une baisse plus forte qu'anticipé des produits du domaine (-1,0 md€) qui s'explique notamment
par une redevance hydraulique moins dynamique et une révision de l'échéancier de paiement des
redevances d'usage des fréquences radioélectriques.
Le montant des recettes non fiscales a été significativement corrigé dans le projet de loi de finances
de fin de gestion (PLFG) de 2023 (-4,2 M€) pour finalement présenter une estimation (26,6 mds€)
plus proche de l'exécution (25,1 mds€). De leur côté, les recettes de fonds de concours et
d'attributions de produits ont dépassé la prévision de 1,3 md€.
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Des recettes non fiscales qui continuent de progresser, mais à un rythme moindre en 2023
Après s'être maintenues à un niveau relativement stable de 2013 à 2020, les recettes non fiscales ont
connu une forte augmentation en 2021 (+43 %). Cette évolution se poursuit depuis lors mais connait
un ralentissement en 2023 (+2,7 mds€ en 2022 et +1,2 md€ en 2023). Les recettes progressent
principalement en raison de l'augmentation significative du versement de l'Union européenne (+3,2
mds€) au titre de la Facilité pour la reprise et la résilience (FRR) dans le cadre du co-financement du
plan national de relance et de résilience (PNRR), et de la hausse modérée du montant des
remboursements et intérêts des prêts et avances (+0,2 md€). Cette évolution est partiellement
neutralisée par une baisse des autres catégories de recettes : les dividendes et recettes assimilées
diminuent de 1,5 md€, le montant des amendes, sanctions, pénalités et frais de poursuite déclinent
de 0,6 md€ et les produits du domaine de l'Etat comme ceux de la vente de biens et services reculent
au total de 0,4 md€. La prévision pour 2024 annonce une baisse de 3,3 mds€ des recettes non
fiscales, marquant un point de rupture dans leur progression observée depuis 2021. La diminution
importante des versements européens (-3,4 mds€) et des dividendes (-0,8 md€) n'est pas compensée
par la hausse modérée des autres catégories de recettes (+0,9 md€).
Recommandations
1 - (Recommandation reformulée) : poursuivre jusqu'à leur terme les travaux engagés pour rendre
compte, dans l'ensemble des documents budgétaires, des retours financiers des PIA, en distinguant
par catégorie (budget général et comptes spéciaux), les recettes encaissées par les opérateurs pour
le compte de l'Etat de celles effectivement encaissées par l'Etat (direction du budget et secrétaire
général pour l'investissement).
2 - (Recommandation reformulée) : poursuivre les actions engagées pour renforcer le contrôle
interne financier sur les processus de gestion des fonds de concours et des attributions de produits
et rendre compte des résultats des contrôles réalisés dans les ministères concernés par les fonds de
concours et attributions de produits les plus significatifs (direction du budget)."
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A L IR E
"Mourir dans la dignité - Plaidoyer pour la dernière des libertés" par M. Jonathan DENIS (Le
Cherche Midi). Alors que la grande majorité de nos concitoyens est favorable à une évolution de la
législation, la France rencontre des difficultés à statuer sur la question de la fin de vie assistée. Le
retard français sur ce sujet sociétal met en lumière le rôle central de l'Association pour le Droit de
Mourir dans la Dignité (ADMD) qui, depuis de nombreuses années, mène le combat pour légaliser
l'euthanasie et le suicide assisté, tout en assurant un accès universel aux soins palliatifs. M. Jonathan
DENIS, président de l'ADMD, signe un livre choral qui donne la parole à de nombreuses
personnalités : médecins experts, soignants, bénévoles accompagnants, penseurs, juristes, acteurs
associatifs à l'étranger, politiques et adhérents engagés. Cet ouvrage, préfacé par la sociologue et
écrivaine Noëlle CHATELET, qui se veut à la fois un essai et un manifeste, a une triple ambition :
informer et rappeler quels sont les enjeux et les données du sujet de la fin de vie, fédérer autour du
combat mené par l'ADMD depuis des années et accompagner le débat public vers une législation.
6h42 France Culture : Mme Amélie FEREY, chercheuse au centre des études de sécurité de
l'IFRI, coordinatrice du laboratoire de recherche sur la défense ("Les enjeux
internationaux" : Israël - Iran : la guerre en sourdine ?")
7h15 France Culture : Mme Véronique BECHU, cheffe du pôle stratégique de l'office des
mineurs, auteure de "Derrière l'écran" ("La Question du Jour" : "Comment lutter contre la
pédocriminalité en ligne ?")
7h15 Radio Classique : Mme Sophie BELLON, présidente-directrice générale de Sodexo : ("Les
voix de l'économie")
7h42 France Culture : M. Thomas SAUVADET, sociologue, enseignant-chercheur à l'université
Paris-Est Créteil, spécialiste des bandes et de la violence chez les jeunes, Mme Muriel
EGLIN, présidente du tribunal pour enfants de Bobigny, vice-présidente de l'Association
française des magistrats de la jeunesse et de la famille ("France Culture va plus loin" :
"Violence des jeunes : problème social, réponse pénale ?")
