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Hippolyte Rodrigues
MIDRASCHIM
ET
FABLIAUX
dM <DCCC LXXX
ET
FABLIAUX
Midraschim est h pluriel du mot hébreu
Midrasch.
Midrasch signifie explication, interpréta-
tion.
L'interprétation par l'apologue, par l'allé-
gorie, par la parabole :
Instruire en amusant, faire triompher la
raison au moyen de l'imagination.
Faire connaître un précepte de morale —
une loi de la création ou mémo une simple
règle de conduite.
Faire surtout ressortir l'esprit de la lettre,
tels sont les buts poursuivis dans le Talmud
par les Midraschim.
Talmud signifie instruction.
HIPPOLYTE RODRIGUES
FABLIAUX
m <DCCC LXXX
TABLE DES MATIERES
V
"*!* ' • \ g
I. La Forêt et le Chariot 1
II. L'Agneau 5
III. Le Ver 11
IY. Cassandre. 15
.
Y. Adonis 19
VI. Le Bonheur et l'Oiseau 25
VII. Les Plaintes du roi Lear 27
YIII. Les Yeux des passants 29
IX. Le Pli de la feuille de rose 37
X. La Moutarde avant dîner 41
XI. La Sacoche 45
XII. Proverbes. 48
XIII. L'Absence 49
X1Y. L'Agence- 52
XV. Akiba 53
XVI. Le Nazir 56
.
XVII. Le Paradis 60
, . . .
XYI1I. Boutades.. 62
. ,
XIX. La Tentation de Rabbi Mathia. 63
XX. Le Détail et l'Essentiel .67
XXI. Henri IV. 70
XXII. Les Miracles de Rabbi Eliezer. 72
XXIII. A Charles Netter 76
XX1Y. Le Millenarisme 78
SOURCES TALMUDIQUES
I. La Forêt et le Chariot. 81
II.
III.
L'Agneau.
Akiba
.......... 81
82
IY. Le Nazir. .83
V. La Tentation de Rabbi Mathia 86
VI. Le Détail et l'Essentiel... . 8?
.
VII. Les Miracles de Rabbi Eliezer 88
VIII. Le Millenarisme. 91
I
LA FORET ET LE CHARIOT
L'AGNEAU w
MADAME F. IIALEVY
LE VER
CASSANDRE
L'ignorance et la calomnie
La feront jeter en prison,
Il faudra payer de sa vie
L'honneur de parler en son nom.
ADONIS
LE BONHEUR ET L'OISEAU
VIII
LE PLI
Dl
LA FEUILLE DE ROSE
LB PÉDANT
LE PÉDANT
•'.'
LE PÉDANT
LA SACOCHE
PROVERBES
PROVERBE ARABE.
PROVERBE SUISSE.
L'ABSENCE
L'AGENCE
AKIBA
LE NAZIR
LE PARADIS
BOUTADES
l KSMtIT DU MAI.
«
Je suis l'ange de la lumière,
Je suis l'ange de gnérison;
Je viens pour guérir ta paupière. »
Mais Mathia répondit : «Non!
LE DÉTAIL ET L'ESSENTIEL
Le renoncement, la souffrance,
De pauvreté faire le voeu,
N'avoir qu'un but, qu'une espérance,
L'unique pensée de Dieu,
La perfection temporelle)
Se conciliant, d'après eux,
A la vertu spirituelle,
Les deux chemins mènent aux cieux.
I
HENRI IV
Henri quatre,
:
Car notre
Qui gouvernait si bien l'Etat,
Savait aimer, savait se battre,
Mais il ignorait l'avocat,
u
XXII
(l)Kxode»chnp. Vliètviih
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AvÔtt^I'ÈÂ.^E^Èft,
LE MILLENARISME
DES
SOURCES TALMUDIQUES
12
'- *
LA FORÊT ET LE CHARIOT
SOURCE TALMUDIQtE.
Jour» pendant lequel furent créés les héros et les puissants, selon
co qui est écrit.
