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bras

tête
doigt
(Psycho)motricité
b a l l o n
Soutenir, prévenir et compenser

bouger Frédérique
moteur Wauters-Krings

ec rceau
psychomotricité

équilibre
bras
– Comment se lient le corps, le mouvement, la pensée, la relation ?
– Quel accompagnement proposer, comment être un enseignant « suffisamment bon » ?
– Faut-il laisser l’enfant jouer spontanément ou orienter ses jeux ?
– Quel type d’expériences motrices proposer, à quel âge, dans quel but ?
– Comment présenter et animer un jeu collectif, une ronde enfantine ?
tête
– Les situations motrices peuvent-elles compenser certains troubles du développement ?
– Pourquoi les enfants aiment-ils sauter, chuter, jouer au loup ?
– Faut-il intervenir dans le choix de la main du graphisme ?
– Quelles situations proposer pour favoriser la perception de l’espace, du temps, du corps ?
– à quoi faut-il être attentif pour garantir la sécurité ?
h doigt
Ce livre résolument pragmatique, présente de manière structurée pourquoi et comment les expériences sensorielles
et motrices soutiennent le développement et l’apprentissage, compensent les difficultés, préviennent certains
retards. En cohérence avec la conception systémique du développement, défendue depuis toujours
par la psychomotricité, cette réédition adapte son propos aux évolutions dans les domaines de la
pédagogie, des sciences de la motricité, de la psychologie et de l’orthopédagogie.

b a l l o n
Cet ouvrage précise pour chaque domaine traité les enjeux globaux, les pistes méthodologiques
et didactiques, il propose une foule d’activités et des références pour l’observation.

Il s’adresse aux différents acteurs de l’éducation : parents, ergothérapeutes, enseignants,


éducateurs, logopèdes, orthophonistes, kinésithérapeutes, psychomotriciens.

(Psycho)motricité
Apprentissages et dévelopPement
Soutenir, prévenir et compenser

aternelle
rimaire

Frédérique Wauters-Krings
est agrégée en éducation physique et en kinésithérapie,
spécialisée en psychomotricité et diplômée en Sciences
bouger
de l’éducation. Elle enseigne l’éducation corporelle et
la psychomotricité à la Haute École Léonard de Vinci à
Louvain-la-Neuve (Belgique).
moteur
ec rceau
psychomotricité

équilibre
www.deboeck.com
enseigner
pour

(Psycho)motricité
Soutenir, prévenir et compenser

Frédérique Wauters-Krings
enseigner
pour

ARCHAMBAULT J. et CHOUINARD R., Vers une gestion éducative de la classe.


BOGAERT C. et DELMARLE S., Une autre gestion du temps scolaire. Pour un développement des compétences
à l’école maternelle.
COUPREMANNE M. (Sous la direction de), Les dynamiques des apprentissages. La continuité au cœur de
nos pratiques. De 2 ans ½ à 14 ans
DAUVIN M.-T., LAMBERT R., L’apprentissage en questions. S’interroger pour améliorer nos pratiques.
DEGALLAIX E. et MEURICE B., Construire des apprentissages au quotidien. Du développement des compétences
au projet d’établissement.
DE LIÈVRE B. et STAES L., La psychomotricité au service de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte.
Notions et applications pédagogiques.
DRUART D., JANSSENS A. et WAELPUT M., Cultiver le goût et l’odorat. Prévenir l’obésité enfantine dès 2 ans ½.
DRUART D. et WAELPUT M., Coopérer pour prévenir la violence. Jeux et activités d’apprentissage pour
les enfants de 2 ans ½ 12 ans.
EVRARD T. et AMORY B., Réveille-moi les sciences. Apprendre les sciences de 2 ans ½ à 14 ans.
GIASSON J., La lecture. Apprentissage et difficultés. Adapté par G. Vandecasteele.
GIASSON J., La lecture. De la théorie à la pratique. Adapté par T. ESCOYEZ.
GIASSON J., Les textes littéraires à l’école. Adapté par T. ESCOYEZ.
GIBUS, Chant’Idées. Écouter, comprendre, exploiter chansons et poèmes de 2 ans ½ à 12 ans.
HARLEN W. et JELLY S., Vivre des expériences en sciences avec des élèves du primaire.
HEUGHEBAERT S. et MARICQ M., Construire la non-violence. Les besoins fondamentaux de l’enfant de 2 ans ½ à 12 ans.
HINDRYCKX G., LENOIR A.-S. et NYSSEN M. Cl., La production écrite en question. Pistes de réflexion et d’action
pour le cycle 5-8 ans.
HOHMANN M., WEIKART D. P., BOURGON L. et PROULX M., Partager le plaisir d’apprendre.
Guide d’intervention éducative au préscolaire.
JAMAER Ch. et STORDEUR J., Oser l’apprentissage... à l’école !
LACOMBE J., Le développement de l’enfant de 0 à 7 ans. Approche théorique et activités corporelles.
LELEUX C., Éducation à la citoyenneté - Tome 1. Les valeurs et les normes de 5 à 14 ans.
LELEUX C., Éducation à la citoyenneté - Tome 2. Les droits et les devoirs de 5 à 14 ans.
LELEUX C., Éducation à la citoyenneté - Tome 3. La coopération et la participation de 5 à 14 ans.
LEMOINE A. et SARTIAUX P., Des mathématiques aux enfants. Savoirs en jeu(x).
Meurice B., Accompagner les enseignants du maternel dans leurs missions.
MOURAUX D., Entre rondes familles et École carrée… L’enfant devient élève.
PIERRET P. et PIERRET-HANNECART M., Des pratiques pour l’école d’aujourd’hui.
REY B., CARETTE V., DEFRANCE A. et KAHN S., Les compétences à l’école. Apprentissage et évaluation.
SMETS P., Écrire pour apprendre à écrire. Pistes de réflexion et d’actions pour les 8/14 ans.
STORDEUR J., Enseigner et/ou apprendre. Pour choisir nos pratiques.
TIHON M., Jouer aves les sons. La métaphonologie pour entrer dans la lecture. Avec la collaboration de Philippe Rome
TERWAGNE S., VANHULLE S. et LAFONTAINE A., Les cercles de lecture. Interagir pour développer ensemble
des compétences de lecteurs.
TERWAGNE S., VANESSE M., Le récit à la maternelle. Lire, jouer, raconter des histoires.
WAELPUT M., Aimer lire dès la maternelle. Des situations de vie pour le développement des compétences
en lecture de 2 ans ½ à 8 ans.
WAUTERS-KRINGS F., (Psycho)motricité. Soutenir, prévenir et compenser.
Cette version numérique de l’ouvrage a été réalisée pour le Groupe De Boeck.
Nous vous remercions de respecter la propriété littéraire et artistique.

Le « photoco-pillage » menace l’avenir du livre.

Remerciements :
À Thérèse et Jacques Florence
Merci à Sylvie Gossiaux pour sa précieuse collaboration dans la recherche de pistes et
de documents didactiques.
Merci aux Écoles Notre-Dame et Sainte-Anne de Jumet, à l’École fondamentale
Martin V de Louvain-la-Neuve et à l’École communale du Centre à Rixensart pour leur
accueil.
Merci aux étudiants qui m’ont permis d’utiliser certains de leurs travaux.
Merci à Marion, Joanne, Simon, Valentin, Denis, Édouard, Lola et tous les enfants ainsi
que leurs parents qui m’ont donné l’autorisation d’utiliser leur image.
Enfin, je voudrais remercier Paul Gauthy pour la confiance qu’il m’a témoignée durant
ces années d’enseignement, confiance qui m’a permis de progresser dans ma recherche
méthodologique et didactique.

Pour toute information sur notre fonds, consultez notre site web: www.deboeck.com
Conception graphique de la couverture : Annick Deru
Illustrations : Laurence Afano

© De boeck Éducation s.a., 2012 2e édition


Rue des Minimes, 39 – 1000 Bruxelles

Même si la loi autorise, moyennant le paiement de redevances (via la société Reprobel, créée à cet effet), la photocopie
de courts extraits dans certains contextes bien déterminés, il reste totalement interdit de reproduire, sous
quelque forme que ce soit, en tout ou en partie, le présent ouvrage. (Loi du 30 juin 1994 relative au droit d’auteur
et aux droits voisins, modifiée par la loi du 3 avril 1995, parue au Moniteur du 27 juillet 1994 et mise à jour au 30 août 2000.)
La reprographie sauvage cause un préjudice grave aux auteurs et aux éditeurs.
Les documents reproductibles de cet ouvrage peuvent être reproduits uniquement par l’enseignant qui en a
fait l’acquisition, pour son usage personnel et pour les besoins de sa classe seulement.
Le «photocopillage» tue le livre !
L’éditeur remercie les parents qui ont accepté de lui accorder l’autorisation de publier dans le présent ouvrage
les photos de leur(s) enfant(s).
En dépit de ses recherches et sollicitations, l’éditeur n’a pas réussi à joindre certains ayants droit.
Qu’ils soient avertis ici qu’il reste à leur disposition pour satisfaire, le cas échéant, à la législation sur le droit à
l’image.

ISSN 1373-0169
D 2012/0074/219
ISBN 978-2-8041-7780-5
Sommaire
Préface .........................................................................................................6
Introduction ............................................................................................... 7
Développement et apprentissage ..................................................................9
(Psycho)motricité et habiletés motrices ......................................................21
(Psycho)motricité et habiletés cognitives ..................................................119
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives ..................................... 207
(Psycho)motricité, apprentissages scolaires et besoins spécifiques............. 243
Didactique de la (psycho)motricité ..........................................................259
Outils ......................................................................................................297
Conclusion ..............................................................................................369
Bibliographie ...........................................................................................372
Index des situations motrices ...................................................................374
Table des matières ...................................................................................375
Préface
Il faut écouter cette dame-là… elle a des choses à nous dire.
Ses mots ne tombent pas du ciel ; ni ne proviennent de cénacles
pédagogiques bien-pensants.
Ils sont le poids d’une longue expérience au quotidien, mêlant la
recherche et l’expérimentation du contact au réel tant en classe
maternelle qu’en formation, initiale et continuée, des enseignants.
Maître-assistante à la Haute École Léonard de Vinci dans la catégorie
pédagogique, elle nous livre ici le fruit de son itinéraire professionnel et
le fondement d’une recherche-action profonde, pratique et singulière
dont j’ai pu observer le questionnement, le cheminement au quotidien.
Cet ouvrage, référentiel pédagogique riche d’exemples concrets,
s’adresse principalement aux instituteurs et maîtres spéciaux en
psychomotricité éducative. Il est une aide bien pratique à qui souhaite
s’en approprier les fondements.

Il faut non seulement écouter cette femme-là, il faut aussi la lire pour
s’imprégner de sa pratique et si possible partager son expérience… pour
le « bien-être » et le développement des enfants qui nous sont confiés.

Bonne lecture.

Paul Gauthy
Directeur-Président Haute École Léonard de Vinci.
Directeur de la catégorie Pédagogique.
Introduction
Cet ouvrage s’intéresse à l’interrelation entre la pédagogiques, orthopédagogiques ou théra-
motricité, la cognition, la vie sociale et affec- peutiques.
tive. Il propose une pédagogie par le jeu et les Notre conception systémique de la psychomo-
expériences motrices permettant de soutenir le tricité éducative intègre les différents enjeux de
développement global de l’enfant et les appren- la « psychomotricité fonctionnelle, de « l’édu-
tissages. cation par l’action motrice », de l’éducation
Dans une perspective éducative, la pédago- physique pour les petits », du « développement
gie psychomotrice est utilisée par les profes- corporel ».
seurs d’éducation physique, les éducatrices, Elle se base sur les principes suivants.
les maîtres spécialisés en psychomotricité, les
instituteurs. Pratiquée en groupe, dans le cadre Dans le mouvement et par le mouvement,
scolaire ou extrascolaire, elle s’adresse, princi- l’enfant développe ses habilités motrices. Il
palement à la petite enfance où, l’action réelle affirme spontanément sa latéralité, il apprend
et le jeu se révèlent essentiels pour soutenir le à utiliser efficacement des outils, à s’exprimer
développement et les apprentissages. et à communiquer, il apprend à adopter la pos-
ture la plus économique, à écrire avec aisance,
Dans une perspective rééducative, elle s’adresse à ajuster son tonus, à coordonner ses mouve-
aux enfants présentant des déficiences ou des ments,…
difficultés. Les ergothérapeutes, les kinésithé-
rapeutes, les logopèdes, les orthophonistes, les En se déplaçant, en glissant, en grimpant, en
psychopédagogues, (les orthopédagoques) l’uti- sautant, il rencontre le réel et développe des
lisent complémentairement à d’autres moyens habiletés intellectuelles. Il apprend à se moti-
pédagogiques. ver, à se concentrer, à traiter les informations,
à analyser les défis, à résoudre des problèmes,
Dans une perspective thérapeutique, elle à réfléchir sur ses actions… Il se situe dans le
s’adresse aux personnes (enfants, jeunes temps, l’espace, les objets, les autres. Il per-
adultes, adultes, personnes âgées) présentant çoit activement les caractéristiques du corps,
des déficits sensoriels, moteurs, cognitifs ou de l’espace et du temps : inclinaisons, formes,
relationnels plus ou moins sévères. Elle est angles, vitesse, orientations, symétries, gauche
pratiquée dans le cadre des institutions ou des et droite, ordre et la succession par exemple,
consultations, par des professionnels formés à qui conditionneront les apprentissages sco-
la psychopathologie et complémentairement à laires.
d’autres approches.
Lors des jeux spontanés individuels ou parta-
Dans aucun de ces champs d’action, la psycho- gés, des défis coopératifs ou compétitifs l’enfant
motricité (approche corporelle du développe- développe des habiletés relationnelles. Il gère
ment) ne peut se révéler une panacée qui rem- l’expression de ses émotions au niveau du tonus,
placerait à elle seule, l’ensemble des pratiques il coopère, agit avec fair play, prend conscience

7


et ajuste son comportement social, il s’exerce à l’ et des auteurs…. Nous avons tenté de nous y
empathie, l’altruisme. Il construit son identité, sa retrouver….
capacité de se reconnaître comme un être unique Le développement psychomoteur peut se défi-
et digne de respect, confiant, compétent et ap- nir comme le développement de la capacité
précié. Il passe d’un sentiment de liberté incon- d’intégrer les fonctions motrices pour se dé-
ditionnelle à un sentiment de liberté condition- placer, agir, se situer dans l’espace et dans le
née par la présence, l’existence de ses propres li- temps, percevoir le réel, apprendre, entrer en
mites, de l’autre, des autres, de la norme, des lois. relation avec les autres, communiquer, s’inté-
S’abandonnant à la glissade répétée, à la cachette, grer dans la vie sociale, garantir son équilibre
à la poursuite symbolique l’enfant libère, dans le psychique et son bien être, être responsable et
plaisir, certaines tensions par la voie corporelle. autonome.
Il se réapproprie les événements de sa vie, de
manière à les transformer en énergie d’apprentis- Observer le développement psychomoteur, c’est
sage, de création. Il développe l’équilibre psy- observer la manière dont la personne utilise
chique indispensable à l’apprentissage. sa motricité (intègre ses fonctions motrices)
pour se déplacer, se situer dans l’espace et dans
Pour faciliter l’utilisation de cet ouvrage, nous le temps, agir sur le réel, percevoir le réel, ap-
avons choisi de l’organiser comme suit. prendre, entrer en relation avec les autres, ga-
Un premier chapitre aborde de manière synthé- rantir son équilibre psychique et son bien-être.
tique les paramètres généraux du développe- Les troubles psychomoteurs, sont les troubles
ment et de l’apprentissage. Il sert de référence dans les capacités d’intégrer les différentes
à l’ensemble des domaines spécifiques abordés. fonctions motrices pour se déplacer, se situer
Les chapitres suivants abordent successivement dans l’espace et dans le temps …..
et de manière plus analytique chacune des fa- L’éducation psychomotrice peut se définir comme
cettes du développement auxquelles s’intéresse une méthode pédagogique qui se préoccupe de
la psychomotricité. soutenir le développement psychomoteur.
Le lecteur y trouvera les fondements théo- Pratiquer la psychomotricité éducative, c’est
riques, les principes méthodologiques et les in- mettre en place des situations didactiques per-
dices d’observation et les situations nécessaires mettant aux enfants d’intégrer au mieux les
à sa pratique. fonctions motrices pour se déplacer, se situer
Les habiletés motrices, cognitives, et relation- dans l’espace et dans le temps, agir sur le réel et
nelles y sont envisagées ainsi que les questions comprendre le réel, apprendre, entrer en rela-
spécifiques des apprentissages scolaires et de tion avec les autres, communiquer, s’intégrer
certains troubles du développement. dans la vie sociale, exister au monde.
Un chapitre consacré à la didactique devrait Pratiquer la psychomotricité rééducative, c’est
aider l’animateur à choisir les espaces, le maté- mettre en place des situations didactiques per-
riel, les types d’organisation pertinents et effi- mettant aux enfants de compenser au mieux
caces. Il l’aidera à accompagner l’enfant dans les difficultés qui concernent l’intégration des
ses activités. fonctions motrices pour se déplacer, se situer
Un dernier chapitre propose des outils de pré- dans l’espace et dans le temps, agir sur le réel et
parations, d’observation, de conception d’ac- comprendre le réel, apprendre, entrer en rela-
tivités ainsi que des descriptifs de jeux et de tion avec les autres, communiquer, s’intégrer
situations. dans la vie sociale, garantir leur équilibre psy-
chique et leur bien être, acquérir une certaine
Quelques précisions conceptuelles autonomie.
Les concepts de psychomotricité, développe- Pratiquer la thérapie psychomotrice c’est mettre
ment psychomoteur, déficits psychomoteurs en place des situations thérapeutiques pour soi-
sont souvent définis de manière différentes, gner, compenser, traiter des difficultés psycho-
voire contradictoires en fonction des écoles motrices…

8
Développement
et apprentissage
Même si les recherches ont fait évoluer la compréhension du
développement et de l’apprentissage, les enfants ont toujours appris de
la même manière. Les principes éducatifs par contre ont évolué.
Le modèle béhavioriste analyse l’apprentissage en observant le stimulus
et la réponse à ce stimulus. Les méthodes d’apprentissage sont dès
lors, basées sur le conditionnement ou la pédagogie par objectifs. On
use de bons et de mauvais points, on met en place des taxonomies, on
progresse de manière linéaire.
Le modèle socioconstructiviste s’intéresse à ce qui se passe entre le
stimulus et la réponse à celui-ci ainsi qu’à l’importance des interactions
sociales. Les pédagogues mettent dès lors à l’honneur les pédagogies
actives dans un contexte social. Ils préconisent des groupements
d’enfants, des défis, la manipulation et l’action réelle sur les objets
d’apprentissage.
Les théories cognitives apportent des éléments nouveaux quant à
l’importance de la mémoire, de la concentration, de l’attention, de
la motivation, du langage, de la métacognition dans l’apprentissage.
Le pédagogue cognitiviste met en place un enseignement stratégique
et accompagne la réflexion, apprend à l’enfant à mémoriser, à se
concentrer, à se motiver, à réfléchir sur ses actions, à transférer.
Au-delà du clivage et des querelles de genre, nous pensons que les
acteurs éducatifs et thérapeutiques, faisant preuve de bon sens, ont
intégré ces différentes approches, sans les remplacer, pour adapter
leurs méthodes et leurs principes.
La pédagogie du mouvement n’a pas échappé à cette évolution positive.
C’est pourquoi nous invitons le lecteur à s’imprégner de quelques
fondements psychopédagogiques pour mieux comprendre les différentes
options véhiculées dans cet ouvrage.
1. Qu’est-ce qu’apprendre ?

1.1 Définition

mémoire. La mémoire est donc indissociable


de l’apprentissage et en constitue un élément
indispensable. C’est une sorte de trame sur
laquelle se tissent les nouvelles connaissances.
D’un point de vue neurologique, l’apprentis-
sage se traduit par un changement des struc-
tures neuronales.
L’enfant apprend quand il réussit après plusieurs
essais à sauter à pieds joints entre deux cerceaux.
Il apprend aussi, lorsqu’il parvient à maîtriser son
geste pour recopier la forme d’une lettre entre deux
L’apprentissage est un processus qui transforme lignes.
des savoirs, des procédures, des gestes, des
Il apprend lorsqu’il cite le nom de chacune des par-
modes opératoires, des manières de communi-
ties de son corps.
quer, des manières de gérer ses ressources, de
ressentir des émotions. Il se déploie sur la tota- Il apprend lorsqu’il devient capable de gérer ses
lité de la vie. Il s’effectue de manière volontaire émotions dans une situation de stress.
ou non et permet à l’être humain de s’adapter, Il apprend, quand il peut décrire les caractéris-
d’évoluer et de survivre…. tiques des formes, qu’il les classe.
Apprendre, c’est modifier des connaissances en Il apprend quand il calcule sur les nombres…

1.2 Description du processus

également disposer d’un degré de plasticité


les rendant aptes au changement.
À la naissance, l’enfant dispose de com-
pétences à l’état potentiel. Elles lui sont
transmises par l’espèce et par ses parents.
Ces compétences s’exercent dans des perfor-
mances très limitées et constituent la base
sur laquelle vont se greffer les nouveaux
apprentissages. C’est dans la mémoire que
sont stockées toutes les connaissances et
les procédures qui seront activées dans une
Quelques conditions sont indispensables à nouvelle situation.
l’apprentissage. L’enfant peut voir et entendre, mais n’interprète
●● Il faut que les structures d’accueil présentent que quelques signaux.
un degré de stabilité suffisant. Elles doivent Il émet des sons, mais ne peut parler…

10
Développement et apprentissage

Grâce à la stabilité de ces structures d’accueil Un adolescent s’équilibre sur son skateboard et
(compétences de base), l’enfant confronté à un essaye d’imiter la performance d’un ami qui est
nouveau problème va pouvoir les mobiliser. plus expérimenté.
Grâce à leur plasticité, il va pouvoir les faire ●● Il faut que l’enfant soit engagé dans le pro-
évoluer en fonction des nécessités ou des cessus.
intérêts. Pour que le processus d’apprentissage
●● Il faut que l’enfant soit confronté à un pro- s’amorce, il faut que les structures d’accueil
blème. soient activées. Il faut que l’enfant soit placé
Les problèmes sont posés par l’environ- devant la nécessité de s’engager dans la réso-
nement social et matériel. Ils induisent le lution du problème posé ou qu’il y ait un
changement par la nécessité de s’adapter, désir d’exploration, de recherche. Ce désir
l’intérêt et le désir de changer. est conditionné par l’environnement affec-
tif. L’enfant doit en outre se montrer attentif
L’enfant se met debout pour atteindre l’objet
et concentré pour percevoir les données du
convoité placé en hauteur.
problème.
L’enfant apprend à marcher pour imiter, res-
L’enfant intéressé par le jouet qu’on lui tend dé-
sembler à celui qu’il admire.
veloppe la capacité de le saisir en se concentrant
L’enfant apprend à écrire pour faire comme les sur l’action à réaliser.
grands, parce qu’il veut communiquer avec une
●● Il faut que l’enfant recherche activement la
personne absente ou laisser une trace.
réponse (en termes de procédure, de com-
●● Pour susciter le changement, la difficulté du portement) à la situation-problème en utili-
problème doit se situer juste au-delà de ce sant des stratégies adéquates.
que l’enfant pourrait réaliser spontanément.
Face à un nouveau problème qui lui est
Si l’enfant dispose de suffisamment d’outils posé, l’enfant doit se mettre en projet de le
en termes de connaissances ou de com- résoudre. Il doit rechercher les outils dont
portements pour donner du sens à la nou- il dispose, les soumettre à l’épreuve du pro-
velle situation et trouver des éléments de blème posé et rechercher de nouvelles solu-
réponses, il va pouvoir progresser, par désir tions pour trouver une réponse qui le fera
d’imitation ou par stimulation. progresser.
Selon les conceptions de Vygotsky, l’ap- En cherchant la solution du problème, l’en-
prentissage ne coïncide pas avec le dévelop- fant met en conflit ses anciennes procédures
pement, mais incite celui-ci en réveillant avec les nouvelles, (par imitation ou essai-
les processus évolutifs. Plus précisément, erreur) c’est le conflit cognitif. Plus tard, il
Vygotsky distingue le niveau de développe- testera mentalement les solutions.
ment acteur (niveau atteint quand l’enfant
Devant toute situation-problème, deux
agit seul) et le niveau de proche dévelop-
solutions sont possibles. Soit le sujet dis-
pement (niveau atteint quand l’enfant est
pose du niveau de compétences suffisant
guidé par autrui).
dans ses structures d’accueil. Il les mobilise
Si la situation d’apprentissage est bien choi- pour agir. Soit, il ne dispose pas du niveau
sie, elle suscite le développement de toute de compétences nécessaires, il va devoir les
une série de fonctions qui se trouvent au transformer pour agir efficacement.
stade de la maturation. L’enfant cherche à avancer à quatre pattes pour
Un enfant de quatre ans défie les lois de l’équi- atteindre le jouet convoité... il imite la stratégie
libre en marchant sur la bordure du trottoir. de l’autre (souvent plus expérimenté).
Si on le stimule, il essaye de s’équilibrer sur un
Un enfant teste différentes positions dans l’eau
banc retourné… Mais inutile de le faire mar-
jusqu’à trouver celle qui lui donne une meilleure
cher sur un câble de funambule à cinq mètres
flottabilité. Il ne lache la bouée ou les bras de
de hauteur.
l’adulte que lorsqu’il aura trouvé cette stratégie.

11
Qu’est-ce qu’apprendre ?

Pour progresser sur un banc étroit, l’enfant de chance de mémoriser ce changement.


développe une vitesse d’ajustement postural Si l’enfant a réussi à atteindre l’objet convoité,
rapide pour rester en équilibre malgré la dimi- il répète l’action et la mémorise.
nution de la base d’appui.
●● Si la stratégie n’est pas efficace ou qu’elle est
●● Il faut que l’enfant consolide les change- peu reconnue, il ne la met pas en mémoire
ments effectués dans les structures d’accueil. et reprend ses anciennes structures.
Cette consolidation est dépendante de l’ef- L’enfant qui chute après un saut, recherche une
fet produit par la stratégie utilisée. autre stratégie de réception pour devenir efficace.
Un enfant qui éprouve une sensation de plaisir
à effectuer une performance d’équilibre a plus

1.3 Schéma de synthèse

Structures d’accueil : compétences, connaissances de départ,


schèmes en mémoire.
Ce que l’enfant sait déjà ou ce qu’il peut faire seul.
Le « déjà là… »

Activation des structures d’accueil par le défi auquel il est confronté


par l’environnement social et matériel.
L’enfant s’engage dans le processus par intérêt ou par nécessité. Il
sollicite sa mémoire.

Conflit cognitif donnant lieu à la confrontation entre ce qu’il peut


déjà faire et de nouvelles stratégies. Via des essais-erreurs.
Conflit socio-cognitif par confrontation de son propre point de vue
avec celui d’un autre plus ou moins expérimenté.

L’enfant réussit à résoudre le problème, le défi. Ses compétences sont


modifiées et plus élaborées qu’initialement.
On dit qu’il y a accomodation.
L’enfant ne réussit pas à résoudre le problème, il revient à ses procé-
dures initiales.
On dit qu’il y a assimilation.

L’enfant mémorise (en la répétant) la stratégie utilisée.


Il la reproduit dans une situation semblable ou la transfère dans une
situation différente.

1.4 Explication neurophysiologique du processus

●● À la naissance, la totalité des neurones est qui permettent aux influx, « courants » ner-
présente (10 à 14 milliards environ qui ne se veux, de passer ne sont pas ou peu présentes.
renouvelleront pas ou quasi pas) mais tous ne ●● Les synapses vont devenir opérationnelles
sont pas fonctionnels. En effet, les synapses petit à petit, si l’organisme est stimulé.

12
Développement et apprentissage

L’enfant peut téter à la naissance, prendre des ob- répétées pour stabiliser le programme qui
jets pendant la première année, parler ou représen- permettra de réaliser des actions.
ter mentalement un objet à partir de deux ans… ●● L’organisme est programmé pour créer un
Dans le développement moteur, les synapses nombre trop élevé de connexions neuro-
qui permettent le contrôle des bras et des mains nales, ce qui donne des voies redondantes.
sont terminées plus tôt que celles qui desservent Dès lors, un émondage se produit vers l’âge
le tronc inférieur et les jambes. C’est la raison de deux ans (un autre s’effectuerait à l’ado-
pour laquelle le nourrisson développe plus tôt lescence). Il constitue une réaction à des
la motricité des membres supérieurs et n’est pas expériences précises de sorte qu’une sélec-
capable de marcher, avant un an. tion des voies les plus utilisées ou les plus
La programmation des circuits neurolo- efficaces s’opère. L’organisme, en mettant à
giques laisse donc à l’interaction avec l’envi- profit les expériences présentes dans son en-
ronnement le soin de programmer les détails vironnement habituel, devient plus perfor-
complexes de la circuiterie. mant dans ce qui lui est nécessaire. C’est ce
qui va permettre à un enfant de s’adapter à
Le nombre de combinaisons possibles entre
son milieu propre : langue, comportements.
les neurones est presque infini, mais des
chemins privilégiés vont s’installer, en fonc- ●● Même si la myélinisation permettant la
tion du type d’expériences vécues. conduction de l’influx nerveux est pratique-
ment complète à l’âge de deux ans, elle se
Il faut activer et solliciter les combinaisons
poursuivra jusqu’à l’adolescence.
synaptiques précaires par des stimulations

1.5 Maturation, expériences, stades, périodes critiques

Exemples des stades d’évolution de la posture de la naissance à 15 mois.

Figure élaborée à partir de Shirley M., 1933.


The first two years. A study of twenty-five babies – Vol. II. Minneapolis, in Cloutier Renaud 1990.
University of Minnesota Press.

13
Qu’est-ce qu’apprendre ?

Le processus de maturation est un processus rente d’un enfant à l’autre, une observation
génétiquement déterminé, par lequel un or- attentive permettra de voir si un enfant
gane ou un ensemble d’organes atteint un état semble prêt pour tel ou tel apprentissage.
de développement optimal, qui le rend apte à Si le niveau de maturation le permet la mo-
assurer, avec aisance et efficacité, la fonction tricité distale se développe, par l’expérience, le
pour laquelle il est conçu. geste de la main gagne en précision.
Les connexions neuronales qui constituent l’ar- Dans les écoles Montessori, on associe la capa-
chitecture de cerveau dépendent de la matura- cité d’apprendre à lire à la perte des premières
tion et de l’expérience. dents, ce qui témoigne d’un certain niveau de
Toute action ou pensée est le produit de synapses ; maturation neuronale.
toute intention, action, ou pensée agit aussi sur les ●● Les stades se réfèrent à une logique de dé-
synapses en les modifiant. veloppement dont le schéma est le même,
Les expériences personnelles et le cadre culturel chez tous les enfants. Ils sont universels et
conditionnent l’installation de réseaux spéci- ordonnés. Ils ont beaucoup influencé les
fiques. Les synapses sont le carrefour de l’inné études, sur le développement de l’enfant.
et de l’acquis. Elles sont le lieu où les gènes et Quelques systèmes se sont imposés. Ce
l’expérience exercent ensemble leur influence. sont ceux de Freud, Piaget, Wallon, Gesell,
Selon que l’on pratique de manière répétée et Erikson.
préférentielle la danse, le hockey, la musique ou Tous les enfants acquièrent d’abord la position
le jeu d’échec on va conditionner le développe- assise, ensuite la station debout et ensuite la
ment de certaines connexions neuronales. marche.
●● La période critique de l’acquisition d’un ●● On observe une certaine variabilité dans
comportement est donc cette période pen- l’apparition de ces stades. Certains do-
dant laquelle le comportement peut être maines se développent parfois de manière
appris avec un maximum d’efficacité et plus lente que d’autres (l’aspect intellectuel
dont le début correspond au moment où et l’aspect social). Il y a des progressions plus
les organes d’exécution et de contrôle de ce ou moins rapides, des stagnations, parfois
comportement ont atteint leur pleine matu- des régressions.
rité physiologique.
Des décalages peuvent s’observer entre cer-
La notion de moment critique est souvent tains enfants ou certains domaines de déve-
une hypothèse explicative des points tour- loppement.
nants de l’enfance. Le surdosage a un effet
L’acquisition normale de la marche varie entre
négatif, tout comme l’inadéquation entre la
dix et seize mois.
difficulté de l’acte à réaliser et la compétence
du moment. Si le milieu sollicite le système Certains enfants ont une évolution rapide d’un
nerveux trop tôt, les synapses ne se créent point de vue moteur, mais parlent très tard…
pas sous l’effet de l’exercice. Si la sollicitation ●● L’adulte apprend encore et l’être humain
est trop tardive, la synapse a déjà régressé. a de nombreuses possibilités de faire
On remarque que les nourrissons emmaillotés preuve d’adaptation même si son déve-
jusqu’à l’âge d’un an récupèrent très vite le re- loppement a été perturbé. C’est ce que le
tard observé dans la motricité des jambes, si on concept de « résilience » a mis en lumière.
les compare aux enfants vêtus de grenouillères. Ce concept largement exploré par CYRUL-
Par contre, au-delà d’un an, le maillot compro- NIK donne un ancrage épistémologique aux
met le développement de la marche. multiples interventions des responsables de
l’éducation ou de la thérapie.
Le réel bon apprentissage est celui qui re-
lance le développement et sachant que la
zone proche de développement est diffé-

14
2. Quelques paramètres de l’apprentissage

2.1 Les aspects cognitifs, affectifs, sociaux et moteurs


sont interdépendants

Apprendre dépend à la fois de conditions cogni- les situations où les stratégies déjà apprises qui
tives, sociales, affectives, motrices. Ces quatre peuvent être appliquées.
dimensions sont en interactions constantes. Pour apprendre, il faut gérer ses ressources at-
Le développement moteur s’effectue en rela- tentionnelles ce qui implique de se mettre en
tion étroite avec le développement des habile- projet, de contrôler son tonus, ses émotions, de
tés cognitives, affectives et sociales. focaliser son attention.
Les apprentissages moteurs sont conditionnés L’apprentissage est conditionné par la capacité
par les ressources cognitives qui permettent de confronter les nouvelles informations aux
capter et de traiter des informations. connaissances acquises en utilisant la mémoire
Le mouvement est un facteur déterminant de travail et la mémoire à long terme.
pour s’approprier le monde qui, à priori, n’est Se tenir assis libère la main et permet d’explorer
pas toujours à la portée de l’enfant. par le toucher, d’établir soi-même le contact avec
Le goût d’apprendre se développe par la décou- autrui.
verte, l’exploration, la curiosité… Marcher permet d’aller vers les objets et les per-
Les compétences sociales sont condtionnées sonnes.
par la capacité cognitive de se décentrer …. Dans l’exploration tactile, les mouvements des
Pour résoudre de nouveaux problèmes (même doigts interviennent pour déplacer et orienter l’ob-
d’ordre moteur ou social), il faut reconnaître jet, pour l’explorer, s’attarder sur des détails.

15
Quelques paramètres de l’apprentissage

2.2 Expérimentation, développement et apprentissage


sont indissociables
On apprend dans et par l’activité. Il est impos- En agissant, une personne produit simultané-
sible de dissocier complètement l’activité de ment les ressources qui vont lui servir à guider
l’apprentissage. et à orienter son action.
Si l’on peut construire une certaine compré- En agissant, on transforme le réel (matériel,
hension du monde en l’observant, c’est unique- social, symbolique) et en transformant le réel
ment en agissant sur ce monde que l’on peut se on se transforme soi-même.
l’approprier réellement et y prendre place.

2.3 L’enfant apprend parce qu’il joue

sorielle. Souvent la vision, l’audition, la pro-


prioception interviennent conjointement,
ce qui donne plus de chance à l’information
d’être proche de la réalité.
L’enfant qui découvre un objet en le manipu-
lant en retire des données sur sa texture, son
poids, son volume.
●● Les jeux moteurs favorisent le conflit cognitif.
Dans les jeux, la gratuité et l’absence d’éva-
luation permettent à l’enfant d’utiliser la stra-
tégie de résolution de problèmes par essai-er-
reur, sans crainte. Ils permettent de vérifier,
Les jeux en général et les jeux moteurs en par- de transformer, de comparer les perceptions
ticulier sont pour l’enfant, entre deux et huit intuitives pour accéder à une perception de
ans, de puissants vecteurs d’apprentissage. plus en plus objective et décentrée.
Pendant la période sensori-motrice et la période En modelant la boule de plasticine pour en faire
préopératoire décrites par Piaget, les actions un colombin, l’enfant perçoit mieux la constance
réelles sur les objets sont les principaux leviers des quantités.
de l’apprentissage. L’activité motrice est, en En construisant et détruisant une tour, il
outre, le mode d’expression favori de l’enfant devient capable de s’imaginer les volumes. Il
en âge préscolaire. apprend à calculer.
●● Les jeux moteurs favorisent la motivation En se plaçant à différents endroits de l’espace pour
et l’engagement. Dans les jeux, le plaisir es- l’observer, l’enfant devient capable d’imaginer ce
compté incite les enfants à s’impliquer tota- que voit un autre enfant. Il accède ainsi à la dé-
lement, globalement, intensément. centration et peut appréhender l’espace projectif.
●● Les jeux moteurs favorisent l’attention, la En essayant de superposer les formes arrondies
concentration. L’intérêt pour les jeux ainsi et planes, il perçoit les propriétés des formes.
que l’action réelle sollicitent la concentra- En faisant couler ses cubes plus ou moins remplis
tion sur l’objet d’apprentissage. dans l’eau du bain, en recommençant et recom-
Parce qu’ils manipulent des formes en mousse mençant encore, il vérifie son impression première.
pour construire un mur, les enfants sont entiè- ●● Les jeux moteurs favorisent le conflit socio-
rement préoccupés par cette tâche. cognitif. Dans leurs jeux, les enfants dia-
●● Les jeux moteurs favorisent la prise d’infor- loguent, échangent, imitent, confrontent
mations. Ils suscitent l’exploration plurisen- leurs points de vue pour réaliser le défi.

16
Développement et apprentissage

En observant un autre enfant dans ses construc- cace pour construire sa tour, ou rentrer en contact
tions, l’enfant imite les stratégies d’emboîtement. avec un partenaire dans une situation de jeu, va
En confrontant ensemble leurs essais de repré- se souvenir de cette procédure. Il la reproduira
sentation d’une forme, les enfants vérifient dans une autre situation.
mieux leurs productions. ●● Les jeux symboliques développent l’ima-
●● Les jeux moteurs suscitent la mémorisation. gination, ils donnent l’occasion de vivre
Le plaisir vécu dans la situation favorise dans des situations ludiques des expériences
la mémorisation. Dans la mémoire à long impossibles à vivre dans la réalité. Ils déve-
terme, la mémoire épisodique complète la loppent la capacité de se mettre à la place
mémoire sémantique qui, elle, organise les des autres, de coordonner ses idées pour
éléments sous forme de carte conceptuelle, créer une histoire, accepter de faire des com-
de dossiers, en apportant des informations promis. Ils ont une fonction de rééquilibra-
sous formes d’images, comme dans un film. tion psychique permettant une mise en jeu
des tensions internes.
C’est parce qu’il a vécu les différentes vitesses
induites par la glissade sur des plans inclinés, ●● Les jeux spontanés, les jeux dirigés, les jeux
selon différents angles, que l’enfant peut se sou- suscités permettent d’expérimenter, de ré-
venir des caractéristiques des angles. soudre des problèmes.
L’enfant qui compte les points dans un jeu de ●● Les jeux spontanés s’ils sont planifiés solli-
quilles, se souviendra de l’addition qu’il a réa- citent la concentration, l’imagination ainsi
lisée… que des processus cognitifs plus complexes
que les simples jeux spontanés.
L’enfant qui a réussi à trouver une procédure effi-

2.4 La mémoire et l’apprentissage sont étroitement liés1

La mémoire représente l’unité centrale du trai- la décision de leur accorder telle ou telle si-
tement de l’information chez les êtres humains ; gnification.
c’est par elle que passent toutes les décisions co- ●● C’est elle qui organise l’information pour la
gnitives, affectives et sociales ou motrices et c’est retenir à plus long terme et la rendre utili-
d’elle que proviennent les informations néces- sable.
saires à la prise de décision.
●● C’est en elle que sont logées les connaissances
●● La mémoire reçoit les informations de l’ex-
antérieures auxquelles se réfère l’apprenant
térieur, les sélectionne, et permet de prendre dans toutes les situations d’apprentissage.

2.5 Les relations sociales favorisent l’apprentissage

Les relations asymétriques et symétriques favo-


risent le conflit sociocognitif et l’apprentissage.
●● L’imitation d’une personne plus expérimen-

tée est un des plus puissants stimulants de


l’apprentissage entre la naissance et six ans.
Cette imitation est positivement efficace si
elle est spontanée et volontaire. Sans inten-
tion explicite de l’adulte, l’enfant prend
modèle sur lui, avec le désir de se valoriser
« en étant comme » et en « faisant comme ».
1 Le lecteur trouvera plus de détails sur ces processus dans le chapitre consacré aux habiletés cognitives.

17
Quelques paramètres de l’apprentissage

Le modèle, ou du moins l’image que se fait ●● Un climat relationnel général positif, la


l’enfant de l’action à effectuer, est essentiel dans bienveillance, les encouragements in-
la première phase de l’apprentissage, tandis fluencent le sentiment de bien être indis-
que l’exercice rendra le geste fluide, coordonné, pensable à l’apprentissage.
souple et harmonieux. L’enfant apprend si le cadre relationnel avec
ses pairs est porteur et stimule l’imitation, la
recherche, la confrontation…
L’enfant apprend si l’adulte qui l’accom-
pagne est capable de répondre adéquate-
ment à ses besoins fondamentaux en garan-
tissant l’expression de son sentiment de
confiance, de compétence, de puissance, de
limites, d’appartenance2.
La qualité de l’étayage, les attitudes, le res-
pect, les encouragements, la reconnaissance,
le cadre, les limites, la bienveillance, l’aide
apportées par l’adulte conditionneront l’ap-
prentissage.
L’adulte peut simplifier la tâche, réduire le
●● Les interactions avec des camarades de son nombre d’étapes, aider à choisir la meilleure
niveau font évoluer les connaissances et les stratégie, accomplir certaines parties de la tâche.
procédures. Quand ils s’amusent ensemble,
les enfants élargissent l’expérience de cha- Il peut soutenir l’intérêt et l’enthousiasme en
cun auprès des objets. Ils se proposent mu- dépit des facteurs de distraction, de la lassitude,
tuellement de nouvelles façons de faire, ce du découragement.
qui favorise la croissance cognitive. Il anticipe et signale les erreurs sans trop insister
C’est parce qu’un enfant a observé les stratégies et au besoin aide à les corriger.
utilisées par un autre pour rester en équilibre Il évite l’excès de frustrations en cultivant le
sur le banc (bras à l’horizontale) ou qu’il a par- désir de réussir, en dédramatisant les erreurs.
lé avec un autre de la manière d’organiser les Il suggère des solutions en expliquant le dérou-
cubes pour construire une base plus large, qu’il lement des étapes qui y mènent.
apprend de nouvelles procédures.

18
Développement et apprentissage

2.6 Le langage est central dans le développement


et l’apprentissage

Pour Vygotski le langage est essentiel au déve- En observant des photos ou des vidéos de perfor-
loppement et même si toute pensée n’est pas mances, ou en mettant des mots sur des stratégies,
verbale, la mise en mots contribue pour beau- l’enfant pourra les garder en mémoire et les réutili-
coup à l’organisation des choses. Il est d’abord ser dans d’autres contextes.
extériorisé et se transforme petit à petit en lan- Le langage sous forme de soliloque (sonore
gage intérieur. chez l’enfant) organise la réflexion et la pensée.
Sous forme de dialogue, il permet de commu- Il permet l’analyse, l’évocation et le rappel des
niquer les besoins, les sentiments et d’établir connaissances, le conflit cognitif, la résolution
des relations avec les autres. de problème, le maintien des informations
C’est par le langage que l’enfant pose des ques- dans la mémoire à court terme, l’organisation
tions, émet des hypothèses, confronte son des informations dans la mémoire à long terme.
point de vue à celui d’un autre ; il permet donc Le language intervient dans la métacognition
le conflit socio cognitif. pour réfléchir sur sa pensée et ses stratégies. Il
Il peut jouer un rôle important dans la capacité conduit à l’abstraction et à la généralisation et
de transférer des procédures dans un nouveau permet le développement de l’idée.
contexte plus ou moins analogue.

2 Voir le chapitre consacré aux compétences relationnelles

19
Conclusion
Ce chapitre a introduit notre propos en pré- mètres qui conditionnent cette transfor-
cisant quelques éléments théoriques liés à mation en insistant sur la corrélation entre
l’apprentissage et au développement. la maturation et l’expérience, les relations
sociales, la mémoire, le langage.
Il devrait permettre de mieux appréhender
la suite de l’ouvrage en s’imprégnant des Nous avons également insisté sur le carac-
modèles auxquels il se réfère. tère systémique du développement.

Nous y avons vu que l’enfant apprenait en Nous avons enfin mis en avant l’importance
transformant ses connaissances et ses procé- du jeu à connotation motrice pour favoriser
dures. Nous avons ensuite précisé les para- l’apprentissage.

20
(Psycho)motricité
et habiletés
motrices
Ce chapitre est consacré à la méthodologie de la
psychomotricité orientée vers le développement des
habiletés motrices.
Nous y exposons, dans un premier temps, les principes
permettant de comprendre l’apprentissage moteur et
de dégager des pistes méthodologiques générales.
Nous nous intéressons ensuite de manière plus
systématique à chacune des fonctions motrices afin
de préciser la méthodologie et de proposer des pistes
d’actions.
La latéralité, la fonction tonique, la fonction posturale,
la motricité globale, la motricité manuelle, le graphisme
ainsi que la fonction motrice expressive y sont
successivement envisagées.
Nous proposons enfin un document permettant
d’observer l’enfant dans le développement de ses
habiletés motrices.
1. Le développement et l’apprentisage
des habiletés motrices

1.1 Définitions et caractéristiques

un corps qui le fait, un cerveau qui le guide, des


sens qui l’orientent.
On parle du geste graphique.
Le développement moteur s’effectue toujours en
interaction avec les autres dimensions du déve-
loppement socio affectif, cognitif et langagier.
C’est la raison pour laquelle on le qualifie de
« psychomoteur ».
Les habiletés motrices du point du vue de la psy-
chologie cognitive sont des connaissances pro-
cédurales.
Une habileté motrice peut se définir comme un
mouvement adapté à un but, organisé dans
l’espace, dans le temps, latéralisé et signifiant.
Une personne habile est une personne qui peut
produire de nouveaux mouvements qu’elle
n’a jamais réalisés ou adapter un mouvement
connu aux nouvelles contraintes. Elle est donc
La motricité est un concept large qui englobe capable de résoudre des problèmes moteurs.
un ensemble de fonctions physiologiques, ana- Franchir un obstacle pour atteindre un but.
tomiques, neurologiques, psychologiques qui Se déplacer en marchant pour danser.
assurent le mouvement (Bouchard, 2009).
Lancer et rattraper une balle pour jouer avec un
Si on utilise le terme « psychomoteur » c’est partenaire.
aussi parce que les acquisitions motrices in-
Découper une forme à l’aide de ciseaux pour réali-
fluencent la compréhension du monde, les
ser un bricolage.
relations, le psychisme.
Glisser sur un toboggan pour s’amuser.
Les praxies sont des systèmes de mouvements
coordonnés en fonction d’un résultat ou d’une Froncer les sourcils et se replier sur soi-même pour
intention (BALLOUARD 2011). Le traite- exprimer son mécontentement.
ment complexe de toutes les données néces- Les habiletés gestuelles s’exercent à travers la
saires aux praxies requiert une certaine matu- coordination des différentes fonctions motrices.
rité et une expertise développée dans la petite ●● La latéralisation qui sollicite l’utilisation
enfance, par l’expérience. d’un côté dominant pour augmenter la per-
La dyspraxie est un trouble de l’organisation du formance.
geste. ●● La fonction tonique qui permet d’ajuster

Le geste est un mouvement significatif déter- les mouvements en fonction de la situation


miné par une intentionnalité. Le geste suppose réelle et des buts à atteindre.

22
(Psycho)motricité et habiletés motrices

●● La fonction posturale qui permet de contrô- ●● La motricité expressive qui permet d’utiliser
ler l’équilibre au repos et en mouvement, les mimiques, les attitudes, les mouvements
avec ou sans intervention de forces exté- pour communiquer efficacement, utiliser
rieures et d’adopter la posture la plus adap- les codes sociaux, et s’exprimer dans le lan-
tée à l’activité projetée. gage non-verbal de manière efficace.
●● La motricité globale qui permet de se dépla- ●● Les motricités manuelles et graphiques qui
cer, de changer de position, d’orientation, permettent d’utiliser des outils, d’agir sur
et de transmettre une force à un objet. (La l’environnement, de manipuler des objets,
coordination dynamique générale). de peindre, dessiner, écrire.

1.2 Enjeux

1.2.1 Enjeux moteurs 1.2.2 Enjeux sociaux et affectifs


Lorsque les gestes s’affinent et deviennent Les habilités motrices permettent à l’enfant de
plus précis, mieux coordonnés, plus rapides, communiquer, d’exprimer.
l’enfant peut enchaîner les séquences d’actions Exprimer dans un langage non verbal,
de manière fluide avec de moins en moins de communiquer efficacement, notamment chez les
périodes de transitions, entre les actions. petits par l’imitation…
Il peut encastrer, empiler, sauter sur un pied… Elles permettent d’établir des relations harmo-
L’exécution devient moins dépendante de la nieuses avec autrui….
vision, la régulation s’opère davantage via les Jouer ensemble dans le sable, se poursuivre,
canaux proprioceptifs et tactiles (haptiques). construire ensemble, jouer au ballon, communiquer
Les expériences et l’apprentissage qui en dé- efficacement, utiliser les gestes symboliques,
coule ont une importance capitale dans le dé- La maîtrise grandissante des actions motrices
veloppement de la fonction posturale et déter- induit une plus grande autonomie, une meil-
mine l’utilisation de la stratégie d’équilibration leure connaissance personnelle du monde.
en bloc ou multi segmentaire.
S’habiller seul, se laver, se déplacer, nager…
Progressivement, l’enfant devient capable de te-
Dans ses activités motrices, l’enfant résout
nir compte des différents éléments du contexte
symboliquement ses conflits internes. Les acti-
qui l’entoure (l’environnement, les autres)
vités corporelles lui permettent de décharger
pour planifier la réponse la plus appropriée en
les excès de tonus et de retrouver un équilibre
fonction de ses intentions. Il acquiert les dif-
tonique et conditionnent la sensation de bien-
férentes praxies pour se déplacer, se protéger,
être.
s’exprimer et communiquer, utiliser des stra-
tégies d’actions efficaces, manipuler des outils, Se détendre, frapper, sauter en profondeur, frapper
dessiner, écrire. . dans un ballon, viser, se balancer…
Dans un jeu de ballon, les enfants doivent La maîtrise des différentes habiletés a un impact
coordonner la course pour lancer la balle, anticiper sur l’estime de soi dépendant du sentiment de
la position du partenaire, en estimant les vitesses compétence, de puissance…
et les directions du déplacement, considérer les Se sentant capable de se protéger (notamment par
propriétés physiques du ballon afin de planifier le développement de l’équilibre) il se sentira plus
le mouvement. S’ils exécutent la même tache à la confiant.
plage, le support instable, le soleil, le vent, seront Les différentes habiletés lui permettront égale-
pris en compte. ment d’être reconnu dans le groupe de pairs et
de s’intégrer à sa culture.

23
Le développement et l’apprentisage des habiletés motrices

Jouer au football, au base ball, faire le clown, férentes habiletés vont permettre à l’enfant de
jongler.... découvrir et de comprendre la réalité qui l’en-
toure.
1.2.3 Enjeux cognitifs
Le contrôle de la position assise est essentiel pour
Selon Piaget, la motricité intervient à tout l’acquisition de la coordination du regard et
niveau dans le développement des fonctions des actions. Cela permet d’établir des liens, des
cognitives. correspondances entre ce que l’on touche, ce que
Les différentes stratégies cognitives sollicitées et l’on voit, ce que l’on ressent et ce que l’on fait.
stimulées pour apprendre de nouvelles praxies La maîtrise grandissante des gestes va permettre à
sont transférables dans des situations nouvelles. l’enfant d’avoir plus d’autonomie, de construire
Nous pensons à la capacité de capter et de traiter sa connaissance personnelle du monde.
les informations, de résoudre des problèmes, d’être Le toucher actif permet une exploration plus riche
attentif, de se motiver, de mémoriser, d’évoquer…. et une meilleure mémorisation, notamment celle
Les habiletés motrices conditionnent la percep- des lettres pour l’apprentissage de la lecture….
tion du réel et notamment la perception des Les habiletés motrices préparent aux tâches
caractéristiques de l’espace et du temps. professionnelles.
La motricité rend le monde accessible. Les dif-

1.3 Étapes de l’apprentissage des gestes moteurs (praxies)

Observons une personne en train d’apprendre Observons l’attitude caractéristique d’un novice
une nouvelle habileté : le jonglage ou la qui pratique le patinage sur roulettes.
conduite d’une voiture. On repère trois étapes.
1.3.2 Phase verbo-motrice
1.3.1 Phase verbale Au fur et à mesure des différents essais, la per-
La personne cherche à comprendre ce qu’il faut sonne définit sa meilleure stratégie, fait des
faire, elle accompagne souvent chaque étape ajustements, des petits changements, l’aide
de commentaires verbaux. Cette étape se tra- verbale s’estompe.
duit par une tension musculaire (tonus), des Je pense, mais je ne dis plus. Je dois encore réflé-
mouvements parasites, une raideur, une grande chir pour passer la première, lâcher le frein à main,
concentration. mais je ne dois plus le verbaliser.

1.3.3 Phase motrice


Enfin, le mouvement, conscient au début,
devient automatique et s’adapte peu à peu aux
autres situations rencontrées.
Une fois le geste automatisé, l’attention peut se
porter vers d’autres tâches.
Cette étape d’automatisation progressive per-
met un traitement de l’information sensorielle
plus rapide et infra-consciente qui sollicite
moins d’attention, de concentration.
Souvenons-nous des premiers essais de conduite Tout en conduisant, on peut allumer la radio, dis-
automobile ou observons un enfant qui apprend cuter, observer le paysage.
un geste précis d’écriture et qui tire la langue en se L’enfant qui a appris à sauter à la corde peut chan-
concentrant… ter ou discuter en dansant…

24
(Psycho)motricité et habiletés motrices

1.4 Indices de progressions des habiletés

Quatre indices permettent d’observer qu’une


habileté est acquise : l’automatisation, la disso-
ciation, l’équilibration et la coordination.

1.4.1 Les mouvements


deviennent automatiques
Le mouvement s’effectue sans que l’on doive
y penser. La dépense d’énergie et la fatigue
nerveuse du début s’atténuent. La nécessité du
contrôle visuel fait place à un contrôle kines-
thésique (correction à partir des informations
proprioceptives).
On peut rouler à vélo en regardant le paysage.
On peut rouler longtemps sans fatigue.

1.4.3 La posture est adaptée


de manière anticipative
Au début, la tête reste bien dans son axe
vertical, pour assurer les repères habituels.
Il y a peu à peu acceptation de perdre ses re-
pères et d’accepter le déséquilibre, l’ajustement
postural se fait avant l’action.
On se penche avant d’entamer le virage à bicy-
clette, alors qu’avant, on tournait à la dernière
1.4.2 L’action est moins globale, seconde par petits coups saccadés de volant.
le geste devient épuré
On n’utilise que les groupes musculaires néces-
saires au mouvement (différenciation), les syn-
cinésies diminuent.
Les syncinésies sont des mouvements parasites
effectués simultanément à un mouvement in-
tentionnel. Tirer la langue quand on écrit par
exemple.
L’enfant qui écrit ne tire plus la langue.
Le tonus est adapté à la situation, on desserre les
dents.

25
Le développement et l’apprentisage des habiletés motrices

1.4.4 Les mouvements buche dans un circuit d’équilibre.


sont coordonnés,
les gestes s’enchaînent
Les actions d’abord juxtaposées se succèdent
avec un arrêt : je cours, je m’arrête, je lance
la balle. Elles sont ensuite coordonnées, elles
s’enchaînent entre elles sans temps d’arrêt, le
mouvement semble fluide.
Je peux attacher les boutons du manteau, trico-
ter, démarrer et rouler à vélo…
En cas de fatigue, de stress, de vitesse, de sol-
licitations diverses, le mouvement bien acquis
peut régresser.
Si on demande à l’enfant de terminer rapidement
sa page d’écriture, celle-ci devient moins lisible.
Très excité au retour de la récréation, l’enfant tré-

1.5 Paramètres de l’apprentissage moteur

Pour que le développement des habiletés puisse L’enfant peut d’abord contrôler les muscles du vi-
s’opérer de manière harmonieuse, plusieurs sage pour sourire et faire des mimiques.
conditions sont indispensables. Le contrôle s’exerce d’abord sur les parties
proches de l’axe corporel, comme l’épaule et le
1.5.1 Maturation motrice
bras dans le cas du membre supérieur puis sur
les parties distales soit le pied et la main. C’est
le principe proximo-distal.
L’enfant peut orienter son bras vers un hochet, en-
suite, il devient capable de le saisir et de la mani-
puler à l’aide de doigts.
Chaque segment des membres intervenant
dans l’accomplissement d’un comportement
moteur en émergence remplit un rôle de plus
en plus spécialisé. C’est le principe de différen-
ciation.
On passe de réactions physiques globales, mettant
en jeu le corps tout entier, à une réponse de la par-
Les mouvements volontaires apparaissent tie du corps qui a été stimulée ou qui doit agir de
d’abord au niveau de la tête, du torse et enfin manière spécifique.
des membres. On dit que la maturation répond Les actions simples s’intègrent l’une à l’autre
au principe céphalo-caudal. pour devenir des habiletés complexes. C’est le
Le nourrisson contrôle progressivement le cou (sou- principe d’intégration.
tien de la tête et rotation pour suivre du regard), le À partir des combinaisons d’activités simples (tenir
haut du dos et le bassin (il redresse le tronc par une sa tête droite, soulever le tronc), l’enfant acquiert
poussée des bras). une coordination de plus en plus fine lui permet-
Il maintient ensuite la position assise et peut enfin tant de boire dans une tasse en porcelaine sans ren-
contrôler les membres inférieurs pour marcher. verser. Cette spécialisation suppose par ailleurs, une

26
(Psycho)motricité et habiletés motrices

coordination de plus en plus fine qui correspond à 1.5.3 Coordination des fonctions
l’idée d’intégration des synergies musculaires. musculaires statiques et
Les comportements qui se sont révélés efficaces dynamiques
sont mémorisés pour être immédiatement dis- Les différentes habiletés motrices supposent
ponibles en cas de besoin et constituent un l’action coordonnée des fonctions musculaires
répertoire de solutions motrices. C’est la loi de statiques et dynamiques.
l’effet. Lorsqu’une personne roule à vélo, l’activité mus-
culaire dynamique assure le pédalage, la mobili-
Remarque sation du guidon, alors que la fonction musculaire
C’est le domaine du développement où l’on statique assure le maintien de la position assise, le
rencontre le moins de différences indivi- maintien des mains sur le guidon, l’équilibre.
duelles, si ce n’est pour les prématurés qui
accusent un net retard dans les premiers mois
(retard qu’ils auront rattrapé à la fin de la troi-
sième année).
De plus, on ne trouve pas toujours de corréla-
tion entre les comportements moteurs de la pe-
tite enfance et les performances intellectuelles
ultérieures.
Les garçons et les filles ne présentent pas de
différences significatives. Par contre, certains
groupes ethniques semblent plus rapides dans
leur processus de maturation.

1.5.2 Développement physique

a) Fonction musculaire dynamique


La fonction musculaire dynamique assure les
mouvements réflexes et les mouvements inten-
tionnels volontaires et automatisés.
●● Les mouvements réflexes sont des mouve-

ments qui s’effectuent en réaction à une sti-


mulation, ils ne dépendent pas d’un choix
délibéré d’agir, ils sont innés, instinctifs, ne
résultent d’aucun apprentissage et possèdent
Pour que les compétences motrices se déve- une forme stéréotypée. Ils n’impliquent que
loppent, il faut que le système locomoteur la partie la plus basse du système nerveux
composé des os, des articulations et des muscles central, au niveau de la moelle épinière.
soit intègre et assure ses fonctions.
Ce sont les réflexes de clignement des paupières, les
La force, la puissance musculaire, l’endurance, réflexes de déglutition.
la souplesse doivent permettre le mouvement.
Chez les espèces les moins évoluées, ces réflexes
Cela va dépendre du développement physique
représentent la base de tous les comportements
et de la croissance.
moteurs.

27
Le développement et l’apprentisage des habiletés motrices

●● Les mouvements intentionnels volontaires


sont les mouvements que nous entrepre-
nons pour la première fois ou que nous ne
maîtrisons pas bien. Ils sont sous le contrôle
conscient et continu. Ils exigent un effort
constant d’attention. Ils impliquent la tota-
lité du système nerveux et surtout les struc-
tures corticales qui permettent l’ajustement
conscient.
Ce sont les mouvements que nous faisons quand
nous apprenons à nager, à écrire, à conduire
une automobile.
●● Les mouvements intentionnels automati-
sés sont des mouvements volontaires dont
la forme a été affinée par la répétition. Le Les fonctions digestives, respiratoires, circula-
contrôle s’effectue au niveau sous-cortical, toires, le métabolisme ainsi que les autres fonc-
ce qui évite de surcharger l’attention du su- tions du corps humain assurent les conditions
jet tout en lui laissant la possibilité de réagir nécessaires au transport et à la transformation
si nécessaire. de l’énergie chimique en énergie cinétique et
Souvent, dans le langage courant, on utilise en mouvement.
le terme de réflexe pour parler de mouvement La cellule musculaire a besoin d’énergie pour se
automatique.
contracter. Cette énergie provient de la dégra-
Ce sont les mouvements permettant les ac- dation d’une molécule (ATP) qu’elle possède
tions quotidiennes : monter l’escalier, signer, en stock, mais en quantité limitée.
conduire une voiture, se brosser les dents et la
La poursuite de l’activité nécessite la reconsti-
plupart des habiletés apprises.
tution de cette réserve. Cette reconstitution se
b) Fonction musculaire statique réalise à partir du glucose fourni par l’alimen-
La fonction musculaire statique n’intervient tation. Si l’intensité de l’exercice est faible, la
pas à proprement parler dans les mouvements, reconstitution de cette réserve d’ATP se pro-
mais y contribue en se manifestant par : duit grâce à la présence d’oxygène au niveau
des cellules musculaires.
●● l’action tonique ;
Par contre, si l’intensité est élevée, l’organisme
●● la lutte antigravitaire ;
ne parvient plus à acheminer suffisamment
●● l’équilibration ;
d’oxygène (même si le rythme respiratoire s’ac-
●● la stabilisation ; célère). La reconstitution de la réserve s’opère
●● la préparation posturale à l’action. donc en produisant de l’acide lactique (celui-ci
La fonction musculaire statique permet de
sera éliminé par la suite). C’est cet acide lac-
maintenir la station debout, de tenir un
tique qui nous donne des courbatures.
crayon, de se préparer à lancer un ballon dans Cependant, lorsqu’il y a une trop grande quan-
un panier de basket. tité d’acide lactique, le mouvement n’est plus
Elle permet de maintenir un tonus suffisant possible. En outre, la reconstitution de cette
pour produire un minimum de chaleur, pour réserve va occasionner un fonctionnement plus
être prêt à réagir à un danger. intense du système respiratoire et du système
circulatoire (nous respirons plus vite, notre
1.5.4 Métabolisme cœur bat plus vite).
Des réactions biochimiques sont nécessaires La pratique d’une activité physique augmente
pour que le corps puisse réaliser un mouve- la résistance du système à l’effort. Nous deve-
ment, un effort. nons plus endurants.

28
(Psycho)motricité et habiletés motrices

Si l’on compare de manière (trop) simpliste notre C’est par la vue et les informations en provenance
corps à une voiture, on peut dire que, pour avancer, des propriocepteurs (oreille interne, muscles, arti-
il faut mobiliser les roues, qui elles-mêmes doivent culations) que le cycliste peut ajuster son mouve-
être mobilisées par un piston. Le moteur doit être ment, diriger son vélo, se maintenir en équilibre
allumé (le système nerveux), il faut de l’essence (le malgré le déplacement et rester droit sur son vélo.
glucose amené par le système circulatoire après la
digestion des aliments que nous avons mangés) et
de l’air (ici l’oxygène amené par la respiration).
Une fumée s’échappe et élimine les déchets de la
combustion de l’essence (par la respiration entre
autres). Il faut en outre que quelqu’un conduise la
voiture pour l’amener à l’endroit désiré.

1.5.5 Systèmes de contrôle


des habilités
Pour que les compétences motrices se déve-
loppent, il faut que les fonctions nerveuses
véhiculent les informations et contrôlent l’en- ●● La vue permet d’ajuster le mouvement d’un
semble des systèmes pour qu’ils fonctionnent point de vue spatial, dans la coordination
de manière complémentaire et harmonieuse. oculo-manuelle par exemple, pour orien-
Les systèmes nerveux central et périphérique ter le mouvement dans la bonne direction,
assurent la transmission des messages pour pour adapter le geste à la distance.
apporter les éléments nutritifs, réguler la res- La vue permet notamment de coordonner les
piration, la température du corps, l’apport des mouvements pour attraper une balle.
éléments indispensables à l’activité musculaire,
éliminer les déchets, capter les informations, ●● La proprioception permet de ressentir la po-
les traiter et réagir en fonction de celles-ci. sition du corps par rapport à la pesanteur et
de s’équilibrer. Elle permet de régler l’inten-
Suite à une ingestion d’alcool, les mouvements sont sité du geste pour saisir un objet sans l’écra-
moins coordonnés, on perd l’équilibre. L’alcool ser. Elle permet de déplacer le corps ou une
influence en effet la qualité de la transmission des partie du corps dans la direction attendue,
informations. sans devoir regarder. Elle donne des infor-
Les personnes qui ont eu un accident vasculaire mations sur l’accélération.
cérébral ne disposent plus des structures corticales C’est grâce à la proprioception que nous pou-
qui permettent de traiter les informations pour se vons rester debout en équilibre, orienter le bras
mouvoir efficacement, ils sont paralysés. vers la cible que nous visons, contrôler la force
Une lésion au niveau des zones motrices du cerveau de notre poignée de main quand nous saluons
(infirmité motrice cérébrale) engendre des mouve- une personne, contrôler l’impulsion de la jambe
ments incoordonnés, une paralysie spastique. pour franchir un obstacle, … ceci sans utiliser
Suite à des troubles du cervelet, on perd l’équilibre la vue.
et l’on n’arrive plus à coordonner ses mouvements. ●● L’audition joue un rôle d’appoint, dans la
mesure où elle donne des indices sur la loca-
a) Perception
lisation des bruits et des sons, permettant
Pour que le mouvement soit ajusté en fonc- l’adaptation des actions à l’environnement.
tion du but poursuivi, il faut que la personne
L’audition permet d’entendre le bruit d’une
dispose des informations sur l’environnement
voiture qui arrive ou d’ajuster l’intensité de la
physique et humain et sur son propre corps.
frappe sur la touche du piano.
Les fonctions perceptives agissent en interac-
tion pour assurer un comportement intention- ●● Le toucher contribue au contrôle des mou-
nel adapté. vements manuels et à la perception des

29
Le développement et l’apprentisage des habiletés motrices

points d’appui au sol, dans les postures et port aux autres. Il suppose l’existence d’une re-
les déplacements. Il donne des informations présentation interne de la géométrie du corps,
sur les caractéristiques physiques de la ma- des forces d’appuis du corps au sol et de son
tière, sur les formes, les positions, les orien- orientation par rapport à la verticale.
tations des objets.
C’est le toucher qui permet de percevoir les
signes du braille, de saisir la poignée de la porte
sans la regarder, d’ajuster notre vitesse de course
à la température du sable…
C’est grâce aux nombreuses expériences et
à la répétition, dans un processus d’essai et
d’erreur, que le traitement des informations
devient efficace.
Pour traverser la rue sans se faire renverser par
une voiture, il faut ajuster la vitesse de sa course
au déplacement de la voiture. Il faut donc or- Le schéma corporel se construit dès la naissance.
ganiser son déplacement en fonction de l’espace Il évolue au fur et à mesure de la croissance de
à parcourir, dans le temps disponible. Il faut l’enfant et de sa maturation neurologique, en
également doser la puissance de l’effort muscu- intégrant les informations que l’individu reçoit
laire et courir en ligne droite, rester debout… de son corps, dans et grâce à ses expériences
motrices.
b) Schéma corporel3 Avec la construction du schéma corporel, l’enfant
Le schéma corporel sert de référentiel pour change de posture avec assurance, il soulève et pose
calibrer les mouvements de toutes les parties ses pieds sur le sol sans trébucher au cours de la
du corps de manière non consciente (infra- marche, il transfère un objet d’une main dans
consciente), en fonction des axes avant-arrière, l’autre sans le faire tomber, il porte un objet à sa
haut-bas, gauche-droite. En d’autres termes, bouche sans erreurs, quelques mois seulement après
le schéma corporel permet d’accomplir des sa naissance.
actions de plus en plus adaptées sur le plan spa-
tial. c) Mémoire motrice
Il joue aussi un rôle important dans le contrôle La mémoire motrice dispose de différents
de l’équilibre. schémas des gestes mémorisés. Ces schémas
permettent à la personne habile de s’adapter à
C’est le schéma corporel qui permet de comprendre
toute nouvelle situation.
pourquoi, dans des activités de pointage, même si
nous ne voyons pas notre bras, nous pouvons poin- Ces schémas en mémoire disposent d’informa-
ter avec précision dans la direction de la cible repé- tions :
rée visuellement. ●● sur les conditions initiales du mouvement :

Il explique aussi pourquoi les informations d’ori- la position du corps, des membres ;
gines musculaires ou articulaires peuvent assurer le ●● sur les paramètres du mouvement : la vi-

contrôle des activités qui réclament l’action coor- tesse, la force, l’énergie ;
donnée des mains et ce, même dans l’obscurité. ●● sur les conséquences sensorielles du mouve-

Il explique aussi le phénomène du membre fan- ment : ce que l’on ressent pendant l’action ;
tôme. ●● sur les effets du mouvement par rapport au

Le schéma corporel peut se définir comme but poursuivi : cibles atteintes.


une mémoire où toutes les parties du corps se Chaque fois que l’enfant exerce un mouve-
trouvent calibrées et situées les unes par rap- ment, il enrichit sa mémoire motrice.
3 D’autres interprétations de ce concept sont précisées dans le
Chaque expérience alimente ainsi la mémoire
chapitre traitant de la perception consciente du corps. motrice et sert de point de référence pour les

30
(Psycho)motricité et habiletés motrices

nouvelles expériences. Ce processus englobe, Imaginons que nous voulions gravir un escalier
bien entendu, les dimensions psychologiques, dont la hauteur des marches semble constante.
cognitives et sociales comme les renforcements Nous avons en mémoire un schéma qui nous per-
positifs, l’estime de soi, la motivation, la ges- met d’effectuer ce mouvement, sans problème. Si
tion de l’échec. une marche est plus haute que les autres, nous tré-
La mémoire motrice est une sorte de banque buchons. Les informations que nous recevons sont
de mouvements où sont répertoriées les condi- donc différentes de celles que nous attendions. Nous
tions initiales, les perceptions pendant et après cherchons l’erreur.
l’action qui seront associées à un résultat. Si nous devons gravir cet escalier une autre fois,
Dans une nouvelle situation, la personne choi- nous anticiperons et lèverons davantage la jambe
sit les paramètres requis pour effectuer le mou- quand nous monterons.
vement, en fonction de la représentation qu’elle
se fait (l’image), des conditions initiales et du
but à atteindre. Elle a des attentes précises, par
rapport aux sensations qu’elle en aura. Si les
messages qu’elle reçoit effectivement sont ceux
qui sont prévus, le mouvement est efficace, si-
non il y a une erreur, elle recherchera donc une
nouvelle manière d’agir.
L’ajustement spatial permet de contrôler les
trajectoires, les formes et l’orientation, la direc-
tion des mouvements. L’ajustement tempo-
rel permet de contrôler la durée, la vitesse, le
rythme du mouvement. L’ajustement tonique
permet de contrôler l’énergie, l’intensité du
mouvement.

31
2. Principes méthodologiques généraux

2.1 Sollicitez adéquatement ●● Tenez compte de l’importance de la coor-


le système locomoteur dination des fonctions musculaires statiques
et dynamiques.
Les fonctions anatomiques, physiologiques,
nerveuses doivent être suffisamment dévelop- 2.2 Tenez compte des étapes
pées et ne pas présenter de handicap, pour que de l’apprentissage des
les habiletés motrices se développent. habiletés
Chez les enfants, la capacité de reconstituer des
réserves sans oxygène (anaérobie) est limitée. Il La capacité de représentation et de verbalisa-
faudra donc utiliser l’autre filière (aérobie). En tion d’une action est prédominante pour le
pratique, cela veut dire que les activités à forte développement des praxies.
intensité et effectuées durant un long moment ●● Laissez le temps au tâtonnement.
ne sont pas adaptées.
●● Proposez un environnement pour permettre

et ou induire l’action.
●● Evitez le dressage gestuel.

●● Proposez des situations matérielles déposées

en vrac….
●● Proposez des situations facilitantes, induc-

trices de réponses nouvelles.


●● Faites évoluer les situations : de l’acte mo-

teur à la conduite motrice.

2.3 Multipliez les situations

La richesse de l’expérimentation de l’enfant


dépend de la quantité et de la qualité des sti-
mulations qui lui sont présentées.

●● Aucune situation de course en endurance,


de stretching ou de musculation n’est à pré-
coniser.
Au contraire, le travail de musculation spé-
cifique ainsi que la stimulation trop exclu-
sive de l’un ou l’autre groupe musculaire
peuvent occasionner des déformations or-
thopédiques. La stimulation en endurance
anaérobique est préjudiciable à l’évolution
normale du système d’adaptation à l’effort.

32
(Psycho)motricité et habiletés motrices

●● Proposez de combiner une suite d’opéra- mouvements. L’enfant sera d’autant plus ca-
tions pour atteindre un but. pable d’acquérir de nouveaux mouvements ou
●● Encouragez à donner des réponses motrices d’ajuster les mouvements automatiques que
adaptées, diversifiées. ceux-ci auront été construits à partir des situa-
tions motrices variées.
●● Faites organiser au mieux les réponses mo-
trices.

2.4 Répétez les situations


La répétition permet la recherche de la stratégie
la plus efficace, par essai-erreur. Elle permet au
mouvement de devenir automatique. Quand
les mouvements sont automatisés, la mémoire
de travail et l’attention peuvent se porter sur
autre chose que sur l’action motrice.
On peut ainsi tricoter en bavardant, dribbler en
observant ses adversaires.
Nous pourrons adapter notre conduite de voiture
automatisée, à un changement fortuit, un obstacle,
une pluie diluvienne.
Nous pourrons adapter notre danse à un change-
ment de rythme.
2.6 Proposez
des défis ludiques

La gratuité, le plaisir et le jeu sont indispen-


sables pour que l’enfant progresse dans le déve-
loppement des habiletés motrices.

Les problèmes sont posés par la situation, par


l’enfant, par l’adulte.
2.5 Variez les situations ●● Limitez les productions formelles notam-

Les situations motrices doivent envisager de ment dans le domaine de la danse, du sport
manière complémentaire et intégrée les fonc- et même des activités plastiques.
tions musculaires statiques et dynamiques. ●● Évitez également un apprentissage systéma-

La variété favorise l’émergence des modèles tique, directif, et sportif chez les enfants de
d’organisation de chacune des catégories de maternelle.

33
Principes méthodologiques généraux

2.7 Tenez compte puissent détecter un éventuel problème


de l’affectivité neurologique. Plus la détection est précoce,
au plus les chances de médiation par des
acteurs spécialisés (kiné, psychomotriciens
spécialisés) sont grandes.
En effet, les problèmes moteurs sont parfois le
reflet d’un désordre plus important au niveau
du développement.

2.10 Adaptez vos attentes


à l’âge des enfants

Les situations doivent tenir compte du processus


de maturation et des possibilités physiques des
enfants. Au fil de son développement, l’enfant
Le plaisir que l’enfant retire des jeux moteurs apprend à adapter ses actions au contexte dans
est un vecteur d’implication réel. Il s’exprime lequel il vit. Ce contexte multidimensionnel est
notamment par l’intermédiaire du tonus. très stimulant et le conduit à relever de nom-
breux défis moteurs. Certains aspects de la mo-
Inversement, l’angoisse ou la désapprobation
tricité vont encore évoluer jusqu’à l’âge adulte.
sont des freins au développement des habilités.
●● Les habiletés sont construites à partir des

comportements de base spécifiques à l’es-


2.8 Suscitez
pèce. Ceux-ci existent (de manière poten-
la prise de conscience
tielle) à la naissance, mais ils nécessitent une
maturation.
Marcher, courir, grimper, sauter, lancer, tirer,
pousser, saisir, manipuler sont des comporte-
ments moteurs de base.
La maturation s’exerce grâce à l’interaction
avec l’environnement. C’est le cas de la pos-
ture, de la locomotion, de l’expression fa-
ciale des émotions ainsi que des comporte-
ments de défense, d’attaque ou de recherche
d’aliments.
●● Au fur et à mesure des expériences, les com-
portements moteurs de base deviennent
automatiques. Ils sont alors exécutés sans
l’implication des ressources intentionnelles
En orientant l’attention des enfants sur les stra- du sujet. Le mouvement peut se dérouler
tégies utilisées, sur les performances, sur les même si on n’y prête qu’une attention dif-
paramètres de l’action réalisée, on favorise la fuse. C’est ce que l’on appelle le contrôle
capacité de transférer les acquis dans de nou- infra-conscient.
velles situations problèmes.
Cette attention diffuse permet néanmoins
de réagir au cas où la réalisation du geste ne
2.9 Observez serait pas conforme à l’habitude.
les difficultés motrices
La marche devient autonome.
●● Si un enfant présente des difficultés mo- ●● À partir de l’automatisation des mouve-
trices, informez-en les parents, afin qu’ils ments de base et en les combinant, l’enfant

34
(Psycho)motricité et habiletés motrices

pourra programmer toute une série d’habi- On peut lacer ses souliers, écrire, jouer d’un ins-
letés motrices complexes d’abord de ma- trument de musique.
nière intentionnelle. Le sujet, grâce au contrôle diffus qu’il exerce,
Nager la brasse, graphier, utiliser des ciseaux. s’adapte à des variations.
●● Les habiletés deviennent automatiques, Adapter son pas de danse à un changement de
par la répétition et l’exercice. rythme.

35
3.1 De la naissance à 1 an

36
Fonction Habiletés Motricité Motricité Motricité
Âge Motricité manuelle Latéralité
tonique posturales globale expressive graphique
À la naissance Hypertonie des Réflexes posturaux : Motricité réflexe. Préhension réflexe, grasping-re- Certains bébés La motilité
membres. réactions réflexes pro- Mouvements diffus, flexe ou réflexe d’agrippement : montrent des faciale s’ex-
Stade de l’Im- Hypotonie voquées par les change- désordonnés et anar- lorsque l’on stimule la paume de signes de choix prime dans
pulsivité motrice axiale. ments de position de la chiques sans coordina- la main chez le nouveau-né, cela d’une main, c’est le une crispation
décrite par Wal- Variation de to- tête par rapport au corps tion (pédalage). entraîne une flexion des doigts cas pour la succion du visage
lon. nus en lien avec et du corps dans l’espace très fermes sur l’objet... du pouce. accompagnée
Réflexes associés
3. Étapes
les émotions. comme par exemple, la Capacité à faire coïncider visuelle- de cris, qui Quelques
aux fonctions de marche automatique : ment les mouvements du bras en traduisent une
nutrition, (suc- Hypertonie tenu sous les bras com- direction d’une cible. insatisfaction
cion, déglutition) d’appel : pha- me pour le faire mar- (alimentaire
de protection ses d’intenses cher, il étend les jambes La main s’ouvre simultanément ou autre) et
(grasping, réflexe décharges petit à petit. au mouvement du bras. un pseudo
de Moro, fouisse- toniques té- Ils témoignent de la sourire carac-
repères

ment) et réflexes moignant d’un prédisposition humaine térisé par une


posturaux. malaise ou d’un pour les actions de loco- détente mus-
L’absence de ces besoin. motion. culaire de la
réflexes est un si- face, témoin
gne de perturba- Hypotonie de Hypotonie de l’axe d’un confort
tion du système satisfaction : corporel et hypertonie intérieur.
nerveux. Mimiques de des membres supérieurs
Certains devront bien-être, sou- et inférieurs. Progressive-
disparaître pour rires, détente de ment, l’enfant
donner place à tout le corps. En tenant le nouveau-né utilise l’hyper-
une motricité en position assise, les tonie d’appel
intentionnelle. membres sont fléchis, la et l’hypotonie
tête souvent ballante. de satisfaction
dans des situa-
Le bébé a besoin d’être tions de com-
soutenu pour maintenir munication.
l’axe de son corps.

Lorsqu’il est allongé


du développement moteur

sur le ventre, le bébé


soulève la tête. Au début
juste quelques secondes,
puis il s’appuie sur ses
avant-bras et peut en-
fin tourner la tête sans
dodeliner.
Fonction Habiletés Motricité Motricité Motricité
Âge Motricité manuelle Latéralité
tonique posturales globale expressive graphique
Vers trois mois Diminution L’enfant à plat ventre La motricité des mem- Le réflexe de grasping s’atténue, On observe une Le bébé a
de l’hypertonie redresse la tête de 45° bres est encore globale. Le contrôle de l’axe permet à ambidextrie natu- faim, il crie.
Les comporte- des muscles à 90°. l’enfant d’organiser ses premiers relle, lors des mani- La mère le
ments moteurs fléchisseurs des À plat dos : le bébé mouvements. pulations. prend dans
de base au niveau membres. L’enfant tenu assis main- roule sur le côté. les bras. La
de la motricité tient la tête droite. La diminution de l’hypertonie des répétition de
manuelle s’ins- Contrôle du À plat ventre : le bébé muscles fléchisseurs des membres ces actes va lui
tallent pendant tonus des se redresse légèrement permet l’ouverture des bras, des permettre de
cette première muscles du cou sur les avant-bras. mains. mémoriser le
année. et de la nuque lien entre ses
permettant le Préhension au contact involon- perceptions
maintien de taire où la vue n’intervient pas : intérieures, ses
la tête dans le Le nourrisson saisit un objet qui cris et l’arrivée
prolongement est placé au contact de sa main. de la maman
du tronc. qui le prend
Il peut tenir des objets dans les dans ses bras.
mains et les contempler longue-
ment.

Il ne sait pas encore les lâcher.

Vers quatre mois Il n’est plus nécessaire de Le réflexe de grasping disparaît Quand bébé
lui soutenir la nuque. lorsqu’apparaît la préhension veut aller dans
véritable. les bras, il se
met à pleurer
(Psycho)motricité et habiletés motrices

L’amélioration du contrôle postu- sans percep-


ral permet une nette amélioration tion intérieure
de l’approche manuelle. de malaise.
Le nourrisson peut anticiper
le contact de sa main avec un
mobile se déplaçant latéralement
devant son tronc.

37
38
Fonction Habiletés Motricité Motricité Motricité
Âge Motricité manuelle Latéralité
tonique posturales globale expressive graphique
Vers cinq ou six Le port de la tête est Tenu debout : il sau- La préhension devient volontaire
mois libre. tille. et palmaire : entre la paume et les
trois derniers doigts.
Première étape de En position à plat
l’acquisition de la ver- ventre : il fait l’avion Le relâchement des doigts est
ticalité. prenant appui sur le encore involontaire.
thorax, il décolle bras
Il apprécie beaucoup la et jambes. L’enfant est capable, grâce au
position semi-assise. contrôle visuel, de transporter la
Sur le ventre, lorsqu’il main en la guidant de manière
se redresse, il tourne la proprioceptive vers la cible pour
tête de chaque côté. corriger le pointage.

En position à plat Il saisit les objets qu’on lui tend


dos : il fait de nom- ainsi que de gros objets placés de-
breux mouvements de vant lui. Il les porte à sa bouche.
pédalage et saisit ses
pieds. Assis dans sa chaise, il est capable
de heurter violemment la table
L’enfant tiré en posi- avec la main.
tion assise participe au
mouvement.
Étapes du développement moteur

Vers sept mois Le relâchement L’enfant se tient assis, Tenu sous les bras, Il prend appui sur un bras afin
volontaire de avec soutien s’il ne sait en position debout, il d’attraper ce qu’il veut.
l’objet devient pas encore s’asseoir seul. tend et fléchit volon-
possible. C’est tairement les jambes. Il saisit les objets entre le pouce et
un relâchement Une fois installé, il reste l’auriculaire : c’est la préhension
global et im- assis sans appui. Il adore Il passe du dos sur le volontaire par la pince inférieure.
précis. ça, mais se fatigue vite. ventre quand il est
allongé. Cela lui per- Relâchement volontaire global et
met de muscler correc- imprécis de l’objet.
tement son dos afin de
pouvoir s’asseoir seul Il passe ce qu’il tient d’une main à
par la suite. l’autre sans le lâcher.

Vers huit mois Il a un bon tonus des Il passe de la position Avec l’acquisition de la station
muscles dorsaux et tient couchée à la position assise, il développe de nouvelles
assis seul. assise. possibilités au niveau de la mani-
pulation.
Il roule sur lui-même
dans les deux sens.
Fonction Habiletés Motricité Motricité Motricité
Âge Motricité manuelle Latéralité
tonique posturales globale expressive graphique
Vers neuf ou dix Le relâchement Il acquiert la posture Il marche à quatre Il saisit un objet de petite taille
mois volontaire est verticale et d’autres pos- pattes, d’abord sur les entre le pouce et l’index : c’est la
plus précis. tures intermédiaires (à mains et les genoux, préhension volontaire par la pince
quatre pattes) ainsi que puis sur les mains et supérieure.
la capacité de passer de les pieds.
l’une à l’autre. Il donne, reçoit, reprend pour
Certains rampent sur échanger.
Il s’assied seul. le ventre à la force des
bras, d’autres galo- Pour prendre la balle qui est dans
Certains se mettent pent à quatre pattes, le sac, il ouvre le fermoir.
debout à l’aide des bar- d’autres se déplacent
reaux de leur lit, ou en sur les fesses en se Il manipule l’objet, le porte à sa
s’appuyant sur le canapé dandinant. bouche.
par exemple. D’autres, debout, se
Le relâchement volontaire est plus
tiennent aux meubles.
Il se maintient debout, précis.
s’équilibre à l’arrêt et en En s’accrochant, il
mouvement. Son grand jeu est de faire tomber
se met debout et fait
les objets au sol, de les regarder
quelques pas. Il pointe
jusqu’à ce qu’on les lui ramasse
ses fesses en arrière.
afin de pouvoir les rejeter à nou-
veau.

Il apprend à tendre un objet à


l’adulte qui le lui demande.

Au cours de ses manipulations


plus fines, il met en jeu la coordi- Il désigne du
nation oculo-manuelle. doigt tout ce
Il n’attrape plus les objets avec la qui l’intérese.
paume de la main mais progressi-
vement avec le bout des doigts.
Il arrête l’objet d’une main.
(Psycho)motricité et habiletés motrices

39
3.2 De un à deux ans

40
Fonction Habiletés Motricité Motricité Motricité
Âge Motricité manuelle Latéralité
tonique posturales globale expressive graphique
Vers dix ou douze Il assure son La station debout est ac- Les déplacements, L’action de projection à une main
mois tonus en fonc- quise avec appui. La co- à quatre pattes, le s’ébauche sous la forme d’un
tion de l’action lonne vertébrale a acquis ramper et la marche lâcher volontaire.
La station debout et accompagne, ses courbures naturelles, gagnent en assurance
est une étape par exemple, nécessaires à la marche : et permettent l’acqui-
très importante le mouvement cyphose dorsale, cam- sition des premiers
pour l’enfant, quand on le brure lombaire. comportements de
puisqu’elle va prend dans les locomotion.
lui permettre bras. Progressivement apparaît
l’acquisition de la la station debout sans
marche, et par ce appui.
fait, la conquête
du monde : pre-
mière étape de
l’autonomie.
Vers quatorze Avec la posture debout, L’enfant fait ses pre- L’enfant, au cours de ses manipu- Entre un et deux L’enfant se sert du crayon
mois l’enfant a acquis le miers pas sans soutien. lations plus fines, met en jeu la ans, on observe, en comme d’un objet quel-
maintien du corps en coordination oculo-manuelle. général, une uti- conque. Il tape sur la
équilibre sur ses deux Il se déplace de plus en Les deux mains agissent complé- lisation combinée feuille en tenant l’outil à
jambes, mais la matu- plus souvent debout et mentairement. et complémentaire pleines mains.
ration de cet équilibre ne se lasse pas de faire des deux mains.
Étapes du développement moteur

n’est pas terminée. le tour de la maison, À un an, il peut attraper mala- Les premiers tracés sont
se tenant ou non aux droitement un ballon qui roule L’activité de re- le résultat de mouve-
Cet équilibre est au meubles. dans sa direction. cherche, la mani- ments de balayage rapide
début instable, il se pulation nouvelle, du bras, parallèle au plan
perfectionnera, il se Il escalade les fauteuils Il prend un gobelet, l’amène à sa la difficulté ou la de la table, perpendicu-
consolidera, en coordi- et canapés, les esca- bouche et boit correctement mais nécessité de préci- laires à l’axe du corps,
nation avec la motricité liers… peut laisser tomber le contenant sion pour parvenir sans contrôle visuo-mo-
au cours des expériences une fois l’opération terminée. à un but induisent teur, sans limitation de
nouvelles qu’il fera. l’utilisation pré- l’espace.
Ses mains sont plus adroites, il férentielle d’une
adore faire les marionnettes. main. Les tracés sont verticaux
ou horizontaux.
Il fait l’association « action-réac- L’une des deux
tion » : quelle joie de taper sur un mains peut appa- L’enfant ne maîtrise ni le
tambour, souffler dans une flûte, raître plus habile. début, ni l’arrêt.
faire de la musique, du bruit! Le choix est indé-
pendant de tout
apprentissage.
Fonction Habiletés Motricité Motricité Motricité
Âge Motricité manuelle Latéralité
tonique posturales globale expressive graphique
Entre quinze et Il peut relacher L’amélioration de l’équi- Il peut ramasser des objets pen- Au départ, la main évo-
dix-huit mois volontairement libre se fait par le redres- dant qu’il marche. lue dans l’espace qui lui
son tonus pour sement de la colonne fait face, ensuite, petit
Les progrès refuser certaines vertébrale. L’enfant Il remplit une cuillère mais à petit, le mouvement
dépendent de situations : rapproche ses pieds, éprouve des difficultés à la faire évolue vers des tracés
l’âge de l’acquisi- être transporté, utilise le talon pour entrer dans sa bouche. circulaires.
tion de la marche sortir du bain, attaquer le sol.
autonome. changer de Il gère de mieux en Il peut enlever ses gants, son
La curiosité est personnes … mieux l’espace et son chapeau et ses chaussettes.
un puissant fac- équilibre.
teur de dévelop- Il descend une fermeture éclair.
pement.
Il arrive à empiler les choses les
unes sur les autres, tout comme
encastrer les formes dans les trous
correspondants.

Il sait lancer un ballon dans une


direction choisie avec les mains.
Vers vingt mois Il peut frapper Il ramasse des objets Il marche bien Il dévisse les couvercles sur les Il montre des Des tracés de différentes
fort ou moins sans perdre l’équilibre. (24 mois). pots et empile quatre à six cubes. signes de préfé- formes peuvent naître et
Il réussit à fort sur un La marche est plus rence pour l’une se développer en même
faire de mieux en tambour, se nette, les pieds plus Il tourne des pages d’un livre une des deux mains. temps.
mieux les choses, détendre dans proches. à la fois.
seul. son lit et ajuster Le tracé est réalisé dans
volontairement Il court (20 mois) l’espace graphique op-
son tonus dans mais tombe souvent. posé à la main utilisée (le
les activités geste croisé).
qu’il maîtrise. Il ébauche des petits
sauts, pivote sur un Ce geste croisé provo-
pied, sur l’autre. que un mouvement de
flexion du poignet qui
Il arrive maladroite- s’exprime sous la forme
ment à taper du pied d’une boucle qui appa-
raît par hasard.
(Psycho)motricité et habiletés motrices

dans un ballon.

Il monte des escaliers


en posant les deux
pieds sur chaque mar-
Il produit des traits droits
che.
horizontaux et verticaux
Il pousse et tire des (quadrillages), des cercles
boîtes ou des jouets plus ou moins fermés,
sur roues. une amorce de boucles.

41
42
3.3 De deux à trois ans

Motricité
Âge Tonus Posture Motricité globale Motricité manuelle Latéralité Graphisme
expressive
Vers deux ans Tous les L’équilibre stati- C’est le stade initial L’enfant combine les La dominance Les jeux On voit apparaître des petits traits repris et
mouvements que est précaire. des comportements de comportements de base des membres symbo- superposés exécutés sur place : des « hachures ».
Les comporte- augmentent L’enfant ne peut base dans le domaine qu’il avait acquis entre la inférieurs peut liques,
ments de base au le tonus du marcher sur une de la motricité globale. naissance et deux ans pour être visible l’imitation
niveau de la mo- corps entier ligne. agir de manière de plus en vers deux ans, volontaire
tricité manuelle (syncinésies). Il court aisément, plus aisée sur l’environ- lorsque l’enfant appa- Contrôle simple : Petit à petit, l’enfant est ca-
sont acquis. Cela peut grimpe sur un meuble nement. commence à raissent. pable de freiner et d’interrompre un tracé et de
Ils se combinent perdurer et en descend sans monter l’esca- ramener volontairement la main vers un tracé
et s’intègrent l’un jusqu’à 9 ans. aide. Maturation du fléchisseur lier, quand il Il peut déjà produit ce qui se traduit par le tracé à dou-
à l’autre. du pouce qui permet un tente de pousser simuler, ble direction et le tracé à rayonnement.
Il pousse et traîne de contrôle de la manipula- un ballon avec faire sem-
gros jouets autour tion. le pied. blant.
d’obstacles.
Il ramasse de petits objets, La dominance Même si ces tracés sont de simples exercices
Il lance une petite des céréales par exemple. oculaire est fixée fonctionnels d’ajustement, il arrive que l’enfant
balle en se tenant de- vers deux ans et associe à ces traits des mots sans qu’il y ait d’in-
bout. Il commence à bricoler, il demi. tention consciente de forme figurative. On parle
découpe, utilise des outils. dans ce cas de réalisme fortuit.
Il effectue des différents tracés :
Il peut tenir d’une main Le tracé à double direction consiste à revenir au
un verre et y boire correc- point d’origine du tracé et à produire un nou-
tement. veau tracé rectiligne dans une autre direction.
Étapes du développement moteur

Il mange avec une cuillère.


Il peut retirer ses chaus-
sures, si les lacets sont
détachés.
Il peut laver et essuyer ma-
ladroitement ses mains Le tracé-rayonnement consiste à tracer plusieurs
traits rectilignes, lentement et dans des orienta-
La manipulation palpa- tions variées.
toire apparaît, elle permet
d’explorer les caractéris- Il utilise les différentes directions de l’espace
tiques de l’espace et de la graphique à partir d’un point d’origine ou d’une
matière (formes, textures). forme circulaire.

La coordination ocu-
lo-manuelle s’installe :
d’abord l’œil suit la main
et puis l’œil conduit la
main.
3.4 De trois à quatre ans
Motricité
Âge Tonus Posture Motricité globale Motricité manuelle Latéralité Graphisme
expressive
Vers trois ans L’enfant se tient Phase initiale des com- Il débute le mouvement Pour certains L’enfant Représentations du bonhomme têtard.
en équilibre sur portements moteurs d’attraper un ballon se enfants, la diffé- imite Éléments circulaires auxquels sont fixés les bras
Il progresse un pied pendant de base. déplaçant dans les airs. renciation entre l’adulte qui et les jambes.
vers l’aisance et quelques secon- les deux mains téléphone,
l’autonomie des. Il coordonne ses Au début, il tend les bras se détermine. le chauffeur Il tient un crayon entre le pouce et les deux
Les comporte- gestes de manière plus vers l’avant et peu avant qui conduit premiers doigts de la main.
ments moteurs Il marche sur précise pour agir sur la réception, il ferme les la voiture. Contrôle double :
de base au niveau une ligne au sol, l’environnement, se yeux. Il peut contrôler le geste au départ et à l’arrivée
de la motri- de 2,5 cm sur déplacer. et joindre deux traits pour finalement fermer
cité manuelle se une distance de Il attrape une grosse balle une figure.
combinent et 3 mètres. Il monte correctement en tendant les bras Il invente des tracés.
s’automatisent. les escaliers et descend
La motricité marche après marche. La manipulation explora- L’enfant commence à maîtriser la direction du
se structure en toire se développe. graphisme (grâce au contrôle du bras).
gestes de plus en Il avance, recule,
s’arrête. Il découpe du papier avec
plus précis, com-
des ciseaux.
plexes, appelés
Il peut courir, sauter,
coordination. Il enfile des perles mais
pivoter, rouler, pous-
ser, tirer… pas une aiguille. Il acquiert également la maîtrise du sens du
graphisme (contrôle de la rotation de la main
Il saute sur les deux Il peut utiliser un pot autour du poignet).
pieds, marche sur la pour verser un liquide
pointe des pieds. dans un verre. Cette capacité se traduit par les cycloïdes dans
un sens positif et négatif.
Il pédale et conduit un Les filles prennent une Cette cycloïde se perfectionne pour donner
tricycle. cuillère comme les adultes. l’épicycloïde négative ou positive (boucles).

Il marche dans toutes Il déboutonne un vête- Le cercle fermé est exécuté lentement. C’est un
les directions en tirant ment à l’avant et sur le tracé contrôlé, issu du tracé circulaire.
un gros jouet. côté.

Il se lave et se sèche les


mains correctement.

Il peut se brosser les dents


(Psycho)motricité et habiletés motrices

avec aide.

43
3.5 De quatre à six ans

44
Motricité
Âge Tonus Posture Motricité globale Motricité manuelle Latéralité Graphisme
expressive
Entre quatre et L’enfant L’équilibre sta- C’est la période pen- Il suit le ballon du regard Jusqu’à quatre Il a intégré Les cycloïdes sont allongées dans le dessin en
six ans peut exercer tique s’établit dant laquelle on peut et tente de faire contact ou cinq ans, la certains co- position debout, plus ou moins serrées dans la
un contrôle progressivement observer le stade inter- avec lui avant qu’il ne latéralité subit des sociaux. position assise.
Acquisition tonique sur mais n’est vrai- médiaire de la plupart l’atteigne. des fluctuations
du stade inter- ses mouve- ment atteint que des comportements et reste souvent Il maîtrise L’enfant dessine pour le plaisir.
médiaire des ments. La vers cinq ans. moteurs de base. Il frappe une balle avec un indéterminée. difficilement
comportements précision et bâton l’expression L’enfant acquiert les traits parallèles, la croix, les
moteurs de base la vitesse du Il marche sur Il saute d’un pied Il attrape une balle. Elle est installée de ses émo- encadrements, les concentriques, les ronds tan-
dans le domaine mouvement une ligne étroite. sur l’autre et à pieds pour 40 % des tions. gents, les représentations du bonhomme.
de la motricite s’affirment, joints. L’exploration manuelle enfants entre Il peut écrire les lettres bâtonnées.
globale. condition- devient active. quatre à cinq Il aime se
nées par la Il peut faire cinq ou ans. donner en
six sauts à cloche-pied L’enfant peut bricoler, spectacle.
capacité de
et jouer à la marelle. utiliser des outils, peindre La latéralité
freinage.
et dessiner. se fixe, parfois
Il glisse, se poussée par les
balance. Il se brosse les dents seul. nécessités de
l’entraînement
Il monte et descend les au graphisme À partir de 5 ans
escaliers en posant un qui demande
pied par marche. une plus grande L’enfant dispose d’une maîtrise motrice, de
précision. capacités perceptives et imaginaires qu’il peut
Il donne un coup de
Étapes du développement moteur

mettre au service de ses réalisations graphiques,


pied sur un ballon.
c’est l’âge de l’épanouissement de l’activité gra-
Il peut franchir un phique.
élastique placé à dix Il tient un crayon de façon appropriée.
centimètres du sol. Les formes se compliquent et se diversifient.

Vers cinq ans il tourne


sur lui-même et sur
un pied comme une
toupie.
3.6 De six à sept ans

Motricité
Âge Tonus Posture Motricité globale Motricité manuelle Latéralité Graphisme
expressive
Entre six et sept Phase finale des com- La manipulation explora- La préférence Il peut C’est la phase pré-calligraphique.
ans portements moteurs toire devient bi-manuelle manuelle se contrôler ses
de base. et se concentre sur la stabilise pour émotions et L’enfant est attentif au traçage des lettres,
La plupart des partie des objets à valeur 20 % des en- joue volon-
comportements La motricité est coor- informative. fants entre cinq tairement Il existe de nombreuses syncinésies (mouve-
moteurs de base donnée : les gestes et sept ans. des rôles. ments de la langue, émission de sons associés
au niveau de la sont de plus en plus Il joue assez bien à des aux lettres, balancements du tronc, de la tête)
motricité globale précis, complexes. jeux de ballon. Elle est ici pendant ses tracés.
sont acquis. fortement
L’enfant commence à Il enfile une aiguille et fait poussée par les L’écriture présente un aspect morcelé, les élé-
Ils vont se sauter à la corde. quelques points. nécessités de ments sont irréguliers et juxtaposés.
combiner et l’entraînement
permettre une Il peut apprendre à trico- au graphisme.
grande maîtrise ter…
corporelle.
Entre sept et L’état mature Les comportements Il faut parfois C’est la phase calligraphique.
onze ans et stable d’un moteurs de base attendre l’âge
point de vue construits entre deux de dix ans pour Les gestes s’assouplissent, les signes tracés
Acquisition des du tonus est et sept ans permet- que la préva- correspondent aux modèles, les lettres sont liées.
habilités com- atteint vers tront, après sept ans, lence manuelle Au-delà de 12 ans, ce sera la phase
plexes. neuf ans. de développer des soit réellement post-calligraphique, l’enfant recherchera une
À ce mo- habiletés motrices plus installée. plus grande vitesse dans l’écriture, les formes se
ment, l’en- complexes. simplifient, l’écriture deviendra plus personnelle.
fant peut
inhiber (re-
lâcher) vo-
lontairement
la tension
musculaire.

Les synciné-
sies sont nor-
males chez le
jeune enfant
(Psycho)motricité et habiletés motrices

et doivent
disparaître
au-delà de
douze ans.

45
Étapes du développement moteur

3.7 Développement des comportements moteurs de base


de la naissance à sept ans
D’après Paoletti (2000)

46
4. (Psycho)motricité et latéralisation

4.1 Définitions et caractéristiques

Il existe une asymétrie corporelle se référant à


l’activité fonctionnelle, mais aussi à la muscula-
ture, l’ossature, le réseau veineux, le volume, la
longueur. Cette asymétrie se retrouve au niveau
des hémisphères cérébraux.
●● La latéralité est intégrée quand on vit avec

deux côtés qui s’aident.


●● La latéralité innée se manifeste par une do-

minance naturelle au niveau du tonus et au


niveau des gestes non usuels.
●● La latéralité acquise correspond à l’utilisation

dominante de la main, lors des gestes usuels


et sociaux, particulièrement pour l’écriture.
●● Latéralité innée et acquise devraient en prin-

cipe avoir la même dominance, mais des in-


fluences éducatives ou culturelles induisent
parfois des choix contraires.
●● La dominance manuelle se réfère à la ten-

dance naturelle à utiliser une main préféren-


tielle lorsque l’action doit être réalisée d’une
seule main, ou que l’on doit organiser une
action bi-manuelle asymétrique. Elle foca-
lise l’attention dans notre culture qui attri-
bue une large place à l’écrit.
●● La dominance du pied se réfère au même

principe.
●● Le choix de l’œil directionnel dans la vision

n’est pas sujet à des influences extérieures.


Le champ visuel de chaque œil se voit com-
La latéralisation est la fonction qui organise mandé par les deux hémisphères.
l’asymétrie du corps liée à la spécialisation hé-
●● L’oreille présente également une asymétrie
misphérique. Ce processus s’étend aux organes
doubles du corps : les yeux, les mains, les pieds dans ses fonctions.
et même les oreilles. ●● Un droitier ou un gaucher homolatéral est

Elle s’exprime par la latéralité qui est la ten- une personne dont tous les segments
dance naturelle à utiliser un côté du corps pré- droits ou gauches ainsi que les appareils
férentiellement à l’autre, dans toutes les tâches sensoriels sont directeurs quand il s’agit
réclamant une action unilatéralisée et précise. de mouvement actif.

47
(Psycho)motricité et latéralisation

La latéralité peut apparaître : On retrouve des gauchers dans une même lignée et
●● Homogène lorsque la personne utilise le
des familles sans gaucher.
même côté pour tous les organes. Les êtres humains sont en majorité droitiers et
●● Croisée lorsque le membre supérieur est
ceci, à quelqu’ethnie qu’ils appartiennent.
latéralisé à droite et le membre inférieur est Quand l’écriture est utilisée comme test, on
latéralisé à gauche (ou inversement). peut observer : 8 % de gauchers.
●● Ambidextre lorsque les deux côtés sont ré- Dans 76 % des cas, il y a concordance entre le
gulièrement utilisés dans les actions. pied, la main, l’œil.
●● Le facteur héréditaire peut jouer pour la 90 % des personnes présentent une prévalence
latéralisation en tant que formateur de la latérale.
latéralité neurologique. 70 % sont droitiers.
Les causes de la latéralité sont à la fois géné- 30 % sont gauchers.
tiques et sociales : dans certains pays, la main
gauche est interdite pour l’écriture et pour
toute activité réalisée en public.

4.2 Enjeux

4.2.1 Enjeux sociaux et affectifs La difficulté de mise en place de la latéralité peut


Il semble que l’installation d’une latéralité ho- être le signe d’une immaturité plus globale, mais
mogène contribue à l’installation d’une plus aussi accompagner des désordres plus profonds.
grande confiance en soi compte tenu de l’effi- Dans la plupart des cultures, la droite et la
cacité des actions entreprises. gauche sont imprégnées de valeurs affectives
Elle est accessoirement influencée par la struc- souvent opposées. Une primauté pour la droite
turation du psychisme. Certains chercheurs est nettement marquée.
(CADY in LACOMBE 1996) font le lien entre On dit de quelqu’un qu’il est adroit ou gauche
l’organisation de la latéralité, la différenciation pour dire qu’il est habile ou malhabile. On se lève
avec le représentant maternel et l’élaboration du pied gauche, on est le bras droit de quelqu’un.
du processus d’identification. Choisir sa main
est une expérience d’autonomie personnelle, 4.2.2 Enjeux moteurs
mais la latéralité cherche sa place jusqu’à l’iden- La latéralité conditionne la performance mo-
tification au parent de même sexe que l’enfant. trice en général et particulièrement la motricité
C’est par la différenciation avec l’image mater- manuelle et le graphisme.
nelle que l’enfant va pouvoir se situer dans un
corps autonome, « dans un corps qui n’appar-
tient qu’à lui », construisant ainsi les bases
spatiales dedans-dehors. Cet espace corporel
différencié, l’enfant le projettera dans ses pre-
miers tracés circulaires marquant ainsi la limite
de l’enveloppe corporelle séparant le dedans du
dehors. C’est par l’intériorisation d’un tiers, le
père ou substitut paternel, qu’une barrière entre
l’enfant et sa mère se crée.
C’est à l’étape suivante dans l’identification
au parent du même sexe que la latéralité se
confirme (LACOMBE 1996). La latéralité permet d’exercer avec le côté do-
minant l’action qui demande la plus grande

48
(Psycho)motricité et habiletés motrices

précision ou la plus grande efficacité. La main


et le pied dominants exercent toujours le mou-
vement dans les actions effectuées avec un seul
côté, les actions unilatéralisées.
Quand on doit manger avec une cuillère, on saisit
celle-ci avec la main dominante, la droite pour les
droitiers, la gauche pour les gauchers.
Dans les actions en coordination, le côté non-
dominant sert de soutien ou d’appui pour per-
mettre au côté dominant d’exercer l’action la
plus précise, la plus complexe, ou du moins celle
qui demande un plus grand contrôle cortical.
Si on mange avec un seul couvert, on le saisit de
la main dominante. Si on mange avec deux cou-
verts, la main dominante effectue l’action la plus
complexe – couper – et l’autre celle qui demande le Il peut dire qu’un objet est situé à gauche parce
moins de précision porter la nourriture à la bouche. qu’il est du côté de sa main gauche.
Si nous grimpons sur une échelle, nous nous orga- Il peut se diriger vers la gauche parce qu’il se dirige
nisons pour poser le pied dominant, sur l’échelon le « du côté de sa main gauche ».
plus haut ou le plus branlant. Il pourra ensuite projeter la perception de la
Un footballeur gaucher organise sa course pour gauche et de la droite à partir d’un autre point
shooter avec le pied gauche. de vue, en se déplaçant mentalement, en effec-
L’enfant normal résout assez aisément et spon- tuant des translations.
tanément les problèmes neuromoteurs posés Il peut nommer l’espace orienté à gauche ou à
par l’utilisation de la main gauche, mais les droite d’un autre enfant placé en face ou perpendi-
mêmes problèmes paralysent l’enfant déficient culairement à lui.
qui n’arrive jamais à trouver les stratégies pour La latéralisation homogène œil/main influen-
s’adapter. cerait l’apprentissage de la lecture et de l’écri-
L’existence d’une dominance stable intériorisée ture. Nous ne développons pas cet aspect ici.
(et verbalisée) par l’enfant serait la condition Certains chercheurs se posent la question de
nécessaire pour l’acquisition de praxies élabo- l’impact de la dominance de l’œil lorsqu’elle
rées. n’est pas homogène à celle de la main dans l’éla-
boration des signes de l’écriture. En outre, le
4.2.3 Enjeux cognitifs
sens du graphisme organisé de gauche à droite
La latéralité permet de percevoir l’asymétrie produit une attention visuelle plus spécifique-
corporelle, d’identifier la gauche et la droite. ment sur l’espace de droite alors que l’espace de
C’est en référence à la perception de l’axe de gauche est neutralisé.
symétrie et de sa dominance latérale (asymétrie La latéralisation de l’ouïe permettrait une uti-
corporelle) que l’enfant va pouvoir identifier le lisation plus performante de ses fonctions.
côté droit et le côté gauche sur lui (connais- L’oreille droite reconnaîtrait mieux les éléments
sance spatiale du corps) et qu’il va pouvoir si- linguistiques (phonèmes, mots, chiffres) alors
tuer les objets entre eux (perception des carac- que l’oreille gauche serait dominante pour la
téristiques de l’espace). perception de la musique. Les recherches ex-
La capacité d’identifier la droite et la gauche périmentales d’Alfred Tomatis l’ont amené à
sur lui, permet à l’enfant de situer un espace conclure sur « l’existence d’une oreille direc-
(des objets, des orientations) à gauche ou à trice pour la régulation de la voix ».
droite en se référant à son propre point de vue.

49
(Psycho)motricité et latéralisation

4.3 Pistes méthodologiques spécifiques

4.3.1 Adaptez vos attentes ●● Répétez, variez, multipliez les situations


à l’âge des enfants dans un contexte ludique.
●● La différenciation se détermine entre deux ●● N’imposez pas le choix de la main non-do-
et six, sept ans. minante pour exercer les tâches complexes
●● Elle est encore instable à quatre ans.
comme l’écriture.
●● Installée pour 40 %, entre quatre à cinq ans.
4.3.3 Observez
●● Installée pour 20 % entre cinq à sept ans, la dominance manuelle
même s’il faut parfois attendre l’âge de dix ●● Repérez la main dominante et identifiez-la
ans. (certains l’appellent la main magique).
●● L’ambidextrie est rare chez l’adulte, par
●● Encouragez l’enfant à utiliser celle-ci de
contre elle est courante chez l’enfant (suc- manière préférentielle dans les actions bi-
cion, agrippement). manuelles et uni-manuelles.
Si la prédominance manuelle est très affirmée ●● Lorsque la latéralité n’est pas nettement affir-
chez la plupart des adultes, il est normal que mée, vers cinq ou six ans, particulièrement
l’enfant manifeste des hésitations dans cer- pour la main, certaines actions peuvent être
taines activités manuelles. exécutées à droite et à gauche afin de compa-
Le choix de la main dominante revêt une rer l’aisance, la rapidité, la précision, l’effica-
grande importance pour l’apprentissage de cité... Ce sont les tests de préférence et les tests
l’écriture. Dans ce cadre, il faut aider l’enfant à de performance (nous les présentons dans la
opter pour la main plus habile. partie consacrée aux situations motrices).
●● Placez un petit bracelet au poignet de la
4.3.2 Laissez la latéralisation
main dominante pour aider à mémoriser.
s’installer spontanément
4.3.4 Différenciez latéralisation et
connaissance gauche-droite
Un enfant peut être latéralisé et ne pas pouvoir
identifier la gauche et la droite sur lui et à for-
tiori sur un autre ou en se projetant dans une
autre orientation.
La connaissance de la gauche et de la droite dé-
coule de la dominance latérale, elle s’apprend
d’autant plus facilement que la latéralité de
l’enfant est plus affirmée et plus homogène.
Nous abordons la connaissance des notions de
gauche et droite dans le chapitre traitant de la
perception des caractéristiques de l’espace.
●● Lorsque l’enfant a installé sa latéralité, il
La latéralisation est une fonction dépendante peut aborder les notions de gauche et droite.
de l’organisation neurologique innée qui s’ins-
●● Autour de sa cinquième année, l’enfant
talle progressivement et de manière « infra-
consciente ». Elle dépend de la maturation et commence à pouvoir repérer la droite et la
de l’expérimentation. gauche sur lui.
●● Vers sept ou huit ans, il peut décentrer ces
●● Laissez le processus s’installer spontanément

dans les situations impliquant la motricité repères et les projeter sur autrui, ce qui té-
globale et partielle. moigne une diminution de l’égocentrisme
et la socialisation progressive.

50
(Psycho)motricité et habiletés motrices

4.4 Pistes d’actions

4.4.1 Matériel 4.4.3 Tests d’observation


Tout le matériel proposé dans les outils peut a) Tests de préférence
convenir et principalement celui conseillé pour
la motricité manuelle, la motricité graphique et ●● Observez, dans le cadre d’activités bima-
la motricité globale. nuelles, quelle main exerce l’action la plus
complexe, ou la tâche qui demande le plus
4.4.2 Situations motrices de force ou de précision.
Vous trouverez de multiples exemples dans les ●● Notez la fréquence d’utilisation.
chapitres traitant de la motricité globale, de la ●● Si la différence de fréquence est significative,
motricité manuelle et de la motricité graphique. encouragez l’enfant à utiliser cette main, en
y mettant un repère (bracelet, montre…).
Dominance manuelle
On peut agir ou imiter l’action.
Exemples de situations :
●● Lancer une balle d’une main le plus loin

possible.
●● Lancer avec précision dans une cible.

