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Charles Baudelaire
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1 -Il
LES
FLEURS DU MAL
PAR
R
UURLKS BAfïhKI.AlKL
SECONDE ÉD1T|IO1«
A"GMEÎITÉB DE TRENTE- CINQ POEMES KOUEACI
ET ORRÉE D'US POR-TRAIT DE LiCTECR
J
PAIUS
f'iil'i K | M \| s S SI El I)K F I! H 0 1 SE. EDIT! ÏÏHS
97, RUE DE RICHE1.1FL, ET TiSSAGE MIRES, 36
18 t
<H
A NONIT.ÈS-CIIEKET TRÈS-VÉNÉKÉ
MAITRE ET AMI
THÉOPHILE GAUTIER
AVBCLESS ENT I »! F. S TS
I»K LA PLUSPH0F0M1F. Il U M II .1 i.T
JE D i: 1) EI
Si le viol, le
poison, le poignard, l'incendie.
N'ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins
Le canevas banal de nos piteux destins,
C'est que notre âme, bêlas n'est pas assez hardie.
BÉNÉDICTION
“ L'ALBATROS
i
ÉLECTION
CORRESPONDANCES x
LES PHARES
·
Car c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge j
Et vient mourir au bord de votre éternité
a
-V11
LA MUSE MALADE
LÀ MUSE VÉNALE
LE MAUVAIS MOINE
L'ENNEMI
LE GUIGNON
LA VIE ANTÉRIEURE
BOHÉMIENS M YOYAGE
L'HOMME ET LA MER
CHÂTIMENT DE L'ORGUEIL
LA BEAUTÉ
L'IDÉAL
LA GÉANTE
f
A ERNEST CHKISTOl'HE
gTMlAIRE
~YMNE
HYMNE A.B~AU"
A BEAU^^gL
LA
PARFUM EXOTIQUE
L\ .CHEVELURE
1
XXV11
v
A te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
An bout d'un bâton.
UNE CHAROGNE
«
XXX
DE PROFENDIS CLAMWI
LE VAMPIRE
f
Je me représentai sa majesté native,
Son regard de vigueur et de grâces armé,
Ses cheveux qui lui font un casque parfume,
Et dont le souvenir pour l'amour me ravive.
Car j'eusse avec ferveur baisé ton noble corps,
Et depuis tes pieds frais jusqu'à tes noires tresses
Déroulé le trésor des profondes caresses,
REMORDS POSTHUME
I
LE CHAT
DDELLUI
I
LE BALCON
-1
Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées
j
Que l'espace est profond! que le cœur est puissant
En me penchant vers toi, reine des adorées,
1
XXXVH
I
I
LE POSSÉDÉ
UN FANTOME
LES TÉNÈBRES.
il
LE l'A B F UM
111
LE CADHK.
IV
LE PORTRAIT.
I dictame,
De ces baisers puissants comme un
I De ces transports plus vifs que.
des rayons,
I âme1
Que reste-t-il ? C'est affreux, ô mon
I Rien qu'un dessin fort pMe, aux trois crayons- 1
–
j Être maudit à qui, de 1 abîme prolond
Jusqu'au plus haut du ciel, rien$ hors moi, ne répond
– 0 toi qui, comme une ombre à la trace éphémère,
I
Foules d'un pied léger et d'un regard serein
I
Les stupides mortels qui t'ont jugée amère,
I Statue aux yeux de jais, grand ange au front d'airain
XL
I
mm «»E«
TOUT ENTIÈRE
0 métamorphose mystique
Detous mes sens fondus en un
Son haleine fait la musique,
Comme sa voix fait le parfum «
I
un
solitaire,
Que diras-tu ce soir, pauvre âme
autrefois flétri,
Que diras-tu, mon coeur, coeur
très-chèrev
Ala très-belle, à la très-bonne, à la
refleuri?
Dont le regard divin t'a soudain
louanges
Nous mettrons notre orgueil à chanter ses
–ltien de son autorité;
ne vaut la douceur
Sa chair spirituelle a le parfum des Anges,
Et son œil nous revêt d'un habit de clarté.
soit dans la nuit et dans la solitude, Hj
Que ce
Due ce soit dans la me et dans
la multitude, H
H
1
S
il la
Son fantôme dans l'air danse comme un flambeau.
