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Georges-Edouard Tissot et Myriam Bdiri

HISTOIRE DU 20E SIÈCLE

330-213-SL, groupe 2

LA GUERRE D’ALGÉRIE

Travail présenté à
Andre Yelle

Cégep de Saint-Laurent
15 décembre 2023

Table des matières

Introduction: Les débuts de l’empire de France en Algérie..............................................................III


Chapitre 1: Les causes de la Guerre d’Algérie...................................................................................III
1.1. Occupation coloniale francaise..............................................................................................III
1.2. Présence d’une idéologie nationaliste Algérienne..................................................................V
1.3. Répercutions de la 2e Guerre Mondial...................................................................................V
1.4. Massacres de Sétif et Guelma................................................................................................VI
1.5. Accord de Genève.................................................................................................................VII
1.6. Création du Front de Libération Nationale............................................................................VII
Chapitre 2: Les grands évènements de la Guerre d’Algérie............................................................VIII
2.1. La Toussaint Rouge..............................................................................................................VIII
2.2. Les massacres du Constantinois...........................................................................................VIII
2.3. Evolution social et évènement marquant du début de guerre...............................................IX
2.4. Le Putsch d’Alger et l’arrivé de De Gaulle...............................................................................X
2.5. Résistance de L’OAS...............................................................................................................XI
2.6. Les Accords d’Évian................................................................................................................XI
Chapitre 3: Les conséquence de la Guerre d’Algérie........................................................................XII
3.1. Bilan démographique de la guerre........................................................................................XII
3.2. Indépendance de l’Algérie....................................................................................................XIII
3.3. La France..............................................................................................................................XIII
Conclusion: Ouverture sur l’Algérie................................................................................................XIV
Médiagraphie..................................................................................................................................XV

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Introduction: Les débuts de l’empire de France en Algérie
La guerre d'Algérie, un conflit emblématique du XXe siècle, résonne encore aujourd'hui
comme une période incontournable de l'histoire contemporaine euro-africaine. C'est au
cœur des années 1954 à 1962 que se déroule ce conflit complexe, marqué par ses enjeux
politiques, sociaux et militaires d'une profondeur déconcertante. L'Algérie, colonie
française depuis plus d'un siècle, a été le théâtre d'une lutte acharnée pour l'indépen-
dance, cette dernière a laissé des cicatrices durables et a profondément influencé la confi-
guration géopolitique du Maghreb et de la France. Au-delà de son aspect purement mili-
taire, la guerre d'Algérie suscite de nombreuses interrogations a l’époque, notamment sur
les raisons profondes de son déclenchement, mais aussi sur les conséquences complexes
qui en découlent. Comment les revendications nationalistes ont-elles conduit à un conflit
aussi brutal et long? Quels ont été les mécanismes de cette guerre, caractérisée par des
luttes de libération, des guerres civiles et beaucoup trop d’attentat? Pour mieux pénétrer
au cœur de cette guerre d’indépendance histoirique, notre analyse se déploiera en trois
grandes parties. Tout d'abord, nous examinerons les causes du conflit, remontant aux
début de l’occupation françaises, afin de saisir les tensions accumulées au sein de la so-
ciété algérienne et les aspirations indépendantistes qui ont finalement pris forme en 1954.
Ensuite, nous nous pencherons sur les événements clés qui ont influé le cours de la
guerre, mettant en lumière le contexte militaires, les acteurs influents et les évènements
déterminants. Finalement, nous explorons les conséquences amenées suite au conflit, à la
fois sur le plan politique, social et démographique, tant en Algérie qu'en France. Cette
étude approfondie nous permettra de jeter un regard plus précis sur une guerre d’in-
dépendance complexe entre une métropole et sa colonie voisine.

