Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
tête
doigt
(Psycho)motricité
b a l l o n
Soutenir, prévenir et compenser
bouger Frédérique
moteur Wauters-Krings
ec rceau
psychomotricité
équilibre
bras
– Comment se lient le corps, le mouvement, la pensée, la relation ?
– Quel accompagnement proposer, comment être un enseignant « suffisamment bon » ?
– Faut-il laisser l’enfant jouer spontanément ou orienter ses jeux ?
– Quel type d’expériences motrices proposer, à quel âge, dans quel but ?
– Comment présenter et animer un jeu collectif, une ronde enfantine ?
tête
– Les situations motrices peuvent-elles compenser certains troubles du développement ?
– Pourquoi les enfants aiment-ils sauter, chuter, jouer au loup ?
– Faut-il intervenir dans le choix de la main du graphisme ?
– Quelles situations proposer pour favoriser la perception de l’espace, du temps, du corps ?
– à quoi faut-il être attentif pour garantir la sécurité ?
h doigt
Ce livre résolument pragmatique, présente de manière structurée pourquoi et comment les expériences sensorielles
et motrices soutiennent le développement et l’apprentissage, compensent les difficultés, préviennent certains
retards. En cohérence avec la conception systémique du développement, défendue depuis toujours
par la psychomotricité, cette réédition adapte son propos aux évolutions dans les domaines de la
pédagogie, des sciences de la motricité, de la psychologie et de l’orthopédagogie.
b a l l o n
Cet ouvrage précise pour chaque domaine traité les enjeux globaux, les pistes méthodologiques
et didactiques, il propose une foule d’activités et des références pour l’observation.
(Psycho)motricité
Apprentissages et dévelopPement
Soutenir, prévenir et compenser
aternelle
rimaire
Frédérique Wauters-Krings
est agrégée en éducation physique et en kinésithérapie,
spécialisée en psychomotricité et diplômée en Sciences
bouger
de l’éducation. Elle enseigne l’éducation corporelle et
la psychomotricité à la Haute École Léonard de Vinci à
Louvain-la-Neuve (Belgique).
moteur
ec rceau
psychomotricité
équilibre
www.deboeck.com
enseigner
pour
(Psycho)motricité
Soutenir, prévenir et compenser
Frédérique Wauters-Krings
enseigner
pour
Remerciements :
À Thérèse et Jacques Florence
Merci à Sylvie Gossiaux pour sa précieuse collaboration dans la recherche de pistes et
de documents didactiques.
Merci aux Écoles Notre-Dame et Sainte-Anne de Jumet, à l’École fondamentale
Martin V de Louvain-la-Neuve et à l’École communale du Centre à Rixensart pour leur
accueil.
Merci aux étudiants qui m’ont permis d’utiliser certains de leurs travaux.
Merci à Marion, Joanne, Simon, Valentin, Denis, Édouard, Lola et tous les enfants ainsi
que leurs parents qui m’ont donné l’autorisation d’utiliser leur image.
Enfin, je voudrais remercier Paul Gauthy pour la confiance qu’il m’a témoignée durant
ces années d’enseignement, confiance qui m’a permis de progresser dans ma recherche
méthodologique et didactique.
Pour toute information sur notre fonds, consultez notre site web: www.deboeck.com
Conception graphique de la couverture : Annick Deru
Illustrations : Laurence Afano
Même si la loi autorise, moyennant le paiement de redevances (via la société Reprobel, créée à cet effet), la photocopie
de courts extraits dans certains contextes bien déterminés, il reste totalement interdit de reproduire, sous
quelque forme que ce soit, en tout ou en partie, le présent ouvrage. (Loi du 30 juin 1994 relative au droit d’auteur
et aux droits voisins, modifiée par la loi du 3 avril 1995, parue au Moniteur du 27 juillet 1994 et mise à jour au 30 août 2000.)
La reprographie sauvage cause un préjudice grave aux auteurs et aux éditeurs.
Les documents reproductibles de cet ouvrage peuvent être reproduits uniquement par l’enseignant qui en a
fait l’acquisition, pour son usage personnel et pour les besoins de sa classe seulement.
Le «photocopillage» tue le livre !
L’éditeur remercie les parents qui ont accepté de lui accorder l’autorisation de publier dans le présent ouvrage
les photos de leur(s) enfant(s).
En dépit de ses recherches et sollicitations, l’éditeur n’a pas réussi à joindre certains ayants droit.
Qu’ils soient avertis ici qu’il reste à leur disposition pour satisfaire, le cas échéant, à la législation sur le droit à
l’image.
ISSN 1373-0169
D 2012/0074/219
ISBN 978-2-8041-7780-5
Sommaire
Préface .........................................................................................................6
Introduction ............................................................................................... 7
Développement et apprentissage ..................................................................9
(Psycho)motricité et habiletés motrices ......................................................21
(Psycho)motricité et habiletés cognitives ..................................................119
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives ..................................... 207
(Psycho)motricité, apprentissages scolaires et besoins spécifiques............. 243
Didactique de la (psycho)motricité ..........................................................259
Outils ......................................................................................................297
Conclusion ..............................................................................................369
Bibliographie ...........................................................................................372
Index des situations motrices ...................................................................374
Table des matières ...................................................................................375
Préface
Il faut écouter cette dame-là… elle a des choses à nous dire.
Ses mots ne tombent pas du ciel ; ni ne proviennent de cénacles
pédagogiques bien-pensants.
Ils sont le poids d’une longue expérience au quotidien, mêlant la
recherche et l’expérimentation du contact au réel tant en classe
maternelle qu’en formation, initiale et continuée, des enseignants.
Maître-assistante à la Haute École Léonard de Vinci dans la catégorie
pédagogique, elle nous livre ici le fruit de son itinéraire professionnel et
le fondement d’une recherche-action profonde, pratique et singulière
dont j’ai pu observer le questionnement, le cheminement au quotidien.
Cet ouvrage, référentiel pédagogique riche d’exemples concrets,
s’adresse principalement aux instituteurs et maîtres spéciaux en
psychomotricité éducative. Il est une aide bien pratique à qui souhaite
s’en approprier les fondements.
Il faut non seulement écouter cette femme-là, il faut aussi la lire pour
s’imprégner de sa pratique et si possible partager son expérience… pour
le « bien-être » et le développement des enfants qui nous sont confiés.
Bonne lecture.
Paul Gauthy
Directeur-Président Haute École Léonard de Vinci.
Directeur de la catégorie Pédagogique.
Introduction
Cet ouvrage s’intéresse à l’interrelation entre la pédagogiques, orthopédagogiques ou théra-
motricité, la cognition, la vie sociale et affec- peutiques.
tive. Il propose une pédagogie par le jeu et les Notre conception systémique de la psychomo-
expériences motrices permettant de soutenir le tricité éducative intègre les différents enjeux de
développement global de l’enfant et les appren- la « psychomotricité fonctionnelle, de « l’édu-
tissages. cation par l’action motrice », de l’éducation
Dans une perspective éducative, la pédago- physique pour les petits », du « développement
gie psychomotrice est utilisée par les profes- corporel ».
seurs d’éducation physique, les éducatrices, Elle se base sur les principes suivants.
les maîtres spécialisés en psychomotricité, les
instituteurs. Pratiquée en groupe, dans le cadre Dans le mouvement et par le mouvement,
scolaire ou extrascolaire, elle s’adresse, princi- l’enfant développe ses habilités motrices. Il
palement à la petite enfance où, l’action réelle affirme spontanément sa latéralité, il apprend
et le jeu se révèlent essentiels pour soutenir le à utiliser efficacement des outils, à s’exprimer
développement et les apprentissages. et à communiquer, il apprend à adopter la pos-
ture la plus économique, à écrire avec aisance,
Dans une perspective rééducative, elle s’adresse à ajuster son tonus, à coordonner ses mouve-
aux enfants présentant des déficiences ou des ments,…
difficultés. Les ergothérapeutes, les kinésithé-
rapeutes, les logopèdes, les orthophonistes, les En se déplaçant, en glissant, en grimpant, en
psychopédagogues, (les orthopédagoques) l’uti- sautant, il rencontre le réel et développe des
lisent complémentairement à d’autres moyens habiletés intellectuelles. Il apprend à se moti-
pédagogiques. ver, à se concentrer, à traiter les informations,
à analyser les défis, à résoudre des problèmes,
Dans une perspective thérapeutique, elle à réfléchir sur ses actions… Il se situe dans le
s’adresse aux personnes (enfants, jeunes temps, l’espace, les objets, les autres. Il per-
adultes, adultes, personnes âgées) présentant çoit activement les caractéristiques du corps,
des déficits sensoriels, moteurs, cognitifs ou de l’espace et du temps : inclinaisons, formes,
relationnels plus ou moins sévères. Elle est angles, vitesse, orientations, symétries, gauche
pratiquée dans le cadre des institutions ou des et droite, ordre et la succession par exemple,
consultations, par des professionnels formés à qui conditionneront les apprentissages sco-
la psychopathologie et complémentairement à laires.
d’autres approches.
Lors des jeux spontanés individuels ou parta-
Dans aucun de ces champs d’action, la psycho- gés, des défis coopératifs ou compétitifs l’enfant
motricité (approche corporelle du développe- développe des habiletés relationnelles. Il gère
ment) ne peut se révéler une panacée qui rem- l’expression de ses émotions au niveau du tonus,
placerait à elle seule, l’ensemble des pratiques il coopère, agit avec fair play, prend conscience
7
et ajuste son comportement social, il s’exerce à l’ et des auteurs…. Nous avons tenté de nous y
empathie, l’altruisme. Il construit son identité, sa retrouver….
capacité de se reconnaître comme un être unique Le développement psychomoteur peut se défi-
et digne de respect, confiant, compétent et ap- nir comme le développement de la capacité
précié. Il passe d’un sentiment de liberté incon- d’intégrer les fonctions motrices pour se dé-
ditionnelle à un sentiment de liberté condition- placer, agir, se situer dans l’espace et dans le
née par la présence, l’existence de ses propres li- temps, percevoir le réel, apprendre, entrer en
mites, de l’autre, des autres, de la norme, des lois. relation avec les autres, communiquer, s’inté-
S’abandonnant à la glissade répétée, à la cachette, grer dans la vie sociale, garantir son équilibre
à la poursuite symbolique l’enfant libère, dans le psychique et son bien être, être responsable et
plaisir, certaines tensions par la voie corporelle. autonome.
Il se réapproprie les événements de sa vie, de
manière à les transformer en énergie d’apprentis- Observer le développement psychomoteur, c’est
sage, de création. Il développe l’équilibre psy- observer la manière dont la personne utilise
chique indispensable à l’apprentissage. sa motricité (intègre ses fonctions motrices)
pour se déplacer, se situer dans l’espace et dans
Pour faciliter l’utilisation de cet ouvrage, nous le temps, agir sur le réel, percevoir le réel, ap-
avons choisi de l’organiser comme suit. prendre, entrer en relation avec les autres, ga-
Un premier chapitre aborde de manière synthé- rantir son équilibre psychique et son bien-être.
tique les paramètres généraux du développe- Les troubles psychomoteurs, sont les troubles
ment et de l’apprentissage. Il sert de référence dans les capacités d’intégrer les différentes
à l’ensemble des domaines spécifiques abordés. fonctions motrices pour se déplacer, se situer
Les chapitres suivants abordent successivement dans l’espace et dans le temps …..
et de manière plus analytique chacune des fa- L’éducation psychomotrice peut se définir comme
cettes du développement auxquelles s’intéresse une méthode pédagogique qui se préoccupe de
la psychomotricité. soutenir le développement psychomoteur.
Le lecteur y trouvera les fondements théo- Pratiquer la psychomotricité éducative, c’est
riques, les principes méthodologiques et les in- mettre en place des situations didactiques per-
dices d’observation et les situations nécessaires mettant aux enfants d’intégrer au mieux les
à sa pratique. fonctions motrices pour se déplacer, se situer
Les habiletés motrices, cognitives, et relation- dans l’espace et dans le temps, agir sur le réel et
nelles y sont envisagées ainsi que les questions comprendre le réel, apprendre, entrer en rela-
spécifiques des apprentissages scolaires et de tion avec les autres, communiquer, s’intégrer
certains troubles du développement. dans la vie sociale, exister au monde.
Un chapitre consacré à la didactique devrait Pratiquer la psychomotricité rééducative, c’est
aider l’animateur à choisir les espaces, le maté- mettre en place des situations didactiques per-
riel, les types d’organisation pertinents et effi- mettant aux enfants de compenser au mieux
caces. Il l’aidera à accompagner l’enfant dans les difficultés qui concernent l’intégration des
ses activités. fonctions motrices pour se déplacer, se situer
Un dernier chapitre propose des outils de pré- dans l’espace et dans le temps, agir sur le réel et
parations, d’observation, de conception d’ac- comprendre le réel, apprendre, entrer en rela-
tivités ainsi que des descriptifs de jeux et de tion avec les autres, communiquer, s’intégrer
situations. dans la vie sociale, garantir leur équilibre psy-
chique et leur bien être, acquérir une certaine
Quelques précisions conceptuelles autonomie.
Les concepts de psychomotricité, développe- Pratiquer la thérapie psychomotrice c’est mettre
ment psychomoteur, déficits psychomoteurs en place des situations thérapeutiques pour soi-
sont souvent définis de manière différentes, gner, compenser, traiter des difficultés psycho-
voire contradictoires en fonction des écoles motrices…
8
Développement
et apprentissage
Même si les recherches ont fait évoluer la compréhension du
développement et de l’apprentissage, les enfants ont toujours appris de
la même manière. Les principes éducatifs par contre ont évolué.
Le modèle béhavioriste analyse l’apprentissage en observant le stimulus
et la réponse à ce stimulus. Les méthodes d’apprentissage sont dès
lors, basées sur le conditionnement ou la pédagogie par objectifs. On
use de bons et de mauvais points, on met en place des taxonomies, on
progresse de manière linéaire.
Le modèle socioconstructiviste s’intéresse à ce qui se passe entre le
stimulus et la réponse à celui-ci ainsi qu’à l’importance des interactions
sociales. Les pédagogues mettent dès lors à l’honneur les pédagogies
actives dans un contexte social. Ils préconisent des groupements
d’enfants, des défis, la manipulation et l’action réelle sur les objets
d’apprentissage.
Les théories cognitives apportent des éléments nouveaux quant à
l’importance de la mémoire, de la concentration, de l’attention, de
la motivation, du langage, de la métacognition dans l’apprentissage.
Le pédagogue cognitiviste met en place un enseignement stratégique
et accompagne la réflexion, apprend à l’enfant à mémoriser, à se
concentrer, à se motiver, à réfléchir sur ses actions, à transférer.
Au-delà du clivage et des querelles de genre, nous pensons que les
acteurs éducatifs et thérapeutiques, faisant preuve de bon sens, ont
intégré ces différentes approches, sans les remplacer, pour adapter
leurs méthodes et leurs principes.
La pédagogie du mouvement n’a pas échappé à cette évolution positive.
C’est pourquoi nous invitons le lecteur à s’imprégner de quelques
fondements psychopédagogiques pour mieux comprendre les différentes
options véhiculées dans cet ouvrage.
1. Qu’est-ce qu’apprendre ?
1.1 Définition
10
Développement et apprentissage
Grâce à la stabilité de ces structures d’accueil Un adolescent s’équilibre sur son skateboard et
(compétences de base), l’enfant confronté à un essaye d’imiter la performance d’un ami qui est
nouveau problème va pouvoir les mobiliser. plus expérimenté.
Grâce à leur plasticité, il va pouvoir les faire ●● Il faut que l’enfant soit engagé dans le pro-
évoluer en fonction des nécessités ou des cessus.
intérêts. Pour que le processus d’apprentissage
●● Il faut que l’enfant soit confronté à un pro- s’amorce, il faut que les structures d’accueil
blème. soient activées. Il faut que l’enfant soit placé
Les problèmes sont posés par l’environ- devant la nécessité de s’engager dans la réso-
nement social et matériel. Ils induisent le lution du problème posé ou qu’il y ait un
changement par la nécessité de s’adapter, désir d’exploration, de recherche. Ce désir
l’intérêt et le désir de changer. est conditionné par l’environnement affec-
tif. L’enfant doit en outre se montrer attentif
L’enfant se met debout pour atteindre l’objet
et concentré pour percevoir les données du
convoité placé en hauteur.
problème.
L’enfant apprend à marcher pour imiter, res-
L’enfant intéressé par le jouet qu’on lui tend dé-
sembler à celui qu’il admire.
veloppe la capacité de le saisir en se concentrant
L’enfant apprend à écrire pour faire comme les sur l’action à réaliser.
grands, parce qu’il veut communiquer avec une
●● Il faut que l’enfant recherche activement la
personne absente ou laisser une trace.
réponse (en termes de procédure, de com-
●● Pour susciter le changement, la difficulté du portement) à la situation-problème en utili-
problème doit se situer juste au-delà de ce sant des stratégies adéquates.
que l’enfant pourrait réaliser spontanément.
Face à un nouveau problème qui lui est
Si l’enfant dispose de suffisamment d’outils posé, l’enfant doit se mettre en projet de le
en termes de connaissances ou de com- résoudre. Il doit rechercher les outils dont
portements pour donner du sens à la nou- il dispose, les soumettre à l’épreuve du pro-
velle situation et trouver des éléments de blème posé et rechercher de nouvelles solu-
réponses, il va pouvoir progresser, par désir tions pour trouver une réponse qui le fera
d’imitation ou par stimulation. progresser.
Selon les conceptions de Vygotsky, l’ap- En cherchant la solution du problème, l’en-
prentissage ne coïncide pas avec le dévelop- fant met en conflit ses anciennes procédures
pement, mais incite celui-ci en réveillant avec les nouvelles, (par imitation ou essai-
les processus évolutifs. Plus précisément, erreur) c’est le conflit cognitif. Plus tard, il
Vygotsky distingue le niveau de développe- testera mentalement les solutions.
ment acteur (niveau atteint quand l’enfant
Devant toute situation-problème, deux
agit seul) et le niveau de proche dévelop-
solutions sont possibles. Soit le sujet dis-
pement (niveau atteint quand l’enfant est
pose du niveau de compétences suffisant
guidé par autrui).
dans ses structures d’accueil. Il les mobilise
Si la situation d’apprentissage est bien choi- pour agir. Soit, il ne dispose pas du niveau
sie, elle suscite le développement de toute de compétences nécessaires, il va devoir les
une série de fonctions qui se trouvent au transformer pour agir efficacement.
stade de la maturation. L’enfant cherche à avancer à quatre pattes pour
Un enfant de quatre ans défie les lois de l’équi- atteindre le jouet convoité... il imite la stratégie
libre en marchant sur la bordure du trottoir. de l’autre (souvent plus expérimenté).
Si on le stimule, il essaye de s’équilibrer sur un
Un enfant teste différentes positions dans l’eau
banc retourné… Mais inutile de le faire mar-
jusqu’à trouver celle qui lui donne une meilleure
cher sur un câble de funambule à cinq mètres
flottabilité. Il ne lache la bouée ou les bras de
de hauteur.
l’adulte que lorsqu’il aura trouvé cette stratégie.
11
Qu’est-ce qu’apprendre ?
●● À la naissance, la totalité des neurones est qui permettent aux influx, « courants » ner-
présente (10 à 14 milliards environ qui ne se veux, de passer ne sont pas ou peu présentes.
renouvelleront pas ou quasi pas) mais tous ne ●● Les synapses vont devenir opérationnelles
sont pas fonctionnels. En effet, les synapses petit à petit, si l’organisme est stimulé.
12
Développement et apprentissage
L’enfant peut téter à la naissance, prendre des ob- répétées pour stabiliser le programme qui
jets pendant la première année, parler ou représen- permettra de réaliser des actions.
ter mentalement un objet à partir de deux ans… ●● L’organisme est programmé pour créer un
Dans le développement moteur, les synapses nombre trop élevé de connexions neuro-
qui permettent le contrôle des bras et des mains nales, ce qui donne des voies redondantes.
sont terminées plus tôt que celles qui desservent Dès lors, un émondage se produit vers l’âge
le tronc inférieur et les jambes. C’est la raison de deux ans (un autre s’effectuerait à l’ado-
pour laquelle le nourrisson développe plus tôt lescence). Il constitue une réaction à des
la motricité des membres supérieurs et n’est pas expériences précises de sorte qu’une sélec-
capable de marcher, avant un an. tion des voies les plus utilisées ou les plus
La programmation des circuits neurolo- efficaces s’opère. L’organisme, en mettant à
giques laisse donc à l’interaction avec l’envi- profit les expériences présentes dans son en-
ronnement le soin de programmer les détails vironnement habituel, devient plus perfor-
complexes de la circuiterie. mant dans ce qui lui est nécessaire. C’est ce
qui va permettre à un enfant de s’adapter à
Le nombre de combinaisons possibles entre
son milieu propre : langue, comportements.
les neurones est presque infini, mais des
chemins privilégiés vont s’installer, en fonc- ●● Même si la myélinisation permettant la
tion du type d’expériences vécues. conduction de l’influx nerveux est pratique-
ment complète à l’âge de deux ans, elle se
Il faut activer et solliciter les combinaisons
poursuivra jusqu’à l’adolescence.
synaptiques précaires par des stimulations
13
Qu’est-ce qu’apprendre ?
Le processus de maturation est un processus rente d’un enfant à l’autre, une observation
génétiquement déterminé, par lequel un or- attentive permettra de voir si un enfant
gane ou un ensemble d’organes atteint un état semble prêt pour tel ou tel apprentissage.
de développement optimal, qui le rend apte à Si le niveau de maturation le permet la mo-
assurer, avec aisance et efficacité, la fonction tricité distale se développe, par l’expérience, le
pour laquelle il est conçu. geste de la main gagne en précision.
Les connexions neuronales qui constituent l’ar- Dans les écoles Montessori, on associe la capa-
chitecture de cerveau dépendent de la matura- cité d’apprendre à lire à la perte des premières
tion et de l’expérience. dents, ce qui témoigne d’un certain niveau de
Toute action ou pensée est le produit de synapses ; maturation neuronale.
toute intention, action, ou pensée agit aussi sur les ●● Les stades se réfèrent à une logique de dé-
synapses en les modifiant. veloppement dont le schéma est le même,
Les expériences personnelles et le cadre culturel chez tous les enfants. Ils sont universels et
conditionnent l’installation de réseaux spéci- ordonnés. Ils ont beaucoup influencé les
fiques. Les synapses sont le carrefour de l’inné études, sur le développement de l’enfant.
et de l’acquis. Elles sont le lieu où les gènes et Quelques systèmes se sont imposés. Ce
l’expérience exercent ensemble leur influence. sont ceux de Freud, Piaget, Wallon, Gesell,
Selon que l’on pratique de manière répétée et Erikson.
préférentielle la danse, le hockey, la musique ou Tous les enfants acquièrent d’abord la position
le jeu d’échec on va conditionner le développe- assise, ensuite la station debout et ensuite la
ment de certaines connexions neuronales. marche.
●● La période critique de l’acquisition d’un ●● On observe une certaine variabilité dans
comportement est donc cette période pen- l’apparition de ces stades. Certains do-
dant laquelle le comportement peut être maines se développent parfois de manière
appris avec un maximum d’efficacité et plus lente que d’autres (l’aspect intellectuel
dont le début correspond au moment où et l’aspect social). Il y a des progressions plus
les organes d’exécution et de contrôle de ce ou moins rapides, des stagnations, parfois
comportement ont atteint leur pleine matu- des régressions.
rité physiologique.
Des décalages peuvent s’observer entre cer-
La notion de moment critique est souvent tains enfants ou certains domaines de déve-
une hypothèse explicative des points tour- loppement.
nants de l’enfance. Le surdosage a un effet
L’acquisition normale de la marche varie entre
négatif, tout comme l’inadéquation entre la
dix et seize mois.
difficulté de l’acte à réaliser et la compétence
du moment. Si le milieu sollicite le système Certains enfants ont une évolution rapide d’un
nerveux trop tôt, les synapses ne se créent point de vue moteur, mais parlent très tard…
pas sous l’effet de l’exercice. Si la sollicitation ●● L’adulte apprend encore et l’être humain
est trop tardive, la synapse a déjà régressé. a de nombreuses possibilités de faire
On remarque que les nourrissons emmaillotés preuve d’adaptation même si son déve-
jusqu’à l’âge d’un an récupèrent très vite le re- loppement a été perturbé. C’est ce que le
tard observé dans la motricité des jambes, si on concept de « résilience » a mis en lumière.
les compare aux enfants vêtus de grenouillères. Ce concept largement exploré par CYRUL-
Par contre, au-delà d’un an, le maillot compro- NIK donne un ancrage épistémologique aux
met le développement de la marche. multiples interventions des responsables de
l’éducation ou de la thérapie.
Le réel bon apprentissage est celui qui re-
lance le développement et sachant que la
zone proche de développement est diffé-
14
2. Quelques paramètres de l’apprentissage
Apprendre dépend à la fois de conditions cogni- les situations où les stratégies déjà apprises qui
tives, sociales, affectives, motrices. Ces quatre peuvent être appliquées.
dimensions sont en interactions constantes. Pour apprendre, il faut gérer ses ressources at-
Le développement moteur s’effectue en rela- tentionnelles ce qui implique de se mettre en
tion étroite avec le développement des habile- projet, de contrôler son tonus, ses émotions, de
tés cognitives, affectives et sociales. focaliser son attention.
Les apprentissages moteurs sont conditionnés L’apprentissage est conditionné par la capacité
par les ressources cognitives qui permettent de confronter les nouvelles informations aux
capter et de traiter des informations. connaissances acquises en utilisant la mémoire
Le mouvement est un facteur déterminant de travail et la mémoire à long terme.
pour s’approprier le monde qui, à priori, n’est Se tenir assis libère la main et permet d’explorer
pas toujours à la portée de l’enfant. par le toucher, d’établir soi-même le contact avec
Le goût d’apprendre se développe par la décou- autrui.
verte, l’exploration, la curiosité… Marcher permet d’aller vers les objets et les per-
Les compétences sociales sont condtionnées sonnes.
par la capacité cognitive de se décentrer …. Dans l’exploration tactile, les mouvements des
Pour résoudre de nouveaux problèmes (même doigts interviennent pour déplacer et orienter l’ob-
d’ordre moteur ou social), il faut reconnaître jet, pour l’explorer, s’attarder sur des détails.
15
Quelques paramètres de l’apprentissage
16
Développement et apprentissage
En observant un autre enfant dans ses construc- cace pour construire sa tour, ou rentrer en contact
tions, l’enfant imite les stratégies d’emboîtement. avec un partenaire dans une situation de jeu, va
En confrontant ensemble leurs essais de repré- se souvenir de cette procédure. Il la reproduira
sentation d’une forme, les enfants vérifient dans une autre situation.
mieux leurs productions. ●● Les jeux symboliques développent l’ima-
●● Les jeux moteurs suscitent la mémorisation. gination, ils donnent l’occasion de vivre
Le plaisir vécu dans la situation favorise dans des situations ludiques des expériences
la mémorisation. Dans la mémoire à long impossibles à vivre dans la réalité. Ils déve-
terme, la mémoire épisodique complète la loppent la capacité de se mettre à la place
mémoire sémantique qui, elle, organise les des autres, de coordonner ses idées pour
éléments sous forme de carte conceptuelle, créer une histoire, accepter de faire des com-
de dossiers, en apportant des informations promis. Ils ont une fonction de rééquilibra-
sous formes d’images, comme dans un film. tion psychique permettant une mise en jeu
des tensions internes.
C’est parce qu’il a vécu les différentes vitesses
induites par la glissade sur des plans inclinés, ●● Les jeux spontanés, les jeux dirigés, les jeux
selon différents angles, que l’enfant peut se sou- suscités permettent d’expérimenter, de ré-
venir des caractéristiques des angles. soudre des problèmes.
L’enfant qui compte les points dans un jeu de ●● Les jeux spontanés s’ils sont planifiés solli-
quilles, se souviendra de l’addition qu’il a réa- citent la concentration, l’imagination ainsi
lisée… que des processus cognitifs plus complexes
que les simples jeux spontanés.
L’enfant qui a réussi à trouver une procédure effi-
La mémoire représente l’unité centrale du trai- la décision de leur accorder telle ou telle si-
tement de l’information chez les êtres humains ; gnification.
c’est par elle que passent toutes les décisions co- ●● C’est elle qui organise l’information pour la
gnitives, affectives et sociales ou motrices et c’est retenir à plus long terme et la rendre utili-
d’elle que proviennent les informations néces- sable.
saires à la prise de décision.
●● C’est en elle que sont logées les connaissances
●● La mémoire reçoit les informations de l’ex-
antérieures auxquelles se réfère l’apprenant
térieur, les sélectionne, et permet de prendre dans toutes les situations d’apprentissage.
17
Quelques paramètres de l’apprentissage
18
Développement et apprentissage
Pour Vygotski le langage est essentiel au déve- En observant des photos ou des vidéos de perfor-
loppement et même si toute pensée n’est pas mances, ou en mettant des mots sur des stratégies,
verbale, la mise en mots contribue pour beau- l’enfant pourra les garder en mémoire et les réutili-
coup à l’organisation des choses. Il est d’abord ser dans d’autres contextes.
extériorisé et se transforme petit à petit en lan- Le langage sous forme de soliloque (sonore
gage intérieur. chez l’enfant) organise la réflexion et la pensée.
Sous forme de dialogue, il permet de commu- Il permet l’analyse, l’évocation et le rappel des
niquer les besoins, les sentiments et d’établir connaissances, le conflit cognitif, la résolution
des relations avec les autres. de problème, le maintien des informations
C’est par le langage que l’enfant pose des ques- dans la mémoire à court terme, l’organisation
tions, émet des hypothèses, confronte son des informations dans la mémoire à long terme.
point de vue à celui d’un autre ; il permet donc Le language intervient dans la métacognition
le conflit socio cognitif. pour réfléchir sur sa pensée et ses stratégies. Il
Il peut jouer un rôle important dans la capacité conduit à l’abstraction et à la généralisation et
de transférer des procédures dans un nouveau permet le développement de l’idée.
contexte plus ou moins analogue.
19
Conclusion
Ce chapitre a introduit notre propos en pré- mètres qui conditionnent cette transfor-
cisant quelques éléments théoriques liés à mation en insistant sur la corrélation entre
l’apprentissage et au développement. la maturation et l’expérience, les relations
sociales, la mémoire, le langage.
Il devrait permettre de mieux appréhender
la suite de l’ouvrage en s’imprégnant des Nous avons également insisté sur le carac-
modèles auxquels il se réfère. tère systémique du développement.
Nous y avons vu que l’enfant apprenait en Nous avons enfin mis en avant l’importance
transformant ses connaissances et ses procé- du jeu à connotation motrice pour favoriser
dures. Nous avons ensuite précisé les para- l’apprentissage.
20
(Psycho)motricité
et habiletés
motrices
Ce chapitre est consacré à la méthodologie de la
psychomotricité orientée vers le développement des
habiletés motrices.
Nous y exposons, dans un premier temps, les principes
permettant de comprendre l’apprentissage moteur et
de dégager des pistes méthodologiques générales.
Nous nous intéressons ensuite de manière plus
systématique à chacune des fonctions motrices afin
de préciser la méthodologie et de proposer des pistes
d’actions.
La latéralité, la fonction tonique, la fonction posturale,
la motricité globale, la motricité manuelle, le graphisme
ainsi que la fonction motrice expressive y sont
successivement envisagées.
Nous proposons enfin un document permettant
d’observer l’enfant dans le développement de ses
habiletés motrices.
1. Le développement et l’apprentisage
des habiletés motrices
22
(Psycho)motricité et habiletés motrices
●● La fonction posturale qui permet de contrô- ●● La motricité expressive qui permet d’utiliser
ler l’équilibre au repos et en mouvement, les mimiques, les attitudes, les mouvements
avec ou sans intervention de forces exté- pour communiquer efficacement, utiliser
rieures et d’adopter la posture la plus adap- les codes sociaux, et s’exprimer dans le lan-
tée à l’activité projetée. gage non-verbal de manière efficace.
●● La motricité globale qui permet de se dépla- ●● Les motricités manuelles et graphiques qui
cer, de changer de position, d’orientation, permettent d’utiliser des outils, d’agir sur
et de transmettre une force à un objet. (La l’environnement, de manipuler des objets,
coordination dynamique générale). de peindre, dessiner, écrire.
1.2 Enjeux
23
Le développement et l’apprentisage des habiletés motrices
Jouer au football, au base ball, faire le clown, férentes habiletés vont permettre à l’enfant de
jongler.... découvrir et de comprendre la réalité qui l’en-
toure.
1.2.3 Enjeux cognitifs
Le contrôle de la position assise est essentiel pour
Selon Piaget, la motricité intervient à tout l’acquisition de la coordination du regard et
niveau dans le développement des fonctions des actions. Cela permet d’établir des liens, des
cognitives. correspondances entre ce que l’on touche, ce que
Les différentes stratégies cognitives sollicitées et l’on voit, ce que l’on ressent et ce que l’on fait.
stimulées pour apprendre de nouvelles praxies La maîtrise grandissante des gestes va permettre à
sont transférables dans des situations nouvelles. l’enfant d’avoir plus d’autonomie, de construire
Nous pensons à la capacité de capter et de traiter sa connaissance personnelle du monde.
les informations, de résoudre des problèmes, d’être Le toucher actif permet une exploration plus riche
attentif, de se motiver, de mémoriser, d’évoquer…. et une meilleure mémorisation, notamment celle
Les habiletés motrices conditionnent la percep- des lettres pour l’apprentissage de la lecture….
tion du réel et notamment la perception des Les habiletés motrices préparent aux tâches
caractéristiques de l’espace et du temps. professionnelles.
La motricité rend le monde accessible. Les dif-
Observons une personne en train d’apprendre Observons l’attitude caractéristique d’un novice
une nouvelle habileté : le jonglage ou la qui pratique le patinage sur roulettes.
conduite d’une voiture. On repère trois étapes.
1.3.2 Phase verbo-motrice
1.3.1 Phase verbale Au fur et à mesure des différents essais, la per-
La personne cherche à comprendre ce qu’il faut sonne définit sa meilleure stratégie, fait des
faire, elle accompagne souvent chaque étape ajustements, des petits changements, l’aide
de commentaires verbaux. Cette étape se tra- verbale s’estompe.
duit par une tension musculaire (tonus), des Je pense, mais je ne dis plus. Je dois encore réflé-
mouvements parasites, une raideur, une grande chir pour passer la première, lâcher le frein à main,
concentration. mais je ne dois plus le verbaliser.
24
(Psycho)motricité et habiletés motrices
25
Le développement et l’apprentisage des habiletés motrices
Pour que le développement des habiletés puisse L’enfant peut d’abord contrôler les muscles du vi-
s’opérer de manière harmonieuse, plusieurs sage pour sourire et faire des mimiques.
conditions sont indispensables. Le contrôle s’exerce d’abord sur les parties
proches de l’axe corporel, comme l’épaule et le
1.5.1 Maturation motrice
bras dans le cas du membre supérieur puis sur
les parties distales soit le pied et la main. C’est
le principe proximo-distal.
L’enfant peut orienter son bras vers un hochet, en-
suite, il devient capable de le saisir et de la mani-
puler à l’aide de doigts.
Chaque segment des membres intervenant
dans l’accomplissement d’un comportement
moteur en émergence remplit un rôle de plus
en plus spécialisé. C’est le principe de différen-
ciation.
On passe de réactions physiques globales, mettant
en jeu le corps tout entier, à une réponse de la par-
Les mouvements volontaires apparaissent tie du corps qui a été stimulée ou qui doit agir de
d’abord au niveau de la tête, du torse et enfin manière spécifique.
des membres. On dit que la maturation répond Les actions simples s’intègrent l’une à l’autre
au principe céphalo-caudal. pour devenir des habiletés complexes. C’est le
Le nourrisson contrôle progressivement le cou (sou- principe d’intégration.
tien de la tête et rotation pour suivre du regard), le À partir des combinaisons d’activités simples (tenir
haut du dos et le bassin (il redresse le tronc par une sa tête droite, soulever le tronc), l’enfant acquiert
poussée des bras). une coordination de plus en plus fine lui permet-
Il maintient ensuite la position assise et peut enfin tant de boire dans une tasse en porcelaine sans ren-
contrôler les membres inférieurs pour marcher. verser. Cette spécialisation suppose par ailleurs, une
26
(Psycho)motricité et habiletés motrices
coordination de plus en plus fine qui correspond à 1.5.3 Coordination des fonctions
l’idée d’intégration des synergies musculaires. musculaires statiques et
Les comportements qui se sont révélés efficaces dynamiques
sont mémorisés pour être immédiatement dis- Les différentes habiletés motrices supposent
ponibles en cas de besoin et constituent un l’action coordonnée des fonctions musculaires
répertoire de solutions motrices. C’est la loi de statiques et dynamiques.
l’effet. Lorsqu’une personne roule à vélo, l’activité mus-
culaire dynamique assure le pédalage, la mobili-
Remarque sation du guidon, alors que la fonction musculaire
C’est le domaine du développement où l’on statique assure le maintien de la position assise, le
rencontre le moins de différences indivi- maintien des mains sur le guidon, l’équilibre.
duelles, si ce n’est pour les prématurés qui
accusent un net retard dans les premiers mois
(retard qu’ils auront rattrapé à la fin de la troi-
sième année).
De plus, on ne trouve pas toujours de corréla-
tion entre les comportements moteurs de la pe-
tite enfance et les performances intellectuelles
ultérieures.
Les garçons et les filles ne présentent pas de
différences significatives. Par contre, certains
groupes ethniques semblent plus rapides dans
leur processus de maturation.
27
Le développement et l’apprentisage des habiletés motrices
28
(Psycho)motricité et habiletés motrices
Si l’on compare de manière (trop) simpliste notre C’est par la vue et les informations en provenance
corps à une voiture, on peut dire que, pour avancer, des propriocepteurs (oreille interne, muscles, arti-
il faut mobiliser les roues, qui elles-mêmes doivent culations) que le cycliste peut ajuster son mouve-
être mobilisées par un piston. Le moteur doit être ment, diriger son vélo, se maintenir en équilibre
allumé (le système nerveux), il faut de l’essence (le malgré le déplacement et rester droit sur son vélo.
glucose amené par le système circulatoire après la
digestion des aliments que nous avons mangés) et
de l’air (ici l’oxygène amené par la respiration).
Une fumée s’échappe et élimine les déchets de la
combustion de l’essence (par la respiration entre
autres). Il faut en outre que quelqu’un conduise la
voiture pour l’amener à l’endroit désiré.
29
Le développement et l’apprentisage des habiletés motrices
points d’appui au sol, dans les postures et port aux autres. Il suppose l’existence d’une re-
les déplacements. Il donne des informations présentation interne de la géométrie du corps,
sur les caractéristiques physiques de la ma- des forces d’appuis du corps au sol et de son
tière, sur les formes, les positions, les orien- orientation par rapport à la verticale.
tations des objets.
C’est le toucher qui permet de percevoir les
signes du braille, de saisir la poignée de la porte
sans la regarder, d’ajuster notre vitesse de course
à la température du sable…
C’est grâce aux nombreuses expériences et
à la répétition, dans un processus d’essai et
d’erreur, que le traitement des informations
devient efficace.
Pour traverser la rue sans se faire renverser par
une voiture, il faut ajuster la vitesse de sa course
au déplacement de la voiture. Il faut donc or- Le schéma corporel se construit dès la naissance.
ganiser son déplacement en fonction de l’espace Il évolue au fur et à mesure de la croissance de
à parcourir, dans le temps disponible. Il faut l’enfant et de sa maturation neurologique, en
également doser la puissance de l’effort muscu- intégrant les informations que l’individu reçoit
laire et courir en ligne droite, rester debout… de son corps, dans et grâce à ses expériences
motrices.
b) Schéma corporel3 Avec la construction du schéma corporel, l’enfant
Le schéma corporel sert de référentiel pour change de posture avec assurance, il soulève et pose
calibrer les mouvements de toutes les parties ses pieds sur le sol sans trébucher au cours de la
du corps de manière non consciente (infra- marche, il transfère un objet d’une main dans
consciente), en fonction des axes avant-arrière, l’autre sans le faire tomber, il porte un objet à sa
haut-bas, gauche-droite. En d’autres termes, bouche sans erreurs, quelques mois seulement après
le schéma corporel permet d’accomplir des sa naissance.
actions de plus en plus adaptées sur le plan spa-
tial. c) Mémoire motrice
Il joue aussi un rôle important dans le contrôle La mémoire motrice dispose de différents
de l’équilibre. schémas des gestes mémorisés. Ces schémas
permettent à la personne habile de s’adapter à
C’est le schéma corporel qui permet de comprendre
toute nouvelle situation.
pourquoi, dans des activités de pointage, même si
nous ne voyons pas notre bras, nous pouvons poin- Ces schémas en mémoire disposent d’informa-
ter avec précision dans la direction de la cible repé- tions :
rée visuellement. ●● sur les conditions initiales du mouvement :
Il explique aussi pourquoi les informations d’ori- la position du corps, des membres ;
gines musculaires ou articulaires peuvent assurer le ●● sur les paramètres du mouvement : la vi-
contrôle des activités qui réclament l’action coor- tesse, la force, l’énergie ;
donnée des mains et ce, même dans l’obscurité. ●● sur les conséquences sensorielles du mouve-
Il explique aussi le phénomène du membre fan- ment : ce que l’on ressent pendant l’action ;
tôme. ●● sur les effets du mouvement par rapport au
30
(Psycho)motricité et habiletés motrices
nouvelles expériences. Ce processus englobe, Imaginons que nous voulions gravir un escalier
bien entendu, les dimensions psychologiques, dont la hauteur des marches semble constante.
cognitives et sociales comme les renforcements Nous avons en mémoire un schéma qui nous per-
positifs, l’estime de soi, la motivation, la ges- met d’effectuer ce mouvement, sans problème. Si
tion de l’échec. une marche est plus haute que les autres, nous tré-
La mémoire motrice est une sorte de banque buchons. Les informations que nous recevons sont
de mouvements où sont répertoriées les condi- donc différentes de celles que nous attendions. Nous
tions initiales, les perceptions pendant et après cherchons l’erreur.
l’action qui seront associées à un résultat. Si nous devons gravir cet escalier une autre fois,
Dans une nouvelle situation, la personne choi- nous anticiperons et lèverons davantage la jambe
sit les paramètres requis pour effectuer le mou- quand nous monterons.
vement, en fonction de la représentation qu’elle
se fait (l’image), des conditions initiales et du
but à atteindre. Elle a des attentes précises, par
rapport aux sensations qu’elle en aura. Si les
messages qu’elle reçoit effectivement sont ceux
qui sont prévus, le mouvement est efficace, si-
non il y a une erreur, elle recherchera donc une
nouvelle manière d’agir.
L’ajustement spatial permet de contrôler les
trajectoires, les formes et l’orientation, la direc-
tion des mouvements. L’ajustement tempo-
rel permet de contrôler la durée, la vitesse, le
rythme du mouvement. L’ajustement tonique
permet de contrôler l’énergie, l’intensité du
mouvement.
31
2. Principes méthodologiques généraux
et ou induire l’action.
●● Evitez le dressage gestuel.
en vrac….
●● Proposez des situations facilitantes, induc-
32
(Psycho)motricité et habiletés motrices
●● Proposez de combiner une suite d’opéra- mouvements. L’enfant sera d’autant plus ca-
tions pour atteindre un but. pable d’acquérir de nouveaux mouvements ou
●● Encouragez à donner des réponses motrices d’ajuster les mouvements automatiques que
adaptées, diversifiées. ceux-ci auront été construits à partir des situa-
tions motrices variées.
●● Faites organiser au mieux les réponses mo-
trices.
Les situations motrices doivent envisager de ment dans le domaine de la danse, du sport
manière complémentaire et intégrée les fonc- et même des activités plastiques.
tions musculaires statiques et dynamiques. ●● Évitez également un apprentissage systéma-
La variété favorise l’émergence des modèles tique, directif, et sportif chez les enfants de
d’organisation de chacune des catégories de maternelle.
33
Principes méthodologiques généraux
34
(Psycho)motricité et habiletés motrices
pourra programmer toute une série d’habi- On peut lacer ses souliers, écrire, jouer d’un ins-
letés motrices complexes d’abord de ma- trument de musique.
nière intentionnelle. Le sujet, grâce au contrôle diffus qu’il exerce,
Nager la brasse, graphier, utiliser des ciseaux. s’adapte à des variations.
●● Les habiletés deviennent automatiques, Adapter son pas de danse à un changement de
par la répétition et l’exercice. rythme.
35
3.1 De la naissance à 1 an
36
Fonction Habiletés Motricité Motricité Motricité
Âge Motricité manuelle Latéralité
tonique posturales globale expressive graphique
À la naissance Hypertonie des Réflexes posturaux : Motricité réflexe. Préhension réflexe, grasping-re- Certains bébés La motilité
membres. réactions réflexes pro- Mouvements diffus, flexe ou réflexe d’agrippement : montrent des faciale s’ex-
Stade de l’Im- Hypotonie voquées par les change- désordonnés et anar- lorsque l’on stimule la paume de signes de choix prime dans
pulsivité motrice axiale. ments de position de la chiques sans coordina- la main chez le nouveau-né, cela d’une main, c’est le une crispation
décrite par Wal- Variation de to- tête par rapport au corps tion (pédalage). entraîne une flexion des doigts cas pour la succion du visage
lon. nus en lien avec et du corps dans l’espace très fermes sur l’objet... du pouce. accompagnée
Réflexes associés
3. Étapes
les émotions. comme par exemple, la Capacité à faire coïncider visuelle- de cris, qui Quelques
aux fonctions de marche automatique : ment les mouvements du bras en traduisent une
nutrition, (suc- Hypertonie tenu sous les bras com- direction d’une cible. insatisfaction
cion, déglutition) d’appel : pha- me pour le faire mar- (alimentaire
de protection ses d’intenses cher, il étend les jambes La main s’ouvre simultanément ou autre) et
(grasping, réflexe décharges petit à petit. au mouvement du bras. un pseudo
de Moro, fouisse- toniques té- Ils témoignent de la sourire carac-
repères
Vers quatre mois Il n’est plus nécessaire de Le réflexe de grasping disparaît Quand bébé
lui soutenir la nuque. lorsqu’apparaît la préhension veut aller dans
véritable. les bras, il se
met à pleurer
(Psycho)motricité et habiletés motrices
37
38
Fonction Habiletés Motricité Motricité Motricité
Âge Motricité manuelle Latéralité
tonique posturales globale expressive graphique
Vers cinq ou six Le port de la tête est Tenu debout : il sau- La préhension devient volontaire
mois libre. tille. et palmaire : entre la paume et les
trois derniers doigts.
Première étape de En position à plat
l’acquisition de la ver- ventre : il fait l’avion Le relâchement des doigts est
ticalité. prenant appui sur le encore involontaire.
thorax, il décolle bras
Il apprécie beaucoup la et jambes. L’enfant est capable, grâce au
position semi-assise. contrôle visuel, de transporter la
Sur le ventre, lorsqu’il main en la guidant de manière
se redresse, il tourne la proprioceptive vers la cible pour
tête de chaque côté. corriger le pointage.
Vers sept mois Le relâchement L’enfant se tient assis, Tenu sous les bras, Il prend appui sur un bras afin
volontaire de avec soutien s’il ne sait en position debout, il d’attraper ce qu’il veut.
l’objet devient pas encore s’asseoir seul. tend et fléchit volon-
possible. C’est tairement les jambes. Il saisit les objets entre le pouce et
un relâchement Une fois installé, il reste l’auriculaire : c’est la préhension
global et im- assis sans appui. Il adore Il passe du dos sur le volontaire par la pince inférieure.
précis. ça, mais se fatigue vite. ventre quand il est
allongé. Cela lui per- Relâchement volontaire global et
met de muscler correc- imprécis de l’objet.
tement son dos afin de
pouvoir s’asseoir seul Il passe ce qu’il tient d’une main à
par la suite. l’autre sans le lâcher.
Vers huit mois Il a un bon tonus des Il passe de la position Avec l’acquisition de la station
muscles dorsaux et tient couchée à la position assise, il développe de nouvelles
assis seul. assise. possibilités au niveau de la mani-
pulation.
Il roule sur lui-même
dans les deux sens.
Fonction Habiletés Motricité Motricité Motricité
Âge Motricité manuelle Latéralité
tonique posturales globale expressive graphique
Vers neuf ou dix Le relâchement Il acquiert la posture Il marche à quatre Il saisit un objet de petite taille
mois volontaire est verticale et d’autres pos- pattes, d’abord sur les entre le pouce et l’index : c’est la
plus précis. tures intermédiaires (à mains et les genoux, préhension volontaire par la pince
quatre pattes) ainsi que puis sur les mains et supérieure.
la capacité de passer de les pieds.
l’une à l’autre. Il donne, reçoit, reprend pour
Certains rampent sur échanger.
Il s’assied seul. le ventre à la force des
bras, d’autres galo- Pour prendre la balle qui est dans
Certains se mettent pent à quatre pattes, le sac, il ouvre le fermoir.
debout à l’aide des bar- d’autres se déplacent
reaux de leur lit, ou en sur les fesses en se Il manipule l’objet, le porte à sa
s’appuyant sur le canapé dandinant. bouche.
par exemple. D’autres, debout, se
Le relâchement volontaire est plus
tiennent aux meubles.
Il se maintient debout, précis.
s’équilibre à l’arrêt et en En s’accrochant, il
mouvement. Son grand jeu est de faire tomber
se met debout et fait
les objets au sol, de les regarder
quelques pas. Il pointe
jusqu’à ce qu’on les lui ramasse
ses fesses en arrière.
afin de pouvoir les rejeter à nou-
veau.
39
3.2 De un à deux ans
40
Fonction Habiletés Motricité Motricité Motricité
Âge Motricité manuelle Latéralité
tonique posturales globale expressive graphique
Vers dix ou douze Il assure son La station debout est ac- Les déplacements, L’action de projection à une main
mois tonus en fonc- quise avec appui. La co- à quatre pattes, le s’ébauche sous la forme d’un
tion de l’action lonne vertébrale a acquis ramper et la marche lâcher volontaire.
La station debout et accompagne, ses courbures naturelles, gagnent en assurance
est une étape par exemple, nécessaires à la marche : et permettent l’acqui-
très importante le mouvement cyphose dorsale, cam- sition des premiers
pour l’enfant, quand on le brure lombaire. comportements de
puisqu’elle va prend dans les locomotion.
lui permettre bras. Progressivement apparaît
l’acquisition de la la station debout sans
marche, et par ce appui.
fait, la conquête
du monde : pre-
mière étape de
l’autonomie.
Vers quatorze Avec la posture debout, L’enfant fait ses pre- L’enfant, au cours de ses manipu- Entre un et deux L’enfant se sert du crayon
mois l’enfant a acquis le miers pas sans soutien. lations plus fines, met en jeu la ans, on observe, en comme d’un objet quel-
maintien du corps en coordination oculo-manuelle. général, une uti- conque. Il tape sur la
équilibre sur ses deux Il se déplace de plus en Les deux mains agissent complé- lisation combinée feuille en tenant l’outil à
jambes, mais la matu- plus souvent debout et mentairement. et complémentaire pleines mains.
ration de cet équilibre ne se lasse pas de faire des deux mains.