●● Rattraper de différentes façons.

●● Arrêter un ballon lancé.

●● Jongler de différentes façons avec différents

objets.
●● Tenir différents objets en équilibre sur la main.

●● Manipuler des petits objets (cuillère, outils).

●● Se moucher.

●● Se brosser les dents.

a) Agir avec le côté dominant ●● Se peigner.

●● Jeux de pointages. ●● Boire.

●● Manipulations d’objets. ●● Manger.

●● Écrire.
●● Jeux d’habiletés manuelles avec balles, bal-
lons, osselets, perles… ●● Pousser la porte.

●● Jeux de visée avec la main, avec le pied, avec ●● Découper.

l’œil. ●● Ranger des allumettes dans une boîte.

●● Jeux de graphisme. ●● Découper avec des ciseaux.

●● Battre des cartes et les distribuer (le côté


b) Coordonner les actions bilatérales
dominant est celui qui est utilisé pour dis-
●● Manipulations fonctionnelles : bouton- tribuer).
nage, fermetures Éclair, lavage des mains,
utilisation des couverts… Dominance du membre inférieur
●● Jeux d’habiletés impliquant l’action des On peut agir ou imiter l’action.
deux côtés du corps. Exemples de situations :
●● Jeux de coordination motrice, grimper, sau- ●● Donner un coup de pied dans un ballon.

ter… ●● Sauter sur un pied.

●● Grimper sur un banc.

51
(Psycho)motricité et latéralisation

●● Jouer à la marelle en poussant du pied le palet. dique d’un trait un


●● Donner une impulsion d’un pied avec pous- maximum de carrés
sée maximale en vue d’un saut en longueur en l’espace de trente
ou en hauteur, le pied dominant donne secondes ou d’une
l’impulsion. minute selon les cas.
●● Donner une impulsion d’un pied avec orien- Répéter l’exercice de
tation précise (sauter d’un cerceau à l’autre) l’autre main, noter de quelle main l’enfant
le pied dominant arrive dans le cerceau. s’est servi en premier, le nombre de traits
●● S’équilibrer sur un pied. tracés et la qualité des traits.
●● Shooter dans une direction précise ou le ●● En écriture simultanée, l’enfant écrit à l’en-
plus fort possible. droit et de façon plus harmonieuse avec la
main dominante ; la main dominante est
●● Conduire le ballon d’un seul pied lors d’un
celle dont les tracés sont les plus harmo-
parcours sinueux.
nieux.
●● Jongler avec un ballon à l’aide d’un seul pied.
●● Tracer sur une feuille munie de carbone des
Dominance oculaire traits et des cercles avec les deux mains. Ré-
●● Présenter une longue-vue en carton ou réali- pérer le tracé le plus net.
sée avec une feuille de papier roulé, l’enfant ●● Actions manuelles : – enfiler
regarde à la longue-vue. – ramasser des cailloux
●● Donner une feuille de papier troué au mi- – aligner des bouchons
lieu, l’enfant regarde par le trou.
4.4.4 Situations de prise
●● Demander à l’enfant de fermer un œil : l’œil de conscience
dominant est l’œil utilisé.
●● Placer un petit bracelet au poignet du côté
b) Tests de performance dominant pour aider à mémoriser.
●● Faites exécuter des exercices de différents ●● Parler de la main magique.
types en observant la qualité de la perfor- ●● Observer la dominance et les différences
mance, pour le côté droit et le côté gauche. entre personnes.
●● Notez les résultats et comparez-les. Veillez
●● Observer la difficulté à agir avec le côté non
à ne pas susciter un stress chez les enfants. dominant.
●● Dans la plupart des activités, évaluez la pré-
●● Dessiner les deux côtés du corps.
cision du geste, l’atteinte de la cible, la fluidi-
té, la vitesse d’exécution pour rendre compte ●● Imiter un gaucher ou un droitier et mettez
de la qualité de l’ajustement aux caractéris- des mots sur les sensations éprouvées.
tiques spatiales, temporelles et énergétiques ●● Observer les activités unilatérales dans le
du mouvement. miroir et mettez des mots sur les observa-
Quelques exemples pour la dominance tions.
manuelle : ●● Identifier la gauche et la droite. (Cet aspect
●● Sur feuille de 12 cm sur 25 cm, quadrillée
sera développé dans le chapitre traitant de la
de 1 cm, à l’aide d’un crayon, l’enfant in- perception du corps).

4.5 Observation de la latéralisation


Des critères et des indicateurs sont proposés en Des informations sur les étapes du dévelop-
fin de section. pement de la latéralité sont présentées dans le
Les tests de préférence et de performance sont tableau de développement.
présentés au 4.4.3.

52
5. (Psycho)motricité et fonction tonique

5.1 Définitions et caractéristiques

5.1.1 Définitions atteindre. Il assure également la thermoré-


gulation. Il est le reflet de la personnalité car
il est influencé par les émotions répétées.
●● Le tonus postural ou d’attitude agit sur
l’activité musculaire statique et permet de se
tenir debout, de lutter contre la pesanteur,
de se maintenir en équilibre, de stabiliser les
postures.
●● Le tonus d’action soutient le mouvement
donnant au muscle une certaine intensité de
contraction. Il permet en outre la régulation
de l’activité musculaire dynamique.
●● La paratonie définit une pathologie du to-
nus. Elle consiste dans le maintien prolongé
de l’hypertonie avec l’impossibilité de rede-
Le tonus peut se définir comme un phénomène
venir hypotonique.
nerveux complexe qui s’exerce sur les muscles
lisses et les muscles striés, les maintenant dans ●● L’eutonie est un concept élaboré par Gerda
un certain degré de contraction. Alexander et qui définit un tonus optimal et
adapté à la situation réelle.
Le contrôle du tonus s’exerce à plusieurs ni-
veaux du système nerveux. On peut l’envisager ●● Dans les situations de sommeil anesthésique
comme un phénomène réflexe (réflexe myota- et de sommeil profond, le tonus disparaît
tique) médullaire mais également comme une presque totalement assurant juste la fonc-
réponse émotionnelle (niveau sous-cortical) ou tion de thermorégulation.
une réponse volontaire à une situation donnée
(niveau cortical). Il peut donc s’exercer de ma- 5.1.2 Manifestations du tonus
nière réflexe, automatique ou volontaire. Chez les tout-petits, les manifestations toniques
●● Le tonus résiduel, tonus de fond ou tonus de se traduisent le plus souvent par une hyperto-
repos est le tonus de base d’une personne. Il nie d’appel et une hypotonie de satisfaction.
donne au muscle une certaine intensité de Dans le domaine moteur, l’hypotonie s’observe
contraction à l’état de repos, assure le bon par de la mollesse. L’hypertonie s’observe par
fonctionnement des réflexes de protection de la raideur et une grande résistance au mou-
et ce dans la mesure où les muscles, étant vement. L’eutonie s’observe par la fluidité et la
en légère tension, sont plus prompts à réa- capacité d’ajuster le tonus de manière automa-
gir contre toute stimulation qui pourrait les tique et pertinente.

53
(Psycho)motricité et fonction tonique

Plus précisément, on observe le tonus par : Lorsque l’enfant exécute un mouvement de ma-
●● La passivité volontaire.
rionnette d’une main, l’autre main fait le même
mouvement et ceci de manière involontaire.
Quand on soulève le bras de l’enfant, il se laisse
conduire. Lorsque l’on relâche le bras, il doit L’enfant contracte les épaules quand il effectue
retomber souplement. un exercice d’équilibre.
Lorsque l’enfant se penche en avant, les bras ●● Le langage corporel, l’expressivité, la ma-
ballants, en exerçant des mouvements aux nière de se déplacer, de parler, de s’exprimer.
épaules d’avant en arrière on entraîne un ba- La vitesse, l’intensité, la puissance seront les té-
lancement des bras. moins d’un tonus haut. Cela peut aller jusqu’à
●● L’extensibilité. l’hystérie ou la crise d’angoisse.
Les hanches fléchies au maximum, on observe Le calme, la lenteur, la douceur, la précision
le degré d’extension du genou. seront le témoin d’un tonus bas. Cela peut aller
jusqu’à la dépression.
●● La capacité d’ajustement et la qualité du
calibrage du mouvement. ●● Les capacités de concentration et d’atten-
tion.
L’enfant peut lancer une balle dans une cible, il
peut écrire sur le papier sans le trouer ou écraser Les enfants qui ont un tonus trop haut ont éga-
le crayon, il peut s’arrêter, s’équilibrer, bref coor- lement des troubles de l’attention. (Cela peut
donner ses mouvements de manière efficace. aller jusqu’à l’hyperactivité)…
●● Les syncinésies. Les enfants qui ont un tonus trop bas sont dis-
traits, peu efficaces.
L’enfant écrit en tirant la langue.

5.2 Enjeux

5.2.1 Enjeux sociaux et affectifs


Le tonus est le support essentiel de la commu-
nication infra-verbale, appelée langage corpo-
rel. Il véhicule les émotions dans leur expres-
sion non verbale, c’est le dialogue tonique.4
Il permet de communiquer ses émotions de manière
optimale, d’avoir une autorité implicite, d’être
sympathique…
Il permet d’ajuster l’intensité de sa voix à la cir-
constance, chuchoter, crier à bon escient.
Le contrôle de la fonction tonique permet de
réagir efficacement aux situations de stress, de
se détendre de manière volontaire. 5.2.2 Enjeux moteurs
Le contrôle tonique permet d’ajuster – déchar- La fonction tonique permet d’ajuster la
ger, diminuer, augmenter – le tonus aux situa- contraction musculaire à la situation.
tions réelles et d’assurer son bien-être physique Elle agit à partir des informations en prove-
et mental. nance de l’extérieur du corps, par exemple un
Il a une influence sur l’impulsivité et les capa- danger ou une cible ou de l’intérieur du corps
cites d’inhibition. comme la douleur, l’anxiété, la concentration,
la sensation musculaire, les sensations tactiles
ou proprioceptives.
4 J. De Ajuriaguerra a appelé le « dialogue tonique » cette sensibilité du jeune enfant à percevoir l’état tonique (c’est-à-dire émotionnel) de la
maman ou de la personne qui s’occupe de lui. Pour cet aspect, se référer au chapitre traitant du développement des compétences relationelles.

54
(Psycho)motricité et habiletés motrices

Au repos, le tonus diminue et avec lui ce qui Le tonus permet de calibrer le mouvement,
permet de réagir à toutes les petites informations d’en ajuster l’intensité : un tonus musculaire
en provenance de l’environnement et du corps. équilibré permettra des gestes, des mouve-
ments souples, harmonieux, précis, pour se
déplacer, se protéger, communiquer, exprimer,
manipuler efficacement.
L’hypertonicité induit des gestes crispés, raides
et peu contrôlés. L’hypotonicité entraîne des
gestes peu précis, mous.
Découper sur une ligne.
Réagir efficacement pour échapper à un danger.
Se relâcher, pouvoir s’endormir.
Courir vite pour attraper le ballon.
Traverser la rue sans traîner.
●● Le sujet diminue les contractions muscu- Écrire entre les lignes ou dessiner sans dépasser.
laires, il produit moins de chaleur et doit se
couvrir. 5.2.3 Enjeux cognitifs5
●● Il a moins de possibilité de réagir rapide-
ment pour se protéger contre un danger…
Il se met à l’abri.
●● Il éprouve plus de difficulté à rester en équi-
libre… Il s’assied ou se couche.

La fonction tonique garantit la thermorégula-


tion. Elle maintient même au repos, une cer-
taine température corporelle : la contraction
musculaire génère en effet du mouvement et
de la chaleur.
Le tonus assure le bon fonctionnement des
réflexes de protection : les muscles étant en lé-
gère tension, sont plus prompts à réagir à toute
information.
La fonction tonique permet d’ajuster l’atten-
Notamment pour se maintenir en équilibre, tenir tion et la concentration en fonction du type
debout, lutter contre la pesanteur, rester assis, d’action entreprise.
s’équilibrer dans un déplacement, rester en équi-
libre dans une bousculade. Un tonus trop haut (dû à l’angoisse, à des
stimuli trop intenses ou un problème neuro-
Le tonus permet de maintenir la posture adé- logique) suscite une attention multidirection-
quate sans trop de fatigue. nelle, comme si un danger risquait d’apparaître.
Pour dormir, mieux vaut se coucher. Pour se concentrer sur un objet de perception
Pour écrire, il est intéressant d’être assis sur un siège ou d’apprentissage, la personne doit se fermer
de bonne hauteur, le bras en appui. aux stimuli inutiles et orienter son attention
Pour lire, la position assise dans un fauteuil est
sur les stimuli essentiels.
confortable. L’attention est en outre, un phénomène que
Pour peindre, on utilise un chevalet.
l’on peut évaluer à travers un tonus adapté.

5 Le lecteur trouvera des compléments d’informations dans le chapitre consacré à l’attention (habiletés cognitives) ainsi que dans le chapitre
consacré aux troubles de l’attention.

55
(Psycho)motricité et fonction tonique

5.3 Pistes méthodologiques spécifiques

5.3.1 Adaptez vos attentes ●● Adaptez vos consignes et les situations car
à l’âge des enfants certaines lésions organiques ou des troubles
Les petits enfants ont du mal à contrôler inten- neurophysiologiques ne permettent pas
tionnellement leur tonus. Nous vous invitons à d’ajuster le tonus à la situation.
consulter le tableau de développement.
5.3.4 Respectez le besoin
●● Créez les conditions leur permettant de dé-
de sécurité par la régularité
charger, d’augmenter et de modérer leur to- et l’organisation
nus en fonction de leurs besoins. Petit à petit,
L’anxiété et le sentiment d’insécurité induisent
par des situations de prise de conscience, ils
une variation inadéquate du tonus qui influence
pourront agir volontairement sur ce contrôle.
la motricité, l’attention, la concentration.
La peur entraîne une variation du tonus du cœur
5.3.2 Répétez, variez, (augmentation du rythme cardiaque) et de celui
multipliez les situations des vaisseaux sanguins. Elle peut engendrer des
dans un contexte ludique crispations du visage, de la raideur de tout le corps.
L’anxiété de la maman peut se manifester chez le
5.3.3 Veillez à l’intégrité organique bébé par de l’agitation.
Les enfants infirmes moteurs cérébraux ne L’anxiété peut être consécutive à un manque de
peuvent calibrer le mouvement en fonction des régularité, de cohérence, de constance, de rituels.
buts poursuivis.
●● Éliminez les bruits, les stimulations, les
Les enfants hyperkinétiques ont du mal à adap- changements, les mouvements inutiles.
ter leur tonus à la situation.
●● Parlez posément.
Les personnes qui présentent des troubles de la
●● Donnez des consignes claires.
transmission nerveuse ne peuvent ajuster leur
tonus. Leurs mouvements sont mal calibrés, ils ●● Veillez à l’adéquation des rythmes sociaux
manquent de coordination, ne peuvent disso- aux rythmes naturels biologiques.
cier des mouvements ou les associer de manière ●● Utilisez les transitions entre les lieux, les
efficace. personnes, les activités.

56
(Psycho)motricité et habiletés motrices

●● Apprenez aux enfants l’attente, le respect du 5.3.7 Répondez au besoin


non, de l’interdit, la patience, la frustration. de modération du tonus
●● Respectez les rythmes propres en laissant à ●● Utilisez les stimulations auditives, tactiles,

l’enfant le temps de l’expérience et de la ré- visuelles et kinesthésiques modérées pour


pétition dans l’apprentissage d’une nouvelle induire une diminution d’un tonus trop
habileté intellectuelle ou motrice. haut.
●● Organisez le temps et installez des rituels. Les balancements lents, les musiques douces,
●● Organisez l’espace – rangement, structure, les caresses, la chaleur, les lumières tamisées, les
constance – afin qu’il réponde aux besoins saveurs sucrées, les odeurs agréables induisent
psychologiques : limites claires, constance, la satisfaction, la tranquillité, la sérénité et
sécurité, confiance. s’expriment par un tonus modéré et ajusté à la
situation.
5.3.5 Répondez au besoin
de décharge 5.3.8 Développez la capacité
d’ajuster le tonus de manière
●● Proposez des situations à forte mobilisa-
consciente et volontaire
tion motrice, les rires, les cris, les pleurs, les
formes jubilatoires diverses qui suscitent la
décharge de l’excès de tonus.
Ces situations agissent au niveau des émotions
par la mise en jeu des angoisses. En effet, les
variations du tonus sont conditionnées par les
angoisses primaires et secondaires qui n’ont
pas trouvé la voie de l’expression motrice, gra-
phique ou verbale.6
Elles libèrent également des tensions liées aux
contraintes notamment dans le cadre de la
classe.
Le tonus va se modérer après la décharge. ●● Habituez les enfants à utiliser des transi-
5.3.6 Répondez au besoin tions adéquates (respiration, jeu de concen-
de dynamisation du tonus tration, relaxation, dynamisation) entre les
différents moments de la journée, entre les
●● Proposez des stimulations auditives, tactiles,
différentes activités.
visuelles, gustatives, olfactives et kinesthé-
siques fortes pour dynamiser et augmenter ●● Apprenez aux enfants à ajuster volontaire-
le tonus. ment leur tonus.
Les jeux de vertiges, les balancements intenses, ●● Installez des lieux de retraits, de repli, de
les chutes, les situations à forte mobilisation tranquillité.
motrice, les stimuli puissants augmentent le ●● Installez des lieux de décharge sécurisés que
tonus. l’enfant peut utiliser en fonction de ses be-
Soyez attentif cependant car ils peuvent entraî- soins et à sa guise.
ner un comportement d’agitation. ●● Invitez les enfants à exprimer leur ressenti :
colère, tristesse, abattement et à rechercher
les moyens d’y remédier.
●● Suscitez la prise de conscience des liens entre
tonus, bien-être, attention, concentration et
émotion.
6 Le chapitre traitant de la psychomotricité orientée vers le
développement des compétences transversales relationnelles
aborde cet aspect.

57
(Psycho)motricité et fonction tonique

5.4 Pistes d’actions

5.4.1 Matériel ●● Jouer à tomber, chuter, sauter en profon-


●● Du matériel pour sauter, rouler, détruire, deur.
frapper, danser, défiler : des ballons, des
Jeux de frappes, de rebonds
punching-balls, des constructions pour dé-
truire, des musiques rythmées, des tapis, des ●● Détruire un mur de mousse, une tour de
carrousels, des mousses, des obstacles, des cubes.
espaliers… ●● Frapper sur de gros ballons contre le mur
●● Du matériel pour se cacher, se bercer, se
ou au sol.
blottir, se relâcher : des balançoires, des ●● Applaudir.
hamacs, des balancelles, des fauteuils à bas- ●● Chanter à tue-tête.
cules, des tapis, des musiques douces, des ●● Frapper des rythmes dans les mains, sur des
saveurs sucrées, des odeurs agréables, des tis- tambours, avec des percussions…
sus doux, des supports souples et moelleux. ●● Frapper sur des mousses, un punching-ball
●● Du matériel à cajoler, à caresser : des pou- avec des gants de boxe ou des épées en mousse.
pées, des peluches, des « doudous », des ●● Lancer des ballons dans une cible.
plumes. ●● Abattre des quilles.
●● Du matériel pour surprendre, éveiller, sti-
●● Faire rebondir des balles et des ballons.
muler : des saveurs acides, des odeurs fortes,
des tissus et des textures durs, pointus, des
b) Ajuster volontairement le tonus
musiques rythmées, des balles, des agrès, de
l’espace. Jeux de contrastes et d’inhibition
●● Frapper et caresser.
5.4.2 Situations motrices
●● Ranger et déranger.
a) Libérer l’excès de tonus ●● Détruire et construire.
Jeux traditionnels
●● S’élancer, s’arrêter.
●● Jeux de poursuites : épervier, ●● Se cacher, poursuivre, surprendre, s’enfuir.
chat perché, … ●● Se coucher, se dresser.
●● Jeux de « faire peur ». ●● S’immobiliser, s’arrêter.
●● Jeux d’opposition sécurisés : ●● Crier, faire silence et parler bas.
boxe, lutte, combats rituels. ●● Chanter à tue-tête, chanter doucement.
●● Jeux de poussées et de ●● Jouer au pantin : le pantin de bois (tout
traction. raide), le pantin de chiffon (tout mou).
●● Danser vite, danser lentement.
Jeux de vertiges
●● Se déplacer sur un tempo rapide et sur un
et de pertes d’équilibre
tempo lent.
●● Escalader des obs-
●● Danser en adaptant son mouvement à un
tacles plus ou
tempo.
moins inclinés et
chuter. ●● Battre la mesure d’une mélodie, d’une chan-
●● Tourner, virevolter son ou d’une suite de mots.
sur soi-même ou ●● Exécuter des gestes amples et souples sur
sur des carrousels. musique avec un ruban ou un foulard.
●● Se balancer et danser ●● Viser, attraper, écrire, en ajustant le tonus
rapidement et intensément. aux buts poursuivis.
●● Glisser rapidement sur un tobog- ●● Se déplacer pour ne pas être entendu.
gan, un plan incliné. ●● Se relâcher volontairement.

58
(Psycho)motricité et habiletés motrices

●● Jouer en aveugle : le roi du silence, colin- ●● Se laisser flotter sur un matelas, soutenu par
maillard. l’adulte, sur l’eau ou avec des flotteurs.
●● Se passer une clochette. ●● Se coucher sur un ballon, sur le dos d’un
adulte.
c) Dynamiser le tonus ●● Balancer les bras, la tête, le corps entier sur
une musique dans différentes positions.
Situations de retraits et d’immobilité
●● Se blottir.
●● S’isoler.
●● Écouter, observer.
●● Se cacher.
●● S’étendre sur des tapis-mousse.
●● Être porté, être glissé dans une couverture.
●● Se blottir dans des coussins, dans les bras.
●● S’envelopper dans une couverture.
Les situations de jeux à forte mobilisation mo-
trice suscitent l’augmentation du tonus.
Référez-vous aux différentes situations propo-
sées principalement dans le chapitre consacré à
la motricité globale.

d) Modérer le tonus

Jeux calmes
●● Jouer au roi du silence.
●● Se passer une clochette ou un trousseau de
clés de main en main.
●● Rechercher la place d’une poupée musicale
parmi cinq ou six boîtes.
●● Marcher en imitant des chats lents, des Situations de relaxation
lions, des ralentis de cinéma. Conseils généraux
Balancements lents ●● Le temps d’inactivité doit être court : en-
●● Se balancer sur une balançoire, un hamac, viron 3 minutes pour les enfants les plus
une balancelle, un cheval à bascule, un fau- jeunes ou ceux qui n’ont jamais pratiqué.
teuil à bascule, des échelles de corde. Cela peut aller jusqu’à 8-10 minutes vers
l’âge de 7-8 ans, avec des enfants entraînés.
●● Bercer et être bercé.
●● Choisissez la position assise pour les séances
d’initiation (avec les enfants non entraînés
ou les plus jeunes de 3-4 ans), ensuite vous
pouvez adopter la position couchée.
●● Choisissez un lieu peu bruyant, l’accompa-
gnement par une musique douce est intéres-
sant (berceuses).
●● Utilisez une lumière douce, diffuse.
●● Veillez à ne pas être dérangés.
●● Maintenez une température chaude.

59
(Psycho)motricité et fonction tonique

●● Évitez les vêtements serrés, particulièrement lentement la tête et la sentir devenir lourde.
les ceintures pour favoriser la respiration Étendre un bras jusqu’au bout des doigts et
ventrale. le sentir s’alourdir, passer ensuite à l’autre
●● Prévoyez des tapis ou des couvertures pour bras puis au dos, à la poitrine, au ventre, aux
la relaxation couchée. fesses, aux jambes jusqu’au bout des orteils.
●● Adoptez un ton de la voix doux et uniforme.

●● Utilisez des consignes simples et claires.

●● Sortez de l’état de détente, progressivement,

avant de retrouver un tonus d’action.


Déroulement des séquences
●● Les enfants sont allongés sur un tapis, ou
assis, le dos bien droit.
●● Ils relâchent les mâchoires, déplissent le
front, ferment les yeux, détendent les joues,
le coup, la nuque, les épaules.
●● L’animateur guide l’enfant en utilisant un
procédé (voir description ci-dessous).
●● La chaleur, la fraîcheur, la douceur
●● En fin d’activité, les enfants ouvrent les
yeux, les ferment, bougent la tête, bougent On peut associer cette impression à celle de
les doigts, les pieds et s’étirent. lourdeur.
●● Ils se relèvent lentement, bâillent, s’étirent L’animateur guide verbalement l’attention
puis poings fermés, tapotent les différentes de l’enfant sur la chaleur du corps et de
parties de leur corps pour les réveiller. chacune des parties du corps. L’animateur
évoque des images de chaleur : se voir de-
Relaxation par contrastes vant un feu de bois, dans son lit, sous une
En position couchée, en position assise ou age- douche chaude.
nouillée, en suivant les consignes de l’ensei- L’animateur évoque de la fraîcheur : se voir
gnant : se promener le matin dans la campagne,
●● Serrer et relâcher la mâchoire, les dents. marcher dans la neige, se baigner…
●● Fermer et relâcher les poings. L’animateur évoque la douceur : se voir en
●● Étirer les bras, relâcher. train de s’habiller de coton ou d’étoffes lé-
●● Contracter et relâcher les épaules, le ventre, gères, de se déshabiller, de se rouler sur de la
les fesses, les mollets, etc. mousse ou du duvet.
Relaxation par induction musicale
●● L’animateur fait écouter un cd de musique ●● Les images de paix
douce : plusieurs extraits en progression L’animateur guide verbalement l’enfant
allant du plus rythmé au moins rythmé et dans l’évocation d’images suggérant la séré-
inversement. nité, la tranquillité, la sécurité.
●● Les enfants ferment les yeux et se relâchent L’animateur évoque verbalement un voilier
en laissant les sensations musicales impré- qui se balance doucement sur l’eau, une
gner à leur tonus une détente. fleur qui s’ouvre, la pluie qui tombe sur un
grand pré vert. On peut utiliser les histoires,
Relaxation par évocation d’images
les contes.
●● La lourdeur
Relaxation par la respiration
L’animateur guide verbalement l’attention
de l’enfant sur le poids du corps et de cha- L’animateur guide verbalement l’enfant sur
cune des parties du corps sur le sol. Dérouler la perception de la respiration.

60
(Psycho)motricité et habiletés motrices

Relaxation par l’évocation Manipulation d’objets doux


des parties du corps Faire glisser du sable fin entre ses doigts,
L’animateur guide verbalement l’enfant sur jouer dans de l’eau tiède, avec des tissus
la perception des parties de son corps. Mar- doux.
quer des pauses entre chaque partie citée.
Massage et automassages
Relaxation par imitations
●● Le petit chat
« Le petit chat est fatigué, il va se coucher
sur son tapis. Il se met en boule. Il ferme les
yeux. Il écoute la musique douce et rêve. Il
rêve que le ciel est tout bleu, que le soleil est
chaud. Il rêve encore un petit peu et puis
doucement il ouvre ses yeux ». « Maintenant ●● Caresser son front, le masser avec les deux
le petit chat étire sa patte, puis l’autre, puis mains, du centre vers l’extérieur en tournant
l’autre patte, et enfin il étire la dernière. Il doucement.
étire son dos et se lève ». ●● Masser ses joues avec les deux mains en
●● Les phoques tournant doucement puis tapoter.
« Les phoques sont dans l’eau, ils nagent dou- ●● Masser son menton, le faire bouger avec la
cement en bougeant leurs nageoires (mou- paume de sa main, le plisser et l’étirer.
vements légers des bras). Les phoques ne ●● Avec l’index, masser doucement les petits
bougent plus, ils se reposent. Ils ferment coins des yeux.
leurs yeux et écoutent le chant de la mer… ●● Masser entre les sourcils, puis les étirer vers
Les phoques voudraient sortir de l’eau, alors les tempes.
ils soulèvent doucement leur tête en inspi-
rant… Ils reposent la tête et soufflent dans ●● Masser sous les arcades avec les pouces, faire
l’eau pour faire des bulles. » Selon l’atten- la même chose sous les yeux.
tion, le calme des enfants, ce dernier mou- ●● Tapoter, frotter, entourer les joues, les
vement peut être répété plusieurs fois. « Les épaules, les bras, les avant-bras, les mains,
phoques vont sortir de l’eau, ils agitent leurs les doigts, le dos, le ventre, les fesses, les
nageoires (bras et jambes), s’étirent de tout cuisses les jambes, les pieds, les orteils.
leur corps et se lèvent ». ●● Étirer chaque doigt, chaque orteil.
Jeux de détente ●● Secouer les mains, les pieds, les jambes.
Ce sont des situations où l’on touche et où ●● Faire rouler librement (ou dirigé par l’ani-
l’on est touché. Elles induisent la détente. mateur) les balles sur les différentes parties
du corps. Cette activité peut également s’ef-
Un contact doux ou une mobilisation
fectuer en duo.
passive lente d’un membre peut appor-
ter la sécurité face à l’immobilité. Parfois, ●● Caresser les mains, le visage, les bras, les
au contraire, le toucher du corps est vécu jambes, le cou avec une plume. Faire la
comme angoissant, comme une intrusion : même chose avec un partenaire.
dans ce cas ne pas insister. Garantir le res- ●● Un enfant représente la voiture, un autre le
pect en évitant la sensualité excessive par le car-wash. L’enfant tapote le dos (les gouttes
contact direct de la peau entre deux enfants, d’eau), frotte (savonne), pianote (rince),
en laissant un vêtement ou en utilisant un sèche (caresse)…
média (balle, plume…). ●● Un enfant représente le boulanger, l’autre la
pâte à pain. Poser la farine, pétrir, aplatir,
modeler…

61
(Psycho)motricité et fonction tonique

Contacts se relève et se place à la tête de sa silhouette.


Il indique des points sur la silhouette avec
des intentions différentes : caresse, appui,
chatouille, grattement… Son compagnon
exécute la consigne.
●● Un enfant donne une position au bras de
l’autre en imitant le geste d’accrocher la fi-
celle qui maintient le bras dans la position
(l’enfant doit maintenir ses deux bras, sans
les bouger), il coupe la ficelle imaginaire et
●● Assis en tailleur ou à genoux. Poser les mains le bras tombe aussitôt.
à plat dans les deux mains ouvertes du par-
●● Un enfant mobilise les bras, les mains de
tenaire. Fermer les yeux et sentir le contact,
l’autre comme s’il était une marionnette.
Bouger les mains sur une musique douce.
●● Pieds nus, allongés sur le dos. Poser les
Mimiques du visage
plantes des pieds sur celles du partenaire.
Mobiliser les jambes sur une musique douce.
●● Debout dos-à-dos ou assis, jambes allongées
ou en tailleur. Les enfants sont silencieux et
immobiles, ils ont les yeux fermés : effectuer
des balancements en chantonnant, en écou-
tant une musique, se déplacer en gardant le
contact, se concentrer sur la respiration et
muser, prendre appui sur les mains, sentir
le dos de l’autre, sa respiration, se prendre
par les mains, élever et descendre les bras
ensemble au rythme de la respiration.
●● Assis l’un devant l’autre. Le dos repose
contre les mains du partenaire. Repousser,
bercer.
●● Assis l’un devant l’autre. L’un dessine des
signes, des formes, des lettres sur le dos du
partenaire. ●● Faire un visage gai, sérieux, triste et perce-
●● En position agenouillée face à face, se rele- voir les différences.
ver ensemble sans lâcher l’appui de leurs ●● Faire des grimaces avec les différentes parties
mains. Effectuer l’activité yeux ouverts, puis du visage (émettre des sons, si nécessaire),
yeux fermés. ensuite passer la main sur le visage pour le
●● Debout face à face. Un enfant a les yeux lisser et le rendre à nouveau normal. La peau
bandés, l’autre enfant se place en statue. devient lisse, le visage se détend.
Celui qui a les yeux bandés palpe, explore ●● Promener la langue à l’intérieur de la
la position du premier avec les mains, puis il bouche, en haut, en bas, faire des cercles,
imite cette position.Ce n’est que lorsque ce- la presser contre les dents, la faire glisser sur
lui qui a palpé pense avoir adopté la bonne la gencive, lui faire caresser l’intérieur des
position que l’on vérifie si c’est correct en joues, la faire claquer, la plier, la mordiller,
ôtant le bandeau. la déplier…
●● Un enfant s’allonge au sol, l’autre est debout. ●● Pousser la langue loin derrière, la sortir et se
L’enfant debout contourne la silhouette de lécher les babines, la tirer loin devant, tenter
son partenaire en traçant au sol avec une de toucher le bout de son nez, de son men-
craie ou en plaçant une ficelle. Le modèle ton…

62
(Psycho)motricité et habiletés motrices

●● Fermer la bouche en serrant bien fort les n’importe où de haut en bas, en zig-zag,
lèvres, comme si elles étaient collées puis de droite à gauche, devant, derrière, sous
desserrer en murmurant O, resserrer en la table, etc… Terminer en regardant droit
murmurant I, U… devant soi.
●● Énoncer des lettres ou des mots (les pré- ●● Fermer les yeux en serrant bien fort les pau-
noms des enfants par exemple), en articulant pières, puis les laisser s’écarter lentement
exagérément, la bouche très ouverte et très en sentant ce qui se passe, répéter l’exercice
étirée, normalement, avec les dents serrées, plusieurs fois.
avec les lèvres fermées, sans bouger la langue. ●● Faire les « gros yeux du papa en colère, les
●● Prononcer mentalement ou murmurer un « petits yeux bridés des Japonais ».
mot, une phrase, le prénom en articulant
Jeux de concentration
bien.
●● Imiter le nez de l’animal cité par l’anima-

teur : gorille (bien écarter et ouvrir les na-


rines), le lapin (bouger le bout de son nez).
●● Respirer une odeur et s’imaginer ensuite

dans un endroit : respirer le parfum d’un


bouquet de fleurs, humer le parfum d’un
gâteau.
●● Placer délicatement un index dans chaque

oreille. Agiter alors le doigt dans l’oreille


tout en bourdonnant comme une abeille.
●● Passer les doigts derrière, autour, dedans…
●● Fixer une image, un personnage, un objet
rabattre les pavillons vers l’avant, masser de
ou une plante, l’œil de l’oiseau, la main d’un
bas en haut, tirer les lobes vers le bas, le lobe
copain, etc… Essayer de ne plus rien voir
supérieur vers le haut.
autour.
●● Écouter les bruits environnants : bruits de
●● Regarder un objet et maintenir le regard
la rue, de la pièce voisine, du couloir, bruits
posé sur l’objet sans relâcher l’attention.
émis par les autres comme la toux, la respi-
ration, le rire, la voix… ; bruits non maîtri- ●● Fermer les yeux, garder l’image, ouvrir les
sables émis par son corps comme le gargouil- yeux, récupérer l’image.
lis, les battements de cœur, la salive avalée… ●● Repérer un détail et s’en éloigner sans le
●● Réaliser une coquille avec la main tapoter
perdre de vue. Lorsque le détail disparaît,
celle-ci pour écouter la résonance. s’approcher lentement sans le quitter des
yeux.
●● Ouvrir et fermer les yeux rapidement, puis de

plus en plus lentement (paupières lourdes). ●● Fixer la flamme d’une bougie, le centre d’un
motif géométrique ou le cœur d’une grosse
●● Regarder en haut, en bas (3 ou 4 fois), de
fleur placé à plus d’un mètre devant soi, ne
gauche à droite, de droite à gauche (3 ou
pas cligner des yeux même s’ils picotent un
4 fois).
peu.Tenir le plus longtemps possible, puis
●● Regarder d’un côté, de l’autre, en haut et à
fermer les yeux et placer délicatement les
gauche, en bas et à droite, en bas et à gauche, paumes des mains sur les paupières, respirer
en haut et à droite. calmement et observer l’image résiduelle.
●● Faire tourner ses yeux dans un sens puis Lorsque l’on ne voit plus rien, ouvrir lente-
dans l’autre. ment les yeux.
●● Suivre des yeux un objet imaginaire ou un ●● Poser les mains sur les yeux : « fermer les
point qui se déplace sur un trajet régulier, yeux ». Enlever les mains : « ouvrir les
d’abord de la fenêtre vers la porte, puis yeux ». Répéter cet exercice plusieurs fois de

63
(Psycho)motricité et fonction tonique

suite. ●● Inspirer : la fleur s’ouvre. Expirer : la fleur


●● Ouvrir et fermer les yeux sans le support des se ferme.
mains. ●● Souffler sur une vitre pour faire de la buée.
Jeux de respiration ●● Haleter comme un petit chien.
●● Tousser.
●● Rire : hahaha, hohoho, hihihi.
●● Utiliser le support du H : hola, hey hey,
huhu.

5.4.3 Situations de prise


de conscience
●● Proposer aux enfants de dessiner la relaxa-
tion ou l’image qu’elle a suscitée.
●● Parler des différentes sensations éprouvées.
Utilisez des images – moulins, train, oiseau – ●● Lors de moments de décharge, prendre
pour favoriser la compréhension du geste. conscience de l’état de tension.
●● Souffler fort par la bouche, sur la main, sur ●● Dans des moments de grande joie, mettre
la flamme d’une bougie. des mots sur les sensations.
●● Soufller sur un petit moulin. ●● Parler de ses émotions.
●● Souffler dans un mirliton. ●● Sentir le bienfait du rire ou des pleurs.
●● Souffler sur une plume. ●● Imiter les enfants qui se relâchent.
●● Souffler sur un papier léger posé sur la main. ●● Jouer le rôle du pantin que l’enfant mobi-
●● Prendre de l’air avec le nez ou avec la lise.
bouche, fermer le nez, la bouche et garder ●● Alterner des moments d’immobilité et de
l’air quelques secondes avant de l’expulser relâchement et en parler.
en soufflant très fort.
●● Bâiller, souffler très fort, crier… et parler de
●● Poser une main sur la poitrine, une main sur son ressenti.
l’abdomen, faire rentrer et sortir l’air volon-
tairement. ●● Mettre des mots sur les situations de stress
et leur influence sur le tonus.
●● Inspirer et étirer son corps. Ensuite, s’arron-
dir comme une bulle et expirer ; le corps se ●● Jouer des jeux de rôles sur les sentiments et
déplie et revient à sa position de départ. les émotions.
●● En inspirant, écarter les bras et les tendre ●● Se bercer, se balancer lorsque l’on chante et
horizontalement en les battant dans l’air que l’on dit une comptine.
comme l’oiseau qui s’envole. En expirant, ●● Faire percevoir les mouvements para-
replier ses bras comme l’oiseau qui replie ses sites (syncinésies).
ailes.

5.5 Observation de la fonction tonique

Des critères et des indicateurs sont proposés Nous vous invitons également à vous référer au
dans une grille d’observation des habiletés mo- tableau de développement pour affiner votre
trices en fin de chapitre et dans la partie réser- observation.
vée aux outils.

64
6. (Psycho)motricité et habilités posturales

6.1 Définitions et caractéristiques

La fonction posturale est la fonction est assurée par le jeu normal des réflexes et
qui permet de maintenir la ligne de l’ajustement constant du tonus.
gravité du corps à l’intérieur de la L’activité nerveuse associée à la régulation de
base d’appui pour assurer l’équi- l’équilibre suit un arc réflexe impliquant les
libre à l’arrêt, en mouvement, avec récepteurs sensoriels périphériques (tactiles,
ou sans l’intervention de forces per- musculaires, labyrinthiques et visuels) qui
turbatrices. captent les informations ainsi que les
Cette fonction est conditionnée structures nerveuses centrales (le cer-
par l’ajustement constant du velet) qui assurent le traitement des
tonus, assuré par la fonction messages reçus et l’exécution des
musculaire statique, qui per- réponses motrices.
met de lutter contre la pesan-
teur, d’assurer le maintien de
On ne doit pas réfléchir pour rester en
l’équilibre en fonction des infor-
équilibre dans la marche. Les circuits ner-
mations proprioceptives tactiles et
veux fonctionnent normalement. Cependant,
visuelles concernant la position de la
lorsque le système est perturbé par de l’alcool,
tête, du déplacement du corps (transfert
par un traumatisme (fracture du crâne) ou une
du poids du corps d’une jambe sur l’autre) ou
maladie (par exemple une infection de l’oreille
encore en fonction des mouvements d’une par-
interne), on a du mal à rester en équilibre. Ce
tie du corps.
qui se produit même dans une situation bien
Dans des situations habituelles, cette fonction maîtrisée (la marche est titubante).

6.2 Enjeux

6.2.1 Enjeux sociaux et affectifs


La posture est le reflet de la manière d’être au
monde et influence en retour la qualité de la
communication.
Elle est plus ou moins érigée vers le ciel, plus vers
la terre, plus ou moins stable ou au contraire sau-
tillante.7
7 Nous aborderons ceci, de manière plus approfondie, dans le
chapitre qui traite de la motricité expressive.

65
(Psycho)motricité et habilités posturales

6.2.2 Enjeux moteurs Se pencher pour tourner à bicyclette, s’équili-


La fonction posturale permet de préserver brer dans l’eau sur le dos, sur le ventre, antici-
l’équilibre quelle que soit l’action per les pertes d’équilibre après un saut...
entreprise. ●● La fonction posturale permet de stabiliser le
corps avec un minimum d’effort pour que
●● Elle permet de lutter contre
l’action soit plus efficace. L’action entreprise
la force d’attraction
par le corps en équilibre stable et les par-
terrestre pour
ties du corps directement engagées dans les
maintenir la
mouvements agissent alors sans entrave.
ligne de gravité
à l’intérieur de la base Dans les activités d’écriture avec un stylo, la posi-
de sustentation, à l’arrêt tion assise à table est plus pertinente que la posi-
et sans intervention de tion debout car elle permet de stabiliser les seg-
forces extérieures. ments corporels qui ne sont pas en action et donc
de diminuer l’effort musculaire de stabilisation.
Le summum de l’équili-
bration est atteint lorsque Par contre dans une activité de peinture sur
la personne est capable de une large toile, la position debout sera plus
se maintenir en équilibre en pertinente car l’ampleur des mouvements de-
réduisant au minimum sa base d’appui, par mande au corps de se déplacer. Si le sujet est
exemple, lorsqu’elle est capable de se tenir sur assis, il devra se pencher, ce qui le mettra dans
un pied, sur une main. une situation de déséquilibre.

●● Elle permet de s’équilibrer en présence de


forces extérieures perturbatrices comme
l’accélération, la poussée, le freinage.

Pour dormir, la posture la plus adéquate est la


position couchée puisque c’est celle qui demande le
moins d’activité musculaire pour lutter contre la
On considère alors que l’on doit composer force de gravité.
avec la force d’attraction terrestre et des forces
6.2.3 Enjeux cognitifs
extérieures.
●● La posture adaptée aux situations d’appren-
C’est le cas, par exemple, dans des situations tissage permet à l’enfant de focaliser son
de virages ou de poussées. attention sur l’objet d’apprentissage.
Quand on glisse sur un sol mouil- Si un enfant est mal assis pour
lé, que l’on est bousculé, la écrire, il se fatigue plus rapidement
fonction posturale intervient et son attention ne peut se porter sur
pour rétablir l’équilibre. la tâche d’écriture.
●● La fonction posturale ● La fonction posturale contribue
permet de prévoir les fortement à la perception du réel,
appuis et d’amortir les orientations, positions, verticalité,
chutes. axe de symétrie, accéleration.

66
(Psycho)motricité et habiletés motrices

6.3 Pistes méthodologiques spécifiques

6.3.1 Adaptez vos attentes


à l’âge des enfants
Le contrôle de l’équilibre est une tâche com-
plexe. Le système nerveux a recours à plusieurs
stratégies pour son maintien.
La stratégie d’utilisation de l’une ou l’autre
tâche sera dépendante de la difficulté de la tâche
et de l’expertise motrice dans le problème posé
mais aussi par l’âge chronologique des enfants.
La stratégie d’équilibration en bloc est la plus
simple : le cou, le dos, le bassin forment un
tout. La planification du mouvement se fait sur
une seule unité, ce qui est plus aisé.
En imaginant une tour composée d’une tige métal-
lique, si l’on pousse la tour au milieu, la stratégie
est plus facile à prévoir
Plus le centre de gravité est haut, plus la ligne
La stratégie d’équilibration multi-segmentaire de gravité aura de chance de se déplacer en de-
(en plusieurs morceaux) requiert plus d’exper- hors de la base de sustentation lors d’un dépla-
tise pour gérer plus d’informations simultané- cement ou d’une poussée même minime.
ment et garantir l’équilibration.
Au-dessus d’une échelle, on s’équilibre plus diffici-
●● Il faut que la situation suscite un défi au
lement.
niveau de l’équilibre.
La masse corporelle influence l’importance des
Nous vous invitons à consulter le tableau de forces perturbatrices nécessaires pour susciter
développement. un déséquilibre.
6.3.2 Variez, multipliez, Les sumos s’affrontent en fonction de leur poids.
répétez les situations
dans un contexte ludique ●● Variez la base, l’étendue, l’orientation, la
forme de l’appui.
6.3.3 Tenez compte des lois
physiques d’équilibre ●● Variez la hauteur d’appui.
Plus la base d’appui est étendue, plus la ligne de ●● Envisagez des situations en immobilité et en
gravité a des chances de se situer à l’intérieur de déplacement.
celle-ci même en cas de déplacement. ●● Ajoutez des forces perturbatrices : activité
En effet, il y a peu d’efforts d’équilibration à faire complémentaire, sol glissant, partenaires...
lorsque la ligne de gravité passe exactement par ●● Proposez des situations où l’on équilibre des
le centre géométrique de la base de sustentation. objets sur soi ou sur une partie du corps.
Par contre, l’effort d’équilibration est plus im- ●● Proposez des situations qui développent la
portant lorsque la ligne de gravité s’éloigne du capacité de maintenir une posture adéquate.
centre géométrique de la base de sustentation.
Plus l’orientation de la base d’appui est en co-
hérence avec la force perturbatrice, moins il y
a de chance de se déséquilibrer en déplaçant la
ligne de gravité à l’extérieur de celle-ci, lors de
déplacements en métro par exemple.

67
(Psycho)motricité et habilités posturales

6.3.4 Soyez attentif ●● Installez un climat de calme et de concen-


à l’implication cognitive tration.
●● Insistez toujours pour que les enfants soient
attentifs jusqu’à la fin de leur parcours. Les
chutes ont lieu le plus souvent dans le der-
nier mètre, quand l’attention est relâchée.
●● Laissez les enfants se reposer ou se défou-
ler après des situations sollicitant le contrôle
postural.

6.3.5 Tenez compte de l’affectivité


Les situations d’équilibre peuvent occasionner
des peurs. La peur du vide, la peur de la chute,
Dans des situations nouvelles ou des situations le vertige sont des peurs réelles, conditionnées
fortuites, l’attention, la concentration per- ou fantasmées. Elles sont indispensables à l’en-
mettent d’utiliser des stratégies motrices et des fant pour se protéger.
stratégies d’ajustement tonique pour compléter
Par nature, les enfants sont prudents. Si l’adulte
le jeu normal des réflexes d’équilibration. Cela
respecte leur rythme, les enfants ne s’aventurent
entraîne de la fatigue.
pas dans des exercices trop périlleux. Ils devien-
Dans les situations où le risque de déséqui- dront audacieux s’ils ont suffisamment de ba-
libre et de chutes est important, il s’agit de se gage moteur pour maîtriser la situation mais
concentrer pour réagir rapidement en réponse ils deviendront téméraires si nous les poussons
aux informations. Comme nous l’avons dit au-delà de leurs limites.
plus haut, ces informations sont visuelles (le
sol est glissant), tactiles et proprioceptives (sen-
sation musculaire, articulaire et vestibulaire de
l’inclinaison de la tête lors d’une accélération,
sensation de la poussée).
Remarquez comme un enfant se concentre quand
il fait ses premiers pas ou qu’il tente de s’équilibrer
sur la bordure du trottoir.
●● Laissez l’enfant progresser à son rythme. Il
peut successivement maîtriser la marche, la
bicyclette, le patin à roulettes.
●● Laissez le temps de l’expérimentation et de
la répétition pour que s’installent les auto-
matismes. Face au défi de l’équilibre, l’en-
fant expérimente toute une série de réponses ●● Dans la mesure du possible, laissez les en-
motrices et sélectionne les plus pertinentes. fants essayer seuls : s’ils explorent librement
●● Attirez l’attention des enfants vers la détec- les situations, ils sont capables de les exécu-
tion sensorielle des petits déplacements du ter seuls, sans aide.
centre de gravité. Ceci permet aux mou- ●● Dans les jeux dirigés, appréhendez progres-
vements réflexes et intentionnels de main- sivement la hauteur, la vitesse, le stress afin
tenir l’état d’équilibre dans des situations de ne pas occasionner des blocages.
stables (sans grandes perturbations exté- ●● Apportez votre aide lorsque l’enfant le de-
rieures). Celles-ci influencent l’acquisition mande.
des mécanismes à la base du contrôle de la
posture qui est régi principalement par l’ap- ●● Assurez la qualité du matériel utilisé. Utilisez
préciation de l’axe de gravité du corps. le matériel improvisé de manière sécuritaire.

68
(Psycho)motricité et habiletés motrices

●● Envisagez les chutes et les glissements pos- ●● Responsabilisez les enfants par rapport aux
sibles. Assurez-vous de la présence de tapis éléments de sécurité. Attirez l’attention des
en cas de chute. enfants, sur la stabilité des engins sur les-
●● Protégez le corps lors de l’utilisation d’engins quels ils s’équilibrent.
glissants avec des coudières, des casques, des
genouillères…

6.4 Pistes d’actions

6.4.1 Matériel ●● Des objets à lancer, à frapper.


●● Une corde étendue au sol, une ligne tracée ●● Des outils usuels à utiliser de manière effi-
à la craie, les carrelages en damiers, les blocs cace.
de bois, la bordure du trottoir, des pas japo-
nais en papier journal. 6.4.2 Situations motrices
●● Les petits murets de la cour de récré, les
a) Arrêter, freiner
pneus organisés, superposés, suspendus.
Ces activités peuvent également être exploitées
●● Des plans inclinés : bancs suédois, échelles.
dans le contrôle de la fonction tonique.
●● Des passages en hauteur : bancs suédois,
●● Jouer à 1,2,3 soleil en donnant des consignes
échelles, cadres. spécifiques pour les déplacements et l’arrêt.
●● Des obstacles sur terrain plat, sur terrain en
●● Jouer à un, deux, trois qui a la balle ?
pente.
●● Jouer aux statues : s’arrêter et démarrer au
●● Des engins à escalader, chaises, tables,
signal en s’immobilisant dans des positions
échelles, rondins, rouleaux d’équilibre, gros
précises.
ballons, rouleaux en mousse, rouleaux de
●● Faire silence, parler bas.
tapis, gros tubes en caoutchouc, tapis mous.
●● Jouer comme dans les films muets, exécuter
●● Des objets mobiles : patins, vélos, tricycles,

trottinettes, bancs posés sur des objets plus l’action au ralenti, en arrière.
ou moins mobiles. ●● Construire un château de cartes, une tour

●● Des sols glissants, des objets arrondis ou en mousse, en cubes.


quelque peu instables. ●● Suivre en marchant, en dansant, en courant

●● Des objets encombrants : skis, grandes le tempo variable d’une percussion.


chaus­sures, caisses à chaussures. ●● Progresser à pas de souris vers l’avant, vers

l’arrière, au ralenti.
●● Courir, monter sur un banc, s’arrêter en

équilibre.
●● S’équilibrer au sol sur de petits objets, sur

un espace limité.
b) S’équilibrer à l’arrêt

Balance
●● Par deux face à face, pointes de pieds contre-
pointes de pieds, prise mutuelle mains-poi-
gnets, se laisser doucement aller en arrière
●● Des échasses, des chaussures à hauts talons. jusqu’à l’extension des bras, les deux acro-
●● Des objets lourds ou encombrants à pous- bates forment un V.
ser, à tirer, à transporter.

69
(Psycho)motricité et habilités posturales

Proue faciale ●● Sur un circuit en faisant semblant d’être


poursuivi par un animal dangereux.
●● En arpentant.
●● Sur les talons, sur les pointes.
●● En avant, en arrière, en oblique, en zigzag.
●● Rapidement, lentement, régulièrement, ir-
régulièrement, à pas cadencés.
●● Avec mouvements de bras alternés.
●● Avec et sans chaussures.
●● Avec des échasses, des skis, des patins, des
●● En duo, face à face, prise mixte : mains poi- béquilles.
gnets. Le porteur est à genoux assis talons. ●● Les yeux ouverts, les yeux fermés.
Le voltigeur se met debout sur les cuisses du
●● En mimant, en exprimant des attitudes.
porteur. Les pieds sont parallèles aux cuisses
ou placés perpendiculairement. ●● Avec un partenaire de manière synchronisée.
●● Monter comme sur un escalier. Le porteur ●● En se croisant.
s’incline alors doucement en arrière, jusqu’à ●● Avec un fardeau dans les mains, sur l’épaule,
avoir les coudes tendus. Ensuite le voltigeur sur la tête, sur le dos.
s’incline, lui aussi. En position finale, ils ont ●● En transportant des objets à maintenir stables
tous deux les bras tendus et sont en équilibre. (gobelet rempli, bâton tenu en équilibre).
c) S’équilibrer en mouvement ●● En jonglant.
●● Avec rebonds de ballons.
Se déplacer sur des supports
étroits au sol ou en hauteur Glisser
●● Glisser sur un plan incliné.
●● Marcher ou se déplacer en équilibre sur une
surface mouillée ou glissante (neige, glace,
bord de piscine, boue).
S’équilibrer dans l’eau
●● En position debout avec ou sans appui, en
position agenouillée, en position couchée
sur le ventre, sur le dos.
●● En se déplaçant.
●● En effectuant une ronde ou un jeu dansé.
●● En jouant au chat et à la souris.
●● En se lançant une balle ou un anneau en
●● Au galop. plastique.
●● En pas chassés latéraux, à l’amble, à quatre Franchir des obstacles
pattes. ●● Sauter à cloche-pied au-dessus d’une corde
●● De manière raide ou souple, bruyante ou placée au sol.
silencieuse. ●● Sauter sur un pied pour jouer à la marelle
●● En variant les temps sur une musique évo- dans des cerceaux.
quant ainsi les rythmes effrénés du cinéma ●● Sauter sur un pied; arrêter yeux fermés.
muet. ●● Sauter d’un engin à l’autre : passer d’un
●● En mimant un animal. banc à l’autre sans poser le pied au sol.

70
(Psycho)motricité et habiletés motrices

●● Marcher sur des dalles, des repères, installés


comme des pas japonais.

Lutter
●● Se bousculer.
●● Se pousser. ●● Rouler sur un petit chemin.
●● Se tirer. ●● Rouler sur un plan incliné.
●● Chuter et se rattraper. ●● Exécuter des figures acrobatiques.
●● Se positionner debout sur le porte-bagages
Danser ou debout sur la selle.
●● Défiler au son des tambours ou d’une
marche militaire. f) Adopter la posture adéquate
●● Jouer aux majorettes. Dans les situations, la posture la plus adéquate
●● Imiter les artistes de cirque. est celle qui permet de lutter contre la pesan-
teur tout en garantissant la plus grande efficaci-
●● Imiter les animaux « équilibristes » : le chat,
té possible (ce sont les principes d’ergonomie).
le tigre, le singe…
●● Jouer à mimer les métiers, les actions...
●● Faire des rondes avec changements rapides
●● Rechercher et adopter la position la plus
d’orientation.
intéressante pour jouer ou bricoler.
d) Équilibrer des objets ●● Utiliser, pour jouer, raquettes, palets,
●● Équilibrer une plume de paon ou un objet crosses, en fonction de leurs spécificités.
sur la main, le nez, le doigt. ●● Utiliser des outils adéquatement pour réa-

●● Équilibrer un petit sac de graines sur le dos liser des actions usuelles : jardiner, pousser
de la main, sur une main, sur le coude en se une caisse.
déplaçant d’un endroit à l’autre. ●● Transporter des charges, pousser, tirer des

●● Garder une balle en équilibre sur la main. objets lourds, ranger le matériel.
●● Équilibrer des ballons de baudruche sur un ●● Apprendre à s’asseoir à sa table pour décou-

bâton. per, écrire, dessiner, sculpter.


●● Transporter un gobelet rempli d’eau. ●● Apprendre à tenir son crayon, ses ciseaux et

les différents outils.


e) S’équilibrer sur des vélos,
des objets en mouvement 6.4.3 Situations
●● Effectuer un circuit. de prise de conscience
●● Passer sous un portique. Faire prendre conscience de l’importance du
●● Passer entre des cônes. contrôle tonique pour favoriser l’équilibre.

71
(Psycho)motricité et habilités posturales

●● S’observer dans le miroir dans différentes présentant des situations d’équilibre, ou de


positions. déséquilibre.
●● Parler de situations d’équilibre, de déséqui- ●● Commenter un spectacle de cirque.
libre, de freinage. ●● Associer équilibre et relaxation.
●● Effectuer des mouvements lents, rapides et ●● Exercer l’équilibre en situation de stress, en
prendre le temps d’observer. public par exemple.
●● Parler, porter son attention, imiter les stra- ●● Expérimenter les activités avec les yeux
tégies utilisées : associer la respiration, le ouverts et les yeux fermés avec l’aide d’un
relâchement des épaules, la concentration... guide.
●● Représenter des situations d’équilibre. ●● Prendre conscience de l’efficacité du geste
●● Regarder et commenter des documents re- en fonction de la posture adoptée.

6.5 Observation de la fonction posturale

Des critères et des indicateurs sont proposés Nous vous invitons également à vous référer au
dans la grille d’observation des habiletés mo- tableau de développement pour affiner votre
trices en fin de chapitre et dans la partie réser- observation.
vée aux outils.

72
7. (Psycho)motricité et motricité globale

7.1 Définitions et caractéristiques

La motricité globale est la fonction qui permet Ces actions peuvent se réaliser en dissociation,
l’action dissociée, associée ou coordonnée de les deux côtés du corps font des actions diffé-
plusieurs parties du corps ou de tout le corps rentes.
avec ou sans contrôle visuel. Quand on doit écarter une jambe et pointer l’autre
Ce sont les actions de coordination dynamique en avant, dans un pas de danse…
générale.
La motricité globale combine :
●● Les actions de locomotion : marcher, cou-

rir…
●● Les actions de changements d’orientation :

tourner, pivoter.
●● Les actions de changements de position :

s’asseoir, se lever…
●● Les actions de transmission de forces : pous-

ser, tirer.
Ces actions peuvent se réaliser en association, Ces actions peuvent se réaliser en coordination,
les deux côtés du corps agissent simultanément les différentes parties du corps agissent de ma-
et effectuent le même mouvement. nière à produire un mouvement efficace.
C’est, par exemple, le mouvement des deux bras Rouler à vélo, marcher, courir, viser dans un but…
qui poussent ensemble un meuble, ou les mouve-
ments d’écartement simultané des deux jambes ou
des bras.

Ces actions peuvent s’effectuer avec ou sans le


contrôle de la vue.

73
(Psycho)motricité et motricité globale

7.2 Enjeux

La motricité globale permet de changer d’orien-


tation et de direction.
Rouler, tourner, balancer, pivoter, effectuer des
rotations sont des actions de changement d’orien-
tation.

La motricité globale permet de transmettre une


force à un objet.
Pousser, tirer, écraser, soulever, se hisser, frapper,
lancer, envoyer dans une direction donnée sont des
7.2.1 Enjeux sociaux et affectifs actions de transmission de force.
La motricité globale permet de vivre de ma-
nière autonome, d’entrer en relation avec 7.2.3 Enjeux cognitifs
l’autre, avec les autres, d’agir en opposition et
en partenariat.
Elle permet de vivre le plaisir de l’activité mo-
trice. Elle permet de vivre symboliquement les
angoisses et de les dépasser.

7.2.2 Enjeux moteurs

En se déplaçant, en glissant, en grimpant, en


sautant, l’enfant rencontre le réel et développe
des habiletés intellectuelles.
Il apprend à se motiver, à se concentrer, à per-
La motricité globale permet la locomotion cevoir, à analyser les défis, à résoudre des pro-
pour déplacer le corps dans des situations va- blèmes, à réfléchir sur ses actions…
riées, pour accéder à l’espace lointain. Il se situe dans l’espace, apprend à s’orienter,
Ramper, marcher, grimper, courir, galoper, sauter, oriente le temps…
glisser, nager sont des actions de locomotion. Il perçoit activement les caractéristiques du
La motricité globale permet de changer de pos- corps, de l’espace et du temps : inclinaisons,
ture, de position. formes, angles, vitesse, orientations, symétries,
Se lever, se redresser, s’asseoir, se coucher, s’agenouil- gauche et droite, ordre et la succession par
ler sont des changements de position. exemple, qui conditionneront de nombreux
apprentissages.

74
(Psycho)motricité et habiletés motrices

7.3 Pistes méthodologiques spécifiques

7.3.1 Adaptez vos attentes 7.3.2 Tenez compte du développement


à l’âge des enfants des capacités physiques
Entre deux et trois ans, le mouvement apparaît Les enfants ont peu d’endurance et de capacités
à l’état d’ébauche. L’action se limite aux mou- à agir en anaérobie.
vements des membres qui contribuent directe-
ment au but poursuivi. 7.3.3 Répétez, variez,
multipliez les situations
Les autres parties du corps suivent tant bien
dans un contexte ludique
que mal. L’enchaînement des mouvements est
approximatif et l’amplitude des déplacements ●● Sollicitez les mouvements de locomotion :
est limitée. C’est l’étape initiale des comporte- marcher, courir, grimper, nager, sautiller,
ments de base. galoper…
Entre quatre et cinq ans, la coordination des ●● Sollicitez les mouvements de changement
séquences de l’action s’améliore et le contrôle de position : s’agenouiller, se lever, s’asseoir.
moteur est en progrès. Les déplacements ●● Sollicitez les mouvements de changement
gagnent en amplitude. Les mouvements restent d’orientation : pivoter, tourner…
étriqués et maladroits et leur enchaînement ●● Sollicitez les mouvements de poussées et de
manque de fluidité. tractions : pousser, tirer, tracter, hisser.
C’est l’étape intermédiaire des comportements ●● Envisagez des activités motrices en associa-
moteurs de base. tion.
Entre six et sept ans, les mouvements s’en- ●● Envisagez des activités motrices en dissocia-
chaînent de manière coordonnée et fluide. tion, simples chez les petits.
L’action se fait avec amplitude et continuité : ●● Suscitez des actions motrices en coordina-
l’enfant court de plus en plus vite ou saute de tion et en les enchaînant avec ou sans inter-
plus en plus loin. vention de la vue.
Tous les comportements moteurs de base sont ●● Variez les orientations, les distances, la vitesse,
acquis. Ils pourront se combiner ensuite pour le rythme, la force, la puissance (fort, faible)
permettre l’acquisition de nouvelles habiletés. pour exercer la capacité d’ajustement d’un
●● Proposez des situations qui permettent point de vue spatial, temporel et tonique.
d’apprendre, de stabiliser, de répéter des ●● Proposez des activités de suspension, sauts
actions motrices. en profondeur et des actions de grande am-
●● Situez les défis juste au-dessus du niveau de plitude.
développement.
7.3.4 Veillez à la sécurité
●● Suscitez l’expérimentation dans des situa-
●● Veillez à la solidité et la stabilité du matériel.
tions multiples, diversifiées, répétées.
Prévoyez des tapis pour les chutes éventuelles.

7.4 Pistes d’actions

7.4.1 Matériel ●● Du matériel pour glisser : toboggans, plans


●● Du matériel pour ramper : sol glissant, tun-
inclinés.
nel réalisé avec des chaises, tables, tissus, ●● Du matériel qui induit la course, la marche :
élastiques, cordes tendues entre deux points chemin, traces au sol, jouets qui induisent
d’appui, mousses empilés, tente, tapis mous un déplacement, balles, ballons, engins à
et agréables. pousser, musiques rythmées.

75
(Psycho)motricité et motricité globale

●● Du matériel pour sauter : sol élastique qui 7.4.2 Situations motrices


rebondit, sol mou qui amortit les sauts,
objets en hauteur qui induisent le saut en a) Coordonner les actions motrices
profondeur, limites qui induisent le saut en Bouger dans des jeux collectifs
longueur, objets à franchir (élastique, petit
●● Jeux d’approche, de dissimulation et sur-
obstacle) qui induisent les sauts en hauteur.
prise.
●● Du matériel à escalader : chaises, tables,
●● Jeux de tir et d’esquive.
plinths, agrès de gymnastique, plans incli-
nés, bancs suédois inclinés et en hauteur, ●● Jeux de poursuites (balles-chasseurs, éper-
échelles, obstacles faits de tapis ou d’agrès en vier, cache-cache, loup).
mousse, grandes boîtes en carton, passages ●● Parcours, pistes, jeux d’orientation, jeux de
en hauteur, pneus, longs tapis en forme de relais.
montagnes, gros ballons, mousses et matelas. ●● Jeux d’opposition, de complicité.
●● Du matériel pour se suspendre : agrès at- ●● Jeux de transport, traction.
tachés au portique dans le jardin – corde
à nœuds, trapèze, balançoire, cage à écu-
reuils, cordes, filet suspendu, hamacs, deux
cordes parallèles entre deux arbres ou deux
points d’attaches bien solides, échelles de
cordes, cadre de gymnastique, barres paral-
lèles ou asymétriques, barres fixes, anneaux,
bommes de suspension, branches solides
des arbres, murs d’escalade.
●● Du matériel pour se déplacer : engins sur ●● Jeux de coopération.
roulettes à pousser, trottinettes, vélos, tri- ●● Jeux de balles ou de ballons avec renvoi
cycles, engins à roulettes à chausser, échasses symétrique (raquettes, jeux de balles avec
avec ficelles. filet de tennis) ou avec investissement de
●● Du matériel qui oppose une résistance : territoires (jeux simplifiés de basket-ball, de
mousses, gros ballons, caisses en carton, hockey, de football).
tables, bancs, chaises.
●● Du matériel à manipuler en se déplaçant : Bouger sur des vélos, draisiennes, tricycles
éventails, plastiques légers, foulards, cha- ●● Librement, en circuit, en se suivant, sur des
peaux, rubans, larges pièces de tissu, an- terrains accidentés.
neaux, massues, balles, écharpes, parapluies,
Bouger dans l’eau, avec l’eau
ballons.
●● Grimper, tourner.
●● Du matériel pour danser : musiques, brui-
●● Se faufiler sous un cerceau lesté, un boudin
tages, percussions, chansons, comptines.
en mousse.
●● Du matériel à lancer : balles, ballons de
●● Jouer au chat dans la petite profondeur.
poids, de volumes et de textures divers, sacs
●● Jouer au ballon.
de sable ou de graines de différents poids,
ballons de baudruche, balles en papier jour- ●● Se déplacer sur le ventre ou sur le dos, se
nal, foulards ou sacs de plastiques légers, propulser.
anneaux en caoutchouc. Bouger sur la musique
●● Du matériel volumineux à frapper : tapis, Les situations proposées dans le chapitre consa-
caisses, cubes de mousse. cré à la motricité expressive peuvent convenir.
●● Du matériel pour agir ensemble : jeux de
balles, de ballons, épées en mousse, espaces Bouger en imitant
de luttes et de batailles, espaces de construc- Les situations proposées dans le chapitre consa-
tions avec du gros matériel, parachute… cré à la motricité expressive peuvent convenir.

76
(Psycho)motricité et habiletés motrices

b) Marcher–courir, franchir et sauter ●● Faire la course en rampant jusqu’à un point


●● Sauter en hauteur, en longueur, franchir un déterminé.
obstacle. ●● Se faufiler sous, passer sous, devant, der-
●● Sauter pour rattraper un ballon. rière, au-dessus, entre des élastiques, des
cordes, dans un labyrinthe, en passant sous
●● Sauter sur pied gauche, pied droit, d’un
une chaise.
pied sur l’autre.
●● Sauter sur des points de repères proches d) Rouler, tourner, pivoter
(marelles). ●● Faire des cabrioles sur les matelas.
●● Franchir des obstacles avec réception à deux ●● Rouler latéralement à partir de la position
pieds. agenouillée.
●● Sauter en longueur avec élan à partir d’un ●● Rouler latéralement, en vrille, dans des situa-
engin. tions qui facilitent ou complexifient la rota-
●● Exécuter des pas rythmés sur musique pour tion : plan incliné, banc fixe ou mobile, pis-
suivre une pulsation. cine, anneaux, en contre bas, en contre-haut.
●● Avancer, reculer. ●● Rouler en avant, sur un tapis très souple, sur
●● Réaliser des pas de souris, de géants. un plan légèrement incliné recouvert d’un
tapis. Se placer en station debout, jambes
●● Exécuter de sauts rythmés à la corde, des écartées devant un tapis (le plus mou pos-
sauts sur les élastiques. sible au début). Placer les mains au sol. In-
●● Franchir un obstacle, un bâton, un mousse, cliner le tronc en avant en essayant d’aller
en marchant à pieds joints en avant, en ar- regarder derrière soi entre les pieds et rouler.
rière. ●● Rouler en arrière sur l’épaule.
●● Parcourir, un trajet déterminé sur un pied. ●● Rouler en arrière uniquement sur un sup-
●● Pousser un palet, en marchant, courant, port très mou (attention à la nuque, ne pas
sautant sur un seul pied, de façon libre ou pousser l’enfant mais soulever pour faciliter
pour l’emmener dans un lieu déterminé. le passage de la tête).
●● Sauter d’une hauteur vers le sol : une chaise, un ●● Rouler sur soi-même (bras le long du corps
banc, un muret, la dernière marche de l’escalier. ou dans le prolongement du corps) comme
un bâton, dans un sens, puis dans l’autre.
c) Ramper ●● Tourner sur soi-même (pivoter), dans un
sens, puis dans l’autre, comme les feuilles
qui, poussées par le vent, tournoient dans le
ciel. Faire tourner les jupes.
e) Se suspendre

●● Ramper en suivant un trajet déterminé.


●● Ramper sous un tunnel réalisé avec des car-
tons.

77
(Psycho)motricité et motricité globale

●● Grimper à l’échelle de corde, l’échelle mu- propose de multiples exemples.


rale ou celle du toboggan.
7.4.3 Situations
●● Grimper sur le mur d’escalade, dans un arbre.
de prise de conscience
●● Gravir les escaliers, de façon normale pour
les plus jeunes, deux marches à la fois pour
les plus grands.
●● Progresser en suspension à l’échelle de corde.
●● Effectuer le parcours avec un objet dans la ●● Parler des situations vécues, des actions, en
main. insistant sur les stratégies motrices utilisées.
●● Grimper à l’échelle de corde, s’y asseoir et ●● Observer des photos, des films.
se balancer. ●● Utiliser le miroir, l’imitation, les vidéos, les
●● Se balancer assis sur un trapèze. photos, les ralentis, les arrêts.
f) Pousser, tirer
●● Inciter les enfants à expliquer leur projet
d’activité.
●● Jouer à déménager.
●● Effectuer les mouvements lentement et ob-
●● Jouer à lutter. server les actions effectuées.
●● Construire un mur, une maison avec des ●● Utiliser des images pour décrire un mouve-
grands blocs de mousse. ment.
●● Tirer un enfant couché sur une couverture ●● Utiliser des mots pour caractériser le mou-
en la glissant au sol. vement, très ample, rapide, tout petit, très
●● Tracter ensemble un objet lourd à l’aide lent, saccadé, rythmé…
d’une corde. ●● Représenter un mouvement par un dessin.
●● Pousser des objets très lourds (armoires, ●● Dicter une séquence d’actions à un autre
bancs), des objets légers (cartons, chaises), enfant.
avec les mains, avec tout le corps, avec les
pieds. ●● Manipuler des figurines ou des poupées
pour représenter le mouvement.
g) Lancer ●● Imiter le mouvement d’un mannequin.
Le chapitre consacré à la motricité manuelle ●● Mobiliser des marionnettes à fil.

7.5 Observation de la motricité globale

Des critères et des indicateurs sont proposés Nous vous invitons également à vous référer au
dans les grilles d’observation des habiletés mo- tableau de développement pour affiner votre
trices en fin de chapitre et dans la partie réser- observation.
vée aux outils.

78
8. (Psycho)motricité et motricité manuelle

8.1 Définitions et caractéristiques

On peut sourire sans mobiliser le corps entier.


On peut manipuler un fruit sans utiliser les jambes.
La main dispose de nombreuses articulations et
d’un grand nombre de muscles qui sont com-
mandés, de manière très précise, par de petites
unités motrices ; une terminaison nerveuse
contrôle à un petit nombre de fibres muscu-
laires et permet donc un ajustement plus précis.
D’un point de vue neurologique c’est un sys-
tème particulier qui contrôle la motricité
La motricité manuelle est la fonction qui permet
manuelle. La zone cérébrale qui contrôle la
l’action fine et différenciée d’une seule main ou
motricité de la main est proche des centres du
des deux mains pour réaliser une action com-
langage, de la perception et de la cognition…
plexe avec ou sans contrôle visuel. En d’autres
L’action des mains serait donc proche de la
termes, c’est la fonction qui assure la coordi-
pensée (BOUCHARD 2009).
nation manuelle et la coordination oculo-ma-
nuelle. Pour pouvoir attraper un objet se déplaçant rapi-
dement, nous devons porter notre main à la ren-
La motricité manuelle combine les mouvements
contre de l’objet et synchroniser sa fermeture avec le
de base : mouvements d’orientation, d’ap-
moment de l’impact. Nous devons donc percevoir
proche, de saisie, de manipulation, de restitu-
la vitesse et la direction du déplacement de l’objet,
tion, de projection. nous devons prévoir le lieu et le moment de son
On utilise souvent de manière (trop) générale contact avec la main et planifier notre action en
le terme de préhension pour définir la motri- conséquence.
cité manuelle. La réussite de la saisie (préhen- Plusieurs actions sont possibles8. Elles solli-
sion) dépend de plusieurs actions, la motricité citent ou non la vue.
manuelle concerne d’autres actions que l’action
●● Les actions sont effectuées d’une seule main
de préhension. (PAOLETTI 2000).
avec la main dominante ou non en fonc-
Comme la motricité des yeux, de la bouche, tion des impératifs de l’action et dans une
elle ne mobilise qu’une région corporelle, indé- recherche d’efficacité.
pendamment des autres parties du corps.
Prendre un verre, tourner le robinet, utiliser
Les yeux s’ouvrent et se ferment sans qu’il n’y ait de une brosse à cheveux, ouvrir une porte…
déplacement des jambes.
●● Les actions des deux mains sont différentes et
On peut parler sans bouger les bras. non synchronisées d’un point de vue spatial
8 PAOLETTI , 2000, FAGARD 2001 cité par BOUCHARD
2009 .

79
(Psycho)motricité et motricité manuelle

et temporel ce qui est peu courant dans la mouvement est effectué dans un but com-
vie quotidienne, sauf si on considère l’action mun. Les actions sont coordonnées et symé-
unimanuelle qui implique que l’autre main triques ou parallèles.
se relâche. Les actions sont dissociées. Tenir un seau à deux mains, tenir un volant de
Dessiner en l’air un carré avec la main droite…. bicyclette, pousser une porte pour l’ouvrir, tirer
au sol un triangle avec la main gauche. Les sur une corde….
actions dissociées que l’on exerce parfois pour ●● Les actions des deux mains sont différentes,
le plaisir ou qui trouvent leur place dans les complémentaires, synchronisées. Elles
performances de cirque ou de danse. agissent dans un but commun, mais ont des
●● Les actions des deux mains sont différentes actions différentes. … La main préféren-
mais synchronisées sur le plan temporel. Les tielle a un rôle actif pendant que l’autre joue
actions sont associées. le rôle de stabilisation ou sert de référence
Jouer du piano. spatiale pour l’action de l’autre main. Les
actions sont coordonnées et latéralisées.
●● Les actions des deux mains sont identiques,
complémentaires et synchronisées, le même Peler un fruit, enfiler des perles, nouer des la-
cets, manier certains outils, jouer de la guitare.

8.2 Enjeux

Indiquer une direction du doigt. Suivre du doigt


le vol d’un oiseau. Porter la main au robinet. Ap-
puyer sur un bouton.
Elle permet la saisie, la manipulation pour mo-
difier ou toucher l’objet.
Saisir un verre ou un petit objet. Attraper une
balle. Modeler, encastrer, empiler, tricoter, tenir
une bouteille. Retourner un verre. Manger à l’aide
d’une cuillère. Modeler de la cire. Tâter un fruit.
Elle permet de restituer ou de projeter, pour
lâcher ou lancer des objets.
8.2.1 Enjeux sociaux et affectifs
Laisser tomber un bloc de construction dans la
La motricité manuelle permet d’exprimer par le boîte. Poser un verre sur la table. Placer des figu-
geste pour communiquer de manière efficace. rines sur un plan de jeu. Enfoncer un clou à coup
La motricité manuelle permet d’entrer en contact de marteau. Perforer une carte avec un poinçon
corporel avec l’autre, de maîtriser les gestes (piquetage). Frapper sur un tambour.
usuels, gages de l’intégration sociale et culturelle. Projeter une fléchette dans une cible. Lancer une
Elle est un facteur d’autonomie. balle sur une cible.
Les actions manuelles répétées ou ritualisées Elle conditionne les actions graphiques.
contribuent au bien-être par leur action sur le Le graphisme suppose la tenue d’un crayon,
tonus et le calme qui elles générent… Origa- son placement à un point précis de l’espace
mis, mandalas… graphique et son déplacement guidé suivant
des formes apprises ou imaginées. En ce sens, il
8.2.2 Enjeux moteurs
intègre l’ensemble des actions manuelles.
La motricité manuelle assure l’orientation et
Dessiner, peindre, écrire, tracer, colorier.
l’approche de la main ou des mains vers l’objet
convoité.

80
(Psycho)motricité et habiletés motrices

8.2.3 Enjeux cognitifs Elle est indispensable à la maîtrise des gestes


La motricité manuelle est une forme de motri- usuels et des actions fonctionnelles : utilisation
cité fine et différenciée qui permet d’agir sur d’outils, habillage, lavage des mains.
l’environnement et de percevoir. Pour un enfant qui présente un déficit moteur
Elle permet d’explorer la matière, de perce- de la motricité de la main, l’établissement de
voir ses caractéristiques et de construire une lien entre ce qu’il voit, ce qu’il touche, ce qu’il
connaissance. entend, ce qu’il sent est plus difficile.
Elle permet de manipuler le réel, de le trans- Le toucher actif permet une exploration plus
former, de faire des essais et des erreurs, de riche et une meilleure mémorisation notam-
construire. ment celle des lettres. Il compense les difficul-
tés de perception due à une déficience de la
Explorer la forme d’un objet : caresser, palper,
vue.
entourer.

8.3 Pistes méthodologiques spécifiques

8.3.1 Adaptez vos attentes direction, le toucher permet de percevoir si


à l’âge des enfants l’objet est atteint et le toucher actif met en rela-
Entre deux et six ans, les habilités manuelles tion le toucher et la proprioception.
se construisent grâce à la combinaison des
comportements moteurs de base acquis entre
la naissance et deux ans. Nous vous invitons à
vous référer au tableau du développement.
●● Sollicitez la coordination manuelle et ocu-

lo-manuelle pour agir sur le réel et l’explo-


rer.

8.3.2 Suscitez la latéralisation


manuelle9
●● La dominance s’installe de manière sponta-
née par tâtonnement dans et par l’activité
motrice. Elle augmentera la maîtrise des
actions manuelles en général.
●● Si la dominance manuelle n’est pas affirmée
à cinq ans, effectuez des tests de préférence,
et éventuellement des tests de performance
pour encourager l’enfant à utiliser son côté
dominant.
En discutant, sans regarder la tasse, je peux saisir
8.3.3 Répétez, variez, l’anse et la porter à la bouche pour boire délicate-
multipliez les situations ment.
dans un contexte ludique Un enfant fouille dans sa poche pour retrouver le
jouet qu’il y a glissé le matin.
a) La coordination manuelle
Je trouve la gomme dans la trousse
Les informations en provenance de l’épaule
permettent de guider la main dans la bonne Je peux dribbler sans regarder le ballon.
Les aveugles utilisent ce sens quand ils « observent
9 Voir le chapitre consacré à la latéralisation. avec leurs mains ».

81
(Psycho)motricité et motricité manuelle

b) La coordination oculo-manuelle Il faut ajuster les positions et les mouvements


La motricité manuelle est conditionnée par la de la main et du bras par rapport au corps
coordination oculo-manuelle. propre du sujet, pour pouvoir orienter la main
dans la bonne direction. Il faut, en outre ajuster
La vision assure l’adaptation du mouvement
la distance par rapport à l’objet afin de le saisir.
aux contraintes spatiales et temporelles de la
situation. Si l’objet est en mouvement, c’est encore plus
difficile.
Je vois la balle et j’anticipe sa trajectoire, je tends la
main dans la bonne direction. Dans les actions de manipulation – palper un
fruit –, il faut ajuster les mouvements à partir des
Dans une activité d’écriture, je vois la position du
informations visuelles concernant les propriétés de
stylo sur la feuille, sur la ligne en haut à gauche.
l’objet et des informations qui renseignent sur l’ac-
Je contrôle visuellement la forme du tracé pour tion de la main elle-même, comme la pression mus-
qu’il reste sur la ligne. culaire qu’elle exerce sur l’objet, pour ne pas l’écraser.

c) Les activités unimanuelles et bima-


nuelles différenciées

Dans une activité de découpage, l’enfant regarde La maîtrise de chaque main dans l’exécution de
la forme qu’il veut découper, il observe les effets de mouvements totalement indépendants est par-
chacun des coups de ciseaux et réajuste la direction ticulièrement complexe. Le sujet doit s’efforcer
de ceux-ci pour que l’action soit efficace et corres- d’automatiser l’action de l’une des deux mains
ponde à ses intentions. de manière à pouvoir consacrer à l’autre le plus
La vue contribue également à évaluer les effets d’attention possible.
de l’action produite et à ajuster l’énergie mise Entre deux activités, celle qui est la plus simple
dans le mouvement. ou qui comporte le moins d’imprévu est plus
Dans une activité de peinture, en constatant que la facilement automatisable (la main gauche au
largeur d’un trait varie en fonction de la pression, piano joue les accords...).
l’enfant peut apprendre à ajuster la force exercée On voit souvent apparaître des syncinésies :
sur le pinceau. l’enfant exécute en miroir les actions entre-
Dans un dribble, la balle rebondit trop haut parce prises dans les jeux de doigts, par exemple.
que l’enfant a frappé trop fort, il réajuste l’intensité Jouer du piano est une action particulièrement dif-
de la frappe. ficile et demande beaucoup d’exercice car l’action
Dans les activités de préhension, il faut ajuster d’une main doit être automatisée, pour que l’autre
le mouvement en fonction de la position et de puisse agir…
l’orientation de l’objet dans l’espace, de sa taille Les actions manuelles en association ainsi que
et de sa forme, de sa substance, de sa texture, les actions symétriques sont importantes et
pour pouvoir préparer l’approche de l’objet. plus aisées.

82
(Psycho)motricité et habiletés motrices

●● Envisagez les actions de :


–– Pointer, approcher, poursuivre.
–– Saisir, attraper, joindre, toucher, soutenir.
–– Déposer, lâcher, lancer, transporter,
transformer, renverser.
–– Faire tourner, faire glisser, secouer.
–– Empiler, équilibrer, emboîter, construire.
–– Écraser, serrer, étirer, griffer.
–– Manipuler, emballer, ouvrir, refermer,
entortiller, empiler, assembler.
–– Palper, caresser, masser, sculpter, graver.
–– Bricoler, lacer, plier.
–– Saisir et manier de petits outils pour
●● Affinez le contrôle de l’activité manuelle prendre, lâcher, frapper, tourner, percu-
par de multiples répétitions, dans un climat ter, visser, dévisser.
permettant les essais répétés pour le plaisir
d’exercer sans aucun but d’efficacité ni de 8.3.4 Corrigez la posture
production. et la prise des outils dans
●● Dissociez, de temps à autre, les activités ma- les actions de manipulation
nuelles à visée motrice, où l’on joue à s’exer- ●● Pour éviter des fatigues et des tensions ex-
cer de celles effectuées dans le cadre des cessives, adoptez la posture debout, assise,
activités d’art plastique, qui ont un objectif agenouillée, en fonction de l’outil et de la
artistique et qui sont orientées vers une pro- tâche à effectuer.
duction à caractère social.
●● Vérifiez la prise des outils, des ciseaux, des
●● Tenez compte du fait que la capacité de dis- pinceaux…
socier les actions manuelles est très limitée.

8.4 Pistes d’actions

8.4.1 Matériel perles, fil de fer, pâte à modeler, tampons


●● Du matériel qui induit des jeux d’habilités :
graveurs, trombones, agra­feuses, papier col-
osselets, anneaux en caoutchouc, papier lant, papier d’emballage, papier transparent.
journal, foulards et rubans, plumes de paon, ●● Du matériel qui induit les actions fonction-
billes, ballons de baudruche. nelles, fermetures Éclair, velcros, boutons à
●● Du matériel qui induit des manipulations :
boutonner, lacets à lacer, ciseau pour décou-
figurines, plastiques légers et troués, bou- per.
chons de liège, élastiques, pièces de tissu, ●● Des outils à manipuler : outils de bricolage,
rubans, pinces à linge, vis et écrous, compte- ciseaux, outils de dessin de peinture, d’écri-
gouttes, flacons en matière plastique, boîtes ture, ustensiles de cuisine, outils de jardinage.
de carton de diverses formes, cartes à jouer, ●● Des instruments de musique : piano, syn-
pièces à emboîter ou à assembler, mikado, thétiseur, flûtes, xylophones, claves…
matériel de collage, de découpage ou de colo-
riage, matériel collant, gluant ou malléable, 8.4.2 Situations motrices
plaquettes de métal et jetons aimantés.
a) Bouger les mains et les doigts
●● Du matériel de bricolage : ficelle, cordelette,

assiettes de carton ou d’aluminium, feuilles Quelques comptines et jeux de doigts sont pro-
cartonnées, boutons, bâtonnets, jetons, pailles, posés dans la partie consacrée aux outils.

83
(Psycho)motricité et motricité manuelle

●● Pianoter. ●● Par deux, s’échanger un ballon en le lançant


●● Opposer le pouce et les autres doigts succes- et le rattrapant alternativement avec la tête,
sivement. le genou, le pied, le coude…
●● Raconter des fabulettes pour « poter ». ●● Relais baudruche, par équipe de 5, chacun
vient à son tour relancer la baudruche pla-
●● Scander des comptines avec jeux de doigts cée à 10 mètres.
(pierre, papier, ciseaux).
●● Individuellement, lancer le ballon de bau-
druche, exécuter un parcours (faire une
acrobatie, grimper, enfiler un bonnet ou
passer dans le cerceau) et revenir le rattraper
avant sa chute.
●● Avec deux ballons, lancer l’un, lancer l’autre,
alternativement : le bleu, le vert…
Des foulards légers
●● En cercle, chacun a un foulard, lancer le
foulard devant soi et se déplacer d’une place
vers la gauche et rattraper le foulard lancé
par son voisin de gauche
●● En cercle, dire le nom d’un enfant du cercle,
lancer le foulard et changer de place avec lui.
●● Un foulard par personne, maintenir tous les
foulards en suspension en se déplaçant dans
l’espace.
●● Par deux face à face, se lancer le foulard.
●● Par deux face à face, chacun lance son fou-
lard verticalement, et se déplace pour attra-
b) Pratiquer des jeux collectifs
per celui de son vis-à-vis.
traditionnels
●● Lancer le foulard paume vers le bas en le sai-
●● Jeux de massacre.
sissant bien au centre (pas dans un angle).
●● Jeux de quilles.
●● Jouer à lancer le foulard et à le rattraper sur
●● Jeux de billes.
le coude, sur la tête, sur le pied, sur le genou.
●● Jeux de pétanque.
●● Lancer le foulard par-dessous la jambe.
●● Jeux de raquettes.
●● Lancer le foulard derrière la tête et le rattra-
●● Jeux de golf. per après un demi-tour.
●● Jonglage… ●● Lancer le ou les foulard(s), frapper dans les
c) Saisir, lancer, projeter mains, le rattraper.
●● Lancer et rattraper deux foulards simultané-
Des ballons de baudruche ment.
●● Donner un ballon à chaque enfant, le faire ●● Lancer un foulard et puis l’autre verticale-
rebondir sur les mains, sur la tête, sur les ment, en chantant, un rythme : « lancer,
épaules, sur la baguette ou le climat-tube, rattraper, rattraper »…
en position debout, à quatre pattes, assis par ●● Lancer les foulards en les croisant.
terre, assis sur des petites chaises.
Des balles et des projectiles
●● En groupes, demander aux enfants de courir
partout dans la salle en maintenant les bal- ●● Faire rebondir les balles et les ballons (va-
lons en suspension (tous s’occupent de tous rier le poids de la balle et sa grandeur), fort,
les ballons). moins fort, en claquant dans les mains entre
les rebonds, en faisant un tour sur soi...

84
(Psycho)motricité et habiletés motrices

●● Par deux, dribbler en se donnant les mains,


en file, en miroir (faire des gestes), dans le
même cerceau.
●● En cercle se passer une grosse balle (50 cm)

en la faisant rouler.
●● Jouer au jeu « balle au mur ».

●● Repousser, avec la main ou une raquette,

un tube en mousse, un ballon de baudruche


sans le laisser toucher terre.
●● Réaliser une cascade de balles ou de billes.

●● Faire rouler une balle sur un plan incliné et

redresser progressivement le plan incliné.


●● Échanger une balle avec des raquettes.

●● Viser dans un cerceau, un panier, en direc-

tion de quilles. Des objets usuels et utilitaires


●● Lancer des boules de neige. ●● Découper avec des ciseaux. Couper des
morceaux de papier d’épaisseur moyenne.
Découper des bandelettes, sur une ligne
droite, sur des lignes brisées, en créneau, sur
des formes dérivées de la ligne (carré, rec-
tangle), sur des lignes courbes et des formes
dérivées (cercle, ovale), des images, des mo-
tifs réunissant toutes les difficultés, sur des
feuilles de néoprène, des cartons légers, des
cartons ondulés, des tissus.
●● Déchirer des petits morceaux de papier or-
dinaire, du papier de soie, du carton, sur un
pli, en arrachant une page de revue, le long
d’une ligne, en réalisant un motif sans trace.
●● Tricoter, crocheter.
●● Coiffer à l’aide d’un peigne, d’une brosse,
tresser.
●● Visser, dévisser, clouer.
●● Frapper avec un marteau.
●● Utiliser une pince.
●● Manger avec une fourchette, des baguettes
chinoises.
●● Utiliser une pince à légumes, des couverts à
salade, un fouet.
d) Manipuler pour agir
●● Servir à boire.
●● Manipuler des marionnettes, des poupées.
●● Attacher les lacets.
●● Tenir une plume de paon en équilibre sur
la main. ●● Fermer les boutons.
●● Manipuler des jouets traditionnels : osse- ●● Remonter la fermeture Éclair.
lets, billes, raquettes, clubs de golf… ●● Habiller, déshabiller la poupée.
●● Manipuler des instruments de musique : ●● Se laver les mains avec une brique de savon.
piano, flûtes, tambours etc… ●● Jardiner.

85
(Psycho)motricité et motricité manuelle

●● Plier pour réaliser des origamis, des maquettes…

Du matériel de dessin
●● Dessiner dans le sable, sur un tableau verti-
cal, sur du papier-émeri.
●● Dessiner ou écrire sur des palettes de terre.
●● Graver, laisser des traces au moyen des
craies, des fourchettes, un large pinceau,
un long pinceau, une brosse, des éponges,
des objets usuels, des plumes d’oiseau, les
doigts, la main…
e) Manipuler pour percevoir
À partir des situations de manipulations recon-
naître des formes, des matières, des orientations…
●● Jouer au loto tactile.

Du sable et de l’eau ●● Jouer au tapis sensoriel.

●● Remplir, verser, tasser, renverser, écraser, lais- ●● Jouer à Colin Maillard.

ser couler goutte-à-goutte, ne pas renverser, ●● Masser en aveugle.


frotter, gratter. ●● Classer sans les voir des objets selon leur forme,
●● Remplir des moules, faire des châteaux… leur texture, leur poids, leur température.

8.4.3 Situations
de prise de conscience
●● Parler avec les enfants des mouvements
qu’ils utilisent pour réaliser les actions.
●● Observer les résultats des actions qu’ils ont
opérées et expliciter les stratégies utilisées
pour les obtenir.
●● Demander aux enfants de décrire leurs ac-
tions et de les expliquer.
●● Mimer des actions usuelles, des métiers et
les faire reconnaître par d’autres enfants.
●● Donner une consigne d’action et la faire
Des jeux de construction exécuter : prendre la fourchette entre le
●● Assembler et séparer des pièces. pouce et l’index.
●● Réaliser un château de cartes. ●● Jouer à faire des nœuds et expliciter le mou-
●● Enfiler, empiler, entourer. vement.
●● Superposer. ●● Imiter les enfants qui effectuent les activités.
●● Équilibrer sur... ●● Parler de la main qui est la plus souvent uti-
lisée dans les actions et l’identifier : gauche
Du matériel de bricolage ou droite.
●● Enfiler des perles. ●● Partager avec les enfants les stratégies mo-
●● Manipuler de la pâte à modeler, de la plasti- trices utilisées pour réaliser des actions sur
cine, de la pâte à sel, de la terre. les objets.
●● Coller. ●● Dicter une séquence d’actions à un autre
●● Chiffonner. enfant.
●● Tisser, tricoter, crocheter… ●● Veiller à la posture et à la prise d’outil
●● Réaliser des nœuds. consciemment corrigées.

86
(Psycho)motricité et habiletés motrices

8.5 Observation de la motricité manuelle

Des critères et des indicateurs sont proposés Nous vous invitons également à vous référer au
dans les grilles d’observation des habiletés mo- tableau de développement pour affiner votre
trices en fin de chapitre et dans la partie réser- observation.
vée aux outils.

87
9. (Psycho)motricité et graphisme

Dans cette section, nous envisageons les habi- L’écriture et le dessin sont conditionnés par la maî-
letés graphiques de manière générale dans leur trise du geste graphique mais également par des
orientation vers les divertissements graphiques, paramètres cognitifs, affectifs et sociaux. Ces dif-
le dessin et l’écriture. Dans le cadre scolaire, on férents paramètres se développent conjointement
oriente le graphisme, très (ou trop) rapidement dans une perspective systémique. Le présent docu-
vers l’écriture… ment aborde principalement l’aspect moteur.

9.1 Définitions

trace laissée sans intention claire de représenter


quelque chose. Ils peuvent consister en modu-
lations sur des thèmes souples (le soleil, l’étoile).
Les dessins figuratifs ou non combinent des signes
graphiques pour organiser une surface dans l’in-
tention de représenter le réel, le suggérer, expri-
mer une émotion…. Ils peuvent se réduire à un
trait qui délimite une surface et crée une forme.
En ajoutant un tout petit signe, on peut modifier
ou transformer radicalement la signification d’une
image.
Les exercices graphiques sont des situations
Les habiletés graphiques sont les habiletés qui
suscitées ou dirigées permettant d’amener les
permettent de produire des traces sur un
enfants à produire une trace ressemblant à un
support dans le but d’exprimer ses sentiments,
modèle et répétée.
sa pensée, de garder trace du réel ou de com-
muniquer. L’écriture est une forme de dessin mais un des-
sin calibré, répétitif, codé, exécuté de façon à ce
Les traces prennent la forme d’empreintes, de
qu’un groupe d’initiés puisse le déchiffrer et le
signes organisés, figuratifs ou non, libres ou
comprendre. Les formes graphiques sont codi-
codifiés.
fiées, ce sont des pictogrammes, lettres, enchaî-
Elles s’exercent dans les divertissements gra- nements de lettres.
phiques, la peinture, l’écriture, la gravure, le L’écriture peut traduire des idées (esquimaux,
dessin… indiens), des mots (chinois), des sons (grecs, russes,
Le graphisme peut se définir comme un tracé si- français….)
gnificatif ou non sur une surface. (CALMY 1980) Les gribouillis et certaines productions graphiques,
Les divertissements graphiques sont ces situations relèvent du dessin alors que d’autres relèvent de la
où l’on associe le plaisir du geste à celui de la formation des lettres, de pseudo lettres, de mots.

88
(Psycho)motricité et habiletés motrices

Les écritures chinoises, arabes ou russes, quand L’éducation du geste graphique ne suffit pas à
on n’en connaît pas la signification apparaissent l’apprentissage de l’écriture mais constitue une
comme des dessins mais pas comme un lan- préparation très organisée pour y accéder.
gage. On ne connaît pas leur code, on ne peut Comme toutes les habiletés, les habiletés gra-
donc en saisir le sens. phiques sollicitent des ressources cognitives,
sociales, affectives, motrices.
C’est l’activité manuelle la plus complexe.

9.2 Enjeux

9.2.1 Enjeux sociaux et affectifs Entre deux personnes de cultures différentes, le des-
sin facilite la communication.
Chacun reçoit une image en fonction de sa culture,
de son histoire, de l’air du temps.
Il peut servir à se représenter et à représenter
graphiquement son groupe d’appartenance. Il
permet de garder une trace, de marquer son
empreinte.
Les pèlerins se reconnaissaient par l’image de la
coquille de Saint Jacques, chaque seigneur avait
son blason…
Les divertissements graphiques et le dessin
sont pour l’enfant un terrain de jeu, une forme Les œuvres des tagueurs graphiques et abstraits sont
d’évasion. Ils permettent de vivre des situations avant tout des signatures.
sur le mode symbolique de représenter son L’écriture permet à terme d’utiliser le langage
monde intérieur et contribuent à l’équilibre écrit pour laisser une trace, communiquer,
psychique. comprendre l’autre, exprimer ses idées.
Qu’elle soit représentation du réel ou invention La signature parfois agrémentée d’un élément gra-
complète, une image propose et raconte toujours phique figuratif est une sorte de logotype personnel.
une histoire, que l’on comprend ou non, quelle que Écrire implique de se conformer à un langage
soit la technique employée. codifié socialement accepté. Il suscite la capacité
Même une image abstraite véhicule quelque chose : de respecter les règles de vie sociale, les normes.
sa couleur donnera une idée de sa tonalité, chaude Les créations des enfants, accueillies par l’adulte
ou froide… comme un langage personnel, intéressant, dé-
Le dessin facilite la communication et repré- velopperont chez eux un sentiment d’existence
sente un moyen de se faire comprendre quand et de reconnaissance pour eux-mêmes (base de
les mots ne suffisent pas ou plus. la communication et de la socialisation).
On a fréquemment recours à un croquis pour ex- Pour que l’enfant ait envie d’écrire, il doit avoir
pliquer, préciser, ce qui est difficile à comprendre. le désir d’exister au monde, de laisser une trace,
On dessine avec les mains dans l’espace pour agré- l’envie d’imiter les grands, le plaisir de jouer avec
menter sa parole. les mots, les signes, de les classer, de les organiser.

89
(Psycho)motricité et graphisme

La maîtrise des habiletés graphiques influence loppent chez l’enfant de nombreuses stratégies
les sentiments des confiance, de compétence, cognitives pour :
d’appartenance, de puissance, de limites…. ●● Être attentif, se concentrer ;

●● Observer, discriminer, reconnaître, iden-


9.2.2 Enjeux moteurs
tifier, reproduire, produire, estimer par
Les habiletés graphiques permettent de mai-
les canaux visuels, auditifs, tactiles et pro-
triser le répertoire des différents tracés pour
prioceptifs des formes, des successions, des
dessiner, peindre, écrire, graver, tracer, hachu-
orientations, des positions : avant après,
rer, calligraphier, pointiller, imprimer, colo-
vers le haut, vers le bas, à gauche, à droite,
rier, contourner, entourer, repasser, décalquer,
rond, trait, point, encadré, brisé, courbe,
suivre, relier, recopier, modeler, recouvrir, grif-
petit moyen grand, penché, au-dessus, en
fonner, étaler, effacer, crayonner, gribouiller,
dessous ;
rayonner…..
●● Ajuster les mouvements aux caractéristiques
Ces gestes résultent d’apprentissages moteurs
de l’espace et du temps : orientations, posi-
complexes mettant en jeu le guidage du mou-
tions, formes, limites, ordre, succession,
vement proximal (déplacement du bras), du
rythme ;
mouvement distal (main et doigts), le contrôle
●● Planifier les mouvements volontaires et leur
oculaire et kinesthésique, l’orientation spatio-
temporelle. Ils impliquent le choix d’une main automatisation ;
dominante.10 ●● Imaginer, créer, résoudre des problèmes ;

C’est l’association des différents éléments :


points, lignes, surfaces qui constituent le dessin
et les signes de l’écriture.
●● Accéder au symbole pour représenter une
action, un objet, une sensation de manière
imagée, symbolique ;
●● Symboliser dans un langage oral (ou langage
des signes) et le transformer ensuite dans un
langage écrit ;

9.2.3 Enjeux cognitifs

Les habiletés graphiques s’exprimant à tra-


vers la peinture et le dessin sollicitent et déve-

10 En principe la main qui effectue le graphisme est la main do-


minante, cependant certaines cultures imposent l’utilisation ●● Percevoir les phonèmes et les mettre en rela-
de la main droite pour l’écriture. Cette exigence implique des
efforts plus conséquents pour automatiser les gestes.
tion avec les graphèmes correspondants ;

90
(Psycho)motricité et habiletés motrices

●● Percevoir la notion de mot, mot en tant ●● Communiquer ses pensées, puisque l’écri-
qu’unité porteuse de sens pour les séparer ture et le dessin permettent de laisser, de
les uns des autres ; faire des liens entre la trace et la signification
●● Maîtriser les codes de l’écrit après la prise d’une image, d’une suite de signes.
de conscience de l’aspect phonologique du Le développement des habiletés graphiques
langage ; aura un impact sur la scolarité dans la mesure
●● Appréhender la différence entre l’écriture et où la maîtrise de l’écriture est indispensable
le dessin ; dans nos cultures pour appréhender les diffé-
rents apprentissages scolaires.

9.3 Pistes méthodologiques

9.3.1 Adaptez vos attentes ●● Stade du gribouillis : l’enfant peut expliquer


à l’âge des enfants qu’il a dessiné une fleur et il précise qu’il a
L’enfant peut exercer dès son plus jeune âge les écrit le mot fleur : le dessin représente à la
habiletés graphiques. Il dessine, peint, trace, fois l’objet et le trace écrite.
grave, crée pour le plaisir de l’exercice, pour ●● Stade de la distinction entre l’écrit et le des-
faire joli ou dans une perspective fonctionnelle. sin : l’enfant explique qu’il a dessiné un élé-
Ces expériences lui permettront d’acquérir les phant et qu’il a écrit le mot éléphant.
ressources psychologiques, sociales, motrices et ●● Stade de l’utilisation des pseudo lettres et
cognitives nécessaires. Beaucoup de paramètres des lettres (présyllabiques) ; l’enfant utilise
liés à l’écriture s’apprennent en effet de manière des lettres pour écrire des mots . Il utilise
spontanée dans et par l’exercice. généralement les lettres qu’il connaît et sou-
Dans la perspective du dessin, on fera évoluer vent celles de son prénom.
les différentes productions pour augmenter
la lisibilité, l’utilisation adéquate des agence-
ments de lignes et de points, le respect des pers-
pectives, l’organisation du dessin, le cadrage….
Le développement de l’écrit s’opère en passant par
des stades différents selon qu’il se produit avant
ou après la prise de conscience de l’enfant de
l’aspect phonologique du langage (THERIAUT
1996 p 7 cité par BOUCHARD 2009 p 386).
À partir de cinq ans et demi, l’ enfant a acquis
la maturité lui permettant d’apprendre l’écri-
ture manuscrite de manière plus formelle.
Certains stades relèvent davantage du gra- Nous vous proposons un tableau récapitulatif
phisme comme les gribouillis et certains des- permettant de visualiser ce qui nous semble
sins, d’autres relèvent de la formation des justifié en fonction du développement
lettres, de pseudo lettres, de mots.

91
(Psycho)motricité et graphisme

Jusqu’à l’âge À partir de 3 ans À partir de 4 ans À partir de 5 ans


de 3 ans et demi
Observer, récolter Oui Oui Oui Oui
les traces
Activités graphiques Oui. Oui Oui . Oui .
spontanées
Divertissements Oui Oui Oui oui
graphiques
Dessin Oui Oui Oui Oui
gravure
sculpture
Reproduction et pro- Oui Oui Oui Oui
duction de formes, Invitation…. Solliciter Encourager Vérifier le réalisme, le
de paysages souci du détail, le res-
Créations picturales pect des proportions,
des positions,des orien-
tations.
Graphismes à base Quand ils appa- Oui Oui Oui
de traits raissent de manière Les espaces sont grands. Veiller à l’automatisa- Vérifier la fluidité, la
spontanée. Les outils sont variés et tion régularité, l’élan, l’ajus-
Graphismes à base présentent une préhension Réduire les espaces…. tement.
de ronds aisée.
Associations des Pas de manière for- S’ils apparaissent. Oui Oui
graphismes de base melle. Varier, répéter, multi- Veiller à l’automatisa-
pliez les situations. tion du geste.
Exercer les formes
constitutives des lettres
cursives et scriptes.
Lettres bâtonnées Non Non Le prénom en lettres Oui
et chiffres bâtonnées. Veiller à l’automatisa-
Les chiffres. tion du geste
Lettres cursives Non Non Quelques-unes notam- Oui
et/ou scriptes ment pour l’écriture du Veiller à l’orientation et
prénom la forme des lettres du
prénom.
Ne pas limiter le sup-
port. Varier les situa-
tions, les supports, les
contextes, les outils.
Utilisation du code Pictogramme Pictogramme Écriture du prénom en Respect de la norme
dans son ensemble Pas d’objectif de produc- lettres bâtonnées d’une écriture
tion de l’écrit Signature. correcte
Recherche esthétique Non Oui si dans une perspec- Oui si dans une pers- Oui si dans une pers-
Qualité de la tive de production ou de pective de production pective de production
présentation création artistique ou de ou de création artis- ou de création artistique
Mise en page communication tique ou de communi- ou de communication
Lisibilité cation
Stabilisation du choix Non Non Oui . Si possible du Oui absolument. Si
de la main de graphisme Observer…. Observer…. côté de la main domi- possible du côté de la
ou d’écriture nante. main dominante.
Stabiliser.
Correction de la Inviter régulièrement Corriger systèmatiquement Oui . Oui,
posture et de la prise Prévoir le matériel Faire percevoir l’efficacité et Il doit pouvoir s’auto impérativement.
d’outil. adéquat le confort. corriger. Veiller à la position du
Ajuster le siège, la table à la Utiliser au besoin une tronc, des jambes, de
taille de l’enfant. orthèse pour le crayon, la tête.
des supports pour Orientation de la
les pieds en position feuille… etc…
assise….

92
(Psycho)motricité et habiletés motrices

9.3.2 Éveillez au désir, au plaisir, au 9.3.5 Encouragez le choix de la main


besoin de laisser des traces11 dominante14
●● Suscitez les divertissements graphiques ●● Si la dominance manuelle n’est pas stabilisée
spontanés. à cinq ans, aidez l’enfant à choisir la main
●● Donnez du sens à certaines productions en dominante en effectuant préalablement des
les affichant, en les commentant. tests de préférence et des tests de perfor-
mances. Une fois que celle-ci est détermi-
●● Encouragez, reconnaissez, accompagnez les
née, placez un repère (bracelet) au poignet
enfants dans ses divertissements graphiques.
de la main dominante pour apporter une
●● Éveillez au plaisir de se conformer, de com- constante d’utilisation.
muniquer.
●● Soyez attentif à l’impact de la culture dans
le choix de la main d’écriture. Au besoin,
expliquez le principe neurologique fon-
dateur du choix de la main préférentielle
aux parents. Si ce n’est pas possible, soyez
conscient que les automatismes seront plus
difficiles à acquérir et demanderont davan-
tage d’efforts d’attention et des répétitions.

9.3.6 Veillez à la posture


et à la prise d’outil
Il s’agit d’adopter la posture la plus économique
en fonction de l’intention du mouvement, du
type d’outil et du support et de l’intention.
La prise du pinceau, des fusains, des feutres,
du crayon est différente selon que l’on souhaite
dessiner, hachurer, ombrer, colorier….

9.3.3 Sollicitez des stratégies


cognitives12
La capacité de saisir et traiter les informations
ainsi que la memoire, l’attention conditionne-
ment fortement le graphisme.

9.3.4 Exercez la motricité manuelle13


Les apprentissages graphiques seront d’autant
plus aisés que l’enfant aura développé une plus
grande maîtrise de la motricité manuelle. Cela
permettra en effet le guidage du mouvement
proximal (déplacement du bras) du mouve-
ment distal (main et doigts), le contrôle ocu-
laire et proprioceptif pour garantir l’orientation
spatio-temporelle, la position, la pression…

11 Voir les chapitres qui traitent des habiletés relationnelles


12 Voir les chapitres qui traitent des habiletés cognitives
13 Voir le chapitre qui traite des habiletés manuelles 14 Voir le chapitre qui traite de la latéralité

93
(Psycho)motricité et graphisme

●● De manière générale, pour écrire le main- L’étape verbale qui se caractérise par la verbali-
tien du crayon est assuré par une prise digi- sation de chacune des séquences du geste avant
tale formée par le pouce, l’index et le majeur sa réalisation. « je dis et puis j’agis ».
(d’un point de vue biomécanique, c’est bien L’étape verbo-motrice, qui se caractérise par la
l’index qui doit se positionner en opposition simultanéité entre le mot et l’action « Je dis en
avec le pouce, il est en effet, avec celui-ci, le agissant »
plus mobile des doigts). ●● Décomposez les gestes graphiques com-
●● Pour le droitier, l’index et le pouce enserrent plexes en gestes plus simples.
le crayon à environ deux centimètres de la ●● Dans la phase initiale de l’apprentissage,
pointe, tandis que le majeur assure son sou- veillez à faire exécuter le mouvement en ver-
tien passif sur le bord interne, de la troisième balisant les différentes étapes à partir d’un
phalange. La partie arrière du crayon repose modèle.
sur l’arc que forme l’index et pouce. L’annu- ●● Sollicitez l’utilisation des différents canaux
laire, et l’auriculaire, ainsi que le bord cubi- perceptifs pour capter les caractéristiques du
tal de la paume servent de base d’appui de la geste à effectuer ;
main sur la table, ce qui assure toute la sta- –– impressions visuelles (démonstration mo-
bilité voulue aux actions des autres doigts. dèle) ;
●● Pour le gaucher, la prise du crayon pince
–– impressions tactiles (trace imprimée dans
pouce-index se situe un peu plus haut, pour le dos, graphismes en relief ) ;
éviter que la main touche les lettres tout –– impressions auditives (consignes verbales) ;
juste tracées et pour favoriser le contrôle –– impressions proprioceptives (mouve-
visuel de l’écriture. Il est essentiel, pour évi- ment, déplacement).
ter les compensations des gauchers (prises ●● Invitez les enfants à reproduire la forme du
proximal, poignet en col-de-cygne), de leur graphisme à partir d’un modèle orienté.
apprendre à écrire en plaçant la main sur la
●● Invitez les enfants évaluer les différentes
ligne d’écriture. La tenue du crayon en prise
composantes du geste, orientation, forme,
distale n’est pas conseillée.
pression…
●● Suscitez la prise de conscience du confort res-
●● Au début, utilisez des supports illimités ou très
senti en fonction de l’adéquation de la posture.
vastes pour laisser au geste toute son ampleur.
●● Corrigez la prise d’outil et la position du
●● Inscrivez chaque nouveau graphisme dans
corps dans toutes les situations de gra-
un référentiel pour aider à la mémorisation.
phisme, qu’elles soient spontanées ou diri-
gées en fonction de la dominance manuelle ●● Invitez les enfants à tracer les formes de ma-
et cela dès le plus jeune âge. nière intentionnelle avec une autre partie du
corps (le genou, l’épaule).
●● Invitez les enfants à travailler assis au pu-

pitre ou à table et veillez à ce que le siège soit ●● Invitez les enfants à interrompre volontai-
adapté : les fesses et les cuisses supportent rement les gestes et les tracés en suivant un
le haut du corps et les pieds à plat sur le sol rythme.
(ajoutez éventuellement une planchette ou ●● Encouragez les enfants à dicter une forme à
un coussin). un partenaire.
●● Devant le chevalet, devant le tableau faites

adopter la position debout en veillant à la


hauteur du support.
9.3.7 Apprenez à planifier les gestes
Pour rappel, l’apprentissage de nouvelles
praxies s’effectue en trois étapes.
Les deux premières nécessitent une attention
soutenue.

94
(Psycho)motricité et habiletés motrices

9.3.8 Laissez le temps de l’exercice dans notre culture, en haut de la feuille et


et de la répétition progresse vers la droite, en l’habituant à
pour l’automatisation suivre un tracé continu
du geste. ●● Dans les créations artistiques, les dessins,
L’étape motrice de l’apprentissage moteur se ca- les croquis, accompagnez l’évaluation de
ractérise par un geste automatisé, sans accom- la qualité de la production en fonction de
pagnement verbal. Le geste devient est épuré l’intention.
et devient fluide, les mouvements sont coor- ●● Faites répéter librement progressivement
donnés. Le contrôle s’exerce davantage à partir en veillant à la lisibilité, à l’esthétique, à la
des données proprioceptives, l’attention peut conformité selon l’intention.
se porter sur d’autres éléments. La mémoire de
●● Évaluez avec les enfants la pertinence, l’effi-
travail devient disponible pour traiter d’autres
cacité des stratégies mises en places.
éléments, notamment le code, l’intention, la
production. ●● Observez, commentez les différentes pro-
ductions.
●● Le tableau proposé en fin de chapitre vous

permet de combiner les différentes variables


pour créer de multiples situations.

9.3.9 Suscitez la prise


de conscience des différentes
productions, des stratégies
mises en places.
●● Soyez le référent par rapport au code que
représente l’écriture : sensibilisez d’emblée
l’enfant au fait que l’écriture commence,

9.4 Pistes d’actions

9.4.1 Matériel ●● Supports larges ou illimités : air, mur, trottoir


Des outils scripteurs : crayons, feutres, pin- ●● Support limités : feuille, espace compris
ceaux de toute taille, pastels gras, pastels secs, entre deux lignes, sur une ligne… dans des
bics, stylos, plumes, mine sèche, craies, effa- formes…
ceurs, doigts, partie du corps, cotons-tiges,
fourchette, éponges, peigne, brosse à cheveux, 9.4.2 Graphismes
brosse à dents, balai sec ou humide, fourchettes, Voir le tableau en fin de chapitre.
bâtons, allumettes, éponges, grattoirs, boulette
de papier etc…. 9.4.3 Situations motrices
Des matières : gouache, encre, écoline, colle, a) Manipuler, bricoler, agir manuellement
poudre de craie, boue, peinture, brou de noix …
Nous vous invitons à compléter les quelques
Des supports : exemples en vous référant aux différentes pistes
●● Supports lisses : sol, feuille, tableau noir, proposées dans le chapitre consacré au dévelop-
surface badigeonnée d’encre pement des habiletés manuelles.
●● Supports rugueux : papier emeri, mur ou sol ●● Scander des comptines accompagnées de

en béton, brique… jeux de doigts.


