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Introduction
L’économie politique est la science qui étudie le comportement de l’homme vivant en société
et guidé par la recherche du maximum d’efficience, dans son activité de production et de
consommation face au problème d’affectation des ressources rares à usages alternatifs entre
des besoins concurrents (E. WAUTHY).
C’est la science qui étudie comment les ressources rares sont affectées pour satisfaire les
besoins des hommes vivant en société. Elle s’intéresse aux opérations essentielles
(production-distribution-consommation des biens) ainsi qu’aux institutions et aux activités
ayant comme objet de faciliter ces échanges.
Tout agent économique est confronté au problème du choix et de décision. En effet, tout
homme éprouve des besoins : besoin de se nourrir, besoin de se vêtir, besoin de se soigner,
besoin de s’instruire, besoin de voyager, etc. Ces besoins sont multiples. Pour les satisfaire,
l’homme doit choisir entre plusieurs biens, ceux qui satisfont mieux ses besoins. Une fois ce
choix réalisé, il doit donc décider d’allouer des ressources, à sa disposition, pour acquérir ces
biens.
En d’autres termes, la décision d’acheter une certaine quantité d’un bien à un certain prix,
découle d’un double choix : choix d’un bien pour satisfaire un besoin parmi tous les besoins à
satisfaire et choix de consacrer une partie de ses ressources à la satisfaction de ces besoins.
Cette analyse du processus de choix part de la supposition que l’agent prend des décisions
rationnelles. En effet, la théorie néo-classique, selon le principe de l’individualisme
méthodologique considère l’individu comme fondamentalement rationnel, c’est-à-dire un
homo-oeconomicus, un individu qui connait toutes les possibilités d’emploi de son revenu pour
satisfaire ses besoins et que son objectif est la maximisation de son utilité (ou de sa
satisfaction). Ce dernier n’est rien d’autre que l’importance qu’un individu accorde à un bien
à un moment précis de sa vie, à cause de la jouissance qu’il attend. Et, c’est le besoin de
l’homme qui donne à une chose son utilité et qui lui confère la qualité de bien.
L’utilité étant la capacité que possède une chose de servir à la satisfaction des besoins
humains ou c’est la satisfaction que l’on tire de la consommation d’un bien ou d’un service ;
certains auteurs estiment qu’elle est mesurable (S.Jevons, C.Menger et L.Walras), c’est-à-dire
quantifiable. Elle est mesurée en nombre d’utils ou utilons. Il s’agit d’une unité de mesure
imaginaire calculant l’utilité cardinale.
Cette hypothèse de mesurabilité implique que l’on peut établir une hiérarchie entre les
différents niveaux d’utilité : si l’utilité de la consommation d’une quantité qa du bien A est de
3
10 utils et si celle obtenu avec qb du bien B est de 5 utils, cela signifie que l’utilité de qa est
deux fois supérieure à celle de qb.
Il est à noter que l’utilité d’un bien est un concept subjectif, car l’appréciation d’un bien varie
selon les individus. Par ailleurs, l’utilité d’un bien dépend de la quantité de ce bien et de
l’intensité du besoin à satisfaire. Le besoin étant satiable (saturation), son intensité diminue
quand la satisfaction augmente. Ainsi, dans le même temps que décroit l’intensité du besoin,
décroit aussi l’importance du bien qui permet de le satisfaire.
La réalité d’une telle mesure est naturellement incertaine, mais cette approche a permis de
mettre en évidence deux principes (ou lois) :
- Le principe de l’utilité marginale décroissante ;
- Le principe d’égalisation des utilités marginales pondérées.
Deux composantes de l’utilité doivent être distinguées avant d’énoncer le principe de l’utilité
marginale décroissante. Il s’agit de l’utilité totale et de l’utilité marginale.
- L’utilité totale (UT), qui correspond au niveau de satisfaction procuré par la
consommation d’une quantité donnée d’un bien. C’est donc la somme des utilités
marginales.
Mathématiquement : ∑ ∫
Pour illustrer ces deux notions, supposons qu’un consommateur chiffre l’utilité que lui
procure la consommation du bien X (voir le tableau 1).
4
56
UTX
52
48
44
40
36
32
28
24
20 UTX
16
12
8
4
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 Qtés de X
22
UmX
20
18
16
14
12
10
8
6 UmX
4
2
0
-2 0 Qtés de X
1 2 3 4 5 6 7 8
-4
-6
De ces deux graphiques, nous constatons que, lorsque la quantité du bien X augmente, l’utilité
totale augmente aussi, mais d’une manière non proportionnelle, c’est-à-dire à un taux
décroissant. En plus, lorsque la quantité consommée est de 5, l’utilité totale atteint le
maximum 52 utils ; au-delà de ce point, tout nouvel accroissement de la consommation réduit
l’utilité totale. Par contre, l’utilité marginale de X définie comme l’accroissement d’utilité
résultant de l’augmentation d’une unité de la consommation de X (c’est-à-dire la différence
5
entre deux niveaux successifs d’utilité totale) diminue à mesure que la quantité de X
augmente et qu’au niveau où la quantité est de 5, correspondant au maximum de l’utilité
totale, l’utilité marginale procurée par la quantité suivante est nulle. Au-delà de cette
quantité l’utilité marginale devient négative, traduisant ce qu’il convient d’appeler « la
désutilité ».
La maximisation de l’utilité du consommateur doit tenir chaque fois compte, d’une part de la
réalité du marché (c’est-à-dire du prix de chaque bien) et, d’autre part de son revenu. Donc, le
consommateur doit confronter ses volontés avec ses possibilités de manière à rendre sa
satisfaction la plus grande possible, c’est-à-dire que le consommateur se forcera, compte tenu
de ses préférences, de son revenu et de prix des biens désirés, de maximiser l’utilité totale que
lui procure la consommation de ces biens.
Si les prix de biens sont différents, le consommateur va comparer non plus les utilités
marginales de chaque bien, mais les utilités marginales pondérées. La recherche des quantités
X et Y qui maximisent la satisfaction du consommateur passe par la table de MENGER (voir
au point III).
6
L’approche cardinale a été critiquée par plusieurs auteurs parce qu’il est impossible de
mesurer l’utilité. C’est ainsi que certains auteurs, comme V. PARETO, SLUTSKY, J. HICKS,
SAMUELSON ont montré que la classification de l’utilité est préférable à la quantification.
C’est l’approche ordinale de l’utilité.
Cette approche part du constat que si un consommateur ne peut pas mesurer l’utilité, il peut
néanmoins la classer en ordonnant ses préférences. C’est-à-dire que le consommateur sait
classer les biens par ordre de préférence sans recourir à une mesure d’utilité absolue. D’où la
notion de « courbe d’indifférence ».
Une courbe d’indifférence n’est rien d’autre qu’un lien des points représentant les
combinaisons de deux biens ( et ) qui procure au consommateur un même niveau de
satisfaction.
Une famille des courbes d’indifférences constitue « la carte d’indifférence ».
1°/ Axiome de préférence, qui stipule que face à un panier de deux biens et , tout individu
est capable d’émettre l’un de trois jugements ci-après :
- : est strictement préféré à ;
- : est strictement non préféré à ;
- : est équivalent à .
La préférence indique une utilité supérieure, tandis que l’équivalence traduit l’indifférence
entre les deux biens.
2°/ Axiome de transitivité, qui stipule que face à un panier de trois biens :
- si : si le bien est préféré à
- et : et est préféré à
- alors : alors est préféré à .
Cet axiome implique la cohérence.
7
3°/ Axiome de dominance : pour toute paire de paniers de biens A=(qb, qv) et B=(q’b, q’v)
telle que qb=q’b et qv >q’v ou qb>q’b et qv=q’v, ou encore qb>q’b et qv >q’v, alors A B.
Cet axiome dit en d’autres termes, que « plus » est préféré à « moins », mais ceci reste vrai
dans le domaine des biens utiles, c’est-à-dire les biens désirés par l’homme.
4°/ Axiome de substituabilité : pour toute paire de panier A=(qb, qv) et B=(q’b, q’v) telle que
A B, il existe une quantité dq’b (ou dq’v) qui, ajoutée à B, constitue un nouveau panier
(B’) tel que B’ A.
L’ensemble de ces postulats fait donc qu’une courbe d’indifférence ne peut donc qu’être
comme ci-dessous :
Graphique 1.2. : Courbe d’indifférence
A
Courbe d’indifférence
B
A B C
C
a) Une courbe d’indifférence située à droite (ou au-dessus) d’une autre correspond
obligatoirement à des combinaisons préférées. (Et cela en vertu de l’axiome de
dominance).
8
CI3
CI2
CI1
x
Ainsi, lorsqu’on se déplace le long d’une courbe d’indifférence, le niveau de satisfaction ne
change pas. Tandis qu’en se déplaçant d’une courbe d’indifférence à une autre, en partant de
l’origine des axes, on accède à de niveaux de satisfaction de plus en plus supérieur (c’est-à-
dire que CI1< CI2< CI3) représenté par la direction de la flèche. Et, l’ensemble de ces courbes
constitue la carte d’indifférence.
A C
CI1
CI2
x
D’après l’axiome de dominance, la combinaison C, se trouvant à droite de
combinaison A, est préférée par rapport à A. En effet, A et C contiennent les
mêmes unités du bien y. mais la combinaison C contenant plus de x qu’A, est
donc préférée par rapport à cette dernière.
Par définition, une courbe d’indifférence est une courbe représentative de tous
les points qui procurent au consommateur un même niveau de satisfaction. Le
point A et B, se trouvant sur la courbe d’indifférence CI1, représentent donc
pour le consommateur un même niveau de satisfaction. Nous disons donc que
le consommateur est indifférent entre les combinaisons A et B ; parce que se
trouvant sur la même courbe d’indifférence. De même, les combinaisons B et
C, se trouvant sur la courbe d’indifférence CI2, représentent pour le
consommateur, le même niveau de satisfaction. Nous disons donc que le
consommateur est indifférent entre les points B et C.
9
c) Une courbe d’indifférence a toujours une pente négative. Cela implique qu’une courbe
d’indifférence est toujours décroissante.
En effet, si la courbe d’indifférence était croissante, il y aurait violation de l’axiome de
dominance qui stipule que plus est préféré à moins.
Graphique 1.5. : Courbe d’indifférence croissante
y
A
x
Par définition, B≡C, parce que se trouvant sur la même courbe d’indifférence. Or,
selon l’axiome de dominance, B C. Ce qui est absurde.
d) La courbe d’indifférence est convexe par rapport à l’origine des axes. Cela est la
conséquence du principe de décroissance du TMS. En effet, le rapport | | diminue au
fur et à mesure que la substitution de x à y s’opère. Et cela parce qu’en renonçant au
bien y, son utilité marginale augmente ; et en acquérant de plus en plus de x, l’utilité
marginale de x diminue. Ainsi un consommateur rationnel exigera donc un peu plus
de x (dont l’Um diminue) pour le sacrifice d’une unité supplémentaire de y (dont l’Um
augmente).
10
A
∆y
B
∆x C
Chaque point sur une courbe d’indifférence représente une combinaison de bien x et du bien
y. Lorsqu’on passe d’un point à un autre (exemple d’A à B, et de B à C) sur une courbe
d’indifférence, on augmente la quantité d’un bien (ici, le bien x) et on diminue la quantité
d’un autre (ici, le bien y) tout en gardant le même niveau de satisfaction.
Le taux auquel se fait cet échange dépend de l’endroit où l’on se situe sur la courbe
d’indifférence. Il apparait en effet que pour obtenir une unité supplémentaire de bien x, le
consommateur sera de moins à moins disposé à céder de grandes quantités du bien y devenant
« petit », et donc rare, son utilité marginale augmente ; alors que c’est le contraire pour le bien
x. Il existe donc aux différents de x et y. Ces taux d’échange sont mesurés par le taux
marginal de substitution (TMS).
Mathématiquement, l’expression d’une courbe d’indifférence est donnée par U=U(x,y). Etant
donné que l’utilité est constante le long d’une courbe d’indifférence, il en découle que :
Le TMS est toujours négatif, mais dans la pratique, on le présente en valeur absolue pour
mieux montrer sa décroissance au fur et à mesure que la substitution continue (cfr le passage
d’A à B, et de B à C dans le graphique). Ainsi :
| | | |
En effet, la pente de la courbe d’indifférence est donnée par , alors que celle de la
droite du budget est donnée par . A l’équilibre les deux pentes sont identiques.
a) Le TMS est une notion ponctuelle, ce qui signifie que la valeur change
continuellement lorsqu’on se déplace sur une courbe d’indifférence. En d’autres
termes, à chaque point sur une courbe d’indifférence correspond une valeur donnée du
TMS.
b) Le TMS est négatif, ce qui signifie que l’accroissement de la quantité d’un des biens
devra s’accompagner de la diminution de la quantité de l’autre si on veut garder le
même niveau de satisfaction.
c) La valeur absolue du TMSxy est décroissante, ce qui signifie que quand on se déplace
le long d’une courbe d’indifférence, puisque l’Um diminue (car devenant de plus en
plus abondant) et que l’Um augmente (parce que le bien y devient de plus en plus petit
et donc rare).
3. L’équilibre du consommateur
Si les prix unitaires de ces biens sont respectivement : PA=3, PB=2 et PC=1.
a) Etablir le plan de consommation de ce consommateur en supposant qu’il est rationnel.
b) Quel est le niveau total de satisfaction obtenu par ce consommateur après avoir épuisé tout
son revenu ?
c) A quel niveau s’établit l’équilibre de ce consommateur ?
Réponse : Pour répondre à cette question, il faut d’abord élaborer la table de Menger (table
des utilités marginales pondérées).
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Table de Menger
Doses ⁄ ⁄ ⁄
1 4 4,5 6
2 3,67 4 5
3 3,33 3,5 4
4 3 3 3
5 2,67 2,5 2
6 2,33 2 1
7 2 1,5 0
8 1,67 1
9 1,33 0,5
10 1 0
11 0,67
12 0,33
13 0
Avec un revenu de 24 Francs, notre consommateur ne pourra acquérir que 4 doses de chaque
bien.
b) Le niveau total de satisfaction est de 90 utiles ;
c) L’équilibre s’établit au point où les différentes utilités marginales pondérées par les
prix sont égales. L’équilibre correspond donc à 3.
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Si nous supposons que le consommateur ne dispose que de deux biens X et Y ; et qu’il doit
acheter en quantité x et y avec son revenu monétaire R, et si le prix de ces deux biens est
respectivement PX et PY ; alors la contrainte budgétaire s’écrit :
Cette équation stipule que le montant consacré à l’achat du bien X ( ) ajouté au montant
consacré à l’achat du bien Y ( ) ne doit pas dépasser le revenu monétaire disponible (c’est-
à-dire le budget du consommateur). En d’autres termes, le revenu monétaire du
consommateur ne peut pas être inférieur aux coûts occasionnés par l’achat de ses biens.
Pour besoin d’analyse, on considère le cas où le consommateur épuise son budget à l’achat de
deux biens ; c’est-à-dire : . Cette équation est connue sous le nom de
l’équation du budget.
A partir de cette équation, on peut faire ressortir l’équation de la droite du budget, qui n’est
rien d’autre que le lien des points représentant toutes les combinaisons de biens x et y qui
occasionnent la même dépense totale pour le consommateur (c’est-à-dire qui épuise le revenu
du consommateur).
X
⁄
Cette droite indique que si la totalité du revenu de notre consommateur est dépensée à l’achat
du bien y, la quantité totale à acheter ne peut être que de ⁄ (ordonné à l’origine). Et si le
consommateur décide d’affecter tout son revenu à l’achat du bien x, la quantité totale à
acheter ne pourra être que de ⁄ (abscisse à l’origine). La partie hachurée s’appelle
ensemble budgétaire.
Les différents points se trouvant sur la droite du budget représentent des plans de
consommation qui épuise le revenu du consommateur.
La droite du budget peut être déplacée à la suite de la variation de prix ou de celle de revenu.
a) Variation de prix d’un de deux biens (prix de l’autre bien et revenu inchangés)
Toutes choses égales par ailleurs, une diminution de prix est indiquée d’une part, s’il s’agit du
prix du bien X, par la rotation de la droite autour du point A ( ⁄ ) vers la droite, et d’autre
part, s’il s’agissait du bien Y, par la rotation de la droite autour du point B ( ⁄ ).
Graphique 1.8. : Déplacement de la droite du budget causé par une diminution du prix
Y Y
A’
Diminution du prix du bien Y
Diminution du prix du bien X A
A
OA<OA’
OB<OB’
X X
B
B B’
16
Par contre, une hausse de prix est indiquée d’une part, pour le bien X, par la rotation vers la
gauche de la droite de budget autour du point A, et d’autre part, pour le bien Y, par la rotation
vers la gauche de la droite du budget autour du point B.
