SECRETARIAT NATIONAL AUX AFFAIRES ECONOMIQUES, A L’INTEGRATION REGIONALE ET AU DEVELOPPEMENT DE L’EMPLOI (SNEIRDE)

COMMUNIQUE AU SUJET DE LA CORRESPONDANCE DU MINISTRE DES FINANCES DU 12/01/24 SUR

L’IMPÔT SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES (IRPP) DANS LA LOI DES FINANCES DE 2024

En date du 12 janvier 2024, le Ministre des Finances a adressé au Président du GECAM une lettre en
circulation sur les réseaux sociaux, dont l’objet porte sur les mesures fiscales nouvelles relatives à
l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP). Dans cette correspondance, le Ministre des
Finances sollicite du Président du GECAM qu’il informe les entreprises de son groupement et les
employeurs, de faire surseoir à l’application des dispositions nouvelles de la loi des finances 2024 en
attendant des précisions ultérieures sur leurs modalités d’application et de mise en œuvre.
Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), attire l’attention de l’opinion publique sur
le fait qu’il s’agit là, une fois de plus, d’une atteinte grave aux catégories juridiques de la législation
dans notre pays. En effet, il n’est pas possible selon le droit camerounais de surseoir à l’application
d’une loi par une simple lettre. La règle en la matière prescrit soit que cela soit fait par une
ordonnance du Président de la République, soit une loi des finances rectificative. C’est le principe du
parallélisme des compétences et des formes. Le Ministre des Finances ne peut l’ignorer.
Dans sa quête effrénée des sources de financements, l’Etat du Cameroun a opté pour la spoliation
des travailleurs camerounais et la déstructuration du tissu entrepreneurial et industriel du pays par
une fiscalité inappropriée, qualifiée par le représentant des principaux acteurs du secteur privé du
pays de fiscalité d’inquisition qui réduit le droit du contribuable, selon une démarche qui taxe à tout
va, sans véritable stratégie.
Avant l’entrée en vigueur de la loi des finances pour l’année en cours, l’attention du Ministre des
Finances avait déjà été attirée, sans succès, sur les nombreux manquements de ce texte, notamment
sa forte capacité à faire baisser drastiquement les salaires des Camerounais au travers des nouvelles
dispositions de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP), de l’ordre de 5 à 25 %. Une
telle baisse salariale entraine nécessairement une baisse du pouvoir d’achat préjudiciable aux
entrepreneurs qui, dans le contexte de la forte inflation qui prévaut au Cameroun actuellement,
attendait un accompagnement des pouvoirs publics par la définition d’une loi des finances de
relance économique.
Par ailleurs, la loi des finances 2024 cause une augmentation des coûts de production pour les
entrepreneurs et traduit l’absence de volonté d’accompagnement du secteur privé par le
gouvernement dans les efforts qu’il déploie pour assurer des emplois et des revenus décents aux
salariés.
Comme pour le texte du budget arrivé sur la table des députés pour adoption presque à la clôture
de la session parlementaire, et qui a donc été voté sans un examen suffisant, les manquements de
la loi des finances 2024 se font jour dès la première quinzaine du premier mois de l’année et le
régime RDPC use des voies illégales pour y faire face.
Le MRC dénonce avec fermeté la dérive fiscale du gouvernement en place qui asphyxie les
populations, alors même qu’une hausse des prix du carburant est annoncée et portera l’inflation à
des niveaux difficilement soutenables dans notre pays.
Fait à Yaoundé, le 13 janvier 2024
Le SNEIRDE
Dr SOH Syrie Galex

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