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PERSPECTIVE
actualité en histoire de l’art
2 | 2016
Bibliothèques
Ce numéro de Perspective est consacré à l’art et aux bibliothèques : il a été conçu en écho à la
réouverture de la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art et comporte un ensemble
d’articles qui traitent de sujets aussi variés que la bibliothèque et l’art contemporain, les
bibliothèques d’artistes, les modes de classification des livres d’art depuis la période moderne
Bibliothèques
ou encore l’architecture des bibliothèques à l’ère numérique. Le bibliothécaire et historien de
l’art Michel Melot nous a accordé un grand entretien tandis que l’historien de l’architecture
et bibliophile Werner Oechslin nous offre une contribution théorique remarquable sur la
mobilité du savoir. Des articles plus brefs et fort originaux sur des collections documentaires
consacrées à l’art urbain ou au cinéma, ou encore composées d’ephemera, complètent ce
numéro, qui se révèle une extrapolation stimulante de cet événement institutionnel qui voit,
à la fois, l’inauguration de la salle Labrouste rénovée et l’accès démultiplié aux collections
documentaires et artistiques de l’INHA.
2 | 2016
Éditorial
Naissance des collections et des
Bibliothèques de musées, bibliothèques
universitaires : des collections au service
de l’histoire de l’art, Anne-Élisabeth
In Situ and in Cyberspace: the Art Library
and Art-Historical Research in
the Twenty-First Century, Kathleen
PERSPECTIVEactualité en histoire de l’art
bibliothèques, Antoinette Le Normand- Buxtorf, Pascale Gillet, Catherine Salomon
Romain et Alain Schnapp Granger et Anne-Solène Rolland
Livres d’artistes et ephemera en biblio- 2 | 2016
thèque, Roman Koot
Tribune Entretien Les bibliothèques d’artistes au prisme
Bibliothèques
Envoi (ricochets), avec Michel Melot des humanités numériques : la bibliothèque
Jean-Christophe Bailly par Philippe Saunier et Valérie de Monet, Félicie Faizand de Maupeou
Sueur-Hermel
Les documents de l’art. Réflexions à partir
Débats de quelques films de la bibliothèque
La bibliothèque et ceux qui la mettent Travaux Kandinsky, Lydie Delahaye
en mouvement, Werner Oechslin Putting Art in its Place: the “Modern L’art contemporain à la bibliothèque
System of the Arts” in Bibliographies du Zentralinstitut für Kunstgeschichte
Library Users: A Virtual Debate Among and Bibliothecae, Cecilia Hurley
Artists on How and Why Libraries Matter à Munich, Rüdiger Hoyer
to Them, Liesbeth Bik et Jos van Les bibliothèques d’artistes : une ressource
der Pol, Luísa Cunha, Penelope Curtis, Face à l’urbain : bibliothèques d’art,
pour l’histoire de l’art, Ségolène Le Men graffiti et street art, Christian Omodeo
Candida Höfer et Jyrki Siukonen
L’architecture des bibliothèques Art – Research – Library: Shaping Maps
Quel avenir pour les bibliothèques à l’ère des nouvelles technologies,
d’arts décoratifs ? Julius Bryant, Júlia of Knowledge, Jan Simane
Laurent Baridon
Katona, Jarmila Okrouhlíková
et Lucile Trunel
Lectures
Collections et bibliothèques d’art spoliées
par les nazis, deux pertes irréparables,
Martine Poulain
www.inha.fr | http://perspective.revues.org
Bibliothèques
Bibliothèques
Directeur de publication Perspective a été fondée en 2006 par Olivier Bonfait, son premier
Éric de Chassey rédacteur en chef, dans le cadre de ses missions de conseiller
scientifique au sein de l’Institut national d’histoire de l’art. Marion
Boudon-Machuel (2008-2012) puis Pierre Wachenheim (2012-
Rédactrice en chef
2013) lui ont succédé. Anne Lafont en est la rédactrice en chef
Anne Lafont depuis septembre 2013.