●● Supports sensibles à la pression : papier ●● Jouer à opposer chacun des doigts et les

carbone, bloc de terre, terre, sable, neige, pouces.


farine, sucre…. ●● Jouer à balancer la main souple ou tendue…

95
(Psycho)motricité et graphisme

●● Chanter des chansons à gestes : ah, l’escar- Les graphismes sont partout. Repérer et consi-
got, le grand cerf, … gner des motifs graphiques pour les utiliser
●● Jouer avec de l’eau, du sable, de la terre : dans les créations, les dessins, les divertisse-
remplir, vider, transvaser, visser, dévisser, ments graphiques.
mouler, démouler, étaler, mettre en tas. ●● Impressions visuelles, tactiles, auditives, ki-

●● Bricoler et déchirer, déchiqueter, découper, nesthésiques.


lacer, enfiler, faire des boulettes, coller. ●● Déplacements : sauts, slaloms, danses, fa-

●● Construire, réaliser des châteaux de cartes, randoles, rondes…


des maisons, des tours en Kappla. ●● Mouvements : manipulation de balles, de

●● Manipuler des foulards, des rubans, pour foulards, de cerceaux, de rubans.


réaliser des arabesques, des spirales, des zig- ●● Détails d’architecture, : lignes du radiateur,
zags. des plafonds, des parquets.
●● Mimer l’utilisation de la calculatrice, de la
●● Matières : terre, pelouse, sable, béton, brique,
scie, de la balayette, des ciseaux, la clef. bois, papier ondulé.
●● Mimer le déplacement de l’araignée, de la
●● Empreintes de semelles, de pneus, de parties
locomotive. du corps, d’objets.
●● Mimer l’action du pianiste, du trompettiste,
●● Environnement naturel ; stries des feuilles
du cuisinier, du pâtissier. d’arbre, écorce d’arbre, gravier, texture des
●● Mimer les actions : enfiler un gant, jouer du roches, empreintes d’animal, de roue, de
tambour, bobiner du fil… pas, stries d’un choux rouge.
●● Mimer la cueillette des cerises, les essuie glaces, ●● Illustrations de magazines.
la poule qui picore, le canard qui caquette.
●● Reproductions d’œuvres d’art : pointillisme,
●● Plier pour réaliser des origamis. cubisme, Mondrian, Picasso, Klee, Vasarely.
b) Se socialiser, communiquer, exprimer ●● Motifs textiles.

Voyez les situations proposées dans le chapitre ●● Bijoux.

« motricité expressive » et les jeux dans le cha- ●● Plis.

pitre « outils ». ●● Photographies.


●● Jeux traditionnels.
●● Graphismes ethniques : objets aborigènes,
●● Jeux d’expression.
masques ou tissus africains, poteries.
●● Rondes et jeux chantés.

●● Jeux effectués en coopération. d) Exercer spontanément les graphismes


●● Jeux de complicité. Proposez des espaces, du matériel, des référen-
●● Jeux de règles, jeux de pistes et jeux codés. tiels, des outils, des supports permettant aux
enfants de :
c) Observer, percevoir, récolter
●● Réaliser des empreintes.
des graphismes
●● Peindre.

●● Colorier.

●● Dessiner.

●● Graver.

●● Sculpter.

●● Écrire.

Encouragez les enfants à planifier leur activité.


●● Que vais-je réaliser, avec quel matériel, sur

quel support ….

96
(Psycho)motricité et habiletés motrices

e) Créer des traces éphémères ●● En duo, remplir une surface en imprimant


●● Sur une musique, un rythme, en chantant, une trace libre ou suggérée alternativement.
imprimer volontairement une trajectoire à ●● Faire effectuer des déplacements à une figu-
des rubans, des foulards, des bandeaux. rine dont une partie a été immergée dans
●● Réaliser des rondes, des farandoles, des un peu de gouache en respectant l’espace
danses, des déplacements, des actions mo- réservé.
trices. ●● Rouler des billes dans de la couleur et leur
●● Représenter des traces sur le mur, le sol, le faire effectuer des trajectoires dans un cou-
tableau, l’ardoise avec de l’eau. vercle de boîte à chaussure.
●● Décorer un objet, un paysage par une juxta-
f) Réaliser des empreintes position de points colorés effectués à l’aide
●● Réaliser des jeux d’ombres ou des ombres des doigts, d’un coton tige, d’un tampon
chinoises, la forme la plus simple du gra- réalisé avec une pomme de terre.
phisme ; les doigts, un mur…
●● Dans du sable de la neige, sur une feuille de
papier, sur de la peinture, dans la terre, réaliser
des empreintes d’une partie du corps (la main,
le pied, le doigt) ; d’un bloc de construction,
de petites voitures, d’éléments naturels.

●● Souffler sur une vitre et produire de la buée


pour marquer l’empreinte d’une main, d’un
objet.
g) Colorer ●● Avec des feutres de couleurs décorer une
●● Colorer une forme d’animal, un paysage, figure, une forme en deux ou trois dimen-
un mandala, une mosaïque, la reproduction sions.
d’un kaleïidoscope… ●● Imaginer une multitude d’oiseaux, d’arbres,
●● À partir de modèles photocopiés ou de des- de poissons colorés et les reproduire.
sins réalisés au trait noir, colorier chaque h) Dessiner
forme de manière libre ou en se rapprochant ●● Réaliser des dessins à partir de l’observa-
de la réalité. tion : dessiner cette fleur, cet arbre, cette
●● À l’aide de crayons ou d’encres (2 ou 3 cou- tasse, ce légume en portant attention aux
leurs), colorer une photo en noir et blanc ou détails et à la qualité de la représentation.
une photocopie de photo couleur. ●● En imaginant que l’on ait un point de vue su-
●● Réaliser une peinture à la manière d’un rélevé, représenter graphiquement un mexi-
artiste dont on a observé les œuvres (Miro, cain qui cuit un œuf, qui porte une baguette
Seurat…). de pain…

97
(Psycho)motricité et graphisme

●● Dessiner sur une grande feuille, la laine qui j) Tracer


s’emmêle, les spaghettis dispersés, les ser- ●● Tracer des graphismes sur des supports qua-
pentins du carnaval, les confettis, les petits drillés ou lignés.
pois….
●● Tracer des gammes graphiques, des ara-
●● Créer des idéogrammes : représenter par un besques simples, des boucles…. à partir
dessin une maison, une fille, une école, une d’une impression musicale, d’une poésie,
femme, un homme, un garçon, un bébé, un d’une comptine, d’une structure rythmique,
vieillard, un père, une mère, une famille, d’une chanson…. sur un long papier (réali-
moi, toi, nous. ser la même chose en diminuant le format et
●● À partir d’une reproduction photogra- en changeant l’outil).
phique d’un paysage ou d’un visage, dessi- ●● Tracer avec les bras et les mains dans le
ner la partie manquante. sable, dans un mouvement continu (les
●● Créer toute une série de panneaux pour herbes folles, les vagues, le blé qui pousse,
des situations loufoques ou des situations les oiseaux dans le ciel, les étoiles, ) en se
fonctionnelles : sortie de secours, bureau du laissant guider par la musique ou en chan-
directeur, zone de pique-nique, marche à tant une chansonnette.
suivre pour le lavage des mains…. ●● Tracer le contour des mains et remplir l’es-
●● Représenter une suite de situations dans pace au moyen de graphismes.
des vignettes : la pluie tombe, le vent se ●● Créer des frises par la répétition, l’inversion,
lève, la pluie devient moins dense, il ne la superposition, l’alternance des points et
pleut presque plus. La pluie se transforme des formes, des signes en choisissant plu-
en neige… Ajouter un élément figuratif sieurs motifs, plusieurs couleurs et utiliser
(nuage) dans chacune de formes, pour inci- ces frises pour réaliser des encadrements.
ter les enfants à contourner l’élément ou à
l’éviter.
●● Représenter graphiquement les vagues de la
mer envisagées à partir d’un hublot de ba-
teau, les écailles de poisson, la fourrure de la
girafe, du zèbre, de la tortue…

●● Décorer ou créer des mandalas.


●● Tracer des formes sur des bandelettes badi-
geonnées d’encre bleue en utilisant des effa-
ceurs. Tisser ces bandelettes pour réaliser un
tableau.
●● Tracer des gammes de boucles plus ou moins
i) Graver, sculpter
hautes en suivant les impulsions données
●● Marcher sur les formes et les graver dans le par un rythme.
sable, dans l’argile, la farine, la pâte à sel…
●● Imprimer à un petit sac de sable, un ruban,
●● Reproduire les formes graphiques observées un foulard des mouvements permettant de
à partir d’un mouvement en pâte à modeler. produire les formes attendues et représen-
●● Sculpter les formes graphiques en fil de fer, ter à l’aide d’un outil sur un support, ces
en papier froissé, en cure-pipe, en colombin. mêmes mouvements.

98
(Psycho)motricité et habiletés motrices

●● Tracer des droites, des vagues, des boucles, ●● Reproduire des lettres dans l’air avec le
des zigzags à partir du centre ou de plusieurs coude, le genou, le poignet.
points. ●● Marcher sur les lettres en respectant l’orien-
●● Photographier un objet, une matière en gros tation du tracé et reproduire ensuite celles-
plan et reproduire les graphismes sur des ci sur des supports.
supports divers.
●● Toucher des formes, des objets, des surfaces
et les représenter ensuite à l’aide de pin-
ceaux, de crayons, d’éponges, de craies.
●● Reproduire le signe de l’infini effectué en
manipulant des rubans, sur un tableau avec
une éponge mouillée.
●● Tracer des formes dictées sur information
visuelle et phonétique.
●● Reproduire sur une feuille de papier, un ta-
bleau un déplacement effectué (spirales, ser-
pentines, diagonales, médianes...) dans une
●● Reproduire la forme d’une lettre ou d’un
danse créative, une ronde, une farandole.
mot tracé dans le dos par un partenaire.
●● Dessiner des formes, des graphismes dans
●● Tracer une lettre sur un support en fermant
le dos, sur la main, sur le pied d’un parte-
les yeux.
naire… qui les reproduit immédiatement
ou de manière différée sur un support à 9.4.4 Situations de prise
l’aide d’un outil. de conscience
k) « Écrire » ●● Converser avec les enfants sur les divertisse-
●● Jouer à remplir des pages de simulacres ments graphiques.
d’écriture en vague, en arabesques, en ●● Demander aux enfants d’évaluer la confor-
boucles… mité des tracés réalisés.
●● Effectuer une suite de signes graphiques en ●● Observer et parler des réalisations fonction-
respectant le sens gauche droit et haut bas… nelles, de la qualité esthétique.
Au début, installer des repères sur la feuille ●● Evaluer avec les enfants qualité des dessins
ou sur le bras gauche de l’enfant d’observation.
●● Jouer à signer… comme un adulte. ●● Verbaliser les différentes orientations des
●● Écrire son prénom en lettre bâtonnée. tracés.
●● Écrire les chiffres en respectant la forme et ●● Parler des différents tracés.
l’orientation du tracé. ●● Parler en traçant.
●● Écrire son prénom en lettre cursive en res- ●● Echanger sur les impressions ressenties.
pectant l’orientation et la forme du tracé
●● Verbaliser les difficultés rencontrées.
●● Repérer les lettres de son prénom et les re-
●● Mettre des mots sur les stratégies mises en
produire comme s’il s’agissait de signes gra-
œuvre et leur efficacité.
phiques libres.

99
100
Contexte d’émergence Actions Graphismes Orientation Vitesse Outils Supports But

9.5
A partir de l’observation Reproduire Les étoiles De haut en bas Dans un Avec des Sur une grand Pour réaliser un papier

vation.
d’un textile. mouvement large feutres papier kraft punai- d’emballage pour le
sé au mur. cadeau de Noel
Impression visuelle Reproduire Traits De haut en Contenu Parties du Grand Jouer
Copier ■■Traits verticaux bas, Large corps, Petit Créer
Œuvre d’art Imiter ■■Traits horizontaux De bas en Interrompu Rubans, fou- Étroit Décorer,
Environnement Produire ■■Traits obliques haut, Fluide lards Long Communiquer,
Naturel Inventer ■■Zigzags. De gauche à Rétréci Objets rou- Limité Informer,
Empreinte d’animaux, de Multiplier ■■Traits parallèles droite, Accéléré lants Non limité, Signer,
pneu, Agrandir ■■Croix De droite à Lent Objets divers Vertical Représenter…
Ecorce… Réduire ■■Encadrements gauche, Rythmé Objets usuels Horizontal Étiqueter
Impressions textiles Tracer, ■■Crénaux En oblique Saccadé Feutres, Oblique Ranger
Matières Dessiner ■■Étoiles Dur une cir- … Pinceaux Souple Garder une trace
Objet Peindre ■■Vagues conférence…. Éponges, Dur, rugueux ou Apprendre !
Photo Colorier ■■Ponts ou arcades Dans une Balais, lisse …
Graver ■■Coupes forme Brosses… Air
Détail d’architecture
Écrire… ■■Boucles, Crayons Sol humide
Décor ethnique
Faire des ■■Hybrides Craies Sol sec
Papiers peints,
gammes ■■Arabesques Poudre de Sable
Motif imprimé… ■■Spirales
Faire des craie Terre
… séries Stylo Neige
fin de section et dans la partie réservée aux outils.

Impression … Formes Effaceurs Papier blanc


kinesthésique ■■ Objets Craies de Rouleau de papier
(Psycho)motricité et graphisme

■■ Paysages trottoirs Papier de couleur


Mouvement déplacement, ■■ Matières … Tableau
Graphismes spontanés… Ardoise
Idée Formes géométriques Entre deux lignes
Impression auditive ■■ Carrés
Observation de la motricité graphique

De l’intérieur vers
Mélodie, ■■ Losanges, l’extérieur
Rythme, ■■ Triangles, …
Percussion, ■■ Trapèze…
Tableau recapitulatif des situations

Consigne verbale ■■ Ronds


■■ Ronds tangents
■■ Ronds concentriques
Impression tactile
Matière, sensation, pres- Associations des gra-
sion…. phismes de base
■■ Lettres bâtonnées
■■ Chiffres
■■ Lettres en cursive
■■ Lettres scripte
■■ lettres bouclées
■■ lettres rondes
■■ lettres en coupes
■■ lettres en arcades
Nous vous invitons également à vous référer au tableau de developpement pour affiner votre obser-
Des critères et des indicateurs sont proposés dans les grilles d’observation des habiletés motrices en

■■ lettres en jambages
bouclés.
■■ Mots
(Psycho)motricité et habiletés motrices

Répertoire des graphismes

101
(Psycho)motricité et graphisme

102
10. (Psycho)motricité et motricité expressive

10.1 Définitions et caractéristiques

On utilise de manière assez similaire les termes


d’expressivité motrice, de communication
non-verbale, de langage non-verbal, de langage
corporel, de langage gestuel, de geste expressif,
d’expression corporelle pour définir la motri-
cité expressive.
●● La motricité expressive s’intéresse au corps

signifié. Elle permet d’accéder au corps sen-


sible.
Le langage gestuel est antérieur au langage
verbal et l’enfant passe très facilement de la
La motricité expressive ou le langage corporel parole au geste et du geste à la parole. Le lan-
se définit comme l’ensemble, des gestes, des gage verbal, le dessin, le chant et l’écriture
déplacements, des attitudes qui mobilisent le représentent une autre forme de langage, mais
corps ou une partie du corps et qui expriment aucun mot n’est aussi clair que les expressions
intentionnellement ou non une idée, une émo- du langage corporel une fois qu’on a appris à
tion, un désir, un besoin. les lire.
●● L’expressivité motrice non intentionnelle
Le geste mimé est l’exemple du geste intention-
s’exprime dans la manière de dire, d’agir, nellement significatif.
d’être. Les gestes esthétiques expriment l’imaginaire
●● L’expressivité motrice intentionnelle se dans la danse.
manifeste de manière individuelle, dans les L’expression du visage est souvent trompeuse, les
gestes d’expression utilisés dans une pers- autres segments du corps savent moins bien mentir.
pective utilitaire ou de manière collective,
dans les gestes symboliques.

103
(Psycho)motricité et motricité expressive

10.2 Enjeux

10.2.1 Enjeux sociaux et affectifs


La motricité expressive permet à l’enfant d’uti-
liser de manière contrôlée la motricité comme
véhicule des émotions et comme moyen de
communication.
Elle favorise la manière d’être dans la relation
aux objets, aux personnes. Elle exprime l’ai-
sance, la spontanéité, la retenue, la timidité,
l’attitude, le tonus, la distance physique que
l’on essaye de ménager entre soi et les autres.
L’observation de personnes qui marchent dans la
rue suffit à confirmer que l’activité motrice, aussi Le salut militaire, le signe de croix, la poignée de
simple que la marche, n’est pas un mouvement à main sont des gestes conventionnels.
l’état pur, un geste seulement automatique, mais
reflète quelque chose de spécifique à chaque indi- Dire « bonjour » par la poignée de main, le baise-
vidu, sa personalité. main ou le frotté de nez relèvent de l’acquis culturel.

10.2.3 Enjeux cognitifs

La motricité expressive permet d’apprendre à


agir selon des repères organisés par le groupe
familial et social, de comprendre les autres,
d’être accepté dans des groupes sociaux.
Dans la dramatisation des expressions faciales,
on apprend que l’on donne de soi une impres-
sion : moi personnage, pour toi personnage.

10.2.2 Enjeux moteurs


La motricité expressive permet de contrôler
l’expressivité motrice intentionnelle pour com-
muniquer efficacement.
Elle permet de contrôler la manière de faire et La motricité expressive permet de devenir
notamment la qualité, la précision du geste. performant dans la manière de dire : notam-
La démarche, la manière de poser le pied sur le ment avec des mimiques, des attitudes qui ac-
sol, l’intensité du frappé, le balancement des bras compagnent et accentuent les paroles.
raides ou souples, le rythme induisent une inten- Elle permet d’utiliser les gestes d’expression
tion spécifique. propres à exprimer directement et intentionnel-
Elle permet de maîtriser les gestes symboliques lement des idées, des pensées, des sentiments et
conventionnels relatifs à la culture. de comprendre la symbolique du mouvement.

104
(Psycho)motricité et habiletés motrices

Les gestes signifient l’indifférence, l’accueil, le refus, Le geste mimé remplace la parole. Il restitue
la surprise, l’anxiété, l’ennui, la peur. avec le corps grâce à la représentation que rend
Secouer la tête, hausser les épaules, froncer les sour- possible la mémoire sensorielle, tout ce qui
cils, diriger le regard expriment des sentiments. peut être perçu du monde extérieur.
Elle permet d’accéder au corps sensible et utiliser Les gestes esthétiques sont utilisés pour expri-
la motricité pour créer, exprimer l’imaginaire, mer l’imaginaire dans le théâtre, le cirque, la
dans une perspective artistique ou esthétique. pantomime, la danse, l’expression corporelle.

10.3 Pistes méthodologiques spécifiques

10.3.1 Adaptez vos attentes mains. Elles vont dépendre des réponses reçues,
à l’âge des enfants elles dépendront également du développement
La motricité expressive évolue à partir de com- affectif, du contexte social, de la culture.
portements innés vers des comportements acquis. Ainsi, progressivement, l’enfant imite les gestes
L’appartenance à l’espèce humaine conditionne qui ont leurs significations dans sa culture ou
les modalités d’expression. Elles sont univer- dans celle qu’il veut intégrer.
selles et innées. Cependant, des circonstances Les manifestations d’émotions comme la peur, la
sociales, culturelles, ethniques modifient les joie, la tristesse ou la colère seraient au départ uni-
modalités d’expression motrice dans les com- verselles. Cependant, elles se chargent progressive-
portements acquis. ment de significations en fonction des circonstances
●● Envisagez les situations de jeux symboliques
sociales, culturelles, ethniques.
spontanés, de jeux plus dirigés en fonction Le sens donné par le médiateur, le parent,
des capacités de décentration. l’enseignant aux comportements innés et aux
gestes appris influence l’expressivité.
10.3.2 Variez, répétez,
Lorsque la mère répond aux réactions viscérales
multipliez les situations
de l’enfant, elle interprète ses réactions comme un
dans un contexte ludique
appel et elle projette ainsi son enfant dans le monde
10.3.3 Adaptez vos attentes de la communication interhumaine.
à la culture et à la famille L’enfant pleure, la mère le prend dans ses bras ;
quand l’enfant voudra être en contact avec sa mère,
il pleurera.
●● Suscitez l’utilisation des codes sociaux.
●● Apprenez aux enfants à dire bonjour, ac-
quiescer, saluer, exprimer ses émotions, dans
une forme socialement acceptable.

10.3.4 Tenez compte de l’affectivité

Le langage corporel est lié à l’histoire de la per-


sonne et au groupe social dans lequel il vit.
Un enfant issu de l’immigration qui arrive à l’école
doit se familiariser avec les significations des diffé-
rentes expressions.
La motricité expressive se charge progressive-
ment de significations. Ces significations ne
sont pas identiques pour chacun des êtres hu-

105
(Psycho)motricité et motricité expressive

La motricité expressive est le reflet de la per- L’imaginaire est un domaine, on pourrait dire
sonnalité et du vécu. Les pensées, les craintes, que c’est un bagage que l’on enrichit notre vie
les souffrances passées ou les désirs cachés in- durant, selon les événements qui s’offrent. Ce
fluencent les gestes expressifs. Les expériences, sont des images visuelles, auditives, sensorielles
les messages vécus, répétés et les émotions qui que nous avons, pour la plupart, déformées en
les accompagnent donneront aux gestes mo- une mémoire imprécise, un immense brouil-
teurs une coloration, une expression très per- lard non conscient.
sonnalisée, notamment par l’intermédiaire du L’imagination se réfère à la capacité de former
tonus. C’est précisément parce qu’elle se charge des images que l’on n’a pas perçues, par analo-
de sentiments et d’émotions que l’activité mo- gie à celles qui sont formées, à la suite d’expé-
trice de l’être humain devient un langage cor- riences perceptives, effectivement vécues.
porel.
●● Suscitez les contacts réels avec les créations
La peur entraîne une augmentation du rythme artistiques et les artistes.
cardiaque, c’est-à-dire une variation du tonus de ce
●● Assistez à des représentations de danse,
muscle et de celui des vaisseaux sanguins. Elle peut
de cirque, de théâtre ! Elles auront une
s’accompagner de crispations du visage, de raideur
influence sur la capacité de comprendre la
de tout le corps.
symbolique du mouvement.
Des émotions positives fortes peuvent aussi en-
traîner une augmentation du tonus musculaire 10.3.6 Suscitez la création
se manifestant par un comportement d’agita-
tion ; alors que la satisfaction, la tranquillité, la
sérénité s’expriment par un tonus modéré.
L’anxiété de la maman peut se manifester chez le
bébé par de l’agitation. Face à un étranger qui ap-
porte un jouet, l’enfant va guetter la réaction de sa
mère. Si celle-ci semble satisfaite, l’enfant explore
le nouveau jouet, et accepte l’étranger avec moins
d’agitation. Par contre, si la mère semble inquiète,
le bébé reproduit cette inquiétude par une réaction
de peur ou une appréhension équivalente.
Les dysfonctionnements dans la fonction to-
nique peuvent être les témoins d’un désordre Créer son propre mouvement permet d’expri-
émotif et s’expriment dans la motricité expres- mer une émotion, une sensation, à partir d’un
sive. L’image du corps est un facteur essentiel conte, d’une histoire, d’une musique, d’un
dans l’expressivité motrice. mot. Ces créations se concrétisent par le mou-
vement, la posture, le cri et elles expriment ce
●● Prenez conscience que les situations de jeux
qui est fixé dans son histoire (symbolique du
symboliques et les situations d’expression
mouvement). Plus les enfants ont l’occasion
corporelle permettent d’exprimer de ma-
d’exprimer leurs sentiments, leurs expériences
nière créative, par la motricité, son histoire
et leurs idées par le mouvement, plus ils acquer-
personnelle.
ront la confiance en leur capacité de bouger et
10.3.5 Enrichissez l’imaginaire de communiquer avec leur corps.
et l’imagination ●● Faites de l’espace d’expression un lieu de vie,

La compréhension et l’utilisation adéquate du un lieu de plaisir. C’est un lieu d’aventure,


corps sensible dans une perspective symbolique un lieu de rencontre.
ou esthétique sont liées au milieu, au contexte ●● Les situations d’expressions doivent être

culturel et à la richesse des contacts avec les attirantes et stimulantes. Elles doivent tou-
créations artistiques. cher le groupe en fonction de sa réalité, de
son histoire, toucher son univers affectif.

106
(Psycho)motricité et habiletés motrices

●● Laissez les enfants changer leur apparence, ●● Au contraire, pour mettre l’accent sur les
jouer à être quelqu’un d’autre. mimiques, cachez le reste du corps derrière
●● Faites danser les enfants. un rideau ou sous une cape.
●● Faites explorer le mouvement à partir d’une ●● Favorisez également le jeu devant les miroirs
contrainte, d’une consigne de base très simple. ou avec des caméscopes pour que les enfants
puissent se regarder et contrôler ainsi leur
●● Proposez des situations qui offrent un cer-
langage corporel.
tain vide et permettent de nombreuses ré-
ponses. Les consignes sont semi-définies :
ouvertes et délimitées.
●● Suscitez la création de productions éphé-
mères, aléatoires et variées.

10.3.7 Suscitez la prise de conscience


de l’expressivité motrice
●● Dans les jeux symboliques, veillez à susciter

chez les enfants, la capacité de faire la diffé-


rence entre fiction et réalité : « on joue à »,
« on fait comme si », « on disait que… ».
●● Pour axer le travail sur le corps, proposez des

masques, des demi-masques, des masques


neutres.

10.4 Pistes d’actions

10.4.1 Matériel marionnettes : castelet, théâtre d’ombre,


●● Du matériel pour regarder son image : mi-
marionnettes figuratives à manipuler par le
roir, appareils pour se filmer et se voir. bas, à ficelles, marionnettes non-figuratives,
poupées, peluches.
●● Du matériel qui suscite le jeu symbolique :

tissus, foulards, bandeaux, tubes de mousse, ●● Des situations incitatrices : les idées sont
cubes de mousse, jouets symboliques (dî- reprises dans les propositions.
nette, cuisinière, magasin, docteur). ●● Des histoires lues ou inventées : contes tra-
●● Des musiques qui induisent la danse : mu-
ditionnels, albums jeunesse…
siques expressives, musiques traditionnelles, 10.4.2 Situations motrices
bruitages, comptines, rondes, chansons à
gestes.
●● Des instruments de musique : tambourins,

tambours, xylophones, claves, flûtes, syn-


thétiseurs.
●● Du matériel qui induit l’expression corporelle :

scène, piste et matériel de cirque, tréteaux,


espace limité par des coulisses, rideaux, dégui-
sements, chapeaux, masques neutres, masques
expressifs et demi-masques, tissus, foulards,
rubans, bandeaux, éléments de décors.
●● Du matériel qui induit l’utilisation des

107
(Psycho)motricité et motricité expressive

a) Exprimer dans le jeu symbolique lourde, très légère, très chaude, très froide, très
●● Jouer à la poupée, au magasin, à la guerre, à piquante, très gluante, très collante…
Zorro, à l’infirmière, à l’école… Le contact visuel
●● Jouer au dentiste, au vétérinaire, au métier Les enfants sont dispersés dans l’espace. Ils se
de papa… déplacent en suivant du regard un objet fixe ou
●● Se déguiser. mobile, un camarade.
b) Exprimer dans les jeux traditionnels Une histoire
Utiliser des personnages, des déguisements, des Groupés par quatre, les enfants disposent d’un
symboles. sac opaque dans lequel se trouvent les objets
●● Jeux de poursuite, de loup, du chat. variés (une ambulance, un cheval, un pompier)
●● Jeux d’opposition.
qui suscitent l’imagination, la création d’une
histoire. Ils doivent sortir les objets du sac et
●● Jeux de pistes, jeux de chasse au trésor en
en groupe, ils cherchent à créer une histoire à
utilisant des personnages, des déguisements, partir des objets. Ils racontent et miment cette
des symboles. histoire.
●● Jeux de comédie : ambassadeur, l’autre par-

tie, chef d’orchestre, pictionnary mimé, colin- Les impressions


maillard, pauvre petit chat, la sculpture. Exprimer par le mouvement des impressions et
des émotions, ressenties à la lecture d’un conte
c) Exprimer dans le jeu scénique ou à l’écoute d’une musique.
Se présenter
●● Se présenter avec un élément de costume et
dire « Je m’appelle… »
●● Par deux, dire un texte, une comptine en
opposant les expressions, par exemple : plus
l’un est triste, plus l’autre rit…
●● Jouer à se dire bonjour, au revoir, se parler
comme des grandes personnes.
●● Nous sommes invités chez nos grands-pa-
rents, il faut bien se tenir… Nous allons leur
À partir des petites improvisations, de mime, dire bonjour, les saluer, leur demander s’ils
de jeux de rôles, mémoriser de très courtes sé- vont bien, nous mettre à table…
quences, les fixer et les jouer devant un petit ●● Maintenant, nous sommes invités en Inde,
public. Ajouter décors, lumières, déguisements en Chine ou chez les esquimaux. Chaque
rudimentaires et neutres (tissus, chapeaux). fois, les enfants adoptent les attitudes
Le miroir
conformes aux conventions en vigueur dans
les milieux proposés.
Les enfants sont en duo et se font face à face.
L’un imite les mouvements de l’autre en canon. Se suivre, se rencontrer
On peut effectuer la même chose en créant un ●● En duo, les enfants jouent à se suivre, mar-
mouvement comme s’il s’agissait de la réponse cher côte à côte, marcher en se donnant la
apportée au mouvement du premier des parte- main...
naires. ●● Tracer au sol deux chemins qui se coupent :
Les objets imaginaires
chaque enfant suit un chemin ; au point
de rencontre, ils se saluent et continuent
En cercle, se lancer ou se passer une balle ou jusqu’à un repère précisé.
un objet imaginaire : on imagine qu’elle est très

108
(Psycho)motricité et habiletés motrices

Mon objet devient…


●● Exprimer corporellement des objets neutres f) Exprimer par le mime
comme support de l’action dont on doit
deviner l’intention. Par exemple, une ficelle
devient un micro, un serpent, un lasso, un
collier.
d) Exprimer par le langage, la voix
●● Raconter une histoire, dire une comptine :
en zézayant, en chuintant, en bégayant, avec
une patate chaude imaginaire, en gardant la
langue hors de la bouche, en bâillant, en
articulant, en déclamant avec emphase, en Des animaux
remplaçant les voyelles par une seule, avec
un accent. Des poules, des poussins, un chat, un lion, une
chèvre, un chien, un poisson, un serpent, un
●● Chanter de différentes façons : en musant, kangourou, un éléphant, une tortue…
en se mettant debout bien droit pour libérer
le coffre, comme un escargot (tout recro- Des personnages
quevillé), comme un ours (voix rocailleuse), Un policier, un militaire, une chanteuse mo-
comme un loup (en montrant les crocs)… derne, une maman, un bébé, un enfant, un
●● Changer les paroles d’une comptine ou couple, un vieux monsieur, une servante, un
d’une chanson avec les enfants : un autre sportif, un chahuteur à l’école, un maire, un
personnage, un animal bizarre… présentateur TV, une institutrice, un robot ou
●● Par deux, dialoguer de manière rudimen- un automate, un pantin désarticulé.
taire ou exprimer une phrase anodine en Des objets ou leurs caractéristiques
variant l’expression : « Ah c’est toi, oui c’est
Plus l’objet est simple, plus il se prête à de mul-
moi »... « oui ? » « Non !? », « ça va ? », « ça
tiples interprétations.
va », « Sortez ! »
Un ballon qui se gonfle devient boule, se dur-
●● Par deux, déclamer une petite récitation, en
cit, rebondit ; une plume, qui s’envole, se pose ;
jouant chacun un personnage : question-ré-
une feuille qui s’envole ; une toupie qui tourne.
ponse.
●● Alterner chant et parole dans la déclamation Des duos célèbres
d’un texte. Choisissez le sujet de dessins animés et de
●● Raconter une histoire en la mimant avec des bandes dessinées dont les héros sont des duos
sons. (Tom et Jerry, Astérix et Obélix…).
●● Entamer une conversation imaginaire Des déplacements, des démarches
comme au cinéma muet.
Un ours en colère, une personne âgée ou très
e) Exprimer par la mimique pressée, une algue, un bloc de neige qui fond,
●● Faire la meilleure grimace face au miroir. une bougie qui brûle et fond, un chewing-gum,
la gélatine, un élastique.
●● Exprimer par le visage les situations diverses :
être content, s’ennuyer, être triste, avoir Des atmosphères
peur, hésiter, être fâché, être étonné, être Le zoo, le restaurant, la palais des glaces, le parc
inquiet, réfléchir, bouder, avoir mal, être public, la marché, la cour d’école.
dégoûté, être cruel, être émerveillé.
Des musiques et des ballets
●● Un groupe est devant la TV, l’autre groupe
doit deviner de quel programme il s’agit, Pierre et le Loup, le lac des cygnes, la belle au
zapper, … bois dormant, le carnaval des animaux.

109
(Psycho)motricité et motricité expressive

Des émotions, des tempéraments pour se réveiller. Elle peut également vous
Coléreux, haineux, peureux, malade, peureux, amener faire la toilette dans la salle de bain,
fatigué, joyeux, triste, désespéré, impatient, gribouiller au tableau…
fort, doux, léger, intense, appuyé, préoccupé, ●● Le pays tout en colère
enthousiaste, déterminé, cruel, amoureux, in-
« Nous allons faire un grand voyage et dé-
téressé, discret, aigri…
couvrir beaucoup de pays. Nous voilà arrivés
Des intentions, des actions dans un pays incroyable où vivent des gens
Tirer, pousser, effleurer, shooter, tendre, viser, toujours en colère : c’est le pays de « tout en
ramper, étreindre, embrasser, reculer, frapper, colère », « tout en joyeux », « tout en chagrin »,
nager, visser, se lever, s’asseoir, cueillir. « tout en froid », « tout en chaud », « tout en
fatigue », « tout en personnes âgées », « tout
Des contrastes, des contraires en tout mou », « tout en tout raide ».
Grand/petit, gros/maigre, droit/tordu, mou/ g) Exprimer par les marionnettes
raide, équilibré/déséquilibré, adroit/mala-
droit, fatigué/dynamique, en colère/de bonne Jouer sur l’âme, les mouvements, les démarches
humeur, lourd/léger, triste/gai, malin/nigaud, des marionnettes.
●● Les bavards font des grands gestes.
froid/chaud.
●● Les satisfaits inspirent entre les dents et se

Des situations de vie frottent les mains.


●● On passe devant un grand chien et l’on a ●● Les flatteurs s’approchent de leur interlocu-

très peur. teur en glissant comme sur des patins.


●● Deux amis se reconnaissent de loin et se ●● Les timides parlent à voix basse, penchent la

rencontrent. tête sur le côté et se déplacent en regardant


●● Une vendeuse emballe des pommes dans un le sol.
●● Les fatigués s’affaissent de tout leur corps à
sachet en papier.
gauche, à droite.
●● Une mémé discute avec son chien.
●● Les malabars respirent posément avec leur
●● Des gens serrés comme des sardines dans un ventre, ondulent les épaules et le torse.
ascenseur bondé. ●● Les peureux halètent et reculent le corps

●● On marche sur un chewing-gum ou une vers l’arrière, sursautant de frayeur.


crotte de chien. ●● Les joyeux se dandinent et balancent les bras

●● On se fait suivre par un chien. grâce à des pièces de monnaie mises à la place
●● Une guêpe ne nous quitte pas. des doigts ; débit vif, intonation montante.
●● Les boudeurs tournent le dos si on leur
●● On s’amuse à faire des bulles de savon.
parle, remuent, grognent, poussent des sou-
Des histoires lues ou inventées pirs, mais ne répondent pas quand on leur
pose des questions.
●● La forêt magique
« Les enfants se promènent dans la forêt h) Exprimer par les jeux d’ombre
magique : ils rencontrent un éléphant et les Une corde à linge est tendue en travers de la
voilà transformés en éléphant, un canard et pièce, un drap blanc y est suspendu et fixé par
voilà qu’ils marchent comme les canards, ou des pinces à linge. Veiller à ce que le drap ne
qu’ils sautent comme des kangourous… ». soit pas chiffonné, afin que les ombres ne pré-
●● Au pays de l’imaginaire sentent pas de plis ni d’ondulations susceptibles
de les déformer. Il suffit de placer une feuille de
La fée peut, en quelques secondes, vous couleur devant le projecteur de diapositives ou
transformer en oiseau, en papillon qui de placer une diapositive en couleur pour ajou-
danse, mais aussi en jolie fleur qui s’ouvre ter une teinte à la toile. Les acteurs effectuent
sous le regard du soleil ou en chat qui s’étire des gestes.

110
(Psycho)motricité et habiletés motrices

●● Marcher de long en large, sautiller ou sauter,


marcher à pas feutrés, partir à la hâte.
●● Se tenir debout et faire signe aux specta-
teurs, chercher quelqu’un du regard, pleurer
ou rire, s’étirer ou bâiller.
●● Marcher l’un derrière l’autre, se rencontrer
et se saluer, danser à deux, se quereller ou
se battre, faire des pitreries, se murmurer
quelque chose.
●● S’asseoir sur une chaise, mettre le couvert,
chercher quelque chose dans sa poche, jouer
au ballon avec des bulles de savon, allumer
une bougie, jouer avec une marionnette ou
un animal en peluche.
●● Se déguiser à partir d’éléments divers,jupes
en treillis, perruques réalisées avec des Ensuite, on fixe certains mouvements trouvés
branches et des feuilles, un poisson en pa- et on les répète, on les amplifie, on les choré-
pier… graphie avant de les mémoriser.
●● Faire des mimiques pour tromper les specta- Les enfants se produisent enfin devant les
teurs et les faire rire : tirer la langue, avancer autres groupes qui peuvent s’exprimer au sujet
le menton, gonfler les joues. de la création et de l’impression ressentie…
●● Raconter une histoire. Une sorcière pré- Pour créer un spectacle, il suffit dès lors de mé-
pare une potion magique : elle jette dans moriser, de corriger, de mettre en scène cette
une énorme marmite les ingrédients les petite séquence avec des décors, des lumières,
plus divers : du sable en pâte à modeler, des des costumes, des accessoires.
cailloux, des limaces en papier, des vers de Quelques idées pour initier la création
terre et des serpents en pâte à modeler ou
en papier de soie torsadé, des grenouilles ●● Modifier, simplifier, amplifier un mou-
en caoutchouc, des araignées en laine ou en vement symbolique pour lui donner une
cure-pipe, un éclair réalisé avec une lampe forme dansée et donc stylisée : dire bonjour,
de poche, le tonnerre réalisé avec un roule- ou au revoir.
ment de tambour, un gobelet rempli d’eau. ●● Transformer un mouvement usuel en un
Elle goûte enfin sa potion avec une grande mouvement dansé ou expressif, écrire, vis-
louche. Au final, la sorcière passe un verre ser, mélanger…
devant l’écran. Son assistant obligera un ●● S’asseoir, se lever, prendre son courrier, se
spectateur à en ingurgiter le contenu. Il brosser les dents, se coiffer…
s’agira d’eau, évidemment. ●● Danser en manipulant des objets ou en se
i) Exprimer par les rondes enfantines déplaçant autour des objets : tambourins,
cerceaux, bâtons, tabourets.
Les rondes mettent en jeu des personnages,
●● Danser ou exprimer corporellement l’im-
des animaux, des situations que l’enfant tente
pression ressentie à partir des supports mu-
d’exprimer à travers ses actions, ses mimiques,
sicaux ou rythmiques, des bruitages et des
ses déplacements.
variations musicales (ou même en silence).
j) Exprimer par la danse créative ●● Danser en imaginant que l’on est le torrent,
Les enfants sont groupés par quatre. À partir le vent, la mer, le feu.
de la consigne donnée par l’animateur, le pre- ●● Danser à partir d’un mouvement de base
mier improvise un mouvement qu’il répète. Les que l’on décline sous toutes ses formes :
autres l’imitent. tourner, marcher, sauter…

111
(Psycho)motricité et motricité expressive

●● Exprimer une intention en dansant : pous- un parcours libre. Ils représentent des feuilles
ser, ramer, nager, grimper, attaquer, attraper, poussées par le vent.
lancer, envoyer.
●● Danser avec des tissus, des rubans, un cha-
peau, en se déplaçant autour d’un objet.
●● Danser comme… si l’on était une personne
âgée, un rocker, la star de la télé, un chat.
●● Danser une situation vécue.
●● Danser à partir d’une situation imaginaire :
Je suis dans une forêt, j’ai peur, je suis un
oiseau parmi d’autres oiseaux se déplaçant
dans le ciel.
●● En suivant le rythme choisi par l’animateur.
●● Danser un conte ou un petit ballet, des his-
●● En suivant la direction indiquée par l’ani-
toriettes musicales.
mateur tout en respectant le rythme.
●● Danser sur des musiques folkloriques avec
ou sans déguisement (far West, breton, tsi- ●● Le vent est représenté par l’animateur. Ce-
gane, tyrolien). lui-ci se déplace et dit, « je souffle d’ici ».
●● Dans la salle se trouvent des obstacles qui
Quelques idées pour finaliser la création permettent de représenter des murs, des
●● Répéter plusieurs fois le même mouvement. montagnes. Changer de direction, de hau-
●● Varier les déplacements : marche, course. teur, de trajectoire en fonction de la force et
marche sur place, saut, sautillés, galop, pas de la direction du vent.
chassés, tours, rondes, files, formations indi- ●● Choisir deux directions, deux hauteurs, (pas
viduelles ou en groupes, en farandoles, en tout à la fois).
serpentine, en diagonale, en zigzag, en car- ●● Les enfants tournent comme s’ils sentaient
ré, en quadrille, en lignes courbes. que le vent les poussait par une seule partie
●● Varier les mouvements : fort, doux, léger, du corps : le coude, le ventre, l’oreille…
intense, appuyé, faible, mou, élastique, re- ●● Les enfants choisissent une feuille qu’ils
bondi, fluide, rapide, saccadé, vers l’avant, veulent représenter. Ils montrent en tour-
vers les haut, vers le bas, sur le côté, en nant, avec la forme qu’ils donnent, qu’elle
oblique, en volume, en droite, en spirale, en est différente des autres feuilles. Elle peut
plan. être plus large, plus découpée, plus fine,
●● Varier les positions de départ : debout, age- plus pointue, plus épaisse, plus lisse, plus
nouillé, accroupi, assis, couché. déchirée, plus bosselée…
●● Varier les relations de partenariat : contacts, ●● Les enfants se regroupent par deux, un en-
oppositions, imitations, questions réponses, fant tourne sur lui-même, tandis que l’autre
canons, solo, duo, trio. le regarde et mémorise son mouvement pour
●● Varier la musique ou la percussion sur la- le reproduire.
quelle s’exerce le mouvement en rapport
avec : les pulsations, l’accentuation, les Entrer dans la danse avec des foulards
chan­gements de temps, les silences. ●● Lorsque les enfants entendent la musique,
●● Varier la durée et la vitesse des mouve- ils tournent pour entrer dans la danse ;
ments : lent, rapide, accéléré, ralenti. lorsque la musique cesse, ils restent immo-
biles et lorsqu’elle recommence, ils recom-
Quelques exemples de séquences mencent à danser d’une autre manière.
« D’où vient le vent ? » ●● Les enfants tournent sur eux-mêmes en fai-
Les enfants partent d’un point de départ et sant tourner et voler les foulards.
doivent arriver à un point donné en effectuant ●● Faire courir les enfants au lieu de tourner.

112
(Psycho)motricité et habiletés motrices

●● Demander à un groupe d’enfants d’imiter La danse des prénoms


un enfant qui tourne. Chaque enfant improvise un mouvement pour
●● Transformer les tours sur soi-même en leur chaque syllabe de son prénom. Quand il a fini
donnant des vitesses et des durées différentes. sa « danse-prénom » tous les autres l’imitent et
l’on continue le tour.
Évoluer dans l’espace
●● Des repères sont placés dans l’espace de la k) Exprimer par les arts plastiques
salle (cônes, cerceaux, cordes) ou des traits et la musique
sont tracés à la craie. Nous vous invitons à ce propos à consulter les
●● Les enfants se déplacent dans un petit es- référentiels spécifiques traitant de cet aspect.
pace, un grand espace, en suivant les côtés
10.4.3 Situations de prise
de la salle, un chemin tracé au sol…
de conscience
●● Se déplacer et varier le mode de déplace-
●● S’observer dans le miroir.
ment : marcher, courir, sauter, ramper à
●● Aller voir un spectacle de danse, de cirque,
quatre pattes.
de théâtre et le commenter au niveau de
●● Se déplacer suivant une ligne droite, si-
l’expression et des impressions ressenties.
nueuse ou une ligne courbe.
●● Observer des photos, un film, une danse, un

Imiter des graphismes conte, une scène et chercher ce qui fait sou-
rire, rire ou pleurer…
●● Observer, comparer, verbaliser les modes

d’expression utilisés dans les dessins animés


pour exprimer clairement une intention, un
caractère, une émotion. « Regarde comme il
était en colère », « il est amoureux »…
●● Commenter une vidéo reprenant des activi-

tés vécues en groupe-classe.


●● Réaliser un spectacle de marionnettes en

Des affiches avec des tracés sont fixées à dif- imprimant à celles-ci l’expression voulue.
férents endroits dans la salle. Les enfants re-
produisent les tracés dans l’espace : avec une
seule main, puis avec les deux mains, sur une
musique, en amplifiant ou rétrécissant le mou-
vement, en alternant un mouvement ample et
un mouvement rétréci, en utilisant un foulard,
un ruban.
Danser comme…
Les enfants sont debout et en cercle. Chaque
enfant tire une carte au hasard. Ils réfléchissent
ensemble « danser comme une porte, que fait
une porte ? » « elle reste toute droite, s’ouvre et
se ferme » et ainsi l’enfant se balance en fer-
mant et ouvrant ses bras mais en restant bien
droit. On se met dans la peau de l’animal : ●● Parler des personnages dessinés dans les al-
« Est-il grand ? petit ? fort ? faible ? lourdaud ? bums en rapport avec leurs expressions.
agile ? comment se déplace-t-il ? » Tous les en- ●● Lors d’une création de danse ou d’expres-
fants voyagent dans la salle, à la rencontre des sion, représenter par une sculpture, un
autres animaux.

113
(Psycho)motricité et motricité expressive

dessin, un schéma, en maniant un pantin, ●● Mettre des mots, représenter à partir de


l’attitude exprimée. toute situation vécue ou observée, les para-
●● Jouer à inverser les rôles… « Aujourd’hui, mètres qui interagissent pour exprimer une
c’est toi l’institutrice et c’est moi l’enfant ». émotion, les imiter, les intensifier, les des-
« Aujourd’hui, tu joues mon rôle et moi, je siner.
joue le tien ».

10.5 Observation de la motricité expressive

Des critères et des indicateurs sont proposés Nous vous invitons également à vous référer au
dans une grille d’observation des habiletés mo- tableau de développement pour affiner votre
trices en fin de chapitre et dans la partie réser- observation.
vée aux outils.

114
11. Observer les compétences motrices

Nom : Date de l’observation :


Prénom : Nom de l’observateur :
Âge :

Difficilement
difficilement

Facilement

facilement
Très

Très
Peut-il planifier ses gestes ?
Peut-il exécuter et corriger ses gestes ?
Peut-il automatiser ses gestes ?
Peut-il adapter son tonus au type d’activité ?
Augmentation adéquate
Diminution adéquate
Augmentation rapide
Diminution rapide
Augmentation volontaire
Diminution volontaire
Utilise-t-il, à son initiative ou en réponse aux sollicitations du milieu, un réper-
toire aussi large que possible d’actions élémentaires ?
Courir
Grimper
Sauter
Glisser
Chuter
Se réceptionner
Tirer
Pousser
Manipuler
Tourner
S’arrêter
Peut-il capter efficacement un signal ?
Peut-il s’orienter en fonction de ce signal ?
Peut-il se placer en fonction des impératifs de l’action à effectuer ?
En dehors ou en dedans
Haut ou bas
Devant ou derrière
À gauche ou à droite
Peut-il évaluer et réagir avec rapidité et efficacité par rapport au déplacement
d’un mobile ?
Peut-il résister à une poussée, à une traction ?
Peut-il gérer les déséquilibres ?
Peut-il recourir adéquatement aux techniques ?
De chute
De fuite
Peut-il communiquer des émotions par son corps ?
Peut-il faire passer un message par son corps ?

115
Observer les compétences motrices

Peut-il percevoir son attitude corporelle ?


Peut-il percevoir l’influence de celle-ci sur les autres ?
Peut-il agir efficacement sur les objets en fonction de leurs caractéristiques ?
Tirer
Pousser
Porter
Manipuler
Peut-il manipuler les objets en fonction de leurs caractéristiques ?
Peut-il imprimer une trajectoire définie à différents mobiles ?
En fonction de leurs caractéristiques propres
En fonction du milieu
Peut-il adapter son geste en fonction de l’information ?
Visuelle
Tactile
Auditive
Proprioceptive
Peut-il choisir les actions motrices adaptées aux exigences ?
Du milieu physique
Du milieu humain
Peut-il organiser des stratégies efficaces d’action en fonction des buts poursuivis ?
Peut-il graphier ? Dessiner ?
Les traits
Trait vertical
Trait horizontal
Créneaux
Zigzag
Lettres en imprimé
Les arrondis
Formes géométriques
Formes complexes
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012

Ronds
Ponts
Vagues
Coupes
Spirales
Arabesques
Les lettres
Lettres en coupes
Lettres en ponts
Lettres en ronds
Lettres en boucles
Comment est sa latéralité ?
Stabilisée
Instable
Performante à gauche
Performante à droite
De préférence à gauche
De préférence à droite
Les postures sont-elles adaptées aux situations ?
Les ajustements se font-ils rapidement par rapport ?
À l’espace
Au temps
Au milieu
Aux autres

116
Conclusion
Nous avons abordé dans ce chapitre la mé- pratique. Des exemples de situations mo-
thodologie de la psychomotricité orientée trices et de situations de prise de conscience
vers le développement des habiletés mo- sont ainsi disponibles pour préparer vos ani-
trices. mations.

D’autres auteurs abordent les mêmes aspects Nous avons pu démontrer qu’il est essentiel
en utilisant d’autres termes. Vous pourrez de susciter le développement de ces com-
donc trouver les mêmes repères théoriques pétences entre la naissance et huit ans. En
ou méthodologiques sous les rubriques de effet, c’est à cet âge que s’installent et se
schéma corporel, de conduites motrices, de combinent les comportements moteurs de
développement corporel. base qui conditionnent tous les apprentis-
sages moteurs ultérieurs.
Le développement des habiletés motrices
permet à l’enfant de se déplacer, de se pro- Nous insistons sur le fait que les situations
téger, d’agir sur l’environnement physique motrices envisagées pour les enfants entre
et humain, de percevoir la réalité qui l’en- deux et six ans sont orientées vers le mou-
toure, de se développer d’un point de vue vement global effectué dans un contexte
physique, intellectuel et affectif. Ces com- de résolution de problèmes. Ces problèmes
pétences lui permettent également d’accé- sont le plus souvent initiés par l’activité
der au corps sensible, de s’exprimer et de spontanée, mais ils peuvent également être
communiquer efficacement pour vivre en induits par des situations de jeux dirigés,
société. individuels et collectifs.

Nous avons mis en évidence l’importance Les animateurs ne doivent cependant pas
des expériences variées, multiples, répétées, encore envisager une éducation physique et
réalisées dans une dynamique de plaisir, sportive au sens propre du terme.
adaptées à l’âge des enfants.
Un tableau d’observation générale des habi-
Au-delà de ces recommandations géné- letés motrices est proposé à l’issue de ce cha-
rales, nous avons envisagé pour chacune des pitre et dans la partie consacrée aux outils
fonctions motrices, une étude un peu plus mais la référence au tableau récapitulatif du
approfondie, des pistes méthodologiques développement moteur s’avère indispen-
spécifiques ainsi qu’une mise en perspective sable pour affiner l’observation.

117
(Psycho)motricité
et habiletés cognitives
Ce chapitre est consacré aux habilités cognitives. Il aborde ce qu’il faut
savoir et ce qu’il faut faire pour soutenir le développement de stratégies
cognitives qui, comme nous l’avons vu dans le premier chapitre,
conditionnent le développement et l’apprentissage.
Ces stratégies permettent en effet de résoudre des problèmes
pour acquérir des connaissances comprendre le monde mais aussi
agir, s’exprimer, communiquer, se mouvoir, résoudre des conflits
interpersonnels et intra-personnels.
Nous initions cette démarche par un rappel général du développement
cognitif.
Nous présentons ensuite successivement la motivation, l’attention, la
mémoire, le transfert des apprentissages la résolution de problème,
l’éveil sensoriel et la perception.
Nous nous penchons ensuite sur les thématiques traditionnelles de
la psychomotricité : la perception consciente des caractéristiques du
corps, de l’espace, du temps. Ce que certains auteurs abordent dans
l’éducation perceptivo-motrice.
Pour chacun des aspects envisagés, le lecteur trouvera quelques
éléments permettant de préciser le domaine abordé, les pistes
méthodologiques ainsi que quelques pistes d’action.
1. Le développement cognitif
et l’apprentissage des habiletés cognitives

1.1 Définitions et caractéristiques

moire, le raisonnement ou l’apprentissage. Les


progrès cognitifs exercent une grande influence
sur la capacité de s’exprimer, de communiquer,
de se mouvoir, de résoudre des conflits inter-
personnels et intra-personnels.
Nous parlerons de capacités cognitives en géné-
ral au-delà donc de ce qui était envisagé par les
psychologues lorsqu’ils évaluaient le « quotient
intellectuel ». Pour plusieurs auteurs, en effet
l’intelligence est constituée de différentes com-
posantes plus ou moins dépendantes.
« L’intelligence est la faculté de résoudre des
Le développement cognitif s’intéresse à la façon problèmes ou de produire des biens qui ont
dont les enfants acquièrent des connaissances une valeur dans une ou plusieurs cultures ou
et comprennent le monde qui les entoure mais collectivités. » (GARDNER 1996 par 30 cité
aussi les différentes aptitudes comme la mé- par BOUCHARD 2011.)

1.2 Piaget - Vygotsky - Tardif

La théorie de Piaget a été nuancée par les dé- Vygotski apporte une dimension complémen-
couvertes sur les comportements des bébés no- taire (et non pas complètement opposée) à
tamment, et par les théories de Vygotski, mais la théorie de Piaget, en insistant sur l’impor-
reste une référence générale pour la théorie du tance des relations sociales dans le développe-
développement. ment et l’apprentissage. La pensée de l’enfant
Pour Piaget, l’intelligence se construit par se développe dans un environnement social
l’action de l’enfant. Les différentes actions ren- issu d’une culture. Le rôle des parents, des
seignent sur son propre corps en lui indiquant adultes ou des pairs plus expérimentés est es-
comment orienter sa main et utiliser ses doigts sentiel dans le développement. Ils permettent
et lui fournissent également des informations l’étayage qui consiste à soutenir ou guider
sur les propriétés de l’objet. Ces gestes contri- l’apprentissage notamment par le dialogue,
buent au développement cognitif mais égale- en tenant compte de ses capacités actuelles et
ment au développement moteur. potentielles.

120
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

Vygotski apporte également la notion de zone Ils ont également classé les connaissances en
proximale de développement (dont nous avons trois catégories qui s’organisent en réseau dans
parlé dans le premier chapitre) qui se conçoit la mémoire.
comme l’écart qui existe entre ce qu’un enfant ●● Les connaissances déclaratives que l’on peut

peut accomplir seul et le niveau potentiel qu’il définir comme des savoirs, qui peuvent
pourrait atteindre avec l’aide d’un adulte ou s’énoncer. « Qu’est-ce qu’un participe pas-
d’un pair expert. sé, quelles en sont les règles d’accord, quels
Les cognitivistes ont analysé l’apprentissage et sont les mouvements à réaliser pour nager ».
précisent que pour apprendre, il faut résoudre ●● Les connaissances procédurales qui sont des

des problèmes, cela suppose de disposer de séquences d’action, des savoirs faire permet-
stratégies. tant notamment la planification des habi-
●● Des stratégies pour résoudre des problèmes. letés. Une condition (si) alors… déclenche
●● Des stratégies pour être attentif.
une séquence d’actions successives : « Ac-
●● Des stratégies pour capter l’information.
corder les participes passés, nager, rouler à
bicyclette, résoudre un problème ».
●● Des stratégies pour diriger l’information
●● Les connaissances conditionnelles qui mettent
vers la mémoire de travail.
en relation les savoirs et les procédures pour
●● Des stratégies pour traiter l’information et
utiliser celles-ci dans de nouveaux contextes.
rappeler les informations en mémoire.
« Si … et si… Alors… » Accorder les par-
●● Des stratégies pour stocker l’information.
ticipes passés dans la rédaction d’une syn-
●● Des stratégies pour réfléchir sur son appren-
thèse, nager dans des contextes variés…
tissage.
Dans le réseau « CHAISE » seront réunis ce que
●● Des stratégies pour transférer les connais-
l’on connaît de la chaise, ce qu’il est possible de
sances dans de nouvelles situations.
faire avec la chaise dans différentes situations.

1.3 Différences individuelles et aprentissage

Les différences individuelles dans le traitement ●● Style séquentiel non-verbal : les personnes
des informations et le caractère influencent la préfèrent le monde des images et de la mu-
manière d’apprendre (BELIVEAU, 2007). sique au monde des mots (elles préfèrent les
Il nous semble essentiel, dans la petite enfance, BD aux livres….). Elles traduisent le monde
de reconnaître à chacun sa spécificité tout en en séquences d’images pour communiquer
suscitant le développement des ressources et s’organisent avec méthode.
moins évidentes. ●● Style simultané verbal : les personnes
peuvent traiter simultanément de multiples
Les styles cognitifs se différencient autour de
informations verbales. Elles comprennent
deux axes : la préférence à traiter des informa-
vite et s’approprient le monde en le tradui-
tions verbales ou non-verbales et la préférence
sant en réseau, en concept.
à traiter les informations de manière séquen-
tielle (l’une après l’autre) ou simultanée (toutes ●● Style simultané non-verbal : les personnes
ensemble). ont du mal à s’organiser étape par étape.
Elles doivent faire et prendre part à l’action
Ainsi quatre style peuvent être envisagés : pour comprendre. Elles sont très créatives.
●● Style séquentiel verbal : les personnes ver- Elles ont besoin d’une vue d’ensemble pour
balisent tout ce qui se passe dans leur tête, comprendre les détails.
organisent leurs actions étape par étape.
Elles savent comment dire mais ont parfois
du mal à avoir une vue d’ensemble.

121
Le développement cognitif et l’apprentissage des habiletés cognitives

●● Tendance à favoriser les ressources logiques


et mathématiques.
●● Tendance à favoriser les ressources visuelles
et spatiales.
●● Tendance à favoriser les ressources kinesthé-
siques-corporelles.
●● Tendance à favoriser les ressources musicales
et rythmiques.
●● Tendance à favoriser les ressources interper-
sonnelles.
●● Tendance à favoriser les ressources intra-
personnelles.
●● Tendance à favoriser les ressources natura-
listes.
●● Les tempéraments influencent également la
manière de réfléchir.
●● Les tempéraments dominés craintifs seraient
plus inhibés.
Les problèmes peuvent prendre plusieurs ●● Les tempéraments actifs contrôlés seraient
formes, certains individus seraient plus ou capables d’ajustement.
moins habiles à résoudre des problèmes de l’un ●● Les tempéraments actifs impulsifs seraient
ou l’autre type (GARDNER, 1996) selon leur dominés par leur motricité et réaliseraient
type d’intelligence. peu d’analyse perceptive.
●● Tendance à favoriser les ressources verbales

et linguistiques.

1.4 Étapes du développement cognitif – quelques repères

Piaget définit quatre périodes, chacune de ces ●● L’assimilation : consiste à appliquer à de


périodes correspondant à un mode de fonction- nouvelles situations les procédures déjà
nement cognitif commun à tous les enfants. connues
Il attribue une fourchette d’âge assez vague à ●● L’accommodation : consiste à modifier les
chaque période. L’ordre dans lequel apparaissent procédures pour tenir compte de la situa-
les périodes est toujours le même, même si cer- tion nouvelle
tains enfants se montrent plus précoces. ●● L’équilibration est le processus qui pousse
Lors du passage d’une période à une autre les l’enfant à progresser lorsque son niveau pré-
structures cognitives sont intégrées. Chacune alable ne suffit plus pour faire face aux pro-
des étapes est donc nécessaire pour le passage blèmes rencontrés.
à la suivante. L’évolution de la compréhension de la relation
Pour expliquer le passage d’un stade à l’autre, entre la cause et son effet est essentielle dans le
Piaget a modélisé les processus d’assimilation, développement de l’enfant.
d’accommodation, d’équilibration. Ces méca- Pour plus de détails, nous vous invitons à vous
nismes restent reconnus comme les bases de référer au chapitre « Développement et appren-
l’apprentissage. tissage ».

122
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

Caractéristiques générales Attention, mémoire, métacognition


La période sensori-motrice Stade 1 : 0 à 1 mois L’attention est présente chez le bébé de
L’exercice des réflexes façon limitée, pour suivre des yeux.
Le corps et l’action motrice On la mesure. À deux mois, les bébés se
constituent les outils indispen- Abel tète tout ce qui effleure ses lèvres, il serre la main souviennent pendant deux ou trois jours
sables pour la découverte et autour de tout e qui est disposé dans sa paume. s’être trouvé dans la même situation.
l’apprentissage. Stade 2 : 1 à 4 mois
Réactions circulaires primaires. Un adulte ne peut se souvenir de ce qui
Le bloc n’ est présent à son esprit
Il fait des gestes volontaires et apprend à les contrôler. luiest arrivé avant deux ans, c’est ce que
que s’il peut le voir. l’on appelle le phénomène d’amnésie
Abel arrive à coordonner plusieurs actions pour mettre infantile.
L’enfant ne pense pas en de- ses doigts en bouche, il tourne la tête pour suivre du
hors de ce qu’il ressent (senso- regard ce qui l’intéresse.
riel) et ce qu’il agit (moteur).
En utilisant la méthode d’habituation, on a consta-
S’il aboutit à une logique, té que dès l’âge de 3 mois, les enfants semblent
celle-ci est issue de multiples comprendre la permanence de l’objet.
manipulations qui sont le pro-
duit de son activité spontanée. Stade 3 : 4 à 8 mois
Réactions circulaires secondaires.
Pour Piaget, toute la période Il répète les comportements arrivés par hasard qui
sensori-motrice est le temps provoquent des résultats intéressants. Ces différents
nécessaire à l’enfant pour com- comportements s’exercent pour agir, mais égale-
prendre que toutes les choses ment pour communiquer, interagir…. Ainsi voit-
ne se produisent pas à cause on se développer les premiers gazouillis, les pleurs
de sa volonté ou de son action intentionnels.
mais pour des raisons objec- À ce stade le parent ou l’adulte se prêtant au jeu de
tives, des faits. Des chercheurs l’enfant lui donne le sentiment de maîtriser l’envi-
contemporains ont situé la ronnement.
compréhension plus tôt.
Abel laisse tomber son jouet et constate que sa maman
se penche pour le ramasser. Il répète ce comportement
pour avoir les mêmes conséquences. Il ne comprend pas
très bien les liens entre l’action et l’effet de l’action.
L’enfant croit que les événements se produisent à
cause de sa propre volonté.
Papa arrive puisque je crie, donc si je crie même s’il
n’y a pas d’adulte dans les parages ; cela devrait avoir
les mêmes effets.
Stade 4 : 8 à 12 mois
Coordination des schèmes secondaires.
Il utilise les comportements qu’il possède dans de
nouvelles situations.
Il peut en combiner plusieurs pour résoudre un
problème.
Le contrôle corporel acquis avant lui permet d’agir
sur son milieu en répétant les comportements
produits par hasard auparavant.
Pour prendre un objet sous la couverture, il enlève la
couverture PUIS saisit l’objet en question.
L’enfant est capable de rechercher un objet complète-
ment caché.
S’il distingue la cause de l’effet, les rapports entre
eux lui échappent encore.
Il tire la ficelle pour approcher le chien et tire la ficelle
même si le chien n’est plus attaché….
Piaget a signalé une atteinte partielle de la per-
manence de l’objet vers 8 mois. Ceci explique la
difficulté de se séparer. Il semble également que les
enfants développent plus tôt une permanence pour
les adultes que pour les objets.
L’alternance entre les retrouvailles et les séparations
sera une manière de développer cette compétence.
Les jeux de coucous et de cachette seront également
essentiels.

123
Le développement cognitif et l’apprentissage des habiletés cognitives

Caractéristiques générales Attention, mémoire, métacognition


Stade 5 : 12 à 18 mois À douze mois, ils se souviennent pendant
Réactions circulaires tertiaires. huit semaines.
Il modifie volontairement ses comportements
habituels pour observer ce que provoquent ces
variations.
C’est l’apparition de l’intention. Il ne répète plus ce
qui s’est produit par hasard mais agit intentionnel-
lement pour atteindre le but fixé au départ. Cela va
permettre à son répertoire de s’enrichir.
Il varie les comportements et en vise de nouveaux.
Abel frappe deux maracas ses plus ou moins fort et
observe les conséquences.
Cette curiosité peut-être encouragée ou même
suscitée par l’adulte. « Je me demande si le raisin va
s’écraser aussi.…. .
Grâce à ses expérimentations, il tient compte de
la réalité. Il devient de plus en plus objectif. Il
commence à comprendre que l’effet ne sera pas
exclusivement la conséquence de sa volonté et de
son action.
Stade 6 : 18 à 24 mois
Résolution de problème par représentation men-
tale.
Il n’a plus à agir physiquement pour trouver une
solution à un problème, il commence à imaginer la
solution. Il acquiert la capacité complète de repré-
sentation des objets.
Abel peut réfléchir un instant avant de se déplacer
pour atteindre le jouet qu’il convoite. Il prend la
chaise pour atteindre le jouet placé sur la table.
Il comprend les liens de causalité entre les phé-
nomènes physiques simples qu’il peut manipuler.
Cette compréhension devra encore évoluer pour
permettre de concevoir des liens de causalité por-
tant sur des événements, des concepts, des phéno-
mènes plus complexes.
Stade de la pensée symbolique entre 2 et 4 ans Vers 2 ans, la durée d’attention sur un
Si dès deux ans, l’enfant peut se représenter à l’aide même objet même s’il y a d’autres objets
de symboles, les objets ou les événements qui ne ou interaction dans son champ visuel
sont pas perceptibles, à ce stade apparaît la capacité s’accroît.
de penser à des choses absentes.
À trois ans, la mémoire de travail est limi-
Cette capacité n’apparaît pas d’elle-même. Elle se tée à trois items verbaux.
construit au cours de la période sensori-motrice
grâce aux multiples situations qui lui ont permis
de regarder, d’écouter, de manipuler de toucher des
objets.
L’apparition de la fonction symbolique explique
le développement du langage représentatif, du jeu
symbolique et de l’imitation différée.
Le langage représentatif permet de nommer une
chose absente alors que pendant la période senso-
ri-motrice, le langage ne désigne que des choses
présentes.
Le jeu symbolique est un levier important pour le
développement global de l’enfant. Le soliloque extériorisé égocentrique
de l’enfant entre 3 et 5 sans est centré
Il développe l’imagination, et la capacité de vivre sur l’action. Il lui permet de réguler ses
des situations ludiques qu’il ne pourrait vivre autre- comportements de se guider lui-même, de
ment. guider son action. Il sert à réfléchir, passer
Il développe la capacité de se mettre à la place des ses connaissances en revue, prendre une
autres, de coordonner leurs idées pour créer une décision, diriger son action, s’expliquer à
histoire, accepter de faire des compromis. lui-même des événements.

124
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

Caractéristiques générales Attention, mémoire, métacognition


L’imitation différée est la capacité de reproduire Le langage s’intériorise progressivement,
une action sans la présence du modèle. il devient monologue intérieur ou langage
pour soi.
Il fait parfois des erreurs de raisonnement. Il utilise
le préconcept, plus primitif que les concepts, à Les capacités d’introspection des enfants
mi-chemin entre la généralité du concept et l’indi- sont limitées et avant 6 ans, ils perçoivent
vidualité qui les compose. difficilement qu’ils pensent et que les
autres pensent.
Le mot camion s’applique à plus d’un camion, mais
il va utiliser le mot camion pour désigner une ambu-
lance.
Les raisonnements passent du particulier au parti-
culier (ils sont transductifs).
Une relation causale est établie entre deux éléments
s’ils sont proches dans le temps.
Ils lient donc des faits invraisemblables entre eux.
L’égocentrisme se manifeste par le fait de ne pou-
voir envisager une réalité que de son propre point
de vue. Plus marqué en début de cette période
Il se croit caché quand il a un linge sur la tête.
La plupart des enfants soliloquent en jouant, et jouent
en parallèle.
La pensée animiste est la tendance à attribuer la
vie et la volonté à des objets et des phénomènes. Il
confond la vie et le mouvement.
Il console son ourson
L’artificialisme se réfère à la croyance que les
choses soient conçues par les êtres humains pour
satisfaire ses désirs et ses besoins.
Cette période se caractérise par la formation pro-
gressive des concepts, l’émergence du raisonnement.
La neige est fabriquée pour qu’il puisse y jouer.
Vers 3-4 ans, il réalise des classifications configu-
rables en attribuant des significations ou des ali-
gnements qui se ressemblent pour des raisons qui
changent constamment. Il regroupe tantôt selon la
position des figures, la couleur…
La période préopératoire Stade la pensée intuitive entre 4 et 6, 7 ans. ■■ À sept ans, la mémoire de travail est
limitée à cinq items verbaux.
L’appellation préopératoire Il est capable de faire des représentations des états,
renvoie au fait que l’enfant des objets, des transformations, des opérations ■■ À dix ans, la mémoire de travail est
ne peut réellement raisonner même quand l’objet est absent ou l’action différée. limitée à six items verbaux.
sans agir.
D’une manière générale, il se fie à ses intuitions ■■ L’attention continue à progresser mais
Il éprouve des difficultés à pour faire des raisonnements et appréhende le elle est toujours moins soutenue que
exécuter des opérations menta- monde sur un mode perceptif plutôt que logique. celle des adultes.
lement et non concrètement. L’action sur le réel permettant de vérifier les im-
pressions premières sera donc un formidable outil
pour les aider à dépasser cette pensée intuitive.
L’égocentrisme diminue progressivement et appa-
raît moins significatif si l’enfant est familier des
situations qui lui sont posées dans le problème
(l’action réelle)…
Les raisonnements évoluent mais, comme ils se
servent de leurs perceptions visuelles pour com-
prendre la réalité, ils se trompent parfois.
Dans les tests, plus l’enfant se sent en confiance avec
l’interrogateur et le matériel, plus ses réponses sont
susceptibles de refléter son niveau intellectuel réel.
Centration. L’enfant ne perçoit qu’un aspect de la
situation au détriment des autres ce qui conduit à
des conclusions illogiques.

125
Le développement cognitif et l’apprentissage des habiletés cognitives

Caractéristiques générales Attention, mémoire, métacognition


Conservation s’appliquant à la matière, aux
liquides, aux surfaces et aux masses et se caractérise
par l’impossibilité de comprendre que deux quan-
tités restent égales pourvu que l’on n’ait rien ajouté
ou enlevé.
Irreversibilité s’observe par la difficulté d’ effectuer
mentalement une opération en sens inverse.
Dès 4 ou 5 ans, il peut comprendre ce que l’autre
vit et pense.
Il éprouve des difficultés à se représenter les choses
en les regroupant par catégories.
Vers 4 ou 5 ans les collections non-configurables
apparaissent : il regroupe les animaux selon leur
espèce sans les hiérarchiser.
Vers 7 ans, il acquiert la capacité de concevoir les
relations qui existent entre les classes d’objets, un
tout et ses différentes parties. (Inclusion des classes)
Si on demande de dire s’il y a plus de chiens que d’ani-
maux, elle répond qu’il y a plus de chien puisqu’elle ne
considère pas la classe des animaux mais qu’elle com-
pare la classe des chiens avec celle des chats….
L’enfant peut réaliser des opérations mentales pour-
vu que ces dernières portent sur des réalités tan-
gibles pour lui, des situations réelles qu’il connaît.
Il éprouve toujours des difficultés de faire des opé-
rations sur des concepts abstraits.
Il peut comprendre le point de vue de l’autre. Il
comprend le principe de conservation, il peut
classer des objets en tenant compte de l’inclusion
des classes.
Le stade des opérations Il applique les opérations mentales à des réalités
concrètes tangibles et abstraites.
Il formule des hypothèses ; il propose des pistes
De 6-7 ans à 11 ans d’explications possibles. Il en déduit des conclu-
sions. Il vérifie les hypothèses de façon systéma-
tique en isolant les différents facteurs qui peuvent
les influencer.
Il complexifie ses apprentissages dans les domaines
scolaires et mathématiques.
Seulement 50 à 60 % des adultes utilisent les opé-
rations formelles…. S’ils en sont contraints par les
circonstances….
Le stade des opérations L’enfant devient capable de passer du concret à
­formelles l’abstrait, du réel au possible. Il peut prévoir des
Vers 12 ans conséquences à long terme, il ne se contente plus
d’une logique concrète, il formule des hypothèses,
opère des raisonnements hypothético-déductifs (du
type « si…, alors… ») pour mieux appréhender le
monde.

126
2. (Psycho)motricité, motivation, attention,
mémorisation, métacognition, langage,
transfert

2.1 Définitions et caractéristiques

2.1.1 La motivation vité précise. Elle en détermine le déclenche-


ment, l’intensité et garantit la prolongation
jusqu’à l’aboutissement. Elle n’est pas figée
dans la mesure où le système peut toujours
évoluer pendant le processus d’apprentissage
lui-même.
Elle s’observe également par l’engagement, la
participation, la persistance.
Apprendre à se motiver, c’est apprendre à
s’engager, à participer, à persister dans la tâche.
De manière générale, la motivation pour une
tâche sera proportionnelle à sa capacité de ré-
pondre aux besoins de sécurité (sentiment de
confiance) d’affiliation (sentiment d’apparte-
nance), besoin de se sentir compétent (senti-
ment de compétence), besoin d’autodétermi-
nation (sentiment de puissance). La motiva-
tion est influencée par les émotions.
Elle dépend en grande partie de la représenta-
tion de soi-même, de la tâche, de la situation.
La construction même de ces représentations
résulte de l’interaction entre des facteurs in-
ternes et externes. (TARDIF, 1992).
●● Les facteurs internes sont liés à la trajectoire

On ne peut réduire l’apprentissage à la dimen- personnelle, le milieu familial, le contexte


sion cognitive au détriment de ses dimensions socio culturel, la personnalité, la dynamique
affectives et émotionnelles. identitaire lié à l’inconscient, les buts et les
La motivation peut se définir comme le pro- projets personnel que chacun poursuit, la
cessus qui règle l’engagement pour une acti- conception de l’apprentissage.

127
(Psycho)motricité, motivation, attention, mémorisation, métacognition, lan-
gage, transfert

●● Les facteurs externes sont liés aux caracté-


ristiques de la situation d’apprentissage :
degré de difficulté de la tâche, le sens de
celle-ci pour l’enfant, le climat relationnel
du groupe, le feedback de l’enseignant plu-
tôt formatif ou évaluatif, le soutien, le mode
d’intervention du pédagogue, la perception
de la contrôlabilité de la tâche….
S’il n’y a pas d’apprentissage, il n’y a pas de
motivation.
S’il n’y a pas de motivation, il n’y a pas d’ap-
prentissage.
La plupart des facteurs motivationnels
échappent au pouvoir des pédagogues.
Observation
Indicateurs cognitifs
●● Apprentissage en profondeur.

●● Liens entre les informations nouvelles et les

connaissances préalables.
●● Attention.
Apprendre à être attentif, c’est apprendre
●● Recherche de stratégies.
à soutenir l’intérêt, à se concentrer et à com-
Indicateurs comportementaux prendre l’information qui est présentée.
●● Participation active dans le groupe. L’attention sélective est la capacité d’attention
●● Assiduité de présence. et de résistance à la distraction.
●● Effort consenti pour surmonter les obstacles.
L’attention suppose que l’on rende l’esprit dis-
Indicateurs émotionnels ponible pour apprendre ou pour accomplir une
●● Joie. tâche en se concentrant sur une chose en parti-
●● Fierté. culier en éliminant tout autre pensée ou activité.
●● Enthousiasme. Elle peut être spontanée ou volontaire et in-
duit une grande activité cérébrale s’observant
2.1.2 L’attention notamment par un changement des rythmes
L’attention15 est un processus de centration respiratoires, l’inhibition totale ou partielle des
de la conscience qui consiste à accorder une mouvements corporels. Elle est très liée à la
plus grande importance à certaines expériences fonction tonique.
(stimuli) qu’à d’autres16. Cela se traduit par Elle s’explique d’un point de vue neurologique
l’action de concentrer son esprit sur quelque par le développement du cortex préfrontal.
chose (attendere : tendre vers). C’est une ha-
bilité cognitive mobilisée dans toute situation a) Évolution
d’apprentissage qui se différencie de l’intention ●● La capacité d’attention est présente chez le
d’apprendre. bébé de façon limitée pour suivre des yeux
notamment. (On utilise les tâches d’habi-
tuation pour mesurer le temps d’attention
de jeunes enfants lorsqu’ils tentent de com-
prendre une situation).
15 La composante « G » de l’intelligence serait en fait, le facteur ●● Les enfants nés à termes sont plus perfor-
attentionnel mants que les enfants prématurés.
16 WENGE, 1999 cité par BOUCHARD 2011 p 174)

128
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

●● Vers deux ans, la durée d’attention sur un 2.1.3 La mémoire


même objet même s’il y a d’autres objets ou Les exercices de mémoire plus ou moins systé-
interaction dans le champ visuel s’accroît. matiques ont connu un vif intérêt dans les ap-
●● Cette capacité va continuer à progresser proches pédagogiques précédant les années 80.
mais l’attention des enfants est moins sou- Plus tard, les pédagogues soucieux d’adapter
tenue que celle des adultes. leurs pratiques aux recherches dans le domaine
La capacité d’attention dépend des tempéra- des sciences de l’éducation (notamment le pa-
ments : radigme socio constructiviste) ont eu tendance
●● Les tempéraments dominés craintifs sont à en réduire la pratique au profit de l’appren-
inhibés. tissage actif, de la résolution de problème, de
●● Les tempéraments actifs contrôlés sont ca-
la pédagogie participative, de la coopération,
pables d’ajustement. de la pédagogie par projet…. L’évolution des
●● Les tempéraments actifs impulsifs sont
recherches et notamment la psychologie cogni-
dominés par leur motricité et réalisent peu tive a apporté des nuances à ces interprétations,
d’analyse perceptive… rendant à la mémoire et surtout aux stratégies
de mémorisation, une place centrale dans l’ap-
Pour Lagaranderie (1994), être attentif c’est prentissage.
avoir le projet d’évoquer ou avoir le projet de
refaire, redire, réentendre, revoir, reformuler. La psychomotricité traditionnelle, éducative
et rééducative, les orthophonistes et les ortho-
b) Observation pédagogues lui accordaient une large place,
sous des intitulés divers « mémoire auditive,
mémoire visuelle, mémoire des orientations,
mémoire spatiale… ».
La mémoire est la fonction qui permet de
capter, traiter, coder, conserver et restituer les
informations.

●● Peu distrait par des stimulations extérieures.


●● Porte une attention soutenue aux détails.
●● Soutient son attention dans les taches et
dans les jeux.
●● Suit les consignes données.
●● Organise ses activités.
●● Recherche les tâches qui exigent un effort
mental soutenu.
●● Peu d’oublis dans les activités quotidiennes.
●● Perd peu ses objets.
●● Se tient tranquille dans les jeux et les activi-
tés de loisirs.
●● Attend son tour.
●● N’interrompt pas les autres, ne se mêle pas
aux conversations et aux jeux. Elle constitue l’unité centrale de traitement des
informations de l’être humain. C’est par elle

129
(Psycho)motricité, motivation, attention, mémorisation, métacognition,
langage, transfert

que passent toutes les décisions cognitives, af- Le filtrage très rapide (1/4 de seconde) s’ef-
fectives, sociales ou motrices et c’est d’elle que fectue de manière inconsciente, la sélection
proviennent les informations nécessaires à la dépend de la nature des stimuli, des connais-
prise de décision. sances antérieures et du but poursuivi par la
Elle est composée de la mémoire sensorielle, de personne.
la mémoire de travail et de la mémoire à long Si vous n’avez jamais goûté de chocolat, vous n’y
terme. Ces trois mémoires permettent de prêteriez pas la moindre attention, à moins que
●● Recevoir les nouvelles informations de l’ex- quelqu’un vous en ait parlé ou que vous ayez vu
térieur, les sélectionner et prendre la déci- quelqu’un s’en délecter…
sion de leur accorder telle ou telle signifi- Elle constitue la voie d’accès de la mémoire de
cation. travail, mais ne peut communiquer directe-
●● Rappeler les connaissances antérieures ment avec la mémoire à long terme.
●● Confronter les nouvelles informations
b) L
 a mémoire de travail ou la mémoire
connaissances antérieures.
à court terme
●● Stocker les nouvelles connaissances résul-

tant de la confrontation des nouvelles et des La mémoire de travail reçoit et traite deux
connaissances, en les organisant pour les types informations : celles qui sont filtrées par
retenir à plus long terme et les rendre uti- les récepteurs sensoriels et celles provenant de
lisables. la mémoire à long terme. Elle fournit et reçoit
des informations de la mémoire à long terme.
Selon l’analogie proposée par TARDIF (1992),
Elle génère des réponses chaque fois qu’il s’agit
on peut la concevoir comme le contrôleur aérien
de connaissances déclaratives ou de connais-
d’un aéroport fortement achalandé. Il reçoit
sances procédurales automatisées. De là l’inté-
un très grand nombre d’informations et doit
rêt de rendre des procédures automatiques….
prendre des décisions judicieuses et faire en sorte
que, dans la plus grande sécurité possible et la Elle est composée de 5 à 9 unités dont chacune
plus rapidement possible, les avions puissent at- représente une case : 1 case pour une lettre, un
terrir et décoller selon l’horaire prévu. Il reçoit mot, une phrase, une procédure, un réseau de
des messages radio, écran radar, pilotes. Il doit données selon le cas. L’expertise dans un do-
tenir compte des conditions météorologiques, maine induit une meilleure organisation des
de l’environnement de l’aéroport. Comme il ne connaissances et requiert donc moins d’unités.
peut traiter toutes ses informations dans le dé- Elle peut gérer simultanément, une boucle
tail, il sélectionne les plus pertinentes, et les hié- d’image et une boucle de mots, mais elle est in-
rarchise pour proposer l’action la plus efficace. capable de gérer deux boucles de mots et deux
L’attention, la mémoire, la perception, l’ap- boucles d’images.
prentissage ne peuvent êtres dissociés. Dans un contexte de lecture, une unité peut être
Comme dans toute activité cérébrale, des pro- une partie de lettre, une lettre, un mot, un groupe
cessus chimiques spécifiques sont essentiels de mot, une phrase ou même un paragraphe.
pour garantir son fonctionnement. Cela peut être aussi un concept ou un réseau de
Certaines maladies (Alzheimer) perturbent le concept, une action motrice ou une procédure
fonctionnement de la mémoire. complète, un mouvement de pied ou une séquence
de quelques pas de danse.
On ne peut apprendre sans utiliser sa mémoire.
Si par exemple, on essaye de retenir une structure
a) La mémoire sensorielle rythmique, on organise un ensemble de notes en
La mémoire sensorielle capte et filtre les in- réseau.
formations par l’intermédiaire des récepteurs Une unité de la mémoire de travail est réqui-
visuels, auditifs, kinesthésiques, tactiles…. Elle sitionnée pour générer la réponse via les émet-
a un très haut niveau de sensibilité aux interfé- teurs : le mouvement, l’écriture, la parole.
rences.

130
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

Elle se situe au niveau de la conscience est li- avec le temps. Il faut donc réviser ses savoirs et
mitée dans le temps, 10 secondes et disparaît ses pratiques.
si elle n’est pas reprise ou rappelée d’une autre Pour devenir talentueux le pianiste, le sportif,
façon. La redondance et la répétition dans le l’artisan ont exercé leur art pendant un très grand
langage permettent de compenser cette limite. nombre d’heures.
Lorsqu’il y a trop d’informations, c’est le pre-
mier arrivé, qui est le premier éliminé…. Les circuits devront êtres réactivés par l’utili-
sation d’indices pour que les données stockées
Il est impossible de retenir l’ensemble des éléments soient récupérées et utilisées.
d’un itinéraire indiqué par une personne à qui
l’on demande son chemin. Pour avoir une chance Dans la mémoire à long terme, on distingue
d’arriver à destination, il faut ne retenir que les la mémoire épisodique et la mémoire séman-
premiers éléments et demander plus loin la suite tique.
du chemin ou noter les différentes orientations de La mémoire épisodique est une sorte de mé-
manière chronologique. moire autobiographique, contenant les souve-
Lorsque l’on déchiffre un mot de dix lettres, la nirs, des épisodes comme de petits scénarios fil-
mémoire de travail ne peut se porter sur le sens du més. Les analogies permettent de rappeler plus
mot, puisque quand la dernière lettre est perçue, aisément les informations qui y sont stockées.
la première a disparu et avec elle la possibilité La mémoire sémantique est celle des concepts,
de donner du sens au mot. Pour compenser cela, des lois, des règles, des principes, des condi-
l’enfant relira le mot en regroupant les unités plus tions, des procédures. Elle est essentiellement
englobantes. abstraite et dégagée du contexte. Elle contient
On a intérêt à automatiser certaines compo- des connaissances déclaratives, procédurales,
santes d’une tâche pour permettre à la mémoire conditionnelles.
de travail d’encoder des données nouvelles. Les connaissances y sont organisées en réseau, en
Si la mémoire de travail est mobilisée par le schéma. Cela augmente les possibilités qu’elles
tracé des lettres (non automatisé donc pas encore soient utilisées fonctionnellement. Le cerveau
programmable à partir de la mémoire à long enregistre en effet, des structures plutôt que des
terme), il n’y a pas de place dans la mémoire de unités éparses sans aucun lien entre elles.
travail pour se préoccuper de l’orthographe du Dans le schéma, «ECOLE » seront réunis ce que
mot…. l’on connaît de l’école (connaissances déclaratives),
ce qu’il est possible d’y faire, (connaissances
c) La mémoire à long terme procédurales) et à quel moment il est approprié ou
La mémoire à long terme est illimitée et non de le faire (connaissances conditionnelles).
contient des connaissances acquises dans le Ces réseaux ou schémas s’enrichissent au fur et à
cadre formel ou dans des expériences person- mesure des expériences, des lectures, de la vie….
nelles. On dit que tout y est stocké et si on
Pour un enfant de quatre ans, une école sera limitée
ne peut rappeler certains éléments, c‘est parce
à la représentation de sa classe…
que l’on ne dispose pas des bons indices pour
les ramener à la conscience. Elle conserve donc Les connaissances déclaratives sont stockées
les informations pendant très longtemps, voire sous forme de propositions reliées en réseau.
toute la vie. Les mauvaises expériences sont Les connaissances procédurales permettant
également mémorisées. Elle peut générer des notamment la planification des habiletés sont
réponses (procédurales et conditionnelles) si représentées sous forme de séquences d’action.
elles sont automatisées. Une condition (si) alors… Qui déclenche une
D’un point de vue neurologique, la mémoire à séquence d’actions. Ces actions sont succes-
long terme est possible grâce à une croissance sives. Si ces procédures sont automatisées,
de nouvelles connexions synaptiques. Cela elles libèrent l’espace dans la mémoire de tra-
suppose qu’il y ait des répétitions. Elle décline vail

131
(Psycho)motricité, motivation, attention, mémorisation, métacognition,
langage, transfert

C’est ce qui se passe quand on a automatisé la ●● À six mois, ils se souviennent pendant deux
conduite à bicyclette ou la natation, ce qui permet semaines.
de regarder le paysage… ●● À douze mois, ils se souviennent pendant
Les connaissances conditionnelles sont éga- huit semaines.
lement stockées en mémoire sous forme de ●● À dix-huit mois, ils se souviennent pendant
représentation productionniste. On met en re- treize semaines.
lation un certain nombre de conditions ce qui ●● À trois ans, la mémoire de travail est limitée
permet de réaliser une action. à trois items verbaux.
Si c’est vert, que ça coasse, que ça saute, que ça ●● À sept ans, la mémoire de travail est limitée
vit dans l’eau… Alors, c’est une grenouille…, Je à cinq items verbaux.
la reconnais. ●● À dix ans, la mémoire de travail est limitée à
six items verbaux.
d) A
 pprentissage et mémorisation sont
indissociables Un adulte ne peut se souvenir de ce qui lui est
arrivé avant deux ans, c’est ce que l’on appelle
L’apprentissage dans les situations de vie té- le phénomène d’amnésie infantile.
moigne de la capacité de chacun à mémoriser
« sans effort » de multiples procédures, de mul- 2.1.4 Le langage
tiples connaissances que l’on est ensuite capables
Le langage est la fonction qui permet d’expri-
d’appliquer dans des nouvelles situations.
mer une pensée et de communiquer au moyen
On apprend à parler, à bouger, à communiquer par d’un système de signes.
l’enrichissement progressif du réseau de connaissances.
Il constitue un moyen essentiel de développe-
On a appris à parler sans pouvoir énoncer comment ment et contribue grandement aux apprentis-
on compose les phrases. sages.
Dans la communication, l’enfant sait implicitement
Dès deux ans, Il permet de structurer la pensée
comment il doit s’adresser à un adulte ou à un
et le raisonnement est lié au développement du
autre enfant.
langage.
Cependant, dans certains cas, la difficulté de
mémoriser des séquences de mouvements, des
procédures ou des connaissances nécessite une
approche plus systématique.
e) Évolution de la mémoire
Les capacités de la mémoire de travail et de la
mémoire à long terme augmentent avec l’âge.
Les bébés possèdent une mémoire à long terme.
Ils peuvent se souvenir pendant quelques jours
ou quelques semaines, de ce qu’ils ont fait. Ils
ne peuvent évidemment pas se servir des images Le soliloque extériorisé égocentrique de
ou des concepts pour organiser leur mémoire et l’enfant entre trois et cinq sans est centré sur
cette mémoire est dépendante du contexte. Si l’action.
l’on change un aspect de la situation le temps
de rétention diminue. Il lui permet de réguler ses comportements de
se guider lui-même, de guider son action.
Montessori avait déjà montré la difficulté des
enfants à supporter des changements dans leur Il sert à réfléchir, passer ses connaissances en
environnement familier. revue, prendre une décision, diriger son action,
●● À deux mois, les bébés se souviennent pen-
s’expliquer à lui-même des événements.
dant deux ou trois jours s’être trouvé dans la Le language s’intériorise progressivement, il de-
même situation. vient monologue intérieur ou langage pour soi.

132
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

Il se révèle un moyen privilégié d’échanger des La compréhension des notions de centre


informations avec les autres, c’est par le langage d’attention, de limites d’attention est res-
que les adultes donnent des explications aux treinte.
enfants, ce qui leur permet de construire leurs ●● L’enfant infère qu’une personne pense ou
connaissances. qu’elle a une activité mentale lorsque le
En nommant différentes sortes de fleurs, l’enfant contexte et l’expression corporelle rendent
comprend qu’il existe des catégories… ce fait évident.
Les capacités d’introspection des enfants
2.1.5 La métacognition étant limitées et sachant qu’avant six ans,
La métacognition est le processus cognitif ils perçoivent difficilement qu’ils pensent
qui permet de porter un regard réflexif sur ses et que les autres pensent, nous solliciterons
propres pensées. Cela se traduit par la capacité cette stratégie cognitive de manière très im-
de rendre explicite des stratégies cognitives. plicite en suscitant la verbalisation, l’expli-
Cela permet d’acquérir des connaissances dé- citation des procédures, la représentation
claratives sur ses procédures cognitives et, on graphique, le dessin.
l’espère, de pouvoir les améliorer.
2.1.6 Le transfert
Réfléchir sur sa pensée est difficile. Les si-
Le transfert des apprentissages est la capacité
tuations de prise de conscience et l’étayage
qu’a un apprenant de résoudre de nouvelles si-
permettront de développer ces capacités qui
tuations-problèmes en mobilisant les connais-
sont essentielles pour développer la prise en
sances apprises antérieurement dans des situa-
compte de la pensée de l’autre (théorie de
tions différentes.
l’esprit) et la réflexion sur ses stratégies d’ap-
prentissage. On peut apprendre à transférer des stratégies
●● Penser est une activité interne et mentale.
de tout ordre : la motivation, la résolution de
Si une personne regarde, écoute, lit quelque problème, les compétences motrices, les procé-
chose ou parle à une autre personne, l’enfant dés de perceptions, les procédés de mémorisa-
ne présume pas, de prime abord, que cette tion, d’attention
personne pense tout en faisant l’activité. Le transfert est plus aisé si les situations sont
●● Les personnes pensent à propos de choses similaires car on peut faire des analogies
présentes, absentes, réelles, imaginaires. Pour favoriser le transfert, il faut favoriser la
Lorsqu’il réalise qu’une personne pense, l’en- concordance des contextes d’apprentissage et
fant parvient difficilement à inférer ce à quoi de la mobilisation des connaissances.
la personne pense. Le transfert va dépendre de la capacité de géné-
●● Penser est une activité différente de celles de raliser et d’utiliser les connaissances condition-
voir, toucher, parler et connaître. nelles.

2.2 Pistes méthodologiques

La plupart des stratégies adaptatives et des stra- Et n’oublions pas…Les connaissances procédu-
tégies d’apprentissage sont acquises sur le mode rales (savoir faire) sont plus faciles à mémoriser
implicite. que les connaissances déclaratives (savoir)
Être attentif, se motiver, mémoriser, réfléchir
2.2.1 Soyez un exemple
sur sa pensée, transférer sont des connaissances
conditionnelles… Elles s’exercent et se mémo- L’imitation est un puissant vecteur d’apprentis-
risent… Les experts deviennent de plus en plus sage. Soyez un animateur passionné, passion-
experts…. nant, « passionneur ».

133
(Psycho)motricité, motivation, attention, mémorisation, métacognition,
langage, transfert

●● Veillez a exprimer de l’enthousiasme, de la 2.2.3 Créez un environnement


joie dans les situations quotidiennes et de- propice à l’exercice implicite
vant les défis. de l’attention
●● Soyez présent de maniere assidue. ●● Respectez les besoins primaires des enfants :
●● Témoignez d’une présence active. sommeil, repos, jeu spontané, repas, sécu-
●● Montrez I’exemple d’une attention sélective rité physique, environnement serein.
et soutenue. ●● Respectez les rythmes des enfants.
●● Montrez que vous aussi, vous acceptez de ●● Veillez à diminuer les facteurs de distraction.
faire des efforts pour surmonter des obs- ●● Veillez aux conditions matérielles : poste de
tacles. travail adapté, posture, outil, éclairage, tem-
●● Montrez que vous persévérez. pérature ambiante.
●● Montrez que vous vous trompez, que vous ●● Utilisez des situations de transitions, de rup-
devez parfois rechercher des stratégies. tures, de bien-être pour dynamiser, modérer
●● Exprimez de la fierté devant un défi sur- le tonus, décharger son excès ou le mainte-
monté. nir.
●● Utilisez des transitions pour permettre de
2.2.2 Créez un environnement passer d’un lieu à l’autre, d’une personne à
propice à l’apprentissage l’autre, d’une activité à l’autre, d’un temps à
implicite de la motivation un autre de manière harmonieuse et efficace.
●● Cultivez la gratuité et poursuivez des buts ●● Développez la capacité d’exercer un contrôle
d’apprentissage et non des buts d’évalua- volontaire du langage interne pour éliminer
tion. les pensées parasites, pour apprendre à dire
●● Cultivez l’estime de soi et la confiance par avant de faire, apprendre à mettre des mots
la reconnaissance, le regard, les encourage- « SUR », apprendre à, s’interroger sur…
ments. ●● Tenez compte des facteurs motivationnels et
●● Proposez des défis surmontables. donnez du sens aux activités.
●● Précisez les étapes, les critères de réussite, les ●● Tenez compte de l’importance des émotions,
buts, les moyens… apprenez à exprimer, réguler les émotions,
●● Aidez parfois les enfants à rechercher des accepter les frustrations, gérer le stress.
stratégies permettant de réaliser la tâche. ●● Apprenez aux enfants le contrôle volontaire
●● Donnez des pistes intermédiaires…. du tonus, l’inhibition des mouvements pa-
●● Aidez les enfants à percevoir les buts, la va- rasites, le freinage.
leur attribuée à la tâche. Explicitez les buts à ●● Exercez aux tâches de discrimination de re-
court et à moyens termes production directe.
●● Considérez l’erreur comme un indice et un ●● Exercez l’éveil sensoriel et la perception.
vecteur d’apprentissage. Acceptez-les, en-
couragez les prises de risque. 2.2.4 Créez un environnement
●● Donnez des retours par rapport à la tâche propice à l’exercice implicite
produite et les stratégies mises en place. de la mémorisation
Cela aura pour conséquence une augmen- ●● Orientez l’attention.
tation de la prise de risque cognitif, élément ●● Utilisez plusieurs canaux sensoriels.
essentiel dans le processus d’apprentissage. ●● Utilisez des analogies, des exemples, des
●● Considérez l’enfant comme une personne métaphores, des histoires, des chansons, le
qui a le pouvoir d’agir sur son environne- vécu corporel.
ment. ●● Organisez les informations pour limiter le
●● Faites prendre conscience que la réussite dé- nombre des informations à traiter.
pend d’expérimentation, d’essais, d’erreurs, ●● Explicitez et faites expliciter les liens entre
de persévérance…. les différentes situations.

134
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

●● Invitez les enfants à et se poser des questions 2.2.6 Créez un environnement


sur « ce que je sais déjà… Ce que je veux propice à l’exercice implicite
savoir… ». de la métacognition et du
●● Donnez des indices pour faciliter l’évoca- transfert
tion (montrer l’étiquette pour se souvenir ●● Suscitez la prise de conscience des différentes
du rangement). stratégies utilisées, des ressources mobilisées
●● Faites répéter verbalement puis mentale- pour résoudre un problème.
ment les consignes ou les informations à ●● Conversez avec les enfants à propos des trans-
traiter. ferts de stratégies d’une situation à l’autre.
●● Faites automatiser les procédures. ●● Faites montrer, expliquer à un autre enfant,
●● Répétez les situations pour confirmer l’ins- pour rendre explicite les stratégies impli-
tallation des éléments en mémoire. cites…
●● Exercez aux tâches de discrimination et de ●● Invitez les enfants à être le tuteur d’un autre.
reproduction directe. ●● Invitez les enfants à demander des explica-
●● Exercez aux tâches de reconnaissance, tions à leurs compagnons.
d’identification, de reproduction différée.
●● Encouragez à trier, classer, comparer, caté-
goriser les informations.
●● Utilisez des panneaux, des listes, des repères
visuels, des marches à suivre.
●● Réalisez des synthèses, reformulez.
●● Créez des référentiels pour compiler et or-
ganiser les souvenirs, les productions, les
représentations, les expériences.
●● Suscitez la verbalisation et la prise de
conscience pour organiser ces différentes
connaissances acquises en réseau, sous
forme de schémas.
●● Encouragez à justifier, discuter, confronter,
●● Proposez de multiples situations qui sol-
utiliser des exemples.
licitent l’attention avec intervention de la
mémoire : reconnaissance tactile, auditive, 2.2.7 Exercez l’utilisation explicite
visuelle, kinesthétique, identification, re- des stratégies, apprendre à
production différée, production. apprendre
●● Conversez, discutez et faites prendre
2.2.5 Créez un environnement conscience des stratégies permettant d’être
propice au développement attentif, de se motiver, de mémoriser…
du langage
●● Invitez -les à se poser les questions essentielles
●● Faites expliquer les projets. pour garantir l’efficacité des différentes stra-
●● Encouragez les enfants à planifier leurs ac- tégies.
tions et les expliquer oralement. ●● Faites observer les stratégies utilisées par les
●● Invitez les enfants à partager les impressions, autres enfants.
les émotions, les expériences. ●● Faites prendre conscience que le résultat
●● Sollicitez la conversation avec l’adulte et est la conséquence des actions réalisées, des
avec d’autres enfants. stratégies mises en place et pas uniquement
●● Verbalisez les stratégies, les actions, les pro- de l’effort consenti.
cédures, les intentions. ●● Suscitez la prise de conscience par la verbali-
sation ou en mettant des mots sur les obser-
vations que vous avez réalisées.

135
(Psycho)motricité, motivation, attention, mémorisation, métacognition,
langage, transfert

2.3 Pistes d’actions

2.3.1 Situations motrices17


Nous vous invitons à vous référer aux listes de
jeux et de situations proposées dans les autres
sections et chapitres. Tous peuvent être l’occa-
sion d’exercer les stratégies d’apprentissage liées
à la motivation, l’attention, la mémorisation, le
langage, la métacognition et le transfert.
●● Jeux moteurs spontanés.

●● Jeux moteurs suscités.

●● Jeux dirigés individuels.

●● Jeux en duo.

●● Jeux en petits groupes. de l’espace, du temps, de la matière, de


●● Jeux collectifs. l’homme à partir d’informations tactiles,
●● Jeux coopératifs. auditives, visuelles, kinesthésiques, gusta-
●● Jeux traditionnels de cachette, de pour- tives, olfactives.
suites. ●● Jeux d’estimation, de mesure, de graduation
●● Rondes, danses, comptines. des caractéristiques de l’espace, du temps,
●● Jeux d’éveil sensoriel. de la matière, de l’homme à partir d’infor-
●● Massages, automassages.
mations tactiles, auditives, visuelles, kines-
●● Jeux de concentration.
thésiques, gustatives, olfactives.
●● Jeux de relaxation.
2.3.2. Situations de prise
●● Jeux musicaux. de conscience
●● Jeux de constructions.
Échanger, converser, mettre des mots, parler
●● Jeux de langage.
des émotions ressenties, des difficultés rencon-
●● Divertissements graphiques. trées, des efforts consentis, les stratégies uti-
●● Jeux de discrimination des caractéristiques lisées en focalisant l’attention des enfants sur
de l’espace, du temps, de la matière, de les stratégies qu’ils ont mises en œuvre pour se
l’homme à partir d’informations tactiles, motiver, s’engager et persévérer, mémoriser et
auditives, visuelles, kinesthésiques, gusta- sur les gains qu’ils en ont retirés…
tives, olfactives.
a) S
 olliciter le repérage, l’explicitation,
●● Jeux de reconnaissance des caractéristiques
le transfert des stratégies de motiva-
de l’espace, du temps, de la matière, de
tion efficaces
l’homme à partir d’informations tactiles,
auditives, visuelles, kinesthésiques, gusta- ●● Je cherche ce qui va m’amuser.
tives, olfactives. ●● Je cherche à quoi cela va me servir.
●● Jeux de reproduction directe et différée à ●● Je cherche ce que je vais y apprendre.
partir d’informations tactiles, auditives, vi- ●● Je cherche à trouver ce qui me rendra fier.
suelles, kinesthésiques, gustatives, olfactives. ●● Je suis curieux et je cherche à découvrir.
●● Jeux d’identification des caractéristiques ●● Je cherche à être attentif.
17 Les ouvrages plus anciens qui traitent de la psychomotricité ●● Je regarde bien, j’écoute bien, j’essaye de
proposent des exercices ciblant la mémoire des orientations, comprendre le but.
des positions, des rythmes… nous préférons nous référer à
PAOLETTI (2000) qui propose des situations à partir des ●● J’accepte d’essayer.
stratégies perceptives faisant plus ou moins appel à la mé- ●● J’accepte de recommencer quand je n’ai pas
moire. Chacune de ces stratégies s’applique à un domaine du
réel, l’homme (dont le corps), l’espace, le temps, la matière et réussi.
envisageant chacun des canaux sensoriels et permet de propo-
ser de nombreuses situations.
●● J’accepte de faire un effort.

136
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

●● Je demande de décider de certains éléments. ●● J’aborde la situation avec le projet de refaire,


●● Je demande que quelqu’un me regarde et redire, réentendre, revoir, redessiner, refor-
me donne un retour. muler.
●● Je propose de montrer à d’autres ma réali- c) S
 ollicitez le repérage, l’explicitation,
sation. le transfert des stratégies de mémorisa-
●● Je demande des explications si je ne com- tion efficaces
prends pas. ●● Je suis motivé (voir plus haut).
●● Je prends le temps de réaliser les différentes ●● Je suis attentif (voir plus haut).
étapes. ●● J’oriente mon attention vers l’information.
●● Je vais jusqu’au bout. ●● Je vérifie les informations en utilisant plu-
b) S
 olliciter le repérage, l’explicitation, sieurs canaux sensoriels.
le transfert des stratégies d’attention ●● Pour mémoriser, je touche, je dis, je regarde,
efficaces j’écoute, je fais.
●● Je veille à être reposé, ne pas avoir faim, trop ●● Je répète les actions que je veux mémoriser.
chaud, ni trop froid. ●● Devant une nouvelle information, je me
●● J’élimine ce qui pourrait me distraire : mu- pose des questions sur « ce que je sais déjà…
sique, bruits. ●● Je joue à redire, refaire, redessiner des ac-
●● J’exprime mes peurs, mes émotions. tions que j’ai déjà faites.
●● J’utilise des stratégies pour ajuster mon to-
nus à la situation : respiration, relaxation,
concentration, dynamisation.
●● Je prends la posture adéquate en fonction de
la situation.
●● J’écoute les consignes, j’observe la démons-
tration, j’essaye de me faire une image de ce
que l’on me demande.
●● Si je n’ai pas bien compris, je demande qu’on
me montre, qu’on m’explique à nouveau.
●● J’essaye de me parler dans ma tête de ce que
je vois, ce que j’entends… à voix haute et à
voix basse.
●● Je compte jusque 5 avant d’agir et de me
mettre en action.
●● Je fais comme la grenouille qui gonfle son
ventre, et réfléchit avant de bondir d’un
coup… Stop… réflexion, stop… activité.

137
(Psycho)motricité, motivation, attention, mémorisation, métacognition,
langage, transfert

●● Je répète oralement et mentalement les in- ●● Je joue à donner des exemples.


formations que je souhaite mémoriser. ●● Je trouve des chansonnettes sur ce que j’ai
●● Je me raconte des histoires pour retenir. appris.
●● Pour retenir, je mime, je mets en scène dans ●● Si je ne trouve pas, j’utilise des indices ou je
un théâtre, je les fais répéter à mes poupées, à demande un ou deux indices pour retrouver
des marionnettes. l’information.
●● Je réalise des bandes dessinées avec ce que ●● À partir d’un tout petit indice, je raconte
j’ai appris. toute une situation.
●● À partir d’une photo, je commente en ajou- ●● Je répète souvent quelque chose que j’ai appris
tant les détails de la situation. jusqu’à ce que cela devienne automatique.
●● Je fais comme un petit film dans ma tête. ●● Je m’exerce à parler de ce que j’ai entendu,
●● J’essaye faire des petits dessins avec l’en- vu, réalisé.
semble de ce que j’ai appris pour mieux les ●● Je me pose la question de savoir si je peux
mémoriser. refaire ce que j’ai fait.
●● Je raconte souvent à d’autres ce que j’ai réalisé.

138
3. (Psycho)motricité et résolution de problèmes

3.1 Définitions et caractéristiques

lution pour atteindre ce but, en tenant compte


des données initiales et des contraintes.
Pour que l’on parle de résolution de pro-
blèmes, il faut qu’il y ait un but à atteindre,
des données à partir desquelles la personne se
construit une représentation du problème, des
contraintes ou des obstacles et enfin, il faut
que la personne confrontée au problème mette
en place une démarche active, sollicitant son
activité créatrice.
La situation-problème est donc relative et dé-
pend du niveau de compétence de l’individu :
la zone proximale de développement.
Lorsqu’il dispose des compétences pour at-
teindre le but poursuivi, on ne peut parler de
situation-problème.
Pour un enfant d’un an, s’équilibrer dans la
marche est une situation-problème alors que pour
un enfant de dix ans, cette action ne représente pas
un problème.
Outre le terme de « problème », on utilise les Résoudre un problème met donc en jeu un
termes « défis », « tâches », « performances », processus d’adaptation. Ce processus répond
« situations d’apprentissage », « exercices » pour aux lois d’équilibre de Piaget. Résoudre un pro-
définir une situation-problème. blème, c’est apprendre.
La situation-problème est une situation exi- Pour résoudre un problème, le sujet assimile les
geant une réponse adaptative que le sujet ne informations relatives à la situation, il les intègre
peut fournir en utilisant directement les procé- à ses acquis antérieurs et réagit en fonction du pro-
dures, les compétences, les connaissances dont cessus d’accommodation pour trouver la solution.
il dispose.
On différencie problèmes bien définis et pro-
Autrement dit, une situation-problème existe blèmes mal définis. Les problèmes mal définis
lorsqu’un sujet tend vers un but, et que les sont ceux que l’on rencontre dans les situations
compétences dont il dispose ne lui permettent réelles de vie. Les problèmes bien définis sont
pas de reconnaître d’emblée le scénario de réso- ceux que l’on crée dans le cadre scolaire. Les

139
(Psycho)motricité et résolution de problèmes

problèmes à résoudre ne sont pas le lot de la S’il a beaucoup pratiqué des activités mettant en
mathématique ou des sciences exactes. jeu les réflexes d’équilibration et de stabilisation,
Plus la personne dispose des connaissances (en ski, en skateboard) le sujet aura plus de facili-
dans le domaine du problème posé, plus elle a tés à trouver les réponses motrices adéquates face à
de facilités pour le résoudre. un nouveau défi d’équilibre ( en surf ou en snow-
board).
Une personne très compétente dans le domaine des
sciences aura de plus grandes facilités à comprendre
un texte traitant des sciences.

3.2 Enjeux

3.2.3 Enjeux cognitifs


La capacité de résoudre des problèmes in-
fluence la capacité d’apprendre en recherchant
des solutions adaptatives.
Apprendre à résoudre des problèmes sollicite et
suscite le développement des stratégies cogni-
tives.
●● La capacité de résoudre des problèmes et la

capacité d’utiliser des stratégies cognitives


comme l’attention, la concentration, la mé-
morisation et la capacité de réfléchir sur son
La capacité de résoudre des problèmes condi- fonctionnement.
tionne la capacité d’adaptation en général. Être ●● La capacité de capter et de traiter les infor-

capable de résoudre des problèmes conditionne mations en agissant sur les stratégies de per-
la survie, le développement et l’apprentissage. ception par les différents canaux sensoriels.
●● La perception, la connaissance et la conscience
3.2.1 Enjeux sociaux et affectifs du corps (schéma corporel conscient).
La capacité de résoudre des problèmes in- ●● La perception et la connaissance des carac-
fluence la capacité d’ajuster ses comportements téristiques de l’espace.
sociaux, de trouver des réponses adaptatives ●● La perception et la connaissance des carac-
aux situations de besoins et de difficultés affec- téristiques du temps.
tives.
Ces compétences ont un impact sur l’ensemble
3.2.2 Enjeux moteurs des apprentissages dans les domaines des ma-
La capacité de résoudre des problèmes condi- thématiques, de la langue maternelle, de l’éveil,
tionne la capacité de trouver un comportement des arts plastiques.
moteur adapté aux situations rencontrées.

140
Quelques repères

De la naissance à deux ans L’enfant ne peut se faire une représentation du problème en dehors de l’action immédiate, même si le bébé anti-
Période sensori-motrice cipe, il réfléchit.
L’action fortuite entraîne des réactions circulaires où l’enfant cherche, par répétition, à retrouver les résultats des
actions. Les schémas d’action se complexifient progressivement en se coordonnant les uns aux autres.
Jusqu’à dix-huit ou vingt-quatre mois, la perception de l’objet est nécessaire à l’élaboration de toute nouvelle com-
binaison.
Ensuite, des interactions peuvent se faire alors que l’objet est absent. Cette étape sert de transition avec la période
suivante où les premières représentations mentales se précisent.
Entre deux et six ans L’enfant se détache peu à peu de la perception immédiate. Chaque objet est représenté, c’est-à-dire qu’il peut être
Période des représentations et mentalement évoqué en son absence. Cela s’observe dans la capacité de symboliser par le langage, le dessin. C’est
période préopératoire la fonction symbolique.
L’action réelle sur les objets est Entre deux et quatre ans, c’est la pensée préconceptuelle.
pratiquement indispensable. L’enfant peut se représenter mentalement des situations en se référant à son seul point de vue (égocentrisme). Son
Les stratégies d’essai-erreur et raisonnement est statique : sa pensée n’intègre pas les transformations de certains phénomènes observés. Il est au
d’imitation sont les plus utilisées. stade des préconcepts et ne peut généraliser (une maison, une fille…)
Ainsi, il ne peut pas comprendre que la quantité d’un liquide reste la même lorsqu’il a été transvasé dans un réci-
pient plus étroit (le niveau était plus élevé). Il ne peut pas non plus se placer dans la perspective d’autrui.
Entre quatre ans et demi et six ans, la pensée évolue vers la pensée opératoire. Il acquiert progressivement la conser-
vation des liquides, des longueurs, le concept du nombre et la notion de mesure. Il anticipe.

Entre six et onze ans À partir de manipulations concrètes, par expériences successives, l’enfant peut saisir à la fois les transformations et
Période des opérations concrètes les invariants.
L’action mentale prend progressi- Il accède aux notions de réversibilité d’une opération, de conservation des mesures, de classements.
vement la place de l’action réelle. L’enfant prend conscience de sa propre pensée.
Petit à petit, il arrive à anticiper et analyser les effets sans que l’action ne soit effectivement réalisée.
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

Au-delà de douze ans La pensée se dégage du contenu concret.


Pensée formelle Face à un problème, l’adolescent manie les données expérimentales pour formuler des hypothèses : c’est le raison-
La stratégie d’essai-erreur est nement hypothético-déductif et le maniement des concepts abstraits.
progressivement remplacée par
l’anticipation et l’analyse.

141
(Psycho)motricité et résolution de problèmes

3.3 Pistes méthodologiques


3.3.1 Adaptez vos attentes à l’âge des enfants

●● Encouragez l’imitation, les essais-erreurs et ●● Variez les situations, les contextes, les types
surtout l’action réelle pour résoudre les pro- de jeux afin que l’enfant retire du plaisir à
blèmes. relever les défis proposés.
●● Invitez les enfants à anticiper mentalement « Cette fois je vous propose de grimper sur des
les différentes stratégies envisagées. bancs et des échelles recouvertes de tapis… »
●● Suscitez l’utilisation des liens logiques :
donc, puisque, parce que, si…
●● Présentez les situations en sensibilisant les
●● Orientez l’attention des enfants sur les enfants à leurs objectifs et en leur montrant
étapes de la résolution de problèmes ainsi qu’ils en contrôlent les conditions de réus-
que sur les stratégies mises en œuvre par la site.
verbalisation.
« Regardez, on va réaliser une ronde, juste un
3.3.2 Suscitez l’engagement peu plus difficile que celle que nous avons ap-
dans la tâche prise hier… Les pas sont identiques… .Je pense
que tous nous allons y arriver. »

●● Faites évoluer les situations pour permettre


à chacun de réaliser des acquisitions suivant
ses possibilités propres.
« Chacun peut essayer de franchir le banc ins-
tallé entre les deux plinths à sa manière. Quand
on est capable de le faire ainsi, on essaye d’une
autre manière. »

3.3.3 Suscitez la représentation


L’intérêt porté au défi proposé influence l’enga-
du problème
gement dans la recherche de solutions.
La représentation des données initiales, du but
à atteindre et des contraintes du problème est
●● Soyez attentifs à la motivation. essentielle. Cette étape permet d’élaborer des
●● Proposez des situations de jeux spontanés, liens entre les connaissances antérieures et les
suscités ou dirigés, adaptés à l’âge des en- données du problème incluant les contraintes,
fants. pour déterminer précisément les stratégies de
Le groupe des plus jeunes peut rester aux engins résolution. Ce processus s’apparente à un pro-
les plus bas. cessus d’assimilation.