Chapitre 1: Les causes de la Guerre d’Algérie

1.1. Occupation coloniale francaise


Dès l'arrivée en force des Français à Alger en juillet 1830, la France se donne pour mission
de soumettre les peuples arabes autochtones dans le but de dominer le territoire et d'y
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installer une colonie de peuplement. À la tête de ces opérations, appelées campagnes de
pacification, est placé le lieutenant-général Bugeaud, gouverneur général d'Algérie depuis
1840. Il décrit ses pratiques ainsi : « Le but n'est pas de courir après les Arabes, ce qui est
fort inutile ; il est d'empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer, […] de jouir de
leurs champs […]. Allez tous les ans leur brûler leurs récoltes […], ou bien exterminez-les
jusqu'au dernier. » Ces campagnes de pacification vont terroriser les peuples autoch-
tones, essayant de se rebeller contre des colons bien trop puissants et violents. Une fois
les campagnes terminées en 1847, le territoire algérien est divisé en trois départements,
faisant du pays une extension à part entière du territoire de la métropole ; Alger est une
ville française au même titre que Nice ou Marseille.
Malgré les bienfaits économiques de cette décision, l'autorité française fait face à
un dilemme : pour que l'Algérie soit reconnue comme un département français, elle
doit être habitée par un peuple français, mais offrir la citoyenneté à tous les au-
tochtones mettrait en péril l'autorité des colons français, autant sur le territoire al-
gérien que dans la métropole. Comme solution, le Sénat français décide d'accor-
der la nationalité sans la citoyenneté, c'est-à-dire que les peuples autochtones al-
gériens ne peuvent pas bénéficier des mêmes droits et devoirs que les autres ci-
toyens français. Pour accéder au bénéfice du droit civil français, les autochtones
doivent renier les tribunaux coraniques, abandonner leur religion et accepter de se
soumettre à nulle autre autorité que le droit français. Le statut de l'Indigénat per-
met aussi aux Français de confisquer des terres, de mettre au travail forcé ou en
prison et de tuer de manière arbitraire n'importe quel membre des « indigènes »
qu'ils choisissent, aucun procès n'a lieu, laissant place à un système inégal et ra-
ciste pour tenter d'assimiler avec force la population. De 1898 à 1910, les autoch-
tones effectuent plus de 600 000 journées de travail. Puis, en 1863, tout passe
pour le pire quand le Sénat français adopte le sénatus-consulte du 22 avril 1863,
qui permet aux colons de confisquer ou acheter à très bas prix de grands espaces
de terres cultivables précédemment possédés par les autochtones ; en 100 ans,
les colons récupèrent presque la moitié de l'entièreté des terres cultivables.

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1.2. Présence d’une idéologie nationaliste Algérienne
Dans sa lutte de plus de 100 ans contre l'empire français, la population autochtone algé-
rienne a vu apparaître devant elle de fortes personnalités qui ont su maintenir l'espoir
d'une Algérie indépendante. Le premier chronologiquement est Abdelkader El Djezairi, un
savant de l'ouest du territoire qui organisa les premières révoltes contre l'invasion
française en 1831. Il réussit à unifier les différentes tribus de la région et instaure une zone
de protection couvrant toute la province d'Oran. Dans des lettres à ses confrères, Abdelka-
der partage l'expression « Al-Watan Al-Jaza’ir » (la patrie, l'Algérie), qui restera gravée
dans l'esprit indépendantiste algérien. Vient ensuite Messali El-Hadj, considéré comme le
père du nationalisme nord-africain. Il est le fondateur des premiers mouvements nationa-
listes organisés et un militant pour l'indépendance qu'il réclame en 1927 en tant que pré-
sident de l'Étoile Nord-Africaine (ENA). Ses études à l'école française lui ont permis de visi-
ter la France à plusieurs reprises, et c'est lorsqu'il déménage à Paris qu'il décide officielle-
ment de commencer sa lutte en créant l'ENA en 1926 et en adoptant le drapeau algérien
que l'on connaît aujourd'hui en 1937. Censuré et emprisonné pour ses idées, il représente
un espoir de résistance pour la population soumise.