Secrétariat de rédaction
Marie Caillat Comité scientifique
assistée de Lisa Andrieu
Olivier Bonfait Antoinette Le Normand-Romain
Philippe Bordes Jean-Yves Marc
Secrétariat administratif
Anne-Élisabeth Buxtorf Pierre-Michel Menger
Joëlle Gurfinkiel
Giovanni Careri Jean-Marc Poinsot
Éric de Chassey Pierre Rosenberg
Conception graphique Philippe Durey Jean-Claude Schmitt
Pascale Ogée, Marianne Mannani Thomas Kirchner Alain Schnapp
Rémi Labrusse Philippe Sénéchal
Maquette Michel Laclotte Anne-Christine Taylor
Anne Desrivières Johanne Lamoureux Caroline van Eck
Nadeije Laneyrie-Dagen Bernard Vouilloux
Édition
INHA - Institut national d’histoire de l’art
2 rue Vivienne - 75002 Paris Comité de rédaction
Laurent Baridon Charlotte Guichard
Diffusion Ewa Bobrowska Godehard Janzing
FMSH-diffusion Anne-Élisabeth Buxtorf Rémi Labrusse
18, rue Robert-Schuman Penelope Curtis Michel Melot
CS 90003 - 94227 Charenton-le-Pont Martine Denoyelle Veerle Thielemans
Frédérique Desbuissons Bernard Vouilloux
Cedex
Impression
Alliance partenaires graphiques
19, rue Lambrechts – 92400 Courbevoie
181
Travaux
Lydie Delahaye, Les documents
Tribune 87
de l’art. Réflexions à partir
Cecilia Hurley, Putting Art de quelques films de la bibliothèque
11
in its Place: the “Modern System Kandinsky
Jean-Christophe Bailly,
of the Arts” in Bibliographies
Envoi (ricochets) 187
and Bibliothecae
Rüdiger Hoyer, L’art contemporain
111
à la bibliothèque du Zentralinstitut
Débats Ségolène Le Men, Les bibliothèques für Kunstgeschichte à Munich
15 d’artistes : une ressource pour
Werner Oechslin, La bibliothèque l’histoire de l’art 195
et ceux qui la mettent en mouvement Christian Omodeo,
133
Face à l’urbain : bibliothèques
29 Laurent Baridon, L’architecture d’art, graffiti et street art
Liesbeth Bik et Jos van der Pol, des bibliothèques à l’ère des nouvelles
Luísa Cunha, Penelope Curtis, technologies 203
Candida Höfer et Jyrki Siukonen, Jan Simane,
Library Users: A Virtual Debate Art – Research – Library:
Among Artists on How and Why Lectures Shaping Maps of Knowledge
Libraries Matter to Them 153
Martine Poulain, Collections
39 211
et bibliothèques d’art spoliées par
Julius Bryant, Júlia Katona, Résumés
les nazis, deux pertes irréparables
Jarmila Okrouhlíková et Lucile
217
Trunel, Quel avenir pour les 161 Crédits photographiques
bibliothèques d’arts décoratifs ? Kathleen Salomon, In Situ et droits d’auteur
and in Cyberspace: the Art Library
53
and Art-Historical Research in
Anne-Élisabeth Buxtorf,
the Twenty-First Century
Pascale Gillet, Catherine Granger
et Anne-Solène Rolland, 167
Bibliothèques de musées, bibliothèques Roman Koot, Livres d’artistes
universitaires : des collections et ephemera en bibliothèque
au service de l’histoire de l’art
Remerciements
à Olga Grlic, éditrice des textes anglais publiés dans ce volume papier et des versions
originales publiées dans sa version numérique, ainsi qu’à Françoise Jaouën,
Édouard Vergnon et Emmanuel Faure, traducteurs des textes de ce volume, pour
leur justesse et leur précieux travail ;
à Chiyuki Arita (Sou Fujimoto Architects, Tokyo) ; Bruno Briquez (Les Silos,
maison du livre et de l’affiche) ; Kurt Bodenmueller (Universität Zurich) ; Marion
Combes (Citadelles & Mazenod) ; Antje Dauer (Herzog August Bibliothek) ; John
Fekner ; Christophe Langlois (bibliothèque littéraire Jacques-Doucet) ; Franziska
Meng (Bibliothek der Hochschule für nachhaltige Entwicklung Eberswalde) ; Gwénola
Ménou (Analogues, maison d’édition pour l’art contemporain) ; Marc H. Miller
(Gallery 98) ; André Morin ; Sébastien Petratos, Sylvie Soulignac et Franck Bougamont
(BnF) ; Ahmed-Chaouki Rafif (A.C.R. éditions) ; Anne-Myrtille Renoux
(musée du Louvre) ; David Romero-Uzeda (Dominique Coulon & Associés) ; Isabella
Rossen (OMA) ; Ariane Salas (Palais de Tokyo) ; Fabien Tison Le Roux
(Cité de l’architecture et de patrimoine) ; Stephen Torton ; Suzanne Tóth-Pál
(Iwan Baan Studio) ; Klaus Ulrich Werner (Freie Universität Berlin) ; Julia Villaseñor
(Mexico, Kurimanzutto) ;
à Marie Akar (Art et Métiers du Livre) ; Anne-Sophie Chazaud et Celestino Avelar
(Bulletin des bibliothèques de France) ; Judy Dyki et Marsha Ross (Art Documentation:
Journal of the Art Libraries Society of North America) ; Erica Foden-Lenahan et Rebecca
Grainger (Art Libraries Journal) ; Olivia de La Panneterie (Bibliothèque(s)) ;
à l’équipe du Comptoir des presses d’universités pour leur soutien et leur grande
disponibilité ;
à tous les membres du comité de rédaction, ainsi qu’à tous les chercheurs auxquels
nous nous sommes adressés durant la préparation de ce numéro, pour leur précieuse
collaboration.
