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Sous-dochead E-parcours
Surtitre organisation

L’impact du numérique dans le domaine de la santé

Anne Muller
Maître de conférences, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, 12 place du Panthéon, 75231 Paris
cedex 05, France
Adresse e-mail : Anne.Muller@univ-paris1.fr

Résumé
La numérisation des territoires de santé, des domaines du soin, de la formation, de la recherche et
des innovations, impacte le travail, les compétences et les savoirs des professionnels de la santé. Cela
nécessite une professionnalisation permanente et une organisation numérique apprenante.
© 2020
Mots clés – numérique ; organisation numérique apprenante ; parcours coordonné ;
professionnalisation ; santé

Summary à traduire
© 2020
Keywords à traduire

Il existe aujourd’hui en France des inégalités en santé et en espérance de vie selon les territoires, des
fractures territoriales estimées croissantes jusque 2030 pour les 70 millions d’habitants [1]. D’où
l’émergence de mesures prioritaires pour renforcer l’offre de soins dans les territoires au service des
patients, mettre en œuvre la révolution numérique en santé pour abolir les distances et tendre vers
une société de la coopération ouverte. Se conjugue alors un ensemble de moyens. Depuis la loi du
13 août 2004 [2], le parcours de soins coordonnés vise à faire bénéficier chaque usager d’un suivi
médical coordonné, d’une gestion rigoureuse du dossier médical et d’une prévention personnalisée.
Ce dispositif incite les patients à consulter leur médecin traitant avant de prendre rendez-vous avec
un autre généraliste ou un médecin spécialiste.
“Ma santé 2022” renforce la promotion des parcours coordonnés de soins [3], et, pour ce faire, les
coopérations des professions dans un souci de pluri/inter/transdisciplinarité et de dynamique