1.3. Répercutions de la 2e Guerre Mondial


La Seconde Guerre mondiale amène, pour la première fois, une application de la conscrip-
tion aux musulmans. Environ 150 000 autochtones doivent participer au combat pour libé-
rer la France sous l'emprise de l'Allemagne. Cette décision provoque des réactions parmi
les musulmans qui demandent l'accès aux mêmes droits civils que les autres Français en
échange de leur mobilisation. En conséquence, les mouvements nationalistes prennent de
l'ampleur, notamment dans les manifestations pour libérer Messali Hadj, chef du Parti du
Peuple Algérien.
La citoyenneté est accordée à certains autochtones sous la condition qu'ils pos-
sèdent un diplôme ou une médaille militaire, mais cela est jugé insuffisant par les
représentants des mouvements nationalistes, qui ont comme texte de référence la
Charte de l'Atlantique. Cette déclaration faite en 1941 par le président américain
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Franklin D. Roosevelt et le Premier ministre britannique Winston Churchill affirme :
« le droit qu'ont tous les peuples de choisir la forme de gouvernement sous la-
quelle ils entendent vivre ; et ils désirent voir restituer, à ceux qui en ont été privés
par la force, leurs droits souverains. »
Les revendications des mouvements s'intensifient, tout comme leur ampleur so-
ciale, surtout avec l'arrivée de l'armée américaine sur le territoire, perçue comme
une possible solution à l'emprise coloniale.

1.4. Massacres de Sétif et Guelma


Le 8 mai 1945, la France est libérée de l’occupation allemande, et les mouvements natio-
nalistes souhaitent prendre cette occasion de fin de guerre pour manifester leurs revendi-
cations, principalement le droit civique et la libération de Messali Hadj, mais aussi l’indé-
pendance de la colonie. Les manifestations sont autorisées par les autorités françaises à
condition qu’aucun signe politique ou drapeau étranger ne soit brandi lors de leur dérou-
lement. Malheureusement, tout va déraper à Sétif lorsqu’un jeune homme de 26 ans,
Bouzid Saâl, va brandir le drapeau de l’Algérie dans une foule de 10 000 manifestants. Les
policiers s’agaçant, tirent dans la foule, et les manifestants montent en colère, provoquant
une émeute faisant 28 morts du côté européen et une quarantaine chez les manifestants.
Le bruit de la révolte circule vite à travers les groupes musulmans, et les réactions algé-
riennes sont parfois violentes envers les Européens ; 103 Européens et Juifs sont tués
suite ou durant les émeutes. La répression de la France sera brutale : huit membres de
l’A.M.L. sont arrêtés, torturés puis exécutés, les manifestations sont interdites et
réprimandées violemment, causant de 6 000 à 30 000 morts chez les musulmans selon les
sources. Cet évènement n’a fait qu’accentuer la radicalisation des mouvements nationa-
listes et indépendantistes algériens.

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1.5. Accord de Genève
En 1954, les Accords de Genève marquent la fin de la Guerre d'Indochine, opposant l'em-
pire colonial français aux troupes indépendantistes Viêt-Minh issues de ses anciennes co-
lonies. Le résultat de ces accords donne l'indépendance à la République démocratique du
Vietnam. Voyant la situation en Asie, les agacements des révolutionnaires algériens s'in-
tensifient, et une lutte violente semble être la seule issue. La même année, les nationa-
listes algériens sont éliminés aux élections de l'Assemblée Algérienne. Cela annonce le dé-
but de la lutte violente.

1.6. Création du Front de Libération Nationale


Fondé en octobre 1954, le Front de Libération Nationale (FLN) est le principal parti indé-
pendantiste menant une résistance armée pendant la Guerre d’Algérie grâce à sa branche
armée, l’Armée de Libération Nationale (ALN). Les fondateurs de ce parti, Rabah Bitat,
Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Mohammed Boudiaf, Krim Belkacem, et Larbi
Ben M’Hidi, sont reconnus comme les chefs historiques de la révolution algérienne. La plu-
part de ces personnalités historiques proviennent d'anciennes familles autochtones aisées
déchues en raison des dépossessions agricoles et des inégalités de l'indigénat français.
Pour certains historiens, la création du FLN marque le véritable début de cette guerre d’in-
dépendance. Le mouvement appelle à l'union de toutes les forces organisées nationalistes
pour vaincre l’occupation française et créer un État algérien démocratique et populaire.
Ces événements marquent la préparation des attentats de la Toussaint Rouge.