142
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

On sait que lors de la phase de résolution, le


sujet élabore une série de critères qui serviront
à juger de l’adéquation des solutions au pro-
blème posé. Il sélectionne ensuite la solution
qui a la plus grande chance de réussir. Les plus
jeunes ont tendance à essayer toutes les solu-
tions, les plus âgés opèrent un choix par évalua-
tion anticipative.

●● Suscitez la recherche active et personnelle


des solutions car elle sollicite l’activité créa-
trice.
On constate que les sujets peu expérimentés –
novices – consacrent peu de temps à comprendre « Chacun d’entre vous, va essayer de lancer
le problème et une grande partie à essayer des plusieurs fois les balles dans le tonneau ».
solutions, alors que les experts prennent le ●● Acceptez et suscitez l’utilisation de l’imita-
temps de se représenter le problème. tion des stratégies des autres enfants surtout
●● Veillez à la concentration, l’attention, la chez les petits.
perception, la représentation des données Les enfants observent comment un autre en-
du problème. fant réussit à lancer la balle dans la cible et ils
●● Suscitez la description précise, déterminant adoptent les mêmes mouvements.
les données initiales, le but et les contraintes. ●● Acceptez et suscitez les essais-erreurs répétés.
Utilisez les consignes verbales mais aussi et Un enfant essaye à plusieurs reprises de grimper
surtout la démonstration. sur la chaise et trouve progressivement la stra-
Dans la formulation d’un défi, présentez et tégie la plus efficace. Il la retient, la répète et
montrez d’abord l’organisation de départ : l’automatise.
« Vous êtes face à face, en position debout, vous ●● Faites évaluer l’efficacité des stratégies envi-
disposez d’un foulard en tulle ». sagées par comparaison (l’estimation méta-
Précisez ensuite le but : « Il faut échanger les cognitive).
foulards ».
L’enfant observe le nombre de quilles renversées
Précisez et montrez les contraintes ; « Au signal, quand il se place dans telle ou telle posture pour
chacun lance son foulard vers l’avant en direc- le lancer. Il répète et automatise ensuite celle
tion de son partenaire, et tente de rattraper celui qui s’est avérée la plus efficace.
qui lui est lancé. » ●● Encouragez les enfants à opérer des trans-
●● Vérifiez la compréhension en faisant faire formations mentalement avant de se lancer
un essai, et formuler à nouveau si nécessaire. dans l’action. Ceci va développer ses capaci-
« On essaye ? » tés hypothético-déductives.
●● Encouragez l’analyse de ce qui a été spécifié L’enfant réfléchit, il se fait une image mentale
pour que l’enfant se représente chacun des pas de l’action à effectuer avant de se lancer dans
à franchir avant de parvenir au sous-but désiré. l’action de découper…
« Tout le monde a compris ? Envisagez chaque ●● Encouragez la recherche des différentes solu-
étape… pour arriver à mettre la balle dans la tions plausibles afin de trouver mentalement
cible. » des actions qui vont permettre d’éliminer les
obstacles, peu importe que celles-ci puissent
3.3.4 Suscitez l’utilisation sembler étranges ou peu appropriées. C’est
des stratégies de résolution la technique du « remue méninges ».
La résolution du problème nécessite l’utilisa- Pour réaliser un parcours d’obstacles, en se te-
tion de stratégies mettant en jeu l’action réelle nant la main, les enfants imaginent ensemble
ou l’action mentale. les stratégies (même les plus extravagantes)

143
(Psycho)motricité et résolution de problèmes

qu’ils pourront mettre en place. Ils discutent de 3.3.5 Suscitez l’évaluation


la pertinence de chaque stratégie avant de se des stratégies
lancer dans l’exécution du parcours. ●● Mettez des mots sur les stratégies utilisées
pour résoudre les problèmes, ceci afin de
rendre possible leur transfert dans un autre
contexte.
Si on essayait ici aussi de bien imaginer la
situation et le but avant de commencer à cal-
culer…
●● Suscitez la prise de conscience en orientant
l’attention des enfants sur les stratégies uti-
lisées.
●● Rendez l’enfant capable de gérer les facteurs
motivationnels liés à la réussite d’une tâche.
Tu as réussi parce que tu as essayé plusieurs
fois, tu ne t’es pas découragé, tu as fait quelque
chose qui te plait…. Tu as vu que tu pouvais
rater et recommencer…
●● Prenez le temps de faire émerger les straté-
gies générales qui sont associées à la réussite
●● Faites opérer des transformations mentales de la tâche.
sur des éléments abstraits, par déduction Comment avais-tu réussi à résoudre le pro-
successive. Veillez à faire appliquer la solu- blème posé en psychomotricité ? Achille, tu
tion la plus vraisemblable et en évaluer les avais regardé comment Malik faisait, ou tu
résultats. Si celle-ci s’avère inefficace, encou- avais essayé plusieurs solutions… Tu avais ima-
ragez la recherche d’autres solutions. giné avant d’essayer…On va tenter la même
L’enfant qui s’apprête à lancer une balle dans chose ici…
une cible évalue distance et trajectoire. ●● Indiquez à l’enfant l’efficacité et l’écono-
●● Si les enfants sont très habiles, encouragez- mie de certaines démarches par rapport à
les à se rappeler le ou les scénarios de réso- d’autres.
lution qui ont déjà été utilisés devant un Quand est ce que tu as été le plus rapide ?
problème similaire. Invitez-les à appliquer la ●● Invitez l’enfant à prendre conscience que le
même démarche pour résoudre le nouveau résultat obtenu n’est pas issu du hasard mais
problème. bien du fait qu’il a eu recours d’une façon
Devant un défi d’équilibre sur un banc incliné, systématique et appropriée à des connais-
les enfants adaptent les stratégies apprises dans sances et à des stratégies elles-mêmes appro-
un défi d’équilibre sur un banc horizontal : priées.
attention, contrôle de la vitesse, précision du Cette fois, tu as choisi d’observer les données du
geste, position du corps… problème au départ et tu as imaginé le but…
avant de te lancer dans l’action.

144
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

3.4 Pistes d’actions

3.4.1 Matériel Toutes les situations de jeux spontanés, suscités


Tout le matériel proposé dans les chapitres pré- ou dirigés proposées dans cet ouvrage pourront
cédents peut convenir. Le problème étant posé convenir, à condition que l’animateur veille à
par le matériel, la situation ou le défi. ce que les situations suscitent une recherche
active de solutions.
3.4.2 Situations motrices Il faut, en outre que ces situations proposent
un défi juste au-dessus de ce que l’enfant peut
réaliser sans peine.
Les problèmes sont posés par le matériel, par
l’enfant lui-même, par le désir d’imiter un
autre enfant ou par le défi posé par l’animateur.

3.4.3 Situations de prise


de conscience
La prise de conscience est orientée vers les stra-
tégies utilisées, à partir de photos, de souvenirs,
de démonstrations, de commentaires, de repré-
sentations graphiques.

3.5 Observation de la résolution de problèmes

Des critères et des indicateurs permettant d’ob- Nous vous invitons à consulter si nécessaire les
server l’enfant en résolution de problèmes sont différents tableaux de développement à votre
proposés en fin de chapitre et dans le partie disposition dans cet ouvrage.
consacrée aux outils.

145
4. (Psycho)motricité, éveil sensoriel
et perception

4.1 Définitions et caractéristiques

4.1.1 Définition Ces performances cognitives sont condition-


nées par les capacités de concentration, d’atten-
tion, de mémorisation et de symbolisation.

4.1.2 Physiologie de la perception


Le récepteur sensoriel est une cellule nerveuse
qui a pour fonction de capter l’information. Il
produit des influx nerveux lorsqu’il est stimulé
par un excitant spécifique.
Les récepteurs de l’ouïe produisent un influx ner-
veux, s’ils sont excités par des vibrations.
Les récepteurs du toucher produisent un influx ner-
veux s’ils sont excités par des propriétés physiques de
La perception est le processus neurologique qui
la matière.
permet d’apprécier qualitativement et quanti-
tativement des informations auxquelles les sens Les récepteurs réagissent aux excitants si ceux-
ont donné accès. ci ont une intensité suffisante. C’est l’acuité
sensorielle : visuelle, auditive.
Il y a perception quand le sujet peut extraire
l’information utile pour interpréter la réalité Aucune oreille humaine ne détecte des sons en deçà
sensible en se référant à ses expériences anté- d’une certaine intensité.
rieures. Certaines personnes ont un seuil de sensibilité vi-
Les informations sont des situations-pro- suelle moins élevé, ce qui les oblige, à porter des
blèmes, des comportements, des caractéris- lunettes.
tiques de la matière, du corps, de l’espace, du Certaines personnes entendent des sons inaudibles
temps, de l’homme. pour d’autres.
Pour capter l’information, le sujet utilise entre Les excellents musiciens ont une acuité auditive
autres les extérocepteurs : la vue, l’ouïe, le tou- leur permettant de détecter de très petites varia-
cher, le goût et l’odorat et les propriocepteurs tions entre deux sons (seuil différentiel).
articulaires, musculaires et labyrinthiques.
Pour apprécier qualitativement et quantitati- La sensation est rendue possible par la propa-
vement les informations, le sujet discrimine, gation des influx nerveux jusqu’au cortex (aires
reconnaît, identifie, reproduit, produit, estime, primaires).
mesure, évalue qualitativement les caractéris- Il y a sensation lorsque la personne prend
tiques du réel. conscience de l’existence de la stimulation

146
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

réelle, lorsqu’elle peut affirmer qu’elle a détecté priétés chimiques de la matière : les saveurs
la présence d’un stimulus. salées, sucrées, amères, acides. Ils sont situés
Certaines personnes ayant eu une lésion au cerveau au niveau du palais (cellule gustative) et de
ne sont plus capables de sentir le chaud ou le froid la langue.
ou de contrôler leurs mouvements. ●● Les récepteurs de l’olfaction réagissent aux
propriétés chimiques de la matière. Ils sont
La perception est rendue possible par la conti- situés dans les cellules olfactives.
nuation et l’amplification de l’influx nerveux
dans les aires corticales secondaires et les aires
d’association.
Certaines personnes sont capables de réagir à une
sensation de chaud ou de froid, mais ne sont plus
capables de les identifier en les nommant.

Les influx atteignent l’une ou l’autre partie du cor-


tex – siège de la conscience – selon leur origine.
La partie occipitale du cerveau traite les informa-
tions visuelles. Les propriocepteurs donnent des informa-
tions sur l’intérieur du corps.
Si certaines fonctions sont déficientes, elles ●● Les récepteurs articulaires et musculaires

sont, en partie, compensées par d’autres. réagissent aux tensions musculaires internes
La personne aveugle développe une sensibilité tac- et aux déplacements des diverses parties du
tile et proprioceptive (kinesthésique) particulière- corps provoquées par l’activité musculaire.
ment performante. Ils donnent des informations sur la position
du corps, sur les postures, sur les amplitudes
Les personnes sourdes ou mal entendantes com-
de mouvements. Ils sont logés dans les corps
pensent leur handicap en développant la capacité
musculaires (fuseaux neuromusculaires), les
de percevoir les signaux visuels.
tendons (organes de Golgi), les ligaments et
4.1.3 Les canaux sensoriels les capsules articulaires (récepteurs de Ruf-
fini, récepteurs de Golgi, capsule de Pacini).
Les extérocepteurs donnent des informations ●● Les récepteurs labyrinthiques réagissent
sur l’extérieur du corps. aux mouvements de la tête. Ils donnent des
●● Les récepteurs de l’ouïe réagissent aux vibra-
informations sur la position de la tête, sur
tions. Ils sont situés dans l’oreille, au niveau la verticalité du corps, sur l’accélération. Ils
des cellules cochléaires. interviennent dans l’équilibre. Ils sont logés
●● Les récepteurs du toucher réagissent aux
dans l’oreille interne (cellules ciliaires et
propriétés physiques de la matière.Ils sont canaux semi-circulaires des utricules et des
logés dans la peau (cellule cutanée). saccules).
●● Les récepteurs de la vision réagissent aux
Les intérocepteurs donnent des informations
radiations électromagnétiques. Ils se situent sur les stimuli intérieurs du corps. Situés dans
au niveau des cellules de la rétine et sont les viscères, ils donnent des informations sur les
localisés dans l’œil. tensions, les activités anormales des viscères.
●● Les récepteurs du goût réagissent aux pro-

4.2 Enjeux

La perception est indispensable au développe- main. Sans la perception, il est impossible de


ment de l’ensemble des fonctions de l’être hu- contrôler les habiletés motrices, d’accéder à la

147
(Psycho)motricité, éveil sensoriel et perception

connaissance, d’agir sur l’environnement et de Le toucher contribue à l’organisation de l’affec-


vivre de manière autonome. Il est impossible tivité et des relations à autrui. Reliant les diffé-
d’apprendre. rentes parties du corps, la peau assure à l’être
humain une perception d’unité. La peau est
4.2.1 Enjeux sociaux affectifs également le lieu privilégié des échanges émo-
tionnels et affectifs. Délimitant intérieur et
extérieur, la peau, siège de la sensibilité tactile
garantit la protection de l’intégrité corporelle.
L’odorat joue un rôle dans l’installation des
communications sociales. Il contribue, en effet
à la capacité de reconnaissance des personnes.
Il influence la capacité d’établir un lien affectif.
L’odorat est un puissant facteur de reconnais-
sance chez le bébé.

4.2.2 Enjeux moteurs


La perception du réel est un facteur essentiel
du développement des habiletés gestuelles et
La perception conditionne l’adaptation au motrices dans une perspective utilitaire, esthé-
contexte social pour communiquer efficace- tique ou hygiénique.
ment, adopter les comportements adéquats, L’intégration des différentes perceptions sur
interpréter les comportements d’autrui. les conditions du mouvement permet de
Elle conditionne également la capacité de per- construire le schéma corporel et la mémoire
cevoir les états de bien-être et de tension pour motrice garants de l’ajustement moteur.
adapter ses comportements et ses actions. La proprioception contribue à la construction
Les stimuli modérés ont tendance à calmer du schéma corporel, permet le contrôle moteur,
alors que les stimuli intenses ont tendance à l’équilibre, l’ajustement du tonus, les habiletés
dynamiser. en général.
Les informations proprioceptives liées aux La vision joue un rôle essentiel dans le contrôle
mouvements lents et rythmés ont tendance de la motricité pour la coordination oculomo-
à sécuriser. Celles liées aux mouvements ra- trice.
pides et rythmés dynamisent et permettent de L’audition joue un rôle dans la capacité d’agir
décharger l’excès de tonus, dans la danse par de manière efficace en fonction de l’environne-
exemple. ment. Une déficience auditive peut entraîner
Les bruits et les paroles fortes, les cris, les mu- des troubles de l’équilibre.
siques aux rythmes vifs tendent à exciter, à aug- Le goût et l’odorat permettent de détecter les
menter le tonus alors que l’intensité modérée stimuli pour agir efficacement : s’enfuir, s’ap-
et douce favorise l’attention, la sérénité et le procher, se protéger, s’alimenter…
calme.
La vue permet l’ouverture sur le monde exté- 4.2.3 Enjeux cognitifs
rieur, la relation aux autres. Présent dès les L’analyse des sensations permet d’interpréter la
premiers instants qui suivent la naissance, le réalité – la matière, l’espace, le temps, le corps,
regard invite à la communication et tisse les les autres – en se référant aux expériences pas-
liens affectifs entre la mère et son enfant. Le sées. Elle contribue à construire une représen-
regard relie et sépare : par le jeu de « coucou tation plus proche de cette réalité.
me voilà » cachant le visage et tout particuliè- En développant la perception des caractéris-
rement les yeux, le petit enfant de sept ou huit tiques du réel, on favorise l’acquisition des
mois joue la séparation. savoirs déclaratifs et procéduraux.

148
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

le relief, les contrastes, les couleurs, les formes,


les mesures, les orientations, les positions, les
distances. Elle contribue à la connaissance du
corps. Elle favorise l’attention, la concentra-
tion.
La proprioception contribue à la perception
des caractéristiques du corps, de l’espace et du
temps.
L’audition permet d’analyser, d’identifier la to-
Dans le processus d’apprentissage, l’activation nalité, le timbre, la sonorité, la nature, l’inten-
des structures d’accueil, signifie la recherche sité, la localisation des sons et des bruits. Elle
des souvenirs – représentations – que l’on a de joue un rôle primordial dans le développement
cet objet de perception. du langage et de la communication. Elle a éga-
Le conflit cognitif, signifie que le sujet lement un rôle sur l’attention et la concentra-
confronte la nouvelle perception d’un élément tion.
du réel à celle qui est présente dans sa mémoire. Le tact ou toucher permet de percevoir les pro-
« Certaines sensations gustatives sont d’emblée mal priétés physiques de la matière, la consistance,
perçues parce qu’elles rappellent quelque chose ». la pression, la température. Il complète et rem-
place la vue en cas de défection de celle-ci. Il
La capacité de traiter les informations condi- permet la rencontre avec le monde extérieur et
tionne les apprentissages dans les divers do- la connaissance des caractéristiques de l’espace.
maines scolaires. Il contribue à la connaissance spatiale du corps
Pour lire, écrire, écouter, parler, compter, me- en favorisant la perception du dedans et du
surer, établir des liens logiques, comprendre et dehors.
structurer l’espace, structurer le temps et com- En ce qui concerne la perception des formes,
prendre la matière, il faut traiter efficacement nous envisageons le toucher actif où inter-
les informations visuelles, auditives, proprio- viennent des éléments proprioceptifs. En effet,
ceptives. dès qu’il y a une exploration active de la part du
En danse, la perception est utilisée pour sus- sujet avec préhension, manipulation, on peut
citer chez l’enfant la capacité de produire un dire que la proprioception intervient dans le
mouvement dans une perspective esthétique et processus de perception. C’est le sens haptique.
de comprendre les œuvres chorégraphiques. Le goût permet de percevoir les propriétés
En arts plastiques, le développement de la per- chimiques de la matière, les saveurs salées, su-
ception permet de produire, de créer et d’inter- crées, amères, acides.
préter des œuvres. L’odorat permet de percevoir les propriétés
La vision permet de percevoir et de construire chimiques de la matière, les odeurs.
des savoirs concernant la brillance, les contours,

4.3 Pistes méthodologiques spécifiques

4.3.1 Suscitez l’apprentissage troubles, des retards, voire des absences d’ap-
de la résolution de problèmes prentissage.
4.3.2 Soyez attentif à l’intégrité Certaines défaillances sont compensées par
neurologique d’autres fonctions.
La défaillance de l’un des récepteurs sensoriels Les aveugles utilisent le toucher pour lire, ils développent
ou les défaillances cognitives provoquent des un sens haptique (toucher actif) très performant.

149
(Psycho)motricité, éveil sensoriel et perception

Les seuils de sensibilité influencent la qualité ronnement vont stimuler la perception active.
de la perception. ●● Proposez un environnement riche et des sti-

Si une personne est myope, son seuil de sensibilité muli variés induisant une exploration spon-
est différent d’une personne dont la vision est nor- tanée.
male. Elle porte des lunettes. ●● Laissez à l’enfant le temps de se concentrer,

La plupart des programmes de logopédies sont


sur sa tâche sans le distraire.
●● Soyez attentif à la surstimulation qui induit
orientés vers la compensation de ces défaillances,
notamment dans le traitement des dyslexies, dysor- parfois des blocages ou une hyperactivité.
thographies, dyscalculies, dyspraxies… b) De deux à six ans
Les stratégies cognitives permettant de traiter les ●● Proposez des jeux impliquant la motricité
informations sollicitent les stratégies d’attention, mais aussi des activités d’arts plastiques, des
la concentration, la résolution de problèmes, la jeux mathématiques, des jeux d’éveil, des
mémorisation qui peuvent être déficientes. jeux musicaux, des jeux de langage impli-
●● Détectez les problèmes liés à la perception quant l’action effective.
le plus tôt possible et orientez les enfants ●● Encouragez l’enfant à manipuler, palper,
vers les services compétents : pédiatre, psy- modifier, transformer, agir sur le réel pour
chologue, ophtalmologue, ORL, logopède, passer d’une perception intuitive à une per-
neurologue. ception plus objective et décentrée, proche
de la réalité.
4.3.3 Soyez attentif au contexte ●● Orientez l’attention sur un élément choisi,
en éliminant la prise en compte des autres
éléments.
●● Choisissez des éléments très contrastés au
début.
●● Faites opérer des tris et des classements se-
lon un, puis deux et plusieurs critères.
●● Faites opérer des explorations sensorielles de
plus en plus systématiques et méthodiques.
●● Faites opérer des transformations.

Le contexte dans lequel s’effectue la perception


influence la qualité de la perception.
●● Veillez au mode de présentation des stimuli

pour éviter les illusions d’optique, les confu-


sions (d b, p q dans les présentations verti-
cale ou horizontale).
●● Vérifiez la qualité de l’éclairage, les reflets, le

bruit ambiant, la réverbération acoustique


(échos).

4.3.4 Adaptez vos attentes


à l’âge des enfants
a) De la naissance à deux ans
Chez le tout petit, la qualité de la relation, l’inté-
rêt porté à son entourage, la richesse de son envi-

150
Quelques repères

Avant deux ans Le bébé peut discriminer, repérer des différences entre les stimuli.
Période sensori-motrice. Il a plus d’intérêt pour l’irrégulier que pour le régulier.
Le développement de la Il préfère les formes asymétriques aux formes symétriques.
posture, de la locomotion
et l’évolution de la motri- Il regarde davantage les objets comportant un plus grand nombre d’informations.
cité manuelle contribuent Il ne regarde pas ce qu’il connaît trop, comme s’il en était saturé.
à la découverte plurisenso- Il ne regarde pas non plus ce qui est trop nouveau, comme s’il ne pouvait le mettre en relation avec ce qu’il connaît déjà.
rielle du réel.
Il peut catégoriser. Il trouve ce qui est identique ou commun au-delà des différences.
Il classe des événements.
Il reconnaît sa mère parmi les autres personnes, d’abord par l’odeur et la voix et puis par la vue.

De deux à six ans Progressivement, les capacités perceptives évoluent. L’attention devient plus performante et plus exploratoire, L’enfant re-
Période des représenta- cherche systématiquement les indices. Il discrimine plus rapidement. Il généralise moins.
tions et période préopéra- Ses stratégies sont plus efficaces. Il observe les détails d’une forme pour la placer sur le puzzle.
toire.
Il sélectionne les informations nécessaires et ignore celles qui ne l’intéressent pas. Il peut rapidement se concentrer sur la forme
Au début de cette période, des objets sans se préoccuper de la couleur de ceux-ci.
l’enfant a une perception
élémentaire, intuitive, Il mémorise les signes qui différencient les éléments. Il peut jouer au mémory, ou reconnaître l’image du cheval sur une affiche
globale et subjective. Il ne dans la rue.
peut se décentrer. Il découvre les traits distinctifs et les caractéristiques invariantes : les chaises ont toutes un support et un dossier., les fauteuils
À partir de quatre ans, il disposent d’accoudoirs, les tabourets n’ont pas de dossier.
peut orienter son attention
et se concentrer vers l’objet
de perception.
L’action réelle permet
de vérifier la perception
intuitive.
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

De six à onze ans L’enfant accède aux notions de réversibilité d’une opération, de conservation des mesures, des classements.
Période des opérations concrètes À partir de manipulations concrètes, par expériences successives, l’enfant peut saisir à la fois les transformations et les inva-
riants.
On va vers une analyse perceptive complexe,
méthodique, analytique et objective.

151
(Psycho)motricité, éveil sensoriel et perception

4.3.5 Suscitez l’utilisation adéquate ●● Utilisez des objets de perception qui inté-
des canaux sensoriels ressent les enfants et leur permettent de jouer.
●● Encouragez les enfants à utiliser les canaux ●● Éliminez les facteurs de distractions, déran-
sensoriels de manière isolée et complémen- gement, bruit, mouvements.
taire pour optimaliser la qualité de la prise et ●● Laissez à l’enfant le temps d’explorer le nou-
du traitement de l’information. vel élément qui lui est présenté.
Les enseignants favorisent habituellement la ●● Exercez les enfants à ajuster le tonus en
vision et l’audition. Quand on peut soupeser, fonction de la situation d’apprentissage.
palper, toucher et regarder un objet, on est plus ●● Soyez attentif à l’excès de stimulation et au
proche de sa réalité. « zapping ». Évitez le surdosage.

4.3.7 Sollicitez la mémorisation18


La mémoire conditionne les capacités de per-
ception.
●● Utilisez les opérations de classement, d’or-

ganisation, de comparaison, de sériation des


●● Faites découvrir le réel en utilisant chacune
caractéristiques rencontrées.
des modalités sensorielles : audition, vision,
●● Systématisez l’organisation des éléments
toucher, proprioception, sensibilité tactile
et associez-y les concepts correspondants. dans la mémoire à long terme en utilisant la
verbalisation ou la représentation graphique.
●● Veillez à isoler l’un ou l’autre récepteur. En
●● Demandez à l’enfant d’effectuer les tâches
orientant l’enfant sur l’utilisation d’un seul
canal perceptif, le toucher par exemple, on de reconnaissance, de production, de repro-
favorise en effet son attention et donc la duction. Elles favorisent l’évocation mettant
perception d’indices très précis. en relation ses connaissances antérieures et
le problème qui lui est posé.
4.3.6 Favorisez l’attention,
la concentration18 4.3.8 Sollicitez le langage

La capacité de se concentrer conditionne la per- Le langage permet d’identifier les caractéris-


ception. Tension, faim, irritabilité, colère, énerve- tiques du réel.
●● Encouragez la prise de conscience par le
ment, perturbations affectives, fatigue influencent
le tonus et la capacité de concentration. langage des stratégies de classement, de
sériation, de comparaison pour susciter
Les enfants hyperkinétiques sont aussi des enfants chez les enfants la capacité de discriminer,
hyper-réceptifs d’un point de vue sensoriel. Ils
éprouvent des difficultés pour se concentrer sur un
18 Nous vous invitons à vous référer aux chapitres consacrés à
seul élément. ces stratégies.

152
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

reconnaître, reproduire, identifier, produire, ●● Orientez la discrimination vers des informa-


estimer, graduer, des objets de perceptions. tions visuelles, auditives, tactiles, proprio-
Elles sont indispensables pour mettre en ceptives, gustatives, olfactives.
conflit les anciennes représentations avec les ●● Suscitez l’exploration méthodique et la mise
nouvelles. en évidence des caractéristiques propres.
●● Faites observer à l’enfant les étapes de trans-
4.3.9 Suscitez l’établissement formation des éléments du réel.
de liens logiques
●● Faites comparer, classer, ranger, des images,
Il est question d’opérations logiques dès lors des objets, des sons, des textures, des sa-
que l’on dépasse le domaine de simples excita- veurs, des mouvements, des poids.
tions sensorielles dès qu’il s’agit de perception ●● Présentez les sons, on peut considérer qu’ils
de significations. doivent être présentés par paires et dans un
La logique est d’abord dans le langage. intervalle de deux secondes.
●● Donnez à chaque mot un emploi précis et

clair dans les limites de l’usage ordinaire 4.3.11 Suscitez la reconnaissance


●● Proposez des situations de tri : ce qui La reconnaissance consiste à juger si un stimu-
consiste à retenir des éléments en fonction lus est semblable ou non à un autre, présenté
d’un critère explicite ou non et à en négliger quelques instants auparavant. La reconnais-
d’autres. Il comprend deux classes : pareils sance est dérivée de la tâche de discrimination.
pas pareils ce qui veut dire à la fois égal, Cette tâche est souvent oubliée par les ensei-
identique, semblable, équivalent, équipo- gnants au profit de la tâche d’identification.
tent Cette stratégie permet de retrouver dans l’armoire
●● Proposez des situations de classement, forme
le couvercle convenant à la casserole, sans avoir
de tri comprenant plus de deux classes. On celle-ci sous les yeux.
peut classer par taille, par nombre …
Dans les jeux de mémo, on demande à l’enfant de
●● Proposez des situations de sériation qui
choisir parmi une série de formes celle qui est sem-
n’ont pas de fin.
blable à celle qu’il a observé auparavant.
4.3.10 Suscitez la discrimination

La discrimination consiste à juger si deux sti-


muli donnés simultanément sont semblables.
Elle fait appel à la concentration et à l’attention.
On demande à l’enfant de comparer par le toucher ●● Explicitez les stratégies de mémorisation des
deux formes différentes, de retrouver deux images signes distinctifs des objets de perception :
semblables parmi celles qui sont présentées, de clas- image, évocation multi-sensorielle.
ser par ordre de grandeur deux ou plusieurs quan- ●● Orientez la reconnaissance sur des transfor-
tités, de réaliser un domino… mations.

153
(Psycho)motricité, éveil sensoriel et perception

4.3.12 Suscitez l’identification Cette opération mentale fait appel à l’atten-


tion, elle favorise la mémorisation.
Elle sollicite également, la rétention des traits
caractéristiques des éléments.
Le dessin d’observation est une tâche de reproduction.
L’imitation, les mimes, les jeux symboliques font
appel à la reproduction.
●● Orientez la reproduction à partir d’informa-
tions visuelles, auditives, proprioceptives,
olfactives, gustatives.
●● Faites observer les caractéristiques du réel
avant de le représenter.
●● Faites copier, mimer, imiter, dessiner, sculp-
ter, à partir des modèles présents ou en fai-
L’identification consiste à associer au stimulus sant appel à la mémoire.
présenté un nom ou un symbole spécifique qui
le désigne exclusivement.
4.3.14 Suscitez la production
L’identification représente le fondement de
La production consiste à montrer concrète-
l’apprentissage du vocabulaire et de la dé-
ment son interprétation ou sa connaissance
marche de conceptualisation.
personnelle d’un objet de perception.
Nommer la gauche et la droite, les lettres, les
Cette tâche fournit des indices sur le degré de
nombres, les signes, les parties du corps.
compréhension de la réalité.
●● Identifiez des informations visuelles, audi-
tives. tactiles, proprioceptives, gustatives, Elle fait appel à la compréhension des objets de
olfactives. perception (conceptualisation).
●● Orientez l’attention de l’enfant sur les ca- On l’utilise souvent pour tester les représentations.
ractéristiques de l’objet de perception avant Le dessin du bonhomme est une tâche de produc-
de lui donner une étiquette, un nom. tion. Il permet d’apprécier la connaissance du corps.
●● Suscitez l’utilisation du mot adéquat pour Représenter graphiquement une chaise, une mai-
symboliser l’objet de perception. son, un animal, le système digestif…
4.3.13 Suscitez la reproduction Dessiner une voiture vue dans une exposition.
directe ou différée Mimer une action, dessiner, sculpter une chaise,
faire un exposé sur un sujet.
Tracer un angle avec deux crayons.
Se taire pendant 10 secondes.

La reproduction consiste à copier de manière


directe ou différée une image, un son, un geste,
une forme, un mouvement.

154
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

●● Proposez des situations où l’enfant doit pro-


duire un bruit, une image, un mouvement,
créer une texture.

4.3.15 Suscitez l’évaluation


qualitative
Cette opération consiste à comparer des élé-
ments entre eux, en fonction d’un critère qua-
litatif : la préférence, la forme, le degré de res-
semblance.
Cet aspect de la perception est très souvent lié
à une forme de jugement émotif chez l’enfant.
Classer des goûts, deux saveurs par ordre de préfé-
rence.
Classer des objets en fonction de leur forme.
Ranger par ressemblance.
●● Faites classer, trier, structurer en fonction
d’un critère qualitatif.
●● Suscitez l’argumentation des jugements
qualitatifs opérés. ●● Encouragez la capacité d’objectivation et de
mesure.
4.3.16 Suscitez l’estimation ●● Attention, chez les petits, envisagez des
et la mesure comparaisons avec des étalons naturels.
L’estimation consiste à évaluer une caractéris-
tique objectivement mesurable en se référant à
des unités de mesures conventionnelles ou non.
C’est la plus difficile des tâches perceptives.
Mesurer la différence de taille entre deux objets.
Mesurer la longueur en utilisant le nombre de pas
ou un décamètre.
Mesurer le temps écoulé en comptant le nombre de
passes de balles.
Mesurer objectivement la distance entre deux
boules de pétanques avec un morceau de bois ou
un mètre.…
Le jugement est ici quantitatif et objectif.

4.4 Pistes d’action


4.4.1 Matériel ●● Des objets qui font du bruit et du maté-
●●Du matériel d’arts plastiques : pinceaux, pein- riel de musique : mobiles, tuyaux, cloches
tures, crayons, fusains, gouache, colle, papier à vaches, clochettes, triangles, tambours,
mâché, pâte à modeler, terre glaise, colorant boîtes métalliques, morceaux de bambous,
alimentaire, craies, cailloux, supports papiers- appareils audio et disques de musique, de
kraft, tableaux, toiles. bruitages, micro.

155
(Psycho)motricité, éveil sensoriel et perception

●● Des matières ayant des caractéristiques sen- ●● Du matériel d’optique : lunettes d’approche,
sorielles particulières : de l’eau, du sable, du longues-vues, visières, miroirs, loupes, ap-
gravier, des coquillages, de la colle. pareils photographiques, rétroviseurs.
●● Des matières présentant des caractéristiques ●● Des objets à collectionner : objets de formes
variées : verni, brut, doux, ouaté, soyeux, brû- différentes et similaires, formes régulières.
lant, tiède, froid, à peine chaud, très chaud, tout ●● Du matériel pour trier et apparier, range-
juste chaud, un peu chaud, dur, raide, souple ments, caisses, étiquettes, jetons, cartes,
cassant, collant, élastique, gluant, glissant,fin, pions…
gros, léger, mince, épais, moelleux, plat, bom- ●● Des objets encombrants à enjamber, escala-
bé, uni, bosselé, ondulé, lisse, rugueux, piquant, der, déplacer : tables, chaises, lits.
poilu, chevelu….. ●● Du matériel de psychomotricité.
●● Des matelas très mous, un matelas d’eau, un
matelas d’air, un matelas de crin, des ficelles 4.4.2 Situations motrices
tressées, des hamacs.
●● Une piscine de balles, de bouchons de liège,
de feuilles mortes, un bac de sable.
●● Des objets froids ou chauds, de la glace, de
la neige, des billes de verre, des objets métal-
liques ou en plastique.
●● Des objets qui ont une odeur particulière
pour humer, sentir : épices, aliments, plantes
et fleurs, matières naturelles, parfums.
●● Des aliments aux saveurs et odeurs variées ;
plantes aromatiques, savons, parfums…
●● Des représentations du réel ; figurines, illus- a) Sentir et percevoir
trations (la mer, la montagne, les animaux), ●● Bouger, s’équilibrer, se détendre, courir, sau-
photographies, dessins de personnages, ter, marcher sur…
d’ani­maux ou d’objets réels, textures colo- ●● Faire rouler, lancer, projeter.
rées, couleurs, livres de contes, bandes des- ●● Manipuler, laisser couler, emboîter, assem-
sinées, films, documentaires. bler, démonter, inclure, superposer.
●● Des cahiers d’activités perceptives, d’écriture, ●● Palper, tâter, frotter, gratter, secouer, agiter,
des jeux logiques, des jeux de réflexion, des touiller, toucher.
labyrinthes… ●● Se coucher, se blottir.
●● Des objets pour construire : objets à em- ●● Peindre, dessiner, sculpter, modeler, créer,
boîter, objets à compléter, parties d’objets, déchirer et coller, graver, nouer, dénouer,
boîtes de toutes sortes grandes et petites. lacer, tisser, introduire.
●● Des objets pour recouvrir, draps, couver- ●● Produire des sons, écouter, secouer, tester les
tures, corde, ficelle. bruits, comparer, varier, moduler, entendre.
●● Des puzzles, des tangrams. ●● Mélanger, malaxer, séparer, pour cuisiner, pré-
●● Des objets usuels : téléphones, pinces à linge, parer des gâteaux, faire de la mayonnaise,
arrosoirs, cuillères, pelles, seaux, outils, ma- cuire la soupe.
tériel de cuisine, matériel de bureau. ●● Goûter, sentir, humer.
●● Des aliments et des produits comestibles : ●● Observer, regarder, voir, s’émerveiller.
légumes, fruits, viandes, poisson, épices, sel, ●● Trier, classer, comparer, mesurer, ranger des
sucre, herbes aromatiques, pâtes à gâteau, objets, des matières, en fonction de leur
sauces diverses, huiles différentes, bonbons forme, de leur poids, de leur consistance, de
en tous genres, biscuits, gâteaux, galettes. leur taille, des bruits qu’ils produisent.

156
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

b) Percevoir par la vue mettant en évidence les éléments que l’on


perçoit par le toucher et la vue.
●● Répondre à des consignes visuelles : bras
croisé : marche, bras haut : arrêt…
●● Jouer au détective : repérer qui est caché,
qui a modifié son habillement, les absents
dans un cercle.
●● Jouer au chef d’orchestre…
●● Retrouver une image parmi plusieurs élé-
ments.
●● Repérer des différences dans des photos,
Percevoir par la vue, les caractéristiques des succession d’images.
objets, des êtres, des matières, en ce compris, ●● Trouver des détails pertinents pour situer
les pictogrammes, les lettres, les mots, les quan- une action dans le temps.
tités, les grandeurs, les formes. ●● Faire une promenade à la recherche des
Discriminer
sigles (emblèmes des pharmaciens)
●● Lancer, choisir, saisir, pousser, éviter, rattra- ●● Coder des rangements.
per certains objets déterminés parmi une ●● Repérer une forme parmi d’autres.
série. ●● Former des couples de couleurs.
●● Marcher sur une ligne. Suivre un pointillé. Reconnaître
●● Rechercher le même objet, la même texture, ●● Jeux de Kim. Les enfants sont assis en cercle
la même forme que celui que l’on a en main. ou en ligne ; après avoir mémorisé un cer-
●● Observer autour de soi à travers la longue- tain nombre d’objets placés devant eux (le
vue (papier roulé), les jumelles. nombre est fonction des capacités de mé-
●● Essayer de marcher sur « la queue du morisation des enfants), ils ferment les yeux
serpent » d’un partenaire qui court en tirant tandis que l’on fait disparaître ou change
derrière lui le ruban, le laissant traîner sur la place ou l’orientation d’un des objets ; il
le sol. faut trouver l’objet disparu.
●● Classer, trier, organiser, ranger selon un cri- ●● Jeux de Kim en modifiant les objets plus ou
tère de forme, de taille, de couleur, de tex- moins familiers, le nombre d’éléments, le
ture. type de modification apportée, retrait, addi-
●● Se ranger, du plus petit au plus grand, par tion, remplacement, déplacement, déplace-
taille. ments symétriques, changement d’orienta-
●● Se grouper en fonction de la couleur de ses tion, de position.
chaussettes. ●● Suivre un plan, un parcours fléché, une piste
●● Rechercher un objet mélangé à d’autres de couleurs, un signal lumineux…
dans une pile d’objets superposés, dans une ●● Repérer son nom dans une suite de mots.
masse d’objets dessinés. ●● Jouer au mémory.
●● Jouer au petit poisson qui demande l’autori-
Identifier
sation de passer le gué à condition de porter
sur lui un vêtement de telle ou telle couleur. ●● Donner le nom, les caractéristiques d’un
●● Jouer au Lotto visuel, aux dominos. objet, d’une forme, d’une couleur, d’une
personne.
●● Effectuer le moule d’un objet en plâtre.
●● Comparer des frottis de matières en pla- Reproduire
çant une feuille de papier sur un objet, une ●● Prendre la même position que l’enfant re-
matière et en crayonnant sur ce papier : les présenté sur dessin.
caractéristiques de la matière apparaîtront,

157
(Psycho)motricité, éveil sensoriel et perception

●● Réaliser l’exercice décrit sur un pictogramme. ●● Compter en cercle, chacun, réagit à son
●● Réaliser une marche à suivre à partir d’un nom dans l’histoire.
dessin. ●● Dessiner en fonction de consignes : pelle
●● Imiter un déplacement, des mouvements, blanche, pelle noire, pelle en haut, pelle en
une position, une action dans les jeux sym- bas, pelle avec un petit manche…
boliques. ●● Réagir à l’appel d’une voix chuchotée, d’une
●● Mimer des actions simples, une histoire, voix normale.
une expression. ●● Réaliser une action à partir d’une marche à
●● Construire en suivant un plan, un modèle. suivre : origami, de recette de cuisine …
●● Reproduire des positons de baguettes. ●● Jouer à cache sonore, un enfant, a une clo-
●● Reproduire des algorithmes. chette dans sa poche.
●● Guider au son.
Produire
●● Retrouver son semblable.
●● Compléter des séquences mimées, des ●● Jouer à faire des échos même instrument,
constructions, des circuits, des dessins. même rythme.
●● Construire, assembler des blocs en suivant ●● Discriminer la hauteur de sons produits par
un plan. un xylophone, une flûte, un piano. Se dé-
Mesurer, évaluer, estimer, graduer placer ou effectuer un mouvement sur une
●● Mesurer des grandeurs, hauteurs, volumes, note plus ou moins tenue (flûte, chanson)…
poids… ●● Percevoir la durée d’un son, d’un morceau.
●● Estimer le nombre d’objets, de symboles, ●● Discriminer des rythmes différents, en se
représentés sur une image. mobilisant.
●● Réaliser des empreintes de pas, de mains, ●● Jouer à la chaise rythmée (variante de la
d’objets, et percevoir les différences de poids chaise musicale).
ou la forme des objets. ●● Faire la différence entre le bruit des pas d’un
enfant ou d’un autre enfant.
c) Percevoir par l’ouïe ●● Prendre une certaine position sur un son
déterminé (voyelle, syllabe ou diphtongue)
par exemple, s’agenouiller lors du son « O »
dans un ronde, ou une comptine.
●● Rechercher des bruits voisins.
●● À l’audition d’un bruit faible, les enfants
marchent sur la pointe des pieds, à celle
d’un bruit fort, ils sautent.
●● Marcher, courir, sautiller, galoper en suivant
une pulsation.
●● Suivre un rythme en imitant la petite souris
et l’éléphant, en ajustant son déplacement
aux musiques, aux silences, aux chants d’oi-
Il s’agit de percevoir l’intensité, le nombre de seau, à des bruitages divers : mer, campagne,
stimuli, leur origine, leurs timbres, leur localisa- forêt, cour de récréation, classe.
tion. En ce compris les bruits, les sons, les lettres, ●● Se balancer, se bercer sur une musique.
les mots, les mélodies, les notes, les temps forts. ●● Agir, s’enfuir, se précipiter, réagir, s’orienter,
Discriminer de manière adéquate en fonction des bruits
●● Repérer un mot dans un discours. extérieurs, de la sonnerie, du bruit de récréa-
tion, du bruit de repas, du ton de voix d’un
●● Réagir au mot : arbre ou lapin dans une
camarade en colère, du bruit d’un klaxon, du
phrase.
ronronnement d’une voiture qui approche.

158
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

●● Partir au signal de départ. ●● Chercher sur le piano, la note qui ressemble


●● Les yeux fermés, suivre un enfant qui secoue à celle qui est chantée ou jouée sur un autre
une clochette. instrument.
●● S’orienter et se déplacer vers les bruits qui ●● Repérer les mêmes sons joués par un autre
viennent de dehors, de dessus, d’à-côté, de enfant, sur le xylophone.
la salle, émis par un autre enfant. ●● Reconnaître et identifier les cris des ani-
●● Montrer le lieu d’où provient un bruit. maux, les paroles d’une chanson, les sons
●● Jouer au roi du silence. dans un mot, les lettres de son prénom pro-
●● À l’extérieur, s’orienter avec les enfants en noncé par un autre, les sons identiques ou
écoutant et repérer la provenance des bruits différents dans une comptine.
entendus. ●● Guider un partenaire au son.
●● Différenciez les cris des oiseaux. ●● Retrouver un semblable par la voix.
●● Jouer au Lotto sonore.
Reconnaître et identifier
●● Jouer à cache cache sonne (un enfant a une
●● Reconnaître et identifier des bruits enregis- clochette dans la poche).
trés : animaux, bruits de ville, bruitages.
●● Reconnaître les voix : hommes femmes en- Produire
fants, attribuer une silhouette dans un dia- ●● Produire autant de sauts que de frappements
logue enregistré. sur un tambour.
●● Parmi les enfants de la classe, deviner qui a ●● Imiter les cris des oiseaux.
parlé. ●● Créer des bruits et un orchestre avec : mor-
●● Avec des enregistrements ; identifier sa propre ceaux de bois, bocaux et boîtes remplis de
voix (connaissance de soi). perles, de graines, de sable, de cailloux, pa-
●● Identifier les voix des personnes plus loin- piers à froisser, verres, bouteilles, boîtes en
taines. fer, clochettes, tambour, flûtes, baguettes,
●● Développer la conscience phonologique : cuillères.
pigeon vole avec les sons. ●● Recherchez les gestes producteurs de bruits :
●● Écrire des partitions avec des codes. frapper dans les mains, frotter les mains,
●● Retranscrire les différents instruments sur la frapper le poing sur la poitrine, claquer
partition. des doigts, siffler, souffler, tousser, faire des
« tut », des « splatch », des « couac », reni-
●● Suivre une partition.
fler, ronfler, frotter les pieds, taper du pied…
●● Réaliser trois rondes qui tournent alternati-
●● Produire un mot contenant le même son
vement en réponse au stimulus sonore iden-
dans une chanson : hibou, matou, genou.
tifié.
●● Jouer ensemble ou jouer sa musique à tour
●● Identifier les instruments jumeaux.
de rôle.
●● Reconnaître et identifier un objet à partir
●● Accompagner une chanson avec des percus-
du bruit qu’il fait en tombant, une matière
sions (percevoir le tempo, le rythme).
par le bruit que fait la percussion de la main
sur lui – porcelaine, plastique, bois –. ●● Alterner des frappements selon des intensi-
tés diverses.
●● Reconnaître et réagir aux mots, aux signaux
qui induisent la fuite, dans le jeu. ●● Organiser son déplacement en fonction
des structures rythmiques (balancement,
●● Rechercher l’objet qui a émis un bruit. (Le
marche, sautillement, course, galop, arrêt,
contenu parfois non visible des boîtes doit
accélération…).
être bien identifié voire touché par les en-
fants). ●● Chanter ou réciter des comptines, vocaliser.
●● Dans un ensemble de bruits, reconnaître et ●● Avec un synthétiseur, produire le bruit qui
identifier les voix des personnes, les bruits ressemble au bruit d’une voiture, de la mer
familiers. en fermant les yeux pendant que l’anima-
teur réalise l’un des bruits.

159
(Psycho)motricité, éveil sensoriel et perception

●● Produire du silence. ●● Reproduire une même organisation ryth-


●● Rechercher des matières pouvant faire du mique dans deux déplacements, deux
bruit. rondes, deux danses.
●● Rechercher des gestes producteurs de bruit. Identifier
●● Rechercher des bruits voisins. ●● Nommer les caractéristiques des stimuli so-
●● Produire des bruits différents avec le même nores, les localisations, les hauteurs, les durées
objet. des bruits, des sons. Citer le nom des notes.
●● Créer une atmosphère sonore : la forêt, le
vent, l’eau, la pluie. Mesurer, qualifier, estimer
●● Imaginer une histoire avec des bruitages. ●● Estimer la hauteur des sons en plaçant la
●● Jouer avec sa voix. main plus ou moins haut sur une échelle
●● Faire claquer sa langue. fictive.
●● Produire un bruit avec les lèvres, chuchoter, ●● Mesurer la durée d’une séquence, la durée
expirer, faire vibrer les lèvres. d’un bruit.
●● Réaliser un orchestre avec les bruits de la ●● Donner son impression sur une musique,
bouche. sur un son, un timbre, une voix, une chan-
son.
●● Se regarder dans le miroir en train de parler.
●● Réaliser un musicogramme.
●● Produire des gammes vocales.
●● Exagérer, jouer l’articulation. d) Percevoir par le toucher
●● Faire des vocalises, libres, en rythmes, avec
intonation (colère, peur, joie).
●● Dialoguer en vocalises.
●● Imiter avec la voix les bruits de la pluie,
le pneu qui se dégonfle, le téléphone qui
sonne, les cris d’animaux, la basse-cour.
●● Répéter : pelle-poire prune, raison, prune
Percevoir par le toucher les qualités de ma-
pomme poire orange, orange banane citron
tières, les températures, les formes, les surfaces,
fraise.
les volumes, les positions, les orientations, en
●● Effectuer des questions, réponses sonores 2 ce compris les formes des lettres, les quantités,
à 2. les grandeurs.
●● Faire varier une chaîne de mots : le chat ; le
chat boit, le chat boit du lait ? Discriminer
●● Jouer avec les assonances : dans mon cabas, ●● Toucher et classer différentes textures avec
je mets… un panier….un ravier, un clapier, les mains, le dos, les pieds.
un boulanger… ●● Se blottir, se recouvrir, s’enrouler dans une
●● Scander des comptines des rimes en répéti- couverture.
tion cadencée. ●● Apparier des objets en aveugle.
●● Chanter en dansant et en variant l’inten- ●● Plonger les mains ou une partie de corps
sité : promenons-nous… dans un bassin de balles, de bouchons, de
●● En réponse à un geste, augmenter et dimi- feuilles mortes, de marrons, chercher les
nuer l’intensité de la voix. intrus.
●● Sentir le contact de l’air sur la peau en souf-
Reproduire
flant avec la bouche sur la main ou le bras.
●● Imiter les mêmes bruits produits par un en- ●● Jouer au domino tactile.
fant en testant successivement l’utilisation
de l’un ou l’autre instrument. Reconnaître
●● Répéter un son, une syllabe, un mot juste ●● Lire en braille.
après un compagnon. ●● Jouer à colin-maillard.

160
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

●● Jouer au Mémory tactile. Discriminer


●● Comparer deux inclinaisons en glissant.
Identifier
●● Emboîter des formes l’une dans l’autre sans
●● Ramper, courir, sauter sur différents sup-
l’aide de la vue.
ports, matières et parler de la sensation.
●● Comparer deux formes en les manipulant
●● Enfiler ses chaussures à l’endroit ou à l’en-
en aveugle.
vers sans regarder et parler de la sensation.
●● En hiver, mettre et enlever ses gants, son Identifier
bonnet et justifier. ●● Identifier une durée en ressentant la fatigue
●● Toucher des objets chauds en fonction des pour maintenir une posture.
consignes : le radiateur, l’eau chaude, une ●● Identifier des formes, des lettres, des chiffres,
partie du corps (cou, ventre), le souffle d’air des visages, des personnes en palpant.
chaud du sèche-cheveux. ●● Identifier une matière en marchant.
●● Toucher des objets froids : eau froide, gla- ●● Répondre à des consignes d’orientation : se
çon, vitre gelée. placer à la verticale, à l’horizontale.
●● Identifier les caractéristiques tactiles : tou-
cher, caresser, frotter, tapoter, pincer la peau Reconnaître
du visage, des bras, des mains, des jambes, ●● Effectuer, en aveugle, un parcours moteur
effleurer, palper, tâter, comprimer des ma- déjà réalisé.
tières, des objets, caresser légèrement, très ●● En les manipulant, classer des formes de
légèrement, secouer, agiter. lettres en relief, des figurines, des formes,
des signes de braille.
Produire
●● Sculpter le piquant, le doux, l’ondulé. Reproduire
●● Exprimer corporellement les caractéris- ●● Réaliser de mémoire, un mouvement effec-
tiques, piquant, ondulé, lisse… tué la veille.
●● Imiter une position, une attitude, un dépla-
Discriminer, reconnaître, cement.
identifier, qualifier
●● Classer, comparer, sérier, organiser, ranger Mesurer
les matières et les objets : formes, directions ●● Compter des collections d’objets en les ma-
orientations, positions. nipulant, sans les voir.
●● Comparer, classer, sérier des grandeurs en
e) Percevoir par la proprioception les manipulant (jeux de réglettes).
●● Évaluer la verticalité d’une posture.
●● Estimer la distance en écartant les bras.
●● Mesurer la surface d’une pièce en se dépla-
çant. Arpenter.
●● Dans un ensemble d’objets, trier ou classer
les objets selon un ou plusieurs critères :
doux-piquants, chaud-froids, métalliques,
pointus…
●● Dans un ensemble de lettres en relief, repé-
rer les semblables.
f) Percevoir par l’olfaction et le goût
Percevoir par la sensibilité kinesthésique les Discriminer, reconnaître des odeurs, des sa-
formes, les surfaces, les volumes, les orienta- veurs dans des activités culinaires, des Lottos
tions, les directions, en ce compris les formes olfactifs, des kim-goûts.
des lettres, les grandeurs, les nombres.

161
(Psycho)motricité, éveil sensoriel et perception

4.4.3 Situations de prise des situations, des personnes, des sensa-


de conscience tions…
●● Parler, commenter, verbaliser, nommer, ●● Donner des dénominations fantaisistes aux
identifier, écouter, dessiner, reproduire. objets, aux sensations, aux odeurs, aux
●● Répondre à des consignes verbales portant bruits en fonction de caractéristiques réelles
sur la forme ou l’orientation d’un geste, la – une débarbouillette, une ramassette, le monteur
réalisation d’un dessin, la recherche d’un de charge-sur-l’étagère, le jouet-pour-se balancer-
objet, la localisation d’un son, l’exécution à-l’intérieur, la corde-spéciale-qui-s’étire-quand-
d’un mouvement. on-la–tend)
●● Distribuer le matériel en répondant à des ●● Fabriquer des étiquettes avec les enfants
consignes : les verts pour François, les bleus pour identifier le matériel (pictogramme
pour Joséphine. reprenant la classe des objets), acceptez la
●● Nommer les différentes sensations et les élé- dénomination fantaisiste.
ments découverts par les jeux. ●● Jouer aux devinettes à partir du langage, des
●● Écouter ce que les enfants expriment par photos, de l’objet, de la sensation, de ses
rapport aux similitudes, aux différences et caractéristiques.
aux caractéristiques des objets, des sons, ●● Enregistrer, photographier et s’observer
dans le miroir.

4.5 Observation de l’éveil sensoriel et de la perception

Des critères et des indicateurs permettant d’ob- Nous vous invitons néanmoins à consulter le
server l’enfant dans ses capacités perceptives tableau de développement pour affiner votre
sont proposés en fin de chapitre ainsi que dans observation.
la partie consacrée aux outils.

162
5. (Psycho)motricité, perception du corps
et structuration du schéma corporel

5.1 Définitions et caractéristiques

fier, de reproduire, de produire, de mesurer et


d’apprécier les caractéristiques du corps ainsi
que les positions et l’orientation du corps dans
l’espace.

5.1.2 Les caractéristiques liées


à la structure et aux fonctions
du corps

5.1.1 Définitions ●● Les formes, les volumes, les surfaces du corps.


●● La localisation des parties du corps.
La perception consciente du corps se définit
●● L’organisation symétrique et asymétrique du
comme l’appréciation qualitative et quantita-
corps (latéralité). Le côté gauche ou droit.
tive des caractéristiques corporelles auxquelles
les sens ont donné accès. ●● Les limites du corps : l’intérieur et l’exté-
rieur.
On utilise les termes de perception consciente
●● La morphologie, la forme des différentes
du corps, de conscience corporelle, de percep-
parties du corps.
tion spatiale du corps, topographie corporelle
●● La taille.
ou de schéma corporel conscient pour définir
ce processus. ●● Les capacités sensorielles.
●● Les fonctions : respiration, organes des sens,
Le dessin du bonhomme sert traditionnelle-
digestion, système cardio-vasculaire, capaci-
ment à évaluer la connaissance spatiale du corps.
tés d’endurance, force musculaire.
La perception du corps se traduit par la capa-
cité de discriminer, de reconnaître, d’identi-

163
(Psycho)motricité, perception du corps et structuration du schéma corporel

5.1.3 Les caractéristiques liées quelles les sens ont donné accès. Il intéresse
à la position et l’orientation davantage les enseignants, les logopèdes et
du corps les orthopédagogues.
●● L’image du corps est la représentation
imaginaire et inconsciente du corps. Elle se
construit à partir de la projection de tout ce
qui est inconscient sur le corps. Elle inté-
resse davantage les psychanalystes, les phi-
losophes et les psychologues de la relation.
●● La conscience corporelle se réfère à la capa-
cité d’ajuster en conscience les postures, les
attitudes, les mouvements, les déplacements
pour obtenir l’effet escompté. Il intéresse
particulièrement les danseurs, les comédiens
●● Par rapport à l’axe horizontal : en haut, en
qui recherchent une efficacité expressive a
bas, au-dessus, en-dehors.
esthétique.
●● Par rapport l’axe vertical : avant, arrière,
vers l’avant, vers l’arrière.
Le concept de schéma corporel dans cer-
●● Par rapport à l’axe sagittal : à gauche, à
taines interprétations intègre les aspects mo-
droite.
teurs, cognitifs et affectifs.
●● Par rapport aux autres objets de l’espace :
à gauche ou à droite d’un objet, devant ou Il se définit alors comme la conscience et la
derrière un autre enfant… connaissance du corps réalisées par l’intégra-
tion psychique de toutes les perceptions sen-
5.1.4 Précision sorielles internes et externes et se manifestant
des concepts associés par la représentation mentale et graphique
ainsi que par la capacité d’utiliser son corps de
manière adaptée.
Il serait à la fois l’expérience personnelle vécue
du corps et l’aptitude à percevoir, à représenter
mentalement et maîtriser son propre corps.
Cette conception du schéma corporel considère
celui-ci comme la base de la fonction psycho-
motrice fondée sur l’ensemble de la personne,
Nous faisons la différence entre plusieurs inter-
considérée comme une entité en perpétuelle
prétations du concept de schéma corporel.
transformation et comme un Moi en relation
●● Le schéma corporel infra-conscient est le
avec le monde environnant.
référentiel en mémoire. Il se construit dans
et par les expériences et permet de calibrer Cela comprend donc :
et d’ajuster les mouvements. Il dépend de ●● La conscience des limites de son corps : la

l’intégration des perceptions de manière morphologie, la taille, la différenciation


infra-consciente. Il intéresse davantage les d’autrui, la perception d’un intérieur et
professeurs d’éducation corporelle, les kiné- d’un extérieur.
sithérapeutes… ●● La conscience de la posture : la position du

●● Le schéma corporel conscient ou percep- corps dans l’espace, la position des parties
tion spatiale du corps définit la perception du corps les unes par rapport aux autres.
consciente des caractéristiques corporelles ●● La conscience de toute l’activité motrice : la

(limites, formes, tailles, position, domi- perception du corps en mouvement, globa-


nance latérale)… Il se construit par le trai- lement et des différentes parties, les rapports
tement actif des informations du corps aux- établis entre le corps et le milieu extérieur :

164
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

gestes adaptés à un but, organisés dans l’es- ●● La connaissance du vocabulaire concernant


pace et le temps et latéralisés. les parties du corps.
●● La conscience de son expression corporelle : ●● La capacité de maîtriser et de contrôler ses
cela fait référence aux attitudes, aux mi- mouvements.
miques, c’est-à-dire tout le langage corporel.

5.2 Enjeux

Quand l’enfant a une bonne perception spatiale


du corps, il est capable de dire comment se nomme
chaque partie du corps, de reconnaître chacune
des parties du corps sur une poupée, de mobiliser
la partie du corps désignée dans le jeu de Jacques
à dit, de dessiner une main…Il peut dire qu’il a
deux pieds, cinq orteils…Il est également capable
de dire qu’il est devant Pierre, derrière Paul. Il
peut indiquer la direction à sa gauche ou à sa
droite.
Notons qu’il est impossible à l’être humain
d’exercer un contrôle permanent sur ses ac-
5.2.1 Enjeux sociaux et affectifs tions motrices. Celles-ci seraient trop lentes
La perception consciente des caractéristiques et trop exigeantes d’un point de vue cognitif.
corporelles contribue à la construction de Par contre, on peut orienter l’attention et la
l’identité par la conscience d’un corps unique, conscience sur certains mouvements pour les
différencié, digne de respect. En ce sens, elle corriger ou les ajuster afin de les rendre plus
contribue à construire l’image du corps et à performants, plus esthétiques, plus écono-
l’équilibre affectif à l’harmonie psychomo- miques avant de passer ensuite à une phase
trice. d’automatisation.
Il est donc abusif de parler de conscience cor-
5.2.2 Enjeux moteurs porelle… de tous les instants.
La perception consciente du corps permet d’orien-
ter et d’organiser sa motricité de manière plus 5.2.3 Enjeux cognitifs
performante. Elle permet d’expliquer le mouve- La perception consciente du corps permet de
ment, de parler de la position des segments, de connaître les parties du corps, leurs positions
corriger un mouvement de manière consciente, et leurs orientations. Elle permet d’utiliser le
de répondre à des consignes corporelles. vocabulaire corporel à bon escient, de parler de
Elle influence donc la capacité de se déplacer, son côté dominant, de nommer les parties du
de s’orienter, de se protéger, d’agir, de se posi- corps, de représenter graphiquement son corps,
tionner, d’explorer, de communiquer, d’expri- de parler des positions et des orientations du
mer et de s’exprimer. corps dans l’espace.
Elle favorise la conscience corporelle qui Elle permet de représenter le corps dans des
s’exprime par la capacité du sujet d’apprécier dessins, des sculptures.
consciemment son expressivité motrice, ses La perception consciente de l’asymétrie corpo-
actions motrices pour les ajuster de manière relle et de l’orientation du corps conditionne la
volontaire dans leur intensité, leur direction, connaissance d’un espace orienté.
leur vitesse en fonction des buts qu’il poursuit, Dans la littérature anglo-saxonne, le mot « laté-
(tonus, espace et temps). ralitty » se définit comme la conscience que nous

165
(Psycho)motricité, perception du corps et structuration du schéma corporel

avons de l’existence des deux côtés du corps au même Elle permet d’accéder à l’organisation d’un
titre que « verticallity » renvoie à la conscience de espace projectif et euclidien en remplaçant le
ce qui est haut et bas le long de l’axe corporel. corps par des axes orientés.

5.3 Pistes méthodologiques spécifiques

5.3.1 Suscitez la capacité de ●● Suscitez l’imitation et l’utilisation des mi-


résoudre des problèmes roirs.
et l’éveil sensoriel ●● Ponctuez les actions de mots.
5.3.2 Envisagez les différentes b) Entre deux et six ans
tâches perceptives ●● Suscitez des jeux moteurs spontanés et des
●● Orientez les situations pour susciter la dis- jeux dirigés.
crimination, la reconnaissance, la repro- ●● Orientez l’attention sur les perceptions vi-
duction directe et différée, la production, suelles et proprioceptives pour que l’enfant
l’appréciation qualitative, l’estimation et la comprenne qu’il n’est pas là où il se voit
mesure des caractéristiques du corps. mais là où il se sent.
●● Invitez l’enfant à verbaliser et à représenter
5.3.3 Adaptez vos attentes les caractéristiques corporelles, les orien-
à l’âge des enfants tations, les positions à partir des activités
La maturation neurologique est la toile de fond vécues.
du développement de la perception du corps. ●● Proposez des situations de jeux dirigés où
La perception du corps évolue d’une perception l’enfant doit répondre à des consignes por-
liée à l’action immédiate (corps vécu et perçu tant sur les caractéristiques du corps, de
inconsciemment) à une perception consciente manière plus rigoureuse.
(corps perçu) pour atteindre enfin la percep- c) Entre six et huit ans
tion de type conceptuelle (corps conçu).
●● Invitez les enfants à porter attention aux
a) Avant deux ans mouvements, à leur orientation, à leurs
●● Favorisez le maternage, les soins, les activités effets.
fonctionnelles, les jeux partagés et les jeux
spontanés.

166
Quelques repères

Perception consciente du corps Expérience du miroir Imitation


Avant deux ans Le bébé n’a de son corps
Période sensori-motrice. et de lui-même, que des
perceptions fragmen-
On dit que le corps est vécu. taires.

Il différencie les parties


de son corps en les explo-
rant et dans le contact
avec autrui. Le nourrisson peut imiter certaines actions du corps. Il peut sortir
le bout de la langue, balancer la tête, déplacer la main comme le
Vers trois mois, il découvre ses mains. Il les regarde se modèle.
rapprocher, il les porte à sa bouche, suce ses doigts.
Vers quatre mois, il imite des gestes qu’il peut se voir réaliser (avec
Vers quatre mois, il commence à explorer son visage. les mains, par exemple) ou des gestes qui répondent à une moti-
vation.
Vers cinq et six mois, il attrape ses pieds, les touche,
les observe, les porte à sa bouche. Il frotte ses oreilles. Vers cinq ou six mois, il imite systématiquement des gestes qu’il a
Il s’intéresse davantage à l’image de la personne qui le auparavant exécutés lui-même : ouvrir et fermer la bouche, ouvrir
Vers quatre mois, l’enfant fixe et fermer les yeux.
porte dans ses bras, il sourit à l’image de l’adulte et se son image du regard et lui
retourne vers lui. sourit ensuite. Vers huit mois, l’enfant peut imiter des modèles nouveaux, s’il se
Vers neuf mois, il saisit ses cuisses, tire ses cheveux. voit reproduire les modèles proposés, si le modèle proposé reste
Vers huit mois, il s’intéresse à proche de ses actions spontanées et si l’imitation reste globale.
sa propre image dans le miroir.
Vers douze mois, l’enfant différencie sa mère des autres
personnes et commence à comprendre qu’il est distinct Entre douze et dix-huit mois, il imite des modèles nouveaux
Entre douze et dix-huit mois, visibles ou invisibles du corps : verser du sable dans le seau avec la
de sa mère et elle de lui. il exécute des mouvements pelle, placer un cube sur l’autre, se toucher la langue, se toucher le
devant le miroir. nez, se toucher une joue puis l’autre.
L’exploration du corps devient plus précise, plus éten-
due et plus variée : palpation de la tête, du cou, du Vers quatorze mois, il passe la
ventre, des organes génitaux. Entre dix-huit et vingt-quatre mois, les imitations différées appa-
main derrière le miroir. raissent : l’enfant reproduit un modèle (c’est-à-dire une action, un
Vers dix-sept mois, il introduit ses doigts dans le nez. Vers seize mois, il reconnaît geste) en l’absence de ce modèle et parfois après un temps assez
Parfois, il utilise ses jouets pour l’exploration corpo- qu’il y a une personne mais long. Il imite des modèles nouveaux au premier essai, il imite des
relle : frappe sa tête avec un hochet, par exemple. aussi une image dans le miroir. modèles donnés à l’état d’images.

Il essuie la bouche de la poupée avec une serviette.


(Psycho)motricité et habiletés cognitives

Entre dix-huit et vingt-quatre mois, il considère son Il existe un décalage entre le


corps comme un tout permanent, indépendant de moment où l’enfant reconnaît
l’action et des objets. Cela correspond au début de la Il peut mettre les bras au-dessus de la tête, mettre les bras derrière
l’image d’autrui et le moment la tête.
capacité de former une image mentale. où il reconnaît sa propre
image. Il ferme les yeux à la vue de l’image d’un enfant qui a les yeux
fermés.

167
168
Perception consciente du corps Expérience du miroir Imitation
Entre deux et six ans
Période des représentations
et période préopératoire.

Avec l’apparition de l’image


mentale en prolongement de
l’imitation différée, l’enfant
accède à la représentation
mentale, graphique et ver- Vers trois ans toute l’attention portée auparavant sur
bale de son corps. les objets qui l’entourent, se reporte sur lui-même. Ceci
va conduire l’enfant à la découverte analytique de ses
caractéristiques corporelles.

Progressivement, il identifie les parties du corps sur lui,


sur autrui et sur une image.

Il sait d’abord les montrer, vient ensuite la capacité de L’enfant entre deux et quatre ans est observateur, curieux,
les nommer. explorateur.

L’enfant représente son corps par le bonhomme têtard. Il imite tout ce qu’il voit et cette imitation va lui permettre
de prendre conscience de son corps.
Il peut localiser une perception tactile. Lorsqu’une
personne pose sa main sur le bras de l’enfant qui a les
yeux fermés, celui-ci peut montrer la partie du corps Vers trois ans, il reconnaît que
touché. Avec le développement du langage, il pourra la ce qu’il voit dans le miroir est
nommer. une image et qu’elle est son
Vers quatre ans et demi, le corps est assez correctement image.
représenté. Il découvre dès lors qu’il est
Il identifie : jambes, genoux, pieds, talons, épaules, visible pour lui et pour autrui.
bras, coudes, poignets, mains, pouces, ongles, ventre, Il se voit entièrement : il voit
cheveux, front, yeux, nez, narines, oreilles, lèvres, ses mains, ses jambes, ses
bouche, menton. pieds, son ventre.
Vers cinq ans et demi, le bonhomme représenté est plus
dynamique et s’enrichit de détails vestimentaires.
Entre six et huit ans L’enfant perçoit l’emplacement du corps et l’orientation de celui-ci dans l’espace en l’absence de repères visuels, par les canaux proprioceptifs.
Période des opérations
concrètes. Il peut nommer les chevilles, les hanches, les mollets, la nuque, les paupières, les avant-bras, les paumes.

Vers sept ou huit ans, le bonhomme peut être dessiné de profil.


(Psycho)motricité, perception du corps et structuration du schéma corporel
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

5.3.4 Veillez à la qualité


de la prise d’informations
Les caractéristiques du corps sont perçues par :
●● Les canaux proprioceptifs articulaires, mus-

culaires et labyrinthiques qui renseignent


sur la position, les attitudes, les mouve-
ments.
●● Les canaux tactiles.

●● Les canaux visuels.

pective spiralaire, pour garantir la concep-


Ces canaux perceptifs permettent de voir les mains, tualisation.
de sentir chacune d’elles quand on les frotte l’une ●● Outre les situations motrices, encouragez
sur l’autre, de les sentir bouger dans un jeu de les arts plastiques, l’éveil scientifique, la mu-
doigts, de percevoir qu’elles sont à deux et symé- sique, les jeux symboliques.
triques dans un jeux de mains.
5.3.6 Tenez compte de l’affectivité
●● Orientez l’attention des enfants sur les per- L’intégration des expériences émotionnelles,
ceptions visuelles, tactiles et propriocep- des sentiments, des perceptions imaginaires,
tives. des expériences relationnelles établies avec l’en-
●● Isolez l’un ou l’autre récepteur pour centrer tourage s’exprime dans la représentation imagi-
l’attention sur un canal spécifique. naire et inconsciente du corps.
●● Faites vérifier l’information en utilisant les Cette image fantasmée du corps peut influencer
autres canaux sensoriels. la capacité de le percevoir de manière objective.
De plus, l’enfant perçoit très tôt l’échelle des va-
5.3.5 Envisagez le passage leurs attachées au corps, aux différentes parties
du corps vécu et senti du corps, aussi bien au sein de la famille que dans
au corps perçu le groupe social. En outre, c’est par le processus
Le mouvement et l’action sont essentiels pour de différenciation à la figure maternelle que l’en-
la perception des caractéristiques du corps. fant construit une perception de soi. Le tonus et
●● Passez de la phase vécue, perçue de manière l’expression corporelle reflètent l’image du corps.
intuitive à la phase perçue et représentée par ●● Tenez compte de l’importance de l’affecti-

la verbalisation, le graphisme, la sculpture. vité et des différents paramètres qui peuvent


●● Revenez souvent sur les actions réelles après influencer une perception objective des ca-
les phases de représentation, dans une pers- ractéristiques du corps.

5.4 Pistes d’actions

5.4.1 Matériel 5.4.2 Situations motrices


Le matériel à proposer est le même que le maté- Les situations suscitent la discrimination, la re-
riel prévu pour le développement de la motri- connaissance, l’identification, la reproduction,
cité en général. On y ajoutera cependant des la production, la mesure, l’appréciation quali-
poupées, des silhouettes, des mannequins, des tative des caractéristiques du corps.
appareils photos, des caméras et surtout, des
miroirs, du matériel de dessin et de modelage.

169
(Psycho)motricité, perception du corps et structuration du schéma corporel

L’épaule
●● Manipuler des rubans, des drapeaux, des
foulards sur de la musique ou des rythmes.
●● Imiter des actions : le gendarme qui fait la
circulation, les ailes du moulin, la paire de
ciseaux, les ailes de l’oiseau, le lancer d’une
balle de tennis.
●● Hausser les épaules vers les oreilles puis
dissocier le mouvement en alternant une
épaule puis l’autre (la tête reste droite).
●● Poser des petits sacs de sable sur l’épaule
a) Percevoir les limites corporelles et les faire tomber du seul mouvement de
●● S’envelopper, se blottir. l’épaule.
●● Se cacher.
Le coude
●● Se mettre dans un cerceau avec tout son
●● Jouer avec son coude sur les petits sacs de
corps.
sable : les frotter, les presser…
●● Masser et être massé.
●● Imiter le geste d’écriture, de la manipula-
●● Se rouler sur un tapis mou. tion des marionnettes.
●● Se coucher sur un tapis de billes. ●● Manipuler des marionnettes.
●● Rouler d’avant en arrière.
●● S’étirer pour prendre toute la place sur un Le poignet
tapis. ●● Frotter ses poignets.
●● Se faire tout petit, tout grand. ●● Exécuter des mouvements de marionnettes
●● Projeter les silhouettes des mains en ombres avec rotation du poignet dans un sens, puis
chinoises. dans l’autre.
●● Faire passer un ballon sur les parties du Les mains, les doigts
corps en le faisant rouler. ●● Exécuter des comptines et des jeux de doigts.
●● Réaliser des empreintes corporelles dans le ●● Se laver les mains, sculpter, jouer dans l’eau
sable, dans la neige. ou dans le sable, imiter ensuite ces actions
●● Représenter le corps dans sa dimension réelle. et en parler.
●● Contourner la silhouette de la main, du ●● Mimer l’escargot, les griffes du lion, le pia-
pied, du corps entier. notage, le joueur de flûte.
b) Percevoir la forme, la surface, Le ventre et le dos
la localisation des parties du corps ●● Ramper, passer sous des objets, passer dans
un tunnel.
●● Se déplacer en roulant.
●● Glisser sur des toboggans.
●● Nager sur le dos, sur le ventre, sur le côté.
Les oreilles et l’audition
●● Toucher, frotter, palper, nommer les oreilles,
mettre le petit doigt dans l’orifice.
●● Proposer une musique aux enfants et les
faire jouer à boucher et déboucher leurs
oreilles avec les mains ou les doigts.
●● Tout en écoutant une musique ou une comp-
tine, mettre les mains derrière les oreilles

170
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

en ramenant le pavillon de l’oreille un peu ●● Parler du côté qui effectue le plus souvent
vers l’avant, afin d’augmenter les capacités les activités complexes et l’identifier, gauche
d’écoute. ou droit.
●● Imiter un partenaire en miroir – face à face
La respiration
– en le suivant.
●● Gonfler des ballons.
●● Souffler sur des plumes. d) P
 ercevoir la position et l’orientation
●● Se moucher. du corps dans l’espace
●● Souffler dans l’eau avec une paille.
●● Mettre la main sur le ventre, sur le thorax,
devant le nez, la bouche quand on respire
vite ou lentement, profondément ou de ma-
nière superficielle.
●● Jouer dans le bain ou la piscine avec des
tubas, des masques (toutes les activités
orientées vers la maîtrise de la respiration en
milieu aquatique). ●● Effectuer des jeux collectifs en répondant
à des consignes d’organisation corporelle :
c) Percevoir les symétries et les asy- passer la rivière en sautillant sur un pied, se
métries corporelles, le côté domi- passer la balle au-dessus de la tête, se faufiler
nant19 entre les autres enfants, se déplacer en met-
tant la main sur le genou du voisin.
●● Effectuer des jeux de cachettes, de pour-
suites.
●● Danser : passer sous le pont dans les danses,
faire des serpentines, se croiser.
●● Imiter les mouvements ou les déplacements,
la position d’un autre, la posture, d’un ani-
mal, d’un personnage.
●● Jouer à la statue qui fige le corps pendant
quelques instants, dans un état de concen-
tration axée sur l’immobilité, la position, la
posture.
●● Répondre à des consignes spatiales, des pic-
togrammes.
●● Exécuter des activités avec les deux parties ●● Représenter son propre corps avec des man-
du corps et le constater. nequins, des poupées comme un objet de
●● Exécuter des mouvements en symétrie et le l’espace. Reproduire sa forme, son orienta-
constater. tion, sa position et les rapports qu’il entre-
●● Exécuter des mouvements successivement à tient avec les autres éléments de l’espace
gauche et puis à droite en observant la sen- ainsi que toute son activité motrice (c’est-à-
sation éprouvée. dire de tous ses gestes, latéralisés et organisés
●● Effectuer des activités unilatérales et observer. dans l’espace et le temps).
●● Exécuter des activités en suivant un compa- ●● Jouer aux marionnettes, aux ombres chinoises.
gnon.
●● Exécuter des mouvements devant le miroir.

19 Un chapitre est consacré à la latéralité et à la motricité ma-


nuelle. Nous invitons le lecteur à s’y référer.

171
(Psycho)motricité, perception du corps et structuration du schéma corporel

5.4.3 Situations de prise ●● Parler des situations, des sensations, des


de conscience mouvements, des postures.
●● Mesurer, peser, évaluer la taille.
●● Représenter le corps statique ou en mouve-
ment par la sculpture.
●● Répondre à des consignes verbales ou vi-
suelles pour effectuer des mouvements.
●● Manipuler des poupées ou des mannequins,
●● Observer et dessiner les situations, les mou- des marionnettes pour représenter une si-
vements, les postures. tuation vécue.
●● Masser et être massé.

5.5 Observation de la perception du corps

Des critères et des indicateurs permettant Nous vous invitons néanmoins à consulter les
d’observer l’enfant dans sa capacité à percevoir tableaux de développement en vue d’affiner
consciemment son corps sont présentés en fin votre observation.
de chapitre ainsi que dans la partie consacrée
aux outils.

172
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

6. (Psycho)motricité, perception
et structuration de l’espace

6.1 Définitions et caractéristiques

●● Grand, géant, élancé, élevé, relevé, allongé,


étendu, agrandi.
●● Petit, nain, minuscule, court, abaissé, sur-
baissé, aplani, aplati, bas, ratatiné, raccourci.

6.1.1 Définitions
La perception spatiale se définit comme l’ap-
préciation qualitative et quantitative des carac-
téristiques de l’espace auxquelles les sens ont
donné accès.
●● Épais, large, gros, énorme.
C’est le corps qui inspire la représentation de ●● Étroit, fin, mince, pointu, aigu.
l’espace.
●● Courbé, circulaire, bosse, arcade, cercle,
L’image n’est jamais que l’imitation intérieure rond, anneau, disque, ovale, arrondir, bom-
et symbolique d’actions antérieurement exécu- ber, incurver.
tées ou exécutables. ●● Droit, rectiligne, tordu.
La perception de l’espace se traduit par la ca- ●● Penché, incliné, pente.
pacité de discriminer, reconnaître, identifier, ●● Creux, profond, en bosse, creusé, évidé.
reproduire, produire, mesurer, apprécier quali- ●● Clos, cavité, caverne, fond.
tativement les caractéristiques de l’espace.20 ●● Bord, côté, bout, bande, marge.
6.1.2 Les caractéristiques ●● Coin, lieu, endroit, région.
structurales ●● Hauteur, altitude.
●● Forme, silhouette, image, schéma, contour.
Les caractéristiques structurales se réfèrent aux
formes, aux volumes, aux surfaces. ●● Forme d’un visage, d’une partie du corps.
●● Volume, boule, sphère.
Les notions associées à cet aspect sont par
●● Carré, triangle, losange.
exemple :
●● Code alphabétique, code de fléchage,
20 Cela inclut donc la mémoire des positions, orientations, chiffres, signes, signaux routiers.
déplacements… Concepts traditionnellement traités en psy-
chomotricité. ●● Pictogramme, symboles.

173
(Psycho)motricité, perception et structuration de l’espace

6.1.3 Les caractéristiques ●● Début, fin.


contextuelles ●● Derrière, en arrière, à l’arrière, après.
●● En haut, haut, au-dessus, sur.
●● En bas, bas, au-dessous, sous.
●● Gauche, droite, à gauche, à droite.
●● Au-dedans, dans, dedans, au milieu.
●● À l’intérieur de, entre, parmi.
●● Près, proche, côte à côte, se toucher, juxta-
poser, à côté.
●● Par, entre, à travers, rejoindre, au bord de,
enfiler, emboîter.
●● Éloigné, distant, loin, séparé, écarté, au-de-
hors, à l’extérieur, en-deçà, au-delà, au bout,
aux confins, à la limite, en dehors.
●● Vers, en direction, de, de là.
Les caractéristiques contextuelles se réfèrent ●● En rang, en ligne, en cercle, en colonne, en
aux positions, aux orientations, aux directions. quinconce.
Elles incluent les rapports de voisinage, de sé- ●● Déplacement, déviation, élévation, exten-
paration, d’ordre et de succession, de conti- sion, flexion, recul.
nuité, d’entourage et d’enveloppement. Les ●● Croiser, couper, écarter, éloigner, espacer,
notions associées à cet aspect sont par exemple : grouper, distancer, encercler, entourer.

6.2 Enjeux

relief, du volume, des mesures des objets et des


êtres ainsi que de leur distance, leur position,
leur orientation.
Elle permet également d’utiliser le mouvement
dans une perspective esthétique en danse.

6.2.3 Enjeux cognitifs


La perception de l’espace permet de discrimi-
ner, reconnaître, identifier, produire, reproduire,
mesurer, qualifier les formes, les volumes, les
surfaces, les distances, les positions, les orien-
6.2.1 Enjeux sociaux et affectifs tations pour :
La perception de l’espace permet d’organiser
●● Calculer sur les nombres, mesurer des gran-
son espace de vie, de ranger, de limiter les in-
deurs, structurer l’espace, établir des liens lo-
trusions. Elle permet également de structurer,
giques dans une perspective mathématique.
d’occuper, de préserver et d’entrer en relation.
●● Comprendre l’espace sur le plan conceptuel,
6.2.2 Enjeux moteurs dans une perspective géographique.
●● Dessiner, peindre, sculpter en utilisant
La perception de l’espace permet d’organiser la
les formes, la perspective, les espaces gra-
motricité pour se déplacer, s’orienter, se pro-
phiques en arts plastiques.
téger, agir, se positionner, explorer, communi-
quer en fonction de la forme, de la taille, du ●● Écrire en utilisant les signes, les codes et leur
organisation efficacement.

174
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

●● Parler en utilisant le vocabulaire spatial à ●● Comprendre les notions spatiales dans le


bon escient. langage parlé.

6.3 Pistes méthodologiques spécifiques

6.3.1 Suscitez la capacité a) Entre deux et cinq ans


de résoudre des problèmes, Suscitez par le vécu moteur, à partir de leur
l’éveil sensoriel propre point de vue la capacité de :
●● Percevoir des formes, les surfaces, les vo-
6.3.2 Envisagez les différentes
tâches perceptives lumes, les positions, les orientations, les
directions.
Suscitez la discrimination, la reconnaissance, ●● Percevoir un côté dominant.
l’identification, la reproduction directe, la re-
production différée, la production, la mesure, b) À partir de cinq ans
l’appréciation qualitative des caractéristiques Suscitez par le vécu moteur, à partir d’un autre
liées à la structure et au contexte. point de vue la capacité de :
●● Percevoir les formes, les volumes et les sur-
6.3.3 Adaptez vos attentes
à l’âge des enfants faces.
●● Repérer des relations spatiales à partir d’un

autre point de vue.


●● Utiliser des repères pour situer les éléments

de l’environnement.
●● Mesurer en comparant les formes, les dis-

tances pour accéder progressivement, à une


compréhension de l’espace de type mé-
trique.
●● Percevoir la gauche et la droite sur soi.

c) Après six ans


Suscitez la capacité de :
●● Changer de point de vue.

●● Mesurer en faisant référence à des étalons


La maturation neurologique est la toile de fond naturels.
du développement de la perception spatiale. ●● Localiser des objets suivant plusieurs points

La perception de l’espace évolue d’une percep- de vue.


tion liée à l’action immédiate (l’espace vécu) à ●● Effectuer des rotations mentales et des trans-

une perception mentale (l’espace perçu) pour positions de plan (reconnaître la gauche et
atteindre enfin la perception de type concep- la droite sur une personne placée en face).
tuelle (l’espace conçu). ●● Percevoir la gauche et la droite sur une per-

sonne orientée.

175
176
Quelques repères

Entre la naissance et deux ans Jusqu’à l’âge de deux ans et demi, toute la relation spatiale créée par l’enfant ne concerne que des relations impliquant les objets entre eux.
Période sensori-motrice.
Le monde du nouveau-né sont des espaces à voir, à entendre, à sucer, à toucher, à sentir. Ces espaces sont sans lien entre eux.
On dit que l’espace est vécu. La Le bébé est incapable d’associer la satisfaction et l’insatisfaction de ses besoins fondamentaux à tel ou tel indice sensoriel.
perception de l’espace est liée aux L’odorat, très développé, lui permet déjà de repérer des espaces olfactifs familiers. Il reconnaît son lit, sa mère à l’odeur.
expériences sensorielles directes, aux L’espace visuel correspond aux impressions visuelles du moment. Ce que voit l’enfant lorsqu’il est couché dans son lit, ce qu’il voit lorsqu’il est porté dans
manipulations, aux actions. les bras.

À deux mois, l’enfant associe la satisfaction du besoin à une cause extérieure à lui. Le visage humain devient le stimulus visuel qu’il préfère.
L’espace tactile est constitué par tous les stimuli reçus par la peau, quand le bébé touche ou est touché. La bouche, avec l’expérience de la tétée, est très active
dans la perception de l’espace. Tous les bruits que l’enfant entend constituent pour lui l’espace auditif.

Entre quatre et neuf mois, il saisit les objets qu’il voit.

Vers 6 mois, il acquiert la constance des grandeurs : la grandeur d’un objet reste la même vue de près ou de loin.

Vers 7 mois, il acquiert la constance des formes : il reconnaît le biberon même tourné à l’envers, s’il aperçoit une partie de la tétine.

Vers 9 mois, l’enfant recherche l’objet qui vient de disparaître sous son regard. C’est la constitution de l’objet permanent. Son intérêt se porte sur la trajec-
toire des objets dans ses jeux de jeter. Il commence à découvrir les effets de la perspective en constatant que les différentes positions de la tête entraînent des
variations de la forme des objets qu’il connaît.

Entre un an et dix-huit mois, l’enfant peut retrouver directement un objet caché successivement sous une chose, puis sous une autre en ayant vu les dépla-
cements de l’objet.

À partir de quinze mois, par tâtonnement expérimental, l’enfant qui a caractérisé les objets (formes, textures) de son entourage, les met en relation.
Cependant, il ne dispose pas des informations importantes que sont les distances, les axes ou les dimensions corporelles (haut bas, devant derrière, droit et
gauche),

Entre dix-huit et vingt-quatre mois, il explore l’espace, multiplie les déplacements de ses jouets : il les éloigne, les rapproche par rapport à lui-même ou par
rapport à d’autres objets. Il remplit, vide, transvase. Il expérimente leurs conditions d’équilibre. Avec l’installation de la permanence de l’objet, il recherche
activement l’objet qui disparaît et acquiert la représentation des déplacements invisibles de l’objet. Il développe de nouvelles relations spatiales entre les
objets (derrière, dessous). Il distingue l’espace proche et lointain et perçoit la distance.
(Psycho)motricité, perception et structuration de l’espace
Volumes, surfaces, formes Orientations, positions, directions Mesure
Entre deux et six ans L’enfant perçoit les formes, les Il apprécie les positions des éléments de l’environnement de Au début de cette période, l’enfant se montre
Période préopératoire. surfaces, les volumes, les quanti- façon élémentaire et qualitative en se référant à son seul point incapable de poser des jugements quantitatifs
tés, les dimensions, les couleurs, de vue (égocentrique). Voisinage, séparation, succession, entou- objectifs sur les propriétés spatiales des élé-
Avec l’apparition de l’image men- (caractéristiques structurales). Il rage, continuité (espace topologique). ments du réel. Il ne peut donc effectuer des
tale, en prolongement de l’imitation pourra les comparer, les classer, les mesures.
différée et l’acquisition du langage, dénombrer. Il ne peut imaginer ce qu’une personne placée dans une autre
l’enfant passe d’un espace senso- position que la sienne voit à propos d’un même objet. En fin de période, il acquiert progressivement
ri-moteur dont la perception est Entre trois et quatre ans, il a la capacité d’opérer des transformations, il
dépendante de l’action immédiate connaissance de nombreuses Il ne peut pas s’appuyer sur des repères objectifs pour décrire la devient conservant et l’égocentrisme diminue.
à un espace représentatif ou intel- formes empiriques, mais pas de position exacte d’un point sur un plan, une carte géographique. Il acquiert la notion de mesure.
lectuel. figures géométriques : deux formes
fermées sont confondues alors que Vers trois ans, il connaît : Sur (dessus) - sous (dessous), devant
L’espace est perçu. deux formes ouvertes sont distin- – derrière, dedans – dehors, grand – petit, en haut - en bas, à
guées des formes fermées. côté – loin – près.

Il pourra donc, sans difficulté, Entre trois et quatre ans, il connaît : autour, moyen, couché
reconnaître les signes de la lecture, (horizontal), debout (vertical), rond, carré, peu – beaucoup,
les quantités, bases de l’apprentis- contre (quelque chose).
sage à l’école élémentaire.
À cinq ans, il acquiert les notions de : partout, droit, entier,
rectangle, droite (sur lui), gauche (sur lui).

À six ans, il acquiert les notions de : penché, au milieu, demi,


épais – mince, droite et gauche sur autrui (orienté dans le
même sens).

Entre sept et onze ans : période L’enfant se dégage des données de la perception immédiate et peut effectuer diverses opérations mentales de transformation.
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

opératoire.
Vers sept-huit ans, il peut décentrer ses repères (notamment la gauche et la droite) et les projeter sur autrui (ce qui témoigne d’une diminution de l’égocen-
L’espace est conçu. trisme et d’une socialisation progressive).

Il est capable de décentrer sa perception et de se projeter dans une autre position.


Il peut adopter mentalement un point de vue différent de celui qu’il a réellement sur l’environnement. C’est l’espace projectif.
Il est capable de mesurer.

177
(Psycho)motricité, perception et structuration de l’espace

6.3.4 Veillez à la qualité 6.3.5 Invitez les enfants


de la prise d’information à se servir du corps
La vision fournit des informations spatiales et comme système de référence
donne accès aux détails. L’évolution de la posture permet de percevoir
Le toucher actif (toucher associé à la proprio- le haut et le bas, l’avant et l’arrière, la droite et
ception) fournit les indices de formes et de la gauche.
dimensions. La perception des directions est la capacité
On perçoit l’inclinaison d’un plan incliné par la de projeter les dimensions spatiales du corps
voûte plantaire et la position des articulations par (haut-bas) dans l’espace environnant et d’uti-
rapport à celui-ci. liser ainsi le corps propre comme système de
référence directionnelle.
L’audition permet les repérages d’indices ou Si l’on utilise le mot « extérieur », c’est en référence
d’objets sonores. à un « intérieur » ; la peau délimite le dedans et
le dehors.

●● Faites éloigner, rapprocher, changer les


formes pour opérer des transformations.

La proprioception participe grandement à la ●● Faites grimper, ramper pour envisager un


connaissance spatiale conscientisée du corps, autre point de vue.
de l’espace d’action et de la verticalité. ●● Faites vivre la proximité, l’éloignement, la
Ce sont les propriocepteurs qui permettent d’éva- pente ou la hauteur dans les expériences
luer, sans le voir, la taille d’un objet tenu en main, motrices.
la longueur d’une corde en se basant sur l’écarte- ●● Invitez les enfants à palper les objets pour
ment de bras. découvrir leurs formes.
●● Suscitez les actions de vider et de remplir
●● Veillez à la concentration en isolant un ré- pour prendre conscience des volumes, des
cepteur sensoriel. capacités.
●● Sollicitez plusieurs sens pour percevoir afin ●● Faites rouler des balles pour percevoir les
d’assurer le plus d’objectivité. propriétés de la sphère.
●● Utilisez les situations qui font vivre les ●● Invitez les enfants à glisser ou à grimper sur
contrastes : dedans-dehors, près-loin, arron- des pentes plus ou moins inclinées pour
di-anguleux. percevoir la verticalité, l’horizontalité, les
angles.
●● Utilisez le corps comme système de réfé-
rence pour percevoir la gauche et la droite.

178
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

6.3.6 Envisagez le passage neurologique innée, qui s’exprime progressive-


de l’espace vécu et senti, ment dans l’installation d’un côté dominant.
à l’espace perçu Des faiblesses au niveau de la perception des
L’expérience directe sur les caractéristiques symétries et asymétries vont souvent de pair
structurales – formes, volumes, surfaces – et avec des faiblesses au niveau de la latéralité.
contextuelles – orientation, position, direction Il s’agit d’un cas particulier de la perception
– est essentielle pour construire les représenta- des caractéristiques contextuelles : orientations,
tions. situa­tions des éléments de l’espace, dont son
propre corps.
●● Passez de la phase vécue, perçue de manière
intuitive à la phase perçue et représentée par ●● Suscitez le jeu spontané et invitez l’enfant
verbalisation, représentation graphique. à prendre conscience de sa dominance laté-
●● Revenez souvent sur les actions réelles après rale.
les phases de représentation dans une pers- ●● Invitez l’enfant à identifier l’axe de symétrie
pective spiralaire, pour assurer la construc- corporelle et à percevoir deux côtés diffé-
tion efficace du concept. rents par leur disponibilité motrice.
●● Outre les situations motrices, encouragez ●● À partir de cette conscience corporelle,
les arts plastiques, l’éveil scientifique, la mu- faites nommer cette asymétrie en utilisant
sique, les activités fonctionnelles et les acti- les termes gauche et droite.
vités mathématiques ou langagières ainsi que ●● Pendant la période de la perception de l’es-
les jeux symboliques en général. Ces situa- pace topologique, invitez l’enfant à perce-
tions permettent à l’enfant de vivre, de trans- voir l’orientation gauche ou droite par rap-
former, d’agir sur les caractéristiques spa- port à son propre corps. Par exemple, faites
tiales, dans des situations plus sédentaires. situer à gauche les objets qui sont placés du
côté de sa main gauche.
6.3.7 Suscitez la connaissance
de la gauche et de la droite ●● Lorsqu’il peut effectuer des transformations
mentales sur les objets, invitez-le à percevoir
les orientations « gauche » et « droite » sur
autrui en se décentrant (espace projectif ).
●● Vous pouvez conseiller à l’enfant de se pla-
cer mentalement à la place de son compa-
gnon pour situer les côtés gauche et droit de
ce dernier.

6.3.8 Tenez compte de l’affectivité


Un désordre dans l’espace intérieur peut se pro-
jeter sur l’espace extérieur causant des troubles
de la perception spatiale.
L’imaginaire médiatisé par le corps intervient
dans la construction de l’espace. Pour s’ouvrir
sur l’extérieur, le corps doit d’abord se fermer
sur lui-même. Les parents ou l’entourage fa-
vorisent, filtrent ou empêchent la variété des
rencontres avec l’extérieur en fonction de leur
La connaissance gauche-droite fait partie de la propre ouverture sur ce monde, en fonction de
perception spatiale et peut donc s’assimiler à l’image qu’ils s’en font. C’est en effet un mé-
une activité cognitive alors que la latéralisation diateur qui propose les différentes activités per-
est une fonction dépendante de l’organisation ceptives permettant de structurer et de concep-

179
(Psycho)motricité, perception et structuration de l’espace

tualiser progressivement les composantes de l’image maternelle participent au processus


l’espace. de différenciation mère–enfant donnant
ainsi à l’enfant la limite du dedans et du
●● Soyez attentifs : présence ou absence, atta- dehors.
chement ou angoisse de perte projetés sur ●● Tenez compte du contexte familial et de
l’intensité des expériences de découvertes.

6.4 Pistes d’action

6.4.1 Matériel cerceaux, toupies, moulins à vent, jouets qui


●● Du matériel pour expérimenter les formes, roulent, vélos, tricyles, trottinettes, poussettes.
les inclinaisons, les volumes et pour chan- ●● Du matériel pour emballer : papier tissu,
ger de point de vue : chaises, échelles, espa- foulards, écharpes, nappes, couvertures de
liers, agrès de gymnastique, escarpolettes, poupées, poupées et vêtements de poupées,
balançoires, barres fixes horizontales, toiles bandes élastiques, rubans, corde, ficelles.
d’araignée, trapèze, anneaux, monticules, ●● Du matériel qui se transforme : argile, pâte
pneus empilés ou suspendus pour grimper, à papier.
ramper, se suspendre, mettre la tête en bas, ●● Du matériel pour réaliser des actions
mezzanine, escaliers, tunnels pour passer usuelles ou des jeux symboliques : figurines,
dessous, tapis pour ramper. poupées, maisons de poupées, couverts, cas-
●● Du matériel pour manipuler, assembler, seroles, lacets …
démonter, éloigner, remplir, vider, classer, ●● Du matériel pour représenter : signaux rou-
organiser, ranger : jeux d’engrenages, jeux tiers, lettres de l’alphabet, pictogrammes,
de construction, blocs en bois, blocs de flèches, appareils photos, films, plans, argile.
mousse, objets avec couvercles (boîtes de
fromages), jouets avec plusieurs parties, vis 6.4.2 Situations motrices
et écrous, boutons et boutonnières, petits
objets, coquillages, cailloux, boutons, cap- Suscitez la discrimination, la reconnaissance,
sules jetons, dés. l’identification, la reproduction directe ou dif-
●● Des contenants : cuillères, louches, enton-
férée, la production, l’estimation, la mesure.
noirs, pelles, tasses, plats, berlingots, boîtes
a) P
 ercevoir les formes,
en carton, petites boîtes, bouteilles en plas-
les surfaces, les volumes
tique, couvercles.
●● Du matériel que l’on peut mettre en mou- Marcher, courir, sauter, gravir, glisser,
vement : balles, bobines, tubes, anneaux, rouler, tourner, grimper, franchir,
s’équilibrer, se coucher, s’asseoir,
se blottir, se faufiler, danser.
●● Librement, en réponse à des consignes ver-
bales, motrices, graphiques.
●● Sur des poutres, des bancs, des surfaces ar-
rondies, des pentes, des reliefs et des formes
diverses, des surfaces planes ou inclinées.
●● En suivant des trajectoires, d’un angle à
l’autre, en longeant les bords, en respectant
les repères placés au sol : cônes, traits de
craies.
●● Sur un damier, sur un carrelage, sur un
pointillé, sur une ligne, sur une diagonale,

180
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

sur une médiane, en serpentine, en qua- Réaliser des empreintes


drille, autour d’une forme. ●● Au moyen d’objets, de formes, de lettres, de
●● En représentant une figure, une forme, en parties du corps, de volumes, de surfaces.
rang, en file, en respectant les pictogrammes. ●● Dans le sable, la neige, sur du talc, la pous-
sière, du papier.
Jouer collectivement
●● Twister. b) P
 ercevoir les directions,
●● Pictionnary. les orientations
●● Jacques a dit. Se déplacer, s’orienter librement, à partir
●● Cachette. d’un plan, d’une photo, d’une consigne
Mimer ●● Avec un vélo, un tricycle, une trottinette,
●● Une forme, une action, une trajectoire, en poussant un caddie ou en promenant
un dessin, une danse, une construction en un landau, en jouant au minigolf, les yeux
mousse. bandés.
●● Un mouvement, un déplacement, une dé- ●● En suivant des trajets, un dessin, sur un che-
marche, un personnage. min tortueux qui mène à une maison, un
labyrinthe, un parcours orienté au moyen
Manipuler de flèches.
●● Des objets présentant des angles, des arêtes. ●● En suivant un objet tiré par un autre enfant,
●● Des formes particulières (tranchant, pointu, le son d’une clochette, d’un tambour, d’une
étroit, creux…). flûte, un autre enfant.
Mettre en mouvement, faire rouler, lancer Regarder, observer, se placer à l’endroit,
●● Des rubans, des foulards, des pinceaux, des librement en réponse à des consignes
petites voitures. ●● D’où a été prise une photo.
●● Des balles, des ballons, des disques sur un ●● Depuis la perspective du haut de la mezza-
plan incliné en cascade. Vérifier les dis- nine, du haut des escaliers.
tances parcourues. ●● Depuis la fenêtre.
●● En grimpant sur les chaises, échelles, espa-
Dessiner, reproduire, produire
liers, agrès de gymnastique, escarpolettes,
●● Des spirales, des zigzags, des boucles, des
balançoires, barres fixes horizontales, toiles
vagues.
d’araignée, trapèze, anneaux, monticules
●● La forme des lettres, des chiffres, des sil- etc…
houettes.
Imiter, reproduire, répéter, créer librement
Construire à partir d’un plan assembler, ou en réponse à des consignes
empiler, emboîter
●● La même orientation, la même taille, le
●● Des puzzles, des tangrams, des parcours, des même dessin en se basant sur des indices
formes semblables, des formes différentes. visuels.
●● Des engins pour réaliser un circuit. ●● Des déplacements.
Trouver par la vue, le toucher, l’audition
●● Sous un drap, dans l’espace de la classe, dans c) P
 ercevoir le voisinage, l’éloignement,
le parc, sur une image : un objet caché une la distance
forme, une orientation, une couleur, un des- ●● Distinguer les éléments voisins, dans un
sin, une personne (colin-maillard), la même même champ visuel ensuite, le voisinage
lettre, le même vêtement, la même quantité, pourra s’étendre à des zones plus larges :
la même grandeur, la même forme. près, proche, éloigné, distant, loin, à côté de.
●● Distinguer des éléments voisins qui se
confondent et s’interpénètrent : séparé,

181
(Psycho)motricité, perception et structuration de l’espace

●● Dans une danse, une ronde.


●● Dans des jeux de ballons collectifs où l’on
doit s’enfuir et s’éloigner du loup, des jeux
de chat, balle chasseur.
●● En pas de géants, en pas de souris, en mar-
chant sur des journaux, sur des pas japonais,
sur les damiers d’un carrelage.
Faire rouler, lancer
●● Des objets dans un jeu de déménagement.
●● Des boules dans un jeu de pétanque.
●● Avec le pied, la main, un stick.
●● Des balles et des ballons, des cerceaux, des
toupies.
●● Dans une cible loin, au-dessus d’un filet,
près, en haut, derrière, entre, au-delà, de-
vant, vers un but.
●● Vers un compagnon qui se déplace à gauche
et à droite.
Construire à partir d’un plan, ranger,
rassembler et se rassembler
●● Dans les boîtes ad hoc.
écarté, au-delà, en avant, en arrière, au-des- ●● Dans des armoires.
sus, en dehors de. ●● Comme d’habitude.
●● Percevoir les notions de : rejoindre, au bord
●● Sur une ligne.
de, à la limite de, côte à côte, se toucher.
Reconnaître
Se rapprocher et s’éloigner
●● Retrouver par le toucher sous un drap, dans
●● Au moyen d’un vélo, d’un tricycle, trotti- une boîte, la position, l’orientation d’objets.
nettes, en poussant un caddie ou en prome-
nant un landau.
●● En jouant au minigolf, les yeux bandés.

182
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

d) P
 ercevoir l’entourage Graver et réaliser des empreintes,
et l’enveloppement des impressions
Suscitez la capacité de situer un élément à l’in- ●● Dans du sable, dans de la terre.
térieur d’autre chose sur une surface puis dans ●● Sur du papier avec des objets (éponges,
un espace à trois dimensions. Dans, dedans, au frites, main, pied…).
milieu, à l’intérieur de, à l’extérieur de, entre,
e) Percevoir l’ordre et la succession21
parmi.
Exercez l’enfant à percevoir une certaine sta-
Se recouvrir, sortir et rentrer, bilité dans la disposition relative de différentes
se blottir, se cacher parties d’un objet ou de différents objets de son
environnement rangés de façon constante : au
début de, en avant de, au bout de, après, de…
à, en rang, en ligne, en cercle.
●● Se placer et se déplacer en file, en rang, en

suivant une tournante décidée, sans se dé-


passer.
●● Placer, ranger, les cerceaux, les anneaux, les

engins divers en ligne par rapport à son


propre corps ou par rapport au corps d’un
autre enfant, pour réaliser un parcours.
●● Réaliser une activité en fonction d’une suite

d’actions (marche à suivre) réalisée en picto-


gramme pour cuisiner, réaliser un bricolage.
●● Reproduire une suite d’actions en danse,

●● Avec un parachute, dans un château, sous expression, mime.


une tente. ●● Réaliser un circuit pour les petites autos.

●● Dans les bras, dans de grands objets, dans ●● Réaliser un circuit dans le sable pour les

des caisses en carton, sous un préau, dans la billes.


petite maison, sous une aubette… ●● Réaliser un circuit pour faire descendre des

balles sans arrêt.


Ranger des espaces
●● Comparer, mesurer avec les étalons naturels,
●● Pour que tous les éléments y trouvent une
avec des étalons non conventionnels, deux
place.
distances parcourues par un mobile.
Emboîter, enfiler, encercler ●● Comparer, mesurer les performances des

●● Des éléments avec d’autres. actions motrices effectuées : les distances par-
●● Des perles… courues par deux ballons lancés, les perfor-
mances obtenues dans des sauts en longueur.
Remplir et vider ●● Définir le gagnant d’une partie de pétanque
●● Différents contenants. sur des critères objectifs.
●● Avec des cuillères, des louches, des enton- ●● Se ranger, se grouper, en fonction de la taille
noirs, des pelles, des tasses, des plats, des du plus petit au plus grand.
berlingots, des bouteilles en plastique.
●● Au moyen de coquillages, cailloux, boutons, f) C
 hanger de point de vue,
capsules, jetons, balles, du sable, de l’eau. opérer des transformations
●● Se déplacer en farandoles qui se croisent,
Emballer sans se toucher.
●● Des formes dans des papiers.
●● Des sculptures. 21 L’ordre et la succession font l’objet d’une proposition d’acti-
vités dans le chapitre consacré à la perception consciente du
●● Des constructions. temps.

183
(Psycho)motricité, perception et structuration de l’espace

●● Se placer par rapport à plusieurs repères : Manipuler des objets


devant l’armoire et en face de la table. ou des images orientées
●● Se déplacer en inversant le sens dans un par-
cours.
●● S’orienter dans des jeux de pistes, à partir de
photos, de repères, de plans orientés.
●● Jouer à la chasse au trésor, à partir de
consignes verbales, de pictogrammes, de
flèches.
●● Regarder l’espace, les actions des autres à
partir du haut d’un escalier, d’une fenêtre.
●● Regarder la même action sur une vidéo prise
sous différents angles de vue.
●● Rechercher le point de vue pris par l’auteur
d’une photo.
●● S’observer dans le miroir.
●● Aller rechercher les objets qui ont la même
taille qu’un objet étalon.
●● Sélectionner dans un bac les collections
d’objets représentant le même cardinal. ●● Des poupées, des Playmobiles, des robots,
●● Reconnaître dans une collection de signes des jouets orientés en fonction des consignes
(lettres, chiffres, symboles, pictogrammes) données par un animateur.
ceux qui sont identiques par la forme. ●● Des jeux vidéo (tétris, orientation).
●● À partir de photos, classer les actions réa- ●● Des jeux mettant en mouvement les robots
lisées avec la main gauche, la main droite, à orienter sur des plans.
vers l’avant, vers l’arrière. ●● Des jeux de table (pions, dames).
●● Effectuer, des bricolages, des jeux de règles ●● Des ensembles en les organisant par ordre
en se référant à une marche à suivre. croissant ou décroissant, en tenant compte
●● Dessiner un plan de la classe. des quantités.
●● Organiser les rangements. ●● Des réglettes en les rangeant par ordre de
●● Préparer les outils pour réaliser une action. grandeur.
●● Faire le même dessin qu’une personne ins- Placer, cacher ou aller chercher,
tallée en face. s’orienter en réponse à des consignes
●● Organiser des éléments en se référant à un ●● Des objets.
plan.
●● Les intrus dans une ligne, dans un grand
●● Jouer à replacer les objets comme hier. espace.
●● Réaliser des constructions semblables aux ●● Des lieux à partir de photos.
photos ou aux dessins des structures réali-
●● Dans un labyrinthe.
sées en blocs.
●● En réponse aux consignes d’un autre enfant
●● Imiter et reproduire des actions d’un groupe
sur un carrelage.
d’enfants à partir d’une démonstration, une
action orientée, des constructions, des des- 6.4.3 Situations de prise
sins, le déplacement d’un partenaire. Immé- de conscience
diatement, en différé, se plaçant en face, à
côté du modèle, devant le modèle, sur un Présenter, commenter, raconter, planifier, dicter
trajet carré, en miroir, en face à face, en des orientations, des directions, des positions :
●● Dans un jeu d’orientation, sur un damier,
s’observant dans le miroir, en se plaçant per-
pendiculairement au modèle. dans un labyrinthe.

184
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

●● Pour trouver un objet caché. ●● Le plan d’une chasse au trésor pour orienter
Utiliser les verbes, les prépositions, les adverbes, ses partenaires.
les noms pour caractériser : ●● Les dialogues entre des poupées ou des ob-
●● Les formes, les objets, les caractéristiques,
jets symboliques.
les trajectoires, les couleurs. ●● Les indices perçus de manière visuelle.
●● Les actions en utilisant les termes (dessus, ●● Les repères de situations pour les faire réali-
dessous, gauche, droite) par rapport à soi et ser par un autre en miroir.
par rapport à autrui. ●● Les photos, les vidéos, les souvenirs des ac-
●● Une situation motrice en imaginant être à tions réalisées par d’autres.
la place de…

6.5 Observation de la perception de l’espace

Des critères et des indicateurs permettant d’ob- Nous vous invitons néanmoins à consulter les
server l’enfant dans sa capacité de percevoir les tableaux de développement qui vous sont pro-
caractéristiques spatiales sont présentés en fin posés, ceci en vue d’affiner votre observation.
de chapitre ainsi que dans la partie consacrée
aux outils.

185
7. (Psycho)motricité, perception
et structuration du temps

7.1 Définitions et caractéristiques

l’observation de paramètres objectifs qui la défi-


nissent du point de vue mathématique.
Grâce au défilement des poteaux, on se rend compte
de la vitesse du train. Si on ferme les yeux, on ne se
rend plus compte de la vitesse.

7.1.2 L’ordre et la succession

7.1.1 Définitions
La perception du temps peut se définir comme
l’appréciation qualitative et quantitative des
caractéristiques du temps auxquels les sens ont
donné accès.
La perception du temps se traduit par la capa-
cité de discriminer, de reconnaître, d’identifier, ●● L’ordre chronologique aléatoire représente
de reproduire, de produire, d’estimer, d’appré- la suite des événements qui surviennent et
cier qualitativement les caractéristiques du qui n’ont pas de lien particulier entre eux.
temps.22 Il permet les classements.
On ne voit ni ne perçoit jamais le temps comme C’est l’ordre conventionnel des lettres de l’al-
tel, puisqu’il ne tombe pas sous le sens. On ne phabet, la succession des mois de l’année.
perçoit que des événements, des mouvements,
des actions, leur vitesse et leurs résultats. ●● L’ordre chronologique logique représente
la suite d’événements qui ont des liens de
Pour percevoir la durée, on peut compter, battre du subordination entre eux.
pied, observer le temps d’un déplacement, le tour
d’aiguille d’une horloge ou représenter des signes Ce sont les étapes d’une recette de cuisine, ou les
musicaux, des mots plus ou moins longs. phases d’un mouvement qui s’enchaînent dans
un ordre logique.
La caractéristique de la vitesse peut être perçue à
partir d’impressions sensorielles ou être déduite de ●● La notion d’âge rend compte de l’ordre
d’apparition des événements sur l’échelle du
22 Cela inclut donc automatiquement la mémoire des rythmes, temps.
l’organisation temporelle, l’irréversibilité.

186
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

●● La notion d’irréversibilité traduit le mouve-


ment du temps qui passe et qui ne revient
pas. Elle traduit les notions de « grandir »,
« vieillir », « mourir ».
Les notions associées à cette caractéristique du
temps sont par exemple :
Notions d’ordre chronologique
●● Maintenant, avant, après, au début, en, en
même temps, l’un après l’autre, ensemble, un
à un, simultanément, successivement, alterna-
tivement, pendant que, simultané, synchrone.
●● Séquence, stade, épisode, enchaînement, suc-
cession, alternance, date, début, commen- Les notions associées à cette caractéristique du
cement, fin, issue, cause, conséquence, effet, temps sont par exemple :
subordination, d’abord, ensuite.
●● Temps court, temps long.
●● Puis, alors, premier, deuxième, tantôt, plus
●● Peu, beaucoup, moins.
tôt, aussitôt que, dès que, depuis, jusqu’à
●● Plus de temps, long, durable, interminable,
quand, quel moment.
attente, délai, pause.
●● Après, enfin, enchaîner, suite, série, donc.
●● Temps, retard.
●● Premièrement, deuxièmement, finalement.
●● Déroulement, cours, séjour, existence, et,
●● Étapes, procédures, mode d’emploi, prévision.
période, cycle, instant, moment, intervalle,
●● Plus tard, après, avant peu, bientôt, pro- terme, épisode.
chain, postérieur.
●● Heure, minute, seconde, jour, nuit, mois,
●● Présent, aujourd’hui, à ce jour, à présent, saison, trimestre, semaine, an, année, week-
maintenant, en ce moment, actuelle. end, matin, après-midi.
●● Passé, hier, avant-hier, la veille, l’avant-veille, ●● Durant, entre-temps, intérieur, intermède.
jadis, autrefois, alors, déjà, auparavant, tôt,
●● Durable, continu, chronique, permanent,
récent, avant que.
éternel, perpétuel, interminable, toujours,
●● Futur, avenir, devenir, demain, après-de- bref, éphémère, momentané, passager, pro-
main, surlendemain. visoire, temporaire.
Notions d’ordre (aléatoire) conventionnel ●● Prolonger, abréger, écourter, interrompre,

●● Au début, avant, puis, ensuite, après, enfin, attendre.


enchaîner, suite, série, premièrement, deu-
xièmement, finalement. 7.1.4 La vitesse
La vitesse représente le temps mis pour parcou-
Notions d’âge et d’irréversibilité rir un espace, pour réaliser une action.
●● Âgé, jeune, enfant, adulte, vieillard, antique,
Elle représente un rapport entre l’ordre et la durée.
ancêtre, descendant, centenaire, c’est passé,
trop tard, ça va venir, trop tôt, avant, après, Les notions associées à cet aspect du temps sont
hier, maintenant, demain. par exemple :
●● Rapide, lent, vif, modéré, en parlant du

7.1.3 La durée tempo, de l’allure.


La durée est le temps qui s’écoule entre le début ●● La cadence, plus vite, moins vite, accélérer.

et la fin d’une action, d’une activité, d’un évé- ●● Le plus possible, le moins possible.

nement. ●● Rapide, prompte, vite, alerte.

