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Littérature du 19e siècle

1 écrit de 4 heures
- 2 heures → Nerval (questions de cours)
- 2 heures → Zola

Introduction
➢ Nerval à été pendant longtemps considéré comme “petit romantique”, un auteur mineur
puisqu’il s’inscrit dans une génération qui vient après les “grands romantiques” comme
Chateaubriand, Victor Hugo etc
➢ Sylvie est la seule oeuvre qui est vraiment reconnu (par son style traditionnel)
➢ On considère que les auteurs qui écrivent pour les journaux le font pour l’argent donc ses
écrits sont moins valorisés.
➢ Il était considéré comme “fou” à cause de ses maladies mentales
➢ Il produisait de lui même une image modeste
➢ Au 20° siècle il a été reconnu par des auteurs qui essayent de le rendre plus connu. Les
surréalistes apprécient grandement l’écriture de Nerval, notamment celles qui sont liées au
monde du rêve, Aurelia. C’est une sorte de biographie entre la réalité, le rêve, le fantasme
etc
➢ Proust apprécie beaucoup l'œuvre de Nerval. Il part également à la recherche du temps
perdu.

Biographie de Gérard de Nerval

➢ Gérard Labrunie choisit comme nom de plume Gérard de Nerval.


➢ Né en 1808 à Paris, il a un père médecin. Peu après sa naissance sa mère le rejoint dans les
campagnes napoléoniennes.
➢ Il est placé sous nourrice.
➢ 1810 décès de sa mère
➢ 1814 retraite de son père, Nerval qui a 6 ans rencontre son père pour la première fois. Ils
s’installent à Paris et ne viennent dans Le Valois que pour des vacances.
➢ 1820 Il entre dans un lycée à paris et commence ses poèmes
➢ 1828 Il continue à écrire mais traduit aussi des oeuvres de Goethe Faust
➢ Il fait partie du cénacle de Doyenné
➢ 1834, à ses 26 ans il connaît une aisance financière. Il tombe amoureux de Génie Colon,
une comédienne.
➢ 1841 crise mentale très importante → interné en clinique pendant 9 mois. Les médecins
parlent de maniaco-bipolaire-dépressif.
➢ Il a peur de paraître fou auprès de son père mais aussi auprès de ses lecteurs, il montre donc
une grande maîtrise
➢ 1842 décès de Génie Colon. Nerval commence à voyager. Il ramène des récits de voyage. Il
s'intéresse par les sciences occultes
➢ 1851-1854 Il est à nouveau mis en clinique; Ses oeuvres les plus importantes datent de ses
moments en clinique
➢ 1852 il fait paraître Les petits châteaux de bohème (souvenirs des différents lieux où il a vécu)
➢ 1853 parution de Sylvie
➢ 1854 parution des filles du feu (avec Sylvie)
➢ 1855 parution de Aurelia (il l’a écrit en grande partie quand il était interné)
➢ Il décède en 1855, il est retrouvé pendu dans une rue de Paris, donc on parle de suicide lié à
sa maladie

Sylvie

➢ Elle paraît en 1853 dans La rêverie des deux mondes


➢ L’année suivante elle apparaît dans Les filles du feu
➢ Rédigé pendant 1853
➢ Les thèmes plus importants sont: la vie, l’amour et le temps qui passe
➢ C’est un roman qui se présente de manière originale, on parle tantôt de roman tantôt de
conte. Mais dans une lettre il avoue que c’est une sorte de petit roman qui n’est pas tout à
fait un conte.
➢ “l’art a toujours besoin d’une forme absolue et précise au delà de laquelle tout est trouble et
confusion” - introduction du Faust, Goethe
➢ Il y a des aspects très complets notamment dans la narration. En même temps, il y a un
itinéraire qui est cohérent.
❖ Le temps de l’enfance, le temps de l’adolescence, le temps présent
❖ Chapitre 1-7 évocation des souvenirs
❖ Après le chapitre 8: forme de charnière
❖ Chapitres 9-14 tentative pour récupérer les souvenirs
❖ Forme de déception de plus en plus marquée au fur et à mesure qu’on avance la
lecture
➢ Sylvie est un texte qui met en avant la nature. Le thème de la fête, de L’antiquité et de la
tradition reviennent assez souvent
➢ Il y a trois grandes figures féminines: Sylvie, Aurélia, Adrienne
➢ Il y a des personnages qui peuvent se comporter de façon binaire, ils nous feront penser à
d’autres
➢ Il y a deux personnages secondaires agés: la Tante et le père Dodu qui ont à peu près la
même charge symbolique. Ainsi que deux rivaux du narrateur: le grand frisé et le régisseur.
➢ Il y a un appendice après Sylvie qui fait partie du texte
➢ Le personnage de Sylvie chante, ça renvoie à la musicalité de la langue de Nerval
Aspects autobiographiques