Graphique 1.9. : Déplacement de la droite du budget causé par une hausse du prix
Y Y
Augmentation du prix du bien Y
Augmentation du prix du bien X
A
A
A’ OA>OA’
OB>OB’
X X
B
B’ B
Une baisse du revenu (esp. augmentation du revenu), le prix des biens restant constant, est
indiquée par un déplacement parallèle vers le bas (resp. Vers le haut) de la droite du budget.
Graphique 1.10. : Déplacement de la droite du budget causé par une variation du revenu
Y Y
A’
Augmentation du revenu
Baisse du revenu
A
A
A’
X X
B B’
B’ B
3.2.3. L’équilibre du consommateur
Graphiquement, le plan qui sera choisi est celui qui est réalisé au point de tangence entre la
droite du budget et la courbe d’indifférence. A ce point, la pente de la droite du budget est
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des prix ( ). Le rapport des prix indique le taux auquel il peut substituer un bien à un autre
sur le marché. L’égalité entre les deux pentes est la condition nécessaire pour atteindre une
satisfaction maximale. Donc à l’équilibre .
y
A
K
M
CI3
N
CI2
L CI1
x
B
- Ce point est unique. Il indique les quantités de chaque bien susceptible de maximiser
l’utilité du consommateur compte tenu de ses préférences et de son budget initial.
- A ce point, le TMS est égal à l’inverse du rapport des prix de deux biens.
⁄
La méthode connue pour résoudre ce genre de problème est celle du multiplicateur de
Lagrange. C’est-à-dire, il faut former le Lagrangien (L) :
| | | |
Exemple :
⁄
a)
⁄ (1)
⁄ (2)
(3)
de (1) et (2), on a : (4)
(4) dans (3) donne :
̅ (5)
(5) dans (4) donne : ̅
De la contrainte, on tire :
(1)
(1) Dans la fonction d’utilité donne :
(À maximiser)
C.P.O :
̅ (2)
(2) dans (1) donne : ̅
C.P.O :
Nous savons qu’à chaque position de la droite du budget correspond un point d’équilibre :
point ne correspondant à la tangence d’une courbe d’indifférence et d’une droite du budget.
Cet équilibre peut se déplacer soit à la suite de variation du revenu, soit à la suite de variation
de prix. Le déplacement de point d’équilibre à la suite de variation du revenu, les prix de deux
biens restant constants, engendre la « courbe de revenu-consommation » et le déplacement
du point d’équilibre à la suite de la variation du prix d’un bien, le prix de l’autre bien et le
revenu restant fixes, engendre la « courbe de prix-consommation ».
a) Courbe de revenu-consommation
C’est à partir de cette courbe qu’on dérive la courbe d’Engel. La courbe de revenu-
consommation est le lien des points représentatifs des combinaisons de deux biens x et y
optimales, lorsque les prix sont constants et que seul le revenu change.
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La courbe d’Engel est celle qui montre comment les quantités demandées d’un bien varie à la
suite de la variation du revenu, toutes choses égales par ailleurs.
Graphique 1.12. : Courbe de revenu-consommation
X X
0
b) Courbe de prix-consommation
Si le prix de l’un des biens varie, toutes choses égales par ailleurs, la pente de la droite du
budget va changer puisqu’elle est égale au rapport des prix, mais par l’ordonné à l’origine
(s’il s’agit du bien x) ou l’abscisse à l’origine (s’il s’agit du bien y).
A
N
X
0 B’ B B’’
4. Dérivation de la fonction de la demande et de la courbe d’Engel
Nous savons que la fonction d’utilité permet de déterminer les quantités de biens que le
consommateur pourra acquérir compte tenu de son revenu et des prix de ces différents biens.
Dans cette section nous allons chercher comment dériver la courbe de demande individuelle,
la courbe d’Engel et la courbe de demande collective (ou courbe de demande du marché).
Or, nous savons que la demande d’un bien dépend de plusieurs déterminants individuels et
collectifs, tels que : son prix, les prix des autres biens, le revenu du consommateur, les goûts
du consommateur, les anticipations du consommateur, les mouvements de la population, etc.
Pour le besoin d’analyse, nous considérons que les autres déterminants ne sont pas modifiés.
Ce qui se traduit par l’expression « toutes choses égales par ailleurs » ou « céleris partibus ».
Sur base de ces considérations, nous formulons la loi de la demande de manière suivante :
« Toutes choses égales par ailleurs, la quantité demandée d’un bien varie en raison inverse
de son prix ».
- Il y a des biens qui sont demandés pour leur valeur élevée. Par exemple : les bijoux en
or ou en diamant, … Il s’agit de l’effet de snobisme ou de Veblen, le consommateur
acquiert les biens pour leur valeur élevé pour se distinguer des autres. Si le prix de ces
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biens diminués, le snob va diminuer sa demande pour n’est pas être confondu avec la
masse.
- L’effet de Griffent : la demande des biens augmente lorsque le prix augmente. Ce
paradoxe concerne les biens qui occupent une grande place dans le budget du
consommateur, et que ce dernier consomme lorsque son revenu est bas.
- Pendant la période de hausse généralisée de prix, on assiste à un comportement de la
part des consommateurs qui est contraire à la loi de la demande. Etant donné qu’ils
attendent à ce que le prix augmente sans cesse, d’où ils auront tendance à augmenter
les quantités demandées pour pouvoir préserver leur pour d’achat de la monnaie.
- Effet d’imitation : il existe dans certains marchés des consommateurs pour qui la
quantité demandée d’un bien dépend directement de la quantité de ce bien demandé à
l’instant même par d’autres consommateurs. Le marché de vêtements féminins
fonctionne souvent de la sorte : le consommateur achète un type « particulier » d’habit
puisque celui-ci est à la mode (et donc largement demandé par d’autres
consommateurs). Dans ce cas, l’augmentation de prix s’accompagne d’une
augmentation de la quantité demandée.
A
N
X
0 B’ B B’’
Px
Courbe de la demande
X
La courbe de demande collective s’obtient par la sommation de quantités demandées
individuellement à chaque niveau de prix.
23
La courbe d’Engel montre comment les quantités demandées d’un bien change lorsque le
revenu change, toutes choses égales par ailleurs.
En règle générale, la courbe d’Engel est une courbe croissante ; les quantités demandées
augmentent quand le revenu augmente.
Toutefois, lorsque la pente de la courbe d’Engel est négative, on dira qu’il s’agit d’un bien
inférieur.
1° Tout d’abord le taux optimal d’échange entre les biens est affecté puisque le rapport des
prix change. Ainsi, pour cette seule raison, le consommateur devrait réajuster la proportion
optimale de la consommation des biens ; il aura tendance à augmenter la consommation du
bien devenu relativement moins cher et diminuer la consommation du bien devenu
relativement plus cher.
2° Mais, le changement du prix d’un bien à une deuxième conséquence : il affecte le revenu
réel (pouvoir d’achat) du consommateur. Ainsi, même si le revenu monétaire (ou nominal)
n’est pas affecté, le revenu réel augmente si le prix d’un des biens diminue, il diminue si le
prix d’un des biens augmente. Ceci est mis en évidence par le pivotement de la ligne du
budget.
24
On appelle « effet de substitution », le changement enregistré dans les quantités des biens x et
y en supposant que le revenu réel est resté constant.
On appelle « effet de revenu », le changement enregistré dans les quantités des biens x et y dû
à la seule variation du revenu réel.
Pour mettre en évidence ces deux effets, il faut trouver un moyen de mesurer le changement
dans le revenu réel lié au changement dans le prix. Il y a deux façons de le faire : selon la
méthode de Hicks et selon la méthode de Sloutsk.
Selon la définition de Hicks, le revenu réel reste constant si l’on peut obtenir le même niveau
de satisfaction.
Selon l’approche de Slutsky, le revenu réel reste constant si l’on peut obtenir les mêmes
quantités de bien x et de bien y.
Graphique 16 : Effet de substitution et effet de revenu
Y Y
Effet de substitution et effet de revenu (Hicks) Effet de substitution et effet de revenu (Slutsky)
J J
I I
yC A yC A
yA c yA c
yB yB
B B
α β β α β
X β X
xA → xB → xC M L K xA → xB → xC M L K
Approche de Hicks
Soit une carte d’indifférence, un budget R0 et un rapport de prix mesuré par la tangente de
l’angle ( | | | |).
Soit A, le point représentatif de la situation optimale, les quantités respectives étant axa et yA.
soit une baisse du prix du bien x telle que le nouveau rapport de prix est mesuré par . Le
nouveau point optimal est C, point n’appartenant à une courbe d’indifférence plus élevée (I2).
Une baisse du prix d’un des biens s’est traduite par un accroissement de la satisfaction
( . Ceci se traduit par l’accroissement de la quantité de x.
Néanmoins, pour que cela soit possible, il a été nécessaire de réajuster la combinaison
optimale et de profiter du nouveau prix plus bas de x pour accroître la quantité (xC>xA). le
passage du point A au point C décrit l’effet prix.
25
).
Selon l’approche de Hicks, le budget réel représenté par la droite IL lorsque le rapport de prix
vaut est équivalent au budget représenté par la droite JM quand le rapport de prix vaut
. Le passage du point A au point B décrit l’effet de substitution : la diminution de prix de
x s’est traduite par une augmentation de x : (xB-xA) et une diminution de la quantité de y : (yA-
yB) (effet S). Si seulement B1 est nécessaire pour obtenir la même satisfaction qu’auparavant,
on dispose de B0 (B0>B1). Cet accroissement du pouvoir d’achat revient à imaginer un
déplacement parallèle à elle-même de la ligne IL. Ainsi, on passe du point Bau point C. ce
passage décrit l’effet revenu (effet R). Une augmentation du pouvoir d’achat s’est traduite par
une augmentation de la quantité x (xC-xB) et une augmentation de la quantité de y (yC-yB).
Ainsi, l’effet prix (A→C) est la somme d’un effet de substitution (A→B) et d’un effet de
revenu (B→C).
Approche de Slutsky
Nous partons des mêmes hypothèses que dans le cas précédent : une diminution du prix de x a
conduit à un déplacement du point A au point C.
Traçons une ligne de budget parallèle à JK est passant par A. le budget nominal R1 qui est
associé à cette ligne IL est, d’après l’approche de Slutsky, le revenu équivalent au budget
associé à la droite JK lorsque le rapport de prix est , parce que ce budget R1 permet au
consommateur de garder la même combinaison de biens x et y qu’au début (le point A) mais
au nouveau prix ( ).
Si le budget est de IL, le point optimal n’est plus A, mais B, point obtenu par la tangence
entre la ligne du budget IL et une courbe d’indifférence supérieure. Selon Slutsky, le passage
du point A au point B décrit l’effet de substitution, et le passage du point B au point C décrit
l’effet de revenu.
L’élasticité de la demande d’un bien par rapport à son prix est le rapport entre la variation
relative de la quantité demandée et la variation relative du prix. Elle mesure la sensibilité de la
demande aux variations des prix.
26
⁄
⁄
⁄
⁄
On peut aussi obtenir l’élasticité en recourant à la formule suivante :
⁄
⁄
Selon la loi de la demande, lorsque le prix d’un bien augmente, ce bien est moins demandé ;
ce qui veut dire que l’élasticité est une quantité négative. Mais, on préfère l’exprimer en
valeur absolue.
Lorsque, pour une fonction de demande à plusieurs variables, on peut calculer plus d’une
élasticité, les différentes élasticités sont appelées élasticités partielles.
- Les biens de GIFFEN constituent une catégorie spéciale des biens inférieurs. Il
s’agit des biens qui n’obéissent pas à la loi de la demande (c’est-à-dire des biens
dont les prix et les quantités demandées varient dans le même sens). Ce sont des
biens qui occupent une large part du revenu individuel lorsque ce dernier est fort
peu élevé et que les consommateurs auraient tendance à abandonner dès qu’ils
accèdent à des tranches supérieures de revenu.
28
- La disponibilité des substituts, un bien qui possède plusieurs substituts tend à avoir
une demande élastique.
- La multiplicité des usages auxquels un bien peut être affecté. La demande d’un bien
qui possède plusieurs usages tend à être élastique tandis qu’un bien qui possède très
peu d’usages aura une demande qui tend à être inélastique.
- L’importance d’un bien dans le budget du consommateur. Un bien qui occupe une
place importante dans le budget du consommateur tendra à avoir une demande
élastique. Par contre, un bien qui occupe une place négligeable dans le budget du
consommateur tendra à avoir une demande inélastique. Ex : le sel, les allumettes,
1. 10 livres sont achetés lorsque le prix est de 80CDF. 20 livres sont achetées lorsque le prix
est de 60 CDF. Quelle est l’équation de la demande ?
R/ ⁄
2. Lorsque le prix est de 100 CDF, aucun livre n’est acheté. Lorsque l’acquisition des livres
est gratuite, 50 sont demandés. Quelle est l’équation de la demande ?
R/ ⁄
3. La fonction d’utilité d’un consommateur rationnel est donnée par . Sachant que
:
a) Trouver les quantités x et y qui maximisent l’utilité ;
b) Dériver les fonctions de demande rationnelle des biens x et y ;
c) Déterminer le TMS à l’équilibre ?
d) Supposons que le prix du bien x seulement varie, passant de à
et . Montrer graphiquement comment s’opère le déplacement du
point d’équilibre et dériver la courbe de demande du bien x à partir de la courbe de
prix-consommation.
4. En rapport avec l’exercice précédent, supposons cette fois-ci que, toutes choses égalent par
ailleurs, le revenu du consommateur varie, passant de R1=1200 CDF à R2=2400 CDF et
R3=600 CDF. Montrer graphiquement comment s’opère le déplacement du point
d’équilibre et dériver la courbe d’Engel à partir de la courbe de revenu consommation.
5. Un consommateur consacre son revenu R à l’achat de deux biens x et y dont les prix
unitaires respectifs sont et . Ses préférences sont données par la fonction d’utilité
⁄ ⁄
où x et y représentent les quantités consommées des deux
biens.
29
Solution
Si , alors (1)
Si , alors (2)
Ces deux expressions de la demande des livres constituent un système de deux équations à
deux inconnues, qui peut être résolu par la méthode de substitution. On a :
{
De (1), on a : (1’)
Et (1’) dans (2), on aura : ⁄
Et (3) dans (1’), on a :
Ce qui implique que l’équation de la demande est égale :
⁄ ou
⁄
a) Pour trouver les quantités qui maximisent l’utilité, il faut former un lagrangien. On a :
⁄ (1)
⁄ (2)
(3)
de (1) et (2), on a : (4)
(4) dans (3) donne :
̅ (5)
(5) dans (4) donne : ̅
b) Il s’agit de représenter la quantité demandée d’un bien comme uniquement fonction du
prix de ce bien. Pour ce faire, on aura :
5.
⁄
a) ⁄
√ ⁄ (1)
(1)=(3) √ ⁄ (4)
(4) dans (2) ̅ (5)
(5) dans (4) ̅
Donc, le panier optimal est
31
o (1)
o (2)
o (3)
(1)=(2) (4)
6. et par tonne
| |
Si le prix augmente de 1%, la quantité demandée baisse de 255%. Il s’agit d’un bien
élastique.
7.
a)
Si varie de 100%, la quantité demandée du bien x varie dans le même sens de 17%.
Ces deux biens sont substituables.
32
1. La théorie de la production
Cette recherche de profit maximum peut prendre trois formes différentes selon le type de
contrainte qui s'impose à lui (calcul économique du producteur) :
Or, pour produire, on doit combiner en proportion variables les facteurs de production, qu’on
appelle aussi « inputs ». Ces facteurs de production peuvent être fixes ou variables.
- Un facteur fixe est un facteur qui ne varie pas avec le volume de production ; c’est-à-
dire que la quantité de ce facteur qui est nécessaire à l’entreprise pour produire est
indépendante du volume de la production. Exemple : les bâtiments d’une entreprise, la
terre pour une exploitation agricole, …
- Un facteur variable est celui qui varie avec le volume de production ; c’est-à-dire la
quantité nécessaire de ce facteur à l’activité de l’entreprise dépend de l’importance de
la production. Exemple : les matières premières, la main d’œuvre, …
Cette distinction est nécessaire à court terme, car à long terme tous les facteurs de production
deviennent variables.
2. La fonction de production
33
La production étant l’opération qui consiste à réunir des facteurs (inputs) pour réaliser un
volume de biens ou produits (output) dans un horizon et dans un espace donné ; c’est-à-dire
que pour produire, il faut combiner en proportion variables les facteurs de production.
C’est ainsi que la fonction de production établit une relation entre la production (Output) et
les quantités des facteurs de production (inputs) nécessaires pour obtenir un volume de
production.