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territoriale. L’intelligence artificielle (IA), qui pénètre dans tous les secteurs et les métiers, le
domaine de la santé et les métiers du soin aussi, peut être une valeur ajoutée de la modernisation du
système de santé. L’essor de la télémédecine en atteste. L’accroissement du degré d’autonomie de
l’IA ou encore l’apprentissage machine génèrent l’émergence d’interrogations notamment éthiques,
de nouveaux métiers, de nouvelles compétences pour les professionnels. Cette conjonction du
numérique et de la santé impacte à la fois la notion de démocratie en santé, le travail en termes de
nature et d’activités, de champs de compétences et de savoirs des professionnels et des patients, de
professionnalisation et formation tout au long de la vie. Le numérique donne l’opportunité de
“penser/panser” autrement mais génère des paradoxes. Il s’agit d’accompagner les modalités et les
transformations d’un “apprendre et agir autrement”, à l’heure du numérique et d’envisager une
organisation apprenante.
T1 Une numérisation croissante et incontournable
À l’heure de l’amélioration et de la modernisation du système de soins, tout devient numérique, à
chacun des niveaux macro, méso ou microsociologique, à chaque rouage organisationnel. Le
vocabulaire du reste évolue en montrant bien l’ancrage. On parle d’e-santé, de santé numérique, de
programme “Territoire de soins numérique”, d’e-parcours, d’hôpital numérique, de dossiers de soins
numériques, de logiciels à l’usage d’éducation thérapeutique ou de suivi de patients, etc. Il existe des
agences régionales de santé pilotes en matière d’usage du numérique : Santé Landes, espace
numérique de santé en région Nouvelle-Aquitaine [4] ; TerriS@nté, “Le numérique au service de la
santé en métropole du Grand Paris” en Île-de-France : Pascaline, parcours de santé coordonné et
accès à l’innovation numérique, en Auvergne-Rhône-Alpes. Le digital devient un outil incontournable
dans le pilotage des établissements, que ce soit en matière de soins, de formation ou de gestion
administrative. Tous les processus sont numérisés ou en passe de l’être. Peuvent être évoqués la
pose de diagnostics médicaux établis par des robots, ou informant les patients dans un service de
chirurgie ambulatoire de Toulouse, la robotisation des préparations nominatives des médicaments
pour une dispensation journalière obligatoire à l’hôpital, des robots en forme de phoques en
gériatrie rassurant par leur présence les personnes âgées. S’y ajoutent les technologies numériques
utilisées au laboratoire, en radiologie, au bloc opératoire, les logiciels de gestion des données pour
planifier l'arrivée des patients ou traiter les retours postopératoires. S’y adjoignent également le
numérique en formation, la simulation en santé. Le numérique revêt un enjeu indispensable dans
les parcours de soins.
T1 La digitalisation du parcours de soins
L’énorme quantité de flux de données et l’accélération de ces flux à gérer sont des enjeux majeurs au
déploiement de la digitalisation. Cette dernière fluidifie les échanges, permet de communiquer plus
efficacement pour une meilleure performance. L’outil digital devient support de coordination et de
soins. La digitalisation du parcours de soins et l’ouverture des données de santé aux professionnels
voire aux patients permettent un accès aux données rapide voire immédiat, dans le juste à temps des
consultations et des soins, à tout moment et en tout lieu, ainsi que leur transmission. Le numérique
contribue alors à la valeur ajoutée du parcours de soins, en termes de suivi coordonné en adéquation
avec l’état de santé ; de dossier patient informatisé personnalisé, consultable à tout moment par
l'ensemble du personnel de santé en présence du patient afin de garantir le secret médical ; de
meilleure prise en charge des dépenses de santé par la Sécurité sociale ou la complémentaire santé.
Les enjeux majeurs concernent le numérique et le partage d’informations, l’informatisation, le virage
digital nécessitant l’investissement en matière d’informatisation jusqu’à atteindre parfois un taux
d’informatisation prévu de plus de 90 % [5]. Cela génère l’introduction et l’évolution de nouveaux
métiers à l’hôpital, la transformation de la nature du travail.
T1 Une professionnalisation dans le champ numérique, une e-organisation
Des freins à la transformation numérique sont mis en évidence : l’ampleur de l’investissement, le
passage culturel à une organisation expérimentant le numérique, l’absence de réactivité ou de
conduite du changement, le manque de compétences. S’avère nécessaire le développement de
compétences numériques, techniques et managériales. Se pose parfois la question de l’intégration
successive et donc juxtaposée de logiciels en fonction des besoins identifiés et des investissements
financiers possibles dans les hôpitaux. Mieux vaudrait penser un système dans sa globalité, en amont
des investissements. Se posent aussi les questions de la sécurité et de la pérennité des données, de
l’arrêt de maintenance potentiel des éditeurs de logiciels, de la responsabilité de la sauvegarde des
données. Le respect dans la dématérialisation de la sécurité des données devient un point crucial
puisqu’il est législativement différent selon le pays hébergeur des données. Toute organisation et
