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Résumé exécutif

1. Stratégie

Face à une situation où la production céréalière reste insuffisante pour couvrir les
besoins alimentaires de la population, et malgré les efforts déployés, l’opportu-
nité de réduire le déficit de la balance commerciale alimentaire, objectif de la Tu-
nisie, passe par : i) la réduction des importations en soutenant la filière céréalière
nationale et la coopération Sud-Sud ; ii) l’augmentation des exportations de pro-
duits oléicoles au niveau national, tout en étendant les acquis à d’autres pays
africains ; iii) la mise à l’échelle des acquis de la filière avicole en Afrique.

Le cadre politique et stratégique pour le développement de ces filières est dis-


ponible et des structures interprofessionnelles sont en place. Les interventions
de l’État, appuyées par les partenaires, ont permis d’enregistrer des progrès, mais
ils restent insuffisants. Les objectifs fixés dans le cadre du Pacte visent dès lors à
combler la différence d’ici à 2027.

Il s’agira plus particulièrement :

• Pour la filière céréalière : accroître la céréaliculture irriguée (30 000 ha),


augmenter la productivité et la production nationale pour atteindre l’auto-
suffisance en blé dur à l’horizon 2025 (2,5 t/ha en pluvial, et 5,5 t/ha en
irrigué), gérer les pertes post-récolte, améliorer la collecte et la qualité du
stockage (silos thermométriques digitalisés) et doubler les capacités de
stockage stratégique de deux à quatre mois. Promouvoir la coopération
Sud-Sud à travers la mise en place de conventions tripartites de production
dans d’autres pays africains.

• Pour la filière oléicole : rajeunir les oliveraies et améliorer la production et


la productivité, renforcer la transformation et le conditionnement (de 10 à
15% pour la mise en bouteille), promouvoir les indications géographiques
(marché bio et labellisation d’origine), valoriser les sous-produits (feuilles
d’olivier, grignons d’olive, margines, bois d’olivier), introduire l’oléiculture en
Mauritanie et dans d’autres pays africains.

• Pour la filière avicole et cunicole : valoriser les acquis de cette filière mise en
place depuis la fin des années 1960 et qui est extrêmement bien organisée avec
le GIPAC (Groupement interprofessionnel des produits avicoles et cunicoles).

2. Engagement politique

Le développement du secteur agricole tunisien se conforme à une vision


stratégique de l’agriculture à l’horizon 2035, associée à une vision stratégique
de l’eau à l’horizon 2050, qui préconise des investissements de 76,3 milliards de
dinars tunisiens (24,6 milliards de dollars).

Le Plan national de développement agricole 2023-2025 a mis l’accent sur des


projets structurants, pour un coût total de 4,5 milliards de dollars américains.

Pour les filières retenues par le Pacte, la Tunisie dispose de stratégies spécifiques
: i) la Stratégie de développement des céréales à l’horizon 2025 ; ii) la Stratégie
de promotion de l’huile d’olive à l’horizon 2030 ; iii) la Stratégie de promotion de
l’aviculture et la cuniculture à l’horizon 2025.

Par ailleurs, la Tunisie dispose d’un cadre juridique et réglementaire des affaires
et d’un Code unique des investissements, qui donnent des garanties aux inves-
tisseurs, simplifient les formalités et procédures légales de constitution d’une en-
treprise, et offrent des incitations au secteur agricole. L’Agence de promotion
des investissements agricoles (APIA) opère pour renforcer les acquis réalisés
en matière de développement de l’investissement privé, national et étranger. Un
cadre relatif aux partenariats public-privé est mis en place. La Tunisie a mis l’ac-
cent également sur des réformes structurantes, qui permettent d’agir, à cours et
moyen terme, sur le secteur agricole et de contribuer à l’autosuffisance alimen-
taire de la population.

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3. Engagement de financement

Les ressources nécessaires pour soutenir les objectifs du Pacte sont évaluées à 460
millions de dollars américains, dont :

• 235 millions de dollars pour la céréaliculture.

• 150 millions de dollars pour l’oléiculture.

• 75 millions de dollars pour l’aviculture.

La Tunisie finance, à partir de ses ressources propres, différentes initiatives qui con-
tribuent à la réalisation des objectifs fixés dans le Pacte. Parmi celles-ci figurent l’appui
aux activités de l’Office des céréales (campagnes agricoles, collecte, stockage, impor-
tations), l’appui à la production des engrais (Groupe chimique tunisien), l’appui aux ac-
tivités de l’Office de l’huile (campagnes agricoles, collecte, stockage, exportations), des
opérations de développement des cultures fourragères et des partenariats public-privé
(trois filières).

4. Engagement des partenaires

Des contributions des partenaires sont en cours ou susceptibles de découler des initia-
tives suivantes :

- Le Programme d’appui aux réformes de secteur agricole ; dialogue amorcé avec


la Banque africaine de développement.

- Le Programme d’appui au développement inclusif et durable de la filière


céréalière ; requête transmise à la Banque pour 50 millions de dollars, et accord de
principe de la BEI pour un montant de 75 millions d’euros).

- Le Programme d’appui au développement inclusif et durable de la filière oléi-


cole ; dialogue lancé et opération inscrite pour 2024.

Des financements additionnels sont nécessaires.

5. Mécanisme de coordination

Sous l’autorité du président de la République, il sera créé un Conseil de suivi de la mise


en œuvre du Pacte de la Tunisie.

Ce conseil sera co-présidé par le ministre de l’Économie et de la Planification et le


ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche maritime. Il im-
pliquera d’autres ministères, les représentants des acteurs privés, des partenaires du
développement et des organisations professionnelles.

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Table des matières
1. Introduction et état des lieux 1

2. Plans nationaux d’investissement agricole et 9


progrès réalisés à ce jour

3. Combler le déficit : que faire ? 19

4. Contribution des partenaires aux principales 21


possibilités

5. Un appel à l’action 25

6 Mise en oeuvre 31

7. Déclaration du Gouvernement et des partenaires 35

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Introduction et état des lieux
Introduction et état des lieux

L’agriculture occupe une place prépondérante dans l’économie de la Tunisie. Son rôle
dans la dynamique de croissance, la sécurité alimentaire, l’équilibre de la balance com-
merciale et ses effets d’entraînement sur d’autres secteurs d’activité, en amont et en
aval, est crucial.

Le secteur agricole contribue à hauteur de 10% du PIB du pays, de 20% des emplois
(directement dans l’agriculture et indirectement dans les industries agroalimentaires)
et d’environ 12% des recettes d’exportations.

Entre 2011 et 2019, la croissance annuelle moyenne du secteur, en valeur ajoutée, a at-
teint 10,7%. Plus d’un tiers (34%) de la population tunisienne vit dans les zones rurales
et dépend du secteur agricole.

L’agriculture représente la principale source d’emplois dans les campagnes, repré-


sentant plus de 45% des emplois ruraux. Elle fournit un emploi à presque toutes les
femmes dans les zones rurales et constitue également un secteur très important pour
la croissance et la réduction de la pauvreté, surtout dans les régions intérieures, comme
Kasserine, Sidi Bouzid, Gafsa et Kairouan, qui accusent un retard de développement.

Malgré les progrès réalisés, les performances agricoles restent globalement insuffi-
santes, au regard du potentiel du secteur. La productivité agricole demeure faible, la
variabilité interannuelle est importante et obère la stabilité de l’offre. À cela s’ajoutent
une compétitivité et une valorisation encore insuffisantes des produits agricoles.

L’agriculture tunisienne est confrontée à des défis importants, dont : i) les effets du
changement climatique, affectant directement la production et la productivité ; ii) les
effets de la pandémie de Covid-19 et ses graves conséquences sur l’économie mondiale
et nationale ; iii) les effets de la guerre en Ukraine et ses répercussions sur l’approvi-
sionnement du marché mondial des céréales et des engrais et de l’énergie.

Les effets du changement climatique sont de plus en plus marqués (périodes de sé-
cheresse plus fréquentes, vagues de chaleur, stress hydrique, etc), avec, pour consé-
quence, une détérioration des investissements dans le secteur agricole. Ce recul avait
déjà été observé, notamment durant les cinq dernières années, les investissements
dans le secteur agricole ne représentant en 2015 que 7,4% des investissements totaux
contre 12,7% en 2000.

La conjoncture actuelle, marquée par la concomitance de trois crises (crise sanitaire


Covid-19, crise alimentaire issue de la guerre en Ukraine et conditions climatiques défa-
vorables liées au changement climatique), a aggravé la situation et a pénalisé le secteur
agricole : pertes d’emplois, recul de la productivité, dysfonctionnement entre l’offre et
la demande, baisse du revenu des agriculteurs, etc.

Toutefois, il est utile de préciser que le secteur agricole tunisien bénéficie d’opportu-
nités importantes liées à son ancrage africain. D’une part, avec la ratification, en juillet
2020, de l’accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine
(ZLECAf), qui vise à établir un cadre global et mutuellement avantageux pour les re-
lations commerciales entre les États membres de l’Union africaine. D’autre part, avec
l’adhésion de la Tunisie à la zone de libre-échange du COMESA, permettant l’accès aux
produits tunisiens depuis janvier 2020.

Compte tenu des fragilités évoquées précédemment (d’ordre climatique, économique,


sanitaire et démographique), la Tunisie est confrontée à une situation d’insécurité ali-
mentaire ainsi qu’à l’aggravation de cette situation si des mesures de consolidation et
des investissements structurants ne sont pas mis en place.