Elle fait apparaître la notion de limite et met en ●● Instantané, soudain, subit, urgent, brusque,

jeu la séparation. fulgurant, bâclé, saccadé.

187
(Psycho)motricité, perception et structuration du temps

●● Lent, traînard. Dans les comptines pour enfant, par exemple, le


●● Vitesse, rapidité, vélocité, allure, train, tem- rythme ne vient pas nécessairement des mots qui
po, cadence, débit, fréquence, hâte, promp- sont de longueurs inégales mais plutôt des pauses,
titude. des accentuations de certaines syllabes et des in-
●● Accélérer, activer, presser, se précipiter, se flexions que prend la voix pour scander les syllabes.
dépêcher, brusque. De même, dans une pièce musicale, c’est la batterie
●● Ralentir, modérer, retarder. ou la main gauche du piano qui donne le caractère
d’ensemble rythmé.
7.1.5 Le rythme

De nombreux rythmes animent le corps hu-


main : celui des battements du cœur, de la res-
piration, de l’encéphale mesurable par l’élec-
troencéphalogramme, mais encore le rythme
de la variation de la température au cours de
la journée, le rythme naturel du sommeil veille
(les lève-tôt, les lève-tard), celui qui règle la
composition du sang.
Le rythme peut également être moteur à partir
d’actions ou plus exactement à partir des sen-
sations proprioceptives qui accompagnent les
mouvements du corps, on parlera des mouve-
Le rythme peut se définir comme l’organisa- ments rythmés.
tion d’une succession de stimuli au cours de
Le rythme perçu dans le mouvement de balançoire,
laquelle une structure donnée apparaît périodi-
les mouvements de danse ou dans les rythmes qui
quement. Il met en lien ordre et durée.
ont bercé l’enfant dès avant la naissance
Cette caractéristique du temps inclut la succes-
sion (avant, après), la durée (temps long, temps Les notions associées à cet aspect du temps sont
court), l’intervalle (arrêt entre les temps), la par exemple :
vitesse (rapide, lent), la périodicité (répétition
régulière), la continuité. Notions de continuité
L’intervalle est la durée limitée entre deux acti- ●● Continuité et discontinuité, répétitif, cycle,
vités, entre deux points définis. cyclique, acyclique, quotidien, journalier,
hebdomadaire, mensuel, semestriel, annuel.
Cette notion comporte une idée de repos, de
pause, d’attente ou au contraire de continuité. Notions d’intervalles
L’intervalle entre deux tétées, entre les états de som- ●● Sans arrêt, de temps en temps, ininterrom-
meil, la parution hebdomadaire d’un journal, etc pu, interrompu, intermittent, perpétuel,
On peut parler de rythme des saisons, des jours, jour- persistant, permanent.
nuit, respectant bien le sens de succession périodique. ●● Parfois, quelquefois, souvent, fréquem-
ment, récurrente.
L’idée de vitesse d’une pièce musicale repré-
sente le tempo, pas le rythme. ●● Attente entre deux actions définies.

Le stimulus peut être un son, un signal lumi- Notions de périodicité


neux, une frappe ou une action, une accentua- ●● Régularité, irrégularité, uniforme, saccadé,
tion, une rime, une pause, une pulsation qui constant, inconstant, prévisible.
apparaît périodiquement. Cela peut être aussi ●● Cadencé, périodique, apériodique, répétitif.
un groupement de stimuli ou d’actions qui se ●● Rythmé, non rythmé, périodique, apério-
répètent, identiques à eux-mêmes à des inter- dique, cadencé, répétitif.
valles constants.

188
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

7.2 Enjeux
de son éducation). Percevoir l’irréversibilité, c’est
accepter le principe de la réalité frustrante.

7.2.2 Enjeux moteurs


La perception consciente des caractéristiques
du temps permet d’organiser sa motricité pour
se déplacer, s’orienter, se protéger, agir, se posi-
tionner, explorer, communiquer en fonction
des caractéristiques temporelles.
Traverser une rue sans se faire écraser par une voi-
ture.
Pouvoir jouer au basket-ball et rattraper au bon
moment la balle envoyée.
7.2.1 Enjeux sociaux et affectifs Fouetter la crème.

Augmenter l’intervalle de durée que l’enfant est Chasser une mouche.


capable de se représenter et de maîtriser déve- Marcher plus ou moins vite.
loppe la capacité de structurer le temps, pour Ramer, dribbler en cadence.
construire la conscience de sa propre histoire Scier dans un mouvement rythmé.
et de son devenir. Cela se réalise par l’inté-
Attraper une balle.
gration de son vécu, la création de projets, la
succession, l’alternance, l’anticipation, l’inser- Réaliser une suite d’actions, s’habiller, mettre la
tion d’un temps social ce qui représente une table, prendre le bus dans un ordre chronologique,
construction lente et jamais achevée. s’arrêter pour une pause.
La structuration du temps permet d’ordonner Danser, chanter en rythme.
des états de choses apparaissant multiples et Gagner à la course.
non ordonnées, cela sécurise. Elle exerce une influence sur la capacité d’uti-
La perception consciente des caractéristiques liser le mouvement et ses caractéristiques ryth-
du temps permet d’adapter son temps propre miques dans une perspective esthétique en
au temps social et d’ajuster les rythmes person- danse.
nels aux rythmes extérieurs.
7.2.3 Enjeux cognitifs
L’adaptation du temps propre au temps social per-
met, par exemple, la réalisation d’une tâche en La perception consciente des caractéristiques
une durée limitée, la capacité de se mettre en pro- du temps permet de retenir l’ordre aléatoire de
jet, d’accepter les délais, les attentes, de planifier et type conventionnel.
d’évaluer ses actions. L’ordre alphabétique, l’ordre numérique, l’ordre
Elle influence la capacité d’organiser sa vie quo- des saisons.
tidienne et d’inscrire ses mouvements, ses actes, Elle permet de parler, de lire et d’écrire en com-
sa vie, son histoire dans un mouvement continu. prenant le sens du vocabulaire temporel utilisé.
Pour organiser le programme de sa journée, prépa- Les temps « présent », « passé », « futur ».
rer son agenda. Les prépositions, les adverbes, les liens logiques,
Elle permet de percevoir le temps objectif, de avant, après, premièrement…
s’ajuster au principe de la réalité avec ses limites Elle agit sur la capacité de parler, de lire,
et ses contraintes, de se projeter dans le futur. d’écrire en utilisant les mots ou les phonèmes,
Grandir est teinté d’envie et d’inquiétude pour dans l’ordre, le rythme en fonction de l’inten-
l’enfant (inquiétude aussi pour l’adulte responsable tion de communication (succession de signes,

189
(Psycho)motricité, perception et structuration du temps

ordre dans les mots, intervalles conventionnels Résoudre des problèmes car les relations de causa-
entre les signes). lité sont conditionnées par la perception de l’ordre
L’écriture est une succession de mots ordonnés et et de la succession.
d’intervalles, organisés selon une logique. Apprendre à mesurer, compter, calculer suppose de
Elle permet de concevoir l’orientation du percevoir le nombre dans ses caractéristiques ordi-
temps (de manière linéaire) dans une perspec- nales et cardinales.
tive historique. Effectuer des opérations suppose toujours une suc-
Situer sur l’échelle de temps des événements apparte- cession logique.
nant à l’histoire (journal de classe, journal de l’école). Elle influence la capacité de comprendre les
Réaliser une ligne du temps (année scolaire). codes de l’écriture musicale pour lire une parti-
tion, jouer d’un instrument de musique.
Elle permet d’objectiver les caractéristiques
temporelles du réel permettant d’aborder l’abs-
traction mathématique.

7.3 Pistes méthodologiques spécifiques


7.3.1 Suscitez la capacité
de résoudre des problèmes
et l’éveil sensoriel
7.3.2 Sollicitez les différentes
tâches perceptives
●● Orientez les situations vers la discrimina-
tion, la reconnaissance, l’identification, la
reproduction directe et différée, la produc-
tion, l’appréciation qualitative, l’estimation
et la mesure.

7.3.3 Adaptez vos attentes


à l’âge des enfants
Le développement de la perception des carac- L’enfant doit vivre le plaisir différé par des
téristiques du temps suit le développement de frustrations adaptées à son niveau de développement
la pensée. (délai, attente, refus). Il apprend ainsi à composer
entre son organisation personnelle du temps (temps
La perception du temps évolue d’une connais- propre construit sur base de ses pulsions) et le temps
sance intuitive vécue à une connaissance objec- social.
tive rationnelle, caractéristique du passage de
●● Le temps social est introduit par le collec-
la pensée préopératoire à la pensée opératoire.
tif sous formes de repères, d’unités codifiées
On peut dire que le temps est d’abord vécu et selon la durée. Celles-ci sont fondées sur
senti puis perçu et enfin conçu et connu. des phénomènes astronomiques, des événe-
a) Avant deux ans
ments historiques ou religieux.
●● Rythmes personnels et rythmes extérieurs b) Entre deux et quatre ans
trouveront peu à peu un ajustement au ●● Veillez à la régularité des activités, des soins
cours des soins de maternage, au cours du prodigués aux enfants. Cela favorise la mé-
dialogue tonique mère-enfant. morisation, le repérage et l’intégration du
●● La première perception du temps objectif temps.
chez l’enfant correspond à la mesure de la ●● Utilisez progressivement des repères codi-
frustration issue du plaisir différé. fiés pour que l’enfant acquière la capacité

190
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

de s’organiser et de prendre conscience des


actions dans un temps objectif.

●● Suscitez chez l’enfant la capacité de se


conformer au principe de réalité avec ses
limites et ses contraintes pour lui permettre
de se projeter dans le futur. ●● Pour percevoir les rythmes, faites transpo-
●● Proposez les situations qui vont permettre ser les rythmes vécus sur des graphiques, par
à l’enfant de percevoir les caractéristiques des actions.
temporelles fondamentales qui sont norma- d) Au-delà de six ans
lement perçues au stade préopératoire ainsi ●● Envisagez les notions de :
que les concepts correspondants. –– Conservation de la durée : le temps est
●● L’approche la plus accessible de la durée homogène.
consiste à la relier à la notion d’attente. –– Connaissance logique des rapports tem-
c) À partir de quatre ans porels : liens de causalité sans l’action
●● Pour percevoir le temps de manière objec- effective.
tive, appuyez-vous sur des repères moteurs –– Situation des éléments historiques sur
ou sur la transcription graphique de cette une échelle.
durée.
7.3.4 Veillez à la qualité
●● Appuyez-vous sur le vécu de gestes rituels,
de la prise d’information
d’actions ou d’événements collectifs répétés
qui scandent le temps, pour organiser la vie On ne voit ni ne perçoit jamais le temps comme
du groupe ou de l’enfant. tel, puisqu’il ne tombe pas sous le sens. On ne
–– Planifiez et organisez les séances, respec- perçoit que des événements, des mouvements,
tez cette organisation. des actions, leur vitesse et leurs résultats.
–– Laissez aux enfants le temps de terminer Solllicitez la vision, l’audition, la proprioception.
leurs activités. ●● Proposez des situations qui font vivre les

–– Prévenez les enfants des changements. contrastes : régulier-irrégulier, continu-dis-


●● Pour percevoir la conservation de la durée, continu, vite-lent, long-court, rythmé-non
utilisez des sabliers, des minuteries. rythmé.
●● Veillez à la concentration en isolant un récep-
●● Pour percevoir l’ordre, utilisez des supports
graphiques reprenant la succession des teur sensoriel pour concentrer l’attention de
étapes d’une recette de cuisine, de la vie, l’enfant sur les caractéristiques spécifiques.
d’une activité d’habillage, de la préparation ●● Sollicitez plusieurs sens pour percevoir afin

d’un projet, de la résolution d’une construc- d’assurer le plus d’objectivité.


tion. ●● Faites opérer des transformations sur les

●● Pour retenir l’ordre conventionnel, utilisez données temporelles.


les alphabets, la suite des nombres, les sai- ●● Évitez la représentation cyclique du temps.

sons, les mois de l’année. Le contexte a toujours changé.

191
192
Quelques repères

Entre la nais- Pour le nouveau-né, l’existence du temps est assimilée aux rythmes internes du corps, à ceux de la mère, perçus au cours du maternage et à la sensation de satisfaction ou de
sance et deux malaise.
ans. La perception du temps est d’abord subjective et étroitement liée à la notion de plaisir et déplaisir.
Période senso-
ri-motrice. Tous les rythmes qui bercent l’enfant, même avant la naissance, constituent les premières intégrations sensorielles du temps. Ce sont ses propres rythmes biologiques ou les
Le temps est rythmes appartenant à la mère, comme celui du battement cardiaque ou ceux de veille et de repos.
subi et vécu.
Les premières notions de temps vont venir de l’association entre les besoins internes, les sensations émotionnelles, toniques, liées à ces besoins et les réponses apportées par
l’entourage.

Dès la naissance, le nouveau-né dispose de comportements rythmiques et d’une motricité rythmique propre. Le rythme de succion lors de la tétée varie d’un bébé à l’autre.

Avec le développement de la motricité, de la préhension, le temps sera lié à l’action présente.

Entre deux et L’ordre chro- L’ordre chronolo- L’appréhension La notion de durée La notion de vitesse Le rythme Connaissance du
sept ans. nologique aléa- gique logique de l’âge Pour l’enfant, la durée Au départ, la percep- L’appréhension vocabulaire tem-
Période préo- toire L’acquisition de cette Le petit enfant n’est pas une donnée tion de la vitesse est objective du rythme porel
pératoire. Très tôt, l’enfant notion suppose que associe l’âge aux abstraite, c’est « le synonyme de grande fait appel à une per- Vers deux ans : il
C’est le passage est capable de l’enfant établisse modifications de temps passé à ». distance parcourue ou ception quasi immé- comprend le sens
du temps vécu, répéter des sons, des liens de cause à la physionomie de durée plus longue diate. du mot « bientôt ».
subjectif, au des chiffres ou effet entre les phéno- humaine sous l’effet Au départ, l’estimation et de changements
temps objectif. des mots dans mènes. du vieillissement de la durée est sub- plus nombreux. Elle apparaît avec Vers trois ans : il
l’ordre où il les (taille). jective et dépend de tous les événements, distingue le présent
L’enfant ac- entend. Cepen- L’enfant est déjà l’impression agréable Le petit enfant perçoit qu’ils soient cos- de l’avenir proche :
quiert la capa- dant, la capacité capable d’anticiper C’est au quotidien ou désagréable que la différence de vitesse miques ou culturels, « tout à l’heure »,
cité de s’orga- de sa mémoire la venue d’un évé- que l’enfant fait laisse cette durée. par la vision : celui se répétant réguliè- « demain ».
niser et de se immédiate est nement, à partir de l’expérience du qui gagne est celui qui rement et créant des
représenter des plus limitée que l’observation des temps qui passe et Il ne peut dissocier le arrive le premier, mais repères sur le cours Vers quatre ans :
actions, dans un celle de l’adulte. signes associés à cet qui ne revient pas. temps réel du temps il ne peut y attribuer de ce mouvement l’enfant dira qu’il
temps objectif, événement. Cela apparent ou subjectif. des relations causales infini. est plus grand
au moyen de À trois ans, il se suppose la capacité Il apprend qu’il y Son impression est comme la distance. qu’un enfant de
repères codifiés. souvient d’une de parcourir men- aura du temps qui fortement influencée C’est le cas pour deux ans mais ne
succession de talement le fil des va encore venir, par l’activité qu’il a Les enfants ne com- le jour, la nuit, les comprend pas la
trois chiffres. événements, de pour continuer à accomplie. prennent pas pourquoi saisons, la succes- nuance « plus âgé ».
remonter des effets grandir. les adultes gagnent sion des jours, des Il est capable de
aux causes ou de Ce qu’il aime a duré ou réussissent plus semaines, des mois, distinguer et d’uti-
(Psycho)motricité, perception et structuration du temps

descendre des causes Il apprend la posi- moins longtemps que vite qu’eux ; aussi, il des fêtes. liser correctement
aux effets, selon tion relative des uns ce qu’il a moins appré- est important de leur les termes « jour »
toutes les combinai- par rapport aux cié. situer la différence Vers deux ans, et « nuit », « matin,
sons possibles. autres, la valeur Un mouvement rapide de l’âge et le temps à l’enfant accompagne midi et soir ».
de l’âge dans cette a duré plus longtemps venir pour leur per- spontanément une
Le récit des enfants chronologie du qu’un mouvement mettre d’apprendre à musique rythmée par Vers cinq et six
témoigne d’une jux- temps. Il perçoit et lent… Ce qui est labo- réussir pareillement. des mouvements de ans : il apprend les
taposition de détails intègre la notion de rieux semble durer plus son corps. saisons.
dont l’ordre général l’âge, de « jeune », longtemps que ce qui
paraît incorrect à de « vieux », « trop est facile.
l’adulte. tôt », « trop tard ».
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

7.3.5 Envisagez le passage du temps


vécu et senti au temps perçu
●● À partir des expérimentations libres et répé-
tées, invitez les enfants à utiliser les termes
qui caractérisent le temps.
●● L’approche la plus aisée de la notion de du-
rée est de la relier à la notion d’attente.
●● L’approche la plus aisée de la vitesse est de la
relier au mouvement.
●● Passez de la phase vécue, perçue de manière
intuitive à la phase perçue et représentée par
la verbalisation, la représentation.
●● Revenez souvent sur les actions réelles après
« plus vite » équivaut à

les phases de représentation, dans une pers-


tiale, il parviendra à se
Vers sept ans, lorsqu’il

dimension temporelle

représenter le fait que


de la dimension spa-

« moins de temps ».
arrive à dissocier la

pective spiralaire, pour garantir la concep-


tualisation.
●● Outre les situations motrices, encouragez
les arts plastiques, l’éveil scientifique, la mu-
sique, les jeux symboliques, les jeux mathé-
matiques.

7.3.6 Tenez compte de l’affectivité


Si l’on ne perçoit pas le temps, il n’y a rien au-
Il lit l’heure.

delà d’un espace temporel extrêmement bref.


Il n’y a donc pas de possibilité de se mettre en
projet.
La construction de la perception du temps est
miné par la date de
L’enfant comprend
que l’âge est déter-

chargée de l’affectivité consciente et incons-


ciente qui peuvent créer des rapports spéci-
naissance.

fiques, voire pathologiques, avec le temps.


Certains sont toujours en retard à leurs rendez-
vous, d’autres en avance, d’autres projettent leur
obsession sur l’heure des repas.
entre les événements.
établit explicitement
les liens de causalité

quelques repères du
calendrier (anniver-
Il apprend les jours
Il peut reconstituer

saires), les mois de


l’ordre des images

Veillez aux rituels, aux horaires, aux rythmes


d’une histoire. Il

●●
de la semaine et

réguliers, au respect des échéances.


Organisez la permanence des personnes,
l’année.

●●

la continuité dans les exigences, les repères


explicites qui permettent à l’enfant de sortir
du chaos temporel et d’accéder à un sen-
peut mémoriser

timent de sécurité, d’accepter l’attente, la


cinq chiffres.À

mémorise six
À sept ans, il

frustration, les deuils.


dix ans, il

chiffres.

●● Dans le cadre des institutions ou des écoles,


il faut parfois compenser la désorganisation
des enfants et leur permettre de se réappro-
Après sept ans.

Période opéra-

prier le temps pour sortir du chaos temporel


temps objectif.
repérer dans le
L’enfant com-

(horaire régulier, permanence, continuité).


mence à se

« C’est l’heure d’interrompre l’activité… Mais


toire.

tu sais que demain, on pourra la reprendre ».

193
(Psycho)motricité, perception et structuration du temps

7.4 Pistes d’actions


7.4.1 Matériel
●● Des objets qui font du bruit et du matériel

de musique qui induisent la danse et le mou-


vement ; mobiles, tuyaux, cloches à vaches,
clochettes, triangles, tambours, boîtes métal-
liques, morceaux de bambous, appareils audio
et disques de musique, bruitages, micro…
●● Du matériel pour jouer avec la durée : sa-

bliers, minuteries, chronos, horloge, boîtes


à musique.
●● Du matériel pour représenter l’ordre, la suc-

cession, les âges : figurines et poupées repré-


sentant les âges, déguisements, marionnettes.
●● Du matériel pour jouer avec la vitesse :

objets à mettre en mouvement, petites voi-


tures, balles.
●● Du matériel permettant d’aller vite et len-

tement.
●● Effectuer des actions à partir d’une marche
7.4.2 Situations motrices
à suivre dessinée.
De manière spontanée ou en réponse à des ●● S’exprimer corporellement à partir d’une his-
consignes, on suscitera par le vécu corporel la toire racontée. Après le vécu, les enfants tentent
discrimination, la reconnaissance, l’identifica- de reconstituer l’histoire et de retrouver l’ordre
tion, la reproduction, l’estimation (la mesure) d’arrivée des animaux. « Les enfants marchent
des caractéristiques du temps. dans la forêt, ils cueillent des fleurs, s’assoient
a) Percevoir l’ordre, la succession (2) sur le bord du chemin, arrive le renard qui
●● Pratiquer des activités en circuits ou en ate- cherche la route pour se rendre à la rivière,
liers qui se succèdent selon un ordre établi le lapin qui passait par là salue les enfants, le
●● Jouer chacun son tour. Les enfants sont en papillon très curieux vient à son tour interro-
ligne, ou en demi-cercle, assis ou debout, ils ger les enfants à propos des fleurs qu’ils ont
réalisent les uns après les autres une action cueillies… » D’autres animaux peuvent ainsi
définie. Frapper dans les mains, faire un apparaître successivement (utilisation possible
bruit avec sa bouche, se lever… des marionnettes pour le rôle des animaux).
●● Expérimenter les chansons et les comp- ●● Mimer les actions manquantes dans une
tines à gestes qui introduisent des notions succession d’actions mimées.
de temps. « Je ferme les volets (geste de ra- ●● Faire jouer des histoires par des marionnettes.
battre les oreilles), je ferme les fenêtres (fer- ●● Sérier des images, qui racontent une his-
meture des yeux), je ferme la porte (pincer toire, montrent la transformation d’un
la bouche) et je fais un tour de clef (mouve- objet, représentent une suite d’actions mo-
ment de rotation autour du bout du nez) ». trices : construction d’une maison, trans-
●● Créer des mimes qui évoquent des suites vasement d’un liquide, construction d’un
d’actions logiques. objet, marche à suivre, recettes de cuisine.
●● Répéter dans l’ordre trois actions successives ●● Effectuer des actions usuelles : s’habiller, se
suivant un modèle. Frotter le visage, mettre déshabiller, boutonner, déboutonner, as-
les bras derrière le dos, frapper des pieds. sembler et désassembler.
●● Pratiquer des jeux symboliques qui in- ●● Exécuter et verbaliser en même temps plu-
duisent une suite d’actions. sieurs actions successives et différentes. Je

194
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

pose les mains sur la tête, je croise les bras, ●● Colorier des ronds en respectant la succes-
je frappe dans les mains. Je marche, je cours, sion des couleurs.
je saute. ●● Placer des jetons en respectant la succession
●● Réaliser des classements par ordres logiques des formes : un rond, un carré, un rond, un
et chronologiques…. carré, etc.
●● Faire des listes, des files, des rangements, ●● Classer des éléments dans l’ordre : du plus
●● Empiler avec une plus moins grande logique grand au plus petit, en fonction des numéros.
de regroupements. c) Percevoir l’âge et l’irréversibilité
●● Utiliser des panneaux, des calendriers, pour ●● Jouer à des jeux compétitifs où l’on gagne,
les étapes de séances, la réalisation des projets, où l’on perd…
la succession des activités, les anniversaires ; ●● Jouer à des jeux avec élimination.
b) Percevoir l’ordre (aléatoire) ●● Jouer à un jeu qu’on ne peut essayer qu’une
conventionnel fois.
●● Expérimenter les rondes et les chansons ●● Effectuer des activités pendant un temps
du répertoire traditionnel qui utilisent les déterminé.
nombres, les alphabets, les jours de la se- ●● Mimer les âges de la vie, l’évolution d’un arbre.
maine, les mois de l’année. ●● Se déguiser comme des personnes d’âges
différents : imiter leurs déplacements, leur
voix, leurs mimiques.
●● Réaliser une petite représentation pour faire
part d’une expérience vécue.
●● Compter en chantant. ●● Sculpter des statuettes représentant des per-
●● Scander la litanie des nombres en sautillant… sonnages à différents moments de leur vie.
●● Jouer les saisons, les mois de l’année, les ●● Ranger et préparer une valise avec des vête-
jours de la semaine, dans l’ordre. ments, des jouets à donner à des plus petits.
●● Jouer à la marelle. ●● Déchirer un dessin qui ne sert plus.
●● Jouer à la balle au mur.
d) Percevoir la durée
●● Compter pour jouer à cache-cache.
●● Chanter, danser et faire de la musique en
●● Se placer selon un numéro d’ordre (sous
créant une alternance de musique et de si-
forme de schèma ou sous forme de chiffre).
lence, en variant leurs durées. Les enfants
●● Imiter, reproduire ou produire des suites de dansent sur le temps de la musique et s’im-
mouvements, d’actions. mobilisent durant le silence.
●● Jouer aux cartes : bataille des nombres, clas- ●● Accomplir un transport, un assemblage, un
sement dans l’ordre des valeurs. déplacement, un enchaînement, pendant
●● Classer les objets en fonction de leurs quan- que le sablier coule, la boîte à musique pro-
tités dans un ordre croissant ou décroissant. duit du son, la minuterie fonctionne, l’ai-
guille du chronomètre fait le tour de l’écran.
●● Rester assis, sans bouger, fermer les yeux
pendant le temps d’une percussion sur le
tambourin.
●● Rester une minute sans parler, sans bouger.
●● Ranger en respectant un ordre logique éta- ●● Commencer et arrêter une action à un si-
bli par la quantité des objets. gnal donné.
●● Réaliser des colliers avec des perles de gros- ●● Réaliser un mouvement pendant un temps
seurs différentes. long (lever le bras), puis expérimenter ce
●● Enfiler des perles selon un ordre de cou- même mouvement pendant un temps
leurs : une bleue, une rouge, une jaune… court.

195
(Psycho)motricité, perception et structuration du temps

●● En cercle, deux balles sont passées de main


en main… et se rattrapent.
●● Frapper sur un tambour, vite et lentement.

●● Tracer côte à côte deux chemins : un grand


et un petit. Deux enfants partent en même
temps et marchent sur le même tempo (ac-
compagnement au tambourin) pour expéri-
menter la relation durée – distance.
●● Proposer des défis : souffler longtemps, rester
en équilibre. Attirer l’attention de l’enfant
sur l’intérêt d’objectiver en installant des
compétitions contre la montre ou le sablier. ●● Tracer des lignes, des lettres, vite ou lentement.
●● Objectiver avec des jetons chaque passage : ●● Faire tourner une ficelle ou un ruban dans
par exemple, dans le jeu du chronomètre l’espace à différentes vitesses.
pour apprécier le « beaucoup » en peu de ●● Proposer aux enfants des crayons et de
temps en comptant les actions grandes feuilles de papier. Guidés par des
●● Jouer avec des objets qui roulent et s’arrêtent musiques ou par la consigne de l’animateur,
à un moment : balles, bobines, toupies. les enfants laisseront la trace de leurs gestes
●● Jouer à déplacer le maximum d’objets pen- rapides et lents.
dant le temps d’une chanson. ●● Faire jouer des musiques lentes et rapides.
●● Compléter un mandala et lever son crayon
entre les différentes étapes ; identifier le long f) Percevoir le rythme : continuité,
moment de coloriage et le moment court de périodicité, intervalles
changement de crayon. ●● Danser en alternant des pauses, des silences,
●● Faire tourner deux toupies, observer la du- des actions, des inactions.
rée du tournoiement.
e) Percevoir la vitesse
●● Danser ou se déplacer sur différents tem-
pos produits à partir d’une musique, d’un
tambourin ou d’une chanson, d’un tempo
produit par la voix.
●● Réaliser des courses de vitesse.
●● Mimer des actions plus ou moins rapides.
●● Réaliser des actions répétitives en variant les ●● Effectuer des jeux traditionnels avec alter-
cadences (différent du rythme). nance de rôles ou d’actions, arrêt, immo-
●● Pratiquer des jeux traditionnels : jouer aux bilité : chat perché, jeu des statues, chaise
jeux de poursuite, jeux d’épervier. musicale, 1, 2, 3 soleil, relais.
●● Marcher ou se déplacer au ralenti. ●● Expérimenter des circuits où il faut attendre
●● Scander les rimes des comptines à diffé- son tour, où l’on peut dépasser pour s’exer-
rentes cadences. cer en continuité.
●● Lancer des balles en faisant varier la vitesse. ●● Exécuter différentes actions en prenant un
●● Remplir et vider le plus vite possible. temps de pose entre chacune d’elles et puis,

196
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

à l’inverse, reprendre les mêmes actions sans ●● Répéter un mouvement usuel sur différents
pause. rythmes.
●● Effectuer des chansons à gestes plusieurs ●● Se placer ensemble dans un petit espace, se
fois sans arrêter. déployer sur un grand espace.
●● Frapper des petits coups sans s’arrêter, yeux ●● Mobiliser des foulards en accentuant les
ouverts, yeux fermés. premiers temps d’une mesure à 4 temps.
●● Frapper des petits coups de temps en temps, ●● Faire rebondir une balle 2 fois pendant
yeux ouverts, yeux fermés. qu’un copain la lance 1 fois.
●● Les enfants écoutent une mélodie et trans- ●● Scander une phrase en suivant un rythme
crivent la musique par un tracé horizontal, régulier.
les silences (c’est-à-dire les intervalles) par ●● Scander des comptines dont les
un trait vertical. — | — || — rimes impriment le rythme.
●● Représenter des intervalles en traçant un trait ●● Réaliser des brochettes
entre une série de chiffres, ou de formes… de fruits en alternant les
●● Vivre des balancements, des bercements. pommes, les bananes…
●● Essayer d’échapper à une poursuite. ●● Frapper une succession de
●● Régler sa course pour permettre à un cama- rythmes avec les mains en al-
rade de suivre à une distance d’un mètre ternant une main puis l’autre sur
(jouer au cheval). la table ou le tambour.
●● Exprimer corporellement le fluide, le sac- ●● Frapper des petits coups groupés ou isolés.
cadé, le continu. ●● Transcrire des rythmes par écrit : à chaque
●● Faire des mouvements continus ou discon- frappé, l’enfant, trace un trait : il sera grand
tinus. pour le temps long (— — —) et petit pour
●● Faire rebondir la balle de manière régulière un temps court (- - - - - -).
et irrégulière. ●● Les enfants gribouillent (laissent danser
●● Frapper une pulsation. leurs bras) sur différents rythmes musicaux.
●● Dessiner dans le dos d’un camarade des ●● Créer une trace graphique reproduisant un
barres régulièrement et irrégulièrement. rythme régulier ou irrégulier et observer la
●● Bercer, balancer, danser, se déplacer selon la différence.
pulsation d’un morceau musical, d’un tam- ●● Inventer un rythme et le faire répéter par
bourin. tous les enfants.
●● Se déplacer en agissant corporellement en ●● Jouer aux questions-réponses avec des
fonction des rythmes (Rythmique Dalcroze) rythmes inventés.
Noire : marche ●● Effectuer un parler rythmé sur une chanson
connue.
Croche : course lente ●● Organiser des objets en groupement ou en
Double-croche : course rapide dispersion.
●● Dessiner des groupes diversifiés d’objets.
Deux croches noires, triolet ●● Accentuer, au moyen d’une frappe, une
mesure répétitive, en lançant un foulard, en
impulsant à chaque temps fort.
Noire pointée croche = sautillé . ●● Constituer un orchestre et inventer chacun
un rythme, sur une même mesure.
Croche, noire pointée = galop .
●● Sautiller, sauter, galoper. 7.4.3 Situations de prise
●● Composer une danse sans musique, la répé- de conscience
ter, la mémoriser. ●● Faire suivre les activités concrètes par des
●● Imiter le mouvement, le déplacement d’une activités d’expression symbolique : dessin,
personne. couleur, geste et langage des notions vécues.

197
(Psycho)motricité, perception et structuration du temps

●● Pour signaler un départ ou un arrêt, utili- ●● Parler des projets auparavant, et après…
ser : sablier, minuterie, signal sur un magné- évaluer chaque phase du projet.
tophone, sonnerie, signal. ●● Discourir avec les enfants sur les différentes
●● Faire un mouvement pendant une minute expériences vécues (rythmes de marches de
(par exemple, frapper dans les mains). À chacun, rythmes de courses).
l’aide d’un réveil ou d’une pendule, les en- ●● Répondre à des consignes rythmiques repré-
fants peuvent observer le chemin qu’a par-
couru l’aiguille pendant cette minute. sentées par des valeurs de notes ou des signes
graphiques . .
●● Réaliser des actions à partir des consignes
verbales reprenant un ordre.
●● Numéroter des images pour structurer la
semaine, les mois, l’année.
●● Construire différents calendriers pour re-
présenter le temps.
●● Parler sur l’envie de refaire une expérience.
●● Converser sur les âges, les actions passées,
●● Montrer différentes actions, identifier celle les résultats obtenus que l’on ne peut plus
qui dure le plus longtemps. changer.
●● Faire comparer le déroulement d’activités ●● Objectiver en introduisant des techniques
identiques et plus ou moins longues accom- de mesurage avec des sabliers, des chrono-
plies par plusieurs exécutants (contraster les mètres …
valeurs extrêmes).
●● Porter son attention sur le résultat tangible
●● Comparer la durée de plusieurs actions avec des actions rapides et lentes.
des outils de mesure (sablier, morceau de
●● Utiliser des films pour objectiver les résultats.
musique, actions simultanées).
●● Observer des images de personnages qui
●● Relier la durée ou les actions à des événe-
courent.
ments familiers (on doit encore attendre
l’équivalent de deux nuits, d’une récréation, ●● Réfléchir sur les moyens de se déplacer et
le temps de boire une tasse de lait, de lacer faire des comparaisons : la marche à pied, le
ses chaussures). vélo, la voiture, l’avion, la fusée.
●● Justifier le raisonnement déductif lors d’ac- ●● Prendre conscience des caractéristiques
tivités spontanées (jeux de construction, « continue, interrompue, ininterrompue »
jeux symboliques) par le langage. en parlant des situations vécues.
●● Utiliser le passé et le futur, utiliser les indi- ●● Parler des transitions entre les activités.
cateurs de chronologie (avant, après) dans ●● Comparer les temps d’activités, les temps de
les récits ou pour les consignes. pause.
●● Parler des actions passées, ou à venir. ●● Observer les transcriptions graphiques de la
●● Lors des retours au calme, les enfants évoquent séquence musicale, la réécouter en portant
le moment passé ensemble, la succession des son attention sur ces repères.
actions réalisées pendant ce temps. ●● Donner des consignes à un autre enfant
portant sur des caractéristiques temporelles.

7.5 Observation de la perception du temps

Des critères et des indicateurs sont proposés en Nous vous invitons néanmoins à préciser votre
fin de chapitre et dans la partie consacrée aux observation en utilisant les tableaux de déve-
outils. loppement présentés dans ce chapitre.

198
8. Observer les habiletés cognitives

Nom :
Prénom :

Toujours
Âge :

Souvent
Jamais

Parfois
Date de l’observation :
Nom de l’observateur :

Peut-il se motiver ?
●● Est-il enthousiaste ?

●● Fait-il des plans, des projets ?

●● Est-il fier de ses réalisations ?

●● Fait-il des efforts pour surmonter les obstacles ?

●● Fait-il des liens entre les informations nouvelles et les connaissances

préalables ?
●● Réalise-t-il des projets jusqu’au bout ?

●● ….

Peut-il gérer son attention ?


●● Peut-être orienter son attention vers un seul objet ?
●● Est-il facilement distrait par les stimulations extérieures ?

●● Peut-il rester sur une tâche un certain temps pour résoudre un pro-

blème?
●● Peut-il apporter une attention soutenue à des détails ?

●● Suit-il les consignes des jeux ?

●● Recherche-il des situations qui exigent un effort soutenu ?

●● A-t-il des difficultés à attendre son tour ?

●● Peut-il exercer un contrôle volontaire du tonus ?

●● Peut-il rester assis pendant les explications ?

●● Attend-il la fin des explications avant de commencer ?

●● Réfléchit-il avant d’agir ?

●● Parle-t-il à propos et aisément ?

●● Peut-il aisément réaliser les tâches perceptives de discrimination à

partir d’informations visuelles auditives, kinesthésiques, gustatives,


olfactives ?
●● Peut-il aisément réaliser de reproduction (imitation) directe à partir

d’informations visuelles auditives, kinesthésiques, gustatives, olfac-


tives ?
●● …..

Peut-il mémoriser ?
●● Utilise-t-il plusieurs canaux sensoriels pour aborder un problème ?

●● Peut-il évoquer des situations vécues quand on le lui demande ?

●● Raconte-t-il souvent les étapes de sa journée ?

●● Peut-il représenter des situations vécues par un dessin et l’expliquer ?

●● Peut-il parler de situations, des stratégies vécues ?

●● Comprend-t-il aisément les métaphores ?

●● Peut-il utiliser les analogies ?

199
Observer les habiletés cognitives

Toujours
Souvent
Jamais

Parfois
●● Répète-t-il les informations pour les garder en mémoire ?
●● Peut-il aisément exercer les tâches de reconnaissance à partir d’infor-
mations visuelles auditives, kinesthésiques, gustatives, olfactives ?
●● Peut-il aisément exercer les tâches de reproduction différée (imitation
différée) à partir d’informations visuelles auditives, kinesthésiques,
gustatives, olfactives ?
●● Peut-il aisément exercer les tâches d’identification (imitation différée)
à partir d’informations visuelles auditives, kinesthésiques, gustatives,
olfactives ?
●● ….

Peut-il réfléchir sur la pensée, son action… transférer ?


●● Parle-t-il en agissant ?

●● Peut-il anticiper ses actions en les expliquant ?

●● Peut-il planifier verbalement une séquence d’actions ?

●● Peut-il converser avec ses amis ?

●● Peut-il converser avec un adulte ?

●● Formule-t-il des questions sur les tâches à réaliser ?

●● Peut-il expliquer ses stratégies ?

●● Peut-il représenter des situations par des dessins ?

●● Recherche-t-il des analogies entre les différentes situations qu’on lui

propose ?
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012

●● Utilise-t-il « c’est comme quand ? » « Oh oui , moi aussi…. »

Peut-il résoudre des problèmes ?


●● Est-il curieux ?
●● Est-il capable d’ajuster volontairement son tonus

pour se concentrer ?
●● Est-il capable d’écouter les consignes ?

●● Est-il capable de s’engager dans la situation ?

●● Fait-il preuve d’anticipation ?

●● Utilise-t-il l’argumentation ?

●● Utilise-t-il le langage ?

●● Cherche-t-il à confronter son avis à celui des autres ?

●● Anticipe-t-il et planifie-t-il son action ?

●● Observe-t-il la situation avant de la réaliser ?

●● Fait-il plusieurs essais ?

●● Prend-il en compte ses erreurs ?

●● Utilise-t-il l’imitation ?

●● Peut-il formuler des hypothèses ?

●● Utilise-t-il plusieurs canaux sensoriels pour rechercher l’information ?

●● Peut-il reformuler dans un autre langage ?

●● Peut-il reproduire une stratégie, la transposer dans des situations nou-

velles ?
●● Peut-il gérer le temps de la réalisation d’une activité ?

●● Peut-il communiquer les démarches utilisées ?

200
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

Toujours
Souvent
Jamais

Parfois
Peut-il saisir l’information ?
●● Oriente-t-il son attention vers l’objet de perception ?

●● Cherche-t-il à percevoir l’objet avec plusieurs canaux sensoriels ?

●● Se concentre-t-il sur l’objet de perception ?

●● Utilise-t-il l’évocation et la mémoire pour traiter l’information ?

●● Accompagne-t-il son action de mots ?

Peut-il discriminer des informations ?


●● Visuelles
●● Tactiles

●● Proprioceptives

●● Auditives

●● Olfactives

●● Gustatives

Peut-il reconnaître des informations ?


●● Visuelles

●● Tactiles

●● Proprioceptives

●● Auditives

●● Olfactives - gustatives

(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012


Est-il capable d’identifier des informations ?
●● Visuelles
●● Tactiles

●● Proprioceptives

●● Auditives

●● Olfactives - gustatives

Est-il capable de reproduire immédiatement


des informations ?
●● Visuelles

●● Tactiles

●● Proprioceptives

●● Auditives

●● Olfactives - gustatives

Est-il capable de reproduire sans modèle des informations ?


●● Visuelles
●● Tactiles

●● Proprioceptives

●● Auditives

●● Olfactives - gustatives

201
Observer les habiletés cognitives

Toujours
Souvent
Jamais

Parfois
Est-il capable de produire des informations identiques
ou similaires ?
●● Visuelles

●● Tactiles

●● Proprioceptives

●● Auditives

●● Olfactives - gustatives

Est-il capable de qualifier des sensations ?


●● Visuelles
●● Tactiles

●● Proprioceptives

●● Auditives

●● Olfactives - gustatives

Est-il capable de mesurer, d’estimer des sensations ?


●● Visuelles

●● Tactiles

●● Proprioceptives

●● Auditives

●● Olfactives - gustatives
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012

202
(Psycho)motricité et habiletés cognitives

Reconnaître

directement
Discriminer

Reproduire

Reproduire
en différé
Identifier

Produire

Qualifier

Mesurer
Caractéristiques du corps
o Formes, surfaces, volumes
Main, pied… morphologie,
taille, pointure…

o Localisation des parties du


corps

o Fonctions
Respiration…

o Organisation symétrique
Deux mains…

o Dominance latérale
Main dominante…

o Capacités sensorielles
Ouïe…

(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012


o Orientation par rapport
aux axes
Haut, bas
Devant, derrière
À gauche, à droite…

o Positions par rapport aux


objets
Devant, derrière
En haut, en bas
À gauche, à droite…

Caractéristiques de l’espace
o Formes
Ronds, carrés…

o Volumes
Cubes, sphères…

o Positions
Devant, derrière…

203
Observer les habiletés cognitives

Reconnaître

directement
Discriminer

Reproduire

Reproduire
en différé
Identifier

Produire

Qualifier

Mesurer
o Orientations
Vers l’avant, vers l’arrière…

o Voisinage
Près, loin…

o Surfaces
Étendue, étroite…

o Entourage
Entre, dedans, dehors…

o Enveloppement
Autour…

o Ordre et succession
Devant, derrière, premier…

o Projection - transformations
Image d’un autre point de vue…
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012

Caractéristiques du temps
o Ordre chronologique
aléatoire
Mois, trimestre, alphabet…

Ordre chronologie logique


D’abord, ensuite…

Âge

Irréversibilité
Trop tard…

Durée
Lontemps, court…

Vitesse
Plus vite, lent, accélération…

Rythme
Cadence, intervalles….

204
Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons abordé la mé- odorat) pour nous pencher ensuite sur les
thodologie spécifique de la psychomotricité tâches de discrimination, de reconnaissance,
orientée vers le développement des habiletés de reproduction, de production, d’identifica-
cognitives. tion, de mesure et d’appréciation qualitative
qui font intervenir à plus ou moins grande
Elle devrait permettre à l’animateur de pré- échelle la concentration, l’attention, la mé-
venir les retards éventuels dans le dévelop- moire, la conceptualisation et l’abstraction.
pement de ces compétences qui, s’ils ne sont
pas dépistés et compensés par des adapta- Nous avons enfin abordé successivement
tions spécifiques, entraînent des troubles, et de manière relativement approfondie, la
voire des absences d’apprentissage. perception des caractéristiques du corps, de
l’espace et du temps.
En effet, la capacité de résoudre des pro-
blèmes conditionne l’apprentissage en gé- Nous avons mis en évidence certaines
néral. La perception efficace de l’environ- conditions indispensables à l’efficacité des
nement, quant à elle, donne l’occasion de situations motrices dans cette perspective.
construire des connaissances déclaratives, de
concevoir le réel. Elle permet de construire Il s’agit d’adapter les attentes au niveau du
des connaissances procédurales et condi- développement. Les situations doivent être
tionnelles pour structurer l’espace, le temps, ludiques et impliquer un traitement actif
effectuer des opérations sur les nombres, des données perceptives par la résolution de
s’orienter, comprendre la matière. problèmes.

De plus, les situations doivent solliciter la


Par voie de conséquence, elle conditionne
discrimination, la reconnaissance, la repro-
les apprentissages dans les différentes disci-
duction, la production, l’identification,
plines scolaires.
l’estimation des caractéristiques auxquels les
sens ont donné accès.
Pour chacun des domaines traités, nous
avons précisé quelques aspects, pour envisa- Il faut en outre que les différentes caracté-
ger ensuite des pistes concrètes. ristiques du réel soient concernées par les
situations proposées.
Ainsi, avons-nous envisagé dans un premier
temps les stratégies de motivation, d’atten- Il est également essentiel que les situations
tion, de mémorisation la métacognition et motrices soient ponctuées de situations de
le transfert. Nous avons mis en évidence prise de conscience, ceci afin d’accentuer
l’importance des situations motrices pour leur impact sur l’apprentissage.
favoriser l’émergence de stratégies de résolu-
tion de problèmes efficaces et transférables. Cependant, il est évident que les situations
motrices ne peuvent suffire au développe-
Nous avons ensuite précisé comment l’ani- ment intellectuel de l’enfant.
mateur en psychomotricité pouvait agir afin
de favoriser l’utilisation des différents ca- Nous invitons les acteurs de l’éducation à
naux perceptifs et des stratégies perceptives. consulter les ouvrages traitant des mathé-
matiques, de l’éveil, de la musique, de la
Nous avons abordé l’éveil sensoriel (vue, langue et des arts plastiques afin de complé-
audition, toucher, proprioception, goût et ter l’approche généraliste proposée ici.

205
(Psycho)motricité,
habiletés sociales
et affectives
Ce chapitre envisage la méthodologie de la psychomotricité orientée
vers le développement des habiletés relationnelles.
Nous y abordons les compétences liées à la construction de l’identité et
de la citoyenneté.
Nous présentons dans un premier temps l’évolution des différents
paramètres et nous précisons les pistes méthodologiques spécifiques à
mettre en œuvre. Nous terminons par une mise en perspective pratique.
1. Définitions et caractéristiques

Elles conditionnent la construction de l’identi-


té, de l’éthique et de la citoyenneté. Elles contri-
buent au bien être et à l’équilibre physique.
●● L’identité se réfère à la capacité de se sentir

unique, confiant, compétent et apprécié.


L’identité propre et le moi se construisent
dans le dépassement des angoisses archaïques
de pertes de l’objet d’amour et d’abandon,
de disparition, d’isolement, d’incompétence
et de toute puissance.
Les habiletés relationnelles se réfèrent à la ca-
L’identité se construit donc à partir du
pacité de se reconnaître comme être unique
sentiment de confiance, du sentiment
et digne de respect, à la capacité de créer des
de compétence, du sentiment d’apparte-
liens et d’agir en fonction des règles commu-
nance, du sentiment de puissance et du
nément acceptée. Elles s’expriment à travers
sentiment de limites. Ces sentiments per-
l’estime de soi, l’affirmation de soi, la tolé-
mettent à la personne de s’affirmer, de s’esti-
rance à la frustration, la capacité de réguler
mer et de vivre dans la société et la culture à
ses émotions, la coopération, l’altruisme,
laquelle elle se réfère.
l’empathie, la capacité de résoudre des pro-
blèmes interpersonnels. ●● La citoyenneté se réfère à la conscience
d’être une personne humaine libre mais so-
ciale qui a le droite et le devoir de vivre en
citoyen responsable et autonome.

2. Paramètres
Plusieurs facteurs conditionnent le développe- capacité d’empathie va donc être influencée par
ment des habiletés relationnelles. cette capacité.
Elles sont liées au développement de la cogni- Savoir comment les autres pensent, ce qu’ils
tion sociale : théorie de l’esprit. ressentent, ce qu’ils croient ou désirent permet
Elles dépendent des capacités dans les domaines à l’enfant de résoudre des problèmes interper-
du langage, de la gestion des émotions, de la ca- sonnels. Il comprend en effet que les conduites
pacité à raisonner et à traiter des informations. des autres se produisent à cause de leur état
Elles sont liées au développement des senti- mental, leurs croyances, leurs désirs.
ments de confiance, de compétences, d’appar- L’évolution de la théorie de l’esprit explique ce
tenance, de puissance et de limites. que nous appelons les comportements égoïstes.
Il est possible d’aider leur évolution en expli-
2.1 La théorie de l’esprit quant comment et pourquoi les autres ont des
La théorie de l’esprit désigne les processus co- attentes différentes des leurs.
gnitifs permettant à une personne d’expliquer 2.2 Le langage, le raisonnement,
ou de prédire ses propres actions et celles des le traitement des informations
autres. Elle permet de se comprendre soi-même
Les raisonnements et le traitement des infor-
et de comprendre les autres (BOUCHARD,
mations permettent d’élaborer des stratégies
2009).
qui augmentent la capacité à réguler les émo-
Elle s’applique à tous les états mentaux et donc tions et à trouver des comportements adapta-
également aux sentiments et aux émotions. La tifs de rechange à l’agression.

208
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives

Le langage intérieur permet de réfléchir et de 2.4 Le sentiment de compétence


raisonner. Extériorisé il permet de négocier, Dans sa relation avec les objets et les autres,
d’argumenter, de communiquer. l’enfant doit faire face à la menace d’absurdité.
Les structures mentales permettant de se dé- Il redoute de ne pas pouvoir comprendre, de
centrer s’acquièrent à partir de la langue mater- ne pas pouvoir influencer les choses, de devenir
nelle. lui-même objet. Pour faire face à cette menace
La capacité de saisir les pensées de l’autre ou le d’absurdité, il doit construire un sentiment de
point de vue d’autrui se traduit par le langage compétence. Celui-ci s’installe d’autant plus
utilisé dans une culture. facilement si l’environnement répond adéqua-
tement à différents besoins.
2.3 Le sentiment de confiance

●● Besoin de produire, de créer, de réussir.


Dans sa relation avec les autres et avec les ob- ●● Besoin de réaliser de nouvelles expériences.
jets, l’enfant doit faire face à la menace de dis- ●● Besoin de comprendre, d’entreprendre, de
parition. Il craint d’être anéanti, englouti, dé- réparer, d’inventer, de faire fonctionner, de
truit, diminué, incorporé. rédiger.
Pour faire face à cette menace de disparition, ●● Besoin de maîtriser son environnement.
il doit construire le sentiment de confiance ●● Besoin de se sentir sujet.
fondamentale. Celui-ci s’installe de manière
Dans un nouvel apprentissage, l’enfant doit
harmonieuse quand l’environnement répond
accepter de s’engager alors qu’il ne dispose pas
adéquatement à différents besoins.
de la connaissance nécessaire à sa résolution. Si
●● Besoin d’être protégé contre les dangers.
le sentiment de compétence est bien installé,
●● Besoin d’assurer sa survie biologique : se le risque inhérent à toute nouvelle démarche
nourrir, respirer, dormir, autant de nécessi- d’apprentissage serait mieux accepté. Le plaisir
tés vitales, que l’on ne peut trahir très long- de jouer naît de cette incertitude.
temps.
●● Besoin d’être reconnu et accepté par l’autre.
2.5 Le sentiment d’appartenance
L’enfant ne peut baigner dans une atmos-
phère de peur d’être tourné en ridicule ou
d’être embarrassé.
●● Besoin d’un attachement stable.

Répondre aux besoins de sécurité physique et


affective construit le « moi » et instaure le sen-
timent de confiance. Toute situation d’appren-
tissage crée une insécurité. Un enfant confiant
aura des facilités à s’engager face à un nouveau
problème.

209
Paramètres

Dans sa relation avec les autres et les objets, ●● Besoin d’avoir de l’influence sur les autres.
l’enfant doit faire face à la menace d’isolement. ●● Besoin de posséder, d’avoir un territoire.
Il redoute de se trouver écarté des autres, in- ●● Besoin de disposer de certains privilèges.
compris, esseulé, abandonné. Il doit donc bé-
néficier de contacts humains. Pour faire face à Un des leviers important de l’activité est la
la menace d’isolement, l’enfant développe un recherche de considération, la recherche de
sentiment d’appartenance. Celui-ci se construit pouvoir. Les compétitions trouvent leur ori-
quand l’entourage répond adéquatement à dif- gine dans ce besoin de puissance tout comme
férents besoins. le désir de progresser.
●● Besoin d’être en relation avec ses semblables. 2.7 Le sentiment de limites
●● Besoin d’être accepté et compris : savoir que

l’on peut être soi-même et que les autres


acceptent cette individualité.
●● Besoin d’être aimé et d’aimer.

●● Besoin de révéler son moi profond à des

proches dont on perçoit l’intimité.


Si le sentiment d’appartenance est bien installé,
l’enfant ne craint plus de perdre l’autre, il accepte
la séparation, il peut accepter le conflit, argu-
menter, sans crainte de perdre l’estime de l’autre.
2.6 Le sentiment de puissance

Dans sa relation avec les objets et les personnes,


l’enfant doit faire face à la menace d’omnipo-
tence. S’il reste dans l’illusion que tout est mal-
léable à volonté, il se découvre impuissant face
à l’existence, développant une dépression qui
Dans sa relation avec les autres et les objets, est, justement, la maladie de l’impuissance.
l’enfant doit faire face à la menace d’impuis- Un enfant qui fait tout, n’importe où, n’im-
sance. Il craint d’être peu considéré, peu recon- porte quand, vit dans un monde irréel angois-
nu, peu respecté. Pour faire face à cette menace sant et une grande solitude. Pour faire face à
il développe un sentiment d’estime de soi, d’af- cette menace, il doit se construire une éthique
firmation de soi. Le sentiment de puissance se personnelle. Il doit apprendre que tout n’est pas
construit quand l’entourage répond adéquate- possible, à tout moment, qu’il y a des choses
ment à différents besoins. qui ne se négocient pas.
●● Besoin de considération. Le sentiment de limites se développe quand
●● Besoin d’expansion personnelle, de puissance. l’environnement répond de manière adéquate
●● Besoin de progresser. à plusieurs besoins.
●● Besoin de se montrer utile et créatif à l’égard ●● Besoin de se conformer au principe de né-

des autres. cessité.


●● Besoin de s’imposer comme une personne ●● Besoin d’accepter la réalité.

respectable. ●● Besoin de contrôler ses désirs.

●● Besoin de prestige, d’honneur. ●● Besoin de limites à ses pulsions.

210
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives

L’enfant évolue d’un sentiment de liberté in- Progressivement, il doit moduler son désir en
conditionnelle à un sentiment de liberté condi- reconnaissant la présence d’un autre désir que
tionnée par la présence de l’autre, de la norme, le sien, un ALTER EGO… Il doit moduler son
de la morale. Il construit ainsi son éthique de « Je veux » avec le « Tu veux ».
vie. Il doit ensuite confronter son sentiment de
liberté absolue aux normes de la société et les
règles morales qui la régissent. Il comprend le
« il faut » et le « tu dois ». Il devra donc intégrer
à son désir absolu l’ensemble des contraintes
émanant de son humanité propre : « je veux »,
« tu veux », « il faut », « tu dois ».
Toutes ces frustrations sont difficiles à vivre,
elles s’accompagnent d’émotions. Ces émo-
tions s’expriment dans des comportements de
colère, de refus, de jalousie, de tristesse.
Si l’environnement réagit de manière adéquate,
dans les paroles, dans le cadre qu’il met, dans les
situations de jeux qu’il permet, l’enfant pourra
Il naît avec un sentiment de toute puissance évoluer et dépasser ses grandes souffrances. Il
dans la relation fusionnelle avec la mère. Son pourra, à terme, développer la capacité de de-
rapport au monde se réduit au « je veux ». venir un sujet responsable et social.

Sentiment
de confiance
Sentiment
de compétence

IDENTITÉ Sentiment
ÉQUILIBRE d’appartenance
PSYCHIQUE

Sentiment
de persévérance
Sentiment
de limites

211
3. Enjeux

Elles conditionnent la capacité d’utiliser le


langage plutôt que la violence corporelle pour
régler les conflits, de demander sans exiger, de
négocier pour installer une communication
respectueuse.

3.2 Enjeux moteurs


Le sentiment de confiance, la sécurité fonda-
mentale suscitent l’exploration, la recherche,
la prise de risque indispensable au développe-
ment des habiletés gestuelles et motrices.
Les habiletés ou compétences relationnelles Les compétences relationnelles influencent la
éclairent l’ensemble des domaines du dévelop- capacité d’ajuster le tonus à la situation réelle
pement. et non fantasmée. Elles suscitent la recherche
de nouvelles expériences motrices en coopéra-
3.1 Enjeux sociaux et affectifs tion et en opposition. Elles auront un impact
Les compétences relationnelles permettent à sur la qualité de l’expressivité motrice. Elles
l’enfant de construire une image de soi digne ont une influence sur le processus de latéra-
de respect en agissant sur le sentiment de lisation.
confiance, le sentiment de compétence, le sen-
timent d’appartenance, le sentiment de puis- 3.3 Enjeux cognitifs
sance, le sentiment de limites. Les compétences relationnelles en développant
Elles conditionnent le bien être et l’équilibre le sentiment de confiance et le sentiment de
psychique. compétence suscitent l’engagement, la motiva-
tion. Elles influencent la capacité d’adaptation
Elles permettent à l’enfant d’accepter le principe
et de changement lié à l’apprentissage.
de nécessité, d’apprendre à gérer ses émotions
dans leur expression notamment au niveau du Elles constituent les bases de l’équilibre affec-
tonus, d’interagir de manière efficace dans des tif nécessaire pour risquer de perdre la stabilité
relations de partenariat, d’opposition, de domi- pour tenter le changement et s’adapter.
nance. Elles conditionnent la capacité de se concen-
Elles aident l’enfant à réagir en fonction des trer et d’être attentif. Elles conditionnent éga-
règles communément acceptées, de faire preuve lement la capacité d’argumenter et d’intera-
d’empathie et d’altruisme en découvrant l’autre gir avec les autres, processus indispensable au
comme un alter égo. conflit socio-cognitif. Elles teintent la percep-
Elles permettent de négocier, de résoudre des tion du réel de subjectivité.
conflits dans le respect de soi et de l’autre (affir- Les différentes phobies, l’intérêt, les interpréta-
mation de soi), de communiquer efficacement, tions subjectives du corps, les blocages aux ma-
de maîtriser les comportements agressifs, d’être thématiques, la peur irrationnelle des animaux
courtois, fair-play, de coopérer. sont autant d’exemples de cette influence.

212
Théorie de l’esprit
4.

Coopération, altruisme Affirmation de soi


4.1

Empathie
De la Dès sept mois, l’enfant attribue des caractéristiques mentales à un humain Chez le nouveau-né, des connexions s’établissent très vite entre les
naissance à (intentionnalité, volonté) mais pas à un objet. gestes impulsifs et les réactions utiles suscitées dans l’entourage.
deux ans.
Il semble comprendre que le déplacement d’un objet est normal si un être Dès l’âge de six mois, deux bébés assis en face l’un de l’autre se re-
humain intervient. Il se montre surpris si ce déplacement ne semble pas gardent, se tirent les cheveux, imitent les actions de l’autre, se sourient.
réalisé par un être humain.
À dix mois, les enfants sont plus intéressés par les objets, mais ils
Entre neuf et douze mois, il cherche à attirer une attention sur ses actions. vont jouer ensemble s’ils n’ont pas de jouets sous la main.
Entre six mois et quatre, cinq ans, il témoigne d’empathie sans inférence, Si la mère a joué à donner et prendre, certains enfants savent
c’est-à-dire qu’il ressent ce que l’autre ressent. Le son des pleurs d’autrui résoudre des conflits. Cela va donc dépendre des modèles.
éveille de la détresse, parce que cela ranime les émotions qu’il a lui-même
ressenties. Entre un an et deux ans, on peut observer des comportements
altruistes.
Même s’il est capable de manifester de l’empathie, l’émotion serait plutôt
une sorte de réaction passive et involontaire puisqu’il n’a pas de représen- Certains enfants font preuve d’une préférence marquée pour l’un
tation mentale nette de ce que l’autre ressent. ou l’autre de leurs compagnons de jeu, tout au long de l’année.

Entre deux Entre deux et trois ans, il adapte sa façon de jouer et de parler en fonction L’enfant a une compréhension très rudimentaire du fait que les L’enfant s’affirme en s’opposant.
et quatre de l’enfant qui partage son jeu. Cela démontre qu’il prend en compte le autres peuvent avoir des sentiments différents des siens, mais il
ans point de vue des autres. comprend suffisamment les notions d’autrui pour y réagir en Son autonomie grandissante le
offrant sympathie et soutien quand il voit d’autres enfants ou des place de plus en plus souvent dans
Vers trois ans, il a conscience de l’autre, s’ajuste aux sollicitations. adultes blessés ou tristes. des situations où il désire quelque
chose tandis que ses parents veulent
L’enfant tend à s’arrêter sur l’apparence des objets plutôt que sur leurs Entre un et trois ans, l’imitation est la base de la communication autre chose.
propriétés durables. positive entre enfants. Progressivement, on observe la capacité de
Adaptez vos attentes à l’âge des enfants

jouer ensemble en adoptant des rôles complémentaires et diffé- Il se soumet souvent, mais refuse
Pistes méthodologiques spécifiques

Le développement du langage a un impact sur les relations sociales. Cette parfois simplement de faire ce
période correspond à la résolution du conflit oedipien. rents.
qu’on lui demande.
Les jeux d’alternance avec autrui donnent l’occasion de prendre
conscience des différences, l’enfant prend ainsi position vis-à-vis Dans ses crises de rébellion, il entre
de l’autre. en conflit avec une autorité par
laquelle il se croit dépossédé de
Il passe encore une grande partie de son temps avec la famille, cette indépendance où il se sentait
mais les relations avec les pairs prennent de plus en plus d’impor- disposer de lui-même.
tance. Il perçoit également sa place au sein des rôles familiaux
Un enfant contrarié a tendance à
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives

(pères, mères, frères, oncles).


lancer les objets ou à frapper les
autres.

213
214
Il commence à prendre conscience de son rôle dans la société. Progressivement, la rébellion directe
s’estompe, on assiste moins à des
Dans toutes ses interactions, on peut observer des comportements crises de rage, parce que l’enfant
positifs et négatifs, de l’agressivité et de l’altruisme. peut avoir recours à la négociation.
Les enfants jouent plus ensemble, préfèrent nettement passer du Avec le langage, les enfants font
temps entre pairs plutôt qu’en solitaire. usage de l’agressivité verbale, des
Ils manifestent des signes d’amitié et ces relations peuvent devenir railleries ou des injures plutôt que
des lieux privilégiés pour l’apprentissage de la réciprocité et de des agressions physiques.
l’intimité.
Les amis d’âge préscolaire témoignent de réciprocité, d’interac-
tions prolongées, de comportements positifs. Ils se soutiennent
mutuellement.
L’amitié semble acquise à partir de caractéristiques physiques et
non sur la proximité et les intérêts communs pour le jeu comme
c’est le cas chez les enfants plus âgés.
Ils répondent à la question : « Comment se faire des amis » ... par
« jouer ensemble et partager du temps ».
L’enfant apprend un grand nombre de scénarios sociaux, des rou-
tines de jeux, d’interaction avec les autres de son entourage.
La dominance n’est pas reliée à la popularité alors que plus tard,
les enfants dominants seront aussi les plus populaires.
Dès l’âge de trois ans, près de 60 % de groupes de jeu se font
Pistes méthodologiques spécifiques

entre enfants de même sexe et cela ne fait qu’augmenter par la


suite.
Vers quatre Entre trois et cinq ans, on pense que l’enfant a acquis une certaine théorie Il peut se faire une idée de la pensée de l’autre. L’enfant s’affirme en tant que per-
ou cinq de l’esprit. sonne :
ans L’imitation ne devient plus nécessaire à la résolution des conflits
La réversibilité de la pensée permet de faire évoluer les compétences quand apparaît le langage, la négociation. Je suis le chef, j’étais le papa.
relationnelles. Il commence à prendre en compte l’état des connaissances
d’autrui pour prédire ou expliquer son comportement. Vers 4 ans, l’imitation sert de base à des jeux symboliques.

Vers quatre ans, il comprend que la pensée des autres diffèrent de la


sienne. Il devient plus apte à imaginer ce que l’autre ressent.
Il réagit encore à l’émotion exprimée tout en ressentant quelque chose en Les enfants choisis comme amis ou comme chefs le sont pour Il aurait une bonne ou une mau-
lui-même. plusieurs raisons différentes ou complémentaires : vaise opinion de sa capacité à
exécuter une tâche donnée ou de sa
• Ils ont souvent un développement intellectuel élevé. capacité à interagir avec les autres
• Ils sont haut placés dans la hiérarchie. dans une situation.
• Ils sont beaux ou physiquement plus imposants. Avant cinq ans, il agit pour être
reconnu, approuvé et aimé par les
• Ils se comportent de manière positive. autres, pour recevoir l’approbation
• Ils sont moins agressifs, s’abstiennent de poser des actes des adultes qui l’entourent (mora-
d’agression physique. lité hétéronome).

• Ils expliquent les choses et prennent en considération ce que Il ne conçoit pas facilement que
désirent leurs compagnons de jeux. deux sentiments peuvent coexister.
Il parvient à comprendre qu’ils
• Ils sont le plus souvent altruistes et positifs. peuvent arriver l’un après l’autre.
Les enfants rejetés présentent des caractéristiques communes :
• Ils interprètent facilement le comportement des autres comme
menaçant et hostile.
• Ils ont des niveaux élevés d’agressivité ou de brutalité et de
faibles niveaux d’assentiment et d’obligeance.
• Ils participent plus fréquemment aux conflits.
• Ils sont perturbateurs, agressifs, et non coopératifs.
• Ils voient dans l’agression un moyen efficace pour régler les
conflits ou les problèmes.
Un enfant qui aura reçu un ballon dans le dos par inadvertance
pensera que celui-ci lui a été lancé intentionnellement et osera des
représailles, ce qui nourrira l’hostilité des autres à son égard.
Entre cinq Même si l’enfant à des compétences cognitives limitées, il fait sa propre Il compte très fort sur la présence des autres, leur soutien, leur Le refus catégorique diminue.
et sept ans interprétation des situations et des intentions d’autrui. réconfort et reste profondément influencé par leur jugement.
Les enfants qui ont un tempéra-
Il développe la capacité de faire des inférences sans empathie. Se faisant une idée de la pensée de l’autre il crée des liens amicaux. ment difficile sont plus vulnérables
Les amis sont des personnes qui s’entraident et se font confiance. et seront plus vite enclins à présen-
Il infère l’émotion sans se laisser dominer par des sentiments. La générosité et la gentillesse deviennent des éléments importants ter des troubles du comportement
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives

La réaction à la détresse des pairs permet de percevoir des indices de com- de la définition de l’amitié. durant l’adolescence.
portements pro sociaux et témoigne d’une capacité plus ou moins grande Il peut concevoir l’honnêteté réciproque. Ils présenteront plus fréquemment
d’analyser de manière objective la situation et de faire des inférences avec des perturbations dans leur vie
ou sans empathie. La jalousie entre frères et sœurs est normale. Insister sur le fait que adulte.
les plus petits ne peut avoir les mêmes droits que les plus grands.
Les progrès linguistiques et cognitifs permettent l’argumentation et la
négociation.

215
216
À cinq ans, l’enfant n’aurait pas encore tout à fait le sens de soi. L’enfant est capable de constater que la personnalité des autres ne
change pas en fonction du contexte ni du moment.
Après cinq ans, il agit en fonction de ses propres raisonnements, de son
propre jugement moral, il a acquis une moralité autonome. Dans les groupes, les garçons adoptent plus facilement un style
contraignant ou restrictif. Ils exigent facilement et utilisent
l’impératif, la contradiction, l’interruption, la vantardise, ou tout
autre forme d’étalage de soi. Ils ont tendance à dévier l’interaction
en inhibant le partenaire ou en le poussant à se retirer, ce qui
écourte ou interrompt l’interaction. Ils ne se soumettent pas aux
tentatives d’influence des filles.
Les filles privilégient les comportements facilitant et arrangeants
qui tendent à favoriser une plus grande égalité, une plus grande
intimité dans les relations et nourrissent l’interaction.
Les filles qui veulent influer sur le comportement des autres
posent des questions ou font des requêtes.
Comme le fait de jouer avec les garçons ne conduit qu’à très peu
de renforcements positifs sur les filles, elles évitent ce type d’inte-
raction et font bande à part entre filles.
Pistes méthodologiques spécifiques
Attachement Angoisses et fantasmes associés. Dialogue tonique Image de soi (du corps)
De la naissance Le nourrisson naît naissance Chez le tout petit, les angoisses Chez le bébé, les tensions internes Dans les premiers mois, l’image du corps se construit dans
à deux ans à avec le besoin de deux ans s’expriment sous forme de fantasmes traversent le corps pour se vivre à tra- la différenciation de son propre corps de l’image maternelle
contact humain, il forme et spécifiques. Ce sont les angoisses vers le dialogue tonique émotionnel et dans l’identification au parent du même sexe.
renforce des liens émotion- primaires. avec l’entourage et particulièrement
nels spécifiques (attache- avec sa mère. Il est difficile pour un petit garçon de construire une image
ment) avec les adultes qui Liquéfaction, sentiment de se perdre positive de lui si le masculin du père ne s’érige pas en positif.
sont les plus proches et qui dans l’autre, de s’évaporer par le haut Les différents types de réactivité
ont le plus d’échanges avec et par le bas. Elles se manifeste par la sensori-motrice, hyperactif, actif,
lui (sa mère habituellement). peur du vide, la peur d’évacuer selles modérément actif, calme et hypo
L’attachement parent nour- et urines, les difficultés à se séparer actif influencent la qualité des rela-
risson est nettement établi des objets, à les séparer entre eux, de tions que l’enfant établit avec son
vers 6 mois, Dès l’âge de laisser des vides, à séparer les mots, entourage.
douze mois, l’enfant déve- les lettres, la peur des ouvertures
(portes, fenêtres). Le rythme de succion, la pression
loppe un attachement clair exercée par la bouche, la capacité de
avec la personne qui s’occupe Écorchage ou sentiment de perdre sa répondre aux stimulations.
de lui. Il sourit, il pleure, peau se manifeste dans la peur de se
se blottit, ce qui témoigne déshabiller, de se laver, d’être touché La constance du regard, les sourires
de cet attachement comme et plus tard une grande émotivité déclenchent en retour des attitudes et
d’une base de sécurité. devant les blessures. des sentiments. Ceux-ci influencent
la mère dans sa façon de donner le
Ce lien s’accentue jusqu’à 14 Chutes et pesanteur ou sentiment biberon ou le sein, de stimuler, de
ou 18 mois. de se perdre se manifeste par la peur communiquer et de créer le lien
de la hauteur et des jeux d’équilibre, d’attachement.
la peur d’être soulevé.
La perte d’un hémicorps ou senti-
ment de ne pas avoir les parties du
corps attachées, se manifeste dans la
peur de morcellement, de perdre une
partie de soi (notamment en prenant
le risque d’apprendre).
Perte de l’autre s’exprime dans le
sentiment d’abandon, se manifeste
dans le fusionnante, en collant à
l’autre, en étant le même, dans la
peur de dévoration représentée dans
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives

les personnages des ogres ou des


loups.

217
218
Entre deux Vers trois ou quatre quatre Le début de l’apprentissage des règles Le dialogue tonique est dépendant de L’enfant a tendance à se décrire et à décrire les autres en
et quatre ans ans ans, l’enfant est capable met l’enfant en conflit avec l’adulte, la situation émotionnelle. Certains fonction de caractéristiques personnelles visibles plutôt qu’à
de comprendre sa mère ce qui provoque des désirs d’affirma- enfants ne peuvent contrôler leur partir de ses qualités stables ou intérieures :
quand elle leur explique tion mais aussi les peurs des réactions tonus. Il est un garçon, une fille ; il joue avec ; il habite, il réussit
qu’elle doit partir et qu’elle des adultes, les craintes de les contra- ceci ou cela, il est gentil ou méchant.
reviendra. rier et de les perdre. Ces désirs et ces
craintes seront à l’origine d’angoisses Il sait qu’il est un garçon ou une fille et distingue les garçons
Même si le besoin de rester nouvelles qui vont s’exprimer sous des filles parce qu’on le lui a dit. Il définit cette différence à
proche de sa mère reste forme de fantasmes. Ces fantasmes partir des indices clés : les vêtements, la longueur des che-
puissant, l’anxiété de la sépa- éveilleront en retour, des angoisses veux ou éventuellement le rôle. Il attribue certaines tâches
ration s’estompe lorsque la de représailles qui s’exprimeront à aux hommes ou aux femmes (femme : aspirateur, cuisinière
mère s’éloigne. leur tour sous forme de fantasmes ; nourriture, hommes : outils, voiture).
Progressivement l’enfant l’enfant peut se dire « si j’ai envie
L’enfant ne voit aucun mal à observer, toucher, montrer ou
s’éloigne de plus en plus de la de dévorer l’autre, l’autre à son tour
regarder ses organes génitaux et ceux de ses camarades, sauf
base de sécurité sans détresse pourrait en avoir envie aussi » (méca-
nisme de projection) Omnipotence : s’il a reçu des interdits implicites ou explicites de l’entourage.
apparente, dans des situa-
tions normales qui ne sont ni avoir tous les pouvoirs sur l’autre et Cet intérêt est souvent mêlé de crainte, celle de perdre son
stressantes, ni terrifiantes. le monde ou prêter à l’autre tous les sexe pour le petit garçon qui ne comprend pas pourquoi les
pouvoirs. Destruction exprime par filles n’en ont pas comme lui ou celle d’un sentiment d’envie
Les bras et les genoux des le sentiment d’avoir le pouvoir de pour les petites filles.
parents sont encore très détruire l’autre et, à l’inverse, être
souvent investis. Les interdits explicites de l’entourage lui font prendre
détruit par l’autre. conscience que ce sont ses organes génitaux qui lui donnent
En général, les enfants de Sadisme : avoir le pouvoir de faire son identité de fille ou de garçon.
préscolaires comprennent mal et, à l’inverse, prêter à l’autre le Pour leurs jeux, les enfants commencent à préférer les com-
que la relation va perdurer pouvoir de faire mal. pagnons du même sexe.
même quand les partenaires Les jouets sont sexuellement stéréotypés.
Pistes méthodologiques spécifiques

de la relation ne sont pas Persécution : avoir le pouvoir de Les sentiments « amoureux » apparaissent en même temps
ensemble. Ils sont donc persécuter l’autre et être persécuté par que la construction du concept de genre féminin ou masculin.
moins bouleversés par la l’autre. Disparition : avoir le pouvoir
séparation, sauf s’ils n’ont pas de disparaître ou de faire disparaître.
été informés de la situation. Dévoration : avoir le pouvoir de
dévorer ou d’être dévoré par l’autre.
Vers quatre ou cinq Les enfants généralisent leur Les angoisses secondaires prennent L’enfant apprend à interpréter le La perception de soi et la perception des autres évolue,
ans processus d’attachement aux corps progressivement dans et par dialogue tonique et à envisager l’effet comme la pensée, de l’éphémère à la stabilité, de l’apparence
nouvelles relations qu’ils l’action motrice, les contes de fée, les de son propre tonus sur autrui. au réel, d’une perception concrète liée à des contextes pré-
établissent avec les pairs ou dessins animés, les jeux symboliques, cis à une perception plus abstraite plus comparative et plus
avec les autres personnes. les activités d’art plastiques... Il apprend à contrôler ses émotions.
générale.
Ils restent fort attachés à En grandissant, il se décrit et décrit les autres en fonction des
leurs parents, mais peuvent
sentiments et des idées, de la qualité des relations, de traits
se séparer d’eux un moment.
généraux de la personnalité en nuançant ses affirmations.
Il aurait une bonne ou une mauvaise opinion de sa capacité
à exécuter une tâche donnée, ou de sa capacité à interagir
avec les autres dans une situation donnée.

Entre cinq et sept L’enfant a moins besoin Les différentes angoisses non résolues Il peut exprimer par le langage ses Vers cinq ou six ans, la plupart des enfants mettent au point
ans d’être sécurisé et témoigne peuvent occasionner des troubles du émotions et dépasse ainsi certaines des règles relativement rigides régissant ce que garçons et
moins de marques d’affec- développement. expressions involontaires au niveau filles sont censés faire et ne pas faire. Les parents renforcent
tion à ses parents, sauf dans du tonus. effectivement les comportements qui leur semblent appro-
des cas de stress nouveaux Elles s’expriment dans les dessins, les priés pour chaque genre.
comme une crise familiale, jeux symboliques, … et ce, jusqu’à Ces comportements sont établis vers l’âge de sept ans.
une maladie. l’âge adulte. L’enfant a compris que le genre est permanent, les vêtements
ou la longueur des cheveux n’y changent rien.
Il est en quête de règles dictant la conduite des garçons et
des filles.
Ceci permet d’avoir conscience de son identité sexuelle et
de celle des autres ainsi que des comportements sociaux qui
leur sont associés. Il associe certains traits de personnalité
aux hommes (agressifs, forts, cruels et rudes) et aux femmes
(faibles, affectueuses, douces, sensibles et tendres). Ces traits
font partie des stéréotypes des enfants aussi bien que des
adultes, dans toutes les cultures.
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives

219
Enjeux

a) De la naissance à deux ans Ceci participe à l’émergence de la capacité de


communiquer, de donner, de recevoir, pré-
mices de la socialisation.
Cette manipulation adéquate construit une enve-
loppe corporelle protectrice autour de l’enfant.
De plus, lors de ces échanges, la mère est per-
méable aux messages non-verbaux de l’enfant
et celui-ci à son tour accueille ceux de la mère.
La mère s’ouvre à l’enfant qui s’offre à elle et vice-
versa. Ainsi, les deux partenaires apprennent
à s’écouter et à donner des messages : l’enfant en
miroir à la mère. Celle-ci donne une valeur à ce
qu’elle perçoit, à ce que l’enfant lui communique
et le remplit de réponses.

Selon la qualité de l’échange, l’enfant va s’ou-


vrir ou se refermer. Il va apprendre à différen-
cier progressivement les bonnes sollicitations
des dangers.
Le développement psycho-affectif du tout-pe- Il va ainsi construire un moi peu rigide, souple ou
tit est d’autant plus harmonieux que la relation tout à fait poreux, c’est-à-dire non protecteur, en
avec la figure maternelle (ou son substitut) fonction de ses expériences de plaisir ou de déplai-
remplit les différentes fonctions essentielles sir, de leurs fréquences et de leur intensité.
assurant son équilibre psychique.
●● Utilisez la médiation verbalisée.
On peut citer quelques pistes en se référant aux
théories de Bernard Aucouturier. Le langage relie les sensations internes perçues
à l’image visuelle. L’impact du langage dans la
connaissance du corps commence dès les pre-
●● Veillez à la qualité du porter (holding). miers mois de la vie de l’enfant, au cours des
Il intervient dans la construction du sentiment soins quotidiens de l’enfant, de l’habillage, du
de confiance. L’enfant bien équilibré sur la déshabillage.
main, appuyé sur l’avant-bras est sécurisé.
À partir de cette protection et petit à petit, par ●● Veillez à la régularité, la permanence, la
ses acquisitions motrices, l’enfant va apprendre constance.
à utiliser les mains, les bras pour repousser,
chasser, taper. Il va se servir des jambes pour ●● Accueillez les jeux moteurs spontanés.
fuir, éviter mais aussi explorer avec plus ou Les jeux tourneront autour du thème de la sé-
moins de confiance, en fonction de cette sécu- paration, du désir d’autonomie, du rapport aux
rité de base. règles qui alimentent l’agressivité, le désir de
Portant au dos, la mère est support écran, bouclier. s’affirmer, d’avoir du pouvoir, de garder mais
aussi les peurs de perdre.
Portant au ventre, visage ouvert sur l’extérieur, elle
est support et appui. Grimper, s’agripper, se blottir, s’arc-bouter, se
mouler, tirer, pousser, rouler, glisser, s’équilibrer.
Portant au ventre tourné ver la mère, elle est envelop- Se jeter du sol sur le matelas. Se balancer. Lan-
pement total dans la symbiose protectrice originelle. cer des objets, prendre, lâcher, donner, recevoir,
remplir, vider, regrouper, disperser, taper dans
●● Veillez à la qualité du toucher et de la mani- les mains. Mettre en bouche, caresser, taper,
pulation (handling). repousser. Jouer avec la bouche, crier, vocaliser.

220
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives

●● Jouez avec l’enfant.


Manipuler, chatouiller, tapoter, envelopper,
se laisser aller. Soulever, porter sur le dos,
sur le ventre. Regarder. Inviter à la lutte.
Balancer, bercer. Parler doucement.
b) Entre deux et quatre ans

–– Les lectures d’albums.


–– Les jeux sociodramatiques où les enfants
adoptent des rôles définis.
–– Les activités d’expression verbale.
–– Les activités plastiques.
●● Proposez des jeux traditionnels, des rondes.
Les différents thèmes seront envisagés : voyage,
chasse, initiation, bataille, animation, comédie.
●● Proposez des situations coopératives et des
Le plaisir des jeux induit le plaisir d’être. La pa-
situations compétitives (sans en exclure au-
role corporelle est le vecteur préféré des conflits
cune).
internes. Les jeux permettront à l’enfant de se
●● Proposez des défis moteurs.
décentrer par rapport à ses angoisses.
●● Proposez et accompagnez des jeux sponta-
Les enfants adorent se sentir compétents, ils
nés de réassurance et les jeux symboliques. s’exercent pour maîtriser l’habileté qui leur per-
mettra de s’intégrer dans le groupe des grands.
Ces jeux impliquant la motricité globale
permettent de jouer symboliquement les d) Au-delà de six ans
angoisses secondaires, jeux autour de la ●● Proposez des situations de performances
perte, de la mort, de la dévoration. motrices en relation avec des modèles (jouer
●● Proposez progressivement des défis dont le au football, sauter en hauteur, skier).
but est défini. N’insistez pas sur les moda- ●● Les situations de coopération et les jeux
lités (consignes ouvertes) pour favoriser le compétitifs prendront ici une place de choix.
sentiment de compétence.
●● Installez progressivement les jeux en coopé-
ration. 4.2 Considérez le lien
–– Les jeux de chacun à son tour. d’attachement
–– Jeux en duo et en petits groupes d’en- L’attachement est une forme de lien privilégié,
fants. construit dès la naissance, autour d’échanges
–– Des rondes et quelques jeux collectifs et de situations quotidiennes répétées avec une
simples. personne. Il se manifeste physiquement par la
recherche et le maintien de la proximité.
c) Entre quatre et six ans
L’attachement serait à la base du sentiment de
●● Proposez et accompagnez des jeux sponta- sécurité plus ou moins grand qu’éprouve l’en-
nés de type symbolique. fant. Il conditionne ses capacités à explorer son
–– Les jeux symboliques spontanés impli- environnement et à s’adapter à des circonstances
quant la motricité globale et partielle. nouvelles et à apprendre, bien évidemment.

221
Enjeux

Chez le bébé, on observe trois types d’attache- ●● Veillez à la régularité, la permanence et la


ment. constance dans la présence et le contact.
●● Un attachement sécurisant dans lequel ●● Veillez à introduire des ruptures et des pe-
l’enfant recherche le rapprochement, ac- tites frustrations, des attentes, des délais.
cueille sa mère de façon positive lorsqu’il la ●● Cela donne une place au désir et permet de
retrouve après une absence et préfère nette- se réjouir, anticiper, attendre, reconnaître,
ment celle-ci à un étranger. retrouver et par conséquent supporter les
●● L’attachement ambivalent, dans lequel l’en- séparations, l’absence, les arrêts.
fant résiste au contact maternel tout en le
●● Expliquez aux enfants les raisons de l’ab-
cherchant et peut manifester de la colère
sence des personnes de référence.
lorsque sa mère revient après une sépara-
tion. Il résiste aux effets d’un étranger pour ●● Utilisez les transitions et les rituels pour per-
le consoler et s’occuper de lui. mettre à l’enfant de se repérer dans le temps.
●● L’attachement esquivé qui correspond à un
4.3 Suscitez l’expression
évitement du contact, surtout après une ab- symbolique des angoisses
sence et dans lequel l’enfant a des réactions fondamentales
à peu près similaires avec sa mère et une per-
sonne étrangère.

Le développement et l’attachement exercent


une influence réciproque.
Un enfant ne peut chercher une personne de façon
constante lorsqu’il est incapable intellectuellement
de se faire une représentation mentale de cette per-
sonne en son absence.
Les enfants qui n’ont pas pu bénéficier d’un
attachement rassurant doivent donc pouvoir
rencontrer, chez l’adulte de référence, une pré- Chez les petits, les angoisses correspondent aux
sence sécurisante, empathique, constante et menaces de disparition, d’isolement, d’absur-
cohérente. dité. Elles s’expriment par des peurs de dévo-
Grâce à la répétition, et pour autant qu’il y ait ration, de liquéfaction. Chez les plus grands,
une permanence des personnes, une certaine les angoisses correspondent à la période de
organisation dans le temps, une certaine conti- l’apprentissage des règles.
nuité dans la relation et les manières de faire et Les fantasmes représentent la mise en image
d’être, l’enfant va se repérer et s’ancrer dans la des angoisses. Ils s’expriment dans les jeux de
vie. chutes, de vertiges, de destruction.
Petit à petit, il s’approprie cette organisation Si l’angoisse ne se traduit pas en fantasme, l’en-
temporelle et par identification, il accède à un fant ne peut avoir de prise sur elle. Il y a fixité
sentiment d’exister en tant que sujet séparé, sur l’angoisse, sur l’indicible non malléable.
autonome, qui peut partir et revenir. L’enfant se trouve dans un état de chaos insur-
Combien le plaisir est grand lorsque l’enfant a la montable.
chance d’entendre pour la énième fois le même Chez l’enfant, le jeu moteur est le vecteur
conte, comme il apprécie les rituels de départ (au essentiel de l’expression symbolique des an-
coucher par exemple) et les revendique. goisses. Plus l’enfant grandit, plus la parole va
Entre deux bouchées, le temps doit être suffisam- accompagner le jeu jusqu’à remplacer parfois
ment long pour susciter le désir et suffisamment l’action elle-même. À ce moment, la nécessité
court pour éviter le découragement et le renonce- du jeu moteur sera moins criante.
ment.

222
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives

Les jeux symboliques, les créations spontanées ●● Symbolique du voyage.


permettent de transformer les émotions liées Ces jeux permettent d’apprendre à s’éloi-
à ces peurs, en énergie de vie, d’apprentissage, gner pour prendre de l’autonomie. Ils sont
de création. L’activité doit être répétée maintes l’occasion de vivre sur le mode symbolique
fois et l’émotion qui l’accompagne doit pou- la perte de la sécurité initiale. Les jeux de
voir s’exprimer (HUART N 2000). voyage exercent la capacité d’explorer, de
L’enfant projette sur l’image du loup le désir de chercher, de découvrir, de s’évader, de gran-
la dévoration ou l’incorporation qui, en fait, lui dir.
appartient. Cette projection permet de dépasser les ●● Symbolique de la chasse.
angoisses de la période précoce. Ces jeux développent la capacité de vivre
la disparition (le deuil) et l’isolement sur
●● Encouragez les jeux de réassurance vécus le mode symbolique. Les jeux de chasse
librement, dans le plaisir et en relation à exercent la capacité de rechercher des in-
l’autre bienveillant. dices pour résoudre des problèmes. Ils déve-
loppent la capacité d’observer et de perce-
La plupart des jeux, des contes, des his-
voir. Ils développent également la capacité
toires, des dessins d’enfants tournent autour
de se protéger.
de ces thèmes.
●● Symbolique de l’initiation.
–– Jeux autour de la perte et de la mort. Les
situations où l’on peut chuter et se rele- Les jeux initiatiques stimulent l’exercice,
ver, rouler, virevolter, perdre le contrôle la recherche de performance. Ces jeux per-
de l’équilibre, détruire, construire, (se) mettent également de jouer avec les émo-
cacher, disparaître et apparaître, s’écrou- tions, de décharger les excès de tonus. C’est
ler, s’abandonner, se blottir, se laisser le cas de jeux de vertiges, de pertes d’équi-
tomber et ressusciter dans le cri. libre, les sauts, les glissades. Les enfants
cherchent à s’exercer pour être acceptés dans
–– Jeux autour de la peur de la séparation.
un groupe plus expérimenté en respectant
Les situations où l’on peut faire et défaire,
les règles et les contraintes de l’apprentis-
lier, délier, attacher, détacher, inclure,
sage. Ils apprennent également à vivre sym-
exclure, vider, remplir, envelopper, jouer
boliquement la perte de contrôle pour pou-
avec des cordes, immobiliser un compa-
voir apprendre. Ils développent la capacité
gnon, s’éloigner, se rapprocher avec la
de rechercher des stratégies, de faire des es-
corde, garder, lâcher, perdre.
sais et des erreurs, de détruire et construire,
–– Jeux autour de l’angoisse de dévoration et de faire et défaire…
les jeux d’identification à l’agresseur. Les
●● Symbolique de l’animation, dans les
situations où l’on peut courir, se pour-
échanges sans investissement de territoire.
suivre, jouer au loup, au tigre, au lion
qui dévore. Ces symboles représentent Ces jeux développent la capacité d’échanger
également la virilité et la puissance. Ils avec des partenaires dans un but communé-
se complètent par des jeux symboliques ment accepté. Ils n’impliquent pas d’inves-
autour des thèmes de Zorro, Batman… tissement du territoire de l’autre. Ils per-
mettent de jouer symboliquement avec son
4.4 Proposez des jeux traditionnels identité, la balle représentant, pour chacune
à portée symbolique des équipes en action, l’esprit du groupe
Les différents jeux traditionnels ont également qui doit vivre dans un camp et mourir dans
la fonction de donner corps aux difficultés l’autre. Ils permettent en outre de vivre le
émotionnelles. Ils contribuent à la résolution partage, la coopération et surtout l’affirma-
des conflits internes en faisant vivre les me- tion de soi. Ce thème prépare la réflexion
naces de disparition, d’isolement, d’absurdité, métaphysique. Ce sont tous les jeux où le
d’impuissance, de toute puissance sur le mode territoire de l’autre ne peut être corporelle-
symbolique. ment investi.

223
Enjeux

●● Symbolique de la bataille.
Les jeux de bataille développent la capa-
cité de se défendre, de se protéger, pour
assurer sa sécurité physique et affective. Ils
exercent la capacité de défendre son point
de vue et d’apprendre. Ils permettent de
vivre l’opposition et la guerre sur le mode
symbolique. Ils permettent de jouer la riva-
lité et la complicité, défendre son territoire,
exister en tant que personne unique et res-
pectée.
●● Symbolique de la comédie.
Les jeux de comédie permettent de jouer la
séduction, la feinte, l’attirance, pour vivre la
relation, survivre, communiquer, aimer et
être aimé. D’un point de vue symbolique, ils
permettent de se décentrer. Ils développent
la capacité de communiquer efficacement et
d’agir en société.

4.5 Soyez attentif


à l’image du corps
La conscience de soi apparaît comme une
conscience de son corps permettant de s’appré- de la relation émotionnelle humanisante avec
hender par rapport aux autres. ses parents.
L’image du corps se différencie du schéma La représentation consciente du corps infirme
corporel infra-conscient et du schéma corpo- peut cohabiter avec une image du corps saine.
rel conscient et peut se définir comme une Cela se rencontre dans le cas où le sujet peut
construction imaginaire, inconsciente, résul- parler des gestes ou des actes qu’il ne pourra pas
tant des expériences émotionnelles, affectives, réaliser : ses désirs de sauter, de marcher, de
relationnelles établies avec l’entourage et proje- courir malgré la réelle infirmité de son corps.
tées sur le corps propre. Elle représente le sup- ●● Accueillez l’enfant pour ce qu’il est, dans
port du narcissisme. son corps physique, sa motricité, sa façon
d’être, ses réussites ou ses échecs.
Elle est liée à l’histoire de chacun et à ses ex-
périences. Elle dépend de la qualité de l’envi- ●● Respectez les distances nécessaires. La parole
ronnement. Les projections imaginaires de la est parfois intrusive. On n’a pas besoin de
mère et de la famille sur l’enfant (projections toucher quelqu’un pour communiquer….
souvent inconscientes) ont une certaine in- Le regard est un canal d’échange tonique
fluence sur l’élaboration de l’image du corps. essentiel et l’on peut dialoguer par le canal
Si l’entourage est déficient, les déplaisirs et la auditif ou visuel. On peut toucher avec la
souffrance trop grands, il y aura une défaillance voix….et par le silence.
dans l’image du corps.
4.6 Soyez attentif aux besoins
L’enfant déçoit parce qu’il ne correspond pas à de cohérence, de régularité
l’image idéale que l’on se faisait de lui ou qu’il ne
Les enfants qui présentent des difficultés de
gratifie pas ses parents aux yeux de l’image sociale –
comportements et d’apprentissage sont très
bébé mince alors que la mode est aux bonnes joues.
souvent des enfants qui ont des difficultés à se
L’évolution saine d’une personne symbolisée repérer dans le temps parce que le contexte dans
par une image du corps non infirme dépend lequel ils vivent est peu ritualisé et peu organisé.

224
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives

Si l’entourage de l’enfant est incohérent, que ●● Encouragez à faire un effort pour com-
les personnes sont inconstantes, que l’organisa- prendre la perspective d’autrui et clarifier la
tion du temps est peu ritualisée et imprévisible sienne aux autres en insistant sur les profits
l’enfant ne peut développer un sentiment de de cette attitude.
sécurité. ●● Encouragez-le à interpréter les comporte-
ments, pensées et sentiments des autres et
évaluer l’impact des ses propres actions,
pensées et sentiments sur autrui.

4.8 Accompagnez la perception


du genre féminin et masculin
La résolution harmonieuse du complexe
d’Œdipe est essentielle au développement af-
fectif.

●● Programmez et planifiez les activités de la


journée et des séances pour que l’enfant se
repère dans le temps.
●● Utilisez des panneaux, des calendriers, des
horloges pour structurer le temps.
●● Ritualisez au maximum les situations.
●● Utilisez des transitions.
●● Gardez des horaires constants.
●● Prévenez les enfants des changements.

4.7 Sollicitez la cognition sociale


(théorie de l’esprit)
Cette compétence permet à l’enfant de ré-
soudre des problèmes interpersonnels. En effet,
l’évolution des échanges sociaux est condition-
née par la capacité de se comprendre soi-même
et de comprendre les autres. Cela correspond à
la capacité d’imaginer ce que les autres voient,
ce que les autres pensent, ce que les autres res-
sentent.
La capacité de saisir les pensées de l’autre ou le
point de vue d’autrui se traduit par le langage
Le « complexe d’Œdipe » en psychanalyse
utilisé dans une culture...
suscite chez l’enfant des sentiments parfois
●● Encouragez les enfants à mettre des mots
contradictoires envers le parent « rival » : jalou-
sur ses sensations, ses actions, ses émotions. sie, hostilité, mais aussi culpabilité et angoisse.
●● Réalisez des tours de parole pour parler de C’est sur le papa pour la fille et sur la maman
ses projets, de ses réflexions, de ses émo- pour le garçon que se projettent les premiers
tions. sentiments amoureux. Simultanément à l’éclo-
●● Suscitez la prise de conscience qu’il existe sion de ces émotions affectives, l’enfant va
des émotions, des pensées, des sentiments prendre conscience des sentiments qui existent
chez l’autre et chez soi. entre les parents. Il perçoit que ce « papa » ou

225
Enjeux

cette « maman » dont il fait tout pour attirer ●● Laissez s’exprimer l’intérêt pour les contes et
l’attention ne lui appartient pas. Il s’identifiera les jeux dans lesquels l’enfant se projette en
ensuite au parent du même sexe. L’entente des s’identifiant aux personnages féminins ou
parents, l’amour prodigué à l’enfant, la com- masculins.
préhension vis-à-vis des manifestations du
complexe d’Œdipe, lui permettront de trouver 4.9 Ajustez vos interventions
sa place au sein de la trilogie familiale. au langage tonique
Les sentiments amoureux reconnus comme des
sentiments normaux, apporteront la sécurité
à l’enfant et l’aideront à distinguer imaginaire
et réalité. Par contre, l’angoisse, la gêne et les
sentiments négatifs de l’adulte projetés sur les
productions imaginaires vont faire ressentir ces
émotions affectives comme dangereuses, mau-
vaises et entraîner de la culpabilité, du refoule-
ment et de l’inhibition.
Le papa n’est pas vexé que son petit garçon fantasme
sa disparition pour le remplacer, situant le fantasme
au niveau de la rêverie imaginaire et non du désir.
La maman répond aux déclarations amoureuses de
Les signaux corporels installent un système de
son petit garçon par la réassurance que ses senti-
communication entre l’enfant et son entou-
ments d’amour sont normaux, qu’elle est contente
rage. L’enfant découvre une manière de se faire
qu’il l’aime, que tous les petits garçons aiment leur
comprendre, d’agir sur le monde et découvre le
maman, mais que, pour de vrai, aucun ne se marie
code de l’entourage. L’entourage quant à lui, va
avec, seulement pour semblant, dans les jeux.
identifier la façon personnelle de s’exprimer de
Florin invente des scénarii où il est très fort, son l’enfant, sa sensibilité, ses besoins. Ces signaux
papa est mort et il reste tout seul avec sa maman efficaces vont également lui permettre d’inves-
avec qui, il va se marier. tir dans la relation.
Michael provoque beaucoup sa maman pour Le regard, l’agrippement sollicitent par exemple
vérifier que maman est « vilaine » puisqu’elle le l’attitude de protection chez la mère et éveillent le
gronde. Alors Michael dit à sa maman : « Je ne désir d’allaitement.
t’aime plus, c’est papa que j’aime » ;

Gêne des adultes, interdits ou menaces, renfor- En retour, l’enfant reçoit des signaux qui lui
ceront l’angoisse, la curiosité, la culpabilité chez donnent un sentiment de puissance (de com-
l’enfant, plaçant la sexualité infantile au niveau pétence). Plus tard, ce sentiment va engendrer
de celle de leur propre sexualité d’adulte. le désir de découvrir, d’explorer, de communi-
quer et de répondre aux attentes des adultes.
Le comportement des parents, les expériences
de vie et les jeux ainsi que les histoires per- Très tôt, l’enfant peut différencier certaines sa-
mettent à l’enfant de prendre conscience qu’il veurs, il reconnaît l’odeur de sa mère, la voix des
est une personne unique, différente, sexuée et personnes familières. De là, il va découvrir un sen-
digne de respect. timent de force intérieure, par le pouvoir qu’il aura
de lancer des messages qui, s’ils sont entendus, lui
●● Dans les jeux, les filles vont avec les filles, les
donneront envie d’en relancer encore.
garçons avec les garçons.
●● Laissez aux enfants l’occasion d’extérioriser

la complexité de leur affectivité au travers À l’inverse, si en retour des signaux émis, les ré-
des rêveries des comportements, notam- ponses sont négatives – il reçoit des expériences
ment par les jeux symboliques. de déplaisir, il doit se protéger, éviter, agresser

226
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives

ou essuyer le refus de répondre – cela va inhiber –– Questionnez l’enfant par rapport au jeu
le développement. Si ces signaux sont absents symbolique : « Qui es-tu toi ? ».
dans les troubles de la relation chez les enfants –– Installez un coin de distanciation dans
présentant des déficits organiques ou dans les lequel vous invitez l’enfant à construire,
cas d’autisme par exemple, l’entourage a peur, dessiner, modeler suite à ce qu’il a vécu.
se sent rejeté et incompétent. Il ne peut pas –– Reprenez l’histoire vécue symboliquement
investir l’enfant. avec intensité, imaginez une fin heureuse
●● Observez les causes d’un tonus trop haut. et demandez aux enfants de l’agir.
–– Votre attitude, par exemple ou un –– Proposez des moyens de décharge : casser
manque de fermeté qui insécurise. le mur de mousses, sauter, frapper avec
–– L’aménagement de la salle, les pleurs, le les climatubes.
manque d’espace, les embouteillages. –– Suscitez les balancements qui ont un
–– L’insécurité. effet calmant.
–– L’attitude trop agressive d’un ou deux –– Amenez des girations.
enfants. –– Introduisez du matériel dans lequel l’en-
●● Observez les causes d’un tonus trop bas. fant se sentira contenu, enveloppé.
–– La peur de l’agitation. –– Installez des matelas, des matières
–– La peur du bruit. douces, des couvertures.
–– La peur de l’agressivité. –– Proposez un nouveau rassemblement sur
–– La peur de tomber. le tapis pour repréciser les règles à chacun.
–– La peur de se faire mal.
●● Intervenez si le tonus est trop bas.
–– Le manque d’habitude d’agir de manière
autonome. –– Dynamisez.
–– L’attente des consignes de l’adulte. –– Proposez des jeux.
–– La fatigue. –– Jouez avec l’enfant.
●● Intervenez si le tonus est trop élevé.
–– Apportez votre aide.
–– Soyez conscient de votre dynamique cor-
porelle pour accompagner l’enfant dans 4.10 Assumez le rôle d’expert
la construction. La prise de conscience et de garant de la loi
ou le dénouement de conflits internes Le style d’autorité démocratique définit des
s’expriment par le corps. limites et un cadre.

–– Reconnaissez l’émotion, nommez-la, car Il exerce une influence sur les situations de
cela permet de dédramatiser. refus, de rébellion, d’agressivité, de dominance

227
Enjeux

et contribue à installer des compétences rela- ●● Proposez des situations où l’on établit des
tionnelles. chartes, des règles, des conventions.
●● Le refus et la rébellion s’expriment dans les ●● Mettez des limites, pour ne pas alimenter
crises, la colère, le pleurnichement. une utopie qui, tôt ou tard, se révélera une
●● Le refus permet l’affirmation de soi. Il est lié illusion.
à la présence d’attachement sécurisant ainsi –– Donnez pendant le rituel de départ les
qu’à une plus grande maturité. règles de respect des autres.
●● La rébellion, par contre, serait liée à un atta- –– Veillez à ce que chacun s’exprime à son
chement insécurisant ou à des antécédents tour, sans couper la parole aux autres.
de mauvais traitements. ●● Restez l’adulte référent dans les conflits et
Le style autoritaire désengagé ou le manque de les situations d’opposition.
supervision parentale aura une influence dans ●● Diminuez l’agressivité lors des conflits.
les comportements agressifs des enfants.
–– Proposez du matériel qui regroupe les
Tous les enfants font preuve de comportements enfants : toupie géante, couvertures, à
agressifs, le plus souvent après avoir subi une frus- faire glisser dans la salle, sur lesquelles
tration. Le début de l’apprentissage des règles sus- plusieurs enfants ont pris place, hamac,
cite des angoisses dont il faut tenir compte. train de cordes, balles, grande chambre à
L’agressivité peut se définir comme un compor- air, maisons, balançoires.
tement dont l’intention manifeste est de blesser –– Proposez des tours à casser.
une autre personne ou d’abîmer un objet.
–– Rappelez la règle de ne pas se faire mal.
La compétition ou la dominance prend place
–– Permettez la décharge tonique (climat
dans toutes les situations de manque d’objets,
tubes, girations).
d’attention, de personne et si elle donne parfois
lieu à une agression, entraîne le plus souvent –– Proposez un combat ritualisé.
une hiérarchie de dominance claire. –– Participez au jeu (ne pas jouer pour soi
Certains enfants réussissent mieux à faire valoir mais comme partenaire dans la poursuite
leurs droits sur l’objet désiré : ils profèrent des des objectifs).
menaces, ils saisissent simplement l’objet, ils ●● Occupez-vous de l’enfant agressé.
regardent fixement l’autre enfant. –– Portez secours à l’agressé.
Certains enfants l’emportent toujours sur les –– Invitez-le à s’affirmer par la parole :
autres. Certains perdent au contraire contre tous « Dis-lui non… ».
les autres. –– Soutenez-le dans son affirmation.
À tout âge, les garçons se montrent plus agres- ●● Occupez-vous de l’enfant agressif.
sifs, plus tranchants et plus dominants.
–– Évitez de culpabiliser les enfants agressifs.
Les enfants qui agressent pour obtenir quelque
–– Aidez-les à utiliser des mots pour s’affir-
chose (agressivité proactive) ont plus de proba-
mer.
bilités d’évoluer vers des comportements sociale-
ment acceptables que les enfants qui se vengent –– Évitez à tout prix de cataloguer les en-
(agressivité réactive). Ce dernier groupe semble fants dans un type de comportement et
vouloir délibérément blesser l’autre personne. donnez toujours l’occasion de réparer.
Si le comportement agressif s’établit, l’enfant est –– Renforcez chez eux les situations de
ensuite de plus en plus attiré vers le seul groupe comportements positifs.
de pairs qui l’accepte, habituellement d’autres –– Aidez l’enfant à mettre des mots sur les
garçons agressifs ou délinquants. difficultés vécues en groupe.
●● Montrez que vous aussi, adulte êtes soumis –– Parlez de l’observation lors du rituel
à des lois. Le savoir sécurise l’enfant, il est de fin : « j’ai vu qu’Antoine était triste
flatté à un certain âge qu’on lui attribue le quand tous les enfants sont partis ».
pouvoir d’obéir.

228
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives

4.11 Observez et reconnaissez


les enfants

La reconnaissance représente pour l’enfant une


permission de grandir et d’exister pour l’autre. Le souvenir du plaisir crée le désir de revivre, la
Reconnaître l’autre, c’est le regarder, lui signi- jubilation s’exprime au moment de le retrouver.
fier que nous avons bien reçu son message. Il permet d’anticiper ce qui sous-entend la repré-
Nous insistons sur le regard support, sur la sentation d’un plaisir à venir. En cela, il est struc-
parole miroir plutôt que sur l’aide. turant puisqu’il aide à construire l’image, par la
« Je vois que tu as très envie de … » succession de plaisir absent – plaisir présent.
●● Entendez la demande, reconnaissez, accep- Le plaisir et sa recherche socialisent. Ainsi, l’en-
tez ou refusez, postposez, négociez sa satis- fant apprend progressivement à vivre dans une
faction. Cela constitue des étapes qui per- communauté. La recherche du plaisir mobilise
mettent à l’enfant d’exister comme sujet. l’imagination, l’action créatrice et la commu-
●● Il est intéressant que l’enfant s’autonomise nication.
en la présence de l’adulte et pas uniquement Un plaisir sans limites devient déplaisir.
en son absence.
●● Choisissez le cadre, le matériel, pour garan-
●● Observez si certains enfants sont peu actifs, tir l’expression du plaisir.
cela peut être le signe d’un problème de
●● Mettez des limites.
développement, d’une maladie, d’un han-
●● Alternez
dicap.
–– Jeux spontanés, suscités, dirigés.
4.12 Garantissez l’expression –– Jeux individuels, en duo, en petit groupe,
du plaisir collectifs.
Le plaisir de l’action et du jeu induit le senti- –– Jeux coopératifs, jeux compétitifs.
ment d’être compétent pour exercer une maî- –– Jeux d’exercices, jeux symboliques, jeux
trise sur le monde. Le plaisir suscite l’action, de constructions, jeux de règles, défis.
le déplaisir l’inhibe. Le plaisir pousse à la créa-
tion, le déplaisir pousse à la fuite, au retrait au 4.13 Développez l’altruisme,
refuge. L’enfant recherche alors ce qui procure l’entraide, la coopération
la sécurité comme la répétition stérile jusqu’à
Le besoin de communiquer est absolu pour
la fixation.
l’être humain.

229
Enjeux

Les comportements altruistes, d’aide et d’atten- –– Des jeux et des situations qu’il faut réali-
tion à l’autre apparaissent plus tôt que ne l’avait ser chacun à son tour.
observé Piaget. On observe que les modèles –– Des jeux, des rondes où l’on change de
d’interaction altruistes vécus dans la famille rôle, où l’on choisit et où l’on est choisi.
influencent les comportements des enfants. –– Des situations en duo, en trio, en groupe.
L’enfant tire des leçons importantes dans les
jeux qu’il a avec les pairs. Jouer ensemble sup- –– Des groupements de filles, de garçons,
pose d’être capable d’agir en fonction des règles mixtes.
communément acceptées. Il faut apprendre à –– Des groupements d’âges différents.
demander sans exiger, à négocier pour installer
une communication respectueuse et à utiliser le 4.14 Intervenez adéquatement
langage plutôt que la violence corporelle pour dans les conflits
régler les conflits. Quand les conflits arrivent, cela témoigne d’un
progrès. Si un enfant tient à son objet, c’est qu’il
a progressé dans son identité. De plus, quand un
geste agressif est posé, il n’est jamais gratuit. Si
un enfant mord ou frappe, il s’agit parfois d’une
prise de contact mal ajustée. Ces enfants vou-
draient en fait, jouer avec… l’autre. Fréquem-
ment, les paroles que nous pouvons dire sont
induites par notre représentation de l’agressivité.
Les progrés dans la capacité de comprendre
les émotions de l’autre vont conditionner les
échanges sociaux, tout comme les progrès dans
la communication verbale pour argumenter,
persuader, et avoir des messages suivis d’effets.
●● Proposez des situations en coopération. ●● Signifiez pourquoi la satisfaction du désir

Elles seront l’occasion de réaliser des défis ne peut s’opérer. Précisez les limites en fonc-
communs, de s’entraider. tion des préjudices que l’autre peut subir.
–– Amenez très progressivement les enfants ●● Aidez l’enfant à prendre conscience des

agressifs à réaliser des petits défis en coo- dommages subis par l’autre.
pération. ●● Proposez aux enfants d’imiter ou d’avoir un

–– Au début, les tâches coopératives seront rôle complémentaire dans la situation.


réalisées en duo et puis en plus grand ●● Proposez à l’enfant de faire valoir ses droits,

groupe. d’argumenter.
–– Proposez d’abord des rondes, des jeux ●● Ne prenez pas parti et n’enfermez pas l’en-

chantés, des activités effectuées ensemble fant dans un comportement négatif.


(individualités juxtaposées). ●● Repérez ce que l’enfant fait de bien, valo-

●● Laissez progressivement la place à des acti- risez.


vités qui demandent de réelles interactions :
choix de partenaire, tâche commune. 4.15 Suscitez l’imitation
●● Proposez des situations de jeux en interac- L’imitation est un vecteur d’apprentissage, de
tion avec les autres. communication, une manière de résoudre les
–– Des jeux où l’on peut choisir en fonc- conflits.
tion de ses attentes, de ses désirs, de ses Pour l’enfant, être le miroir de l’autre repré-
besoins. sente une occasion exceptionnelle d’apprendre
–– Des jeux où l’on est vu et regardé, voire et de se sentir puissant. Imiter, c’est être l’autre.
critiqué par les autres. Dans la dramatisation des expressions faciales,

230
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives

en vis à vis, on apprend que l’on donne de soi


une impression.
Dans les situations où les enfants sont en inte-
raction, soit il y a conflit, soit imitation immé-
diate et très souvent, le moteur du conflit entre
enfants est le désir d’imiter.
On observe souvent qu’un enfant fait des of-
frandes à celui dont il veut être imité. Pour
l’enfant autiste, c’est un excellent moyen de
rentrer en communication.
●● Mettez en place des situations où les enfants

réalisent la même chose en même temps.


●● Attendez avant d’intervenir dans un conflit,
jeux où l’on gagne installent le sentiment de
souvent il se transforme en jeu d’imitation. compétence et de puissance.
●● Lorsqu’un conflit entre enfant survient pour
●● Proposez des situations qui induisent des
l’obtention d’un jouet, proposez un autre choix.
exemplaire du même jouet.
Les situations qui d’une part offrent aux en-
●● Proposez des exemplaires multiples d’un
fants de faire des choix personnels et d’autre
même jouet qui permettent de jouer en
part les invitent à affirmer leurs choix en
miroir.
montrant ou verbalisant leurs découvertes,
4.16 Développez le sentiment mettent l’accent sur la reconnaissance de soi
d’être unique et d’autrui dans la différence et la tolérance.
●● Alternez les situations de coopération et de ●● Proposez des jeux devant le miroir.
concurrence. ●● Proposez des activités exécutées selon la
règle « chacun son tour ».
Toutes deux jouent un rôle dans la construc-
tion de l’identité et des relations sociales ●● Encouragez les créations individuelles.
pour apprendre à gagner, à respecter l’autre, ●● Suscitez les comparaisons, les compétitions,
à perdre, à accepter les frustrations, les at- les jeux d’opposition.
tentes. ●● Proposez les jeux induisant des rôles spéci-
●● Proposez des jeux compétitifs. fiques féminins ou masculins.
Des jeux compétitifs traditionnels, d’oppo- ●● Organisez des rondes où l’on choisit et où
sitions, de complicité. Des jeux où l’on perd, l’on est choisi.
où l’on est éliminé confrontent l’enfant
au principe de nécessité. Inversement, des 4.17 Philosophez…
Qu’elles soient individuelles, en duo, collec-
tives de coopération, de complicité, les situa-
tions ont toujours une portée symbolique qu’il
faut pouvoir saisir. Toutes les situations de jeux
spontanés, dirigés ou suscités pourront être
mises à profit pour susciter la réflexion et la dis-
cussion, le partage, l’expression, les dilemmes,
l’analyse, en conversant avec les enfants. Pour
guider votre approche, nous avons choisi
quatre thématiques.
●● Proposez des situations pour se penser dans

la relation à soi-même, en allant à la ren-


contre de soi.

231
Pistes d’actions

–– Qui suis-je : moi, ma valeur, mes désirs, normes de la société à laquelle on se réfère et
mes richesses, mes faiblesses mais aussi que l’on cautionne.
mon mode de pensée, ma singularité. –– Comment fonctionne le monde dans
–– Comment m’affirmer sans imposer, lequel je vis ?
m’affirmer en exprimant mon désir, face –– Quelle est ma culture ?
à l’autre, face aux autres. –– Quels sont les codes de communication,
●● Proposez des situations pour se penser dans les us et coutumes, le savoir-vivre, les
la relation à l’autre, en allant à la rencontre habitudes qui fondent la vie en société ?
de l’altérité, pour réfléchir sur la présence –– Pourquoi m’y conformer, faut-il m’en
et la reconnaissance d’un alter ego, égal et éloigner ?
différent, possédant des désirs propres, un
tempérament et de moduler sa propre liber- ●● Proposez des situations pour réfléchir sur les
té en fonction de cette réalité. droits et les devoirs et se penser comme ci-
toyen critique capable de garantir la démo-
–– Qui est l’autre ? cratie en allant à la rencontre des lois.
–– Comment respecter l’autre dans ses at- –– Quels sont mes droits ?
tentes, ses désirs, ses actions ?
–– Quels sont mes devoirs ?
–– Pourquoi coopérer ?
–– Pourquoi les règles ?
–– Que faire quand quelqu’un investit mon
territoire ? –– Tout le monde y est-il soumis ?
●● Proposez des situations pour se penser dans –– De quoi suis-je responsable ?
son rapport au monde, pour réfléchir sur les

5. Pistes d’actions

5.1 Matériel 5.2 Situations motrices23


●● Du matériel pour permettre la décharge pul-

sionnelle et la réassurance : blocs de mousse,


tapis mousses, gros ballons, punching-ball
et gants de boxe, lieu pour crier, frapper,
faire du bruit, plinths d’où l’on peut sauter,
tomber, rouler, glisser.
●● Du matériel pour exercer la spontaneité,

susciter les jeux symboliques : déguise-


ments, masques, tissus, épées en mousse,
ballons, blocs de mousse et caisses en carton
pour construire des maisons.
●● Du matériel pour exercer la motricité spon-

tanée, jouer, danser ensemble : balles, bal- 5.2.1 Jeux spontanés


lons, raquettes, cerceaux, foulards, cordes, Prévoyez dans les séances quel qu’en soit le mode
musique, etc. d’organisation, des espaces de jeux spontanés.
Les jeux spontanés ont une fonction essentielle
de réassurance. Ils permettent l’expression sym-
bolique des angoisses et contribuent à installer
le sentiment de confiance.