Traditionnellement, on reconnait trois facteurs de production. Il s’agit du travail (L), du
capital (K) et de la terre (T). Dans ce cadre, la fonction de production s’écrit comme suit :
La fonction de production n’est valable que pour un état donné de la technologie, parce
qu’avec les mêmes facteurs de production, on peut produire un volume plus important si la
technologie change.
- Il n'existe qu'un seul facteur de production qui est variable. Le facteur souvent retenu est le
travail ;
- Le facteur variable peut être combiné à différentes proportions avec le facteur fixe pour
produire des quantités variées d'output. Le facteur fixe souvent retenu c'est la terre ( ̅ ), de
telle sorte qu'on peut écrire la fonction de production comme suit : ̅ ; où la
barre sur indique que le facteur est fixe. Comme T est fixe, Cette fonction s'écrit
;
- La discussion tourne autour d'une production spécifique ; la production agricole
(ex. production du blé, du riz, de pommes de terre, ...) ;
- On retient une fonction de production continue. Cela suppose que les facteurs de
production sont divisibles et adaptables.
o On dit qu'il y a divisibilité d'un facteur de production quand ce dernier peut être
obtenu et/ou utilisé en unités aussi petites que l'on veut.
o L'adaptabilité se définit comme la faculté d'associer à une unité d'un facteur
de production donné un nombre de plus en plus grand d'unités d'autres facteurs.
34
Exemple : la terre est un facteur adaptable ; parce que sur une superficie de 10
hectares, par exemple, on peut associer 1, 2, 3, ... travailleurs.
La réponse tourne autour de la loi de rendement non proportionnel. Cette loi s'énonce
comme suit : « toutes choses égales par ailleurs, lorsque l'on ajoute graduellement
(continuellement) des unités de plus en plus nombreuses d'un facteur variable à un facteur fixe,
la production totale (ou rendement total) augmente d'abord plus que
proportionnellement, ensuite moins que proportionnellement, atteint un maximum, puis
commence à décroître ».
Il convient de définir, à l’aide de la fonction de production, trois notions qui tournent autour
de la productivité physique des facteurs de production. Il s’agit de la productivité totale, de la
productivité moyenne et de la productivité marginale.
Mathématiquement, on aura :
- ∑
- ⁄
-
PM
Pm
PM
q
Pm
I II III
36
La production moyenne est mesurée par la sécante OA qui relie l’origine des axes à un point
quelconque sur la courbe de production totale, ⁄ . Par contre, la production
marginale est la pente de la tangence menée à un point donné de la courbe de la production
totale. La productivité marginale au point C est nulle.
2. Déterminer les fonctions de rendement (ou productivité) total (PT), de rendement moyen
(PM) et de rendement marginal (Pm) pour la fonction de production suivante :
.
Représenter graphiquement ces différentes fonctions et établir les différentes relations qui
existent entre ces courbes.
Solution
b) Représentation graphique :
On obtient ainsi les différents points suivants qui nous permettrons de ressortir la relation entre
ces différentes courbes.
A partir de ces différents points, on peut faire le graphique pour bien voir la relation entre ces
courbes (cfr graphique 2.1).
37
Les courbes de Pm et PM peuvent être aisément dérivées, dans leurs grandes lignes, à partir de la
courbe de PT étant donné les points caractéristiques de la courbe de PT. Il suffit de projeter ces
points sur un graphique des productivités unitaires dont l'axe des abscisses correspond à celui
du graphique de productivité totale et mesure l'input total.
3° L’inclinaison la plus élevée que l'on puisse rencontrer lorsqu'on relie les points de la
courbe de PT à l'origine des axes correspond au point où la courbe de PM atteint son
maximum. Et, c'est à ce point que la courbe de Pm coupe celle de PM en son maximum.
Pour obtenir une signification économique des relations techniques entre ces différentes
courbes ; il convient de distinguer 3 zones de production à partir de la forme de PT.
Zone I : comprise entre l'origine des axes et le point où la PM atteint le maximum. Ici,
la Pm et la PM augmentent avec l'augmentation du facteur variable. (Pm > PM).
Zone II : comprise entre le point maximum d’Id PM et le point où la Pm est nulle.
Dans cette zone, la PM et la Pm décroissent mais demeurent positives.
Zone III : est celle où la Pin est négative traduisant le fait que l'emploi d'une
unité supplémentaire de facteur variable diminue la productivité totale.
Ce qui distingue réellement ces trois zones, c'est l'intensité de l'utilisation du facteur fixe et
variable.
En effet, dans la Zone I, il y a plus d'unités de facteur fixe par unité de facteur variable.
Concrètement, un ouvrier fournit un travail beaucoup trop faible pour cultiver une terre d'une telle
superficie. Aussi, deux ouvriers produisent-ils ensemble plus du double de ce que peut produire un
seul ; trois ouvriers produisent plus du triple et ainsi de suite. On dit alors qu'on dans la phase des
rendements croissants. Dès lors, l'augmentation du facteur variable aura une conséquence
l'augmentation plus que proportionnelle de la productivité totale.
Dans la Zone III, il y a trop d'unités de facteur variable par unité de facteur fixe. Ce qui fait que
la Pm du facteur variable devient négative. En d'autres termes, les ouvriers sont trop
nombreux et ils se nuisent mutuellement dans leur travail. Dès lors, la réduction du facteur
(nombre d'ouvriers) aura comme conséquence l'augmentation de la production.
Dans la Zone II, la Pm et la PM sont positives, mais décroissent. La quantité de travail n'est pas
excessive par rapport à la terre, puisque la production augmente quand on augmente la quantité
38
de travail. Cette zone se caractérise par une meilleure combinaison qui soit entre le fixe et le
facteur variable. C'est la raison pour laquelle cette zone est appelée « Zone économiquement
efficiente ».
C’est une zone de rendements décroissants ; c'est-à-dire que la productivité totale continue
d’augmenter, mais à un rythme décroissant. Cela s'explique par le fait que l'on continue à
accroître le nombre d'hommes au-delà du point où la terre est suffisamment cultivée.
P.S. L'exemple ci-dessus illustre une situation que l'on retrouve fréquemment dans le
domaine agricole. Toutefois, il peut être extrapolé dans le domaine manufacturier et
autre. Par ailleurs, ceci n'implique pas que du point de vue économique, il n'y ait
qu'une seule combinaison de facteurs à adopter : la meilleure combinaison, du point
de vue économique, dépend du coût des facteurs et du prix de vente de produit.
Ce qui intéressant de retenir de cette analyse est ceci : « tant que le facteur variable
rapporte plus que ce qu’il coûte, une firme aura intérêt à accroître l’emploi de ce
facteur pour augmenter son profit ».
- Il existe deux facteurs de production qui sont variables. Par convention, on retient le
capital (K) et le travail (L) ;
- Les facteurs variables peuvent être combinés à différentes proportions avec le facteur
fixe pour produire des quantités variés d’output. Le facteur fixe souvent retenu c’est la
terre ( ̅ ), de telle sorte qu’on peut écrire la fonction ci-dessus comme ̅ .
Comme T est fixe, cette fonction s’écrit :
On retient une fonction de production continue. Cela suppose que les facteurs de
production sont divisibles, substituables et adaptables.
Une courbe d’iso-produit indique les combinaisons des quantités de deux facteurs de
production qui permettent, pour un état donné de technologie, d’obtenir une quantité
constante d’un bien.
39
A
Courbe d’iso-produit
A B
B
Les combinaisons A et B indiquent deux niveaux de production égaux, car la production est
mesurable. Par contre, si on avait à faire à une courbe d’indifférence les deux combinaisons
sont équivalent, car la satisfaction du consommateur n’est pas mesurable.
Le point représente un processus à forte intensité de capital, ce processus caractérise les pays
qui disposent d’une abondance de facteur capital et le point B, un processus à forte intensité
de main d’œuvre qui caractérise les pays qui possède une abondance de mains d’œuvre.
Appliquer le premier processus au pays qui a une abondance du facteur travail aura pour
conséquence le chômage de la main d’œuvre et appliquer le deuxième au pays disposant
d’une abondance du facteur capital aura pour conséquence le chômage du facteur capital.
Le TMST est le rapport entre la quantité du facteur K que l’on peut sacrifier et la quantité du
facteur L que l’on peut acquérir pour maintenir constant le volume de production. En d’autres
40
termes, il mesure la quantité du facteur K à substituer à une unité de L pour que la production
reste constante.
D’où le | | | |
Notons que le TMST est égal au rapport des productivités marginales des facteurs utilisés
dans le processus de la production en ce même point. Le TMST est égal à la pente de la
tangente à l’isoquant.
Par ailleurs, lorsqu’on descend le long de l’isoquant le TMST décroit (la raison est la même
que celle évoquée pour la courbe d’indifférence). En effet, l’isoquant étant convexe à l’origine
des axes et en descendant le long de celui-ci, des quantités de plus en plus petites d’un facteur
devenant rare seront échangées par des quantités de plus en plus grandes d’un autre facteur
devenant abondant.
La première réponse est que, lorsqu’à une augmentation proportionnelle de tous les facteurs
de production correspond un accroissement de la production de même proportion, les
rendements à l’échelle sont constants. Si l’on connait le prix relatif et les procédés de
production, l’on peut à partir d’un seul isoquant identifier toute la famille des isoquants d’une
même fonction de production. Graphiquement, les différents isoquants se situent à égal
distance les uns des autres (voir I, OA=AB=BC et OA’=A’B’=B’C’).
La deuxième réponse est que, lorsque la production augmente dans une proportion plus forte
que la quantité de facteurs utilisés, les rendements à l’échelle sont croissants. Les segments
de sentier d’expansion deviennent de plus en plus petits au fur et à mesure que la production
augmente (voir II, OA>AB>BC et OA’>A’B’>B’C’).
41
La dernière réponse est que, lorsque la production augmente dans une proportion plus faible
que la quantité de facteurs utilisés, les rendements à l’échelle sont décroissants. Les
segments de sentier d’expansion deviennent de plus en plus longs au fur et à mesure que la
production augmente (voir III, OA<AB<BC et OA’<A’B’<B’C’).
Graphique 2.3. : Les rendements à échelle
I II III
K K K
20 25
15
A A 15 A
10 12
5 5 5
L L L
Lorsque les prix des facteurs de productions sont donnés, des rendements croissants signifient
des coûts moyens unitaires décroissants, des rendements constants entraînent des couts
unitaires constants et des rendements décroissants entraînent des coûts unitaires croissants.
- Pour une dépense (coût) donné, il existe une combinaison optimale des facteurs, c’est-
à-dire une combinaison qui procure la production la plus élevée (maximisation de la
production) ;
- Pour une production fixée, il existe une combinaison optimale des facteurs, c’est-à-
dire une combinaison qui entraine la moindre dépense (minimisation de la dépense).
Dans les deux cas, l’équilibre du producteur sera obtenu au point de tangence entre l’isoquant
et l’isocout. Il s’agit de l’équilibre partiel du producteur.
Dans la mesure où les facteurs de production ne sont pas de biens libres car ils sont achetés
sur le marché à un certain prix, il résulte pour l’entreprise une contrainte budgétaire qui
l’amènera à combiner les facteurs de production de manière efficiente, c’est-à-dire de manière
soit à minimiser le coût de production pour un volume de production donné, soit de
maximiser la production.
Supposons que le budget de l’entreprise soit désigné par la lettre B et que les prix des facteurs
K et L soient désignés respectivement par les lettres et . l’équation du budget s’écrit de la
manière suivante : , où est le prix du capital (profit unitaire), est le prix du
travail (salaire par unité de travail) et budget de l’entreprise.
42
La droite du budget du producteur ou isocoût est le lien des points représentant toutes les
combinaisons des facteurs K et L dont le coût total est le même.
Isocoût
L
⁄
Chaque point sur l’isocoût représente une combinaison de facteurs qui épuisent la totalité du
budget du producteur.
Cette droite peut être déplacée à la suite de la variation de prix de facteurs ou de celle du
budget du producteur.
Toutes choses égales par ailleurs, une diminution de prix est indiquée d’une part, s’il s’agit du
prix du facteur L, par la rotation de l’isocoût autour du point A ( ⁄ ) vers la droite, et
d’autre part, s’il s’agissait du facteur K, par la rotation de l’isocoût autour du point C ( ⁄ ).
OA<OA’
OB<OB’
L L
C
C C’
43
Par contre, une hausse de prix de facteur est indiquée d’une part, pour le facteur L, par la
rotation vers la gauche de l’isocoût autour du point A, et d’autre part, pour le bien K, par la
rotation vers la gauche de l’isocoût autour du point C.
Graphique 2.6. : Déplacement de l’isocoût causé par une hausse du prix
K K
Augmentation du prix de K
Augmentation du prix de L
A
A
A’ OA>OA’
OC>OC’
L L
C
C’ C
Par contre, une baisse du budget (resp. Augmentation du budget), le prix des facteurs restant
constant, est indiquée par un déplacement parallèle vers le bas (resp. Vers le haut) de
l’isocoût.
Graphique 2.7. : Déplacement de l’isocoût causé par une variation du budget
K K
A’
Augmentation du budget
Baisse du budget
A
A
A’
L L
C C’
C’ C
K
A
S
M
III
N
II
R I
L
B
44
Le point M sur cette figure représente le nombre d’unités physiques du facteur K et de facteur
L nécessaire pour obtenir le plus grand volume de production possible en épuisant le budget
du producteur.
Les combinaisons S et R sur l’isocoût AB représente une même dépense que la combinaison
M ; mais elles se situent à un niveau de production inférieur (I<II) par rapport à M. Elles sont
donc économiquement non efficientes.
Bref, seule la combinaison M conduit à une production maximale compte tenu du budget
disponible.
- Elle est unique. Elle se situe sur le plan de production à la fois désirable et accessible ;
- A ce point, la pente de l’isocoût est égale à la pente de l’isoquant.
⁄
Pour maximiser la production sous contrainte budgétaire, il faut former le Lagrangien (L) :
On peut donc conclure que lorsque le producteur désire maximiser sa production physique
pour une dépense donnée, la combinaison optimale des facteurs est atteinte quand le TMST
est égal au rapport des prix des facteurs.
- Les deux courbes sont négativement inclinées, convexes par rapport à l’origine des
axes et ne peuvent jamais se croiser ;
- Dans les deux cas, l’équilibre est réalisé au point de tangence entre la courbe
d’indifférence et la droite du budget ; le déplacement de la droite du budget entraînant
par la même occasion le déplacement du point d’équilibre ;
- Les variations des prix donnent lieu, dans chaque cas, à deux effets : l’effet de
substitution et l’effet revenu pour le consommateur ; et l’effet de substitution et l’effet
de production pour le producteur ;
- Lorsqu’on se déplace sur la carte d’indifférence du consommateur (ou du producteur),
en partant de l’origine des axes, on accède à des courbes d’indifférence représentent
des niveaux de consommation (ou de production) de plus en plus élevés.
Nous venons de dire que le point de tangence entre isoquant et l’isocoût ne représente pas
l’équilibre final du producteur, son objectif est de maximiser le profit plutôt que la
production.
C’est ainsi que, le raisonnement consiste à analyser directement les recettes et les coûts
exprimés comme des fonctions de la production. En d’autres termes, les prix des facteurs de
production et des produits sont introduits dans l’analyse en considérant que le problème de
combinaison optimale des facteurs résolu ; d’où le problème revient à déterminer le niveau de
production qui permet de maximiser le profit.
La fonction de coût total donne le coût minimum que le producteur doit supporter pour
réaliser chaque volume de production.
Le coût total (CT) est l’ensemble de dépenses effectuées par le producteur pour acquérir et
combiner les facteurs de production afin de réaliser une production donnée.
Les coûts totaux englobent les coûts explicites et les coûts implicites.
Les coûts explicites sont ceux qui donnent effectivement lieu à un paiement, c’est-à-dire que
le coût explicite d’un facteur est le montant payé au moment de l’achat de ce facteur ; il
implique une sortie de fonds. Tandis que les coûts implicites sont ceux qui existent sans
donner lieu à un paiement, ce sont les coûts alternatifs des ressources propres à l’entreprise.
Les coûts totaux se subdivisent en coût fixe et en coût variable. Ainsi la formule du coût total
sera :
Les coûts fixes (CF) sont des dépenses liées aux facteurs considérés comme fixes dans
l’entreprise. Exemple : les frais d’assurance, les frais de surveillance de des installations de
l’entreprise, les loyers, les intérêts bancaire, etc.
Les coûts variables (CV) sont des dépenses liées aux facteurs variables, c’est-à-dire que ce
sont de dépenses liées au volume de production. Exemple : la rémunération des ouvriers, les
dépenses liées matières premières, etc.
