Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Principe de cotation au
maximum de matière
Objectifs
Le principe de cotation au maximum de matière modifie le principe de base
d’indépendance de la spécification pour introduire une dépendance entre les
tolérances dimensionnelles et les spécifications géométriques. Il autorise des
écarts supplémentaires de dispersion pour ces dernières qui permettent de
considérer comme « bonnes » des pièces qui auraient été mises au rebut sinon.
Son application permet donc de fabriquer des pièces à moindre coût en se
focalisant sur les conditions de montabilité. L’objectif de ce cours est de
présenter les outils nécessaires à l’interprétation des ces cotations particulières.
Table des matières
1 Principe et application 3
1.1 Notion d’état virtuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Condition d’application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
€
Nicolas Mesnier, lycée Jules Ferry, Versailles
Année 2018–2019
1 Principe et application
Le principe de cotation au maximum de matière est défini par la norme de l’AFNOR
NF E04 555:1992. C’est un principe qui modifie le principe de base d’indépendance
en créant une relation particulière entre une tolérance dimensionnelle et une tolérance
géométrique. Dans l’avant-propos de la norme, il est précisé que l’appellation « principe
du maximum de matière » utilisée dans le texte ISO doit être comprise comme « exigence
du maximum de matière ». Cette exigence prend en compte la relation mutuelle de la
dimension et de la tolérance géométrique concernée. Son application est indiquée par le
modificateur M à côté de la tolérance et/ou à côté de la référence (figure 1).
3
Figure 2 – Cas limite d’un assemblage avec jeu (au maximum de matière).
Dans l’état actuel des normes, l’exigence au maximum de matière ne peut s’appliquer que
lorsque les éléments spécifiés peuvent être caractérisés par un tolérancement dimensionnel
(cylindre, groupe de cylindres, sphère, groupe de sphères, couple de deux plans en face à
face). Le contrôle de la spécification peut être effectué en plaçant un calibre sur la pièce.
Arbre dmaxi
Surface de référence
Alésage dmini
4
2.1 Vérification d’une cotation
Une cotation au maximum de matière peut se vérifier avec un calibre. C’est une pièce
réelle censée représenter l’état virtuel de la surface tolérancée. Ses dimensions dépendent
de la surface tolérancée et en particulier si c’est une surface contenante (alésage) ou une
surface contenue (arbre).
L’élément tolérancé est une surface nominalement cylindrique de type arbre de diamètre
nominal φ16 mm. Son état virtuel au maximum de matière est caractérisé par un
diamètre de :
16 + 0, 01 + 0, 04 = 16, 05 mm
|{z} | {z } | {z }
nominal Tol. sup. IT spécif.
L’état virtuel associé à cette surface sera donc un cylindre de diamètre φ16, 05 mm,
perpendiculaire au plan de référence A, associé à la surface nominalement plane SA . Le
calibre sera donc constitué d’un alésage de diamètre φ16, 05 mm d’axe perpendiculaire
à une surface nominalement plane. La spécification sur l’arbre sera considérée comme
vérifiée si :
— l’arbre peut être assemblé avec le calibre ;
— si l’épaulement de l’arbre peut être en appui avec la surface nominalement plane
du calibre ;
— si toutes les dimensions locales de l’arbre sont supérieures à 16−0, 02 = 15, 98 mm.
Ce type de cotation permet d’accepter des pièces qui auraient été rejetées au vu de la
cotation dimensionnelle ou de la spécification de perpendicularité sans le modificateur. On
donne sur la figure 3b un exemple de configuration qui ne respecte pas la spécification
de perpendicularité seule, mais qui devient acceptable avec une cotation au maximum de
matière.
5
Figure 3 – Exemple de pièces acceptées (a) sans et (b) avec modificateur M .
6
2.3 Cas d’une référence au maximum de matière
Comme nous l’avons présenté, le modificateur au maximum de matière peut porter
sur une surface tolérancée. Mais il est tout à fait possible de spécifier une référence au
maximum de matière. Dans ce cas le calibre qui prend appui sur cette référence devra avoir
une dimension qui respecte l’état virtuel de la surface de référence, c’est-à-dire, respectant
les dimensions données dans la table 1.
7
Figure 5 – Exemple de spécification de perpendicularité au maximum de matière.
est admissible pour la cotation au maximum de matière. Cette interprétation revient donc
à négliger le défaut de forme de l’arbre. On représente cette condition dans un diagramme
t = f (d) :
t (mm)
0,004
d (mm)
15,998 16,001 16,005
8
une tolérance géométrique nulle pour traduire une condition d’assemblage. Pour illustrer
cela, on présente sur la figure 7, deux spécifications de perpendicularité qui induisent le
même état virtuel.
2.5 Exemples
9
Exemple 2.3 (Localisation d’un groupe d’axes de perçages)
Exemple de spécification de la localisation d’un groupe d’axes de perçages.
* *
*
10