Étapes du développement moteur
n’est pas terminée. le tour de la maison, À un an, il peut attraper mala- Les premiers tracés sont
se tenant ou non aux droitement un ballon qui roule L’activité de re- le résultat de mouve-
Cet équilibre est au meubles. dans sa direction. cherche, la mani- ments de balayage rapide
début instable, il se pulation nouvelle, du bras, parallèle au plan
perfectionnera, il se Il escalade les fauteuils Il prend un gobelet, l’amène à sa la difficulté ou la de la table, perpendicu-
consolidera, en coordi- et canapés, les esca- bouche et boit correctement mais nécessité de préci- laires à l’axe du corps,
nation avec la motricité liers… peut laisser tomber le contenant sion pour parvenir sans contrôle visuo-mo-
au cours des expériences une fois l’opération terminée. à un but induisent teur, sans limitation de
nouvelles qu’il fera. l’utilisation pré- l’espace.
Ses mains sont plus adroites, il férentielle d’une
adore faire les marionnettes. main. Les tracés sont verticaux
ou horizontaux.
Il fait l’association « action-réac- L’une des deux
tion » : quelle joie de taper sur un mains peut appa- L’enfant ne maîtrise ni le
tambour, souffler dans une flûte, raître plus habile. début, ni l’arrêt.
faire de la musique, du bruit! Le choix est indé-
pendant de tout
apprentissage.
Fonction Habiletés Motricité Motricité Motricité
Âge Motricité manuelle Latéralité
tonique posturales globale expressive graphique
Entre quinze et Il peut relacher L’amélioration de l’équi- Il peut ramasser des objets pen- Au départ, la main évo-
dix-huit mois volontairement libre se fait par le redres- dant qu’il marche. lue dans l’espace qui lui
son tonus pour sement de la colonne fait face, ensuite, petit
Les progrès refuser certaines vertébrale. L’enfant Il remplit une cuillère mais à petit, le mouvement
dépendent de situations : rapproche ses pieds, éprouve des difficultés à la faire évolue vers des tracés
l’âge de l’acquisi- être transporté, utilise le talon pour entrer dans sa bouche. circulaires.
tion de la marche sortir du bain, attaquer le sol.
autonome. changer de Il gère de mieux en Il peut enlever ses gants, son
La curiosité est personnes … mieux l’espace et son chapeau et ses chaussettes.
un puissant fac- équilibre.
teur de dévelop- Il descend une fermeture éclair.
pement.
Il arrive à empiler les choses les
unes sur les autres, tout comme
encastrer les formes dans les trous
correspondants.
dans un ballon.
41
42
3.3 De deux à trois ans
Motricité
Âge Tonus Posture Motricité globale Motricité manuelle Latéralité Graphisme
expressive
Vers deux ans Tous les L’équilibre stati- C’est le stade initial L’enfant combine les La dominance Les jeux On voit apparaître des petits traits repris et
mouvements que est précaire. des comportements de comportements de base des membres symbo- superposés exécutés sur place : des « hachures ».
Les comporte- augmentent L’enfant ne peut base dans le domaine qu’il avait acquis entre la inférieurs peut liques,
ments de base au le tonus du marcher sur une de la motricité globale. naissance et deux ans pour être visible l’imitation
niveau de la mo- corps entier ligne. agir de manière de plus en vers deux ans, volontaire
tricité manuelle (syncinésies). Il court aisément, plus aisée sur l’environ- lorsque l’enfant appa- Contrôle simple : Petit à petit, l’enfant est ca-
sont acquis. Cela peut grimpe sur un meuble nement. commence à raissent. pable de freiner et d’interrompre un tracé et de
Ils se combinent perdurer et en descend sans monter l’esca- ramener volontairement la main vers un tracé
et s’intègrent l’un jusqu’à 9 ans. aide. Maturation du fléchisseur lier, quand il Il peut déjà produit ce qui se traduit par le tracé à dou-
à l’autre. du pouce qui permet un tente de pousser simuler, ble direction et le tracé à rayonnement.
Il pousse et traîne de contrôle de la manipula- un ballon avec faire sem-
gros jouets autour tion. le pied. blant.
d’obstacles.
Il ramasse de petits objets, La dominance Même si ces tracés sont de simples exercices
Il lance une petite des céréales par exemple. oculaire est fixée fonctionnels d’ajustement, il arrive que l’enfant
balle en se tenant de- vers deux ans et associe à ces traits des mots sans qu’il y ait d’in-
bout. Il commence à bricoler, il demi. tention consciente de forme figurative. On parle
découpe, utilise des outils. dans ce cas de réalisme fortuit.
Il effectue des différents tracés :
Il peut tenir d’une main Le tracé à double direction consiste à revenir au
un verre et y boire correc- point d’origine du tracé et à produire un nou-
tement. veau tracé rectiligne dans une autre direction.
Étapes du développement moteur
La coordination ocu-
lo-manuelle s’installe :
d’abord l’œil suit la main
et puis l’œil conduit la
main.
3.4 De trois à quatre ans
Motricité
Âge Tonus Posture Motricité globale Motricité manuelle Latéralité Graphisme
expressive
Vers trois ans L’enfant se tient Phase initiale des com- Il débute le mouvement Pour certains L’enfant Représentations du bonhomme têtard.
en équilibre sur portements moteurs d’attraper un ballon se enfants, la diffé- imite Éléments circulaires auxquels sont fixés les bras
Il progresse un pied pendant de base. déplaçant dans les airs. renciation entre l’adulte qui et les jambes.
vers l’aisance et quelques secon- les deux mains téléphone,
l’autonomie des. Il coordonne ses Au début, il tend les bras se détermine. le chauffeur Il tient un crayon entre le pouce et les deux
Les comporte- gestes de manière plus vers l’avant et peu avant qui conduit premiers doigts de la main.
ments moteurs Il marche sur précise pour agir sur la réception, il ferme les la voiture. Contrôle double :
de base au niveau une ligne au sol, l’environnement, se yeux. Il peut contrôler le geste au départ et à l’arrivée
de la motri- de 2,5 cm sur déplacer. et joindre deux traits pour finalement fermer
cité manuelle se une distance de Il attrape une grosse balle une figure.
combinent et 3 mètres. Il monte correctement en tendant les bras Il invente des tracés.
s’automatisent. les escaliers et descend
La motricité marche après marche. La manipulation explora- L’enfant commence à maîtriser la direction du
se structure en toire se développe. graphisme (grâce au contrôle du bras).
gestes de plus en Il avance, recule,
s’arrête. Il découpe du papier avec
plus précis, com-
des ciseaux.
plexes, appelés
Il peut courir, sauter,
coordination. Il enfile des perles mais
pivoter, rouler, pous-
ser, tirer… pas une aiguille. Il acquiert également la maîtrise du sens du
graphisme (contrôle de la rotation de la main
Il saute sur les deux Il peut utiliser un pot autour du poignet).
pieds, marche sur la pour verser un liquide
pointe des pieds. dans un verre. Cette capacité se traduit par les cycloïdes dans
un sens positif et négatif.
Il pédale et conduit un Les filles prennent une Cette cycloïde se perfectionne pour donner
tricycle. cuillère comme les adultes. l’épicycloïde négative ou positive (boucles).
Il marche dans toutes Il déboutonne un vête- Le cercle fermé est exécuté lentement. C’est un
les directions en tirant ment à l’avant et sur le tracé contrôlé, issu du tracé circulaire.
un gros jouet. côté.
avec aide.
43
3.5 De quatre à six ans
44
Motricité
Âge Tonus Posture Motricité globale Motricité manuelle Latéralité Graphisme
expressive
Entre quatre et L’enfant L’équilibre sta- C’est la période pen- Il suit le ballon du regard Jusqu’à quatre Il a intégré Les cycloïdes sont allongées dans le dessin en
six ans peut exercer tique s’établit dant laquelle on peut et tente de faire contact ou cinq ans, la certains co- position debout, plus ou moins serrées dans la
un contrôle progressivement observer le stade inter- avec lui avant qu’il ne latéralité subit des sociaux. position assise.
Acquisition tonique sur mais n’est vrai- médiaire de la plupart l’atteigne. des fluctuations
du stade inter- ses mouve- ment atteint que des comportements et reste souvent Il maîtrise L’enfant dessine pour le plaisir.
médiaire des ments. La vers cinq ans. moteurs de base. Il frappe une balle avec un indéterminée. difficilement
comportements précision et bâton l’expression L’enfant acquiert les traits parallèles, la croix, les
moteurs de base la vitesse du Il marche sur Il saute d’un pied Il attrape une balle. Elle est installée de ses émo- encadrements, les concentriques, les ronds tan-
dans le domaine mouvement une ligne étroite. sur l’autre et à pieds pour 40 % des tions. gents, les représentations du bonhomme.
de la motricite s’affirment, joints. L’exploration manuelle enfants entre Il peut écrire les lettres bâtonnées.
globale. condition- devient active. quatre à cinq Il aime se
nées par la Il peut faire cinq ou ans. donner en
six sauts à cloche-pied L’enfant peut bricoler, spectacle.
capacité de
et jouer à la marelle. utiliser des outils, peindre La latéralité
freinage.
et dessiner. se fixe, parfois
Il glisse, se poussée par les
balance. Il se brosse les dents seul. nécessités de
l’entraînement
Il monte et descend les au graphisme À partir de 5 ans
escaliers en posant un qui demande
pied par marche. une plus grande L’enfant dispose d’une maîtrise motrice, de
précision. capacités perceptives et imaginaires qu’il peut
Il donne un coup de
Étapes du développement moteur
Motricité
Âge Tonus Posture Motricité globale Motricité manuelle Latéralité Graphisme
expressive
Entre six et sept Phase finale des com- La manipulation explora- La préférence Il peut C’est la phase pré-calligraphique.
ans portements moteurs toire devient bi-manuelle manuelle se contrôler ses
de base. et se concentre sur la stabilise pour émotions et L’enfant est attentif au traçage des lettres,
La plupart des partie des objets à valeur 20 % des en- joue volon-
comportements La motricité est coor- informative. fants entre cinq tairement Il existe de nombreuses syncinésies (mouve-
moteurs de base donnée : les gestes et sept ans. des rôles. ments de la langue, émission de sons associés
au niveau de la sont de plus en plus Il joue assez bien à des aux lettres, balancements du tronc, de la tête)
motricité globale précis, complexes. jeux de ballon. Elle est ici pendant ses tracés.
sont acquis. fortement
L’enfant commence à Il enfile une aiguille et fait poussée par les L’écriture présente un aspect morcelé, les élé-
Ils vont se sauter à la corde. quelques points. nécessités de ments sont irréguliers et juxtaposés.
combiner et l’entraînement
permettre une Il peut apprendre à trico- au graphisme.
grande maîtrise ter…
corporelle.
Entre sept et L’état mature Les comportements Il faut parfois C’est la phase calligraphique.
onze ans et stable d’un moteurs de base attendre l’âge
point de vue construits entre deux de dix ans pour Les gestes s’assouplissent, les signes tracés
Acquisition des du tonus est et sept ans permet- que la préva- correspondent aux modèles, les lettres sont liées.
habilités com- atteint vers tront, après sept ans, lence manuelle Au-delà de 12 ans, ce sera la phase
plexes. neuf ans. de développer des soit réellement post-calligraphique, l’enfant recherchera une
À ce mo- habiletés motrices plus installée. plus grande vitesse dans l’écriture, les formes se
ment, l’en- complexes. simplifient, l’écriture deviendra plus personnelle.
fant peut
inhiber (re-
lâcher) vo-
lontairement
la tension
musculaire.
Les synciné-
sies sont nor-
males chez le
jeune enfant
(Psycho)motricité et habiletés motrices
et doivent
disparaître
au-delà de
douze ans.
45
Étapes du développement moteur
46
4. (Psycho)motricité et latéralisation
principe.
●● Le choix de l’œil directionnel dans la vision
Elle s’exprime par la latéralité qui est la ten- une personne dont tous les segments
dance naturelle à utiliser un côté du corps pré- droits ou gauches ainsi que les appareils
férentiellement à l’autre, dans toutes les tâches sensoriels sont directeurs quand il s’agit
réclamant une action unilatéralisée et précise. de mouvement actif.
47
(Psycho)motricité et latéralisation
La latéralité peut apparaître : On retrouve des gauchers dans une même lignée et
●● Homogène lorsque la personne utilise le
des familles sans gaucher.
même côté pour tous les organes. Les êtres humains sont en majorité droitiers et
●● Croisée lorsque le membre supérieur est
ceci, à quelqu’ethnie qu’ils appartiennent.
latéralisé à droite et le membre inférieur est Quand l’écriture est utilisée comme test, on
latéralisé à gauche (ou inversement). peut observer : 8 % de gauchers.
●● Ambidextre lorsque les deux côtés sont ré- Dans 76 % des cas, il y a concordance entre le
gulièrement utilisés dans les actions. pied, la main, l’œil.
●● Le facteur héréditaire peut jouer pour la 90 % des personnes présentent une prévalence
latéralisation en tant que formateur de la latérale.
latéralité neurologique. 70 % sont droitiers.
Les causes de la latéralité sont à la fois géné- 30 % sont gauchers.
tiques et sociales : dans certains pays, la main
gauche est interdite pour l’écriture et pour
toute activité réalisée en public.
4.2 Enjeux
48
(Psycho)motricité et habiletés motrices
49
(Psycho)motricité et latéralisation
dans les situations impliquant la motricité repères et les projeter sur autrui, ce qui té-
globale et partielle. moigne une diminution de l’égocentrisme
et la socialisation progressive.
50
(Psycho)motricité et habiletés motrices
possible.
●● Lancer avec précision dans une cible.
objets.
●● Tenir différents objets en équilibre sur la main.
●● Se moucher.
●● Écrire.
●● Jeux d’habiletés manuelles avec balles, bal-
lons, osselets, perles… ●● Pousser la porte.
51
(Psycho)motricité et latéralisation
52
5. (Psycho)motricité et fonction tonique
53
(Psycho)motricité et fonction tonique
Plus précisément, on observe le tonus par : Lorsque l’enfant exécute un mouvement de ma-
●● La passivité volontaire.
rionnette d’une main, l’autre main fait le même
mouvement et ceci de manière involontaire.
Quand on soulève le bras de l’enfant, il se laisse
conduire. Lorsque l’on relâche le bras, il doit L’enfant contracte les épaules quand il effectue
retomber souplement. un exercice d’équilibre.
Lorsque l’enfant se penche en avant, les bras ●● Le langage corporel, l’expressivité, la ma-
ballants, en exerçant des mouvements aux nière de se déplacer, de parler, de s’exprimer.
épaules d’avant en arrière on entraîne un ba- La vitesse, l’intensité, la puissance seront les té-
lancement des bras. moins d’un tonus haut. Cela peut aller jusqu’à
●● L’extensibilité. l’hystérie ou la crise d’angoisse.
Les hanches fléchies au maximum, on observe Le calme, la lenteur, la douceur, la précision
le degré d’extension du genou. seront le témoin d’un tonus bas. Cela peut aller
jusqu’à la dépression.
●● La capacité d’ajustement et la qualité du
calibrage du mouvement. ●● Les capacités de concentration et d’atten-
tion.
L’enfant peut lancer une balle dans une cible, il
peut écrire sur le papier sans le trouer ou écraser Les enfants qui ont un tonus trop haut ont éga-
le crayon, il peut s’arrêter, s’équilibrer, bref coor- lement des troubles de l’attention. (Cela peut
donner ses mouvements de manière efficace. aller jusqu’à l’hyperactivité)…
●● Les syncinésies. Les enfants qui ont un tonus trop bas sont dis-
traits, peu efficaces.
L’enfant écrit en tirant la langue.
5.2 Enjeux
54
(Psycho)motricité et habiletés motrices
Au repos, le tonus diminue et avec lui ce qui Le tonus permet de calibrer le mouvement,
permet de réagir à toutes les petites informations d’en ajuster l’intensité : un tonus musculaire
en provenance de l’environnement et du corps. équilibré permettra des gestes, des mouve-
ments souples, harmonieux, précis, pour se
déplacer, se protéger, communiquer, exprimer,
manipuler efficacement.
L’hypertonicité induit des gestes crispés, raides
et peu contrôlés. L’hypotonicité entraîne des
gestes peu précis, mous.
Découper sur une ligne.
Réagir efficacement pour échapper à un danger.
Se relâcher, pouvoir s’endormir.
Courir vite pour attraper le ballon.
Traverser la rue sans traîner.
●● Le sujet diminue les contractions muscu- Écrire entre les lignes ou dessiner sans dépasser.
laires, il produit moins de chaleur et doit se
couvrir. 5.2.3 Enjeux cognitifs5
●● Il a moins de possibilité de réagir rapide-
ment pour se protéger contre un danger…
Il se met à l’abri.
●● Il éprouve plus de difficulté à rester en équi-
libre… Il s’assied ou se couche.
5 Le lecteur trouvera des compléments d’informations dans le chapitre consacré à l’attention (habiletés cognitives) ainsi que dans le chapitre
consacré aux troubles de l’attention.
55
(Psycho)motricité et fonction tonique
5.3.1 Adaptez vos attentes ●● Adaptez vos consignes et les situations car
à l’âge des enfants certaines lésions organiques ou des troubles
Les petits enfants ont du mal à contrôler inten- neurophysiologiques ne permettent pas
tionnellement leur tonus. Nous vous invitons à d’ajuster le tonus à la situation.
consulter le tableau de développement.
5.3.4 Respectez le besoin
●● Créez les conditions leur permettant de dé-
de sécurité par la régularité
charger, d’augmenter et de modérer leur to- et l’organisation
nus en fonction de leurs besoins. Petit à petit,
L’anxiété et le sentiment d’insécurité induisent
par des situations de prise de conscience, ils
une variation inadéquate du tonus qui influence
pourront agir volontairement sur ce contrôle.
la motricité, l’attention, la concentration.
La peur entraîne une variation du tonus du cœur
5.3.2 Répétez, variez, (augmentation du rythme cardiaque) et de celui
multipliez les situations des vaisseaux sanguins. Elle peut engendrer des
dans un contexte ludique crispations du visage, de la raideur de tout le corps.
L’anxiété de la maman peut se manifester chez le
5.3.3 Veillez à l’intégrité organique bébé par de l’agitation.
Les enfants infirmes moteurs cérébraux ne L’anxiété peut être consécutive à un manque de
peuvent calibrer le mouvement en fonction des régularité, de cohérence, de constance, de rituels.
buts poursuivis.
●● Éliminez les bruits, les stimulations, les
Les enfants hyperkinétiques ont du mal à adap- changements, les mouvements inutiles.
ter leur tonus à la situation.
●● Parlez posément.
Les personnes qui présentent des troubles de la
●● Donnez des consignes claires.
transmission nerveuse ne peuvent ajuster leur
tonus. Leurs mouvements sont mal calibrés, ils ●● Veillez à l’adéquation des rythmes sociaux
manquent de coordination, ne peuvent disso- aux rythmes naturels biologiques.
cier des mouvements ou les associer de manière ●● Utilisez les transitions entre les lieux, les
efficace. personnes, les activités.
56
(Psycho)motricité et habiletés motrices
57
(Psycho)motricité et fonction tonique
58
(Psycho)motricité et habiletés motrices
●● Jouer en aveugle : le roi du silence, colin- ●● Se laisser flotter sur un matelas, soutenu par
maillard. l’adulte, sur l’eau ou avec des flotteurs.
●● Se passer une clochette. ●● Se coucher sur un ballon, sur le dos d’un
adulte.
c) Dynamiser le tonus ●● Balancer les bras, la tête, le corps entier sur
une musique dans différentes positions.
Situations de retraits et d’immobilité
●● Se blottir.
●● S’isoler.
●● Écouter, observer.
●● Se cacher.
●● S’étendre sur des tapis-mousse.
●● Être porté, être glissé dans une couverture.
●● Se blottir dans des coussins, dans les bras.
●● S’envelopper dans une couverture.
Les situations de jeux à forte mobilisation mo-
trice suscitent l’augmentation du tonus.
Référez-vous aux différentes situations propo-
sées principalement dans le chapitre consacré à
la motricité globale.
d) Modérer le tonus
Jeux calmes
●● Jouer au roi du silence.
●● Se passer une clochette ou un trousseau de
clés de main en main.
●● Rechercher la place d’une poupée musicale
parmi cinq ou six boîtes.
●● Marcher en imitant des chats lents, des Situations de relaxation
lions, des ralentis de cinéma. Conseils généraux
Balancements lents ●● Le temps d’inactivité doit être court : en-
●● Se balancer sur une balançoire, un hamac, viron 3 minutes pour les enfants les plus
une balancelle, un cheval à bascule, un fau- jeunes ou ceux qui n’ont jamais pratiqué.
teuil à bascule, des échelles de corde. Cela peut aller jusqu’à 8-10 minutes vers
l’âge de 7-8 ans, avec des enfants entraînés.
●● Bercer et être bercé.
●● Choisissez la position assise pour les séances
d’initiation (avec les enfants non entraînés
ou les plus jeunes de 3-4 ans), ensuite vous
pouvez adopter la position couchée.
●● Choisissez un lieu peu bruyant, l’accompa-
gnement par une musique douce est intéres-
sant (berceuses).
●● Utilisez une lumière douce, diffuse.
●● Veillez à ne pas être dérangés.
●● Maintenez une température chaude.
59
(Psycho)motricité et fonction tonique
●● Évitez les vêtements serrés, particulièrement lentement la tête et la sentir devenir lourde.
les ceintures pour favoriser la respiration Étendre un bras jusqu’au bout des doigts et
ventrale. le sentir s’alourdir, passer ensuite à l’autre
●● Prévoyez des tapis ou des couvertures pour bras puis au dos, à la poitrine, au ventre, aux
la relaxation couchée. fesses, aux jambes jusqu’au bout des orteils.
●● Adoptez un ton de la voix doux et uniforme.
60
(Psycho)motricité et habiletés motrices
61
(Psycho)motricité et fonction tonique
62
(Psycho)motricité et habiletés motrices
●● Fermer la bouche en serrant bien fort les n’importe où de haut en bas, en zig-zag,
lèvres, comme si elles étaient collées puis de droite à gauche, devant, derrière, sous
desserrer en murmurant O, resserrer en la table, etc… Terminer en regardant droit
murmurant I, U… devant soi.
●● Énoncer des lettres ou des mots (les pré- ●● Fermer les yeux en serrant bien fort les pau-
noms des enfants par exemple), en articulant pières, puis les laisser s’écarter lentement
exagérément, la bouche très ouverte et très en sentant ce qui se passe, répéter l’exercice
étirée, normalement, avec les dents serrées, plusieurs fois.
avec les lèvres fermées, sans bouger la langue. ●● Faire les « gros yeux du papa en colère, les
●● Prononcer mentalement ou murmurer un « petits yeux bridés des Japonais ».
mot, une phrase, le prénom en articulant
Jeux de concentration
bien.
●● Imiter le nez de l’animal cité par l’anima-
plus en plus lentement (paupières lourdes). ●● Fixer la flamme d’une bougie, le centre d’un
motif géométrique ou le cœur d’une grosse
●● Regarder en haut, en bas (3 ou 4 fois), de
fleur placé à plus d’un mètre devant soi, ne
gauche à droite, de droite à gauche (3 ou
pas cligner des yeux même s’ils picotent un
4 fois).
peu.Tenir le plus longtemps possible, puis
●● Regarder d’un côté, de l’autre, en haut et à
fermer les yeux et placer délicatement les
gauche, en bas et à droite, en bas et à gauche, paumes des mains sur les paupières, respirer
en haut et à droite. calmement et observer l’image résiduelle.
●● Faire tourner ses yeux dans un sens puis Lorsque l’on ne voit plus rien, ouvrir lente-
dans l’autre. ment les yeux.
●● Suivre des yeux un objet imaginaire ou un ●● Poser les mains sur les yeux : « fermer les
point qui se déplace sur un trajet régulier, yeux ». Enlever les mains : « ouvrir les
d’abord de la fenêtre vers la porte, puis yeux ». Répéter cet exercice plusieurs fois de
63
(Psycho)motricité et fonction tonique
Des critères et des indicateurs sont proposés Nous vous invitons également à vous référer au
dans une grille d’observation des habiletés mo- tableau de développement pour affiner votre
trices en fin de chapitre et dans la partie réser- observation.
vée aux outils.
64
6. (Psycho)motricité et habilités posturales
La fonction posturale est la fonction est assurée par le jeu normal des réflexes et
qui permet de maintenir la ligne de l’ajustement constant du tonus.
gravité du corps à l’intérieur de la L’activité nerveuse associée à la régulation de
base d’appui pour assurer l’équi- l’équilibre suit un arc réflexe impliquant les
libre à l’arrêt, en mouvement, avec récepteurs sensoriels périphériques (tactiles,
ou sans l’intervention de forces per- musculaires, labyrinthiques et visuels) qui
turbatrices. captent les informations ainsi que les
Cette fonction est conditionnée structures nerveuses centrales (le cer-
par l’ajustement constant du velet) qui assurent le traitement des
tonus, assuré par la fonction messages reçus et l’exécution des
musculaire statique, qui per- réponses motrices.
met de lutter contre la pesan-
teur, d’assurer le maintien de
On ne doit pas réfléchir pour rester en
l’équilibre en fonction des infor-
équilibre dans la marche. Les circuits ner-
mations proprioceptives tactiles et
veux fonctionnent normalement. Cependant,
visuelles concernant la position de la
lorsque le système est perturbé par de l’alcool,
tête, du déplacement du corps (transfert
par un traumatisme (fracture du crâne) ou une
du poids du corps d’une jambe sur l’autre) ou
maladie (par exemple une infection de l’oreille
encore en fonction des mouvements d’une par-
interne), on a du mal à rester en équilibre. Ce
tie du corps.
qui se produit même dans une situation bien
Dans des situations habituelles, cette fonction maîtrisée (la marche est titubante).
6.2 Enjeux
65
(Psycho)motricité et habilités posturales
66
(Psycho)motricité et habiletés motrices
67
(Psycho)motricité et habilités posturales
68
(Psycho)motricité et habiletés motrices
●● Envisagez les chutes et les glissements pos- ●● Responsabilisez les enfants par rapport aux
sibles. Assurez-vous de la présence de tapis éléments de sécurité. Attirez l’attention des
en cas de chute. enfants, sur la stabilité des engins sur les-
●● Protégez le corps lors de l’utilisation d’engins quels ils s’équilibrent.
glissants avec des coudières, des casques, des
genouillères…
trottinettes, bancs posés sur des objets plus l’action au ralenti, en arrière.
ou moins mobiles. ●● Construire un château de cartes, une tour
l’arrière, au ralenti.
●● Courir, monter sur un banc, s’arrêter en
équilibre.
●● S’équilibrer au sol sur de petits objets, sur
un espace limité.
b) S’équilibrer à l’arrêt
Balance
●● Par deux face à face, pointes de pieds contre-
pointes de pieds, prise mutuelle mains-poi-
gnets, se laisser doucement aller en arrière
●● Des échasses, des chaussures à hauts talons. jusqu’à l’extension des bras, les deux acro-
●● Des objets lourds ou encombrants à pous- bates forment un V.
ser, à tirer, à transporter.
69
(Psycho)motricité et habilités posturales
70
(Psycho)motricité et habiletés motrices
Lutter
●● Se bousculer.
●● Se pousser. ●● Rouler sur un petit chemin.
●● Se tirer. ●● Rouler sur un plan incliné.
●● Chuter et se rattraper. ●● Exécuter des figures acrobatiques.
●● Se positionner debout sur le porte-bagages
Danser ou debout sur la selle.
●● Défiler au son des tambours ou d’une
marche militaire. f) Adopter la posture adéquate
●● Jouer aux majorettes. Dans les situations, la posture la plus adéquate
●● Imiter les artistes de cirque. est celle qui permet de lutter contre la pesan-
teur tout en garantissant la plus grande efficaci-
●● Imiter les animaux « équilibristes » : le chat,
té possible (ce sont les principes d’ergonomie).
le tigre, le singe…
●● Jouer à mimer les métiers, les actions...
●● Faire des rondes avec changements rapides
●● Rechercher et adopter la position la plus
d’orientation.
intéressante pour jouer ou bricoler.
d) Équilibrer des objets ●● Utiliser, pour jouer, raquettes, palets,
●● Équilibrer une plume de paon ou un objet crosses, en fonction de leurs spécificités.
sur la main, le nez, le doigt. ●● Utiliser des outils adéquatement pour réa-
●● Équilibrer un petit sac de graines sur le dos liser des actions usuelles : jardiner, pousser
de la main, sur une main, sur le coude en se une caisse.
déplaçant d’un endroit à l’autre. ●● Transporter des charges, pousser, tirer des
●● Garder une balle en équilibre sur la main. objets lourds, ranger le matériel.
●● Équilibrer des ballons de baudruche sur un ●● Apprendre à s’asseoir à sa table pour décou-
71
(Psycho)motricité et habilités posturales
Des critères et des indicateurs sont proposés Nous vous invitons également à vous référer au
dans la grille d’observation des habiletés mo- tableau de développement pour affiner votre
trices en fin de chapitre et dans la partie réser- observation.
vée aux outils.
72
7. (Psycho)motricité et motricité globale
La motricité globale est la fonction qui permet Ces actions peuvent se réaliser en dissociation,
l’action dissociée, associée ou coordonnée de les deux côtés du corps font des actions diffé-
plusieurs parties du corps ou de tout le corps rentes.
avec ou sans contrôle visuel. Quand on doit écarter une jambe et pointer l’autre
Ce sont les actions de coordination dynamique en avant, dans un pas de danse…
générale.
La motricité globale combine :
●● Les actions de locomotion : marcher, cou-
rir…
●● Les actions de changements d’orientation :
tourner, pivoter.
●● Les actions de changements de position :
s’asseoir, se lever…
●● Les actions de transmission de forces : pous-
ser, tirer.
Ces actions peuvent se réaliser en association, Ces actions peuvent se réaliser en coordination,
les deux côtés du corps agissent simultanément les différentes parties du corps agissent de ma-
et effectuent le même mouvement. nière à produire un mouvement efficace.
C’est, par exemple, le mouvement des deux bras Rouler à vélo, marcher, courir, viser dans un but…
qui poussent ensemble un meuble, ou les mouve-
ments d’écartement simultané des deux jambes ou
des bras.
73
(Psycho)motricité et motricité globale
7.2 Enjeux
74
(Psycho)motricité et habiletés motrices
75
(Psycho)motricité et motricité globale
76
(Psycho)motricité et habiletés motrices
77
(Psycho)motricité et motricité globale
Des critères et des indicateurs sont proposés Nous vous invitons également à vous référer au
dans les grilles d’observation des habiletés mo- tableau de développement pour affiner votre
trices en fin de chapitre et dans la partie réser- observation.
vée aux outils.
78
8. (Psycho)motricité et motricité manuelle
79
(Psycho)motricité et motricité manuelle
et temporel ce qui est peu courant dans la mouvement est effectué dans un but com-
vie quotidienne, sauf si on considère l’action mun. Les actions sont coordonnées et symé-
unimanuelle qui implique que l’autre main triques ou parallèles.
se relâche. Les actions sont dissociées. Tenir un seau à deux mains, tenir un volant de
Dessiner en l’air un carré avec la main droite…. bicyclette, pousser une porte pour l’ouvrir, tirer
au sol un triangle avec la main gauche. Les sur une corde….
actions dissociées que l’on exerce parfois pour ●● Les actions des deux mains sont différentes,
le plaisir ou qui trouvent leur place dans les complémentaires, synchronisées. Elles
performances de cirque ou de danse. agissent dans un but commun, mais ont des
●● Les actions des deux mains sont différentes actions différentes. … La main préféren-
mais synchronisées sur le plan temporel. Les tielle a un rôle actif pendant que l’autre joue
actions sont associées. le rôle de stabilisation ou sert de référence
Jouer du piano. spatiale pour l’action de l’autre main. Les
actions sont coordonnées et latéralisées.
●● Les actions des deux mains sont identiques,
complémentaires et synchronisées, le même Peler un fruit, enfiler des perles, nouer des la-
cets, manier certains outils, jouer de la guitare.
8.2 Enjeux
80
(Psycho)motricité et habiletés motrices
81
(Psycho)motricité et motricité manuelle
Dans une activité de découpage, l’enfant regarde La maîtrise de chaque main dans l’exécution de
la forme qu’il veut découper, il observe les effets de mouvements totalement indépendants est par-
chacun des coups de ciseaux et réajuste la direction ticulièrement complexe. Le sujet doit s’efforcer
de ceux-ci pour que l’action soit efficace et corres- d’automatiser l’action de l’une des deux mains
ponde à ses intentions. de manière à pouvoir consacrer à l’autre le plus
La vue contribue également à évaluer les effets d’attention possible.
de l’action produite et à ajuster l’énergie mise Entre deux activités, celle qui est la plus simple
dans le mouvement. ou qui comporte le moins d’imprévu est plus
Dans une activité de peinture, en constatant que la facilement automatisable (la main gauche au
largeur d’un trait varie en fonction de la pression, piano joue les accords...).
l’enfant peut apprendre à ajuster la force exercée On voit souvent apparaître des syncinésies :
sur le pinceau. l’enfant exécute en miroir les actions entre-
Dans un dribble, la balle rebondit trop haut parce prises dans les jeux de doigts, par exemple.
que l’enfant a frappé trop fort, il réajuste l’intensité Jouer du piano est une action particulièrement dif-
de la frappe. ficile et demande beaucoup d’exercice car l’action
Dans les activités de préhension, il faut ajuster d’une main doit être automatisée, pour que l’autre
le mouvement en fonction de la position et de puisse agir…
l’orientation de l’objet dans l’espace, de sa taille Les actions manuelles en association ainsi que
et de sa forme, de sa substance, de sa texture, les actions symétriques sont importantes et
pour pouvoir préparer l’approche de l’objet. plus aisées.
82
(Psycho)motricité et habiletés motrices
assiettes de carton ou d’aluminium, feuilles Quelques comptines et jeux de doigts sont pro-
cartonnées, boutons, bâtonnets, jetons, pailles, posés dans la partie consacrée aux outils.
83
(Psycho)motricité et motricité manuelle
84
(Psycho)motricité et habiletés motrices
en la faisant rouler.
●● Jouer au jeu « balle au mur ».
85
(Psycho)motricité et motricité manuelle
Du matériel de dessin
●● Dessiner dans le sable, sur un tableau verti-
cal, sur du papier-émeri.
●● Dessiner ou écrire sur des palettes de terre.
●● Graver, laisser des traces au moyen des
craies, des fourchettes, un large pinceau,
un long pinceau, une brosse, des éponges,
des objets usuels, des plumes d’oiseau, les
doigts, la main…
e) Manipuler pour percevoir
À partir des situations de manipulations recon-
naître des formes, des matières, des orientations…
●● Jouer au loto tactile.
8.4.3 Situations
de prise de conscience
●● Parler avec les enfants des mouvements
qu’ils utilisent pour réaliser les actions.
●● Observer les résultats des actions qu’ils ont
opérées et expliciter les stratégies utilisées
pour les obtenir.
●● Demander aux enfants de décrire leurs ac-
tions et de les expliquer.
●● Mimer des actions usuelles, des métiers et
les faire reconnaître par d’autres enfants.
●● Donner une consigne d’action et la faire
Des jeux de construction exécuter : prendre la fourchette entre le
●● Assembler et séparer des pièces. pouce et l’index.
●● Réaliser un château de cartes. ●● Jouer à faire des nœuds et expliciter le mou-
●● Enfiler, empiler, entourer. vement.
●● Superposer. ●● Imiter les enfants qui effectuent les activités.
●● Équilibrer sur... ●● Parler de la main qui est la plus souvent uti-
lisée dans les actions et l’identifier : gauche
Du matériel de bricolage ou droite.
●● Enfiler des perles. ●● Partager avec les enfants les stratégies mo-
●● Manipuler de la pâte à modeler, de la plasti- trices utilisées pour réaliser des actions sur
cine, de la pâte à sel, de la terre. les objets.
●● Coller. ●● Dicter une séquence d’actions à un autre
●● Chiffonner. enfant.
●● Tisser, tricoter, crocheter… ●● Veiller à la posture et à la prise d’outil
●● Réaliser des nœuds. consciemment corrigées.
86
(Psycho)motricité et habiletés motrices
Des critères et des indicateurs sont proposés Nous vous invitons également à vous référer au
dans les grilles d’observation des habiletés mo- tableau de développement pour affiner votre
trices en fin de chapitre et dans la partie réser- observation.
vée aux outils.
87
9. (Psycho)motricité et graphisme
Dans cette section, nous envisageons les habi- L’écriture et le dessin sont conditionnés par la maî-
letés graphiques de manière générale dans leur trise du geste graphique mais également par des
orientation vers les divertissements graphiques, paramètres cognitifs, affectifs et sociaux. Ces dif-
le dessin et l’écriture. Dans le cadre scolaire, on férents paramètres se développent conjointement
oriente le graphisme, très (ou trop) rapidement dans une perspective systémique. Le présent docu-
vers l’écriture… ment aborde principalement l’aspect moteur.
9.1 Définitions
88
(Psycho)motricité et habiletés motrices
Les écritures chinoises, arabes ou russes, quand L’éducation du geste graphique ne suffit pas à
on n’en connaît pas la signification apparaissent l’apprentissage de l’écriture mais constitue une
comme des dessins mais pas comme un lan- préparation très organisée pour y accéder.
gage. On ne connaît pas leur code, on ne peut Comme toutes les habiletés, les habiletés gra-
donc en saisir le sens. phiques sollicitent des ressources cognitives,
sociales, affectives, motrices.
C’est l’activité manuelle la plus complexe.
9.2 Enjeux
9.2.1 Enjeux sociaux et affectifs Entre deux personnes de cultures différentes, le des-
sin facilite la communication.
Chacun reçoit une image en fonction de sa culture,
de son histoire, de l’air du temps.
Il peut servir à se représenter et à représenter
graphiquement son groupe d’appartenance. Il
permet de garder une trace, de marquer son
empreinte.
Les pèlerins se reconnaissaient par l’image de la
coquille de Saint Jacques, chaque seigneur avait
son blason…
Les divertissements graphiques et le dessin
sont pour l’enfant un terrain de jeu, une forme Les œuvres des tagueurs graphiques et abstraits sont
d’évasion. Ils permettent de vivre des situations avant tout des signatures.
sur le mode symbolique de représenter son L’écriture permet à terme d’utiliser le langage
monde intérieur et contribuent à l’équilibre écrit pour laisser une trace, communiquer,
psychique. comprendre l’autre, exprimer ses idées.
Qu’elle soit représentation du réel ou invention La signature parfois agrémentée d’un élément gra-
complète, une image propose et raconte toujours phique figuratif est une sorte de logotype personnel.
une histoire, que l’on comprend ou non, quelle que Écrire implique de se conformer à un langage
soit la technique employée. codifié socialement accepté. Il suscite la capacité
Même une image abstraite véhicule quelque chose : de respecter les règles de vie sociale, les normes.
sa couleur donnera une idée de sa tonalité, chaude Les créations des enfants, accueillies par l’adulte
ou froide… comme un langage personnel, intéressant, dé-
Le dessin facilite la communication et repré- velopperont chez eux un sentiment d’existence
sente un moyen de se faire comprendre quand et de reconnaissance pour eux-mêmes (base de
les mots ne suffisent pas ou plus. la communication et de la socialisation).
On a fréquemment recours à un croquis pour ex- Pour que l’enfant ait envie d’écrire, il doit avoir
pliquer, préciser, ce qui est difficile à comprendre. le désir d’exister au monde, de laisser une trace,
On dessine avec les mains dans l’espace pour agré- l’envie d’imiter les grands, le plaisir de jouer avec
menter sa parole. les mots, les signes, de les classer, de les organiser.
89
(Psycho)motricité et graphisme
La maîtrise des habiletés graphiques influence loppent chez l’enfant de nombreuses stratégies
les sentiments des confiance, de compétence, cognitives pour :
d’appartenance, de puissance, de limites…. ●● Être attentif, se concentrer ;
90
(Psycho)motricité et habiletés motrices
●● Percevoir la notion de mot, mot en tant ●● Communiquer ses pensées, puisque l’écri-
qu’unité porteuse de sens pour les séparer ture et le dessin permettent de laisser, de
les uns des autres ; faire des liens entre la trace et la signification
●● Maîtriser les codes de l’écrit après la prise d’une image, d’une suite de signes.
de conscience de l’aspect phonologique du Le développement des habiletés graphiques
langage ; aura un impact sur la scolarité dans la mesure
●● Appréhender la différence entre l’écriture et où la maîtrise de l’écriture est indispensable
le dessin ; dans nos cultures pour appréhender les diffé-
rents apprentissages scolaires.
91
(Psycho)motricité et graphisme
92
(Psycho)motricité et habiletés motrices
93
(Psycho)motricité et graphisme
●● De manière générale, pour écrire le main- L’étape verbale qui se caractérise par la verbali-
tien du crayon est assuré par une prise digi- sation de chacune des séquences du geste avant
tale formée par le pouce, l’index et le majeur sa réalisation. « je dis et puis j’agis ».
(d’un point de vue biomécanique, c’est bien L’étape verbo-motrice, qui se caractérise par la
l’index qui doit se positionner en opposition simultanéité entre le mot et l’action « Je dis en
avec le pouce, il est en effet, avec celui-ci, le agissant »
plus mobile des doigts). ●● Décomposez les gestes graphiques com-
●● Pour le droitier, l’index et le pouce enserrent plexes en gestes plus simples.
le crayon à environ deux centimètres de la ●● Dans la phase initiale de l’apprentissage,
pointe, tandis que le majeur assure son sou- veillez à faire exécuter le mouvement en ver-
tien passif sur le bord interne, de la troisième balisant les différentes étapes à partir d’un
phalange. La partie arrière du crayon repose modèle.
sur l’arc que forme l’index et pouce. L’annu- ●● Sollicitez l’utilisation des différents canaux
laire, et l’auriculaire, ainsi que le bord cubi- perceptifs pour capter les caractéristiques du
tal de la paume servent de base d’appui de la geste à effectuer ;
main sur la table, ce qui assure toute la sta- –– impressions visuelles (démonstration mo-
bilité voulue aux actions des autres doigts. dèle) ;
●● Pour le gaucher, la prise du crayon pince
–– impressions tactiles (trace imprimée dans
pouce-index se situe un peu plus haut, pour le dos, graphismes en relief ) ;
éviter que la main touche les lettres tout –– impressions auditives (consignes verbales) ;
juste tracées et pour favoriser le contrôle –– impressions proprioceptives (mouve-
visuel de l’écriture. Il est essentiel, pour évi- ment, déplacement).
ter les compensations des gauchers (prises ●● Invitez les enfants à reproduire la forme du
proximal, poignet en col-de-cygne), de leur graphisme à partir d’un modèle orienté.
apprendre à écrire en plaçant la main sur la
●● Invitez les enfants évaluer les différentes
ligne d’écriture. La tenue du crayon en prise
composantes du geste, orientation, forme,
distale n’est pas conseillée.
pression…
●● Suscitez la prise de conscience du confort res-
●● Au début, utilisez des supports illimités ou très
senti en fonction de l’adéquation de la posture.
vastes pour laisser au geste toute son ampleur.
●● Corrigez la prise d’outil et la position du
●● Inscrivez chaque nouveau graphisme dans
corps dans toutes les situations de gra-
un référentiel pour aider à la mémorisation.
phisme, qu’elles soient spontanées ou diri-
gées en fonction de la dominance manuelle ●● Invitez les enfants à tracer les formes de ma-
et cela dès le plus jeune âge. nière intentionnelle avec une autre partie du
corps (le genou, l’épaule).
●● Invitez les enfants à travailler assis au pu-
pitre ou à table et veillez à ce que le siège soit ●● Invitez les enfants à interrompre volontai-
adapté : les fesses et les cuisses supportent rement les gestes et les tracés en suivant un
le haut du corps et les pieds à plat sur le sol rythme.
(ajoutez éventuellement une planchette ou ●● Encouragez les enfants à dicter une forme à
un coussin). un partenaire.
●● Devant le chevalet, devant le tableau faites
94
(Psycho)motricité et habiletés motrices
95
(Psycho)motricité et graphisme
●● Chanter des chansons à gestes : ah, l’escar- Les graphismes sont partout. Repérer et consi-
got, le grand cerf, … gner des motifs graphiques pour les utiliser
●● Jouer avec de l’eau, du sable, de la terre : dans les créations, les dessins, les divertisse-
remplir, vider, transvaser, visser, dévisser, ments graphiques.
mouler, démouler, étaler, mettre en tas. ●● Impressions visuelles, tactiles, auditives, ki-
●● Colorier.
●● Dessiner.
●● Graver.
●● Sculpter.
●● Écrire.
quel support ….
96
(Psycho)motricité et habiletés motrices
97
(Psycho)motricité et graphisme
98
(Psycho)motricité et habiletés motrices
●● Tracer des droites, des vagues, des boucles, ●● Reproduire des lettres dans l’air avec le
des zigzags à partir du centre ou de plusieurs coude, le genou, le poignet.
points. ●● Marcher sur les lettres en respectant l’orien-
●● Photographier un objet, une matière en gros tation du tracé et reproduire ensuite celles-
plan et reproduire les graphismes sur des ci sur des supports.
supports divers.
●● Toucher des formes, des objets, des surfaces
et les représenter ensuite à l’aide de pin-
ceaux, de crayons, d’éponges, de craies.
●● Reproduire le signe de l’infini effectué en
manipulant des rubans, sur un tableau avec
une éponge mouillée.
●● Tracer des formes dictées sur information
visuelle et phonétique.
●● Reproduire sur une feuille de papier, un ta-
bleau un déplacement effectué (spirales, ser-
pentines, diagonales, médianes...) dans une
●● Reproduire la forme d’une lettre ou d’un
danse créative, une ronde, une farandole.
mot tracé dans le dos par un partenaire.
●● Dessiner des formes, des graphismes dans
●● Tracer une lettre sur un support en fermant
le dos, sur la main, sur le pied d’un parte-
les yeux.
naire… qui les reproduit immédiatement
ou de manière différée sur un support à 9.4.4 Situations de prise
l’aide d’un outil. de conscience
k) « Écrire » ●● Converser avec les enfants sur les divertisse-
●● Jouer à remplir des pages de simulacres ments graphiques.
d’écriture en vague, en arabesques, en ●● Demander aux enfants d’évaluer la confor-
boucles… mité des tracés réalisés.
●● Effectuer une suite de signes graphiques en ●● Observer et parler des réalisations fonction-
respectant le sens gauche droit et haut bas… nelles, de la qualité esthétique.
Au début, installer des repères sur la feuille ●● Evaluer avec les enfants qualité des dessins
ou sur le bras gauche de l’enfant d’observation.
●● Jouer à signer… comme un adulte. ●● Verbaliser les différentes orientations des
●● Écrire son prénom en lettre bâtonnée. tracés.
●● Écrire les chiffres en respectant la forme et ●● Parler des différents tracés.
l’orientation du tracé. ●● Parler en traçant.
●● Écrire son prénom en lettre cursive en res- ●● Echanger sur les impressions ressenties.
pectant l’orientation et la forme du tracé
●● Verbaliser les difficultés rencontrées.
●● Repérer les lettres de son prénom et les re-
●● Mettre des mots sur les stratégies mises en
produire comme s’il s’agissait de signes gra-
œuvre et leur efficacité.
phiques libres.
99
100
Contexte d’émergence Actions Graphismes Orientation Vitesse Outils Supports But
9.5
A partir de l’observation Reproduire Les étoiles De haut en bas Dans un Avec des Sur une grand Pour réaliser un papier
vation.
d’un textile. mouvement large feutres papier kraft punai- d’emballage pour le
sé au mur. cadeau de Noel
Impression visuelle Reproduire Traits De haut en Contenu Parties du Grand Jouer
Copier ■■Traits verticaux bas, Large corps, Petit Créer
Œuvre d’art Imiter ■■Traits horizontaux De bas en Interrompu Rubans, fou- Étroit Décorer,
Environnement Produire ■■Traits obliques haut, Fluide lards Long Communiquer,
Naturel Inventer ■■Zigzags. De gauche à Rétréci Objets rou- Limité Informer,
Empreinte d’animaux, de Multiplier ■■Traits parallèles droite, Accéléré lants Non limité, Signer,
pneu, Agrandir ■■Croix De droite à Lent Objets divers Vertical Représenter…
Ecorce… Réduire ■■Encadrements gauche, Rythmé Objets usuels Horizontal Étiqueter
Impressions textiles Tracer, ■■Crénaux En oblique Saccadé Feutres, Oblique Ranger
Matières Dessiner ■■Étoiles Dur une cir- … Pinceaux Souple Garder une trace
Objet Peindre ■■Vagues conférence…. Éponges, Dur, rugueux ou Apprendre !
Photo Colorier ■■Ponts ou arcades Dans une Balais, lisse …
Graver ■■Coupes forme Brosses… Air
Détail d’architecture
Écrire… ■■Boucles, Crayons Sol humide
Décor ethnique
Faire des ■■Hybrides Craies Sol sec
Papiers peints,
gammes ■■Arabesques Poudre de Sable
Motif imprimé… ■■Spirales
Faire des craie Terre
… séries Stylo Neige
fin de section et dans la partie réservée aux outils.
De l’intérieur vers
Mélodie, ■■ Losanges, l’extérieur
Rythme, ■■ Triangles, …
Percussion, ■■ Trapèze…
Tableau recapitulatif des situations
■■ lettres en jambages
bouclés.
■■ Mots
(Psycho)motricité et habiletés motrices
101
(Psycho)motricité et graphisme
102
10. (Psycho)motricité et motricité expressive
103
(Psycho)motricité et motricité expressive
10.2 Enjeux
104
(Psycho)motricité et habiletés motrices
Les gestes signifient l’indifférence, l’accueil, le refus, Le geste mimé remplace la parole. Il restitue
la surprise, l’anxiété, l’ennui, la peur. avec le corps grâce à la représentation que rend
Secouer la tête, hausser les épaules, froncer les sour- possible la mémoire sensorielle, tout ce qui
cils, diriger le regard expriment des sentiments. peut être perçu du monde extérieur.
Elle permet d’accéder au corps sensible et utiliser Les gestes esthétiques sont utilisés pour expri-
la motricité pour créer, exprimer l’imaginaire, mer l’imaginaire dans le théâtre, le cirque, la
dans une perspective artistique ou esthétique. pantomime, la danse, l’expression corporelle.
10.3.1 Adaptez vos attentes mains. Elles vont dépendre des réponses reçues,
à l’âge des enfants elles dépendront également du développement
La motricité expressive évolue à partir de com- affectif, du contexte social, de la culture.
portements innés vers des comportements acquis. Ainsi, progressivement, l’enfant imite les gestes
L’appartenance à l’espèce humaine conditionne qui ont leurs significations dans sa culture ou
les modalités d’expression. Elles sont univer- dans celle qu’il veut intégrer.
selles et innées. Cependant, des circonstances Les manifestations d’émotions comme la peur, la
sociales, culturelles, ethniques modifient les joie, la tristesse ou la colère seraient au départ uni-
modalités d’expression motrice dans les com- verselles. Cependant, elles se chargent progressive-
portements acquis. ment de significations en fonction des circonstances
●● Envisagez les situations de jeux symboliques
sociales, culturelles, ethniques.
spontanés, de jeux plus dirigés en fonction Le sens donné par le médiateur, le parent,
des capacités de décentration. l’enseignant aux comportements innés et aux
gestes appris influence l’expressivité.