Le coût moyen (CM) est la mesure de coût total par nombre d’unités du bien produit. Ce coût
peut être décomposé en coût fixe moyen (CFM) et coût variable moyen (CVM). En d’autres
termes, c’est le quotient du coût total par la quantité produite. On a donc :
47
avec et
Le coût marginal (Cm) est l’accroissement de coût total engendré par un accroissement
supplémentaire de la production. C’est le coût engendré par la dernière unité produite.
Exemple : Soit la fonction de coût total CT d’une entreprise en concurrence pure et parfaite
est donnée par : . Trouver les fonctions de coût
variable, de coût fixe, de coût moyen, de coût marginal, de coût variable moyen et
de coût fixe moyen.
Nous savons que les coûts fixes ne varient pas avec le volume de la production,
graphiquement on peut les représenter par une droite parfaitement horizontale.
Par contre, les coûts variables tirent leur forme de la courbe de production totale. En effet, si
on multiplie la quantité du facteur variable par le prix, on obtient le coût total d’acquisition de
ce facteur variable. Le coût apparait comme une fonction implicite de la production. En
inversant les axes du graphique de la production totale, on obtient la courbe des coûts
variables totaux.
48
Les coûts totaux sont la somme des coûts variables et des coûts fixes. Mais sa courbe à la
même forme que celle des coûts variables à partir du niveau des coûts fixes.
Le coût moyen est mesuré par la pente de la sécante qui relie l’origine des axes à un point
donné de la courbe de coûts totaux.
Le coût marginal est mesuré par la pente de la tangente menée à un point donné de la courbe
de coûts totaux.
avec = pente de CM =
Si
Si
Si
Les relations entre les différentes courbes de coûts peuvent être résumées comme suit :
1° La courbe de Cm commence au même point que celle de CVM. Elle descend plus vite que
celles de CVM et de CM et atteint son point minimum (A’) plus tôt que les deux autres
courbes ; et à sa phase ascendante, elle coupe chacune de ces deux courbes à leur point
minimum (B’ et C’).
3° L’inclinaison la plus faible que l’on puisse rencontrer lorsqu’on relie les points de la
courbe de CV à l’origine des axes correspond au point où la courbe de CVM atteint son
minimum (B’). Il en est de même du minimum de la courbe de CM (C’) qui correspond à
l’inclinaison la plus faible que l’on puisse rencontrer lorsqu’on relie les points de la courbe
de CT à l’origine des axes.
Et, c’est à ces différents points respectifs que la courbe de Cm coupe celles de CVM et de
CM en leur minimum.
4° La courbe de CM est d’abord descendante, ensuite elle atteint un point minimum ; et enfin,
elle devient descendante. C’est une courbe en forme de U. la courbe de CVM ressemble à
celle de CM ; mais, elle se situe en tout point en dessous de la courbe de CM ; la différence
entre les deux courbes étant constituée de coût fixe moyen. Il en est de même de la courbe
de CVT qui est identique à celle de CT ; la différence étant constituée par les coûts fixes.
5°Quant au CFM, cette courbe est descendante et asymptotique à l’axe des abscisses,
traduisant le fait que le CFM diminue toujours avec l’augmentation de la production sans
jamais être nul.
49
La courbe de Cm coupe la courbe de coût variable moyen à son point minimum (B’) appelé
seuil de fermeture. C’est le point où le prix et la quantité permet à l’entreprise de couvrir
seulement le coût fixe. L’entreprise est indifférente entre continuer à produire et cesser toute
production. C’est ainsi que la courbe d’offre du producteur peut aussi commencer au niveau
du seuil de fermeture, si l’entreprise cherche à préserver sa clientèle.
Le point où la courbe de Cm coupe la courbe de CM (C’) est le seuil de rentabilité. A ce
point, l’entreprise couvre tous les coûts (fixes et variables). C’est le point au-dessus duquel
l’entreprise commence à réaliser le profit.
Le point où la courbe de Cm coupe la courbe de CVM (B’) est le seuil de fermeture. A ce
point, l’entreprise couvre seulement les coûts fixes. C’est le point deçà duquel l’entreprise
doit fermer ses usines ; parce que dans ce cas la perte subie en produisant sera supérieure à la
perte subie en ne produisant pas.
Ainsi, la courbe d’offre d’entreprise se confond avec la courbe du coût marginal à partir du
seuil de fermeture.
Graphique 2.9. : Les courbes de coûts
Coûts
Cm
CVM
CM
50
Partant des relations ci-dessus, la courbe d’offre du producteur se confond avec la partie
croissante de la courbe de Cm à partir du point minimum de la courbe de CVM. Il s’agit de la
courbe d’offre individuelle. En faisant la sommation des courbes d’offre pour tous les
producteurs, on obtient la courbe d’offre du marché.
La courbe de l’offre est une courbe croissante, les quantités offertes évoluant en raison directe
du prix. D’où, la loi de l’offre stipule que : « toutes choses égales par ailleurs, les quantités
offertes d’un bien sont une fonction croissante du prix de ce bien ».
Si le prix d’un bien augmente, les quantités offertes de ce bien augmente aussi et si le prix
diminue, ces quantités diminuent de même.
L’expression « toutes choses par ailleurs » signifie qu’il n’y a pas de variations au niveau des
autres facteurs pouvant exercer une certaine influence sur la quantité offerte. C’est le cas du
prix des biens apparentés, des conditions climatiques (ex. les intempéries), des coûts de
production, …
La courbe se déplace à droite suite à une augmentation de l’offre et à gauche suite à une
diminution de l’offre.
Il existe des biens dont la baisse de prix peut conduire à l’augmentation des quantités offertes
en vue de maintenir constant le niveau de recette, car si le producteur avait baissé les quantités
offertes, il aurait enregistré une baisse de recette (c’est le cas dans le secteur agricole), l’offre
de ce bien est dite perverse et constitue une exception à la loi de l’offre.
La sensibilité des quantités offertes d’un bien par rapport au prix est mesurée au moyen de
l’élasticité-prix de l’offre. Elle est le rapport entre la variation relative des quantités offertes et
la variation relative de leur prix.
L’élasticité de l’offre est toujours positive, le prix et les quantités évoluant toujours dans le
même sens ; en vertu de la loi de l’offre.
- élastique, si ,
- inélastique, si ,
- à élasticité unitaire, si
- parfaitement inélastique (ou rigide) si,
- parfaitement élastique si
51
Les facteurs qui peuvent déterminer l’élasticité de l’offre sont les suivants :
- La nature du bien considéré. Un bien qui peut être conservé facilement, aura une offre
plus élastique qu’un bien qui ne peut pas être conservé facilement.
- Les biens qui peuvent être produits et mis facilement au marché, leur offre tendra à
être plus élasticité que celle de bien difficile à produire et à mettre facilement sur le
marché.
La caractéristique de la longue période est que tous les facteurs de production deviennent
variables, tous les facteurs fixes tels que les bâtiments, les équipements sont agrandis.
Les fonctions de productions et de coûts sont déterminées de façon unique en cours de période
et dépendent de l’importance de l’équipement dont dispose l’entreprise.
En longue période, l’entreprise est libre de choisir entre plusieurs fonctions de production et
plusieurs fonctions de coût lesquelles dépendront de différentes tailles ou dimensions qu’elle
peut adopter.
Le coût fixe représenté par est une fonction croissante de la taille de l’équipement
( .
52
Le coût de production serait supérieur à celui qui aurait pu exister en long terme si toutes les
conditions du marché avaient été prévues.
La courbe de coût total en long terme est l’enveloppe de courbes de coûts totaux à court
terme. Cette courbe commence à l’origine des axes parce que tous les facteurs étant variables,
les coûts y afférents les sont aussi.
A chaque dimension de l’entreprise correspond une courbe de court terme. Chaque niveau de
production peut être atteint avec différentes tailles de l’entreprise, lesquelles correspondent à
différents niveaux des coûts.
Considérons alors un entrepreneur qui envisage une produire q0, il constate que son coût total
sera égal à C0 s’il choisit la dimension k0. De même, s’il veut produire une quantité q1, il
choisira le niveau k1 et s’il veut produire q2, il choisira k2.
Graphique 2.11. : La courbe de longue période CLP
Coûts
q
53
En joignant les points minimum P0, P1 et P2 par une courbe issue de l’origine des axes, on
obtient la courbe de coût de longue période. Elle est l’enveloppe des courbes de coût total de
courte période et constitue l’expression graphique de la fonction de coût total de longue
période.
En partant du point q0 vers q2, on part d’un point où le coût total de courte période et de
longue période sont égaux vers un point où le coût de courte période est supérieur au coût de
longue période. Par conséquent, l’accroissement imputable à l’unité supplémentaire qui
rapproche q0 et q3 sera supérieur en courte période qu’à longue période. En d’autres termes, le
coût marginal de court terme est supérieur au coût marginal de long terme.
54
Le marché d’un bien est le lieu de rencontre, en instant donné, de la volonté des
consommateurs, exprimée par leur demande et des désirs des producteurs, exprimés par leur
offre. Cette confrontation est censée aboutir à la formation d’un prix et à la détermination des
quantités échangées d’un bien déterminé.
La demande du marché (D) est constituée de toutes les demandes individuelles. Ces dernières
sont dérivées, comme vue ci-haut, à partir de la courbe de prix-consommation.
L’offre du marché ou l’offre globale d’un bien (O) est constituée par la somme des offres
individuelles. Ces dernières se confondent avec la partie ascendante des courbes de coûts
marginaux à partir du seuil de fermeture.
Notons que la concurrence pure et parfaite est une hypothèse de travail, et non un postulat
conforme à la réalité. En effet, le phénomène économique de production et de consommation
se manifeste de plus en plus en régime de concurrence imparfaite (concurrence
monopolistique, monopole, monopsone, duopole,).
Lorsque les conditions de concurrence parfaite sont réunies, aucun vendeur ni aucun acheteur
individuellement considéré n’est en mesure d’exercer une influence sur le prix du marché ; le
prix est la variable à déterminer et ne peut donc résulter que de l’action conjointe de tous les
vendeurs et de tous les acheteurs. Ici, le producteur est « Price taker », pour ainsi dire qu’il
considère comme tel le prix du marché.
Or, l’objectif du producteur est la maximisation du profit. Le profit ( ) est l’excédent des
recettes ( sur les coûts ( ).
La recette totale est la quantité vendue au prix du marché. D’où la recette totale est une
fonction croissante de la quantité produite et vendue.
C’est ainsi que la recette moyenne (RM) est le rapport entre la recette totale et la quantité
produite et vendue. La recette marginale (Rm) est l’accroissement de la recette totale attribué
à la vente d’une unité additionnelle produite et vendue.
Nous constatons que les recettes moyenne et marginale sont égales au prix du produit au
marché. Ce qui nous fait dire qu’en concurrence parfaire RM=Rm=P.
56
RT RT
RM
Rm
P
RM=Rm=P
L’équilibre du marché est réalisé, dans le cas de concurrence, si la quantité demandée d’un
bien est égale à la quantité offerte de ce bien. Cette condition détermine à la fois le prix
d’équilibre (Pe) et la quantité échangée (Qe).
Exemple :
soient
En équilibre
̅ ̅
Graphique 3.2 : Equilibre du marché à court terme
P
5 demande
offre
Q
0 6 10
En effet, si le prix actuel était plus élevé (soit P=3) que le prix d’équilibre, pour lequel la
demande globale et l’offre globale sont égales, la quantité demandée (Qd=4) serait alors
inférieure à la quantité offerte (Qs=9). Quelques-uns des vendeurs ne pourraient pas vendre
leurs produits au prix pratiqué, mais ils seraient disposés à vendre à un prix inférieur plutôt
que de ne rien vendre du tout. La concurrence entre les vendeurs va ainsi réduire le prix
jusqu’à ce qu’il s’établisse au niveau pour lequel la demande globale est égale à l’offre
globale.
De même, lorsque le prix actuel est plus faible (soit P=1) que le prix d’équilibre, la quantité
demandée (Qd=8) va être supérieure à la quantité offerte (Qs=3). Ceci signifie que quelques-
57
uns des acheteurs ne pourront pas satisfaire leurs demandes pour le prix pratiqué. Par
conséquent, ils accepteront de payer un prix plus élevé plutôt que de renoncer à satisfaire leur
demande. La concurrence entre les acheteurs va faire hausser le prix jusqu’au prix d’équilibre,
pour lequel la demande globale est égale à l’offre globale.
Il ressort de tout ce qui précède que le prix d’équilibre est unique. Tous les acheteurs qui
voulaient acheter à ce prix sont satisfaits ; et tous les vendeurs peuvent vendre les quantités
qu’ils souhaitaient vendre à ce prix.
Les courbes d’offre et de demande globales ont été tracées en fonction de la variation d’un
seul facteur : le prix ; les autres facteurs étant supposés constants.
Lorsque le prix d’un bien change, toutes choses étales par ailleurs, cela se traduit par un
déplacement de long de la courbe de la demande ou de l’offre. Cette sensibilité de la demande
ou de l’offre aux variations des prix est mesurée à travers la notion d’élasticité vue ci-haut.
Dans ce point, nous étudierons les effets sur l’équilibre du marché d’une variation de l’offre
et/ou de la demande par suite d’une modification d’autres facteurs que les prix (revenus, les
prix des biens apparentés, les goûts des consommateurs, les conditions climatiques, etc).
a) Variation de la demande
Si les revenus des familles (appelées ménages) augmentent, chacune d’elles désirerait
d’avantage des biens. Dans ce cas, pour chaque prix inchangé, la quantité q d’un bien
demandé sera plus considérable. Par conséquent, la courbe de demande (DD) se déplacera
vers la droite en D’D’. Il en résulte aussi un déplacement du point d’équilibre le long de la
courbe d’offre, de E à E’. En cas de réduction des revenus des ménages, c’est l’action
contraire qui se produira (déplacement vers la gauche de DD à D’’D’’).
Lorsqu’il s’agit des biens apparentés, la courbe de la demande se déplace vers la droite en cas
d’augmentation des prix des biens substituables et elle se déplace vers la gauche en cas de
diminution des prix des biens substituables. Pour les biens complémentaires, c’est le contraire
qui se produit.
P
D
D’’
Pe
D’
D’’
q
qe
58
Une augmentation de la demande signifie, de la part des acheteurs, une volonté d’acheter
davantage au même prix ou d’acheter autant qu’auparavant à un prix supérieur.
b) Variation de l’offre
Les coûts de production, les conditions climatiques (ex : les intempéries) ont pour effet de
déplacer le point d’équilibre, toutes choses égales par ailleurs (c’est-à-dire, la demande ne
change pas, les prix restent inchangés, …).
L’augmentation des coûts de production (ex : imposition d’une taxe spécifique par unité
vendue) a comme effet de déplacer la courbe d’offre vers la gauche (de OO à O’O’). Il en
résulte aussi un déplacement du point d’équilibre le long de la courbe de demande, de E à E’.
En cas de réduction des coûts de production (ex : institution d’une subvention par l’Etat),
c’est l’action contraire qui se produira (déplacement vers la droite, de OO à O’’O’’).
Graphique 3.4 : Déplacement de l’équilibre suite à une variation de l’offre
P O’
O
O’’
Pe
O’
D
O
O’’
q
qe
Une augmentation de l’offre implique, dans le chef des producteurs, le désir d’offrir
davantage au même prix ou d’offrir une même quantité à un prix inférieur.
O’
Pe
D’
D
O
O’
q
qe
59
Une variation conjointe de l’offre et de la demande n’a de répercussion sur le prix que si :
Graphique 3.6. : Déplacement de l’équilibre suite à une variation conjointe de l’offre et de la demande
D’
P O P O
D I D II
O’ O’
D’
Pe Pe
P’e
P’e
D
O O D
D’
O’ O’
q q
qe qe q'e
En régime de concurrence parfaite, nous savons que l’entrepreneur n’est pas en mesure
d’exercer une influence sur le prix de vente de son produit et sur les prix d’achat des facteurs
de production.
Ce qui implique que les recettes et les coûts de l’entreprise sont fonction de la production.
avec
]
Cette égalité signifie que, l’entrepreneur qui cherche à maximiser son profit doit produire une
quantité de bien telle que le coût marginal correspondant soit égal au prix de vente de ce bien
ou à la recette marginale.
60
La condition du second ordre d’un maximum de profit exige que la dérivée seconde soit
négative :
Ce qui signifie que le Cm correspond au volume de production qui maximise le profit doit
être croissant.
B
C
q
0 q1
L’entrepreneur maximise son profit au point D, car à ce point il y a d’une part rencontre entre
les courbes de Cm et de Rm (condition du premier ordre Cm=Rm=RM=P), et d’autre part, à
ce point, la courbe de Cm est dans sa phase ascendante.