➢ “je suis d’une ombre des écrivains dont la vie tient intimement aux ouvrages qui les ont fait
connaître”
➢ Le sous-titre de Sylvie est Souvenirs du Valois
➢ Nerval revenais régulièrement au Valois
➢ Il s’agit d’un texte à la P1, le “je” domine le récit. On ne prend compte des événements que
quand le narrateur les comprend, en prenant conscience. Ce “je” entretient des rapports
assez forts avec la personnalité de l’auteur. Il se présente d'emblée comme un jeune homme
presque oisif. On voit dans sa personnalité que c’est un jeune homme assez sensible.
➢ C’est un livre assez ponctuel, qui évoque beaucoup d’événements de l’auteur: voyage en
Allemagne, pièce de théâtre, fréquentation de cercles artistiques …
➢ Les chercheurs ont montré que les figures féminines du texte pouvaient faire écho aux
femmes correspondantes à la vie de Nerval
❖ Sylvie → une jeune cousine de la province du Valois avec laquelle il développe un
sentiment amoureux. Elle se marie très jeune ce qui provoque chez Nerval une
désillusion
❖ Adrienne → Une aristocrate que Nerval apercevait quand il était enfant
❖ Aurélie → figure du génie de Colon, Nerval était follement amoureux de cette
jeune femme
On perçoit Sylvie comme une plongée dans le passé

L’aspect stylistique

Ce texte apparaît comme un récit en demie-teinte. Rien ne peut être affirmé à propos de ce texte.
On est dans une forme de flou qui est entretenu par l’auteur.
C’est un récit entre la joie et la tristesse dans la mesure où on a un narrateur qui retrouve les traces
du passé.
Il y a l’idée que ses moments de bonheur sont aussi des moments de déception et de tristesse, ce qui
donne cette teinte particulière à la mélancolie présente dans le récit.
On ne sait pas si on est dans le réel ou dans l’imaginaire. Le récit ne permet pas au lecteur d’avoir des
repères très stables.

Ce narrateur est continuellement présent, pour cela on est enfermés dans une représentation
subjective. La plupart des repères sont subjectifs.
Tout ce qui échappe à cette conscience nous échappe. Ce narrateur paraît également très instable,
étrange. Il est enfermé dans sa perception des choses mais il y a des indices qui nous font penser
qu’il n’a pas une perception assez claire.
On a une impression d’être dans un mélange de rêve ou réalité sans avoir pour autant un choix.
Il voit sa jeunesse dans une demie somnolence
Il y a beaucoup de scènes qui se passent au milieu de la nuit. De la même façon, il y a des scènes qui
semblent interchangeables (les scènes de bal).
Entre chapitre 2 et 4 il y a des effets d’écho, il y a donc un déroulé chronologique mais il y a aussi un
effet de cycle.
La ressemblance qui existe entre Aurélie et Adrienne crée une instabilité.
On peut souligner aussi le thème du théâtre qui contribue aussi à cette imprécision. Il y a des effets
d’intertextualité très présents, on se demande si NErval ne se rappelle pas plutôt d’un livre plus
qu’il ne se souvient de sa vie.
il y a un univers antique très présent. Rousseau est le grand modèle qui émerge de Sylvie.
Goethe sera également un grand modèle de Sylvie, notamment dans la deuxième partie. On évoque
Les souffrances du jeune Werther
“la tension entre l’étrange et le naturel, entre l’incompréhensible et la logique est le moteur de récit
de Poe comme de la plupart des nouvelles de Nerval”

La langue de Nerval

Nerval disait “il y avait là de quoi faire un poète et je ne suis qu’un rêveur en prose”
Il s’agit d’une langue mélodieuse. Dans l’univers nervalien la musique est très importante.
Beaucoup de ses phrases sonnent à des vers.
On peut évoquer cette musique pure et inquiétante de la prose nervalienne. Quand on se focalise
sur la langue, il faut être sensible à cette mélodie et à cette musicalité. La prose incantatoire,
envoûtante repose sur la simplicité des termes.
Il y a une forme de lyrisme qui apparaît chez cet auteur. La récurrence de certains mots donnent
cette impression d’incantation, notamment les noms propres. Il y a une forme de charme sur
laquelle il revient toujours.
On peut aussi insister sur l'aspect pictural, Nerval parle à nos sens et offre de véritables tableaux en
s’adressant à notre imagination.

31 Janvier 2024

La folie chez Gérard de Nerval

Le thème de la folie est porteur d’une esthétique particulière. Ceci fait écho à Rimbaud qui lui
évoque le fait que le poète voit ce que d’autres ne voient pas. Le trouble nervalien porte préjudice à
son temps mais plus tard il sera mis plus en valeur.
On retrouve une forme d'inquiétude et de quête de soi. Dans Sylvie la quête de soi est représentée
par les figures féminines. C’est sous l’angle de la folie qu’il introduit Les filles du feu.
Les illuminés est un recueil biographique de figures du passé.