10.3.2 Variez, répétez,
Lorsque la mère répond aux réactions viscérales
multipliez les situations
de l’enfant, elle interprète ses réactions comme un
dans un contexte ludique
appel et elle projette ainsi son enfant dans le monde
10.3.3 Adaptez vos attentes de la communication interhumaine.
à la culture et à la famille L’enfant pleure, la mère le prend dans ses bras ;
quand l’enfant voudra être en contact avec sa mère,
il pleurera.
●● Suscitez l’utilisation des codes sociaux.
●● Apprenez aux enfants à dire bonjour, ac-
quiescer, saluer, exprimer ses émotions, dans
une forme socialement acceptable.
105
(Psycho)motricité et motricité expressive
La motricité expressive est le reflet de la per- L’imaginaire est un domaine, on pourrait dire
sonnalité et du vécu. Les pensées, les craintes, que c’est un bagage que l’on enrichit notre vie
les souffrances passées ou les désirs cachés in- durant, selon les événements qui s’offrent. Ce
fluencent les gestes expressifs. Les expériences, sont des images visuelles, auditives, sensorielles
les messages vécus, répétés et les émotions qui que nous avons, pour la plupart, déformées en
les accompagnent donneront aux gestes mo- une mémoire imprécise, un immense brouil-
teurs une coloration, une expression très per- lard non conscient.
sonnalisée, notamment par l’intermédiaire du L’imagination se réfère à la capacité de former
tonus. C’est précisément parce qu’elle se charge des images que l’on n’a pas perçues, par analo-
de sentiments et d’émotions que l’activité mo- gie à celles qui sont formées, à la suite d’expé-
trice de l’être humain devient un langage cor- riences perceptives, effectivement vécues.
porel.
●● Suscitez les contacts réels avec les créations
La peur entraîne une augmentation du rythme artistiques et les artistes.
cardiaque, c’est-à-dire une variation du tonus de ce
●● Assistez à des représentations de danse,
muscle et de celui des vaisseaux sanguins. Elle peut
de cirque, de théâtre ! Elles auront une
s’accompagner de crispations du visage, de raideur
influence sur la capacité de comprendre la
de tout le corps.
symbolique du mouvement.
Des émotions positives fortes peuvent aussi en-
traîner une augmentation du tonus musculaire 10.3.6 Suscitez la création
se manifestant par un comportement d’agita-
tion ; alors que la satisfaction, la tranquillité, la
sérénité s’expriment par un tonus modéré.
L’anxiété de la maman peut se manifester chez le
bébé par de l’agitation. Face à un étranger qui ap-
porte un jouet, l’enfant va guetter la réaction de sa
mère. Si celle-ci semble satisfaite, l’enfant explore
le nouveau jouet, et accepte l’étranger avec moins
d’agitation. Par contre, si la mère semble inquiète,
le bébé reproduit cette inquiétude par une réaction
de peur ou une appréhension équivalente.
Les dysfonctionnements dans la fonction to-
nique peuvent être les témoins d’un désordre Créer son propre mouvement permet d’expri-
émotif et s’expriment dans la motricité expres- mer une émotion, une sensation, à partir d’un
sive. L’image du corps est un facteur essentiel conte, d’une histoire, d’une musique, d’un
dans l’expressivité motrice. mot. Ces créations se concrétisent par le mou-
vement, la posture, le cri et elles expriment ce
●● Prenez conscience que les situations de jeux
qui est fixé dans son histoire (symbolique du
symboliques et les situations d’expression
mouvement). Plus les enfants ont l’occasion
corporelle permettent d’exprimer de ma-
d’exprimer leurs sentiments, leurs expériences
nière créative, par la motricité, son histoire
et leurs idées par le mouvement, plus ils acquer-
personnelle.
ront la confiance en leur capacité de bouger et
10.3.5 Enrichissez l’imaginaire de communiquer avec leur corps.
et l’imagination ●● Faites de l’espace d’expression un lieu de vie,
culturel et à la richesse des contacts avec les attirantes et stimulantes. Elles doivent tou-
créations artistiques. cher le groupe en fonction de sa réalité, de
son histoire, toucher son univers affectif.
106
(Psycho)motricité et habiletés motrices
●● Laissez les enfants changer leur apparence, ●● Au contraire, pour mettre l’accent sur les
jouer à être quelqu’un d’autre. mimiques, cachez le reste du corps derrière
●● Faites danser les enfants. un rideau ou sous une cape.
●● Faites explorer le mouvement à partir d’une ●● Favorisez également le jeu devant les miroirs
contrainte, d’une consigne de base très simple. ou avec des caméscopes pour que les enfants
puissent se regarder et contrôler ainsi leur
●● Proposez des situations qui offrent un cer-
langage corporel.
tain vide et permettent de nombreuses ré-
ponses. Les consignes sont semi-définies :
ouvertes et délimitées.
●● Suscitez la création de productions éphé-
mères, aléatoires et variées.
tissus, foulards, bandeaux, tubes de mousse, ●● Des situations incitatrices : les idées sont
cubes de mousse, jouets symboliques (dî- reprises dans les propositions.
nette, cuisinière, magasin, docteur). ●● Des histoires lues ou inventées : contes tra-
●● Des musiques qui induisent la danse : mu-
ditionnels, albums jeunesse…
siques expressives, musiques traditionnelles, 10.4.2 Situations motrices
bruitages, comptines, rondes, chansons à
gestes.
●● Des instruments de musique : tambourins,
107
(Psycho)motricité et motricité expressive
a) Exprimer dans le jeu symbolique lourde, très légère, très chaude, très froide, très
●● Jouer à la poupée, au magasin, à la guerre, à piquante, très gluante, très collante…
Zorro, à l’infirmière, à l’école… Le contact visuel
●● Jouer au dentiste, au vétérinaire, au métier Les enfants sont dispersés dans l’espace. Ils se
de papa… déplacent en suivant du regard un objet fixe ou
●● Se déguiser. mobile, un camarade.
b) Exprimer dans les jeux traditionnels Une histoire
Utiliser des personnages, des déguisements, des Groupés par quatre, les enfants disposent d’un
symboles. sac opaque dans lequel se trouvent les objets
●● Jeux de poursuite, de loup, du chat. variés (une ambulance, un cheval, un pompier)
●● Jeux d’opposition.
qui suscitent l’imagination, la création d’une
histoire. Ils doivent sortir les objets du sac et
●● Jeux de pistes, jeux de chasse au trésor en
en groupe, ils cherchent à créer une histoire à
utilisant des personnages, des déguisements, partir des objets. Ils racontent et miment cette
des symboles. histoire.
●● Jeux de comédie : ambassadeur, l’autre par-
108
(Psycho)motricité et habiletés motrices
109
(Psycho)motricité et motricité expressive
Des émotions, des tempéraments pour se réveiller. Elle peut également vous
Coléreux, haineux, peureux, malade, peureux, amener faire la toilette dans la salle de bain,
fatigué, joyeux, triste, désespéré, impatient, gribouiller au tableau…
fort, doux, léger, intense, appuyé, préoccupé, ●● Le pays tout en colère
enthousiaste, déterminé, cruel, amoureux, in-
« Nous allons faire un grand voyage et dé-
téressé, discret, aigri…
couvrir beaucoup de pays. Nous voilà arrivés
Des intentions, des actions dans un pays incroyable où vivent des gens
Tirer, pousser, effleurer, shooter, tendre, viser, toujours en colère : c’est le pays de « tout en
ramper, étreindre, embrasser, reculer, frapper, colère », « tout en joyeux », « tout en chagrin »,
nager, visser, se lever, s’asseoir, cueillir. « tout en froid », « tout en chaud », « tout en
fatigue », « tout en personnes âgées », « tout
Des contrastes, des contraires en tout mou », « tout en tout raide ».
Grand/petit, gros/maigre, droit/tordu, mou/ g) Exprimer par les marionnettes
raide, équilibré/déséquilibré, adroit/mala-
droit, fatigué/dynamique, en colère/de bonne Jouer sur l’âme, les mouvements, les démarches
humeur, lourd/léger, triste/gai, malin/nigaud, des marionnettes.
●● Les bavards font des grands gestes.
froid/chaud.
●● Les satisfaits inspirent entre les dents et se
●● On se fait suivre par un chien. grâce à des pièces de monnaie mises à la place
●● Une guêpe ne nous quitte pas. des doigts ; débit vif, intonation montante.
●● Les boudeurs tournent le dos si on leur
●● On s’amuse à faire des bulles de savon.
parle, remuent, grognent, poussent des sou-
Des histoires lues ou inventées pirs, mais ne répondent pas quand on leur
pose des questions.
●● La forêt magique
« Les enfants se promènent dans la forêt h) Exprimer par les jeux d’ombre
magique : ils rencontrent un éléphant et les Une corde à linge est tendue en travers de la
voilà transformés en éléphant, un canard et pièce, un drap blanc y est suspendu et fixé par
voilà qu’ils marchent comme les canards, ou des pinces à linge. Veiller à ce que le drap ne
qu’ils sautent comme des kangourous… ». soit pas chiffonné, afin que les ombres ne pré-
●● Au pays de l’imaginaire sentent pas de plis ni d’ondulations susceptibles
de les déformer. Il suffit de placer une feuille de
La fée peut, en quelques secondes, vous couleur devant le projecteur de diapositives ou
transformer en oiseau, en papillon qui de placer une diapositive en couleur pour ajou-
danse, mais aussi en jolie fleur qui s’ouvre ter une teinte à la toile. Les acteurs effectuent
sous le regard du soleil ou en chat qui s’étire des gestes.
110
(Psycho)motricité et habiletés motrices
111
(Psycho)motricité et motricité expressive
●● Exprimer une intention en dansant : pous- un parcours libre. Ils représentent des feuilles
ser, ramer, nager, grimper, attaquer, attraper, poussées par le vent.
lancer, envoyer.
●● Danser avec des tissus, des rubans, un cha-
peau, en se déplaçant autour d’un objet.
●● Danser comme… si l’on était une personne
âgée, un rocker, la star de la télé, un chat.
●● Danser une situation vécue.
●● Danser à partir d’une situation imaginaire :
Je suis dans une forêt, j’ai peur, je suis un
oiseau parmi d’autres oiseaux se déplaçant
dans le ciel.
●● En suivant le rythme choisi par l’animateur.
●● Danser un conte ou un petit ballet, des his-
●● En suivant la direction indiquée par l’ani-
toriettes musicales.
mateur tout en respectant le rythme.
●● Danser sur des musiques folkloriques avec
ou sans déguisement (far West, breton, tsi- ●● Le vent est représenté par l’animateur. Ce-
gane, tyrolien). lui-ci se déplace et dit, « je souffle d’ici ».
●● Dans la salle se trouvent des obstacles qui
Quelques idées pour finaliser la création permettent de représenter des murs, des
●● Répéter plusieurs fois le même mouvement. montagnes. Changer de direction, de hau-
●● Varier les déplacements : marche, course. teur, de trajectoire en fonction de la force et
marche sur place, saut, sautillés, galop, pas de la direction du vent.
chassés, tours, rondes, files, formations indi- ●● Choisir deux directions, deux hauteurs, (pas
viduelles ou en groupes, en farandoles, en tout à la fois).
serpentine, en diagonale, en zigzag, en car- ●● Les enfants tournent comme s’ils sentaient
ré, en quadrille, en lignes courbes. que le vent les poussait par une seule partie
●● Varier les mouvements : fort, doux, léger, du corps : le coude, le ventre, l’oreille…
intense, appuyé, faible, mou, élastique, re- ●● Les enfants choisissent une feuille qu’ils
bondi, fluide, rapide, saccadé, vers l’avant, veulent représenter. Ils montrent en tour-
vers les haut, vers le bas, sur le côté, en nant, avec la forme qu’ils donnent, qu’elle
oblique, en volume, en droite, en spirale, en est différente des autres feuilles. Elle peut
plan. être plus large, plus découpée, plus fine,
●● Varier les positions de départ : debout, age- plus pointue, plus épaisse, plus lisse, plus
nouillé, accroupi, assis, couché. déchirée, plus bosselée…
●● Varier les relations de partenariat : contacts, ●● Les enfants se regroupent par deux, un en-
oppositions, imitations, questions réponses, fant tourne sur lui-même, tandis que l’autre
canons, solo, duo, trio. le regarde et mémorise son mouvement pour
●● Varier la musique ou la percussion sur la- le reproduire.
quelle s’exerce le mouvement en rapport
avec : les pulsations, l’accentuation, les Entrer dans la danse avec des foulards
changements de temps, les silences. ●● Lorsque les enfants entendent la musique,
●● Varier la durée et la vitesse des mouve- ils tournent pour entrer dans la danse ;
ments : lent, rapide, accéléré, ralenti. lorsque la musique cesse, ils restent immo-
biles et lorsqu’elle recommence, ils recom-
Quelques exemples de séquences mencent à danser d’une autre manière.
« D’où vient le vent ? » ●● Les enfants tournent sur eux-mêmes en fai-
Les enfants partent d’un point de départ et sant tourner et voler les foulards.
doivent arriver à un point donné en effectuant ●● Faire courir les enfants au lieu de tourner.
112
(Psycho)motricité et habiletés motrices
Imiter des graphismes conte, une scène et chercher ce qui fait sou-
rire, rire ou pleurer…
●● Observer, comparer, verbaliser les modes
Des affiches avec des tracés sont fixées à dif- imprimant à celles-ci l’expression voulue.
férents endroits dans la salle. Les enfants re-
produisent les tracés dans l’espace : avec une
seule main, puis avec les deux mains, sur une
musique, en amplifiant ou rétrécissant le mou-
vement, en alternant un mouvement ample et
un mouvement rétréci, en utilisant un foulard,
un ruban.
Danser comme…
Les enfants sont debout et en cercle. Chaque
enfant tire une carte au hasard. Ils réfléchissent
ensemble « danser comme une porte, que fait
une porte ? » « elle reste toute droite, s’ouvre et
se ferme » et ainsi l’enfant se balance en fer-
mant et ouvrant ses bras mais en restant bien
droit. On se met dans la peau de l’animal : ●● Parler des personnages dessinés dans les al-
« Est-il grand ? petit ? fort ? faible ? lourdaud ? bums en rapport avec leurs expressions.
agile ? comment se déplace-t-il ? » Tous les en- ●● Lors d’une création de danse ou d’expres-
fants voyagent dans la salle, à la rencontre des sion, représenter par une sculpture, un
autres animaux.
113
(Psycho)motricité et motricité expressive
Des critères et des indicateurs sont proposés Nous vous invitons également à vous référer au
dans une grille d’observation des habiletés mo- tableau de développement pour affiner votre
trices en fin de chapitre et dans la partie réser- observation.
vée aux outils.
114
11. Observer les compétences motrices
Difficilement
difficilement
Facilement
facilement
Très
Très
Peut-il planifier ses gestes ?
Peut-il exécuter et corriger ses gestes ?
Peut-il automatiser ses gestes ?
Peut-il adapter son tonus au type d’activité ?
Augmentation adéquate
Diminution adéquate
Augmentation rapide
Diminution rapide
Augmentation volontaire
Diminution volontaire
Utilise-t-il, à son initiative ou en réponse aux sollicitations du milieu, un réper-
toire aussi large que possible d’actions élémentaires ?
Courir
Grimper
Sauter
Glisser
Chuter
Se réceptionner
Tirer
Pousser
Manipuler
Tourner
S’arrêter
Peut-il capter efficacement un signal ?
Peut-il s’orienter en fonction de ce signal ?
Peut-il se placer en fonction des impératifs de l’action à effectuer ?
En dehors ou en dedans
Haut ou bas
Devant ou derrière
À gauche ou à droite
Peut-il évaluer et réagir avec rapidité et efficacité par rapport au déplacement
d’un mobile ?
Peut-il résister à une poussée, à une traction ?
Peut-il gérer les déséquilibres ?
Peut-il recourir adéquatement aux techniques ?
De chute
De fuite
Peut-il communiquer des émotions par son corps ?
Peut-il faire passer un message par son corps ?
115
Observer les compétences motrices
Ronds
Ponts
Vagues
Coupes
Spirales
Arabesques
Les lettres
Lettres en coupes
Lettres en ponts
Lettres en ronds
Lettres en boucles
Comment est sa latéralité ?
Stabilisée
Instable
Performante à gauche
Performante à droite
De préférence à gauche
De préférence à droite
Les postures sont-elles adaptées aux situations ?
Les ajustements se font-ils rapidement par rapport ?
À l’espace
Au temps
Au milieu
Aux autres
116
Conclusion
Nous avons abordé dans ce chapitre la mé- pratique. Des exemples de situations mo-
thodologie de la psychomotricité orientée trices et de situations de prise de conscience
vers le développement des habiletés mo- sont ainsi disponibles pour préparer vos ani-
trices. mations.
D’autres auteurs abordent les mêmes aspects Nous avons pu démontrer qu’il est essentiel
en utilisant d’autres termes. Vous pourrez de susciter le développement de ces com-
donc trouver les mêmes repères théoriques pétences entre la naissance et huit ans. En
ou méthodologiques sous les rubriques de effet, c’est à cet âge que s’installent et se
schéma corporel, de conduites motrices, de combinent les comportements moteurs de
développement corporel. base qui conditionnent tous les apprentis-
sages moteurs ultérieurs.
Le développement des habiletés motrices
permet à l’enfant de se déplacer, de se pro- Nous insistons sur le fait que les situations
téger, d’agir sur l’environnement physique motrices envisagées pour les enfants entre
et humain, de percevoir la réalité qui l’en- deux et six ans sont orientées vers le mou-
toure, de se développer d’un point de vue vement global effectué dans un contexte
physique, intellectuel et affectif. Ces com- de résolution de problèmes. Ces problèmes
pétences lui permettent également d’accé- sont le plus souvent initiés par l’activité
der au corps sensible, de s’exprimer et de spontanée, mais ils peuvent également être
communiquer efficacement pour vivre en induits par des situations de jeux dirigés,
société. individuels et collectifs.
Nous avons mis en évidence l’importance Les animateurs ne doivent cependant pas
des expériences variées, multiples, répétées, encore envisager une éducation physique et
réalisées dans une dynamique de plaisir, sportive au sens propre du terme.
adaptées à l’âge des enfants.
Un tableau d’observation générale des habi-
Au-delà de ces recommandations géné- letés motrices est proposé à l’issue de ce cha-
rales, nous avons envisagé pour chacune des pitre et dans la partie consacrée aux outils
fonctions motrices, une étude un peu plus mais la référence au tableau récapitulatif du
approfondie, des pistes méthodologiques développement moteur s’avère indispen-
spécifiques ainsi qu’une mise en perspective sable pour affiner l’observation.
117
(Psycho)motricité
et habiletés cognitives
Ce chapitre est consacré aux habilités cognitives. Il aborde ce qu’il faut
savoir et ce qu’il faut faire pour soutenir le développement de stratégies
cognitives qui, comme nous l’avons vu dans le premier chapitre,
conditionnent le développement et l’apprentissage.
Ces stratégies permettent en effet de résoudre des problèmes
pour acquérir des connaissances comprendre le monde mais aussi
agir, s’exprimer, communiquer, se mouvoir, résoudre des conflits
interpersonnels et intra-personnels.
Nous initions cette démarche par un rappel général du développement
cognitif.
Nous présentons ensuite successivement la motivation, l’attention, la
mémoire, le transfert des apprentissages la résolution de problème,
l’éveil sensoriel et la perception.
Nous nous penchons ensuite sur les thématiques traditionnelles de
la psychomotricité : la perception consciente des caractéristiques du
corps, de l’espace, du temps. Ce que certains auteurs abordent dans
l’éducation perceptivo-motrice.
Pour chacun des aspects envisagés, le lecteur trouvera quelques
éléments permettant de préciser le domaine abordé, les pistes
méthodologiques ainsi que quelques pistes d’action.
1. Le développement cognitif
et l’apprentissage des habiletés cognitives
La théorie de Piaget a été nuancée par les dé- Vygotski apporte une dimension complémen-
couvertes sur les comportements des bébés no- taire (et non pas complètement opposée) à
tamment, et par les théories de Vygotski, mais la théorie de Piaget, en insistant sur l’impor-
reste une référence générale pour la théorie du tance des relations sociales dans le développe-
développement. ment et l’apprentissage. La pensée de l’enfant
Pour Piaget, l’intelligence se construit par se développe dans un environnement social
l’action de l’enfant. Les différentes actions ren- issu d’une culture. Le rôle des parents, des
seignent sur son propre corps en lui indiquant adultes ou des pairs plus expérimentés est es-
comment orienter sa main et utiliser ses doigts sentiel dans le développement. Ils permettent
et lui fournissent également des informations l’étayage qui consiste à soutenir ou guider
sur les propriétés de l’objet. Ces gestes contri- l’apprentissage notamment par le dialogue,
buent au développement cognitif mais égale- en tenant compte de ses capacités actuelles et
ment au développement moteur. potentielles.
120
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
Vygotski apporte également la notion de zone Ils ont également classé les connaissances en
proximale de développement (dont nous avons trois catégories qui s’organisent en réseau dans
parlé dans le premier chapitre) qui se conçoit la mémoire.
comme l’écart qui existe entre ce qu’un enfant ●● Les connaissances déclaratives que l’on peut
peut accomplir seul et le niveau potentiel qu’il définir comme des savoirs, qui peuvent
pourrait atteindre avec l’aide d’un adulte ou s’énoncer. « Qu’est-ce qu’un participe pas-
d’un pair expert. sé, quelles en sont les règles d’accord, quels
Les cognitivistes ont analysé l’apprentissage et sont les mouvements à réaliser pour nager ».
précisent que pour apprendre, il faut résoudre ●● Les connaissances procédurales qui sont des
des problèmes, cela suppose de disposer de séquences d’action, des savoirs faire permet-
stratégies. tant notamment la planification des habi-
●● Des stratégies pour résoudre des problèmes. letés. Une condition (si) alors… déclenche
●● Des stratégies pour être attentif.
une séquence d’actions successives : « Ac-
●● Des stratégies pour capter l’information.
corder les participes passés, nager, rouler à
bicyclette, résoudre un problème ».
●● Des stratégies pour diriger l’information
●● Les connaissances conditionnelles qui mettent
vers la mémoire de travail.
en relation les savoirs et les procédures pour
●● Des stratégies pour traiter l’information et
utiliser celles-ci dans de nouveaux contextes.
rappeler les informations en mémoire.
« Si … et si… Alors… » Accorder les par-
●● Des stratégies pour stocker l’information.
ticipes passés dans la rédaction d’une syn-
●● Des stratégies pour réfléchir sur son appren-
thèse, nager dans des contextes variés…
tissage.
Dans le réseau « CHAISE » seront réunis ce que
●● Des stratégies pour transférer les connais-
l’on connaît de la chaise, ce qu’il est possible de
sances dans de nouvelles situations.
faire avec la chaise dans différentes situations.
Les différences individuelles dans le traitement ●● Style séquentiel non-verbal : les personnes
des informations et le caractère influencent la préfèrent le monde des images et de la mu-
manière d’apprendre (BELIVEAU, 2007). sique au monde des mots (elles préfèrent les
Il nous semble essentiel, dans la petite enfance, BD aux livres….). Elles traduisent le monde
de reconnaître à chacun sa spécificité tout en en séquences d’images pour communiquer
suscitant le développement des ressources et s’organisent avec méthode.
moins évidentes. ●● Style simultané verbal : les personnes
peuvent traiter simultanément de multiples
Les styles cognitifs se différencient autour de
informations verbales. Elles comprennent
deux axes : la préférence à traiter des informa-
vite et s’approprient le monde en le tradui-
tions verbales ou non-verbales et la préférence
sant en réseau, en concept.
à traiter les informations de manière séquen-
tielle (l’une après l’autre) ou simultanée (toutes ●● Style simultané non-verbal : les personnes
ensemble). ont du mal à s’organiser étape par étape.
Elles doivent faire et prendre part à l’action
Ainsi quatre style peuvent être envisagés : pour comprendre. Elles sont très créatives.
●● Style séquentiel verbal : les personnes ver- Elles ont besoin d’une vue d’ensemble pour
balisent tout ce qui se passe dans leur tête, comprendre les détails.
organisent leurs actions étape par étape.
Elles savent comment dire mais ont parfois
du mal à avoir une vue d’ensemble.
121
Le développement cognitif et l’apprentissage des habiletés cognitives
et linguistiques.
122
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
123
Le développement cognitif et l’apprentissage des habiletés cognitives
124
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
125
Le développement cognitif et l’apprentissage des habiletés cognitives
126
2. (Psycho)motricité, motivation, attention,
mémorisation, métacognition, langage,
transfert
127
(Psycho)motricité, motivation, attention, mémorisation, métacognition, lan-
gage, transfert
connaissances préalables.
●● Attention.
Apprendre à être attentif, c’est apprendre
●● Recherche de stratégies.
à soutenir l’intérêt, à se concentrer et à com-
Indicateurs comportementaux prendre l’information qui est présentée.
●● Participation active dans le groupe. L’attention sélective est la capacité d’attention
●● Assiduité de présence. et de résistance à la distraction.
●● Effort consenti pour surmonter les obstacles.
L’attention suppose que l’on rende l’esprit dis-
Indicateurs émotionnels ponible pour apprendre ou pour accomplir une
●● Joie. tâche en se concentrant sur une chose en parti-
●● Fierté. culier en éliminant tout autre pensée ou activité.
●● Enthousiasme. Elle peut être spontanée ou volontaire et in-
duit une grande activité cérébrale s’observant
2.1.2 L’attention notamment par un changement des rythmes
L’attention15 est un processus de centration respiratoires, l’inhibition totale ou partielle des
de la conscience qui consiste à accorder une mouvements corporels. Elle est très liée à la
plus grande importance à certaines expériences fonction tonique.
(stimuli) qu’à d’autres16. Cela se traduit par Elle s’explique d’un point de vue neurologique
l’action de concentrer son esprit sur quelque par le développement du cortex préfrontal.
chose (attendere : tendre vers). C’est une ha-
bilité cognitive mobilisée dans toute situation a) Évolution
d’apprentissage qui se différencie de l’intention ●● La capacité d’attention est présente chez le
d’apprendre. bébé de façon limitée pour suivre des yeux
notamment. (On utilise les tâches d’habi-
tuation pour mesurer le temps d’attention
de jeunes enfants lorsqu’ils tentent de com-
prendre une situation).
15 La composante « G » de l’intelligence serait en fait, le facteur ●● Les enfants nés à termes sont plus perfor-
attentionnel mants que les enfants prématurés.
16 WENGE, 1999 cité par BOUCHARD 2011 p 174)
128
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
129
(Psycho)motricité, motivation, attention, mémorisation, métacognition,
langage, transfert
que passent toutes les décisions cognitives, af- Le filtrage très rapide (1/4 de seconde) s’ef-
fectives, sociales ou motrices et c’est d’elle que fectue de manière inconsciente, la sélection
proviennent les informations nécessaires à la dépend de la nature des stimuli, des connais-
prise de décision. sances antérieures et du but poursuivi par la
Elle est composée de la mémoire sensorielle, de personne.
la mémoire de travail et de la mémoire à long Si vous n’avez jamais goûté de chocolat, vous n’y
terme. Ces trois mémoires permettent de prêteriez pas la moindre attention, à moins que
●● Recevoir les nouvelles informations de l’ex- quelqu’un vous en ait parlé ou que vous ayez vu
térieur, les sélectionner et prendre la déci- quelqu’un s’en délecter…
sion de leur accorder telle ou telle signifi- Elle constitue la voie d’accès de la mémoire de
cation. travail, mais ne peut communiquer directe-
●● Rappeler les connaissances antérieures ment avec la mémoire à long terme.
●● Confronter les nouvelles informations
b) L
a mémoire de travail ou la mémoire
connaissances antérieures.
à court terme
●● Stocker les nouvelles connaissances résul-
tant de la confrontation des nouvelles et des La mémoire de travail reçoit et traite deux
connaissances, en les organisant pour les types informations : celles qui sont filtrées par
retenir à plus long terme et les rendre uti- les récepteurs sensoriels et celles provenant de
lisables. la mémoire à long terme. Elle fournit et reçoit
des informations de la mémoire à long terme.
Selon l’analogie proposée par TARDIF (1992),
Elle génère des réponses chaque fois qu’il s’agit
on peut la concevoir comme le contrôleur aérien
de connaissances déclaratives ou de connais-
d’un aéroport fortement achalandé. Il reçoit
sances procédurales automatisées. De là l’inté-
un très grand nombre d’informations et doit
rêt de rendre des procédures automatiques….
prendre des décisions judicieuses et faire en sorte
que, dans la plus grande sécurité possible et la Elle est composée de 5 à 9 unités dont chacune
plus rapidement possible, les avions puissent at- représente une case : 1 case pour une lettre, un
terrir et décoller selon l’horaire prévu. Il reçoit mot, une phrase, une procédure, un réseau de
des messages radio, écran radar, pilotes. Il doit données selon le cas. L’expertise dans un do-
tenir compte des conditions météorologiques, maine induit une meilleure organisation des
de l’environnement de l’aéroport. Comme il ne connaissances et requiert donc moins d’unités.
peut traiter toutes ses informations dans le dé- Elle peut gérer simultanément, une boucle
tail, il sélectionne les plus pertinentes, et les hié- d’image et une boucle de mots, mais elle est in-
rarchise pour proposer l’action la plus efficace. capable de gérer deux boucles de mots et deux
L’attention, la mémoire, la perception, l’ap- boucles d’images.
prentissage ne peuvent êtres dissociés. Dans un contexte de lecture, une unité peut être
Comme dans toute activité cérébrale, des pro- une partie de lettre, une lettre, un mot, un groupe
cessus chimiques spécifiques sont essentiels de mot, une phrase ou même un paragraphe.
pour garantir son fonctionnement. Cela peut être aussi un concept ou un réseau de
Certaines maladies (Alzheimer) perturbent le concept, une action motrice ou une procédure
fonctionnement de la mémoire. complète, un mouvement de pied ou une séquence
de quelques pas de danse.
On ne peut apprendre sans utiliser sa mémoire.
Si par exemple, on essaye de retenir une structure
a) La mémoire sensorielle rythmique, on organise un ensemble de notes en
La mémoire sensorielle capte et filtre les in- réseau.
formations par l’intermédiaire des récepteurs Une unité de la mémoire de travail est réqui-
visuels, auditifs, kinesthésiques, tactiles…. Elle sitionnée pour générer la réponse via les émet-
a un très haut niveau de sensibilité aux interfé- teurs : le mouvement, l’écriture, la parole.
rences.
130
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
Elle se situe au niveau de la conscience est li- avec le temps. Il faut donc réviser ses savoirs et
mitée dans le temps, 10 secondes et disparaît ses pratiques.
si elle n’est pas reprise ou rappelée d’une autre Pour devenir talentueux le pianiste, le sportif,
façon. La redondance et la répétition dans le l’artisan ont exercé leur art pendant un très grand
langage permettent de compenser cette limite. nombre d’heures.
Lorsqu’il y a trop d’informations, c’est le pre-
mier arrivé, qui est le premier éliminé…. Les circuits devront êtres réactivés par l’utili-
sation d’indices pour que les données stockées
Il est impossible de retenir l’ensemble des éléments soient récupérées et utilisées.
d’un itinéraire indiqué par une personne à qui
l’on demande son chemin. Pour avoir une chance Dans la mémoire à long terme, on distingue
d’arriver à destination, il faut ne retenir que les la mémoire épisodique et la mémoire séman-
premiers éléments et demander plus loin la suite tique.
du chemin ou noter les différentes orientations de La mémoire épisodique est une sorte de mé-
manière chronologique. moire autobiographique, contenant les souve-
Lorsque l’on déchiffre un mot de dix lettres, la nirs, des épisodes comme de petits scénarios fil-
mémoire de travail ne peut se porter sur le sens du més. Les analogies permettent de rappeler plus
mot, puisque quand la dernière lettre est perçue, aisément les informations qui y sont stockées.
la première a disparu et avec elle la possibilité La mémoire sémantique est celle des concepts,
de donner du sens au mot. Pour compenser cela, des lois, des règles, des principes, des condi-
l’enfant relira le mot en regroupant les unités plus tions, des procédures. Elle est essentiellement
englobantes. abstraite et dégagée du contexte. Elle contient
On a intérêt à automatiser certaines compo- des connaissances déclaratives, procédurales,
santes d’une tâche pour permettre à la mémoire conditionnelles.
de travail d’encoder des données nouvelles. Les connaissances y sont organisées en réseau, en
Si la mémoire de travail est mobilisée par le schéma. Cela augmente les possibilités qu’elles
tracé des lettres (non automatisé donc pas encore soient utilisées fonctionnellement. Le cerveau
programmable à partir de la mémoire à long enregistre en effet, des structures plutôt que des
terme), il n’y a pas de place dans la mémoire de unités éparses sans aucun lien entre elles.
travail pour se préoccuper de l’orthographe du Dans le schéma, «ECOLE » seront réunis ce que
mot…. l’on connaît de l’école (connaissances déclaratives),
ce qu’il est possible d’y faire, (connaissances
c) La mémoire à long terme procédurales) et à quel moment il est approprié ou
La mémoire à long terme est illimitée et non de le faire (connaissances conditionnelles).
contient des connaissances acquises dans le Ces réseaux ou schémas s’enrichissent au fur et à
cadre formel ou dans des expériences person- mesure des expériences, des lectures, de la vie….
nelles. On dit que tout y est stocké et si on
Pour un enfant de quatre ans, une école sera limitée
ne peut rappeler certains éléments, c‘est parce
à la représentation de sa classe…
que l’on ne dispose pas des bons indices pour
les ramener à la conscience. Elle conserve donc Les connaissances déclaratives sont stockées
les informations pendant très longtemps, voire sous forme de propositions reliées en réseau.
toute la vie. Les mauvaises expériences sont Les connaissances procédurales permettant
également mémorisées. Elle peut générer des notamment la planification des habiletés sont
réponses (procédurales et conditionnelles) si représentées sous forme de séquences d’action.
elles sont automatisées. Une condition (si) alors… Qui déclenche une
D’un point de vue neurologique, la mémoire à séquence d’actions. Ces actions sont succes-
long terme est possible grâce à une croissance sives. Si ces procédures sont automatisées,
de nouvelles connexions synaptiques. Cela elles libèrent l’espace dans la mémoire de tra-
suppose qu’il y ait des répétitions. Elle décline vail
131
(Psycho)motricité, motivation, attention, mémorisation, métacognition,
langage, transfert
C’est ce qui se passe quand on a automatisé la ●● À six mois, ils se souviennent pendant deux
conduite à bicyclette ou la natation, ce qui permet semaines.
de regarder le paysage… ●● À douze mois, ils se souviennent pendant
Les connaissances conditionnelles sont éga- huit semaines.
lement stockées en mémoire sous forme de ●● À dix-huit mois, ils se souviennent pendant
représentation productionniste. On met en re- treize semaines.
lation un certain nombre de conditions ce qui ●● À trois ans, la mémoire de travail est limitée
permet de réaliser une action. à trois items verbaux.
Si c’est vert, que ça coasse, que ça saute, que ça ●● À sept ans, la mémoire de travail est limitée
vit dans l’eau… Alors, c’est une grenouille…, Je à cinq items verbaux.
la reconnais. ●● À dix ans, la mémoire de travail est limitée à
six items verbaux.
d) A
pprentissage et mémorisation sont
indissociables Un adulte ne peut se souvenir de ce qui lui est
arrivé avant deux ans, c’est ce que l’on appelle
L’apprentissage dans les situations de vie té- le phénomène d’amnésie infantile.
moigne de la capacité de chacun à mémoriser
« sans effort » de multiples procédures, de mul- 2.1.4 Le langage
tiples connaissances que l’on est ensuite capables
Le langage est la fonction qui permet d’expri-
d’appliquer dans des nouvelles situations.
mer une pensée et de communiquer au moyen
On apprend à parler, à bouger, à communiquer par d’un système de signes.
l’enrichissement progressif du réseau de connaissances.
Il constitue un moyen essentiel de développe-
On a appris à parler sans pouvoir énoncer comment ment et contribue grandement aux apprentis-
on compose les phrases. sages.
Dans la communication, l’enfant sait implicitement
Dès deux ans, Il permet de structurer la pensée
comment il doit s’adresser à un adulte ou à un
et le raisonnement est lié au développement du
autre enfant.
langage.
Cependant, dans certains cas, la difficulté de
mémoriser des séquences de mouvements, des
procédures ou des connaissances nécessite une
approche plus systématique.
e) Évolution de la mémoire
Les capacités de la mémoire de travail et de la
mémoire à long terme augmentent avec l’âge.
Les bébés possèdent une mémoire à long terme.
Ils peuvent se souvenir pendant quelques jours
ou quelques semaines, de ce qu’ils ont fait. Ils
ne peuvent évidemment pas se servir des images Le soliloque extériorisé égocentrique de
ou des concepts pour organiser leur mémoire et l’enfant entre trois et cinq sans est centré sur
cette mémoire est dépendante du contexte. Si l’action.
l’on change un aspect de la situation le temps
de rétention diminue. Il lui permet de réguler ses comportements de
se guider lui-même, de guider son action.
Montessori avait déjà montré la difficulté des
enfants à supporter des changements dans leur Il sert à réfléchir, passer ses connaissances en
environnement familier. revue, prendre une décision, diriger son action,
●● À deux mois, les bébés se souviennent pen-
s’expliquer à lui-même des événements.
dant deux ou trois jours s’être trouvé dans la Le language s’intériorise progressivement, il de-
même situation. vient monologue intérieur ou langage pour soi.
132
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
La plupart des stratégies adaptatives et des stra- Et n’oublions pas…Les connaissances procédu-
tégies d’apprentissage sont acquises sur le mode rales (savoir faire) sont plus faciles à mémoriser
implicite. que les connaissances déclaratives (savoir)
Être attentif, se motiver, mémoriser, réfléchir
2.2.1 Soyez un exemple
sur sa pensée, transférer sont des connaissances
conditionnelles… Elles s’exercent et se mémo- L’imitation est un puissant vecteur d’apprentis-
risent… Les experts deviennent de plus en plus sage. Soyez un animateur passionné, passion-
experts…. nant, « passionneur ».
133
(Psycho)motricité, motivation, attention, mémorisation, métacognition,
langage, transfert
134
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
135
(Psycho)motricité, motivation, attention, mémorisation, métacognition,
langage, transfert
●● Jeux en duo.
136
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
137
(Psycho)motricité, motivation, attention, mémorisation, métacognition,
langage, transfert
138
3. (Psycho)motricité et résolution de problèmes
139
(Psycho)motricité et résolution de problèmes
problèmes à résoudre ne sont pas le lot de la S’il a beaucoup pratiqué des activités mettant en
mathématique ou des sciences exactes. jeu les réflexes d’équilibration et de stabilisation,
Plus la personne dispose des connaissances (en ski, en skateboard) le sujet aura plus de facili-
dans le domaine du problème posé, plus elle a tés à trouver les réponses motrices adéquates face à
de facilités pour le résoudre. un nouveau défi d’équilibre ( en surf ou en snow-
board).
Une personne très compétente dans le domaine des
sciences aura de plus grandes facilités à comprendre
un texte traitant des sciences.
3.2 Enjeux
capable de résoudre des problèmes conditionne mations en agissant sur les stratégies de per-
la survie, le développement et l’apprentissage. ception par les différents canaux sensoriels.
●● La perception, la connaissance et la conscience
3.2.1 Enjeux sociaux et affectifs du corps (schéma corporel conscient).
La capacité de résoudre des problèmes in- ●● La perception et la connaissance des carac-
fluence la capacité d’ajuster ses comportements téristiques de l’espace.
sociaux, de trouver des réponses adaptatives ●● La perception et la connaissance des carac-
aux situations de besoins et de difficultés affec- téristiques du temps.
tives.
Ces compétences ont un impact sur l’ensemble
3.2.2 Enjeux moteurs des apprentissages dans les domaines des ma-
La capacité de résoudre des problèmes condi- thématiques, de la langue maternelle, de l’éveil,
tionne la capacité de trouver un comportement des arts plastiques.
moteur adapté aux situations rencontrées.
140
Quelques repères
De la naissance à deux ans L’enfant ne peut se faire une représentation du problème en dehors de l’action immédiate, même si le bébé anti-
Période sensori-motrice cipe, il réfléchit.
L’action fortuite entraîne des réactions circulaires où l’enfant cherche, par répétition, à retrouver les résultats des
actions. Les schémas d’action se complexifient progressivement en se coordonnant les uns aux autres.
Jusqu’à dix-huit ou vingt-quatre mois, la perception de l’objet est nécessaire à l’élaboration de toute nouvelle com-
binaison.
Ensuite, des interactions peuvent se faire alors que l’objet est absent. Cette étape sert de transition avec la période
suivante où les premières représentations mentales se précisent.
Entre deux et six ans L’enfant se détache peu à peu de la perception immédiate. Chaque objet est représenté, c’est-à-dire qu’il peut être
Période des représentations et mentalement évoqué en son absence. Cela s’observe dans la capacité de symboliser par le langage, le dessin. C’est
période préopératoire la fonction symbolique.
L’action réelle sur les objets est Entre deux et quatre ans, c’est la pensée préconceptuelle.
pratiquement indispensable. L’enfant peut se représenter mentalement des situations en se référant à son seul point de vue (égocentrisme). Son
Les stratégies d’essai-erreur et raisonnement est statique : sa pensée n’intègre pas les transformations de certains phénomènes observés. Il est au
d’imitation sont les plus utilisées. stade des préconcepts et ne peut généraliser (une maison, une fille…)
Ainsi, il ne peut pas comprendre que la quantité d’un liquide reste la même lorsqu’il a été transvasé dans un réci-
pient plus étroit (le niveau était plus élevé). Il ne peut pas non plus se placer dans la perspective d’autrui.
Entre quatre ans et demi et six ans, la pensée évolue vers la pensée opératoire. Il acquiert progressivement la conser-
vation des liquides, des longueurs, le concept du nombre et la notion de mesure. Il anticipe.
Entre six et onze ans À partir de manipulations concrètes, par expériences successives, l’enfant peut saisir à la fois les transformations et
Période des opérations concrètes les invariants.
L’action mentale prend progressi- Il accède aux notions de réversibilité d’une opération, de conservation des mesures, de classements.
vement la place de l’action réelle. L’enfant prend conscience de sa propre pensée.
Petit à petit, il arrive à anticiper et analyser les effets sans que l’action ne soit effectivement réalisée.
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
141
(Psycho)motricité et résolution de problèmes
●● Encouragez l’imitation, les essais-erreurs et ●● Variez les situations, les contextes, les types
surtout l’action réelle pour résoudre les pro- de jeux afin que l’enfant retire du plaisir à
blèmes. relever les défis proposés.
●● Invitez les enfants à anticiper mentalement « Cette fois je vous propose de grimper sur des
les différentes stratégies envisagées. bancs et des échelles recouvertes de tapis… »
●● Suscitez l’utilisation des liens logiques :
donc, puisque, parce que, si…
●● Présentez les situations en sensibilisant les
●● Orientez l’attention des enfants sur les enfants à leurs objectifs et en leur montrant
étapes de la résolution de problèmes ainsi qu’ils en contrôlent les conditions de réus-
que sur les stratégies mises en œuvre par la site.
verbalisation.
« Regardez, on va réaliser une ronde, juste un
3.3.2 Suscitez l’engagement peu plus difficile que celle que nous avons ap-
dans la tâche prise hier… Les pas sont identiques… .Je pense
que tous nous allons y arriver. »
142
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
143
(Psycho)motricité et résolution de problèmes
144
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
Des critères et des indicateurs permettant d’ob- Nous vous invitons à consulter si nécessaire les
server l’enfant en résolution de problèmes sont différents tableaux de développement à votre
proposés en fin de chapitre et dans le partie disposition dans cet ouvrage.
consacrée aux outils.
145
4. (Psycho)motricité, éveil sensoriel
et perception
146
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
réelle, lorsqu’elle peut affirmer qu’elle a détecté priétés chimiques de la matière : les saveurs
la présence d’un stimulus. salées, sucrées, amères, acides. Ils sont situés
Certaines personnes ayant eu une lésion au cerveau au niveau du palais (cellule gustative) et de
ne sont plus capables de sentir le chaud ou le froid la langue.
ou de contrôler leurs mouvements. ●● Les récepteurs de l’olfaction réagissent aux
propriétés chimiques de la matière. Ils sont
La perception est rendue possible par la conti- situés dans les cellules olfactives.
nuation et l’amplification de l’influx nerveux
dans les aires corticales secondaires et les aires
d’association.
Certaines personnes sont capables de réagir à une
sensation de chaud ou de froid, mais ne sont plus
capables de les identifier en les nommant.
sont, en partie, compensées par d’autres. réagissent aux tensions musculaires internes
La personne aveugle développe une sensibilité tac- et aux déplacements des diverses parties du
tile et proprioceptive (kinesthésique) particulière- corps provoquées par l’activité musculaire.
ment performante. Ils donnent des informations sur la position
du corps, sur les postures, sur les amplitudes
Les personnes sourdes ou mal entendantes com-
de mouvements. Ils sont logés dans les corps
pensent leur handicap en développant la capacité
musculaires (fuseaux neuromusculaires), les
de percevoir les signaux visuels.
tendons (organes de Golgi), les ligaments et
4.1.3 Les canaux sensoriels les capsules articulaires (récepteurs de Ruf-
fini, récepteurs de Golgi, capsule de Pacini).
Les extérocepteurs donnent des informations ●● Les récepteurs labyrinthiques réagissent
sur l’extérieur du corps. aux mouvements de la tête. Ils donnent des
●● Les récepteurs de l’ouïe réagissent aux vibra-
informations sur la position de la tête, sur
tions. Ils sont situés dans l’oreille, au niveau la verticalité du corps, sur l’accélération. Ils
des cellules cochléaires. interviennent dans l’équilibre. Ils sont logés
●● Les récepteurs du toucher réagissent aux
dans l’oreille interne (cellules ciliaires et
propriétés physiques de la matière.Ils sont canaux semi-circulaires des utricules et des
logés dans la peau (cellule cutanée). saccules).
●● Les récepteurs de la vision réagissent aux
Les intérocepteurs donnent des informations
radiations électromagnétiques. Ils se situent sur les stimuli intérieurs du corps. Situés dans
au niveau des cellules de la rétine et sont les viscères, ils donnent des informations sur les
localisés dans l’œil. tensions, les activités anormales des viscères.
●● Les récepteurs du goût réagissent aux pro-
4.2 Enjeux
147
(Psycho)motricité, éveil sensoriel et perception
148
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
4.3.1 Suscitez l’apprentissage troubles, des retards, voire des absences d’ap-
de la résolution de problèmes prentissage.
4.3.2 Soyez attentif à l’intégrité Certaines défaillances sont compensées par
neurologique d’autres fonctions.
La défaillance de l’un des récepteurs sensoriels Les aveugles utilisent le toucher pour lire, ils développent
ou les défaillances cognitives provoquent des un sens haptique (toucher actif) très performant.
149
(Psycho)motricité, éveil sensoriel et perception
Les seuils de sensibilité influencent la qualité ronnement vont stimuler la perception active.
de la perception. ●● Proposez un environnement riche et des sti-
Si une personne est myope, son seuil de sensibilité muli variés induisant une exploration spon-
est différent d’une personne dont la vision est nor- tanée.
male. Elle porte des lunettes. ●● Laissez à l’enfant le temps de se concentrer,
150
Quelques repères
Avant deux ans Le bébé peut discriminer, repérer des différences entre les stimuli.
Période sensori-motrice. Il a plus d’intérêt pour l’irrégulier que pour le régulier.
Le développement de la Il préfère les formes asymétriques aux formes symétriques.
posture, de la locomotion
et l’évolution de la motri- Il regarde davantage les objets comportant un plus grand nombre d’informations.
cité manuelle contribuent Il ne regarde pas ce qu’il connaît trop, comme s’il en était saturé.
à la découverte plurisenso- Il ne regarde pas non plus ce qui est trop nouveau, comme s’il ne pouvait le mettre en relation avec ce qu’il connaît déjà.
rielle du réel.
Il peut catégoriser. Il trouve ce qui est identique ou commun au-delà des différences.
Il classe des événements.
Il reconnaît sa mère parmi les autres personnes, d’abord par l’odeur et la voix et puis par la vue.
De deux à six ans Progressivement, les capacités perceptives évoluent. L’attention devient plus performante et plus exploratoire, L’enfant re-
Période des représenta- cherche systématiquement les indices. Il discrimine plus rapidement. Il généralise moins.
tions et période préopéra- Ses stratégies sont plus efficaces. Il observe les détails d’une forme pour la placer sur le puzzle.
toire.
Il sélectionne les informations nécessaires et ignore celles qui ne l’intéressent pas. Il peut rapidement se concentrer sur la forme
Au début de cette période, des objets sans se préoccuper de la couleur de ceux-ci.
l’enfant a une perception
élémentaire, intuitive, Il mémorise les signes qui différencient les éléments. Il peut jouer au mémory, ou reconnaître l’image du cheval sur une affiche
globale et subjective. Il ne dans la rue.
peut se décentrer. Il découvre les traits distinctifs et les caractéristiques invariantes : les chaises ont toutes un support et un dossier., les fauteuils
À partir de quatre ans, il disposent d’accoudoirs, les tabourets n’ont pas de dossier.
peut orienter son attention
et se concentrer vers l’objet
de perception.
L’action réelle permet
de vérifier la perception
intuitive.
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
De six à onze ans L’enfant accède aux notions de réversibilité d’une opération, de conservation des mesures, des classements.
Période des opérations concrètes À partir de manipulations concrètes, par expériences successives, l’enfant peut saisir à la fois les transformations et les inva-
riants.
On va vers une analyse perceptive complexe,
méthodique, analytique et objective.
151
(Psycho)motricité, éveil sensoriel et perception
4.3.5 Suscitez l’utilisation adéquate ●● Utilisez des objets de perception qui inté-
des canaux sensoriels ressent les enfants et leur permettent de jouer.
●● Encouragez les enfants à utiliser les canaux ●● Éliminez les facteurs de distractions, déran-
sensoriels de manière isolée et complémen- gement, bruit, mouvements.
taire pour optimaliser la qualité de la prise et ●● Laissez à l’enfant le temps d’explorer le nou-
du traitement de l’information. vel élément qui lui est présenté.
Les enseignants favorisent habituellement la ●● Exercez les enfants à ajuster le tonus en
vision et l’audition. Quand on peut soupeser, fonction de la situation d’apprentissage.
palper, toucher et regarder un objet, on est plus ●● Soyez attentif à l’excès de stimulation et au
proche de sa réalité. « zapping ». Évitez le surdosage.
152
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
153
(Psycho)motricité, éveil sensoriel et perception
154
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
155
(Psycho)motricité, éveil sensoriel et perception
●● Des matières ayant des caractéristiques sen- ●● Du matériel d’optique : lunettes d’approche,
sorielles particulières : de l’eau, du sable, du longues-vues, visières, miroirs, loupes, ap-
gravier, des coquillages, de la colle. pareils photographiques, rétroviseurs.
●● Des matières présentant des caractéristiques ●● Des objets à collectionner : objets de formes
variées : verni, brut, doux, ouaté, soyeux, brû- différentes et similaires, formes régulières.
lant, tiède, froid, à peine chaud, très chaud, tout ●● Du matériel pour trier et apparier, range-
juste chaud, un peu chaud, dur, raide, souple ments, caisses, étiquettes, jetons, cartes,
cassant, collant, élastique, gluant, glissant,fin, pions…
gros, léger, mince, épais, moelleux, plat, bom- ●● Des objets encombrants à enjamber, escala-
bé, uni, bosselé, ondulé, lisse, rugueux, piquant, der, déplacer : tables, chaises, lits.
poilu, chevelu….. ●● Du matériel de psychomotricité.
