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Pour quelles modalités du développement l’Inde a-t-elle

opté ? (Dossier p.94, 95, 96)


L’Inde est aujourd’hui est un pays unique au monde. Il cumule un
accroissement démographique très fort et une croissance économique
soutenue, ce qui n’est pas sans poser un ensemble de défis en termes de
développement et de mode de vie. Nous allons donc explorer la
situation indienne en trois temps, en s’intéressant tout d’abord à
l’évolution de sa population, puis en appréciant les contrastes de
développement à l’intérieur du pays, et enfin en soulignant les actions
engagées afin de corriger les déséquilibres.
1. L’évolution de la population indienne
En un siècle, de 1900 à 2000, la population indienne a été
multipliée environ par cinq, en raison de l’achèvement de la première
phase de la transition démographique. Aujourd’hui l’Inde compte plus
de 1,4 milliards d’habitants et a dépassé la Chine. Elle devrait en
compter près de 1,6 milliards en 2050 d’après les prévisions du
document 2. Pour autant, la répartition de la population est très inégale à
l’échelle du pays. Malgré un taux d’urbanisation particulièrement faible
(33%), les populations se dirigent de plus en plus vers les
agglomérations urbaines, souvent situées sur les littoraux ou dans le
nord du pays, en contraste avec les territoires du sud et centre du pays,
très ruraux en moyenne et moins densément peuplés.

2. Les contrastes de développement


L’Inde est un pays qui cumule les paradoxes. Elle possède le
sixième PIB le plus important au monde en même temps qu’elle
enregistre à l’échelle du monde le pourcentage de mendiants le plus
important, lié en partie au système des castes. Elle s’est beaucoup
enrichit au cours du 20ème siècle, à l’image de la ville de Bengalore,
notamment dans les secteurs agricoles, industriels, et du point de vue de
sa puissance nucléaire et militaire, mais reste un pays ou la pauvreté est
endémique.
L’Inde fait partie des pays émergents. Elle est de fait très exposée
aux inégalités et à différents types d’injustices, que ce soit en termes de
logements, d’accès à la santé et à la culture et plus généralement aux
services de base. L’enjeu environnemental est aussi particulièrement
fort. Le faible niveau de reconnaissance des femmes dans la société
indienne pose également question, représentant un élément clé pour une
transition sociale juste et efficace.

3. Les actions pour lutter contre les déséquilibres


Afin de lutter contre les effets de l’explosion démographique et
mieux maitriser la natalité, le planning familial indien a mis en place
des campagnes de promotion visant à réduire la taille et composition des
foyers. D’autres recours existent, en particulier la stérilisation des
femmes, pratique très répandue (75,8%) mais souvent réalisées dans des
conditions très précaires voire indignes, à l’instar des avortements.
Comme le montre le document 5 du dossier, « L’Inde manque de
femmes » à hauteur de 63 millions. Ce phénomène de déséquilibre
trouve son origine dans des réalités sociales et culturelles (notamment
en rapport à la tradition de la dot) qui maintiennent les femmes dans un
statut inférieur. Celles-ci profitent en effet beaucoup moins des effets de
la croissance économique, en particulier dans les campagnes, et vivent
en moyenne moins longtemps, s’insèrent beaucoup moins facilement
sur le marché du travail ou en matière d’éducation.

Pour conclure, nous pouvons constater que l’Inde est engagé dans
différentes formes de transition, à la fois démographique, économique,
mais aussi urbaine, sociale et environnementale, qui en font un pays
particulièrement exposé aux inégalités. L’inde semble avoir choisi un
modèle de développement assez déséquilibré, dans le sens ou les
progrès sociaux et richesses économiques sont encore mal répartis. D’ici
2050, la plus grande démocratie du monde va-t-elle voir émerger une
véritable classe moyenne ?

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