23 Ces situations sont inspirées du syllabus de Nicole Huart.

232
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives

En outre, la maîtrise exercée dans les situa-


tions motrices construit le sentiment de com-
pétence.
Enfin, les différentes situations induisent des
oppositions, de la complicité et développent le
sentiment d’appartenance.
Le sentiment de limites est induit quant à lui,
par les règles implicites et explicites, les rituels,
l’organisation.
●● Les séances de psychomotricité relationnelle

selon la méthode Aucouturier prévoient


un temps d’accueil personnalisé, un temps
d’expressivité motrice spontanée, un temps
de représentation et un temps de conte.
Elles prévoient également des espaces spéci-
fiques pour les constructions, les jeux sym-
boliques, les représentations. Elles sont ini-
tialement prévues pour un groupe de douze
à quatorze enfants accompagnés par deux
animateurs. La qualité de l’accompagne-
ment y est essentielle. ●● Se balancer, faire la bascule.
●● Les ateliers ou parcours libres constituent une
●● S’équilibrer et se déséquilibrer.
alternative intéressante à ce type de séance. ●● Poursuivre, être poursuivi, attaquer et être
●● Les ateliers-carrousels laissant une place à
attaqué.
la motricité spontanée sont envisageables ●● Lancer des objets, prendre, lâcher, donner,
également. Ils sont plus sécuritaires dans un recevoir, remplir, vider, regrouper, disperser,
cadre scolaire. taper dans les mains, pousser…
●● S’enfouir, se blottir, serrer, caresser, taper,
a) Jeux moteurs
repousser.
Cet espace permet la décharge pulsionnelle, les ●● S’allonger, coller, s’encastrer.
jeux de réassurance, les jeux moteurs de type
●● Jouer avec la bouche, crier, vocaliser.
symbolique.
●● Chanter, raconter, faire des rondes.
Proposer du matériel dans un espace délimité
et laisser jouer les enfants librement à partir de ●● Construire pour se mettre dedans et ressortir.
ce matériel. Veiller à laisser explorer l’ensemble ●● Prendre contact avec différentes textures :
des mouvements en sécurité. cailloux, sables, sacs de riz, nature.
●● Courir, sauter, chuter. ●● Se déguiser.
●● Grimper, s’agripper.
b) Jeux symboliques
●● Faire tomber, construire, détruire.

●● S’enrouler, se cacher, apparaître, disparaître.

●● Être en hauteur, commander.

●● Gagner et perdre.

●● Se mouler, tirer, pousser.

●● Rouler, glisser, s’équilibrer.

●● Repousser à partir de la plante des pieds sur

les objets.

233
Pistes d’actions

Proposer des tissus, des chapeaux, des ban- ●● Sauter de cerceau en cerceau.
deaux, des miroirs, des épées en mousse, des ●● Sauter par-dessus des lattes sans les faire
voiles et laisser les enfants jouer librement en tomber.
s’inventant des personnages. ●● Se déplacer sur les bancs en passant sous un arc.
c) Jeux de constructions, de créations ●● Passer au-dessus du dossier des chaises.

5.2.3 Défis coopératifs


Les défis coopératifs construisent le senti-
ment d’appartenance. Ils développent la capa-
cité d’agir ensemble, l’entraide, l’empathie. Ils
agissent complémentairement sur les autres
paramètres du développement psycho-affectif.
La plupart des situations proposées dans les
différents chapitres de ce livre, peuvent être
adaptées en défis coopératifs.
●● Réaliser un défi en duo.

●● Créer une danse en duo.

Proposer des caisses en carton, des cubes en ●● Jouer avec un partenaire dans un atelier, réa-

mousse, des tissus, des supports et laisser les liser une tour ensemble, attacher des objets
enfants construire, se cacher, inventer des si- à l’espalier, se soutenir pour un exercice
tuations de jeux. d’équilibre.
●● Effectuer un parcours avec tâche commune,
5.2.2 Défis individuels l’un imitant les actions de l’autre, en por-
Les défis ludiques réalisés en réponse à des tant ensemble un objet, en se croisant, en se
consignes développent chez l’enfant le sen- tenant la main.
timent de compétence et de puissance. Ils
construisent le sentiment de limites par les
règles explicites et les consignes. Ils développent
le sentiment de confiance par le type de mou-
vement qu’ils suscitent et le cadre auquel il se
réfère. Ils permettent à l’enfant de se sentir
capable de faire partie de « ceux qui savent » et
construisent ainsi le sentiment d’appartenance.
Les situations proposées dans les chapitres
consacrés au développement des compétences
motrices peuvent compléter les quelques idées
présentées ici.
●● Se déplacer en passant sur les bancs, des pneus.

●● Slalomer entre les poteaux, passer sous les

lattes.
●● Grimper sur un banc incliné, à l’espalier.

●● Franchir les tables et les murs de pneus.

●● Se déplacer sur des caissettes.

●● Passer sur deux bancs parallèles, un pied sur

chaque banc.
●● Passer sur et sous des lattes déposées sur des

caissettes.

234
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives

5.2.4 Rondes et jeux chantés la rubrique « outils » les jeux de parachutes et


Les rondes et les jeux chantés développent la quelques jeux de complicité.
confiance en soi et construisent le sentiment ●● Jeux de parachutes.

d’appartenance. Ils agissent également sur les ●● Jeux de balles, de ballons, qui induisent la

autres paramètres relationnels. réalisation d’un défi commun.


Ils sont organisés en rondes, en duo, en faran- ●● Jeux d’orientation, de cachette.

doles, en lignes, en ponts, ils impliquent ou


non des solos, des choix. 5.2.6 Jeux traditionnels collectifs
De nombreux répertoires sont disponibles.
Nous vous proposons quelques titres dont les
références sont reprises dans les outils.
●● Roulez, roulez chemins de fer.

●● Bonjour, Marie Madeleine.

●● Bonjour.

●● J’ai cassé la vaisselle à Maman.

●● Un éléphant ça trompe.

●● La girafe.

●● Tous en rond, dansez.


Les jeux traditionnels collectifs ont tous
●● Gugus.
une portée symbolique. Les images utilisées
●● Allons à la noce.
peuvent varier mais le symbole est identique.
●● Les crêpes.
Tout comme les jeux spontanés, ils ont une
●● La bonne galette.
fonction de réassurance en permettant l’expres-
●● Monsieur l’ours.
sion symbolique des angoisses. Ils contribuent
●● En passant les Pyrénées.
donc à installer le sentiment de confiance. De
●● Donnez-nous un peu de lait.
plus, ils développent la capacité de coopérer, de
●● La queue de mon chat.
respecter les règles, l’empathie. Ils construisent
●● …
le sentiment d’appartenance. Ils induisent la
réalisation d’un défi et construisent donc le
5.2.5 Jeux coopératifs sentiment de compétence et de limites.
Tous les jeux de règles – en ce compris les jeux Nous proposons un descriptif de ces jeux dans
traditionnels et les jeux compétitifs – ont une la rubrique « outils ».
composante coopérative. Ils développent le sen-
Jeux de voyage
timent d’appartenance, l’entraide, l’altruisme
complémentairement aux autres paramètres du ●● Parcours.
développement psychosocial. ●● Rallyes.
●● Jeux d’orientation.
●● Relais.
●● Courses.
●● Labyrinthes.
Jeux de chasse
●● Cachette.
●● Poursuite.
●● Surprise, esquive.
Jeux initiatiques
De nombreux jeux coopératifs sont proposés ●● Jeux d’habiletés (golf, jonglage, osselets).
dans les répertoires, nous vous proposons dans
●● Jeux de vertige (escalade, équilibres).

235
Pistes d’actions

●● Défis moteurs (sauts, courses). 5.2.8 Créations personnelles


●● Jeux de réflexes (osselets, pierre, papier, ci-
seaux).
●● Jeux d’exercices, de performances (danse à
la corde, marelles).
Jeux d’échange d’animation
●● Jeux de raquettes.
●● Balle au mur.
●● Échanges sur des terrains séparés par un
« filet ».
Jeux de bataille
●● Jeux de coopération, tirer, pousser.
●● Jeux d’opposition : lutte, judo.
Les créations personnelles où l’on apprend à
●● Jeux d’opposition collective avec investisse- voir et à être vu représentent un précieux sup-
ment de territoire : football, basket-ball. port pour la construction d’une image de soi
●● Jeux de poursuite, les jeux de camps. digne de respect.
Jeux de comédie Pour cet aspect, nous vous invitons à vous réfé-
●● Jeux de devinettes. rer aux situations proposées dans le chapitre
●● Comptines, mimes. consacré à la motricité expressive.
●● Créations de danse.
●● Farces.
●● Spectacles de marionnettes.
●● Jeux de rôles : pauvre petit chat…
●● Spectacles de cirque.

5.2.7 Jeux « chacun à son tour » ●● Mimes…

Ils agissent sur le sentiment d’être unique tout ●● Dessins, sculptures, bricolages.

en tenant compte de la présence d’un alter égo,


de conventions et de règles. Ils contribuent 5.3 Situations de prise
donc de manière intéressante à la construction de conscience
de l’éthique. ●● Parler de, et sur les émotions vécues.
●● Passer la clochette. ●● Parler des situations de jeux.
●● Jeu de Marelles. ●● Parler des situations d’agression ou des si-
●● Osselets.
tuations de coopération, d’aide...
●● Jeux de ficelles.
●● Filmer les enfants dans des situations de
coopération et observer ensuite ensemble en
●● Jeux de dés.
verbalisant.
●● Balle au mur.
●● Donner de temps en temps à un enfant le
rôle d’arbitre.
●● Reconnaître la difficulté de certaines situa-
tions.
●● Inventer des jeux de règles avec les enfants.
●● Faire évoluer certaines règles au fur et à me-
sure de l’évolution des enfants et mettre des
mots sur cette évolution.
●● Observer des situations vécues dans les com-
pétitions sportives et mettre des mots sur les
comportements observés.

236
6. Observer les compétences transversales relationnelles

Nom : ______________________________ Date : ______________________________


Prénom : ____________________________ Observateur : ________________________
Âge : _______________________________

Toujours
Souvent
Jamais

Parfois
Comment l’enfant prend-il soin de lui ?
●● L’enfant connaît-il ses limites ou essaie-t-il de se mettre en danger ?

●● Recherche-t-il des situations qui sont bonnes pour lui ou compliquées voire

douloureuses ?
●● Entretient-il le plaisir de l’action motrice dans le respect de son corps,

des autres et du milieu ?


●● Est-il capable de s’affirmer ?

Comment l’enfant prend-il soin du matériel ?


●● Est-il minutieux ?

●● Le détériore-t-il ?

●● Range-t-il ?

(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012


Comment sont les mouvements ?
●● Quelles parties du corps mobilise-t-il ? (le haut, le bas…)

●● Vit-il son corps dans des mouvements amples ?

●● Alterne-t-il les contrastes haut-bas, devant-derrière, fermé-ouvert, près-loin ?

Comment est le tonus ?


●● Mollesse
●● Dynamisme

●● Assurance

●● Inhibé

●● Ajusté – Eutonique

Comment est la posture ?


●● Ouverte

●● Fermée

●● Détendue

●● Tendue

●● Debout

●● Assise

●● Au sol

●● En hauteur

237
Observer les compétences transversales relationnelles

Toujours
Souvent
Jamais

Parfois
Comment est le visage ?
●● Mimiques

●● Sueur

●● Sourires

●● Expression de craintes

●● Respiration

Comment l’enfant est-il avec les objets ?


●● Comment les prend-il ?

●● À partir du plaisir de manipuler, l’objet devient-il une épée, une cape…

Comment l’enfant utilise-t-il la parole ?


●● La parole ponctue-t-elle les actions ?
●● Est-il silencieux ?
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012

●● Pousse-t-il des cris ?

Comment l’enfant est-il dans l’espace ?


●● Investit-il plus ou moins timidement l’espace ?

●● Investit-il le sol ?

●● Investit-il la hauteur ?

●● Installe-t-il des structures autour de lui ?

●● Construit-il avec des portes, des fenêtres ?

●● Manipule-t-il les formes, les lignes et les volumes ?

●● Investit-il les trois dimensions : trajectoires en zigzag, circulaires,

aller-retour ?
●● Prend-il sa place ?

●● Se déplace-t-il ?

●● Occupe-t-il un grand espace ?

●● Occupe-t-il un espace restreint ?

Comment l’enfant est-il dans le temps ?


●● Compte-t-il avant de sauter ?

●● Installe-t-il des temps d’arrêt ?

●● Profite-t-il des alternances ou des activités-repos ?

●● Est-il patient ?

238
(Psycho)motricité, habiletés sociales et affectives

Toujours
Souvent
Jamais

Parfois
Comment l’enfant est-il dans ses actions ?
●● Se décourage-t-il face à l’échec ?

●● Persiste-t-il ?

●● Répète-t-il les mêmes actions ?

●● Invente-t-il de nouvelles actions ?

●● Se fixe-t-il sur une même activité ?

●● Est-ce qu’il papillonne ?

●● Est-ce qu’il explore de nombreux mouvements ?

●● Remarquez-vous une absence de mouvements ?

●● Y a-t-il une alternance d’actions et de détentes ?

Comment l’enfant joue-t-il ?


●● S’agit-il de jeux autour de la perte ?

●● S’agit-il de jeux autour de la peur de la séparation ?

●● S’agit-il de jeux autour de la peur de dévoration ?

(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012


●● S’agit-il de jeux autour du thème de la mort ?

Quels types d’émotions exprime-t-il ?


●● Crainte
●● Colère

●● Fascination

●● Étonnement

●● Joie

●● Jubilation

Comment l’enfant est-il avec l’animateur ?


●● Est-il autonome ?

●● Est-il dépendant ?

●● Est-il en situation d’opposition ?

●● Est-il en situation de rébellion ?

●● Est-il en situation de séduction ?

●● Est-il en recherche de reconnaissance ?

●● Est-il toujours dans le regard ?

●● Est-il proche ?

●● Est-il lointain ?

●● Est-il fuyant ?

239
Observer les compétences transversales relationnelles

Toujours
Souvent
Jamais

Parfois
Joue-t-il sur les contrastes ?
●● Équilibres - déséquilibres

●● Liberté - dépendance

●● Sécurité - insécurité

●● Peur - mouvement

●● Investissement de l’espace - immobilité, retrait au sol

Comment aborde-t-il les autres enfants, comment interagit-il ?


●● Joue-t-il en solitaire ?

●● S’isole-t-il des autres ?

●● Essaye-t-il de se rapprocher ?

●● Peut-il partager les jeux et les jouets ?

●● Est-il souvent choisi par d’autres pour jouer ?

●● Est-il capable de se préoccuper des autres (empathie, altruisme) ?


(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012

●● Est-il capable de respecter les normes, les règles et les contrats ?

●● Joue-t-il avec d’autres en coopération ?

●● Joue-t-il avec d’autres en opposition en respectant les règles communément

acceptées ?
●● Joue-t-il avec d’autres en les dominant ?

●● Joue-t-il en s’effaçant ?

●● Joue-t-il avec d’autres en partageant ?

●● Joue-t-il avec d’autres en coopération en s’accaparant le partenaire ?

●● Imite-t-il beaucoup ?

●● Est-il souvent imité ?

●● Fait-il preuve d’écoute du point de vue des autres ?

●● Dépasse-t-il ses frustrations ?

●● Se met-il vite en colère ?

●● Fait-il preuve d’agressivité ?

●● Est-il capable d’argumenter pour obtenir ce qu’il souhaite ?

●● Peut-il utiliser le langage pour s’exprimer dans les relations sociales ?

●● S’affirme-t-il par la parole ?

●● S’affirme-t-il par le geste ?

●● S’oppose-t-il souvent ?

●● Cherche-t-il le conflit ?

240
Conclusion
Les situations motrices revêtent un intérêt clivage habituel entre la psychomotricité
dans le développement des habiletés trans- dite fonctionnelle et la psychomotricité dite
versales relationnelles. Elles favorisent par- relationnelle.
ticulièrement la construction de l’identité
ainsi que la capacité de vivre de manière Expert et garant de la loi, l’animateur fait en
éthique dans une perspective citoyenne. sorte que les situations motrices favorisent
la relation de l’enfant avec lui-même.
Elles contribuent au bien être psychique et à
l’équilibre tonique. Il garantit la sécurité physique. Il comprend
le dialogue tonique. Témoin de ses peurs, il
Les situations de jeux moteurs spontanés rassure l’enfant, l’aide à accepter les frustra-
proposés dans un contexte relationnel spéci- tions.
fique remplissent les conditions essentielles
pour favoriser le développement de la sécu- Par la compréhension de l’univers symbo-
rité de base fondamentale, notamment par lique de l’enfant, il intervient de manière
la mise en jeu des angoisses profondes dans adéquate dans les jeux, il permet à l’enfant
les jeux de réassurance. de prendre de la distance par rapport aux
émotions. Ces émotions sont l’expression
Elles agissent également sur le développe- de ses peurs, de ses frustrations. L’animateur
ment du sentiment de confiance, du senti- encourage l’enfant à relever des défis à son
ment de compétence, du sentiment de puis- niveau. Il suscite l’autonomie, reconnaît les
sance, du sentiment d’appartenance indis- créations.
pensables à la construction de l’estime de soi.
L’animateur encourage l’enfant à vivre en
Enfin, elles aident l’enfant à passer d’un compagnie des autres et en interaction avec
sentiment de liberté inconditionnelle à un les autres.
sentiment de liberté conditionnée par la
présence de l’autre, des autres, de la norme, Il soutient et aide l’enfant dans la décou-
de la morale. On peut donc dire que les si- verte de ses modes d’interactions avec les
tuations motrices contribuent à construire autres.Il limite les situations conflictuelles
l’éthique de vie et la citoyenneté toutes deux entre les enfants en leur donnant suffisam-
s’exprimant dans les capacités de coopé- ment d’espace et de matériel.
rer, de communiquer, de faire preuve d’al-
truisme et d’empathie. Il soutient l’enfant dans l’apprentissage du
dialogue lui permettant de mettre des mots
Dans la perspective du développement des pour exprimer les besoins en se faisant par-
compétences relationnelles, l’animateur fois son interprète. Il utilise la verbalisation
peut utiliser la plupart des situations de jeux des comportements de progrès dans la vie
moteurs suscités et dirigés au-delà donc du relationnelle.

241
(Psycho)motricité,
apprentissages scolaires
et besoins spécifiques
L’approche éducative, rééducative et thérapeutique globale et systémique
ainsi que la prise en compte du dialogue tonique a longtemps singularisé
la psychomotricité. Ces conceptions se sont heureusement généralisées
aux autres pratiques pédagogiques et thérapeutiques.
La plupart des pédagogues, des enseignants, des rééducateurs et des
thérapeutes envisagent, à présent l’aspect global du développement et
privilégient une approche pluridisciplinaire. Ils utilisent le jeu, les expériences
sensorielles et motrices mais aussi la musique, le dessin et ne négligent
pas l’importance essentielle du langage pour soutenir les apprentissages
scolaires, prévenir certaines difficultés ou compenser certains retards.
Cet ouvrage n’a pas l’ambition de traiter les perspectives rééducatives
et thérapeutiques de manière approfondie car nous pensons que
l’accompagnement des personnes, enfants, adultes, personnes âgées
présentant des besoins spécifiques revient aux professionnels spécialisés.
Ils disposent d’une formation spécifique en psychopathologie et sont
capables d’aborder la délicate question du transfert thérapeutique.
Ce chapitre est néanmoins destiné aux experts ergothérapeutes,
kinésithérapeutes, orthophonistes, logopèdes, psychologues,
psychomotriciens, orthopédagogues. Il devrait leur permettre d’adapter
les pistes et les situations proposées pour prévenir, compenser, réduire
les troubles du développement et de l’apprentissage et contribuer ainsi
au bien-être des personnes qui leur sont confiées.
1 (Pshycho)motricité et apprentissages
scolaires

1.1. Pistes méthodologiques

Pour soutenir les apprentissages disciplinaires


(mathématiques, langue maternelle, éveil, mu-
sique, éducation physique, arts plastiques....)
nous avons choisi de proposer une méthodolo-
gie générale permettant de croiser les différents
paramètres. Nous vous invitons à vous référer
aux outils de d’analyse, de programmation, de
différenciation.
1. Prendre connaissance, dans chacune des sec-
tions, des enjeux explicites dans les domaines
moteurs, sociaux, affectifs, cognitifs afin d’en-
visager l’interrelation entre les différentes com-
pétences. 3. Cibler pour chaque enfant ou chaque groupe
2. Analyser les performances attendues en d’enfant les compétences qui semblent priori-
termes de ressources nécessaires à leur réali- taires.
sation sur les plans moteur, cognitif, social et 4. Proposer ensuite des situations pertinentes
affectif. en puisant dans les différents chapitres.

1.2 Deux exemples d’apprentissages scolaires

1.2.1 Les apprentissages citement relève de la même intention que l’ac-


mathématiques tivité mathématique…
Faire des mathématiques chez les petits-en- Pour faire des mathématiques, il faut donc or-
fants, c’est nommer, caractériser, articuler les ganiser, structurer l’environnement de l’enfant
notions présentes en arrière-plan de toutes les et la perception qu’il en a.
activités de l’enfant… . En outre, pour faire des mathématiques, il
C’est le corps qui inspire la construction de convient d’acquérir et de maîtriser des opé-
l’espace et tout ce qui permet de rythmer la rations mentales de représentations (repré-
durée vécue de l’enfant, de jalonner l’espace, sentation de l’espace, du temps, des relations
d’organiser une action implicitement ou expli- logiques) sans lesquelles, aucune opération ma-

244
(Psycho)motricité, apprentissages scolaires et besoins spécifiques

thématique n’est possible. Le plus important prentissage de la langue. Elles fourniront par
n’est pas d’apprendre à compter mais d’aider à exemple des occasions de :
raisonner sur le sens des nombres. ●● Communiquer, interagir, parler.

Savoir établir des liens logiques, résoudre des ●● Écouter pendant que les autres prennent la

problèmes, comprendre l’espace, calculer sur parole.


les nombres, mesurer… sont des compétences ●● Dégager le sens du mot formé à partir du
envisagées dans les situations proposées pour contexte de jeu.
développer l’ensemble des habiletés cognitives. ●● Commenter, interpréter, décrire, une ac-

tion, un jeu.
●● S’exprimer avec des mots nouveaux et variés

pour expliquer leurs jeux, les stratégies trou-


vées.
●● Produire, identifier des sons, reconnaître

des voix… jouer avec les aspects sonores de


la langue, les assonances.
●● Discriminer les phonèmes dans les comp-

tines, les chansons, les rondes.


1.2.2 Les apprentissages en langue ●● Utiliser les liens logiques, poser des ques-

maternelle tions précises : « Où est ? », « Que fait ? »,


« et ensuite ? ».
Le développement du langage chez l’enfant est
●● Avoir des conversations singulières avec
particulièrement important pendant la période
préscolaire. C’est un processus global qui fait l’adulte.
appel à des ressources dans les domaines mo- ●● Reformuler pour vérifier la compréhension

teurs, cognitifs, social et affectif. des messages.


●● Parler du futur, se projeter.
On sait par exemple que le toucher actif per-
met une exploration plus riche et une meilleure ●● Converser avec l’adulte, avec les autres en-

mémorisation notamment celle des lettres. fants dans les jeux de coopération.
●● Exprimer les besoins, les sentiments.
La vision donne une perception spatiale de
l’ensemble des lettres, l’audition en donne une, ●● Utiliser des pictogrammes ou des images,

étalée dans le temps. Le toucher actif a l’avan- des marches à suivre.


tage de réunir ces deux facettes. ●● Offrir des contextes d’écriture pour garder

Les situations motrices, pourront apporter trace des situations vécues.


un soutien à chacune des dimensions de l’ap- ●● …

245
2 (Psycho)motricité et besoins spécifiques

2.1 Observer, analyser, prevenir, compenser

Le développement harmonieux d’une personne contre, il s’agira de trouver des moyens de com-
dépend de multiples facteurs. Si un des para- penser ces manques afin de garantir le bien-être
mètres est déficient, cela peut occasionner un et le développement malgré et avec ces diffi-
dysfonctionnement plus global. cultés.
Si par exemple, un enfant souffre de difficultés mo- De manière générale,
trices répétées, il prend conscience de ses difficultés. ●● Tenez compte des facteurs motivationnels :
Ces constats ont des répercussions sur l’image qu’il a retrouver le plaisir d’apprendre.
de lui-même, tout autant que sur ses relations avec
●● Reconnaissez et nommez les difficultés, sans
autrui. Il se rebelle, s’agite, se révolte, se résigne,
culpabiliser.
devient colérique, agressif ou déprimé.
●● Recherchez des solutions en sachant qu’il
On peut également agir sur l’un ou l’autre as- n’y a pas de réel « mode d’emploi » mais
pect en espérant avoir un impact sur le système. quelques pistes qui semblent logiques,
Ainsi, lorsque l’on constate une difficulté d’appren- compte tenu des connaissances sur les causes
tissage, on peut agir sur le sentiment de confiance, et les expériences partagées.
sur le sentiment d’appartenance, de limite, de puis- ●● Considérez que le temps que l’on consacre
sance, de compétence. à la résolution du problème est impor-
Toute approche thérapeutique est d’emblée tant : certaines interventions se résument à
complexe. Les liens entre les interventions et la prise en charge de l’enfant ½ heure par
les effets sont parfois difficiles à percevoir. La quinzaine… En groupe.
pertinence des choix, des interventions et leur ●● Recherchez les atouts des enfants.

efficacité est parfois difficile à identifier. ●● Travaillez avec les processus privilégiés et

Est-ce la qualité de la relation au thérapeute ou les non contre les processus déficitaires. L’en-
situations qu’il a proposées qui ont eu un effet sur fant déteste travailler avec ses outils les plus
le problème ? faibles.
Il nous semble important de se donner une mé- ●● Apprenez à apprendre en tenant compte de

thode avant d’envisager une intervention. Nous la spécificité cognitive et affective.


vous invitons à réaliser un bilan fonctionnel en ●● Gardez en vue le caractère global du déve-

utilisant les outils proposés pour récolter des loppement.


indices dans tous les domaines. Il faut analyser ●● Veillez à l’automatisation des procédures
ensuite ces indices, adapter enfin vos interven- qui peuvent l’être car cela libère la mémoire
tions aux besoins spécifiques. de travail…
Certains retards ou déficits ne pourront jamais
être comblés. L’exercice n’y changera rien. Par

246
(Psycho)motricité, apprentissages scolaires et besoins spécifiques

2.2 Retards moteurs, dyspraxies


2.2.1 Retards moteurs une interaction efficace avec l’environnement.
Au cours de la petite enfance, on diagnostique Elle s’exprime par une discordance entre l’acte
peu des retard cognitifs, on parle plutôt de re- voulu et l’acte réalisé.
tard psychomoteurs24.
Les déficits moteurs ont des causes diverses :
atteinte cérébrale, trisomie 21. retard mental,
vieillissement, accidents, maladie…
Même légers, ils laissent parfois présager des
désordres plus graves et peuvent être le signe de
trouble de l’attention ou de l’autisme. Ils sont
parfois le signe avant-coureur d’un trouble de
l’acquisition de la coordination (dyspraxie).
Quelques indices
Les performances motrices sont inférieures à
celles qui sont attendues pour l’âge chronolo- Ce trouble toucherait 6 % des enfants d’âge
gique et le niveau intellectuel. scolaire, et le plus souvent, les garçons. (Man-
cini, et Brun 2005 cité par Bouchard, 2009).
Quelques pistes de différenciation
Ce problème survient en l’absence de déficit
En proposant des situations motrices, des jeux, moteur ou sensoriel primaire, de troubles du
on agira sur les différentes composantes du tonus musculaire, de troubles de la compré-
développement permettant de compenser ces hension. L’intelligence est normale, le langage
difficultés. facile.
Il est clair que les pistes et les situations des Elle peut être la conséquence d’un déficit d’at-
chapitres consacrés aux habiletés motrices tention ou le signe de troubles du développe-
pourront être envisagées, tout en ne négligeant ment comme l’autisme.
pas les sollicitations cognitives.
On ne peut poser le diagnostic de dyspraxie
Privilégiant la facette motrice (développement avant l’âge de trois ans.
neuromoteur), dans les crèches, certains enfants
Il existe de nombreuses formes de dyspraxies
sont maintenus couchés sur le dos pendant de
et toutes les combinaisons de troubles se ren-
(trop) longues périodes et s’ennuient… La prise
contrent mais la plus fréquente est la dyspraxie
en compte des facettes cognitives et psychoaffectives
constructive.
impliquerait que l’on varie les positions :
●● La dyspraxie idéatoire et idéomotrice s’ob-
couché sur le dos, porté dans le bras, soutenu
en assis afin de permettre une exploration plus serve dans les difficultés à organiser des
large de l’environnement, l’éveil sensoriel, la séquences de gestes ou à utiliser des outils.
communication. Utiliser les ciseaux, la brosse à cheveux, la
brosse à dents, le taille crayon…
2.2.2 Dyspraxies Dire au revoir avec la main, exécuter le salut
La dyspraxie est un trouble du développement militaire, faire semblant, faire chutut…
neurologique qui affecte la capacité de plani- ●● La dyspraxie constructive s’observe dans les
fier, d’exécuter et d’automatiser des séquences difficultés à réaliser des gestes d’assemblage
de mouvements, qui aboutissent à la réalisation de pièces élémentaires les unes par rapport
d’un geste orienté vers un but et permettant aux autres pour construire un tout.
24 Les troubles psychomoteurs sont les troubles dans les capaci-
Construire des objets avec des legos, des blocs,
tés d’intégrer les différentes fonctions motrices pour se dépla- Réaliser des maquettes, des bricolages
cer, se situer dans l’espace et dans le temps…

247
(Psycho)motricité et besoins spécifiques

●● Les troubles du regard ou oculomoteurs ●● Angoissé devant la nouveauté, Fait souvent


s’observent par des difficultés à fixer le re- appel à l’adulte et réussit mieux avec son aide.
gard sur une cible immobile, la fixation est ●● Réussit mieux en individuel.
de courte durée et fatigante. ●● Suit difficilement les règles d’un jeu.

Fixer une personne lorsqu’on lui parle, fixer son ●● Se fait ignorer ou rejeter par les autres dans
regard sur une page pour lire, fixer les lignes les jeux d’équipe.
d’un cahier pour écrire, fixer les marches d’un
●● Peu d’estime de soi.
escalier pour les monter ou les descendre.
●● …
●● Les troubles de l’organisation de l’espace
s’observent par les difficultés à orienter les Quelques pistes de différenciation
éléments par rapport à son propre corps. ●● Invitez les enfants a décomposez les diffé-
Savoir qui est à sa gauche, à sa droite, devant rentes séquences du geste, les précisez, puis
soi, derrière soi. mémorisez et enfin les automatiser.
Différencier un trait oblique d’un trait vertical –– Décomposez une tâche en plusieurs plus
ou horizontal. simples.
Lire un plan, se repérer sur une carte
–– Guidez l’enfant en réalisant chacune des
géographique.
étapes.
Prendre des mesures.
Tracer des figures géométriques. –– Faites répéter souvent le geste à apprendre.
●● La dyspraxie idéo-spatiale inclut la dys- ●● Veillez à la conceptualisation symbolique
praxie constructive, les troubles du regard, du geste, la planification et l’anticipation, la
et les troubles de l’organisation spatiale. programmation motrice, ainsi que l’organi-
sation de la séquence.
Quelques indices –– Utilisez des marches à suivre pour les
●● Manque d’habilités motrices en général. gestes fonctionnels.
●● Peur du mouvement dans l’espace, du –– Identifiez et décomposez les gestes utiles
contact physique. au quotidien et ensuite les faire automa-
●● Supporte difficilement les odeurs ou les tiser.
bruits. –– Faites préciser mentalement d’abord les
●● Utilise avec beaucoup de difficulté les outils : gestes qu’il faut acquérir pour simplifier
les crayons, les ciseaux, les taille-crayons, les le quotidien : reboucher le feutre avec
bâtons de colle, les couverts. son capuchon, verser de l’eau dans un
●● Difficultés avec les lacets, nœuds, les fer- gobelet.
moirs, les bouchons.
●● Comprend difficilement les consignes com-
plexes.
●● Exécute en désordre les étapes d’une tâche :
se trompe dans l’ordre des vêtements, oublie
où inverse les étapes pour les soins hygié-
niques.
●● Se désorganise facilement et fréquemment,
ne range pas ses effets personnels, perd ou
ne trouve plus ce qui lui appartient…
●● Se repère difficilement dans les différents
lieux, ne fait pas une bonne utilisation de
l’espace de la feuille dans les productions
graphiques.

248
(Psycho)motricité, apprentissages scolaires et besoins spécifiques

●● Proposez des activités qui se pratiquent en


répétant le même geste : patins à roulettes,
vélo, graphismes simples et répétés…
●● Adaptez les situations, les défis, la difficulté
de la tâche.
●● Orientez les situations vers le développe-
ment des habiletés de communication ver-
bale et non-verbale (articulation floue, fil
conducteur de la pensée labile).
●● Exercez l’organisation des sensations (tac-
tiles, visuelles, auditives, kinesthésiques)
pour augmenter le contrôle du mouvement.
●● Pratiquez les rondes, les chants, les jeux
chantés, les chants dansés… support privi-
légié pour ce type d’enfants.
●● Apportez de l’aide quand c’est possible et
chaque fois que cela est nécessaire.
●● Laissez du temps pour la réalisation des
tâches, reconnaissez les signes d’épuisement,
la fatigue.
●● Veillez à ne pas susciter la comparaison et
préférez des réalisations en individuel.
●● Encouragez les talents particuliers, soute-
nez, donnez confiance.
●● Sécurisez par des routines et de rituels
stables.
●● Évitez les stimulations stressantes : odeurs
fortes, bruits, lumières fortes, contacts cor-
porel, compétitions.
●● Adaptez et structurez l’environnement
–– Organisez les espaces de travail et de loi-
sirs avec juste le nécessaire.
–– Sécurisez l’environnement : rampe dans
les escaliers, matériel stable.
–– Facilitez l’utilisation des outils : ferme-
ture par velcros, outils de qualité.

249
(Psycho)motricité et besoins spécifiques

2.3 Troubles de l’attention, impulsivité, hyperactivité

2.3.1 Les troubles de l’attention ciper les conséquences de ses actions, la diffi-
Les troubles de l’attention sont des troubles culté de supporter les frustrations ainsi que la
qui affectent l’attention sélective ou l’attention nécessité à rechercher des situations nouvelles
soutenue. On parle de troubles de l’attention si et excitantes.
le problème dure depuis plus de six mois. Quelques indices à observer
Quelques indices à observer ●● Court grimpe partout dans des circons-
●● Ne peut porter une attention soutenue aux tances inappropriées.
détails. ●● A du mal à se tenir tranquille dans les jeux
●● Difficulté à soutenir son attention dans les et les activités de loisirs.
taches et dans les jeux. ●● Lance une réponse avant d’avoir écouté la
●● Ne suit pas les consignes données. question entière.
●● Organise difficilement ses activités. ●● Difficulté à attendre son tour.
●● Évite ou déteste les tâches qui exigent un ●● Interrompt les autres, se mêle aux conversa-
effort mental soutenu. tions et aux jeux.
●● Perd facilement ses objets. ●● Difficulté d’acquérir une autonomie sociale
personnelle.
●● Facilement distrait par des stimulations ex-
térieures. ●● Remue bras et jambes, se tortille sur son
siège.
●● Fréquents oublis dans les activités quoti-
diennes. ●● Se lève quand il doit rester assis.
●● Parle beaucoup… trop.
2.3.2 L’impulsivité
L’impulsivité peut se définir comme l’impos- 2.3.3 Hyperactivité motrice
sibilité d’inhiber une réaction (dans les situa- et intellectuelle
tions de stress), la difficulté à se concentrer sur Un enfant hyperactif est un enfant dont l’acti-
une tâche sans être distrait ou perturbé par des vité motrice est augmentée et désordonnée,
pensées ou des souvenirs, la difficulté à anti- désorganisée et non constructive.
L’hyperactivité motrice est souvent liée à une
hyperactivité de l’esprit qui se caractérise par
une manière de penser superficielle peu pro-
ductive, l’enfant passe d’un objet à l’autre sans
lien, joue avec les mots, se distrait facilement,
parle trop.

250
(Psycho)motricité, apprentissages scolaires et besoins spécifiques

L’hyperactivité est la conséquence d’un dysfonc- l’impulsivité et parfois de l’hyperactivité mo-


tionnement cérébral (conséquence TDAH), à trice. L’enfant compense plus facilement ses
un dysfonctionnement familial, à des angoisses difficulté s’il est « intelligent ».
ou à un contexte éducatif déficient. On distingue trois type de TDA/H :
Elle s’accompagne souvent d’impulsivité, de ●● TDA / H avec inattention prédominante.
troubles de l’attention, de réactions agressives.
●● TDA/H avec impulsivité et hyperactivité
Quelques indices à observer prédominante.
●● Agitation permanente, nervosité, incapacité ●● TDA/H mixte : difficulté d’attention, hype-
de tenir en place, expression d’impatience. ractivité motrice et impulsivité.
●● Difficulté de coordination motrice et ocu-
lomotrice. Quelques indices à observer
●● Organise et ordonne ses idées difficilement ●● Le bébé TDA/H se laisse difficilement ma-
(pensée séquentielle). terner. Il dort peu.
●● Apprend et désapprend difficilement. ●● L’habituation montre qu’il est facilement
●● Éprouve des difficultés pour distrait.
–– Distinguer l’essentiel de l’accessoire. ●● L’enfant se remarque dès l’école maternelle.
–– Discriminer les sonorités proches. ●● Il a conscience de ses difficultés et de ses dif-
–– Différencier la gauche, le droite, le haut férences.
le bas. ●● Il fait le clown, le pitre et exagère ses mala-
–– Discriminer les formes : confusion des dresses.
lettres. ●● Il fait preuve de comportement délinquant
–– Distinguer la profondeur de champs les et agressif dû à un sentiment d’infériorité.
distances : se cogne, renverse. ●● Il est peu populaire parmi les enfants de son
–– Distinguer la figure et le fond : donne de âge et parfois bouc émissaire.
l’importance aux éléments accessoires : il y
●● Il est souvent exclus, fréquente volontiers les
a souvent quelque chose qu’ils n’a pas vu.
enfants plus jeunes.
–– Traiter plusieurs informations simulta-
nées. ●● Il utilise les friandises, les flatteries, les jouets
pour compenser son impopularité.
●● Mémorise difficilement.
●● Il ne remarque pas toujours la relation entre
●● S’exprime de manière inadéquate.
les éléments temporels.
●● Dose mal l’expression des sentiments et gère
difficilement ses émotions. 2.3.5 Quelques pistes
●● Éprouve des difficultés à établir des rela- de différenciation
tions, percevoir les sentiments d’autrui.
●● Éprouve des difficultés à faire des amitiés
durables et à distinguer les amitiés impor-
tantes.
●● Éprouve des difficultés à savoir ce qu’il peut
et ne peut pas faire : conscience morale.

2.3.4 Le trouble déficitaire


de l’attention
avec ou sans hyperactivité
Le TDA/H est un trouble du développement
qui se caractérise par un déficit d’attention, de

251
(Psycho)motricité et besoins spécifiques

Nous envisageons ces quatre problématiques ●● Laissez exercer des activités que l’enfant ap-
de manière générale. En fonction de la spéci- précie : la pêche, les activités individuelles,
ficité des troubles, chacun adaptera les pistes les bricolages…
proposées.25 Privilégiez la simplicité, la structure,
Dans le cas de la TDA/H, des médications sont l’ordre, la régularité
souvent proposées. Ces enfants ne peuvent organiser l’ordre et la
Évitez de distraire l’attention
régularité, il faut donc le faire à leur place.
●● Encouragez-les à penser de manière sé-
●● Évitez les bruits inutiles, les changements
intempestifs, les dérangements, les paroles quentielle, en respectant une chronologie
continuelles. d’étapes : utiliser des marches à suivre. Faire
mémoriser les étapes pour la réalisation des
●● Laissez à l’enfant terminer ce qu’il a entre- tâches et automatiser les procédures.
pris même si cela prend de temps.
●● Réalisez des listes de ce que l’on va faire, la
●● Prévoyez une seule activité à la fois… placer bien en vue.
Évitez l’excitation, la course
●● Préparez les enfants aux situations nouvelles.
●● Imaginez des jeux de rôles, des jeux de
mimes pour prévoir l’angoisse d’une nou-
velle situation.
●● Invitez l’enfant à s’arrêter et réfléchir : comp-
ter jusque 5 avant d’agir et de se mettre en
action.
●● Invitez l’enfant à faire comme la grenouille
qui gonfle son ventre, et réfléchit avant de
bondir d’un coup…Stop/réflexion, stop/acti-
vité.
●● Invitez l’enfant à apprendre à se parler à soi-
même avant d’agir : avant d’agir, formuler
à voix haute ET à voix basse ce que l’on va ●● Installez des routines, des rituels.
faire. ●● Rangez les objets à des endroits déterminés,
Prévoyez un refuge, un espace utilisez des étiquettes.
de défoulement Précisez les limites, optez
●● Réservez une petite oasis refuge, sans sti- pour des règles simples, claires
muli perturbateurs, sans objet fragile, avec
des tableaux, des craies, de quoi dessiner,
des livres, des jeux de constructions, de la
musique, une sorte d’espace « snoezelen »,
permettant de solliciter plusieurs sens ou au
contraire de se concentrer sur un seul sens…
●● Faites respecter ce refuge ; demandez la per-
mission pour y entrer.
●● Proposez des lieux et des moments où la
décharge pulsionnelle est permise.

25 Les pistes sont inspirées de l’ouvrage de COMPPERNOLLE


L’attitude de l’enfant dépend parfois du
et DORELEIJERS, 2004. contexte : personnalité de l’enseignant, struc-

252
(Psycho)motricité, apprentissages scolaires et besoins spécifiques

tures plus ou moins stricts, règlements plus ou ●● Attribuez dix minutes sans reproche et sans
moins établis et plus explicites. réprimandes.
L’enfant vérifie régulièrement si la personne ●● Si c’est absolument nécessaire utilisez la pu-
tient le coup. Si oui cela lui procure un senti- nition, ensuite l’absence totale d’encourage-
ment de sécurité. ment, et finalement la contention physique
●● Précisez exactement et sans ambiguïté ce
avec tendresse, calme, fermeté si l’enfant
qui est permis ou non : frappe, humiliation, perd tout contrôle de lui-même.
mots vulgaires, irrespect. N’encouragez pas les comportements non
●● Repérez le moment précis où un comporte- souhaités
ment déterminé commence à mal tourner Un comportement indésirable s’entretient et
avant qu’il ne soit trop tard. est implicitement récompensé :
●● Ne tolérez aucune exception si quelque
●● Quand il fait cesser une situation désa-
chose est imposé. Attention aux « peut-être, gréable ;
un peu, parfois, habituellement, mais dans
●● Quand la punition n’est pas mise à exécu-
ce cas …. » Utilisez : « tu ne fais plus jamais
ça » au lieu de : « tu ne peux pas » qui est tion ;
très relatif… ●● Quand il est encouragé de temps à autre ;

●● Servez d’exemple dans les comportements ●● Quand il est suivi de récompenses cachées

sociaux, pour susciter l’imitation. (privilèges, attention, par les gronderies et


●● Aidez l’enfant à percevoir les similitudes
les plaintes).
entre les situations pour ajuster ses compor- Ne pas punir du tout est impossible
tements. mais….
●● Intervenez très vite quand cela tourne mal.
●● Les conséquences désagréables sont plus
Inventez un code secret pour rappeler les efficaces que les punitions.
règles convenues. Restez prés de lui quand ●● Se limiter à une punition n’est pas une stra-
cela risque de mal tourner. tégie efficace.
●● Faites éventuellement évoluer les règles mais
●● L’enfant doit pouvoir déceler le lien entre
toujours de manière explicite. action et punition.
●● Les enfants « sages » s’amusent parfois à pro-
●● Choisissez une punition modérée, systéma-
voquer l’agitation de l’enfant hyperactif… tiquement et à temps si nécessaire.
C’est lui qui est grondé.
●● Évitez une punition non exécutée ou inter-
Encouragez les comportements souhaités rompue : l’arrêt de punition est ressenti
●● Les encouragements donnent de meilleurs comme un encouragement (parfois pour le
résultats que les punitions. comportement non désiré).
●● La reconnaissance sociale est plus efficace ●● L’enfant fait facilement le lien entre la puni-
que les récompenses matérielles, mais évitez tion et la personne qui punit, celle-ci de-
le chantage affectif. vient le bourreau…
●● Reconnaissez immédiatement le compor-
tement adéquat et encouragez les toutes
petites victoires.
●● Pour désapprendre un comportement indé-
sirable, comptez les points sur un graphique
chaque fois que le comportement a été adé-
quat.
●● Commencez l’apprentissage du comporte-
ment désiré par la fin.

253
(Psycho)motricité et besoins spécifiques

2.4 Dyslexie, dyscalculie, difficultés graphiques

On parle de troubles de l’apprentissage quand Elle se caractérise par des déficits phonolo-
l’enfant présente une difficulté à apprendre et giques : difficulté de représentation des sons de
que cela n’est pas consécutif à des carences édu- la parole et plus précisément des phonèmes et
catives, une irrégularité dans la scolarité, la de leur représentation graphique.
qualité de l’enseignement, les troubles senso- ●● Phonème : unité de représentation des sons.
riels ou neurologiques et que ses difficultés ne ●● Graphèmes ; lettre ou groupe de lettres
sont pas liées au niveau de sa motivation.
Pour HABIB M. 2000 cité par BELIVEAU
Ils peuvent concerner l’ensemble des apprentis-
2007 il s’agit d’une incapacité fondamentale du
sages ou certains domaines. On parle alors d’un
cerveau à traiter rapidement et dans un ordre
retard global ou de troubles spécifiques. Après
séquentiel précis, des informations présentées
avoir vécu l’époque des explications psychana-
rapidement qu’elles soient visuelles ou verbales.
lytiques, on assiste à l’explication neurologique
de ces troubles. Certains auteurs (BELIVEAU 2007) mettent
Nous ne nous attardons pas sur ces difficultés en évidence l’impact des styles cognitifs sur les
et nous vous invitons à utiliser les grilles d’ana- difficultés : « Lire et écrire sont des activités
lyse et de conception d’activités pour intervenir basées sur un code qui exige une organisation
de manière efficace. temporelle de petites unités qui, juxtaposées les
unes aux autres deviennent des phonèmes, puis
2.4.1 Dyslexie des syllabes, des mots et des phrases ». Cette
On parle de dyslexie quand l’enfant présente piste nous semble intéressante.
entre dix-huit et vingt-quatre mois de retard Rappelons que les styles cognitifs se différen-
dans l’apprentissage de la lecture avec intelli- cient autour de deux axes (BELIVEAU 2010).
gence normale et qu’il bénéfice d’un cadre so- La préférence à traiter des informations ver-
cio-économique culturel adéquat. bales ou non-verbales
Face à un enfant qui présente des difficultés en La préférence à traiter les informations de
lecture, il faut se poser la question de savoir si manière séquentielle (l’une après l’autre) ou
le déficit provient d’une faiblesse d’attention, simultanée (toutes ensemble).
d’un manque d’intérêt, d’un tempérament
« opposant » d’une difficulté à s’organiser, d’un Ainsi quatre style peuvent être envisagés :
trouble neurologique. ●● Style séquentiel verbal.

●● Style séquentiel non-verbal.


Les causes génétiques ou neurologiques de la
dyslexie sont reconnues même si des tendances ●● Style simultané verbal.

s’affrontent encore. ●● Style simultané non-verbal.

Ces styles cognitifs sont présentés page 122.


254
(Psycho)motricité, apprentissages scolaires et besoins spécifiques

Quelques indices à observer traitement des informations verbales. Pour


●● Déficits de l’attention auditive et de la mé- eux, une image vaut mille mots.
moire verbale. ●● Veillez à l’automatisation des gestes et des
●● Retard de langage. procédures qui peuvent l’être car cela libère
●● Confusion des mots entre eux, cherche ses la mémoire de travail.
mots. ●● Stimulez les capacités de traitement des in-
●● Inversion des syllabes et organisation des formations auditives… Utilisez les rondes,
phrases difficiles. les chants dansés pour accompagner le trai-
tement des informations verbales (la péda-
●● Difficulté à évoquer certains mots bien
gogie Steiner, utilise très souvent les sup-
connus, trouver le mot juste quand il s’ex-
ports rythmiques pour les apprentissages).
prime ou évoquer des mots précis (noms de
personnes, chiffres, termes précis). ●● Apprenez à organiser le temps et l’espace
donner des exemples et leur faire vivre des
●● Difficulté à se souvenir d’une comptine, à
situations pour mémoriser.
apprendre une petite chanson.
●● Évitez de développer la conscience phono-
●● Difficulté à nommer les parties du corps.
logique, la lecture à voix haute… Utilisez
●● Difficulté à comprendre et retenir des davantage les schémas, les dessins…
consignes qui contiennent plusieurs éléments.
●● Procédez du tout vers la partie : ils com-
●● Difficulté à acquérir les repères spatiaux et prennent mieux si on décompose le mot
temporels. table en montrant la décomposition à partir
●● Difficulté à acquérir les notions temporelles du mot entier qu’en commençant le proces-
(heure, mois jours). sus par le déchiffrage.
●● Difficulté à mémoriser l’orientation de la ●● Travaillez la conscience phonologique avec
droite et la gauche sur soi. des moyens NON VERBAUX : des cubes
●● Difficulté à classer les objets du plus petit au de couleurs représentant les sons avec les-
plus grand. quels on joue par exemple.
●● Difficulté à mémoriser l’orientation des ●● Pour apprendre et retenir, encouragez à uti-
chiffres et des lettres. liser des exemples, des analogies, dessiner.
●● Difficulté à coordonner ses actions motrices. ●● Encouragez la production de dessin pour
●● Difficulté à apprendre à attacher ses lacets illustrer le sens du texte, les bandes dessinées
(séquences de gestes). pour apprendre à lire.
●● Dominance latérale instable. ●● Donnez l’occasion à ces enfants de mon-
●● Difficulté à retenir le nom des lettres. trer ce qu’ils veulent réaliser plutôt que de
l’expliquer.
●● Difficulté à associer les phonèmes aux gra-
phèmes.
●● S’ils lisent, ils présentent des difficultés à lire
à voix haute.
Quelques pistes de différenciation
Les enfants dyslexiques ou ceux qui ont peu de
possibilités de traitement séquentiel des infor- 2.4.2 Dyscalculie
mations verbales peuvent difficilement réaliser La dyscalculie est une difficulté dans les ap-
les performances demandées pour l’apprentis- prentissages numériques. On parle de dyscal-
sage scolaire de la lecture. culie avec troubles attentionnels et troubles
●● Aidez les enfants à intégrer des stratégies visuo spatiaux.
d’apprentissage compensatoires en utilisant Certains attribuent ces difficultés à des bases
notamment les informations visuelles et ki- langagières insuffisantes pour comprendre
nesthésiques pour compenser la difficulté de les concepts mathématiques, à des difficultés

255
(Psycho)motricité et besoins spécifiques

d’encodage, de stockage et de récupération de ●● Sollicitez les stratégies de perception en gé-


l’information (BELIVEAU 2010). néral et de perception spatio temporelle par
la voie corporelle.
Selon Beliveau, elle pourrait s’expliquer par un
déficit de la capacité à traiter des données de ●● Utilisez du matériel concret pour faciliter
manière séquentielle. La dyscalculie serait donc l’acquisition des compétences mathéma-
tiques.
associée à un style cognitif simultané et des
fonctions non-verbales. ●● Si la dyscalculie est due à un dysfonction-
nement des processus non verbaux, on pro-
Quelques indices à observer posera dès lors l’utilisation des mots, des
●● Difficulté à faire le lien entre le symbole et périphrases pour compenser ces difficultés.
la quantité. Graphisme et écriture
●● Difficulté à choisir quelle opération réaliser
pour résoudre un problème.
●● Difficulté à organiser les séquences pour
résoudre un problème étape par étape.
●● Difficulté dans l’orientation spatiale.
●● Mémorisation numérique defaillante.
●● Manque de maturation des fonctions cogni-
tives.
●● Difficultés à comparer des quantités.
Quelques pistes de différenciation
Nous adoptons ici le point de vue de Beliveau
(2010). La dysgraphie est un trouble qui affecte le
●● Utilisez des images, des schémas, des mani-
mouvement cursif, la conduite du tracé.
pulations, de l’action motrice.
On distingue la dysgraphie lente et précise, la
●● Procédez à des jeux de classements, de séria-

tions, de tris, de correspondance termes à dysgraphie raide, la dysgraphie impulsive, la


termes à partir de jetons, de cartes. dysgraphie molle, ou la dysgraphie maladroite.
Elle peut être la conséquence d’un apprentis-
sage trop précoce, de la tenue déficiente de
l’outil scripteur, de la posture, de difficultés
d’ajustement tonique, de dyspraxie, dyslexie,
troubles du langage, de l’attention, de l’impul-
sivité. Elle peut être la conséquence de l’utili-
sation de la main non-dominante pour écrire
(contrainte sociale).
Elle peut survenir à tout âge.
Une difficulté graphométrie est rarement isolée.
Quelques indices à observer
●● L’enfant a du mal à tenir un crayon.
●● Il a du mal à reproduire des formes.
●● Il écrit lentement, souvent de façon illisible .
●● Il adopte une écriture crispée, ce qui le fatigue.
●● Ses productions sont peu soignées.
●● Il force l’appui.
●● Le tracé est vacillant.

256
(Psycho)motricité, apprentissages scolaires et besoins spécifiques

●● Les orientations et les formes des lettres sont ●● Corrigez la posture, la prise d’outil.
incorrectes. ●● Sollicitez la mémorisation de la forme et de
●● Le geste est maladroit. l’orientation du tracé, de manière ludique.
Quelques pistes de différenciation
●● Soyez attentif aux signes de fatigue.
●● Suscitez le plaisir de laisser des traces et ●● Veillez à garantir l’attention soutenue.
d’écrire. ●● Encouragez l’enfant.
●● Améliorez l’élan et la fluidité, le relâche- ●● Valorisez dans ce qu’il sait faire.
ment du geste. ●● Si nécessaire et pour les productions for-
melles, utilisez l’outil informatique.

2.5 Conclusion
L’utilisation des situations motrices dans un manière très sommaires. Les orthopédagogues,
contexte relationnel adapté permet donc de les ergothérapeutes, les orthophonistes, les psy-
soutenir les personnes souffrant de troubles qui chomotriciens disposent de l’expertise leur per-
découlent de lésions organiques ou de déficits mettant d’ajuster leurs interventions et d’autres
fonctionnels. La psychomotricité peut les aider ouvrages traitent de manière approfondie de
à trouver un moyen de s’épanouir malgré leurs ces aspects spécifiques.
difficultés. Nous avons abordé ces aspects de

257
Didactique
de la (psycho)motricité
En se référant à ce chapitre, l’animateur pourra adapter les situations
motrices et ses interventions en fonction des objectifs généraux qu’il
poursuit, des besoins des enfants, du contexte dans lequel il opère et
des valeurs qu’il défend.
Des pistes permettant de choisir les espaces, le matériel, les
types d’organisation adéquats y sont abordés. Des repères pour la
préparation, la gestion et l’observation des séquences y sont proposés.
1. Ciblez des compétences

qu’il faut avoir toujours en mémoire l’ensemble


des possibles afin d’intervenir de manière diffé-
renciée et efficace pour s’ajuster aux besoins de
chaque enfant.
Nous recommandons à l’animateur de dépasser
un accompagnement uniforme et collectif au
profit d’un accompagnement différencié.
Envisagez toujours le développement de l’en-
semble des compétences, tout en focalisant
votre attention sur celles qu’il vous semble
essentiel de cibler en fonction de l’âge ou des
Bien souvent, la même situation motrice besoins prioritaires de chaque enfant.
favorise le développement des compétences De plus, pour favoriser la mémorisation, il
motrices, transversales, instrumentales et rela- semble que les séances courtes et espacées dans
tionnelles. Par contre, les interventions, l’ac- le temps favorisent la mémorisation des habi-
compagnement de l’animateur s’ajustent aux letés qui y sont exercées. Ceci plaide en faveur
besoins spécifiques de chaque enfant à partir d’une diversité de compétences travaillées de
de l’observation. manière répétée.
Certaines tendances préconisent de cibler le Nous vous invitons à vous référer à la liste des
développement des compétences relationnelles compétences proposées dans la rubrique « ou-
chez les petits. Nous pensons, quant à nous, tils ».

2. Choisissez et organisez les espaces

être utilisés qu’exceptionnellement et unique-


ment quand les espaces extérieurs ne sont pas
disponibles ou envisageables pour des raisons
de sécurité.
La neige, la pluie, le soleil ne sont pas des
obstacles majeurs et habillés selon les circons-
tances, les enfants y font de multiples expé-
riences enrichissantes.
●● La salle de psychomotricité, la salle de

sport, la salle de gymnastique.


●● Le milieu naturel : le parc, la forêt, la cam-

pagne, l’eau (piscine, mer), la plage ou une


Au-delà de l’espace spécifique réservé à la pra- aire publique de jeux, une pelouse…
tique sportive, l’animateur en psychomotricité ●● Les lieux de vie : le jardin, un préau, le ré-
peut investir divers types d’espaces pour propo- fectoire, le couloir ou l’escalier…
ser des situations motrices.
●● La cour de récréation : l’espace de la cour

Nous plaidons pour la réhabilitation des ac- de récréation, enrichi par l’installation de
tivités réalisées à l’extérieur même dans les balançoires, d’échelles, de cordes à grimper,
contrées tempérées. Les espaces intérieurs, le d’un toboggan, de poutres posées à même le
plus souvent confinés et bruyants ne doivent sol, de bacs à sable, de tableaux, de pneus…

260
Didactique de la (psycho)motricité

●● La classe : des modules spécifiques, un coin –– Adaptez l’espace au nombre d’enfants


dégagé, les coins de jeux libres, un espace de concernés et aux types d’activités prati-
relaxation, un espace de jeux symboliques, quées.
l’espace des jeux de construction ou de ma- –– Délimitez les espaces de manière claire.
nipulation, le bac à sable ou le bac à eau… –– Garantissez l’espace de jeu pour que cha-
–– Veillez aux aspects sécuritaires de l’espace cun puisse exercer en toute sécurité.
proposé. –– Placez des tapis de chute, des tapis au sol.
–– Aérez les expaces intérieures. –– Cadrez les possibilités d’exploration des
–– Vérifiez l’adéquation des vêtements au espaces et des objets.
contexte.
« On ne joue pas avec les ballons là où
d’autres construisent ».

3. Choisissez et organisez le matériel

Du matériel pour jouer avec l’équilibre


●● Une corde étendue au sol.
●● Une ligne tracée à la craie.
●● Les carrelages en damiers.
●● Les blocs de bois.
●● La bordure du trottoir.
●● Les petits murets de la cour de récré.
●● Les pneus organisés, superposés, suspendus.
●● Des pas japonais en papier journal.
●● Utilisez du matériel conventionnel de psy- ●● Des plans inclinés (bancs suédois, échelles).
chomotricité ou tirez parti de matériel im- ●● Des passages en hauteur (bancs suédois,
provisé. échelles, cadres).
●● Veillez à la solidité et la stabilité du matériel. ●● Des bancs posés sur des objets plus ou
●● Proposez du matériel avec lequel l’enfant moins mobiles.
peut agir seul. ●● Des obstacles, sur terrain plat, sur terrain en
●● Changez la disposition du matériel en fonc- pente.
tion des compétences des enfants quitte à ●● Des engins à escalader, chaises, tables.
faire des lieux sensori-moteurs de hauteurs
différentes. ●● Des échelles.
●● Adaptez le choix aux compétences ciblées. ●● Des rondins.
●● Laissez l’enfant utiliser le matériel comme il ●● Des objets sur roulettes, patins, vélos, tri-
le souhaite ou, donnez-lui des consignes en cycles, trottinettes.
fonction du type de jeu que vous favorisez. ●● Des tapis mous.
●● Apportez des variations dans le matériel au ●● Des sols glissants.
cours de la séance. ●● Des objets arrondis ou quelque peu instables
●● Faites des choix car la multiplicité du ma- (rouleaux d’équilibre, gros ballons, rouleaux
tériel ou des lieux peut être un facteur de en mousse, rouleaux de tapis, gros tubes en
confusion. caoutchouc).
●● Changez éventuellement les engins en fonc- ●● Des objets encombrants (skis, grandes chaus-
tion de l’évolution des jeux et de l’âge. sures, caisses à chaussures).

261
Choisissez et organisez le matériel

●● Des échasses, des chaussures à hauts talons. Du matériel pour escalader, grimper
●● Un tapis, une couverture pour glisser… ●● Des chaises, tables, plinths, agrès de gym-
●● Des objets lourds ou encombrants à pous- nastique.
ser, à tirer, à transporter. ●● Des plans inclinés, des bancs suédois incli-
●● Des objets à lancer, frapper. nés et en hauteur, des échelles.
●● Des outils pour écrire, peindre, dessiner. ●● Des obstacles faits de tapis ou d’agrès en
●● Des outils usuels à utiliser de manière efficace. mousse, des grandes boîtes en carton, des
passages en hauteur, des pneus…
Du matériel pour ramper ●● Des longs tapis en forme de montagnes.
●● Un sol glissant. ●● Des gros ballons.
●● Un tunnel réalisé avec des chaises, des tables, ●● Des mousses et des matelas.
des tissus, des élastiques, des cordes tendues
entre deux points d’appui, ou des mousses Du matériel pour se suspendre
empilés. ●● Des agrès attachés au portique dans le jar-
●● Une tente. din : cordes à nœuds, trapèzes, balançoires.
●● Des tapis mous et agréables. ●● Une cage à écureuils.
Du matériel pour glisser
●● Des cordes.
●● Des toboggans. ●● Un filet suspendu, des hamacs.
●● Des plans inclinés. ●● Deux cordes parallèles entre deux arbres ou
deux points d’attache bien solides.
●● Des sols glissants.
●● Des échelles de cordes, un cadre de gymnas-
Du matériel pour courir et marcher tique.
●● Un chemin. ●● Des barres parallèles ou asymétriques, barres
●● Des traces au sol. fixes et autres agrès de gymnastique.
●● Des jouets qui induisent un déplacement : ●● Des anneaux.
balles, ballons, engins à pousser. ●● Des bommes de suspension.
●● Des musiques rythmées. ●● Des branches solides des arbres.
●● Des rondes et des jeux chantés. ●● Des murs d’escalade.
●● Des percussions. Du matériel pour se déplacer
●● Un labyrinthe. ●● Des engins sur roulettes à pousser.
Du matériel pour sauter
●● Des trottinettes, vélos, tricycles.
●● Un sol élastique qui rebondit. ●● Des engins à roulettes à chausser.
●● Un sol mou qui amortit les sauts. ●● Des échasses avec ficelles.
●● Des objets en hauteur qui induisent le saut ●● Des échasses.
en profondeur : escalier, plinths, espalier, Du matériel pour pousser et tirer
muret… ●● Des mousses.
●● Des limites qui induisent le saut en lon- ●● De gros ballons.
gueur : lignes, joints de carrelages, anneaux,
cerceaux, traits de craies… ●● Des caisses en carton.
●● Des objets, à franchir qui induisent les sauts ●● Des tables.
en hauteur : élastique, petit obstacle, ron- ●● Des bancs, des chaises.
dins en mousse, bancs. Du matériel pour manipuler
●● Des obstacles sur terrain plat, sur terrain en en se déplaçant
pente. ●● Des éventails.

262
Didactique de la (psycho)motricité

●● Des plastiques légers et troués. Du matériel à frapper


●● Des foulards. ●● Des tapis.
●● Des chapeaux. ●● Des caisses.
●● Des rubans. ●● Des balles et des ballons.
●● Des larges pièces de tissu. ●● Des blocs de mousse.
●● Des anneaux. ●● Des punching-balls.
●● Des massues. Du matériel à manipuler
●● Des balles. ●● Des plaquettes en bois de 10 / 5 / 2, 5 cm.
●● Des écharpes. ●● Des boîtes de carton de diverses formes,
●● Des parapluies. ●● Des cubes et parallélepipèdes en mousse
●● Des ballons. (60, 60, 30) ou des éléments proportion-
Du matériel pour danser
nels.
●● Des musiques. ●● Des figurines.
●● Des bruitages. ●● Des plastics légers et troués.
●● Des percussions. ●● Des bouchons de liège.
●● Des chansons. ●● Des élastiques.
●● Des comptines. ●● Des pièces de tissu.
●● Des rondes traditionnelles. ●● Des rubans.
●● Des chants dansés. ●● Des pinces à linge.
●● Des vis et écrous.
Du matériel à lancer
●● Des compte-gouttes.
●● Des flacons en matière plastique.
●● Des boîtes de carton de diverses formes.
●● Des cartes à jouer.
●● Des pièces à emboîter ou à assembler.
●● Des matériels de collage, découpage, colo-
riage.
●● Des plaquettes de métal et jetons aimantés.
●● Des matériels collants, gluants ou malléables.
Du matériel pour bricoler
●● Des ficelles, des cordelettes.
●● Des assiettes de carton ou d’aluminium.
●● Des balles et des ballons de poids, de vo- ●● Des feuilles cartonnées.
lumes et de textures divers. ●● Des boutons.
●● Des osselets. ●● Des bâtonnets.
●● Des anneaux en caoutchouc. ●● Des jetons.
●● Du papier journal. ●● Des pailles.
●● Des foulards et des rubans. ●● Des perles.
●● Des plumes de paon. ●● Du fil de fer.
●● Des pâtes à modeler.
●● Des billes.
●● Des tampons-graveurs.
●● Des ballons de baudruche.
●● Des trombones.
●● Des agrafeuses.

263
Choisissez et organisez le matériel

●● Du papier-collant. Du matériel pour jouer


●● Des réglettes. avec des marionnettes
●● Des papiers d’emballage, du papier transpa- ●● Un castelet.
rent. ●● Un théâtre d’ombre.
Du matériel pour réaliser ●● Des marionnettes figuratives à manipuler, à
des actions fonctionnelles ficelles, à doigts.
●● Des fermetures Éclair. ●● Des marionnettes non-figuratives.
●● Des velcros. ●● Des poupées, des peluches.
●● Des boutons à boutonner. Du matériel pour peindre, dessiner,
●● Des lacets à lacer, ciseaux pour découper. écrire, sculpter
Des outils ●● Des crayons.
●● Des outils de bricolage, des ciseaux. ●● Des feutres.
●● Des outils de dessin, de peinture, d’écriture. ●● Des pastels gras.
●● Des ustensiles de cuisine. ●● Des pastels secs, des bics.
●● Des outils de jardinage. ●● Des stylos.
●● Des plumes.
Du matériel pour jouer de la musique
●● Une mine sèche.
●● Un piano.
●● De la gouache.
●● Un synthétiseur.
●● De la colle.
●● Des flûtes.
●● Des éponges et de l’eau.
●● Des xylophones.
●● Des effaceurs.
●● Des claves…
●● Des pinceaux.
Du matériel pour regarder son image ●● Un balai.
●● Des miroirs. ●● Des craies.
●● Des appareils pour se filmer et se voir. ●● Des rubans.
●● Des appareils vidéos. ●● Des cordes.
●● Des appareils photos. ●● Des foulards.
Du matériel pour s’exprimer ●● Des fourchettes.
●● Une piste et du matériel de cirque. ●● Des bâtons.
●● Une scène de théâtre, des tréteaux. ●● Des grattoirs.
●● Un espace limité par des coulisses, des ri- ●● De la corde.
deaux. ●● Du fil de fer.
●● Des cure-pipes.
Du matériel neutre
pour les jeux symboliques Des supports pour dessiner…
●● Des déguisements. ●● Du papier blanc ou de couleurs, des feuilles
●● Des chapeaux, des masques neutres, des de différents formats.
masques expressifs, des demi-masques, des ●● Du sable sec ou humide.
loups. ●● De la terre glaise, de la pâte à modeler.
●● Des tissus, des foulards. ●● Des ardoises.
●● Des rubans, des bandeaux. ●● Des tableaux.
●● Des éléments de décor.
Du matériel pour jouer
●● Une scène.

264
Didactique de la (psycho)motricité

avec le réel par la vue ●● De l’eau, du sable, du gravier, des coquil-


●● Des lunettes d’approche, des longues-vues. lages, de la colle.
●● Des visières. ●● Des matières présentant des caractéristiques
●● Des miroirs, des loupes. variées : verni, brut, doux, ouaté, soyeux,
brûlant, tiède, froid, à peine chaud, très
●● Des appareils photographiques, des rétrovi- chaud, tout juste chaud, un peu chaud,
seurs. dur, raide, souple cassant, collant, élastique,
●● Des pinceaux, des peintures, des crayons, gluant, glissant,fin, gros, léger, mince, épais,
des fusains, de la gouache, de la colle, du moelleux, plat, bombé, uni, bosselé, ondu-
papier mâché, de la pâte à modeler, du colo- lé, lisse, rugueux, piquant, poilu, chevelu…
rant alimentaire. ●● Du savon à bulles.
●● Des rouleaux à peindre, des craies, de la ●● Des matelas très mous, un matelas d’eau, un
terre glaise, des cailloux, des feuilles mortes. matelas d’air, un matelas de crin, des ficelles
●● Des supports papiers kraft, des bristols, des tressées, des hamacs.
tableaux, des toiles. ●● Une piscine de balles, de bouchons de liège,
●● Des figurines, des illustrations (la mer, la de feuilles mortes, un bac de sable.
montagne, les animaux), des photographies, ●● Des objets froids ou chauds, de la glace, de
des dessins de personnages, d’animaux ou la neige, des billes de verre, des objets métal-
d’objets réels. liques ou en plastique.
●● Des textures colorées, des couleurs.
Du matériel pour jouer avec le réel
●● Des livres de contes, des bandes dessinées,
par l’odorat et le goût
des films, des documentaires.
●● Des cahiers d’activités perceptives, des ca- ●● Des épices, des aliments, des plantes et des
hiers d’écriture, des jeux logiques, des jeux fleurs, des matières naturelles.
de réflexion, des labyrinthes... ●● Des aliments aux saveurs variées, des savons
parfumés, des plantes aromatiques.
Du matériel pour jouer ●● Des légumes, des fruits, de la viande, du
avec le réel par l’ouïe poisson, des épices, du sel, du sucre, des
herbes aromatiques, de la pâte à gâteau, des
mayonnaises, des sauces diverses, des huiles
différentes, des bonbons en tous genres, des
biscuits, des gâteaux, des galettes.
Du matériel pour jouer avec le réel
●● Des mobiles, des tuyaux, des clochettes, des
par la proprioception
triangles, des tambours.
●● Des objets à emboîter, des objets incom-
●● Des boîtes métalliques, des morceaux de
plets, des parties d’objets.
bambous.
●● Des boîtes de toutes sortes, grandes et pe-
●● Des appareils audio et des disques de mu-
tites, des draps, des couvertures, de la corde,
sique, de bruitages, un micro.
de la ficelle.
Du matériel pour jouer ●● Des puzzles, des tangrams.
avec le réel par le toucher

265
Choisissez et organisez le matériel

●● Des téléphones, des pinces à linge, des arro- Du matériel pour rapprocher, éloigner,
soirs, des cuillères, des pelles, des seaux, des mettre en mouvement
outils, du matériel de cuisine, du matériel ●● Des balles, des bobines, des tubes, des an-
de bureau. neaux, des cerceaux, des toupies, des mou-
●● Des objets de formes différentes et simi- lins à vent.
laires, des formes régulières. ●● Des jouets qui roulent, des vélos, des tri-
●● Du matériel pour trier et apparier des range- cycles, des trottinettes, des poussettes.
ments, des caisses, des étiquettes.
Du matériel pour emballer
●● Des jetons, des cartes, des pions.
●● Du papier, du tissu, des foulards, des écharpes,
●● Des tables, des chaises, des lits. des nappes, des couvertures de poupée.
●● Du grand matériel de psychomotricité. ●● Des poupées et des vêtements de poupées.
Du matériel pour expérimenter ●● Des bandes en caoutchouc et de l’élastique
les formes, les inclinaisons, les volumes (cela s’étire), des rubans, de la corde, de la
et pour changer de point de vue laine.
●● Des chaises, des échelles, des espaliers, des ●● De l’argile, de la pâte à papier.
agrès de gymnastique, des escarpolettes, des
balançoires, des barres fixes horizontales, des Du matériel pour représenter
toiles d’araignée, un trapèze, des anneaux, ●● Des signaux routiers, des lettres de l’alpha-
des monticules, des pneus empilés ou sus- bet, des pictogrammes, des flèches…
pendus pour grimper, ramper, se suspendre, ●● Des appareils photos, des films.
mettre la tête en bas. ●● Des plans.
●● Une mezzanine, des escaliers, des tunnels ●● De l’argile.
pour passer dessous. ●● Des rubans, de la corde, de la laine.
●● Des tapis pour ramper.
Du matériel pour jouer avec la durée,
Du matériel pour manipuler, assembler, la vitesse
démonter, éloigner, remplir, vider, classer,
●● Des sabliers, des minuteries, des chronos,
organiser, ranger
une horloge.
●● Des jeux d’engrenages, des jeux de construc- ●● Des objets à mettre en mouvement (petites
tion, des blocs en bois, des blocs de mousses, voitures, balles).
des objets avec couvercles (boîtes de fro-
mages), des jouets en plusieurs parties. ●● Du matériel permettant d’aller vite ou len-
tement.
●● Des vis et des écrous.
●● Des boutons et des boutonnières. Du matériel pour agir ensemble
●● Des petits objets, des coquillages, des cail- ●● Des jeux de balles, de ballons.
loux, des boutons, des capsules, des jetons, ●● Des épées en mousse.
des dés. ●● Des espaces de lutte et de batailles.
●● Des contenants : des cuillères, des louches, ●● Des espaces de constructions avec du gros
des entonnoirs, des pelles, des tasses, des matériel.
plats, des berlingots, des boîtes en carton, des
●● Des jeux de raquettes.
petites boîtes, des bouteilles en plastique.
●● Un parachute.
●● Du sable, de l’eau, des graines, des matières
pour remplir. ●● Des cordes.
●● Des jeux symboliques.

266
Didactique de la (psycho)motricité

4 Organisez, supervisez, sécurisez les temps de récréation


Les récréations ont pour fonction de laisser à La supervision
l’enfant un espace et un temps pour jouer de Selon la taille du groupe d’enfants, un deux ou
manière spontanée, dans un cadre relativement plusieurs adultes supervisent la récréation.
sécurisé, sous le regard bienveillant de l’adulte.
S’il est seul, l’adulte reste en périphérie et s’or-
Parce que les jeux y sont spontanés, ils répondent ganise pour avoir un regard sur l’ensemble .
aux besoins fondamentaux des enfants et ga-
rantissent le bien-être et l’équilibre psychique. S’ils sont deux ou plusieurs, l’un d’eux reste sur
Certains enfants sautent, grimpent, d’autres place, bien en vue, de préférence en périphé-
réalisent des jeux symboliques, observent, rie et sert de point de référence stable. L’autre
s’isolent avec un camarade ou chipotent dans la se déplace et est présent dans les différents
terre, chantent, dansent, imitent un partenaire, lieux. Il est préférable que les superviseurs ne
jouent en groupe…. conversent pas entre eux pour rester attentifs.
Quelques conseils peuvent aider à ce que les Comme le moment de récréation est un mo-
récréations remplissent leur fonction. ment de jeux spontanés, il ne faut pas interve-
nir dans les jeux sauf en cas de danger physique
L’espace et le matériel ou d’agression.
Prévoyez de l’espace et du matériel pour per- Un panneau de règles (comme celui proposé
mettre aux enfants de choisir leurs jeux parmi pour les séances) explicite sous forme de dessin, ce
les six catégories de jeux26 que l’on peut faire, ce que l’on doit faire… Rien
●● Jeux de voyage : jeux de pistes, jeux de dé- n’empêche de le réaliser avec les enfants, d’en
couvertes, parcours, courses, déplacements moduler certains items en fonction des condi-
sur vélos, trottinettes… tions météo, des circonstances, des envies…
●● Jeux de chasse : jeu de poursuites, jeux de
Le temps
chats, jeux de cachettes.
●● Jeux de bataille : jeux de bagarre, jeux de
Les récréations sont souvent programmées dans
luttes, jeux de balles avec investissements de l’horaire de la journée. Elles ne correspondent
territoire. pas toujours aux besoins des enfants (et de tous
les enfants). Nous pensons que les animateurs
●● Jeux d’échange et d’animation : jeux de
devraient, dans la mesure du possible, pouvoir
balles, de raquettes, de ballons.
envisager les récréations au moment qui leur
●● Jeux d’initiation (habiletés) : jeux d’habileté,
semble le plus opportun.
osselets, cordes à danser, diabolo, sable,
constructions, jeux des vertiges, de hasard. Il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que des
●● Jeux de comédie : jeux d’expression, jeux sym-
mauvais vêtements… .Veillez à ce que les vête-
boliques, danse, comptines, bavardages… ments soient appropriés, adaptés aux condi-
tions météo, au contexte (boue, neige, soleil) et
La sécurité permettent le mouvement, les jeux.
Les filles, les garçons, les grands les petits, les Rien n’empêche de prévoir des chaussures ap-
calmes, les toniques n’ont pas les mêmes attentes. propriées et de disposer de chaussures d’inté-
Il est intéressant de garantir à chacun l’espace rieur pour la classe.
dont ils a besoin pour les jeux spontanés.

5. Pensez aux transitions

Une activité de transition est une activité courte et la qualité de l’apprentissage. Elle permet à
et adaptée qui garantit la sécurité, le bien-être l’enfant de passer d’une personne à une autre,
26 Classification de Caillois présentée à la P 218,

267
Ritualisez les séances

d’un lieu à un autre, d’un temps à un autre de Pour déplacer le groupe d’enfants vers la salle de
manière harmonieuse et efficace. psychomotricité, l’enseignant propose de se déplacer
Elle agit sur la fonction tonique. Son objectif est en « petit train » pour éviter les bousculades, les
de dynamiser, de modérer le tonus, de le main- chutes, l’insécurité ….
tenir ou de décharger son excès. Elle a un impact Au retour de la récréation, les enfants sont excités,
sur la sécurité physique, sur la sécurité affective, l’enseignant propose une activité apaisante.
sur l’attention, la concentration, paramètres es- Si une activité semble trop longue pour que les
sentiels du bien-être et de l’apprentissage. Elle enfants soient attentifs, l’enseignant propose une
garantit un climat propice dans la classe. situation permettant de décharger ou de redynami-
Certains les appellent des activités de ruptures, ser le tonus, un jeu rythmique, un jeu de mime, un
les activités de bien-être… étirement, afin de maintenir un niveau optimal de
concentration.
5.1 Quand les utiliser ?
Les activités de transitions sont à utiliser chaque 5.2 Comment les choisir ?
fois que l’enseignant l’estime nécessaire. Elles ●● De nombreuses situations peuvent être uti-

permettent de recentrer les enfants, de les ras- lisées. Les jeux de construction, des rondes,
sembler, de les déplacer sans les brusquer, de les des jeux musicaux, des jeux rythmiques,
dynamiser, de les apaiser, de les rendre atten- une lecture d’album, un jeu mathématique,
tifs… si le tonus n’est pas ou plus adapté à la une activité de relaxation, un automassage,
situation ou qu’il faut maintenir celui-ci à un un jeu collectif, une chanson, une histoire,
niveau optimal. Si elles sont bien utilisées, elles un jeu de respiration, un dessin, un man-
évitent les débordements, les cris, les colères, dala, pourvu que l’activité soit relativement
les sanctions inutiles. courte, qu’elle ne demande pas un grand
Quand un enfant est perturbé par le départ de sa ma- temps d’apprentissage et qu’elle soit adaptée.
man, son tonus est trop élevé, l’enseignant lui propose ●● Choisissez-les en fonction de l’état tonique

une activité qui le centre vers le groupe, une ronde, du départ et en envisageant l’état tonique
une lecture d’album collective ou un bercement…. attendu. Si ces activités sont ritualisées, elles
permettront d’atteindre facilement l’objec-
Si les enfants se lèvent de la sieste et sont peu atten-
tif visé (on parle de conditionnement ou
tifs, l’enseignant propose un jeu musical dynamisant
d’ancrage).
avant de passer à une activité de mathématique.
●● Si dans le cadre des transitions, elles n’ont
Si une activité semble trop longue, que les enfants
pas un objectif d’apprentissage en soi, cer-
deviennent inattentifs, baillent ou perturbent leur
taines situations ont été ou seront utilisées
voisin, l’enseignant propose une petite activité de
dans un but d’apprentissage.
« rupture » qui va permettre à chacun de décharger
l’excès de tonus emmagasiné pour reprendre ensuite
l’activité tranquillement.

6. Ritualisez les séances


Les séances d’éducation psychomotrice s’orga- ●● Ritualisez les séquences.
nisent selon un rituel. Chaque étape est en effet ●● Faites respecter les étapes de la séance.
essentielle pour que s’installe un climat propice ●● Introduisez des ruptures et des petites frus-
au développement des différentes habiletés. trations (attendre, changer, jouer chacun à
Pour les séances plus courtes, les étapes sont son tour).
proportionnelles au temps de la séance. ●● Prévenez les enfants avant les changements,
●● Installez une horloge. la fin des jeux, les étapes.
●● Prévoyez un support pour visualiser les

étapes et leurs spécificités.

268
Didactique de la (psycho)motricité

Déroulement,
Étapes, timing Astuces
consignes

La préparation Les enfants se préparent à Les enfants se préparent


bouger librement et sans
risques pour eux-mêmes et Ils se changent si c’est possible, se déchaussent ou
pour les autres. chaussent des sandalettes spécifiques, ils enfilent des
vêtements confortables, ni trop chauds, ni trop étri-
qués ou contraignants pour les mouvements.
En fonction de l’âge, ils seront aidés par l’adulte.

Les enfants sont pieds nus de préférence. En chaus-


settes, ils risquent de glisser…
Jugez-en selon le type de revêtement.

On conseille aux parents d’habiller l’enfant avec des


vêtements qui lui permettront de se préparer avec un
maximum d’autonomie.

Préparez l’organisation de sa salle…

Si les enfants ont l’habitude, donnez-leur un plan


d’aménagement de l’espace et faites exécuter par
groupes le placement de ce matériel.

Prévoyez des lieux de rangement étalés pour le petit


matériel (caisses en carton, espace délimité).

L’accueil et la prise en main Accueillir chaque enfant par Ritualisez le lieu et le mode de rassemblement
durent approximativement son prénom.
5 minutes. Se dire bonjour. En cercle
Préciser les objectifs de la En arc de cercle
séance. En ligne frontale
Se mettre en projet. En file
Présenter la succession tem-
porelle des étapes de la séan- • Asseyez les enfants pour éviter les mouvements
ce au moyen d’un panneau. inutiles.
• Veillez à vous situer de manière à être vu et en-
Expliciter les consignes de tendu par chacun.
sécurité et d’organisation de • Mettez-vous au niveau des enfants.
la séance, les lois, les limites. • Installez un climat d’écoute et de respect par le
Prendre le groupe en main. regard, l’attitude.
• Utilisez éventuellement une chansonnette ou une
comptine de rassemblement, une clochette (les
sifflets sont très performants mais très agaçants…)

La mise en train Amener l’enfant à ajuster le Proposez des situations à forte mobilisation mo-
dure de 5 à 10 minutes tonus en fonction des buts trice
poursuivis. • Rondes ou jeux chantés très animés.
• Jeux collectifs de poursuite, de chasse.
Décharger l’excès de tonus. • Courses imagées.
Dynamiser le tonus et acti- • Mouvements amples.
ver le système cardio-vascu- Proposez des situations de décharge pulsionnelle
laire (rythme respiratoire et
cardiaque). • Destruction de montagne de mousses.
• Chutes dans les coussins.
• Lancers impulsifs.
• Sauts en profondeur.
• Courses spontanées et intenses.

Permettez les rires et les cris dans le cadre du jeu.


Ils sont indispensables… et expriment le plaisir.

Soyez attentif
Les enfants qui souffrent d’asthme d’effort nécessi-
tent une activation très progressive.
Les enfants ne savent pas limiter leur impulsivité
quand ils sont dans le jeu.

269
Ritualisez les séances

Déroulement,
Étapes, timing Astuces
consignes

Le corps de séance dure approxi- Expérimenter, créer, recher- Organisez


mativement 35 minutes pour une cher, apprendre.
séance de 1 heure. • Des activités collectives.
Il permet aux enfants de • Des ateliers carrousels.
se centrer sur les situations • Des parcours orientés uniques, ou parallèles.
proposées et de réaliser des • Des parcours ou des ateliers libres.
progrès.
Utilisez éventuellement des illustrations de l’organi-
sation souhaitée.

Choisissez un ou plusieurs types de jeux


• Jeux initiés par l’enfant
• Jeux suscités et dirigés
Observez les enfants

Accompagnez les jeux

Assurez la sécurité physique et affective.

Prévenez les enfants quelques minutes avant la fin


des activités pour que ceux-ci se préparent à terminer
leurs créations…

Prévoyez un lieu de retrait pour les enfants qui


ont besoin de sortir un peu de l’activité.

Dans ce lieu, les enfants se détendent, se calment,


regardent les autres. Ils observent des référentiels avec
des photos de leurs activités motrices ou de celles
d’autres enfants.

Le retour au calme Faire le bilan de la séance. Rassemblez les enfants


dure entre 5 et 10 minutes. Prendre conscience de son
vécu. • Par un signal sonore rituel (clochette, triangle,
Évaluer les progrès. signal verbal, chansonnette).
Susciter la décentration. • Le lieu est toujours le même et les enfants sont
Verbaliser pour susciter la assis.
représentation symbolique, • Placez-vous de manière à être vu par tous.
la métacognition, le trans- Choisissez une ou plusieurs propositions parmi les
fert. suivantes.
Diminuer le tonus pour
l’ajuster au niveau de Parlez ou faites parler
concentration requis en
fonction de l’activité sui- Des situations vécues, particulièrement marquantes
vante. sur le plan émotionnel.
Se dire au revoir. Des stratégies mises en place.
Se mettre en projet pour la Des compétences acquises.
séance prochaine.
Remercier. Animez des situations de retour au calme
Ranger la salle. • Respiration, relaxation.
• Jeux de mimes.
• Rondes, jeux chantés, comptines tranquilles.

Faites dessiner ou sculpter

Racontez une histoire

Se dire mutuellement merci (c’est important)

Se dire au revoir (c’est essentiel)


Et se donner un prochain rendez-vous pour une
nouvelle séance.
Ranger la salle

270
Didactique de la (psycho)motricité

7. Choisissez un mode d’organisation

7.1 Séance « dirigée » 7.1.2 Inconvénients


d’activités collectives ●● Une séance entière organisée ainsi est inadé-
quate pour des enfants de première et deu-
xième maternelles, quelques activités collec-
tives sont à préconiser cependant.
●● Il faut souvent changer d’activités car la
motivation et l’attention diminuent rapide-
ment.
●● Ce mode d’organisation ne permet pas ou
peu de différenciation.
●● Il faut être très directif pour aller contre l’ex-
pression des désirs individuels et des besoins
spécifiques des enfants de cet âge.
7.1.1 Intérêts ●● Les consignes ne sont pas adaptées aux par-
ticularités de chaque enfant : façon d’ap-
●● Le problème posé, les consignes, les posi-
prendre, représentation, compréhension.
tions, les modes d’organisation sont les
mêmes pour tous, les enfants agissent en- ●● Une fois passée la première phase d’appren-
semble. tissage, les enfants ne peuvent pas s’exercer
à leur rythme.
●● L’enseignant observe l’ensemble des enfants
par rapport aux compétences ciblées et aux ●● Il est difficile d’observer le niveau de réalisa-
consignes générales. tion de chaque enfant.
●● Ce procédé est très efficace dans la première ●● Une telle activité requiert une présence sou-
phase d’apprentissage d’une performance tenue et constante de la part de l’enseignant.
avant que les différences de rythme n’appa- ●● Il n’y a pas, ou peu, d’apprentissage de l’au-
raissent ! tonomie et de la responsabilisation.
●● L’enseignant a l’impression de contrôler ●● Dans des défis d’équilibre ou lors d’activités
tous les paramètres, il voit tous les enfants, induisant la course, ce mode d’organisation
l’espace d’évolution est défini, la quantité de peut amener à des manques en terme de
travail est respectée. sécurité.

7.1.3 Déroulement

Étapes, Déroulement, Astuces


timing consignes

Préparation Voir conseils généraux Préparez l’espace (libre et sécurisé).


Préparez le matériel et des contenants (pour ranger les
ballons par exemple).
Préparez les repères éventuels (pour les files, les limites
de terrain, les déplacements).

Accueil Voir conseils généraux Expliquez aux enfants le mode d’organisation choisi.
5 minutes

Mise en train Voir conseils généraux


5 minutes

271
Choisissez un mode d’organisation

Étapes, Déroulement, Astuces


timing consignes

Corps de séance Rondes et jeux dansés. Veillez à alterner les jeux, pour éviter les courses conti-
35 minutes Jeux collectifs traditionnels. nuelles ou les activités trop sédentaires.
Jeux coopératifs. Choisissez les types de jeux en fonction de l’âge.
Les relais, les jeux « chacun à son tour » sont difficiles à
comprendre.
Jouez le rôle du meneur. Prenez le rôle du loup ou de
l’épervier (les enfants ont du mal à se décentrer).
Assumez le rôle de l’arbitre.
Terminez par des activités plus calmes.

Situations de défis individuels effectués Organisez le groupe


collectivement : • En dispersion
« Exercices » • En cercle
• Par vague avec retour
• Par vague avec regroupement de l’autre côté
Veillez à l’équilibre des situations proposées pour éviter
une trop grande stimulation d’un seul type de mouve-
ment.

Retour au calme Voir conseils généraux

7.2 Séance en « ateliers libres » 7.2.1 Intérêts


ou « parcours libres » ●● On peut y proposer des jeux spontanés, des
jeux suscités ou des jeux dirigés.
●● Contrairement aux parcours et aux ateliers
orientés, les parcours libres suscitent, chez
les enfants, l’exploration des différents élé-
ments du parcours en fonction de leur envie
et de leurs besoins.
●● On ne précise pas le temps, ni le lieu de jeu.
●● Une certaine densité d’expérimentation est
garantie.
●● L’enseignant peut individualiser son inter-
vention, son aide en cas d’échec ou de prise
de risque trop importante, par exemple.
●● Les ateliers libres peuvent être mis à profit
pour développer l’ensemble des compé-
tences.
●● Ce mode d’organisation est particulière-
ment performant pour les petits enfants qui
ont besoin de vivre l’expressivité motrice de
manière spontanée.
●● On peut les faire évoluer vers deux parcours
parallèles et séparer le groupe en deux pour
habituer les enfants à respecter les limites
spatiales et apprendre progressivement le
rituel des ateliers-carrousels (entre deux ans
et demi et trois ans et demi).

272
Didactique de la (psycho)motricité

●● Les maîtres spécialisés l’utilisent également 7.2.2 Inconvénients


dans une perspective essentiellement ●● Une organisation et un accompagnement
relationnelle. En effet, les parcours libres déficients transforment les séances en chaos.
orientés vers l’exploration du jeu spontané ●● Lorsqu’il y a un grand nombre d’enfants,
représentent une alternative intéressante aux un espace trop restreint ou un encadrement
séances de type Aucouturier pour autant que non-approprié, cela peut devenir dangereux.
l’animateur oriente son intervention en
fonction des repères méthodologiques spé-
cifiques de la psychomotricité relationnelle.

7.2.3 Déroulement

Étapes, Déroulement, Astuces


timing consignes

Préparation Voir conseils généraux Installez des espaces avec un matériel permettant à l’en-
fant d’expérimenter librement et d’initier ou de diriger
lui-même ses jeux.
Veillez absolument à l’aspect sécuritaire car les enfants
vont explorer et tester les situations.

Accueil Voir conseils généraux Tenez compte du matériel déjà placé.

Mise en train Voir conseils généraux Proposez une activité de défoulement et de décharge
pulsionnelle en tenant compte du matériel déjà disposé.

Corps de séance Donnez le signal de départ : les enfants se Supervisez et assumez votre rôle d’expert.
rendent là où ils le souhaitent et explorent Apportez votre aide aux endroits les plus difficiles.
librement le matériel ou relèvent les défis Assistez les enfants qui demandent de l’aide.
proposés par l’animateur. Reconnaissez les enfants dans leurs créations.
Au bout d’un moment, arrêtez les en- Alternez éventuellement des phases d’exploration spon-
fants : tanée avec des activités plus collectives qui suscitent la
• Parlez de ce qui a été observé. centration.
• Suscitez la réflexion. Soyez présents et appliquez les règles générales d’accom-
• Partagez les découvertes. pagnement.
• Demandez à l’un ou l’autre enfant de Observez les enfants.
faire la démonstration de ses décou-
vertes. Introduisez de petites ruptures et veillez à installer des
• Donnez le signal pour un nouveau temps de calme pendant la séance.
départ.
• Arrêtez à nouveau … et ainsi de suite.

Retour au calme Voir conseils généraux Faites éventuellement ranger le matériel par les enfants.

7.3 Séance en
« ateliers-carrousels »
Dans la perspective de l’exploration de la mo-
tricité globale spontanée, on y propose des
situations motrices libres. Dans la perspective
des jeux suscités ou dirigés, des consignes sont
précisées pour chaque atelier.
Avec les tout-petits, nous envisageons deux es-
paces séparés avec un changement à mi-séance.
Progressivement, on peut introduire plusieurs
ateliers. d’enfants passe à tous les ateliers dans l’espace
Les changements sont programmés par l’ensei- d’une séance ; on peut néanmoins envisager le
gnant comme dans un carrousel, chaque groupe tour complet en deux séances.

273
Choisissez un mode d’organisation

7.3.1 Intérêts ●● L’enseignant peut aisément assumer son


●● Mode d’organisation pertinent, efficace, rôle d’observation, de stimulation et d’assis-
facile à utiliser. tance.
●● L’organisation en ateliers permet la décou- ●● L’imitation, les interactions avec les pairs,
verte, la recherche des stratégies de résolu- l’observation, l’entraide, le conflit socio-
tion, la répétition et l’exercice. cognitif et la résolution de problèmes sont
●● L’espace organisé et ritualisé sécurise les suscités.
enfants. Ils pratiquent souvent les ate-
7.3.2 Inconvénients
liers-carrousels dans le cadre de la classe et
connaissent ce mode d’organisation. ●● La découverte de ce mode d’organisation
●● Très efficace pour susciter la motricité spon- amène parfois quelques confusions.
tanée de manière sécuritaire si le groupe est ●● Chez les tout petits, les rituels de groupe-
trop important, que l’espace est restreint ou ment et de changements sont difficiles à
que l’animateur se sent dépassé. percevoir, il faut donc introduire les tour-
●● Il favorise le développement de l’autonomie. nantes progressivement.
●● Il y a une prise de conscience de l’existence ●● Les animateurs novices ont du mal à accep-
de règles de vie au sein d’un groupe, quant ter que les enfants puissent apprendre sans
au rangement, quant au nombre d’enfants leur présence. Ils craignent de ne pas contrô-
admis au même moment. Les enfants ap- ler suffisamment les enfants dans leurs expé-
prennent à négocier entre leurs désirs et riences.
ceux de leurs pairs.

7.3.3 Déroulement

Étapes, Déroulement, Astuces


timing consignes
Préparation Voir conseils généraux Préparez pour chaque atelier l’organisation
matérielle de l’espace.
Si les enfants ne sont pas habitués, délimi-
tez éventuellement chacun des espaces avec
une ligne au sol, une corde.
Identifiez les ateliers avec un pictogramme,
un symbole, une couleur, un indice visuel.
Prévoyez des lieux de rangement étalés
pour le petit matériel (caisses en carton,
espace délimité).
Pour les tout petits, organisez deux ateliers.
Accueil Voir conseils généraux Expliquez aux enfants l’organisation de
la séance (le fonctionnement des change-
ments).
Mise en Voir conseils généraux Choisissez des activités en tenant compte
train du matériel déjà placé.

Corps de Rassemblez les enfants selon le rituel. Veillez à organiser le temps de la séance
séance Créez les groupes, identifiez-les avec un indice : des rondelles pour que les enfants puissent expérimenter
découpées dans des chaussettes de couleurs placées comme l’ensemble des situations.
un bracelet ou une étiquette, un bandeau à attacher à la
ceinture (en aucun cas on ne peut utiliser des colliers). Au besoin, programmez le tour des ateliers
Placez un repère (par exemple un carton de couleur, un sym- en deux séances.
bole), en référence au groupe, auquel est attribué l’atelier.
Envoyez chacun des groupes à l’atelier qui lui est attribué. Faites évoluer les situations en variant le
Faites s’asseoir les enfants au sol à proximité de l’atelier. matériel et les placements.
Exposez les situations de départ, les buts, les contraintes s’il
y en a, donnez le signal de départ en utilisant une clochette, Prévenez les enfants des changements
un tambourin, un sifflet, une consigne verbale courte : « on (« encore 3 minutes avant de changer »).
y va, c’est parti... »

274
Didactique de la (psycho)motricité

Étapes, Déroulement, Astuces


timing consignes

Laissez les enfants rechercher des solutions motrices à travers


une exploration libre aux problèmes posés par les situations
mises en place. Utilisez des sabliers, des chronos pour objec-
tiver les temps d’explorations.
Donnez le signal d’arrêt avec une clochette, un tambourin,
un sifflet, un signal verbal et attendez que les enfants s’arrê-
tent et s’asseyent au sol à proximité de leur atelier.
Demandez à l’un ou l’autre enfant de faire la démonstration
de ses découvertes et objectivez ces découvertes en verbali-
sant.
Déplacez les repères de couleurs ou donnez le sens de la
rotation pour organiser les changements.
Signalez la rotation, les enfants suivent par exemple leur
plaquette de couleur ou la succession indiquée.
Attendez que tous soient assis à l’atelier suivant.
Donnez le signal d’un nouveau départ d’expérimentation.

Retour au Voir conseils généraux Faites participer les enfants au rangement.


calme Chez les petits, c’est parfois difficile car ils
veulent repartir vers les jeux.

7.4 Séance en « parcours orientés » Faire le parcours en marche arrière.


Effectuer le parcours en gardant une petite
balle en main.
Effectuer le parcours en guidant un partenaire
aveugle.
Effectuer le parcours en se donnant la main par
deux.
●● Les enfants apprennent à s’organiser et à
respecter le sens du parcours, les tâches de-
mandées, ils se socialisent en respectant les
règles.
●● Les enfants s’observent entre eux pour s’ai-
der.
●● Les parcours suscitent la recherche des stra-
tégies de résolution.
●● Les enfants recherchent, en autonomie,
l’utilisation des réponses motrices appro-
priées.
7.4.2 Inconvénients
Dans les parcours orientés, les situations de ●● Lorsque la classe découvre ce mode d’orga-
jeux initiés, suscités ou dirigés s’enchaînent en nisation, c’est souvent confus.
boucle : les enfants se succèdent aux différents ●● La quantité de travail se fera au détriment
postes. du qualitatif. Le mode d’organisation sus-
cite moins de recherches et de tâtonnements
7.4.1 Intérêts
propices à l’apprentissage.
●● Les enfants agissent en autonomie.
●● Le rythme du groupe ne permet pas à chaque
●● On peut y donner des contraintes motrices, enfant d’explorer et de chercher ses propres
cognitives ou sociales. solutions aux problèmes posés par la situa-

275
Choisissez un mode d’organisation

tion motrice. Certains enfants passent tou- ●● Certaines situations du parcours nécessitent
jours à côté d’un poste qui leur pose trop de de la concentration et provoquent des em-
problèmes. bouteillages, des attentes.
●● Il est parfois plus difficile à organiser car les ●● Pour les activités d’équilibre, il induit un
enfants se suivent et... se dépassent. stress lié à la vitesse et à la succession des
activités.
7.4.3 Déroulement

Étapes, Déroulement, Astuces


timing consignes

Préparation Voir conseils généraux Les situations s’enchaînent.


Orientez le circuit avec des flèches ou
des repères si cela n’est pas évident.

L’accueil Voir conseils généraux Expliquez l’organisation spécifique.

La mise en Voir conseils généraux Faites commencer éventuellement tout


train de suite la découverte du parcours.

Corps de Rassemblez les enfants selon le rituel. Évitez les bouchons en choisissant bien
séance Expliquez par une démonstration, l’orientation du parcours. les situations.
Envoyez les enfants par petits groupes à un endroit du cir- Permettez aux enfants de se dépasser en
cuit (identifiez les groupes et le lieu de rassemblement par respectant le sens du parcours.
une couleur) : les enfants s’y assoient. Apportez votre aide aux endroits les
Donnez le signal de départ : les enfants exécutent le circuit plus difficiles.
sans arrêt. Assistez les enfants qui demandent de
Arrêtez les enfants et faites-leur rejoindre leur point de dé- l’aide.
part. Veillez à faire quelques pauses avec une
Parlez de ce qui a été observé, suscitez la réflexion, partagez mise en commun pour recentrer les
les découvertes ou demandez à l’un ou l’autre enfant de faire enfants.
la démonstration de ses découvertes. Faites évoluer les consignes :
Donnez le signal pour un nouveau départ. • Effectuer le même parcours en cher-
Arrêtez à nouveau … chant une autre manière
Parlez de ce qui a été observé, suscitez la réflexion, partagez • En se tenant par deux
les découvertes. • Dans l’autre sens
Donnez le signal pour un nouveau départ. Utiliser une histoire pour motiver.
Etc…

Le retour au Voir conseils généraux Faites participer au rangement…


calme

7.5 Séance de type Aucouturier


7.5.1 Intérêts
Bernard Aucouturier a créé une méthode de
psychomotricité orientée vers le développe-
ment global de l’enfant par l’expressivité mo-
trice. C’est le contexte relationnel spécifique
qui garantit la qualité de l’approche. Nous
nous sommes inspirés de cette méthode pour
tenter de généraliser certains de ces principes
dans tous les types d’organisation.
●● Nous pensons que cette méthode a fondé

ses principes sur un travail empirique très

276
Didactique de la (psycho)motricité

approfondi et que l’application des prin- sation est chaotique. Elle est prévue initiale-
cipes qui la fondent sont transférables à ment pour des groupes de douze à quatorze
toutes les situations d’enseignement. enfants encadrés par deux animateurs.
●● La pratique psychomotrice de Bernard Au- ●● Cette méthode n’est pas la seule qui aborde
couturier s’est particulièrement intéressée à la perspective relationnelle et psychoaffec-
la médiation corporelle au service du déve- tive du développement.
loppement. Ce mode d’organisation est très ●● Ce mode d’organisation demande de
efficace dans la perspective du développe- grandes compétences d’animation et de
ment des compétences relationnelles. conduite de groupe pour ne pas tomber
●● C’est l’accès à la maturation psychique dans un chaos déstructurant. Dans le doute,
permettant le développement en général nous préférons conseiller les autres types
qui constitue l’enjeu fondamental de cette d’organisation : en atelier ou parcours en
pratique. Le développement des conduites sollicitant la motricité spontanée.
motrices ou des capacités perceptives est sol- ●● En général, les enseignants accompagnent
licité par voie de conséquence uniquement. peu les enfants dans ce type de jeu. Ils se
●● D’une manière générale, il s’agit de garantir contentent de laisser jouer. Nous pen-
la cohérence, la continuité, la constance, le sons, au contraire, qu’un accompagnement
cadre, la permanence des personnes, la sécu- approprié, allant de la non-intervention
rité physique et l’expression du plaisir. Re- consciente à la guidance, effectuée de ma-
connaître, observer pour aider l’enfant à se nière verbale et tonique est essentiel.
repérer et s’ancrer dans la vie, pour se réjouir, ●● Cette méthode demande à l’enseignant
anticiper, attendre, reconnaître, retrouver et d’être particulièrement performant dans son
par conséquent supporter les séparations, rôle d’expert et de garant de la loi.
l’absence, les arrêts et l’apprentissage.
Nous vous invitons à vous référer aux alter-
7.5.2 Inconvénients natives méthodologiques proposées dans le
●● La méthode de Bernard Aucouturier est sou- chapitre consacré au développement des com-
vent très galvaudée. Elle devient synonyme pétences relationnelles pour trouver des pistes
de laisser faire ou de récréations, son organi- spécifiques.

7.5.3 Déroulement

Étapes, timing Déroulement, consignes Astuces

Préparation Voir conseils généraux. Placez le matériel et organisez les


Prévoyez et disposez les espaces spécifiques. espaces.
Un espace spécifique pour l’accueil Le matériel doit être riche, diversifié et
• Un espace pour favoriser la décharge pulsion- surtout sécurisé.
nelle et les jeux de réassurance, avec des tapis, des Attention à la densité des mousses sur
mousses, des endroits pour sauter... chuter, courir, lesquels les enfants se laissent tomber.
détruire, casser, poursuivre, crier. Les animateurs construisent un mur
• Un espace d’expressivité motrice induisant de de mousse pour initier la séance par la
grands mouvements avec des plans inclinés, des destruction collective de celui-ci.
tapis, des plinths pour sauter, des obstacles pour
rouler, grimper, s’équilibrer, sauter au-dessus,
construire, rouler, tourner.
• Un espace de jeux symboliques avec des tissus, des
déguisements, des objets pour faire semblant...
• Un espace de représentation graphique et de
construction favorisant la décentration pour empi-
ler, organiser, remplir, vider, étaler, dessiner.
• Un espace de calme pour se reposer, s’isoler, se
bercer.
• Un espace spécifique pour le retour au calme avec
du matériel de dessin, de modelage et des jeux de
constructions.

277
Choisissez un mode d’organisation

Étapes, timing Déroulement, consignes Astuces

Accueil Voir conseils généraux

Le temps d’expressivité En début de séance, la plupart des enfants se dirigent Signifiez le démarrage par un signal
motrice et de jeux vers des coussins mais aussi vers le lieu d’expressivité. clair.
symboliques
15 à 40 minutes Les enfants investissent cet espace en explorant spon- Les animateurs proposent aux enfants
tanément et librement le dispositif. de détruire le mur de mousse.

Ils alternent les moments de plaisir sensori-moteur et Gardez une certaine souplesse car
de décharge pulsionnelle. pour certains enfants, ce lieu implique
un trop grand chaos, ils préfèrent
Ces jeux sont d’emblée symboliques. d’autres espaces plus à l’écart, plus
calmes.

Faites évoluer les situations en repla-


çant des mousses, en déplaçant des
tapis…

Accompagnez l’enfant.

Le temps des Organisez des lieux avec tables et chaises pour fabri- Les dessins se font assis à table,
représentations quer des sculptures, dessiner, ainsi que des espaces Les constructions se font au sol.
15 minutes pour construire avec des blocs, des cubes… Utilisez le matériel 10/ 10 /2,5, ou
10/5/ 2,5.
Les productions sont libres, ce qui permet aux enfants Maintenez la spontanéité de la
de se distancier par rapport à ce qu’ils ont vécu et les construction, l’enfant se projette dans
aide à se représenter progressivement. Cela leur per- sa construction.
met d’accéder à la symbolisation des éléments vécus Aidez l’enfant à mettre des mots sur la
au niveau des perceptions de l’espace, de la matière et construction.
de la relation-temps. Mettez l’enfant dans un processus
d’anticipation en faisant expliciter le
projet qu’il envisage de réaliser. S’il n’a
pas prévu, il faut lui dire non et ne pas
lui permettre de modifier son projet :
ceci stimule en outre la créativité.

Ne laissez pas les enfants revenir


dans l’aspect pulsionnel à la fin de la
séance : parfois, casser sa construction,
c’est se détruire.

Le temps et l’espace de Un espace dégagé, des coussins, un tapis permettent Mettez une variété d’images pour que
l’histoire, de la danse, de sortir du lieu d’expressivité motrice et des jeux l’émotion s’atténue : des actions, des
de la comptine symboliques. héros.

Utilisez les comptines ou les chansons à gestes qui Faites progressivement monter la peur
racontent une histoire simple. et les émotions pour passer ensuite à la
réassurance ce qui permet d’être « dés
Les images des actions, des héros, de la peur per- agressé ».
mettent de lier les émotions aux images. L’histoire
se fonde sur deux registres : la peur (on détruit, on Exprimez par la voix et le regard (élé-
dévore, on se noie) et la réassurance (on ressuscite, on ments les plus intimes dans la rela-
retrouve le sol, on est recueilli…) tion) beaucoup d’intensité soutenue
par une grande empathie.

278
Didactique de la (psycho)motricité

8. Choisissez et organisez les situations motrices

8.1 Les jeux spontanés initiés ●● Pendant les temps de récréations.


par l’enfant : les jeux libres ●● Pendant les moments d’accueil, les activités
vécues dans l’axe de la gratuité, les activités
proposées dans les « coins ».
●● Dans les séances de psychomotricité de type
relationnel.
8.1.2 Comment les présenter ?
A : Précisez la situation de départ.
Imaginez la « photo » de départ de l’activité et
décrivez-la.
Les enfants sont assis en groupes ou de manière
isolée, près du matériel, dans l’espace qui leur
est imparti.
8.1.1 Caractéristiques « Placez-vous à cet endroit, assis au sol sans toucher
au matériel ».
Le jeu spontané précise la situation ainsi que les
contraintes organisationnelles et sécuritaires. « Comme vous le voyez, vous disposez de cet espace
et de ce matériel ».
Les jeux initiés par l’enfant peuvent être induits
par un désir d’imitation. Le moteur résidant, B : Précisez le but du jeu pour l’enfant.
bien souvent, dans la reconnaissance du groupe
social, correspondant à l’enfant imité. « Vous pouvez inventer vos jeux avec le matériel
que j’ai mis là… François, que penses-tu faire avec
Ils sont initiés par le besoin d’expression de ce matériel ? »
soi, d’expression symbolique des peurs. Ils ont
dès lors une fonction d’équilibration du psy-
C : Précisez les limites.
chisme.
Les enfants explorent le matériel dans l’espace
C’est dans cette perspective que certains péda-
qui leur est imparti, ils imitent, ils inventent…
gogues les envisagent de manière presqu’exclu-
sive, notamment dans le cadre de la psychomo- « Vous pouvez jouer comme vous le souhaitez. »
tricité relationnelle. « Ne déplacez pas le matériel en dehors de l’espace
Dans les jeux spontanés, l’enfant lui-même désigné. »
pose le problème, organise le défi. Il choisit les « Faites attention à vous. »
modalités à partir de la situation et du matériel « Faites attention aux autres. »
mis à sa disposition.
« N’abîmez pas le matériel. »
Créativité, gratuité, plaisir et liberté y sont
favorisés. Ils se révèlent un puissant vecteur « Veillez à rester dans l’espace imparti. »
d’apprentissage et de développement chez le
petit enfant. D : Vérifiez la compréhension.
Même si Montessori, Fröbel ainsi que la majo- Demandez aux enfants de reformuler les
rité des pédagogies actives recommandent les consignes, faites faire une démonstration.
jeux spontanés, les maîtresses et les animateurs « Est ce que tout le monde a compris ? »
leur préfèrent, trop souvent peut-être, les jeux « François, peux-tu expliquer ? Xavier, peux-tu
dirigés ou du moins les jeux suscités. montrer ? »
Dans le cadre de l’école, ce type de jeu est favo- E : Faites réaliser un essai et une première expé-
risé prioritairement : rience.

279
Choisissez et organisez les situations motrices

Lancez l’activité et laissez explorer pendant Ils procurent un plaisir extrinsèque, lié à la
quelques minutes. réussite des problèmes émis par un tiers. L’éva-
« Vous pouvez jouer. » luation de la production est donc essentielle.
La liberté, la créativité sont conditionnées. La
F : Faites évoluer et accompagnez le jeu. gratuité y est préservée.
●● Arrêtez le jeu et précisez éventuellement des Ce sont des situations d’apprentissage ou des
limites. exercices systématiques dans leur forme jouée.
●● Exploitez les résultats des recherches.
Même si ces jeux deviennent de plus en plus
appréciés par les enfants et ce, parallèlement au
●● Faites verbaliser les stratégies, les décou-
processus de maturation, ils s’orientent parfois
vertes. vers les situations ludiques exclusivement axées
●● Faites reproduire, imiter l’action de l’enfant. sur la performance et la compétition.
●● Arrêtez l’activité et demandez à un enfant
À l’école maternelle, certains enseignants y
d’expliquer, de montrer ce qu’il a fait. font très souvent appel. À l’école primaire, ils
●● Encouragez et reconnaissez les actions. constituent la quasi exclusivité du temps de
●● Mettez des mots sur les productions. classe. Ils ne peuvent en aucun cas prendre la
●● Relancez ensuite l’activité.
place des jeux spontanés surtout chez les plus
petits. Ils doivent apparaître au moment où les
enfants ont une réelle disponibilité pour des
« Stop : tout le monde s’arrête et s’assied près du apprentissages de performances et complémen-
matériel sans le toucher. » tairement aux jeux spontanés. Présentés trop
« François, peux-tu nous expliquer ce que tu as tôt, ils nuisent au désir d’apprendre…
réalisé ? »
8.2.2 Comment les présenter ?
« Damien, peux-tu montrer ? »
Chaque enfant ou chaque groupe d’enfants réa-
« J’ai vu que Xavier avait fait … » lise le défi proposé à son niveau.
« Bravo pour votre recherche ! »
A : Précisez la situation de départ.
8.2 Les jeux suscités et dirigés
Les enfants sont en groupes, assis près du maté-
riel, dans l’espace qui leur est imparti. Imaginez
la « photo » de départ de l’activité et décrivez-
la.
« Placez-vous à cet endroit, assis au sol sans toucher
au matériel ».
« Comme vous le voyez, vous disposez de cet espace
et de ce matériel ».