(fààhlel, v. 23). « Tous princes, chefs et chevaliers. «
Aussitôt quo lo fer fut créé, tous les orhres se mirent à trembler.
Dieu leur dit : Pourquoi tremblez-vous? Tant qu'aucun do vous
no lui prêtera son concours, il n'arrivera malheur à aucun do
vous.
(Titlmtid. — Midrasch Rabba, fin du K« chapitre.)
L'AGNEAU
Après ta promulgation du Décatogne, les Israélites dirent à
l'Éternel :
Tu nous défends d'attenter à la vie, a l'honneur et aux intérêts
do notre prochain.
Tu nous défends do mentir, do convoiter, do rendro injure pour
Injure et de rendro coup pour coup.
Mais si celle défense n'est pas adressée aux autres nations do la
terre, nous deviendrons, hélas! leur victime
L'Éternel répondit :
Mes llls, quand J'eus créé l'agneau, il vint a moi et mo dit :
Seigneur, tu no m'as donné ni griffes pour déchirer, ni donls
pour inordre, ht cornes pour frapper, ni pieds ogllés pour -
fuir 5
que dcviendrai-Jo où milieu des autres animaux si la force n'est pas
,
avec moi?/
Et je répondis à l'agneau Î PréfèreS-tu donc à ta faiblesse la
cruauté du ligro cl lo venin du serpent?
— Non, Seigneur, me
répondit l'agneau, jo préfère ma faiblesso
et mon innocence, et je të remercie d'avoir fait de mol lo persécuté
plutôt que le persécuteur.
Ainsi de toi, 0 mon peuple Israël ; tu seras un agneau parmi les
nations : qu'elles lo déchirent, qu'elles t'immolent, ton triomphe
sera dans ta douceur, dans ta résignation et dans ton innocence
(Midrasch Uabba).
HipiOLYTB IlooniGiES (Justice de Dieu,
pages 79 et 80, traduction libre).
D'après Midrasch Habba, fin du be chapitre, Talmud.
III
AKIBA
SOURCE TALMt'DlQUE.
IV
LE NAZIR
TRADUCTION LIBnE.
tiques vaines, mon fils; rassure-toi donc: uno seulo do tes larmes,
Issue de la sincérité de ton repentir, t'avait déjà conquis lo pardon
du Tout-Puissahti
Co n'est pas lo sacrifice, ce n'est pas la chevelure rasée, co n'est
pas le jeûne, co n'est pas la prière, ce n'est pas le naziréat, mon
fllS, C'EST LE REPENTIR QUI EFFACE.
(Talmud, d'après lo chapitre des Nombres; traduction libre,
HirroiATE RobRiouEs, Saint Pauh pages 249 a 233.)
Voici maintenant la traduction littérale:
MIDRASCH.
L'esprit du mai dit à l'Éternel.
« Tous
Vantent la vertu de Rabbi Mothla bcn Ilarras : m'est-il per-
mis de l'induire en tentation?
« Va, répond
l'Éternel, et tu perdras ton temps. »
Satan prit alors la forme de la femme la plus bello qui jamais ait
apparu sur terre et se présenta en faco do Rabbi Mathia.
jamais Rabbi Mathia n'avait permis à
ses sens do troubler sa
raison.
Jamais Rabbi Malhia n'avait laissé en lui la matièro dominer
l'esprit.
Toutefois Rabbi Mathia, apercevant cette séduisante créature, fit
un geste de surprise, peut-être même d'admiration, puis, so domi-
nant aussitôt, il détourna sévèrement les yeux.
Mais Satan, aussi prompt que l'oeil de Rabbi Mathia, faisait sui-
vre à la forme dont il était revêtu tous les mouvements do Rabbi
Mothla. f|
.
En sorte que, quoi qu'il fit, Mathia no perdait pas do vue cette
fascinante créature.
Alors Rabbi Mathia, craignant de succomber, appela son disciple
favori.
Prends un clou, lui dit-il, fals-lô rougir au feu, et apporte-le-
..
moi. »
Le disciple prit un clou, lo lit rougir au feu cl le rapporta nu
maître.