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Chapitre 2: Les grands évènements de la Guerre d’Algérie

2.1. La Toussaint Rouge


Le 1er novembre 1954, le FLN commet une série d’attentats violents sur le territoire
français en Algérie. Exactement 70 actes de terrorisme ou de sabotage sont commis dans
une trentaine de points stratégiques de l'empire français : installations militaires, entre-
pôts, commissariats, équipements de communication, casernes. Le même jour, depuis Le
Caire en Égypte, le FLN diffuse par radio un message dans lequel il appelle officiellement le
peuple algérien à les accompagner dans la lutte pour l’indépendance du pays et égale-
ment à une négociation pacifique avec l’empire. Ces évènements causeront 8 morts. Pour
les Français, il ne s'agit pas encore d'une guerre, mais plutôt d'un simple soulèvement qu'il
faut arriver à maîtriser rapidement ; la négociation n'est pas envisageable. Dans cet esprit,
le 12 novembre 1954, le ministre de l'intérieur François Mitterrand, en visite en Algérie,
déclare : « L’Algérie, c’est la France… ». Plusieurs membres de partis indépendantistes
sont arrêtés, mais la grande majorité n'a absolument rien à voir avec le FLN et les atten-
tats du 1er novembre, démontrant l'inefficacité de la réaction française. Dans les mois qui
suivent, plus de 400 attentats sont perpétrés, principalement à l'encontre des musulmans
francophiles, le but étant de leur inspirer la peur pour qu'ils rejoignent la lutte.

2.2. Les massacres du Constantinois


Après plusieurs mois de guerre, le mouvement du FLN perd en énergie et a du mal à tenir
contre les forces policières françaises, beaucoup plus nombreuses. En riposte, Youcef Zi-
ghoud, chef du FLN dans le Constantinois, lance une attaque sur une trentaine de villages.
L'objectif de cette attaque est de commettre des actes barbares qui viendront rompre le
dialogue entre les autochtones et les colons. L'ALN encadre moins de 300 paysans-soldats
mal armés pour attaquer des civils européens et des Algériens favorables à la métropole.
Le bilan est d'un peu moins de 300 morts chez les Français et les musulmans francophiles.
En réponse, les Français décident de bombarder par avion les villages indigènes qu'ils
croient responsables des attaques. La répression se poursuit sur le terrain avec la police,

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mais aussi avec l'aide de civils armés commettant des actes de vengeance. La riposte dé-
mesurée des colons sur plusieurs jours cause à peu près 5 000 morts autochtones. Pour le
FLN, la mission est réussie : les Français sont en désaccord interne et se radicalisent, et
chez les autochtones, le climat anti-colons est à son apogée.

2.3. Evolution social et évènement marquant du début de guerre


Ce qu’il faut comprendre de la guerre d’Algérie, c’est que ce n’est pas une guerre de front,
mais plutôt une guerre civile d’insurgés et de commandos de guérilla. Les grands affronte-
ments sont rares, laissant place à de nombreux actes violents à petite échelle se répan-
dant à travers le territoire et terrorisant la population, peu importe le camp. Le contexte
compliqué de cette guerre s’intensifie à mesure que les évènements progressent par la di-
vision présente au sein des deux camps rivaux.
Chez les Français, il y a deux grandes approches possibles. D'une part, ceux qui souhaitent
négocier avec les Algériens pour trouver une solution et maintenir une bonne relation di-
plomatique dans le futur. Ce sont surtout des politiciens de gauche, parfois gaullistes, mais
aussi une majorité de l’opinion publique en métropole. En opposition, il y a les Français
qui souhaitent maintenir l’ordre colonial afin de conserver leurs privilèges et profiter de la
situation. Ils sont principalement des pieds-noirs, c’est-à-dire des colons français installés
en Afrique du Nord occupant des postes de fonctionnaires militaires ou politiques dans la
colonie. La dissonance entre ces deux camps est premièrement ressentie en février 1956
lors de la journée des tomates où le gouverneur de l’Algérie, Jacques Soustelle, est rem-
placé par le général Georges Catroux. Cette décision déplaît aux pieds-noirs qui accueillent
le nouveau dirigeant avec des cris et des lancers d’objets, notamment des tomates. Le len-
demain, Catroux démissionne sous la pression politique. Quelques mois plus tard, en oc-
tobre 1956, un avion marocain transportant 5 des chefs historiques du FLN est détourné
en plein air illégalement. L’opération est organisée à part entière par les militaires colo-
niaux dans le dos du président français et du ministre de l’Algérie. Les militaires mettent
en état d’arrestation les 5 chefs. Ces actes indépendants des pieds-noirs causent la fin des
négociations avec le FLN et l'intensification des conflits. Ces actes, ainsi que les rumeurs