Ce contexte d’insécurité alimentaire a amené la Tunisie à s’inscrire dans une perspective


d’élaboration et de mise en œuvre d’un Pacte national pour l’alimentation et l’agricul-
ture visant à améliorer la sécurité alimentaire, à valoriser les potentialités agricoles et
à réduire la pauvreté dans le pays d’ici à 2025. Ce Pacte, qui coïncide avec le Plan de

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développement du secteur agricole 2023-2025, soutient la durabilité et l’inclusion des
systèmes alimentaires et agricoles. Il a pour objectif de transformer les systèmes ali-
mentaires en une source sécurisée d’alimentation, de revenus et d’emplois décents pour
la population agricole, notamment pour les plus vulnérables (jeunes, femmes et popula-
tion rurale) afin de lutter contre la pauvreté, le chômage et l’insécurité alimentaire.

Le Pacte national pour l’alimentation et l’agriculture de la Tunisie vise à transformer


l’agriculture par : i) le développement durable des filières agricoles stratégiques au ni-
veau national (ciblage de trois filières clés à haute valeur ajoutée : la filière céréalière et
les filières oléicole et avicole) et la mise en place des infrastructures agricoles et rurales
pour une valorisation optimale des ressources naturelles et la promotion des chaînes
de valeur afin de garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations cibles
et de promouvoir des systèmes de production inclusifs et durables ; ii) la promotion de
la coopération Sud-Sud, dans laquelle la Tunisie dispose d’un avantage comparatif en
relation avec les filières ciblées afin d’amorcer une coopération trilatérale permettant
de valoriser les connaissances, le savoir-faire, les accords et les mécanismes de coopé-
ration mis en place.

Pour atteindre les objectifs fixés, les efforts seront concentrés notamment sur : i) des
investissements pour stimuler les chaînes de valeur (depuis l’amont productif jusqu’à
l’aval commercial : production, productivité, transformation, commercialisation, etc) ; ii)
la mise en place des infrastructures structurantes et l’appui à l’accès aux financements ;
iii) la mobilisation de l’investissement privé pour accompagner l’initiative publique ;
iv) la promotion des nouvelles technologies (appui à la transformation digitale et à la
promotion des start-up innovantes, etc).

Ce Pacte expose la situation actuelle (alimentaire et agricole) de la Tunisie et propose


les grandes lignes d’un programme d’investissement et de transformation agricole vi-
sant à atteindre l’autosuffisance en réduisant les coûts d’importation des denrées agri-
coles, notamment pour les céréales, et l’optimisation des recettes des exportations,
notamment pour l’oléiculture.

Ce Pacte sera également un appel à une action claire pour la Tunisie et ses partenaires
et proposera une feuille de route pour les prochaines étapes nécessaires à la réalisation
de ses objectifs en matière de production alimentaire.

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Point de situation des filières clés

La filière céréalière

Elle est d’une importance vitale pour la Tunisie en raison de son rôle central dans le
régime alimentaire des Tunisiens, avec une consommation de 174 kilos par personne
et par an, ce qui représente 52% des apports caloriques, et dans l’alimentation animale
(entre 80 à 60% des besoins du cheptel selon les conditions pluviométriques).

Les emblavures céréalières ont couvert, en moyenne, une superficie d’environ 1,18 mil-
lion d’hectares par an sur quelle période ? depuis 2013 ? (27 % de la superficie labou-
rée). Cette superficie est en baisse d’environ 14% par rapport à la période précédente
(2005-2013), qui était de l’ordre de 1,37 million d’hectares par an. Cette baisse montre
une certaine mutation dans l’occupation de la superficie agricole du pays au profit no-
tamment de l’arboriculture.

C’est aussi une filière fortement importatrice (75% des besoins importés) car la produc-
tion nationale ne suffit pas à répondre à la demande. Elle est très bien structurée avec
l’Office des céréales, qui joue un rôle central que ce soit pour l’acquisition de blé dur,
de blé tendre et d’orge auprès des agriculteurs tunisiens, aux prix fixés par le ministère
de l’Agriculture, ou pour l’approvisionnement en céréales importées à travers un pro-
cessus d’appel d’offres international.

La production céréalière bénéficie de l’appui du ministère de l’Agriculture à travers ses


structures nationales et régionales (CRDA, Agence de vulgarisation et de formation
agricole, Institut national des grandes cultures, instituts de recherche, etc).

La transformation du blé dur et du blé tendre est réalisée par des entreprises indus-
trielles privées. Ce secteur est fortement subventionné par l’État à travers la Caisse
générale de compensation aussi bien pour les céréales que pour leurs dérivés (pain,
pâtes alimentaires, couscous, etc).

La production de céréales a connu une forte augmentation des rendements de blé


entre 1960 et 2020 (+335% pour le blé dur, +198% pour le blé tendre) pour atteindre
une moyenne de 1,8 tonne par hectare. Ce niveau est comparable à celui des autres
pays d’Afrique du Nord, à l’exception de l’Égypte (6,5 t/ha) : Soudan (2,2 t/ha), Maroc
(1,9 t/ha) et Algérie (1,6 t/ha) ; il reste néanmoins inférieur à celui des pays du nord de
la Méditerranée : Italie (3,6 t/ha) et Espagne (2,8 t/ha).

Les attentes stratégiques pour cette filière sont les suivantes : i) améliorer la produc-
tion et la productivité et soutenir la résilience (semences certifiées, valorisation des ac-
quis de la recherche, extension de la céréaliculture irriguée là où les ressources en eau
sont disponibles, conseil agricole, etc) ; ii) renforcer le stock stratégique de céréales à
travers la réhabilitation des silos existants et la mise en place de nouveaux silos ; iii)
améliorer la compétitivité de la filière à travers le développement du transport ferro-
viaire de céréales (infrastructures, acquisition de wagons, etc).

La filière de l’huile d’olive

Omniprésent depuis la Haute Antiquité et sans discontinuité à travers tous les âges et
dans tout le pays, à l’état sauvage ou cultivé, l’olivier peut être considéré comme un
trait d’union qui fédère la Tunisie dans le temps et dans l’espace. Il valorise les terres
du centre et du sud du pays comme celles des zones littorales et des vallées du nord.

La filière oléicole compte aujourd’hui près de 105 millions d’oliviers sur près de deux
millions d’hectares, soit plus du tiers de la superficie agricole utilisée (SAU) au plan na-
tional. La Tunisie se classe au premier rang mondial pour les terres labourables consa-
crées à l’olivier (un tiers des terres labourables).

Les superficies oléicoles sont réparties sur les divers systèmes agroécologiques, du
nord au sud du pays, et offrent la pratique d’une oléiculture biologique. Ce potentiel
de production fait de la Tunisie le quatrième producteur mondial d’huile d’olive et le
deuxième exportateur de ce produit après l’Union européenne.

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La filière oléicole est aussi très importante en raison de sa contribution aux exporta-
tions et de son apport en devises pour le pays. Exprimées en valeur, les performances
de cette filière représentent plus de 10% de la valeur totale de la production agricole et
des exportations, qui varient entre 500 millions et deux milliards de dinars (près de 152
millions et plus de 607 millions d’euros), selon les années.

La production est exportée à hauteur de 70% et représente plus de 40% du total des
exportations agricoles. Elle contribue, totalement ou partiellement, aux revenus d’en-
viron 310 000 exploitants, qui comptent pour près de 60% de l’ensemble des exploita-
tions agricoles en Tunisie. Elle fournit la matière première à plus de 1 610 huileries et 50
unités de conditionnement. Elle procure ainsi près de 35 millions de journées de travail
par an, soit 20% de l’emploi total dans l’agriculture, secteur bien structuré grâce l’ap-
pui du ministère de l’Agriculture et de ses structures (CRDA, AVFA, Institut de l’olivier,
Office national de l’huile, etc).

L’oléiculture, l’extraction d’huile, le conditionnement et l’exportation sont opérés par


des structures privées. Les rendements actuels de l’oléiculture sont faibles par rapport
aux potentialités du pays (904 kg/ha en moyenne actuellement dans le nord pour un
potentiel de 2 500 kg/ha ; 870 kg/ha dans le centre pour un potentiel de 1 750 kg/ha ;
650 kg/ha dans le sud pour un potentiel de 1000 kg/ha). Ils sont faibles si on les com-
pare aux principaux producteurs d’olives du bassin méditerranéen : Grèce (3 200 kg/
ha en moyenne), Espagne (2 700 kg/ha), Italie (2 215 kg/ha).

L’une des principales faiblesses de la filière est l’exportation à l’état brut de l’huile d’oli-
ve : 10% seulement de la production sont exportés en bouteille, ce qui laisse des marges
de valorisation importantes.

Les attentes stratégiques pour cette filière sont les suivants : i) rajeunir les oliveraies
et améliorer la production et la productivité (plants certifiées, valorisation des acquis
de la recherche, extension de l’oléiculture irriguée là où les ressources en eau sont dis-
ponibles, conseil agricole, etc) ; ii) renforcer la transformation et le conditionnement
(mise en bouteille, valorisation de l’huile d’olive, etc) ; iii) améliorer la commercialisation
et la logistique d’exportation ; iv) promouvoir les indications géographiques (marché
bio et labellisation d’origine permettant de mieux valoriser les huiles d’olive tunisiennes
et de positionner le pays sur un marché de niche, de promouvoir des systèmes de pro-

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tection des indications géographiques et appellations d’origine et de mécanismes de
traçabilité, etc) ; v) améliorer la gouvernance de la filière ; vi) valoriser les sous-produits
(feuilles de l’olivier, grignons d’olive, margines, bois d’olivier, etc).