En dehors du point D, si l’entrepreneur produit et vend une quantité inférieure à q1, l’unité
supplémentaire occasionne un manque à gagner ; si par contre, l’entrepreneur produit et vend
une quantité supérieure à q1, il va subir une perte.
CPO :
C2O :
et,
CPO : ⁄
C2O :
CPO :
C2O :
Pour Q=1, on a minimise le profit
Pour Q=4, on a maximise le profit
A court terme, l’offre des produits ne peut augmenter que jusqu’à la limite fixée par la
capacité de production des entreprises ; puisque cette capacité de production constitue une
donnée. A long terme, cette capacité de production peut varier. Un prix est fourni par
l’intersection de la courbe d’offre de longue période des entreprises existantes et de la courbe
de demande.
Ce prix doit bien entendu être suffisant pour couvrir les coûts de production des entreprises,
faute de quoi certaines d’entre elles disparaîtraient. L’offre deviendrait insuffisante et le prix
monterait.
Par contre, si le prix du marché permet à toutes les entreprises existantes de réaliser des
profits et comme en concurrence parfaite rien ne s’oppose à l’apparition de nouvelles
entreprises, à long terme le profit va disparaître. En effet, l’entrée de nouvelles entreprises
aura pour conséquence l’augmentation de l’offre de biens sur le marché ce qui entrainera une
baisse du prix.
Par ailleurs, les nouvelles entreprises vont aussi demander des facteurs de production,
l’augmentation de la demande des facteurs de production va contribuer à augmenter le coût de
production.
La conjugaison de ces deux paramètres finira par faire disparaître le profit et l’équilibre du
marché est réalisé lorsque dans chaque entreprise le profit est nul.
En d’autres termes, l’équilibre du marché à long terme implique que l’offre et la demande
soient égales et que les profits soient nuls. Les forces de la concurrence déterminent non
seulement le prix du produit et la quantité échangée, mais le nombre des entreprises dans la
branche de la production.
Dans cette section, nous présentons les conséquences des violations de ces hypothèses. Les
violations portées à chacune des hypothèses mettent le marché en régime de concurrence
imparfaite, constitué de plusieurs cas selon que la violation porte sur l’hypothèse d’atomicité
(du côté de l’offre et de la demande, cela engendre le monopole bilatéral ; du côté de l’offre,
elle donne naissance aux régimes de monopole, de duopole et d’oligopole ; du côté de la
demande, cela donne naissance aux régimes de monopsone, d’oligopsone, …) ou sur
63
Il peut y avoir une violation conjuguée des hypothèses d’atomicité et d’homogénéité, c’est le
cas de monopole discriminant. Il peut aussi y avoir différenciation de produit avec le maintien
de l’hypothèse de l’atomicité, c’est le cas de la concurrence monopolistique.
2.1.1. Définition
Le monopole est un régime caractérisé par l’existence d’une seule entreprise qui fabrique un
produit absolument différent de tout autre produit, c’est-à-dire un produit pour lequel il n’y a
pas de substitut.
En régime de monopole, le monopoleur forme à lui seul l’industrie. L’offre de la firme (du
monopoleur) correspond à l’offre du marché. Car aucune autre entreprise n’a la possibilité de
pénétrer sur le marché du produit considéré.
Cette situation place le monopoleur dans une position de force à l’égard des acheteurs puisque
son offre d’entrepreneur est en même temps l’offre du marché.
Par contre, le monopsone est une situation du marché dans laquelle un seul demandeur fait
face à un grand nombre d’offreur.
D’où, le monopoleur est libre de fixer le prix en fonction des quantités qu’il décide de
produire et de vendre en vue de maximiser le profit. Par contre, il n’est pas maître des
quantités qui seront achetées à ce prix ; ces quantités demandées dépendent des dispositions
des acheteurs qui sont matérialisées par leur courbe de demande. Or, la demande est une
fonction décroissante du prix, si le monopoleur fixe un prix élevé, les quantités demandées
seront moins importantes.
C’est ainsi que le monopoleur, pour maximiser le profit, aura donc le choix entre une
politique de prix et une politique de quantités.
- Si le monopoleur décide du prix, il vendra la quantité que les acheteurs sont disposés à
acheter à ce prix ;
- S’il décide de la quantité, il vendra au prix que les acheteurs sont disposés à faire
acquisition de cette quantité proposée.
64
La recette totale est égale au produit de la quantité vendue par le prix. Etant donné que les
quantités d’un bien que le monopoleur peut écouler à un certain prix sont limitées, il doit
baisser son prix pour écouler les quantités plus importantes. La courbe de demande sera donc
décroissante.
C’est-à-dire que la demande est une fonction inverse du prix [q=f(P)], mais dans l’étude de
recette, la quantité devient la variable explicative du prix [P=f(q)].
La recette totale est nulle, si la quantité achetée et vendue est nulle ou si le prix est nul. La
courbe de recette totale a donc une ordonnée nulle, elle est maximisée lorsque ⁄ et
⁄ .
La recette marginale est la dérivée de la recette totale par rapport à la quantité produite et
vendue.
La courbe de recette marginale est décroissante et possède une pente deux fois plus rapide que
celle de la recette moyenne, mais les deux courbes ont la même ordonnée à l’origine. En
d’autres termes, la recette marginale sera toujours inférieure au prix de vente (RM) ; et la
pente de Rm est la moitié de celle de RM.
65
Or
Comme en concurrence parfaite, cet équilibre est réalisé lorsque la recette marginale est égale
au coût marginal dans la partie ascendante de la courbe du Cm.
Graphique 3.10 : Equilibre du marché à court terme du monopoleur
E
66
Graphiquement, le monopoleur est en équilibre lorsqu’il produit la quantité OE. Pour cette
quantité produite, le prix de vente est OB (RM) et le coût moyen de production est OA (CM).
Le profit du monopoleur est donc égal à ABCD.
Solution :
et
et
Si une taxe de t est imposée à chaque unité vendue, alors le revenu total perçu par l’Etat est :
(ce qui correspond à un élément de coût pour le monopoleur).
CPO :
C2O :
CPO :
En instituant une taxe de par unité vendue, le profit total maximum attendu par le
monopoleur sera :
Le monopole bilatéral est un marché caractérisé par la présence d’un seul acheteur face à un
seul vendeur. Cette situation concerne aussi le marché où une seule entreprise achète un
produit à plusieurs producteurs et le revend à plusieurs consommateurs.
Le prix d’achat est déterminé par la courbe d’offre, qui constitue la courbe de coût moyen de
l’entreprise.
Exemple : Soient une fonction de demande et une fonction de coût total du monopoleur
suivantes : et . Déterminer le profit total maximum et le
démontrer graphiquement.
68
Nous constatons d’une part que la les courbes de CM et de Cm sont croissantes, ont une
même ordonnée à l’origine, mais la pente de la Cm est deux fois plus raide que celle de
CM, et d’autre part, que la Rm est inférieure à la RM mais ont une même ordonnée à
l’origine.
C
B
E
=
Le régime de duopole est une situation, où l’offre d’un produit, sur le marché est assurée par
deux vendeurs à plusieurs acheteurs
Par ailleurs, l’oligopole est une situation de marché composé d’un nombre de vendeurs
suffisamment faible ayant un produit homogène et légèrement différencié face à plusieurs
acheteurs. Par contre, l’oligopsone est une situation du marché où un petit nombre de
demandeur se trouve en face d’un grand nombre d’offreurs.
69
Dans ces deux régimes, la politique adoptée par chacun des vendeurs exerce une influence sur
le marché, c’est-à-dire le prix et le profit des autres vendeurs. D’où, chaque vendeur doit tenir
compte de la réaction des acheteurs (la courbe de demande) et de la réaction imprévisible de
ses concurrents.
En outre, lorsque les vendeurs mettent sur le marché un produit homogène, l’adoption d’une
politique de prix, comme dans le cas du monopoleur, crée une situation instable qui peut
conduire à la disparition de certains concurrents. En d’autres termes, si les vendeurs adoptent
une politique de baisse de prix, les concurrents disposant de la moins forte capacité financière
seront condamnés à la faillite et l’on aboutira à long terme à une situation de monopole.
S’ils se rallient à une politique de quantité. Comme chacun d’eux représente une fraction de
l’offre du marché, il peut influencer le marché par ces décisions et agir indirectement sur le
prix. D’où, on aboutira une fois encore dans une politique de prix.
Donc, chaque vendeur, pour mettre en place sa politique, doit tenir compte des décisions des
autres. Et, cela peut aboutir soit à une collusion qui implique des accords entre producteurs
concernant le prix, le volume de la production ou le partage de marché ; soit à une
coordination spontanée où chaque vendeur anticipe les réactions des autres avant d’adopter sa
propre politique.
La concurrence monopolistique est une situation qui combine à la fois les caractéristiques de
la concurrence parfaite et celles du monopole.
Dans ce régime, on trouve d’une part un nombre important de producteurs pour qu’aucun
d’entre eux ne soit en mesure d’exercer une influence sur les autres, ce qui relève de la
concurrence parfaire ; et d’autre part, chaque producteur s’adresse à une demande particulière
puisque son produit n’est pas absolument semblable à celui de ses concurrents.
Autrement dit, les producteurs sont suffisamment nombreux et leurs produits sont différenciés
(cette différenciation peut être objective ou subjective). Ce qui fait que chaque producteur
70
dispose d’une part relativement faible du marché pour lequel il fixe le prix indépendamment
des autres.
C’est ainsi que, le producteur peut réduire son prix sans attirer toute la clientèle de ses
concurrents et l’augmenter sans perdre toute sa clientèle.
D’où, chaque producteur a une demande propre qui est une fonction décroissante du prix et,
comme tout monopoleur, il maximise, en court terme, son profit en produisant une quantité de
telle sorte que son coût marginal soit égal à sa recette marginale.
En long terme, comme dans le cadre de la concurrence parfaite, la liberté d’entrée existe.
L’existence du profit va attirer d’autres producteurs, ces derniers vont diminuer la part des
marchés des entreprises existantes, c’est-à-dire leur demande, entraînant la réduction des
recettes et l’augmentation des prix des facteurs par l’augmentation de la demande de ces
facteurs. D’où, à long terme le profit sera nul.
Le monopole discriminant est une situation dans laquelle le monopoleur accroît son profit en
vendant son produit sur plusieurs marchés (au moins deux marchés) à des prix différents.
La discrimination n’est possible que lorsque le monopoleur est capable d’identifier clairement
ces marchés, c’est-à-dire qu’il doit les tenir séparés. Si tel n’est pas le cas, les demandeurs
n’achèteraient que sur le marché qui a prix le plus bas, ce qui entraînerait une hausse de prix
sur ce marché et peuvent le revendre sur l’autre marché entraînant éventuellement une baisse
de prix jusqu’à l’égalisation du prix sur ces deux marchés.
Exemple :
- La SNEL et la REGIDESO appliquent des tarifs différents pour les particuliers et les
industriels.
- A l’Université de Kinshasa applique les frais académiques différents pour les étudiants
nationaux et les étudiants étrangers.
- Les universités de la RDC appliquent les frais académiques différents pour les
nouveaux inscrits et les anciens étudiants.
Pour maximiser le profit total, le discriminateur doit égaliser le coût marginal à la recette
marginale de l’ensemble des marchés. Supposons le cas de deux marchés, on a :
or et
Donc, , ce qui implique que l’allocation sera optimale lorsque les recettes
marginales sur les deux marchés sont égales.
Or, pour une fonction de demande quelconque il existe une relation entre la recette marginale,
le prix et l’élasticité de la demande par rapport au prix : .
Lorsque , on a :
( ) ( )
Pour que et que la discrimination par les prix soit possible, il faut que c’est-
à-dire que les courbes de demande sur les marchés partiels aient des élasticités différentes.
Cm
B2
P2 CM
B1 c0
p1 D
c0
A1 A2
A Rm
D1 Rm2 D2
Rm1
O1 q1 q O2 q2 q O q0 q
Sur le graphique :
- Le coût moyen : 0c0
- La quantité vendue 01q1 sur le marché I au prix 01p1, la recette totale sur le marché I
est représentée par le rectangle 01q1B1p1.
- La quantité vendue 02q2 sur le marché I au prix 02p2, la recette totale sur le marché II
est représentée par le rectangle 02q2B2p2.
- Le Profit total : 01q1B1p1+02q2B2p2-0q0c00.
En effet, lorsque les recettes marginales sur les deux marchés sont égales, si on déplace une
unité d’un marché vers l’autre, l’unité déplacée procure alors une recette marginale plus petite
et la recette totale diminue. Inversement, si les ventes sont réparties de façon telle que la
recette marginale est plus élevée sur un marché que sur l’autre, on peut augmenter la recette
totale en transférant des unités du marché qui a la recette marginale la plus petite sur l’autre
marché.
La courbe de recette marginale du marché global est obtenue par la sommation horizontale de
Rm1 et Rm2, implique donc pour chaque niveau de production, une allocation optimale des
ventes entre les deux marchés.
EX3. Les fonctions de demande pour les biens et sont données par :
et . Si la fonction de coût joint est donnée par :
, trouver les quantités et prix qui maximisent le profit du
monopoleur ainsi que le profit maximum.
EX5. Soient les fonctions de coût des deux entrepreneurs rivaux qui fabriquent la
quantité du bien X pour le premier entrepreneur et la quantité du même
bien pour le deuxième entrepreneur : et , et une fonction de
73
Solution
EX1.
Pour que la recette totale soit maximisée, les conditions suivantes doivent être
remplies :
CPO :
C2O :
D’où, la quantité maximise la recette totale.
EX2. (1)
a) Pour que la recette totale soit maximisée, les conditions suivantes doivent être
remplies :
CPO :
Pour que cette dérivée soit égale à zéro, il faut que . D’où,
(2)
(2) dans (1) donne :
d’où et sont la quantité et le prix qui optimisent la recette
totale.
C2O :
Au point , on a :
74
EX3.
CPO :
C2O :
| |
D’où est maximisé au point ( ).
EX4.
CPO :
C2O :
D’où, la quantité maximise le profit.
Le profit total maximum attendu par le monopoleur est de 24.
EX5. Comme l’offre du marché est assurée par deux entreprises, nous avons à faire aux
duopoleurs. La maximisation du profit est réalisée au niveau où le Rm=Cm.
(1) et (2)
(1) Et (2) constituent les fonctions de réaction des deux entrepreneurs. Si nous
tirons dans (1) et dans (2) . On a :
Ces deux fonctions indiquent que toute augmentation de la production de l'un des
entrepreneurs provoque une réduction de la quantité produite par l’autre.
En substituant l’une dans l’autre, nous trouvons les valeurs qui maximisent le profit de
chacun des entrepreneurs. On a : ̅ ̅
D’où le prix de ce bien et le profit de chacun des entrepreneurs sont :
Donc, au prix de 180 CDF, le premier entrepreneur produit et vend 80 unités du bien X
et obtient un profit maximum de 12.000 CDF. Par contre, à ce même prix le deuxième
entrepreneur produit et vend 30 unités du bien X et obtient un profit maximum de 3.600
CDF.
EX6. ; et
a) Pour maximiser le profit sous discrimination des prix, le producteur doit fixer le
prix de telle sorte que Rm=Cm
Avec , on a : ainsi, le Cm devra être le même
à tous les niveaux de la production.
Sur le marché local, on a :
Et
Lorsque , on aura :
Avec , on a :
Sur le marché international, on a :
76
Et
Lorsque , on aura :
Avec , on a :
En adoptant la politique de discrimination de prix, le producteur sera amené à
fixer un prix bas (67,5) sur le marché international, dans lequel la demande est
relativement plus élastique ( | | , et un prix élevé (110) sur le marché
local où la demande est relativement moins élastique (| |
b) Si le producteur n’opte pas pour une politique de discrimination des prix, alors
, les deux fonctions de demande ci-dessus peuvent être agrégées.
D’où,
Et
Lorsque , on aura :
Si , alors
Lorsqu’on applique une politique non discriminatoire, le prix baisse sur le marché
domestique (76<110) et il augmente sur le marché international (76>67,5). Notons que
les quantités vendues demeurent toujours inchangées : et . D’où,
. Toutefois, avec cette deuxième politique, la quantité total vendue sur le marché
(de )
77
Ces variables, appelées « agrégats », sont des grandeurs synthétiques qui mesurent le résultat
de l’activité de l’ensemble de l’économie. Les principaux d’entre-deux sont le Produit
Intérieur Brut, le revenu national, la consommation, la formation brute de capital fixe et
l’épargne.
L’une des plus importantes variable économique, le Produit Intérieur Brut (PIB), mesure à la
fois la production de biens et services d’un pays et le revenu que cette production génère.
Ce chapitre aborde d’une part, les questions relatives aux sources et aux affectations du PIB,
et, d’autre part le processus de cheminement de la politique économique à partir du modèle
keynésien de détermination du revenu national.