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d’utilisation de la torture au sein de l’armée française, vont pousser l’opinion française
vers un dégoût pour l’Algérie coloniale.
Chez les autochtones, les divisions sont encore plus poignantes. En premier lieu, il y a les
Algériens francophiles, nommés les Harkis, favorables à la présence de la métropole. Ils
combattent aux côtés des Français. Cependant, l’allégeance aux Français ne suffit pas pour
les colons qui les considèrent largement moins importants que les autres membres de l’ar-
mée. En amont, ils récupèrent aussi le mépris des nationalistes. En deuxième lieu, le
conflit est aussi présent entre les différents partis nationalistes algériens, ce qui donne lieu
à des attaques violentes directes dans la lutte pour le monopole de l’engouement nationa-
liste. Les combats opposent généralement les partisans du Mouvement National Algérien,
rattaché à Messali Hadj, contre le FLN.

2.4. Le Putsch d’Alger et l’arrivé de De Gaulle


Le 15 avril 1958, Félix Gaillard, chef du gouvernement, est renversé à l’Assemblée natio-
nale pour sa politique trop passive face aux Américains sur la situation tunisienne. Ce ren-
versement mène à une grave instabilité politique au sein du gouvernement français, inca-
pable d’élire un nouveau chef du gouvernement pour faire avancer les décisions. Cette si-
tuation provoque un agacement chez les pieds-noirs et le 13 mai, le commandant étudiant
de réserve Pierre Lagaillarde lance un putsch avec l’assaut de l’immeuble du gouverne-
ment général d’Alger. Avec ce coup de force, l’armée coloniale se sent maintenant en po-
sition d’autorité sur les décisions que peut prendre le gouvernement français et réclame
avec insistance le retour au pouvoir de De Gaulle. Le 29 mai 1958, alors que les rumeurs
d’un putsch à Paris par les Corses et les pieds-noirs s’intensifient, le président de la Répu-
blique, René Coty, annonce qu’il délègue toutes ses fonctions au très populaire Charles De
Gaulle, puis le 1er juin, l’Assemblée nationale vote majoritairement en faveur de lui accor-
der les « pleins pouvoirs » pendant une période de 6 mois afin que De Gaulle puisse réfor-
mer la constitution. En septembre 1958, la constitution est adoptée avec 80% de « oui »,
et De Gaulle prend officiellement ses fonctions le 8 janvier 1959. Le nouveau président ef-
fectue trois voyages en Algérie pour préparer son mandat. Enfin, le 16 septembre de la

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même année, De Gaulle va annoncer l’organisation d’un référendum algérien, reconnais-
sant pour la première fois le droit à l’autodétermination des autochtones.

2.5. Résistance de L’OAS


Les Français d’Algérie se sentent trahis par la décision d’accorder l’autodétermination aux
peuples autochtones. Les manifestations des pieds-noirs gagnent en violence, et le pre-
mier conflit français contre Français éclate en 1960 à Alger, faisant 20 morts. La situation
se dégrade avec les pieds-noirs avec la création en février 1961 de l’Organisation Armée
Secrète (OAS), groupe terroriste extrémiste favorable au maintien de l’Algérie coloniale.
L’OAS effectuera des attentats et des assassinats en Algérie et dans la métropole, visant
autant des Français que des indépendantistes autochtones. Le 22 avril, devant les déclara-
tions pro-indépendance de De Gaulle, des membres de l’OAS tentent un nouveau putsch
sur Alger, sans succès. Charles De Gaulle tente donc d’accélérer les négociations pour limi-
ter les actions de l’OAS et terminer ce conflit devenu une marque de honte pour la France
dans le monde.