La filière avicole

L’élevage industriel avicole en Tunisie a démarré à la fin des années 1960 par la création
d’un noyau d’élevage de poulets de chair par l’opérateur privé ‘’Groupe POULINA’’.

La filière avicole assure l’autosuffisance pour la viande de poulet et des œufs de


consommation depuis les années 1980 et pour la viande de dinde depuis les années
1990. La filière avicole assure 33% de la valeur de l’élevage, 100 000 postes fonction-
nels directs et indirects, une croissance moyenne annuelle de 3 à 5% pour tous les
produits avicoles.

Cette filière qui, grâce aux faibles coûts de production, permet de produire la protéine
animale la moins chère, est importante pour la Tunisie. Elle est extrêmement bien or-
ganisée avec le GIPAC (Groupement interprofessionnel des produits avicoles et cuni-
coles), qui joue un rôle clé en termes de régulation, de gestion et de promotion de la
filière. Cette structure de partenariat public-privé est chargée de la programmation de
la production à travers un système de quotas pour les éleveurs. Le GIPAC intervient
aussi dans la régulation du marché (stockage d’œufs, etc) et permet de maintenir un
équilibre du marché. La production, l’abattage, la découpe et la transformation (char-
cuterie, plats cuisinés, « pet food », etc) sont assurées par des structures privées.

Les attentes stratégiques pour cette filière sont les suivantes : i) structurer la filière,
assurer sa montée en gamme et conclure des accords de coopération ; ii) renforcer la
chaîne de valeur et la transformation des produits avicoles ; iii) améliorer la gouver-
nance de la filière ; v) promouvoir des initiatives de PPP et valoriser les sous-produits.

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Pertes après récolte et valeur ajoutée

Pertes post-récolte

Les pertes interviennent généralement au niveau de l’entreposage, du transport, du


stockage, de l’usinage, de l’emballage et de la vente. Le niveau des pertes post-récolte
est relativement élevé. Des estimations pour les céréales font apparaître des pertes de
production de 7 à 10%, soit plus de 120 000 tonnes par an, et de 13,4% au niveau de la
consommation de pain pour une valeur estimée à 35 millions de dollars par an. Pour
l’oléiculture, les pertes post-récolte sont également relativement élevées.
Capture de la valeur ajoutée
La promotion des chaînes de valeur dans l’agriculture reste un défi majeur pour cap-
ter la valeur ajoutée au niveau local et national afin de générer des impacts socio-
économiques pour le pays (dynamique d’investissement, d’emploi, de revenu, d’inclu-
sion, d’équité, de durabilité, etc) et satisfaire les consommateurs.
Malgré les efforts accomplis, les chaînes de valeur (structuration des filières et montée
en gamme) restent encore limitées et nécessitent une meilleure consolidation en valo-
risant notamment les leviers suivants : (i) l’appui à la transformation digitale des filières
; (ii) la mobilisation et l’organisation des acteurs de la filière ; (iii) la nature inclusive et
durable des chaînes de valeur de la filière.
Au regard du potentiel de valeur ajoutée au niveau local et national, l’apport des fi-
lières stratégiques à l’économie tunisienne sera d’une grande importance (démarche
systémique amont-aval de la filière capable d’entraîner une dynamique sur l’emploi,
l’innovation et la synergie entre les acteurs, les revenus des producteurs/productrices
et leurs moyens d’existence, les déficits de la balance commerciale et alimentaire, les
défis de l’insécurité alimentaire, etc).

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Plans nationaux
d’investissement agricole et
progrès réalisés à ce jour
Plans nationaux d’investissement
agricole et progrès réalisés à ce jour
Grandes lignes d’un programme de transformation agricole pour atteindre l’autosuf-
fisance

Afin d’améliorer la production et la productivité agricoles de façon durable, de per-


mettre un déploiement de nouvelles technologies à grande échelle au bénéfice du
secteur, d’assurer le développement et la valorisation des infrastructures, d’assurer la
régulation des marchés et des cadres de financement nécessaires à l’atteinte des résul-
tats et à la génération d’impacts en faveur des agriculteurs/agricultrices, des réformes
politiques et institutionnelles ont été entreprises pour faire face aux défis annoncés et
au contexte de crise, et pour répondre aux exigences de l’autosuffisance alimentaire.

Réformes politiques et institutionnelles

Réformes d’ordre général

D’une façon générale, l’amélioration du climat des affaires, la relance des investisse-
ments et le développement du secteur privé occupent une place de choix dans l’agen-
da des réformes structurelles prioritaires du gouvernement, avec l’amélioration de la
sécurité alimentaire, de la transition énergétique et numérique, et l’amélioration de l’ef-
ficacité du secteur public. En plus de ces réformes structurelles, des mesures visant à
assurer la soutenabilité des finances publiques devront être mise en œuvre.

Réformes d’ordre spécifique au secteur agricole

D’une façon spécifique, le MARHPM a mis l’accent sur des réformes structurantes per-
mettant de stimuler, à court terme et moyen terme, le secteur agricole, et de contribuer
ainsi à l’autosuffisance alimentaire.

Les principales mesures concernent les niveaux suivants :

• La productivité : réorganisation des filières agricoles avec plus d’implication de


la profession et l’instauration de pactes professionnels pour la gestion des filières
(développement des chaînes de valeur, innovation technologique, etc).

• Les ressources naturelles : bonne maîtrise et gouvernance, et innovation pour as-


surer une durabilité de ces ressources.

• Les financements : diversification des lignes budgétaires et des formes de mutua-


lisation entre les acteurs de la filière.

• La recherche et l’innovation : des alternatives de recherche et de mise en place


d’outils innovants sont impératives pour anticiper et faire face au changement
climatique et aux perturbations sur les marchés mondiaux.

Appui des filières stratégiques et soutien de l’amont productif et l’aval commercial

L’adoption d’une approche par filière est au cœur du processus de développement du


secteur, de valorisation de ses produits et de mobilisation de ses divers acteurs. L’adop-
tion d’une démarche systémique, l’intégration amont-aval de la filière et la mise en place
des clusters est privilégiée pour une meilleure synergie dans les investissements.

Aussi, la promotion des exportations des produits agricoles constitue une finalité, ce
qui exige de moderniser et d’améliorer l’attractivité du secteur agricole pour améliorer
la performance du secteur, notamment en termes d’amélioration de la compétitivité, de
création de valeur, de création d’emplois et de croissance économique, et pour assurer
une meilleure transformation structurelle du tissu productif du secteur.

Les autorités tunisiennes œuvrent pour remédier aux insuffisances de capacité pro-
ductive, des infrastructures agricoles et rurales, des compétences en place, du climat

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des affaires, et pour ouvrir et faciliter les échanges commerciaux. Des filières ont été
considérées comme essentielles, notamment céréalière, oléicole et avicole, pour maî-
triser les coûts et optimiser les avantages afin de valoriser les extrants de chaînes de
valeur à haute valeur ajoutée.

Feuille de route efficace et efficiente

L’atteinte des objectifs de production, de productivité et de promotion des chaînes


de valeur nécessitera une feuille de route efficace et efficiente, axée sur les volets sui-
vants :

Une plus grande résilience

Afin de bâtir une plus grande résilience, la Tunisie compte sur la valorisation des ac-
quis de la recherche, la promotion du conseil agricole, le développement des services
agricoles de proximité, basés sur une démarche écosystémique, et la mobilisation des
acteurs clés, notamment l’implication des entités administratives, des organisations de
base (groupements de développement agricole et de la pêche-GDAP, sociétés mu-
tuelles de services agricoles-SMSA, coopératives agricoles, etc), des structures profes-
sionnelles et du secteur privé.

La mise en place de variétés et d’espèces résilientes (promotion de la recherche géné-


tique et agronomique, d’une industrie semencière, etc) et de paquets techniques, com-
patibles avec les exigences climatiques et le stress hydrique, afin de rendre la produc-
tion des denrées alimentaires plus compétitive, avec un accès équitable aux marchés.

Une production et une productivité améliorées

La promotion des filières a porté, dès le départ, sur les possibilités d’amélioration de
la production et de la productivité car le potentiel en place (terres agricoles, cultures
pratiquées) permettent des niveaux de production et de productivité plus élevés (cé-
réaliculture, oléiculture). Des objectifs de rendement et de production, en moyenne, ont
été affichés par filière pour inciter les producteurs à atteindre des niveaux améliorés.

Une extension des superficies irriguées

Dans l’objectif d’accroître sa production agricole et viser l’autosuffisance alimentaire,


la Tunisie prévoit d’augmenter à 100 000 hectares les superficies de céréaliculture irri-
guée d’ici à 2025, soit près de 30 000 hectares supplémentaires.

S’agissant de l’oléiculture, il est prévu de planter, à l’horizon 2030, 200 000 hectares
d’oliviers, dont 50 000 irrigués, dans le nord du pays à vocation non-céréalière.

Un appui à la transformation et à la promotion des chaînes de valeur

La tendance du secteur s’oriente vers l’appui à la transformation et la promotion des


chaînes de valeur, respectant une démarche écosystémique des filières clés, et la sy-
nergie entre les acteurs clés pour une meilleure co-responsabilisation de ces acteurs,
et le soutien d’un enchaînement cohérent des différentes activités et opérations de-
puis l’approvisionnement en intrants jusqu’à la consommation finale ; cela passe par
la production, la transformation et la commercialisation, en faisant intervenir les di-
vers acteurs (fournisseurs d’intrants spécifiques, producteurs, prestataires de services,
transformateurs, commerçants) pour œuvrer de manière collaborative et créer des sy-
nergies capables de réduire les coûts, optimiser les avantages et générer de la valeur
ajoutée partagée.