Face à l’urbain : faire leur apparition en Europe vers la fin des
années 19703. Si, depuis, celles-ci se juxtaposent
bibliothèques d’art, et constituent une alternative aux formes institu-
Lectures 195
Bibliothèques
Lectures 197
Bibliothèques
3. Roland Reagan
devant le mur
peint par John
Fekner dans
le Bronx, en août
1980.
4. Stephen Torton,
Jean-Michel
Basquiat and
Rammellzee
exiting Maxflied,
Los Angeles,
1982.
surdévelopper d’autres selon une répartition vague d’intérêt pour le graffiti, peu avant que
qui obéit aux exigences socio-économiques de l’apparition d’une nouvelle culture calligraphique
la civilisation occidentale14 ». dans les rues de Philadelphie et de New York sème
Au tournant des années 1960, l’étude des le trouble autour de 1970.
capacités sémantiques des écritures murales et Incapable de saisir la véritable nature de
l’analyse des mécanismes de l’iconosphère du ce phénomène, la presse l’apparente à d’autres
quotidien prennent le dessus sur l’archéologie et écritures murales ou reconnaît dans ces graffiti une
l’art brut, soutenues par l’intérêt que les révoltes nouvelle forme d’art – voire même un nouveau
étudiantes suscitent auprès des chercheurs. Qu’il courant de l’art moderne –, tandis qu’une lecture
s’agisse d’affiches politiques, de simples phrases sociale et politisée, incarnée par des livres comme
ou de pochoirs représentant des icônes de la The Faith of Graffiti de Norman Mailer et Kool Killer
culture pop naissante, l’art de rue devient un fait ou l’insurrection par les signes de Jean Baudrillard
politique que l’on documente à travers des livres, (1974), voit le jour. Pour contrer de tels propos,
fanzines et catalogues qui attirent l’attention des le néolibéralisme américain bâtit une « théorie
bibliothèques d’art. Il s’agit de la dernière grande de la vitre brisée » qui inscrit le writing, le nom
donné à cette culture par ses propres acteurs15, Chiaroscuro par Cokney et Hugo Vitrani, Probation
dans un plus large processus de pénalisation de Vacation. Lost in Asia d’Utah & Ether et No Time for
la pauvreté16. L’image de Ronald Reagan devant Fame21 (fig. 5), s’éloignent, ainsi, des préoccu-
les pochoirs peints par John Fekner dans le pations calligraphiques jusqu’alors dominantes
South Bronx, l’un de ces quartiers pauvres où le dans ce milieu22, pour définir – en opposition à
writing vit le jour, symbolise à la perfection cette l’esthétique de l’autorité citée ci-dessus – une
tentative néolibérale visant à faire du graffiti le esthétique du vandalisme qui questionne autant
symbole de la crise sociale, politique et écono- le geste du graffeur que la dimension matérielle
mique que New York venait de traverser (fig. 3). de l’effacement. Cette démarche, centrée autour
Le scénario des années 1980 est déjà écrit : les de l’artiste/vandale, qui se donne à voir et à lire
galeries de Manhattan sélectionnent une version – mais aussi à arrêter et à juger –, voit toutefois
édulcorée du graffiti et intègrent cette culture dans le jour alors même que le milieu académique
l’ancienne matrice formelle occidentale. Le writing, s’engage dans une redéfinition des outils intellec-
forme d’expression africaine-américaine, est alors tuels aptes à appréhender les formes de création
« blanchi », selon un schéma similaire à celui déjà urbaines. Cette évolution, les bibliothèques d’art
mis en œuvre dans le champ musical, avec le blues tardent à la comprendre et à la documenter,
ou le jazz. Face à un tel scénario, les bibliothèques en grande partie parce que bon nombre de ces
d’art suivent la voie tracée par le marché de l’art, publications se caractérisent par leur ambition
collectant les ouvrages consacrés à des artistes pluridisciplinaire. Par conséquent, si The Routledge
comme Keith Haring et Jean-Michel Basquiat, l’un Handbook of Graffiti and Street Art, sous la direction
des rares artistes africains-américains travaillant à de Jeffrey Ian Ross, ou des thèses de doctorat
Manhattan, sans percevoir que ce dernier s’inspire comme Ornament and Order. Graffiti, Street Art and