2.6. Les Accords d’Évian


Le 18 mars 1962, après un long conflit sanglant, les accords d'Évian sont signés entre les
représentants de la République française et du gouvernement provisoire de la République
d’Algérie (FLN). Ces accords décrètent un cessez-le-feu immédiat dans toute la zone d’Al-
gérie, ainsi qu’un référendum en métropole sur la question de l’indépendance de la colo-
nie, avec 90% de votes « oui ». Un autre référendum est ensuite organisé en Algérie avec
la même question, obtenant 99,7% de votes « oui ». Les pieds-noirs de l’OAS paniquent et
multiplient les répressions violentes. Leur but est de pousser les musulmans à la violence
avec l’espoir d’une intervention militaire qui mettrait un stop aux accords. Un climat
d’hostilité s’installe autant dans la colonie qu’en métropole. À Alger, une guerre française-
française oblige l’arrivée des tanks dans les quartiers contrôlés par les pieds-noirs en mars
1962. Finalement, le 5 juillet 1962, trois jours après la déclaration d’indépendance par une

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organisation politique du FLN, De Gaulle annonce la reconnaissance de la République Al-
gérienne en tant qu’État indépendant. L’Algérie n’est plus française et obtient son droit à
l’autodétermination. Mais malheureusement, encore une fois, cela n’empêche pas l’OAS
de tenter un nouvel attentat, cette fois directement envers De Gaulle. Par chance, l’opéra-
tion est ratée, mais les dommages sociaux causés par l’OAS dans leur campagne de révolte
ébranlent la France. Rempli de haine et de honte, le pays n’a jamais vraiment tourné la
page sur cette pagaille coloniale avec son voisin nord-africain.

Chapitre 3: Les conséquence de la Guerre d’Algérie

3.1. Bilan démographique de la guerre


Étant facilement l'une des guerres d'indépendance les plus violentes de cette période, la
guerre d'Algérie a engendré des conséquences démographiques profondes. Les pertes en
vies humaines, estimées à plusieurs centaines de milliers, ont touché les combattants des
deux camps, les pieds-noirs, les membres des forces armées françaises, ainsi que les mili-
tants du FLN (Front de libération nationale) et de l'Armée de libération nationale algé-
rienne. Le bilan officiel compte 4 000 morts civils européens, 30 000 morts militaires
français et près de 400 000 morts du côté musulman. Le bilan tragique a laissé des cica-
trices indélébiles sur le climat social et politique entre l’Algérie et la France. Parallèlement,
la fin du conflit a entraîné un exode massif des pieds-noirs à l'indépendance. Ces déplace-
ments massifs ont remodelé la composition démographique, la répartition ethnique et les
dynamiques sociales. Les traumatismes de la guerre, tant sur le plan physique que psycho-
logique, ont laissé une empreinte durable sur la société algérienne et ont influencé les mi-
grations. Finalement, il ne faut pas oublier les Harkis, les Algériens autochtones soutenant
l’empire colonial, qui furent abandonnés sur place aux mains d'anciens ennemis à cause
d'un triste décret ministériel de fin de guerre interdisant leur refuge politique en France.
Les chiffres estiment entre 15 000 et 30 000 morts pour les Harkis à l’issue de cette
guerre.

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3.2. Indépendance de l’Algérie
L’indépendance de l’Algérie met fin a une période de plus de 130 ans de colonialisme,
d’oppressions et d’inégalité subit par les peuples natifs du pays. Au niveau international,
la lutte et la victoire des algériens fascinent et inspirent les peuples encore qui rêve encore
d’obtenir leur souveraineté un jour. Cela marque aussi une nouvelle ère politique pour
l’Algérie sur la scène mondiale.