I
LE FLAMBEAU YHANT.
KÉYERSIBILIÏÉ I
les rides,
\o-e plein de beauté, connaissez-vous
Et la peur de vieillir, et ce hideux
tourment
De lire la secrète horreur du
dévouement
avides?
Dans des yeux où longtemps burent nos yeux
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides?
CONFESSION
L'\UBE SPIRITUELLE
HARMONIE DU SOIR
1
Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige,
Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir;
Le soleil s'est noyé (buis son sang qui se fige.
LE FLACON
LE POISON
Remplit au
Et de plaisirs noirs et mornes
delà de sa capacité;
découle II
Tout cela nu vaut pas le poison qui
De les yeux, de tes yeux verts,
II
voit à l'envers. H
Lacs où mon ânw tremble et se
Mes songes viennent en foule
Pour se désaltérer à ces gouffres amers.
voilés,
lu rappelles ces jours blancs, lied es ei
Oui font se fondre en pleurs les cœurs
ensorcelés,
Quand- agités d'un mal inconnu qui les tord.
h's nei IV trop éveillés raillent l'esprit qui dort,
'111
Tu ressembles parfois à ces beaux horizons
Qu'allument les soleils des brumeuses saisons.
Comme tu resplendis, paysage mouillé
Qu'enflammentles rayons tombant d'un fiel brouillé
LE CHAT
LE BEAI NWIRE
molle enchanteresse!
Je veux te raconter, o
jeunesse;
|i(.s diverses beautés qui parent ta
Je veux te peindre ta beauté,
Où l'enfance s'allie à la
maturité.
molle enchanteresse!1
je veux te raconter, ô
Les diverses beautés qui parent ta jeunesse
I Je veux te peindre ta beauté,
où l'enfance s'allie à la maturité.
I qui pousse la moire,
Ta gorge qui s'avance et
II
gorge
Ta triomphante est une belle armoire
II clairs
Dont les panneaux bombés et
D
des éclairs
Comme les boucliers accrochent
I roses
Boucliers provoquants, armés de pointes
I Armoire à doux secrets, pleine de bonnes
choses,
I De vins, de parfums, de liqueurss
I Qui feraient délirer les cerveaux et les cœurs
I Ouand lu vas balayant air de ta jupe large,
I fais l'effet d'un beau vaisseau qui prend le large,
1
I Tu
Chargé de toile, et va roulant
I Suivant un rhythme doux, et paresseux, et lent.
I nobles jambes, sous les volants qu'elles chassent
I Tes
Tourmentent les désirs obscurs et les agacent,
I Comme deux sorcières qui font.
I Tourner un philtre noir dans un vase profond
I
Tes bras, qui se joueraient des précoces hercules,
Sont, des boas luisants les
solides émules.,
Faits pour serrer obstinément,
|
ton amant.
Comme pour l'imprimer dans ton cœur,
épaules grasses,
I
Sur ton cou large et rond, sur tes
Ta tète se pavane avec d'étranges
grâces; I
D'un air placide et triomphant
I
Tu passes ton chemin, majestueuse
enl'ant I
LUI
L'INVITATION VL VOYAGE
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
l'âme en secret
A
Sa douce langue natale.
L1V
L'HIRÉPARABLE
r
Dis-le, belle sorcière, oh! dis, si tu le sais,
A cet esprit comblé d'angoisse
Et pareil au mourant qu'écrasent
les blessés,
Que le sabot du cheval froisse,
[)is-le, belle sorcière, oh! dis, si tu le sais,
pâme;
Ta main se glisse en vain sur mon sein qui se
–Ce qu'elle cherche, amie, est un lieu saccagé 1
Pir la griffe et la dent féroce de la femme.
No cherchez plus mon cœur; les
hôtes l'ont mangé. I
1
Mon cœur est un palais flétri par la cohue; I
On s'y soûle, on s'y tue, on s'y prend aux cheveux
I
– l!n parfum na<;e autour de votre gorge nue I
0 Beauté, dur fléau des âmes, tu le veux I
\vec tes yeux de feu, brillants comme des fêtes, I
Calcine ces lambeaux qu'ont épargnés les bêtes I
LVI1
CHANT D'AUTOMNE
choc monotone,
Hme semble, berce par ce
cercueil quelque part.