tout professionnel se doivent d’être avertis et de respecter une charte numérique et éthique. La
culture du numérique demande/oblige à une professionnalisation permanente et à une e-
organisation, une organisation apprenante, selon Senge [6] qui porte les efforts sur la qualité du
raisonnement des individus, sur leurs visions partagées, sur leur aptitude à la réflexion, à
l’apprentissage en équipe et à la compréhension des problèmes complexes.
T1 Entre matérialisation et dématérialisation
La digitalisation se matérialise par un portail professionnel, une plateforme permettant un espace
sécurisé des échanges entre experts. Pour exemple, l’espace patient “monchdouai.fr” comprend “Me
connecter”, “Demander mon dossier” et “Payer mes frais”. Dans la rubrique “Mes droits”, le mot
sécurité est présent, lié aux croyances et convictions religieuses, à la sécurité, à la santé et à
l’hygiène. « Une charte du parcours de santé est en ligne. » Il y est signifié à la rubrique “Dossier
médical” : « Votre dossier rassemble toutes vos informations de santé, les résultats et les conclusions
des examens cliniques, radiologiques et de laboratoire qui sont réalisés. Votre dossier est accessible
sur demande écrite, vous pouvez le consulter gratuitement ou en demander une copie. » La recherche
(Ctrl+F) du mot “numérique” ne donne aucun résultat. Une interface met à la disposition du patient
“Mes résultats en ligne”, de laboratoire ou d’imagerie médicale. Il existe un portail de gestion de
rendez-vous, de son dossier administratif. Il est également possible de spécifier ses allergies,
d’échanger des informations avec l’hôpital, de récupérer ses documents d’hospitalisation, de donner
accès à certains d’entre eux à son médecin traitant… tout cela dans le respect de la sécurité des
données. L’investissement réalisé et sa valeur ajoutée pour l’usager sont évidents, le rendant acteur
informé, plus autonome dans la gestion de sa santé. Y aurait-il pour autant un risque de
déshumaniser, destituer, dématérialiser l’humain ? Si la dématérialisation fonctionne, il n’en
demeure pas moins que parfois la transformation des habitus n’est pas encore rentrée dans les
usages que ce soit pour les professionnels de santé ou les usagers. Que penser de ce qui peut advenir
aujourd’hui en termes de logique de continuité ou discontinuité, de coordination et de liaison dans
un e-parcours patient ?
T1 Sécurisation du parcours de données
Pour sécuriser les données, la législation évolue évoquant une république numérique, une identité
numérique, ou encore un parcours d’identification numérique sécurisé. La notion de parcours est
décidemment prégnante ! Une identité numérique est un moyen de justifier de son identité de façon
sécurisée et ergonomique, ce qui simplifie et améliore la sécurité de la vie numérique des usagers,
préserve leur identité et contribue à la lutte contre la fraude et l’usurpation d’identité. Le règlement
général sur la protection des données (RGPD) est une réglementation européenne entrée en vigueur
le 25 mai 2018 [7]. Elle a pour objectifs de renforcer les droits des personnes, de responsabiliser les
acteurs traitant des données ; de crédibiliser leur régulation. Les données personnelles
appartiennent à la personne, laquelle bénéficie de droits concernant la protection de ses données.
Elle doit donner son consentement pour leur utilisation. Il en est de même pour les données en
santé. En principe, tout traitement des données de santé d’une personne est interdit sauf si celle-ci a
donné son consentement, en étant informée des finalités de leur utilisation. D’où l’instauration de
politique générale de protection des données à caractère personnel dans les établissements. Dans
une recherche en sciences sociales en cours [8], les infirmiers d’un hôpital psychiatrique déclarent
être formés, apprendre le fonctionnement de la messagerie sécurisée interne à l'établissement. Les
données ont un prix pour les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), voire les
complémentaires santé. Des établissements de santé se sont faits rançonnés les données de leurs
patients récemment, la presse s’en est fait l’écho. La cybersécurité dans le domaine de la santé ouvre
un champ pour de nouveaux métiers, en charge des opérations de maintenance et de sécurité. Sont
à développer pour garantir la sécurité des données des compétences nouvelles numériques et
informationnelles, les savoir-faire technologiques, et les règles de bonnes pratiques pour tout
professionnel. Ainsi est attendu un engagement des professionnels et des organisations à
promouvoir l’engagement des professionnels dans un environnement numérique, à mettre en œuvre
et à respecter des chartes, à donner l’information à tous concernant le RGPD, à faire appel à des
experts informatiques pour concilier les logiciels dans un tout cohérent. L’écart peut être perceptible
entre les présupposés théoriques possibles et l’existant sur le terrain. L’exposé d’une situation réelle
de parcours de soins vécu par un usager du système de santé permet d’étayer cette problématique.
T1 Une réalité numérique dans un parcours coordonné de soins
Un parcours coordonné de soins est organisé pour M. E., 88 ans, au sein d’un territoire que l’on
pourrait qualifier de désertifié. La coordination est définie entre médecine de ville et établissement
de santé ; pluridisciplinaire entre médecin traitant généraliste et médecin spécialiste cardiologue,