4.1. Définitions
- Le Produit Intérieur Brut (PIB) est une mesure de la production nationale, c’est-à-dire
de l’ensemble des biens et services produits au cours d’une période donnée (en général
l’année).
- Le revenu national (Y) mesure l’ensemble des revenus perçus par les acteurs
économiques. Conformément au circuit des échanges, le revenu national est égal au
produit intérieur brut.
- Le revenu national disponible est la part du revenu national (au prix du marché) qui est
disponible pour la consommation et l’épargne. En économie fermée, le revenu
disponible serait égal au PIB puisque ce dernier s’écrit : Y = C + S. En économie
ouverte, le revenu national disponible est égal au PIB augmenté des revenus reçus du
reste du monde, et diminué des revenus versés au reste du monde.
- Le Produit National Brut (PNB) est un agrégat employé dans certains pays et par
certaines organisations internationales aux fins de comparaison entre pays. Il diffère
du PIB par la prise en compte des revenus du reste du monde.
Statistiquement, la différence entre le PIB et le PNB est très petite (moins de 1 %), si bien
qu’en analyse économique, parler du produit (ou de la production) Y, s’applique
indifféremment au PIB ou au PNB.
78
Le taux de croissance
Exemple
Le PIB d’une économie en 1979 est de 424.8 milliards. Si en 2000, le PIB s’élève à 1117.8
milliards, on peut calculer le taux de croissance entre deux périodes et le taux de croissance
moyen par :
Dans une économie nationale, les acteurs ou agents économiques sont nombreux. En
macroéconomie, il est habituel de les regrouper en quatre grandes catégories appelées
« grands pôles d’économie ». Il s’agit des pôles principaux entre lesquels se nouent les
relations économiques. Ces acteurs sont :
Celles-ci sont des cellules qui produisent des biens et services en vue de leur vente à
un prix qui couvre approximativement leurs coûts. Elles sont saisies en macro-économie par
79
Le secteur de ménages groupe tous les individus résidant dans le pays et considérés dans leur
fonction de consommation, abstraction faite de leur participation à une activité productive
quelconque (dans le cadre d’une entreprise individuelle). Ils offrent aux entreprises des
facteurs de production (le travail) moyennant un revenu qui leur permet de consommer. En
macroéconomie, ils sont saisis par l’agrégat « Consommation » ou consommation finale (C).
Ce dernier représente la valeur des biens et services utilisés pour la satisfaction directe des
besoins humains, individuels ou collectifs. Notons à cet effet que l’épargne (S) est la part des
ressources (revenus) courants qui reste disponible pour accumuler des actifs physiques ou
financiers.
Il regroupe l’ensemble des agents résidant à l’étranger ou l’ensemble des pays autre que le
pays considéré avec lequel le pays entretient des relations commerciales. Il est saisi par les
importations (M) et les exportations (X).
D’une manière générale, les agents économiques effectuent entre eux des transactions sur
quatre grands marchés :
- Consommation (C)
- Investissement (I)
- Dépenses publiques (G)
- Exportation nettes (X-M)
En effet, dans une époque déterminée et dans un pays donné, se manifeste une demande de
biens de consommation de la part des ménages (Consommation privée) et des administrations
(Consommation publique). Il existe également une demande des biens d’investissement des
entreprises (Investissement privé) et des Administrations (Investissement public). Si
l’économie est ouverte aux échanges extérieurs, il existe enfin une demande étrangère
(Exportation). La somme de ces différents éléments constitue la demande totale ou effective :
celle qui s’appuie sur le pouvoir d’achat. Cette demande effective détermine le niveau de la
production, puis celui du revenu et de l’emploi.
Une économie fermée, il y a trois utilisations possibles des biens et services qu’elle produit.
L’identité du revenu national exprime ces trois composantes du PIB :
Y=C+I+G
81
Pour simplifier l’analyse, nous supposons, dans un premier temps, qu’il n’y a pas d’échanges
extérieurs et de secteur public.
Dans une économie fermée sans secteur public, le montant du produit (ou du revenu) national
et le niveau de l’emploi dépendent des dépenses de consommation des ménages et de
l’investissement des entrepreneurs.
L’étude de l’équilibre économique peut se faire selon deux optiques complémentaires : celle
du produit national (ou de la production) et celle du revenu national. La première optique ne
prend en considération que les flux réels (Production = Consommation), tandis que la seconde
ne prend en considération que les flux monétaires (Revenu = dépenses de consommation).
a) Optique du produit
Selon cette optique, la production totale (Y) est dissociée en production de biens de
consommation(C) et production de biens d’investissement. L’équation fondamentale de
l’équilibre est donc :
Y= C + I (1)
Y = F( ̅ , ̅ ) (2)
=Ῡ
La consommation varie directement avec le revenu. Cela suppose que les autres facteurs
explicatives (appelés « facteurs psychologiques ») sont supposés constants. Or, cela n’est
possible qu’à court terme ; en d’autres termes le modèle keynésien n’est rien d’autre qu’un
modèle de court terme.
Y = Ῡ = C0 + bY + I0 (3)
Ῡ qui est le niveau d’équilibre du revenu national.
c) Optique du revenu
L’égalité (1) peut être aussi étudiée sous l’aspect du revenu ou de l’emploi du revenu. Dans ce
cas, le Produit Intérieur Brut (Y) n’est rien d’autre que le revenu national 2. Une partie de ce
dernier étant dépensée en achats de biens de consommation et une autre non consommée
(c’est-à-dire épargnée), on a l’égalité :
Y = C + S (4)
D’après Keynes, l’épargne a un caractère résiduel, c’est-à-dire que c’est la consommation qui
est déterminée en premier lieu et non l’épargne. Par conséquent, en observant l’évolution des
écarts entre la consommation et le revenu, on parvient en même temps à étudier les variations
de l’épargne globale en fonction du revenu. En d’autres termes :
S=Y–C
S = Y – (C0 + bY) = -C0 + (1-b)Y
C+I=C+S (5)
1 Le taux interne de rentabilité (r) est la valeur de i qui égalise la valeur des flux de Trésorerie actualisés à
l’investissement initial :
=I
2 Dans cette optique, la valeur de la production (P*Q) est égale au montant de salaire versée (nombre
d’ouvriers, E, multipliée par le salaire moyen, s, donc s*E) et du bénéfice (B). d’où P*Q = s*E + B.
Sur le plan macroéconomique, on obtient l’égalité : PIB = RS + EBE + (TI – SUB).
RS = Revenu de salaire
EBE = Bénéfice ou rémunération des Entreprises
(TI – SUB) = Taxe moins subvention (en ajoutant l’Etat dans le modèle)
83
L’égalité (4) signifie que la valeur de la production (demande de biens et services) est égale
aux revenus distribués (emplois du revenu) et que ceux-ci sont utilisés pour acheter des biens
de consommation et constituer de l’épargne. De l’équation (4), on tire l’équation
fondamentale de l’équilibre, celle de l’épargne et d’investissement :
I=Y–C=S et I = S
Y O = Offre Globale
Graphique: 4.1.
A C= Co +b.Y
AB= S O
B
E
1000
S O
Co
Y= 400
45°
Y
O Y= 400 Y*=1000
S
Graphique: 4.2.
S = - Co + (1-b).Y
A’
A’B’= AB=S O
O Y
S O Y*=1000 B’
-Co 45°
Dans le premier graphique, la bissectrice de 45° matérialise l’égalité du produit national (Y)
et de ses composantes (C + S). Par exemple, si la production est 1000 millions et la
consommation 1000 millions, l’équilibre s’établit au point E (cela signifie que toute la
production est consommée et que l’épargne est nulle).
Le graphique 4.2. Aboutit aux mêmes conclusions, mais le raisonnement est mené en terme
d’épargne.
Les dépenses publiques sont des achats qui suscitent une production et créent des revenues. Si
on appelle G la somme des dépenses publiques de consommation et d’investissement, la
condition d’équilibre (optique du produit) s’écrit :
Y=C+I+G (6)
avec C = C0 + bYd
I = I0
G = G0 (autonome : l’Etat construit des écoles et/ou des hôpitaux dans un but
collectif ou de bien-être).
T = T0 + tY
To = Taxe autonome
G0 = dépenses autonomes et indépendantes du montant de revenu national (l’Etat
construit des écoles et/ou des hôpitaux dans un but collectif ou de bien-être).
Y= = Co + bYd + Io + Go
Yd = C + S
Y–T=C+S
Y =C+S+T (7)
Y–T –C=S
Ainsi reformulée, l’identité comptable du revenu national montre que l’épargne est égale à
l’investissement.
(Y – T – C) + (T – G) = I (10)
Le terme (T – G) désigne les recettes diminuées des dépenses, soit l’épargne publique3.
S+T=I+G (11)
L’équation (11) est l’équation d’équilibre ex-post sur le marché des biens et services dans une
économie fermée en situation de sous-emploi.
L’introduction des relations commerciales avec le reste du monde modifie le circuit des
échanges comme suit ;
Y+M = C+I+G+X
Production totale = Demande finale totale
Offre totale = Demande globale
Si le revenu crée par les exportations est supérieur à celui dépensé en importation, l’effet net
(X-M) constitue un accroissement de la production et du revenu intérieurs. Ainsi, dans une
économie ouverte, les exportations nettes (X-M) sont alors une composante de la demande
globale. Le modèle de détermination du revenu national est donc :
Y= C + I + G + (X-M)
En remplaçant ces différentes variables par leurs valeurs respectives, on détermine le niveau
d’équilibre du revenu national.
Considérons :
C = C0 + bYd G = G0 X = X0 Yd = Y – T
I = I0 T = T0 + tY M = M0 + mYd
3Si l’Etat dépense plus qu’il ne perçoit, il y aura un déficit et l’épargne publique sera négative.
86
Avec 0 < b, m, t < 1, on peut déterminer l’effet sur le niveau d’équilibre du revenu national
d’une variation sur chacune des variables ou paramètres définies ci-dessus. Il s’agit donc, en
d’autres mots, de dériver les différents multiplicateurs. La marche à suivre consiste d’abord à
remplacer les différentes variables et paramètres par leurs valeurs respectives dans l’équation
du départ ; ensuite à tirer le revenu d’équilibre comme uniquement fonction de ces variables
et paramètres, et enfin, à dériver le revenu d’équilibre par rapport à la variable concernée afin
d’obtenir le multiplicateur cherché.
En remplaçant les différents variables et paramètres par leurs valeurs respectives on aura :
Comme 0 < b, m, t < 1 ; ce multiplicateur est positif. Ainsi, une augmentation d’une unité
dans les exportations aura comme effet d’augmenter le revenu national de
Une augmentation des importations autonomes a un effet négatif sur le revenu d’équilibre.
87
3° Le multiplicateur d’investissement :
Etant donné que la propension marginale à consommer est toujours supérieure à la propension
marginale à importer (en effet, ont consommé toujours plus que ce qu’on importe), ce
multiplicateur est négatif. D’où une augmentation de la taxe autonome a un effet négatif sur le
revenu d’équilibre.
D’après ce dernier, les impôts ont un effet négatif sur le revenu et la consommation des
ménages s’ils sont de plus en plus élevés, alors que l’augmentation des dépenses publiques a
un effet positif sur le revenu. Ainsi, lorsque l’Etat augmente les recettes et les dépenses de
façon simultanée, l’effet sur l’économie n’est pas neutre mais positif tel qu’il ressort du calcul
du multiplicateur.
Le principe de multiplicateur est un mécanisme selon lequel toute variation dans l’un des
éléments constitutifs de la demande globale exerce un effet en chaîne sur les autres variables
88
et aboutit à un impact polarisé sur le revenu national d’une grandeur plus importante que celle
de la modification dans la variable initiale.
Comme les variables G et T sont établit par la politique budgétaire, l’équation d’équilibre
macroéconomique peut s’écrire :
=C( ) + I(r) +
Dans ces conditions, le taux d’intérêt (r) est la seule variable non déterminée dans l’équation,
il doit s’ajuster pour faire en sorte que la demande de biens et services soit égale à l’offre de
ceux-ci.
Le schéma (ou modèle) IS-LM permet de combiner, dans le cadre de l’analyse keynésienne,
l’équilibre sur le marché réel.
La courbe IS décrit l'équilibre sur le marché réel (marché de biens et services) ; c'est-à-
dire qu'elle indique les valeurs du revenu et du taux d'intérêt qui permettent de réaliser
l'équilibre entre l'épargne et l'investissement. En d'autres termes, la courbe IS montre
le taux d'intérêt qui permet d'obtenir l ' é g a l i t é entre l'offre globale et la demande
globale.
La modélisation de référence telle que fonctionne une économie fermée avec une situation
de sous-emploi est décrite par six équations qui permettent d’apprécier le cheminement de
la politique économique :
où a, k, b, I0, S0, s et sont des paramètres ayant une valeur constante, et où M 0, T0, t et G
sont considérés comme des variables de politique économique.
kY – bi = M0 – a (8)
L’équation (7) donne l’équilibre sur le marché de biens et services, tandis que l’équation
(8) donne l’équilibre sur le marché monétaire.
De ces deux équations, on tire aisément la valeur du taux d’intérêt (i) et du revenu (Y) qui
satisfont les conditions d’équilibre sur les deux marchés.
(9)
Considérons un système de départ pour lequel les valeurs des paramètres, des variables
instrumentales et des variables endogènes sont données comme suit :
1. Paramètres
2. Variables instrumentales
3. Variables endogènes
S0 = -20 M0 = 75 Y = 293.1
S = 0.2 G = 40 S = 31.7
I0 = 60 t = 0.1 I = 26.0
= 600 T0 = 5 Mad = 75
a = 30 I = 0.056
k = 0.25 b = 500
Si le gouvernement entend élever le niveau du revenu à un niveau de plein emploi (par exemple
Y = 300), il dispose de trois variables instrumentales :
= = 1.72
Y = 1.72 G
En repartant de l’équation (9) et en y reportant les valeurs des paramètres et des variables
instrumentales, soit trois d’entre elles qui définissent les marges de manœuvre du
gouvernement (c’est-à-dire G, M0 et t), on obtient :
Y=
91
B = G – T = G – T0 – tY
= -5 + G – tY
Le gouvernement peut donc, en principe, se donner trois objectifs (Y*, B* et i*) ; et cela parce
qu’il dispose de trois instruments4,
Y* =
B* = -5+ G – Tty
On obtient ainsi un système de trois équations (ou trois objectifs à trois inconnues (G, t, M0) ou
instruments dont la résolution dépend de l’orientation de la politique (type libérale ou
interventionniste).
Y = 300
B=0
i = 0.04
La résolution du système conduit à retenir les valeurs, ci-après, des variables instrumentales :
On remarque que pour que le taux d’intérêt ne subisse aucune pression, il s’est avéré nécessaire de
lâcher un peu sur la quantité de monnaie. Il s’agit là d’une politique que l’on pourrait qualifier de
politique de l’offre.
4 La règle de contrôle de système stratégiques énoncée par J. Tinbergen [1952] stipule que « pour qu’un
ensemble d’objectifs fixes puisse être réalisé, il faut que le nombre d’instruments indépendants dont
disposent les autorités soit égal au nombre d’objectifs fixes indépendants.
92
On peut aussi revenir à l’équilibre budgétaire d’une autre manière, surtout si l’on
considère qu’il vaut mieux augmenter les dépenses publiques dont l’utilisation serait
considérée comme plus productive que celle des agents privés. Il s’agit d’encourager la
concurrence entre dépenses publiques et dépenses privées.
Y = 300
B=0
i = 0.05
La résolution du système conduit à retenir les valeurs, ci-après, des variables instrumentales :
G = 50
t = 0.15
M0 = 80
Ici, les dépenses publiques et la pression fiscale ont nettement augmenté, mais l’offre de monnaie
variera moins fortement puisque le retour au plein-emploi est en partie financé par l’augmentation
de l’impôt.
Il s’agit cette fois-ci d’une politique de relance d’inspiration keynésienne, mais assortie d’une
contrainte sur l’équilibre budgétaire et d’une moindre création monétaire.
Notons que dans le système de départ, les trois variables endogènes avaient pour valeurs :
Y = 293.1
B = 5.7
I = 0.056
et les trois variables instrumentales :
G = 40
t = 0.1
M0 = 75
Enfin, une précision concernant la création monétaire mérite d’être soulevée : dans les deux cas, la
création monétaire répond à un objectif de croissance (il ne faut pas étouffer une économie qui a
besoin de la monnaie pour croître).
