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Jean-Claude G U I L L E M A R D

Les psychologues
à l'école
ISBN 2 86643 004 2
SOMMAIRE

INTRODUCTION 5

CHAPITRE 1
La psychologie à l'école :
de la naissance à la maturité
« Préhistoire » de la psychologie scolaire 7
La psychologie scolaire
et le plan L A N G E VIN-WALLON 8
La psychologie scolaire pour l'enfance inadaptée. Il
La psychologie scolaire et la prévention 14
La psychologie à l'école maternelle et élémentaire
aujourd'hui 19

C H A P I T R E II
Les psychologues à l'école et les autres spécialistes
Formation, statut et lieux d'exercice
des psychologues scolaires 23
Autres spécialistes travaillant dans le champ
de l'école 28
• Dans l'école 28
• Hors de l'école 33

C H A P I T R E III
Les fonctions du psychologue à l'école
Théories et pratiques en psychologie scolaire . . . . 37
— Les pratiques :
• Dépistage des handicaps 37
• Dépistage ou prévention . . . . . . . . . . . . . . . 42
— Les théories et les orientations des
psychologues à l'école
• L'orientation psycho-pédagogique 52
• L'orientation dite «clinique» 52
• L'orientation psycho-sociologique 57
Les problèmes soumis au psychologue à l'école .. 59

CHAPITRE IV
Les relations du psychologue avec les éducateurs
de l'enfant
Les relations du psychologue avec les parents.... 65
Les relations du psychologue avec l'enseignant... 68
Les relations du psychologue dans le GAPP 72
Les réseaux de communication du psychologue .. 75

CHAPITRE V
La psychologie scolaire dans le monde 79
Allemagne (RFA) 81
Danemark 82
Grande Bretagne 84
Belgique 85
Pays scandinaves 86
Etats Unis 87
Canada 89

CHAPITRE VI
De nouvelles voies pour la psychologie à l'école 93
L'approche socio-psychologique et l'analyse des
déterminants sociaux dans les comportements
scolaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
L'écopsychologie 96
L'analyse systémique 98
La méthode historique 98
Vers une transformation des pratiques
psychologiques à l'école 99
Le psychologue comme créateur de situation de
communication 101
Proposition pour un modèle d'intervention
du psychologue à l'école 109
Quelle formation pour les psychologues
en milieu scolaire 111

CONCLUSION 115

GLOSSAIRE 117

BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
INTRODUCTION

Le psychologue a été pendant longtemps et reste sans


doute encore pour beaucoup, un personnage assez mysté-
rieux parce qu'inconnu. La psychologie attire et inquiète.
Dans l'esprit du public, elle occupe une place particulière,
à mi-chemin entre la culture du Café du Commerce et les
sciences occultes. D o n n a n t à c h a c u n une i m p r e s s i o n de
familiarité, car tout le monde se veut psychologue, elle est
ressentie en même temps c o m m e une menace potentielle
car elle investit l'initié d ' u n pouvoir de pénétration de la
pensée. Dans l ' i m a g i n a i r e c o m m u n elle a à voir avec la
psychiatrie et donc avec la folie, mais aussi avec la mani-
pulation de masse, le lavage de cerveau, l'action psycholo-
gique, la p r o p a g a n d e politique, la voyance et l'astrologie
etc.

Alors que ces stéréotypes ressurgissent périodiquement


dans les médias, un nombre de plus en plus i m p o r t a n t de
gens sont a m e n é s à r e n c o n t r e r un p s y c h o l o g u e . D a n s le
d o m a i n e de l ' é d u c a t i o n , on p e u t dire q u ' à t e r m e , t o u t
F r a n ç a i s a y a n t u n c o n t a c t avec l'école ( e n f a n t , p a r e n t ,
enseignant, travailleur social, médecin, animateur, adminis-
trateur etc.) aura rencontré un psychologue en chair et en
os.