L’objectif est de trouver un modèle économique qui combine, selon les spécificités de
la filière, le produit et la qualité des extrants, le choix de technologies appropriées, l’or-
ganisation adéquate des acteurs et leur accès aux marchés et la forme de distribution
de la valeur ajoutée générée.

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Une amélioration de la gouvernance des filières stratégiques

L’élaboration et la signature d’un Pacte dans une filière vise à responsabiliser davan-
tage les structures interprofessionnelles en place et à renforcer l’autonomisation finan-
cière et les initiatives au profit de la filière.

Le Pacte de la filière avicole est le plus avancé, avec le GIPAC (Groupement interpro-
fessionnel des produits avicoles), qui représente le parfait exemple de PPP (partenariat
public-privé) ; son conseil d’administration, qui comprend huit membres représentants
des professionnels et quatre membres représentants de l’administration, est très dy-
namique, et une commission technique consultative du secteur avicole, présidée par le
ministre de l’agriculture est fonctionnelle. Plus de 34 SMBSA sont encadrées et suivies
par le GIPAC (regroupant la majorité des éleveurs), dont la création date de 1985.

La mise en place des investissements publics

Au regard du contexte exceptionnel et en riposte aux crises actuelles (crise sanitaire


Covid-19, crise alimentaire issue de la guerre en Ukraine et crise climatique matérialisée
par la sécheresse et les vagues de chaleur), l’investissement public est appelé à jouer
un rôle central pour relancer les activités du secteur agricole, améliorer l’offre alimen-
taire, créer de l’emploi et renforcer la réponse du secteur privé à cette relance. Le pré-
sent Pacte permettra de cadrer ces investissements selon les priorités.

La mobilisation du secteur privé et des initiatives de PPP

Partant du principe de mobilisation des acteurs privés, le Pacte permettra susciter


l’engagement du secteur privé dans des PPP relatifs aux opérations structurantes aussi
bien au niveau national, en lien avec les filières clés, que hors du pays dans le cadre de
la coopération Sud-Sud à soutenir dans le cadre du Pacte.

La pertinence et la portée des activités, les mécanismes de financement, la diversité


des arrangements contractuels, l’organisation institutionnelle sont autant d’éléments
pour soutenir des initiatives de PPP pertinentes pour le secteur agricole et alimentaire.

Un appui à la transformation digitale du secteur agricole et à la promotion des start-up


innovantes

Il est clair que le numérique est en train de révolutionner l’agriculture et constitue un


levier incontournable pour soutenir la croissance, la gouvernance, la valorisation et l’in-
novation du secteur agricole, qui est appelé à se confronter de plus en plus aux aléas
climatiques, aux chocs externes, à l’adoption des outils de haute précision.

Dans ce contexte, les technologies de « big data », les algorithmes de machines, l’in-
telligence artificielle, l’Internet des objets, l’usage de drones ou encore la robotique
seront considérés pour accompagner le développement des filières. L’exemple typique
est le projet d’appui technique relatif à l’utilisation de drones dans le secteur agricole
financé par la Banque africaine de développement : il a donné des résultats concluants
à mettre à l’échelle et à répliquer. La digitalisation de la filière céréalière, amorcée avec
les projets d’urgence financés par la Banque africaine de développement, la Banque
mondiale, la Banque européenne d’investissement et la Banque européenne de recons-
truction et de développement, sera soutenue et consolidée. La même démarche sera
adoptée pour d’autres filières (oléicole, avicole, etc.).

Catalyser la création et le développement des start-up et des PME innovantes consti-


tue aussi une orientation capitale pour stimuler les perspectives économiques et l’em-
ploi des jeunes porteurs de projets innovants dans le secteur agricole et alimentaire.

Promouvoir la coopération Sud-Sud

Le présent Pacte propose aussi de promouvoir la coopération Sud-Sud pour soute-


nir des formes innovantes de partage de connaissances, de transfert de technologies
et d’interventions dans des domaines où la Tunisie dispose d’un avantage comparatif
et d’expériences confirmées, notamment pour des filières stratégiques et des théma-
tiques clés.

11
En effet, les filières oléicole et avicole, l’élaboration et la mise en place des cartes agri-
coles, le renforcement des capacités et la formation agricole, sont prometteurs pour
la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire, car la valorisation des bonnes
pratiques, la mise à l’échelle des acquis enregistrés, l’assistance par des pairs ayant
piloté des expériences s’avèrent plus pertinentes que les mécanismes d’aide classique.

Plan national de développement de l’agriculture, de la pêche et des ressources na-


turelles 2023-2025

Ancrage stratégique

Le développement du secteur agricole tunisien se conforme à une vision stratégique


pour l’agriculture à l’horizon 2035, associée à une vision stratégique spécifique pour
l’eau à l’horizon 2050.

Vision stratégique pour l’agriculture à l’horizon 2035

La vision stratégique s’articule autour de quatre axes : i) l’utilisation durable des res-
sources naturelles avec la capacité de s’adapter aux changements climatiques ; ii) la
promotion du secteur de la pêche maritime et de l’aquaculture pour assurer sa pérenni-
té ; iii) la promotion de la production et de la productivité, tout en garantissant la qua-
lité ; iv) la mise en place d’un environnement agricole inclusif garantissant l’intégration
avec un cadre institutionnel approprié.

Vision stratégique pour l’eau à l’horizon 2050

Compte tenu des contraintes hydriques de la Tunisie (situation actuelle au-dessous du


seuil du stress hydrique, risque important de la dégradation de cette situation à l’hori-
zon 2030, mobilisation de la quasi-totale du potentiel hydrique conventionnel du pays,
obligations imposées par la nouvelle constitution), elle consiste à doter le gouverne-
ment d’une vision et d’une stratégie à long terme, déclinées en plans d’action pour le
développement et la gestion durable du secteur de l’eau.

12
Il s’agit de permettre une amélioration de la gouvernance des ressources en eau dans
une vision de gestion intégrée et à long terme. Avec les principaux effets attendus de
l’adoption par le gouvernement de la stratégie du secteur de l’eau à l’horizon 2050
comme référentiel unique d’intervention pour tous les acteurs et le financement des
actions prioritaires des premiers plans d’action.

Cette stratégie préconise des investissements de 76,3 milliards de dinars tunisiens


(24,6 milliards de dollars américains) d’ici à 2050.

Elle comporte dix objectifs stratégiques: i) la gestion des extrêmes et la réduction des
risques ; ii) la maîtrise de la qualité de l’eau ; iii) la mitigation de l’effet du dérèglement
climatique ; iv) la satisfaction prioritaire des besoins en eau potable ; v) la satisfaction
raisonnée de la demande en eau d’irrigation ; vi) la sauvegarde des écosystèmes ; vii)
la viabilité éco-financière des organismes publics ; viii) l’accès social à l’eau potable et
irriguée ; ix) le développement inclusif et durable des territoires ; et x) la gouvernance
participative et le pilotage rationalisé du système hydrique.

Autres stratégies sectorielles

Plusieurs stratégies sectorielles pour la transformation de l’agriculture ont été dévelop-


pées dans ce cadre, notamment : i) la conservation des eaux et des sols ; ii) les forêts
et parcours ; iii) les services vétérinaires ; iv) la production de semences de pommes de
terre ; v) les céréales ; vi) l’huile d’olive.

Stratégie de développement des céréales

La première phase de la stratégie du secteur des céréales vise à atteindre l’autosuffi-


sance en blé dur d’ici à 2025 à travers : i) l’augmentation des rendements de 2,2 à 2,5
tonnes par hectare en zone non-irriguée et de 3,5 t/ha à 5,5 t/ha en zone irriguée ; ii)
l’augmentation des surfaces irriguées de 71 000 à 100 000 ha/an ; iii) l’augmentation
de 49% du prix d’achat du blé par l’Office des céréales pour encourager les agriculteurs
à pratiquer la céréaliculture.

13
Stratégie de promotion de l’huile d’olive

La stratégie pour l’huile d’olive nécessitera des investissements de 824 millions dinars
tunisiens (265 millions de dollars) d’ici à 2030.

Elle vise à réaliser les objectifs suivants : i) une augmentation de la production


moyenne de 205 000 à 280 000 t/an d’huile d’olive ; ii) l’exportation de 220 000 t/an
en moyenne ; iii) la plantation de 200 000 ha d’oliviers, dont 50 000 ha irrigués, dans
les zones du nord à vocation non-céréalière ; iv) la conversion de 30% des surfaces
oléicoles en mode biologique ; v) l’augmentation de la part de l’huile d’olive condition-
née à 40% du total de l’exportation contre 10% actuellement.

Plan national de développement agricole 2023-2025

Bilan des réalisations du Plan antérieur : le bilan des principales réalisations est reflété
principalement comme suit :

(i) Développement et gestion durable des ressources naturelles

• Réalisation d’un grand nombre d’études sur la problématique de l’eau en Tu-


nisie, qui ont porté principalement sur une gestion durable et à long terme
de la ressource (étude « Eau 2050 », nouveau projet de Code de l’eau), une
orientation vers la mobilisation de ressources en eau non conventionnelles
(eaux usées traitées), une évaluation de l’expérience tunisienne dans la mo-
bilisation des ressources en eau souterraines et des recherches de nouvelles
solutions pour l’alimentation de la nappe, une évolution vers une facturation
de l’eau au prix réel.

