Résumé :

Cet article présente les résultats d’une recherche sur l’impact de la forme urbaine, ainsi que les
pratiques de mobilité dans la périphérie de la ville de Constantine, qui ont connus ces dernières
années une croissance urbaine spectaculaire.

A l’instar des autres villes algériennes, la ville d’Ali Mendjeli est l’une des forme urbaine les plus
inédite, issue à cause de la saturation de la ville mère.

Elle a connue un étalement urbain rapide, marqué par la concentration des équipements et service de
grande importance dans des zones plutôt que d’autres, ce qui a entrainé un déséquilibre urbain, ayant
comme conséquence l’allongement des distance parcourus à pieds ,et l’augmentation des
déplacements à l’aide des automobiles, provoquant ainsi la saturation du réseau routier, l’inefficience
et la saturation du transport public qui n’arrive plus à prendre en charge la forte demande en transport,
ce qui a conduit à l’apparition du transport informel.

En effet, l’enquête ménage/déplacements réalisée en 2020/2021, a révélé que, les distance domicile -
travail augmente en s’éloignant du centre-ville et est donné par un coefficient de corrélation R² =
0,78 , En outre la configuration urbaine d’Ali Mendjeli est difficile à parcourir à pied où la part
modale de la voiture particulière est la plus dominante par rapport au transport collectif qui est encore
faible à cause de la mauvaise qualité d’offre.

Introduction :

L’étalement urbain et la mobilité sont deux phénomènes apparus depuis bien longtemps , et
aujourd’hui font l’objet d’une attention soutenue de nombreux chercheurs notamment :(Ritchot et
al.,1994 ; Peiser, 2001 ; Galster et al., 2001 ; Wilson et al., 2003 ; Enault, 2003 ; Pouyanne, 2004 ;
Allain,2004 ; Castel, 2006 ; Couch et al., 2007 ;) . Le phénomène d’étalement urbain est apparu
comme une traduction spatiale de l’expansion démesurée des villes où la plupart des auteurs mettent
l’accent sur la faible densité et la vaste étendue des territoires pour le définir (simrad 2014). Il peut
aussi prendre diverses formes d’extension ,variant d'une ville à l'autre selon ses particularités
géographiques ,économique, démographiques ou technologiques, ceci explique l'émergence de
nombreux termes et qualificatifs de la littérature scientifique: la ville éparpillée (Bauer et Roux,
1976), la ville émiettée (Charmes, 2011), saut- de- mouton (; Arellano Ramos et Roca Cladera, 2012),
la ville diffuse (Pinson et Thomann, 2002), processus incontrôlable (Djellouli et al., 2010)

Son rapport avec la mobilité est conjugué par son impact sur la ville ,plusieurs auteurs montrent que l’
inadéquation d’implantation entre le lieu de travail et lieux d’habitat provoquant l’ éloignement des
habitations du centre-ville qui peut entrainer l’augmentation de la distance , la longueur ,la durée et le
cout du trajet parcourus, donc un nombre de déplacement important engendre par la suite ,la nécessité
d’utilisation des mode de transport motorisés (M. Wiel, 2010 & Aguilera et Mignot 2002 yves 2016).

Généralement, les villes compactes ont plus recours au moyen de transport en commun, tandis que, les
villes étalées procrées une forte dépendance à l’automobile (Bonafous, 1996). Ce mode de transport
joue un rôle fondamentale dans la transformation spatiale des villes (claval 1968 /duppy 1995/ Jean-
Marie Halleux 2001/ François Mirabel, Mathias Reymond 2013).

De manière évidente plusieurs chercheurs soulignent que : la forte utilisation de l’automobile influe
fortement la configuration spatiale des villes et réciproquement l’aménagement des espaces urbains, ce
qui explique largement le profil des déplacements en ville. (François Mirabel, Mathias Reymond
2013).
l’enjeu donc consiste à déterminer les mesures, et actions qui répercutent sur la forme urbaine par : la
mise en place des stratégies de rapprochement du lieu, pour que les déplacements soient moins
dépendants de la voiture particulière, ce qui conduit à moins de consommation d’énergie et donc
moins de pollution(5) .

Dans ce contexte, les relations entre les formes urbaine et la mobilité sont assez fortes mais aussi très
complexes, car elles sont très difficiles à isoler, pour ce fait elles méritent l’attention de plusieurs
chercheurs, notamment les travaux de :

Newman et Kenworthy (1980) qui ont relevés, que moins les villes étaient denses, plus leurs
consommations d’énergie pour les déplacements étaient élevé, ceci s’explique par l’usage accru de
l’automobile et vice versa. Des années plus tard, ils ont actualisé leurs travaux en 1999 par la théorie
des « trios âge » de la ville qui montre la relation entre les moyens de déplacement et leur impact sur
l’étalement urbain..

On peut également citer les travaux Fusco (2004) qui montrent qu’il y a un lien de cause à effet entre
la densité et la mobilité à travers la longueur des déplacements, la performance des réseaux routiers et
de transports collectifs utilisant une méthode basée sur les réseaux bayésiens. Ailleurs, T. Schwanen et
al. (2004)25 qui compare les principales villes des Pays-Bas dans son article, montre que le
polycentrisme apparaît significativement relié à des distances élevées et à un recours plus important
aux voitures particulières. Contrairement, les formes urbaine monocentriques correspondent à un
usage plus faible de la voiture.

