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Exercice pratique

En 1872 la famille Ndébane Diouf, par la technique du feu et de la hache, a créé le village de Keur saloum
Diouf pour y habiter et y exercer l’activité agricole. Mais depuis la création du village, les terres destinées
à culture sont gérées par l’homme le plus âgé de la famille. Cette tradition perpétrée depuis le Chef
traditionnel de la famille, s’est maintenue au lendemain de l’indépendance malgré l’adoption d’une
législation foncière en 1964. Il résulte alors de cette pratique coutumière de gestion des terres de
Ndébane family que ni les femmes, ni les enfants, ni les autres hommes de la famille n’ont aucun pouvoir
de gestion des terres. Mais en 2019, Mme Gnilane Diouf, petite fille de la famille convoque une réunion
familiale pour, dit-elle, réclamer son droit d’occuper des terres afin de les exploiter. Rappelant les
dispositions de la Loi n°64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national, de même la loi agro-syvo-
pastorale et la constitution sénégalaise, la Dame s’estime, en bon droit, occuper des terres au même
titre que les hommes. Mais son oncle Vieux Diouf, ainé de la famille s’oppose à tout émiettement des
terres et rappelle à Mme Gnilane Diouf que la femme n’a aucun droit sur les terres. Elle ne doit ni les
occuper, ni s’en procurer sans le consentement de son père, de son mari ou de son frère. Considérant ce
régime coutumier de gestion des terres comme n’ayant aucun fondement juridique, Mme Gnilane
décide, le 23 septembre 2020 de requérir l’avis de « l’Association des femmes pour la défense des droits
des femmes » afin de pouvoir bénéficier en toute égalité à l’accès au foncier rural et mettre fin aux
contraintes sociologiques qui sapent le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes.

Répondez aux questions suivantes

1. L’exclusion des femmes dans l’accès au foncier rural est-elle justifiée dans la société
traditionnelle sénégalaise ?
2. D’après les dispositions de la loi 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national,
les descendantes de Ndébane Diouf ont-elles le droit d’occuper les terres de leur
village au même titre que les hommes ? si oui, quelles sont les conditions d’occupation
de ces terres ?
3. En l’état actuel de la législation foncière sénégalaise, l’exclusion des femmes au foncier
rural est-elle justifiée ? Justifiez votre réponse.
4. Quelles sont les difficultés de mise en œuvre du principe de l’égal accès au foncier
rural au Sénégal ?

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