• Poursuite du programme de réhabilitation et de modernisation des péri-


mètres irrigués.

• Études dans les domaines de la gestion durable et participative des forêts.

• Adoption de la loi 30/2018 relative à l’organisation de la pêche maritime.

• Poursuite de la pratique du repos biologique pour la 12ème année.

• Étude d’un plan national pour l’adaptation aux changements climatiques.

(ii) Promotion des systèmes de production, de leur compétitivité et de leur durabilité

• Augmentation des prix à la production des céréales, tomates et le lait en rap-


port avec l’augmentation des coûts.

• Signature d’un mémorandum de partenariat entre les secteurs public et privé

14
pour la filière du lait, et lancement de la préparation de partenariats similaires
pour l’aviculture, la pêche et l’huile d’olive.

• Augmentation de la production de lait en poudre de 15 à 25 millions de tonnes


en 2021.

• Mise en œuvre d’un plan d’assolement/rotation en 2018 afin d’améliorer la


productivité des céréales.

• Mise en œuvre d’un programme spécial de stockage de 100 tonnes d’huile


d’olive pour la campagne 2019-2020.

• Restructuration du groupement interprofessionnel des dattes en 2018.

• Encouragement à travers plusieurs instruments d’incitation à la production au


profit de plusieurs filières.

(iii) Promotion de l’investissement

• Adoption de plusieurs lois d’encouragement à l’investissement (loi n°71 de


l’année 2016 ; loi n°47 de l’année 2019).

• Opérationnalisation du fonds de compensation des effets des catastrophes


naturelles (loi n°66 de l’année 2017).

(iv) Appuis spécifiques à la femme en zone rurale

• Mise en place de 179 organisations féminines durant la période 2016-2022


dans divers domaines liés à l’agriculture.

• Divers types d’appui à la femme en zone rurale dans les domaines de la com-
mercialisation, de l’entreprenariat, de l’emploi et du crédit à travers la Banque
tunisienne de solidarité.

• Création d’arrondissements dans les CRDA qui s’occupent exclusivement des


appuis à apporter à la femme en zone rurale.

(v) Bilan de la production agricole

Le tableau suivant donne les productions des principales spéculations du pays (en
millier de tonnes) :

Production Moyenne Estimation 2021 Prévision 2022


2016/2020
Céréales 1 647 1 646 1 795
Huile d’olive 1 103 700 1 200
Agrumes 418 440 345
Dattes 282 345 368
Viande rouge 234 256 256
Viande blanche 284 300 308
Lait 1 402 1 474 1 445
Produits de la 136 137 142
pêche
Pomme de terre 442 433 400
Tomate 1 368 1 460 1 2000

Source : Plan 2023-2025, 2022

15
Principaux défis auxquels le secteur agricole doit faire face

Selon le plan de développement du secteur agricole 2023-2025, les principaux défis,


auxquels le secteur agricole doit faire face, sont les suivants :

• Une pression de plus en plus grande sur les ressources due à la surexploitation, au
développement urbain, à la pollution sur toutes ses formes et aux problèmes liés
au changement climatique (exemple : niveau d’exploitation des eaux souterraines
estimé à 128%).

• Perte de grandes quantités d’eau à cause de réseaux vétustes (pertes sur le ré-
seau de la SONEDE estimé à 32%) et diminution des capacités de mobilisation des
eaux à travers les barrages (taux d’envasement estimé à 23% des capacités des
barrages).

• Une maîtrise insuffisante des techniques de production agricole et d’élevage due


au manque de moyens de la vulgarisation et de la recherche et entraînant un ni-
veau de productivité peu élevé.

Principaux enseignements tirés

Les principaux enseignements, tirés du plan de développement du secteur agricole


2023-2025, sont les suivants :

• Il est impératif de s’orienter vers une utilisation efficiente et durable des ressources,
limitées et surexploitées, dont dispose le pays, et particulièrement l’eau qui repré-
sente un grand enjeu économique et social au présent et dans un futur proche.
L’étude « Eau 2050 » est pleine d’enseignements et a permis de justifier les orien-
tations futures et de cadrer la vision pour les ressources en eau.

• Il est utile d’adopter une démarche axée sur les chaînes de valeur (vision écosysté-
mique des filières) au lieu d’une démarche centrée sur la production et la produc-
tivité qui a montré ses limites dans le contexte actuel.

• L’inclusion à travers une meilleure implication des organisations de base (GDAP,


SMSA, associations, coopératives) et des structures professionnelles dans le pro-
cessus de production et à tous les échelons des chaînes de valeur.

Indicateurs clés de performance

Les principaux indicateurs de performance, tirés du plan de développement du secteur


agricole 2023-2025, sont les suivants :

• Efficience de l’utilisation de l’eau d’irrigation.

• Taux de couverture des besoins du pays en termes de production céréalière.

• Contribution des exportations oléicoles à la balance commerciale et alimentaire.

• Contribution des exportations avicoles à la balance commerciale et alimentaire.

• Investissement public et privé dans le secteur agricole.

• Emplois créés par le secteur agricole.

• Nombre de jeunes agripreneurs installés et de start-up innovantes mises en place.

• Initiatives de coopération Sud-Sud mises en place.

Principaux projets structurants du Plan national

Plusieurs projets structurants sont prévus à court terme et moyen terme :

16
Coûts (en
Projets Objectifs million de Observations
dollars)

Promouvoir la production et la Présenté à la Banque


Programme d’appui productivité, augmenter les capacités pour financement.
au développement de stockage, réduire les pertes Requête transmise à la
235
inclusif et durable de post-récolte, soutenir le transport Banque pour un projet
la filière céréalière ferroviaire, la gouvernance et la du programme (coût
digitalisation de la filière 70 millions de dollars)
Promouvoir la production et
Programme d’appui
la productivité, soutenir la Dialogue en cours
au développement
transformation et le conditionnement, 80 pour possibilité de
inclusif et durable de
réduire les pertes post-récolte, financement
la filière oléicole
soutenir les exportations
Un don PRI a été
Gestion rationnelle des ressources
accordé par la Banque
Projet de naturelles, développement des
pour élaborer les
développement agro- infrastructures, amélioration des
études préparatoires
sylvo-pastoral intégré revenus et conditions de vie, appui à 65
(faisabilité, études
de la région du nord- la production et à la valorisation des
d’impact E&S, etc).
ouest produits de terroir, promotion des
Les études sont en
jeunes et de la femme en zone rurale
cours.
Transfert des Mise en place des infrastructures
excédents des eaux Projets recommandés
hydrauliques pour le transfert des
de la région du nord 775 par l’étude « Eau
excédents des eaux de la région du
2050 »
nord

Construction de trois nouveaux


barrages pour l’irrigation et l’eau 375
Mobilisation des eaux
potable
de surface
Projets recommandés
Protection du barrage de Sidi Salem
350 par l’étude « Eau
de la sédimentation
2050 »
Projet de
dessalement des Irrigation d’appoint des oliveraies 60
eaux usées traitées

Mobilisation des eaux Construction de 15 barrages et


730
de surface rehaussement de 16 barrages

Intensification des
Modernisation et réhabilitation des
périmètres publics 195
PPI (31 000 ha)
irrigués
Stations de
dessalement à Mise en place des stations de
Gabès et à Sfax pour dessalement à Gabès et à Sfax pour 400
l’alimentation en eau l’alimentation en eau potable
potable
Construction de deux réservoirs
Alimentation en eau
d’eau pour le Grand Tunis et le Sahel
du Grand Tunis et du 125
et mise en place des infrastructures
Sahel
de transport de l’eau
Protection et
Réhabilitation et modernisation des
réhabilitation des 1 000
ports de pêche
ports de pêche

Projet de
Infrastructures, CES et développement
développement rural 55
des filières pour 173 000 bénéficiaires
intégré de Sousse

Projet de
Infrastructures, CES et développement
développement rural 75
des filières pour 164 000 bénéficiaires
intégré de Mahdia

Total 4 520

17
3
Combler le déficit :
que faire ?
Combler le déficit : que faire ?

Conséquence de l’inaction, comment combler le déficit ?

Céréaliculture

La mise en œuvre de la stratégie pour la filière des céréales permettra d’atteindre


l’auto-suffisance en blé dur et d’économiser 551 millions de dinars tunisiens (DT) par
an. Sa non-mise en œuvre verra la hausse des importations de blé dur atteindre 1,172
milliard de dinars tunisiens par an en moyenne (2023-2025), contre 551 millions de DT
(2016-2020).

Oléiculture

La stratégie de la filière de l’huile d’olive permettra de générer des revenus d’exporta-


tion de 4,072 milliards de dinars tunisiens (1,3 milliard de dollars américains) à l’horizon
2030, contre 1,538 milliard de DT (500 millions de dollars) en moyenne pour la période
2016-2020.

Impacts potentiels de la réalisation des objectifs du Pacte

Besoin d’appui

La Tunisie a besoin d’aide pour atteindre l’auto-suffisance en céréales, d’une produc-


tion supplémentaire de 1,95 million de tonnes de blé, 966 000 tonnes de maïs, 822 000
tonnes d’orge.

L’atteinte de ces objectifs nécessitera en particulier :

• Une plus grande résilience, avec une utilisation de nouvelles variétés adaptées
au changement climatique, en concentrant les efforts sur les zones à plus forte
pluviométrie, en développant l’irrigation des céréales et en introduisant les tech-
nologies digitales.