De même, A. Cirilli et P. Veneri(2009) [26, montrent que la densité et la part des trajets effectués en
voiture particulières sont globalement inversement reliées, basant sur des indicateurs de la densité et
de la compacité, ils dégagent cinq profil de villes de très dispersée a très compacte. R. Ewing et R.
Cervero(2010) sont abouti à la même conclusion, ils suggèrent que l’effet de la densité, qui va dans
le sens de déplacements les plus courts et moins dépendants de l’automobile, est en particulier très
fortement amoindri par la prise en compte d’autres facteurs de forme urbaine.

Par la suite F. Le Néchet [19] montre à travers son études sur les villes européennes que les
configurations urbaines les plus hiérarchiques sont associés à un usage plus modéré des voitures
particulières.

Les villes algériennes sont, à l’instar de celles de plusieurs pays en développement, qui sont connues
par des profondes mutations économiques et sociales s’accompagnant d’une évolution rapide en
termes d’urbanisation et de croissance démographique, engendrant à la suite un déséquilibre aigu entre
l’augmentation en matière de déplacements et l’insuffisance qualitative et quantitative de l’offre de
transport en commun.

À l’échelle du pays, la wilaya de Constantine se présente comme l’une des plus grandes villes
métropoles en Algérie .Ce territoire qui se composent de cinq a connu des mutations urbaines
importante notamment la forte demande en fonciers et logement à cause d'une forte poussée
démographique .Ce fait entraine par conséquence ,une croissance spectaculaire de cette métropole
pour répondre aux besoins des habitants en matière de logement(Benmachiche), cette expansion rapide
a pris différentes formes urbaines dont la plus unique et inédite est la ville nouvelle d’Ali
Mendjeli .cette croissance entraine aussi plusieurs répercussions en matière de mobilité ,les trajets
sont devenus plus longs, également l’offre de transport collectif actuel apparait plus que insuffisant et
inefficient face à la forte demande de déplacement .Le parc automobile est estimée à 93 039 voitures
en 2015 et a continué d'augmenter pour atteindre 211 705 en 2020 cala perçu aussi comme une
conséquence de la forte croissance de la métropole.

Par ailleurs, Le choix du terrain s’est porté sur la ville nouvelle Ali Mendjeli comme l’une des formes
urbaine les plus approprié de la métropole ,située au sud-ouest de la ville de Constantine.

elle a connu une croissance spatiale et démographique sans précédent. Sa population qui a été évaluée
à 64 1209 habitants en 2008 serait de l’ordre de de 461885 habitants en 2020. En deux décennies, la
ville, ses équipements et avec une attractivité importante dépasse l’échelle de la wilaya, ainsi que des
extensions situées en dehors de son périmètre initial ont été initié .cette métamorphose de
l’organisation urbaine de la ville permet d’engendrer aussi des nouvelle forme de mobilité quotidienne
notamment l’allongement des distance au centre-ville et la forte demande en transport en l’occurrence
le transport en commun.

Face à ce dysfonctionnement, des solutions y ont été mises en place par les autorités public afin de
répondre aux besoins en mobilité et afin d’accompagner le rythme du développement de la ville .Elles
se sont concrétisées par l’introduction de nouveaux modes de transport, tels que le tramway et une
réorganisation des transports en commun comme le nouveau plan de redéploiement.

L’article vise donc à comprendre l’impact de la forme urbaine fabriqué par l’étalement urbain sur les
pratiques de la mobilité au sein de la ville d’Ali Mendjeli ainsi de cerner les dysfonctionnements à
travers une vision d’interface urbanisme-transport. A cette fin, nous mobilisons les résultats de
l’enquête de terrain que nous avons réalisé en 2021/2022 relative aux comportements de déplacement
des ménages et nous les interprétons au regard des données sur la forme urbaine de la ville d’Ali
Mendjli utilisant les indicateurs les plus classique tels que la densité .

OUTILS ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE :

La contrainte du manque de données statistiques actualisées, nous a conduits à opter pour une
approche d’analyse quantitative basée sur une enquête de terrain par questionnaire, afin de recueillir
les données quantitatives nécessaire pour notre analyse.

Cette approche permet de répondre à notre problématique qui s’intitule par l’impact de la forme
urbaine sur les comportement de mobilité dans un contexte urbain locale qu’est celui de la ville
nouvelle Ali Mendjli , elle est utilisée aussi pour le but d’analyser les évolutions et les tendances
empruntées par les facteurs de mobilité (population , taux de motorisation, distance parcourues , durée
de trajet etc… ) et afin d’évaluer les performances de système de mobilité dans une ville nouvelle .

Notre enquête est fondée sur une méthode standard d’enquête ménage déplacement en ce sens elle
suit la méthode de l’EMD(enquête ménage déplacement ).Elle a été effectuée en 2021/2022 ou la
population de la ville s’élevait à 461885 habitants répartis en 25000 ménages , soit 5,4 personnes par
ménage .Cette enquête qui a duré 5 mois , de octobre 2021 à février 2022 , basée sur un échantillon de
441 ménages et 800 personnes, choisi d’une maniéré aléatoire en fonction des spécificité de la ville, et
calculé par rapport à une marge d’erreur de plus ou moins 5 % et un intervalle de confiance de 95% .

des questionnaires ont été répartis sur 8 unité de voisinage et distribués auprès des membres de
ménages âgés de plus de 18 ans, c’est-à-dire la population qui effectue des déplacements quotidiens
(tableau).

Par ailleurs, le traitement des résultats de cette enquête est effectué à l’aide d’un logiciel de statistique
l’ Spss qui facilite la lecture et l’interprétation des données .comme on a utilisé une démarche
statistique basé sur les corrélations pour dégager les différentes relations entre la forme urbaine et la
mobilité.