8h15 BFM Business : M Pascal de IZAGUIRRE, président-directeur général de Corsair : ("Good
morning business")
8h15 Radio Classique : Mme Laure QUENNOUELLE-CORRE, historienne, auteure du livre " le
déni de la dette " aux éditions Flammarion ("L'invité de la matinale")
8h20 RFI : Mme Manon AUBRY, tête de liste de la France insoumise aux élections européennes
("Le grand invité international")
11h France Culture : M. Thierry COVILLE, chercheur à l'IRIS, spécialiste de l'Iran, Mmes
Wendy RAMADAN ALBAN, chercheuse associée au Cetobac, Sophia MAHROUG,
doctorante en histoire de l'Iran contemporain à Sorbonne Université, enseignante à
Sciences Po ("Culturesmonde" : "Iran : vers la guerre assumée ?")
13h00 France Inter : Mmes Corinne CLEOSTRATE, sous-directrice à la lutte contre la fraude à la
direction générale des Douanes, Ling LENZI, adjointe au maire d'Aubervilliers chargée de
la sécurité et de la prévention ("Le 13/14" : "Trafic de cigarettes de contrebande :
comment lutter ?")
Lundi 22 avril 2024 Bulletin Quotidien Page 36
18h20 France Culture : Mmes Anne MUXEL, sociologue et politologue, directrice de recherche
au Cevipof, Bénédicte CHERON, historienne spécialiste des liens armée-société,
M. Maxime LAUNAY, chercheur Défense et Société à l'IRSEM ("Le Temps du débat" : " Le
discours militariste est-il de retour ?")
19h20 France Inter : M. Guillaume PREVOST, délégué général du think tank Vers Le Haut ("Le
téléphone sonne" : "Mesures Attal : les jeunes et l'autorité")
20h30 LCP Assemblée nationale - Public Sénat : "Les derniers tirailleurs", documentaire suivi
d'un débat avec Mmes Aïssata SECK, présidente de l'Association pour la mémoire et
l'histoire des tirailleurs sénégalais, Julie d'ANDURAIN, historienne, professeure à
l'université de Lorraine à Metz, M. Eric DEROO, historien, spécialiste de l'histoire et des
représentations sociales, coloniales et militaires ("DébatDoc")
01h00 Martinique 1ère : M. Thomas CAZENAVE, ministre délégué chargé des Comptes publics
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LA VIE PRIVEE
Décès
LA VIE PUBLIQUE
A Matignon
A l'Assemblée nationale
Mme Catherine VAUTRIN, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, se rendra à Vico en
Corse-du-Sud pour l'inauguration du tiers-lieu de l'EHPAD Maison Jeanne d'Arc, est lauréat de
l'appel à projets 2021 CNSA "Un tiers-lieu dans mon EHPAD".
M. Sébastien LECORNU, ministre des Armées, se rendra aujourd'hui sur le site de MBDA, à
Bourges, où il remettra des médailles de la défense nationale à des salariés du groupe.
Faune et des Parcs, avant de rencontrer des membres de la coalition des scientifiques. Il
s'entretiendra ensuite avec Mme Ophelia MENSAH HAYFORD, ministre de l'Environnement, de
la Science, de la Technologie et de l'Innovation du Ghana, avant un déjeuner de travail à
l'invitation de l'ambassadeur de Belgique à Ottawa en présence de Maros SEFCOVIC, vice-
président de la Commission européenne chargé du Pacte Vert, des Relations inter-
institutionnelles et de la Prospective, Mme Teresa RIBERA, troisième vice-présidente espagnole,
chargée la Transition écologique et du Défi démographique et M. Luis VAYAS VALDIVIESO,
président du Comité intergouvernemental de négociation (CIN). Il interviendra ensuite lors de la
séance plénière du CIN-4.
M. Thomas CAZENAVE, ministre délégué chargé des Comptes publics, se rendra en Martinique
et en Guadeloupe jusqu'à mercredi. Il s'entretiendra aujourd'hui avec M. Serge LETCHIMY,
président (PPM) du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique, avant
d'échanger avec les agents du service de paierie territoriale de Martinique, puis les cadres des
administrations des Douanes.
Mme Marie GUEVENOUX, ministre déléguée chargée des Outre-mer, et M. Hervé BERVILLE,
secrétaire d'Etat chargé de la Mer et de la Biodiversité, présideront cet après-midi la cérémonie
de remise de prix aux onze lauréats de l'appel à projets "Grands fonds marins", en présence de
M. Bruno BONNELL, secrétaire général pour l'investissement.
M. Guillaume KASBARIAN, ministre délégué chargé du Logement, se rendra ce matin dans les
Yvelines pour visiter le chantier de reconversion de l'ancien hôpital de Saint-Germain-en-Laye
en un nouveau quartier mixte, après avoir réuni, les douze directeurs généraux des
établissements publics fonciers de l'Etat pour fixer des orientations stratégiques afin de libérer le
foncier nécessaire à la production de 17 000 logements en 2024.
Le 2 mai
Assemblée nationale
(Semaine de l'Assemblée)
9h, 15h et 21h30
Proposition de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête relative
à la situation des mineurs dans les industries du cinéma, du spectacle vivant et de la
mode ;
Proposition de résolution portant sur l'usage de la langue française aux jeux
Olympiques et Paralympiques de Paris en 2024 ;
Proposition de loi, adoptée par le Sénat, visant à améliorer le repérage et
l'accompagnement des personnes présentant des troubles du neuro-développement
et à favoriser le répit des proches aidants.