• Des rendements plus élevés : il faudra augmenter les rendements moyens de 25%
d’ici à 2035, avec un objectif moyen de rendement céréalier de 2,2 tonnes par
hectare.

• Des terres cultivées supplémentaires : jusqu’à 900 000 hectares de terres sont
nécessaires dans les conditions tunisiennes (en sec) ou 350 000 hectares dans
des conditions plus favorables (culture irriguée).

• De la valeur ajoutée : il faudra 350 millions de dollars américains d’investissements


pour atteindre l’auto-suffisance en céréales.

Possibilités d’extension de la céréaliculture dans le cadre de convention tripartite

Une extension des superficies agricoles de 900 000 hectares pour les céréales s’avé-
rant difficile en Tunisie, il est envisagé d’étendre la culture de 350 000 hectares de
céréales supplémentaires à l’étranger dans le cadre de la coopération Sud-Sud, à tra-
vers des conventions tripartites et un mécanisme de coopération trilatéral à convenir
conjointement : à titre indicatif, environ 175 000 hectares à conduire en Afrique de l’Est
pour la culture du blé tendre, du maïs et de l’orge, et 175 000 hectares en Afrique de
l’Ouest.

19
4
Contribution des partenaires
aux principales possibilités
Contribution des partenaires aux
principales possibilités
Cartographie et contribution des partenaires

Principaux partenaires techniques et financiers et coordination de l’aide

De nombreux partenaires du développement, bilatéraux et multilatéraux, apportent


leur appui aux efforts du gouvernement dans la lutte contre l’insécurité alimentaire
et la pauvreté en finançant, sous forme de prêts et de dons, plusieurs programmes et
projets.

Les principaux partenaires sont la Banque mondiale, le Fonds monétaire internatio-


nal, la Banque africaine de développement, la Banque islamique de développement,
le Fonds arabe pour le développement économique et social, le Fonds international
pour le développement agricole, l’Union européenne, les agences de coopération al-
lemande (KfW et GIZ), américaine (USAID) française (AFD), japonaise (JICA), suisse,
(Swiss Contact).

La Tunisie bénéficie également de l’assistance des agences des Nations unies qui sou-
tiennent le développement du secteur agricole et rural et les questions alimentaires
(FAO, ONUDI, UNOPS).

De nombreux bailleurs de fonds soutiennent la Tunisie dans le cadre de la réponse à


la crise alimentaire, que coordonne le ministère de l’Économie et de la Planification,
et des projets d’urgence ont été mis en place en réponse à la crise alimentaire et la
guerre en Ukraine. Il s’agit principalement de la Banque africaine de développement,
la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement et la Banque européenne
(BEI) pour la reconstruction et le développement (BERD).

Groupe Thématique Céréaliculture

Dans la perspective de synergies et de complémentarités entre les partenaires finan-


ciers, la Banque africaine de développement a recommandé, dans le cadre du Projet
d’appui d’urgence à la sécurité alimentaire (PAUSAT) approuvé en octobre 2022, la
mise en place d’un groupe de travail conjoint avec les entités gouvernementales impli-
quées (Groupe Thématique Céréales-GTC) ainsi qu’une matrice commune qui servira
de cadre stratégique d’intervention et de pilotage. L’objectif est de définir et prioriser
les actions d’investissement, les mesures de réformes et les appuis techniques perti-
nents pour soutenir de façon concertée et écosystémique la filière céréalière.

La Banque africaine de développement, la Banque mondiale, la BEI et la BERD, qui ont


financé des projets d’appui d’urgence à la céréaliculture en réponse à la crise alimen-
taire à laquelle la Tunisie est confrontée, font partie du GTC mis en place formellement.
La première réunion a été tenue en décembre 2022 sous la présidence du ministre de
l’Agriculture tunisien.

Contribution nationale

Contribution de la Tunisie au Pacte

Elle peut être diversifiée et multiforme :

• Amélioration de la sécurité alimentaire du pays, développement durable de la pro-


duction et de la productivité des filières et promotion inclusive des chaînes de
valeur.

• Promotion des initiatives de PPP et du commerce intra-africain par l’approvision-


nement de ses besoins en céréales à partir d’autres pays africains dans le cadre de
coopération trilatérale.

21
• Promotion de l’entreprenariat agricole et rural et développement des start-up in-
novantes : écosystème entrepreneurial, mise en place de plateformes collabora-
trices, mise en réseau des start-up innovantes, etc.

• Promotion de la coopération Sud-Sud : transfert de savoir-faire dans le domaine


de l’hydraulique, du développement des filières animales et végétales et la valo-
risation des produits agricoles africains ; formation de techniciens et d’ingénieurs
agricoles (IRESA), conseil et vulgarisation (AVFA).

Optimiser l’effet de levier des opportunités nouvelles et existantes

Le Pacte agricole de la Tunisie entend optimiser la performance des filières céréalière,


oléicole et avicole en accélérant les efforts et moyens pour atténuer les défis et opti-
miser ces leviers considérés comme nouvelles opportunités, capables : i) d’améliorer
les niveaux de production et la productivité des filières ; ii) de promouvoir de façon
inclusive et durable les chaînes de valeur ; iii) de mobiliser de façon active et solidaire
les acteurs de la filière.

Le Plan de développement agricole 2023-2025 met en avant ces filières et soutient : i)


l’amont productif en termes d’amélioration de la production (sécuriser l’approvisionne-
ment, garantir la qualité, assurer la durabilité et la pérennisation ; ii) l’aval commercial
à travers la mise en place des infrastructures de transformation, de stockage, de trans-
port, d’accès aux marchés et de logistique spécifique aux filières.

L’effet de levier correspondrait notamment à : i) mobiliser et organiser les producteurs


et agrégateurs pour œuvrer de façon solidaire et convergente (structures de base,
sociétés mutuelles de services, coopératives spécialisées) en amont et en aval de la
filière ; ii) sensibiliser davantage les parties prenantes pour les intérêts collectifs et mu-
tuels afin d’améliorer l’efficacité et l’équité pour optimiser ces opportunités nouvelles
et existantes en matière de promotion inclusive des chaînes de valeur.

D’autre part, les actions d’optimisation devront aussi se focaliser sur les opportuni-
tés nouvelles qu’offre la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), les
technologies émergentes en matière agricole et la valorisation des sous-produits des
filières (économie circulaire pour optimiser les profits, valoriser des sous-produits au-
paravant abandonnés et gérer efficacement les déchets).

Il s’agit de diriger les interventions vers : i) un développement inclusif et durable des


chaînes de valeur ; ii) l’innovation et la promotion des start-up innovantes ; iii) la pro-
motion des services agricoles de proximité (assurances agricoles, transport de la main
d’œuvre, utilisation des semences améliorées et d’engrais).

22
La digitalisation des filières ouvre des perspectives très importantes : appui au système
de suivi-évaluation, collecte-analyse des données agricoles et amélioration de la prise
de décisions, appui à l’agriculture climato-intelligente, etc.

Politiques et bonnes pratiques agricoles durables

Les principales leçons, tirées de la conjoncture actuelle dominée par les crises sanitaire,
alimentaire et climatique, mettent en avant les bonnes pratiques agricoles durables.
En effet, le changement climatique impose une gestion rationnelle des ressources na-
turelles et l’adoption de pratiques culturales compatibles avec l’environnement pour
préserver le capital naturel (eau, sol, énergie).

Dans un contexte marqué par la rareté des ressources, une agriculture intensive, qui
provoque des dégâts et gaspille les ressources naturelles, notamment l’eau, n’est plus
soutenable. Ainsi, une démarche durable invite à promouvoir et pratiquer une agricul-
ture économiquement viable et pérenne, saine pour l’environnement et socialement
équitable.

Les objectifs de l’agriculture durable doivent répondre aux besoins actuels sans re-
mettre en cause les ressources naturelles pour les générations futures. L’agriculture
durable se fonde sur le concept de développement durable et s’appuie sur un système
circulaire dans lequel les ressources prélevées ont le temps de se regénérer.

Développement durable et agriculture vont de pair pour former une exploitation du-
rable. De ce fait, une exploitation durable est viable, vivable, responsable et transmis-
sible. Elle s’oppose à une agriculture productiviste, fragilisant l’environnement avec
l’usage excessif d’engrais chimiques, de traitements herbicides, de fongicides, d’insec-
ticides, de pesticides, qui privilégie la productivité au détriment des questions sociales,
environnementales et institutionnelles.

Les bonnes pratiques à considérer de façon appuyée sont les suivantes : i) prévoir des
politiques et outils de développement d’une agriculture durable ; ii) assurer l’intégra-
tion de la céréaliculture à l’élevage ; iii) promouvoir l’agriculture biologique (oléicul-
ture biologique où la Tunisie est considérée comme le 1er pays producteur mondial en
bio) ; iv) adopter une gestion rationnelle et efficiente des ressources en eau et en sols ;
v) conserver les ressources génétiques des semences de qualité ; vii) promouvoir les
approches participatives et mettre en place des outils de facilitation et de modération
à la portée des agriculteurs (former et renforcer les capacités des agriculteurs et or-
ganisations leaders) ; viii) promouvoir la culture et l’esprit de partenariat agricole et
introduire les innovations réussies à grande échelle.