Qu'on clone rn grande hâte un
pour qui? C'était hier l'été; voici l'automne
départ.
Ce bruit mystérieux sonne comme un
Il
verdâtre,
J'aime de vos longs yeux la lumière
aujourd'hui m'est amer.
Douce beauté, mais tout
Et rien, ni votre amour, ni le
boudoir, m 1 aire,
la mer.
Ne me vaut le soleil rayonnant sur
mère,
Ktpourtant ùmez-moi, tendre cœur! soyez
méchant;
Même pour un ingrat, même pour un
\mante ou sœur, soyez la douceur éphémère
soleil couchant.
D'un glorieux automne on d'un
À UNE MADONE
I
CHANSON D'APRÈS-MIDI
,1c l'adov, o
nia lrivole,
Ma terrible passion
Avec la dévotion
Du prêtre pour son idole.
Le désert et la forêt
Knibauinent tes tresses rudes,
la tête a les attitudes
Ile l'énigme et du secret.
Tu me déchires, ma brune,
Avec un rire moqueur,
Et puis tu mets sur mon cœur
Ton œil doux comme la lune.
Sous tes souliers de satin,
Sous les charmants pieds de soio,
Moi, je niels nia grande joie.
Mon génie et mon destin,
SISINA
I imaginez Diane
en galant équipage,
I
Parcourant les forêts ou battant les halliers,
Cheveux et gorge au vent, s'enivrant de tapage,
I Superbe et défiant les meilleurs cavaliers
I Avez-vous vu Théroign<\ «muante du carnage,
I Excitant à l'assaut un peuple sans souliers,
I La joue et l'œil en feu, jouant son personnage,
I Et montant, sabre au poing, les royaux escaliers'/
Mui'.ri r*
Telle la Sisina douce guerrière
Mais !a
A l'âme charitable autant que
meurtrière;
tambours,
Son courage, affolé de poudre et de
I
Devant les suppliants sait mettre
bas les armes,
Et son cœur, ravagé par la flamme, a
toujours,
pour qui s'en montre digne, un réservoir de larmes.
||
LX
MŒSTA ET ERIUBUNDA
LE REVENANT
II
I
SONNET D'AUTOMNE
I _“
Us me disent, tes veux, ctairs connue le cristal
1
m Pour toi, bizarre amant,
quel est donc mon mente? »
I
Sois charmante et tais-toi Mon cœur, que tout irrite,
I
Excepté la candeur de l'antique animal,
TRISTESSES DE LA LUNE
I
LES CMTS
magiques,
Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles
Et desparcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Ktoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
I
LXVU1
LES HIBOUX
~a~n.. _~u
Leur attitude au sage enseigne
Qu'il faut en ce monde qu'il craigne
Le tumulte et le mouvement;
I
LA PIPE
I
LA MUSIQUE
SÉPULTURE
I
UNE GRAVURE FANTASTIQUE
LE MORT JOYEUX
LE TONNEAU DE LA HAINE
LA CLOCHE FÊLÉE
n
rl~
"I.XXV
I
I
SPLEEN
SPLEEN
I
SPLEEN
pluvieux,
Je suis comme le roi d'un pays
Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très-vieux,
Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes,
S'ennuie avec ses chiens comme avec d'autres bêtes.
Rienne pjeut l'égayer, ni gibier, ni faucon,
Xi son peuple mourant en face du balcon.
Du bouffon favori la grotesque ballade
Ne distrait plus le front de ce cruel
malade;
Son litfleurdelisé se. transforme en tombeau,
Ktles dames d'atour, pour qui tout prince est beau,
>V savent plus trouver d'impudique toilette
Pnur tirer un souris de ce jeune squelette.
Le savant qui lui fait de l'or n'a jamais pu
De son être extirper l'élément corrompu,
Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent,
Kt dont sur leurs vieux jours les puissants se
souviennent,
n'a su réchauffer ce cadavre hébété
II
Où coule au lieu de sang l'eau verte du Léthé.