L'objectif de cet ouvrage est d'aider tous ces collabo-


rateurs ou futurs collaborateurs du psychologue à voir un
peu plus clair, à démystifier la fonction ordinaire d ' u n tra-
vailleur ordinaire, exerçant sa tâche dans le vaste c h a m p
psycho-socio-éducatif. Il est bien évident q u ' a u c u n profes-
sionnel ne travaille de façon identique à un autre et dans
le secteur commun à un nombre considérable d'autres pra-
ticiens, les milieux, les conditions de travail varient dans
des proportions telles qu'il est impossible (et celà est heu-
reux) de fixer un portrait-robot. A celà s'ajoutent les com-
posantes individuelles, de sorte que pour les lecteurs habi-
tués à rencontrer un ou même plusieurs psychologues les
images qui se d é g a g e r o n t de cet ouvrage ne seront peut-
être pas totalement conformes à celles qu'ils s'étaient cons-
truites au travers de leur expérience personnelle.

Il est n o r m a l q u ' i l en soit ainsi car une i n f o r m a t i o n


qui aboutirait à une définition de la forme : « L e psycho-
logue à l'école c'est celui qui 1 ° . . . 2 ° . . . 3 ° . . . e t c . » serait
nécessairement erronée par omission ou par addition et au
m i e u x ne d o n n e r a i t q u ' u n e c a r i c a t u r e g r o s s i è r e d a n s
laquelle personne ne pourrait se reconnaître. Ce que nous
t e n t e r o n s de f a i r e ici c ' e s t de f o u r n i r u n c a d r e et des
points de repère permettant à chacun d'associer une infor-
mation générale aux situations concrètes dans lesquelles il
est amené à rencontrer un psychologue dans un cadre édu-
catif.

A l'heure actuelle, on peut rencontrer à l'école deux


types de psychologes :
- à l'école maternelle et élémentaire le psychologue scolaire
(P.S.)
- au collège et au lycée, le conseiller d'orientation (C.O.).

Dans cet ouvrage, nous traiterons des psychologues


scolaires un autre volume devant être consacré aux conseil-
lers d'orientation(*).

(*) A paraître ultérieurement (note de l'éditeur).


CHAPITRE 1

LA PSYCHOLOGIE A L'ÉCOLE
DE LA NAISSANCE A LA MATURITÉ

«PRÉHISTOIRE» DE LA PSYCHOLOGIE SCOLAIRE

Il est d'usage de dire que depuis qu'existe une trans-


mission de la connaissance, il existe aussi des éducateurs
pour utiliser leur intuition psychologique auprès des élèves
qui leur ont été confiés. La notion de conseil ou d'aide
permettant à chaque enfant d'épanouir sa personnalité se
retrouve aussi bien chez Platon que chez Coménius, Rous-
seau, Pestalozzi ou Froebel. Il faudra cependant attendre
le 19e siècle pour que l'idée d'une éducation fondée sur la
psychologie devienne explicite chez Herbart (1).

La naissance de la psychologie à l'école peut être


située historiquement. Elle s'élabore dès la mise en place
d'un système éducatif de masse qui en France correspond
à la naissance de l'école publique laïque, gratuite et obli-
gatoire. C'est devenu une banalité de dire que l'installation
de cette « école pour tous » répondait avant tout à des
impératifs économiques correspondant à l'état de dévelop-
pement du capitalisme. Sans pour a u t a n t négliger les
préoccupations humanistes des fondateurs de l'école publi-
que en France, on ne saurait nier que les objectifs visaient
à la formation d'une main-d'œuvre qualifiée capable de
s'adapter aux transformations de la production.

Dès le début de ses applications, la psychologie à


l'école accepta ces objectifs et se plaça d'emblée dans une
perspective de rendement et de sélection.

Lorsque Binet à la demande du Ministère de l'Instruc-


tion publique entreprit, au début de ce siècle, ses recher-

(1) Les numéros renvoient à la bibliographie en fin de volume.


ches visant à dépister les élèves ne pouvant suivre normale-
ment l'enseignement, (recherches qui aboutirent à la créa-
tion des premières classes de perfectionnement) ; on peut
dire qu'il apporta sa- contribution à la rationnalisation et à
l'efficacité de la division du travail, en aidant à placer
selon le principe de Taylor «l'homme qu'il faut à la place
qu'il faut».
Parallèlement au courant de psychologie de l'enfant
qui se développe avec Binet en France, Claparède en
Suisse, Cyril Burt en Grande-Bretagne, naît l'orientation
professionnelle soutenue par les industriels français favora-
blement impressionnés par l'efficacité des méthodes de
sélection américaines. A l'initiative des chambres de com-
merce, les centres d'Orientation Professionnelle se multi-
plient après 1920 et contribuent largement à stimuler les
recherches de psychologie différentielle et spécialement les
tests psychotechniques destinés à détecter les aptitudes
individuelles.