23
5
Un appel à l’action
Un appel à l’action

La mise en œuvre du Pacte agricole de la Tunisie permettra d’atteindre l’autosuffisance


alimentaire en focalisant ses actions sur les opportunités et investissements exception-
nels suivants :

Les principales opportunités

La réalisation des opportunités d’investissement agricoles nécessitera la prise en


compte par les autorités tunisiennes des leçons tirées de la participation, de la co-res-
ponsabilisation des parties prenantes des filières, de la mise à l’échelle des bonnes
pratiques et d’un pilotage efficace du processus. Le but est de faire converger les ac-
teurs vers des objectifs solidaires de la filière et des intérêts collectifs, de valoriser de
façon inclusive et durable les divers maillons des chaînes de valeur et l’interaction des
filières entre elles, d’introduire les innovations pour optimiser les gains, de réduire la
dépendance aux importations du pays et les déficits de la balance commerciale et
alimentaire.

Il s’agit de :

• Soutenir la gouvernance des filières et faciliter l’appropriation institutionnelle des


approches collaboratives, des nouvelles technologies et des organisations d’inté-
rêts collectifs (culture du résultat et de performance).

• Mobiliser le secteur privé en développant des approches de partenariat inclusives


et participatives basées sur des intérêts collectifs. Les enseignements, tirés de
l’expérience des coopératives centrales (COCEBLE, CCGC), des interprofessions,
de l’Office des céréales et de l’Office national de l’huile, devront être capitalisées.

• Développer des techniques de valorisation et d’exploitation agricole innovantes


permettant une mise à l’échelle, orientée vers l’agrobusiness et la transformation
à travers la mise en place de mécanismes de financement appropriés, ainsi qu’un
développement de l’entreprenariat agricole et rural et la promotion d’un tissu de
microentreprises (réseautage, synergie). La valorisation de la poussière des céréales
pour l’alimentation du bétail et le compostage à travers des start-up (soutenues par
la Banque africaine de développement à travers un appui technique sous forme de
dons), est éloquent.

Des investissements exceptionnels nécessaires

Des principales opportunités découleront des défis d’investissement nécessaires à la


réalisation des objectifs du Pacte.

Ces investissements exceptionnels se situent à trois niveaux :

Mobiliser les investissements significatifs et orientés vers l’impact

• Mettre en place un cadre de financement ciblant les filières et initiatives des jeunes
et des femmes, ciblant l’entreprenariat et tenant compte des profils et des activités
visées en matière de promotion des chaînes de valeur et d’agrobusiness.

• Développer des initiatives de PPP pour faciliter l’implication du secteur privé et des
formes d’agrégation permettant de financer la petite agriculture et faciliter l’accès
au financement des petits agriculteurs non viables et non bancables pour promou-
voir des dispositifs de financement inclusifs.

• Définir des critères d’éligibilité pour orienter les investissements vers des zones de
potentialités agroécologiques et socio-institutionnelles (organisations de base dy-
namique et disponibilité d’adhésion, de participation et de collaboration confirmées
par les bénéficiaires) pour une meilleure valorisation des investissements.

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Soutenir la transformation et la promotion des chaînes de valeur des filières de bout
en bout

• Soutenir la mise en place de zones de transformation et de plateformes logistiques


intégrées de proximité.

• Mettre en place un cadre incitatif et un environnement favorable au développement


des filières (structuration et montée en gamme des filières).

• Organiser les agriculteurs et acteurs de la filière et renforcer leurs capacités.

• Digitaliser les filières, structurer les acteurs et promouvoir le réseautage et leur mise
en relation depuis la production jusqu’à la mise sur le marché.

• Garantir le financement des acteurs des chaînes de valeur.

• Soutenir la gestion durable des ressources naturelles à travers l’utilisation intégrée


des terres agricoles, des ressources en eau et de l’énergie renouvelable.

• Soutenir la recherche et le développement, la formation et le conseil agricoles.

• Soutenir les services agricoles de proximité et mettre à la disposition des agricul-


teurs les intrants (semences et plants certifiées, engrais).

• Valoriser les produits et sous-produits en appliquant des technologies innovantes


(conservation, transformation et commercialisation).

• Développer l’accès aux services sociaux de base et promouvoir la mise en place de


plateformes multiservices.

• Promouvoir des métiers innovants en rapport avec le développement des chaînes de


valeur (esprit d’entreprenariat agricole et féminin).

Promouvoir la valorisation des sous-produits, l’innovation et les nouvelles technologies

• Soutenir la transformation par la valorisation des sous-produits et le développement


de l’économie circulaire (valorisation de la poussière des céréales, des grignons d’oli-
ve, du bois d’olivier, des feuilles d’olivier, du margine).

• Soutenir l’innovation et la promotion des start-up et la mobilisation du secteur privé.

• Promouvoir l’utilisation des nouvelles technologies (digitalisation, intelligence artifi-


cielle, usage des drones, « big data »).

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Un appel à l’action

La Tunisie propose les actions suivantes :

Premier projet : promotion des PPP

Sachant que :

• L’Afrique dispose de plus de 100 millions d’hectares de terres agricoles non exploi-
tées et présente un potentiel très important à valoriser à travers des conventions
tripartites (coopération trilatérale).

• La Tunisie importe une grande partie de ses besoins en céréales pour une valeur an-
nuelle de 1,2 milliard de dollars américains (2021).

• Les importations, avant 2022, provenaient principalement d’Ukraine (31%), des pays
de l’Union européenne (31%) et de Russie (14%), soit du blé tendre (1,147 million de
tonnes), du blé dur (521 940 tonnes) et de l’orge (714 928 tonnes en 2022).

La proposition se décline comme suit :

• Un projet de coopération Sud-Sud tripartite entre la Tunisie, les pays d’Afrique de


l’Est et la Banque africaine de développement, pour produire 50% des besoins de la
Tunisie en blé tendre.

• Un projet de PPP, avec un transfert de savoir-faire et de technologie de la Tunisie


vers le pays partenaire, pour valoriser 175 000 hectares.

• Un investissement nécessaire de 175 millions de dollars américains.

 Principaux impacts attendus : L’impact attendu pour la Tunisie est un


approvisionnement en céréales maîtrisé. Pour le pays partenaire ce sera la
création d’emploi, l’amélioration de revenus, la création de valeur et la génération
de devises.

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Deuxième projet : coopération Sud-Sud

La Mauritanie est un pays qui n’a pas de production oléicole. Une étude, réalisée par la
Banque africaine de développement en 2019, a montré que certaines zones du nord du
pays présentaient des potentialités pour l’oléiculture et pouvaient introduire l’oléicul-
ture en Mauritanie.

Sachant que la Tunisie est un des plus grands producteurs et exportateurs d’huile d’oli-
ve au monde et qu’elle dispose d’une infrastructure de recherche et développement de
haut niveau (Institut de l’olivier) et d’une expertise reconnue dans l’oléiculture, la Tuni-
sie propose la mise en place d’un projet de coopération Sud-Sud tripartite entre la Tu-
nisie, la Mauritanie et la Banque africaine de développement pour initier la production
d’huile d’olive en Mauritanie dans le cadre d’un PPP, avec un transfert de savoir-faire et
de technologie de la Tunisie vers la Mauritanie.

 Principaux impacts attendus : l’impact attendu pour la Tunisie sera d’exporter


des plants d’olivier et des services de conseil en oléiculture et en production
d’huile d’olive ; pour la Mauritanie, il s’agira d’investissements directs étrangers,
d’amélioration des revenus, de créations d’emplois et de valeur, et de généra-
tion de devises.

Troisième projet : coopération Sud-Sud

La Tunisie dispose d’un savoir-faire de haut-niveau dans l’organisation, la programma-


tion de la production et la gestion du secteur avicole. Le secteur privé est très per-
formant et très compétitif dans tous les maillons de la filière (alimentation animale,
élevage de reproducteurs, de poulets de chair et de poules pondeuses, abattage et
découpe des carcasses, transformation).

D’un autre côté, plusieurs pays africains sont fortement importateurs de produits avi-
coles : par an, 436,1 millions de dollars pour le Ghana, 112,4 pour le Gabon, 108 pour le
Bénin, etc.

La Tunisie propose de mettre en place un projet de coopération Sud-Sud tripartite entre


la Tunisie, le pays partenaire et la Banque africaine de développement pour industriali-
ser la production avicole dans le cadre d’un PPP, avec un transfert de savoir-faire et de
technologie de la Tunisie vers le pays partenaire.

 Principaux impacts attendus : l’impact attendu pour la Tunisie sera l’exporta-


tion d’œufs à couver, d’équipements d’élevage et de services de conseil et de
formation dans la production et la transformation des produits avicoles ; pour le
pays partenaire, il s’agira d’investissements directs étrangers, d’amélioration des
revenus, de créations d’emplois et de valeur, et de réduction des importations.

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29
6
Mise en oeuvre
Mise en oeuvre

Afin de stimuler l’action et d’obtenir des résultats à grande échelle pour atteindre les
objectifs fixés par le présent Pacte, une préparation des supports détaillés de mise en
œuvre post-Dakar 2, d’une Feuille de Route détaillée et du dispositif conventionnel, est
nécessaire. Ces supports doivent être approuvés. Les pays candidats à la coopération
Sud-Sud doivent confirmer leur disponibilité et adhésion au processus. Toutefois, la
mise en œuvre du Pacte national pour l’Alimentation et l’Agriculture de la Tunisie devra
se greffer sur le dispositif institutionnel d’exécution des opérations ciblant les filières
céréalière et oléicole programmées avec la Banque.