I
LXXVIII
I
SPLEEN
couvercle
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un
ennuis,
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs
cercle
Et que de l'horizon embrassant tout le
11 nous verse un jour noir
pins triste que les nuits;
furie
Des cloches tout à coup sautent avec
Et lancent vers le ciel un affreux
hurlement,
I patrie
Ainsi que des esprits errants et sans
I
Oui se mettent à geindre opiniâtrement.
I ni musique,
Et de longs corbillards, sans tambours
I Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
I Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce,
despotique,•
I drapeau noir.
Sur mon crâne incliné plante son
L.XXIX
I
I
OBSESSION
ALCHIMIE DE LA DOULEUR
I
HORRELR SYMPATHIQUE
I
L'HÉÂUTONTIMOROUMÉNOS
I
A J. G. 1
«
.lete frapperai sans colère
Et sans haine, comme un boucher,
Gomme Moïse le rocher
Et je ferai de ta paupière,
L'IRREMEDIABLE
Un malheureux ensorcelé
Dans ses tâtonnements futiles,
l'our fuir d'un lieu plein de reptiles,
Cherchant la lumière et. la clé
L'HORLOGE
I
PAYSAGE
r LE SOLEIL
LE CYGNE
A VICTOR HUGO
I
LES SEPT VIEILLARDS
A VICTOR HUGO
inquiétude, I
Que celui-là qui rit de mon
I
Et qui n'est pas saisi d'un frisson fraternel,
Songe bien que malgré tant de décrépitude
monstres hideux avaient l'air éternel
I
Ces sept
I VICTOR HUGO
A
I
Ils trottent, tout pareils à des marionnettes;
Se traînent, comme font les animaux blessés,
I
Qu'ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille,
Luisants comme ces trous où l'eau dort dans la nuit;
Ils ont les yeux divins de la petite fille
• Qui s'étonne et qui rit à tout ce qui reluit.
Il
II!
I 1
I Ah que j'en ai suivi de ces petites vieilles 1
Une, entre autres, à l'heure où le soleil tombant
I Ensanglante le ciel de blessures vermeilles, j
I Pensive, s'asseyait à l'écart sur un banc, 1
Pour entendre un de ces concerts, riches de cuivre,
Dont les soldats parfois inondent nos jardins,
Et qui, dans ces soirs d'or où l'on se sent revivre,
Versent quelque héroïsme au cœur des citadins.
IV
LES AVEUGLES
k UNE PASSANTE
moi huilait.
La rue assourdissante autour de
douleur majestueuse,
Longue, mince, en grand deuil,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet;
LE SQUELETTE LABOUREUR
il
Dece terrain que vous fouillez,
Manants résignés et funèbres,
De tout l'effort de vos vertèbres,
Ou de vos muscles dépouillés,
LE CRÉPUSCULE DU SOIK
lI'a. c_ W_
Cependant des démons malsains dans l'atmosphère
S'éveillent lourdement, comme des gens d'affaire,
Et cognent en volant les volets et l'auvent.
A travers les lueurs que tourmente
le vent
La Prostitution s'allume dans les rues;
Comme une fourmilière elle ouvre ses issues;
Partout elle se fraye un oceuiie chemin,
Ainsi que l'ennemi qui tente un coup de main;
Elle remue au sein de la cité de fange
Comme un ver qui dérobe à l'Homme ce qu'il mange.
i
LEl~: JEULI
homme
Et mon cœur s'effraya d'envier maint pauvre
Courant avec ferveur à l'abîme béant,
Et qui, soûl de son sang, préférerait en somme
La douleur à la mort et l'enfer au néant!
xcvu
DANSE MACABRE
A ERNEST CHRISTOPHE
I
Le gouffre de tes yeux, plein d'horribles pensées,
I
Exhale le vertige, et les danseurs prudents 1
Ne contempleront pas sans d'amères nausées I
Le sourire éternel de tes trente-deux dents.