autant du lettrage abstrait de Cy Twombly que the Parergon de Rafael Schacter et Banksy Urban
de l’Ikonoklast Panzerism de Rammellzee (fig. 4). Art in a Material World d’Ulrich Blanché, figurent
On comprend, alors, que la raison principale de dans les rayons des bibliothèques d’art ou sur le
l’absence d’une étude approfondie de la produc- web, à l’instar de numéros thématiques de revues
tion théorique de ce dernier – fondamentale pour comme Rhizomes23, le travail fondamental du Street
une meilleure appréciation de l’œuvre de Basquiat Art & Urban Creativity Network et ses publications,
– dépend aussi de l’absence d’ouvrages qui lui sont sous la direction de Pedro Soares Neves et Daniela
consacrés dans les bibliothèques d’art17. V. de Freitas Simões24, ont échappé à l’attention
La diffusion de la « théorie de la vitre brisée », des bibliothécaires. Pourtant, ces travaux témoi
qui ouvre inévitablement la voie à la répression gnent, plus que tout autre, de l’existence d’un
dans la rue18, a aussi suscité des débats inattendus réseau de chercheurs capables de porter un débat
dans le monde académique. Jeff Ferrell a été le trop longtemps stagnant, et de faire du graffiti un
premier à questionner l’apparition d’une esthé- champ d’étude à même de nourrir une plus large
tique de l’autorité vouée à contrôler la présence réflexion sur l’urbain.
de messages et d’images non autorisés par les
institutions dans l’espace public. Ses études ont Les bibliothèques d’art
ouvert la voie à des recherches entre art et droit face aux frontières de l’art
comme celles de Jacob Kimwall, The G-Word. Tout au long du xxe siècle, l’histoire de l’art a
Virtuosity and Violation, Negotiating and Transforming élargi son corpus et a contribué à l’élaboration
Graffiti, et Alison Young, Street Art, Public City. Law, de nouveaux champs du savoir. Les historiens de
Crime and the Urban Imagination19. l’art ont participé à de nombreux débats trans-
Ces dernières années, celles de la découverte disciplinaires, et se sont aussi révélés perméables
du street art par le marché de l’art et de l’appari- à des questionnements induits par le graffiti et
tion des réseaux sociaux, le graffiti s’adapte aux le street art, depuis les années 1970. L’Art Brut
canons supposés du monde de l’art, suivant un ou encore les relectures post-coloniales des
parcours similaire à d’autres formes d’outsider art, échanges artistiques montrent que des cadres
parce que « la transgression ne concerne plus de lecture nouveaux ont déjà vu le jour. Les
l’introduction de l’art outsider au musée, mais différentes vagues d’intérêt pour le graffiti et
la question de l’entrée au sein de la sphère de l’historiographie des études consacrées à ce
l’art “officiel”20 ». Des livres d’artistes, comme mot-valise, décrites plus haut, sont aujourd’hui
Lectures 199
Bibliothèques
5. Cockney, Hugo
Vitrani (com-
missariat), vue
de l’installation
Guerre du Nord,
Paris, Palais
de Tokyo, juin
2014.
bien représentées dans les bibliothèques d’art Celles-ci susciteront probablement quelques
du monde entier et confirment qu’un nouvel réticences, tant la méfiance du monde de l’art
élargissement des rayons pourrait être envisagé. à l’égard des cultures urbaines est aujourd’hui
L’augmentation considérable de journées encore vivante28. Toutefois, ce sont justement
d’études et de colloques sur l’art urbain ou l’art ces politiques d’acquisition qui aident le monde
dans l’espace public25, ainsi que des projets de de la recherche à sortir des sentiers battus. Des
recherche comme l’Informationssystem Graffiti in fonds documentaires permettraient d’analyser
Deutschland Ingrid – une base de données recensant d’un nouvel œil la nature esthétique de ces
120 000 photographies des archives judiciaires pratiques artistiques29, au moment même où le
de Mannheim, Cologne et Munich, qui docu- graffiti et le street art appellent à une reconnais-
mentent l’histoire du graffiti en Allemagne entre sance, aujourd’hui accordée à la photographie,
1983 et 201526 – montrent qu’un tel processus à l’illustration et à la bande dessinée.