●● Des matelas très mous, un matelas d’eau, un
matelas d’air, un matelas de crin, des ficelles 4.4.2 Situations motrices
tressées, des hamacs.
●● Une piscine de balles, de bouchons de liège,
de feuilles mortes, un bac de sable.
●● Des objets froids ou chauds, de la glace, de
la neige, des billes de verre, des objets métal-
liques ou en plastique.
●● Des objets qui ont une odeur particulière
pour humer, sentir : épices, aliments, plantes
et fleurs, matières naturelles, parfums.
●● Des aliments aux saveurs et odeurs variées ;
plantes aromatiques, savons, parfums…
●● Des représentations du réel ; figurines, illus- a) Sentir et percevoir
trations (la mer, la montagne, les animaux), ●● Bouger, s’équilibrer, se détendre, courir, sau-
photographies, dessins de personnages, ter, marcher sur…
d’animaux ou d’objets réels, textures colo- ●● Faire rouler, lancer, projeter.
rées, couleurs, livres de contes, bandes des- ●● Manipuler, laisser couler, emboîter, assem-
sinées, films, documentaires. bler, démonter, inclure, superposer.
●● Des cahiers d’activités perceptives, d’écriture, ●● Palper, tâter, frotter, gratter, secouer, agiter,
des jeux logiques, des jeux de réflexion, des touiller, toucher.
labyrinthes… ●● Se coucher, se blottir.
●● Des objets pour construire : objets à em- ●● Peindre, dessiner, sculpter, modeler, créer,
boîter, objets à compléter, parties d’objets, déchirer et coller, graver, nouer, dénouer,
boîtes de toutes sortes grandes et petites. lacer, tisser, introduire.
●● Des objets pour recouvrir, draps, couver- ●● Produire des sons, écouter, secouer, tester les
tures, corde, ficelle. bruits, comparer, varier, moduler, entendre.
●● Des puzzles, des tangrams. ●● Mélanger, malaxer, séparer, pour cuisiner, pré-
●● Des objets usuels : téléphones, pinces à linge, parer des gâteaux, faire de la mayonnaise,
arrosoirs, cuillères, pelles, seaux, outils, ma- cuire la soupe.
tériel de cuisine, matériel de bureau. ●● Goûter, sentir, humer.
●● Des aliments et des produits comestibles : ●● Observer, regarder, voir, s’émerveiller.
légumes, fruits, viandes, poisson, épices, sel, ●● Trier, classer, comparer, mesurer, ranger des
sucre, herbes aromatiques, pâtes à gâteau, objets, des matières, en fonction de leur
sauces diverses, huiles différentes, bonbons forme, de leur poids, de leur consistance, de
en tous genres, biscuits, gâteaux, galettes. leur taille, des bruits qu’ils produisent.
156
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
157
(Psycho)motricité, éveil sensoriel et perception
●● Réaliser l’exercice décrit sur un pictogramme. ●● Compter en cercle, chacun, réagit à son
●● Réaliser une marche à suivre à partir d’un nom dans l’histoire.
dessin. ●● Dessiner en fonction de consignes : pelle
●● Imiter un déplacement, des mouvements, blanche, pelle noire, pelle en haut, pelle en
une position, une action dans les jeux sym- bas, pelle avec un petit manche…
boliques. ●● Réagir à l’appel d’une voix chuchotée, d’une
●● Mimer des actions simples, une histoire, voix normale.
une expression. ●● Réaliser une action à partir d’une marche à
●● Construire en suivant un plan, un modèle. suivre : origami, de recette de cuisine …
●● Reproduire des positons de baguettes. ●● Jouer à cache sonore, un enfant, a une clo-
●● Reproduire des algorithmes. chette dans sa poche.
●● Guider au son.
Produire
●● Retrouver son semblable.
●● Compléter des séquences mimées, des ●● Jouer à faire des échos même instrument,
constructions, des circuits, des dessins. même rythme.
●● Construire, assembler des blocs en suivant ●● Discriminer la hauteur de sons produits par
un plan. un xylophone, une flûte, un piano. Se dé-
Mesurer, évaluer, estimer, graduer placer ou effectuer un mouvement sur une
●● Mesurer des grandeurs, hauteurs, volumes, note plus ou moins tenue (flûte, chanson)…
poids… ●● Percevoir la durée d’un son, d’un morceau.
●● Estimer le nombre d’objets, de symboles, ●● Discriminer des rythmes différents, en se
représentés sur une image. mobilisant.
●● Réaliser des empreintes de pas, de mains, ●● Jouer à la chaise rythmée (variante de la
d’objets, et percevoir les différences de poids chaise musicale).
ou la forme des objets. ●● Faire la différence entre le bruit des pas d’un
enfant ou d’un autre enfant.
c) Percevoir par l’ouïe ●● Prendre une certaine position sur un son
déterminé (voyelle, syllabe ou diphtongue)
par exemple, s’agenouiller lors du son « O »
dans un ronde, ou une comptine.
●● Rechercher des bruits voisins.
●● À l’audition d’un bruit faible, les enfants
marchent sur la pointe des pieds, à celle
d’un bruit fort, ils sautent.
●● Marcher, courir, sautiller, galoper en suivant
une pulsation.
●● Suivre un rythme en imitant la petite souris
et l’éléphant, en ajustant son déplacement
aux musiques, aux silences, aux chants d’oi-
Il s’agit de percevoir l’intensité, le nombre de seau, à des bruitages divers : mer, campagne,
stimuli, leur origine, leurs timbres, leur localisa- forêt, cour de récréation, classe.
tion. En ce compris les bruits, les sons, les lettres, ●● Se balancer, se bercer sur une musique.
les mots, les mélodies, les notes, les temps forts. ●● Agir, s’enfuir, se précipiter, réagir, s’orienter,
Discriminer de manière adéquate en fonction des bruits
●● Repérer un mot dans un discours. extérieurs, de la sonnerie, du bruit de récréa-
tion, du bruit de repas, du ton de voix d’un
●● Réagir au mot : arbre ou lapin dans une
camarade en colère, du bruit d’un klaxon, du
phrase.
ronronnement d’une voiture qui approche.
158
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
159
(Psycho)motricité, éveil sensoriel et perception
160
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
161
(Psycho)motricité, éveil sensoriel et perception
Des critères et des indicateurs permettant d’ob- Nous vous invitons néanmoins à consulter le
server l’enfant dans ses capacités perceptives tableau de développement pour affiner votre
sont proposés en fin de chapitre ainsi que dans observation.
la partie consacrée aux outils.
162
5. (Psycho)motricité, perception du corps
et structuration du schéma corporel
163
(Psycho)motricité, perception du corps et structuration du schéma corporel
5.1.3 Les caractéristiques liées quelles les sens ont donné accès. Il intéresse
à la position et l’orientation davantage les enseignants, les logopèdes et
du corps les orthopédagogues.
●● L’image du corps est la représentation
imaginaire et inconsciente du corps. Elle se
construit à partir de la projection de tout ce
qui est inconscient sur le corps. Elle inté-
resse davantage les psychanalystes, les phi-
losophes et les psychologues de la relation.
●● La conscience corporelle se réfère à la capa-
cité d’ajuster en conscience les postures, les
attitudes, les mouvements, les déplacements
pour obtenir l’effet escompté. Il intéresse
particulièrement les danseurs, les comédiens
●● Par rapport à l’axe horizontal : en haut, en
qui recherchent une efficacité expressive a
bas, au-dessus, en-dehors.
esthétique.
●● Par rapport l’axe vertical : avant, arrière,
vers l’avant, vers l’arrière.
Le concept de schéma corporel dans cer-
●● Par rapport à l’axe sagittal : à gauche, à
taines interprétations intègre les aspects mo-
droite.
teurs, cognitifs et affectifs.
●● Par rapport aux autres objets de l’espace :
à gauche ou à droite d’un objet, devant ou Il se définit alors comme la conscience et la
derrière un autre enfant… connaissance du corps réalisées par l’intégra-
tion psychique de toutes les perceptions sen-
5.1.4 Précision sorielles internes et externes et se manifestant
des concepts associés par la représentation mentale et graphique
ainsi que par la capacité d’utiliser son corps de
manière adaptée.
Il serait à la fois l’expérience personnelle vécue
du corps et l’aptitude à percevoir, à représenter
mentalement et maîtriser son propre corps.
Cette conception du schéma corporel considère
celui-ci comme la base de la fonction psycho-
motrice fondée sur l’ensemble de la personne,
Nous faisons la différence entre plusieurs inter-
considérée comme une entité en perpétuelle
prétations du concept de schéma corporel.
transformation et comme un Moi en relation
●● Le schéma corporel infra-conscient est le
avec le monde environnant.
référentiel en mémoire. Il se construit dans
et par les expériences et permet de calibrer Cela comprend donc :
et d’ajuster les mouvements. Il dépend de ●● La conscience des limites de son corps : la
●● Le schéma corporel conscient ou percep- corps dans l’espace, la position des parties
tion spatiale du corps définit la perception du corps les unes par rapport aux autres.
consciente des caractéristiques corporelles ●● La conscience de toute l’activité motrice : la
164
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
5.2 Enjeux
165
(Psycho)motricité, perception du corps et structuration du schéma corporel
avons de l’existence des deux côtés du corps au même Elle permet d’accéder à l’organisation d’un
titre que « verticallity » renvoie à la conscience de espace projectif et euclidien en remplaçant le
ce qui est haut et bas le long de l’axe corporel. corps par des axes orientés.
166
Quelques repères
167
168
Perception consciente du corps Expérience du miroir Imitation
Entre deux et six ans
Période des représentations
et période préopératoire.
Il sait d’abord les montrer, vient ensuite la capacité de L’enfant entre deux et quatre ans est observateur, curieux,
les nommer. explorateur.
L’enfant représente son corps par le bonhomme têtard. Il imite tout ce qu’il voit et cette imitation va lui permettre
de prendre conscience de son corps.
Il peut localiser une perception tactile. Lorsqu’une
personne pose sa main sur le bras de l’enfant qui a les
yeux fermés, celui-ci peut montrer la partie du corps Vers trois ans, il reconnaît que
touché. Avec le développement du langage, il pourra la ce qu’il voit dans le miroir est
nommer. une image et qu’elle est son
Vers quatre ans et demi, le corps est assez correctement image.
représenté. Il découvre dès lors qu’il est
Il identifie : jambes, genoux, pieds, talons, épaules, visible pour lui et pour autrui.
bras, coudes, poignets, mains, pouces, ongles, ventre, Il se voit entièrement : il voit
cheveux, front, yeux, nez, narines, oreilles, lèvres, ses mains, ses jambes, ses
bouche, menton. pieds, son ventre.
Vers cinq ans et demi, le bonhomme représenté est plus
dynamique et s’enrichit de détails vestimentaires.
Entre six et huit ans L’enfant perçoit l’emplacement du corps et l’orientation de celui-ci dans l’espace en l’absence de repères visuels, par les canaux proprioceptifs.
Période des opérations
concrètes. Il peut nommer les chevilles, les hanches, les mollets, la nuque, les paupières, les avant-bras, les paumes.
169
(Psycho)motricité, perception du corps et structuration du schéma corporel
L’épaule
●● Manipuler des rubans, des drapeaux, des
foulards sur de la musique ou des rythmes.
●● Imiter des actions : le gendarme qui fait la
circulation, les ailes du moulin, la paire de
ciseaux, les ailes de l’oiseau, le lancer d’une
balle de tennis.
●● Hausser les épaules vers les oreilles puis
dissocier le mouvement en alternant une
épaule puis l’autre (la tête reste droite).
●● Poser des petits sacs de sable sur l’épaule
a) Percevoir les limites corporelles et les faire tomber du seul mouvement de
●● S’envelopper, se blottir. l’épaule.
●● Se cacher.
Le coude
●● Se mettre dans un cerceau avec tout son
●● Jouer avec son coude sur les petits sacs de
corps.
sable : les frotter, les presser…
●● Masser et être massé.
●● Imiter le geste d’écriture, de la manipula-
●● Se rouler sur un tapis mou. tion des marionnettes.
●● Se coucher sur un tapis de billes. ●● Manipuler des marionnettes.
●● Rouler d’avant en arrière.
●● S’étirer pour prendre toute la place sur un Le poignet
tapis. ●● Frotter ses poignets.
●● Se faire tout petit, tout grand. ●● Exécuter des mouvements de marionnettes
●● Projeter les silhouettes des mains en ombres avec rotation du poignet dans un sens, puis
chinoises. dans l’autre.
●● Faire passer un ballon sur les parties du Les mains, les doigts
corps en le faisant rouler. ●● Exécuter des comptines et des jeux de doigts.
●● Réaliser des empreintes corporelles dans le ●● Se laver les mains, sculpter, jouer dans l’eau
sable, dans la neige. ou dans le sable, imiter ensuite ces actions
●● Représenter le corps dans sa dimension réelle. et en parler.
●● Contourner la silhouette de la main, du ●● Mimer l’escargot, les griffes du lion, le pia-
pied, du corps entier. notage, le joueur de flûte.
b) Percevoir la forme, la surface, Le ventre et le dos
la localisation des parties du corps ●● Ramper, passer sous des objets, passer dans
un tunnel.
●● Se déplacer en roulant.
●● Glisser sur des toboggans.
●● Nager sur le dos, sur le ventre, sur le côté.
Les oreilles et l’audition
●● Toucher, frotter, palper, nommer les oreilles,
mettre le petit doigt dans l’orifice.
●● Proposer une musique aux enfants et les
faire jouer à boucher et déboucher leurs
oreilles avec les mains ou les doigts.
●● Tout en écoutant une musique ou une comp-
tine, mettre les mains derrière les oreilles
170
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
en ramenant le pavillon de l’oreille un peu ●● Parler du côté qui effectue le plus souvent
vers l’avant, afin d’augmenter les capacités les activités complexes et l’identifier, gauche
d’écoute. ou droit.
●● Imiter un partenaire en miroir – face à face
La respiration
– en le suivant.
●● Gonfler des ballons.
●● Souffler sur des plumes. d) P
ercevoir la position et l’orientation
●● Se moucher. du corps dans l’espace
●● Souffler dans l’eau avec une paille.
●● Mettre la main sur le ventre, sur le thorax,
devant le nez, la bouche quand on respire
vite ou lentement, profondément ou de ma-
nière superficielle.
●● Jouer dans le bain ou la piscine avec des
tubas, des masques (toutes les activités
orientées vers la maîtrise de la respiration en
milieu aquatique). ●● Effectuer des jeux collectifs en répondant
à des consignes d’organisation corporelle :
c) Percevoir les symétries et les asy- passer la rivière en sautillant sur un pied, se
métries corporelles, le côté domi- passer la balle au-dessus de la tête, se faufiler
nant19 entre les autres enfants, se déplacer en met-
tant la main sur le genou du voisin.
●● Effectuer des jeux de cachettes, de pour-
suites.
●● Danser : passer sous le pont dans les danses,
faire des serpentines, se croiser.
●● Imiter les mouvements ou les déplacements,
la position d’un autre, la posture, d’un ani-
mal, d’un personnage.
●● Jouer à la statue qui fige le corps pendant
quelques instants, dans un état de concen-
tration axée sur l’immobilité, la position, la
posture.
●● Répondre à des consignes spatiales, des pic-
togrammes.
●● Exécuter des activités avec les deux parties ●● Représenter son propre corps avec des man-
du corps et le constater. nequins, des poupées comme un objet de
●● Exécuter des mouvements en symétrie et le l’espace. Reproduire sa forme, son orienta-
constater. tion, sa position et les rapports qu’il entre-
●● Exécuter des mouvements successivement à tient avec les autres éléments de l’espace
gauche et puis à droite en observant la sen- ainsi que toute son activité motrice (c’est-à-
sation éprouvée. dire de tous ses gestes, latéralisés et organisés
●● Effectuer des activités unilatérales et observer. dans l’espace et le temps).
●● Exécuter des activités en suivant un compa- ●● Jouer aux marionnettes, aux ombres chinoises.
gnon.
●● Exécuter des mouvements devant le miroir.
171
(Psycho)motricité, perception du corps et structuration du schéma corporel
Des critères et des indicateurs permettant Nous vous invitons néanmoins à consulter les
d’observer l’enfant dans sa capacité à percevoir tableaux de développement en vue d’affiner
consciemment son corps sont présentés en fin votre observation.
de chapitre ainsi que dans la partie consacrée
aux outils.
172
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
6. (Psycho)motricité, perception
et structuration de l’espace
6.1.1 Définitions
La perception spatiale se définit comme l’ap-
préciation qualitative et quantitative des carac-
téristiques de l’espace auxquelles les sens ont
donné accès.
●● Épais, large, gros, énorme.
C’est le corps qui inspire la représentation de ●● Étroit, fin, mince, pointu, aigu.
l’espace.
●● Courbé, circulaire, bosse, arcade, cercle,
L’image n’est jamais que l’imitation intérieure rond, anneau, disque, ovale, arrondir, bom-
et symbolique d’actions antérieurement exécu- ber, incurver.
tées ou exécutables. ●● Droit, rectiligne, tordu.
La perception de l’espace se traduit par la ca- ●● Penché, incliné, pente.
pacité de discriminer, reconnaître, identifier, ●● Creux, profond, en bosse, creusé, évidé.
reproduire, produire, mesurer, apprécier quali- ●● Clos, cavité, caverne, fond.
tativement les caractéristiques de l’espace.20 ●● Bord, côté, bout, bande, marge.
6.1.2 Les caractéristiques ●● Coin, lieu, endroit, région.
structurales ●● Hauteur, altitude.
●● Forme, silhouette, image, schéma, contour.
Les caractéristiques structurales se réfèrent aux
formes, aux volumes, aux surfaces. ●● Forme d’un visage, d’une partie du corps.
●● Volume, boule, sphère.
Les notions associées à cet aspect sont par
●● Carré, triangle, losange.
exemple :
●● Code alphabétique, code de fléchage,
20 Cela inclut donc la mémoire des positions, orientations, chiffres, signes, signaux routiers.
déplacements… Concepts traditionnellement traités en psy-
chomotricité. ●● Pictogramme, symboles.
173
(Psycho)motricité, perception et structuration de l’espace
6.2 Enjeux
174
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
de l’environnement.
●● Mesurer en comparant les formes, les dis-
une perception mentale (l’espace perçu) pour positions de plan (reconnaître la gauche et
atteindre enfin la perception de type concep- la droite sur une personne placée en face).
tuelle (l’espace conçu). ●● Percevoir la gauche et la droite sur une per-
sonne orientée.
175
176
Quelques repères
Entre la naissance et deux ans Jusqu’à l’âge de deux ans et demi, toute la relation spatiale créée par l’enfant ne concerne que des relations impliquant les objets entre eux.
Période sensori-motrice.
Le monde du nouveau-né sont des espaces à voir, à entendre, à sucer, à toucher, à sentir. Ces espaces sont sans lien entre eux.
On dit que l’espace est vécu. La Le bébé est incapable d’associer la satisfaction et l’insatisfaction de ses besoins fondamentaux à tel ou tel indice sensoriel.
perception de l’espace est liée aux L’odorat, très développé, lui permet déjà de repérer des espaces olfactifs familiers. Il reconnaît son lit, sa mère à l’odeur.
expériences sensorielles directes, aux L’espace visuel correspond aux impressions visuelles du moment. Ce que voit l’enfant lorsqu’il est couché dans son lit, ce qu’il voit lorsqu’il est porté dans
manipulations, aux actions. les bras.
À deux mois, l’enfant associe la satisfaction du besoin à une cause extérieure à lui. Le visage humain devient le stimulus visuel qu’il préfère.
L’espace tactile est constitué par tous les stimuli reçus par la peau, quand le bébé touche ou est touché. La bouche, avec l’expérience de la tétée, est très active
dans la perception de l’espace. Tous les bruits que l’enfant entend constituent pour lui l’espace auditif.
Vers 6 mois, il acquiert la constance des grandeurs : la grandeur d’un objet reste la même vue de près ou de loin.
Vers 7 mois, il acquiert la constance des formes : il reconnaît le biberon même tourné à l’envers, s’il aperçoit une partie de la tétine.
Vers 9 mois, l’enfant recherche l’objet qui vient de disparaître sous son regard. C’est la constitution de l’objet permanent. Son intérêt se porte sur la trajec-
toire des objets dans ses jeux de jeter. Il commence à découvrir les effets de la perspective en constatant que les différentes positions de la tête entraînent des
variations de la forme des objets qu’il connaît.
Entre un an et dix-huit mois, l’enfant peut retrouver directement un objet caché successivement sous une chose, puis sous une autre en ayant vu les dépla-
cements de l’objet.
À partir de quinze mois, par tâtonnement expérimental, l’enfant qui a caractérisé les objets (formes, textures) de son entourage, les met en relation.
Cependant, il ne dispose pas des informations importantes que sont les distances, les axes ou les dimensions corporelles (haut bas, devant derrière, droit et
gauche),
Entre dix-huit et vingt-quatre mois, il explore l’espace, multiplie les déplacements de ses jouets : il les éloigne, les rapproche par rapport à lui-même ou par
rapport à d’autres objets. Il remplit, vide, transvase. Il expérimente leurs conditions d’équilibre. Avec l’installation de la permanence de l’objet, il recherche
activement l’objet qui disparaît et acquiert la représentation des déplacements invisibles de l’objet. Il développe de nouvelles relations spatiales entre les
objets (derrière, dessous). Il distingue l’espace proche et lointain et perçoit la distance.
(Psycho)motricité, perception et structuration de l’espace
Volumes, surfaces, formes Orientations, positions, directions Mesure
Entre deux et six ans L’enfant perçoit les formes, les Il apprécie les positions des éléments de l’environnement de Au début de cette période, l’enfant se montre
Période préopératoire. surfaces, les volumes, les quanti- façon élémentaire et qualitative en se référant à son seul point incapable de poser des jugements quantitatifs
tés, les dimensions, les couleurs, de vue (égocentrique). Voisinage, séparation, succession, entou- objectifs sur les propriétés spatiales des élé-
Avec l’apparition de l’image men- (caractéristiques structurales). Il rage, continuité (espace topologique). ments du réel. Il ne peut donc effectuer des
tale, en prolongement de l’imitation pourra les comparer, les classer, les mesures.
différée et l’acquisition du langage, dénombrer. Il ne peut imaginer ce qu’une personne placée dans une autre
l’enfant passe d’un espace senso- position que la sienne voit à propos d’un même objet. En fin de période, il acquiert progressivement
ri-moteur dont la perception est Entre trois et quatre ans, il a la capacité d’opérer des transformations, il
dépendante de l’action immédiate connaissance de nombreuses Il ne peut pas s’appuyer sur des repères objectifs pour décrire la devient conservant et l’égocentrisme diminue.
à un espace représentatif ou intel- formes empiriques, mais pas de position exacte d’un point sur un plan, une carte géographique. Il acquiert la notion de mesure.
lectuel. figures géométriques : deux formes
fermées sont confondues alors que Vers trois ans, il connaît : Sur (dessus) - sous (dessous), devant
L’espace est perçu. deux formes ouvertes sont distin- – derrière, dedans – dehors, grand – petit, en haut - en bas, à
guées des formes fermées. côté – loin – près.
Il pourra donc, sans difficulté, Entre trois et quatre ans, il connaît : autour, moyen, couché
reconnaître les signes de la lecture, (horizontal), debout (vertical), rond, carré, peu – beaucoup,
les quantités, bases de l’apprentis- contre (quelque chose).
sage à l’école élémentaire.
À cinq ans, il acquiert les notions de : partout, droit, entier,
rectangle, droite (sur lui), gauche (sur lui).
Entre sept et onze ans : période L’enfant se dégage des données de la perception immédiate et peut effectuer diverses opérations mentales de transformation.
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
opératoire.
Vers sept-huit ans, il peut décentrer ses repères (notamment la gauche et la droite) et les projeter sur autrui (ce qui témoigne d’une diminution de l’égocen-
L’espace est conçu. trisme et d’une socialisation progressive).
177
(Psycho)motricité, perception et structuration de l’espace
178
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
179
(Psycho)motricité, perception et structuration de l’espace
180
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
181
(Psycho)motricité, perception et structuration de l’espace
182
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
d) P
ercevoir l’entourage Graver et réaliser des empreintes,
et l’enveloppement des impressions
Suscitez la capacité de situer un élément à l’in- ●● Dans du sable, dans de la terre.
térieur d’autre chose sur une surface puis dans ●● Sur du papier avec des objets (éponges,
un espace à trois dimensions. Dans, dedans, au frites, main, pied…).
milieu, à l’intérieur de, à l’extérieur de, entre,
e) Percevoir l’ordre et la succession21
parmi.
Exercez l’enfant à percevoir une certaine sta-
Se recouvrir, sortir et rentrer, bilité dans la disposition relative de différentes
se blottir, se cacher parties d’un objet ou de différents objets de son
environnement rangés de façon constante : au
début de, en avant de, au bout de, après, de…
à, en rang, en ligne, en cercle.
●● Se placer et se déplacer en file, en rang, en
●● Dans les bras, dans de grands objets, dans ●● Réaliser un circuit dans le sable pour les
●● Des éléments avec d’autres. actions motrices effectuées : les distances par-
●● Des perles… courues par deux ballons lancés, les perfor-
mances obtenues dans des sauts en longueur.
Remplir et vider ●● Définir le gagnant d’une partie de pétanque
●● Différents contenants. sur des critères objectifs.
●● Avec des cuillères, des louches, des enton- ●● Se ranger, se grouper, en fonction de la taille
noirs, des pelles, des tasses, des plats, des du plus petit au plus grand.
berlingots, des bouteilles en plastique.
●● Au moyen de coquillages, cailloux, boutons, f) C
hanger de point de vue,
capsules, jetons, balles, du sable, de l’eau. opérer des transformations
●● Se déplacer en farandoles qui se croisent,
Emballer sans se toucher.
●● Des formes dans des papiers.
●● Des sculptures. 21 L’ordre et la succession font l’objet d’une proposition d’acti-
vités dans le chapitre consacré à la perception consciente du
●● Des constructions. temps.
183
(Psycho)motricité, perception et structuration de l’espace
184
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
●● Pour trouver un objet caché. ●● Le plan d’une chasse au trésor pour orienter
Utiliser les verbes, les prépositions, les adverbes, ses partenaires.
les noms pour caractériser : ●● Les dialogues entre des poupées ou des ob-
●● Les formes, les objets, les caractéristiques,
jets symboliques.
les trajectoires, les couleurs. ●● Les indices perçus de manière visuelle.
●● Les actions en utilisant les termes (dessus, ●● Les repères de situations pour les faire réali-
dessous, gauche, droite) par rapport à soi et ser par un autre en miroir.
par rapport à autrui. ●● Les photos, les vidéos, les souvenirs des ac-
●● Une situation motrice en imaginant être à tions réalisées par d’autres.
la place de…
Des critères et des indicateurs permettant d’ob- Nous vous invitons néanmoins à consulter les
server l’enfant dans sa capacité de percevoir les tableaux de développement qui vous sont pro-
caractéristiques spatiales sont présentés en fin posés, ceci en vue d’affiner votre observation.
de chapitre ainsi que dans la partie consacrée
aux outils.
185
7. (Psycho)motricité, perception
et structuration du temps
7.1.1 Définitions
La perception du temps peut se définir comme
l’appréciation qualitative et quantitative des
caractéristiques du temps auxquels les sens ont
donné accès.
La perception du temps se traduit par la capa-
cité de discriminer, de reconnaître, d’identifier, ●● L’ordre chronologique aléatoire représente
de reproduire, de produire, d’estimer, d’appré- la suite des événements qui surviennent et
cier qualitativement les caractéristiques du qui n’ont pas de lien particulier entre eux.
temps.22 Il permet les classements.
On ne voit ni ne perçoit jamais le temps comme C’est l’ordre conventionnel des lettres de l’al-
tel, puisqu’il ne tombe pas sous le sens. On ne phabet, la succession des mois de l’année.
perçoit que des événements, des mouvements,
des actions, leur vitesse et leurs résultats. ●● L’ordre chronologique logique représente
la suite d’événements qui ont des liens de
Pour percevoir la durée, on peut compter, battre du subordination entre eux.
pied, observer le temps d’un déplacement, le tour
d’aiguille d’une horloge ou représenter des signes Ce sont les étapes d’une recette de cuisine, ou les
musicaux, des mots plus ou moins longs. phases d’un mouvement qui s’enchaînent dans
un ordre logique.
La caractéristique de la vitesse peut être perçue à
partir d’impressions sensorielles ou être déduite de ●● La notion d’âge rend compte de l’ordre
d’apparition des événements sur l’échelle du
22 Cela inclut donc automatiquement la mémoire des rythmes, temps.
l’organisation temporelle, l’irréversibilité.
186
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
et la fin d’une action, d’une activité, d’un évé- ●● Le plus possible, le moins possible.
Elle fait apparaître la notion de limite et met en ●● Instantané, soudain, subit, urgent, brusque,
187
(Psycho)motricité, perception et structuration du temps
188
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
7.2 Enjeux
de son éducation). Percevoir l’irréversibilité, c’est
accepter le principe de la réalité frustrante.
189
(Psycho)motricité, perception et structuration du temps
ordre dans les mots, intervalles conventionnels Résoudre des problèmes car les relations de causa-
entre les signes). lité sont conditionnées par la perception de l’ordre
L’écriture est une succession de mots ordonnés et et de la succession.
d’intervalles, organisés selon une logique. Apprendre à mesurer, compter, calculer suppose de
Elle permet de concevoir l’orientation du percevoir le nombre dans ses caractéristiques ordi-
temps (de manière linéaire) dans une perspec- nales et cardinales.
tive historique. Effectuer des opérations suppose toujours une suc-
Situer sur l’échelle de temps des événements apparte- cession logique.
nant à l’histoire (journal de classe, journal de l’école). Elle influence la capacité de comprendre les
Réaliser une ligne du temps (année scolaire). codes de l’écriture musicale pour lire une parti-
tion, jouer d’un instrument de musique.
Elle permet d’objectiver les caractéristiques
temporelles du réel permettant d’aborder l’abs-
traction mathématique.
190
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
191
192
Quelques repères
Entre la nais- Pour le nouveau-né, l’existence du temps est assimilée aux rythmes internes du corps, à ceux de la mère, perçus au cours du maternage et à la sensation de satisfaction ou de
sance et deux malaise.
ans. La perception du temps est d’abord subjective et étroitement liée à la notion de plaisir et déplaisir.
Période senso-
ri-motrice. Tous les rythmes qui bercent l’enfant, même avant la naissance, constituent les premières intégrations sensorielles du temps. Ce sont ses propres rythmes biologiques ou les
Le temps est rythmes appartenant à la mère, comme celui du battement cardiaque ou ceux de veille et de repos.
subi et vécu.
Les premières notions de temps vont venir de l’association entre les besoins internes, les sensations émotionnelles, toniques, liées à ces besoins et les réponses apportées par
l’entourage.
Dès la naissance, le nouveau-né dispose de comportements rythmiques et d’une motricité rythmique propre. Le rythme de succion lors de la tétée varie d’un bébé à l’autre.
Entre deux et L’ordre chro- L’ordre chronolo- L’appréhension La notion de durée La notion de vitesse Le rythme Connaissance du
sept ans. nologique aléa- gique logique de l’âge Pour l’enfant, la durée Au départ, la percep- L’appréhension vocabulaire tem-
Période préo- toire L’acquisition de cette Le petit enfant n’est pas une donnée tion de la vitesse est objective du rythme porel
pératoire. Très tôt, l’enfant notion suppose que associe l’âge aux abstraite, c’est « le synonyme de grande fait appel à une per- Vers deux ans : il
C’est le passage est capable de l’enfant établisse modifications de temps passé à ». distance parcourue ou ception quasi immé- comprend le sens
du temps vécu, répéter des sons, des liens de cause à la physionomie de durée plus longue diate. du mot « bientôt ».
subjectif, au des chiffres ou effet entre les phéno- humaine sous l’effet Au départ, l’estimation et de changements
temps objectif. des mots dans mènes. du vieillissement de la durée est sub- plus nombreux. Elle apparaît avec Vers trois ans : il
l’ordre où il les (taille). jective et dépend de tous les événements, distingue le présent
L’enfant ac- entend. Cepen- L’enfant est déjà l’impression agréable Le petit enfant perçoit qu’ils soient cos- de l’avenir proche :
quiert la capa- dant, la capacité capable d’anticiper C’est au quotidien ou désagréable que la différence de vitesse miques ou culturels, « tout à l’heure »,
cité de s’orga- de sa mémoire la venue d’un évé- que l’enfant fait laisse cette durée. par la vision : celui se répétant réguliè- « demain ».
niser et de se immédiate est nement, à partir de l’expérience du qui gagne est celui qui rement et créant des
représenter des plus limitée que l’observation des temps qui passe et Il ne peut dissocier le arrive le premier, mais repères sur le cours Vers quatre ans :
actions, dans un celle de l’adulte. signes associés à cet qui ne revient pas. temps réel du temps il ne peut y attribuer de ce mouvement l’enfant dira qu’il
temps objectif, événement. Cela apparent ou subjectif. des relations causales infini. est plus grand
au moyen de À trois ans, il se suppose la capacité Il apprend qu’il y Son impression est comme la distance. qu’un enfant de
repères codifiés. souvient d’une de parcourir men- aura du temps qui fortement influencée C’est le cas pour deux ans mais ne
succession de talement le fil des va encore venir, par l’activité qu’il a Les enfants ne com- le jour, la nuit, les comprend pas la
trois chiffres. événements, de pour continuer à accomplie. prennent pas pourquoi saisons, la succes- nuance « plus âgé ».
remonter des effets grandir. les adultes gagnent sion des jours, des Il est capable de
aux causes ou de Ce qu’il aime a duré ou réussissent plus semaines, des mois, distinguer et d’uti-
(Psycho)motricité, perception et structuration du temps
descendre des causes Il apprend la posi- moins longtemps que vite qu’eux ; aussi, il des fêtes. liser correctement
aux effets, selon tion relative des uns ce qu’il a moins appré- est important de leur les termes « jour »
toutes les combinai- par rapport aux cié. situer la différence Vers deux ans, et « nuit », « matin,
sons possibles. autres, la valeur Un mouvement rapide de l’âge et le temps à l’enfant accompagne midi et soir ».
de l’âge dans cette a duré plus longtemps venir pour leur per- spontanément une
Le récit des enfants chronologie du qu’un mouvement mettre d’apprendre à musique rythmée par Vers cinq et six
témoigne d’une jux- temps. Il perçoit et lent… Ce qui est labo- réussir pareillement. des mouvements de ans : il apprend les
taposition de détails intègre la notion de rieux semble durer plus son corps. saisons.
dont l’ordre général l’âge, de « jeune », longtemps que ce qui
paraît incorrect à de « vieux », « trop est facile.
l’adulte. tôt », « trop tard ».
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
dimension temporelle
« moins de temps ».
arrive à dissocier la
quelques repères du
calendrier (anniver-
Il apprend les jours
Il peut reconstituer
●●
de la semaine et
●●
mémorise six
À sept ans, il
chiffres.
Période opéra-
193
(Psycho)motricité, perception et structuration du temps
tement.
●● Effectuer des actions à partir d’une marche
7.4.2 Situations motrices
à suivre dessinée.
De manière spontanée ou en réponse à des ●● S’exprimer corporellement à partir d’une his-
consignes, on suscitera par le vécu corporel la toire racontée. Après le vécu, les enfants tentent
discrimination, la reconnaissance, l’identifica- de reconstituer l’histoire et de retrouver l’ordre
tion, la reproduction, l’estimation (la mesure) d’arrivée des animaux. « Les enfants marchent
des caractéristiques du temps. dans la forêt, ils cueillent des fleurs, s’assoient
a) Percevoir l’ordre, la succession (2) sur le bord du chemin, arrive le renard qui
●● Pratiquer des activités en circuits ou en ate- cherche la route pour se rendre à la rivière,
liers qui se succèdent selon un ordre établi le lapin qui passait par là salue les enfants, le
●● Jouer chacun son tour. Les enfants sont en papillon très curieux vient à son tour interro-
ligne, ou en demi-cercle, assis ou debout, ils ger les enfants à propos des fleurs qu’ils ont
réalisent les uns après les autres une action cueillies… » D’autres animaux peuvent ainsi
définie. Frapper dans les mains, faire un apparaître successivement (utilisation possible
bruit avec sa bouche, se lever… des marionnettes pour le rôle des animaux).
●● Expérimenter les chansons et les comp- ●● Mimer les actions manquantes dans une
tines à gestes qui introduisent des notions succession d’actions mimées.
de temps. « Je ferme les volets (geste de ra- ●● Faire jouer des histoires par des marionnettes.
battre les oreilles), je ferme les fenêtres (fer- ●● Sérier des images, qui racontent une his-
meture des yeux), je ferme la porte (pincer toire, montrent la transformation d’un
la bouche) et je fais un tour de clef (mouve- objet, représentent une suite d’actions mo-
ment de rotation autour du bout du nez) ». trices : construction d’une maison, trans-
●● Créer des mimes qui évoquent des suites vasement d’un liquide, construction d’un
d’actions logiques. objet, marche à suivre, recettes de cuisine.
●● Répéter dans l’ordre trois actions successives ●● Effectuer des actions usuelles : s’habiller, se
suivant un modèle. Frotter le visage, mettre déshabiller, boutonner, déboutonner, as-
les bras derrière le dos, frapper des pieds. sembler et désassembler.
●● Pratiquer des jeux symboliques qui in- ●● Exécuter et verbaliser en même temps plu-
duisent une suite d’actions. sieurs actions successives et différentes. Je
194
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
pose les mains sur la tête, je croise les bras, ●● Colorier des ronds en respectant la succes-
je frappe dans les mains. Je marche, je cours, sion des couleurs.
je saute. ●● Placer des jetons en respectant la succession
●● Réaliser des classements par ordres logiques des formes : un rond, un carré, un rond, un
et chronologiques…. carré, etc.
●● Faire des listes, des files, des rangements, ●● Classer des éléments dans l’ordre : du plus
●● Empiler avec une plus moins grande logique grand au plus petit, en fonction des numéros.
de regroupements. c) Percevoir l’âge et l’irréversibilité
●● Utiliser des panneaux, des calendriers, pour ●● Jouer à des jeux compétitifs où l’on gagne,
les étapes de séances, la réalisation des projets, où l’on perd…
la succession des activités, les anniversaires ; ●● Jouer à des jeux avec élimination.
b) Percevoir l’ordre (aléatoire) ●● Jouer à un jeu qu’on ne peut essayer qu’une
conventionnel fois.
●● Expérimenter les rondes et les chansons ●● Effectuer des activités pendant un temps
du répertoire traditionnel qui utilisent les déterminé.
nombres, les alphabets, les jours de la se- ●● Mimer les âges de la vie, l’évolution d’un arbre.
maine, les mois de l’année. ●● Se déguiser comme des personnes d’âges
différents : imiter leurs déplacements, leur
voix, leurs mimiques.
●● Réaliser une petite représentation pour faire
part d’une expérience vécue.
●● Compter en chantant. ●● Sculpter des statuettes représentant des per-
●● Scander la litanie des nombres en sautillant… sonnages à différents moments de leur vie.
●● Jouer les saisons, les mois de l’année, les ●● Ranger et préparer une valise avec des vête-
jours de la semaine, dans l’ordre. ments, des jouets à donner à des plus petits.
●● Jouer à la marelle. ●● Déchirer un dessin qui ne sert plus.
●● Jouer à la balle au mur.
d) Percevoir la durée
●● Compter pour jouer à cache-cache.
●● Chanter, danser et faire de la musique en
●● Se placer selon un numéro d’ordre (sous
créant une alternance de musique et de si-
forme de schèma ou sous forme de chiffre).
lence, en variant leurs durées. Les enfants
●● Imiter, reproduire ou produire des suites de dansent sur le temps de la musique et s’im-
mouvements, d’actions. mobilisent durant le silence.
●● Jouer aux cartes : bataille des nombres, clas- ●● Accomplir un transport, un assemblage, un
sement dans l’ordre des valeurs. déplacement, un enchaînement, pendant
●● Classer les objets en fonction de leurs quan- que le sablier coule, la boîte à musique pro-
tités dans un ordre croissant ou décroissant. duit du son, la minuterie fonctionne, l’ai-
guille du chronomètre fait le tour de l’écran.
●● Rester assis, sans bouger, fermer les yeux
pendant le temps d’une percussion sur le
tambourin.
●● Rester une minute sans parler, sans bouger.
●● Ranger en respectant un ordre logique éta- ●● Commencer et arrêter une action à un si-
bli par la quantité des objets. gnal donné.
●● Réaliser des colliers avec des perles de gros- ●● Réaliser un mouvement pendant un temps
seurs différentes. long (lever le bras), puis expérimenter ce
●● Enfiler des perles selon un ordre de cou- même mouvement pendant un temps
leurs : une bleue, une rouge, une jaune… court.
195
(Psycho)motricité, perception et structuration du temps
196
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
à l’inverse, reprendre les mêmes actions sans ●● Répéter un mouvement usuel sur différents
pause. rythmes.
●● Effectuer des chansons à gestes plusieurs ●● Se placer ensemble dans un petit espace, se
fois sans arrêter. déployer sur un grand espace.
●● Frapper des petits coups sans s’arrêter, yeux ●● Mobiliser des foulards en accentuant les
ouverts, yeux fermés. premiers temps d’une mesure à 4 temps.
●● Frapper des petits coups de temps en temps, ●● Faire rebondir une balle 2 fois pendant
yeux ouverts, yeux fermés. qu’un copain la lance 1 fois.
●● Les enfants écoutent une mélodie et trans- ●● Scander une phrase en suivant un rythme
crivent la musique par un tracé horizontal, régulier.
les silences (c’est-à-dire les intervalles) par ●● Scander des comptines dont les
un trait vertical. — | — || — rimes impriment le rythme.
●● Représenter des intervalles en traçant un trait ●● Réaliser des brochettes
entre une série de chiffres, ou de formes… de fruits en alternant les
●● Vivre des balancements, des bercements. pommes, les bananes…
●● Essayer d’échapper à une poursuite. ●● Frapper une succession de
●● Régler sa course pour permettre à un cama- rythmes avec les mains en al-
rade de suivre à une distance d’un mètre ternant une main puis l’autre sur
(jouer au cheval). la table ou le tambour.
●● Exprimer corporellement le fluide, le sac- ●● Frapper des petits coups groupés ou isolés.
cadé, le continu. ●● Transcrire des rythmes par écrit : à chaque
●● Faire des mouvements continus ou discon- frappé, l’enfant, trace un trait : il sera grand
tinus. pour le temps long (— — —) et petit pour
●● Faire rebondir la balle de manière régulière un temps court (- - - - - -).
et irrégulière. ●● Les enfants gribouillent (laissent danser
●● Frapper une pulsation. leurs bras) sur différents rythmes musicaux.
●● Dessiner dans le dos d’un camarade des ●● Créer une trace graphique reproduisant un
barres régulièrement et irrégulièrement. rythme régulier ou irrégulier et observer la
●● Bercer, balancer, danser, se déplacer selon la différence.
pulsation d’un morceau musical, d’un tam- ●● Inventer un rythme et le faire répéter par
bourin. tous les enfants.
●● Se déplacer en agissant corporellement en ●● Jouer aux questions-réponses avec des
fonction des rythmes (Rythmique Dalcroze) rythmes inventés.
Noire : marche ●● Effectuer un parler rythmé sur une chanson
connue.
Croche : course lente ●● Organiser des objets en groupement ou en
Double-croche : course rapide dispersion.
●● Dessiner des groupes diversifiés d’objets.
Deux croches noires, triolet ●● Accentuer, au moyen d’une frappe, une
mesure répétitive, en lançant un foulard, en
impulsant à chaque temps fort.
Noire pointée croche = sautillé . ●● Constituer un orchestre et inventer chacun
un rythme, sur une même mesure.
Croche, noire pointée = galop .
●● Sautiller, sauter, galoper. 7.4.3 Situations de prise
●● Composer une danse sans musique, la répé- de conscience
ter, la mémoriser. ●● Faire suivre les activités concrètes par des
●● Imiter le mouvement, le déplacement d’une activités d’expression symbolique : dessin,
personne. couleur, geste et langage des notions vécues.
197
(Psycho)motricité, perception et structuration du temps
●● Pour signaler un départ ou un arrêt, utili- ●● Parler des projets auparavant, et après…
ser : sablier, minuterie, signal sur un magné- évaluer chaque phase du projet.
tophone, sonnerie, signal. ●● Discourir avec les enfants sur les différentes
●● Faire un mouvement pendant une minute expériences vécues (rythmes de marches de
(par exemple, frapper dans les mains). À chacun, rythmes de courses).
l’aide d’un réveil ou d’une pendule, les en- ●● Répondre à des consignes rythmiques repré-
fants peuvent observer le chemin qu’a par-
couru l’aiguille pendant cette minute. sentées par des valeurs de notes ou des signes
graphiques . .
●● Réaliser des actions à partir des consignes
verbales reprenant un ordre.
●● Numéroter des images pour structurer la
semaine, les mois, l’année.
●● Construire différents calendriers pour re-
présenter le temps.
●● Parler sur l’envie de refaire une expérience.
●● Converser sur les âges, les actions passées,
●● Montrer différentes actions, identifier celle les résultats obtenus que l’on ne peut plus
qui dure le plus longtemps. changer.
●● Faire comparer le déroulement d’activités ●● Objectiver en introduisant des techniques
identiques et plus ou moins longues accom- de mesurage avec des sabliers, des chrono-
plies par plusieurs exécutants (contraster les mètres …
valeurs extrêmes).
●● Porter son attention sur le résultat tangible
●● Comparer la durée de plusieurs actions avec des actions rapides et lentes.
des outils de mesure (sablier, morceau de
●● Utiliser des films pour objectiver les résultats.
musique, actions simultanées).
●● Observer des images de personnages qui
●● Relier la durée ou les actions à des événe-
courent.
ments familiers (on doit encore attendre
l’équivalent de deux nuits, d’une récréation, ●● Réfléchir sur les moyens de se déplacer et
le temps de boire une tasse de lait, de lacer faire des comparaisons : la marche à pied, le
ses chaussures). vélo, la voiture, l’avion, la fusée.
●● Justifier le raisonnement déductif lors d’ac- ●● Prendre conscience des caractéristiques
tivités spontanées (jeux de construction, « continue, interrompue, ininterrompue »
jeux symboliques) par le langage. en parlant des situations vécues.
●● Utiliser le passé et le futur, utiliser les indi- ●● Parler des transitions entre les activités.
cateurs de chronologie (avant, après) dans ●● Comparer les temps d’activités, les temps de
les récits ou pour les consignes. pause.
●● Parler des actions passées, ou à venir. ●● Observer les transcriptions graphiques de la
●● Lors des retours au calme, les enfants évoquent séquence musicale, la réécouter en portant
le moment passé ensemble, la succession des son attention sur ces repères.
actions réalisées pendant ce temps. ●● Donner des consignes à un autre enfant
portant sur des caractéristiques temporelles.
Des critères et des indicateurs sont proposés en Nous vous invitons néanmoins à préciser votre
fin de chapitre et dans la partie consacrée aux observation en utilisant les tableaux de déve-
outils. loppement présentés dans ce chapitre.
198
8. Observer les habiletés cognitives
Nom :
Prénom :
Toujours
Âge :
Souvent
Jamais
Parfois
Date de l’observation :
Nom de l’observateur :
Peut-il se motiver ?
●● Est-il enthousiaste ?
préalables ?
●● Réalise-t-il des projets jusqu’au bout ?
●● ….
●● Peut-il rester sur une tâche un certain temps pour résoudre un pro-
blème?
●● Peut-il apporter une attention soutenue à des détails ?
Peut-il mémoriser ?
●● Utilise-t-il plusieurs canaux sensoriels pour aborder un problème ?
199
Observer les habiletés cognitives
Toujours
Souvent
Jamais
Parfois
●● Répète-t-il les informations pour les garder en mémoire ?
●● Peut-il aisément exercer les tâches de reconnaissance à partir d’infor-
mations visuelles auditives, kinesthésiques, gustatives, olfactives ?
●● Peut-il aisément exercer les tâches de reproduction différée (imitation
différée) à partir d’informations visuelles auditives, kinesthésiques,
gustatives, olfactives ?
●● Peut-il aisément exercer les tâches d’identification (imitation différée)
à partir d’informations visuelles auditives, kinesthésiques, gustatives,
olfactives ?
●● ….
propose ?
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012
pour se concentrer ?
●● Est-il capable d’écouter les consignes ?
●● Utilise-t-il l’argumentation ?
●● Utilise-t-il le langage ?
●● Utilise-t-il l’imitation ?
velles ?
●● Peut-il gérer le temps de la réalisation d’une activité ?
200
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
Toujours
Souvent
Jamais
Parfois
Peut-il saisir l’information ?
●● Oriente-t-il son attention vers l’objet de perception ?
●● Proprioceptives
●● Auditives
●● Olfactives
●● Gustatives
●● Tactiles
●● Proprioceptives
●● Auditives
●● Olfactives - gustatives
●● Proprioceptives
●● Auditives
●● Olfactives - gustatives
●● Tactiles
●● Proprioceptives
●● Auditives
●● Olfactives - gustatives
●● Proprioceptives
●● Auditives
●● Olfactives - gustatives
201
Observer les habiletés cognitives
Toujours
Souvent
Jamais
Parfois
Est-il capable de produire des informations identiques
ou similaires ?
●● Visuelles
●● Tactiles
●● Proprioceptives
●● Auditives
●● Olfactives - gustatives
●● Proprioceptives
●● Auditives
●● Olfactives - gustatives
●● Tactiles
●● Proprioceptives
●● Auditives
●● Olfactives - gustatives
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012
202
(Psycho)motricité et habiletés cognitives
Reconnaître
directement
Discriminer
Reproduire
Reproduire
en différé
Identifier
Produire
Qualifier
Mesurer
Caractéristiques du corps
o Formes, surfaces, volumes
Main, pied… morphologie,
taille, pointure…
o Fonctions
Respiration…
o Organisation symétrique
Deux mains…
o Dominance latérale
Main dominante…
o Capacités sensorielles
Ouïe…
Caractéristiques de l’espace
o Formes
Ronds, carrés…
o Volumes
Cubes, sphères…
o Positions
Devant, derrière…
203
Observer les habiletés cognitives
Reconnaître
directement
Discriminer
Reproduire
Reproduire
en différé
Identifier
Produire
Qualifier
Mesurer
o Orientations
Vers l’avant, vers l’arrière…
o Voisinage
Près, loin…
o Surfaces
Étendue, étroite…
o Entourage
Entre, dedans, dehors…
o Enveloppement
Autour…
o Ordre et succession
Devant, derrière, premier…
o Projection - transformations
Image d’un autre point de vue…
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012
Caractéristiques du temps
o Ordre chronologique
aléatoire
Mois, trimestre, alphabet…
Âge
Irréversibilité
Trop tard…
Durée
Lontemps, court…
Vitesse
Plus vite, lent, accélération…
Rythme
Cadence, intervalles….