Et Rabbi Mathia enfonça lo clou dans ses yeux.
Aussitôt Satan vaincu tomba u la renverse et s'abtma sous terre.
Alors l'Éternel dit û l'ange do la guérison :
» VR, et rends la vuo à mon fils bien-almé. »
Raphaël accourut auprès de Robbt Mathia :
« Qui es-tu donc? lui demanda Rabbi
Mathia.
« —
Jo viens au nom do l'Éternel guérir la blessure do tes yeux.
- 87 —
«
répondit Rabbi Mathia.
— Non, ce qui osl fait est fait, »
Rophncï remonta près do l'Éternel et dit :
a Rabbi Mathia, craignant d'ôtro do nouveau tenté, no veut pas
être guéri.
<i —
Retourne auprès do lui, dit l'Éternel, Rabbi Mathia règne
sur Rabbi Mathia. — J'engo^ ma parole quo jamais l'esprit du mal
n'aura prlso sur lui. »
Et alors Rabbi Mathia so laissa guérir.
VI
LE DÉTAIL ET L'ESSENTIEL
VII
LES MIRACLES DE RABBI ÉLIÉZER
puissance? Eli bien, alors, quo ccllo source d'eau, remontant son
cours, nllosle enfin la vérité de ma doctrine
Et lo Talmud raconte qu'aussitôt lu source, obéissant à la voix
il'Kliézcr, remonta vers son cours.
Mais les rabbis, continuant do secouer la lèto, iliicnt : Ls source
no prouvo rien.
Comment, dit alors Éliézer, vous no pouvez comprendre lo pouvoir
dont jo dispose, et vous ne croyez pas la doclrino quo j'affirme?
Et los rabbis, secouant la têlo, répondirent : Avant do croire, les
rabbis veulent comprendre.
Mo croirez-vous enfin, dit alors Éliézer, si les murailles de cette
maison d'éludo s'écroulent à ma voix ?
Et les murs, obéissant, commençaient à s'effondrer lorsque rabbi
Josué s'écria : Do quel droit les muraillessemèlent-ellcs aux débats
entre les docteurs?
Et les iTiUrs s'arrêtèrent dans leur chute, en l'honneur do rabbi
Josué.
Mais ils no so relevèrent pas non plus, en l'honneur do rabbi
Éliézer.
Et encore aujourd'hui ils sont penchés, afflrmo ironiquement lo
Talmud.
Alors, rabbi Éliézer, hors; de lui, reprit : — Eli bien, afin de vous
confondre, et puisque vous m'y forcez, — si j'ai raison, qu'une voix
du ciel se fasse entendre.
Et aussitôt le Sathkol (voix du ciel) se (il entendre à une grande
hauteur.
Et même il s'écria : — Quelque nombreux que vous soyez, qu'ètes-
vous auprès do rabbi Éliézer? — Qu'importent vos opinions réunies
contre sa seule opinion?—Quand elle a prononcé, c'est elio qui doit
prévaloir.
Ici, rabbi Josué so leva et dit :
Il est écrit : « La loi n'est pas au ciel [Dent., xxx, 12), elle est
dans votre bouche et dans votre coeur (xxx, 14).
» Elle est aussi dans votre raisonnement, puisque, vous ayant
laissés libres do choisir entre la vio et la mort, entre le bien et le
mal (xxx, lo et 19), jo vous ai donné le libre arbitre.
« Et elle est aussi dans votre conscience, — car si vous aimez le
Seigneur, et si vous obéissez à sa voix (xxx, 19) (la voix par laquelle
il parle en dedans de vous), vous trouverez le bonheur et la vérité. »
Et après en avoir appelé à notre raison et à notre conscience, la
-90-
loi sinaïquo a ajouté : « La majorité prévaudra dans tous vos juge-
ments ; rends lo jugement d'après uno mtqorité(l). » (Exode, xxiu, 2.)
Pourquoi donc rabbi Éliézer fait-il intervenir un karoubier, uno
source, uno muraille et une voix, en pareilles questions ?