documentaire ambitieux est déjà en marche. Nul
doute que ce genre de démarches trouvera de plus Christian Omodeo,
en plus d’espace dans les années à venir, offrant chercheur indépendant
aux bibliothèques d’art la possibilité de devenir christian.omodeo@gmail.com
un lieu d’étude pour ces chercheurs qui s’inté-
ressent à l’urbain. Les premiers recensements de
livres, catalogues, revues et archives nécessaires à
l’étude de ces cultures urbaines, disponibles depuis
quelques années, devraient faciliter le travail des
bibliothécaires en quête d’ouvrages en grande par-
tie absents des bases de données bibliographiques
internationales27. Cependant, comme le confirme
la Cornell Hip Hop Collection, les contours des
nouvelles campagnes d’acquisition devront être
pensés en fonction de la nature du fonds destiné
à les accueillir.
1. Neil Brenner, Peter Marcuse, Margit Mayer (dir.), Cities 17. Ramm-ell-zee, cat. exp. (Helmond, Gemeentemuseum ;
for People, not for Profit. Critical Urban Theory and the Right to Groningen, Groninger Museum, 1986-1987), Helmond,
the City, Abingdon/New York, 2012. 1986 ; Rammellzee. The Equation, cat. exp. (Rome, Galleria
Lidia Carrieri, 1987), Rome/Martina Franca, 1987.
2. Alain Bertho, « Penser la “ville monde” », dans Socio-
Anthropologie, no 16, 2005, en ligne : https://socio-anthro- 18. Joe Austin, Taking the Train: How Graffiti Art Became an
pologie.revues.org/430 (consulté le 7 novembre 2016). Urban Crisis in New York City, New York, 2001.
3. La question de la définition de ces pratiques artistiques 19. Jeff Ferrell, Crimes of Style. Urban Graffiti and the Politics
urbaines restant aujourd’hui problématique, je renvoie of Criminality, New York, 1996 ; Jacob Kimwall, The
à quelques manuels qui en tracent aujourd’hui les G-word. Virtuosity and Violation, Negotiating and Transforming
contours : Julien Terral, Stéphanie Lemoine, In Situ : un pa- Graffiti, Stockholm, 2014 ; Alison Young, Street Art, Public
norama de l’art urbain de 1975 à nos jours, Paris, 2005 ; Anna City. Law, Crime and the Urban Imagination, Abingdon/
Waclawek, Graffiti and Street Art, Londres, 2011 ; Stéphanie New York, 2014.
Lemoine, L’art urbain : du graffiti au street art, Paris, 2012 ;
20. Delphine Dori, « Exposer l’Art Brut et l’art contem-
Magda Danysz, Anthologie du street art, Paris, 2015.
porain : le rôle des commissaires d’expositions », dans
4. Pour une vue d’ensemble de ce fonds, voir http://rmc. Marges. Revue d’art contemporain, 12, 2011, en ligne :
library.cornell.edu/hiphop/collections.html (consulté le https://marges.revues.org/393 (consulté le 7 novembre
3 juin 2016). 2016).
5. Claire Calogirou (dir.), Une esthétique urbaine : graffeurs 21. Cokney, Hugo Vitrani, Chiaroscuro, Paris, 2015 ; Utah
d’Europe, Paris, 2012. & Ether, Probation Vacation Lost in Asia, s.l., 2016 ; [Éditions
Premier], No Time for Fame, Paris, Bruxelles, 2016.