204
Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons abordé la mé- odorat) pour nous pencher ensuite sur les
thodologie spécifique de la psychomotricité tâches de discrimination, de reconnaissance,
orientée vers le développement des habiletés de reproduction, de production, d’identifica-
cognitives. tion, de mesure et d’appréciation qualitative
qui font intervenir à plus ou moins grande
Elle devrait permettre à l’animateur de pré- échelle la concentration, l’attention, la mé-
venir les retards éventuels dans le dévelop- moire, la conceptualisation et l’abstraction.
pement de ces compétences qui, s’ils ne sont
pas dépistés et compensés par des adapta- Nous avons enfin abordé successivement
tions spécifiques, entraînent des troubles, et de manière relativement approfondie, la
voire des absences d’apprentissage. perception des caractéristiques du corps, de
l’espace et du temps.
En effet, la capacité de résoudre des pro-
blèmes conditionne l’apprentissage en gé- Nous avons mis en évidence certaines
néral. La perception efficace de l’environ- conditions indispensables à l’efficacité des
nement, quant à elle, donne l’occasion de situations motrices dans cette perspective.
construire des connaissances déclaratives, de
concevoir le réel. Elle permet de construire Il s’agit d’adapter les attentes au niveau du
des connaissances procédurales et condi- développement. Les situations doivent être
tionnelles pour structurer l’espace, le temps, ludiques et impliquer un traitement actif
effectuer des opérations sur les nombres, des données perceptives par la résolution de
s’orienter, comprendre la matière. problèmes.
205
(Psycho)motricité,
habiletés sociales
et affectives
Ce chapitre envisage la méthodologie de la psychomotricité orientée
vers le développement des habiletés relationnelles.
Nous y abordons les compétences liées à la construction de l’identité et
de la citoyenneté.
Nous présentons dans un premier temps l’évolution des différents
paramètres et nous précisons les pistes méthodologiques spécifiques à
mettre en œuvre. Nous terminons par une mise en perspective pratique.
1. Définitions et caractéristiques
2. Paramètres
Plusieurs facteurs conditionnent le développe- capacité d’empathie va donc être influencée par
ment des habiletés relationnelles. cette capacité.
Elles sont liées au développement de la cogni- Savoir comment les autres pensent, ce qu’ils
tion sociale : théorie de l’esprit. ressentent, ce qu’ils croient ou désirent permet
Elles dépendent des capacités dans les domaines à l’enfant de résoudre des problèmes interper-
du langage, de la gestion des émotions, de la ca- sonnels. Il comprend en effet que les conduites
pacité à raisonner et à traiter des informations. des autres se produisent à cause de leur état
Elles sont liées au développement des senti- mental, leurs croyances, leurs désirs.
ments de confiance, de compétences, d’appar- L’évolution de la théorie de l’esprit explique ce
tenance, de puissance et de limites. que nous appelons les comportements égoïstes.
Il est possible d’aider leur évolution en expli-
2.1 La théorie de l’esprit quant comment et pourquoi les autres ont des
La théorie de l’esprit désigne les processus co- attentes différentes des leurs.
gnitifs permettant à une personne d’expliquer 2.2 Le langage, le raisonnement,
ou de prédire ses propres actions et celles des le traitement des informations
autres. Elle permet de se comprendre soi-même
Les raisonnements et le traitement des infor-
et de comprendre les autres (BOUCHARD,
mations permettent d’élaborer des stratégies
2009).
qui augmentent la capacité à réguler les émo-
Elle s’applique à tous les états mentaux et donc tions et à trouver des comportements adapta-
également aux sentiments et aux émotions. La tifs de rechange à l’agression.
208
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives
209
Paramètres
Dans sa relation avec les autres et les objets, ●● Besoin d’avoir de l’influence sur les autres.
l’enfant doit faire face à la menace d’isolement. ●● Besoin de posséder, d’avoir un territoire.
Il redoute de se trouver écarté des autres, in- ●● Besoin de disposer de certains privilèges.
compris, esseulé, abandonné. Il doit donc bé-
néficier de contacts humains. Pour faire face à Un des leviers important de l’activité est la
la menace d’isolement, l’enfant développe un recherche de considération, la recherche de
sentiment d’appartenance. Celui-ci se construit pouvoir. Les compétitions trouvent leur ori-
quand l’entourage répond adéquatement à dif- gine dans ce besoin de puissance tout comme
férents besoins. le désir de progresser.
●● Besoin d’être en relation avec ses semblables. 2.7 Le sentiment de limites
●● Besoin d’être accepté et compris : savoir que
210
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives
L’enfant évolue d’un sentiment de liberté in- Progressivement, il doit moduler son désir en
conditionnelle à un sentiment de liberté condi- reconnaissant la présence d’un autre désir que
tionnée par la présence de l’autre, de la norme, le sien, un ALTER EGO… Il doit moduler son
de la morale. Il construit ainsi son éthique de « Je veux » avec le « Tu veux ».
vie. Il doit ensuite confronter son sentiment de
liberté absolue aux normes de la société et les
règles morales qui la régissent. Il comprend le
« il faut » et le « tu dois ». Il devra donc intégrer
à son désir absolu l’ensemble des contraintes
émanant de son humanité propre : « je veux »,
« tu veux », « il faut », « tu dois ».
Toutes ces frustrations sont difficiles à vivre,
elles s’accompagnent d’émotions. Ces émo-
tions s’expriment dans des comportements de
colère, de refus, de jalousie, de tristesse.
Si l’environnement réagit de manière adéquate,
dans les paroles, dans le cadre qu’il met, dans les
situations de jeux qu’il permet, l’enfant pourra
Il naît avec un sentiment de toute puissance évoluer et dépasser ses grandes souffrances. Il
dans la relation fusionnelle avec la mère. Son pourra, à terme, développer la capacité de de-
rapport au monde se réduit au « je veux ». venir un sujet responsable et social.
Sentiment
de confiance
Sentiment
de compétence
IDENTITÉ Sentiment
ÉQUILIBRE d’appartenance
PSYCHIQUE
Sentiment
de persévérance
Sentiment
de limites
211
3. Enjeux
212
Théorie de l’esprit
4.
Empathie
De la Dès sept mois, l’enfant attribue des caractéristiques mentales à un humain Chez le nouveau-né, des connexions s’établissent très vite entre les
naissance à (intentionnalité, volonté) mais pas à un objet. gestes impulsifs et les réactions utiles suscitées dans l’entourage.
deux ans.
Il semble comprendre que le déplacement d’un objet est normal si un être Dès l’âge de six mois, deux bébés assis en face l’un de l’autre se re-
humain intervient. Il se montre surpris si ce déplacement ne semble pas gardent, se tirent les cheveux, imitent les actions de l’autre, se sourient.
réalisé par un être humain.
À dix mois, les enfants sont plus intéressés par les objets, mais ils
Entre neuf et douze mois, il cherche à attirer une attention sur ses actions. vont jouer ensemble s’ils n’ont pas de jouets sous la main.
Entre six mois et quatre, cinq ans, il témoigne d’empathie sans inférence, Si la mère a joué à donner et prendre, certains enfants savent
c’est-à-dire qu’il ressent ce que l’autre ressent. Le son des pleurs d’autrui résoudre des conflits. Cela va donc dépendre des modèles.
éveille de la détresse, parce que cela ranime les émotions qu’il a lui-même
ressenties. Entre un an et deux ans, on peut observer des comportements
altruistes.
Même s’il est capable de manifester de l’empathie, l’émotion serait plutôt
une sorte de réaction passive et involontaire puisqu’il n’a pas de représen- Certains enfants font preuve d’une préférence marquée pour l’un
tation mentale nette de ce que l’autre ressent. ou l’autre de leurs compagnons de jeu, tout au long de l’année.
Entre deux Entre deux et trois ans, il adapte sa façon de jouer et de parler en fonction L’enfant a une compréhension très rudimentaire du fait que les L’enfant s’affirme en s’opposant.
et quatre de l’enfant qui partage son jeu. Cela démontre qu’il prend en compte le autres peuvent avoir des sentiments différents des siens, mais il
ans point de vue des autres. comprend suffisamment les notions d’autrui pour y réagir en Son autonomie grandissante le
offrant sympathie et soutien quand il voit d’autres enfants ou des place de plus en plus souvent dans
Vers trois ans, il a conscience de l’autre, s’ajuste aux sollicitations. adultes blessés ou tristes. des situations où il désire quelque
chose tandis que ses parents veulent
L’enfant tend à s’arrêter sur l’apparence des objets plutôt que sur leurs Entre un et trois ans, l’imitation est la base de la communication autre chose.
propriétés durables. positive entre enfants. Progressivement, on observe la capacité de
Adaptez vos attentes à l’âge des enfants
jouer ensemble en adoptant des rôles complémentaires et diffé- Il se soumet souvent, mais refuse
Pistes méthodologiques spécifiques
Le développement du langage a un impact sur les relations sociales. Cette parfois simplement de faire ce
période correspond à la résolution du conflit oedipien. rents.
qu’on lui demande.
Les jeux d’alternance avec autrui donnent l’occasion de prendre
conscience des différences, l’enfant prend ainsi position vis-à-vis Dans ses crises de rébellion, il entre
de l’autre. en conflit avec une autorité par
laquelle il se croit dépossédé de
Il passe encore une grande partie de son temps avec la famille, cette indépendance où il se sentait
mais les relations avec les pairs prennent de plus en plus d’impor- disposer de lui-même.
tance. Il perçoit également sa place au sein des rôles familiaux
Un enfant contrarié a tendance à
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives
213
214
Il commence à prendre conscience de son rôle dans la société. Progressivement, la rébellion directe
s’estompe, on assiste moins à des
Dans toutes ses interactions, on peut observer des comportements crises de rage, parce que l’enfant
positifs et négatifs, de l’agressivité et de l’altruisme. peut avoir recours à la négociation.
Les enfants jouent plus ensemble, préfèrent nettement passer du Avec le langage, les enfants font
temps entre pairs plutôt qu’en solitaire. usage de l’agressivité verbale, des
Ils manifestent des signes d’amitié et ces relations peuvent devenir railleries ou des injures plutôt que
des lieux privilégiés pour l’apprentissage de la réciprocité et de des agressions physiques.
l’intimité.
Les amis d’âge préscolaire témoignent de réciprocité, d’interac-
tions prolongées, de comportements positifs. Ils se soutiennent
mutuellement.
L’amitié semble acquise à partir de caractéristiques physiques et
non sur la proximité et les intérêts communs pour le jeu comme
c’est le cas chez les enfants plus âgés.
Ils répondent à la question : « Comment se faire des amis » ... par
« jouer ensemble et partager du temps ».
L’enfant apprend un grand nombre de scénarios sociaux, des rou-
tines de jeux, d’interaction avec les autres de son entourage.
La dominance n’est pas reliée à la popularité alors que plus tard,
les enfants dominants seront aussi les plus populaires.
Dès l’âge de trois ans, près de 60 % de groupes de jeu se font
Pistes méthodologiques spécifiques
• Ils expliquent les choses et prennent en considération ce que Il ne conçoit pas facilement que
désirent leurs compagnons de jeux. deux sentiments peuvent coexister.
Il parvient à comprendre qu’ils
• Ils sont le plus souvent altruistes et positifs. peuvent arriver l’un après l’autre.
Les enfants rejetés présentent des caractéristiques communes :
• Ils interprètent facilement le comportement des autres comme
menaçant et hostile.
• Ils ont des niveaux élevés d’agressivité ou de brutalité et de
faibles niveaux d’assentiment et d’obligeance.
• Ils participent plus fréquemment aux conflits.
• Ils sont perturbateurs, agressifs, et non coopératifs.
• Ils voient dans l’agression un moyen efficace pour régler les
conflits ou les problèmes.
Un enfant qui aura reçu un ballon dans le dos par inadvertance
pensera que celui-ci lui a été lancé intentionnellement et osera des
représailles, ce qui nourrira l’hostilité des autres à son égard.
Entre cinq Même si l’enfant à des compétences cognitives limitées, il fait sa propre Il compte très fort sur la présence des autres, leur soutien, leur Le refus catégorique diminue.
et sept ans interprétation des situations et des intentions d’autrui. réconfort et reste profondément influencé par leur jugement.
Les enfants qui ont un tempéra-
Il développe la capacité de faire des inférences sans empathie. Se faisant une idée de la pensée de l’autre il crée des liens amicaux. ment difficile sont plus vulnérables
Les amis sont des personnes qui s’entraident et se font confiance. et seront plus vite enclins à présen-
Il infère l’émotion sans se laisser dominer par des sentiments. La générosité et la gentillesse deviennent des éléments importants ter des troubles du comportement
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives
La réaction à la détresse des pairs permet de percevoir des indices de com- de la définition de l’amitié. durant l’adolescence.
portements pro sociaux et témoigne d’une capacité plus ou moins grande Il peut concevoir l’honnêteté réciproque. Ils présenteront plus fréquemment
d’analyser de manière objective la situation et de faire des inférences avec des perturbations dans leur vie
ou sans empathie. La jalousie entre frères et sœurs est normale. Insister sur le fait que adulte.
les plus petits ne peut avoir les mêmes droits que les plus grands.
Les progrès linguistiques et cognitifs permettent l’argumentation et la
négociation.
215
216
À cinq ans, l’enfant n’aurait pas encore tout à fait le sens de soi. L’enfant est capable de constater que la personnalité des autres ne
change pas en fonction du contexte ni du moment.
Après cinq ans, il agit en fonction de ses propres raisonnements, de son
propre jugement moral, il a acquis une moralité autonome. Dans les groupes, les garçons adoptent plus facilement un style
contraignant ou restrictif. Ils exigent facilement et utilisent
l’impératif, la contradiction, l’interruption, la vantardise, ou tout
autre forme d’étalage de soi. Ils ont tendance à dévier l’interaction
en inhibant le partenaire ou en le poussant à se retirer, ce qui
écourte ou interrompt l’interaction. Ils ne se soumettent pas aux
tentatives d’influence des filles.
Les filles privilégient les comportements facilitant et arrangeants
qui tendent à favoriser une plus grande égalité, une plus grande
intimité dans les relations et nourrissent l’interaction.
Les filles qui veulent influer sur le comportement des autres
posent des questions ou font des requêtes.
Comme le fait de jouer avec les garçons ne conduit qu’à très peu
de renforcements positifs sur les filles, elles évitent ce type d’inte-
raction et font bande à part entre filles.
Pistes méthodologiques spécifiques
Attachement Angoisses et fantasmes associés. Dialogue tonique Image de soi (du corps)
De la naissance Le nourrisson naît naissance Chez le tout petit, les angoisses Chez le bébé, les tensions internes Dans les premiers mois, l’image du corps se construit dans
à deux ans à avec le besoin de deux ans s’expriment sous forme de fantasmes traversent le corps pour se vivre à tra- la différenciation de son propre corps de l’image maternelle
contact humain, il forme et spécifiques. Ce sont les angoisses vers le dialogue tonique émotionnel et dans l’identification au parent du même sexe.
renforce des liens émotion- primaires. avec l’entourage et particulièrement
nels spécifiques (attache- avec sa mère. Il est difficile pour un petit garçon de construire une image
ment) avec les adultes qui Liquéfaction, sentiment de se perdre positive de lui si le masculin du père ne s’érige pas en positif.
sont les plus proches et qui dans l’autre, de s’évaporer par le haut Les différents types de réactivité
ont le plus d’échanges avec et par le bas. Elles se manifeste par la sensori-motrice, hyperactif, actif,
lui (sa mère habituellement). peur du vide, la peur d’évacuer selles modérément actif, calme et hypo
L’attachement parent nour- et urines, les difficultés à se séparer actif influencent la qualité des rela-
risson est nettement établi des objets, à les séparer entre eux, de tions que l’enfant établit avec son
vers 6 mois, Dès l’âge de laisser des vides, à séparer les mots, entourage.
douze mois, l’enfant déve- les lettres, la peur des ouvertures
(portes, fenêtres). Le rythme de succion, la pression
loppe un attachement clair exercée par la bouche, la capacité de
avec la personne qui s’occupe Écorchage ou sentiment de perdre sa répondre aux stimulations.
de lui. Il sourit, il pleure, peau se manifeste dans la peur de se
se blottit, ce qui témoigne déshabiller, de se laver, d’être touché La constance du regard, les sourires
de cet attachement comme et plus tard une grande émotivité déclenchent en retour des attitudes et
d’une base de sécurité. devant les blessures. des sentiments. Ceux-ci influencent
la mère dans sa façon de donner le
Ce lien s’accentue jusqu’à 14 Chutes et pesanteur ou sentiment biberon ou le sein, de stimuler, de
ou 18 mois. de se perdre se manifeste par la peur communiquer et de créer le lien
de la hauteur et des jeux d’équilibre, d’attachement.
la peur d’être soulevé.
La perte d’un hémicorps ou senti-
ment de ne pas avoir les parties du
corps attachées, se manifeste dans la
peur de morcellement, de perdre une
partie de soi (notamment en prenant
le risque d’apprendre).
Perte de l’autre s’exprime dans le
sentiment d’abandon, se manifeste
dans le fusionnante, en collant à
l’autre, en étant le même, dans la
peur de dévoration représentée dans
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives
217
218
Entre deux Vers trois ou quatre quatre Le début de l’apprentissage des règles Le dialogue tonique est dépendant de L’enfant a tendance à se décrire et à décrire les autres en
et quatre ans ans ans, l’enfant est capable met l’enfant en conflit avec l’adulte, la situation émotionnelle. Certains fonction de caractéristiques personnelles visibles plutôt qu’à
de comprendre sa mère ce qui provoque des désirs d’affirma- enfants ne peuvent contrôler leur partir de ses qualités stables ou intérieures :
quand elle leur explique tion mais aussi les peurs des réactions tonus. Il est un garçon, une fille ; il joue avec ; il habite, il réussit
qu’elle doit partir et qu’elle des adultes, les craintes de les contra- ceci ou cela, il est gentil ou méchant.
reviendra. rier et de les perdre. Ces désirs et ces
craintes seront à l’origine d’angoisses Il sait qu’il est un garçon ou une fille et distingue les garçons
Même si le besoin de rester nouvelles qui vont s’exprimer sous des filles parce qu’on le lui a dit. Il définit cette différence à
proche de sa mère reste forme de fantasmes. Ces fantasmes partir des indices clés : les vêtements, la longueur des che-
puissant, l’anxiété de la sépa- éveilleront en retour, des angoisses veux ou éventuellement le rôle. Il attribue certaines tâches
ration s’estompe lorsque la de représailles qui s’exprimeront à aux hommes ou aux femmes (femme : aspirateur, cuisinière
mère s’éloigne. leur tour sous forme de fantasmes ; nourriture, hommes : outils, voiture).
Progressivement l’enfant l’enfant peut se dire « si j’ai envie
L’enfant ne voit aucun mal à observer, toucher, montrer ou
s’éloigne de plus en plus de la de dévorer l’autre, l’autre à son tour
regarder ses organes génitaux et ceux de ses camarades, sauf
base de sécurité sans détresse pourrait en avoir envie aussi » (méca-
nisme de projection) Omnipotence : s’il a reçu des interdits implicites ou explicites de l’entourage.
apparente, dans des situa-
tions normales qui ne sont ni avoir tous les pouvoirs sur l’autre et Cet intérêt est souvent mêlé de crainte, celle de perdre son
stressantes, ni terrifiantes. le monde ou prêter à l’autre tous les sexe pour le petit garçon qui ne comprend pas pourquoi les
pouvoirs. Destruction exprime par filles n’en ont pas comme lui ou celle d’un sentiment d’envie
Les bras et les genoux des le sentiment d’avoir le pouvoir de pour les petites filles.
parents sont encore très détruire l’autre et, à l’inverse, être
souvent investis. Les interdits explicites de l’entourage lui font prendre
détruit par l’autre. conscience que ce sont ses organes génitaux qui lui donnent
En général, les enfants de Sadisme : avoir le pouvoir de faire son identité de fille ou de garçon.
préscolaires comprennent mal et, à l’inverse, prêter à l’autre le Pour leurs jeux, les enfants commencent à préférer les com-
que la relation va perdurer pouvoir de faire mal. pagnons du même sexe.
même quand les partenaires Les jouets sont sexuellement stéréotypés.
Pistes méthodologiques spécifiques
de la relation ne sont pas Persécution : avoir le pouvoir de Les sentiments « amoureux » apparaissent en même temps
ensemble. Ils sont donc persécuter l’autre et être persécuté par que la construction du concept de genre féminin ou masculin.
moins bouleversés par la l’autre. Disparition : avoir le pouvoir
séparation, sauf s’ils n’ont pas de disparaître ou de faire disparaître.
été informés de la situation. Dévoration : avoir le pouvoir de
dévorer ou d’être dévoré par l’autre.
Vers quatre ou cinq Les enfants généralisent leur Les angoisses secondaires prennent L’enfant apprend à interpréter le La perception de soi et la perception des autres évolue,
ans processus d’attachement aux corps progressivement dans et par dialogue tonique et à envisager l’effet comme la pensée, de l’éphémère à la stabilité, de l’apparence
nouvelles relations qu’ils l’action motrice, les contes de fée, les de son propre tonus sur autrui. au réel, d’une perception concrète liée à des contextes pré-
établissent avec les pairs ou dessins animés, les jeux symboliques, cis à une perception plus abstraite plus comparative et plus
avec les autres personnes. les activités d’art plastiques... Il apprend à contrôler ses émotions.
générale.
Ils restent fort attachés à En grandissant, il se décrit et décrit les autres en fonction des
leurs parents, mais peuvent
sentiments et des idées, de la qualité des relations, de traits
se séparer d’eux un moment.
généraux de la personnalité en nuançant ses affirmations.
Il aurait une bonne ou une mauvaise opinion de sa capacité
à exécuter une tâche donnée, ou de sa capacité à interagir
avec les autres dans une situation donnée.
Entre cinq et sept L’enfant a moins besoin Les différentes angoisses non résolues Il peut exprimer par le langage ses Vers cinq ou six ans, la plupart des enfants mettent au point
ans d’être sécurisé et témoigne peuvent occasionner des troubles du émotions et dépasse ainsi certaines des règles relativement rigides régissant ce que garçons et
moins de marques d’affec- développement. expressions involontaires au niveau filles sont censés faire et ne pas faire. Les parents renforcent
tion à ses parents, sauf dans du tonus. effectivement les comportements qui leur semblent appro-
des cas de stress nouveaux Elles s’expriment dans les dessins, les priés pour chaque genre.
comme une crise familiale, jeux symboliques, … et ce, jusqu’à Ces comportements sont établis vers l’âge de sept ans.
une maladie. l’âge adulte. L’enfant a compris que le genre est permanent, les vêtements
ou la longueur des cheveux n’y changent rien.
Il est en quête de règles dictant la conduite des garçons et
des filles.
Ceci permet d’avoir conscience de son identité sexuelle et
de celle des autres ainsi que des comportements sociaux qui
leur sont associés. Il associe certains traits de personnalité
aux hommes (agressifs, forts, cruels et rudes) et aux femmes
(faibles, affectueuses, douces, sensibles et tendres). Ces traits
font partie des stéréotypes des enfants aussi bien que des
adultes, dans toutes les cultures.
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives
219
Enjeux
220
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives
221
Enjeux
222
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives
223
Enjeux
●● Symbolique de la bataille.
Les jeux de bataille développent la capa-
cité de se défendre, de se protéger, pour
assurer sa sécurité physique et affective. Ils
exercent la capacité de défendre son point
de vue et d’apprendre. Ils permettent de
vivre l’opposition et la guerre sur le mode
symbolique. Ils permettent de jouer la riva-
lité et la complicité, défendre son territoire,
exister en tant que personne unique et res-
pectée.
●● Symbolique de la comédie.
Les jeux de comédie permettent de jouer la
séduction, la feinte, l’attirance, pour vivre la
relation, survivre, communiquer, aimer et
être aimé. D’un point de vue symbolique, ils
permettent de se décentrer. Ils développent
la capacité de communiquer efficacement et
d’agir en société.
224
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives
Si l’entourage de l’enfant est incohérent, que ●● Encouragez à faire un effort pour com-
les personnes sont inconstantes, que l’organisa- prendre la perspective d’autrui et clarifier la
tion du temps est peu ritualisée et imprévisible sienne aux autres en insistant sur les profits
l’enfant ne peut développer un sentiment de de cette attitude.
sécurité. ●● Encouragez-le à interpréter les comporte-
ments, pensées et sentiments des autres et
évaluer l’impact des ses propres actions,
pensées et sentiments sur autrui.
225
Enjeux
cette « maman » dont il fait tout pour attirer ●● Laissez s’exprimer l’intérêt pour les contes et
l’attention ne lui appartient pas. Il s’identifiera les jeux dans lesquels l’enfant se projette en
ensuite au parent du même sexe. L’entente des s’identifiant aux personnages féminins ou
parents, l’amour prodigué à l’enfant, la com- masculins.
préhension vis-à-vis des manifestations du
complexe d’Œdipe, lui permettront de trouver 4.9 Ajustez vos interventions
sa place au sein de la trilogie familiale. au langage tonique
Les sentiments amoureux reconnus comme des
sentiments normaux, apporteront la sécurité
à l’enfant et l’aideront à distinguer imaginaire
et réalité. Par contre, l’angoisse, la gêne et les
sentiments négatifs de l’adulte projetés sur les
productions imaginaires vont faire ressentir ces
émotions affectives comme dangereuses, mau-
vaises et entraîner de la culpabilité, du refoule-
ment et de l’inhibition.
Le papa n’est pas vexé que son petit garçon fantasme
sa disparition pour le remplacer, situant le fantasme
au niveau de la rêverie imaginaire et non du désir.
La maman répond aux déclarations amoureuses de
Les signaux corporels installent un système de
son petit garçon par la réassurance que ses senti-
communication entre l’enfant et son entou-
ments d’amour sont normaux, qu’elle est contente
rage. L’enfant découvre une manière de se faire
qu’il l’aime, que tous les petits garçons aiment leur
comprendre, d’agir sur le monde et découvre le
maman, mais que, pour de vrai, aucun ne se marie
code de l’entourage. L’entourage quant à lui, va
avec, seulement pour semblant, dans les jeux.
identifier la façon personnelle de s’exprimer de
Florin invente des scénarii où il est très fort, son l’enfant, sa sensibilité, ses besoins. Ces signaux
papa est mort et il reste tout seul avec sa maman efficaces vont également lui permettre d’inves-
avec qui, il va se marier. tir dans la relation.
Michael provoque beaucoup sa maman pour Le regard, l’agrippement sollicitent par exemple
vérifier que maman est « vilaine » puisqu’elle le l’attitude de protection chez la mère et éveillent le
gronde. Alors Michael dit à sa maman : « Je ne désir d’allaitement.
t’aime plus, c’est papa que j’aime » ;
Gêne des adultes, interdits ou menaces, renfor- En retour, l’enfant reçoit des signaux qui lui
ceront l’angoisse, la curiosité, la culpabilité chez donnent un sentiment de puissance (de com-
l’enfant, plaçant la sexualité infantile au niveau pétence). Plus tard, ce sentiment va engendrer
de celle de leur propre sexualité d’adulte. le désir de découvrir, d’explorer, de communi-
quer et de répondre aux attentes des adultes.
Le comportement des parents, les expériences
de vie et les jeux ainsi que les histoires per- Très tôt, l’enfant peut différencier certaines sa-
mettent à l’enfant de prendre conscience qu’il veurs, il reconnaît l’odeur de sa mère, la voix des
est une personne unique, différente, sexuée et personnes familières. De là, il va découvrir un sen-
digne de respect. timent de force intérieure, par le pouvoir qu’il aura
de lancer des messages qui, s’ils sont entendus, lui
●● Dans les jeux, les filles vont avec les filles, les
donneront envie d’en relancer encore.
garçons avec les garçons.
●● Laissez aux enfants l’occasion d’extérioriser
la complexité de leur affectivité au travers À l’inverse, si en retour des signaux émis, les ré-
des rêveries des comportements, notam- ponses sont négatives – il reçoit des expériences
ment par les jeux symboliques. de déplaisir, il doit se protéger, éviter, agresser
226
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives
ou essuyer le refus de répondre – cela va inhiber –– Questionnez l’enfant par rapport au jeu
le développement. Si ces signaux sont absents symbolique : « Qui es-tu toi ? ».
dans les troubles de la relation chez les enfants –– Installez un coin de distanciation dans
présentant des déficits organiques ou dans les lequel vous invitez l’enfant à construire,
cas d’autisme par exemple, l’entourage a peur, dessiner, modeler suite à ce qu’il a vécu.
se sent rejeté et incompétent. Il ne peut pas –– Reprenez l’histoire vécue symboliquement
investir l’enfant. avec intensité, imaginez une fin heureuse
●● Observez les causes d’un tonus trop haut. et demandez aux enfants de l’agir.
–– Votre attitude, par exemple ou un –– Proposez des moyens de décharge : casser
manque de fermeté qui insécurise. le mur de mousses, sauter, frapper avec
–– L’aménagement de la salle, les pleurs, le les climatubes.
manque d’espace, les embouteillages. –– Suscitez les balancements qui ont un
–– L’insécurité. effet calmant.
–– L’attitude trop agressive d’un ou deux –– Amenez des girations.
enfants. –– Introduisez du matériel dans lequel l’en-
●● Observez les causes d’un tonus trop bas. fant se sentira contenu, enveloppé.
–– La peur de l’agitation. –– Installez des matelas, des matières
–– La peur du bruit. douces, des couvertures.
–– La peur de l’agressivité. –– Proposez un nouveau rassemblement sur
–– La peur de tomber. le tapis pour repréciser les règles à chacun.
–– La peur de se faire mal.
●● Intervenez si le tonus est trop bas.
–– Le manque d’habitude d’agir de manière
autonome. –– Dynamisez.
–– L’attente des consignes de l’adulte. –– Proposez des jeux.
–– La fatigue. –– Jouez avec l’enfant.
●● Intervenez si le tonus est trop élevé.
–– Apportez votre aide.
–– Soyez conscient de votre dynamique cor-
porelle pour accompagner l’enfant dans 4.10 Assumez le rôle d’expert
la construction. La prise de conscience et de garant de la loi
ou le dénouement de conflits internes Le style d’autorité démocratique définit des
s’expriment par le corps. limites et un cadre.
–– Reconnaissez l’émotion, nommez-la, car Il exerce une influence sur les situations de
cela permet de dédramatiser. refus, de rébellion, d’agressivité, de dominance
227
Enjeux
et contribue à installer des compétences rela- ●● Proposez des situations où l’on établit des
tionnelles. chartes, des règles, des conventions.
●● Le refus et la rébellion s’expriment dans les ●● Mettez des limites, pour ne pas alimenter
crises, la colère, le pleurnichement. une utopie qui, tôt ou tard, se révélera une
●● Le refus permet l’affirmation de soi. Il est lié illusion.
à la présence d’attachement sécurisant ainsi –– Donnez pendant le rituel de départ les
qu’à une plus grande maturité. règles de respect des autres.
●● La rébellion, par contre, serait liée à un atta- –– Veillez à ce que chacun s’exprime à son
chement insécurisant ou à des antécédents tour, sans couper la parole aux autres.
de mauvais traitements. ●● Restez l’adulte référent dans les conflits et
Le style autoritaire désengagé ou le manque de les situations d’opposition.
supervision parentale aura une influence dans ●● Diminuez l’agressivité lors des conflits.
les comportements agressifs des enfants.
–– Proposez du matériel qui regroupe les
Tous les enfants font preuve de comportements enfants : toupie géante, couvertures, à
agressifs, le plus souvent après avoir subi une frus- faire glisser dans la salle, sur lesquelles
tration. Le début de l’apprentissage des règles sus- plusieurs enfants ont pris place, hamac,
cite des angoisses dont il faut tenir compte. train de cordes, balles, grande chambre à
L’agressivité peut se définir comme un compor- air, maisons, balançoires.
tement dont l’intention manifeste est de blesser –– Proposez des tours à casser.
une autre personne ou d’abîmer un objet.
–– Rappelez la règle de ne pas se faire mal.
La compétition ou la dominance prend place
–– Permettez la décharge tonique (climat
dans toutes les situations de manque d’objets,
tubes, girations).
d’attention, de personne et si elle donne parfois
lieu à une agression, entraîne le plus souvent –– Proposez un combat ritualisé.
une hiérarchie de dominance claire. –– Participez au jeu (ne pas jouer pour soi
Certains enfants réussissent mieux à faire valoir mais comme partenaire dans la poursuite
leurs droits sur l’objet désiré : ils profèrent des des objectifs).
menaces, ils saisissent simplement l’objet, ils ●● Occupez-vous de l’enfant agressé.
regardent fixement l’autre enfant. –– Portez secours à l’agressé.
Certains enfants l’emportent toujours sur les –– Invitez-le à s’affirmer par la parole :
autres. Certains perdent au contraire contre tous « Dis-lui non… ».
les autres. –– Soutenez-le dans son affirmation.
À tout âge, les garçons se montrent plus agres- ●● Occupez-vous de l’enfant agressif.
sifs, plus tranchants et plus dominants.
–– Évitez de culpabiliser les enfants agressifs.
Les enfants qui agressent pour obtenir quelque
–– Aidez-les à utiliser des mots pour s’affir-
chose (agressivité proactive) ont plus de proba-
mer.
bilités d’évoluer vers des comportements sociale-
ment acceptables que les enfants qui se vengent –– Évitez à tout prix de cataloguer les en-
(agressivité réactive). Ce dernier groupe semble fants dans un type de comportement et
vouloir délibérément blesser l’autre personne. donnez toujours l’occasion de réparer.
Si le comportement agressif s’établit, l’enfant est –– Renforcez chez eux les situations de
ensuite de plus en plus attiré vers le seul groupe comportements positifs.
de pairs qui l’accepte, habituellement d’autres –– Aidez l’enfant à mettre des mots sur les
garçons agressifs ou délinquants. difficultés vécues en groupe.
●● Montrez que vous aussi, adulte êtes soumis –– Parlez de l’observation lors du rituel
à des lois. Le savoir sécurise l’enfant, il est de fin : « j’ai vu qu’Antoine était triste
flatté à un certain âge qu’on lui attribue le quand tous les enfants sont partis ».
pouvoir d’obéir.
228
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives
229
Enjeux
Les comportements altruistes, d’aide et d’atten- –– Des jeux et des situations qu’il faut réali-
tion à l’autre apparaissent plus tôt que ne l’avait ser chacun à son tour.
observé Piaget. On observe que les modèles –– Des jeux, des rondes où l’on change de
d’interaction altruistes vécus dans la famille rôle, où l’on choisit et où l’on est choisi.
influencent les comportements des enfants. –– Des situations en duo, en trio, en groupe.
L’enfant tire des leçons importantes dans les
jeux qu’il a avec les pairs. Jouer ensemble sup- –– Des groupements de filles, de garçons,
pose d’être capable d’agir en fonction des règles mixtes.
communément acceptées. Il faut apprendre à –– Des groupements d’âges différents.
demander sans exiger, à négocier pour installer
une communication respectueuse et à utiliser le 4.14 Intervenez adéquatement
langage plutôt que la violence corporelle pour dans les conflits
régler les conflits. Quand les conflits arrivent, cela témoigne d’un
progrès. Si un enfant tient à son objet, c’est qu’il
a progressé dans son identité. De plus, quand un
geste agressif est posé, il n’est jamais gratuit. Si
un enfant mord ou frappe, il s’agit parfois d’une
prise de contact mal ajustée. Ces enfants vou-
draient en fait, jouer avec… l’autre. Fréquem-
ment, les paroles que nous pouvons dire sont
induites par notre représentation de l’agressivité.
Les progrés dans la capacité de comprendre
les émotions de l’autre vont conditionner les
échanges sociaux, tout comme les progrès dans
la communication verbale pour argumenter,
persuader, et avoir des messages suivis d’effets.
●● Proposez des situations en coopération. ●● Signifiez pourquoi la satisfaction du désir
Elles seront l’occasion de réaliser des défis ne peut s’opérer. Précisez les limites en fonc-
communs, de s’entraider. tion des préjudices que l’autre peut subir.
–– Amenez très progressivement les enfants ●● Aidez l’enfant à prendre conscience des
agressifs à réaliser des petits défis en coo- dommages subis par l’autre.
pération. ●● Proposez aux enfants d’imiter ou d’avoir un
groupe. d’argumenter.
–– Proposez d’abord des rondes, des jeux ●● Ne prenez pas parti et n’enfermez pas l’en-
230
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives
231
Pistes d’actions
–– Qui suis-je : moi, ma valeur, mes désirs, normes de la société à laquelle on se réfère et
mes richesses, mes faiblesses mais aussi que l’on cautionne.
mon mode de pensée, ma singularité. –– Comment fonctionne le monde dans
–– Comment m’affirmer sans imposer, lequel je vis ?
m’affirmer en exprimant mon désir, face –– Quelle est ma culture ?
à l’autre, face aux autres. –– Quels sont les codes de communication,
●● Proposez des situations pour se penser dans les us et coutumes, le savoir-vivre, les
la relation à l’autre, en allant à la rencontre habitudes qui fondent la vie en société ?
de l’altérité, pour réfléchir sur la présence –– Pourquoi m’y conformer, faut-il m’en
et la reconnaissance d’un alter ego, égal et éloigner ?
différent, possédant des désirs propres, un
tempérament et de moduler sa propre liber- ●● Proposez des situations pour réfléchir sur les
té en fonction de cette réalité. droits et les devoirs et se penser comme ci-
toyen critique capable de garantir la démo-
–– Qui est l’autre ? cratie en allant à la rencontre des lois.
–– Comment respecter l’autre dans ses at- –– Quels sont mes droits ?
tentes, ses désirs, ses actions ?
–– Quels sont mes devoirs ?
–– Pourquoi coopérer ?
–– Pourquoi les règles ?
–– Que faire quand quelqu’un investit mon
territoire ? –– Tout le monde y est-il soumis ?
●● Proposez des situations pour se penser dans –– De quoi suis-je responsable ?
son rapport au monde, pour réfléchir sur les
5. Pistes d’actions
232
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives
●● Gagner et perdre.
les objets.
233
Pistes d’actions
Proposer des tissus, des chapeaux, des ban- ●● Sauter de cerceau en cerceau.
deaux, des miroirs, des épées en mousse, des ●● Sauter par-dessus des lattes sans les faire
voiles et laisser les enfants jouer librement en tomber.
s’inventant des personnages. ●● Se déplacer sur les bancs en passant sous un arc.
c) Jeux de constructions, de créations ●● Passer au-dessus du dossier des chaises.
Proposer des caisses en carton, des cubes en ●● Jouer avec un partenaire dans un atelier, réa-
mousse, des tissus, des supports et laisser les liser une tour ensemble, attacher des objets
enfants construire, se cacher, inventer des si- à l’espalier, se soutenir pour un exercice
tuations de jeux. d’équilibre.
●● Effectuer un parcours avec tâche commune,
5.2.2 Défis individuels l’un imitant les actions de l’autre, en por-
Les défis ludiques réalisés en réponse à des tant ensemble un objet, en se croisant, en se
consignes développent chez l’enfant le sen- tenant la main.
timent de compétence et de puissance. Ils
construisent le sentiment de limites par les
règles explicites et les consignes. Ils développent
le sentiment de confiance par le type de mou-
vement qu’ils suscitent et le cadre auquel il se
réfère. Ils permettent à l’enfant de se sentir
capable de faire partie de « ceux qui savent » et
construisent ainsi le sentiment d’appartenance.
Les situations proposées dans les chapitres
consacrés au développement des compétences
motrices peuvent compléter les quelques idées
présentées ici.
●● Se déplacer en passant sur les bancs, des pneus.
lattes.
●● Grimper sur un banc incliné, à l’espalier.
chaque banc.
●● Passer sur et sous des lattes déposées sur des
caissettes.
234
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives
d’appartenance. Ils agissent également sur les ●● Jeux de balles, de ballons, qui induisent la
●● Bonjour.
●● Un éléphant ça trompe.
●● La girafe.
235
Pistes d’actions
Ils agissent sur le sentiment d’être unique tout ●● Dessins, sculptures, bricolages.
236
6. Observer les compétences transversales relationnelles
Toujours
Souvent
Jamais
Parfois
Comment l’enfant prend-il soin de lui ?
●● L’enfant connaît-il ses limites ou essaie-t-il de se mettre en danger ?
●● Recherche-t-il des situations qui sont bonnes pour lui ou compliquées voire
douloureuses ?
●● Entretient-il le plaisir de l’action motrice dans le respect de son corps,
●● Le détériore-t-il ?
●● Range-t-il ?
●● Assurance
●● Inhibé
●● Ajusté – Eutonique
●● Fermée
●● Détendue
●● Tendue
●● Debout
●● Assise
●● Au sol
●● En hauteur
237
Observer les compétences transversales relationnelles
Toujours
Souvent
Jamais
Parfois
Comment est le visage ?
●● Mimiques
●● Sueur
●● Sourires
●● Expression de craintes
●● Respiration
●● Investit-il le sol ?
●● Investit-il la hauteur ?
aller-retour ?
●● Prend-il sa place ?
●● Se déplace-t-il ?
●● Est-il patient ?
238
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives
Toujours
Souvent
Jamais
Parfois
Comment l’enfant est-il dans ses actions ?
●● Se décourage-t-il face à l’échec ?
●● Persiste-t-il ?
●● Fascination
●● Étonnement
●● Joie
●● Jubilation
●● Est-il dépendant ?
●● Est-il proche ?
●● Est-il lointain ?
●● Est-il fuyant ?
239
Observer les compétences transversales relationnelles
Toujours
Souvent
Jamais
Parfois
Joue-t-il sur les contrastes ?
●● Équilibres - déséquilibres
●● Liberté - dépendance
●● Sécurité - insécurité
●● Peur - mouvement
●● Essaye-t-il de se rapprocher ?
acceptées ?
●● Joue-t-il avec d’autres en les dominant ?
●● Joue-t-il en s’effaçant ?
●● Imite-t-il beaucoup ?
●● S’oppose-t-il souvent ?
●● Cherche-t-il le conflit ?
240
Conclusion
Les situations motrices revêtent un intérêt clivage habituel entre la psychomotricité
dans le développement des habiletés trans- dite fonctionnelle et la psychomotricité dite
versales relationnelles. Elles favorisent par- relationnelle.
ticulièrement la construction de l’identité
ainsi que la capacité de vivre de manière Expert et garant de la loi, l’animateur fait en
éthique dans une perspective citoyenne. sorte que les situations motrices favorisent
la relation de l’enfant avec lui-même.
Elles contribuent au bien être psychique et à
l’équilibre tonique. Il garantit la sécurité physique. Il comprend
le dialogue tonique. Témoin de ses peurs, il
Les situations de jeux moteurs spontanés rassure l’enfant, l’aide à accepter les frustra-
proposés dans un contexte relationnel spéci- tions.
fique remplissent les conditions essentielles
pour favoriser le développement de la sécu- Par la compréhension de l’univers symbo-
rité de base fondamentale, notamment par lique de l’enfant, il intervient de manière
la mise en jeu des angoisses profondes dans adéquate dans les jeux, il permet à l’enfant
les jeux de réassurance. de prendre de la distance par rapport aux
émotions. Ces émotions sont l’expression
Elles agissent également sur le développe- de ses peurs, de ses frustrations. L’animateur
ment du sentiment de confiance, du senti- encourage l’enfant à relever des défis à son
ment de compétence, du sentiment de puis- niveau. Il suscite l’autonomie, reconnaît les
sance, du sentiment d’appartenance indis- créations.
pensables à la construction de l’estime de soi.
L’animateur encourage l’enfant à vivre en
Enfin, elles aident l’enfant à passer d’un compagnie des autres et en interaction avec
sentiment de liberté inconditionnelle à un les autres.
sentiment de liberté conditionnée par la
présence de l’autre, des autres, de la norme, Il soutient et aide l’enfant dans la décou-
de la morale. On peut donc dire que les si- verte de ses modes d’interactions avec les
tuations motrices contribuent à construire autres.Il limite les situations conflictuelles
l’éthique de vie et la citoyenneté toutes deux entre les enfants en leur donnant suffisam-
s’exprimant dans les capacités de coopé- ment d’espace et de matériel.
rer, de communiquer, de faire preuve d’al-
truisme et d’empathie. Il soutient l’enfant dans l’apprentissage du
dialogue lui permettant de mettre des mots
Dans la perspective du développement des pour exprimer les besoins en se faisant par-
compétences relationnelles, l’animateur fois son interprète. Il utilise la verbalisation
peut utiliser la plupart des situations de jeux des comportements de progrès dans la vie
moteurs suscités et dirigés au-delà donc du relationnelle.
241
(Psycho)motricité,
apprentissages scolaires
et besoins spécifiques
L’approche éducative, rééducative et thérapeutique globale et systémique
ainsi que la prise en compte du dialogue tonique a longtemps singularisé
la psychomotricité. Ces conceptions se sont heureusement généralisées
aux autres pratiques pédagogiques et thérapeutiques.
La plupart des pédagogues, des enseignants, des rééducateurs et des
thérapeutes envisagent, à présent l’aspect global du développement et
privilégient une approche pluridisciplinaire. Ils utilisent le jeu, les expériences
sensorielles et motrices mais aussi la musique, le dessin et ne négligent
pas l’importance essentielle du langage pour soutenir les apprentissages
scolaires, prévenir certaines difficultés ou compenser certains retards.
Cet ouvrage n’a pas l’ambition de traiter les perspectives rééducatives
et thérapeutiques de manière approfondie car nous pensons que
l’accompagnement des personnes, enfants, adultes, personnes âgées
présentant des besoins spécifiques revient aux professionnels spécialisés.
Ils disposent d’une formation spécifique en psychopathologie et sont
capables d’aborder la délicate question du transfert thérapeutique.
Ce chapitre est néanmoins destiné aux experts ergothérapeutes,
kinésithérapeutes, orthophonistes, logopèdes, psychologues,
psychomotriciens, orthopédagogues. Il devrait leur permettre d’adapter
les pistes et les situations proposées pour prévenir, compenser, réduire
les troubles du développement et de l’apprentissage et contribuer ainsi
au bien-être des personnes qui leur sont confiées.
1 (Pshycho)motricité et apprentissages
scolaires
244
(Psycho)motricité, apprentissages scolaires et besoins spécifiques
thématique n’est possible. Le plus important prentissage de la langue. Elles fourniront par
n’est pas d’apprendre à compter mais d’aider à exemple des occasions de :
raisonner sur le sens des nombres. ●● Communiquer, interagir, parler.
Savoir établir des liens logiques, résoudre des ●● Écouter pendant que les autres prennent la
tion, un jeu.
●● S’exprimer avec des mots nouveaux et variés
mémorisation notamment celle des lettres. fants dans les jeux de coopération.
●● Exprimer les besoins, les sentiments.
La vision donne une perception spatiale de
l’ensemble des lettres, l’audition en donne une, ●● Utiliser des pictogrammes ou des images,
245
2 (Psycho)motricité et besoins spécifiques
Le développement harmonieux d’une personne contre, il s’agira de trouver des moyens de com-
dépend de multiples facteurs. Si un des para- penser ces manques afin de garantir le bien-être
mètres est déficient, cela peut occasionner un et le développement malgré et avec ces diffi-
dysfonctionnement plus global. cultés.
Si par exemple, un enfant souffre de difficultés mo- De manière générale,
trices répétées, il prend conscience de ses difficultés. ●● Tenez compte des facteurs motivationnels :
Ces constats ont des répercussions sur l’image qu’il a retrouver le plaisir d’apprendre.
de lui-même, tout autant que sur ses relations avec
●● Reconnaissez et nommez les difficultés, sans
autrui. Il se rebelle, s’agite, se révolte, se résigne,
culpabiliser.
devient colérique, agressif ou déprimé.
●● Recherchez des solutions en sachant qu’il
On peut également agir sur l’un ou l’autre as- n’y a pas de réel « mode d’emploi » mais
pect en espérant avoir un impact sur le système. quelques pistes qui semblent logiques,
Ainsi, lorsque l’on constate une difficulté d’appren- compte tenu des connaissances sur les causes
tissage, on peut agir sur le sentiment de confiance, et les expériences partagées.
sur le sentiment d’appartenance, de limite, de puis- ●● Considérez que le temps que l’on consacre
sance, de compétence. à la résolution du problème est impor-
Toute approche thérapeutique est d’emblée tant : certaines interventions se résument à
complexe. Les liens entre les interventions et la prise en charge de l’enfant ½ heure par
les effets sont parfois difficiles à percevoir. La quinzaine… En groupe.
pertinence des choix, des interventions et leur ●● Recherchez les atouts des enfants.
efficacité est parfois difficile à identifier. ●● Travaillez avec les processus privilégiés et
Est-ce la qualité de la relation au thérapeute ou les non contre les processus déficitaires. L’en-
situations qu’il a proposées qui ont eu un effet sur fant déteste travailler avec ses outils les plus
le problème ? faibles.
Il nous semble important de se donner une mé- ●● Apprenez à apprendre en tenant compte de
246
(Psycho)motricité, apprentissages scolaires et besoins spécifiques
247
(Psycho)motricité et besoins spécifiques
Fixer une personne lorsqu’on lui parle, fixer son ●● Se fait ignorer ou rejeter par les autres dans
regard sur une page pour lire, fixer les lignes les jeux d’équipe.
d’un cahier pour écrire, fixer les marches d’un
●● Peu d’estime de soi.
escalier pour les monter ou les descendre.
●● …
●● Les troubles de l’organisation de l’espace
s’observent par les difficultés à orienter les Quelques pistes de différenciation
éléments par rapport à son propre corps. ●● Invitez les enfants a décomposez les diffé-
Savoir qui est à sa gauche, à sa droite, devant rentes séquences du geste, les précisez, puis
soi, derrière soi. mémorisez et enfin les automatiser.
Différencier un trait oblique d’un trait vertical –– Décomposez une tâche en plusieurs plus
ou horizontal. simples.
Lire un plan, se repérer sur une carte
–– Guidez l’enfant en réalisant chacune des
géographique.
étapes.
Prendre des mesures.
Tracer des figures géométriques. –– Faites répéter souvent le geste à apprendre.
●● La dyspraxie idéo-spatiale inclut la dys- ●● Veillez à la conceptualisation symbolique
praxie constructive, les troubles du regard, du geste, la planification et l’anticipation, la
et les troubles de l’organisation spatiale. programmation motrice, ainsi que l’organi-
sation de la séquence.
Quelques indices –– Utilisez des marches à suivre pour les
●● Manque d’habilités motrices en général. gestes fonctionnels.
●● Peur du mouvement dans l’espace, du –– Identifiez et décomposez les gestes utiles
contact physique. au quotidien et ensuite les faire automa-
●● Supporte difficilement les odeurs ou les tiser.
bruits. –– Faites préciser mentalement d’abord les
●● Utilise avec beaucoup de difficulté les outils : gestes qu’il faut acquérir pour simplifier
les crayons, les ciseaux, les taille-crayons, les le quotidien : reboucher le feutre avec
bâtons de colle, les couverts. son capuchon, verser de l’eau dans un
●● Difficultés avec les lacets, nœuds, les fer- gobelet.
moirs, les bouchons.
●● Comprend difficilement les consignes com-
plexes.
●● Exécute en désordre les étapes d’une tâche :
se trompe dans l’ordre des vêtements, oublie
où inverse les étapes pour les soins hygié-
niques.
