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ISET Kef Métrologie

CHAPITRE 3 – Les tolérances


1. Introduction :
Les produits manufacturés sont conçus sur des plans. Ces plans comportent une
représentation graphique de chaque pièce à réaliser ainsi que des annotations complémentaires
dont fait partie la cotation.

La métrologie n’a de sens que si le concepteur et le métrologue interprètent cette cotation


de la même manière. Les normes servent à fixer les définitions et les méthodes de travail. Dans
le domaine de la métrologie, les normes sont regroupées sous l’appellation GPS (Spécifications
Géométriques des Produits) et sont disponibles à l’AFNOR.

Nous classerons la cotation en 2 grandes familles :

- Les spécifications dimensionnelles et angulaires.


- Les spécifications géométriques.

2. Principe de tolérancement :
La norme ISO 8015 (E 04-561) définit le principe de la relation entre les tolérances
dimensionnelles (linéaires et angulaires) et les tolérances géométriques.

Chaque exigence dimensionnelle ou géométrique spécifiée sur un dessin doit être


respectée en elle-même, indépendamment des autres exigences. (Sauf indication
particulière spécifiée).

Ainsi une tolérance géométrique s’applique sans tenir compte de la dimension de l’élément,
et les deux exigences sont traitées indépendamment. Si une relation particulière entre la
dimension et la forme, ou la dimension et l’orientation, ou la dimension et la position est
exigée, elle doit être spécifiée sur le dessin. Cette interdépendance entre la dimension et la
géométrie peut être indiquée par :

- L’exigence de l’enveloppe E (norme ISO 8015 et 256-1)


- Le principe du maximum de matière M (norme ISO 8015 et 2692)

3. Tolérance dimensionnelle :
3.1. Cas général

Une tolérance linéaire limite uniquement les dimensions locales réelles (distance entre deux
points di = AiBi), mais pas ses écarts de forme.

Une pièce sera donc conforme si la valeur prise par chacune des dimensions locales di se
trouve à l'intérieur de l'intervalle de tolérance.

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La pièce sera
conforme si
chacune des
valeurs prises par
les dimensions
locales di=AiBi se
trouve comprise
entre 46,6 mm et
50,4mm

Remarque: Toutes les cotes liées à un modèle de définition doivent obligatoirement être
tolérancées.

3.2. Ajustement

Exemple : 10H7g6

Ce type de cotation correspond à des valeurs numériques figurant dans les tableaux des
ajustements. En mécanique, on ajuste très souvent des pièces de révolution. La cotation
permettant d’obtenir un jeu important, faible ou un serrage, a déjà été déterminée. Le
concepteur dispose d’un tableau qui le guide dans le choix des lettres à inscrire à la suite de la
cote nominale en fonction du fonctionnement souhaité.

Le fabriquant et le métrologue utilisent un tableau permettant de faire la correspondance


entre l’ajustement normalisé et la tolérance chiffrée.

Les lettres majuscules sont utilisées pour les alésages (partie femelle).Les lettres minuscules
correspondent à l’arbre (partie mâle). Les chiffres donnent la qualité de la cote. Plus les chiffres
sont petits, plus l’intervalle de tolérance est petit (ajustement précis).

3.3. Tolérances générales

Afin d’éviter l’écriture d’un nombre trop important de spécifications dans un modèle de
définition, on utilise des tolérances générales. Dans certains cas, les cotes semblent ne pas avoir
de tolérance. Une tolérance générale doit donc figurer dans le cartouche (tableau en bas à droite
du dessin de définition de chaque pièce).

Exemple :

Tolérance générale ±0,1 : toutes les cotes ont cette tolérance si aucune n’est inscrite

4. Tolérance angulaire
Un angle local αi entre deux plans est défini dans un plan Pi, perpendiculaire à la droite
d’intersection des deux plans.

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L’intersection de Pi avec les deux surfaces réelles donne deux lignes réelles. A chaque ligne
est associée une droite tangente (qui est telle que la plus grande distance des points de la ligne
réelle à la droite soit minimale). αi est l’angle formé par ces deux tangentes.

La tolérance angulaire est vérifiée si tous les ai sont dans l’intervalle de tolérance angulaire.

2945'  i  3015' i
5. Exigence de l’enveloppe
D’après le principe de l’indépendance, une spécification dimensionnelle ne limite pas le
défaut de forme de l’élément spécifié.

Sur la figure ci-contre, on voit que la pièce peut être considérée comme bonne du point de
vue dimension si toutes les valeurs prises par les dimensions locales (bipoints) se trouvent dans
l’intervalle de tolérance, mais que le défaut de forme peut être très grand.

Si l’une des fonctions de cet arbre est de pouvoir se loger dans un alésage, le concepteur du
produit pourra donc en plus indiquer sur le dessin de définition qu’il désire limiter le défaut de
forme de cet arbre, par une exigence d’enveloppe.

L’exigence d’enveloppe est indiquée par le symbole E à la suite de la tolérance linéaire, et


signifie que l’enveloppe parfaite au maximum de matière ne doit pas être dépassée.