Et quelle est la seule conséquence qui doive être tiréo do leur in-
tervention, si co n'est quoceux qui nvaionl étudié Ictus lois naturelles
s'étaient trompés, cl qu'il faut maintenant reconnaître qu'en certains
cas les racines du karoubier so déplacent toutes seules et so trans-
portent jusqu'à cent ou jusqu'à quatre cents coudées plus loin?
Qu'en certains tas, les sourcesremontent vers leur cours ;—qu'on
certains cas les murailles obéissent à la parole comme lo fer à l'aimant,
— et qu'en certains cas les voix du ciel font entendre des arrêts
doctrinaux?
Mais quels rapports existent entre ces observationsd'histoire natu-
relle et la doc', ino de rabbi Éliézer?
Quels raj.:»;tscxistenlentre les racines du karoubier, —les sources
d'eau, — les pierres des murailles, — les voix d'en haut, — et la
logique?
Sans doute, ces sortes d'expériences étaient intéressantes, et elles
ont excité en nous un vif étonnement;mais étonner n'est pas répon-
dre, et ce sont des arguments qu'il nous faut, et non des phéno-
mènes.
Lors donc quo rabbi Éliézer nous aura prouvé que les knroubL'rs,
les sources, les murailles cl les voix inconnues offrent, par leurs
déplacements inusités, des raisonnements dont la valeur égale ceux
que l'Eternel a mis en nous pour servir de guides à notre libre arbitre,
alors, alors seulement, nous interrogcrons'do tels témoins, et nous
pèserons leur nombre et la valeur de leurs affirmations.
Jusque-là, rabbi Éliézer, nous nous en tiendrons aux enseigne-
ments de la loi.
Les bateleurs et ho magiciens d'Egypte simulent des faits plus
étonnants encoro que ceux dont lu disposes, Éliézer; faudrait-il donc
en .conclure la vérité de leurs dieux de pierre?
Non, Éliézer; et c'est vainement qu'en des questions pareilles lu
t'adresses à nos sens.
Nos sens peuvent nous tromper ; — et lorsqu'ils affirment ce que
notre raison nie,ce que notre conscience réprouve, —il faut rejeter
(I) La Vulgalc, Luther et Mcndelssolin ont suivi celte version (traduction Catien).
91
VIII
LE MILLENARISME*"
(I) Croyance chilienne affirmant quo la fin du monde et le jugement dernier s'effec-
tueront en l'an mille.
TABLE DES MATIÈRES
LIVRE <P!iES\fIE1i
I. La Forêt ot lo Chariot-
II. L'Agneau. .« 5
III. Le Ver 11
1Y. Cassandre 15
Y. Adonis H
YI. Le Bonheur et l'Oiseau 25
VII. Les Plaintes du roi Lear 27
.
VIII- Les Yeux des passants 29
IX. Le PU de la feuille de rose 3?
X. La Moutarde avant dîner 41
XI. La Sacoche 15
XII. Proverbes 18
XIII. L'Absence 19
XIY. L'Agence- 52
.
XY. Akiba. 53
. . .
-91 - ' ;
XYI. Nazir.
Lo
.... ... .
...'.. ..... .-...... 56
XYII, Lo Paradis.
................. . ... CO
XYIII, Montades.,
XIX.
......
. . .... ...
La Tentation de Rabbi Mathia. .. ..... .63
. . . . , . . .
62
.
XX. Lô Détail ot l'Essentiel.
.. .... ..... .',." . •
6?
XXI.
XXII.
Henri IV.
... ... .....
Los Miracles de Rabbi Eliezer. .....
....
. . . . .
70
72
. .
XXIII. A Charles Net ter. 76
.
XX1Y. Le Millenarisme. 78
SOURCES TALMUDIQUES
I, La Forêt et le Chariot 81
H. L'Agneau 81
. . . , .
III. Akiba. 82
.
IV. Le Nazir. '..
.
83
.
V. La Tentation de Rabbi Mathia 86
. , .