●● Se désorganise facilement et fréquemment,
ne range pas ses effets personnels, perd ou
ne trouve plus ce qui lui appartient…
●● Se repère difficilement dans les différents
lieux, ne fait pas une bonne utilisation de
l’espace de la feuille dans les productions
graphiques.
248
(Psycho)motricité, apprentissages scolaires et besoins spécifiques
249
(Psycho)motricité et besoins spécifiques
2.3.1 Les troubles de l’attention ciper les conséquences de ses actions, la diffi-
Les troubles de l’attention sont des troubles culté de supporter les frustrations ainsi que la
qui affectent l’attention sélective ou l’attention nécessité à rechercher des situations nouvelles
soutenue. On parle de troubles de l’attention si et excitantes.
le problème dure depuis plus de six mois. Quelques indices à observer
Quelques indices à observer ●● Court grimpe partout dans des circons-
●● Ne peut porter une attention soutenue aux tances inappropriées.
détails. ●● A du mal à se tenir tranquille dans les jeux
●● Difficulté à soutenir son attention dans les et les activités de loisirs.
taches et dans les jeux. ●● Lance une réponse avant d’avoir écouté la
●● Ne suit pas les consignes données. question entière.
●● Organise difficilement ses activités. ●● Difficulté à attendre son tour.
●● Évite ou déteste les tâches qui exigent un ●● Interrompt les autres, se mêle aux conversa-
effort mental soutenu. tions et aux jeux.
●● Perd facilement ses objets. ●● Difficulté d’acquérir une autonomie sociale
personnelle.
●● Facilement distrait par des stimulations ex-
térieures. ●● Remue bras et jambes, se tortille sur son
siège.
●● Fréquents oublis dans les activités quoti-
diennes. ●● Se lève quand il doit rester assis.
●● Parle beaucoup… trop.
2.3.2 L’impulsivité
L’impulsivité peut se définir comme l’impos- 2.3.3 Hyperactivité motrice
sibilité d’inhiber une réaction (dans les situa- et intellectuelle
tions de stress), la difficulté à se concentrer sur Un enfant hyperactif est un enfant dont l’acti-
une tâche sans être distrait ou perturbé par des vité motrice est augmentée et désordonnée,
pensées ou des souvenirs, la difficulté à anti- désorganisée et non constructive.
L’hyperactivité motrice est souvent liée à une
hyperactivité de l’esprit qui se caractérise par
une manière de penser superficielle peu pro-
ductive, l’enfant passe d’un objet à l’autre sans
lien, joue avec les mots, se distrait facilement,
parle trop.
250
(Psycho)motricité, apprentissages scolaires et besoins spécifiques
251
(Psycho)motricité et besoins spécifiques
Nous envisageons ces quatre problématiques ●● Laissez exercer des activités que l’enfant ap-
de manière générale. En fonction de la spéci- précie : la pêche, les activités individuelles,
ficité des troubles, chacun adaptera les pistes les bricolages…
proposées.25 Privilégiez la simplicité, la structure,
Dans le cas de la TDA/H, des médications sont l’ordre, la régularité
souvent proposées. Ces enfants ne peuvent organiser l’ordre et la
Évitez de distraire l’attention
régularité, il faut donc le faire à leur place.
●● Encouragez-les à penser de manière sé-
●● Évitez les bruits inutiles, les changements
intempestifs, les dérangements, les paroles quentielle, en respectant une chronologie
continuelles. d’étapes : utiliser des marches à suivre. Faire
mémoriser les étapes pour la réalisation des
●● Laissez à l’enfant terminer ce qu’il a entre- tâches et automatiser les procédures.
pris même si cela prend de temps.
●● Réalisez des listes de ce que l’on va faire, la
●● Prévoyez une seule activité à la fois… placer bien en vue.
Évitez l’excitation, la course
●● Préparez les enfants aux situations nouvelles.
●● Imaginez des jeux de rôles, des jeux de
mimes pour prévoir l’angoisse d’une nou-
velle situation.
●● Invitez l’enfant à s’arrêter et réfléchir : comp-
ter jusque 5 avant d’agir et de se mettre en
action.
●● Invitez l’enfant à faire comme la grenouille
qui gonfle son ventre, et réfléchit avant de
bondir d’un coup…Stop/réflexion, stop/acti-
vité.
●● Invitez l’enfant à apprendre à se parler à soi-
même avant d’agir : avant d’agir, formuler
à voix haute ET à voix basse ce que l’on va ●● Installez des routines, des rituels.
faire. ●● Rangez les objets à des endroits déterminés,
Prévoyez un refuge, un espace utilisez des étiquettes.
de défoulement Précisez les limites, optez
●● Réservez une petite oasis refuge, sans sti- pour des règles simples, claires
muli perturbateurs, sans objet fragile, avec
des tableaux, des craies, de quoi dessiner,
des livres, des jeux de constructions, de la
musique, une sorte d’espace « snoezelen »,
permettant de solliciter plusieurs sens ou au
contraire de se concentrer sur un seul sens…
●● Faites respecter ce refuge ; demandez la per-
mission pour y entrer.
●● Proposez des lieux et des moments où la
décharge pulsionnelle est permise.
252
(Psycho)motricité, apprentissages scolaires et besoins spécifiques
tures plus ou moins stricts, règlements plus ou ●● Attribuez dix minutes sans reproche et sans
moins établis et plus explicites. réprimandes.
L’enfant vérifie régulièrement si la personne ●● Si c’est absolument nécessaire utilisez la pu-
tient le coup. Si oui cela lui procure un senti- nition, ensuite l’absence totale d’encourage-
ment de sécurité. ment, et finalement la contention physique
●● Précisez exactement et sans ambiguïté ce
avec tendresse, calme, fermeté si l’enfant
qui est permis ou non : frappe, humiliation, perd tout contrôle de lui-même.
mots vulgaires, irrespect. N’encouragez pas les comportements non
●● Repérez le moment précis où un comporte- souhaités
ment déterminé commence à mal tourner Un comportement indésirable s’entretient et
avant qu’il ne soit trop tard. est implicitement récompensé :
●● Ne tolérez aucune exception si quelque
●● Quand il fait cesser une situation désa-
chose est imposé. Attention aux « peut-être, gréable ;
un peu, parfois, habituellement, mais dans
●● Quand la punition n’est pas mise à exécu-
ce cas …. » Utilisez : « tu ne fais plus jamais
ça » au lieu de : « tu ne peux pas » qui est tion ;
très relatif… ●● Quand il est encouragé de temps à autre ;
●● Servez d’exemple dans les comportements ●● Quand il est suivi de récompenses cachées
253
(Psycho)motricité et besoins spécifiques
On parle de troubles de l’apprentissage quand Elle se caractérise par des déficits phonolo-
l’enfant présente une difficulté à apprendre et giques : difficulté de représentation des sons de
que cela n’est pas consécutif à des carences édu- la parole et plus précisément des phonèmes et
catives, une irrégularité dans la scolarité, la de leur représentation graphique.
qualité de l’enseignement, les troubles senso- ●● Phonème : unité de représentation des sons.
riels ou neurologiques et que ses difficultés ne ●● Graphèmes ; lettre ou groupe de lettres
sont pas liées au niveau de sa motivation.
Pour HABIB M. 2000 cité par BELIVEAU
Ils peuvent concerner l’ensemble des apprentis-
2007 il s’agit d’une incapacité fondamentale du
sages ou certains domaines. On parle alors d’un
cerveau à traiter rapidement et dans un ordre
retard global ou de troubles spécifiques. Après
séquentiel précis, des informations présentées
avoir vécu l’époque des explications psychana-
rapidement qu’elles soient visuelles ou verbales.
lytiques, on assiste à l’explication neurologique
de ces troubles. Certains auteurs (BELIVEAU 2007) mettent
Nous ne nous attardons pas sur ces difficultés en évidence l’impact des styles cognitifs sur les
et nous vous invitons à utiliser les grilles d’ana- difficultés : « Lire et écrire sont des activités
lyse et de conception d’activités pour intervenir basées sur un code qui exige une organisation
de manière efficace. temporelle de petites unités qui, juxtaposées les
unes aux autres deviennent des phonèmes, puis
2.4.1 Dyslexie des syllabes, des mots et des phrases ». Cette
On parle de dyslexie quand l’enfant présente piste nous semble intéressante.
entre dix-huit et vingt-quatre mois de retard Rappelons que les styles cognitifs se différen-
dans l’apprentissage de la lecture avec intelli- cient autour de deux axes (BELIVEAU 2010).
gence normale et qu’il bénéfice d’un cadre so- La préférence à traiter des informations ver-
cio-économique culturel adéquat. bales ou non-verbales
Face à un enfant qui présente des difficultés en La préférence à traiter les informations de
lecture, il faut se poser la question de savoir si manière séquentielle (l’une après l’autre) ou
le déficit provient d’une faiblesse d’attention, simultanée (toutes ensemble).
d’un manque d’intérêt, d’un tempérament
« opposant » d’une difficulté à s’organiser, d’un Ainsi quatre style peuvent être envisagés :
trouble neurologique. ●● Style séquentiel verbal.
255
(Psycho)motricité et besoins spécifiques
256
(Psycho)motricité, apprentissages scolaires et besoins spécifiques
●● Les orientations et les formes des lettres sont ●● Corrigez la posture, la prise d’outil.
incorrectes. ●● Sollicitez la mémorisation de la forme et de
●● Le geste est maladroit. l’orientation du tracé, de manière ludique.
Quelques pistes de différenciation
●● Soyez attentif aux signes de fatigue.
●● Suscitez le plaisir de laisser des traces et ●● Veillez à garantir l’attention soutenue.
d’écrire. ●● Encouragez l’enfant.
●● Améliorez l’élan et la fluidité, le relâche- ●● Valorisez dans ce qu’il sait faire.
ment du geste. ●● Si nécessaire et pour les productions for-
melles, utilisez l’outil informatique.
2.5 Conclusion
L’utilisation des situations motrices dans un manière très sommaires. Les orthopédagogues,
contexte relationnel adapté permet donc de les ergothérapeutes, les orthophonistes, les psy-
soutenir les personnes souffrant de troubles qui chomotriciens disposent de l’expertise leur per-
découlent de lésions organiques ou de déficits mettant d’ajuster leurs interventions et d’autres
fonctionnels. La psychomotricité peut les aider ouvrages traitent de manière approfondie de
à trouver un moyen de s’épanouir malgré leurs ces aspects spécifiques.
difficultés. Nous avons abordé ces aspects de
257
Didactique
de la (psycho)motricité
En se référant à ce chapitre, l’animateur pourra adapter les situations
motrices et ses interventions en fonction des objectifs généraux qu’il
poursuit, des besoins des enfants, du contexte dans lequel il opère et
des valeurs qu’il défend.
Des pistes permettant de choisir les espaces, le matériel, les
types d’organisation adéquats y sont abordés. Des repères pour la
préparation, la gestion et l’observation des séquences y sont proposés.
1. Ciblez des compétences
Nous plaidons pour la réhabilitation des ac- de récréation, enrichi par l’installation de
tivités réalisées à l’extérieur même dans les balançoires, d’échelles, de cordes à grimper,
contrées tempérées. Les espaces intérieurs, le d’un toboggan, de poutres posées à même le
plus souvent confinés et bruyants ne doivent sol, de bacs à sable, de tableaux, de pneus…
260
Didactique de la (psycho)motricité
261
Choisissez et organisez le matériel
●● Des échasses, des chaussures à hauts talons. Du matériel pour escalader, grimper
●● Un tapis, une couverture pour glisser… ●● Des chaises, tables, plinths, agrès de gym-
●● Des objets lourds ou encombrants à pous- nastique.
ser, à tirer, à transporter. ●● Des plans inclinés, des bancs suédois incli-
●● Des objets à lancer, frapper. nés et en hauteur, des échelles.
●● Des outils pour écrire, peindre, dessiner. ●● Des obstacles faits de tapis ou d’agrès en
●● Des outils usuels à utiliser de manière efficace. mousse, des grandes boîtes en carton, des
passages en hauteur, des pneus…
Du matériel pour ramper ●● Des longs tapis en forme de montagnes.
●● Un sol glissant. ●● Des gros ballons.
●● Un tunnel réalisé avec des chaises, des tables, ●● Des mousses et des matelas.
des tissus, des élastiques, des cordes tendues
entre deux points d’appui, ou des mousses Du matériel pour se suspendre
empilés. ●● Des agrès attachés au portique dans le jar-
●● Une tente. din : cordes à nœuds, trapèzes, balançoires.
●● Des tapis mous et agréables. ●● Une cage à écureuils.
Du matériel pour glisser
●● Des cordes.
●● Des toboggans. ●● Un filet suspendu, des hamacs.
●● Des plans inclinés. ●● Deux cordes parallèles entre deux arbres ou
deux points d’attache bien solides.
●● Des sols glissants.
●● Des échelles de cordes, un cadre de gymnas-
Du matériel pour courir et marcher tique.
●● Un chemin. ●● Des barres parallèles ou asymétriques, barres
●● Des traces au sol. fixes et autres agrès de gymnastique.
●● Des jouets qui induisent un déplacement : ●● Des anneaux.
balles, ballons, engins à pousser. ●● Des bommes de suspension.
●● Des musiques rythmées. ●● Des branches solides des arbres.
●● Des rondes et des jeux chantés. ●● Des murs d’escalade.
●● Des percussions. Du matériel pour se déplacer
●● Un labyrinthe. ●● Des engins sur roulettes à pousser.
Du matériel pour sauter
●● Des trottinettes, vélos, tricycles.
●● Un sol élastique qui rebondit. ●● Des engins à roulettes à chausser.
●● Un sol mou qui amortit les sauts. ●● Des échasses avec ficelles.
●● Des objets en hauteur qui induisent le saut ●● Des échasses.
en profondeur : escalier, plinths, espalier, Du matériel pour pousser et tirer
muret… ●● Des mousses.
●● Des limites qui induisent le saut en lon- ●● De gros ballons.
gueur : lignes, joints de carrelages, anneaux,
cerceaux, traits de craies… ●● Des caisses en carton.
●● Des objets, à franchir qui induisent les sauts ●● Des tables.
en hauteur : élastique, petit obstacle, ron- ●● Des bancs, des chaises.
dins en mousse, bancs. Du matériel pour manipuler
●● Des obstacles sur terrain plat, sur terrain en en se déplaçant
pente. ●● Des éventails.
262
Didactique de la (psycho)motricité
263
Choisissez et organisez le matériel
264
Didactique de la (psycho)motricité
265
Choisissez et organisez le matériel
●● Des téléphones, des pinces à linge, des arro- Du matériel pour rapprocher, éloigner,
soirs, des cuillères, des pelles, des seaux, des mettre en mouvement
outils, du matériel de cuisine, du matériel ●● Des balles, des bobines, des tubes, des an-
de bureau. neaux, des cerceaux, des toupies, des mou-
●● Des objets de formes différentes et simi- lins à vent.
laires, des formes régulières. ●● Des jouets qui roulent, des vélos, des tri-
●● Du matériel pour trier et apparier des range- cycles, des trottinettes, des poussettes.
ments, des caisses, des étiquettes.
Du matériel pour emballer
●● Des jetons, des cartes, des pions.
●● Du papier, du tissu, des foulards, des écharpes,
●● Des tables, des chaises, des lits. des nappes, des couvertures de poupée.
●● Du grand matériel de psychomotricité. ●● Des poupées et des vêtements de poupées.
Du matériel pour expérimenter ●● Des bandes en caoutchouc et de l’élastique
les formes, les inclinaisons, les volumes (cela s’étire), des rubans, de la corde, de la
et pour changer de point de vue laine.
●● Des chaises, des échelles, des espaliers, des ●● De l’argile, de la pâte à papier.
agrès de gymnastique, des escarpolettes, des
balançoires, des barres fixes horizontales, des Du matériel pour représenter
toiles d’araignée, un trapèze, des anneaux, ●● Des signaux routiers, des lettres de l’alpha-
des monticules, des pneus empilés ou sus- bet, des pictogrammes, des flèches…
pendus pour grimper, ramper, se suspendre, ●● Des appareils photos, des films.
mettre la tête en bas. ●● Des plans.
●● Une mezzanine, des escaliers, des tunnels ●● De l’argile.
pour passer dessous. ●● Des rubans, de la corde, de la laine.
●● Des tapis pour ramper.
Du matériel pour jouer avec la durée,
Du matériel pour manipuler, assembler, la vitesse
démonter, éloigner, remplir, vider, classer,
●● Des sabliers, des minuteries, des chronos,
organiser, ranger
une horloge.
●● Des jeux d’engrenages, des jeux de construc- ●● Des objets à mettre en mouvement (petites
tion, des blocs en bois, des blocs de mousses, voitures, balles).
des objets avec couvercles (boîtes de fro-
mages), des jouets en plusieurs parties. ●● Du matériel permettant d’aller vite ou len-
tement.
●● Des vis et des écrous.
●● Des boutons et des boutonnières. Du matériel pour agir ensemble
●● Des petits objets, des coquillages, des cail- ●● Des jeux de balles, de ballons.
loux, des boutons, des capsules, des jetons, ●● Des épées en mousse.
des dés. ●● Des espaces de lutte et de batailles.
●● Des contenants : des cuillères, des louches, ●● Des espaces de constructions avec du gros
des entonnoirs, des pelles, des tasses, des matériel.
plats, des berlingots, des boîtes en carton, des
●● Des jeux de raquettes.
petites boîtes, des bouteilles en plastique.
●● Un parachute.
●● Du sable, de l’eau, des graines, des matières
pour remplir. ●● Des cordes.
●● Des jeux symboliques.
266
Didactique de la (psycho)motricité
Une activité de transition est une activité courte et la qualité de l’apprentissage. Elle permet à
et adaptée qui garantit la sécurité, le bien-être l’enfant de passer d’une personne à une autre,
26 Classification de Caillois présentée à la P 218,
267
Ritualisez les séances
d’un lieu à un autre, d’un temps à un autre de Pour déplacer le groupe d’enfants vers la salle de
manière harmonieuse et efficace. psychomotricité, l’enseignant propose de se déplacer
Elle agit sur la fonction tonique. Son objectif est en « petit train » pour éviter les bousculades, les
de dynamiser, de modérer le tonus, de le main- chutes, l’insécurité ….
tenir ou de décharger son excès. Elle a un impact Au retour de la récréation, les enfants sont excités,
sur la sécurité physique, sur la sécurité affective, l’enseignant propose une activité apaisante.
sur l’attention, la concentration, paramètres es- Si une activité semble trop longue pour que les
sentiels du bien-être et de l’apprentissage. Elle enfants soient attentifs, l’enseignant propose une
garantit un climat propice dans la classe. situation permettant de décharger ou de redynami-
Certains les appellent des activités de ruptures, ser le tonus, un jeu rythmique, un jeu de mime, un
les activités de bien-être… étirement, afin de maintenir un niveau optimal de
concentration.
5.1 Quand les utiliser ?
Les activités de transitions sont à utiliser chaque 5.2 Comment les choisir ?
fois que l’enseignant l’estime nécessaire. Elles ●● De nombreuses situations peuvent être uti-
permettent de recentrer les enfants, de les ras- lisées. Les jeux de construction, des rondes,
sembler, de les déplacer sans les brusquer, de les des jeux musicaux, des jeux rythmiques,
dynamiser, de les apaiser, de les rendre atten- une lecture d’album, un jeu mathématique,
tifs… si le tonus n’est pas ou plus adapté à la une activité de relaxation, un automassage,
situation ou qu’il faut maintenir celui-ci à un un jeu collectif, une chanson, une histoire,
niveau optimal. Si elles sont bien utilisées, elles un jeu de respiration, un dessin, un man-
évitent les débordements, les cris, les colères, dala, pourvu que l’activité soit relativement
les sanctions inutiles. courte, qu’elle ne demande pas un grand
Quand un enfant est perturbé par le départ de sa ma- temps d’apprentissage et qu’elle soit adaptée.
man, son tonus est trop élevé, l’enseignant lui propose ●● Choisissez-les en fonction de l’état tonique
une activité qui le centre vers le groupe, une ronde, du départ et en envisageant l’état tonique
une lecture d’album collective ou un bercement…. attendu. Si ces activités sont ritualisées, elles
permettront d’atteindre facilement l’objec-
Si les enfants se lèvent de la sieste et sont peu atten-
tif visé (on parle de conditionnement ou
tifs, l’enseignant propose un jeu musical dynamisant
d’ancrage).
avant de passer à une activité de mathématique.
●● Si dans le cadre des transitions, elles n’ont
Si une activité semble trop longue, que les enfants
pas un objectif d’apprentissage en soi, cer-
deviennent inattentifs, baillent ou perturbent leur
taines situations ont été ou seront utilisées
voisin, l’enseignant propose une petite activité de
dans un but d’apprentissage.
« rupture » qui va permettre à chacun de décharger
l’excès de tonus emmagasiné pour reprendre ensuite
l’activité tranquillement.
268
Didactique de la (psycho)motricité
Déroulement,
Étapes, timing Astuces
consignes
L’accueil et la prise en main Accueillir chaque enfant par Ritualisez le lieu et le mode de rassemblement
durent approximativement son prénom.
5 minutes. Se dire bonjour. En cercle
Préciser les objectifs de la En arc de cercle
séance. En ligne frontale
Se mettre en projet. En file
Présenter la succession tem-
porelle des étapes de la séan- • Asseyez les enfants pour éviter les mouvements
ce au moyen d’un panneau. inutiles.
• Veillez à vous situer de manière à être vu et en-
Expliciter les consignes de tendu par chacun.
sécurité et d’organisation de • Mettez-vous au niveau des enfants.
la séance, les lois, les limites. • Installez un climat d’écoute et de respect par le
Prendre le groupe en main. regard, l’attitude.
• Utilisez éventuellement une chansonnette ou une
comptine de rassemblement, une clochette (les
sifflets sont très performants mais très agaçants…)
La mise en train Amener l’enfant à ajuster le Proposez des situations à forte mobilisation mo-
dure de 5 à 10 minutes tonus en fonction des buts trice
poursuivis. • Rondes ou jeux chantés très animés.
• Jeux collectifs de poursuite, de chasse.
Décharger l’excès de tonus. • Courses imagées.
Dynamiser le tonus et acti- • Mouvements amples.
ver le système cardio-vascu- Proposez des situations de décharge pulsionnelle
laire (rythme respiratoire et
cardiaque). • Destruction de montagne de mousses.
• Chutes dans les coussins.
• Lancers impulsifs.
• Sauts en profondeur.
• Courses spontanées et intenses.
Soyez attentif
Les enfants qui souffrent d’asthme d’effort nécessi-
tent une activation très progressive.
Les enfants ne savent pas limiter leur impulsivité
quand ils sont dans le jeu.
269
Ritualisez les séances
Déroulement,
Étapes, timing Astuces
consignes
270
Didactique de la (psycho)motricité
7.1.3 Déroulement
Accueil Voir conseils généraux Expliquez aux enfants le mode d’organisation choisi.
5 minutes
271
Choisissez un mode d’organisation
Corps de séance Rondes et jeux dansés. Veillez à alterner les jeux, pour éviter les courses conti-
35 minutes Jeux collectifs traditionnels. nuelles ou les activités trop sédentaires.
Jeux coopératifs. Choisissez les types de jeux en fonction de l’âge.
Les relais, les jeux « chacun à son tour » sont difficiles à
comprendre.
Jouez le rôle du meneur. Prenez le rôle du loup ou de
l’épervier (les enfants ont du mal à se décentrer).
Assumez le rôle de l’arbitre.
Terminez par des activités plus calmes.
272
Didactique de la (psycho)motricité
7.2.3 Déroulement
Préparation Voir conseils généraux Installez des espaces avec un matériel permettant à l’en-
fant d’expérimenter librement et d’initier ou de diriger
lui-même ses jeux.
Veillez absolument à l’aspect sécuritaire car les enfants
vont explorer et tester les situations.
Mise en train Voir conseils généraux Proposez une activité de défoulement et de décharge
pulsionnelle en tenant compte du matériel déjà disposé.
Corps de séance Donnez le signal de départ : les enfants se Supervisez et assumez votre rôle d’expert.
rendent là où ils le souhaitent et explorent Apportez votre aide aux endroits les plus difficiles.
librement le matériel ou relèvent les défis Assistez les enfants qui demandent de l’aide.
proposés par l’animateur. Reconnaissez les enfants dans leurs créations.
Au bout d’un moment, arrêtez les en- Alternez éventuellement des phases d’exploration spon-
fants : tanée avec des activités plus collectives qui suscitent la
• Parlez de ce qui a été observé. centration.
• Suscitez la réflexion. Soyez présents et appliquez les règles générales d’accom-
• Partagez les découvertes. pagnement.
• Demandez à l’un ou l’autre enfant de Observez les enfants.
faire la démonstration de ses décou-
vertes. Introduisez de petites ruptures et veillez à installer des
• Donnez le signal pour un nouveau temps de calme pendant la séance.
départ.
• Arrêtez à nouveau … et ainsi de suite.
Retour au calme Voir conseils généraux Faites éventuellement ranger le matériel par les enfants.
7.3 Séance en
« ateliers-carrousels »
Dans la perspective de l’exploration de la mo-
tricité globale spontanée, on y propose des
situations motrices libres. Dans la perspective
des jeux suscités ou dirigés, des consignes sont
précisées pour chaque atelier.
Avec les tout-petits, nous envisageons deux es-
paces séparés avec un changement à mi-séance.
Progressivement, on peut introduire plusieurs
ateliers. d’enfants passe à tous les ateliers dans l’espace
Les changements sont programmés par l’ensei- d’une séance ; on peut néanmoins envisager le
gnant comme dans un carrousel, chaque groupe tour complet en deux séances.
273
Choisissez un mode d’organisation
7.3.3 Déroulement
Corps de Rassemblez les enfants selon le rituel. Veillez à organiser le temps de la séance
séance Créez les groupes, identifiez-les avec un indice : des rondelles pour que les enfants puissent expérimenter
découpées dans des chaussettes de couleurs placées comme l’ensemble des situations.
un bracelet ou une étiquette, un bandeau à attacher à la
ceinture (en aucun cas on ne peut utiliser des colliers). Au besoin, programmez le tour des ateliers
Placez un repère (par exemple un carton de couleur, un sym- en deux séances.
bole), en référence au groupe, auquel est attribué l’atelier.
Envoyez chacun des groupes à l’atelier qui lui est attribué. Faites évoluer les situations en variant le
Faites s’asseoir les enfants au sol à proximité de l’atelier. matériel et les placements.
Exposez les situations de départ, les buts, les contraintes s’il
y en a, donnez le signal de départ en utilisant une clochette, Prévenez les enfants des changements
un tambourin, un sifflet, une consigne verbale courte : « on (« encore 3 minutes avant de changer »).
y va, c’est parti... »
274
Didactique de la (psycho)motricité
275
Choisissez un mode d’organisation
tion motrice. Certains enfants passent tou- ●● Certaines situations du parcours nécessitent
jours à côté d’un poste qui leur pose trop de de la concentration et provoquent des em-
problèmes. bouteillages, des attentes.
●● Il est parfois plus difficile à organiser car les ●● Pour les activités d’équilibre, il induit un
enfants se suivent et... se dépassent. stress lié à la vitesse et à la succession des
activités.
7.4.3 Déroulement
Corps de Rassemblez les enfants selon le rituel. Évitez les bouchons en choisissant bien
séance Expliquez par une démonstration, l’orientation du parcours. les situations.
Envoyez les enfants par petits groupes à un endroit du cir- Permettez aux enfants de se dépasser en
cuit (identifiez les groupes et le lieu de rassemblement par respectant le sens du parcours.
une couleur) : les enfants s’y assoient. Apportez votre aide aux endroits les
Donnez le signal de départ : les enfants exécutent le circuit plus difficiles.
sans arrêt. Assistez les enfants qui demandent de
Arrêtez les enfants et faites-leur rejoindre leur point de dé- l’aide.
part. Veillez à faire quelques pauses avec une
Parlez de ce qui a été observé, suscitez la réflexion, partagez mise en commun pour recentrer les
les découvertes ou demandez à l’un ou l’autre enfant de faire enfants.
la démonstration de ses découvertes. Faites évoluer les consignes :
Donnez le signal pour un nouveau départ. • Effectuer le même parcours en cher-
Arrêtez à nouveau … chant une autre manière
Parlez de ce qui a été observé, suscitez la réflexion, partagez • En se tenant par deux
les découvertes. • Dans l’autre sens
Donnez le signal pour un nouveau départ. Utiliser une histoire pour motiver.
Etc…
…
276
Didactique de la (psycho)motricité
approfondi et que l’application des prin- sation est chaotique. Elle est prévue initiale-
cipes qui la fondent sont transférables à ment pour des groupes de douze à quatorze
toutes les situations d’enseignement. enfants encadrés par deux animateurs.
●● La pratique psychomotrice de Bernard Au- ●● Cette méthode n’est pas la seule qui aborde
couturier s’est particulièrement intéressée à la perspective relationnelle et psychoaffec-
la médiation corporelle au service du déve- tive du développement.
loppement. Ce mode d’organisation est très ●● Ce mode d’organisation demande de
efficace dans la perspective du développe- grandes compétences d’animation et de
ment des compétences relationnelles. conduite de groupe pour ne pas tomber
●● C’est l’accès à la maturation psychique dans un chaos déstructurant. Dans le doute,
permettant le développement en général nous préférons conseiller les autres types
qui constitue l’enjeu fondamental de cette d’organisation : en atelier ou parcours en
pratique. Le développement des conduites sollicitant la motricité spontanée.
motrices ou des capacités perceptives est sol- ●● En général, les enseignants accompagnent
licité par voie de conséquence uniquement. peu les enfants dans ce type de jeu. Ils se
●● D’une manière générale, il s’agit de garantir contentent de laisser jouer. Nous pen-
la cohérence, la continuité, la constance, le sons, au contraire, qu’un accompagnement
cadre, la permanence des personnes, la sécu- approprié, allant de la non-intervention
rité physique et l’expression du plaisir. Re- consciente à la guidance, effectuée de ma-
connaître, observer pour aider l’enfant à se nière verbale et tonique est essentiel.
repérer et s’ancrer dans la vie, pour se réjouir, ●● Cette méthode demande à l’enseignant
anticiper, attendre, reconnaître, retrouver et d’être particulièrement performant dans son
par conséquent supporter les séparations, rôle d’expert et de garant de la loi.
l’absence, les arrêts et l’apprentissage.
Nous vous invitons à vous référer aux alter-
7.5.2 Inconvénients natives méthodologiques proposées dans le
●● La méthode de Bernard Aucouturier est sou- chapitre consacré au développement des com-
vent très galvaudée. Elle devient synonyme pétences relationnelles pour trouver des pistes
de laisser faire ou de récréations, son organi- spécifiques.
7.5.3 Déroulement
277
Choisissez un mode d’organisation
Le temps d’expressivité En début de séance, la plupart des enfants se dirigent Signifiez le démarrage par un signal
motrice et de jeux vers des coussins mais aussi vers le lieu d’expressivité. clair.
symboliques
15 à 40 minutes Les enfants investissent cet espace en explorant spon- Les animateurs proposent aux enfants
tanément et librement le dispositif. de détruire le mur de mousse.
Ils alternent les moments de plaisir sensori-moteur et Gardez une certaine souplesse car
de décharge pulsionnelle. pour certains enfants, ce lieu implique
un trop grand chaos, ils préfèrent
Ces jeux sont d’emblée symboliques. d’autres espaces plus à l’écart, plus
calmes.
Accompagnez l’enfant.
Le temps des Organisez des lieux avec tables et chaises pour fabri- Les dessins se font assis à table,
représentations quer des sculptures, dessiner, ainsi que des espaces Les constructions se font au sol.
15 minutes pour construire avec des blocs, des cubes… Utilisez le matériel 10/ 10 /2,5, ou
10/5/ 2,5.
Les productions sont libres, ce qui permet aux enfants Maintenez la spontanéité de la
de se distancier par rapport à ce qu’ils ont vécu et les construction, l’enfant se projette dans
aide à se représenter progressivement. Cela leur per- sa construction.
met d’accéder à la symbolisation des éléments vécus Aidez l’enfant à mettre des mots sur la
au niveau des perceptions de l’espace, de la matière et construction.
de la relation-temps. Mettez l’enfant dans un processus
d’anticipation en faisant expliciter le
projet qu’il envisage de réaliser. S’il n’a
pas prévu, il faut lui dire non et ne pas
lui permettre de modifier son projet :
ceci stimule en outre la créativité.
Le temps et l’espace de Un espace dégagé, des coussins, un tapis permettent Mettez une variété d’images pour que
l’histoire, de la danse, de sortir du lieu d’expressivité motrice et des jeux l’émotion s’atténue : des actions, des
de la comptine symboliques. héros.
Utilisez les comptines ou les chansons à gestes qui Faites progressivement monter la peur
racontent une histoire simple. et les émotions pour passer ensuite à la
réassurance ce qui permet d’être « dés
Les images des actions, des héros, de la peur per- agressé ».
mettent de lier les émotions aux images. L’histoire
se fonde sur deux registres : la peur (on détruit, on Exprimez par la voix et le regard (élé-
dévore, on se noie) et la réassurance (on ressuscite, on ments les plus intimes dans la rela-
retrouve le sol, on est recueilli…) tion) beaucoup d’intensité soutenue
par une grande empathie.
278
Didactique de la (psycho)motricité
279
Choisissez et organisez les situations motrices
Lancez l’activité et laissez explorer pendant Ils procurent un plaisir extrinsèque, lié à la
quelques minutes. réussite des problèmes émis par un tiers. L’éva-
« Vous pouvez jouer. » luation de la production est donc essentielle.
La liberté, la créativité sont conditionnées. La
F : Faites évoluer et accompagnez le jeu. gratuité y est préservée.
●● Arrêtez le jeu et précisez éventuellement des Ce sont des situations d’apprentissage ou des
limites. exercices systématiques dans leur forme jouée.
●● Exploitez les résultats des recherches.
Même si ces jeux deviennent de plus en plus
appréciés par les enfants et ce, parallèlement au
●● Faites verbaliser les stratégies, les décou-
processus de maturation, ils s’orientent parfois
vertes. vers les situations ludiques exclusivement axées
●● Faites reproduire, imiter l’action de l’enfant. sur la performance et la compétition.
●● Arrêtez l’activité et demandez à un enfant
À l’école maternelle, certains enseignants y
d’expliquer, de montrer ce qu’il a fait. font très souvent appel. À l’école primaire, ils
●● Encouragez et reconnaissez les actions. constituent la quasi exclusivité du temps de
●● Mettez des mots sur les productions. classe. Ils ne peuvent en aucun cas prendre la
●● Relancez ensuite l’activité.
place des jeux spontanés surtout chez les plus
petits. Ils doivent apparaître au moment où les
enfants ont une réelle disponibilité pour des
« Stop : tout le monde s’arrête et s’assied près du apprentissages de performances et complémen-
matériel sans le toucher. » tairement aux jeux spontanés. Présentés trop
« François, peux-tu nous expliquer ce que tu as tôt, ils nuisent au désir d’apprendre…
réalisé ? »
8.2.2 Comment les présenter ?
« Damien, peux-tu montrer ? »
Chaque enfant ou chaque groupe d’enfants réa-
« J’ai vu que Xavier avait fait … » lise le défi proposé à son niveau.
« Bravo pour votre recherche ! »
A : Précisez la situation de départ.
8.2 Les jeux suscités et dirigés
Les enfants sont en groupes, assis près du maté-
riel, dans l’espace qui leur est imparti. Imaginez
la « photo » de départ de l’activité et décrivez-
la.
« Placez-vous à cet endroit, assis au sol sans toucher
au matériel ».
« Comme vous le voyez, vous disposez de cet espace
et de ce matériel ».
280
Didactique de la (psycho)motricité
« Poussez les caisses en suivant le chemin tracé. » C : Précisez les contraintes, les règles, les moda-
« Grimpez aux espaliers et allez toucher tous les lités prévues en utilisant la parole et la démons-
foulards attachés aux différents échelons… » tration.
Au signal, chaque enfant lève une jambe, lance le
D : Vérifiez la compréhension. foulard sous celle-ci et le rattrape.
Demandez de reformuler, faites effectuer une
démonstration. D : Faites faire un essai pour vérifier la com-
préhension.
E : Faites réaliser un essai et au besoin expli-
quez une seconde fois. E : Faites évoluer, accompagnez, évaluez…
Voir la situation de jeux spontanés.
F : Faites évoluer et accompagnez le jeu.
8.4 Les jeux collectifs
Voir la situation de jeux spontanés.
Dans ces situations, les enfants effectuent la Tout le monde agit en même temps par rap-
même activité, en même temps, dans un même port à un but commun. Ils sont compétitifs ou
espace sous le contrôle de l’animateur. coopératifs. Ce sont les jeux traditionnels, les
jeux coopératifs, les jeux d’opposition, les jeux
A : Précisez la situation de départ. d’expression…
Imaginez la photo et expliquez en plaçant di- A : Placez les enfants au point de départ de
rectement les enfants. l’activité, donnez le matériel, fixez les limites.
Comment se place-t-on, dans quelle position, Imaginez la photo de départ, décrivez-la en
avec quel matériel ? plaçant directement les enfants.
Les enfants sont en cercle, ils font face au centre. « Dispersez-vous dans la salle, je joue le rôle du
Chacun d’entre eux a un foulard en main. loup…Vous êtes les lapins… »
« Prenez chacun un foulard.
B : Précisez le but à atteindre.
Placez-vous en cercle, face au centre. »
« Vous devez échapper au loup qui essaie de vous
B : Précisez le but pour l’enfant (uniquement attraper ».
le but).
« Lancez et rattrapez le foulard en le passant sous C : Précisez les contraintes, le déroulement
la jambe… » précis.
« Vous pouvez vous enfuir dans toute la salle, si
vous êtes touchés par le loup, restez sur place, en
281
Choisissez et organisez les situations motrices
écartant les bras, … Un compagnon libre peut Ils enrichissent le langage. Leur rythme ver-
venir vous libérer en vous touchant ». bal est un langage musical. Ils permettent de
régler le débit de la parole de respirer en par-
D : Démontrez par un exemple. Vérifiez la lant et en utilisant simultanément le nez et la
compréhension. bouche, d’articuler, de prendre conscience des
« Regardez… J’attrape François, il reste comme phonèmes… Ils sollicitent les reconnaissances
cela… Et Arthur vient le délivrer en le tou- auditives.
chant… » Enfin, ils constituent un bagage culturel et sou-
vent musical et donnent aux enfants l’occasion
E : Essayez. de s’inscrire dans une culture, dans une his-
« Allez, on y va… Pour du beurre ». toire….certaines des ritournelles font partie du
patrimoine musical de compositeurs comme
F : Faites évoluer le jeu. Mozart…
Rappelez des règles ou ajustez des contraintes.
G : Supervisez et accompagnez.
Assurez l’arbitrage, la sécurité, les limites…
Faites évoluer la situation en apportant des va-
riantes.
Arrêtez le jeu avant les débordements.
282
Didactique de la (psycho)motricité
Méthode « phrase par phrase » Elle est plus adaptée pour l’apprentissage d’un
Cette méthode est exploitée chez les enfants jeu chanté plus long avec un texte : « Le bois
plus grands (mais on peut commencer pour fleuri », « Petit Poney », « C’est Gugus avec son
certains chants dès la première ou le deuxième violon »…
maternelle).
283
Choisissez et organisez les situations motrices
Méthode avec le « parler rythmé » ●● C’est une méthode très efficace si l’on veut
●● Il s’agit d’une variante de la méthode pré- s’assurer de la qualité rythmique, gestuelle
cédente. et mélodique.
●● Avant d’apprendre la mélodie et les ●● Rien n’empêche de commencer par l’une ou
gestes, on apprend la structure rythmique. l’autre méthode plus globale, pour donner
●● Éliminez donc au départ l’aspect mélodique plus de sens à l’activité et de revenir sur une
et les gestes. activité comme celle-ci dans une phase de
structuration.
●● N’introduisez l’un et l’autre que progressi-
vement.
Pour transformer, adapter, ajuster une situation ●● Les contraintes motrices : tirer, pousser, en-
aux contraintes, aux objectifs que l’on vise ou jamber, grimpe, à une main, à deux mains,
au contexte, il est aisé d’agir sur les variables. pieds entravés, sur un pied, à genou….
●● Le lieu : milieu extérieur, espace boisé, prai- ●● Le dynamisme : avec plus ou moins de force,
rie, escalier, couloir, salle de sports, salle de d’intensité, de puissance…
jeux… ●● Les relations : en duo, en trio, en groupe,
●● Le contexte: stable, instable, glissant, mou, l’un après l’autre, chacun à son tour, en-
dur, râpeuse, eau, neige, escalier, talus… semble, individuellement, avec un plus âgé,
●● Le matériel : petit ou grand, encombrant, avec un autre moins expert, en se donnant
léger, lourd, fonctionnel ou détourné, balle, la main, en se guidant, en partenariat, en
mousse, papier… compétition, en tutorat, en relais….
●● L’espace : plus loin, plus près, en face, à côté, ●● L’intention : pour jouer, pour montrer, pour
l’un derrière, l’autre, avec des obstacles… décorer, pour fêter….
●● Le temps : vite, lentement, plus lentement,
284
Didactique de la (psycho)motricité
Respecter l’autre
●● Ne pas faire mal aux autres.
●● Ne pas détruire ce que l’autre a construit.
●● Demander la permission avant de s’appro-
prier un jeu qu’un autre a investi.
●● Veiller à ce que les actions entreprises ne
perturbent pas les jeux des autres (sauter sur
quelqu’un qui est encore sur le tapis).
Respecter des limites spatiales
●● Certains jeux ne peuvent sortir de l’endroit
désigné ; c’est le cas, par exemple, des bal-
10.1 En début de séance
lons qui risquent de déranger ou de causer
●● L’animateur en psychomotricité s’affirme
des dangers.
dès le début comme le cadre de la séance : il
●● Dans le cas du travail en atelier, on doit res-
n’est ni gentil, ni méchant.
ter avec le matériel dans le lieu imparti.
●● La loi formulée avec clarté est source de
●● Dans le cas d’un parcours orienté, il faut
croissance. Elle garantit les limites d’autrui respecter le sens du parcours.
et du réel. Elle sécurise.
●● Ne prévoyez, lors d’un travail en sous-
Respecter le matériel
groupes à tâches différentes, qu’un seul ●● Si on en détourne l’usage, veiller à l’intérêt
poste qui exigerait votre présence pour des de cette démarche.
raisons de sécurité. ●● Les objets lourds ne peuvent être lancés, on
●● Exprimez verbalement le contrat de la
ne peut pas détériorer les jeux…
séance. Présentez un panneau pour visua- Respecter les limites temporelles
liser les termes de ce contrat. Le panneau
●● Quand le temps de jeu est terminé, on ar-
permettra de se référer au cadre établi en cas
rête et l’on écoute les consignes.
de transgression. Utilisez pour cela des sym-
boles, des images, des photos. 10.2 En cours de séance
10.1.1 Explicitez, dans un premier
temps, les droits
Il est permis de :
●● Jouer seul, s’amuser, construire, détruire ses
propres constructions.
●● Partager les jeux, les actions pour autant que
285
Garantissez l’organisation, la sécurité, la loi
286
Didactique de la (psycho)motricité
287
Accompagnez l’enfant qui apprend
Dans l’activité, le but de l’enfant est de jouer. ●● Observez si les situations sont stimulantes et
Le plaisir est son moteur. L’apprentissage est correspondent aux besoins des enfants. Voyez
une conséquence. à ce sujet les tableaux de développement.
●● Chez les petits surtout, seule la recherche du ●● Un enfant peut passer un moment à obser-
plaisir immédiat est présente. Le jeu spon- ver un autre ou les autres, il enregistre et
tané sera donc favorisé. petit à petit, on le conduit à participer.
●● Chez les plus grands, le plaisir est motivé ●● Soyez attentif aux besoins de matériel, d’es-
par l’apprentissage de nouvelles habiletés pace.
conformes à certains modèles, l’enfant sou- ●● Laissez aux enfants le temps de répéter les
haite apprendre à faire une culbute roulée, actions qu’ils aiment.
à lancer la balle comme un basketteur. Les ●● Passez dans les groupes.
jeux suscités et dirigés prennent donc plus
●● Proposez du matériel : aidez à mettre une
d’importance.
latte, un tissu.
●● Dans la perspective du développement psy-
●● Aidez l’enfant à faire tout seul.
choaffectif, c’est la recherche du plaisir res-
senti dans les jeux ludiques qui donne à l’en- ●● Favorisez le fait que les enfants jouent en-
fant l’occasion d’exprimer son imaginaire semble.
et libère, par la voie du corps, les angoisses ●● Accompagnez les jeux sans jouer avec les
conscientes et inconscientes (l’enfant qui a enfants (du moins comme des partenaires),
peur de disparaître, d’être englouti, d’être mais jouez pour eux.
morcelé). En effet, tous les jeux de l’enfant ●● Ne brusquez pas les enfants qui ont peur,
fondés sur le plaisir ont une fonction de réas- amenez-les progressivement vers une acti-
surance par rapport aux angoisses. Quand il a vité en les rassurant.
libéré ses pensées, l’enfant s’ouvre au monde
extérieur pour être capable d’apprendre.
288
Didactique de la (psycho)motricité
11.3 Acceptez les répétitions Cela peut vouloir dire : « je ne suis pas prêt
au changement ». Sa fonction est dès lors une
fonction de protection.
Cela peut aussi traduire une insécurité affective,
un temps de grande souffrance, permettant de
nier la peur de la séparation et de la mort.
●● Ne laissez pas l’enfant s’installer dans un
289
Accompagnez l’enfant qui apprend
« Pourquoi as-tu glissé plus rapidement sur le 11.7 Reconnaissez les enfants
banc incliné X que sur le banc Y ? » à partir de l’observation
« J’ai vu François qui se plaçait toujours
à l’intérieur des cerceaux et Alexandre qui
marchait à l’extérieur. »
« Rodolphe a adoré jouer au loup et poursuivre
Nicolas…. Nicolas s’amusait à montrer qu’il
avait peur et puis… J’ai vu Nicolas qui prenait
le rôle du loup… Tu as joué à le poursuivre… »
290
Didactique de la (psycho)motricité
●● Reconnaissez les productions pulsionnelles, ●● Signifiez que vous avez bien reçu son mes-
en leur offrant un cadre dédramatisant et sage : « je vois que tu as très envie de… ».
en veillant à ce que l’enfant ne passe pas à ●● Aidez l’enfant en le laissant agir seul.
l’acte : « Ici on joue à se battre ».
●● Regardez pour supporter, pour reconnaître, 11.7.3 Reconnaissez les enfants
pas pour juger. dans leurs émotions
291
12. Adaptez les situations à l’âge des enfants
Les possibilités et les besoins en termes de mo- Les plus grands demandent des défis et des ac-
tricité évoluent avec l’âge des enfants. tivités dirigées qui permettent d’exercer la maî-
Les plus petits ont besoin de situations de jeux trise qu’ils veulent avoir sur le monde.
spontanés.
292
Didactique de la (psycho)motricité
293
Adaptez les situations à l’âge des enfants
294
Conclusion
Pour garantir l’animation des séances et des Il intervient de manière pertinente dans les
situations ponctuelles de psychomotricité, situations de peur, d’agressivité, de fixation.
l’animateur choisit le matériel, les espaces,
les modes d’organisation en fonction de Il garantit l’expression du plaisir, véritable
l’âge des enfants, du contexte dans lequel moteur de développement et suscite les
il se trouve, de ses possibilités et des com- créations.
pétences qu’il cible. Il utilise toujours un
temps de représentation ou de verbalisation Il observe les enfants et les reconnaît dans
pour amener l’enfant à se décentrer. leurs actions, leurs émotions, leurs de-
mandes.
Il choisit, en expert, des situations col-
lectives, des parcours libres, des parcours Il communique le fruit de ses observations
orientés ou des ateliers-carrousels. Il peut aux autres intervenants si nécessaire et ce,
également s’orienter prudemment vers les dans le bien de l’enfant. Il se garde de juger,
séances de type Aucouturier. d’interpréter ou de poser des diagnostics.
295
Outils
1. Compétences à solliciter et à cibler27
• Être responsable de son intégrité physique • Gérer ses émotions, notamment dans leur
et de son bien-être. expression.
298
Outils
299
2. Situations motrices
• Rouler
• S’équilibrer
• Se suspendre
• Tourner
• Chuter
• Nager
• S’agripper
• Escalader
Bouger sans se déplacer • Se déplacer dans l’eau
• Se pencher • Galoper
• Se tortiller • S’accrocher
• Osciller • Tomber
• Balancer les bras • Se laisser glisser, à petite hauteur
• Se bercer • S’immobiliser
• Taper dans les mains • Se déséquilibrer
• Piétiner
• Danser sur place
• Rebondir sur un gros ballon
• Se détendre
• Se laisser aller
• S’abandonner
• Se mouler
• S’enfouir
• Se blottir
Bouger en se déplaçant
• Marcher en avant
• Marcher en arrière
• Marcher sur le côté
• Marcher en pas de polka
• Marcher sur la pointe des pieds Bouger avec des objets
• Marcher sur les talons • Lancer des balles ou des objets
• Courir vite, lentement • Pointer
• Courir en avant, en arrière • Viser des quilles, des cibles
• Sauter • Pousser
• Sauter en arrière • Tirer
• Sauter en avant • Déplacer
• Sauter vers le bas • Repousser
• Sauter vers le haut • Entortiller
• Sautiller • Inclure
• Gambader • Manipuler
• Bondir • Enfoncer
• Marcher • Lancer
• Grimper • Attraper
300
Outils
• Taper • Serrer
• Remplir • Caresser
• Vider • S’allonger
• Regrouper • Se coller
• Rassembler • S’enfoncer
• Disperser • S’enrouler
• Faire et défaire • Se cacher
• Assembler • Apparaître
• Démonter • Disparaître
• Modifier la forme et la disposition • Construire pour se mettre dedans et res-
• Classer sortir
• Trier • Tirer
• Ordonner des objets • S’encercler
Bouger une partie du corps Bouger sur de la musique
• Réaliser des mimiques avec le visage, les • Danser, défiler, se balancer
yeux, les mains, les pieds. • Chanter en dansant
• Manipuler des objets • Reproduire un tempo et bouger à diffé-
• Pointer rentes vitesses
• Approcher Bouger en interaction avec d’autres
• Lancer
• Empiler
• Enfiler
• Ajuster
• Renverser
• Écraser
• Tendre
• Étirer
• Inclure
• Superposer
• Joindre
• Tricoter • En partenariat
• Tisser • En coopération
• Prendre contact avec différentes textures, • En opposition
différentes matières et consistances • En duo
Associer plusieurs actions • En trio
• Se cacher • En cercle
• Se poursuivre • En file indienne
• Lutter • En rang
• Échanger des objets • En se donnant la main
• Se déguiser • En transportant un objet
• Faire semblant • En esquivant
• Raconter en mimant • En luttant
301
3. Situations de jeux spontanés
302
4. Comptines et jeux de doigts
1 Bateau, batelier
Bateau, Deux enfants se font face en se tenant les deux mains
Batelier, en imprimant un balancement.
3 Coco trie
Coco trie, Toucher le front.
Mon frère cuit, Toucher le nez.
Maman tourne, Tourner autour du menton.
Moi j’enfourne. Toucher la bouche.
4 C’est la baleine
C’est la baleine qui tourne, qui vire, L’index de la main de l’enfant trace des volutes dans la
Dans son joli petit navire. paume de la main de son partenaire.