B et C : Précisez le but du jeu pour l’enfant


ainsi que les contraintes.
Expliquez en faisant une démonstration car les
8.2.1 Caractéristiques
enfants ont du mal à interpréter les consignes
Les jeux suscités sont induits par le matériel ou verbales.
par les consignes. Les jeux dirigés précisent la « Lancez les balles dans les cerceaux. »
situation, le but et certaines contraintes.
« Visez le panier avec un ballon. »
Ce type de jeux stimule l’exercice et répond au
besoin des enfants d’exercer une réelle maîtrise « Déplacez-vous sur les bancs en sautant comme
sur la réalité. des lapins. »

280
Didactique de la (psycho)motricité

« Poussez les caisses en suivant le chemin tracé. » C : Précisez les contraintes, les règles, les moda-
« Grimpez aux espaliers et allez toucher tous les lités prévues en utilisant la parole et la démons-
foulards attachés aux différents échelons… » tration.
Au signal, chaque enfant lève une jambe, lance le
D : Vérifiez la compréhension. foulard sous celle-ci et le rattrape.
Demandez de reformuler, faites effectuer une
démonstration. D : Faites faire un essai pour vérifier la com-
préhension.
E : Faites réaliser un essai et au besoin expli-
quez une seconde fois. E : Faites évoluer, accompagnez, évaluez…
Voir la situation de jeux spontanés.
F : Faites évoluer et accompagnez le jeu.
8.4 Les jeux collectifs
Voir la situation de jeux spontanés.

8.3 Les défis collectifs

Dans ces situations, les enfants effectuent la Tout le monde agit en même temps par rap-
même activité, en même temps, dans un même port à un but commun. Ils sont compétitifs ou
espace sous le contrôle de l’animateur. coopératifs. Ce sont les jeux traditionnels, les
jeux coopératifs, les jeux d’opposition, les jeux
A : Précisez la situation de départ. d’expression…
Imaginez la photo et expliquez en plaçant di- A : Placez les enfants au point de départ de
rectement les enfants. l’activité, donnez le matériel, fixez les limites.
Comment se place-t-on, dans quelle position, Imaginez la photo de départ, décrivez-la en
avec quel matériel ? plaçant directement les enfants.
Les enfants sont en cercle, ils font face au centre. « Dispersez-vous dans la salle, je joue le rôle du
Chacun d’entre eux a un foulard en main. loup…Vous êtes les lapins… »
« Prenez chacun un foulard.
B : Précisez le but à atteindre.
Placez-vous en cercle, face au centre. »
« Vous devez échapper au loup qui essaie de vous
B : Précisez le but pour l’enfant (uniquement attraper ».
le but).
« Lancez et rattrapez le foulard en le passant sous C : Précisez les contraintes, le déroulement
la jambe… » précis.
« Vous pouvez vous enfuir dans toute la salle, si
vous êtes touchés par le loup, restez sur place, en

281
Choisissez et organisez les situations motrices

écartant les bras, … Un compagnon libre peut Ils enrichissent le langage. Leur rythme ver-
venir vous libérer en vous touchant ». bal est un langage musical. Ils permettent de
régler le débit de la parole de respirer en par-
D : Démontrez par un exemple. Vérifiez la lant et en utilisant simultanément le nez et la
compréhension. bouche, d’articuler, de prendre conscience des
« Regardez… J’attrape François, il reste comme phonèmes… Ils sollicitent les reconnaissances
cela… Et Arthur vient le délivrer en le tou- auditives.
chant… » Enfin, ils constituent un bagage culturel et sou-
vent musical et donnent aux enfants l’occasion
E : Essayez. de s’inscrire dans une culture, dans une his-
« Allez, on y va… Pour du beurre ». toire….certaines des ritournelles font partie du
patrimoine musical de compositeurs comme
F : Faites évoluer le jeu. Mozart…
Rappelez des règles ou ajustez des contraintes.

G : Supervisez et accompagnez.
Assurez l’arbitrage, la sécurité, les limites…
Faites évoluer la situation en apportant des va-
riantes.
Arrêtez le jeu avant les débordements.

8.5 Les rondes, comptines, jeux


chantés, chants dansés,
ritournelles rythmées… Conseils généraux
« Je bondis comme un pantin, ●● Disposez du matériel CD pour pouvoir
Je m’écroule en petit tas, écouter avant la séquence et pouvoir vous en
passer pendant la séquence d’apprentissage.
Me voilà tout raplaplat. »
●● Il faut connaître le chant dansé de mémoire.
Créant un environnement clair et joyeux, les
rondes, les jeux chantés, les chants dansés, les ●● Chantez AVEC les enfants.
comptines et leurs ritournelles rythmées ap- ●● Placez les enfants en cercle, en cortège selon
prochent l’enfant dans plusieurs aspects de son le type de jeu.
développement et représentent une fabuleuse ●● Cherchez la bonne note de départ (pas trop
source d’apprentissage. grave), jouez à la fusée… ahaaaaaaa…
Ils permettent d’organiser la dynamique corpo- ●● Chantez la première phrase pour indiquer le
relle. Ils donnent envie de bouger, sauter, dan- tempo et le ton.
ser, suscitent l’harmonisation entre les fonc- ●● Choisissez le tempo adéquat, mais com-
tions corporelles et la pensée. mencez parfois plus lentement et ce, en rap-
Ils développent les capacités d’attention, de port avec la capacité de coordination et la
concentration, sollicitent et exercent la mé- mémoire des enfants ainsi que leur niveau
moire. Le registre court, les rimes favorisent la de connaissance du chant dansé.
mémorisation. ●● Donnez la pulsation et la note de départ par
Ils sollicitent la capacité de se situer dans l’es- un geste et/ou le comptage un, deux…
pace, d’en percevoir les caractéristiques. ●● Dites… « Eeeeeet… » Respirez en regar-
Ils permettent de se situer dans le temps, d’en dant, donnez l’impulsion de départ… et
percevoir l’orientation, l’organisation, les ca- accentuez le temps fort.
ractéristiques. Et … AU clair de la lune

282
Didactique de la (psycho)motricité

Et … Il était UN petit navire ●● Veillez à répéter le jeu chanté, le chant dansé


Trois-quatre … J’ai un PIED qui remue ou la ronde à des moments différents pour
susciter la mémorisation.
●● Utilisez le geste et le regard pour rester en
contact. Méthode d’apprentissage
●● Procédez à une activation plus spécifique à par imprégnation
partir de la ronde ou du jeu chanté appris Cette méthode est utilisée prioritairement chez
selon que vous souhaitez centrer l’appren- les tout petits ou pour des rondes simples.
tissage sur le tempo ou sur l’intensité, la
Par exemple : « Dansons la capucine » « J’ai un
mémoire, la mélodie.
pied qui remue » « Le grand cerf » « L’escargot ».

Déroulement, consignes Astuces

●● Placez les enfants. Jouez sur le tempo, l’intensité, l’expressivité,


●● Introduisez de manière très brève le pour faire deviner les paroles et les gestes.
contenu de la chanson. Utilisez les gestes pour aider à l’évocation des
●● Entonnez lentement la chanson en effec- paroles.
tuant les déplacements et les gestes. Les Laissez des moments de suspension pour
enfants suivent… leur laisser le temps de trouver la suite des
●● Répétez plusieurs fois : Les enfants ré- paroles ou des gestes.
pètent une rime, un mot, une fin de
phrase pour progressivement chanter
l’ensemble de la chanson.

Méthode «  phrase par phrase » Elle est plus adaptée pour l’apprentissage d’un
Cette méthode est exploitée chez les enfants jeu chanté plus long avec un texte : « Le bois
plus grands (mais on peut commencer pour fleuri », « Petit Poney », « C’est Gugus avec son
certains chants dès la première ou le deuxième violon »…
maternelle).

Déroulement, consignes Astuces

●● Placez les enfants. Répétez plusieurs fois et au besoin limitez


●● Introduisez le chant brièvement. l’apprentissage à un couplet, quitte à répartir
●● Faites entendre le chant en entier en le l’apprentissage sur plusieurs séances.
chantant vous-même, par exemple.
●● Posez des questions sur la compréhension Veillez à la qualité du geste en général.
des paroles de la chanson.
●● Vérifiez la compréhension du vocabu-
laire.
●● Apprenez le chant, avec les gestes (texte,
mélodie, aspect rythmique et gestes) en
procédant par petits morceaux (phrase
par phrase ou deux phrases par deux
phrases).
●● Et puis un couplet.

283
Choisissez et organisez les situations motrices

Méthode avec le « parler rythmé » ●● C’est une méthode très efficace si l’on veut
●● Il s’agit d’une variante de la méthode pré- s’assurer de la qualité rythmique, gestuelle
cédente. et mélodique.
●● Avant d’apprendre la mélodie et les ●● Rien n’empêche de commencer par l’une ou
gestes, on apprend la structure rythmique. l’autre méthode plus globale, pour donner
●● Éliminez donc au départ l’aspect mélodique plus de sens à l’activité et de revenir sur une
et les gestes. activité comme celle-ci dans une phase de
structuration.
●● N’introduisez l’un et l’autre que progressi-
vement.

9. Créez et faites évoluer les situations en jouant sur différentes


variables

Pour transformer, adapter, ajuster une situation ●● Les contraintes motrices : tirer, pousser, en-
aux contraintes, aux objectifs que l’on vise ou jamber, grimpe, à une main, à deux mains,
au contexte, il est aisé d’agir sur les variables. pieds entravés, sur un pied, à genou….
●● Le lieu : milieu extérieur, espace boisé, prai- ●● Le dynamisme : avec plus ou moins de force,
rie, escalier, couloir, salle de sports, salle de d’intensité, de puissance…
jeux… ●● Les relations : en duo, en trio, en groupe,
●● Le contexte: stable, instable, glissant, mou, l’un après l’autre, chacun à son tour, en-
dur, râpeuse, eau, neige, escalier, talus… semble, individuellement, avec un plus âgé,
●● Le matériel : petit ou grand, encombrant, avec un autre moins expert, en se donnant
léger, lourd, fonctionnel ou détourné, balle, la main, en se guidant, en partenariat, en
mousse, papier… compétition, en tutorat, en relais….
●● L’espace : plus loin, plus près, en face, à côté, ●● L’intention : pour jouer, pour montrer, pour
l’un derrière, l’autre, avec des obstacles… décorer, pour fêter….
●● Le temps : vite, lentement, plus lentement,

plus régulier, plus rapide, en alternance, en


succession, simultanément …

284
Didactique de la (psycho)motricité

10. Garantissez l’organisation, la sécurité, la loi

Respecter l’autre
●● Ne pas faire mal aux autres.
●● Ne pas détruire ce que l’autre a construit.
●● Demander la permission avant de s’appro-
prier un jeu qu’un autre a investi.
●● Veiller à ce que les actions entreprises ne
perturbent pas les jeux des autres (sauter sur
quelqu’un qui est encore sur le tapis).
Respecter des limites spatiales
●● Certains jeux ne peuvent sortir de l’endroit
désigné ; c’est le cas, par exemple, des bal-
10.1 En début de séance
lons qui risquent de déranger ou de causer
●● L’animateur en psychomotricité s’affirme
des dangers.
dès le début comme le cadre de la séance : il
●● Dans le cas du travail en atelier, on doit res-
n’est ni gentil, ni méchant.
ter avec le matériel dans le lieu imparti.
●● La loi formulée avec clarté est source de
●● Dans le cas d’un parcours orienté, il faut
croissance. Elle garantit les limites d’autrui respecter le sens du parcours.
et du réel. Elle sécurise.
●● Ne prévoyez, lors d’un travail en sous-
Respecter le matériel
groupes à tâches différentes, qu’un seul ●● Si on en détourne l’usage, veiller à l’intérêt
poste qui exigerait votre présence pour des de cette démarche.
raisons de sécurité. ●● Les objets lourds ne peuvent être lancés, on
●● Exprimez verbalement le contrat de la
ne peut pas détériorer les jeux…
séance. Présentez un panneau pour visua- Respecter les limites temporelles
liser les termes de ce contrat. Le panneau
●● Quand le temps de jeu est terminé, on ar-
permettra de se référer au cadre établi en cas
rête et l’on écoute les consignes.
de transgression. Utilisez pour cela des sym-
boles, des images, des photos. 10.2 En cours de séance
10.1.1 Explicitez, dans un premier
temps, les droits
Il est permis de :
●● Jouer seul, s’amuser, construire, détruire ses

propres constructions.
●● Partager les jeux, les actions pour autant que

l’autre soit d’accord.


10.1.2 Explicitez, dans un second temps,
les devoirs et les limites
Se respecter soi-même
●● Ne pas se faire mal.
●● Veiller donc à agir en fonction de ses propres
possibilités et de ses compétences. ●● Faites respecter le contrat établi.
●● Ne pas se mettre en danger, on peut deman- ●● Ne poussez pas les enfants au-delà de leurs
der de l’aide ou détourner la consigne, en limites. Ils ne prendront pas de risques déme-
fonction de ses possibilités. surés.

285
Garantissez l’organisation, la sécurité, la loi

10.2.1 Organisez des rassemblements


efficaces

●● Formulez le non et le oui d’une voix claire


et ferme.
●● Arrêtez l’enfant face à des risques trop
●● Rassemblez les enfants en fonction des besoins grands. Répondez promptement et adéqua-
et le plus souvent, selon un rituel de groupe- tement à toute nouvelle situation dange-
ment et de placement à l’aide d’un tambou- reuse.
rin, d’une chansonnette, d’une clochette.
●● Restez attentif aux émotions plus ou moins
●● Intervenez avec un signal bref et puissant ; conscientes et particulièrement celles de
stop, claquement de mains. l’angoisse projetée sur l’action de l’enfant
Indiquez clairement le lieu de rassemble- (« tu vas tomber », « tu vas te faire mal ») qui
ment par un signe. peuvent freiner son épanouissement.
●● Demandez aux enfants de s’asseoir et de ne Pour l’enfant qui veut grimper à l’échelle, lui
pas toucher au matériel pendant les rassem- laisser la possibilité de chercher des solutions,
blements. découvrir et expérimenter les gestes nécessaires,
●● Placez-vous de manière à être vu par tous et en lui assurant une présence attentive, proche,
à voir chacun, le cercle n’est pas idéal, préfé- voire grimper derrière lui sans le toucher pour
rez-lui le demi-cercle. assurer sa sécurité.
●● Adoptez l’attitude corporelle et le ton de 10.2.3 Intervenez dans le cas d’agres-
voix adéquat. sion
10.2.2 Supervisez pour garantir
la sécurité
●● Gardez un regard circulaire.
●● Veillez à garder l’ensemble des enfants en
vue, même quand vous intervenez de ma-
nière individualisée.
●● Alternez les positions, dans les jeux et à l’ex-
térieur de ceux-ci.
●● Signifiez la loi par la posture, les proposi-
tions, le retrait de matériel.
●● Placez-vous en fonction des dangers pos- On agresse pour être reconnu, pour participer.
sibles. On agresse par la voix et par la pulsionnalité.
●● Veillez au respect de l’organisation : limites ●● Il ne faut qu’exceptionnellement écarter
spatiales par rapport aux demandes des en- l’enfant.
fants.
●● N’acceptez pas d’être agressé. N’induisez
●● Maintenez les jeux dans l’espace qui leur est aucune agression.
imparti.

286
Didactique de la (psycho)motricité

●● Canalisez l’agression sur le matériel. ●● Déplacez-vous sans brusquerie, sans préci-


« On peut frapper sur des mousses, on peut pitation. afin de partager la relation.
utiliser les épées en mousse pour se batailler, ●● Alternez tout au long de la séance, le dehors,
on peut jouer à se battre sur le tapis, on peut le dedans : dehors pour observer et interve-
frapper sur le punching-ball. » nir collectivement, dedans pour aider indi-
●● Apportez de l’aide à l’agressé et adressez- viduellement.
vous immédiatement à l’agresseur. ●● Sécurisez et encouragez les enfants à expéri-
●● Mettez des mots sur la situation de manière menter librement ou à agir, par les regards
objective. C’est par la parole, que l’on règle et la présence.
les conflits. ●● Reconnaissez les enfants dans leur plaisir
●● Émettez des hypothèses en partant des si- d’agir et de créer avec tout leur corps.
tuations explicitées en mettant des mots sur
●● Mettez les mots justes face aux productions
les sentiments éprouvés (« tu as eu peur, tu
des enfants,
avais très envie de ce jouet, tu as eu mal… »)
●● Invitez l’enfant agressé et l’enfant agres- ●● Adoptez l’attitude, le langage qui vont per-
seur à exprimer clairement les limites qu’ils mettre le processus de décentration : « Tu
veulent que l’on respecte en leur apprenant joues à quoi ? », « Tu construis quoi ? ».
à utiliser le NON. 10.2.5 Adoptez le langage corporel
●● Invitez les enfants à respecter les jeux de adéquat
chacun et à formuler verbalement leurs de-
mandes de partage.
●● Si un enfant ne respecte pas les règles de ma-
nière récurrente, rappelez les lois individuel-
lement : « Non, ici on ne frappe pas » suivi
d’une proposition pratique comme ; « Je te
propose de frapper sur le tapis avec les clima-
tubes, de faire un combat de lutte sur les tapis
en respectant certaines règles, à t’éloigner un
peu pour réaliser ta construction sans risque ».
10.2.4 Exercez une présence discrète et
rassurante pour garantir la relation

●● Le corps debout bien droit marque la loi.


●● La position au sol est une position d’accueil
et de sécurité.
●● La position en quadrupédie encourage la
rencontre de l’enfant.
●● Modulez la distance, la hauteur par rapport à
l’enfant : la position, dans la salle ou à sa péri-
●● Faites entendre votre voix rassurante et apai- phérie, témoigne de l’intérêt, de la distance…
sante, porteuse de loi. ●● Adoptez une position en symétrie ou en
●● Exprimez corporellement, par le tonus ou miroir.
la position, votre présence rassurante expri- ●● Suscitez chez l’enfant bavard l’utilisation du
mant clairement le « oui » ou le « non ». corps pour montrer.

287
Accompagnez l’enfant qui apprend

●● Imitez l’action pour établir une relation. ●● Créez des dissymétries.


●● Jouez sur les contrastes : regardez plus haut, ●● Ralentissez ou accélérez le rythme de vos
plus bas ou au même niveau que l’enfant. déplacements.
●● Répondez aux paroles par un silence verbal ●● Si un contact corporel s’établit, laissez à
mais une présence posturale : restez debout, l’enfant l’initiative de celui-ci. Il ne s’agit
regardez, placez-vous au niveau de l’enfant. jamais de sensualité.

11. Accompagnez l’enfant qui apprend

11.1 Garantissez l’expression 11.2 Suscitez


de plaisir la créativité motrice

Dans l’activité, le but de l’enfant est de jouer. ●● Observez si les situations sont stimulantes et
Le plaisir est son moteur. L’apprentissage est correspondent aux besoins des enfants. Voyez
une conséquence. à ce sujet les tableaux de développement.
●● Chez les petits surtout, seule la recherche du ●● Un enfant peut passer un moment à obser-
plaisir immédiat est présente. Le jeu spon- ver un autre ou les autres, il enregistre et
tané sera donc favorisé. petit à petit, on le conduit à participer.
●● Chez les plus grands, le plaisir est motivé ●● Soyez attentif aux besoins de matériel, d’es-
par l’apprentissage de nouvelles habiletés pace.
conformes à certains modèles, l’enfant sou- ●● Laissez aux enfants le temps de répéter les
haite apprendre à faire une culbute roulée, actions qu’ils aiment.
à lancer la balle comme un basketteur. Les ●● Passez dans les groupes.
jeux suscités et dirigés prennent donc plus
●● Proposez du matériel : aidez à mettre une
d’importance.
latte, un tissu.
●● Dans la perspective du développement psy-
●● Aidez l’enfant à faire tout seul.
choaffectif, c’est la recherche du plaisir res-
senti dans les jeux ludiques qui donne à l’en- ●● Favorisez le fait que les enfants jouent en-
fant l’occasion d’exprimer son imaginaire semble.
et libère, par la voie du corps, les angoisses ●● Accompagnez les jeux sans jouer avec les
conscientes et inconscientes (l’enfant qui a enfants (du moins comme des partenaires),
peur de disparaître, d’être englouti, d’être mais jouez pour eux.
morcelé). En effet, tous les jeux de l’enfant ●● Ne brusquez pas les enfants qui ont peur,
fondés sur le plaisir ont une fonction de réas- amenez-les progressivement vers une acti-
surance par rapport aux angoisses. Quand il a vité en les rassurant.
libéré ses pensées, l’enfant s’ouvre au monde
extérieur pour être capable d’apprendre.

288
Didactique de la (psycho)motricité

11.3 Acceptez les répétitions Cela peut vouloir dire : « je ne suis pas prêt
au changement ». Sa fonction est dès lors une
fonction de protection.
Cela peut aussi traduire une insécurité affective,
un temps de grande souffrance, permettant de
nier la peur de la séparation et de la mort.
●● Ne laissez pas l’enfant s’installer dans un

discours qui tourne à vide.


●● Tentez de proposer des situations positives

et globalisantes pour permettre l’expéri-


mentation du bien-être et du plaisir.
●● Faites vivre le plaisir sensori-moteur, course,
Les répétitions d’expériences motrices sont im- sauts pour faire l’expérience d’un vécu posi-
portantes (jeux d’exercices) pour installer des tif de lui-même qui valorise et encourage à
habilités. Elles induisent un sentiment de sécu- d’autres expériences.
rité chez l’enfant et un sentiment de maîtrise. Il ●● Stimulez, prenez dans les bras, sautez avec…
faut donc éviter d’intervenir trop vite.
●● Par les répétitions, l’enfant confirme sa maî- 11.5 Orientez
trise sur l’objet, sur l’action. la prise de conscience
●● Par les répétitions, il se rassure et intègre les
sur les compétences visées
expériences (dans le jeu symbolique notam-
ment où il démêle son histoire).
●● Par les répétitions, il revit le plaisir de la dé-

tente, de la décharge, de la maîtrise du geste.

11.4 Intervenez en cas de fixité

●● D’une manière générale, vous pouvez orga-


niser des séances à thème, ou des ateliers
diversifiés orientés vers l’une ou l’autre com-
pétence particulière.
●● En outre, le choix des éléments mis en évi-
dence, dans la phase de verbalisation et de
représentation est déterminant pour orien-
ter l’attention des enfants, sur l’un ou l’autre
aspect.
« Peux-tu nous montrer les différentes façons de
La fixité traduit un certain malaise, elle ex- grimper sur cet obstacle ? »
prime l’impossibilité de sortir de l’angoisse. « Comment as-tu fait pour ne pas glisser trop
Elle signifie un appel au secours, ou un appel vite et te réceptionner sans tomber au bas du
à l’adaptation des rythmes propres. Le corps toboggan ? Sur quelle partie du corps as-tu
est hypertonique, infatigable ou hypoto- glissé ? Sur quel banc, les billes roulaient-elles
nique. le plus rapidement… Sais-tu pourquoi ? »

289
Accompagnez l’enfant qui apprend

« Pourquoi as-tu glissé plus rapidement sur le 11.7 Reconnaissez les enfants
banc incliné X que sur le banc Y ? » à partir de l’observation
« J’ai vu François qui se plaçait toujours
à l’intérieur des cerceaux et Alexandre qui
marchait à l’extérieur. »
« Rodolphe a adoré jouer au loup et poursuivre
Nicolas…. Nicolas s’amusait à montrer qu’il
avait peur et puis… J’ai vu Nicolas qui prenait
le rôle du loup… Tu as joué à le poursuivre… »

11.6 Observez les enfants

L’excès d’affects, qu’ils soient positifs ou néga-


tifs, peut rendre l’enfant très dépendant et
constituer une sorte de frein à son développe-
ment. L’enfant ne se sent plus aimé pour lui-
même, mais pour les réussites gratifiant l’adulte.
●● Observez des faits, pour ajuster votre inter- Il en est de même pour l’excès de jugements de
vention pédagogique. valeur projetés sur les actions de l’enfant : « Je
●● Observez les enfants pour mieux accueillir trouve ce dessin très beau » a un autre impact
et reconnaître leurs productions. que : « Ce dessin est beau ».
●● Observez pour établir la communication 11.7.1 Reconnaissez les enfants
par rapport à ces observations : « je vois que dans leurs actions
tu as peur, je vois que tu joues à t’enfuir ».
●● Observez pour transmettre aux autres inter-
venants pédagogiques ou aux parents cer-
tains constats.
●● Passez d’une observation en périphérie à
une observation à l’intérieur des situations
plus individuelles.
●● Orientez ces observations en fonction des
compétences que vous ciblez : les habiletés
motrices, cognitives ou relationnelles.
●● Les listes présentées ne sont pas exhaustives.
Référez-vous aux différents chapitres spéci-
fiques pour cibler au mieux votre observation.
Attention, dans une perspective éducative, ●● Utilisez les encouragements, les consignes,
l’animateur fait part de ses observations, de les conseils, les interrogations à bon escient.
ses interrogations, mais ne pose pas de dia-
●● Utilisez la parole pour mettre des mots justes
gnostic.
sur les productions, les performances et sur
les actions, pas d’enthousiasme exagéré !

290
Didactique de la (psycho)motricité

●● Reconnaissez les productions pulsionnelles, ●● Signifiez que vous avez bien reçu son mes-
en leur offrant un cadre dédramatisant et sage : « je vois que tu as très envie de… ».
en veillant à ce que l’enfant ne passe pas à ●● Aidez l’enfant en le laissant agir seul.
l’acte : « Ici on joue à se battre ».
●● Regardez pour supporter, pour reconnaître, 11.7.3 Reconnaissez les enfants
pas pour juger. dans leurs émotions

●● Parlez sur les jeux, sur les productions pour


faciliter la communication « Tu joues à qui
(quel personnage ?) » « Tu construis quoi ? ».
11.7.2 Reconnaissez les enfants
dans leurs demandes

●● Parlez de la frustration, de la douleur, du


plaisir : « je vois que tu aimes sauter ».
●● Soyez proche de l’identité émotionnelle de
l’enfant sans vous laisser envahir.
●● Restez réservé dans les compliments, ne pas
exploser dans le langage.
●● Utilisez une parole sécurisante, chaleureuse
pour recevoir la réussite ou l’échec de l’en-
fant, pour reconnaître et mettre des mots
sur les productions des enfants pour les
conduire vers l’action.
●● Reconnaissez les difficultés des enfants dans
les interactions sociales et mettez des mots
●● Écoutez la demande, reconnaissez-la, accep- sur les émotions ressenties à partir de situa-
tez, refusez, postposez, négociez sa satisfac- tions d’échec, d’agression, de respect, d’al-
tion car cela constitue des étapes qui per- truisme, de coopération.
mettent à l’enfant d’exister comme sujet.

291
12. Adaptez les situations à l’âge des enfants

Les possibilités et les besoins en termes de mo- Les plus grands demandent des défis et des ac-
tricité évoluent avec l’âge des enfants. tivités dirigées qui permettent d’exercer la maî-
Les plus petits ont besoin de situations de jeux trise qu’ils veulent avoir sur le monde.
spontanés.

Âge Caractéristiques de l’enfant Astuces

De deux ans et demi Accompagnez le jeu spontané, initié


à quatre ans individuellement par l’enfant.

Éveillez à l’observation de l’effet des


actions.

Intervenez sur le vif pour orienter l’ac-


tion vers l’exercice d’une compétence
puisqu’il est difficile de les cibler de
manière anticipative.

L’expression de soi utilise préférentielle- Dans les séances psychomotricité


ment la voie du mouvement. Les parcours et ateliers libres de jeux
spontanés sont particulièrement pré-
L’enfant aime agir de manière spontanée : conisés.
sauter et courir, escalader, monter et des- Complétez petit à petit par des situa-
cendre les marches, s’équilibrer. tions de jeux suscités.
Introduisez progressivement deux par-
Il ne voit pas le danger, mais ne prend pas cours parallèles pour arriver à l’organi-
de risque inconsidéré si les espaces sont sation de séances en ateliers-carrousels.
sécurisés. Proposez des rondes et des jeux collec-
tifs très simples.
Il aime que l’adulte le regarde et qu’il ob- Quelques défis individuels sont appré-
serve ce qu’il fait mais il peut s’en éloigner ciés.
et agir seul.
Dans la classe
Il commence à délaisser les petits jouets Laissez de l‘espace pour bouger libre-
pour du matériel des plus grands, tobog- ment dans le respect de règles établies.
gans… Organisez un coin d’activités motrices.
Prévoyez un coin où l’on fait vivre à ses
Il aime bouger sur les comptines, ou des poupées ce que l’on a vécu.
morceaux de musique vive et gaie. Chantez et dansez avec la musique en
adoptant un tempo plus lent.
Il coopére difficilement, seules les rondes
Suscitez la motricité manuelle dans des
et les lectures effectuées en groupe lui
activités d’exploration libres d’outils, de
plaisent.
graphisme, de jeux symboliques.

Dans la cour de récréation


Séparez l’espace des petits de l’espace
des grands.
Proposez des espaces en macadam, du
sable, de l’herbe, des buttes, des fagots
de pneus, des jouets roulants etc…
Veillez à rester présent par le regard.

292
Didactique de la (psycho)motricité

Âge Caractéristiques de l’enfant Astuces

À partir de Favorisez le jeu libre, spontané, indivi-


quatre ans duel tout en introduisant des situations
de coopération socio-motrice en duo
ou en petits groupes.

Apprenez-lui à jouer à son tour pour


l’aider à sortir du sentiment de toute
puissance.

Suscitez l’exploration libre du mouve-


ment dans des situations variées.

Introduisez des jeux plus dirigés avec


un souci de performance pour appren-
dre à faire « comme il faut ».

Ciblez certaines compétences de ma-


nière anticipative.

Développez la capacité de verbaliser, de


décentrer.

Dans les séances


Organisez des parcours libres, des ate-
liers-carrousels, des parcours orientés
L’enfant est très actif, il a besoin de gran- alternant des jeux spontanés, des jeux
des périodes de mouvement et d’espace. suscités et dirigés.
Ses mouvements sont plus fluides. Pratiquez quelques jeux traditionnels
Il prend des initiatives. simples, des rondes et des jeux chantés
un peu plus complexes.
La danse lui plaît beaucoup.
Dans la classe
Il a envie de plaire, il recherche l’attention Proposez des moments plus longs et
de l’animateur et se conforme plus volon- un espace plus vaste pour les grands
tiers à ses demandes. mouvements.
Il connaît bien l’école et commence à Dansez sur des chansons enfantines
pouvoir respecter les règles imposées. avec des jeux de rôles (animaux).
Il commence à pouvoir jouer avec les Dansez sur des morceaux de musique
autres. dont les variations sont plus difficiles à
percevoir.

Suscitez le jeu symbolique.

Jouez avec des marionnettes.

Suscitez le développement de la motri-


cité manuelle et le graphisme.

Dans la cour de récréation


Proposez des espaces plus vastes et des
obstacles pour courir, se poursuivre,
courir par deux, courir en portant,
sauter, grimper.

Organisez l’espace pour que l’enfant


expérimente librement : des circuits
d’équilibre, des combats, du matériel
de cirque, du matériel de gymnastique,
des jeux de ballons, de raquettes, de
luttes, de glisse, d’habileté.

293
Adaptez les situations à l’âge des enfants

Âge Caractéristiques de l’enfant Astuces

Entre cinq et sept ans Favorisez le jeu libre individuel et coo-


pératif tout en introduisant des jeux
dirigés et des défis.

Proposez des actions en coopération,


certains jeux collectifs, des activités
d’expression.

Suscitez la prise de conscience et la


verbalisation.

Ciblez des compétences de manière


L’expression de soi utilise la voie du lan- anticipée.
gage et les représentations graphiques.
Il est bavard, veut discuter. Dans les séances
Le mouvement n’est plus aussi indispen- Organisez des ateliers-carrousels ou des
sable à son équilibre psychique et à son parcours alternant les jeux spontanés et
développement. les jeux dirigés où il faut programmer
l’enchaînement de plusieurs actions.
Il peut rester un peu plus concentré.
Utilisez les consignes visuelles et
Il est très agile, très adroit, ses actions sont auditives : schémas, images, exemples,
souvent effectuées dans une intention bien démonstrations, mots.
précise.
Proposez des jeux collectifs tradition-
Il a envie d’exercer la maîtrise de ses ac- nels.
tions répétées pour produire un résultat
socialement reconnu. Il veut donc être vu Organisez des rondes, des jeux chantés
ou imite ce qu’il a vu. mais aussi des activités d’expression ou
de la danse créative.
Il observe, imite, crée et réalise des actions
à partir d’une consigne verbale ou visuelle. Dans la classe
Pour les grands mouvements, la classe
Il joue avec les autres, il aide. est un peu trop petite et trop encom-
brée, proposez des moments de motri-
Il sait danser en suivant la musique, re- cité dans de plus grands espaces.
chercher des mouvements.
Exercez la motricité manuelle dans des
Il aime les fêtes avec les spectateurs. activités de graphismes.

Réalisez des contes musicaux.


Créez un spectacle.
Exprimez corporellement des chansons,
des poésies.

Proposez, en alternance des jeux coopé-


ratifs et des jeux compétitifs.

Dans la cour de récréation


Organisez l’espace pour que chacun
des besoins de mouvements puisse
s’exprimer :

• Proposez des espaces et du matériel


permettant d’exercer la maîtrise avec
des balles, ballons, cordes à sauter,
élastiques.
• Proposez des espaces pour exercer
la motricité globale, courir, sauter,
grimper…
• Proposez des espaces pour exercer
librement des jeux traditionnels
(jeux de cachette, de poursuites, de
bataille).

294
Conclusion
Pour garantir l’animation des séances et des Il intervient de manière pertinente dans les
situations ponctuelles de psychomotricité, situations de peur, d’agressivité, de fixation.
l’animateur choisit le matériel, les espaces,
les modes d’organisation en fonction de Il garantit l’expression du plaisir, véritable
l’âge des enfants, du contexte dans lequel moteur de développement et suscite les
il se trouve, de ses possibilités et des com- créations.
pétences qu’il cible. Il utilise toujours un
temps de représentation ou de verbalisation Il observe les enfants et les reconnaît dans
pour amener l’enfant à se décentrer. leurs actions, leurs émotions, leurs de-
mandes.
Il choisit, en expert, des situations col-
lectives, des parcours libres, des parcours Il communique le fruit de ses observations
orientés ou des ateliers-carrousels. Il peut aux autres intervenants si nécessaire et ce,
également s’orienter prudemment vers les dans le bien de l’enfant. Il se garde de juger,
séances de type Aucouturier. d’interpréter ou de poser des diagnostics.

Il veille à choisir les situations motrices en Expert et garant de la loi, l’animateur en


alternant les situations de jeux spontanés, psychomotricité laisse jouer, donne à jouer,
de jeux suscités et de jeux dirigés. Ces si- et fait jouer l’enfant pour susciter son déve-
tuations impliquent la motricité globale ou loppement moteur, cognitif et social.
partielle. Il présente ces situations comme
un problème. Les rondes, chants, danses, L’animateur organise et supervise de manière
jeux chantés prennent une large place dans professionnelle les temps de récréation. Il
les séances. utilise les transitions entre les différents
lieux, les différentes personnes pour garantir
Il garantit l’organisation et la loi. Il exerce la sécurité, le bien être et les apprentissages.
en outre, une présence efficace pour accom-
pagner l’enfant dans ses expériences.

295
Outils
1. Compétences à solliciter et à cibler27

Se connaître et prendre confiance S’adapter adéquatement


à l’environnement humain
• Exprimer sur le mode symbolique (chutes
contrôlées, jeux de vertiges) ses angoisses • S’organiser.
profondes pour accéder à la décentration
(jeux de réassurance). • Connaître les autres et accepter les diffé-
rences.
• Gérer ses émotions dans le dialogue to-
nique. • Choisir les actions motrices adaptées aux
exigences du milieu humain.
• Expérimenter les liens entre stress phy-
sique et stress mental, entre bien-être phy- • Adapter son comportement social aux
sique et bien-être mental. relations de partenariat ou d’opposition.

• Être responsable de son intégrité physique • Gérer ses émotions, notamment dans leur
et de son bien-être. expression.

• Être curieux du « comment fonctionne » • Organiser les actions motrices en fonction


le corps à l’effort et au repos. du contexte social.

• Adopter une attitude d’écoute et de res- • Agir en partenariat.


pect du corps dans ses activités.
• Agir en coopération.
• Connaître et respecter ses limites phy-
• Agir en opposition.
siques.
• Savoir perdre et gagner.
• Détecter er répondre aux besoins de dé-
pense physique et de détente. • Travailler en équipe.
• Détecter et intervenir sur les facteurs de • Coopérer.
risques liés au mouvement.
• Agir avec fair-play, respect de soi du par-
• Ajuster la posture aux situations. tenaire et des règles communément accep-
• Entretenir le plaisir de l’action motrice tées.
dans le respect de son corps, des autres et • Écouter.
du milieu.
• Partager.
• Construire une image du corps digne d’at-
tention et de respect, source de connais- • Dialoguer.
sance, de plaisir et d’intériorité.
• Résoudre des conflits.
• Prendre des responsabilités.
• Attendre.
• Se prendre en charge.
• S’affirmer.
• Être sensible à la nature, à l’art, à la vie.
• Utiliser le mouvement dans sa dimension
artistique et esthétique.
27 Nous nous inspirons des programmes en vigueur (Fédération
Wallonie-Bruxelles).

298
Outils

Orienter son corps et se déplacer Intervenir efficacement


pour agir efficacement pour construire la réalité matérielle

• Maîtriser les grands mouvements fonda- • Tirer, pousser, manipuler efficacement


mentaux de déplacement. les objets en fonction de leurs caractéris-
• Pouvoir – avec aisance et en différentes tiques.
situations – grimper, nager, se suspendre, • Imprimer une trajectoire définie à diffé-
sauter, se réceptionner, s’équilibrer, tour- rents mobiles en fonction de leurs caracté-
ner selon les trois axes corporels, marcher, ristiques propres et du milieu.
courir, s’arrêter avec efficacité…
• Manipuler efficacement les objets en fonc-
• Capter efficacement un signal et s’orienter tion des buts poursuivis.
en fonction de ce signal.
• Maîtriser le geste graphique.
• Adapter son tonus au type d’activité.
• Coopérer efficacement pour déplacer un
• Se placer en fonction des impératifs de
objet lourd.
l’action à effectuer.
• Construire le réel et agir sur lui pour le
Se protéger efficacement
modifier à son avantage.
• Pouvoir évaluer la trajectoire d’un mobile
en relation avec sa propre trajectoire. • Déplacer des objets.

• Réagir avec rapidité et efficacité par rap- • Agir sur l’environnement.


port au déplacement d’un mobile qui S’adapter à l’environnement physique
vient vers vous en arrêtant l’objet, détour-
nant sa trajectoire ou esquivant le mobile. • Organiser des stratégies d’action en fonc-
tion des buts poursuivis.
• Résister à une poussée, à une traction.
• Organiser les actions motrices en fonction
• Gérer les déséquilibres.
de l’espace.
• Recourir adéquatement aux techniques de
chute et de réchappe. • Organiser les actions motrices en fonction
du temps.
Communiquer avec son corps

• Communiquer des émotions par son


corps.
• Utiliser son corps pour exprimer des émo-
tions.
• Utiliser le langage corporel, et percevoir
son influence sur les autres.
• Utiliser le langage articulé.
• Utiliser le langage musical.
• Utiliser le langage graphique.
• Utiliser le langage esthétique notamment
la danse.

299
2. Situations motrices

• Rouler
• S’équilibrer
• Se suspendre
• Tourner
• Chuter
• Nager
• S’agripper
• Escalader
Bouger sans se déplacer • Se déplacer dans l’eau
• Se pencher • Galoper
• Se tortiller • S’accrocher
• Osciller • Tomber
• Balancer les bras • Se laisser glisser, à petite hauteur
• Se bercer • S’immobiliser
• Taper dans les mains • Se déséquilibrer
• Piétiner
• Danser sur place
• Rebondir sur un gros ballon
• Se détendre
• Se laisser aller
• S’abandonner
• Se mouler
• S’enfouir
• Se blottir
Bouger en se déplaçant
• Marcher en avant
• Marcher en arrière
• Marcher sur le côté
• Marcher en pas de polka
• Marcher sur la pointe des pieds Bouger avec des objets
• Marcher sur les talons • Lancer des balles ou des objets
• Courir vite, lentement • Pointer
• Courir en avant, en arrière • Viser des quilles, des cibles
• Sauter • Pousser
• Sauter en arrière • Tirer
• Sauter en avant • Déplacer
• Sauter vers le bas • Repousser
• Sauter vers le haut • Entortiller
• Sautiller • Inclure
• Gambader • Manipuler
• Bondir • Enfoncer
• Marcher • Lancer
• Grimper • Attraper

300
Outils

• Taper • Serrer
• Remplir • Caresser
• Vider • S’allonger
• Regrouper • Se coller
• Rassembler • S’enfoncer
• Disperser • S’enrouler
• Faire et défaire • Se cacher
• Assembler • Apparaître
• Démonter • Disparaître
• Modifier la forme et la disposition • Construire pour se mettre dedans et res-
• Classer sortir
• Trier • Tirer
• Ordonner des objets • S’encercler
Bouger une partie du corps Bouger sur de la musique
• Réaliser des mimiques avec le visage, les • Danser, défiler, se balancer
yeux, les mains, les pieds. • Chanter en dansant
• Manipuler des objets • Reproduire un tempo et bouger à diffé-
• Pointer rentes vitesses
• Approcher Bouger en interaction avec d’autres
• Lancer
• Empiler
• Enfiler
• Ajuster
• Renverser
• Écraser
• Tendre
• Étirer
• Inclure
• Superposer
• Joindre
• Tricoter • En partenariat
• Tisser • En coopération
• Prendre contact avec différentes textures, • En opposition
différentes matières et consistances • En duo
Associer plusieurs actions • En trio
• Se cacher • En cercle
• Se poursuivre • En file indienne
• Lutter • En rang
• Échanger des objets • En se donnant la main
• Se déguiser • En transportant un objet
• Faire semblant • En esquivant
• Raconter en mimant • En luttant

301
3. Situations de jeux spontanés

●● Dispersez des sacs de graines, des carrés de


toile cirée et des cerceaux.
●● Dispersez des sacs de graines et des seaux ou
des boîtes en carton.
●● Dispersez des bancs et des sacs de graines.
●● Dispersez des quilles, des petites boîtes en
carton et des tapis ainsi que des sacs de grai-
nes.
●● Disposez des cordes et donnez des sacs de
graines.
●● Dispersez des feuilles de papier-journal dans
l’espace.
●● Placez des balles de papier-journal dans une
grande caisse.
●● Groupez les enfants par deux, par trois ou
par quatre et donnez à chacun d’entre eux
un ou deux ballons de baudruche.
●● Groupez les enfants par deux et donnez à
chaque paire un foulard et un ballon.
●● Groupez les enfants par deux et donnez à
chaque paire deux raquettes en plastique et
un ballon de baudruche.
●● Donnez à chaque enfant un ballon de bau-
druche. ●● Disposez deux bancs en lignes et donnez un
ballon.
●● Placez 4 chaises et disposez un grand tissu
sur celles-ci.
●● Accrochez des cordes à différentes hauteurs,
donnez à chaque enfant un ballon.
●● Placez des cordes au sol pour former des zig-
zags, des serpentins, des lignes.
●● Placez une suite de cerceaux.
●● Tendez une corde entre deux piquets.
●● Placez des cordes de manière aléatoire dans
l’espace.
●● Disposez des climatubes et des ballons de
●● Donnez à chaque enfant un ballon et un
baudruches.
cerceau.
●● Disposez des déguisements.
●● Installez un parcours de cônes et donnez à
chaque enfant un ballon de baudruche. ●● Disposez une série de chapeaux.
●● Installez une corde, un banc, un filet et don- ●● Disposez des masques et des miroirs.
nez un ballon au groupe d’enfants. ●● Donnez des grands draps.
●● Dispersez différents sacs de graines et des ●● Placez un parcours d’obstacles.
paniers. ●● Placez des éléments de suspension.

302
4. Comptines et jeux de doigts

1 Bateau, batelier
Bateau, Deux enfants se font face en se tenant les deux mains
Batelier, en imprimant un balancement.

Mon bateau est défoncé.

2 Bonjour, mon petit pigeon blanc


Bonjour, mon petit pigeon blanc. Caresser le dessus de la main de l’autre main.
Comme il est doux, doux ! Caresser toujours.
Mon petit pigeon blanc, mange dans la main. Retourner la main, ouvrir la paume et picoter avec l’in-
dex.
Pouf envolé ! Lancer les mains en l’air.
Au revoir, mon petit pigeon blanc. Faire un signe d’au revoir avec la main.

3 Coco trie
Coco trie, Toucher le front.
Mon frère cuit, Toucher le nez.
Maman tourne, Tourner autour du menton.
Moi j’enfourne. Toucher la bouche.

4 C’est la baleine
C’est la baleine qui tourne, qui vire, L’index de la main de l’enfant trace des volutes dans la
Dans son joli petit navire. paume de la main de son partenaire.

Prenez garde à votre doigt,


La baleine, la baleine,
Prenez garde à votre doigt,
La baleine l’attrapera. La main se referme sur le doigt.

5 Deux p’tits bonshommes


Deux p’tits bonshommes Lever les pouces.
S’en vont au bois, Les pouces se touchent.
Chercher des pommes Les index se touchent.
Et puis des noix, Les majeurs se touchent.
Des champignons. Les annulaires se touchent.
Et puis rentrent Joindre les mains.
À la maison. Former une maison avec les mains.

6 Dix enfants s’en vont danser


Dix enfants s’en vont danser. Les deux mains sont écartées de chaque côté du vi-
sage, on agite les doigts comme pour se faire de l’air,
s’éventer.
Ils se saluent bien bas. Mains face à face, doigts vers le bas, dos des mains
hautes.
Ils se prennent par le bras. Les mains se rassemblent et les doigts viennent se
croiser.
Ils lèvent la jambe, hop là, hop là ! Les mains restent croisées paumes vers le sol, les
doigts se soulèvent.
Puis ils se séparent. On écarte les mains et l’on revient dans la position de
départ.
Se disent au revoir, Les mains sont dans la même position, les doigts se
referment sur la paume et s’en écartent.

303
Comptines et jeux de doigts

Et vont se coucher, Position mains jointes bien à plat.


Ils sont fatigués. Les mains jointes se glissent sur le côté du visage qui
s’incline.

7 Doux, doux, doux


Que fait ma main ? Une main caresse l’autre.
Elle caresse : doux, doux, doux…
Elle pince : ouille, ouille, ouille ! Une main pince l’autre main.
Elle chatouille : guili, guili, guili ! Une main chatouille l’autre main.
Elle gratte : gre, gre, gre ! Une main gratte l’autre main.
Elle frappe : pan, pan, pan ! Une main tapote l’autre main.
Elle danse : hop, hop, hop ! La main tourne en l’air.
Et puis... elle s’en va ! La main est cachée derrière le dos.

8 Du bibi du baba
Du bibi Comptine utilisée quand il s’agit de compter ses parte-
Du bobo naires les uns après les autres pour savoir lequel sera
désigné en premier.
Carafi
Carafo
Du triage
Du coco

9 J’ai deux mains


J’ai deux mains. L’enfant montre la paume de ses mains.
Elles sont propres, Il montre le dos de ses mains.
Elles se regardent, Geste correspondant.
Elles se tapent, Geste correspondant.
Elles nagent, Geste correspondant.
Elles s’envolent, Geste correspondant.
Puis elles s’en vont Geste correspondant.
Derrière mon dos.

10 Je fais le tour de la maison


Je fais le tour de la maison. Avec un doigt faire le tour du visage.
Je ferme la porte du jardin. Tourner une oreille.
Je ferme la porte de la niche : clic, clac ! Tourner l’autre oreille.
Je ferme la porte de la maison. Faire le tour de la bouche.
Je monte l’escalier. Monter le long du nez.
Je ferme un volet. Baisser une paupière.
Je ferme l’autre volet. Baisser une autre paupière.
Et je vais me coucher sous ma couverture. Mettre la main dans les cheveux.
Chut ! La maison dort ! Mettre l’index devant la bouche.

11 Je suis allé au marché


Je suis allé au marché, Agiter une main les doigts écartés.
Et j’ai acheté un éventail.
Je suis allé au marché, Agiter les deux mains en les tenant, ensemble.
Et j’ai acheté deux éventails.
Je suis allé au marché, Agiter, en plus, un pied au moyen de l’autre main.
Et j’ai acheté trois éventails.
Je suis allé au marché, Tenir ensemble les deux pieds et agiter ensemble les
Et j’ai acheté quatre éventails. quatre membres.

304
Outils

12 La barbichette
« Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette. Les enfants se font face, l’un et l’autre tiennent res-
pectivement le menton entre le pouce et l’index.
Le premier qui rira aura une tapette! » À la fin de cette phrase, l’un et l’autre attendent. Le
premier qui rit reçoit de l’autre une petite claque sur
la joue.

13 Le petit pouce dit


Le petit pouce dit : Lever le pouce.
Bonjour à son papa, Pouce contre l’index.
Bonjour à sa maman, Pouce contre le majeur.
Bonjour à son grand frère, Pouce contre l’annulaire.
Bonjour au p’tit bébé. Pouce contre l’auriculaire.

14 Les deux pieds


Les deux pieds, Montrer les pieds.
Les deux jambes, Montrer les jambes.
Les deux bras, Montrer les bras.
Les deux mains, Montrer les mains.
Tous mes doigts. Faire bouger tous les doigts.
Mon ventre Montrer son ventre.
Et son petit creux. Montrer son nombril.
Je suis là ! Se montrer de l’index.
Tout entier. De haut en bas.
J’ouvre un œil, Fermer les yeux, en ouvrir un.
Et puis deux. Fermer les yeux, en ouvrir deux.
Salut soleil ! Faire un rond des mains comme le soleil.
Je suis tout neuf. Mettre les mains sur les hanches.

15 Moustache
Moustache, De la main droite, se lisser la moustache sur la droite.
Moustachu. De la main gauche, se lisser la moustache sur la gauche.
Griffa, griffu. Avancer une main en montrant les griffes.
Sortez les griffes, Écarter les doigts des deux mains.
Rentrez les griffes. Replier les doigts des deux mains.
Chats, dormez ! Tête posée sur les mains jointes près de l’oreille.

16 Petit Pouce dort bien au chaud


Petit pouce dort bien au chaud. Pouce caché dans le poing.
Toc, toc, toc, p’tit pouce, c’est l’heure ! L’autre poing frappe dessus, comme on gratte à une
porte, l’index plié.
Non, non, non, je ne veux pas me lever. Le poing avec le pouce rentré fait signe « non » en al-
lant de droite à gauche et réciproquement.
Toc, toc, toc p’tit pouce, c’est l’heure ! L’autre poing frappe dessus, comme on frappe à une
porte, l’index plié.
Non, non, non je ne veux pas me lever. Le poing avec le pouce rentré fait signe « non » en al-
lant de droite à gauche et réciproquement.
Toc, toc, toc, p’tit pouce, c’est l’heure ! L’autre poing frappe dessus, comme on frappe à une
porte, l’index plié.
Bon, bon, voilà je sors ! Faire sortir uniquement le pouce.
Bonjour, Papa, L’index sort à son tour et touche le pouce.
Bonjour, Maman, C’est au tour du majeur de sortir et de toucher le
pouce.

305
Comptines et jeux de doigts

Bonjour, Grand Frère, C’est au tour de l’annulaire de sortir et de toucher le


pouce.
Bonjour, P’tite sœur. C’est au tour de l’auriculaire de sortir et de toucher
le pouce.
Tout le monde est levé, on va déjeuner. Mettre la main avec le dos tourné vers le ciel, les
doigts gigotent pour simuler la marche.

17 Pieds cancan
Pieds cancan, Montrer les pieds.
Orteils d’argent, Montrer les orteils.
Cuisses dorées, Montrer les cuisses.
Genoux de fou, Montrer les genoux.
Guili, guilou. Chatouilles derrière les genoux.

18 Pouces levés
Pouces levés, Les deux mains sont face à face, pouces levés.
Pouces cachés. Poings fermés.
Doigts frappés, Mains jointes du bout des doigts.
Doigts croisés. Doigts croisés.
Mains ouvertes, Montrer ses mains.
Mains fermées, Les rassembler.
Mains cachées, Dans le dos.
Mains, venez, Plier les doigts sur la paume mais tournée vers le sol.
Mains, dansez, Marionnettes.
Mains, frappez, Applaudir.
Mains, dormez. Mains jointes en prière, glissées sous la joue, visage
penché.

19 Ron ron ron la queue du cochon.


Ron ron ron, la queue du cochon, La première phrase se dit avec sa voix normale.
Ra ra ra, la queue du gros rat, La deuxième phrase se dit avec une grosse voix.
Ri ri ri, la queue d’la souris. La troisième avec une petite voix aiguë.

20 Toc, toc, toc, qui est là ?


Toc, toc, toc, Les mains se font face, les pouces se cognent, les
autres doigts non.
Qui est là ? Les auriculaires se cognent et s’écartent.
C’est moi ! Les index se cognent et s’écartent.
Entrez ! Au tour des annulaires.
Bonjour, Monsieur, Les mains se rapprochent, seuls les majeurs s’em-
boîtent et se croisent d’un côté…
Bonjour, Madame, … et de l’autre côté.
Bisous, bisous, bisous ! Les majeurs se tapent l’un contre l’autre du bout des
doigts.

306
Outils

21 Voici la maison de Tom Pouce


Voici la maison de Tom Pouce. Montrer les mains croisées, doigts entrelacés, poi-
gnets se touchant, bras semi-tendus.
On n’entend rien, Secouer les mains, toujours croisées, à hauteur de
l’oreille.
On ne voit rien, Les mains toujours croisées passent devant le visage,
on regarde à travers l’entrelacement des doigts.
Pourtant la cheminée fume. Les mains sont toujours croisées ; mais l’on a dégagé
les deux index tendus vers le ciel. On souffle dessus
comme on éteindrait une bougie.
- Toc, toc, toc ! On se dénoue les mains.
- Qui est là ?
Bonjour, Tom Pouce. On finit de séparer les mains et l’on brandit le pouce
levé.

22 Voici mon front


Voici mon front, Montrer le front avec l’index.
Mon nez tout rond, Montrer le nez.
Et mon menton. Montrer le menton.
Voici mes joues, Caresser une joue de la main.
Elles sont à nous, Caresser l’autre joue de la main.
Embrassons-nous ! Embrasser les joues de son voisin.

307
5. Rondes et jeux chantés

Ces rondes sont proposées dans un dossier édité par Éducation physique et sport (EPS) Paris.
Elles sont particulièrement adaptées aux enfants de maternelle27.
À partir de deux ans
Titres Particularités

Le petit train Évolution seul en dispersion


Bonjour, Marie Madeleine Évolution à deux en se donnant la main
Pimpé Chants courts faciles à articuler
Bonjour En cercle, sur place
Les menottes Rondes qui tournent dans un sens
J’ai des poules à vendre Rondes ponctuées d’actions simples
Mon petit lapin Se donner la main
Le beau bateau Marcher trotter, galoper
Petit escargot S’accroupir
La toumba Mobiliser différentes parties du corps
J’ai un pied qui remue Frapper dans les mains sur soi
Ainsi font font font Réaliser les actions énoncées
Les fêtes Alternance de deux actions
J’ai cassé la vaisselle à Maman
La tapette
Un éléphant ça trompe
Tous en rond, dansez…

À partir de trois ans


Titres Particularités

Viendras-tu dans mon beau bateau ? Jeux de tresse


Rintintin Farandoles
Les olivettes Moulinets
La girafe Placement en vis-à-vis côte à côte
Tous en rond, dansez Déplacements en avant et en arrière
J’ai des poules à vendre Tours sur soi

27 LAMOUROUX N., PESQUIE S, Chantons… Dansons, Éditions « Revue EPS ».


LAMOUROUX N., PESQUIE S, 50 rondes et jeux chantés, Éditions « Revue EPS ».

308
Outils

Roulez chemins de fer Jeux chantés avec solistes


Secoue-toi, Picoulet Actions simples
Carrez-vous Énumération d’action
Les lutins Choisir et être choisi
Le petit chien Questions-réponses
Bonhomme Farandoles
Gugus Je veux une petite maison
Allons à la noce Les enfants de Montpellier
Les crêpes Cousins–Cousines
Monsieur l’ours Mon papa est coordonnier
Le petit cordonnier Venez chantez… venez dansez
Voilà colin maillard
Allons chercher l’herbette
En passant les Pyrénées
Au rondeau du maillet
Donnez-nous un peu de lait
La queue de mon chat

À partir de quatre ans


Titres Particularités

Rintin Évolutions différentes


Rock gouzi gouzi Enchaînement de plusieurs actions
Embrassez tous vos amours Changements d’actions fréquents
Yolica Modes de déplacements naturels y compris galop
Le petit poney latéral, sautillés, rebonds
Laquelle est-ce qui danse le mieux ? Déplacements avant-arrière latéral
Banjo Demi-tours, tours sur soi
Jean le fils de la meunière Changements de rôles fréquents
Cousins cousines Prise de décisions rapides
L’olivier Construction par groupes de quatre, avec des
Le bois fleuri consignes sur le nombre ou sur l’évolution
Ah mon peloton Chants complexes comportant des difficultés au
Mademoiselle voulez-vous ? plan de l’articulation et de l’organisation rythmique
Petit arlequin Les rosiers sont pleins de roses
Thomas Viendras-tu dans mon beau bateau ?
Va sous la porte du paradis Les petits oiseaux du bois
Le printemps Le rosile
Polichinelle La bonne galette
Je veux une petite maison Le petit coordonnier
Sur la place du marché
Et quand serons-nous sages ?

309
6. Origamis

L’origami est un art très pratiqué au Japon ; son nom vient de oru : plier , Kami, papier.
Il sollicite le développement de nombreuses compétences et se révèle très efficace pour les appren-
tissages .
On peut envisager plusieurs approches didactiques qui cibleront l’une ou l’autre compétence
Tâche …… Effectuée….. À partir d’une marche à suivre ….. Emanant…..
Reproduction simultanée Individuelle Verbale D’un adulte présent
En duo Dessinée d’un autre enfant expert présent
Reproduction différée En trio Filmée d’un support visuel
Démontrée d’un support auditif
Organisée et manipulable d’un support filmé
d’un support manipulable
Quelques exemples

Origamis tirés du site www.fr.origami-club.com (consulté le 7/11/2012).

310
7. Jeux traditionnels collectifs

7.1 Jeux d’orientation les pieds et les mains comme le lion, accroupi,
comme un canard.
Les promenades imagées
À partir de 2,5 ans. Souliers plats, talons hauts : Pour se pro-
A : Les enfants sont en dispersion. mener à la campagne, nous mettons nos sou-
B : Répondre aux consignes. liers plats : les enfants marchent normalement.

C : L’animateur raconte une histoire, les en- Pour aller en ville, nous mettons, comme les
fants réalisent les actions. dames, les souliers à talons hauts : les enfants
marchent sur la pointe des pieds.

La forêt imaginaire : Les enfants marchent Le parcours d’épreuves du roi


librement dans la forêt (imaginaire), Soudain À partir de 4 ans.
un oiseau siffle (l’animateur fait entendre un
coup de sifflet). A : Partager l’espace de la salle en trois zones
de largeurs inégales. La première est le refuge,
Les enfants s’arrêtent, puis avancent lentement la seconde, la forêt, la dernière représente le
pour surprendre l’oiseau, mais celui-ci s’envole château. Les enfants sont placés dans le refuge.
(autre bruit réalisé par l’animateur). L’animateur est dans son château. Il représente
Les enfants marchent vite pour le rattraper, le roi.
mais en vain, l’oiseau est parti. Les enfants fati- B : Entrer dans le château du roi.
gués s’assoient au bord du chemin.
C : Les enfants demandent au roi (l’anima-
teur), s’ils peuvent s’acheminer vers son châ-
Les voitures télécommandées : Les voitures
teau. Celui-ci leur donne la permission à cer-
se déplacent selon les signaux verbaux envoyés taines conditions. Il faut traverser la première
par le pilote, avant et arrière, droite et gauche. terre en faisant de grands pas de géants, la deu-
Pour les enfants qui n’ont pas encore acquis les xième avec des pas de chien, et la troisième avec
repères de droite et de gauche, accompagner ces de tout petits pas de fourmis.
messages du geste qui renseigne l’orientation. Varier l’étendue de chaque zone, placer des
obstacles, changer le contexte de l’histoire…
L’autobus : Les voyageurs montent dans le
bus en s’accrochant les uns aux autres en file Épreuve de la rivière
indienne. À partir de 4 ans.
L’autobus avance en ligne droite, exécute des A : Une rivière est symbolisée par un espace
virages, accélère, ralentit, s’arrête, fait marche entre deux lignes parallèles. Les enfants sont en
arrière. rang sur une des berges de la rivière. Chacun
Si par hasard, il tombe en panne, tous les voya- dispose de deux morceaux de papier, moquette,
geurs le poussent ! planchette.
B : Traverser la rivière sans tomber dans l’eau.
Le chemin tracé : Les enfants empruntent, C : Au signal, chaque enfant se trouvant der-
pour traverser la salle, le chemin étroit tracé à rière la ligne de départ place devant lui un des
l’aide de cordes. Le chemin est parfois droit, supports, y pose un pied, place le second sup-
parfois sinueux et il est « interdit » de marcher port, y place l’autre pied, reprend le premier
sur les bords. support et ainsi de suite…
À quatre pattes, les enfants se déplacent sur Effectuer la traversée en relais.
les genoux et les mains comme des bébés, sur
Traverser la rivière en marche arrière.

311
Jeux traditionnels collectifs

Le parcours-épreuve : Les îlots B : Effectuer l’itinéraire indiqué par les photos.


À partir de 4 ans. C : L’animateur distribue les photos, les enfants
A : Deux repères sont délimités aux deux extré- réalisent l’itinéraire.
mités d’une pièce assez longue. Les îlots sont On peut cacher un trésor et en indiquer
dispersés (chutes de moquettes) sur le sol entre l’emplacement sur une photo.
ces deux repères. On peut réaliser l’activité en sens inverse et
Une équipe d’enfants s’aligne au départ alors que retrouver les photos de l’itinéraire effectué.
l’autre se regroupe de l’autre côté du parcours. Les photos peuvent être remplacées par un plan
pour les plus grands. Veillez à ce que le plan soit le
B : Traverser la rivière
plus réaliste possible.
C : Au signal, les enfants de la première équipe Les enfants peuvent représenter des facteurs et
doivent traverser la pièce en marchant sur les relever des enveloppes dans les lieux désignés sur
îlots pendant que l’équipe adverse, sans les tou- leur plan, ou sur leur photo.
cher, fait tout pour essayer de les troubler de fa-
Chaque enveloppe peut contenir l’étape d’une
çon à leur faire perdre l’équilibre. Celui qui tou-
histoire à raconter en fin de jeu.
che le sol en dehors des îlots doit retourner au
départ et recommencer. Lorsque le temps s’est Retrouver l’endroit
écoulé, les équipes changent de rôles. L’équipe
qui a fait passer la ligne d’arrivée au plus grand
nombre de ses membres a gagné.
Ce jeu peut s’effectuer sans compétition.

Parcours-épreuve : Minigolf
À partir de 4 ans.
A : Sur une pelouse ou un sol relativement plats,
des cibles allant de 1 à 5 sont placées de manière À partir de 2,5 ans.
stratégique après des petits ponts, des monticu- A : Les enfants sont rassemblés autour de l’ani-
les, des slaloms. Chaque enfant dispose d’une mateur. Des photos des différents endroits de
crosse, d’un club de golf (ou quelque chose de la cour de récréation ont été prises.
similaire) et d’une balle ou d’un palet.
B : Aller poser la photographie sur l’endroit de
B : Faire effectuer le parcours à sa « balle » l’espace correspondant.
C : Chaque enfant joue à son tour et tente d’at- On peut également demander aux enfants de se
teindre chacune des cibles en frappant le moins placer à l’endroit d’où à été prise la photo.
souvent possible sur sa balle.
On peut envisager de faire ramener des indices
L’enfant comptabilise éventuellement le nombre présents sur la photo.
de coups (au moyen de cailloux, chaque caillou
représentant un coup…) Le parcours choisi
On peut varier les parcours à l’infini. À partir de 5 ans.
On peut jouer sans crosse ou club et lancer un
A : Les enfants montent sur une colline ou se
objet (discoplane, sac de grains) en respectant la
placent à la fenêtre.
succession des cibles à atteindre.
B : Se rendre à l’endroit repéré.
Parcours-photos C : À partir de leur point de vue élevé, les en-
À partir de 4 ans. fants imaginent un itinéraire entre deux lieux.
A : Les enfants disposent de 2 ou 3 photogra- Ils réalisent ensuite cet itinéraire dans un sens
phies placées dans l’ordre et représentant un et dans l’autre.
itinéraire. Ce jeu est une variante du jeu de labyrinthe.

312
Outils

Ils peuvent tracer l’itinéraire réalisé sur une photo Jeu de Piste
prise du point de vue.
À partir de 4 ans.
Le parcours mémorisé A : Les enfants forment des équipes. Une piste
À partir de 4 ans. est préparée par l’animateur dans le parc, dans
l’école… Elle est jalonnée d’indices (bouts de
A : Les enfants, conduits par l’animateur, ef- ficelles colorés, papiers).
fectuent un circuit en prenant le maximum
d’informations. Le circuit doit être choisi judi- B : Suivre l’itinéraire jalonné par une succes-
cieusement, présenter des repères précis et des sion d’indices de même nature.
points remarquables. C : Les enfants, accompagnés par l’animateur
B : Refaire seul le trajet effectué en groupe. suivent la piste en recherchant les indices.
C : Pendant le trajet en groupe, les enfants ob- On peut varier les codes.
servent l’itinéraire et les indices. Ils reprodui- Faire jalonner le parcours par un groupe d’enfants.
sent ensuite le parcours. Ajouter des messages et des petites épeuves à
effectuer.
Sur le trajet, il y a 5 repères (ex. : ballon, voiture,
Plusieurs parcours différents peuvent se superposer
quille, râteau et seau), qui indiquent les points
à certains moments. Les enfants doivent dès lors
remarquables ou les changements de direction.
être attentifs à leurs signes spécifiques.
L’enfant, lui, possède une petite carte avec tous ces
objets. Pendant l’activité, l’animateur enlève un La piste peut être l’occasion de repérer des anomalies
objet. À la fin du parcours, l’enfant doit repérer sur (voulues) ou des objets à mémoriser et à nommer
sa feuille l’objet qu’il n’a pas rencontré. au retour.
Ce jeu peut s’effectuer sur un quadrillage ou dans L’orientation peut se faire au bruit. Il faut alors
un espace plus restreint. Le parcours peut s’effectuer quelques complices siffleurs, carillonneurs ou
entre le mobilier. musiciens sur le parcours.

Le parcours-étoile 7.2 Jeux de courses


À partir de 4 ans. La course des attelages
A : Des balises (pompons, jouets, objets divers) À partir de 5 ans.
sont placées dans le terrain de jeu. L’emplace- A : Une ligne de départ et une ligne d’arrivée
ment de chaque balise est photographié. Il y a sont définies à 5 mètres de distance.
donc autant de photos que de balises.
Les enfants en paires sont reliés entre eux par
B : Retrouver le maximum de balises indiquées un cerceau derrière la ligne de départ.
sur le plan.
L’enfant placé devant représente le cheval, celui
C : Les enfants reçoivent une photo et vont à la placé derrière représente le cavalier.
recherche des balises. Ils reviennent ensuite au
point de départ pour effectuer la vérification et B : Traverser la zone entre la ligne de départ et
repartent avec une autre photo. la ligne d’arrivée.
On peut augmenter la difficulté en utlisant des C : Au signal de l’animateur, la course s’engage
plans plus ou moins réalistes. entre les équipages qui doivent franchir le plus
Les photos peuvent cibler un endroit assez vaste. rapidement possible la ligne d’arrivée.
Chaque balise peut contenir la pièce d’un puzzle à Les cavaliers et les chevaux changent souvent
reconstituer en fin de jeu. de rôle entre eux.
L’enfant peut jouer seul ou en groupe. Ce jeu peut se jouer à trois : deux enfants en avant
se donnent la main et sont reliés au cavalier par
deux petits cerceaux.

313
Jeux traditionnels collectifs

On peut placer sur le parcours des obstacles à Ils sont alignés sur une ligne de départ. Ils re-
contourner ou à franchir. présentent les prisonniers.
Ce jeu peut également s’effectuer sous forme de défi B : Courir le plus vite possible en étant relié à
individuel. un camarade.
C : Au signal, les enfants courent jusqu’à la li-
Attraper le cerf-volant
gne d’arrivée.
À partir de 3 ans.
Avant la course, on propose un temps d’adaptation
A : les enfants sont répartis en équipes de 4 ou au matériel !
5 individus. L’un d’entre eux est porteur d’un
Courir ensemble en se donnant la main. On
élément de tissu léger.
franchit la ligne ensemble.
B : Attraper le ruban.
Effectuer la même chose en relais.
C : L’enfant désigné court en laissant flotter le
ruban derrière lui. Il est poursuivi par les autres La course des transporteurs
enfants qui essayent de le lui enlever. À partir de 3 ans.
Quand l’un d’entre eux y est parvenu, il part à A : Les enfants sont rassemblés dans un coin de
son tour en courant dans une autre direction. la pièce. Des objets de taille et de poids variés
Au début, l’animateur utilise un ou plusieurs cerfs- sont rassemblés dans une autre zone.
volants. B : Transporter les objets.
Les poches en plastique de supermarché peuvent C : Au signal, chaque enfant va chercher un ob-
convenir, ainsi qu’un long ruban. jet et le ramène dans son coin. Il refait autant
de fois le trajet que nécessaire.
La course aux couleurs
Les objets peuvent être placés en hauteur, derrière
des obstacles à franchir. Ils peuvent nécessiter un
transport collectif.
Cibler le déménagement de certains objets en
réponse à des consignes visuelles ou verbales.
Ajouter des loups auxquels il faut échapper pour
À partir de 2,5 ans.
transporter le butin…
A : Les enfants sont groupés au centre du ter-
Pour les plus grands, on peut mettre des
rain autour de l’animateur. 4 refuges sont défi-
perturbateurs qui essayent d’empêcher le passage.
nis aux 4 coins de l’aire de jeu correspondant à
On peut aussi proposer des refuges.
4 couleurs. Des plaquettes, des cubes, des ob-
jets de différentes couleurs sont disposés dans La course des lapins
ces refuges pour matérialiser la couleur du re-
fuge.
B : Se rendre dans le refuge correspondant à la
couleur nommée.
C : À l’annonce, par l’animateur, d’une couleur
« bleue ! », par exemple, les enfants ayant du
bleu sur tout ou sur une partie d’un vêtement
doivent courir vers le refuge correspondant.

La course des prisonniers À partir de 4 ans.


À partir de 4,5 ans. A : Les enfants sont placés en couples sur deux
A : Les enfants sont en duo. Un pied est attaché cercles concentriques. Les enfants à l’intérieur
par un lien assez souple au pied du camarade. du cercle (les lapins) sont assis. Les enfants à

314
Outils

l’extérieur du cercle (le terrier) sont debout, La course des wagons


jambes écartées. À partir de 2, 5 ans.
B : S’enfuir et retrouver rapidement son ter- A : Chaque enfant est installé debout en dis-
rier. persion, dans un cerceau. Un seul enfant ne
C : Au signal du meneur, les lapins effrayés se possède pas de cerceau.
sauvent en passant entre les jambes de leur par- B : Retrouver une place dans un des cerceaux.
tenaire, tournent autour du cercle reviennent
dans leur terrier en repassant sous les jambes C : La « locomotive » se déplace entre les
du partenaire Le premier lapin en place frappe joueurs et choisit certains d’entre eux en les
dans les mains pour annoncer son arrivée. touchant au passage. Dès qu’un joueur est tou-
ché, il devient « wagon », quitte sa « gare » et
Intervertir les rôles. suit la locomotive dans ses déplacements. Lors-
que le train est assez long, la locomotive siffle
Premier dans sa maison
une fois. Le train se disloque, la locomotive et
À partir de 3 ans. ses wagons courent chercher une place laissée
A : Tous les enfants sont alignés sur la ligne de vide. L’enfant qui n’a pas pu trouver de place
départ. Des cerceaux sont disposés dans l’es- devient « locomotive ».
pace libre. Ils représentent les maisons. Chanter une petite chanson pendant que la
B : Aller le plus rapidement possible s’asseoir locomotive se déplace (faire « tchou tchou tchou
dans sa maison. tchou »), frapper dans les mains ou chanter.
C : Au signal de l’animateur, les enfants courent Lorsque la locomotive siffle trois fois, tous les
le plus vite possible dans une des maisons. joueurs restés dans les cerceaux changent de place
Il y a toujours autant de cerceaux que d’enfants. pendant que la locomotive et ses wagons cherchent
aussi une « gare ».
On peut faire varier la distance entre la ligne de
départ et les cerceaux. La course des écureuils en cage
Avec de très jeunes enfants, on peut, au début, À partir de 4 ans.
personnaliser la maison par un objet propre à
A : Des trios d’enfants sont dispersés dans l’es-
chacun.
pace. Deux enfants de chaque groupe se font
Les enfants peuvent commencer le jeu à partir de face et se donnent les mains pour former une
leur maison. cage. Le troisième (l’écureuil) se place au centre
Le déplacement peut être soutenu par le tambourin, de la cage. 1, 2 ou 3 enfants seuls sont des écu-
des chansons incitant à courir, sauter, sautiller. reuils en liberté.
Pour les plus grands, enlever une maison pendant B : Pour les écureuils en liberté : trouver une
le déplacement. L’enfant sans refuge a perdu la cage. Pour les écureuils en cage : changer de
manche. Dans ce cas, ne pas éliminer les enfants cage.
mais remettre tout le monde en jeu à chaque C : Au signal de l’animateur, les écureuils en
reprise. cage s’échappent pour changer de cage et les
On peut enlever des cerceaux et demander aux écureuils en liberté essayent de trouver un abri.
enfants de trouver des stratégies pour se placer Intervertir les rôles.
ensemble à l’intérieur des cerceaux restants.
Il faut veiller à ce que les écureuils s’éloignent des
On peut varier les déplacements, en quadrupédie, cages pour que le jeu reste dynamique !
par bonds, à quatre pattes.
Le jeu peut se faire avec un accompagnement mu-
On peut ajouter des obstacles… placer des refuges sical sur lequel les cages tournent en marchant, en
en hauteur… (un espalier ou un plinth). sautillant ou en galopant ; le signal peut alors être
marqué par l’arrêt de la musique.

315
Jeux traditionnels collectifs

La promenade de la famille lapin d’objets, certaines formes, certaines couleurs,


À partir de 5 ans. certaines propriétés.
A : Les enfants sont répartis en trios sur un Le relais-brochettes
grand cercle. Chaque groupe représente une
famille de lapins (maman, papa, bébé). Les
membres d’une même famille sont placés côte
à côte et se donnent la main.
Un nombre d’objets égal au nombre de grou-
pes moins deux est placé au centre du cercle. Ils
représentent « les salades ».
B : Acquérir une salade. À partir de 4 ans.
C : L’animateur appelle au choix le papa, la A : Les enfants sont groupés par 5. Ils se pla-
maman ou l’enfant, qui rapidement fait le tour cent en files. Le premier de chaque file tient un
du cercle, passe sous l’arche formée par les deux cerceau, une cordelette ou un bâton. Un repère
autres membres de la famille, récupère une sa- est placé à une distance convenue (5 mètres).
lade au centre du cercle et la rapporte à sa fa- B : Compléter la brochette.
mille. C : Le premier de chaque file court jusqu’au re-
Au bout de plusieurs reprises, on regarde la fa- père qu’il contourne, revient vers son groupe.
mille qui a le plus de salades. Le deuxième s’accroche au cerceau (ou à la cor-
On peut imaginer des familles souris,(souris, delette ou au bâton), les deux enfants courent
souricette, souriceau) ou chat , chatte , chatons… ensemble jusqu’au repère… Et ainsi de suite
jusqu’à ce que la « brochette » soit terminée.
7.3 Jeux de relais
Reprendre le jeu en modifiant l’ordre de départ des
enfants dans leur groupe.
Le principe des relais est intéressant à exploiter
mais très difficile à comprendre pour les petits. Reprendre le jeu en variant les déplacements :
en quadrupédie, en marche latérale, en marche
Une fois que le système est compris, il permet de arrière… en sautant.
nombreuses variantes.
Le relais du pont roulant
Le relais des déménageurs
À partir de 4 ans.
À partir de 3 ans.
A : La classe est répartie en plusieurs petits
A : Chaque groupe d’enfants est aligné, devant groupes. Chaque groupe forme une file indien-
une caisse remplie d’objets, une autre caisse ne. Chaque enfant place les mains sur les épau-
vide est placée au bout de la file. les de son prédécesseur, et écarte les jambes.
B : Remplir la caisse correspondant à son grou- B : Le premier joueur doit retrouver sa place
pe le plus rapidement possible. de départ.
C : Au signal de l’animateur, le premier enfant C : Le premier enfant de la file passe entre les
de chaque file, saisit un objet, le passe au se- jambes des suivants et s’accroche au dernier.
cond. Ainsi de suite jusqu’au dernier qui place À tour de rôle, chaque joueur fait de même.
l’objet dans la caisse en fin de file. Quand le premier joueur retrouve sa place en
• Modifier la distance entre les caisses. tête de la colonne, le jeu s’arrête.
• Mettre des obstacles sur le trajet .
Le relais des bâtisseurs
• Augmenter ou diminuer la quantité d’objets
À partir de 4 ans.
dans les caisses.
A : Plusieurs files de 5 ou 7 enfants sont dis-
• Limiter le déménagement à certains types
persées dans l’espace. Chaque file possède du

316
Outils

Passer le ballon
À partir de 4 ans.
A : Plusieurs files parallèles de 5 ou 7 enfants dis-
tants de 50 cm. Chaque file possède un ballon .
B : Passer le ballon
C : Le premier de chaque file passe le ballon à
son successeur, ainsi de suite jusqu’au dernier.
Le dernier court vers l’avant de la file et passe
le ballon au suivant. Ainsi de suite , jusqu’ à ce
que le premier ait retrouvé sa place.
On peut varier le type de passe, le type d’objet, la
manière de revenir…

7.4 Jeux d’approche

matériel à transporter et à empiler : gros cubes, Un, deux, trois…


briques, petits cartons, pots de yaourts… soleil (1,2,3 piano)
Un cerceau par équipe assez éloigné de chaque À partir de 2,5 ans.
file représente le lieu de construction. A : Un joueur se place debout, face à un mur,
B : Construire rapidement une tour. il est le meneur du jeu. Les autres joueurs se
placent à environ 20 m de lui.
C : Le premier de chaque file court jusqu’au
cerceau en portant 3 ou 4 objets qu’il doit em- B : Les joueurs doivent être le premier à tou-
piler. Il revient vers le second qui, à son tour cher le mur.
part chercher les objets puis le troisième etc… C : Le meneur face au mur frappe trois fois
On peut simplifier le jeu en effectuant un relais
contre le mur en disant plus ou moins rapide-
simple ou en envoyant un seul enfant comme
ment « 1, 2, 3 » et lorsqu’il dit « SOLEIL », il
transporteur. Les autres enfants construisent au
se retourne. Pendant qu’il compte, les autres
fur et à mesure. On peut varier les tâches, slalomer
joueurs avancent et s’immobilisent lorsqu’il
entre les joueurs, passer au-dessus des joueurs
se retourne. Si l’un d’entre eux est surpris en
allongés au sol.
mouvement, il doit retourner au point de dé-
part. Ceci recommence plusieurs fois, jusqu’à
Le relais des chaussures ce qu’un des joueurs parvienne à toucher le
mur. Dans ce cas, ce dernier prend la place du
À partir de 4 ans.
meneur, et le jeu peut recommencer ; tout le
A :Tous les enfants enlèvent leurs souliers et les monde se replace au point de départ.
placent en formant une montagne. Ils sont ré-
On peut varier les consignes de déplacement
partis en équipes. Chaque équipe dispose d’un
et d’immobilisation : en marche arrière, en
refuge, d’une boîte…
quadrupédie, en crabe, en se tenant la main, en
B : Ramener les chaussures de son équipe. touchant le genou d’un partenaire. S’équilibrer sur
C : Au signal de départ, un enfant de chaque un pied, sur un objet…
équipe part et ramène un soulier… Si ce n’est On peut placer des obstacles ou placer des bancs sur
pas un soulier de l’équipe, il repart. Quand il a lesquels il faut se déplacer.
ramené le bon soulier, un autre enfant part etc.
Chaque enfant va, à son tour, jusqu’à la montagne Cache-cache
de souliers. Il cherche alors ses souliers, les met, les À partir de 3 ans.
attache et revient se mettre en ligne. A : Les enfants sont regroupés sur un terrain

317
Jeux traditionnels collectifs

présentant des lieux susceptibles de servir de Faire une promenade avant l’activité avec les
cachette. L’animateur est le guetteur. enfants pour qu’ils aient déjà repéré quelques
B : Se cacher et ne pas être trouvé. cachettes.

C : Au signal de l’animateur, les enfants s’en- Les enfants sont groupés par 2 ; l’un va cacher
fuient et se cachent. L’animateur compte (jus- l’objet et explique à son coéquipier où il l’a déposé.
qu’au nombre 20 par exemple). Au terme de L’autre doit le retrouver.
quoi, il cherche les enfants. Au bout d’un mo- Demander aux enfants d’expliquer où ils ont
ment, il siffle, et les enfants non retrouvés re- trouvé les objets.
viennent au point de départ.
7.5 Jeux de poursuites
Les enfants cachés peuvent tenter de revenir au
et jeux de chats
point de départ sans être touchés par l’animateur.
Il existe de nombreuses variantes portant sur Le chat et les souris
l’espace, le temps de comptage, l’autorisation ou À partir de 3,5 ans.
non pour le guetteur de se déplacer…
A : Un enfant est désigné comme chat (pour
Tu brûles, Il gèle les petits, l’animateur joue le rôle du chat), les
autres enfants sont dispersés dans un espace dé-
À partir de 4 ans.
limité, ils représentent les souris.
A : Les enfants sont groupés par deux. L’un
B : Le chat doit attraper les souris qui s’échap-
cache, l’autre cherche. Chaque paire d’enfants
pent.
dispose d’un objet spécifique à cacher.
C : Au signal de l’animateur, le chat poursuit
B : Trouver et rapporter l’objet caché par son
les souris qui s’enfuient. Quand elles sont pri-
partenaire.
ses, elles s’immobilisent bras écartés. Les souris
C : Un enfant cache l’objet. Il guide ensuite libres peuvent délivrer les souris touchées en les
son partenaire afin que celui-ci retrouve l’objet. touchant à leur tour.
en lui disant « tu brûles » s’il est dans la bonne
Les variantes sont infinies.
direction ou « tu gèles » s’il n’est pas dans la
bonne direction. Changer de rôle entre les deux On peut libérer les souris en leur donnant un bisou
enfants chaque fois que l’objet est trouvé. ou en passant sous le pont formé par les jambes des
souris immobiles, ou encore les toucher.
Le joueur peut donner des consignes spatiales à son
partenaire : en avant, à gauche, à droite, arrière, Les souris peuvent échapper au chat en se plaçant
dessous, dessus… dans un refuge, en se perchant sur des objets, en
se couchant au sol, en sautillant sur place, en se
Le joueur chercheur peut poser des questions avant
mettant en boule comme des hérissons.
de rechercher l’objet.
Le chat peut être un sorcier, un loup, un chien, un
Objet déposé… et retrouvé épervier.
À partir de 3 ans. Le chat peut geler le maximum d’enfants en 20
A : Tous les enfants possèdent un objet dans la secondes (il compte à haute voix).
main. L’animateur possède un sifflet. On peut recommencer le jeu lorsque 5 enfants sont
B : Retrouver l’objet caché. touchés et immobilisés.

C : Les enfants vont chacun de leur côté cacher On peut introduire plusieurs chats.
leur objet. Ils doivent bien repérer où ils l’ont
Le chat, les poules, les poussins
caché. Lorsqu’ils entendent le coup de sifflet,
ils reviennent vers l’animateur. Ils vont ensuite À partir de 5 ans.
rechercher leur objet. A : Le groupe d’enfants est divisé en deux équi-
On peut changer de lieu pour trouver d’autres pes. L’un représente les poules, l’autre les pous-
cachettes. sins. À chaque poussin est attribué une poule.

318
Outils

Un chat est désigné. Les poules et les poussins s’immobilise et laisse le chasseur lui toucher le
sont dispersés dans l’espace de jeu, le chat est visage. Si le chasseur réussit à reconnaître au
immobile dans un cerceau (ou une zone déli- toucher la personne « prise », celle-ci prend la
mitée). place du chasseur.
B : Pour le chat, attraper les poussins, pour les Puisque l’un des joueurs a les yeux bandés, il est
poussins, échapper au chat. Pour les poules, important de jouer dans un espace limité et sans
protéger les poussins. obstacle.
C : Les poules et les poussins se promènent li-
J’accroche – Je déccroche
brement, jusqu’à ce que le chat crie « miaou »
et s’élance vers les poussins. Ceux-ci doivent se
réfugier près de leur maman-poule qui, de leur
côté essayent de les retrouver pour les protéger.
Dès que les paires sont formées, le chat repart
chez lui. Le chat ne peut pas attraper les pous-
sins quand ils sont près de leur maman-poule.
Les poussins sont plus nombreux que les poules, ils
n’ont pas de poule attribuée.
À partir de 4 ans.
L’Araignée attrape les mouches A : Des couples d’enfants debout se donnent le
À partir de 5 ans. bras, main libre à la hanche. Un enfant est seul.
Un enfant est désigné comme loup.
A : Les enfants sont debout, en ordre dispersé,
à l’intérieur d’une zone circulaire interdite, au B : Échapper au loup
centre de la pièce. L’animateur représente l’arai- C : Le loup tente de toucher l’enfant libre qui
gnée. Les enfants représentent les mouches. circule entre les couples immobiles. Pour échap-
B : Pour l’araignée, attraper les mouches, pour per au loup, il s’accroche au bras d’un partici-
les mouches échapper à l’araignée. pant. Le partenaire de ce dernier doit « décro-
cher » et circuler à son tour. Le jeu continue
C : Au signal de départ, l’araignée et les mou-
ainsi. L’enfant touché par le loup devient loup
ches courent dans le sens convenu. Lorsque
à son tour.
l’araignée touche une mouche, celle-ci s’immo-
bilise en position assise ou accroupie. Elle de- Quand le chat dort,
vient un obstacle pour les autres joueurs. les souris dansent
Quand les enfants ont compris, ils peuvent jouer le À partir de 2,5 ans.
rôle de l’araignée.
A : Les « enfants souris » sont dans leur refuge
Ce jeu peut être imagé d’une autre manière… matérialisé par des cordes, des tapis, des bancs.
Un « enfant chat » est assis au milieu de l’es-
Colin-maillard
pace jeu.
À partir de 4 ans.
B : Pour le chat : attraper les souris, pour les
A : Les enfants sont dispersés dans un espace souris, échapper au chat.
délimité. Un enfant a les yeux bandés, il est le
C : Lorsque le chat dort, les souris sortent de
chasseur.
leur refuge, courent dans tout l’espace de jeu,
B : Le chasseur doit attraper les autres joueurs viennent taquiner le chat.
et les reconnaître.
Quand il le décide, le chat se réveille, fait
C : Le chasseur a les yeux bandés et les chassés « Miaou ! » et essaie d’attraper une ou plusieurs
tournent autour de lui (sans trop s’éloigner) en souris avant qu’elles ne regagnent leur refuge.
évitant de se faire toucher. Si le chasseur réus-
Pour ne pas être prises, elles devront s’asseoir, se
sit à toucher un autre joueur, cet autre joueur
coucher ou se percher…

319
Jeux traditionnels collectifs

Renard dans la basse-cour


À partir de 5 ans.
A : Les enfants répartis en groupes sont debout
sur une ligne. Chaque groupe représente un
animal (poulet, coq, lapin, pintade). L’anima-
teur est le renard.
B : Passer d’un côté à l’autre de l’espace de jeu
sans se faire attraper par le renard.
C : Le renard, de sa tanière, annonce : « je vais B : Atteindre la bergerie le plus vite possible
manger… les coqs ! ». sans se faire attraper par le loup quand celui-ci
Les coqs doivent sortir, traverser le terrain sans dit : « il est minuit ».
être pris par le renard et rentrer dans le pou- C : Le loup dort au milieu du pré où se pro-
lailler. Ceux qui sont pris sont conduits dans la mènent les moutons. Ces derniers l’interrogent
tanière du renard. « Loup, quelle heure est-il ? ». Le loup donne
Le jeu se poursuit « je vais manger… les la- à haute voix une heure de son choix. La pro-
pins ! » ou « Je vais manger les pintades ! ». menade continue jusqu’au moment où le loup
Les animaux pris reprennent le jeu dès que l’on répond : « Il est minuit ! ». À ce moment, tous
change de renard. les moutons doivent regagner la bergerie sans
être pris par le loup qui essaie de les attraper.
On peut décider d’augmenter la difficulté, en
demandant de traverser le terrain à cloche-pied ou Dans un premier temps, le rôle du loup peut être
en dribblant avec un ballon. tenu par l’animateur.

Loup, es-tu là ? Minuit dans la bergerie pas à pas


À partir de 3,5 ans. À partir de 4 ans.
A : Les enfants, les moutons sont dispersés dans A : Un loup est choisi parmi le groupe d’en-
un espace délimité. Un loup est parmi eux. fants. Celui-ci se place en avant, dos aux autres
enfants. Tous les autres enfants se placent à
B : S’enfuir au signal et ne pas se faire prendre environ 9 mètres du loup, formant une ligne
par le loup. horizontale.
C : Les moutons se promènent en scandant B : Ne pas se faire attraper par le loup.
« loup, loup es-tu là… Que fais-tu, … ? »
C : Les enfants demandent : « Quelle heure
Le loup répond par une phrase anodine… est-il monsieur le loup ? ». Le loup invente une
jusqu’au moment où il annonce : je sors… pour heure.
attraper mon déjeuner. Les moutons s’enfuient
tandis que le loup essaye alors d’en attraper un Les enfants doivent donc avancer du nombre
avec force grimaces. de pas que représente l’heure (5 heures, 5 pas).
On peut ajouter un ou plusieurs refuges pour les Les enfants reposent la question, et quand le
moutons. loup juge que les enfants sont assez près de lui,
il crie : « l’heure de vous manger ! ». Les enfants
La poursuite peut s’effectuer en quadrupédie. partent donc, en courant et le premier attrapé
devient le loup.
Minuit dans la bergerie
Ce jeu est idéal pour les enfants de 3 ans et plus qui
À partir de 3,5 ans.
apprennent à compter.
A : Deux zones sont définies. Le pré et la ber-
Varier les emplacements pour la bergerie.
gerie. Les enfants sont dispersés dans l’espace
de la bergerie. Le loup est couché simulant le Ajouter des louveteaux.
sommeil. Rendre la bergerie moins accessible.

320
Outils

Avez-vous vu mon écureuil ? fuge qu’elle doit atteindre avant d’être touchée
À partir de 3,5 ans. par la roue arrière.
A : Les enfants sont assis au sol, en cercle. Un Au signal de l’animateur, la roue avant se dégonfle
enfant désigné se place à l’extérieur du cercle. (elle s’accroupit). La roue arrière doit s’arrêter
immédiatement sans la toucher.
B : Reconnaître la description d’un joueur et
lui échapper. Petit poisson
C : Le joueur qui se promène demande « Avez- À partir de 3 ans.
vous vu mon écureuil ? » L’animateur lui ré-
A : Les enfants sont alignés sur une ligne de
pond en décrivant un des joueurs assis, par sa
départ ou contre un mur. L’animateur joue le
couleur de cheveux, ses vêtements etc. Quand
rôle de « poisson » et se trouve face aux enfants
le joueur décrit se reconnaît, il se lève et court
entre les lignes de départ et d’arrivée. L’espace
après le joueur à l’extérieur du cercle jusqu’à ce
entre ces deux lignes représente la mer Rouge.
que celui-ci s’asseye à sa place.
B : Traverser la mer comme le « poisson » l’a
Qui attrape ? demandé ou sans se faire attraper, si on ne res-
À partir de 3 ans. pecte pas la consigne.
A : Les enfants sont groupés ou alignés à une C : Les enfants s’adressent au poisson, tous
extrémité de la salle ou du terrain. ensemble par une formulette : « Petit poisson,
pouvons-nous passez la mer Rouge ? »
B : Passer de l’autre côté de la salle ou du ter-
rain sans se faire toucher par le joueur désigné. Le poisson répond : « Oui à condition d’avoir
du... ? » il indique une couleur.
C : L’animateur donne en même temps le si-
gnal de la poursuite et le nom du poursuivant. Seuls, les enfants portant sur un vêtement de
« Attention… Qui attrape ?... c’est Paul ! ». la couleur indiquée, sont protégés pour passer
Dès que le prénom est donné, tous les enfants la mer.
doivent courir pour arriver à l’autre extrémité Les autres doivent passer la mer, en veillant à ne
de la salle ou du terrain, sans se faire toucher pas être attrapés par le poisson.
par celui dont le prénom a été cité. Le poisson peut donner d’autres contraintes : sur
Passer d’un côté à l’autre du terrain ou de la salle la pointe des pieds ; comme des souris, comme des
en marchant, en courant, en sautant à pieds joints, éléphants, des kangourous, des crabes, des lapins.
en marchant à quatre pattes, en sautant à cloche- Il peut aussi compliquer la descritption des
pied… couleurs : des pois blancs, vert foncé, bleus et
Si plusieurs enfants ont le même prénom, il y a jaunes.
plusieurs poursuivants.
Balle-chasseur
On peut donner volontairement deux prénoms à la
fois. On peut décrire l’enfant. À partir de 4 ans.
A : Les enfants dispersés dans un espace déli-
Les roues du vélo mité sont les lapins. L’animateur joue le rôle du
À partir de 5 ans. chasseur. Il a un ballon.
A : Les couples d’enfants en dispersion figurent B : Ne pas être touché par le ballon lancé par
les deux roues d’un vélo. Des refuges sont dé- le chasseur.
finis. C : L’animateur lance son ballon en essayant de
B : Garder les roues solidaires. toucher les enfants. Lorsqu’un enfant est tou-
C : Les deux enfants marchent, trottinent en ché, il se place un peu à l’écart.
maintenant la même distance. Au signal de Ce jeu peut également se jouer en cercle. Le groupe
l’animateur, la roue avant s’échappe vers un re- est alors divisé en deux. Une des équipes forme le
cercle et réprésente les chasseurs, l’autre se place à

321
Jeux traditionnels collectifs

l’intérieur et représente les lapins. 7.6 Jeux de réflexes,


Les chasseurs se passent la balle et tentent de toucher jeux d’habiletés
les lapins. Les lapins pris se joignent au chasseur.
Sur le trottoir,  dans la flaque.
Avec les petits, on peut utiliser une grosse balle
molle que l’on fait rouler au sol. À partir de 3 ans.
A : Les enfants sont placés derrière une ligne
Lions et gazelles matérialisée, symbolisant la limite entre le trot-
À partir de 4 ans. toir et la flaque.
A : Une ligne est tracée au sol. La zone au-delà B : Sauter au bon endroit en fonction des
de cette ligne représente le refuge des gazelles. consignes.
Deux groupes équivalents (un représentant les C : L’animateur fait se succéder à des vitesses va-
lions, l’autre les gazelles) sont placés sur deux riables les consignes « dans la flaque » − « sur le
lignes parallèles à une distance raisonnable du trottoir » que les enfants doivent exécuter rapi-
refuge. dement, soit en sautant à pieds joints en avant,
soit en reculant à leur place.
Chaque « lion » a devant lui une « gazelle ». Ils
font face à la direction de la course. Lorsqu’une consigne est répétée, les enfants
doivent rester immobiles.
B : Les lions essayent d’attraper les gazelles qui
tentent d’échapper aux lions. On peut imaginer toutes sortes de situations : sur
l’île et dans l’eau pour des enfants-canards, dans
C : Au signal, les gazelles s’enfuient, poursuivies
la mare, sur la rive, dans le bateau, dans la mer.
par les lions qui essayent de les attraper avant
qu’elles n’aient atteint le refuge. Ce signal peut On peut aussi varier les lieux : un cerceau, un
être le mot « gazelle » introduit dans une série tapis, un escalier, voire un damier de carrelages,
de noms d’animaux ou dans une histoire. un banc suédois.
Après une poursuite, demander un retour rapide Souffler, souffler
à la base de départ. Changer les rôles après 5 à 6
poursuites. À partir de 2,5 ans.
A : Chaque enfant dispose d’une silhouette
La rivière au crocodile d’animal découpée dans du papier léger. Cer-
À partir de 4 ans. taines zones matérialisées dans différents coins
de la salle forment les refuges d’animaux. Les
A : Chaque enfant dispose de 3 jetons ou 3
enfants sont agenouillés, en ligne.
haricots (ou autre petit objet). Au centre du
terrain de jeu, une zone de 2 ou 3 mètres de B : Conduire en soufflant chaque animal dans
largeur définit la rivière dans laquelle évolue le son refuge.
crocodile, un enfant désigné. C : Au signal de l’animateur, chaque enfant fait
Tous les enfants sont rassemblés à l’extérieur de progresser, en soufflant la silhouette de papier,
cette zone, sur la largeur du terrain de jeu. vers le refuge.
B : Traverser la rivière sans se faire prendre par On peut essayer de faire progresser la silhouette en
le crocodile. utilisant des éventails, des morceaux de carton, un
soufflet, une paille ou un tuyau.
C : Les enfants traversent la rivière gardée par
le crocodile. Le crocodile capture ses proies sans Balle au mur
sortir de la rivière. Quand un joueur est pris, il
donne un jeton au crocodile et reprend le jeu. À partir de 5 ans.
A : Chaque enfant est debout à 1 mètre 50 d’un
mur plat. Il dispose d’une balle.
B : Réaliser des séries de lancer.

322
Outils

On peut réaliser ce jeu avec des plus petits en


utilisant un ballon de baudruche car sa trajectoire
est plus lente.
On peut utiliser un gros ballon que l’on fait rouler
au sol. L’enfant nommé doit alors courir pour
l’attraper avant qu’il ne franchisse une certaine
limite.

Jeux de billes
À partir de 4 ans.
C : Lancer dix fois la balle contre le mur et la
rattraper à deux mains. A : Les enfants disposent de quelques billes
Lancer neuf fois la balle et la rattraper après un B : Lancer ses billes dans un trou ou les lancer
rebond. sur d’autres billes.
Lancer 8 fois la balle et la rattraper avec la main C : Une bille est mise en jeu. Chaque enfant
droite. tente de toucher les billes en utilisant une tech-
nique de lancer plus ou moins performante.
Lancer 7 fois la balle et la rattraper avec la main
gauche. La pichenette : sur la bille posée à terre, on dé-
tend d’un coup brusque le doigt replié contre
Lancer 6 fois la balle et la rattraper en plaçant
le pouce.
un genou au sol.
Pointer : le pouce, placé derrière l’index, se dé-
Lancer 5 fois la balle et frapper des mains avant
tend pour projeter la bille à la distance requise.
de la rattraper…
La main reste immobile et l’articulation du
Chaque fois que l’enfant rate, il cède la place pouce est au sol.
au suivant.
La toupie : on prend la bille à terre et en la lan-
Ce jeu est très ancien et peut revêtir de multiples çant, on fait le geste de la toupie pour qu’elle
formes. On peut le simplifier pour des plus petits roule en même temps.
en faisant rouler la balle contre le mur, en utilisant
La pince de crabe : on prend la bille. On serre
des plans inclinés, des ballons lents.
le bord de la bille en mettant une pression de la
On peut utiliser des raquettes ou des crosses pour main et elle part toute seule.
lancer et rattraper la balle.
D’autres jeux sont similaires et utilisent des
Balle nommée piécettes, des disques de couleurs… cela dépend des
modes.
À partir de 4 ans.
Veiller à ce que les enfants ne mettent pas les billes
A : Les enfants sont en rang devant l’animateur en bouche.
qui tient un ballon.
B : Attraper le ballon après un rebond lorsque Le casse-tête en couleurs
son prénom a été cité. À partir de 5 ans.
C : L’animateur lance le ballon en l’air en ap- A : Les enfants sont répartis en équipes. À cha-
pelant par son prénom un des enfants. Celui-ci que équipe est attribuée une couleur. Des piè-
doit attraper le ballon avant qu’il n’ait effectué ces de tangrams correspondant à ces couleurs
deux rebonds. (puzzles) sont dispersées.
• S’il le rattrape, il peut à son tour lancer le B : Reconstituer le tangram correspondant à la
ballon en l’air en appelant un camarade. couleur de l’équipe.
• S’il ne le rattrape pas, l’animateur relance C : Les enfants évoluent sur la musique.
le ballon en appelant un autre enfant. Lorsque la musique s’arrête, chaque membre
Varier le nombre de rebonds permis. de l’équipe prend un morceau de tangram

323
Jeux traditionnels collectifs

correspondant à sa couleur. L’équipe essaie de Les cibles


refaire le casse-tête. Quand la musique reprend, À partir de 3,5 ans.
on lâche le morceau et l’on reprend le déplace-
ment jusqu’au signal suivant. A : Les enfants sont placés sur une ligne. Ils dis-
posent d’un certain nombre de balles (munies
On peut utiliser des schémas de nombres ou des de velcros). Une cible (velcro) est placée à une
mots à compléter. distance déterminée.
La chenille s’en va en promenade B : Lancer ses balles le plus près possible du
centre de la cible.
C : Chaque enfant lance les balles à son tour.
On mesure ensuite les distances.
Varier les cibles : caisses en carton au sol, cibles
dessinées dans le sable, cerceaux…
Varier les projectiles : balles, anneaux, bouchons,
À partir de 4 ans. sakaris…
A : Un premier joueur prend la position qua- Ce jeu est une variante plus sécuritaire du jeu de
drupédique. Un second se met à quatre pattes fléchettes.
en plaçant ses mains sur les chevilles du pre-
mier. Ainsi de suite pour tous les participants. Les lapins et les feuilles de chou
B : Avancer ensemble. À partir de 4 ans.
C : Quand tout le monde est placé, le premier A : Le groupe est divisé en deux. Un groupe en
commence à avancer et tous doivent le suivre et cercle, debout jambes jointes, figure des cages
garder le rythme. à lapins (porte fermée). Un groupe accroupi
représente les lapins (chaque lapin étant der-
Attention les poissons rière sa porte).
À partir de 3 ans. Un grand nombre d’objets (au moins 4 fois le
A : Le groupe est divisé en deux. nombre de lapins) représentant des feuilles de
• Un groupe forme le « filet du pêcheur » en chou sont placés au centre du cercle.
se tenant les mains en ronde. B : Les enfants accroupis passent entre les
• L’autre groupe représente les « poissons » jambes et attrapent un maximum de feuilles de
et se place à l’extérieur du cercle. chou.
B : Ne pas se faire prendre dans le filet. C : Au signal de l’animateur, « les cages à la-
pins » s’ouvrent (les joueurs-cages écartent les
C : Le « filet » décide d’un mot-signal choisi
jambes) ; les lapins se faufilent par la porte (ils
dans une comptine ou une chanson connue.
passent entre les jambes de leur partenaire),
Quand les joueurs sont d’accord, ils lèvent les vont chercher, chacun, « une feuille de chou »
bras en arche et commencent à chanter, pen- et la rapportent dans leur cage. Ils répètent
dant que les « poissons » passent et repassent à cette action.
travers les mailles du filet ainsi formées.
Au second signal de l’animateur, les portes se
Au mot-signal convenu, tous les bras se baissent referment. On compte alors les feuilles de chou
emprisonnant quelques poissons qui viennent de chaque lapin.
agrandir le filet.
Les rôles sont ensuite inversés.
Le jeu recommence avec le choix d’un autre
mot. Intervertir les rôles. La bouteille ivre
On peut utiliser une suite de nombres, les mois de À partir de 4 ans.
l’année, les lettres de l’alphabet.

324
Outils

A : Les enfants sont assis, en cercle, serrés épaule C : L’animateur donne le signal du départ des
contre épaule. Un enfant est assis au centre du deux ballons. Les enfants passent les ballons le
cercle, les yeux fermés. plus rapidement possible.
B : Se balancer entre les bras des autres enfants. C’est un jeu qui n’a pas de fin.
C : L’enfant au centre du cercle se laisse aller Les enfants peuvent se tourner vers l’extérieur du
et oscille comme une bouteille sur la mer. Les cercle.
enfants en cercle le repoussent doucement. On peut passer différents objets à la place des deux
Ce jeu se pratique debout entre plus grands mais, ballons.
c’est assez risqué pour les plus petits.
On peut cependant le tester en présence de La marelle
l’animateur et en diminuant le diamètre du cercle. À partir de 4 ans.
A : Dessiner une marelle au sol avec une craie
Les kangourous
ou la tracer avec un bâton dans le sable. Les
À partir de 3 ans. enfants disposent d’un caillou ou d’un palet.
A : Une ligne de départ et une ligne d’arrivée B : Effectuer le parcours en respectant les règles.
sont tracées. Les enfants (les kangourous) sont
C : Chaque enfant à son tour lance le caillou
rangés sur la ligne de départ. Chacun place un
ou le palet dans la première case puis saute sur
petit sac de graines entre ses genoux.
un pied dans les autres cases, jusqu’en haut et
B : Franchir la distance séparant la ligne de ramasse le caillou au retour.
départ et d’arrivée.
Si le caillou va dans « ENFER », on passe son
C : Les « kangourous » se déplacent par bonds tour.
en serrant les sacs de graines entre leurs genoux
On ne doit jamais marcher sur les traits ni po-
et traversent le plus rapidement possible la salle
ser les deux pieds sauf sur les doubles cases (4
ou le terrain.
et 5 et 7 et 8).
On peut varier à l’infini, le type de déplacements
Une fois revenu sur « TERRE », on lance
et les contraintes : équilibrer un petit sac de grains
le caillou dans la case numéro 2 et ainsi de
sur la paume ou le dos de la main, le coude, la
suite.
tête, transporter un ballon sur la main tendue,
transporter en duo un ballon coincé entre les têtes Au lieu de ramasser le caillou, on peut le pousser
des joueurs, se déplacer comme un cheval, un lapin. du pied pour le ramener sur la terre.

La lune et le soleil Les osselets


À partir de 5 ans.
A : Chaque enfant prend cinq osselets, dont un
peut être identifié, par exemple par une couleur
différente.
B : Réaliser une série de figures, chacun à son
tour.
C : Chaque enfant au premier tour : lance en
À partir de 4 ans. l’air un osselet, ramasse un osselet parmi ceux
A : Les enfants sont placés en cercle, face au posés par terre, rattrape l’osselet lancé avant
centre. Un enfant tient un gros ballon en main qu’il ne touche le sol.
(le soleil), un autre (son vis-à-vis) en tient un Au deuxième tour, il ramasse deux osselets,
plus petit (la lune). puis trois, quatre, etc.
B : Le soleil ne peut attraper la lune… Une autre manière de jouer consiste à lancer un
osselet en l’air, le rattraper sur le dos de la main,

325
Jeux traditionnels collectifs

puis le relancer en l’air depuis cette position pour le B : Imiter et s’immobiliser à bon escient.
rattraper dans la paume. C : Les enfants suivent l’animateur et imitent
ses gestes et ses déplacements : il peut marcher,
La pétanque
courir, sauter, sautiller, s’accroupir, lever les
À partir de 3,5 ans. bras, mais, dès qu’il se retourne, tous les petits
A : Les enfants disposent chacun de deux bou- taquins doivent être accroupis et silencieux.
les en plastique. Le groupe dispose également Dans un premier temps, et avec de très jeunes
d’un cochonnet (petite balle qui va servir de enfants, le retournement doit être précédé d’un
cible). signal (frapper dans ses mains par exemple).
B : Lancer les boules le plus près possible du Varier le rythme des arrêts : les enfants ne doivent
cochonnet. pas savoir si l’animateur va se déplacer longtemps
C : Un enfant lance le cochonnet, ensuite cha- avant de les surprendre.
que enfant à son tour, lance sa première balle.
Celui dont la balle est la plus proche de la ci- Vis-à-vis
ble lance ensuite sa deuxième balle. Et ainsi de
suite.
On peut réaliser ce jeu avec des anneaux ou des sacs
de graines, cela roule moins.

Les petits lutins


À partir de 2,5 ans.
A : Les enfants sont répartis sur un cercle, se
sont les lutins. L’animateur se place au centre. À partir de 2,5 ans.
Il représente la fée. Il dispose d’une baguette. A : Des paires d’enfants sont dispersées dans
B : Obéir à la baguette de la fée. l’espace de jeu.
C : La fée, au centre du cercle, tient la baguet- B : Répondre aux consignes de l’animateur.
te magique à laquelle les petits lutins doivent C : L’animateur donne des consignes de posi-
obéir. tions corporelles précises : les enfants doivent
• Elle lève la baguette : les lutins sautent. mettre en contact les parties du corps nom-
mées : dos-à-dos, face-à-face, main-à-main,
• Elle abaisse la baguette : les lutins s’ac- coude-à-coude.
croupissent.
Au signal « vis-à-vis », changer de partenaire.
• Elle déplace la baguette vers la droite ou
vers la gauche : les lutins marchent ou Le serpent furieux
courent sur le cercle dans le sens indiqué
À partir de 4 ans.
par la baguette.
A : Deux enfants tiennent une longue corde au
• Elle laisse tomber la baguette : les lutins
ras du sol (le serpent). Les autres enfants for-
doivent faire une action précise, décidée
ment un file d’un côté de la corde.
au début du jeu, par exemple, se percher,
se tenir en équilibre sur un pied, toucher B : Ne pas toucher le serpent.
le sol avec une main et un pied seulement, C : Les « meneurs » font serpenter horizontale-
etc. ment la corde en donnant une nette impulsion
avec le poignet. Les enfants alignés doivent pas-
Les petits taquins ser de l’autre côté sans la toucher.
À partir de 2,5 ans. Si l’habileté des enfants est suffisante, on peut
A : Les enfants forment une file derrière l’ani- leur demander de passer au-dessus de la corde
mateur. qui oscille de gauche à droite ou de passer sous la

326
Outils

corde tournante. Veiller au sens de la rotation pour Augmenter ou diminuer le nombre de pinces à
permettre le passage. linge.
Les enfants peuvent disposer d’une réserve.
Coupe-jarret en cercle
On peut jouer á ce jeu pendant un temps limité
À partir de 4 ans.
par un sablier.
A : Les enfants sont en cercle autour de l’ani-
mateur qui tient une corde lestée à un bout Deux queues valent mieux qu’une
(avec un ballon de baudruche), aussi longue
que le rayon du cercle.
B : Ne pas toucher la corde.
C : L’animateur fait tourner la corde, le coupe-
jarret, au ras du sol. Les enfants doivent sauter
au passage de la corde.

7.7 Jeux d’opposition


et de complicité À partir de 3,5 ans.
A : Des duos d’enfants debout sont dispersés
Le rocher
dans la salle. Chacun d’entre eux possède « une
À partir de 3,5 ans. queue » (ficelle, chaussette, foulard) accrochée
A : Un enfant en position quadrupédique au au niveau de la ceinture.
sol représente le rocher. Un autre enfant est de- B : Attraper la queue de son voisin.
bout à ses côtés.
C : Au signal, chaque enfant tente d’attraper la
B : Pousser et résister queue de l’autre, en défendant la sienne. Il ne
C : L’enfant debout tente de pousser son com- peut tenir sa propre queue pour se protéger.
pagnon comme il pousserait un rocher. Le ro- Les enfants peuvent s’affronter en quadrupédie.
cher résiste et lâche finalement en roulant sur le
Placer le chiffon dans la chaussette…
côté. Inverser les rôles.
Augmenter le nombre de combattants : 2 contre 2.
Coller des gommettes … Déséquilibrer les combats ; 1 contre 2 …
Placer des pinces à linge
À partir de 4 ans. Je n’irai pas chez toi
A : Les enfants sont divisés en deux groupes, À partir de 4 ans.
les attaquants et les défenseurs. Les attaquants A : Les couples d’enfants sont debout, face à
disposent chacun de deux ou trois gommettes face, se tiennent les mains à l’intérieur d’un
autocollantes ou de quelques pinces à linge. couloir tracé au sol, face à face.
B : Les attaquants doivent placer des pinces à B : Tirer l’autre à l’extérieur de la zone.
linge aux défenseurs et les défenseurs doivent se
C : Au signal de l’animateur, chaque enfant, en
protéger des attaquants et esquiver les pinces à
tirant, essaie d’amener l’autre dans son camp.
linges (les gommettes).
Ce jeu étant intense, faire exécuter des séquences
C : Au signal de l’animateur, le groupe des at-
très courtes et répétées, soit avec le même partenaire,
taquants essaye de placer les gommettes ou les
soit avec un partenaire différent.
pinces à linge sur les vêtements des défenseurs.
Les duels peuvent s’effectuer en poussant l’autre à
Ce jeu peut s’effectuer en duos.
l’extérieur d’un cercle dessiné à la craie, d’une zone
Diversifier les moyens de se protéger des pinces à délimitée par un tapis, en poussant le partenaire
linge (par exemple : on ne peut pas mettre de pinces dos à dos.
à linge au défenseur s’il est en hauteur, accroupi,...).

327
Jeux traditionnels collectifs

Retourner la tortue
À partir de 4 ans.
A : Deux enfants sont placés sur chaque tapis.
L’un prend le rôle de la tortue, l’autre du chas-
seur.
B : Pour le chasseur, tenter d’arrêter, d’immo-
biliser, de retourner et de maintenir au sol la
tortue.
Pour la tortue : se déplacer à quatre pattes sur le
tapis sans se faire attraper par le chasseur. a trouvé sa place sur cette surface, il leur donne
C : Au signal de l’animateur le jeu commence, la consigne d’aller à la pêche ou de se prome-
le chasseur essaye de retourner la tortue avant ner... Quand tout le monde est sorti de la sur-
qu’elle ne s’échappe du terrain. Celle-ci se dé- face, il en diminue la taille en retirant quelques
place vite, esquive, se dégage et résiste. journaux.
Il demande ensuite aux enfants de revenir sur
Voler les ballons la surface sur laquelle il sera de plus en plus
À partir de 4 ans. difficile de se tenir.
A : Les enfants sont répartis en deux groupes, On peut demander aux enfants de rechercher des
les gardiens et les voleurs. Les gardiens sont à 4 stratégies pour se placer tous sur la banquise.
pattes sur des tapis. Ils disposent de quelques
ballons. Les voleurs sont à l’extérieur des tapis. 7.8 Jeux d’échanges sans
investissement de territoire
B : Les voleurs essayent de voler les ballons.
C : Au signal, les voleurs essayent de voler les Ballon en cage
ballons des gardiens qui ne veulent pas les lâ- À partir de 3,5 ans.
cher.
A : Les enfants sont en cercle, jambes écartées,
• Il est important de ne pas se faire mal. pieds à pieds. Un ballon est placé au centre du
• Quand on a perdu son ballon, on sort du cercle.
tapis. B : Faire sortir le ballon du cercle.
• Quand on a pris un ballon, on l’apporte C : Les enfants doivent frapper le ballon de la
dans la caisse. main pour le faire passer entre les jambes d’un
La partie s’arrête au signal (après une minute camarade. On ne doit pas bloquer le ballon
trente) ou quand tous les ballons sont pris. avant de le frapper. Le ballon sorti est remis en
On peut faire varier la taille des ballons : plus ils jeu par l’animateur.
sont gros, plus ils sont faciles à prendre ! Si la classe est nombreuse, multiplier les groupes.
Ce jeu mobilise peu le corps, mais ne nécessite pas
Les pingouins et la fonte des glaces beaucoup de place.
À partir de 4 ans.
A : Placer au sol des feuilles de papier-journal Passer la balle
qui représentent une surface de glace sur la- À partir de 3,5 ans.
quelle les enfants pourront tenir debout aisé- A : Des paires d’enfants se font face. Chaque
ment. Les enfants représentent des pingouins, paire dispose d’une balle (anneau, discoplane,
et vivent sur la banquise. petites balles, grosses balles, ballons de baudru-
B : Trouver une place sur la feuille de papier. che...)
C : L’animateur demande aux enfants de se pla- B : Réaliser un grand nombre d’échanges en
cer sur la surface de glace. Une fois que chacun respectant les contraintes.

