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développement
métalinguistique
JEAN ÉMILE GOMBERT
psychologie d’aujourd’hui
PSYCHOLOGIE D »A U J O U R D ’ H U I
COLLECTION D IR IG É E PA R PA U L FRA 15SE
LE DEVELOPPEMENT
MÉTALINGUISTIQUE
J E A N É M I L E /g O M B E R T
M aUté de eonfàrênces à VünivefaiU de Bourgogne
í
P R E S S E S U N I V E R S I T A I R E S DE FRA NC E
- 02041990-0 74 8 3
A Pierre Grêco
4
Sommaire
Avajvt- propos, 9
B / La métacognition^ 16
C / Métaprocessus, épiprocessus, 20
E / Conclusion^ 26
A / Introduction, 29
C / LUdentífication mêtaphonoiogique, 33
1. La différencíation entre les sons langagiers et non langagiers, 33
2. L^identification &yllabique^ 34
3. L'identificfttion des phonèmes, 35
D / Le controle métaphonolagiquGj 37
1. La manipulation délibérée des syllabes, 38
2. La manipulation délibérée des phonèmes, 39
6 Le développement métalinguistique
F / Conctusíon, 55
1, Les comportements épiphonologiques 55
2, Les comportements métaphonologiques, 57
A / Introduction, 59
Y í Le contrôle métasyntCLxique, 74
1. L’étude des autocorrections syntaxiques, 74
2. L’étude des hétérocorrections syntaxiques, 76
a / La correction des phrases jugées inacceptables, 77
6 / Les hétérocorrections grammaticales, 79
D / Conclusion^ 84
L Les comportements épisyntaxiques, 85
2* Les comportements métasyntaxiques, 86
A / Introduction, 87
E / Concktsion, 121
1. Les comportements épilexicaux et épisémantiqiies- Í21
2* Les comportements métalexicaux et métasémantiques, 122
A / íntroduction^ 123
F / Conclusion^ 155
L Les comportements épipragmatiques, 155
2, Les comportements métapragmatiques, 157
A / Introduction, 159
E / Conclusion^ 194
A / Introduction, 197
E / Conclusion, 221
A / Introductioriy 227
CoNCLUsroN, 251
Bibuocraphje , 255
Cet ouvrage doit beaucoup à tous ceux qui^ paifois à leur insu,
ont influencé son auteur. Michel Moscato jadis, convamcu de
la nécessité d ’étudier expêrimentalement les phénomènes psycho-
logiques; Pierre Gréco fu t naguère, et demeure, 1'esprit scientifique
auquel il est le plus redevable; Michel Fayol est, auJourd’hui^ le
théoricien du développement cognitif, le chercheur militant et le
compagnon de recherche quL, quotidiennement, inspire, motive et
participe à son travail.
Une première version d ’un texte est souvent inélégante,
imprécise, voire erronée. La version finale doit, en fait, beaucoup
aux premiers lecteurs du manuscrit initial qui, de droit, doivent
être considérés comme les co-auteurs du produit fini. Hervé Abdi,
Michel Fayol, Marcei Frochot, Henri Lehalle, Daniel Zagar et
surtout Jean-Pierre Bellier peuvent prétendre (ils ne le désirent
peut-être pas tous) à ce statut
Enfin, le moteur de la recherche se situant souvent en dehors
du laboratoire, et même de la discipline, Jacqueline, André, Marie-
Claire, Sophie, Franck et Charles-Edouard Gombert ont leur part
de responsabilité dans le document commis.
Pierre Gréco avait accepté de préfacer cet ouvrage, la maladie
Ven a empêché, Comme tous ceux qui Pont approché, je ressens à
son égard une fascination certaine et lui voue une profonde
admiration. II fu t mon directeur de thèse, sa disparition me laisse
scientifiquement orphelin. Que ce livre soit un hommage à sa
mémoire.