303
Comptines et jeux de doigts
8 Du bibi du baba
Du bibi Comptine utilisée quand il s’agit de compter ses parte-
Du bobo naires les uns après les autres pour savoir lequel sera
désigné en premier.
Carafi
Carafo
Du triage
Du coco
304
Outils
12 La barbichette
« Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette. Les enfants se font face, l’un et l’autre tiennent res-
pectivement le menton entre le pouce et l’index.
Le premier qui rira aura une tapette! » À la fin de cette phrase, l’un et l’autre attendent. Le
premier qui rit reçoit de l’autre une petite claque sur
la joue.
15 Moustache
Moustache, De la main droite, se lisser la moustache sur la droite.
Moustachu. De la main gauche, se lisser la moustache sur la gauche.
Griffa, griffu. Avancer une main en montrant les griffes.
Sortez les griffes, Écarter les doigts des deux mains.
Rentrez les griffes. Replier les doigts des deux mains.
Chats, dormez ! Tête posée sur les mains jointes près de l’oreille.
305
Comptines et jeux de doigts
17 Pieds cancan
Pieds cancan, Montrer les pieds.
Orteils d’argent, Montrer les orteils.
Cuisses dorées, Montrer les cuisses.
Genoux de fou, Montrer les genoux.
Guili, guilou. Chatouilles derrière les genoux.
18 Pouces levés
Pouces levés, Les deux mains sont face à face, pouces levés.
Pouces cachés. Poings fermés.
Doigts frappés, Mains jointes du bout des doigts.
Doigts croisés. Doigts croisés.
Mains ouvertes, Montrer ses mains.
Mains fermées, Les rassembler.
Mains cachées, Dans le dos.
Mains, venez, Plier les doigts sur la paume mais tournée vers le sol.
Mains, dansez, Marionnettes.
Mains, frappez, Applaudir.
Mains, dormez. Mains jointes en prière, glissées sous la joue, visage
penché.
306
Outils
307
5. Rondes et jeux chantés
Ces rondes sont proposées dans un dossier édité par Éducation physique et sport (EPS) Paris.
Elles sont particulièrement adaptées aux enfants de maternelle27.
À partir de deux ans
Titres Particularités
308
Outils
309
6. Origamis
L’origami est un art très pratiqué au Japon ; son nom vient de oru : plier , Kami, papier.
Il sollicite le développement de nombreuses compétences et se révèle très efficace pour les appren-
tissages .
On peut envisager plusieurs approches didactiques qui cibleront l’une ou l’autre compétence
Tâche …… Effectuée….. À partir d’une marche à suivre ….. Emanant…..
Reproduction simultanée Individuelle Verbale D’un adulte présent
En duo Dessinée d’un autre enfant expert présent
Reproduction différée En trio Filmée d’un support visuel
Démontrée d’un support auditif
Organisée et manipulable d’un support filmé
d’un support manipulable
Quelques exemples
310
7. Jeux traditionnels collectifs
7.1 Jeux d’orientation les pieds et les mains comme le lion, accroupi,
comme un canard.
Les promenades imagées
À partir de 2,5 ans. Souliers plats, talons hauts : Pour se pro-
A : Les enfants sont en dispersion. mener à la campagne, nous mettons nos sou-
B : Répondre aux consignes. liers plats : les enfants marchent normalement.
C : L’animateur raconte une histoire, les en- Pour aller en ville, nous mettons, comme les
fants réalisent les actions. dames, les souliers à talons hauts : les enfants
marchent sur la pointe des pieds.
311
Jeux traditionnels collectifs
Parcours-épreuve : Minigolf
À partir de 4 ans.
A : Sur une pelouse ou un sol relativement plats,
des cibles allant de 1 à 5 sont placées de manière À partir de 2,5 ans.
stratégique après des petits ponts, des monticu- A : Les enfants sont rassemblés autour de l’ani-
les, des slaloms. Chaque enfant dispose d’une mateur. Des photos des différents endroits de
crosse, d’un club de golf (ou quelque chose de la cour de récréation ont été prises.
similaire) et d’une balle ou d’un palet.
B : Aller poser la photographie sur l’endroit de
B : Faire effectuer le parcours à sa « balle » l’espace correspondant.
C : Chaque enfant joue à son tour et tente d’at- On peut également demander aux enfants de se
teindre chacune des cibles en frappant le moins placer à l’endroit d’où à été prise la photo.
souvent possible sur sa balle.
On peut envisager de faire ramener des indices
L’enfant comptabilise éventuellement le nombre présents sur la photo.
de coups (au moyen de cailloux, chaque caillou
représentant un coup…) Le parcours choisi
On peut varier les parcours à l’infini. À partir de 5 ans.
On peut jouer sans crosse ou club et lancer un
A : Les enfants montent sur une colline ou se
objet (discoplane, sac de grains) en respectant la
placent à la fenêtre.
succession des cibles à atteindre.
B : Se rendre à l’endroit repéré.
Parcours-photos C : À partir de leur point de vue élevé, les en-
À partir de 4 ans. fants imaginent un itinéraire entre deux lieux.
A : Les enfants disposent de 2 ou 3 photogra- Ils réalisent ensuite cet itinéraire dans un sens
phies placées dans l’ordre et représentant un et dans l’autre.
itinéraire. Ce jeu est une variante du jeu de labyrinthe.
312
Outils
Ils peuvent tracer l’itinéraire réalisé sur une photo Jeu de Piste
prise du point de vue.
À partir de 4 ans.
Le parcours mémorisé A : Les enfants forment des équipes. Une piste
À partir de 4 ans. est préparée par l’animateur dans le parc, dans
l’école… Elle est jalonnée d’indices (bouts de
A : Les enfants, conduits par l’animateur, ef- ficelles colorés, papiers).
fectuent un circuit en prenant le maximum
d’informations. Le circuit doit être choisi judi- B : Suivre l’itinéraire jalonné par une succes-
cieusement, présenter des repères précis et des sion d’indices de même nature.
points remarquables. C : Les enfants, accompagnés par l’animateur
B : Refaire seul le trajet effectué en groupe. suivent la piste en recherchant les indices.
C : Pendant le trajet en groupe, les enfants ob- On peut varier les codes.
servent l’itinéraire et les indices. Ils reprodui- Faire jalonner le parcours par un groupe d’enfants.
sent ensuite le parcours. Ajouter des messages et des petites épeuves à
effectuer.
Sur le trajet, il y a 5 repères (ex. : ballon, voiture,
Plusieurs parcours différents peuvent se superposer
quille, râteau et seau), qui indiquent les points
à certains moments. Les enfants doivent dès lors
remarquables ou les changements de direction.
être attentifs à leurs signes spécifiques.
L’enfant, lui, possède une petite carte avec tous ces
objets. Pendant l’activité, l’animateur enlève un La piste peut être l’occasion de repérer des anomalies
objet. À la fin du parcours, l’enfant doit repérer sur (voulues) ou des objets à mémoriser et à nommer
sa feuille l’objet qu’il n’a pas rencontré. au retour.
Ce jeu peut s’effectuer sur un quadrillage ou dans L’orientation peut se faire au bruit. Il faut alors
un espace plus restreint. Le parcours peut s’effectuer quelques complices siffleurs, carillonneurs ou
entre le mobilier. musiciens sur le parcours.
313
Jeux traditionnels collectifs
On peut placer sur le parcours des obstacles à Ils sont alignés sur une ligne de départ. Ils re-
contourner ou à franchir. présentent les prisonniers.
Ce jeu peut également s’effectuer sous forme de défi B : Courir le plus vite possible en étant relié à
individuel. un camarade.
C : Au signal, les enfants courent jusqu’à la li-
Attraper le cerf-volant
gne d’arrivée.
À partir de 3 ans.
Avant la course, on propose un temps d’adaptation
A : les enfants sont répartis en équipes de 4 ou au matériel !
5 individus. L’un d’entre eux est porteur d’un
Courir ensemble en se donnant la main. On
élément de tissu léger.
franchit la ligne ensemble.
B : Attraper le ruban.
Effectuer la même chose en relais.
C : L’enfant désigné court en laissant flotter le
ruban derrière lui. Il est poursuivi par les autres La course des transporteurs
enfants qui essayent de le lui enlever. À partir de 3 ans.
Quand l’un d’entre eux y est parvenu, il part à A : Les enfants sont rassemblés dans un coin de
son tour en courant dans une autre direction. la pièce. Des objets de taille et de poids variés
Au début, l’animateur utilise un ou plusieurs cerfs- sont rassemblés dans une autre zone.
volants. B : Transporter les objets.
Les poches en plastique de supermarché peuvent C : Au signal, chaque enfant va chercher un ob-
convenir, ainsi qu’un long ruban. jet et le ramène dans son coin. Il refait autant
de fois le trajet que nécessaire.
La course aux couleurs
Les objets peuvent être placés en hauteur, derrière
des obstacles à franchir. Ils peuvent nécessiter un
transport collectif.
Cibler le déménagement de certains objets en
réponse à des consignes visuelles ou verbales.
Ajouter des loups auxquels il faut échapper pour
À partir de 2,5 ans.
transporter le butin…
A : Les enfants sont groupés au centre du ter-
Pour les plus grands, on peut mettre des
rain autour de l’animateur. 4 refuges sont défi-
perturbateurs qui essayent d’empêcher le passage.
nis aux 4 coins de l’aire de jeu correspondant à
On peut aussi proposer des refuges.
4 couleurs. Des plaquettes, des cubes, des ob-
jets de différentes couleurs sont disposés dans La course des lapins
ces refuges pour matérialiser la couleur du re-
fuge.
B : Se rendre dans le refuge correspondant à la
couleur nommée.
C : À l’annonce, par l’animateur, d’une couleur
« bleue ! », par exemple, les enfants ayant du
bleu sur tout ou sur une partie d’un vêtement
doivent courir vers le refuge correspondant.
314
Outils
315
Jeux traditionnels collectifs
316
Outils
Passer le ballon
À partir de 4 ans.
A : Plusieurs files parallèles de 5 ou 7 enfants dis-
tants de 50 cm. Chaque file possède un ballon .
B : Passer le ballon
C : Le premier de chaque file passe le ballon à
son successeur, ainsi de suite jusqu’au dernier.
Le dernier court vers l’avant de la file et passe
le ballon au suivant. Ainsi de suite , jusqu’ à ce
que le premier ait retrouvé sa place.
On peut varier le type de passe, le type d’objet, la
manière de revenir…
317
Jeux traditionnels collectifs
présentant des lieux susceptibles de servir de Faire une promenade avant l’activité avec les
cachette. L’animateur est le guetteur. enfants pour qu’ils aient déjà repéré quelques
B : Se cacher et ne pas être trouvé. cachettes.
C : Au signal de l’animateur, les enfants s’en- Les enfants sont groupés par 2 ; l’un va cacher
fuient et se cachent. L’animateur compte (jus- l’objet et explique à son coéquipier où il l’a déposé.
qu’au nombre 20 par exemple). Au terme de L’autre doit le retrouver.
quoi, il cherche les enfants. Au bout d’un mo- Demander aux enfants d’expliquer où ils ont
ment, il siffle, et les enfants non retrouvés re- trouvé les objets.
viennent au point de départ.
7.5 Jeux de poursuites
Les enfants cachés peuvent tenter de revenir au
et jeux de chats
point de départ sans être touchés par l’animateur.
Il existe de nombreuses variantes portant sur Le chat et les souris
l’espace, le temps de comptage, l’autorisation ou À partir de 3,5 ans.
non pour le guetteur de se déplacer…
A : Un enfant est désigné comme chat (pour
Tu brûles, Il gèle les petits, l’animateur joue le rôle du chat), les
autres enfants sont dispersés dans un espace dé-
À partir de 4 ans.
limité, ils représentent les souris.
A : Les enfants sont groupés par deux. L’un
B : Le chat doit attraper les souris qui s’échap-
cache, l’autre cherche. Chaque paire d’enfants
pent.
dispose d’un objet spécifique à cacher.
C : Au signal de l’animateur, le chat poursuit
B : Trouver et rapporter l’objet caché par son
les souris qui s’enfuient. Quand elles sont pri-
partenaire.
ses, elles s’immobilisent bras écartés. Les souris
C : Un enfant cache l’objet. Il guide ensuite libres peuvent délivrer les souris touchées en les
son partenaire afin que celui-ci retrouve l’objet. touchant à leur tour.
en lui disant « tu brûles » s’il est dans la bonne
Les variantes sont infinies.
direction ou « tu gèles » s’il n’est pas dans la
bonne direction. Changer de rôle entre les deux On peut libérer les souris en leur donnant un bisou
enfants chaque fois que l’objet est trouvé. ou en passant sous le pont formé par les jambes des
souris immobiles, ou encore les toucher.
Le joueur peut donner des consignes spatiales à son
partenaire : en avant, à gauche, à droite, arrière, Les souris peuvent échapper au chat en se plaçant
dessous, dessus… dans un refuge, en se perchant sur des objets, en
se couchant au sol, en sautillant sur place, en se
Le joueur chercheur peut poser des questions avant
mettant en boule comme des hérissons.
de rechercher l’objet.
Le chat peut être un sorcier, un loup, un chien, un
Objet déposé… et retrouvé épervier.
À partir de 3 ans. Le chat peut geler le maximum d’enfants en 20
A : Tous les enfants possèdent un objet dans la secondes (il compte à haute voix).
main. L’animateur possède un sifflet. On peut recommencer le jeu lorsque 5 enfants sont
B : Retrouver l’objet caché. touchés et immobilisés.
C : Les enfants vont chacun de leur côté cacher On peut introduire plusieurs chats.
leur objet. Ils doivent bien repérer où ils l’ont
Le chat, les poules, les poussins
caché. Lorsqu’ils entendent le coup de sifflet,
ils reviennent vers l’animateur. Ils vont ensuite À partir de 5 ans.
rechercher leur objet. A : Le groupe d’enfants est divisé en deux équi-
On peut changer de lieu pour trouver d’autres pes. L’un représente les poules, l’autre les pous-
cachettes. sins. À chaque poussin est attribué une poule.
318
Outils
Un chat est désigné. Les poules et les poussins s’immobilise et laisse le chasseur lui toucher le
sont dispersés dans l’espace de jeu, le chat est visage. Si le chasseur réussit à reconnaître au
immobile dans un cerceau (ou une zone déli- toucher la personne « prise », celle-ci prend la
mitée). place du chasseur.
B : Pour le chat, attraper les poussins, pour les Puisque l’un des joueurs a les yeux bandés, il est
poussins, échapper au chat. Pour les poules, important de jouer dans un espace limité et sans
protéger les poussins. obstacle.
C : Les poules et les poussins se promènent li-
J’accroche – Je déccroche
brement, jusqu’à ce que le chat crie « miaou »
et s’élance vers les poussins. Ceux-ci doivent se
réfugier près de leur maman-poule qui, de leur
côté essayent de les retrouver pour les protéger.
Dès que les paires sont formées, le chat repart
chez lui. Le chat ne peut pas attraper les pous-
sins quand ils sont près de leur maman-poule.
Les poussins sont plus nombreux que les poules, ils
n’ont pas de poule attribuée.
À partir de 4 ans.
L’Araignée attrape les mouches A : Des couples d’enfants debout se donnent le
À partir de 5 ans. bras, main libre à la hanche. Un enfant est seul.
Un enfant est désigné comme loup.
A : Les enfants sont debout, en ordre dispersé,
à l’intérieur d’une zone circulaire interdite, au B : Échapper au loup
centre de la pièce. L’animateur représente l’arai- C : Le loup tente de toucher l’enfant libre qui
gnée. Les enfants représentent les mouches. circule entre les couples immobiles. Pour échap-
B : Pour l’araignée, attraper les mouches, pour per au loup, il s’accroche au bras d’un partici-
les mouches échapper à l’araignée. pant. Le partenaire de ce dernier doit « décro-
cher » et circuler à son tour. Le jeu continue
C : Au signal de départ, l’araignée et les mou-
ainsi. L’enfant touché par le loup devient loup
ches courent dans le sens convenu. Lorsque
à son tour.
l’araignée touche une mouche, celle-ci s’immo-
bilise en position assise ou accroupie. Elle de- Quand le chat dort,
vient un obstacle pour les autres joueurs. les souris dansent
Quand les enfants ont compris, ils peuvent jouer le À partir de 2,5 ans.
rôle de l’araignée.
A : Les « enfants souris » sont dans leur refuge
Ce jeu peut être imagé d’une autre manière… matérialisé par des cordes, des tapis, des bancs.
Un « enfant chat » est assis au milieu de l’es-
Colin-maillard
pace jeu.
À partir de 4 ans.
B : Pour le chat : attraper les souris, pour les
A : Les enfants sont dispersés dans un espace souris, échapper au chat.
délimité. Un enfant a les yeux bandés, il est le
C : Lorsque le chat dort, les souris sortent de
chasseur.
leur refuge, courent dans tout l’espace de jeu,
B : Le chasseur doit attraper les autres joueurs viennent taquiner le chat.
et les reconnaître.
Quand il le décide, le chat se réveille, fait
C : Le chasseur a les yeux bandés et les chassés « Miaou ! » et essaie d’attraper une ou plusieurs
tournent autour de lui (sans trop s’éloigner) en souris avant qu’elles ne regagnent leur refuge.
évitant de se faire toucher. Si le chasseur réus-
Pour ne pas être prises, elles devront s’asseoir, se
sit à toucher un autre joueur, cet autre joueur
coucher ou se percher…
319
Jeux traditionnels collectifs
320
Outils
Avez-vous vu mon écureuil ? fuge qu’elle doit atteindre avant d’être touchée
À partir de 3,5 ans. par la roue arrière.
A : Les enfants sont assis au sol, en cercle. Un Au signal de l’animateur, la roue avant se dégonfle
enfant désigné se place à l’extérieur du cercle. (elle s’accroupit). La roue arrière doit s’arrêter
immédiatement sans la toucher.
B : Reconnaître la description d’un joueur et
lui échapper. Petit poisson
C : Le joueur qui se promène demande « Avez- À partir de 3 ans.
vous vu mon écureuil ? » L’animateur lui ré-
A : Les enfants sont alignés sur une ligne de
pond en décrivant un des joueurs assis, par sa
départ ou contre un mur. L’animateur joue le
couleur de cheveux, ses vêtements etc. Quand
rôle de « poisson » et se trouve face aux enfants
le joueur décrit se reconnaît, il se lève et court
entre les lignes de départ et d’arrivée. L’espace
après le joueur à l’extérieur du cercle jusqu’à ce
entre ces deux lignes représente la mer Rouge.
que celui-ci s’asseye à sa place.
B : Traverser la mer comme le « poisson » l’a
Qui attrape ? demandé ou sans se faire attraper, si on ne res-
À partir de 3 ans. pecte pas la consigne.
A : Les enfants sont groupés ou alignés à une C : Les enfants s’adressent au poisson, tous
extrémité de la salle ou du terrain. ensemble par une formulette : « Petit poisson,
pouvons-nous passez la mer Rouge ? »
B : Passer de l’autre côté de la salle ou du ter-
rain sans se faire toucher par le joueur désigné. Le poisson répond : « Oui à condition d’avoir
du... ? » il indique une couleur.
C : L’animateur donne en même temps le si-
gnal de la poursuite et le nom du poursuivant. Seuls, les enfants portant sur un vêtement de
« Attention… Qui attrape ?... c’est Paul ! ». la couleur indiquée, sont protégés pour passer
Dès que le prénom est donné, tous les enfants la mer.
doivent courir pour arriver à l’autre extrémité Les autres doivent passer la mer, en veillant à ne
de la salle ou du terrain, sans se faire toucher pas être attrapés par le poisson.
par celui dont le prénom a été cité. Le poisson peut donner d’autres contraintes : sur
Passer d’un côté à l’autre du terrain ou de la salle la pointe des pieds ; comme des souris, comme des
en marchant, en courant, en sautant à pieds joints, éléphants, des kangourous, des crabes, des lapins.
en marchant à quatre pattes, en sautant à cloche- Il peut aussi compliquer la descritption des
pied… couleurs : des pois blancs, vert foncé, bleus et
Si plusieurs enfants ont le même prénom, il y a jaunes.
plusieurs poursuivants.
Balle-chasseur
On peut donner volontairement deux prénoms à la
fois. On peut décrire l’enfant. À partir de 4 ans.
A : Les enfants dispersés dans un espace déli-
Les roues du vélo mité sont les lapins. L’animateur joue le rôle du
À partir de 5 ans. chasseur. Il a un ballon.
A : Les couples d’enfants en dispersion figurent B : Ne pas être touché par le ballon lancé par
les deux roues d’un vélo. Des refuges sont dé- le chasseur.
finis. C : L’animateur lance son ballon en essayant de
B : Garder les roues solidaires. toucher les enfants. Lorsqu’un enfant est tou-
C : Les deux enfants marchent, trottinent en ché, il se place un peu à l’écart.
maintenant la même distance. Au signal de Ce jeu peut également se jouer en cercle. Le groupe
l’animateur, la roue avant s’échappe vers un re- est alors divisé en deux. Une des équipes forme le
cercle et réprésente les chasseurs, l’autre se place à
321
Jeux traditionnels collectifs
322
Outils
Jeux de billes
À partir de 4 ans.
C : Lancer dix fois la balle contre le mur et la
rattraper à deux mains. A : Les enfants disposent de quelques billes
Lancer neuf fois la balle et la rattraper après un B : Lancer ses billes dans un trou ou les lancer
rebond. sur d’autres billes.
Lancer 8 fois la balle et la rattraper avec la main C : Une bille est mise en jeu. Chaque enfant
droite. tente de toucher les billes en utilisant une tech-
nique de lancer plus ou moins performante.
Lancer 7 fois la balle et la rattraper avec la main
gauche. La pichenette : sur la bille posée à terre, on dé-
tend d’un coup brusque le doigt replié contre
Lancer 6 fois la balle et la rattraper en plaçant
le pouce.
un genou au sol.
Pointer : le pouce, placé derrière l’index, se dé-
Lancer 5 fois la balle et frapper des mains avant
tend pour projeter la bille à la distance requise.
de la rattraper…
La main reste immobile et l’articulation du
Chaque fois que l’enfant rate, il cède la place pouce est au sol.
au suivant.
La toupie : on prend la bille à terre et en la lan-
Ce jeu est très ancien et peut revêtir de multiples çant, on fait le geste de la toupie pour qu’elle
formes. On peut le simplifier pour des plus petits roule en même temps.
en faisant rouler la balle contre le mur, en utilisant
La pince de crabe : on prend la bille. On serre
des plans inclinés, des ballons lents.
le bord de la bille en mettant une pression de la
On peut utiliser des raquettes ou des crosses pour main et elle part toute seule.
lancer et rattraper la balle.
D’autres jeux sont similaires et utilisent des
Balle nommée piécettes, des disques de couleurs… cela dépend des
modes.
À partir de 4 ans.
Veiller à ce que les enfants ne mettent pas les billes
A : Les enfants sont en rang devant l’animateur en bouche.
qui tient un ballon.
B : Attraper le ballon après un rebond lorsque Le casse-tête en couleurs
son prénom a été cité. À partir de 5 ans.
C : L’animateur lance le ballon en l’air en ap- A : Les enfants sont répartis en équipes. À cha-
pelant par son prénom un des enfants. Celui-ci que équipe est attribuée une couleur. Des piè-
doit attraper le ballon avant qu’il n’ait effectué ces de tangrams correspondant à ces couleurs
deux rebonds. (puzzles) sont dispersées.
• S’il le rattrape, il peut à son tour lancer le B : Reconstituer le tangram correspondant à la
ballon en l’air en appelant un camarade. couleur de l’équipe.
• S’il ne le rattrape pas, l’animateur relance C : Les enfants évoluent sur la musique.
le ballon en appelant un autre enfant. Lorsque la musique s’arrête, chaque membre
Varier le nombre de rebonds permis. de l’équipe prend un morceau de tangram
323
Jeux traditionnels collectifs
324
Outils
A : Les enfants sont assis, en cercle, serrés épaule C : L’animateur donne le signal du départ des
contre épaule. Un enfant est assis au centre du deux ballons. Les enfants passent les ballons le
cercle, les yeux fermés. plus rapidement possible.
B : Se balancer entre les bras des autres enfants. C’est un jeu qui n’a pas de fin.
C : L’enfant au centre du cercle se laisse aller Les enfants peuvent se tourner vers l’extérieur du
et oscille comme une bouteille sur la mer. Les cercle.
enfants en cercle le repoussent doucement. On peut passer différents objets à la place des deux
Ce jeu se pratique debout entre plus grands mais, ballons.
c’est assez risqué pour les plus petits.
On peut cependant le tester en présence de La marelle
l’animateur et en diminuant le diamètre du cercle. À partir de 4 ans.
A : Dessiner une marelle au sol avec une craie
Les kangourous
ou la tracer avec un bâton dans le sable. Les
À partir de 3 ans. enfants disposent d’un caillou ou d’un palet.
A : Une ligne de départ et une ligne d’arrivée B : Effectuer le parcours en respectant les règles.
sont tracées. Les enfants (les kangourous) sont
C : Chaque enfant à son tour lance le caillou
rangés sur la ligne de départ. Chacun place un
ou le palet dans la première case puis saute sur
petit sac de graines entre ses genoux.
un pied dans les autres cases, jusqu’en haut et
B : Franchir la distance séparant la ligne de ramasse le caillou au retour.
départ et d’arrivée.
Si le caillou va dans « ENFER », on passe son
C : Les « kangourous » se déplacent par bonds tour.
en serrant les sacs de graines entre leurs genoux
On ne doit jamais marcher sur les traits ni po-
et traversent le plus rapidement possible la salle
ser les deux pieds sauf sur les doubles cases (4
ou le terrain.
et 5 et 7 et 8).
On peut varier à l’infini, le type de déplacements
Une fois revenu sur « TERRE », on lance
et les contraintes : équilibrer un petit sac de grains
le caillou dans la case numéro 2 et ainsi de
sur la paume ou le dos de la main, le coude, la
suite.
tête, transporter un ballon sur la main tendue,
transporter en duo un ballon coincé entre les têtes Au lieu de ramasser le caillou, on peut le pousser
des joueurs, se déplacer comme un cheval, un lapin. du pied pour le ramener sur la terre.
325
Jeux traditionnels collectifs
puis le relancer en l’air depuis cette position pour le B : Imiter et s’immobiliser à bon escient.
rattraper dans la paume. C : Les enfants suivent l’animateur et imitent
ses gestes et ses déplacements : il peut marcher,
La pétanque
courir, sauter, sautiller, s’accroupir, lever les
À partir de 3,5 ans. bras, mais, dès qu’il se retourne, tous les petits
A : Les enfants disposent chacun de deux bou- taquins doivent être accroupis et silencieux.
les en plastique. Le groupe dispose également Dans un premier temps, et avec de très jeunes
d’un cochonnet (petite balle qui va servir de enfants, le retournement doit être précédé d’un
cible). signal (frapper dans ses mains par exemple).
B : Lancer les boules le plus près possible du Varier le rythme des arrêts : les enfants ne doivent
cochonnet. pas savoir si l’animateur va se déplacer longtemps
C : Un enfant lance le cochonnet, ensuite cha- avant de les surprendre.
que enfant à son tour, lance sa première balle.
Celui dont la balle est la plus proche de la ci- Vis-à-vis
ble lance ensuite sa deuxième balle. Et ainsi de
suite.
On peut réaliser ce jeu avec des anneaux ou des sacs
de graines, cela roule moins.
326
Outils
corde tournante. Veiller au sens de la rotation pour Augmenter ou diminuer le nombre de pinces à
permettre le passage. linge.
Les enfants peuvent disposer d’une réserve.
Coupe-jarret en cercle
On peut jouer á ce jeu pendant un temps limité
À partir de 4 ans.
par un sablier.
A : Les enfants sont en cercle autour de l’ani-
mateur qui tient une corde lestée à un bout Deux queues valent mieux qu’une
(avec un ballon de baudruche), aussi longue
que le rayon du cercle.
B : Ne pas toucher la corde.
C : L’animateur fait tourner la corde, le coupe-
jarret, au ras du sol. Les enfants doivent sauter
au passage de la corde.
327
Jeux traditionnels collectifs
Retourner la tortue
À partir de 4 ans.
A : Deux enfants sont placés sur chaque tapis.
L’un prend le rôle de la tortue, l’autre du chas-
seur.
B : Pour le chasseur, tenter d’arrêter, d’immo-
biliser, de retourner et de maintenir au sol la
tortue.
Pour la tortue : se déplacer à quatre pattes sur le
tapis sans se faire attraper par le chasseur. a trouvé sa place sur cette surface, il leur donne
C : Au signal de l’animateur le jeu commence, la consigne d’aller à la pêche ou de se prome-
le chasseur essaye de retourner la tortue avant ner... Quand tout le monde est sorti de la sur-
qu’elle ne s’échappe du terrain. Celle-ci se dé- face, il en diminue la taille en retirant quelques
place vite, esquive, se dégage et résiste. journaux.
Il demande ensuite aux enfants de revenir sur
Voler les ballons la surface sur laquelle il sera de plus en plus
À partir de 4 ans. difficile de se tenir.
A : Les enfants sont répartis en deux groupes, On peut demander aux enfants de rechercher des
les gardiens et les voleurs. Les gardiens sont à 4 stratégies pour se placer tous sur la banquise.
pattes sur des tapis. Ils disposent de quelques
ballons. Les voleurs sont à l’extérieur des tapis. 7.8 Jeux d’échanges sans
investissement de territoire
B : Les voleurs essayent de voler les ballons.
C : Au signal, les voleurs essayent de voler les Ballon en cage
ballons des gardiens qui ne veulent pas les lâ- À partir de 3,5 ans.
cher.
A : Les enfants sont en cercle, jambes écartées,
• Il est important de ne pas se faire mal. pieds à pieds. Un ballon est placé au centre du
• Quand on a perdu son ballon, on sort du cercle.
tapis. B : Faire sortir le ballon du cercle.
• Quand on a pris un ballon, on l’apporte C : Les enfants doivent frapper le ballon de la
dans la caisse. main pour le faire passer entre les jambes d’un
La partie s’arrête au signal (après une minute camarade. On ne doit pas bloquer le ballon
trente) ou quand tous les ballons sont pris. avant de le frapper. Le ballon sorti est remis en
On peut faire varier la taille des ballons : plus ils jeu par l’animateur.
sont gros, plus ils sont faciles à prendre ! Si la classe est nombreuse, multiplier les groupes.
Ce jeu mobilise peu le corps, mais ne nécessite pas
Les pingouins et la fonte des glaces beaucoup de place.
À partir de 4 ans.
A : Placer au sol des feuilles de papier-journal Passer la balle
qui représentent une surface de glace sur la- À partir de 3,5 ans.
quelle les enfants pourront tenir debout aisé- A : Des paires d’enfants se font face. Chaque
ment. Les enfants représentent des pingouins, paire dispose d’une balle (anneau, discoplane,
et vivent sur la banquise. petites balles, grosses balles, ballons de baudru-
B : Trouver une place sur la feuille de papier. che...)
C : L’animateur demande aux enfants de se pla- B : Réaliser un grand nombre d’échanges en
cer sur la surface de glace. Une fois que chacun respectant les contraintes.
328
Outils
329
Jeux traditionnels collectifs
330
Outils
À partir de 3,5 ans. Il est possible d’utiliser une grande toile légère pour
A : Les enfants sont dispersés dans l’espace. remplacer le parachute.
B : S’immobiliser au signal dans une position Découper un cercle au centre de celui-ci pour que
précisée ou imaginée. la manipulation soit possible.
C : Les enfants se déplacent au rythme d’une Ces jeux peuvent se pratiquer dès 2,5 ans.
musique. Lorsque l’animateur arrête la musi-
Autruche
que, les enfants sont pétrifiés. Ils repartent en-
suite dès que la musique reprend. A : Tous les participants sont placés à genoux
(ou debout) autour du parachute.
On peut varier les consignes.
B : Réaliser le défi.
Adopter une position qui occupe beaucoup ou
peu d’espace. Représenter une forme, une figure, C : Au signal, chacun lève le parachute en l’air
une lettre de l’alphabet, un signe. Représenter un en le tenant fermement, se couche par terre et
métier, une situation, un phénomène physique, rabat le parachute par-dessus la tête en prenant
(l’attraction des aimants, la croissance d’une soin de ne pas laisser s’échapper l’air. Le para-
plante). chute est tenu serré contre les oreilles. Chacun
331
Jeux traditionnels collectifs
verra donc la tête des autres à l’intérieur du pa- Course sur le parachute
rachute. A : Les enfants sont debout autour du para-
chute et le tiennent à deux mains, un enfant
Changement par couleur
est désigné.
A : Les enfants sont debout autour du para-
B : Courir sur le parachute qui fait des vagues.
chute, ils le tiennent à deux mains. Plusieurs
enfants ont reçu le même nom d’animal ou une C : Chaque enfant à son tour court sur le pa-
couleur ou un nom d’objets. rachute tandis que les autres enfants induisent
des vagues. La durée de chaque course peut être
B : Changer de place sous le parachute avec un
déterminée par les chants que les enfants choi-
autre participant ayant le même nom de cou-
siront.
leur, d’animal, d’objet.
C : Les participants induisent des petites vagues Course à une main
à la hauteur de la taille. Au signal du meneur A : Les enfants sont debout autour du para-
de jeu, tous soulèvent le parachute à bout de chute. Chaque enfant tient le parachute d’une
bras. Le meneur nomme un ou plusieurs noms seule main en tendant l’autre main pour garder
d’animaux. Quand il entend son nom d’ani- l’équilibre.
mal, l’enfant concerné change de place en pro-
duisant le cri approprié. B : Faire tourner le parachute.
C : Les enfants courent en rond dans une di-
Champignon - Igloo rection puis changent de main et courent dans
A : Les enfants sont debout autour du para- l’autre direction.
chute et le tiennent à deux mains. On peut utiliser une pièce de musique comme
B : Former un champignon. signal pour changer de direction (on peut, par
exemple, changer de direction chaque fois que la
C : En se tenant debout, les enfants soulèvent
musique s’arrête).
le parachute jusqu’à la taille en comptant un,
deux jusqu’au cou, trois, au-dessus de leur Crêpe
tête, puis s’accroupissent en tirant le parachute
fermement derrière eux. Ils créent ainsi l’effet A : Les enfants sont debout autour du para-
d’un champignon au moment où le parachute chute au sol et le tiennent à deux mains.
retombe. Ils s’asseoient au sol en assis-tailleur, B : Arriver à ce que le parachute fasse un demi-
les fesses sur le bord du parachute pour bien le tour sur lui-même en l’air sans aide et retombe
coincer. sur l’autre face.
Il est possible alors de raconter une courte histoire C : Lorsque le premier signal est donné, les
ou d’entonner un chant tous ensemble. joueurs lèvent le parachute au-dessus de leurs
têtes et au deuxième signal ils le lâchent tous
Chat ensemble.
A : Les enfants entourent et tiennent le para-
chute à deux mains. Un enfant est désigné. Écouter les bruits
B : Réaliser des mouvements dans un temps li- A : Les enfants sont debout autour du para-
mité par la chute du parachute. chute et le tiennent à l’aide des deux mains.
C : Au signal, les enfants soulèvent le parachute B : Écouter les bruits.
bien haut, par-dessus la tête. Pendant ce temps, C : L’animateur demande aux enfants de lever
l’enfant désigné court (saute, sautille, tournoie le parachute bien haut, au-dessus de la tête et
ou rampe) jusqu’à l’autre côté avant que le pa- de le ramener vers le bas. Il leur parle alors des
rachute ne descende et le touche. bruits doux et des petites brises qu’on entend.
L’animateur peut imposer un mode de déplacement Il invite les enfants à secouer le parachute plus
ou une contrainte. vite et leur fait remarquer les différents effets.
332
Outils
Improvisation
A : Un participant est caché sous le parachute,
les autres sont placés autour. Ils le tiennent à
l’aide des deux mains.
B : Prendre la posture ou effectuer le mime
C : L’animateur donne une consigne de mime à
effectuer. Les participants comptent jusqu’à 10
pendant que l’enfant caché sous le parachute
prépare son improvisation. Après le temps dé-
fini, les autres participants font un parapluie B : Faire sauter une balle le plus haut possible,
pour faire place à l’improvisation. en la rattrapant toujours dans le parachute.
C : Les joueurs donnent un rythme de plus en
Montagnes russes plus ample afin de faire voler la balle. Lorsque
A : Les enfants sont placés en cercle autour la balle redescend, le parachute doit la suivre
du parachute, ils le tiennent à l’aide des deux afin qu’elle y retombe et puisse être renvoyée.
mains. Un ballon est placé sur le parachute. On peut placer plusieurs balles.
B : Le ballon ne peut pas tomber à l’extérieur
du parachute. Requin
C : Faire rouler le ballon sur la bordure du pa- A : Tous les participants sont assis autour du
rachute en un mouvement continu. parachute les jambes allongées sous celui-ci.
Un des joueurs (le requin) est sous le parachute.
Olé B : Le requin attrape successivement tous les
A : Les enfants sont placés en cercle autour joueurs.
du parachute. Ils le tiennent à l’aide des deux C : Les enfants font de petites vagues. Le re-
mains. Un ballon est placé sur le parachute. quin choisit une victime et la tire par les jambes
B : Faire chuter le ballon dans le trou. sous le parachute. Lorsque la victime est cro-
C : Les enfants tendent le parachute comme quée par le requin, elle crie son désarroi très
une assiette et le manoeuvrent de façon à ce fort. Ensuite, elle devient un requin. Le jeu se
que le ballon tombe dans le trou du milieu. poursuit ainsi de suite jusqu’à ce que tous les
joueurs se retrouvent sous le parachute.
Pétarade
Requin et poissons
A : Plusieurs ballons de baudruche gonflés sont
placés sous le parachute. Les enfants tiennent le A : Les enfants debout autour du parachute (la
parachute à l’aide des deux mains. mer) le tiennent à l’aide des deux mains. Un
des joueurs est désigné petit poisson et se fau-
B : Faire éclater les ballons.
file sous le parachute. Un autre joueur est dési-
C : Quelques enfants tiennent les rebords gné pour prendre le rôle du requin. Il monte
pour éviter que les ballons ne s’envolent. Les sur le parachute. Les autres enfants sont autour
autres enfants sautent par-dessus la toile pour du parachute.
faire éclater les ballons. On inverse ensuite les
B : Le requin doit retrouver le petit poisson,
groupes.
mais les autres l’en empêchent.
Pop-corn C : Pendant qu’il cherche, les joueurs qui
A : Les joueurs tiennent le parachute à hauteur tiennent le parachute le mobilisent pour que la
de la taille. On place une balle au centre du mer soit agitée. Une fois que le requin a attrapé
parachute. le petit poisson, on change les rôles.
333
Jeux traditionnels collectifs
Vagues
A : Les enfants debout autour du parachute le
tiennent à l’aide des deux mains.
B : Imprimer des vagues à la toile de parachute.
C : Tout en tenant le parachute, les enfants
bougent les bras vers le haut et vers le bas pour
imprimer de petites et de grandes vagues.
334
Outils
335
8. Séances d’activités collectives
336
Exemple de séance
Compétences Compétences
Étapes, Compétences
Déroulement, consignes Organisation transversales transversales
timing motrices
instrumentales relationnelles
Accueil - Dire bonjour à chaque enfant. - Notion de cercle. - Respect de l’autre.
5 min. - Explication du matériel disposé dans la salle. - Position assise. - Reconnaissance de l'autre.
- Rappel des règles de sécurité.
Mise en train - Rondes chantées. - Tourner. - Notion de cercle. - Respect de l’autre.
10 min. - Donner la main. - Position assise. - Reconnaissance de l'autre.
Corps de - Des cerceaux sont placés dans un coin de la salle. - Sauter, courir, s'équi- - Dedans, dehors, à côté, - Observer, respecter les autres et soi-
séance Formuler des consignes d’appui (exemple : en duo, librer, changer de posi- intérieur, extérieur. même, respecter le matériel.
20 min. 3 pieds dans un cerceau). tion. - Avoir confiance en soi, imiter, aider
- Sur, haut, bas, à 4 pattes, l’autre, attendre son tour.
- Jeu « Chat perché ». - Orienter son corps et assis, debout, dessus, des- - Coopérer, agir en équipe, négo-
se déplacer pour agir sous. cier...
- Jeu « Imitez la position ». efficacement.
Un enfant, caché par un paravent, se place dans - Imiter, reproduire. - Comprendre les règles et les respec-
une certaine position. Un autre enfant l’observe et - S’équilibrer, se cou- ter.
décrit sa position. Le reste du groupe se place dans la cher, s’asseoir, se posi- - S’interroger au sujet des - S’intéresser aux autres : dialoguer,
position décrite. tionner, lever, toucher, résultats, être curieux, mani- partager.
plier, tendre. fester son désir de savoir et - Agir (en fonction de mes choix).
de comprendre. - Oser, essayer.
Retour au - Jeu du « pantin ». - Au même endroit - Contrôle du tonus et - Perception et cognition des - Sentiment de confiance.
calme - Phase de verbalisation. qu’à l’accueil. de la respiration. caractéristiques temporelles :
5 min. - Prendre conscience . début et fin.
des actions réalisées. . dispersion et groupement.
Outils
337
9. Séances en ateliers-carrousels
338
9.1 Séance 1 : 4 ateliers
Compétences Compétences
Étapes, Compétences
Déroulement, consignes Organisation transversales transversales
timing motrices
instrumentales relationnelles
Avant l’arrivée - Préparation du matériel.
des enfants
Accueil - Mettre à chaque enfant ses chaussures de gymnastique. - Rester assis. - Se concentrer. - Se mettre en
10 min. - Rassembler les enfants. Leur dire bonjour. - Ajuster le tonus. - Être attentif. projet.
- Formuler les règles de sécurité et d’organisation à l’aide d’un pan- - Écouter. - Sentiment
neau de référence. d’appartenance.
- Ajuster son
temps propre au
temps social.
- Sentiment de
confiance.
- Percevoir les
rituels.
Mise en train 1) Déplacements divers : se déplacer en fonction de la consigne don- 1) - Se déplacer en courant. 1)- Perception consciente - Sentiment
10 min. née par l’animateur. - Marcher sur la pointe des du corps : l’enfant se dépla- d’appartenance.
Par exemple : pieds. ce en sentant les différentes - Coopérer.
- Marcher sur la pointe des pieds. - Sauter à cloche-pied. parties de son corps.
- Marcher à 4 pattes. - Marcher sur les pieds et - Perception consciente de
- Glisser sur le ventre. sur les mains. l’espace.
- Glisser sur le dos. - Glisser sur le dos. - Perception consciente du
- Glisser sur le ventre. temps : pulsation.
- Marcher à quatre pattes.
-…
2) Le passage de la rivière. Deux cordes, placées au sol, délimitent la 2) - Courir. 2) - Perception consciente
rivière. Deux enfants sont placés entre les deux cordes : ce sont les - Marcher sur la pointe des du corps : l’enfant se dépla-
crocodiles, ils ont un foulard pour les distinguer. Au signal, les autres pieds. ce en sentant les différentes
doivent passer la rivière sans se faire toucher par les crocodiles en - Sauter à cloche-pied. parties de son corps.
respectant les consignes : en courant, en rampant sur le ventre, sur le - Marcher sur les pieds et - Perception consciente du
dos, à 4 pattes… Les crocodiles se déplacent également en suivant les sur les mains. temps : vitesse.
consignes. - Glisser sur le dos.
- Glisser sur le ventre.
Outils
339
340
Compétences Compétences
Étapes, Compétences
Déroulement, consignes Organisation transversales transversales
timing motrices
instrumentales relationnelles
Corps de - Faire asseoir les enfants au coin de rassemblement. Créer 4 groupes - Sentiment de
séance en leur mettant des gommettes de couleur. Expliquer que chaque compétence.
25 à 30 min. groupe ira dans un atelier, y restera jusqu’au signal et y laissera le - Sentiment
matériel. d’appartenance.
- Ensuite, expliquer les consignes de chaque atelier et laisser aux - Jouer chacun à
enfants la possibilité de tester d’autres idées. son tour.
- Enfin, faire entendre le tambourin aux enfants et leur dire qu’à ce - Coopérer.
bruit, ils doivent s’arrêter et s’asseoir à côté de la feuille de couleur. Le
tambourin signifie qu’ils vont changer d’atelier.
- Envoyer les enfants dans les ateliers, couleur par couleur. Lorsqu’ils
sont tous dans un atelier, leur dire qu’ils peuvent jouer. Toutes les
7 minutes, arrêter le jeu à l’aide du tambourin. Demander à quelques
enfants de montrer ce qu’ils ont fait. Lorsqu’ils sont tous passés dans
les 4 ateliers, arrêter l’activité en frappant sur le tambourin et leur
demander de venir s’asseoir au coin rassemblement.
Atelier 1 : Tapis 1) 1)
Pour cet atelier, les enfants disposent de plusieurs tapis mous. Ils - Rouler. - Perception consciente du - Sentiment de
roulent et se déplacent de différentes manières. - Ramper sur le ventre. corps : sentir les différentes compétence.
Séances en ateliers-carrousels
Atelier 3 : Bancs 3) 3)
Se déplacer sur le banc de manière à percevoir les différentes parties - Ramper sur le ventre. - Perception consciente du
de leur corps. - Marcher sur la pointe des corps : sentir les différentes
pieds. parties du corps qui tou-
- Se mettre sur le dos. chent le banc.
-…
Atelier 4 : Sac à riz 4) 4)
Positionner les sacs à riz sur différentes parties du corps et se déplacer - Poser un sac à riz sur sa - Perception consciente du
sur un petit circuit réalisé avec des cerceaux. tête, son coude, son pieds, corps : les enfants doivent
son genou… et tenir en placer le sac sur différentes
équilibre. parties du corps et tenir en
équilibre.
Compétences Compétences
Étapes, Compétences
Déroulement, consignes Organisation transversales transversales
timing motrices
instrumentales relationnelles
Retour au - Relaxation. - Tenir le bout de la plume - Perception consciente - Sentiment de
calme Demander aux enfants de s’asseoir sur le sol, jambes tendues, distri- entre le pouce et l’index. du corps : localisation des confiance.
5 à 10 min. buer à chacun une plume et indiquer avec une voix douce et calme le - Ajuster son tonus : rester parties du corps (bouche,
chemin que doit emprunter la plume (sur les paupières, les mains…). calme. oreille, jambe, main, bras,
Cette activité est accompagnée d’une musique relaxante. - Glisser la plume sur diffé- ventre…).
- Verbalisation. rentes parties du corps.
Deux ou trois enfants s’expriment sur les expériences réalisées, les - Diminuer volontairement
stratégies utilisées. le tonus.
- Au revoir.
Compétences Compétences
Étapes,
Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices transversales transversales
timing
instrumentales relationnelles
Accueil • Se dire bonjour. Les enfants sont installés sur - Être assis. - Position assise sur les - Respect de l’autre.
5 min. • Formuler les règles de sécurité, des bancs en demi-cercle. - Écouter. bancs. - Reconnaissance de l’autre.
demander qu’ils les expliquent : - Perception et cognition
- Prendre soin de soi. des caractéristiques tempo-
- Prendre soin des autres. relles (début et fin).
- Respecter le matériel. - Dispersion et groupement.
- Respecter les constructions et
activités de chacun.
• Signal de départ :
- Tambourin pour les petits.
Mise en train Activités avec le parachute : - Lever, descendre, tourner, - Debout, haut, bas, rapide,
Outils
10 min. - Le requin et les poissons. s’asseoir, marcher, courir, tenir, lent, devant, derrière, assis,
- Course à une main. lâcher. couché.
341
342
Corps de séance Placer chaque groupe aux ateliers - Orienter son corps et se dé- - Debout, assis, couché, - Avoir confiance en soi, ensemble,
30 min. proposés et laisser les enfants placer pour agir efficacement. devant, derrière, à côté, sur respect de l’autre, imiter, aider
explorer librement. Organiser un sous, dessus, dessous, inté- l’autre, attendre son tour.
changement toutes les 5 minutes. - S’équilibrer, se coucher, rieur, extérieur. - Coopérer, agir en équipe, négo-
s’asseoir, se positionner, lever, cier...
1. Cerceaux. toucher, plier, tendre, marcher, - Comprendre les règles et les res-
courir, ramper, glisser, sauter, pecter.
2. Chaises + poutre et tapis. viser, s’orienter. - S’intéresser aux autres : dialoguer,
3. Espaliers + bancs. partager.
4. Puzzle et marelle. - Agir (en fonction de mes choix).
- Oser, essayer.
5. Balles + corde.
Retour au calme - Détente du petit chat. - Au même endroit qu'à - Contrôle du tonus et de la - Perception et cognition - Sentiment de compétence.
5 min. - Phase de verbalisation. l’accueil. respiration. des caractéristiques tempo-
- Prendre conscience des ac- relles (début et fin).
tions réalisées. - Dispersion et groupement.
Compétences Compétences
Étapes,
Séances en ateliers-carrousels
Corps de - Réunir les enfants au coin-rassemblement. - Maîtriser les grands - Apprendre à résoudre des - Sentiment de
séances - Diviser le groupe d’enfants en deux sous-groupes. mouvements fondamentaux problèmes. compétence.
30 min. - Distribuer un bracelet bleu aux enfants du groupe des bleus de déplacements. - Sentiment de
et un bracelet rouge, aux enfants du groupe des rouges. - Pouvoir avec aisance, limites.
- Un repère bleu et un repère rouge sont disposés dans l’espace grimper, se suspendre. - Sentiment de
réservé à chaque atelier. - Adapter son tonus au type confiance.
- Demander à chaque enfant de se rendre dans l’atelier d’activité. - Respect des
correspondant à la couleur de son bracelet. - S’équilibrer. règles.
- Les enfants s’assoient près du repère de l’atelier - Tourner selon les trois axes.
correspondant à leur couleur. - Se déplacer en fonction
- Donner ensuite le signal de départ de l’exploration de des impératifs de l’action à
l’atelier. effectuer.
- Au bout de 15 minutes, demander aux enfants de s’asseoir,
faire montrer par l’un ou l’autre enfant les réalisations. Mettre
des mots sur celles-ci.
- Changer la place du repère.
- Demander ensuite aux enfants de suivre leur repère et de
s’asseoir près de celui-ci.
- Donner ensuite le signal de départ de l’exploration. Arrêt
après 15 minutes, démonstration et verbalisation.
Retour au - Rassembler les enfants au coin rassemblement. - Ajuster volontairement son - Se concentrer. - Respecter les
calme - Demander à quelques enfants de parler de leurs impressions tonus. - Perception du corps. contraintes.
10 min. et des réalisations qu’ils ont faites. - Se relaxer. - Écouter les
Outils
- Relaxation. autres.
Tous les enfants sont debout, imprimer à la tête le mouvement
de « oui et non » très lentement.
Jouer à faire coucou en se cachant le visage avec les mains.
Imiter le chat qui s’étire. Coucher les enfants et leur laisser
écouter une musique douce pendant 2 minutes.
- Dire au revoir à chacun.
343
10. Séances en parcours orienté
344
Compétences Compétences
Étapes,
Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices transversales transversales
timing
instrumentales relationnelles
Avant - Préparation du matériel. - Voir corps de
l’arrivée séance.
des enfants
Accueil - Rassemblement des enfants. - Animateur – - Rester assis. - Se mettre en pro-
5 min. - Explication de l’organisation. enfants - Ajuster le tonus (l’enfant jet.