LA PSYCHOLOGIE SCOLAIRE
ET LE PLAN LANGE VIN-WALLON.

A une conception un peu trop subordonnée aux inté-


rêts de la profession, Henri Wallon allait opposer une
psychologie qui dans l'école devait contribuer à une vérita-
ble démocratisation de l'enseignement, principe de base du
projet de réforme auquel son nom est associé avec celui de
Paul Langevin.
Pour Henri Wallon, la psychologie scolaire est une
partie essentielle de la réforme démocratique de l'enseigne-
ment, c'est pourquoi il en a commencé la mise en place
deux ans avant la publication du projet de réforme.
Les tâches que préconisait Henri Wallon pour les
psychologues scolaires étaient claires : ils devaient favori-
ser la mise en œuvre d'une pédagogie nouvelle et pour
celà, il fallait connaître l'enfant et découvrir les «causes
intellectuelles, caractérielles et sociales de son comporte-
ment scolaire». Mais il mettait en garde le psychologue
contre deux dangers : d'une part la sélection
- « (la psychologie) doit fonctionner au service exclusif
des enfants... son but n'est pas de servir à une sélection
qui refuserait à certains enfants et même au plus grand
nombre, les possibilités de culture qui doivent être mises
au service de tous»(*).

d'autre part le constat stérile qui ne débouche pas sur


une perspective dynamique.
- « il ne lui appartient pas de calibrer les intelligences
en établissant des normes statistiques qui ne font trop sou-
vent qu'enregistrer des situations que leur simple constata-
tion fait alors tenir pour définitivement établies, nécessai-
res, inévitables »(*).
C'est en pensant à l'organisation prochaine d ' u n e
école démocratique que fut formée dès 1946 la première
équipe d'instituteurs du département de la Seine qui cons-
titua le noyau de la psychologie scolaire en France. C'est
grâce à cette équipe avec laquelle il était en relation
étroite, directement et par l'intermédiaire de ses collabora-
teurs René Zazzo et Hélène Gratiot-Alphandéry qu'Henri
Wallon put préciser sa conception de la psychologie sco-
laire ainsi liée à une pratique sur le terrain. Cette concep-
tion apparait, résumée et dans les termes qui marquent
l'époque, dans le titre IV du plan Langevin-Wallon paru
en juin 1947.
- « Contrôle psychologique des élèves contribuant à
l ' o r i e n t a t i o n scolaire, appréciation des conséquences
psychologiques des méthodes éducatives, ajustement des
programmes aux aptitudes propres à chaque âge».

* H. Wallon : Pourquoi des psychologues scolaires. Enfance. Nov.-Déc. 1952 n° 5 '


Achevé d'imprimer

Janvier 1982

c. Editions Programme 7

Dépôt légal : 1er trimestre 1982

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Information Permanente
collection sous la direction de Fernand CORTEZ

Informer objectivement. Sans chercher à rendre simple des


sujets qui ne le sont pas, Aborder tous les problèmes, même les
plus ardus, en utilisant un langage compréhensible à tous les
lecteurs de bonne volonté. Faire le point des plus récentes con-
naissances. Rester au plus près de la vérité en s'efforçant de ne
pas se laisser influencer par les opinions à la mode. En un mot
apporter aux lecteurs les moyens de se forger une opinion per-
sonnelle et fondée en raison. Enfin, à chaque fois que cela est
possible, ajouter aux données théoriques des informations
pratiques. Voilà le but de notre collection.

Les psychologues
à l'école
Jean-Claude G U I L L E M A R D
Docteur en Sciences de l'Education, psychologue scolaire
pratiquant et enseignant chargé de formation, représentant
d'organisations professionnelles nationales et internationa-
les, Jean-Claude GUILLEMARD était le mieux à même de
nous informer sur la place des psychologues à l'Ecole, tant
en France que dans le monde.

La dernière partie de son livre sera la plus appréciée.


Après un exposé nourri sur les conditions actuelles du tra-
vail du psychologue scolaire, Jean-Claude GUILLEMARD
nous propose de nouvelles voies pour que les psychologues
puissent apporter aux enfants, aux parents, aux enseignants
eux mêmes toute l'aide possible.

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