Mise en place d’un Conseil présidentiel de haut niveau

Afin de parvenir à un approvisionnement suffisant en produits alimentaires et agri-


coles et d’obtenir les résultats à grande échelle pour atteindre les objectifs fixés par le
Pacte, il conviendrait de stimuler l’action à travers la création d’un Conseil présidentiel
de haut niveau. En tant qu’instance hiérarchique de niveau politique supérieur et tech-
niquement reconnu, il garantira la cohérence du Pacte et son arrimage avec la Vision
« Agriculture 2035 » et au Plan de développement agricole 2025.

Sa création et sa composition feront l’objet d’un décret présidentiel, qui fixera la nature
et les attributs des membres. De nature ad hoc, ce Conseil restera opérationnel tout au
long de la mise en œuvre du Pacte.

Coordination et supervision

La coordination du Pacte sera assurée par le ministère de l’Agriculture, des Ressources


hydrauliques et de la Pêche maritime (MARHPM), tutelle du Projet d’appui d’urgence
à la sécurité alimentaire (PAUSAT), qui veillera à la bonne exécution des opérations
inscrites au programme de prêts en 2023 (appui à la filière céréalière), 2024 et 2025
(appui à la filière oléicole et projet ODESYPANO).

Le Secrétariat général du MARHPM sera l’organe d’exécution, et l’Unité de coordina-


tion du Pacte (UCP) sera rattachée au cabinet du ministre et sera chargée de la mise en
œuvre du Pacte. L’UCP sera constituée d’un coordonnateur assisté d’un pool d’experts
à recruter à la tâche, selon les besoins exprimés et soumis pour approbation au Conseil
présidentiel.

Le comité de pilotage, déjà en place pour le suivi du PAUSAT, présidé par le ministre
de l’Agriculture ou son représentant, assurera de fait, le pilotage du Pacte. Son rôle
sera notamment : i) de suivre l’exécution du Pacte ; ii) de veiller à la cohérence et à la
planification des activités éligibles ; iii) de faire la revue annuelle du rapport d’activité,
du programme technique et du budget ; iv) d’évaluer les impacts liés à la réalisation
des objectifs du Pacte ; v) d’identifier les opportunités et les contraintes d’amélioration
des impacts du Pacte ; vi) de s’assurer de la conformité technique et méthodologique
des objectifs du Pacte et des différentes politiques sectorielles pertinentes en lien avec
l’agriculture, l’alimentation et la nutrition.

Dans chaque gouvernorat, les Commissariats régionaux au développement agricole


(CRDA) assureront la supervision et le suivi des activités du Pacte à travers des points
focaux désignés. Ces points focaux assureront, avec l’appui du directeur général du
CRDA, des réunions périodiques de suivi pour examiner l’état d’avancement des activi-
tés du Pacte au niveau des différentes zones prioritaires retenues et pour formuler des
recommandations afin de faciliter la mise en œuvre. Ce dispositif décentralisé contri-
buera à une meilleure information des acteurs locaux, à une démarche inclusive et à la
résolution des problèmes rencontrés à la base.

Mobilisation des ressources et contrats de performance et financement basés sur les


résultats

La mobilisation des ressources et les contrats de performance et financement basés


sur les résultats devront être soigneusement évalués. D’une part, l’alignement sur les

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opportunités nouvelles et existantes et les options d’investissement exceptionnelles
nécessaires, telles que définies dans le présent Pacte, doit primer sur l’alignement sur
les procédures de financement des partenaires techniques et financiers. D’autre part,
l’adéquation entre la stratégie de mobilisation des ressources et l’atteinte des objectifs
du Pacte sera systématiquement développée. Cette approche permettra de disposer
de cadres de performance plus réalistes, indispensables aux partenaires avant de pou-
voir envisager la planification des appuis budgétaires.

La principale modalité de mise en œuvre des actions prioritaires du Pacte sera donc
une approche par projet. La gestion des financements basés sur les résultats, entrant
dans le cadre des investissements exceptionnels, pourra rester spécifique aux pro-
cédures de chaque partenaire financier impliqué. Pour une gestion plus flexible des
contrats de performance, des « fonds communs » pourront être développés, tout en
offrant un cadre unique de mobilisation des crédits sur la base des résultats.

La stratégie de mobilisation des ressources devrait s’opérer sur la base des modalités
et principes de partenariat, en s’inscrivant dans une démarche de consultation et de
planification stratégique et programmatique multi-bailleurs.

En conformité avec les objectifs à réaliser, les appuis aux différentes actions du Pacte
pourront adopter, de manière combinée, différentes modalités de financement :

• Les fonds propres de l’État tunisien (budgets de fonctionnement et d’investisse-


ment) sur la base des revenus publics nationaux.

• Des financements directs ciblés sur les actions principales du Pacte, définis selon des
modes de gestion spécifiques (approche par projet).

• Un financement commun d’un groupe de bailleurs, qui pourra se faire sous plusieurs
formes, notamment par un panier commun, sous la gestion d’un ordonnateur natio-
nal et d’un chef de file du côté des bailleurs de fonds.

Capacité de mise en œuvre et solutions aux capacités limitées

La capacité de mise en œuvre des actions du Pacte ainsi que les solutions aux capaci-
tés limitées reposeront sur le dispositif institutionnel déjà existant et mis en place par
le Projet d’appui d’urgence à la sécurité alimentaire (PAUSAT), financé par la Banque
africaine de développement, et qui sera poursuivi par des opérations inscrites dans le
programme de prêts en 2023 (appui à la filière céréalière), 2024 et 2025 (appui à la
filière oléicole et projet ODESYPANO).

Risques et mesures d’atténuation

Les principaux risques susceptibles d’entraver la mise en œuvre du présent Pacte sont
liés à : i) la faible capacité institutionnelle et organisationnelle pour une planification
et une mise en œuvre efficiente des actions du Pacte ; ii) la faible capacité de mobi-
lisation des ressources financières internes et externes ; (iii) la faible implication des
parties prenantes quant au processus de mise en œuvre dudit Pacte ; iv) la persistance
des crises sanitaire, économique et financière internationales, la crise énergétique et la
volatilité des cours mondiaux des produits agricoles (chocs externes) ; v) la coordina-
tion insuffisante des interventions, la maîtrise insuffisante des procédures des PFT et la
lourdeur du processus des acquisitions et décaissements ; vi) la faible interconnectivité
des acteurs dans le processus de transformation des chaînes de valeur, qui constituent
les principaux risques pouvant affecter le respect du calendrier d’exécution du Pacte
et l’atteinte des résultats.

Les mesures d’atténuation permettant de réduire et d’atténuer ces risques sont : i)


le rattachement de la coordination (UCP) à une structure existante du PAUSAT qui a
confirmé sa qualification (le coordinateur et les membres de l’UCP bénéficieront de
formation et de renforcement de capacités par la Banque) ; ii) la mise en place d’un
comité de coordination d’aide au niveau des bailleurs de fonds pour les ressources et
la complémentarité des financements (du côté national, un cadre de dépenses à moyen
terme sera discuté avec le MEP et le ministère des Finances) ; iii) la mise en place d’un
comité de pilotage pour soutenir la coordination du Pacte ; iv) la mise en place d’un
comité de veille au niveau du MEP et de coordination avec le MARHPM pour anticiper

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les mesures à prendre ; v) des sessions de formation organisées pour renforcer les ca-
pacités en termes de procédures de passation de marchés et de décaissements ; vi) la
sensibilisation et l’implication des acteurs locaux dans le processus de transformation
des chaînes de valeur à travers des actions de structuration et de formation des ac-
teurs, notamment des structures professionnelles des filières, et le développement d’un
cadre incitatif à l’implication du secteur privé, et des initiatives de PPP permettant une
meilleure exécution du Pacte.

Le Pacte prendra en compte un certain nombre de mesures qui devraient permettre


d’atténuer l’impact négatif de sa mise en œuvre.

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Déclaration du
Gouvernement et
des partenaires
Déclaration du Gouvernement et
des partenaires
La Tunisie adhère à ce Pacte et manifeste son intérêt pour mettre en œuvre les actions
programmées. Elle rappelle qu’elle veillera au respect des orientations stratégiques af-
fichées dans le cadre de ses activités de développement en soutien au secteur agricole
et de l’alimentation, dont notamment :
• L’appui au développement inclusif et durable du secteur agricole et à la promotion
des filières stratégiques (céréaliculture, oléiculture, aviculture) en vue d’atteindre
l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2025, notamment pour le blé dur.

• Le soutien de la transformation de l’agriculture, la promotion inclusive des chaînes


de valeur des filières stratégiques et la valorisation des sous-produits (économie
circulaire).

• La promotion des filières par l’utilisation des nouvelles technologies, l’entreprenariat


agricole et rural et la promotion des start-up innovantes.

• La promotion de la mobilisation du secteur privé, la mise en place des initiatives de


PPP et des formes d’agrégation permettant de financer la petite agriculture et de
faciliter l’accès au financement des petits agriculteurs.

• La coordination de l’aide et le pilotage du GTC, avec l’appui des bailleurs de fonds


impliqués, notamment la Banque africaine de développement, la Banque mondiale,
la BEI et la BERD.

Avec ces investissements, la Tunisie peut réaliser les objectifs du Pacte agricole et
atteindre l’autosuffisance, générant ainsi des progrès significatifs vers la réduction du
fardeau des importations et l’élimination de la pauvreté, de la faim et de la malnutrition.

Pour atteindre cet objectif d’investissement sur le plan alimentaire et agricole, les dif-
férents partenaires s’engageront à mettre à disposition des financements selon un plan
de mobilisation défini de façon participative et inclusive.

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