6. Sean Corcoran, Carlo McCormick (dir.), City as Canvas.
New York City Graffiti from the Martin Wong Collection, 22. La bibliographie sur ce sujet doit beaucoup aux
New York, 2013. recherches de Markus Mai et François Chastanet. Voir
7. The Writing on the Wall, Sotheby’s, Amsterdam, 2004. Markus Mai, Writing Urban Calligraphy and Beyond, Berlin,
2004 ; Marcus Mai, Thomas Wiczak, Writing The Memory
8. Giorgio De Mitri (dir.), The Bridges of Graffiti, Modène, of the City, Arsta, 2007 ; François Chastanet, Pixação São
2015. Paulo Signature, Toulouse, 2007 ; François Chastanet,
9. Charlotte Guichard, Graffitis. Inscrire son nom à Rome Cholo Writing. Latino Gang Graffiti in Los Angeles, Arsta,
xvi e- xix e siècle, Paris, 2014 ; Jérémie Koering, Isolde 2009 ; François Chastanet, Dishu: Ground Calligraphy in
Pludermacher, « Les graffitis d’artistes : signes de dévo- China, Arsta, 2013.
tion artistique, Rome, Latium, xve-xixe siècles », dans 23. Rafael Schacter, Ornament and Order. Graffiti, Street Art
Revue de l’art, 184, 2, 2014, p. 25-34. and the Parergon, Londres, 2014 ; Ulrich Blanché, Banksy.
10. Brassaï, « Du mur des cavernes au mur d’usine », Urban Art in a Material World, Marbourg, 2016 [éd. orig. :
dans Minotaure, nos 3-4, 1933, p. 3-4. Voir aussi : Brassaï, Konsumkunst: Kultur und Kommerz bei Banksy und Damien
Graffiti de Paris, Paris, 1961. Hirst, s.l., 2012] ; John Lennon, Matthew Burns (dir.),
Graffiti, numéro special de Rhizomes. Cultural Studies in
11. Renato Barilli (dir.), Dubuffet e l’arte dei graffiti, Milan, Emerging Knowledge, 25, 2013, en ligne : http://www.
2002. rhizomes.net/issue25/ (consulté le 7 novembre 2016).
12. « Un’attività in cui e attraverso cui la stessa “natura” 24. Jeffrey Ian Ross (dir.), Routhledge Handbook of Graffiti
umana si sviluppa e struttura in quel modo protei- and Street Art, Abingdon/New York, 2016 ; Pedro Soares
forme, mutevole e che sembra resistere quasi senza Neves, Daniela V. de Freitas Simões (dir.), Lisbon Street Art
appello a ogni tentativo di analisi », Andrea Baldini, & Urban Creativity: 2014 International Conference, actes du
« Introduzione », dans Joseph Margolis, Che cos’è un’opera colloque (Lisbonne, NOVA University of Lisbon/Faculty
d’arte, Milan/Udine, 2011, p. 7-8 (traduction de l’auteur). of Fine Arts, University of Lisbon, 2014), Lisbonne, 2014.
13. Lucienne Peiry (dir.), Nannetti, Lausanne, 2011. Les deux premiers numéros du Street Art & Urban Creativity
Scientific Journal sont disponibles en ligne : http://www.
14. Michel Thévoz, Art, folie, graffiti, LSD, etc., Lausanne,
urbancreativity.org/journal-volume-1--2015.html (con-
1985, p. 6.
sulté le 7 novembre 2016). Il nous semble aussi utile de
15. « First of all it’s not even called graffiti, it’s writing. signaler la prochaine parution : Konstantinos Avramidis,
Graffiti is some social term that was developed (for the Myrto Tsilimpounidi (dir.), Graffiti and Street Art. Reading,
culture) somewhere in the 70’s », Iz the Wiz, cité par Writing and Representing the City, Abingdon/New York,
Phase 2, Style. Writing from the Underground, Viterbe/ 2017 (à paraître).
New York, 1996, p. 6.
25. Le Portugal, l’Angleterre et l’Allemagne s’avèrent
16. Loïc Wacquant, Les prisons de la misère, Paris, 1999. les pays les plus actifs dans l’organisation de telles ren-
Pour une mise en perspective de la « théorie de la vitre contres. Depuis 2015, le ministère de la Culture et de la
brisée », voir Bernard E. Harcourt, Illusion of Order: The Communication anime en France un débat autour de ces
False Promise of Broken Windows Policing, Harvard, 2001. thèmes dans le cadre du projet « Oxymores », mais il faut
Un essai, en cours de publication, affronte cette théma- aussi signaler l’attention portée à ces thèmes par Edwige
tique : Ronald Kramer, The Rise of Legal Graffiti Writing in Fusaro à Nice, voir Edwige Fusaro (dir.), Street Art (Cahiers
New York and Beyond, Basingstoke, 2017 (à paraître). de Narratologie. Analyse et théorie narratives, 29), 2015.
Lectures 201
Bibliothèques