CHAPITRE PREM IER
Considérations générales
1 . L e S CONCEPnONS PSYCHOLINGUISTIOUES
2 . U sA G E LINGUISTIQUE,
USAGE PSYCHOUNGUISTIQÜE
Cette précision d^ordre terminologique n ’est pas superflue. En effet, cc quí est
métalingmstique pour les uns ne le sera pas forcémcnt pour les autres, Ainsi, la
capacite à adapter un message verbal à différents paramètres de la situatíon
d^énonciation (cf., plus bas, le chapitre sur le développement métapragmatique)
sera, si tant est que Tadaptation soit volontaire de la part du sujet, d ’ordre
16 Le développement métalinguistigue
B / La métacognition
C / Métaprocessus, épiprocessus
* Le tangage est une acdvité qui suppose elie-même une perpétuelle activité
épiiinguistique (définie comme * activité métalinguistique non consciente »), ainsi
qu’une relation entre un modèle (la compétence, c’est à dire Tappiopriation et la
maitrise acquise d ’un système de règles sur des unités) et sa réalisation (la
performance) dont nous avons !a trace phonique ou graphique, des textes »
(p. 1 0 8 ).
D / Métalangage^ métacommunicatíon
et capacites métapragmatíques
E / Conclusíon
Le développement
métaphonologique
A / Introduction
distinctions qui n’existent pas dans cette langue. C’est ainsi, par
exemple, que les Japonais ne peuvent discriminer les phonèmes /r/
et /!/, contraste ímportant dans d’autres langues comme Tanglais
ou le français (Miyawaki & coll., 1975).
Si rinnéité de certaines propriétés générales du système auditif
n’est pas discutable, il n’en est pas de même de Texistence de
mécanismes innés spécifiques à la perception de la parole (Jusczyk,
1981). Dans un tout autre domaine, Pisacreta & coll. (1986)
montrent, par une technique de conditionnement opérant, que les
pigeons peuvent discriminer certains mots de Tanglais parle. Par
ailleurs, des capacites de discrímínation et de catégorisation
phonémiques ont été mises en évidence chez le macaque rhésus et
le chinchilla (cf. Kuhl, 1987a,6). Personne ne songe à affirmer
qu'il existe chez Tanimal des mécanismes spécifiques de Ia
perception du langage. En fait, comme le signale Bertoncini (1984,
p. 43), dans Pétude de Ia perception de la parole par le bébé
* beaucoup de résultats peuvent s’expliquer sur la base d’un
traitement acoustique des indices présents dans le signal sans qu’il
soit nécessaire de postuler un mode de perception distinct >. De
fait, Cutting & Rosner (1974) montrent que les bébés traitent les
sons langagiers et non langagiers de la même façon.
Comme le font remarquer Nesdale & coll. (1984), il est
Ímportant de bien distinguer la discrimination precoce des sons
(qu’i!s soient ou non langagiers) et la maitrise phonémique (qui,
elle, est de nature métaphonologique), la première est manifeste-
ment plus précoce que la seconde, de plus elle a vraisemblable-
ment, chez le bébé comme chez Padulte, un caractère automatíque
et obligatoire (pour se convaincre de ce phénomène chez Tadulte
il suffit d’essayer de ne pas discriminer /ba/ et /pa/),
Waltach & coll. (1977) comparent dem groupes d ’enfants de 5-6 ans issus d ’un
milieu social défavorisé pour le premier et de classe moyenne pour le second. Dans
une première cpreuve on nomme devant les enfants des réfcrents dont les noms ne
diffèrent phonologiquement que par le phonème initial — par exempleja il (príson)
et whale (baleine) —, les enfants doivent designer chacun des objets sur des images.
Dans une seconde épreuve des images représentant des référents dont les noms
sont phonologicpiement très contrastes — par exemple man (homme) et kouse
(maison) — sont presentees aux enfants qui doivent designer celle représentant un
référentdont le nom commence par un certain son (par exemple, /m /). La première
épreuve ne mobilise que des habiletés à discriminer alors que la seconde exige
1'identification consciente d ’un phonème. Les résultats montrent que, alors que la
première épreuve est subie avec succès par tous les enfants quel que soit leur milieu
Le développement métaphonologique 33
social d’origine, la réussite à la seconde éprcuve atteint à peine 50% chez les
enfants socialeirieul dcfavorisés bien quVIlc soit presque totale dand Tautre groupe,
C/ identification métaphonologique
1 . I j A d if f é k e n c i a t i o n e n t r e l e s s o n s l a n g a g ie r s
ET NON LANGAGIERS
I E. <X>3HBERT — 2
34 Le développement métalinguistique
2. L ’IDENTIFICATION SYLLABIQUE
16 5 FF 2 2 2 6 4 0 7 6 / 3 / 90 782130 427087