3.3. La France
La guerre d'Algérie a profondément marqué la France sur le plan politique et militaire. Les
événements liés à la guerre ont causés une crise politique majeure, conduisant à plusieurs
changements de gouvernement et à des divisions au sein de la classe politique française.
Les militaires français, mécontents de la gestion de la guerre, ont organisé des putschs et
des mouvements de contestation, contribuant à une instabilité politique persistante, et
puis à la modification de complete de la constitutions française, amenant la Ve
République. La guerre d'Algérie a aussi laissé des cicatrices durables au sein de la société
française. Les violences et les attentats perpétrés par l'OAS durant les conflits ont créé un
climat d'hostilité et de méfiance. Les tensions entre les différentes communautés, notam-
ment les pieds-noirs et les communautés d'origine maghrébine, ont persisté, affectant les
relations intercommunautaires en France encore aujourd’hui.

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Conclusion: Ouverture sur l’Algérie
En conclusion, la guerre d'Algérie demeure une page douloureuse et complexe de l'his-
toire franco-algérienne, marquée par des luttes acharnées pour l'indépendance, des bou-
leversements politiques et sociaux, ainsi que des conséquences profondes de part et
d'autre de la Méditerranée. Ce conflit a non seulement redéfini les contours géopolitiques
du Maghreb, mais a également laissé des cicatrices indélébiles au sein de la société
française, impactant les relations entre communautés et influençant la politique inté-
rieure.
Les causes profondes de cette guerre, imprimé dans l'histoire coloniale et les mouvements
nationalistes, ont conduit à des événements tragiques, symbolisés par la Toussaint Rouge
et les massacres du Constantinois. Les divisions au sein des deux camps, entre partisans de
la négociation et défenseurs du maintien de l'ordre colonial, ont accentué les tensions et
contribué à une guerre civile complexe. L'arrivée au pouvoir du général de Gaulle amène
les négociations d'Évian puis la reconnaissance de l'indépendance de l’Algérie par la
France à marqué la fin de ce conflit meurtrier. Cependant, les conséquences démogra-
phiques, sociales et politiques sont encore présentes, laissant un héritage complexe et
souvent douloureux. L'exode massif des pieds-noirs, les traumatismes infligés à la popula-
tion algérienne et le sort tragique des Harkis sont autant de chapitres tragiques de cette
histoire. Pour finir, il est crucial de souligner que la guerre d'Algérie résonne toujours dans
les mémoires et continue d'influencer les relations entre la France et l'Algérie. Com-
prendre les nuances de cette période tumultueuse est essentiel pour construire des ponts
vers l'avenir et favoriser une compréhension mutuelle entre les deux nations, basée sur le
respect, la reconnaissance de l'histoire partagée et l’espoir d’un meilleur avenir.

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Médiagraphie

Encyclopédie Larousse, Guerre d'Algérie (1954-1962), Larousse, lien URL :


https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/guerre_d_Alg%C3%A9rie/104808

Frédérique Médard, F.M, Chemins de mémoire: les aspects militaires de la guerre d'Al-
gérie, Ministère des armées, lien URL : https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/les-
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Maurice T. Maschino, (2001), L’histoire expurgée de la guerre d’Algérie, Le monde diplo-


matique, lien URL : https://www.monde-diplomatique.fr/2001/02/MASCHINO/1903

Miloud Karim Rouina, M.K.R, 21 juin 2006, Radioscopie du Front de Libération nationale à
Oran durant la guerre de libération, Gallimar, Lyon

Pierre Montagnon, P.M, (22 octobre 2004), La guerre d’Algérie, Pygmalion

Vincent Bollenot, V.B, 1887. Le code de l'indigénat algérien est généralisé à toutes les co-
lonies françaises, Encyclopédie d’Histoire Numérique d’Europe, lien URL :
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%C3%A9tropole-et-colonies/1887-le-code-de-l%27indig%C3%A9nat-alg%C3%A9rien-est-g
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