puis médecin anesthésiste et chirurgien. Le patient consulte son médecin traitant, qui pose un
diagnostic et l’oriente vers un chirurgien. La semaine suivante, le patient se rend à une consultation
du cardiologue, consultation prise par lui-même au vu de son état de santé causé par des malaises à
répétition lui semblant d’origine cardiaque. Il en a informé le médecin traitant ; cette consultation de
spécialiste est possible puisque celui-ci assure le suivi dans le cadre d’une maladie chronique. Le
diagnostic posé nécessite une intervention cardiaque ; le cardiologue, après une explication éclairée
au patient, adresse alors compte rendu et lettre numérisés à ses collègues. Une consultation
d’anesthésie est prévue dans un établissement de santé de proximité, éloigné de 20 kilomètres du
domicile du patient, pour réduire le déplacement dans celui de l’intervention situé à plus de
100 kilomètres. Une personne de son entourage l’y accompagne, pour éviter tout risque d’accident
de circulation au regard de son état de santé. Au sortir de la consultation d’anesthésie, M. E.
s’inquiète, se rappelant que le médecin a dit « lui donner un papier », or il n’en a reçu aucun. Il réagit,
téléphone à la secrétaire pour demander ce qu’il en est. Il s’agit d’un oubli auquel celle-ci remédie,
mais c’est au patient de refaire 40 kilomètres, par ses propres moyens, pour revenir chercher ce
document. Ce que le patient fait seul pour ne déranger personne, en conduisant sa voiture. De retour
chez lui, il se rend compte que le document, en l’occurrence la feuille pour l’anesthésie, n’est pas
signée. De nouveau, il appelle la secrétaire pour demander ce qu’il en est. La réponse est que cet état
de fait est normal puisque les courriers dématérialisés ne seraient pas signés du médecin.
T1 Un questionnement pluriel
Une problématique se dégage de ce constat concernant les notions de numérisation et de parcours
de soins coordonnés. Alors que la numérisation devrait faciliter la coordination et la mobilité dans le
parcours, la transmission des données, l’objectif n’est que partiellement atteint. Alors que la
numérisation devrait être synonyme d’une économie en gain de temps et de charge de travail dans le
parcours patient par une meilleure coordination, d’économie financière, un delta existe. Les notions
de responsabilité ainsi que de contrôle demandent à être travaillées/repensées. La numérisation des
données et leurs transmissions entre établissements est incomplète. Le concept de signature
électronique semble poser problème à l’heure du dossier numérique patient prôné dans le parcours
patient. Si le document avait vocation à être numérisé, pourquoi ne l’a-t-il pas été ? Ce document
papier, non dématérialisé, n’est pas signé, posant la question du respect des règles de bonnes
pratiques précédemment effectuées. Serait-ce un biais lié aux transformations du travail et de ses
modalités, à la numérisation des données ? Qui est responsable dans ce cas de figure et de quoi,
pour une cohérence du parcours patient et l’articulation des professionnels entre eux. Le patient est
ici la personne responsable de la mise à nu du dysfonctionnement et qui aide à pallier le transport du
document, et donc la liaison entre les établissements. S’il ne s’était pas inquiété de l’absence de
document, son intervention aurait peut-être été reportée, faute de traçabilité de consultation
d’anesthésie. Qui porte la responsabilité du remplissage ou du non remplissage de la constitution du
dossier patient ? De manière plus générale, du suivi et du contrôle de la machine, du dépistage de
dysfonctionnement ? La charge de travail de la secrétaire a été multipliée dans le dossier de ce
patient. Les comptes rendus sont numérisés, envoyés à chaque médecin et au patient, mais non aux
infirmiers ou aux pharmaciens. La numérisation ainsi que la transmission dans le parcours seraient
donc partielles mais en route. Si le patient est bien au cœur de son parcours de santé, la
numérisation pourrait être améliorée. Ici, l’intelligence humaine pointe l’erreur et réajuste. Si tout
est numérisé demain, qui en assumera la responsabilité, l’humain ou la machine ?
T1 Pour un numérique singulier
N’oublions pas le besoin d’information et d’éducation. Les dysfonctionnements en montrent les
ruptures de continuité. Tel ce patient sexagénaire qui dans un parcours de soins entre à l’hôpital
pour une intervention orthopédique a priori simple, une pose de prothèse totale de hanche, mais en
ressort dans la demi-heure. L’information concernant l’arrêt des anticoagulants quatre jours avant lui
a échappé et n’a pas été faite. Si une version informative numérique et singulière était disponible, il
aurait pu s’y référer, au lieu d’une version papier d’informations prévalentes de manière générale
concernant la diète et les soins d’hygiène. Pour autant, le numérique permet un accès démocratique
à la connaissance. Chacun peut avoir accès aux savoirs pour prendre soin de sa santé, de manière
individuelle ou collective, les réseaux de patients étant actifs sur la Toile, et l’instauration de
plateformes au sein d’un établissement ou d’établissements mutualisés permettant d’échanger,
notamment sur les pratiques innovantes… numériques. Un seul clic permet l’accès aux données,
mettant en jeu la responsabilité d’un professionnel, sa formation, sa représentation parfois du