- Formulation des consignes de sécurité : « Il y a doit avoir un tonus calme - Respecter des
des règles à respecter. On ne se pousse pas, on ne pour pouvoir se concentrer règles.
se dépasse pas, on ne crie pas… » sur les explications.) - Sentiment d’ap-
partenance.
- Sentiment de
confiance.
Mise en - « Jeu des Statues ». - Courir. - Perception consciente du corps : position, - Respecter des
train - Se mettre debout sur… orientation… règles.
10 min. - Tenir en équilibre. - Perception consciente de l’espace : l’enfant doit - Sentiment d’ap-
- S’agripper. pouvoir se déplacer dans la salle, se mettre debout partenance.
- Courir. sur un objet, anticiper les caractéristiques des
- Changer de position. objets (forme, inclinaison, volume…).
- Changer d’orientation. - Perception consciente du temps : temps de
déplacement et temps d’arrêt.
Corps - Faire asseoir les enfants au coin-rassemblement. - Perception consciente du temps. - Respecter des
de séance - Demander à un enfant de montrer le parcours - Ordre et succession des étapes des parcours. règles.
30 min. aux autres enfants. - Agir chacun à son
- Envoyer des petits groupes d’enfants à diffé- tour.
rentes étapes afin qu’ils partent tous d’endroits - Sentiment de
différents du parcours. compétence.
Outils
345
346
Compétences Compétences
Étapes,
Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices transversales transversales
timing
instrumentales relationnelles
Étape 1 : Passer dans les cerceaux et ramper sous 1) - Sauter à pieds joints, à 1) - Perception consciente du corps : limites, par- - Coopération.
le tunnel (bancs et tapis). cloche-pied… ties de corps : pour pouvoir ramper sans toucher - Sentiment de
Différenciation : Rapprocher les bancs afin de - Ramper. le mousse, l’enfant prend conscience de son compétence.
faire un passage plus étroit + sauter à pieds joints - Ajuster son tonus. corps, de sa façon de ramper… - Respect des règles.
dans les cerceaux… - Perception consciente de l’espace : l’enfant
perçoit la position des cerceaux, la hauteur dans
laquelle il doit ramper.
Étape 2 : Traverser le banc avec un sac à riz sur 2) - Équilibre. 2) - Perception consciente du corps : l’enfant doit
la main, la tête, le bras… - Ajuster le tonus. mettre le sac à riz sur une partie du corps et tra-
verser le banc sans faire tomber le sac.
- Perception consciente de l’espace : les enfants
doivent sauter dans les cerceaux sans les toucher.
Étape 3 : Sauter de cerceau en cerceau à pieds 3) - Sauter. 3) - Perception consciente de l’espace : utiliser
joints. - Ajuster le tonus. tout l’espace du tapis.
Différenciation : Sauter à cloche-pied, en arrière.
Séances en parcours orienté
Étape 4 : Réaliser des roulades sur le tapis (en 4) - Rouler. 4) - Perception consciente du corps : pour pou-
avant, en arrière, latéralement…). - Ajuster le tonus. voir ramper sans toucher le tunnel, l’enfant doit
Rechercher un autre mode de passage. prendre conscience de son corps, de sa façon de
ramper…
347
348
11.1 Séance 1
Compétences transversales Compétences transver-
Étapes, timing Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices
instrumentales sales relationnelles
Accueil • Se dire bonjour. Les enfants sont installés sur - Être assis. - Position assise sur les bancs. - Respect de l’autre.
5 min. • Formuler les règles de sécurité des bancs en 1/2 cercle. - Écouter. - Perception et cognition des caractéristi- - Reconnaissance de l’autre.
et les faire expliciter : ques temporelles :
- Prendre soin de soi. . début et fin.
- Prendre soin des autres. . dispersion et groupement.
- Respecter le matériel.
- Respecter les constructions et
activités de chacun.
• Signal de départ :
- Tambourin pour les petits.
- Les mains qui se rapprochent
de plus en plus.
Corps de séance Coin sensori-moteur : Orienter son corps et se - Coopérer, agir en équipe,
30 min. déplacer pour agir efficace- négocier, attendre son tour.
ment. - Comprendre les règles et
Séances en parcours libres
1. Deux bancs accrochés aux 1. Grimper, glisser, attraper, 1. Sur, haut, bas, à 4 pattes, assis, debout. les respecter.
espaliers et en dessous de ceux-ci marcher, chuter, se lever, - S’intéresser aux autres :
des mousses + foulards. s’asseoir. dialoguer, partager.
2. Un banc retourné, un tram- 2. S’équilibrer, marcher, 2. Sur, au milieu, fin, gros, haut, bas, - Agir (en fonction de mes
poline. sauter, rebondir. vite, lent, dessus, sur, au milieu. choix).
- Oser, essayer.
3. Un panneau de basket, des 3. Lancer, viser, 3. Dedans, dehors, au milieu, petit, gros.
sacs à riz ou des petites balles. rattraper.
4. Deux bancs et un tapis = 4. Glisser, se hisser, 4. Dedans, dehors, dessus, dessous, au
tunnel. ramper, tirer. milieu, à 4 pattes.
Coin distanciation :
5. Puzzle en mousse 5. Construire. 5. Imiter, reproduire, dessus, dessous,
haut, bas, fragile. Dessus, entre, au mi-
Coin de défoulement : lieu, sur, haut, bas, vite, lent, fragile.
6. Mur de mousses 6. Empiler, entasser,
construire, poser, porter.
Les enfants explorent librement Pour tous les « coins », espaces :
les différents espaces. Prendre conscience de la démarche pour-
suivie (comment as-tu fait ça ?...)
S’interroger au sujet des résultats être
curieux, manifester son désir de savoir et
de comprendre.
Compétences transversales Compétences transver-
Étapes, timing Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices
instrumentales sales relationnelles
Retour au calme - Jeu du « pantin ». - Contrôle du tonus et de la - Perception et cognition des caractéristi- - Sentiment de confiance.
5 min. - Phase de verbalisation. respiration. ques temporelles : début et fin.
- Prise de conscience des - Dispersion et groupement.
actions réalisées.
11.2 Séance 2
Compétences Compétences
Étapes, timing Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices transversales transversales
instrumentales relationnelles
Accueil - Bonjour à chaque enfant. - Être assis. - Se concentrer. - Se mettre en projet.
5 min. - Rappel des règles de sécurité et d’orga- - Ajuster son tonus. - Sentiment d’appartenance.
nisation. - Respecter les règles.
- Présentation du matériel disposé dans
la salle.
- Mise en projet : les enfants réfléchissent
à ce qu’ils vont faire pendant la séance.
- 1re partie = on bouge avec son corps.
- 2e partie = on peut jouer avec les dégui-
sements.
- Au signal djembe :
1x = on s’arrête, on fait la statue, on peut
commencer à jouer ensemble.
2x = il reste 5 minutes de séance.
3x = on vient s’asseoir au coin-rassem-
blement.
Outils
349
350
Compétences Compétences
Étapes, timing Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices transversales transversales
instrumentales relationnelles
1. Mur de mousses. 1. Pousser, laisser tomber. 1. Devant, autour, sur. - Avoir confiance en soi.
- Attendre son tour.
2. Banc + plint + gros mousse. 2. Marcher, sauter, grimper, 2. Sur, haut, bas, en dessous, - Partager.
glisser, chuter. en avant, derrière. - Aider.
- Imiter.
3. Ballons sauteurs. 3. Sauter, rebondir. 3. Haut, vite, lent, ensuite, - Respecter l’autre.
dessus, en avant, en arrière.
roue).
8. S’asseoir. 8. Dessus, à côté, sur, entre.
8. Fauteuils.
9. Construire. 9. Imiter, reproduire, dessus,
9. Kappla. dessous, haut, bas, fragile.
13. Trampoline + mousse. 13. Sauter, rebondir, marcher, 13. Haut, bas, vite, lent, des-
s’équilibrer. sus, sur, au milieu.
Retour au - Les enfants ont la parole et parlent - Être assis. - Notion de cercle. - Respecter l’autre.
calme d’une situation qu’ils ont appréciée ou - Position assise. - Reconnaître l’autre.
8 min. non pendant la séance. - S’affirmer.
- Lecture d’album.
12. Séances de type Aucouturier
351
352
Compétences Compétences
Étapes, timing Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices transversales transversales
instrumentales relationnelles
Préparation L’animateur prépare plusieurs espaces.
- L’espace de l’accueil.
- L’espace sensori-moteur pour
favoriser la décharge pulsionnelle et
l’espace d’expressivité motrice : des blocs
de mousse, un long tapis, deux matelas,
un petit trampoline, un banc incliné,
une caisse en bois, un grand sac en tissu
rempli de coton.
- L’espace des jeux symboliques : un
miroir, des bâtons en mousse, des tis-
sus de différentes tailles, des bandeaux
pouvant servir de ceintures, des voiles,
des formes et couleurs, des peluches, des
poupées.
Des petites balles en mousse, des seaux,
un parachute.
- L’espace calme pour se reposer : tapis,
Séances de type Aucouturier
matelas, tissus.
- L’espace des représentations : des
feuilles de papier blanc, des feutres de
couleurs, des crayons, des blocs en bois
10 x 10 x 2,5 rangés dans des bacs dans
le lieu même de l’expressivité plastique.
Accueil - Inviter les enfants à s’installer afin - Respecter les autres.
5 min. qu’ils aient une vue, de l’organisation - Estime de soi.
spatiale et matérielle de la séance. - Sentiment d’être unique.
- Reconnaître chaque enfant indivi- - Sentiment d’appartenance au
duellement en disant à haute voix son groupe.
prénom. - Reconnaissance.
- Demander aux enfants de rappeler ce
qu’ils ne peuvent pas faire, afin que les
règles soient connues et comprises par
chaque enfant.
- Utiliser un panneau de référence.
Compétences Compétences
Compétences
Étapes, timing Déroulement, consignes transversales transversales
motrices
instrumentales relationnelles
Décharge pulsionnelle - Donner le signal de départ de manière lente. - Décharger son tonus. - Mou, dur, vite, lent, fort. - Libérer les pulsions dans le plaisir de détruire.
et expressivité motrice - Lorsque le mur est détruit, le reconstruire et se pla- - Pousser, tirer, s’équili- - Dessus, dessous, derrière, - Soulager les tensions toniques qui contiennent
10 min. cer derrière pour que les enfants puissent essayer de brer, résister à une devant, avant, arrière… leurs émotions.
déstabiliser l’animateur par l’intermédiaire des blocs poussée. - Veiller sur soi.
en mousse et ainsi s’affirmer. - Changer de position, - Respecter l’autre.
Les enfants courent, sautent, s’équilibrent, roulent... chuter. - Respecter les règles.
- Marcher, courir, sauter, - Prendre plaisir à être en mouvements.
se relever, rouler, - Affirmer son identité.
s’équilibrer. - Développer le sentiment de confiance.
- Se pousser, se tirer.
Temps - Après 10 minutes de jeux moteurs, autoriser les jeux - Pousser, tirer. - Doux, dessous, à l’inté- - Développer le sentiment de confiance, le senti-
d’expressivité motrice de type plus symbolique et l’utilisation des déguise- - Changer de position, rieur, dedans, dehors, arrêt, ment de compétence, le sentiment de limites et le
et de jeux symboliques ments. chuter. départ. sentiment d’appartenance.
20 min. - Accueillir et accompagner les jeux spontanés. - Marcher, courir, sauter, - Durée.
Par exemple : chuter, se relever, rouler, - Début, fin…
• Les coussins sont utilisés pour construire des tours, s’équilibrer.
des murs, des maisons, comme des tunnels, des - Se pousser.
chevaux... - Se coucher, s’asseoir.
• Des tissus colorés de toutes les tailles sont - Diminuer son tonus.
utilisés comme rideaux, toits de maison, capes de
Zorro, manteaux de princesses....
• Les cordes en coton pour attacher ou lier...
• Les tubes en mousse pour jouer le combat...
• Les petites balles en mousse pour lancer sans faire
mal, pour remplir et vider les boîtes.
constructions - Ils y réalisent un projet. manipuler, empiler des - Superposer, emboîter. - Réaliser un projet commun, coopérer.
5 min. - Ils parlent, échangent. objets… - Notion de grandeurs, de - Prendre distance au vécu.
formes, de surfaces, de vo-
lumes.
- Rassembler des objets selon
divers critères.
353
354
Compétences Compétences
Compétences
Étapes, timing Déroulement, consignes transversales transversales
motrices
instrumentales relationnelles
Temps de l'histoire - Raconter l’histoire. - Distanciation.
5 min. - Décentration.
Habiletés Motrices
Nom :
Facilement
Très diffici-
facilement
Difficile-
Prénom :
lement
ment
Très
Âge : Remarques
Date :
Ajuster le tonus
• Décharger
• Diminuer
• Augmenter
• Contrôler
•…
Se déplacer
• Marcher
• Courir
• Grimper
• Glisser
• Sauter
• Ramper
•…
Changer de position
• S’agenouiller
• Se hisser
• S’accroupir
• Se lever
• Se coucher
• S’asseoir
• Chuter
•…
Changer d’orientation
• Pivoter
• Tourner
• Rouler en avant
• Rouler en arrière
• Rouler sur le côté
355
Grilles d’observation
Facilement
Très diffici-
facilement
Difficile-
lement
ment
Très
Remarques
•…
Transmettre une force
• Tirer
• Pousser
• Tracter
• Hisser
•…
Agir manuellement
• Approcher
• Orienter
• Prendre, saisir
• Attraper
• Manipuler pour percevoir
• Manipuler pour agir
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012
• Lâcher, déposer
• Projeter, lancer
• Dessiner
• Écrire
•…
S’équilibrer
• S’équilibrer en mouvement
• S’équilibrer à l’arrêt
• S’équilibrer en présence de
forces extérieures
• Adopter une posture adéquate
•…
Exprimer corporellement
• Par les mimiques
• Par les postures
• Par les déplacements
• Par les mouvements
356
Outils
Habiletés Cognitives
facilement
Très diffi-
cilement
Difficile-
Facile-
ment
ment
Très
Remarques
Apprendre et résoudre
des problèmes
• Saisir l’information
• Analyser l’information
• Résoudre le problème
• Évaluer les résultats
• Analyser les stratégies
•…
Saisir l’information
• Visuelle
• Auditive
• Proprioceptive
• Tactile
• Olfactive
• Gustative
•…
Traiter l’information
357
Grilles d’observation
facilement
Très diffi-
cilement
Difficile-
Facile-
ment
ment
Très
Remarques
Très diffi-
cilement
Difficile-
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012
Facile-
ment
ment
Très
Remarques
Respecter
• Soi
• L’autre
• Les autres
• Les règles
Communiquer
• Avec un autre
• Avec un groupe
• Avec l’adulte
S’affirmer
Faire preuve d’altruisme
Coopérer
• Â deux
• En petit groupe
• En grand groupe
358
Grilles d’observation
Relation Relation à
Relation au temps Relation à l’objet Relation à l’autre
à lui-même l’espace
Tonicité Exploration Début de séance Choix Général
o Tonique o Peu o Joue o Objets durs o Enfants
o Hypertonique o Pas immédiatement o Objets doux o Adultes
o Hypotonique o Beaucoup o Temps d’adaptation o Objets mous o Reste seul
o Eutonique o Refus de jouer o Objets divers o Par le regard
Circulation o Gai o Objets uniques o Par les objets
Langage, o Périphérique o Mécontent o Objets bruyants o Respecte les limites
gestualité o Centrale o Dépasse les limites
o S’exprime par o Vers le haut Pendant la séance Actions sur les objets
la parole o Vers le bas Séquences de jeu o Offre Relation à l’adulte
o S’exprime par o Dedans o Longues o S’accapare o Demande de
gestes o Dessous o Courtes o Partage reconnaissance
o Raconte ses o En ligne o Simultanées o Peu de partage o Demande d’aide
jeux droite, o Successives o Amasse o Demande affective
o Vocabulaire directe o Se pose par o Série o Demande de refuge
développé o En courbe moments o Sélectionne o Évitement
o Vocabulaire o Activités achevées o Trie o Indifférent
adapté o Activités inachevées o Classe o Besoin de référent
o Vocabulaire Rythme o Jette o Offrande
incohérent o Crée un rythme o Projette o Provocation
o Crie beaucoup o Danse sur un o Cache o Agression
o Silencieux rythme o Opposition
o Pleure souvent Type de jeu
Fin de séance o Cachette Relation au toucher
Mobilité o Gai o Jeu de combat o Recherche
o Immobile o Mécontent o Jeu de poursuite o Refuse
o Mobile o Ne s’arrête pas o Construction (faire) o Évite
o Ne reste pas en o Se calme o Destruction (défaire) o Indifférent
place rapidement o Inventif, créatif
o Peu inventif Relation à l’enfant
Types Temps o Expérimentation o Agression
de mouvements des représentations o Échange
o Jeu par imitation
o Rapides o S’exprime o Provocation
o Répétitif
o Lents o Ne s’exprime pas o Dominant
o Cherche les
o Diversifiés sensations corporelles o Soumis
o Répétitifs o Initiateur
o Pulsionnels Imitation symbolique o Suiveur
o Inhibés o De la vie quotidienne o Demande
o Contrôlés o De personnages coopération
o Joue la stabilité imaginaires o Apporte coopération
o Retenus o Utilise les o Refus de
o Risqués déguisements coopération
o Joue le o Indifférent
déséquilibre
o Adaptés Rapport face
o Repli à un conflit
o Ouverture o Affrontement et ou
o Peur opposition
o Évitement
o Contourne
o Fuite
359
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012
360
13.3 Grille d’évaluation des séances
Préparation
Choix du matériel
Placement du matériel
Organisation des espaces
Accueil
Installation des enfants
Accueil personnalisé
Rappel de lois
Utilisation d’un panneau de référence
Signal de départ clair
Mise en train
Les situations suscitent la décharge pulsionnelle
Les enfants s’amusent
Les situations sont dynamisantes
INTITULÉ DE L’ACTIVITÉ : _________________________________ DATE : _______________ CLASSE : ______________
361
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012
362
INTITULÉ DE L’ACTIVITÉ : _________________________________ DATE : _______________ CLASSE : ______________
Retour au calme
• Verbalisation sur les productions en fonction des compétences ciblées.
• Rituel d’au revoir avec utilisation du panneau de référence.
• Cadrage pour ne pas laisser les enfants retourner dans la décharge pulsionnelle à la fin.
• S’il y a représentation graphique, explicitation de son projet par l’enfant.
Grilles d’observation
363
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012
364
14. Canevas de préparation
Préparation
Accueil
Mise en train
Corps de séance
Retour au calme
Canevas de préparation
365
15. Outils de planification et de différenciation
Outil de planification et de différenciation 1
●● Choisissez une situation, un jeu, une activité dans l’ouvrage.
●● Animez cette situation en orientant l’organisation, les groupements, les interventions, pour les
366
Outils de planification et de différenciation
Nom de l’enfant :
Compétences motrices prioritaires Compétences cognitives prioritaires Compétences relationnelles
prioritaires
□ Ajuster le tonus □ Approcher la □ Se motiver □ Volumes □ Sentiment de confiance
□ Marcher main □ Être attentif □ Percevoir les □ Sentiment
□ Courir □ Orienter la □ Se concentrer caractéristiques de d’appartenance
□ Grimper main □ Saisir et capter l’espace □ Sentiment de puissance
□ Glisser □ Prendre, saisir l’information □ Formes □ Sentiment de limites
□ Sauter □ Attraper □ Regarder □ Surfaces □ Sentiment de compétence
□ Ramper □ Lâcher... □ Écouter □ Volumes □ Se connaître avoir
□ S’agenouiller □ Déposer □ Ressentir corpo- □ Positions confiance en soi
□ Se hisser □ Projeter rellement □ Orientations □ Oser essayer
□ S’accroupir □ Lancer □ Toucher □ Directions □ Prendre des initiatives
□ Se lever □ Coordonner □ Goûter □ Percevoir les □ S’intéresser aux autres
□ Se coucher avec la vue □ Sentir par l’odo- caractéristiques du □ Écouter
□ S’asseoir □ Coordonner rat temps
□ Dialoguer
sans la vue □ Traiter □ Ordre aléatoire
□ Chuter □ Partager
367
Outil de planification et de différenciation 3
●● Analysez les performances attendues dans un apprentissage en mathématique, langue mater-
●● Choisissez dans l’ouvrage les situations adéquates en fonction des performance attendues.
Exemples de performances
●● Mesurer en utilisant des étalons familiers, comparer des grandeurs de même nature, se situer dans l’espace, situer des
objets construire des solides simples avec du matériel varié
●● Utiliser un vocabulaire précis et adapté à la situation de communication , rechercher et inventer des idées et des
mots, utiliser les mots et les expressions pour enchaîner les phrases. ;
●● …
Performance attendue :
Ressources motrices Ressources cognitives Ressources relationnelles nécessaires
nécessaires nécessaires
□ Ajuster le □ Approcher la □ Se motiver □ Volumes □ Sentiment de confiance
tonus main □ Être attentif □ Percevoir les □ Sentiment d’appartenance
□ Marcher □ Orienter la □ Se concentrer caractéristiques □ Sentiment de puissance
□ Courir main □ Saisir et capter de l’espace □ Sentiment de limites
□ Grimper □ Prendre, saisir l’information □ Formes □ Sentiment de compétence
□ Glisser □ Attraper □ Regarder □ Surfaces □ Se connaître avoir confiance en soi
□ Sauter □ Lâcher... □ Écouter □ Volumes □ Oser essayer
□ Ramper □ Déposer □ Ressentir □ Positions □ Prendre des initiatives
□ S’agenouiller □ Projeter corporellement □ Orientations □ S’intéresser aux autres
□ Se hisser □ Lancer □ Toucher □ Directions □ Écouter
□ S’accroupir □ Coordonner □ Goûter □ Percevoir les □ Dialoguer
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012
368
Conclusion
Conclusion
Lorsque l’on a répondu de manière un peu globaux et la motricité manuelle y ont ainsi
approfondie à la question de savoir ce qu’est trouvé leur place. Nous avons également traité
l’apprentissage et les paramètres qui le condi- des habiletés expressives et graphiques.
tionnent, il n’est plus besoin de démontrer son En abordant la facette cognitive, nous avons
caractère global et systémique, l’interrelation navigué dans le domaine des stratégies cogni-
entre ses différentes facettes et l’intérêt de l’ex- tives qui ont un impact sur le développement
périence et de l’action réelle. des habiletés motrices, sociales et affectives.
Le défi du pédagogue est justement de prendre Elles conditionnent par exemple, la program-
en compte cette interdépendance et l’impor- mation consciente du geste, le traitement des
tance de chacun des paramètres, conception informations nécessaires à son ajustement, la
qui fait à présent l’unanimité. prise en compte de ses émotions ou du point
Nous basant sur ce principe, nous avons vou- de vue de l’autre, la mémorisation des compor-
lu, dans cet ouvrage aborder plus précisément tements sociaux, la cognition sociale…
la place des expériences ludiques impliquant Nous y avons abordé la manière dont les situa-
la motricité accompagnée par la réflexion, la tions motrices peuvent avoir un impact sur le
représentation et la verbalisation pour soute- développement des compétences instrumen-
nir le développement et les apprentissages, en tales : motivation, attention, mémoire, lan-
prévenir d’éventuels retards, en réduire ou en gage, métacognition, transfert, résolution de
compenser les déficits. problèmes, éveil sensoriel et perception. Nous
Parce que lorsque les approches étaient assez avons abordé de manière plus spécifique la per-
morcelées, elle a eu l’intuition et le mérite de ception des caractéristiques du corps, de l’es-
prendre en compte le caractère nécessairement pace et du temps, thématiques favorites de la
global du développement et malgré la confu- psychomotricité fonctionnelle.
sion qu’apporte cette appellation, nous avons En abordant la facette relationnelle, nous avons
gardé pour identifier cette approche pédago- envisagé le développement des compétences
gique le terme de « psychomotricité » . Cela qui ont un impact sur l’estime de soi, élément
facilite le propos. Les thèmes classiquement essentiel de la motivation ou la construction de
pris en compte sont cependant traités ici d’une la conscience sociale qui influence le désir et la
manière adaptée à l’évolution des recherches en manière de s’exprimer ou d’agir ensemble.
pédagogie et en neurosciences. La construction de l’identité par l’installation
Afin de rendre compte de notre conception des sentiments de confiance, de compétence,
de l’apprentissage, nous avons abordé succes- de limites, d’appartenance, de puissance ainsi
sivement chaque facette du développement et que la construction des relations sociales ont
nous avons volontairement défini les enjeux retenu notre attention.
moteurs, cognitifs, sociaux et affectifs pour Pour chacun des groupes de compétences, le
chacun d’entre eux. Ceci afin de ne pas faire lecteur a trouvé des repères théoriques, des
apparaître une priorité pour l’un ou l’autre. repères méthodologiques et des exemples
En abordant la facette motrice, nous avons pu de situations permettant de susciter leur
mesurer l’impact des apprentissages moteurs développement. Nous avons veillé à y in-
sur le développement en général. Le dévelop- clure des situations permettant de prendre
pement des habiletés motrices permet en effet à conscience pour garantir la dimension pé-
la personne de se déplacer, de se protéger, d’agir dagogique.
sur l’environnement mais aussi de communi- Un chapitre plus didactique a envisagé l’orga-
quer, de se développer d’un point de vue intel- nisation, la supervision, l’accompagnement des
lectuel, social et affectif, de garantir son bien- groupes d’enfants dans leurs jeux spontanés,
être, de s’intégrer à sa culture. suscités ou dirigés impliquant l’action motrice.
Les questions de la fonction tonique, de la la- Il s’est également penché sur la question des
téralisation, des habiletés posturales, les gestes récréations.
370
Conclusion
Nous avons également abordé de manière assez instituteurs, éducateurs qui ont en charge l’édu-
sommaire, la question de l’application de la cation ou la rééducation des groupes d’enfants.
pédagogie par le mouvement, aux personnes Nous espérons également que les thérapeutes
présentant certains besoins spécifiques. Cer- auront pu y trouver les pistes intéressantes.
tains déficits ou troubles du développement et Selon la formule inspirée de Winnicot, nous
de l’apprentissage y ont été envisagés. pensons que pour être un « enseignant accep-
Enfin une partie de l’ouvrage propose des ou- table », il faut agir avec bon sens en se référant
tils : listes de jeux, grilles d’observation, outils à des valeurs, poser un regard réflexif sur ses
de programmation, exemples de préparations pratiques , rester conscient de l’impossibilité de
pour faciliter la tâche des différents interve- contrôler l’ensemble des facteurs et se remettre
nants. en question.
Nous espérons que notre ouvrage aura rencon- Du cœur, de la rigueur, du bon sens et de l’hu-
tré les attentes des professionnels, pédagogues, milité… Tout un programme !
371
Bibliographie
Bibliographie
AEEPS COÉDITION, Éducation physique, Le guide de l’enseignant tome 1 et 2001 - 2006.
2. Édititions Revue EPS, Paris 1994. FERLAND F., Et si on jouait, Éditions de l’hôpital Sainte Justine, Montréal
AUCOUTURIER B., La méthode Aucouturier, Fantasmes d’action et pratique 2002.
psychomotrice, De Boeck Université, Bruxelles 2005. FRANCOTTE M., Éduquer par le mouvement, De Boeck, Bruxelles 1999.
AUCOUTURIER B., DARRAULT I. , EMPINET J.L., La pratique GAGNE PP. , Pour apprendre à mieux penser , La Chenelière/ McGraw-Hill,
psychomotrice, rééducation et thérapie, Doin, Paris, 1984. Toronto, 1999 ;
BALLOURAD C., L’aide mémoire de Psychomotricité, 2ème édition , Dunod, GAGNE PP. , Etre attentif… une question de gestion ! , La Chenelière/
Paris, 2011 McGraw-Hill, Québec, 2001
BARON L., Du mouvement au tracé, Les Guides Magnard, Paris, 2004. GAONAC’H D., GOLDER C., Profession enseignant, Manuel de psychologie
BARON L., Du tracé au graphisme, Les Guides Magnard, Paris, 2004. pour l’enseignement, Hachette Éducation, Paris 1995.
BARON L., Du graphisme à l’écriture, Les Guides Magnard, Paris, 2004. GEORGES M., La relaxation, Le courrier du Livre, Paris 2003.
BARON L., De la construction mathématique à sa représentation en grande GESELL A., L’’enfant de 5 à 10 ans, Presses Universitaires de France, Paris,
section, Les Guides Magnard, Paris,1995. 1963.
BELBEOCH O., LOUDENOTC, DU SAUSSOIT N., Vivre l’espace, GOURINCHAS A., MILLET E., Parcours aménagés à l’école maternelle,
construire le temps, Les Guides Magnard, Paris 1994. Éditions Revue EPS, Paris 1997.
BELIVEAU, Dyslexie et autres maux d’école, Quand et comment intervenir, HAHMAN D., WEIKART D., BOURGON L., PROULX M., Partager le
CHU Sainte-Justine, Quebec, 2010. plaisir d’apprendre, De Boeck, Bruxelles 2007.
BERTHET D., Manuel de l’apprentissage de l’écriture, Retz, Paris, 1996. HEBTING C., De la calligraphie à l’écriture, Les guides Magnard, Paris 1993.
BEE H., Psychologie du développement, De Boeck Université, Bruxelles, 2003. HUART N., La pratique psychomotrice de B. Aucouturier, Ker Xaleyi, Dakar
BIDEAUD J., HOUDE O., PEDINIELLI J.L., L’homme en développement, 1998.
PUF, 2ème édition, Paris,1995. KRINGS F. , De KEMMETER P., Jeux Ethiques, Casterman, Bruxelles, 2011.
BOLDUC R., Psychomotricité et pédagogie, Éditions Logiques, Montréal KRINGS F., PIERRET N., Le Grand Livre du Cirque, Casterman, Bruxelles,
1997. 2003 et 2007.
BONHOMME M., JALLON C., Éducation physique pour les moins de 5 ans, KRINGS F., van de WOUWER B.,Le livre des Clowns, Casterman, Bruxelles,
Éditions Revue EPS, Paris 2002. 2008.
BONHOMME M., CHIRAT S., JALLON C., L’éducation physique à l’école LACOMBE J., Le développement de l’enfant de la naissance à sept ans, De
maternelle, Éditions Revue EPS, Paris 1998. Boeck, Bruxelles 2007.
BOURGEOIS E., CHAPELLE G., (sous la direction de…), Apprendre et faire LASSALAS P., CHAUMAIN R., Écrire et lire à l’école maternelle, L’école, Paris
apprendre, Presses Universitaires de France, Paris, 2007. 1994.
BOUCHARD C., Le développement global de l’enfant de 0 à 5 ans en LATASH M., Bases neurophysiologiques du mouvement, De Boeck Université,
contextes éducatifs Presse de l’Université du Québec, 2009. Bruxelles 2002.
BRETON S., LEGER F., Mon cerveau ne m’écoute pas, comprendre et aider LE BOULCH J., Vers une science du mouvement humain, Éditions ESF, Paris
l’enfant dyspraxique. CHU Sainte-Justine, Québec, 2010. 1976.
CABROL C., RAYMOND P., La douce, Éditions MDI, Litho Canada, 1987. LE BOULCH J., Mouvement et développement de la personne, Vigot, Paris
CABUS C., Activités physiques à la maternelle, Éditions Revue EPS, Paris 1995.
2002. LE CALVEZ M.-J., RENARD F., Apprendre à faire du vélo à la maternelle,
CALMY G., L’éducation du geste graphique, Fernand Nathan, Paris, 1977. Revue EPS, Paris 1998.
CALMY G., l’apprentissage de l’écriture, Fernand Nathan, Paris, 1980. LE ROULX Y., Apprentissage de l’écriture et psychomotricité, Solal, Marseille,
CALZA A., CONTENT M., Psychomotricité, Masson, Paris 1993 et 1999. 2002
CATTEAU C., DUFFAU C., HAVAGE A-M ., HAVAGE O., Quatre activités LECARME P.,OUED B., CALIN I., Mots doux du dodo, Casterman 2003.
d’ EPS pour les 3 -12 ans, Éditions Revue EPS, Paris 2002. LEMAIRE P., Psychologie cognitive, De Boeck Université, Paris et Bruxelles,
CHAUVEL D., NORET C., Apprenez à relaxer vos enfants, 2 à 7 ans , Retz, 1999.
2ème édition, Paris 2002. LESAGE C., SIMONNET-GIRAUTLT A., Motricité et Graphismes à l’école
CHOQUE J.,Gym et jeux d’éveil pour les 2-6 ans, Amphora, Paris 2000. maternelle, Magnard 1987.
CHOQUE J., Massages pour les bébés et les enfants, Albin Michel, Paris 1997. LEVY A., Rééducation proprioceptive des retards neuro-moteurs de la naissance
CLOUTIER R., RENAUD A., Psychologie de l’enfant, Gaëtan Morin Éditeur, à la marche, Éditions Kiné Sciences, La Louvière 1982.
Montréal 1990. LUMBROSO V. L’enfance pas à pas 1 , 2 , 3 , Guilgamesh, Arte, 2004.
COLLET C., Mouvements et cerveau, De Boeck Université, Bruxelles 2002. LUMBROSO V., Les premiers liens, Kuiv production, France 5, 2008.
COMMISSION NATIONALE INTERMINISTÉRIELLE, L’éducation LUMBROSO V., Amitiés entre enfants Kuiv Production, France 5, 2009.
physique à l’école maternelle, Éditions Revue EPS, 1994. LUMBROSO V., Les premiers pas vers l’autre DVD Maria Roche Productions,
CONSEIL DE L’ENSEIGNEMENT DES COMMUNES ET DES France 5, 2011.
PROVINCES, Programme d’études pour l’enseignement primaire (CECP), LURÇAT, L., L’activité graphique à l’école maternelle, Les éditions ESF, Paris,
2002. 1979.
COMPERNOLLE T., DORELEIJERS T., Du calme , 2ème édition De Boeck, MARICQ M., Oser le reg’art sur le graphisme, Gai Savoir, Wavre, 2004
Bruxelles 2004. MARSCHAL J.-C., Jeux traditionnels et jeux sportifs, Vigot, Paris 1992.
CRAHAY M., Agir avec du matériel structuré, Labor, Bruxelles 1991. MINISTÈRE DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE, ADMINISTRATION
CUNGI C, LIMOUSIN S., Savoir se relaxer, Retz, Paris 2003. GÉNÉRALE DE L’ENSEIGNEMENT ET DE LA RECHERCHE
DE GRANDMONT N., Pédagogie du jeu, jouer pour apprendre, Logiques SCIENTIFIQUE, Socles de Compétences, Enseignement fondamental et
École, Québec 1989. premier degré de l’Enseignement secondaire 1999.
DE LA GARANDERIE A., ARQUIE D., Réussir ça s’apprend : un guide pour MINISTÈRE DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE,
tous les parents. Éditions Bayard, Paris, 1994. ADMINISTRATION GÉNÉRALE DE L’ENSEIGNEMENT ET DE LA
DE LIÈVRE B., STAES L., La psychomotricité au service de l’enfant, De RECHERCHE SCIENTIFIQUE, SERVICE GÉNÉRAL DES AFFAIRES
Boeck, Bruxelles 2006. PÉDAGOGIQUES, DE LA RECHERCHE EN PÉDAGOGIE
DELDIME R., VERMEULEN S., Le développement psychologique de ET DU PILOTAGE DE L’ENSEIGNEMENT ORGANISÉ EN
l’enfant, De Boeck, 6e édition, Bruxelles 2004. COMMUNAUTÉ FRANÇAISE, Programme des études - enseignement
DE MEUR A.,STAES L., Psychomotricité, éducation et rééducation, De fondamental, 2002.
Boeck, Mons 1992. MONTESSORI M., L’enfant, Desclée de Brouwer, 1936
DONNAY S., L’éducation psychomotrice de l’enfant, Privat, Toulouse 1993. OCTOR R., KACZMAREK J., Pour un apprentissage structuré de l’écriture,
DOYON L., Préparez votre enfant à l’école, Les Editions de l’Homme, Québec, Armand Colin, Paris, 1989
1992. OLIVIER I., RIPOLL H., sous la direction de… , Développement
DRUART D., WAUTERS A. , Laisse-moi jouer…. j’apprends, De psychomoteur de l’enfant et pratiques physiques et sportives, Editions
Boeck,Bruxelles, 2011 Revue EPS, Paris, 1999.
FÉDÉRATION DE L’ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL PAOLETTI R., Éducation et motricité, l’enfant de deux à huit ans, De Boeck
CATHOLIQUE, Programme intégré adapté aux Socles de compétences, Université, Bruxelles Paris, 1999.
372
Bibliographie
373
Index des situations motrices
1. Agir avec le côté dominant..................................51 49. Percevoir par l’olfaction et le goût.....................161
2. Coordonner les actions bilatérales.......................51 50. Percevoir les limites corporelles..........................170
3. Tests de préférence..............................................51 51. Percevoir la forme, la surface,
4. Tests de performance...........................................52 la localisation des parties du corps.....................170
5. Libérer l’excès de tonus.......................................58 52. Percevoir les symétries et les asymétries
6. Alterner tonus haut et tonus bas..........................58 corporelles, le côté dominant.............................171
7. Ajuster volontairement le tonus...........................58 53. Percevoir la position et l’orientation
8. Dynamiser le tonus.............................................59 du corps dans l’espace.......................................171
9. Modérer le tonus.................................................59 54. Percevoir les formes, les surfaces, les volumes.....180
10. Arrêter, freiner.....................................................69 55. Percevoir les directions, les orientations.............181
11. S’équilibrer à l’arrêt.............................................69 56. Percevoir le voisinage, l’éloignement,
12. S’équilibrer en mouvement.................................70 la distance.........................................................181
13. Équilibrer des objets............................................71 57. Percevoir l’entourage et l’enveloppement...........183
14. S’équilibrer sur de vélos, 58. Percevoir l’ordre et la succession (1)..................183
des objets en mouvements...................................71 59. Changer de point de vue,
15. Adopter la posture adéquate................................71 opérer des transformations................................183
16. Coordonner les actions motrices.........................76 60. Percevoir l’ordre, la succession (2).....................194
17. Franchir et sauter................................................76 61. Percevoir l’ordre (aléatoire)
18. Ramper...............................................................77 conventionnel...................................................195
19. Rouler, tourner, pivoter.......................................77 62. Percevoir l’âge et l’irréversibilité.........................195
20. Se suspendre........................................................77 63. Percevoir la durée..............................................195
21. Pousser, tirer........................................................77 64. Percevoir la vitesse.............................................196
22. Lancer.................................................................78 65. Percevoir le rythme
23. Bouger les mains et les doigts..............................83 (continuité, périodicité, intervalles)...................196
24. Pratiquer des jeux collectifs traditionnels.............83 66. Jeux spontanés..................................................232
25. Saisir, lancer, projeter..........................................83 67. Défis individuels...............................................234
26. Manipuler pour agir............................................84 68. Défis coopératifs...............................................234
27. Manipuler pour percevoir....................................86 69. Rondes et jeux chantés......................................235
28. Se socialiser, communiquer, exprimer..................96 70. Jeux coopératifs.................................................235
29. Entraîner la régularité de la trace.........................96 71. Jeux traditionnels collectifs................................235
30. Améliorer l’élan et la fluidité...............................96 72. Jeux « chacun à son tour ».................................236
31. Exercer les tracés économiques............................96 73. Créations personnelles.......................................236
32. Utiliser la surface d’expression.............................97 74. Jeux d’orientation..............................................311
33. Exprimer dans le jeu symbolique.......................108 75. Jeux de courses..................................................313
34. Exprimer dans les jeux traditionnels..................108 76. Jeux de relais.....................................................316
35. Exprimer dans le jeu scénique...........................108 77. Jeux d’approche.................................................317
36. Exprimer par le langage, la voix.........................109 78. Jeux de poursuite et jeux de chats......................318
37. Exprimer par la mimique..................................109 79. Jeux de réflexes, jeux d’habiletés........................322
38. Exprimer par le mime.......................................109 80. Jeux d’opposition et de complicité.....................327
39. Exprimer par les marionnettes...........................110 81. Jeux d’échanges sans investissement
40. Exprimer par des jeux d’ombre..........................110 de territoire.......................................................328
41. Exprimer par les rondes enfantines....................111 82. Jeux de comédie................................................329
42. Exprimer par la danse créative...........................111 83. Jeux de parachute..............................................331
43. Exprimer par les arts plastiques et la musique....113 84. Jeux aquatiques.................................................334
44. Sentir et percevoir.............................................156 85. Séances d’activités collectives.............................336
45. Percevoir par la vue...........................................157 86. Séances en ateliers-carrousels.............................338
46. Percevoir par l’ouïe............................................158 87. Séances en parcours orienté...............................344
47. Percevoir par le toucher.....................................160 88. Séances en parcours libres.................................347
48. Percevoir par la proprioception..........................161 89. Séances de type Aucouturier..............................351
374
TABLE DES MATIÉRES
375
TABLE DES MATIÉRES
376
TABLE DES MATIÉRES
377
TABLE DES MATIÉRES
378
TABLE DES MATIÉRES
4.4.3 Situations de prise de conscience ... 162 6.3.2 Envisagez les différentes tâches
4.5 Observation de l’éveil sensoriel et de la perceptives ..................................... 175
perception................................................. 162 6.3.3 Adaptez vos attentes à l’âge des
5. (Psycho)motricité, perception du corps enfants .......................................... 175
et structuration du schéma corporel..............163 a) Entre deux et cinq ans................ 175
5.1 Définitions et caractéristiques.................... 163 b) À partir de cinq ans ................... 175
5.1.1 Définitions..................................... 163 c) Après six ans............................... 175
5.1.2 Les caractéristiques liées à la 6.3.4 Veillez à la qualité de la prise
structure et aux fonctions du corps.163 d’information................................. 178
5.1.3 Les caractéristiques liées à la 6.3.5 Invitez les enfants à se servir du
position et l’orientation du corps.... 164 corps comme système de référence .178
5.1.4 Précision des concepts associés........ 164 6.3.6 Envisagez le passage de l’espace
5.2 Enjeux ...................................................... 165 vécu et senti, à l’espace perçu.......... 179
5.2.1 Enjeux sociaux et affectifs............... 165 6.3.7 Suscitez la connaissance de la
5.2.2 Enjeux moteurs.............................. 165 gauche et de la droite...................... 179
5.2.3 Enjeux cognitifs.............................. 165 6.3.8 Tenez compte de l’affectivité........... 179
5.3 Pistes méthodologiques spécifiques............ 166 6.4 Pistes d’action............................................ 180
5.3.1 Suscitez la capacité de résoudre des 6.4.1 Matériel.......................................... 180
problèmes et l’éveil sensoriel........... 166 6.4.2 Situations motrices......................... 180
5.3.2 Envisagez les différentes tâches a) Percevoir les formes, les surfaces,
perceptives ..................................... 166 les volumes................................. 180
5.3.3 Adaptez vos attentes à l’âge des b) Percevoir les directions, les
enfants .......................................... 166 orientations................................ 181
a) Avant deux ans........................... 166 c) Percevoir le voisinage,
b) Entre deux et six ans ................. 166 l’éloignement, la distance............ 181
c) Entre six et huit ans ................... 166 d) Percevoir l’entourage et
5.3.4 Veillez à la qualité de la prise l’enveloppement......................... 183
d’informations................................ 169 e) Percevoir l’ordre et la succession. 183
5.3.5 Envisagez le passage du corps vécu f ) Changer de point de vue, opérer
et senti au corps perçu.................... 169 des transformations.................... 183
5.3.6 Tenez compte de l’affectivité .......... 169 6.4.3 Situations de prise de conscience.... 184
5.4 Pistes d’actions........................................... 169 6.5 Observation de la perception de l’espace.... 185
5.4.1 Matériel ......................................... 169
5.4.2 Situations motrices ........................ 169 7. (Psycho)motricité, perception
a) Percevoir les limites corporelles... 170 et structuration du temps..............................186
b) Percevoir la forme, la surface, la 7.1 Définitions et caractéristiques.................... 186
localisation des parties du corps.. 170 7.1.1 Définitions.................................... 186
c) Percevoir les symétries et les 7.1.2 L’ordre et la succession.................... 186
asymétries corporelles, le côté 7.1.3 La durée......................................... 187
dominant................................... 171 7.1.4 La vitesse........................................ 187
d) Percevoir la position et 7.1.5 Le rythme....................................... 188
l’orientation du corps dans 7.2 Enjeux....................................................... 189
l’espace.......... 171 7.2.1 Enjeux sociaux et affectifs............... 189
5.4.3 Situations de prise de conscience.... 172 7.2.2 Enjeux moteurs.............................. 189
5.5 Observation de la perception du corps....... 172 7.2.3 Enjeux cognitifs.............................. 189
6. (Psycho)motricité, perception 7.3 Pistes méthodologiques spécifiques............ 190
et structuration de l’espace............................173 7.3.1 Suscitez la capacité de résoudre des
6.1 Définitions et caractéristiques.................... 173 problèmes et l’éveil sensoriel........... 190
6.1.1 Définitions..................................... 173 7.3.2 Sollicitez les différentes tâches
6.1.2 Les caractéristiques structurales...... 173 perceptives ..................................... 190
6.1.3 Les caractéristiques contextuelles.... 174 7.3.3 Adaptez vos attentes à l’âge des
6.2 Enjeux ...................................................... 174 enfants........................................... 190
6.2.1 Enjeux sociaux et affectifs............... 174 a) Avant deux ans........................... 190
6.2.2 Enjeux moteurs.............................. 174 b) Entre deux et quatre ans............. 190
6.2.3 Enjeux cognitifs.............................. 174 c) À partir de quatre ans ................ 191
6.3 Pistes méthodologiques spécifiques............ 175 d) Au-delà de six ans ...................... 191
6.3.1 Suscitez la capacité de résoudre des 7.3.4 Veillez à la qualité de la prise
problèmes, l’éveil sensoriel.............. 175 d’information................................. 191
379
TABLE DES MATIÉRES
7.3.5 Envisagez le passage du temps vécu 4.10 Assumez le rôle d’expert et de garant de la
et senti au temps perçu................... 193 loi ............................................................. 227
7.3.6 Tenez compte de l’affectivité........... 193 4.11 Observez et reconnaissez les enfants.......... 229
7.4 Pistes d’actions........................................... 194 4.12 Garantissez l’expression du plaisir ............ 229
7.4.1 Matériel.......................................... 194 4.13 Développez l’altruisme, l’entraide, la
7.4.2 Situations motrices......................... 194 coopération ............................................... 229
a) Percevoir l’ordre, la succession 4.14 Intervenez adéquatement dans les conflits .230
(2).............................................. 194 4.15 Suscitez l’imitation................................... 230
b) Percevoir l’ordre (aléatoire) 4.16 Développez le sentiment d’être unique .... 231
conventionnel............................. 195 4.17 Philosophez….......................................... 231
c) Percevoir l’âge et l’irréversibilité.. 195 5. Pistes d’actions..............................................232
d) Percevoir la durée....................... 195 5.1 Matériel..................................................... 232
e) Percevoir la vitesse...................... 196 5.2 Situations motrices.................................... 232
f ) Percevoir le rythme : continuité, 5.2.1 Jeux spontanés................................ 232
périodicité, intervalles................. 196 a) Jeux moteurs.............................. 233
7.4.3 Situations de prise de conscience.... 197 b) Jeux symboliques........................ 233
7.5 Observation de la perception du temps...... 198 c) Jeux de constructions, de
8. Observer les habiletés cognitives...................199 créations..................................... 234
Conclusion..........................................................205 5.2.2 Défis individuels............................. 234
5.2.3 Défis coopératifs............................. 234
5.2.4 Rondes et jeux chantés................... 235
(Psycho)motricité, habiletés 5.2.5 Jeux coopératifs.............................. 235
sociales et affectives...................... 207 5.2.6 Jeux traditionnels collectifs............... 235
1. Définitions et caractéristiques.......................208 5.2.7 Jeux « chacun à son tour ».............. 236
5.2.8 Créations personnelles ................... 236
2. Paramètres.....................................................208 5.3 Situations de prise de conscience................ 236
2.1 La théorie de l’esprit.................................. 208
2.2 Le langage, le raisonnement, le traitement 6. Observer les compétences transversales
des informations ....................................... 208 relationnelles.................................................237
2.3 Le sentiment de confiance.......................... 209 Conclusion..........................................................241
2.4 Le sentiment de compétence...................... 209
2.5 Le sentiment d’appartenance..................... 209 (Psycho)motricité, apprentissages
2.6 Le sentiment de puissance.......................... 210 scolaires et besoins spécifiques...... 243
2.7 Le sentiment de limites.............................. 210
1 (Pshycho)motricité et apprentissages
3. Enjeux...........................................................212 scolaires.........................................................244
3.1 Enjeux sociaux et affectifs ......................... 212 1.1. Pistes méthodologiques.............................. 244
3.2 Enjeux moteurs.......................................... 212 1.2 Deux exemples d’apprentissages scolaires....244
3.3 Enjeux cognitifs ........................................ 212 1.2.1 Les apprentissages mathématiques....244
a) De la naissance à deux ans..................... 220 1.2.2 Les apprentissages en langue
b) Entre deux et quatre ans........................ 221 maternelle...................................... 245
c) Entre quatre et six ans............................ 221
2 (Psycho)motricité et besoins spécifiques.......246
d) Au-delà de six ans.................................. 221
2.1 Observer, analyser, prevenir, compenser..... 246
4. Pistes méthodologiques spécifiques...............213 2.2 Retards moteurs, dyspraxies....................... 247
4.1 Adaptez vos attentes à l’âge des enfants...... 213 2.2.1 Retards moteurs............................. 247
4.2 Considérez le lien d’attachement ............... 221 2.2.2 Dyspraxies...................................... 247
4.3 Suscitez l’expression symbolique des 2.3 Troubles de l’attention, impulsivité,
angoisses fondamentales ............................ 222 hyperactivité ............................................. 250
4.4 Proposez des jeux traditionnels à portée 2.3.1 Les troubles de l’attention .............. 250
symbolique................................................ 223 2.3.2 L’impulsivité .................................. 250
4.5 Soyez attentif à l’image du corps................ 224 2.3.3 Hyperactivité motrice
4.6 Soyez attentif aux besoins de cohérence, de et intellectuelle .............................. 250
régularité................................................... 224 2.3.4 Le trouble déficitaire de l’attention
4.7 Sollicitez la cognition sociale (théorie de avec ou sans hyperactivité .............. 251
l’esprit)...................................................... 225 2.3.5 Quelques pistes de différenciation ....251
4.8 Accompagnez la perception du genre 2.4 Dyslexie, dyscalculie, difficultés graphiques.... 254
féminin et masculin................................... 225 2.4.1 Dyslexie......................................... 254
4.9 Ajustez vos interventions au langage 2.4.2 Dyscalculie..................................... 255
tonique ..................................................... 226 2.5 Conclusion ............................................... 257
380
TABLE DES MATIÉRES
381
TABLE DES MATIÉRES
382
Notes
383
Notes
384
Cet e-book a été acheté sur un site internet du Groupe De Boeck et appartient à :
Dit e-book is aangekocht op een internet site van Groep De Boeck en is eigendom van:
savoiemelanie@gmail.com
UGILNlM2BTxdOlQ2UWYPMgo1UWgJNwtsUGYEMgc0U2dWbwg2UWQHPVdg - 584dab9b93a5a