93
E’ S1 D’
S1
So E So D
Y 45° I
Yo Y1 Io I1
i i
Cadran(A)
Cadran(D)
Avec i0 = 0.056 S0 = I0 = 26 Y0 = 293.1
I1 = 0.04 S1 = I1 = 36 Y1 = 300
io A io C
Le point de départ est le cadran (A). Ce cadran indique qu’à un taux d’intérêt i0 = 5.6 %, le
niveau d’investissement est I0 = 26. Ce montant est reporté sur le cadran (B) dont la bissectrice
indique l’égalité I = S. La condition d’équilibre est donc le point D qui indique le montant 26.
Cette valeur est reportée sur la fonction d’épargne S0 = 26 du cadran (C) qui indique la valeur du
revenu national correspondante (Y0 = 293.1). Cette valeur est le niveau du revenu national qui
réalise l’égalité Iprévu = Sprévue. Les coordonnées Y0 = 293.1 du cadran (C) et i0 = 5.6 % du cadran
(A) sont reportés sur le cadran (D) pour former le point A. Ce point, qui est un premier point de la
courbe IS, correspond à la valeur du taux d’intérêt (i = 0.056) et du revenu (Y = 293.1) qui réalise
l’équilibre entre l’épargne et l’investissement (S = I = 26).
Par une démarche analogue, on arrive à former le point B du cadran (D) lorsque le taux d’intérêt
baisse (i1 = 0.04). En reliant les points A et B, on dérive la courbe IS.
94
75 S’
73,3 S
o
293,1 300 Y 2 10 Mz
i i
LM
Cadran(D) Cadran(A)
R’ io
5,6%
R i1
4,0%
k
293,1 30001 Y 2 10 Mz
Si l’offre de monnaie est constante, une augmentation du revenu (de Y = 293.1 à Y = 300) aura
comme conséquence un accroissement de l’encaisse de transaction (de 73.3 à 75) et une réduction
de l’encaisse de spéculation (de 10 à 2) induite par l’accroissement du taux d’intérêt (de 4 % à 5.6
%).
Sur le cadran (B), le point S se déplace en S’. En joignant les coordonnées de Y du point v et les
coordonnés de i0 du point k, on construit le point R du cadran (D). Par une démarche analogue, on
construit le point R’ lorsque le taux d’intérêt est de 5.6 %. En reliant les points R et R’, on dérive
la courbe LM. Notons que la construction de la courbe LM peut aussi se faire en prenant
l’augmentation de l’offre de monnaie comme point de départ. Dans ce cas, pour un taux d’intérêt
de 4 %, si l’offre de monnaie s’accroît, la monnaie de transaction Mt augmente ; la demande de
monnaie de spéculation étant constante (10). Ceci a pour effet de modifier la valeur du revenu
national (de 293.1 à 300). Cette augmentation du revenu national a comme conséquence
l’augmentation du taux d’intérêt et une réduction de l’encaisse de spéculation5.
5Selon M. Friedman, une politique d’expansion monétaire qui entraînerait à court terme une baisse du taux
d’intérêt, va se traduire à plus ou moins long terme par une hausse du taux d’intérêt dans la mesure où elle
est source d’anticipation inflationniste.
95
Graphique (4.5). Equilibre simultané sur les deux marchés (courbe IS – LM)
LM
E
i*
IS
Y* Y
C’est le taux d’intérêt qui permet d’établir la liaison entre l’équilibre sur le marché réel et
l’équilibre sur le marché monétaire : il exerce une influence sur le volume de l’investissement et,
par cet intermédiaire, sur le niveau du revenu qui réagit, à son tour, sur la demande de monnaie
aux fins de transactions.
Exercice :
b) Quel est l’effet d’une augmentation des dépenses gouvernementales de 50F sur le
revenu d’équilibre ?
c) Quel est l’effet d’une augmentation de la taxe autonome de 50F sur le revenu
d’équilibre ?
e.1.) Les dépenses gouvernementales, s’il opte pour la politique des dépenses
publiques ;
Solution :
a)
150 = - 1.875
D’où une diminution de la taxe autonome de 80 aura comme effet de faire porter le
niveau d’équilibre du revenu de 850 F à 1000 F.
G0 = 330
T – G0 = 410 – 330 = 80
Il y a donc un excédent budgétaire de 80 F.
G0 = 330 + 60 = 390
T – G0 = 440 – 390 = 50
D’où l’excédent budgétaire sera réduit de 30 F (passage de 80 F à 50 F).
f.2.) Si l’Etat opte pour la politique fiscale, alors le gouvernement doit réduire la taxe
autonome de 80 F pour atteindre le nouveau niveau d’équilibre du revenu (soit 1000 F).
Y*
G0 = 330
T – G0 = 360 – 330 = 30
D’où l’excédent budgétaire sera réduit de 50 F (passage de 80 F à 30 F).
98
EX1 : Trouver (a) la forme réduite, (b) la valeur numérique de ̅ et (c) l’effet sur le
multiplicateur lorsqu’une taxe proportionnelle au revenu de t est incorporé dans le
modèle ci-dessous.
Y = C + I C = C0 + bY I = I0 + a Y
Où C0 = 65; I0 = 70 ; b = 0,6 et a = 0,2
(a) Trouver la forme réduite du revenu national;
(b) Trouver la valeur numérique du revenu national d'équilibre ̅ ;
(c) Qu'est-ce qui apparaît au multiplicateur lorsque l'investissement est fonction du
revenu national ?
SOLUTIONS
EX.1 :
a)
b) ̅
̅
EX.3 :
a) b)
En effet :
100
EX.4 :
On aboutit donc à un système de deux équations à deux inconnues dont les valeurs des
inconnues peuvent être obtenues aisément :
b) En équilibre :
Vérification
C+I=Y Mt+Mz=Ms
662+138=800 200+100=300
EX.5 :
Un accroissement de l’offre de monnaie, toute chose égale par ailleurs, à pour effet
d’accroître le niveau d’équilibre du revenu national et de baisser le taux d’intérêt.
b) Lorsque et , alors :
EX.6 :
a) Pour IS :
Pour LM :
En équilibre :
b) Au point et , on a :
{
102
5.1.Définitions
L'économie naturelle est caractérisée par l'existence de petits producteurs qui produisent en
petites quantités pour satisfaire directement leurs besoins (auto consommation). Les
domaines d'activité concernés par ce type d'économie sont généralement l'agriculture et
l'artisanat. Mais comme un seul individu ne peut pas tout faire, il s'instaure une certaine
division sociale du travail qui est à la base d'échanges des produits différents. Les échanges se
réalisent sous la forme de troc, un bien étant cédé contre un autre. Cependant, le troc présent
trois caractéristiques qui en limitent peu à peu l'usage :
L'économie marchande est caractérisée par l'existence d'un marché qui s'intercale entre les
producteurs et les consommateurs. On produit pour le marché, on s'approvisionne sur le
marché. Les échanges sont très développés et s'effectuent par l'intermédiaire de la
monnaie. L'intervention de la monnaie aboutit à décomposer le troc en deux opérations
successives: une vente et un achat.
Ainsi, dans une économie marchande ou économie monétaire, celui qui détient un bien
et souhaite le vendre va pouvoir céder ce bien contre une certaine quantité de monnaie qui
en constitue le prix. Avec la monnaie obtenue, cette personne pourra acquérir différents
biens.
Par conséquent on peut définir la monnaie comme étant un bien, mais un bien particulier
puisqu'elle permet d'acquérir tous les autres biens commercialisés. Il ressort de cette
définition que la monnaie est un bien qui répond à un besoin particulier : le besoin de liquidité,
C'est-à-dire le besoin qu’éprouve chacun à disposer d'un bien accepté par tout le monde pour
obtenir ce qu'il désire. Elle n'est cependant pas un bien de consommation, car personne ne
désire la monnaie pour elle-même, mais pour ce qu'elle permet d'acquérir; elle n'est pas non
plus un bien de production. La monnaie est un bien d'échange. Une caractéristique
104
importante de la monnaie reste l'acceptation générale, ce qui implique une confiance dans la
monnaie.
Certes l'échange peut toujours s'effectuer de produit à produit; mais dans un tel système de troc,
les échanges ont un caractère personnalisé et un volume limité; il faut nécessairement que se
rencontrent deux individus dont chacun possède un produit désiré par l'autre. La monnaie apparaît
alors comme un moyen commode de faciliter et de développer les échanges sur une base
impersonnelle qui est le marché.
Le troc ne permet de déterminer la valeur d'une marchandise que par rapport à celle avec laquelle
elle a été échangée.
Avec la monnaie, qui constitue un étalon de mesure des valeurs, il devient possible non seulement
de mesurer la valeur des différents biens mais encore de comparer facilement la valeur de ces
biens entre eux.
Cette fonction est souvent considérée comme la plus importante parce qu'elle conditionne en
fait l'utilisation de la monnaie comme moyen de règlement ; le permet, en effet, de conserver
un pouvoir d'achat et le vendeur d'un bien accepte de recevoir de la monnaie s'il est sûr de
pouvoir acquérir n'importe quel bien ou service aux mêmes, conditions d'échange lorsqu'il
désirera. La monnaie permet ainsi de différer l'utilisation, des ressources, elle constitue un lien
privilégié entre le présent et le futur.
Il convient de distinguer deux notions de réserve de valeur; au sens fort et au sens faible.
- La monnaie peut être une réserve de valeur au sens fort lorsqu'elle est détenue pour
elle-même, en concurrence avec les autres réserves des valeurs.
- La monnaie peut constituer une réserve de valeur au sens faible dans la mesure où les
agents économiques dissocient, dans le temps, la vente de l'achat. Dans ce cas, la monnaie
n'est pas détenue pour elle-même, mais pour les dépenses ultérieures qu'elle permettra de
réaliser. Elle est donc momentanément conservée, en attente d'être utilisée. La fonction
de réserve de valeur n'est alors que la dimension "stock ‘' de la fonction d'intermédiaire
des échanges.
105
Soulignons que la fonction de réserve de valeur n'existe vraiment que si la valeur représentée par
une certaine quantité de monnaie reste identique, quel que soit le moment où celle-ci est
utilisée, ce qui ne se produit pas en cas de hausse du niveau général des prix (c'est-à-dire
pendant les périodes d'inflation).
L'étude des fonctions traditionnelles de la monnaie a montré l''extrême pouvoir qu'elle confère
à son détenteur. Ce pouvoir se concrétise grâce à la fonction de liquidité. En outre,
l'utilisation de ce pouvoir, généralisée à l'ensemble des agents économiques de la nation,
peut introduire des perturbations économiques dans l'équilibre global. Il faut alors que l'Etat se
dote d'un pouvoir de régulation: la monnaie devient ainsi un instrument de politique économique.
En effet, les deux fonctions modernes de la monnaie sont: la fonction de liquidité et l'instrument
de politique économique.
a) Fonction de liquidité
La monnaie est la liquidité par excellence. Celui qui détient de la monnaie a une créance générale
sur la production nationale puisqu'il peut la convertir en n'importe quel bien ou service, à
n'importe quel moment, en n'importe quel lieu. C'est par la fonction de liquidité que s'exprime
ce pouvoir extrême de choix.
La liquidité confère un pouvoir individuel de choix extraordinaire entre les mains de son
détenteur. Mais la somme des liquidités individuelles peut vite se révéler un élément
particulièrement dangereux au niveau de l'équilibre de l'économie globale. Il faut donc que
l'Etat, garant de l'intérêt général et de l'équilibre, se donne les moyens de s'ériger en pouvoir
compensateur. Ainsi, la monnaie devient l'instrument de l'expansion, de la redistribution
des revenus et de domination économique sur le plan des relations internationales (l'étalon-
dollar consacre la suprématie économico-politique des Etats Unis d'Amérique, donc ce pouvoir de
domination).
Il est de plus en plus admis que les agents économiques nationaux peuvent être amenés à
réallouer leurs portefeuilles sur la base des anticipations sur le taux de change et les taux
d’intérêt à l’étranger. Il s’agit dans ce cas de la substitution entre actifs non monétaires
nationaux et étrangers. Une grande partie des actifs non financiers y est détenus sous la forme
de dépôts en devises rémunérés, conduisant à un phénomène progressif connue sous le nom
de « dollarisation de l’économie ».
Les résidents de n’importe quel pays peuvent détenir des devises étrangères et s’en servir dans
certains types de transactions telles que les échanges internationaux et le tourisme. Toutefois,
dans certains pays en développement la demande de devises étrangères émanant des résidents
106
nationaux, surtout des devises fortes, le plus souvent les dollars des Etats-Unis, dépasse de
beaucoup les besoins pour ce type de transactions.
Dans la littérature courante, les termes Dollarisation et Substitution monétaire sont utilisés
pour décrire une même réalité. D’une manière générale, ils désignent le remplacement de la
monnaie nationale dans ses fonctions par une monnaie étrangère. Dans tous les pays subissant
une inflation chronique, on observe que rapidement une devise étrangère est utilisée aux côtés
de la monnaie nationale dans l’économie. Seulement, certains les emploient indifféremment,
d’autres, plus récemment, leurs donnent une signification différente. Quand les deux termes
ne sont pas synonymes, la substitution monétaire fait alors partie du processus plus large de la
dollarisation ; elle en est même l’aboutissement (Guillaumont J. S. [1994], Sahay et Végh
[1995]).
Pour décrire ces concepts, il est intéressant de rappeler que la monnaie apparaît comme un
bien spécifique, recherché pour lui-même en raison des fonctions essentielles qu’il remplit.
On distingue traditionnellement trois fonctions de la monnaie : elle est un intermédiaire des
échanges, une unité de compte, un instrument de réserve de valeur. Avec l’apparition de la
crise financière, les fonctions de la monnaie sont de plus en plus reportées sur d’autres
monnaies que celle définie par l’autorité monétaire nationale. La monnaie est donc atteinte
dans ses fonctions et le dollar s’impose de plus en plus comme réserve de valeur, unité de
compte et parfois intermédiaire des échanges pour certains produits. C’est l’ensemble de ces
phénomènes qui définit la dollarisation, parce que le dollar est la principale devise utilisée à
cette fin.
Dans une économie soumise à des fortes tensions inflationnistes, les résidents commencent à
détenir la plupart de leurs actifs financiers sous forme de dépôts ou de billets libellés en
devises. La monnaie nationale est alors de moins en moins réserve de valeur au profit du
dollar et/ou d’autres devises. Cette perte d’une de ses fonction ne peut être réduite au
problème classique de fuite de capitaux même si très souvent elle prend cette forme. La fuite
de capitaux peut concerner aussi bien le mouvement vers les actifs non monétaires que vers
les actifs monétaires et financiers.
Progressivement, les agents utilisent la monnaie étrangère pour se protéger contre l’inflation.
Ce phénomène se renforce de telle sorte que non seulement des contrats et des ventes
purement nationaux sont effectués en devises, mais aussi la monnaie nationale ne sert plus
d’unité de compte pour l’achat de certains biens. L’abandon de cette fonction par la monnaie
nationale concerne d’abord les biens d’équipement et certains biens durables relativement
coûteux, puis, lorsque l’inflation persiste, un certain nombre de biens plus importants. Plutôt
que de modifier au jour le jour le prix de certaines marchandises, certains pays, notamment le
Brésil et l’Israël, étaient tentés d’utiliser une devise (en l’occurrence le dollar) pour exprimer
107
les prix des biens durables et/ou des bons de Trésor indexés sur le cours du dollar. Epongeant
ainsi l’inflation, qualifiée d’inertielle, cette indexation de la monnaie nationale à la devise-clé
signifie, en fait, l’abandon de la monnaie nationale ; cette dernière n’existant plus que de
manière strictement formelle.
La monnaie nationale ne remplit plus alors sa fonction d’unité de compte ; rôle perdu au profit
de la devise.
La substitution monétaire, définit comme étant l’emploi d’une monnaie étrangère comme
moyen d’échange, est alors l’aboutissement du processus de dollarisation, qui est le
remplacement de la monnaie nationale par la monnaie étrangère dans toutes ses fonctions
traditionnelles.
La distinction entre les deux concepts amène à une distinction dans les mesures du
phénomène (Sahay et Vegh, [1995]). En effet, la substitution monétaire est mesurée par le
rapport entre monnaie étrangère et monnaie nationale, et la dollarisation par la part des actifs
financiers étrangers, monnaie et dépôts, dans la richesse financière de l’économie.
Pour les pays en développement concernés par le phénomène de la dollarisation, la monnaie,
moyen d’échange, est représentée essentiellement par les billets (les comptes chèques et les
cartes de crédit sont quasi-inexistants).
Etant donné les difficultés relatives à la détermination des montants des billets étrangers, la
mesure la plus couramment utilisée est effectuée en prenant la part des dépôts libellés en
devises dans le système bancaire pour ce qui est des études recherchant une validation
empirique. Certains auteurs (ADDAM C. [1995]) suggèrent l’observation des variations
attendues du taux de change pour l’appréciation de la portée macro-économique du
phénomène de dollarisation.