métier, sa posture ou son éthique professionnelle.
T1 Une IA prédictive, un questionnement éthique
Le numérique permet d’envisager et d’organiser autrement le processus de soin et le parcours
patient, du recueil à la transmission de données patients, de la pose de diagnostic effectuée par
logiciel à la prescription puis au suivi. Que l’organisation soit pensée en termes de coopération et de
mutualisation des professionnels de santé sur un territoire participe à “mieux orienter les patients
selon leurs besoins”. Y aurait-il une version plus obscure à cela, au regard de la fonction prédictive de
l’IA ? Que penser d’un système prédictif se basant sur le Machine Learning et sur les données des
patients capable de prédire la durée du séjour, le risque de réadmission et le risque de décès d’un
patient pendant son hospitalisation avec une grande précision. Cette capacité pourrait s’avérer utile
pour s’organiser et déterminer des priorités mais fait aussi envisager en termes de conséquences des
choix éthiques que les professionnels devront gérer.
T1 Une accélération des temporalités
Avec le numérique, en un clic, tout s’accélère : l’organisation du parcours patient, la prise de rendez-
vous dès la pose du diagnostic ou d’une réunion de concertation, les temps de transmission de
données patients entre professionnels, entre professionnels et patients. Un paradoxe existe entre
l’instantanéité du clic et la permanence des données. Si le numérique transforme le temps du soin,
celui-ci reste un impondérable dans les phases d’acceptation de la maladie, ou dans l’appropriation
des connaissances. L’accélération peut alors devenir un contre-temps, une dictature d’impositions à
soi et pour autrui, autrui étant professionnel ou patient. La temporalité et la continuité des parcours
nécessitent que chacun s’imbrique nécessairement dans un dispositif et suive le courant/le processus
de soins. Le temps est rythmé, cadencé rendant plus difficile l’octroi de temps individuel de réflexion,
de respiration nécessaire à chacun. Que le patient sorte d’une consultation, diagnostic posé, avec les
prises de rendez-vous successives dans le parcours de soins est un plus. Mais quel temps entre
l’acceptation du diagnostic et son entrée dans le parcours de soins ? Quid dans l’agir professionnel
du temps de réflexion avant, pendant et sur l’action ? Les temps et les frontières entre vie privée et
vie professionnelle sont poreux, les technologies rendant flexible le travail, permettant un suivi à
distance des patients en dehors des temps et en plus de la charge de travail. Le droit à la
déconnexion ainsi que des risques professionnels existent et sont à prendre en compte. Une
configuration du travail et de la qualité de vie au travail est à penser pour que le professionnel assure
ses missions avec compétences.
T1 Des recherches en cours
L’impact de l’IA questionne, que ce soit au niveau de l’organisation, du professionnel ou du citoyen.
Une recherche ayant pour objet l’impact de la numérisation et de l’automatisation sur l’emploi, le
travail, les métiers, les compétences, les savoirs professionnels, notamment dans le domaine de la
santé sera publiée prochainement ; réponse à un appel à projets de l’organisation syndicale
Confédération française démocratique du travail (CFDT) [8]. Une recherche de l’Agence nationale de
sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail porte sur l’impact des
expositions aux outils numériques sur la santé, état de bien-être physique, social et mental [9]. Elle a
pour origine la crainte que la 5G génère des risques sanitaires avec les ondes émises, d’un monde
“hors de contrôle”, d’une société et des citoyens hyperconnectés.
T1 Une organisation numérique apprenante
La numérisation des territoires en santé, des domaines du soin, de la formation, de la recherche et
des innovations impacte le travail, les compétences et les savoirs des professionnels nécessitant une
professionnalisation permanente et un environnement apprenant. Les innovations et
expérimentations liées à l’IA entraînent de nouveaux modèles de pensée et de créativité. Il y a donc
une nécessaire adaptabilité des professionnels, à entrer dans le parcours, à mutualiser les données
pour coopérer, à s’ajuster, respecter et contrôler les temps du parcours. Cela demande le
développement de la professionnalité, de l’agilité à la fois pour les patients et les professionnels.
L’agilité devient une compétence indispensable pour soigner. Faire preuve d’adaptation, de flexibilité
prend tout son sens dans les parcours que ce soit professionnel ou de soins aujourd’hui. Aux
territoires, aux organisations de se transformer pour devenir une organisation apprenante, dans
laquelle chacun de ses membres aurait une vision collective et y participerait en respectant les
chartes, les règles de bonnes conduites et les recommandations, et s’y formeraient ensemble de
manière permanente.
Tel est le défi, à l’heure de l’e-santé, des e-territoires, e-parcours, e-organisations, e-patients.
T1 Conclusion
Auteur, merci d’écrire quelques lignes de conclusion. Auteur, merci d’écrire quelques lignes de
conclusion. Auteur, merci d’écrire quelques lignes de conclusion. Auteur, merci d’écrire quelques
lignes de conclusion. Auteur, merci d’écrire quelques lignes de conclusion. Auteur, merci d’écrire
quelques lignes de conclusion.