I
l'ourtant, qui n'a serré dans ses bras un squelette,
I
I Kt qui ne s'est nourri des choses du tombeau? 1
I Qu'importe le parfum, l'habit ou la toilette? N 1
I Qui fait le dégoûté montre qu'il se croit beau. 1
I
I llayadère sans nez, irrésistible gouge, ï
1
IKs donc à ces danseurs qui font les offusqués
I mignons, malgré l'art des poudres et du rouge,
I « Fiers
Vous sentez tous la mort 0 squelettes musqués,
1 Antinous flétris, dandys à face glabre,
I Cadavres vernissés, lovelaces chenus,
I Le branle universel de la danse macabre
I Vous entraîne en des lieux qui ne sont pas connus
j
Kii tes contorsions, risible Humanité,
Et souvent, comme toi, se parfumant de myrrhe, I
Mêle son ironie à ton insanité !»n I
i ~~<i
i
xcvmi
L'AMOUR DU MENSONGE
e
XCIX
I
Grave, et venant du fond de son lit éternel
Couver l'enfant grandi de son œil maternel,
répondre à cette âme pieuse,
Que pourrais-je
Voyant tomber des pleurs de sa paupière
°
? >
Cl
BRUMES ET PLUIES
v
RÈYE PARISIEN
A CONSTANTIN GUYS
De ce terrible paysage,
Tel que jamais mortel n'en vit,
Ce matin encore l'image,
Vague et lointaine, me ravit.
LE CRÉPUSCULE DU MATIN
L'ÀME DU YIN
I
Je sais combien il faut, sur la colline en flamme,
I peine, de sueur et de soleil cuisant
De
ma vie et pour me donner l'âme;
I Pour engendrer
I Mais je
ne serai point ingrat ni malfaisant,
Car j'éprouve une joie immense quand je tcmbe
I
Dans le gosier d'un homme usé par ses travaux,
I
Et sa chaude poitrine est une douce tombe I
Où je me plais bien mieux que dans mes
froids caveaux. I
Entends-tu retentir les refrains des dimanches I
Et l'espoir qui gazouille eu. mon sein palpitant?
I
Les coudes sur la table et retroussant tes manches,
I
Tu me glorifieras et tu seras content; I
J'allumerai les yeux de ta femme ravie; I
A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs
I
Et serai pour ce frêle athlète de la vie
I
I
L'huile qui raffermit les muscles des lutteurs.
I
En toi je tomberai, végétale ambroisie,
I
Grain précieux jeté par l'éternel Semeur,
Pour que de notre amour naisse la poésie I
LE \IN DE L'ASSASSIN
LE VIN DU SOLITAIRE
.LA DESTRUCTION
UNE MARTYRE
I
I
Au
DESSIN D'CN MAÎTRE INCONNU
FEMMES DAMNÉES
LA FONTAINE DE SANG
ALLÉGORIE
LA BÉATRICE
UN VOYAGE A CYTHÈRE
L'AMOUR ET LE CRANE
«•-
–~
VIEUX CUL-DE-LABIPE
ABEL ET CAÏN
Toi qui mets dans les yeux et dans le cœur des filles
Le culte de la plaie et l'amour des guenilles,
misère
0 Satan, prends pitié de ma longue
PRIÈRE
LA FIN DE LA JOURNÉE
A F. N.
LE VOYAGE
A MAXIME DU CAMP
ils s'enivrent
Pour n'être pas changés en bêtes,
D'espace et de lumière et de cieux embrasés;
qui les cuivrent,
La glace qui les mord, les soleils
Effacent lentement la marque des bai&ers.
Il
boule
Nous imitons, horreur! la toupie et la
dans nos sommeils
Dans leur valse et leurs bonds même
La Curiosité nous tourmente et nous roule,
soleils.
Comme un Ange cruel qui fouette des
Singulière fortune où le but se déplace,
Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où
Où rHdhime, dont jamais l'espérance n'est lasse,
Pour trouver le repos court toujours comme un fou!
sans voile
Nous voulons voyager sans vapeur et
1
IV
« 0 cerveaux enfantins!
VII
Ténèbres
Nous nous embarquerons sur la mer des
Avec le cœur joyeux d'un jeune passager.
Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,
Qui chantent « Par ici! vous qui voulez manger
vin
l'ancre
0 Mort, vieux capitaine, il est temps! levons
Appareillons!1
Ce pays nous ennuie, ô Mort!