328
Outils

C : L’animateur donne des contraintes de passes 7.9 Jeux de comédie


et de réceptions. Les enfants échangent en res-
pectant ces contraintes. Chaque groupe d’en- Ambassadeur
fants compte le nombre d’échanges réalisés.
Varier les contraintes. En réceptionnant avec
une crosse, un panier, une raquette, un gant, un
cône, au seau, un fût de lessive coupé, un cerceau,
dans un anneau, dans un seau (tenu à deux ou
à plusieurs)…, avec ou sans rebond, avec ou sans
filet, en lançant vers l’avant, vers l’arrière, en
faisant rebondir la balle contre le mur, en faisant
les échanges avec les pieds, en faisant rouler la balle À partir de 4 ans.
au sol. A : Les enfants forment des équipes de 4 en-
On peut également réaliser ce jeu en trio ou fants. Chacun des groupes s’installe à une dis-
éventuellement en groupe. tance suffisante des autres groupes.
B : Trouver les mots mimés.
Ballon vole
C : L’animateur appelle un enfant de chaque
À partir de 3,5 ans.
groupe. Il leur chuchote un mot à l’oreille. Cha-
A : Chaque trio d’enfant reçoit un ballon de cun retourne dans son groupe et mime devant
baudruche. ses compagnons le mot entendu. L’enfant qui
B : Faire voler son ballon le plus longtemps trouve le mot vient, à son tour chercher auprès
possible. de l’animateur, un nouveau mot à mimer.
C : Un enfant du groupe met le ballon en jeu. On peut faire mimer des actions, des métiers, des
Les enfants du groupe maintiennent le ballon adverbes, des adjectifs.
en suspension en se faisant des passes. L’équipe Les enfants peuvent dessiner dans l’espace l’objet
qui a fait tomber son ballon s’assied. recherché et puis en mimer l’utilisation.

Autour du ballon Les enfants peuvent mimer ces actions en duo ou


en trio.
À partir de 5 ans.
A : Les enfants sont repartis en groupes. À cha- L’autre partie
que groupe d’enfants correspond un ballon de À partir de 4 ans.
couleur différente.
A : Les cartes sont coupées en deux. Chaque
B : Immobiliser le ballon correspondant à la joueur reçoit une moitié des cartes à jouer (ou
couleur du groupe et s’asseoir autour. des cartes avec des représentations d’objets ou
C : L’animateur lance en l’air les quatre ballons de personnages).
à la fois. Chaque groupe d’enfants se déplace, B : Retrouver l’enfant qui a reçu l’autre partie
attrape le ballon et se positionne autour du bal- de la carte.
lon correspondant à sa couleur.
C : La musique commence et tout le monde
Pour la clarté du jeu, il est possible de donner des danse, sa moitié d’image à la main. Tout en
signes distinctifs à chaque groupe. dansant, les participants échangent continuel-
lement leurs morceaux.
Quand la musique s’arrête, chaque enfant re-
cherche l’enfant qui possède l’autre moitié de
l’image. Quand il la trouve, c’est l’accolade !
La musique reprend et l’échange des morceaux
également.

329
Jeux traditionnels collectifs

Barbichette C : Le chat se promène à l’intérieur du cercle.


À partir de 2,5 ans. Il s’arrête devant un joueur en miaulant et
réclamant des caresses. Celui-ci le caresse en
A : Deux enfants face à face se tiennent mu- lui disant : « pauvre petit chat ». S’il dit la for-
tuellement le menton. mulette sans rire, le chat repart vers un autre
B : Ne pas rire. joueur. S’il sourit, il devient le chat à son tour.
C : En se regardant dans les yeux, les enfants
Pictionnary mimé
scandent la comptine « Je te tiens par la barbi-
chette, le premier qui rira aura une tapette ». À partir de 4 ans.
Ils attendent ensuite que l’un ou l’autre sourie. A : Une série de cartes représentant des objets
Celui qui sourit reçoit alors une légère tape sur ou des actions, sont disponibles.
la joue, et le jeu recommence.
B : Dessiner dans l’espace ou mimer l’objet
Chef d’orchestre. représenté sur la carte.
À partir de 5 ans. C : Un enfant tire une carte. Il tente de faire
deviner aux autres enfants l’objet de la carte en
A : Les enfants sont assis en cercle, un enfant utilisant le dessin dans l’espace ou le mime.
est écarté du groupe.
B : L’enfant écarté doit retrouver le chef d’or- Le roi du silence
chestre. Les autres doivent rester impassibles À partir de 3,5 ans.
pour semer le doute.
A : Les enfants sont en cercle, une chaise est
C : Pendant que l’enfant est sorti, l’animateur placée au centre du cercle. Sous cette chaise est
désigne un chef d’orchestre. Sur un fond musi- déposé un trousseau de clés. Un enfant désigné
cal ou en chantant, celui-ci dirige ses camarades (le roi du silence) a les yeux bandés, il s’assoit
qui imitent ses gestes (il pianote, il joue de la sur cette chaise.
trompette). L’enfant écarté rentre alors dans le
B : Les sujets, à tour de rôle, tentent d’aller cher-
cercle et essaie de trouver qui est le chef. Il a
cher le trousseau, sans se faire repérer par le roi.
trois chances. S’il ne trouve pas, on le lui pré-
sente. On reprend le jeu avec un autre chef. C : Un sujet désigné se lève et tente de saisir et
de rapporter le trousseau à sa place. Il réussit à
Mon miroir se rasseoir à sa place sans que le roi du silence
À partir de 4 ans. l’entende, il devient le nouveau roi. Sinon, c’est
au tour d’un autre sujet d’essayer de détrôner
A : Deux enfants se font face. le roi. Le roi désigne du doigt la direction dans
B : Imiter. laquelle il croit avoir entendu le déplacement
C : Un enfant désigné réalise des mouvements, de son sujet.
des mimiques, des déplacements et son parte-
Le sculpteur et la pâte à modeler
naire l’imite comme s’il était son miroir. Chan-
ger les rôles. À partir de 4 ans.
On peut ajouter un fond musical ou demander de A : Les enfants sont dispersés en duo, l’un repré-
mimer une histoire. sente la pâte à modeler, l’autre le sculpteur.
B : Le scultpeur installe son modèle selon la
Pauvre petit chat consigne.
À partir de 4 ans. C : L’animateur donne une consigne au sculp-
A : Les enfants sont assis en cercle, un enfant teur, celui-ci manipule son modèle pour que
(le chat) est au centre. sa posture représente l’émotion indiquée
B : Le chat doit essayer de faire sourire un des par l’animateur : peureux, fatigué, en colère,
enfants assis. joyeux, triste, désespéré, impatient, fort, doux,
léger, intense, appuyé, préoccupé, enthousiaste,

330
Outils

déterminé, cruel, amoureux, intéressé, discret, La grande ronde


aigri… À partir de 3,5 ans.
Comme s’il voulait tirer, pousser, effleurer, A : Les enfants sont dispersés dans la salle.
shooter, tendre, viser, ramper, étreindre, em-
brasser, reculer, frapper. B : Se regrouper en fonction des consignes.
Comme s’il était dans une situation spéciale : C : Les enfants se déplacent en ordre dispersé,
je suis dans une forêt, je suis au zoo, au restau- dans la salle, en suivant une musique, à l’aide
rant, j’ai perdu ma poupée… de déplacements simples du type marche, sau-
tillés, sauts, galops, etc.
Le tableau collectif Quand l’animateur arrête la musique, il donne
À partir de 5 ans. une consigne de regroupement rapide que les
enfants exécutent. Exemple « par 2 », « par 4 ».
A : Les enfants sont répartis en équipe de 4 ou
Les petits groupes se forment laissant chaque
5.
fois quelques enfants en surplus. Ceux-ci, au
B : Se placer pour représenter un objet, un ta- lieu de repartir en ordre dispersé, se donnent la
bleau. main et forment une ronde qui tourne et qui
C : L’animateur montre un objet ou une repré- s’agrandira au fur et à mesure des reprises de
sentation d’objet. Les enfants se placent de ma- jeu.
nière à ce que l’ensemble du groupe représente Le jeu se poursuit jusqu’à ce que cette ronde ait
cet objet. absorbé tous les joueurs.
L’animateur peut choisir des actions, des émotions,
un âge de la vie. Le ventre qui rit
On peut représenter l’objet en 3 dimensions. À partir de 4 ans.
A : Les enfants sont couchés sur le dos, la tête
Les statues de pierre appuyée sur le ventre d’un de leurs camarades.
B : Faire rire un des joueurs.
C : Les enfants se placent et doivent rester sans
rire, pour ne pas faire bouger la tête de celui qui
repose sur leur ventre…

7.10 Jeux de parachute

À partir de 3,5 ans. Il est possible d’utiliser une grande toile légère pour
A : Les enfants sont dispersés dans l’espace. remplacer le parachute.

B : S’immobiliser au signal dans une position Découper un cercle au centre de celui-ci pour que
précisée ou imaginée. la manipulation soit possible.

C : Les enfants se déplacent au rythme d’une Ces jeux peuvent se pratiquer dès 2,5 ans.
musique. Lorsque l’animateur arrête la musi-
Autruche
que, les enfants sont pétrifiés. Ils repartent en-
suite dès que la musique reprend. A : Tous les participants sont placés à genoux
(ou debout) autour du parachute.
On peut varier les consignes.
B : Réaliser le défi.
Adopter une position qui occupe beaucoup ou
peu d’espace. Représenter une forme, une figure, C : Au signal, chacun lève le parachute en l’air
une lettre de l’alphabet, un signe. Représenter un en le tenant fermement, se couche par terre et
métier, une situation, un phénomène physique, rabat le parachute par-dessus la tête en prenant
(l’attraction des aimants, la croissance d’une soin de ne pas laisser s’échapper l’air. Le para-
plante). chute est tenu serré contre les oreilles. Chacun

331
Jeux traditionnels collectifs

verra donc la tête des autres à l’intérieur du pa- Course sur le parachute
rachute. A : Les enfants sont debout autour du para-
chute et le tiennent à deux mains, un enfant
Changement par couleur
est désigné.
A : Les enfants sont debout autour du para-
B : Courir sur le parachute qui fait des vagues.
chute, ils le tiennent à deux mains. Plusieurs
enfants ont reçu le même nom d’animal ou une C : Chaque enfant à son tour court sur le pa-
couleur ou un nom d’objets. rachute tandis que les autres enfants induisent
des vagues. La durée de chaque course peut être
B : Changer de place sous le parachute avec un
déterminée par les chants que les enfants choi-
autre participant ayant le même nom de cou-
siront.
leur, d’animal, d’objet.
C : Les participants induisent des petites vagues Course à une main
à la hauteur de la taille. Au signal du meneur A : Les enfants sont debout autour du para-
de jeu, tous soulèvent le parachute à bout de chute. Chaque enfant tient le parachute d’une
bras. Le meneur nomme un ou plusieurs noms seule main en tendant l’autre main pour garder
d’animaux. Quand il entend son nom d’ani- l’équilibre.
mal, l’enfant concerné change de place en pro-
duisant le cri approprié. B : Faire tourner le parachute.
C : Les enfants courent en rond dans une di-
Champignon - Igloo rection puis changent de main et courent dans
A : Les enfants sont debout autour du para- l’autre direction.
chute et le tiennent à deux mains. On peut utiliser une pièce de musique comme
B : Former un champignon. signal pour changer de direction (on peut, par
exemple, changer de direction chaque fois que la
C : En se tenant debout, les enfants soulèvent
musique s’arrête).
le parachute jusqu’à la taille en comptant un,
deux jusqu’au cou, trois, au-dessus de leur Crêpe
tête, puis s’accroupissent en tirant le parachute
fermement derrière eux. Ils créent ainsi l’effet A : Les enfants sont debout autour du para-
d’un champignon au moment où le parachute chute au sol et le tiennent à deux mains.
retombe. Ils s’asseoient au sol en assis-tailleur, B : Arriver à ce que le parachute fasse un demi-
les fesses sur le bord du parachute pour bien le tour sur lui-même en l’air sans aide et retombe
coincer. sur l’autre face.
Il est possible alors de raconter une courte histoire C : Lorsque le premier signal est donné, les
ou d’entonner un chant tous ensemble. joueurs lèvent le parachute au-dessus de leurs
têtes et au deuxième signal ils le lâchent tous
Chat ensemble.
A : Les enfants entourent et tiennent le para-
chute à deux mains. Un enfant est désigné. Écouter les bruits
B : Réaliser des mouvements dans un temps li- A : Les enfants sont debout autour du para-
mité par la chute du parachute. chute et le tiennent à l’aide des deux mains.
C : Au signal, les enfants soulèvent le parachute B : Écouter les bruits.
bien haut, par-dessus la tête. Pendant ce temps, C : L’animateur demande aux enfants de lever
l’enfant désigné court (saute, sautille, tournoie le parachute bien haut, au-dessus de la tête et
ou rampe) jusqu’à l’autre côté avant que le pa- de le ramener vers le bas. Il leur parle alors des
rachute ne descende et le touche. bruits doux et des petites brises qu’on entend.
L’animateur peut imposer un mode de déplacement Il invite les enfants à secouer le parachute plus
ou une contrainte. vite et leur fait remarquer les différents effets.

332
Outils

Improvisation
A : Un participant est caché sous le parachute,
les autres sont placés autour. Ils le tiennent à
l’aide des deux mains.
B : Prendre la posture ou effectuer le mime
C : L’animateur donne une consigne de mime à
effectuer. Les participants comptent jusqu’à 10
pendant que l’enfant caché sous le parachute
prépare son improvisation. Après le temps dé-
fini, les autres participants font un parapluie B : Faire sauter une balle le plus haut possible,
pour faire place à l’improvisation. en la rattrapant toujours dans le parachute.
C : Les joueurs donnent un rythme de plus en
Montagnes russes plus ample afin de faire voler la balle. Lorsque
A : Les enfants sont placés en cercle autour la balle redescend, le parachute doit la suivre
du parachute, ils le tiennent à l’aide des deux afin qu’elle y retombe et puisse être renvoyée.
mains. Un ballon est placé sur le parachute. On peut placer plusieurs balles.
B : Le ballon ne peut pas tomber à l’extérieur
du parachute. Requin
C : Faire rouler le ballon sur la bordure du pa- A : Tous les participants sont assis autour du
rachute en un mouvement continu. parachute les jambes allongées sous celui-ci.
Un des joueurs (le requin) est sous le parachute.
Olé B : Le requin attrape successivement tous les
A : Les enfants sont placés en cercle autour joueurs.
du parachute. Ils le tiennent à l’aide des deux C : Les enfants font de petites vagues. Le re-
mains. Un ballon est placé sur le parachute. quin choisit une victime et la tire par les jambes
B : Faire chuter le ballon dans le trou. sous le parachute. Lorsque la victime est cro-
C : Les enfants tendent le parachute comme quée par le requin, elle crie son désarroi très
une assiette et le manoeuvrent de façon à ce fort. Ensuite, elle devient un requin. Le jeu se
que le ballon tombe dans le trou du milieu. poursuit ainsi de suite jusqu’à ce que tous les
joueurs se retrouvent sous le parachute.
Pétarade
Requin et poissons
A : Plusieurs ballons de baudruche gonflés sont
placés sous le parachute. Les enfants tiennent le A : Les enfants debout autour du parachute (la
parachute à l’aide des deux mains. mer) le tiennent à l’aide des deux mains. Un
des joueurs est désigné petit poisson et se fau-
B : Faire éclater les ballons.
file sous le parachute. Un autre joueur est dési-
C : Quelques enfants tiennent les rebords gné pour prendre le rôle du requin. Il monte
pour éviter que les ballons ne s’envolent. Les sur le parachute. Les autres enfants sont autour
autres enfants sautent par-dessus la toile pour du parachute.
faire éclater les ballons. On inverse ensuite les
B : Le requin doit retrouver le petit poisson,
groupes.
mais les autres l’en empêchent.
Pop-corn C : Pendant qu’il cherche, les joueurs qui
A : Les joueurs tiennent le parachute à hauteur tiennent le parachute le mobilisent pour que la
de la taille. On place une balle au centre du mer soit agitée. Une fois que le requin a attrapé
parachute. le petit poisson, on change les rôles.

333
Jeux traditionnels collectifs

Vagues
A : Les enfants debout autour du parachute le
tiennent à l’aide des deux mains.
B : Imprimer des vagues à la toile de parachute.
C : Tout en tenant le parachute, les enfants
bougent les bras vers le haut et vers le bas pour
imprimer de petites et de grandes vagues.

7.11 Jeux aquatiques

La course aux éclaboussures


À partir de 4 ans.
A : Dans le petit bassin de natation, les enfants
se placent face à face et côte à côte de façon à
former un couloir. Un enfant se place à l’entrée
du couloir.
B : Arriver au bout du couloir. B : Se déplacer de différentes manières.
C : Au signal de l’animateur, les enfants du C : Les enfants recherchent une stratégie et se
couloir éclaboussent pendant que l’enfant dési- déplacent.
gné traverse celui-ci en étant arrosé.
Organiser les courses en utilisant les déplacements
La course des déménageurs trouvés. Faire « courir » ensemble des enfants
aquatiques n’utilisant pas la même méthode afin de comparer
la plus efficace dans l’eau. Demander aux
À partir de 4 ans. enfants d’utiliser tous la même méthode. Varier
A : Les enfants sont dispersés dans la piscine. les positions : course normale, course en marche
Des objets sont déposés sur un grand tapis flot- arrière, position « allongé sur le dos » avec une
tant. Certains objets flottent, d’autres non. planche, sur le ventre avec appui des mains au
B : Ramener rapidement les objets. fond, en saut à pieds joints. On peut réaliser la
même activité avec des flotteurs, des brassards, une
C : L’animateur lance les objets, les enfants les
planche de flottaison et augmenter éventuellement
ramènent.
la profondeur.
La course des pêcheurs
Le remorquage
À partir de 4 ans.
À partir de 4 ans.
A : Au milieu du bassin, flotte un tapis. Des
A : Des duos d’enfants sont dispersés dans la
objets lestés sont déposés au fond de l’eau de
petite profondeur de la piscine, avec ou sans
part et d’autre de ce tapis.
flotteurs.
B : Aller chercher les objets au fond de l’eau.
B : Trouver des solutions de remorquage.
C : Au signal, les enfants marchent et vont
C : Chaque enfant s’organise pour déplacer son
chercher les objets au fond de l’eau, les rap-
compagnon jusqu’à un point donné.
portent sur le tapis.
L’enfant qui est déplacé doit être entièrement
Les courses variées passif.
À partir de 4 ans. Après un temps de découverte, on peut organiser
A : En petite profondeur, les enfants sont en en des courses. On peut tirer : par les bras, par les
ligne contre le bord de la piscine. pieds, par la taille. On peut utiliser un objet
(cordes, cerceaux, etc.) On peut aussi pousser.

334
Outils

Le filet du pêcheur C : Au signal de l’animateur, les brancardiers


À partir de 4 ans. déplacent le brancard.
A : Les pêcheurs sont disposés en cercles. Ils On peut organiser des courses en relais, l’enfant sur
se donnent la main et écartent les jambes. Les le tapis peut s’agenouiller…
poissons sont au centre du cercle.
D’île en île
B : Les poissons doivent s’échapper du filet
À partir de 4 ans.
constitué par les pêcheurs.
A : Les enfants sont en dispersion, en posi-
C : Au signal de l’animateur, les poissons
tion debout. Chaque enfant est accroché à une
s’échappent du filet en passant sous le pont
bouée, une planche, représentant une île.
formé par les bras ou les jambes des joueurs qui
représentent le filet. B : Changer d’îles.
Commencer par une profondeur qui donne C : Au signal de l’animateur, les enfants
la possibilité de s’échapper en s’immergeant changent d’îles en variant le type de déplace-
partiellement, puis progressivement, augmenter la ment en fonction des consignes : sur les ge-
profondeur. noux, à plat ventre, en marche arrière.
Lorsque les enfants commencent à avoir
Brancardage suffisamment d’assurance, on peut modifier ce jeu
À partir de 4 ans. à la façon des chaises musicales.On peut réaliser la
A : Un enfant se place sur un tapis flottant, (un même activité avec des flotteurs ou sans, dans la
brancard) ; les autres se placent autour de lui. grande profondeur de la piscine.

B : Transporter le brancard d’un point à un


autre.

335
8. Séances d’activités collectives

336
Exemple de séance
Compétences Compétences
Étapes, Compétences
Déroulement, consignes Organisation transversales transversales
timing motrices
instrumentales relationnelles
Accueil - Dire bonjour à chaque enfant. - Notion de cercle. - Respect de l’autre.
5 min. - Explication du matériel disposé dans la salle. - Position assise. - Reconnaissance de l'autre.
- Rappel des règles de sécurité.
Mise en train - Rondes chantées. - Tourner. - Notion de cercle. - Respect de l’autre.
10 min. - Donner la main. - Position assise. - Reconnaissance de l'autre.

Corps de - Des cerceaux sont placés dans un coin de la salle. - Sauter, courir, s'équi- - Dedans, dehors, à côté, - Observer, respecter les autres et soi-
séance Formuler des consignes d’appui (exemple : en duo, librer, changer de posi- intérieur, extérieur. même, respecter le matériel.
20 min. 3 pieds dans un cerceau). tion. - Avoir confiance en soi, imiter, aider
- Sur, haut, bas, à 4 pattes, l’autre, attendre son tour.
- Jeu « Chat perché ». - Orienter son corps et assis, debout, dessus, des- - Coopérer, agir en équipe, négo-
se déplacer pour agir sous. cier...
- Jeu « Imitez la position ». efficacement.
Un enfant, caché par un paravent, se place dans - Imiter, reproduire. - Comprendre les règles et les respec-
une certaine position. Un autre enfant l’observe et - S’équilibrer, se cou- ter.
décrit sa position. Le reste du groupe se place dans la cher, s’asseoir, se posi- - S’interroger au sujet des - S’intéresser aux autres : dialoguer,
position décrite. tionner, lever, toucher, résultats, être curieux, mani- partager.
plier, tendre. fester son désir de savoir et - Agir (en fonction de mes choix).
de comprendre. - Oser, essayer.

Retour au - Jeu du « pantin ». - Au même endroit - Contrôle du tonus et - Perception et cognition des - Sentiment de confiance.
calme - Phase de verbalisation. qu’à l’accueil. de la respiration. caractéristiques temporelles :
5 min. - Prendre conscience . début et fin.
des actions réalisées. . dispersion et groupement.
Outils

337
9. Séances en ateliers-carrousels

338
9.1 Séance 1 : 4 ateliers
Compétences Compétences
Étapes, Compétences
Déroulement, consignes Organisation transversales transversales
timing motrices
instrumentales relationnelles
Avant l’arrivée - Préparation du matériel.
des enfants
Accueil - Mettre à chaque enfant ses chaussures de gymnastique. - Rester assis. - Se concentrer. - Se mettre en
10 min. - Rassembler les enfants. Leur dire bonjour. - Ajuster le tonus. - Être attentif. projet.
- Formuler les règles de sécurité et d’organisation à l’aide d’un pan- - Écouter. - Sentiment
neau de référence. d’appartenance.
- Ajuster son
temps propre au
temps social.
- Sentiment de
confiance.
- Percevoir les
rituels.
Mise en train 1) Déplacements divers : se déplacer en fonction de la consigne don- 1) - Se déplacer en courant. 1)- Perception consciente - Sentiment
10 min. née par l’animateur. - Marcher sur la pointe des du corps : l’enfant se dépla- d’appartenance.
Par exemple : pieds. ce en sentant les différentes - Coopérer.
- Marcher sur la pointe des pieds. - Sauter à cloche-pied. parties de son corps.
- Marcher à 4 pattes. - Marcher sur les pieds et - Perception consciente de
- Glisser sur le ventre. sur les mains. l’espace.
- Glisser sur le dos. - Glisser sur le dos. - Perception consciente du
- Glisser sur le ventre. temps : pulsation.
- Marcher à quatre pattes.
-…

2) Le passage de la rivière. Deux cordes, placées au sol, délimitent la 2) - Courir. 2) - Perception consciente
rivière. Deux enfants sont placés entre les deux cordes : ce sont les - Marcher sur la pointe des du corps : l’enfant se dépla-
crocodiles, ils ont un foulard pour les distinguer. Au signal, les autres pieds. ce en sentant les différentes
doivent passer la rivière sans se faire toucher par les crocodiles en - Sauter à cloche-pied. parties de son corps.
respectant les consignes : en courant, en rampant sur le ventre, sur le - Marcher sur les pieds et - Perception consciente du
dos, à 4 pattes… Les crocodiles se déplacent également en suivant les sur les mains. temps : vitesse.
consignes. - Glisser sur le dos.
- Glisser sur le ventre.
Outils

- Marcher à quatre pattes.


-…

339
340
Compétences Compétences
Étapes, Compétences
Déroulement, consignes Organisation transversales transversales
timing motrices
instrumentales relationnelles
Corps de - Faire asseoir les enfants au coin de rassemblement. Créer 4 groupes - Sentiment de
séance en leur mettant des gommettes de couleur. Expliquer que chaque compétence.
25 à 30 min. groupe ira dans un atelier, y restera jusqu’au signal et y laissera le - Sentiment
matériel. d’appartenance.
- Ensuite, expliquer les consignes de chaque atelier et laisser aux - Jouer chacun à
enfants la possibilité de tester d’autres idées. son tour.
- Enfin, faire entendre le tambourin aux enfants et leur dire qu’à ce - Coopérer.
bruit, ils doivent s’arrêter et s’asseoir à côté de la feuille de couleur. Le
tambourin signifie qu’ils vont changer d’atelier.

- Envoyer les enfants dans les ateliers, couleur par couleur. Lorsqu’ils
sont tous dans un atelier, leur dire qu’ils peuvent jouer. Toutes les
7 minutes, arrêter le jeu à l’aide du tambourin. Demander à quelques
enfants de montrer ce qu’ils ont fait. Lorsqu’ils sont tous passés dans
les 4 ateliers, arrêter l’activité en frappant sur le tambourin et leur
demander de venir s’asseoir au coin rassemblement.
Atelier 1 : Tapis 1) 1)
Pour cet atelier, les enfants disposent de plusieurs tapis mous. Ils - Rouler. - Perception consciente du - Sentiment de
roulent et se déplacent de différentes manières. - Ramper sur le ventre. corps : sentir les différentes compétence.
Séances en ateliers-carrousels

- Ramper sur le dos. parties du corps qui tou- - S’affirmer.


- Marcher à quatre pattes. chent le tapis. - Respecter les
- Faire une culbute. règles.
-… - Coopérer.
Atelier 2 : Images de positions 2) 2)
Observer l’image et reproduire la même position. - Changer de position. - Perception consciente du
-… corps : les enfants doivent
reproduire, à l’aide de leur
corps la même position
que celle l’image.

Atelier 3 : Bancs 3) 3)
Se déplacer sur le banc de manière à percevoir les différentes parties - Ramper sur le ventre. - Perception consciente du
de leur corps. - Marcher sur la pointe des corps : sentir les différentes
pieds. parties du corps qui tou-
- Se mettre sur le dos. chent le banc.
-…
Atelier 4 : Sac à riz 4) 4)
Positionner les sacs à riz sur différentes parties du corps et se déplacer - Poser un sac à riz sur sa - Perception consciente du
sur un petit circuit réalisé avec des cerceaux. tête, son coude, son pieds, corps : les enfants doivent
son genou… et tenir en placer le sac sur différentes
équilibre. parties du corps et tenir en
équilibre.
Compétences Compétences
Étapes, Compétences
Déroulement, consignes Organisation transversales transversales
timing motrices
instrumentales relationnelles
Retour au - Relaxation. - Tenir le bout de la plume - Perception consciente - Sentiment de
calme Demander aux enfants de s’asseoir sur le sol, jambes tendues, distri- entre le pouce et l’index. du corps : localisation des confiance.
5 à 10 min. buer à chacun une plume et indiquer avec une voix douce et calme le - Ajuster son tonus : rester parties du corps (bouche,
chemin que doit emprunter la plume (sur les paupières, les mains…). calme. oreille, jambe, main, bras,
Cette activité est accompagnée d’une musique relaxante. - Glisser la plume sur diffé- ventre…).
- Verbalisation. rentes parties du corps.
Deux ou trois enfants s’expriment sur les expériences réalisées, les - Diminuer volontairement
stratégies utilisées. le tonus.
- Au revoir.

9.2 Séance 2 : 5 ateliers

Compétences Compétences
Étapes,
Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices transversales transversales
timing
instrumentales relationnelles
Accueil • Se dire bonjour. Les enfants sont installés sur - Être assis. - Position assise sur les - Respect de l’autre.
5 min. • Formuler les règles de sécurité, des bancs en demi-cercle. - Écouter. bancs. - Reconnaissance de l’autre.
demander qu’ils les expliquent : - Perception et cognition
- Prendre soin de soi. des caractéristiques tempo-
- Prendre soin des autres. relles (début et fin).
- Respecter le matériel. - Dispersion et groupement.
- Respecter les constructions et
activités de chacun.
• Signal de départ :
- Tambourin pour les petits.
Mise en train Activités avec le parachute : - Lever, descendre, tourner, - Debout, haut, bas, rapide,
Outils

10 min. - Le requin et les poissons. s’asseoir, marcher, courir, tenir, lent, devant, derrière, assis,
- Course à une main. lâcher. couché.

341
342
Corps de séance Placer chaque groupe aux ateliers - Orienter son corps et se dé- - Debout, assis, couché, - Avoir confiance en soi, ensemble,
30 min. proposés et laisser les enfants placer pour agir efficacement. devant, derrière, à côté, sur respect de l’autre, imiter, aider
explorer librement. Organiser un sous, dessus, dessous, inté- l’autre, attendre son tour.
changement toutes les 5 minutes. - S’équilibrer, se coucher, rieur, extérieur. - Coopérer, agir en équipe, négo-
s’asseoir, se positionner, lever, cier...
1. Cerceaux. toucher, plier, tendre, marcher, - Comprendre les règles et les res-
courir, ramper, glisser, sauter, pecter.
2. Chaises + poutre et tapis. viser, s’orienter. - S’intéresser aux autres : dialoguer,
3. Espaliers + bancs. partager.
4. Puzzle et marelle. - Agir (en fonction de mes choix).
- Oser, essayer.
5. Balles + corde.
Retour au calme - Détente du petit chat. - Au même endroit qu'à - Contrôle du tonus et de la - Perception et cognition - Sentiment de compétence.
5 min. - Phase de verbalisation. l’accueil. respiration. des caractéristiques tempo-
- Prendre conscience des ac- relles (début et fin).
tions réalisées. - Dispersion et groupement.

9.3 Séance 3 : 2 ateliers

Compétences Compétences
Étapes,
Séances en ateliers-carrousels

Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices transversales transversales


timing
instrumentales relationnelles
Préparation - Outre l’espace de rassemblement, la salle est divisée en deux
espaces au moyen d’un grand élastique : un ateliers « bleu »,
un atelier « rouge ».
- Installer le matériel suivant le plan (voir Corps de séance).

Accueil - Rassembler les enfants au coin-rassemblement. - Se concentrer. - S’écouter.


5 min. - Dire bonjour à chaque enfant. - Respecter les
- Expliquer l’organisation de la séance. consignes.
- À l’aide du tableau de référence, formuler les consignes - Sentiment
de sécurité et demander à un enfant de choisir les images d’appartenance.
correspondant aux règles explicitées. Les accrocher au tableau.
- Veiller à ne pas se faire mal, ne pas faire mal aux autres.
- Respecter les jeux et les constructions des autres enfants.
- Aider un copain qui le demande, jouer ensemble…
Compétences Compétences
Étapes,
Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices transversales transversales
timing
instrumentales relationnelles
Mise en - Déplacements libres dans l’espace de la salle en variant - Maîtriser les grands - Perception des - Agir ensemble.
train les types de déplacements et en suivant le tempo d’un mouvements de caractéristiques spatiales : - Respecter les
5 min. tambourin : en courant, en marche arrière, au ralenti, comme déplacements. dispersé, rassemblé. consignes.
un kangourou, à quatre pattes, en sautillant. - Marcher, courir, galoper, - Perception des
sauter, marcher à quatre caractéristiques du temps :
- Jeu collectif à vis-à-vis. pattes. vite, lentement, accélérer,
Voir descriptif. ralentir, face à face, parties
du corps.

Corps de - Réunir les enfants au coin-rassemblement. - Maîtriser les grands - Apprendre à résoudre des - Sentiment de
séances - Diviser le groupe d’enfants en deux sous-groupes. mouvements fondamentaux problèmes. compétence.
30 min. - Distribuer un bracelet bleu aux enfants du groupe des bleus de déplacements. - Sentiment de
et un bracelet rouge, aux enfants du groupe des rouges. - Pouvoir avec aisance, limites.
- Un repère bleu et un repère rouge sont disposés dans l’espace grimper, se suspendre. - Sentiment de
réservé à chaque atelier. - Adapter son tonus au type confiance.
- Demander à chaque enfant de se rendre dans l’atelier d’activité. - Respect des
correspondant à la couleur de son bracelet. - S’équilibrer. règles.
- Les enfants s’assoient près du repère de l’atelier - Tourner selon les trois axes.
correspondant à leur couleur. - Se déplacer en fonction
- Donner ensuite le signal de départ de l’exploration de des impératifs de l’action à
l’atelier. effectuer.
- Au bout de 15 minutes, demander aux enfants de s’asseoir,
faire montrer par l’un ou l’autre enfant les réalisations. Mettre
des mots sur celles-ci.
- Changer la place du repère.
- Demander ensuite aux enfants de suivre leur repère et de
s’asseoir près de celui-ci.
- Donner ensuite le signal de départ de l’exploration. Arrêt
après 15 minutes, démonstration et verbalisation.
Retour au - Rassembler les enfants au coin rassemblement. - Ajuster volontairement son - Se concentrer. - Respecter les
calme - Demander à quelques enfants de parler de leurs impressions tonus. - Perception du corps. contraintes.
10 min. et des réalisations qu’ils ont faites. - Se relaxer. - Écouter les
Outils

- Relaxation. autres.
Tous les enfants sont debout, imprimer à la tête le mouvement
de « oui et non » très lentement.
Jouer à faire coucou en se cachant le visage avec les mains.
Imiter le chat qui s’étire. Coucher les enfants et leur laisser
écouter une musique douce pendant 2 minutes.
- Dire au revoir à chacun.

343
10. Séances en parcours orienté

344
Compétences Compétences
Étapes,
Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices transversales transversales
timing
instrumentales relationnelles
Avant - Préparation du matériel. - Voir corps de
l’arrivée séance.
des enfants
Accueil - Rassemblement des enfants. - Animateur – - Rester assis. - Se mettre en pro-
5 min. - Explication de l’organisation. enfants - Ajuster le tonus (l’enfant jet.
- Formulation des consignes de sécurité : « Il y a doit avoir un tonus calme - Respecter des
des règles à respecter. On ne se pousse pas, on ne pour pouvoir se concentrer règles.
se dépasse pas, on ne crie pas… » sur les explications.) - Sentiment d’ap-
partenance.
- Sentiment de
confiance.

Mise en - « Jeu des Statues ». - Courir. - Perception consciente du corps : position, - Respecter des
train - Se mettre debout sur… orientation… règles.
10 min. - Tenir en équilibre. - Perception consciente de l’espace : l’enfant doit - Sentiment d’ap-
- S’agripper. pouvoir se déplacer dans la salle, se mettre debout partenance.
- Courir. sur un objet, anticiper les caractéristiques des
- Changer de position. objets (forme, inclinaison, volume…).
- Changer d’orientation. - Perception consciente du temps : temps de
déplacement et temps d’arrêt.

Corps - Faire asseoir les enfants au coin-rassemblement. - Perception consciente du temps. - Respecter des
de séance - Demander à un enfant de montrer le parcours - Ordre et succession des étapes des parcours. règles.
30 min. aux autres enfants. - Agir chacun à son
- Envoyer des petits groupes d’enfants à diffé- tour.
rentes étapes afin qu’ils partent tous d’endroits - Sentiment de
différents du parcours. compétence.
Outils

345
346
Compétences Compétences
Étapes,
Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices transversales transversales
timing
instrumentales relationnelles
Étape 1 : Passer dans les cerceaux et ramper sous 1) - Sauter à pieds joints, à 1) - Perception consciente du corps : limites, par- - Coopération.
le tunnel (bancs et tapis). cloche-pied… ties de corps : pour pouvoir ramper sans toucher - Sentiment de
Différenciation : Rapprocher les bancs afin de - Ramper. le mousse, l’enfant prend conscience de son compétence.
faire un passage plus étroit + sauter à pieds joints - Ajuster son tonus. corps, de sa façon de ramper… - Respect des règles.
dans les cerceaux… - Perception consciente de l’espace : l’enfant
perçoit la position des cerceaux, la hauteur dans
laquelle il doit ramper.

Étape 2 : Traverser le banc avec un sac à riz sur 2) - Équilibre. 2) - Perception consciente du corps : l’enfant doit
la main, la tête, le bras… - Ajuster le tonus. mettre le sac à riz sur une partie du corps et tra-
verser le banc sans faire tomber le sac.
- Perception consciente de l’espace : les enfants
doivent sauter dans les cerceaux sans les toucher.

Étape 3 : Sauter de cerceau en cerceau à pieds 3) - Sauter. 3) - Perception consciente de l’espace : utiliser
joints. - Ajuster le tonus. tout l’espace du tapis.
Différenciation : Sauter à cloche-pied, en arrière.
Séances en parcours orienté

Étape 4 : Réaliser des roulades sur le tapis (en 4) - Rouler. 4) - Perception consciente du corps : pour pou-
avant, en arrière, latéralement…). - Ajuster le tonus. voir ramper sans toucher le tunnel, l’enfant doit
Rechercher un autre mode de passage. prendre conscience de son corps, de sa façon de
ramper…

Étape 5 : Passer dans le tunnel. 5) - Ramper. 5) - Perception consciente de l’espace : l’enfant


doit faire attention à l’espace dont il dispose
Après 1 ou 2 tours. Proposer aux enfants de pour passer dans le tunnel.
réaliser le parcours en se tenant la main par 2…
en marche arrière, en transportant une balle.
Retour au - Relaxation. - Tenir le bout de la plume - Perception consciente du corps : la localisation - Respect des règles
calme Demander aux enfants de s’asseoir sur le sol en entre le pouce et l’index. des parties du corps (bouche, oreille, jambe, établies.
5 min. dispersion, jambes tendues. Distribuer à chacun - Ajuster son tonus : rester main, bras, ventre…). - Affirmation de soi.
une plume. Indiquer avec une voix douce et calme, caresser doucement. - Sentiment de
calme le chemin que doit empreunter la plume - Glisser la plume sur diffé- confiance.
(sur les sourcils, les mains…). Cette activité est rentes parties du corps.
accompagnée d’une musique relaxante.
- Verbalisation.
Deux ou trois enfants s’expriment à propos des
expériences réalisées, des stratégies découvertes.
11. Séances en parcours libres

347
348
11.1 Séance 1
Compétences transversales Compétences transver-
Étapes, timing Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices
instrumentales sales relationnelles
Accueil • Se dire bonjour. Les enfants sont installés sur - Être assis. - Position assise sur les bancs. - Respect de l’autre.
5 min. • Formuler les règles de sécurité des bancs en 1/2 cercle. - Écouter. - Perception et cognition des caractéristi- - Reconnaissance de l’autre.
et les faire expliciter : ques temporelles :
- Prendre soin de soi. . début et fin.
- Prendre soin des autres. . dispersion et groupement.
- Respecter le matériel.
- Respecter les constructions et
activités de chacun.
• Signal de départ :
- Tambourin pour les petits.
- Les mains qui se rapprochent
de plus en plus.
Corps de séance Coin sensori-moteur : Orienter son corps et se - Coopérer, agir en équipe,
30 min. déplacer pour agir efficace- négocier, attendre son tour.
ment. - Comprendre les règles et
Séances en parcours libres

1. Deux bancs accrochés aux 1. Grimper, glisser, attraper, 1. Sur, haut, bas, à 4 pattes, assis, debout. les respecter.
espaliers et en dessous de ceux-ci marcher, chuter, se lever, - S’intéresser aux autres :
des mousses + foulards. s’asseoir. dialoguer, partager.
2. Un banc retourné, un tram- 2. S’équilibrer, marcher, 2. Sur, au milieu, fin, gros, haut, bas, - Agir (en fonction de mes
poline. sauter, rebondir. vite, lent, dessus, sur, au milieu. choix).
- Oser, essayer.
3. Un panneau de basket, des 3. Lancer, viser, 3. Dedans, dehors, au milieu, petit, gros.
sacs à riz ou des petites balles. rattraper.
4. Deux bancs et un tapis = 4. Glisser, se hisser, 4. Dedans, dehors, dessus, dessous, au
tunnel. ramper, tirer. milieu, à 4 pattes.

Coin distanciation :
5. Puzzle en mousse 5. Construire. 5. Imiter, reproduire, dessus, dessous,
haut, bas, fragile. Dessus, entre, au mi-
Coin de défoulement : lieu, sur, haut, bas, vite, lent, fragile.
6. Mur de mousses 6. Empiler, entasser,
construire, poser, porter.
Les enfants explorent librement Pour tous les « coins », espaces :
les différents espaces. Prendre conscience de la démarche pour-
suivie (comment as-tu fait ça ?...)
S’interroger au sujet des résultats être
curieux, manifester son désir de savoir et
de comprendre.
Compétences transversales Compétences transver-
Étapes, timing Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices
instrumentales sales relationnelles
Retour au calme - Jeu du « pantin ». - Contrôle du tonus et de la - Perception et cognition des caractéristi- - Sentiment de confiance.
5 min. - Phase de verbalisation. respiration. ques temporelles : début et fin.
- Prise de conscience des - Dispersion et groupement.
actions réalisées.

11.2 Séance 2

Compétences Compétences
Étapes, timing Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices transversales transversales
instrumentales relationnelles
Accueil - Bonjour à chaque enfant. - Être assis. - Se concentrer. - Se mettre en projet.
5 min. - Rappel des règles de sécurité et d’orga- - Ajuster son tonus. - Sentiment d’appartenance.
nisation. - Respecter les règles.
- Présentation du matériel disposé dans
la salle.
- Mise en projet : les enfants réfléchissent
à ce qu’ils vont faire pendant la séance.
- 1re partie = on bouge avec son corps.
- 2e partie = on peut jouer avec les dégui-
sements.
- Au signal djembe :
1x = on s’arrête, on fait la statue, on peut
commencer à jouer ensemble.
2x = il reste 5 minutes de séance.
3x = on vient s’asseoir au coin-rassem-
blement.
Outils

349
350
Compétences Compétences
Étapes, timing Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices transversales transversales
instrumentales relationnelles
1. Mur de mousses. 1. Pousser, laisser tomber. 1. Devant, autour, sur. - Avoir confiance en soi.
- Attendre son tour.
2. Banc + plint + gros mousse. 2. Marcher, sauter, grimper, 2. Sur, haut, bas, en dessous, - Partager.
glisser, chuter. en avant, derrière. - Aider.
- Imiter.
3. Ballons sauteurs. 3. Sauter, rebondir. 3. Haut, vite, lent, ensuite, - Respecter l’autre.
dessus, en avant, en arrière.

4. Bancs + espaliers + tapis. 4. Grimper, glisser, marcher. 4. À 4 pattes, assis, debout.

5. Déguisement. 5. Enfiler, tirer, pousser, 5. Sur, dessus, dessous, assis,


Corps de séance glisser, se cacher. debout.
35 min.
6. Tunnel. 6/7. Glisser, se hisser, tirer, 6/7. Dedans, dehors, dessus,
(7. roue de mousse + supports de la ramper. dessous, au milieu, à 4 pattes.
Séances en parcours libres

roue).
8. S’asseoir. 8. Dessus, à côté, sur, entre.
8. Fauteuils.
9. Construire. 9. Imiter, reproduire, dessus,
9. Kappla. dessous, haut, bas, fragile.

10. Se balancer, grimper, 10. Devant, derrière, dessus,


10. Balançoire. pousser, tirer. dessous.

11. Empiler, entasser, 11. Dessus, entre, au milieu,


11. Galettes de mousses. construire, poser, porter. sur, haut, bas, vite, lent, fra-
gile.

12. Mousses. 12. Empiler, entasser, 12. Dessus, entre, au milieu,


construire, poser, porter. sur, haut, bas, vite, lent, fra-
gile.

13. Trampoline + mousse. 13. Sauter, rebondir, marcher, 13. Haut, bas, vite, lent, des-
s’équilibrer. sus, sur, au milieu.
Retour au - Les enfants ont la parole et parlent - Être assis. - Notion de cercle. - Respecter l’autre.
calme d’une situation qu’ils ont appréciée ou - Position assise. - Reconnaître l’autre.
8 min. non pendant la séance. - S’affirmer.
- Lecture d’album.
12. Séances de type Aucouturier

351
352
Compétences Compétences
Étapes, timing Déroulement, consignes Organisation Compétences motrices transversales transversales
instrumentales relationnelles
Préparation L’animateur prépare plusieurs espaces.
- L’espace de l’accueil.
- L’espace sensori-moteur pour
favoriser la décharge pulsionnelle et
l’espace d’expressivité motrice : des blocs
de mousse, un long tapis, deux matelas,
un petit trampoline, un banc incliné,
une caisse en bois, un grand sac en tissu
rempli de coton.
- L’espace des jeux symboliques : un
miroir, des bâtons en mousse, des tis-
sus de différentes tailles, des bandeaux
pouvant servir de ceintures, des voiles,
des formes et couleurs, des peluches, des
poupées.
Des petites balles en mousse, des seaux,
un parachute.
- L’espace calme pour se reposer : tapis,
Séances de type Aucouturier

matelas, tissus.
- L’espace des représentations : des
feuilles de papier blanc, des feutres de
couleurs, des crayons, des blocs en bois
10 x 10 x 2,5 rangés dans des bacs dans
le lieu même de l’expressivité plastique.
Accueil - Inviter les enfants à s’installer afin - Respecter les autres.
5 min. qu’ils aient une vue, de l’organisation - Estime de soi.
spatiale et matérielle de la séance. - Sentiment d’être unique.
- Reconnaître chaque enfant indivi- - Sentiment d’appartenance au
duellement en disant à haute voix son groupe.
prénom. - Reconnaissance.
- Demander aux enfants de rappeler ce
qu’ils ne peuvent pas faire, afin que les
règles soient connues et comprises par
chaque enfant.
- Utiliser un panneau de référence.
Compétences Compétences
Compétences
Étapes, timing Déroulement, consignes transversales transversales
motrices
instrumentales relationnelles
Décharge pulsionnelle - Donner le signal de départ de manière lente. - Décharger son tonus. - Mou, dur, vite, lent, fort. - Libérer les pulsions dans le plaisir de détruire.
et expressivité motrice - Lorsque le mur est détruit, le reconstruire et se pla- - Pousser, tirer, s’équili- - Dessus, dessous, derrière, - Soulager les tensions toniques qui contiennent
10 min. cer derrière pour que les enfants puissent essayer de brer, résister à une devant, avant, arrière… leurs émotions.
déstabiliser l’animateur par l’intermédiaire des blocs poussée. - Veiller sur soi.
en mousse et ainsi s’affirmer. - Changer de position, - Respecter l’autre.
Les enfants courent, sautent, s’équilibrent, roulent... chuter. - Respecter les règles.
- Marcher, courir, sauter, - Prendre plaisir à être en mouvements.
se relever, rouler, - Affirmer son identité.
s’équilibrer. - Développer le sentiment de confiance.
- Se pousser, se tirer.
Temps - Après 10 minutes de jeux moteurs, autoriser les jeux - Pousser, tirer. - Doux, dessous, à l’inté- - Développer le sentiment de confiance, le senti-
d’expressivité motrice de type plus symbolique et l’utilisation des déguise- - Changer de position, rieur, dedans, dehors, arrêt, ment de compétence, le sentiment de limites et le
et de jeux symboliques ments. chuter. départ. sentiment d’appartenance.
20 min. - Accueillir et accompagner les jeux spontanés. - Marcher, courir, sauter, - Durée.
Par exemple : chuter, se relever, rouler, - Début, fin…
• Les coussins sont utilisés pour construire des tours, s’équilibrer.
des murs, des maisons, comme des tunnels, des - Se pousser.
chevaux... - Se coucher, s’asseoir.
• Des tissus colorés de toutes les tailles sont - Diminuer son tonus.
utilisés comme rideaux, toits de maison, capes de
Zorro, manteaux de princesses....
• Les cordes en coton pour attacher ou lier...
• Les tubes en mousse pour jouer le combat...
• Les petites balles en mousse pour lancer sans faire
mal, pour remplir et vider les boîtes.

- Permettre aux enfants de s’isoler dans un coin. Par


exemple lorsqu’un enfant veut se reposer, lui proposer
de le couvrir avec un morceau de tissu.
- Cinq minutes avant que la troisième phase ne
s’achève, prévenir les enfants.
Temps des - Rassembler les enfants au coin-construction. - Poser, déposer, lâcher, - Attention, concentration. - Réaliser un projet personnel.
Outils

constructions - Ils y réalisent un projet. manipuler, empiler des - Superposer, emboîter. - Réaliser un projet commun, coopérer.
5 min. - Ils parlent, échangent. objets… - Notion de grandeurs, de - Prendre distance au vécu.
formes, de surfaces, de vo-
lumes.
- Rassembler des objets selon
divers critères.

353
354
Compétences Compétences
Compétences
Étapes, timing Déroulement, consignes transversales transversales
motrices
instrumentales relationnelles
Temps de l'histoire - Raconter l’histoire. - Distanciation.
5 min. - Décentration.

Temps des - Proposer aux enfants de dessiner ; ne rien imposer - Se décentrer.


représentations et leur laisser la liberté de choisir ce qu’ils souhaitent
représenter.
- Quand ils ont terminé, chacun vient expliquer
son dessin.
- Écrire le texte au dos de la feuille.
Rituel de sortie - Dire au revoir à chaque enfant en l’appelant par son - Se repérer dans le temps. - Être reconnu.
prénom. - Terminer un projet.
Séances de type Aucouturier
13. Grilles d’observation

13.1 Grille d’observation 1

Habiletés Motrices

Nom :

Facilement

Très diffici-
facilement

Difficile-
Prénom :

lement
ment
Très
Âge : Remarques
Date :

Ajuster le tonus
• Décharger
• Diminuer
• Augmenter
• Contrôler
•…
Se déplacer
• Marcher
• Courir
• Grimper
• Glisser
• Sauter
• Ramper
•…
Changer de position
• S’agenouiller
• Se hisser
• S’accroupir
• Se lever
• Se coucher
• S’asseoir
• Chuter
•…
Changer d’orientation
• Pivoter
• Tourner
• Rouler en avant
• Rouler en arrière
• Rouler sur le côté

355
Grilles d’observation

Facilement

Très diffici-
facilement

Difficile-

lement
ment
Très
Remarques

•…
Transmettre une force
• Tirer
• Pousser
• Tracter
• Hisser
•…
Agir manuellement
• Approcher
• Orienter
• Prendre, saisir
• Attraper
• Manipuler pour percevoir
• Manipuler pour agir
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012

• Lâcher, déposer
• Projeter, lancer
• Dessiner
• Écrire
•…
S’équilibrer
• S’équilibrer en mouvement
• S’équilibrer à l’arrêt
• S’équilibrer en présence de
forces extérieures
• Adopter une posture adéquate
•…
Exprimer corporellement
• Par les mimiques
• Par les postures
• Par les déplacements
• Par les mouvements

356
Outils

Habiletés Cognitives

facilement

Très diffi-
cilement
Difficile-
Facile-
ment

ment
Très
Remarques

Apprendre et résoudre
des problèmes
• Saisir l’information
• Analyser l’information
• Résoudre le problème
• Évaluer les résultats
• Analyser les stratégies
•…
Saisir l’information
• Visuelle
• Auditive
• Proprioceptive
• Tactile
• Olfactive
• Gustative
•…
Traiter l’information

(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012


• Discriminer
• Reconnaître
• Identifier
• Copier, imiter
• Reproduire en différé
• Produire
• Estimer, mesurer
• Graduer
•…
Percevoir et concevoir le corps
• Limites
• Formes
• Surfaces
• Volumes
• Fonctions
• Symétries
• Asymétries
• Positions
• Orientations
•…

357
Grilles d’observation

facilement

Très diffi-
cilement
Difficile-
Facile-
ment

ment
Très
Remarques

Percevoir et concevoir l’espace


• Formes
• Surfaces
• Volumes
• Positions
• Orientations
• Directions
•…
Percevoir et concevoir le temps
• Ordre aléatoire
• Chronologie
• Âge
• Irréversibilité
• Durée
• Vitesse
• Rythme

Compétences Transversales Relationnelles


facilement

Très diffi-
cilement
Difficile-
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012

Facile-
ment

ment
Très

Remarques

Respecter
• Soi
• L’autre
• Les autres
• Les règles
Communiquer
• Avec un autre
• Avec un groupe
• Avec l’adulte
S’affirmer
Faire preuve d’altruisme
Coopérer
• Â deux
• En petit groupe
• En grand groupe

358
Grilles d’observation

13.2 Grille d’observation 2

NOM : __________________ Prénom : ___________ Date : ____________ Âge : _____

Relation Relation à
Relation au temps Relation à l’objet Relation à l’autre
à lui-même l’espace
Tonicité Exploration Début de séance Choix Général
o Tonique o Peu o Joue o Objets durs o Enfants
o Hypertonique o Pas immédiatement o Objets doux o Adultes
o Hypotonique o Beaucoup o Temps d’adaptation o Objets mous o Reste seul
o Eutonique o Refus de jouer o Objets divers o Par le regard
Circulation o Gai o Objets uniques o Par les objets
Langage, o Périphérique o Mécontent o Objets bruyants o Respecte les limites
gestualité o Centrale o Dépasse les limites
o S’exprime par o Vers le haut Pendant la séance Actions sur les objets
la parole o Vers le bas Séquences de jeu o Offre Relation à l’adulte
o S’exprime par o Dedans o Longues o S’accapare o Demande de
gestes o Dessous o Courtes o Partage reconnaissance
o Raconte ses o En ligne o Simultanées o Peu de partage o Demande d’aide
jeux droite, o Successives o Amasse o Demande affective
o Vocabulaire directe o Se pose par o Série o Demande de refuge
développé o En courbe moments o Sélectionne o Évitement
o Vocabulaire o Activités achevées o Trie o Indifférent
adapté o Activités inachevées o Classe o Besoin de référent
o Vocabulaire Rythme o Jette o Offrande
incohérent o Crée un rythme o Projette o Provocation
o Crie beaucoup o Danse sur un o Cache o Agression
o Silencieux rythme o Opposition
o Pleure souvent Type de jeu
Fin de séance o Cachette Relation au toucher
Mobilité o Gai o Jeu de combat o Recherche
o Immobile o Mécontent o Jeu de poursuite o Refuse
o Mobile o Ne s’arrête pas o Construction (faire) o Évite
o Ne reste pas en o Se calme o Destruction (défaire) o Indifférent
place rapidement o Inventif, créatif
o Peu inventif Relation à l’enfant
Types Temps o Expérimentation o Agression
de mouvements des représentations o Échange
o Jeu par imitation
o Rapides o S’exprime o Provocation
o Répétitif
o Lents o Ne s’exprime pas o Dominant
o Cherche les
o Diversifiés sensations corporelles o Soumis
o Répétitifs o Initiateur
o Pulsionnels Imitation symbolique o Suiveur
o Inhibés o De la vie quotidienne o Demande
o Contrôlés o De personnages coopération
o Joue la stabilité imaginaires o Apporte coopération
o Retenus o Utilise les o Refus de
o Risqués déguisements coopération
o Joue le o Indifférent
déséquilibre
o Adaptés Rapport face
o Repli à un conflit
o Ouverture o Affrontement et ou
o Peur opposition
o Évitement
o Contourne
o Fuite

359
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012

360
13.3 Grille d’évaluation des séances

INTITULÉ DE L’ACTIVITÉ : _________________________________ DATE : _______________ CLASSE : ______________

Indicateurs + +/- - Remarques


Les compétences sont ciblées

Les performances sont précisées

L’organisation du temps de la séance est bien pensée


Grilles d’observation

o Les étapes de la séance sont respectées


o Équilibre des parties de la séance
o Rotation des ateliers et organisation des parcours
o Alternance des types d’activités

Préparation
Choix du matériel
Placement du matériel
Organisation des espaces

Accueil
Installation des enfants
Accueil personnalisé
Rappel de lois
Utilisation d’un panneau de référence
Signal de départ clair

Mise en train
Les situations suscitent la décharge pulsionnelle
Les enfants s’amusent
Les situations sont dynamisantes
INTITULÉ DE L’ACTIVITÉ : _________________________________ DATE : _______________ CLASSE : ______________

Indicateurs + +/- - Remarques


Corps de séance
La séquence suscite la motricité globale
Les enfants sont en activité réelle la majorité du temps (pas d’attente dynamisme)
La créativité motrice est encouragée et reconnue (verbalisée ou mise en évidence)
Des essais multiples sont proposés
Chaque enfant peut explorer et exploiter la situation en fonction de son niveau
de développement
Ajustement temporel
• Utilisation de l’horloge pour prévenir les enfants des limites temporelles
• Ritualisation de la séquence et respect des rituels
• Introduction des ruptures et des petites frustrations (attendre, changer)
• Respect de l’enfant dans son rythme de découverte
Ajustement spatial
• Délimitation claire des espaces
• Cadrage des possibilités d’exploration des espaces et des objets
• Garantie pour chacun d’une possibilité d’exploration en sécurité
• Choix et variation des circuits et du matériel en cours de séance en fonction de l’évolution des jeux

Accueil, accompagnement et reconnaissance des jeux et des créations


• Consignes efficaces
• Par la voix, la parole
• Par la posture
• Par le regard
• Par les déplacements
Grilles d’observation

• Par le contact corporel adéquat

361
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012

362
INTITULÉ DE L’ACTIVITÉ : _________________________________ DATE : _______________ CLASSE : ______________

Indicateurs + +/- - Remarques


Accompagnement des enfants dans leurs jeux spontanés : aider à faire tout seul
• Proposition de matériel sans intervention réelle dans le jeu (ne pas jouer avec comme un partenaire)
• Attention aux besoins d’aide
• Attention aux besoins de reconnaissance
• Accueil des répétitions
• Présence aux différents sous-groupes
• Encouragement du jeu avec des partenaires
• Encouragement de l’utilisation des axes corporels (vertical, face et dos, symétries, girations, flexions,
roulades, agrippements)
• Intervention en cas de fixité (stimuler, prendre dans les bras, sauter avec)
Grilles d’observation

• Accueil et reconnaissance des représentations dans les jeux symboliques


• Reconnaissance des actions, des émotions
Intervention adaptée à partir de l’observation de plusieurs paramètres
• L’émotion
• Les contrastes
• Le soin de soi
• Le soin du matériel
• L’utilisation du matériel
• L’occupation de l’espace
• La vitesse de déplacement
• La durée des jeux
• Le type de jeux
• Les paroles, les cris
• Les relations avec les autres enfants
• Les interactions avec les autres et avec l’adulte
• L’attitude corporelle
• L’expression du visage
• Les types de mouvements
• Le tonus
• La posture
• La respiration
INTITULÉ DE L’ACTIVITÉ : _________________________________ DATE : _______________ CLASSE : ______________

Indicateurs + +/- - Remarques


Sécurité
• Qualité du matériel
• Placement du matériel (tapis de chute, tapis au sol)
• Déplacement du matériel dangereux
• Limites spatiales
• Rassemblement judicieux
• Présence au groupe
• Regards circulaires
• Position dans l’espace (dedans, dehors)
• Déplacement dans les différents sous-groupes
• Assistance à certains enfants
• Limites dans certains comportements

Intervention en cas d’agression


• Rappel des lois
• Utilisation des mots
• Écart éventuel
• Non-utilisationn des menaces et de la culpabilisation, ni du chantage

Retour au calme
• Verbalisation sur les productions en fonction des compétences ciblées.
• Rituel d’au revoir avec utilisation du panneau de référence.
• Cadrage pour ne pas laisser les enfants retourner dans la décharge pulsionnelle à la fin.
• S’il y a représentation graphique, explicitation de son projet par l’enfant.
Grilles d’observation

• Pendant le temps et l’espace de l’histoire, de la danse, de la comptine


o Utilisation d’une grande variété d’images pour atténuer l’émotion.
o Expression par la voix et le regard, empathie.
o Intensification et diminution progressive de la peur pour permettre la réassurance.

363
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012

364
14. Canevas de préparation

Date : Attention particulière :

Lieu : Objectifs prioritaires de la séance :

Matériel : Analyse de la séance :

Type d’organisation : Remarques

Niveau et nombre d’enfants :

Outil de différenciation prévu :


Compétences Compétences transversales
Étapes, timing Déroulement, consignes Organisation
motrices instrumentales et relationnelles

Préparation

Accueil

Mise en train

Corps de séance

Retour au calme
Canevas de préparation

365
15. Outils de planification et de différenciation
Outil de planification et de différenciation 1
●● Choisissez une situation, un jeu, une activité dans l’ouvrage.

●● Identifiez l’ensemble des compétences qu’il ou elle sollicite.

●● Cochez les cases correspondantes.

●● Animez cette situation en orientant l’organisation, les groupements, les interventions, pour les

adapter aux besoins spécifiques de chaque enfant ou du groupe d’enfants.


Situation motrice proposée :
Compétences motrices sollicitées Compétences cognitives sollicitées Compétences relationnelles
sollicitées
□ Ajuster le tonus □ Approcher la □ Se motiver □ Volumes □ Sentiment de confiance
□ Marcher main □ Etre attentif □ Percevoir les □ Sentiment
□ Courir □ Orienter la □ Se concentrer caractéristiques d’appartenance
□ Grimper main □ Saisir et capter de l’espace □ Sentiment de puissance
□ Glisser □ Prendre, saisir l’information □ Formes □ Sentiment de limites
□ Sauter □ Attraper □ Regarder □ Surfaces □ Sentiment de
□ Ramper □ Lâcher... □ Écouter □ Volumes compétence
□ S’agenouiller □ Déposer □ Ressentir □ Positions □ Se connaître avoir confiance
□ Se hisser □ Projeter corporellement □ Orientations en soi
□ S’accroupir □ Lancer □ Toucher □ Directions □ Oser essayer
□ Se lever □ Coordonner □ Goûter □ Percevoir les □ Prendre des initiatives
□ Se coucher avec la vue □ Sentir par caractéristiques □ S’intéresser aux autres
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012

□ S’asseoir □ Coordonner l’odorat du temps □ Écouter


sans la vue □ Traiter □ Ordre □ Dialoguer
□ Chuter
□ Manipuler pour l’information aléatoire
□ Partager
□ Pivoter
percevoir □ Discriminer □ Chronologie
□ Tourner □ Considérer la réalité des autres
□ Manipuler pour □ Reconnaître □ Âge
□ Rouler en avant □ Concilier ses goûts, ses besoins,
agir □ Identifier □ Irréversibilité
□ Rouler en arrière ses intérêts avec ceux des autres
□ Graphier □ Copier, imiter □ Durée
□ Rouler sur le côté □ S’affirmer dans le respect de soi
□ Dessiner □ Reproduire en □ Périodicité
□ Tirer □ S’affirmer dans le respect des
□ Colorer différé □ Vitesse ses partenaires
□ Pousser □ Tracer □ Produire □ Rythme □ Se respecter soi-même
□ Tracter □ Écrire □ Estimer □ Continuité □ Respecter l’autre
□ Hisser □ Exprimer par □ Mesurer □ Respecter les autres
□ S’équilibrer en les mimiques □ Graduer □ Respecter les règles
mouvement □ Exprimer par □ Percevoir les □ Faire preuve de fair play
□ S’équilibrer les postures caractéristiques du □ Faire preuve d’altruisme
à l’arrêt □ Exprimer par corps
□ S’équilibrer les déplacements □ Communiquer avec un autre
□ Limites
en présence de □ Exprimer par □ Communiquer avec un groupe
□ Formes
forces extérieures les mouvements □ Communiquer avec l’adulte
□ Surfaces
□ Adopter une □ Coopérer à en duo
posture adéquate □ Fonctions
□ Coopérer au sein d’un petit
□ Symétries groupe
□ Asymétries □ Coopérer dans un grand
□ Positions groupe
□ Orientations

366
Outils de planification et de différenciation

Outil de planification et de différenciation 2


●● Identifiez les besoins particuliers de chaque enfant ou du groupe d’enfants.
●● Cochez les cases correspondantes à ces besoins.

●● Choisissez et animez les situations correspondant à ces priorités dans l’ouvrage.

Nom de l’enfant :
Compétences motrices prioritaires Compétences cognitives prioritaires Compétences relationnelles
prioritaires
□ Ajuster le tonus □ Approcher la □ Se motiver □ Volumes □ Sentiment de confiance
□ Marcher main □ Être attentif □ Percevoir les □ Sentiment
□ Courir □ Orienter la □ Se concentrer caractéristiques de d’appartenance
□ Grimper main □ Saisir et capter l’espace □ Sentiment de puissance
□ Glisser □ Prendre, saisir l’information □ Formes □ Sentiment de limites
□ Sauter □ Attraper □ Regarder □ Surfaces □ Sentiment de compétence
□ Ramper □ Lâcher... □ Écouter □ Volumes □ Se connaître avoir
□ S’agenouiller □ Déposer □ Ressentir corpo- □ Positions confiance en soi
□ Se hisser □ Projeter rellement □ Orientations □ Oser essayer
□ S’accroupir □ Lancer □ Toucher □ Directions □ Prendre des initiatives
□ Se lever □ Coordonner □ Goûter □ Percevoir les □ S’intéresser aux autres
□ Se coucher avec la vue □ Sentir par l’odo- caractéristiques du □ Écouter
□ S’asseoir □ Coordonner rat temps
□ Dialoguer
sans la vue □ Traiter □ Ordre aléatoire
□ Chuter □ Partager

(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012


□ Manipuler pour l’information □ Chronologie
□ Pivoter □ Considérer la réalité des
percevoir □ Discriminer □ Âge
□ Tourner autres
□ Manipuler pour □ Reconnaître □ Irréversibilité
□ Rouler en avant □ Concilier ses goûts, ses
agir □ Identifier □ Durée
□ Rouler en besoins, ses intérêts avec ceux
□ Graphier □ Copier, imiter □ Périodicité des autres
arrière
□ Dessiner □ Reproduire en □ Vitesse □ S’affirmer dans le respect de
□ Rouler sur le
□ Colorer différé □ Rythme soi
côté
□ Tracer □ Produire □ Continuité □ S’affirmer dans le respect des
□ Tirer
□ Écrire □ Estimer ses partenaires
□ Pousser
□ Exprimer par les □ Mesurer □ Se respecter soi-même
□ Tracter
mimiques □ Graduer □ Respecter l’autre
□ Hisse
□ Exprimer par les □ Percevoir les □ Respecter les autres
□ S’équilibrer en postures
mouvement caractéristiques du □ Respecter les règles
□ Exprimer par les corps □ Faire preuve de fair play
□ S’équilibrer à déplacements
l’arrêt □ Limites □ Faire preuve d’altruisme
□ Exprimer par les □ Formes
□ S’équilibrer en □ Communiquer avec un autre
mouvements
présence de forces □ Surfaces □ Communiquer avec un
extérieures □ Fonctions groupe
□ Adopter une □ Symétries □ Communiquer avec l’adulte
posture adéquate □ Asymétries □ Coopérer à en duo
□ Positions □ Coopérer au sein d’un petit
□ Orientations groupe
□ Coopérer dans un grand
groupe

367
Outil de planification et de différenciation 3
●● Analysez les performances attendues dans un apprentissage en mathématique, langue mater-

nelle, musique, éducation physique, arts plastiques...


●● Identifiez les ressources nécessaires pour un enfant ou un groupe d’enfants.

●● Cochez les cases correspondantes.

●● Choisissez dans l’ouvrage les situations adéquates en fonction des performance attendues.

●● Animez ces situations en fonction des objectifs poursuivis.

Exemples de performances
●● Mesurer en utilisant des étalons familiers, comparer des grandeurs de même nature, se situer dans l’espace, situer des
objets construire des solides simples avec du matériel varié
●● Utiliser un vocabulaire précis et adapté à la situation de communication , rechercher et inventer des idées et des
mots, utiliser les mots et les expressions pour enchaîner les phrases. ;
●● …
Performance attendue :
Ressources motrices Ressources cognitives Ressources relationnelles nécessaires
nécessaires nécessaires
□ Ajuster le □ Approcher la □ Se motiver □ Volumes □ Sentiment de confiance
tonus main □ Être attentif □ Percevoir les □ Sentiment d’appartenance
□ Marcher □ Orienter la □ Se concentrer caractéristiques □ Sentiment de puissance
□ Courir main □ Saisir et capter de l’espace □ Sentiment de limites
□ Grimper □ Prendre, saisir l’information □ Formes □ Sentiment de compétence
□ Glisser □ Attraper □ Regarder □ Surfaces □ Se connaître avoir confiance en soi
□ Sauter □ Lâcher... □ Écouter □ Volumes □ Oser essayer
□ Ramper □ Déposer □ Ressentir □ Positions □ Prendre des initiatives
□ S’agenouiller □ Projeter corporellement □ Orientations □ S’intéresser aux autres
□ Se hisser □ Lancer □ Toucher □ Directions □ Écouter
□ S’accroupir □ Coordonner □ Goûter □ Percevoir les □ Dialoguer
(Psycho)motricité – Soutenir, prévenir et compenser © De Boeck Éducation, 2012

□ Se lever avec la vue □ Sentir par caractéristiques □ Partager


□ Se coucher □ Coordonner l’odorat du temps □ Considérer la réalité des autres
□ S’asseoir sans la vue □ Traiter □ Ordre □ Concilier ses goûts, ses besoins, ses
□ Chuter □ Manipuler l’information aléatoire intérêts avec ceux des autres
□ Pivoter pour percevoir □ Discriminer □ Chronologie □ S’affirmer dans le respect de soi
□ Tourner □ Manipuler □ Reconnaître □ Âge □ S’affirmer dans le respect des ses
□ Rouler en pour agir □ Identifier □ Irréversibilité partenaires
avant □ Graphier □ Copier, imiter □ Durée □ Se respecter soi-même
□ Rouler en □ Dessiner □ Reproduire □ Périodicité □ Respecter l’autre
arrière □ Colorer en différé □ Vitesse □ Respecter les autres
□ Rouler sur le □ Tracer □ Produire □ Rythme □ Respecter les règles
côté □ Écrire □ Estimer □ Continuité □ Faire preuve de fair play
□ Tirer □ Exprimer par □ Mesurer □ Faire preuve d’altruisme
□ Pousser les mimiques □ Graduer □ Communiquer avec un autre
□ Tracter □ Exprimer par □ Percevoir les □ Communiquer avec un groupe
□ Hisser les postures caractéristiques □ Communiquer avec l’adulte
□ S’équilibrer □ Exprimer par du corps □ Coopérer à en duo
en mouvement les déplacements □ Limites □ Coopérer au sein d’un petit groupe
□ S’équilibrer à □ Exprimer par □ Formes □ Coopérer dans un grand
l’arrêt les mouvements □ Surfaces groupe
□ S’équilibrer □ Fonctions
en présence de □ Symétries
forces extérieures □ Asymétries
□ Adopter □ Positions
une posture □ Orientations
adéquate

368
Conclusion
Conclusion

Lorsque l’on a répondu de manière un peu globaux et la motricité manuelle y ont ainsi
approfondie à la question de savoir ce qu’est trouvé leur place. Nous avons également traité
l’apprentissage et les paramètres qui le condi- des habiletés expressives et graphiques.
tionnent, il n’est plus besoin de démontrer son En abordant la facette cognitive, nous avons
caractère global et systémique, l’interrelation navigué dans le domaine des stratégies cogni-
entre ses différentes facettes et l’intérêt de l’ex- tives qui ont un impact sur le développement
périence et de l’action réelle. des habiletés motrices, sociales et affectives.
Le défi du pédagogue est justement de prendre Elles conditionnent par exemple, la program-
en compte cette interdépendance et l’impor- mation consciente du geste, le traitement des
tance de chacun des paramètres, conception informations nécessaires à son ajustement, la
qui fait à présent l’unanimité. prise en compte de ses émotions ou du point
Nous basant sur ce principe, nous avons vou- de vue de l’autre, la mémorisation des compor-
lu, dans cet ouvrage aborder plus précisément tements sociaux, la cognition sociale…
la place des expériences ludiques impliquant Nous y avons abordé la manière dont les situa-
la motricité accompagnée par la réflexion, la tions motrices peuvent avoir un impact sur le
représentation et la verbalisation pour soute- développement des compétences instrumen-
nir le développement et les apprentissages, en tales : motivation, attention, mémoire, lan-
prévenir d’éventuels retards, en réduire ou en gage, métacognition, transfert, résolution de
compenser les déficits. problèmes, éveil sensoriel et perception. Nous
Parce que lorsque les approches étaient assez avons abordé de manière plus spécifique la per-
morcelées, elle a eu l’intuition et le mérite de ception des caractéristiques du corps, de l’es-
prendre en compte le caractère nécessairement pace et du temps, thématiques favorites de la
global du développement et malgré la confu- psychomotricité fonctionnelle.
sion qu’apporte cette appellation, nous avons En abordant la facette relationnelle, nous avons
gardé pour identifier cette approche pédago- envisagé le développement des compétences
gique le terme de « psychomotricité » . Cela qui ont un impact sur l’estime de soi, élément
facilite le propos. Les thèmes classiquement essentiel de la motivation ou la construction de
pris en compte sont cependant traités ici d’une la conscience sociale qui influence le désir et la
manière adaptée à l’évolution des recherches en manière de s’exprimer ou d’agir ensemble.
pédagogie et en neurosciences. La construction de l’identité par l’installation
Afin de rendre compte de notre conception des sentiments de confiance, de compétence,
de l’apprentissage, nous avons abordé succes- de limites, d’appartenance, de puissance ainsi
sivement chaque facette du développement et que la construction des relations sociales ont
nous avons volontairement défini les enjeux retenu notre attention.
moteurs, cognitifs, sociaux et affectifs pour Pour chacun des groupes de compétences, le
chacun d’entre eux. Ceci afin de ne pas faire lecteur a trouvé des repères théoriques, des
apparaître une priorité pour l’un ou l’autre. repères méthodologiques et des exemples
En abordant la facette motrice, nous avons pu de situations permettant de susciter leur
mesurer l’impact des apprentissages moteurs développement. Nous avons veillé à y in-
sur le développement en général. Le dévelop- clure des situations permettant de prendre
pement des habiletés motrices permet en effet à conscience pour garantir la dimension pé-
la personne de se déplacer, de se protéger, d’agir dagogique.
sur l’environnement mais aussi de communi- Un chapitre plus didactique a envisagé l’orga-
quer, de se développer d’un point de vue intel- nisation, la supervision, l’accompagnement des
lectuel, social et affectif, de garantir son bien- groupes d’enfants dans leurs jeux spontanés,
être, de s’intégrer à sa culture. suscités ou dirigés impliquant l’action motrice.
Les questions de la fonction tonique, de la la- Il s’est également penché sur la question des
téralisation, des habiletés posturales, les gestes récréations.

370
Conclusion

Nous avons également abordé de manière assez instituteurs, éducateurs qui ont en charge l’édu-
sommaire, la question de l’application de la cation ou la rééducation des groupes d’enfants.
pédagogie par le mouvement, aux personnes Nous espérons également que les thérapeutes
présentant certains besoins spécifiques. Cer- auront pu y trouver les pistes intéressantes.
tains déficits ou troubles du développement et Selon la formule inspirée de Winnicot, nous
de l’apprentissage y ont été envisagés. pensons que pour être un « enseignant accep-
Enfin une partie de l’ouvrage propose des ou- table », il faut agir avec bon sens en se référant
tils : listes de jeux, grilles d’observation, outils à des valeurs, poser un regard réflexif sur ses
de programmation, exemples de préparations pratiques , rester conscient de l’impossibilité de
pour faciliter la tâche des différents interve- contrôler l’ensemble des facteurs et se remettre
nants. en question.
Nous espérons que notre ouvrage aura rencon- Du cœur, de la rigueur, du bon sens et de l’hu-
tré les attentes des professionnels, pédagogues, milité… Tout un programme !

371
Bibliographie

Bibliographie
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373
Index des situations motrices
1. Agir avec le côté dominant..................................51 49. Percevoir par l’olfaction et le goût.....................161
2. Coordonner les actions bilatérales.......................51 50. Percevoir les limites corporelles..........................170
3. Tests de préférence..............................................51 51. Percevoir la forme, la surface,
4. Tests de performance...........................................52 la localisation des parties du corps.....................170
5. Libérer l’excès de tonus.......................................58 52. Percevoir les symétries et les asymétries
6. Alterner tonus haut et tonus bas..........................58 corporelles, le côté dominant.............................171
7. Ajuster volontairement le tonus...........................58 53. Percevoir la position et l’orientation
8. Dynamiser le tonus.............................................59 du corps dans l’espace.......................................171
9. Modérer le tonus.................................................59 54. Percevoir les formes, les surfaces, les volumes.....180
10. Arrêter, freiner.....................................................69 55. Percevoir les directions, les orientations.............181
11. S’équilibrer à l’arrêt.............................................69 56. Percevoir le voisinage, l’éloignement,
12. S’équilibrer en mouvement.................................70 la distance.........................................................181
13. Équilibrer des objets............................................71 57. Percevoir l’entourage et l’enveloppement...........183
14. S’équilibrer sur de vélos, 58. Percevoir l’ordre et la succession (1)..................183
des objets en mouvements...................................71 59. Changer de point de vue,
15. Adopter la posture adéquate................................71 opérer des transformations................................183
16. Coordonner les actions motrices.........................76 60. Percevoir l’ordre, la succession (2).....................194
17. Franchir et sauter................................................76 61. Percevoir l’ordre (aléatoire)
18. Ramper...............................................................77 conventionnel...................................................195
19. Rouler, tourner, pivoter.......................................77 62. Percevoir l’âge et l’irréversibilité.........................195
20. Se suspendre........................................................77 63. Percevoir la durée..............................................195
21. Pousser, tirer........................................................77 64. Percevoir la vitesse.............................................196
22. Lancer.................................................................78 65. Percevoir le rythme
23. Bouger les mains et les doigts..............................83 (continuité, périodicité, intervalles)...................196
24. Pratiquer des jeux collectifs traditionnels.............83 66. Jeux spontanés..................................................232
25. Saisir, lancer, projeter..........................................83 67. Défis individuels...............................................234
26. Manipuler pour agir............................................84 68. Défis coopératifs...............................................234
27. Manipuler pour percevoir....................................86 69. Rondes et jeux chantés......................................235
28. Se socialiser, communiquer, exprimer..................96 70. Jeux coopératifs.................................................235
29. Entraîner la régularité de la trace.........................96 71. Jeux traditionnels collectifs................................235
30. Améliorer l’élan et la fluidité...............................96 72. Jeux « chacun à son tour ».................................236
31. Exercer les tracés économiques............................96 73. Créations personnelles.......................................236
32. Utiliser la surface d’expression.............................97 74. Jeux d’orientation..............................................311
33. Exprimer dans le jeu symbolique.......................108 75. Jeux de courses..................................................313
34. Exprimer dans les jeux traditionnels..................108 76. Jeux de relais.....................................................316
35. Exprimer dans le jeu scénique...........................108 77. Jeux d’approche.................................................317
36. Exprimer par le langage, la voix.........................109 78. Jeux de poursuite et jeux de chats......................318
37. Exprimer par la mimique..................................109 79. Jeux de réflexes, jeux d’habiletés........................322
38. Exprimer par le mime.......................................109 80. Jeux d’opposition et de complicité.....................327
39. Exprimer par les marionnettes...........................110 81. Jeux d’échanges sans investissement
40. Exprimer par des jeux d’ombre..........................110 de territoire.......................................................328
41. Exprimer par les rondes enfantines....................111 82. Jeux de comédie................................................329
42. Exprimer par la danse créative...........................111 83. Jeux de parachute..............................................331
43. Exprimer par les arts plastiques et la musique....113 84. Jeux aquatiques.................................................334
44. Sentir et percevoir.............................................156 85. Séances d’activités collectives.............................336
45. Percevoir par la vue...........................................157 86. Séances en ateliers-carrousels.............................338
46. Percevoir par l’ouïe............................................158 87. Séances en parcours orienté...............................344
47. Percevoir par le toucher.....................................160 88. Séances en parcours libres.................................347
48. Percevoir par la proprioception..........................161 89. Séances de type Aucouturier..............................351

374
TABLE DES MATIÉRES

Préface.....................................................................6 1.4.4 Les mouvements sont coordonnés,


les gestes s’enchaînent....................... 26
Introduction............................................................7
1.5 Paramètres de l’apprentissage moteur........... 26
Quelques précisions conceptuelles ..........................8 1.5.1 Maturation motrice.......................... 26
1.5.2 Développement physique................. 27
Développement et apprentissage ..... 9 1.5.3 Coordination des fonctions
musculaires statiques et dynamiques.27
1. Qu’est-ce qu’apprendre ?.................................10 a) Fonction musculaire dynamique... 27
1.1 Définition ................................................... 10 b) Fonction musculaire statique........ 28
1.2 Description du processus............................. 10 1.5.4 Métabolisme ................................... 28
1.3 Schéma de synthèse..................................... 12 1.5.5 Systèmes de contrôle
1.4 Explication neurophysiologique du des habilités...................................... 29
processus...................................................... 12 a) Perception.................................... 29
1.5 Maturation, expériences, stades, périodes b) Schéma corporel........................... 30
critiques....................................................... 13 c) Mémoire motrice.......................... 30
2. Quelques paramètres de l’apprentissage..........15 2. Principes méthodologiques généraux..............32
2.1 Les aspects cognitifs, affectifs, sociaux et 2.1 Sollicitez adéquatement le système
moteurs locomoteur.................................................. 32
sont interdépendants.................................... 15 2.2 Tenez compte des étapes de l’apprentissage
2.2 Expérimentation, développement et des habiletés................................................. 32
apprentissage 2.3 Multipliez les situations............................... 32
sont indissociables ....................................... 16 2.4 Répétez les situations................................... 33
2.3 L’enfant apprend parce qu’il joue ................ 16 2.5 Variez les situations...................................... 33
2.4 La mémoire et l’apprentissage sont 2.6 Proposez des défis ludiques.......................... 33
étroitement liés............................................ 17 2.7 Tenez compte de l’affectivité........................ 34
2.5 Les relations sociales favorisent 2.8 Suscitez la prise de conscience...................... 34
l’apprentissage.............................................. 17 2.9 Observez les difficultés motrices .................. 34
2.6 Le langage est central dans le 2.10 Adaptez vos attentes à l’âge des enfants ...... 34
développement
et l’apprentissage.......................................... 19 3. Étapes du développement moteur
3.1 De la naissance à 1 an.................................. 36
3.2 De un à deux ans......................................... 40
(Psycho)motricité et habiletés 3.3 De deux à trois ans...................................... 42
motrices......................................... 21 3.4 De trois à quatre ans.................................... 43
3.5 De quatre à six ans....................................... 44
1. Le développement et l’apprentisage
3.6 De six à sept ans.......................................... 45
des habiletés motrices......................................22
3.7 Développement des comportements
1.1 Définitions et caractéristiques...................... 22
moteurs de base de la naissance à sept ans.... 46
1.2 Enjeux......................................................... 23
1.2.1 Enjeux moteurs................................ 23 4. (Psycho)motricité et latéralisation...................47
1.2.2 Enjeux sociaux et affectifs................. 23 4.1 Définitions et caractéristiques...................... 47
1.2.3 Enjeux cognitifs................................ 24 4.2 Enjeux ........................................................ 48
1.3 Étapes de l’apprentissage des gestes 4.2.1 Enjeux sociaux et affectifs ................ 48
moteurs (praxies)......................................... 24 4.2.2 Enjeux moteurs ............................... 48
1.3.1 Phase verbale.................................... 24 4.2.3 Enjeux cognitifs................................ 49
1.3.2 Phase verbo-motrice ........................ 24 4.3 Pistes méthodologiques spécifiques.............. 50
1.3.3 Phase motrice................................... 24 4.3.1 Adaptez vos attentes à l’âge des
1.4 Indices de progressions des habiletés............ 25 enfants............................................. 50
1.4.1 Les mouvements 4.3.2 Laissez la latéralisation s’installer
deviennent automatiques.................. 25 spontanément .................................. 50
1.4.2 L’action est moins globale, 4.3.3 Observez la dominance manuelle .... 50
le geste devient épuré........................ 25 4.3.4 Différenciez latéralisation et
1.4.3 La posture est adaptée connaissance gauche-droite............... 50
de manière anticipative..................... 25 4.4 Pistes d’actions............................................. 51

375
TABLE DES MATIÉRES

4.4.1 Matériel............................................ 51 6.3.4 Soyez attentif à l’implication


4.4.2 Situations motrices........................... 51 cognitive .......................................... 68
a) Agir avec le côté dominant .......... 51 6.3.5 Tenez compte de l’affectivité............. 68
b) Coordonner les actions bilatérales.51 6.4 Pistes d’actions............................................. 69
4.4.3 Tests d’observation .......................... 51 6.4.1 Matériel.............................................. 69
a) Tests de préférence ....................... 51 6.4.2 Situations motrices............................. 69
b) Tests de performance.................... 52 a) Arrêter, freiner.............................. 69
4.4.4 Situations de prise de conscience ..... 52 b) S’équilibrer à l’arrêt ..................... 69
4.5 Observation de la latéralisation.................... 52 c) S’équilibrer en mouvement........... 70
d) Équilibrer des objets..................... 71
5. (Psycho)motricité et fonction tonique.............53
e) S’équilibrer sur des vélos, des
5.1 Définitions et caractéristiques...................... 53
objets en mouvement......... 71
5.1.1 Définitions....................................... 53
f ) Adopter la posture adéquate......... 71
5.1.2 Manifestations du tonus................... 53
6.4.3 Situations de prise de conscience ..... 71
5.2 Enjeux ........................................................ 54
6.5 Observation de la fonction posturale........... 72
5.2.1 Enjeux sociaux et affectifs ................ 54
5.2.2 Enjeux moteurs ............................... 54 7. (Psycho)motricité et motricité globale............73
5.2.3 Enjeux cognitifs5....................................................... 55 7.1 Définitions et caractéristiques...................... 73
5.3 Pistes méthodologiques spécifiques.............. 56 7.2 Enjeux ........................................................ 74
5.3.1 Adaptez vos attentes à l’âge des 7.2.1 Enjeux sociaux et affectifs ................ 74
enfants ............................................ 56 7.2.2 Enjeux moteurs................................ 74
5.3.2 Répétez, variez, multipliez 7.2.3 Enjeux cognitifs ............................... 74
les situations dans un contexte 7.3 Pistes méthodologiques spécifiques.............. 75
ludique............................................. 56 7.3.1 Adaptez vos attentes à l’âge des
5.3.3 Veillez à l’intégrité organique............ 56 enfants ............................................ 75
5.3.4 Respectez le besoin de sécurité par 7.3.2 Tenez compte du développement
la régularité et l’organisation............. 56 des capacités physiques..................... 75
5.3.5 Répondez au besoin de décharge...... 57 7.3.3 Répétez, variez, multipliez
5.3.6 Répondez au besoin de les situations dans un contexte
dynamisation du tonus..................... 57 ludique ............................................ 75
5.3.7 Répondez au besoin de modération 7.3.4 Veillez à la sécurité............................ 75
du tonus........................................... 57 7.4 Pistes d’actions............................................. 75
5.3.8 Développez la capacité d’ajuster 7.4.1 Matériel............................................ 75
le tonus de manière consciente et 7.4.2 Situations motrices........................... 76
volontaire......................................... 57 a) Coordonner les actions motrices... 76
5.4 Pistes d’actions............................................. 58 b) Marcher–courir, franchir et sauter.77
5.4.1 Matériel............................................ 58 c) Ramper........................................ 77
5.4.2 Situations motrices........................... 58 d) Rouler, tourner, pivoter................ 77
a) Libérer l’excès de tonus ................ 58 e) Se suspendre ................................ 77
b) Ajuster volontairement le tonus ... 58 f ) Pousser, tirer................................. 78
c) Dynamiser le tonus....................... 59 g) Lancer.......................................... 78
d) Modérer le tonus.......................... 59 7.4.3 Situations de prise de conscience...... 78
5.4.3 Situations de prise de conscience ..... 64 7.5 Observation de la motricité globale.............. 78
5.5 Observation de la fonction tonique.............. 64
8. (Psycho)motricité et motricité manuelle.........79
6. (Psycho)motricité et habilités posturales.........65 8.1 Définitions et caractéristiques...................... 79
6.1 Définitions et caractéristiques...................... 65 8.2 Enjeux ........................................................ 80
6.2 Enjeux ........................................................ 65 8.2.1 Enjeux sociaux et affectifs................. 80
6.2.1 Enjeux sociaux et affectifs ................ 65 8.2.2 Enjeux moteurs................................ 80
6.2.2 Enjeux moteurs............................... 66 8.2.3 Enjeux cognitifs ............................... 81
6.2.3 Enjeux cognitifs ............................... 66 8.3 Pistes méthodologiques spécifiques.............. 81
6.3 Pistes méthodologiques spécifiques.............. 67 8.3.1 Adaptez vos attentes à l’âge des
6.3.1 Adaptez vos attentes à l’âge des enfants ............................................ 81
enfants ............................................ 67 8.3.2 Suscitez la latéralisation manuelle..... 81
6.3.2 Variez, multipliez, répétez 8.3.3 Répétez, variez, multipliez
les situations dans un contexte les situations dans un contexte
ludique............................................. 67 ludique............................................. 81
6.3.3 Tenez compte des lois physiques a) La coordination manuelle ............ 81
d’équilibre........................................ 67 b) La coordination oculo-manuelle... 82

376
TABLE DES MATIÉRES

c) Les activités unimanuelles et k) « Écrire »...................................... 99


bimanuelles différenciées ............. 82 9.4.4 Situations de prise de conscience...... 99
8.3.4 Corrigez la posture et la prise 9.5 Observation de la motricité graphique....... 100
des outils dans les actions de Tableau recapitulatif des situations............. 100
manipulation.................................... 83 Répertoire des graphismes.......................... 101
8.4 Pistes d’actions ............................................ 83
10. (Psycho)motricité et motricité expressive......103
8.4.1 Matériel ........................................... 83
10.1 Définitions et caractéristiques................... 103
8.4.2 Situations motrices .......................... 83
10.2 Enjeux ..................................................... 104
a) Bouger les mains et les doigts........ 83
10.2.1 Enjeux sociaux et affectifs .............. 104
b) Pratiquer des jeux collectifs
10.2.2 Enjeux moteurs ............................. 104
traditionnels ................................ 84
10.2.3 Enjeux cognitifs ............................. 104
c) Saisir, lancer, projeter.................... 84
10.3 Pistes méthodologiques spécifiques........... 105
d) Manipuler pour agir..................... 85
10.3.1 Adaptez vos attentes à l’âge des
e) Manipuler pour percevoir............. 86
enfants .......................................... 105
8.4.3 Situations de prise de conscience...... 86
10.3.2 Variez, répétez, multipliez
8.5 Observation de la motricité manuelle.......... 87
les situations dans un contexte
9. (Psycho)motricité et graphisme.......................88 ludique........................................... 105
9.1 Définitions.................................................. 88 10.3.3 Adaptez vos attentes à la culture et
9.2 Enjeux ........................................................ 89 à la famille...................................... 105
9.2.1 Enjeux sociaux et affectifs ................ 89 10.3.4 Tenez compte de l’affectivité .......... 105
9.2.2 Enjeux moteurs ............................... 90 10.3.5 Enrichissez l’imaginaire et
9.2.3 Enjeux cognitifs................................ 90 l’imagination ................................. 106
9.3 Pistes méthodologiques................................ 91 10.3.6 Suscitez la création......................... 106
9.3.1 Adaptez vos attentes à l’âge des 10.3.7 Suscitez la prise de conscience de
enfants ............................................ 91 l’expressivité motrice...................... 107
9.3.2 Éveillez au désir, au plaisir, au 10.4 Pistes d’actions......................................... 107
besoin de laisser des traces................ 93 10.4.1 Matériel.......................................... 107
9.3.3 Sollicitez des stratégies cognitives ..... 93 10.4.2 Situations motrices ........................ 107
9.3.4 Exercez la motricité manuelle........... 93 a) Exprimer dans le jeu symbolique.108
9.3.5 Encouragez le choix de la main b) Exprimer dans les jeux
dominante........................................ 93 traditionnels............................... 108
9.3.6 Veillez à la posture et à la prise c) Exprimer dans le jeu scénique..... 108
d’outil.............................................. 93 d) Exprimer par le langage, la voix.. 109
9.3.7 Apprenez à planifier les gestes........... 94 e) Exprimer par la mimique............ 109
9.3.8 Laissez le temps de l’exercice et de f ) Exprimer par le mime................. 109
la répétition pour l’automatisation g) Exprimer par les marionnettes.... 110
du geste............................................ 95 h) Exprimer par les jeux d’ombre.... 110
9.3.9 Suscitez la prise de conscience i) Exprimer par les rondes
des différentes productions, des enfantines................................... 111
stratégies mises en places.................. 95 j) Exprimer par la danse créative..... 111
9.4 Pistes d’actions............................................. 95 k) Exprimer par les arts plastiques
9.4.1 Matériel............................................ 95 et la musique.............................. 113
9.4.2 Graphismes...................................... 95 10.4.3 Situations de prise de conscience.... 113
9.4.3 Situations motrices........................... 95 10.5 Observation de la motricité expressive...... 114
a) Manipuler, bricoler, agir 11. Observer les compétences motrices...............115
manuellement ............................. 95
b) Se socialiser, communiquer, Conclusion..........................................................117
exprimer ...................................... 96
c) Observer, percevoir, récolter des (Psycho)motricité et habiletés
graphismes................................... 96
d) Exercer spontanément les
cognitives..................................... 119
graphismes................................... 96 1. Le développement cognitif et l’apprentissage
e) Créer des traces éphémères........... 97 des habiletés cognitives.................................120
f ) Réaliser des empreintes................. 97 1.1 Définitions et caractéristiques.................... 120
g) Colorer......................................... 97 1.2 Piaget - Vygotsky - Tardif........................... 120
h) Dessiner....................................... 97 1.3 Différences individuelles et aprentissage..... 121
i) Graver, sculpter............................. 98 1.4 Étapes du développement cognitif –
j) Tracer............................................ 98 quelques repères......................................... 122

377
TABLE DES MATIÉRES

2. (Psycho)motricité, motivation, attention, 3.3.1 Adaptez vos attentes à l’âge des


mémorisation, métacognition, langage, enfants........................................... 142
transfert.........................................................127 3.3.2 Suscitez l’engagement dans la tâche .142
2.1 Définitions et caractéristiques.................... 127 3.3.3 Suscitez la représentation du
2.1.1 La motivation................................. 127 problème ....................................... 142
Observation.................................... 128 3.3.4 Suscitez l’utilisation des stratégies
2.1.2 L’attention ..................................... 128 de résolution ................................. 143
a) Évolution................................... 128 3.3.5 Suscitez l’évaluation des stratégies... 144
b) Observation............................... 129 3.4 Pistes d’actions........................................... 145
2.1.3 La mémoire ................................... 129 3.4.1 Matériel ......................................... 145
a) La mémoire sensorielle............... 130 3.4.2 Situations motrices......................... 145
b) La mémoire de travail ou la 3.4.3 Situations de prise de conscience ... 145
mémoire à court terme............... 130 3.5 Observation de la résolution de problèmes.145
c) La mémoire à long terme ........... 131
4. (Psycho)motricité, éveil sensoriel
d) Apprentissage et mémorisation
et perception.................................................146
sont indissociables...................... 132
4.1 Définitions et caractéristiques.................... 146
e) Évolution de la mémoire ........... 132
4.1.1 Définition ..................................... 146
2.1.4 Le langage...................................... 132
4.1.2 Physiologie de la perception .......... 146
2.1.5 La métacognition........................... 133
4.1.3 Les canaux sensoriels...................... 147
2.1.6 Le transfert..................................... 133
4.2 Enjeux ...................................................... 147
2.2 Pistes méthodologiques.............................. 133
4.2.1 Enjeux sociaux affectifs................... 148
2.2.1 Soyez un exemple........................... 133
4.2.2 Enjeux moteurs ............................. 148
2.2.2 Créez un environnement propice
4.2.3 Enjeux cognitifs.............................. 148
à l’apprentissage implicite de la
4.3 Pistes méthodologiques spécifiques............ 149
motivation ..................................... 134
4.3.1 Suscitez l’apprentissage de la
2.2.3 Créez un environnement propice à
résolution de problèmes.................. 149
l’exercice implicite de l’attention ... 134
4.3.2 Soyez attentif à l’intégrité
2.2.4 Créez un environnement propice
neurologique ................................. 149
à l’exercice implicite de la
4.3.3 Soyez attentif au contexte............... 150
mémorisation ................................ 134
4.3.4 Adaptez vos attentes à l’âge des
2.2.5 Créez un environnement propice
enfants........................................... 150
au développement du langage ........ 135
a) De la naissance à deux ans.......... 150
2.2.6 Créez un environnement propice
b) De deux à six ans........................ 150
à l’exercice implicite de la
4.3.5 Suscitez l’utilisation adéquate des
métacognition et du transfert......... 135
canaux sensoriels............................ 152
2.2.7 Exercez l’utilisation explicite des
4.3.6 Favorisez l’attention, la
stratégies, apprendre à apprendre.... 135
concentration................................. 152
2.3 Pistes d’actions........................................... 136
4.3.7 Sollicitez la mémorisation............... 152
2.3.1 Situations motrices......................... 136
4.3.8 Sollicitez le langage......................... 152
2.3.2. Situations de prise de conscience.... 136
4.3.9 Suscitez l’établissement de liens
a) Solliciter le repérage,
logiques.......................................... 153
l’explicitation, le transfert des
4.3.10 Suscitez la discrimination............... 153
stratégies de motivation efficaces.136
4.3.11 Suscitez la reconnaissance............... 153
b) Solliciter le repérage,
4.3.12 Suscitez l’identification .................. 154
l’explicitation, le transfert des
4.3.13 Suscitez la reproduction directe ou
stratégies d’attention efficaces..... 137
différée........................................... 154
c) Sollicitez le repérage,
4.3.14 Suscitez la production .................... 154
l’explicitation, le transfert des
4.3.15 Suscitez l’évaluation qualitative ...... 155
stratégies de mémorisation
4.3.16 Suscitez l’estimation et la mesure.... 155
efficaces...................................... 137
4.4 Pistes d’action............................................ 155
3. (Psycho)motricité et résolution de 4.4.1 Matériel ......................................... 155
problèmes......................................................139 4.4.2 Situations motrices........................... 156
3.1 Définitions et caractéristiques.................... 139 a) Sentir et percevoir....................... 156
3.2 Enjeux....................................................... 140 b) Percevoir par la vue ................... 157
3.2.1 Enjeux sociaux et affectifs............... 140 c) Percevoir par l’ouïe..................... 158
3.2.2 Enjeux moteurs ............................. 140 d) Percevoir par le toucher.............. 160
3.2.3 Enjeux cognitifs ............................. 140 e) Percevoir par la proprioception .. 161
3.3 Pistes méthodologiques.............................. 142 f) Percevoir par l’olfaction et le goût... 161

378
TABLE DES MATIÉRES

4.4.3 Situations de prise de conscience ... 162 6.3.2 Envisagez les différentes tâches
4.5 Observation de l’éveil sensoriel et de la perceptives ..................................... 175
perception................................................. 162 6.3.3 Adaptez vos attentes à l’âge des
5. (Psycho)motricité, perception du corps enfants .......................................... 175
et structuration du schéma corporel..............163 a) Entre deux et cinq ans................ 175
5.1 Définitions et caractéristiques.................... 163 b) À partir de cinq ans ................... 175
5.1.1 Définitions..................................... 163 c) Après six ans............................... 175
5.1.2 Les caractéristiques liées à la 6.3.4 Veillez à la qualité de la prise
structure et aux fonctions du corps.163 d’information................................. 178
5.1.3 Les caractéristiques liées à la 6.3.5 Invitez les enfants à se servir du
position et l’orientation du corps.... 164 corps comme système de référence .178
5.1.4 Précision des concepts associés........ 164 6.3.6 Envisagez le passage de l’espace
5.2 Enjeux ...................................................... 165 vécu et senti, à l’espace perçu.......... 179
5.2.1 Enjeux sociaux et affectifs............... 165 6.3.7 Suscitez la connaissance de la
5.2.2 Enjeux moteurs.............................. 165 gauche et de la droite...................... 179
5.2.3 Enjeux cognitifs.............................. 165 6.3.8 Tenez compte de l’affectivité........... 179
5.3 Pistes méthodologiques spécifiques............ 166 6.4 Pistes d’action............................................ 180
5.3.1 Suscitez la capacité de résoudre des 6.4.1 Matériel.......................................... 180
problèmes et l’éveil sensoriel........... 166 6.4.2 Situations motrices......................... 180
5.3.2 Envisagez les différentes tâches a) Percevoir les formes, les surfaces,
perceptives ..................................... 166 les volumes................................. 180
5.3.3 Adaptez vos attentes à l’âge des b) Percevoir les directions, les
enfants .......................................... 166 orientations................................ 181
a) Avant deux ans........................... 166 c) Percevoir le voisinage,
b) Entre deux et six ans ................. 166 l’éloignement, la distance............ 181
c) Entre six et huit ans ................... 166 d) Percevoir l’entourage et
5.3.4 Veillez à la qualité de la prise l’enveloppement......................... 183
d’informations................................ 169 e) Percevoir l’ordre et la succession. 183
5.3.5 Envisagez le passage du corps vécu f ) Changer de point de vue, opérer
et senti au corps perçu.................... 169 des transformations.................... 183
5.3.6 Tenez compte de l’affectivité .......... 169 6.4.3 Situations de prise de conscience.... 184
5.4 Pistes d’actions........................................... 169 6.5 Observation de la perception de l’espace.... 185
5.4.1 Matériel ......................................... 169
5.4.2 Situations motrices ........................ 169 7. (Psycho)motricité, perception
a) Percevoir les limites corporelles... 170 et structuration du temps..............................186
b) Percevoir la forme, la surface, la 7.1 Définitions et caractéristiques.................... 186
localisation des parties du corps.. 170 7.1.1 Définitions.................................... 186
c) Percevoir les symétries et les 7.1.2 L’ordre et la succession.................... 186
asymétries corporelles, le côté 7.1.3 La durée......................................... 187
dominant................................... 171 7.1.4 La vitesse........................................ 187
d) Percevoir la position et 7.1.5 Le rythme....................................... 188
l’orientation du corps dans 7.2 Enjeux....................................................... 189
l’espace.......... 171 7.2.1 Enjeux sociaux et affectifs............... 189
5.4.3 Situations de prise de conscience.... 172 7.2.2 Enjeux moteurs.............................. 189
5.5 Observation de la perception du corps....... 172 7.2.3 Enjeux cognitifs.............................. 189
6. (Psycho)motricité, perception 7.3 Pistes méthodologiques spécifiques............ 190
et structuration de l’espace............................173 7.3.1 Suscitez la capacité de résoudre des
6.1 Définitions et caractéristiques.................... 173 problèmes et l’éveil sensoriel........... 190
6.1.1 Définitions..................................... 173 7.3.2 Sollicitez les différentes tâches
6.1.2 Les caractéristiques structurales...... 173 perceptives ..................................... 190
6.1.3 Les caractéristiques contextuelles.... 174 7.3.3 Adaptez vos attentes à l’âge des
6.2 Enjeux ...................................................... 174 enfants........................................... 190
6.2.1 Enjeux sociaux et affectifs............... 174 a) Avant deux ans........................... 190
6.2.2 Enjeux moteurs.............................. 174 b) Entre deux et quatre ans............. 190
6.2.3 Enjeux cognitifs.............................. 174 c) À partir de quatre ans ................ 191
6.3 Pistes méthodologiques spécifiques............ 175 d) Au-delà de six ans ...................... 191
6.3.1 Suscitez la capacité de résoudre des 7.3.4 Veillez à la qualité de la prise
problèmes, l’éveil sensoriel.............. 175 d’information................................. 191

379
TABLE DES MATIÉRES

7.3.5 Envisagez le passage du temps vécu 4.10 Assumez le rôle d’expert et de garant de la
et senti au temps perçu................... 193 loi ............................................................. 227
7.3.6 Tenez compte de l’affectivité........... 193 4.11 Observez et reconnaissez les enfants.......... 229
7.4 Pistes d’actions........................................... 194 4.12 Garantissez l’expression du plaisir ............ 229
7.4.1 Matériel.......................................... 194 4.13 Développez l’altruisme, l’entraide, la
7.4.2 Situations motrices......................... 194 coopération ............................................... 229
a) Percevoir l’ordre, la succession 4.14 Intervenez adéquatement dans les conflits .230
(2).............................................. 194 4.15 Suscitez l’imitation................................... 230
b) Percevoir l’ordre (aléatoire) 4.16 Développez le sentiment d’être unique .... 231
conventionnel............................. 195 4.17 Philosophez….......................................... 231
c) Percevoir l’âge et l’irréversibilité.. 195 5. Pistes d’actions..............................................232
d) Percevoir la durée....................... 195 5.1 Matériel..................................................... 232
e) Percevoir la vitesse...................... 196 5.2 Situations motrices.................................... 232
f ) Percevoir le rythme : continuité, 5.2.1 Jeux spontanés................................ 232
périodicité, intervalles................. 196 a) Jeux moteurs.............................. 233
7.4.3 Situations de prise de conscience.... 197 b) Jeux symboliques........................ 233
7.5 Observation de la perception du temps...... 198 c) Jeux de constructions, de
8. Observer les habiletés cognitives...................199 créations..................................... 234
Conclusion..........................................................205 5.2.2 Défis individuels............................. 234
5.2.3 Défis coopératifs............................. 234
5.2.4 Rondes et jeux chantés................... 235
(Psycho)motricité, habiletés 5.2.5 Jeux coopératifs.............................. 235
sociales et affectives...................... 207 5.2.6 Jeux traditionnels collectifs............... 235
1. Définitions et caractéristiques.......................208 5.2.7 Jeux « chacun à son tour ».............. 236
5.2.8 Créations personnelles ................... 236
2. Paramètres.....................................................208 5.3 Situations de prise de conscience................ 236
2.1 La théorie de l’esprit.................................. 208
2.2 Le langage, le raisonnement, le traitement 6. Observer les compétences transversales
des informations ....................................... 208 relationnelles.................................................237
2.3 Le sentiment de confiance.......................... 209 Conclusion..........................................................241
2.4 Le sentiment de compétence...................... 209
2.5 Le sentiment d’appartenance..................... 209 (Psycho)motricité, apprentissages
2.6 Le sentiment de puissance.......................... 210 scolaires et besoins spécifiques...... 243
2.7 Le sentiment de limites.............................. 210
1 (Pshycho)motricité et apprentissages
3. Enjeux...........................................................212 scolaires.........................................................244
3.1 Enjeux sociaux et affectifs ......................... 212 1.1. Pistes méthodologiques.............................. 244
3.2 Enjeux moteurs.......................................... 212 1.2 Deux exemples d’apprentissages scolaires....244
3.3 Enjeux cognitifs ........................................ 212 1.2.1 Les apprentissages mathématiques....244
a) De la naissance à deux ans..................... 220 1.2.2 Les apprentissages en langue
b) Entre deux et quatre ans........................ 221 maternelle...................................... 245
c) Entre quatre et six ans............................ 221
2 (Psycho)motricité et besoins spécifiques.......246
d) Au-delà de six ans.................................. 221
2.1 Observer, analyser, prevenir, compenser..... 246
4. Pistes méthodologiques spécifiques...............213 2.2 Retards moteurs, dyspraxies....................... 247
4.1 Adaptez vos attentes à l’âge des enfants...... 213 2.2.1 Retards moteurs............................. 247
4.2 Considérez le lien d’attachement ............... 221 2.2.2 Dyspraxies...................................... 247
4.3 Suscitez l’expression symbolique des 2.3 Troubles de l’attention, impulsivité,
angoisses fondamentales ............................ 222 hyperactivité ............................................. 250
4.4 Proposez des jeux traditionnels à portée 2.3.1 Les troubles de l’attention .............. 250
symbolique................................................ 223 2.3.2 L’impulsivité .................................. 250
4.5 Soyez attentif à l’image du corps................ 224 2.3.3 Hyperactivité motrice
4.6 Soyez attentif aux besoins de cohérence, de et intellectuelle .............................. 250
régularité................................................... 224 2.3.4 Le trouble déficitaire de l’attention
4.7 Sollicitez la cognition sociale (théorie de avec ou sans hyperactivité .............. 251
l’esprit)...................................................... 225 2.3.5 Quelques pistes de différenciation ....251
4.8 Accompagnez la perception du genre 2.4 Dyslexie, dyscalculie, difficultés graphiques.... 254
féminin et masculin................................... 225 2.4.1 Dyslexie......................................... 254
4.9 Ajustez vos interventions au langage 2.4.2 Dyscalculie..................................... 255
tonique ..................................................... 226 2.5 Conclusion ............................................... 257

380
TABLE DES MATIÉRES

Didactique de la (psycho)motricité.... 259 10.2 En cours de séance.................................... 285


10.2.1 Organisez des rassemblements
1. Ciblez des compétences.................................260 efficaces.......................................... 286
2. Choisissez et organisez les espaces.................260 10.2.2 Supervisez pour garantir la sécurité.... 286
10.2.3 Intervenez dans le cas d’agression... 286
3. Choisissez et organisez le matériel.................261
10.2.4 Exercez une présence discrète et
4 Organisez, supervisez, sécurisez les temps de rassurante pour garantir la relation....287
récréation......................................................267 10.2.5 Adoptez le langage corporel
adéquat.......................................... 287
5. Pensez aux transitions...................................267
5.1 Quand les utiliser ? ................................... 268 11. Accompagnez l’enfant qui apprend...............288
5.2 Comment les choisir ? ............................... 268 11.1 Garantissez l’expression de plaisir............. 288
11.2 Suscitez la créativité motrice..................... 288
6. Ritualisez les séances ....................................268
11.3 Acceptez les répétitions............................. 289
7. Choisissez un mode d’organisation...............271 11.4 Intervenez en cas de fixité......................... 289
7.1 Séance « dirigée » d’activités collectives...... 271 11.5 Orientez la prise de conscience sur les
7.1.1 Intérêts........................................... 271 compétences visées.................................... 289
7.1.2 Inconvénients................................. 271 11.6 Observez les enfants ................................. 290
7.1.3 Déroulement ................................. 271 11.7 Reconnaissez les enfants
7.2 Séance en « ateliers libres » ou « parcours à partir de l’observation............................ 290
libres »....................................................... 272 11.7.1 Reconnaissez les enfants dans leurs
7.2.1 Intérêts........................................... 272 actions................................................ 290
7.2.2 Inconvénients................................. 273 11.7.2 Reconnaissez les enfants dans leurs
7.2.3 Déroulement.................................. 273 demandes........................................... 291
7.3 Séance en « ateliers-carrousels ».................. 273 11.7.3 Reconnaissez les enfants dans leurs
7.3.1 Intérêts........................................... 274 émotions............................................. 291
7.3.2 Inconvénients................................. 274
12. Adaptez les situations à l’âge des enfants.......292
7.3.3 Déroulement.................................. 274
7.4 Séance en « parcours orientés ».................. 275 Conclusion..........................................................295
7.4.1 Intérêts........................................... 275
7.4.2 Inconvénients................................. 275 Outils........................................... 297
7.4.3 Déroulement ................................. 276 1. Compétences à solliciter et à cibler..................298
7.5 Séance de type Aucouturier........................ 276
2. Situations motrices..........................................300
7.5.1 Intérêts........................................... 276
7.5.2 Inconvénients................................. 277 3. Situations de jeux spontanés ...........................302
7.5.3 Déroulement ................................. 277 4. Comptines et jeux de doigts.............................303
8. Choisissez et organisez les situations 5. Rondes et jeux chantés.....................................308
motrices.........................................................279
6. Origamis .........................................................310
8.1 Les jeux spontanés initiés par l’enfant : les
jeux libres.................................................. 279 7. Jeux traditionnels collectifs..............................311
8.1.1 Caractéristiques.............................. 279 7.1 Jeux d’orientation...................................... 311
8.1.2 Comment les présenter ?................ 279 7.2 Jeux de courses .......................................... 313
8.2 Les jeux suscités et dirigés ......................... 280 7.3 Jeux de relais.............................................. 316
8.2.1 Caractéristiques.............................. 280 7.4 Jeux d’approche ........................................ 317
8.2.2 Comment les présenter ?................ 280 7.5 Jeux de poursuites et jeux de chats............. 318
8.3 Les défis collectifs...................................... 281 7.6 Jeux de réflexes, jeux d’habiletés ................ 322
8.4 Les jeux collectifs....................................... 281 7.7 Jeux d’opposition et de complicité............. 327
8.5 Les rondes, comptines, jeux chantés, 7.8 Jeux d’échanges sans investissement de
chants dansés, ritournelles rythmées…....... 282 territoire.................................................... 328
7.9 Jeux de comédie......................................... 329
9. Créez et faites évoluer les situations en
7.10 Jeux de parachute..................................... 331
jouant sur différentes variables......................284
7.11 Jeux aquatiques......................................... 334
10. Garantissez l’organisation, la sécurité, la loi.285
8. Séances d’activités collectives...........................336
10.1 En début de séance................................... 285
10.1.1 Explicitez, dans un premier temps, 9. Séances en ateliers-carrousels...........................338
les droits......................................... 285 9.1 Séance 1 : 4 ateliers..................................... 339
10.1.2 Explicitez, dans un second temps, 9.2 Séance 2 : 5 ateliers..................................... 341
les devoirs et les limites................... 285 9.3 Séance 3 : 2 ateliers..................................... 342

381
TABLE DES MATIÉRES

10. Séances en parcours orienté...........................344 14. Canevas de préparation ................................364


11. Séances en parcours libres..............................347 15. Outils de planification et de différenciation..366
11.1 Séance 1................................................... 348
11.2 Séance 2................................................... 349 Conclusion..........................................................369

12. Séances de type Aucouturier..........................351 Bibliographie.......................................................372


13. Grilles d’observation......................................355 Index des situations motrices ..............................374
13.1 Grille d’observation 1............................... 355
Table de matiéres.................................................375
13.2 Grille d’observation 2............................... 359
13.3 Grille d’évaluation des séances.................. 360 Notes....................................................................382

382
Notes

383
Notes

384
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