La forme des monnaies acceptée comme moyen d'échange a beaucoup changé et changera
encore avec le temps. On élabore continuellement de nouveaux éléments d'actifs monétaires
qui remplissent certaines des fonctions de la monnaie, sinon toutes, et sont plus ou moins
faciles à convertir en monnaie.
a) M1 ou disponibilités monétaires
L'agrégat M1, appelé aussi "disponibilités monétaires" regroupe les moyens de paiement
immédiatement utilisables par les agents économiques. Il s'agit des billets et monnaies
divisionnaires (monnaies métalliques) en circulation, c'est-à-dire non stockés par les banques, ainsi
que les dépôts à vue.
b) M2 ou masse monétaire
Cet agrégat comprend M1 plus les "disponibilités quasi-monétaires" constituées des dépôts à
terme auprès des banques commerciales.
II regroupe M2 plus des dépôts à terme auprès des intermédiaires financiers non bancaires
(placements auprès des Caisses d'Epargne et Compagnies d'Assurance, et les bons du Trésor).
L'agrégat L constitue l'ensemble des actifs monétaires et comprend, en plus de M3, les titres du
marché monétaire émis par des agents non bancaires (financiers et non financiers) ainsi que
l'épargne contractuelle.
= M1
+ dépôts à terme
= M2
+ placements à terme
= M3
+ titres du marché monétaire
+ épargne contractuelle
=L
Les contreparties de la masse monétaire peuvent être définies comme les opérations qui
constituent la source de la création monétaire au profit des agents non financiers. En
acquérant différentes catégories d'actifs financiers, les banques créditent les comptes de dépôts de
leurs clients et créent ainsi de la monnaie scripturale qui pourra être, au gré de ceux-ci, convertie
en monnaie manuelle.
a) La contrepartie "Extérieur" Cette contrepartie représente le solde de tous les éléments qui
concernent des relations avec des agents non résidents, qu'il s'agisse d'institutions
financières ou d'agents non financiers.
c) La contrepartie "Créances sur l'économie" Par "économie", il faut entendre agents non
financiers résidents dont les avoirs sont inclus dans les agrégats monétaires.
Ces créances représentent les financements consentis par les établissements de crédit aux agents
non financiers autres que l'Etat.
La notion de "crédit interne" recouvre la contrepartie "créances sur l'Etat" et la contrepartie
"créances sur l'économie".
110
Chapitre 6. Inflation
L’inflation est un déséquilibre qui touche toutes les économies nationales. Aussi
convient-il de préciser ce que recouvre le terme. En termes de symptôme, plutôt que de
nature ou de causalité, elle a pu être définie comme la hausse permanente et accélérée du
niveau général des prix. C’est d’ailleurs de cette façon qu’elle est perçue, tant par le grand
public que par les économistes. Du point de vue phénoménologique, l’inflation peut être
rampante (creeping inflation) ou galopante selon son intensité faible ou forte et l’absence ou
non d’un processus cumulatif.
6.1. Définitions
Une économie peut être exposée à deux types de mouvement du niveau général des prix :
l’inflation et la déflation. Il y a inflation lorsque le niveau général des prix est en hausse
continue plus ou moins durable. La déflation est une situation inverse où le niveau général des
prix est en baisse continue plus ou moins durable. L’inflation déclarée, entretenue ou
accélérée devient à son paroxysme l’inflation galopante ou hyperinflation.
CAGAN définit l’hyperinflation comme la situation où le taux de croissance mensuel des prix
dépasse 50 % et s’achève précisément le mois précédant celui à partir duquel la hausse tombe
sous la barre de 50 % pour au moins une année. Dans le cadre de cette étude, nous retenons la
définition de SIAENS selon laquelle l’hyperinflation est une érosion monétaire ou
inversement une hausse de prix dépassant 30 % par mois. Sur cette base, la période allant de
1990 à 2000 caractérise l’hyperinflation congolaise. En effet, excepté l’année 1997, où le taux
d’inflation est tombé miraculeusement à 13.5 %, cette période se caractérise par une forte
augmentation du niveau général des prix. BEAUGRAND adopte une définition peu
rigoureuse en prenant comme indicateur un taux d’inflation moyen de 20 % durant trois mois
successifs.
Contrairement à l’hyperinflation qui ne dure jamais très longtemps, parce que le processus
inflationniste est explosif et aboutit à une stabilisation brutale ou à une destruction de la
monnaie, l’inflation chronique est une inflation rapide et durable (supérieur à 20 % par an et
atteignant parfois plus de 100 %).
Selon les monétaristes, l’inflation est un phénomène essentiellement monétaire dans ses
causes, ses manifestations et ses propagations. De ce point de vue, la principale cause de
l’inflation réside bien dans le déficit budgétaire. L’idée est que lorsque le financement du
déficit budgétaire se fait par les avances de la Banque Centrale au profit du Trésor, il en
résulte un accroissement de la masse monétaire sans contrepartie réelle. Il y a donc une
rupture de l’équilibre entre la demande globale et l’offre globale qui ne peut être rétabli que
par l’augmentation de prix intérieurs.
111
Ce schéma indique que lorsque l’offre de monnaie (Ms) augmente, cela tend () à accroître
() la demande agrégée (AD). L’accroissement () de la demande agrégée (AD) entraîne ()
l’augmentation () des prix.
P M s Y
Mathématiquement :
P Ms Y
P M s Y
avec taux d’inflation, s
taux de croissance de l’offre de monnaie et le taux de
P M Y
croissance de l’économie. D’après cette équation, le taux d’inflation est fonction du taux de
croissance de la masse monétaire et du taux de croissance de la production sous l’hypothèse
de constance de la fréquence circulaire de M.
Cet argumentaire découle de l’équation des échanges (MV = PQ) qui stipule que la valeur de
la monnaie utilisée dans les échanges est égale à la valeur des biens achetés et vendus. Si la
masse monétaire croit à un taux constant, identique à celui de la production réelle, et si la
fréquence circulaire de M (V) est constante, alors le niveau général des prix (P) demeurera
constant. On aura donc :
M V P Q
.
M V P Q
M Q V P
Ainsi, si et sous l’hypothèse de constance de , il en découle que =0
M Q V P
La critique fondamentale que l’on peut formuler à l’encontre de l’approche monétaire, dans le
cadre des pays en développement, est qu’elle suppose que l’inflation est essentiellement
déterminée par des facteurs intérieurs notamment l’excès d’offre de monnaie. Or, les
déséquilibres structurels de l’économie peuvent être également à l’origine de l’inflation.
112
Cette interprétation réintègre l’inflation parmi les phénomènes réels et permet d’expliquer les
conséquences économiques de l’inflation sur la production.
Les partisans de cette thèse soulignent même que l’inflation est l’une des principales causes
du déficit budgétaire. De ce point de vue, on trouve la conception active ou fonctionnelle de la
politique budgétaire post-keynésienne en tant qu’instrument de régulation conjoncturel au
travers l’action discrétionnaire des responsables de la politique économique.
En réalité, disons que l’inflation est un phénomène à multiples facettes dont l’analyse peut se
situer à différents niveaux de complexité. La théorie quantitative de la monnaie constitue,
certes, un point de départ utile pour l’analyse de ce phénomène. Elle passe, cependant, sous
silence le rôle des déséquilibres réels dans la naissance des tensions inflationnistes et elle ne
peut non plus expliquer les mouvements simultanés de l’inflation et de réduction du niveau
d’activité.
La politique budgétaire suppose une modification autonome des dépenses de l’Etat et des
prélèvements fiscaux opérés par les pouvoirs publics pour la régulation conjoncturelle. Cette
dernière vise à stimuler ou à freiner la conjoncture en fonction des déséquilibres existants.
Lorsque l’Etat distribue des revenus croissants dans le cadre des dépenses de fonctionnement
et pour financer les investissements, il en résulte un déficit budgétaire devant être financé soit
par emprunt, soit par création monétaire. Le caractère inflationniste d’un déficit budgétaire
n’est certes pas une idée récente. Cependant le regain d’attention dont il fait l’objet pour
expliquer les inflations élevées est dû à l’article de Sargent, de l’université de Minnesota,
consacré aux hyper-inflations de l’entre-deux guerres en Europe Centrale, où il défend l’idée
selon laquelle la maîtrise de l’inflation repose sur la maîtrise du déficit budgétaire.
Sargent a relevé une relation arithmétique simple permettant de faire ressortir une implication
importante de la contrainte budgétaire du gouvernement. Spécialement, le financement par
emprunt du déficit budgétaire peut s’avérer, à long terme, plus inflationniste que le
financement par la création monétaire. L’argument repose sur le fait que lorsque le
113
gouvernement finance son déficit, cela inclut les effets des engagements financiers antérieurs.
Cela peut s’exprimer par la relation :
Le défit budgétaire peut être financé soit par la création monétaire (Accroissement de la base
monétaire), soit par emprunt (Emission des Bons de Trésor).
Ainsi, sous l’hypothèse que le déficit primaire demeure constant dans le temps (i.e.
accroissement du déficit primaire égal à zéro), si le gouvernement se finance actuellement par
emprunts, au bout d’un certain temps il sera tenté de stopper l’emprunt et se tourner vers la
création monétaire. Ce qui conduira à créer la monnaie à un taux permettant de financer les
intérêts de la dette qui existaient plusieurs années auparavant. Ainsi, à cause de
l’accumulation des intérêts, le financement par emprunt qui se termine par la création
monétaire est plus inflationniste que le financement monétaire (immédiat) d’un niveau donné
de déficit.
On pouvait opposer à cette thèse le pouvoir légal exclusif que dispose l’Etat de lever les
impôts pour financer les paiements d’intérêts sur la dette et rembourser, si nécessaire, la
totalité de celle-ci. Ce pouvoir bien réel est, toutefois, soumis à de nombreuses limites.
Economiquement, la pression fiscale ne saurait dépasser un certain seuil, au-delà duquel
l’activité économique serait asphyxiée. La montée des impôts risquerait de déformer le
système d’incitations des agents, de contribuer au développement de l’économie souterraine
où la fraude devient la règle du jeu et de produire en fin de compte des effets pervers à ceux
recherchés en matière de recettes fiscales. Politiquement et socialement, il y aurait également
de nombreuses résistances à la montée de la pression fiscale pour financer uniquement des
paiements d’intérêts sur la dette publique.
Enfin, la modalité la moins glorieuse est de recourir au FMI. En effet, l’emprunt en devises
aux ressources du FMI est une arme à double tranchant. D’un côté, l’emprunt FMI permet de
114
Compte tenu de ces limites, les revenus supplémentaires devraient être fournis à l’Etat par la
création monétaire. Ce mode de financement, connue sous le nom de seigneuriage, permet à
l’Etat de couvrir ses besoins de financement sans recourir à l’émission des titres publics
porteurs d’intérêts. Toutefois, la question fondamentale qui se pose est de savoir si oui ou non
cette politique est soutenable. En effet, l’émission de la monnaie nouvelle par l’Etat est la
conséquence de l’existence des déficits budgétaires, c’est-à-dire l’insuffisance des recettes
fiscales par rapport à l’ensemble des dépenses de l’Etat pendant une certaine période. En
revanche, en cas d’excédent des recettes fiscales sur les dépenses publiques (surplus
budgétaire), l’Etat a la possibilité de retirer un certain montant de la dette publique existante.
Dans les pays en développement, caractérisés par des déficits budgétaires chroniques, le
seigneuriage est la principale source des revenus de l’Etat. L’explication réside dans le fait
que l’inflation fonctionne en réalité comme une taxe (la taxe d’inflation), qui procure des
recettes implicites à l’Etat en dévalorisant continuellement la dette existante. La hausse de
l’inflation implique une dévalorisation accélérée de la dette et procure des recettes
supplémentaires qui permettent de repousser la nécessité d’une correction budgétaire plus
drastique par le relèvement des impôts ou la compression des dépenses. Ainsi, face à
l’insuffisance des recettes fiscales et à ses capacités limitées d’emprunts extérieurs, le
gouvernement congolais était amené à faire marcher la planche à billets pour payer ses
dépenses. L’injection monétaire s’est traduite par une inflation élevée qui dure jusqu’à ce que
le gouvernement prenne conscience de l’insoutenabilité de cette politique.
En effet, la correction budgétaire par la taxe d’inflation connaît une limite : lorsque l’Etat ne
parvient pas à maintenir son déficit budgétaire dans des limites raisonnables, les agents
économiques sont amenés à développer le comportement de fuite devant la monnaie
nationale; finalement il en résulterait une baisse de revenu de seigneuriage alors que le taux
d’inflation requis pour l’obtention de ce revenu augmente. Cette situation ne fait qu’aggraver
les problèmes budgétaires de l’Etat : en raison des délais de paiements de l’impôt, les recettes
fiscales réelles diminuent avec l’inflation obligeant l’Etat, pour payer ses dépenses, à émettre
encore davantage de monnaie et du même coup, se fourvoyer dans la spirale inflationniste. Ce
type de comportement se produit plus particulièrement dans les pays où l’instabilité politique
est forte engendrant de ce fait une certaine inertie du système fiscal.
115
Comment mesurer le-niveau général des prix,. c,'est-à-dire l'ensemble des prix des biens et des
services ?
Le taux d'inflation correspond au taux de variation de l'indice des prix à la consommation entre
deux périodes. Si l'indice est de 145 pour l'année 1 (I1 = 145) et 150 pour l'année 2 (I2 = 150),
alors le taux d'inflation de l'année 2 est :
On peut calculer l'évolution du pouvoir d'achat d'une certaine somme d'argent (10 000 F,
par exemple) entre deux dates : t 1 et t2, pendant lesquelles l'inflation s'est accrue (5 %
d'inflation, par exemple).
En t2, 10 000 F ne permettent plus d'acheter la même quantité des biens que durant la période
précédente. Les prix ont augmenté de 5 % et l'indice des prix est donc passé de 100 à 105,
Le pouvoir d'achat de 10 000 F est devenu :
116
Donc, en t2, 10 000 F correspondent à la valeur nominale, ou valeur à prix courants, tandis
que 9 523,81 F représentent la valeur réelle (le pouvoir d'achat), ou valeur à prix constants
par rapport à la période t 1. On dit que l'on a déflaté la valeur nominale.
Déflater consiste donc à corriger une grandeur économique des effets de l'inflation. Le
passage d'une valeur à prix courants à une valeur à prix constants se fait grâce à un déflateur
(indice des prix à la consommation, par exemple). Ainsi, on calcule :
L’objectif du gouvernement est de maximiser ses recettes fiscales. Outre les moyens
traditionnels de taxation, le gouvernement peut aussi décider d’accroître ses recettes fiscales
en augmentant la masse monétaire. Le revenu qu’obtiennent les autorités monétaires en
imprimant de la monnaie (seigneuriage) dépend du taux de croissance de la masse monétaire
et de la quantité de monnaie détenue par le public. Si le niveau général des prix augmente, le
public reconstitue ses encaisses désirées à la même vitesse que l’inflation en érode le pouvoir
d’achat. L’inflation fonctionne donc comme un impôt (taxe d’inflation) sur la détention
d’encaisses en monnaie nationale.
Certes, lorsque le gouvernement finance son déficit par la création monétaire, l’inflation qui
en découle a comme effet de réduire la valeur réelle des encaisses détenues par le public. Pour
maintenir la valeur de leurs encaisses, les agents économiques sont amenés à accroître la
valeur nominale de leurs encaisses à un taux pouvant compenser les effets de l’inflation.
L’inflation agit donc comme une taxe sur la détention de la monnaie (étant donné la réduction
du pouvoir d’achat qu’elle provoque) parce que les agents économiques sont forcés de réduire
leurs encaisses réelles au profit de l’Etat qui pourra utiliser l’excédent de ses revenus (en
économisant les paiements d’intérêt sur ses dettes) pour financer ses suppléments de
dépenses. Ainsi, lorsque le gouvernement finance son déficit par la création monétaire, l’on
peut considérer que le gouvernement se finance à travers la taxe d’inflation. Cette dernière
n’est rien d’autre qu’une taxe imposée par le financement monétaire du déficit et correspond à
la dépréciation de la valeur réelle des encaisses monétaires des agents économiques privés. En
effet, en émettant de la monnaie nouvelle à son propre usage, l’Etat réduit la valeur de la
monnaie ancienne détenue par les agents. L’inflation est donc un impôt prélevé sur la
détention de monnaie. Cet impôt est différent des autres dans la mesure où personne ne reçoit
l’avis d’imposition du gouvernement. Il est beaucoup plus subtil : quand le gouvernement
lève cet impôt, il prélève des ressources sur les ménages sans avoir à leur envoyer une facture.
M
Le revenu réel tiré de la création monétaire est égale à R avec M accroissement de
P
la monnaie nationale égale au déficit budgétaire et P niveau général des prix.
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