Si le ciel et la mer sont noirs comme
de l'encre,
de rayons
Nos cœurs que tu connais sont remplis
Verse-nous ton poison pour qu'il nous reconforte
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre^Jrfrfer.ouCiel, qu'importe?
P['
Au fond de l'Inconnu pe^tJrrOuvWMu
:~h.~é '). '~}I.
nouveau!
nouveau
oS~.
t îuvv/ i
FIN.
TABLE
AU LECTEUR Pages
1
SPLEEN ET IDÉAL
Bénédiction
L'AlBATROS
III.I. 1
I II. –
I
I
– ÉLÉVATION
CoBBES^ONDANCES
11
15
IV. –
PHARES. nues. 15
malade
1 V. – J aime le souvenir de ces époques 17
I
I
I
I
VI.
véxale
VII. –
L'Ennemi
VIII.
IX.
LES
Moine.'
LA Muse
LA MUSE
LE mauvais
l9
22
24
26
–
I X.
Gdigxok
antéïueukk
28
voyage
30
I XII.
XI. LE
LA VIE 32
°*
I XIII. Bohémiens
XIV. – L'Homme
EN
et la Mer • 56–
I XV. DOM JlîAX AIX ENFEPS
•
:i8
• –
Beauté
316 –
La
y VI. – Châtiment de l'orgueil..
Pages.
40
XIX. – LA
XX. – Le
Géante
XVIII. – L'Idéal •
XVII.-
Beauté
MASQUE.
XXI. – Htmne A Li ·
Jo
4!o\
5I
I
I
I
I
XXII.
XXIH. – La
XXIV. –
Chevelure
PARFUM exotique
XXII. – Parfum EIOTIQUE
nocturne.
Je t'adore à l'égal de la voûte
55
•* +
57
0\- I
m
ruelle. 58
XXV –
8AT1ATA.
Tu mettrais l'univers entier dans ta
•
danse
XXVI. tiO
<)0
SED
–
XXVI.
nacrés
SED ~o~l
SOS SATIATA
XXVII. – Avec ses vêtements ondoyants et
I
XXIX. – Une
–
Charogne
XXVIII. LE SERPENT QUI
VI CLAM A
07
70
I
I
I
XXX. DE PROFOD1S
XXXI. – Le Vampire affreuse
•
Juive.
712
^1 I
Ch.vt
Une nuit que j'étais près d'une
XKXH.
XXXUI. – Remords posthume g()
I
XXXV. – Duellum
I
XXXVII.
XXXVII,
Balcon
XXXIV –
LE
-' •
POSSÉDÉ.
Possédé
XXXVI. – Le
-Le
LE
– Un Fantôme
•
1'1.\
84
g2
g4
g6 .·
· XXXVHI.
Je te donne ces vers afin que si mon
nom. «" •
XXXIX.
– Semper
XL.Tout eadem
entière • • • •
XLI.
XLU.
VIV.T.
– Q«e <*iras-lu ce soir, pauvre âme sohta.re.
1.LIII. lrÏX FUMEMJ VIVANT
FLAlIU£ÁU
xi.IV. – Réversibilité
XL11I.
98
JQti
XLV. – Cun/e*sio> ^n
1()5
t-
4 '-XLvn,
-Xl.Vil.
-XLV1II. –
–
\l\ – Ciel
I
Le
–
LE Flacon
XL\Ï. – LAlBK SPI1UTL-ELLE
U\li)\O'i1E IIU SOIR.. •
Poison..
Hawiosibwjsoib.
drocili.é ·
t07
jofi
113
1
H.–LECMAT.
LII. LEN,4.VIRE.
BEAU
l' ges.
115
H8
HII.–L'iNVtTATM~fAUVOTAGE. !2t
LIV.–L'ÏRRÉtARABLE.
LV–CAUSËRtE.
LVI.–CHANTN'AUTO~E.
I~H
h~*
LVII. MADONE.
A UNE
!24à
151
UX.–StSMA.
LVIU.–Cn~!<SOND'APRÈS-t)!D! 134
LX.–FRANCMC~ME~LAMDM.