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Dans le cas de notre exemple, cela voudra dire que pour que la pièce soit conforme, il
faudra que :

- Les valeurs prises par les dimensions locales se trouvent dans l’intervalle de tolérance,
c.-à-d. : 19,8 ≤ di ≤ 20,2
- L’arbre spécifié ne devra jamais dépasser un cylindre parfait de diamètre 20,2 (état de
l’alésage de l’enveloppe considéré au maximum de matière).

On utilise l’exigence de l’enveloppe afin de garantir une condition d’assemblage.

L’exigence de l’enveloppe ne peut pas être utilisé dans :

- le cas des pièces minces


- le cas des tolérances angulaires
- le cas de la cotation de la position d’un axe
- Quand ce n’est pas nécessaire
 Géométrie de l’enveloppe

Pour un cylindre, l’enveloppe est définie par un alésage parfait dont le diamètre est égal au
diamètre maxi de l’arbre.

La pièce est « bonne » car : 39,85 ≤ ai ≤ 39,95 et qu’elle ne dépasse pas son enveloppe.

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La pièce est « mauvaise » bien que 39,85 ≤ ai ≤ 39,95 car elle dépasse son enveloppe.

Pour un alésage, l’enveloppe est définie par un cylindre parfait dont le diamètre est égal au
diamètre mini de l’alésage.

Pour des pièces prismatiques, l’enveloppe est définie par deux plans parallèles distants de la
cote maxi pour un lardon et de la cote mini pour une rainure.

6. Tolérances géométriques :
6.1. Définitions associées aux normes ISO :

La norme ISO 14660 donne la définition des éléments géométriques des pièces. Les
principaux termes utilisés sont les suivants :

- Elément d’une pièce : c’est un point, une ligne ou une surface ;

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- Elément nominal : c’est l’élément théoriquement exact défini par le dessin technique ;
- Elément dérivé nominal : c’est le centre, l’axe, le plan médian d’un élément nominal ;
- Elément réel : c’est l’élément réel de la pièce ;
- Elément extrait : c’est la représentation de la pièce, constituée d’un nombre fini de
points obtenus par la mesure de la pièce réelle ;
- Elément dérivé extrait : c’est le centre, l’axe, le plan médian de l’élément extrait.
- Elément associé : c’est l’élément de forme géométrique parfaite associé à l’élément
extrait.

Figure 1. Relation entre les définitions des éléments géométriques ISO/DIS 14660-1
6.2. Les spécifications géométriques

Les spécifications géométriques sont classées en 3 catégories :

 Les spécifications de forme


 Les spécifications d’orientation
 Les spécifications de position

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6.2.1. Cadre de la spécification :

Les spécifications sont indiquées dans un cadre rectangulaire divisé en deux cases ou plus
(5maxi). Ces cases contiennent, de gauche à droite, dans l’ordre suivant:
- Le symbole de la caractéristique géométrique,
- La valeur de la tolérance ; cette tolérance est précédée du signe Ø si la zone de tolérance
est circulaire ou cylindrique.
- Le cas échéant, la ou les lettres permettant d’identifier la référence ou le système de
référence.
Exemple :

Lorsque la tolérance s’applique à un groupe d’éléments tolérancées


(collection de 6 éléments par exemple), ceci doit être indiqué au dessus
du cadre.

S’il est nécessaire de spécifier plus d’une caractéristique géométrique


pour un élément tolérancé, les exigences peuvent être données dans des
cadres de tolérance placés l’un au dessous de l’autre.

6.2.2. Elément tolérancé

Le cadre de tolérance est relié à l’élément tolérancé par une ligne de repère, raccordé à l’un des
cotés du cadre. Il représente exactement l'élément qui désire être contrôlé. On peut trouver les
deux cas suivants :
La ligne de repère n’est pas alignée avec la ligne de cote  la tolérance s’applique à l’élément
lui-même. Exemple :

La ligne de repère est située sur le prolongement d’une cote  la tolérance s’applique à
l’élément dérivé. Exemple :

6.2.3. Référence spécifiée

La référence spécifiée est identifiée par une lettre majuscule inscrite dans un cadre relié à un
triangle de référence noirci ou non.
La référence est placée :
- sur l’élément ou un prolongement, si l’élément de référence est la ligne ou la surface
elle-même.

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- sur le prolongement de la ligne de cote lorsque l’élément de référence est un élément


dérivé (l’axe ou le plan médian).

On distingue trois types de références :

 Simple
 Commune
 Système de référence

6.2.4. Zone de tolérance

La zone de tolérance est la portion de plan ou de volume à l’intérieur de laquelle doit être
compris l’élément tolérancé (élément réel) ou les éléments tolérancés (groupe d’éléments
tolérancés)
Elle est limitée par des éléments géométriques idéaux distants de la valeur de la tolérance t et sa
forme dépend du type d’élément tolérancé, du symbole de tolérance et du modificateur se
trouvant devant la valeur de la tolérance.
 Zone de tolérance plane limitée par :

 Zone de tolérance volumique limitée par :

 Cas de l’inscription Ø t, la zone de tolérance est limitée par :

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6.3. Interprétation des tolérances géométriques

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Application 1

Application 2
// 0,1 A // 0,2 A

A A

Application 3

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