Points à retenir
• A venir A venir A venir A venir A venir A venir Préparer l’encadré merci. Préparer le bloc encadré
merci. Préparer le bloc encadré merci
• A venir A venir A venir A venir A venir A venir A venir A venir A venir A venir
• A venir A venir A venir A venir A venir A venir A venir A venir A venir A venir A venir A venir A
venir A venir A venir A venir

Déclaration de liens d’intérêts


L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

Références
[1] Boidin Dubrule MH, Junique S. Éradiquer la grande pauvreté à l’horizon 2030. Avis du Conseil
économique, social et environnemental. Juin 2019. Les édition des journaux
officiels/La Documentation française; Paris: 2019.
https://www.lecese.fr/sites/default/files/pdf/Avis/2019/2019_18_lutter_grande_pauvrete.pdf
[2] Loi n° 2004-810 du 13 août 2004 relative à l’assurance maladie.
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000625158&categorieLien=id
[3] Ministère des Solidarités et de la Santé. Ma santé 2022 : un engagement collectif.
https://solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/masante2022/
[4] Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine. Le programme Territoire de soins numérique,
2018. https://www.nouvelle-aquitaine.ars.sante.fr/experimentations-territoires-de-soins-
numerique-tsn-innover-face-au-defi-des-maladies-chroniques
[5] Centre hospitalier de Douai. Le patient au cœur de son parcours de santé grâce au numérique.
Novembre 2018. https://www.ch-douai.fr/notre-etablissement/actualites/Les%20projets/le-patient-
au-coeur-de-son-parcours-de-sante-grace-au-numerique/
[6] Senge P. La cinquième discipline, levier des organisation apprenantes. Paris: Eyrolles; 1990, 2016
pour la traduction.
[7] EUR-Lex. Le règlement général sur la protection des données s’applique dans tous les États
membres à partir du 25 mai 2018. https://eur-lex.europa.eu/content/news/general-data-protection-
regulation-GDPR-applies-from-25-May-2018.html?locale=fr
[8] Muller A. Une entreprise numérique 6.0, éthique et apprenante. Site IREFE. 2019, début 2020.
[9] Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
Téléphones mobiles portés près du corps et santé. Avis de l’Anses, rapport d’expertise collective.
Maisons-Alfort: Anses; 2019. https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2017SA0229Ra.pdf

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