137
139
LXI.–'AcNEDAMECKËO'.t; 142
EIUUBU:'ID. U4
LXII.
LXIII.
LXIV.
LE REVENANT.
~IŒSTA ET
SONNETD'At'TOMNE. 146
L48
LXY.–rtHSTËSSESDEHHJXK. 150
LXVI.–LESCHAT~
LXVII.–LEsHtBOtJx.
152""
LXYm.–LAPïft;
–LAMostQUE.
LXIX.
I5~
156
158
LXX.–SÉPULTURE. 160
LXXI.–U~ GRAVURE FANTASTIQUE. 162
–LEMORTMYECX.
FËLm.
< -4,XXi!. -ua
LXXlH.–LETot)XEAUDELAHAt\E. 166
168-
LX.XV.–SPLEEN.
LXXIV. LA CLOCHE
LXXVÏ.–SPLEEM.
·
170
LXXVII.
SPLEEN
SPLEEN. I72
114
j 76
LXTHX.OBSEK!ON. 178
LXXX.––LEGOUTDUNÉAXT. 182
180
LXXXI.––ALCMMIEDELADO~EUK.
LXXXII. HOBMUR 8n1PATltlQI'E. 1~4
LXXXïM.–L'HÉAMOXTtMOMUM~OS. 186"
LXXXIV.–L'iRRKMËMABLE. 188
LXXXV.–L'HoRLoeE. 191
TABLEAUX PARISIENS
SoLEIL.
l'a,es.
~LXXXVf.–PAYSAGE.
LE
195
107
LXXXVII.
ROUSSE. 199
LXXXIX–LECtGNE.
1,XXXVIII.
LES
A UNE MEXNAfTE
VIEILLARDS.
202
XCH.–LEsAvEcGt.Es.
LES PETITES
206
209
2t4
A U~E PASSANTE. 216
SOIR.
XCIII.
XCIV. LE SQUELETTE LABOUREUR. 218
XCVÏ.–LEjEu. 225
XCV LE CRÉPUSCULE DU
MACABRE.
221
225
Jejalouse.
XCVIÏ.–DA?!SE
XCYm.
ville.
L'AMOUR DUMENSONGE.
n'ai pas oublié, voisine de la
C –~ La servante au grand coeur dont vous étiez
229
231
23g
'CÏ–BRmtESEïPnJtEs.
Ctt. – RÊVE PARtStEX.
ciii. LE C[TÉPUSCUI.F DU7 gkT[N
234
236
240
L
<,1V
CY.
C1'1.
CVII.
–
L'AllE DU
LE VIV DE
SOLITAIRE.
LE VIS DU
Vt;<
E VIN
,N
LEVtNDESCHtFFOXXtERS.
1!,kSSASsl-i
245
21-'7
2M
2M
C\tH.–LEY~DESAMA'<TS. 2M
FLEURS DU MAL
l'ages,
CtX.–LADESTRUCTMN.
MARTYRE.
1
259
CX.
CXI.
UNS
FEMMES DAMNÉES.
SŒURS.
261-
265 1
CXIII.
CXtV.–ALLEGORIE. SANG.
CXÏÎ.–LES DEFX BONNES
LA FONTAINE DE
267-
~69
271
273
CXV.–LAÏtÉATRICE
CXVL–UNVMAGEACifTHÈRE.
ex VII. L'AMOUR ET LE CRANE. 275
279
RÉVOLTE
LE 283
J
CXVIII.
CXIX.
CXX.
–ABELETCAÏN.
RENIEMENT DE
SATAN. 285'
LES LITANIES DE
SAINT PIERRE
288 ~j
LA MORT
AMANTS.
CXXÎ.–I~MOMDKS
CXXII.–LAMOMDESPAOVPES.
295 <.
LA C
297..
CXXIII.LA
CXXIV. LA Fît
ARTISTES. 299
MORT DES
501
CXXV. –
/-–
LEREvED'oN~X
CXXVI.–L!!VOTA6E.
CX1VI.
DE
503
05
305
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1MP. SIMON
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RA«T(t^^Ç^BOE T) EnFUlITH, 1.