Deux articles dévoilent dans la presse cette folie de Gérard de Nerval:


➢ Jules Janin: Grand critique littéraire (écrit à la même époque que St Beuve). Il avait une
parole extrêmement écoutée. Il fait paraître le 1er mars 1841 dans le Journal des débats un
article intitulé Gérard de Nerval où il évoque très explicitement la crise de Nerval qui à
suscité son internement dans une clinique. Il fait un portrait qui peut être flatteur mais
offre au public une vision assez humiliante. Nerval considère que Janin fait sa nécrologie
(éloge funèbre). Janin déclare dans son article la mort littéraire de Nerval.
➢ Alexandre Dumas: Causerie avec mes lecteurs, Le mousquetaire, 10 décembre 1853. Dans cet
article Dumas met en avant l'excentricité de Nerval. Il ne remet pas en cause les valeurs de
Nerval, ni sa capacité à écrire. 1853 correspond au deuxième internement de Nerval en HP.
Il reste ambigu tout en se moquant un peu.

Nerval répond à Janin dans le Journal des Débats et à Dumas dans la préface des Filles du feu. Il
reprend les termes de Janin tout en expliquant que ce n’est pas la réalité. Il feint d’aller dans le sens
de Janin pour condamner son attitude. Il annonce les effets de la violence de l’article de Janin. Il
montre que son article a tué son identité.
Nerval est maître de son écriture, il y a une forme d’éloge de la folie. Nerval réfléchit dans la préface
des Filles du feu sur le “je” créateur. Nerval se rend dans une ligne prestigieuse d’écrivains.

7 février 2024

Les figures féminines: Sylvie s’intéresse dans le recueil des Filles du feu. Trois femmes obsèdent le
narrateur malgré tout ses figures semble pourtant absente entre le rêve et la réalité car il n’y a pas
vraiment de description de ses femmes malgré l’époque où se situe l’œuvre où l’on décrivait
beaucoup .On peut qualifier ses femmes comme des fonctions romanesque, symbolique.

1. Sylvie

Elle apparaît le plus souvent dans l’œuvre dès le second chapitre et jusqu’à la fin. Elle est un
peu plus décrite que les deux autres femmes. On a l’impression qu’elle est une voie du bonheur
possible mais que le narrateur ne veut pas/ ne cherche pas. Mais il se rencontre trop tard que c’était
elle depuis le début. Sylvie est le bonheur possible. Sylvie représente le passé, l’enfance que cherche
le narrateur.
Elle est associée à la campagne idyllique. Elle est associée à ses origines paysannes (« une
petite fille d’un hameau voisin »). Nerval s’inscrit dans cette idéalisation de ce paysage. Il l’associe
directement à une chanson populaire → représentation à une province populaire. → forme
d’authenticité à la ville. Elle est représentée par ses traits physiques;, tout renvoie à ses beauté sans
artifice. Il souhaite l’enfermer dans cette campagne d’enfance. Elle représente cette forme de
simplicité, de cette insouciance. Le narrateur insiste beaucoup sur le rire et le sourire de la femme
qui est spontané, heureuse, insouciante. Elle fait preuve de beaucoup de patience envers le
narrateur. Mais elle à une grande faiblesse dans la culture → figure naïve, infantilisée. Elle transcrit
le désir du narrateur de se ressourcer dans sa campagne, elle s’oppose à la modernité. La vraie vie se
situe à la campagne loin de la ville. On y retrouve la vision de Rousseau.
Sylvie est l’incarnation de la douce réalité. Elle est du côté d’une stabilisé relaxante pour le
narrateur. Elle se montre toujours pragmatique. Elle est l’amour possible mais parfois l’amour
impossible. On a l’idée que par le conditionnelle le narrateur aurait pu être heureux avec Sylvie.
C’est souvent elle, par des pleurs, des rires, que le narrateur revient à la raison, revient à la réalité.
Elle forme une sorte de sagesse populaire et une stabilité pour le narrateur. Elle représente la
stabilité mais aussi la fidélité. Ce pragmatisme se retrouve aussi dans le mariage de Sylvie qui se
tourne vers quelqu'un d’autre plus accessible et qui correspond plus à son statut social. Elle est aussi
ancrée dans la réalité car elle est intégrée dans son temps, dans la société à contrario du narrateur qui
est figé dans son monde. À travers elle, le narrateur va souligné les méfaits de la modernité. Sylvie
passa de jeune fille dans un heaume à ouvrière à la fin de l’œuvre. Elle a une évolution sociale qui se
remarque grâce à ses chants tout au long de l’œuvre. Au lieu de garder le charme de l’ancien temps,
elle s’adapte au monde que rejette le narrateur et il est donc obligé de changer.
Chapitre 10 : on remarque la modernité qui a vieilli la vie de Sylvie. Toutes les formes de
progrès sont un désenchantement profond pour le narrateur. Les principes qui suivent sont
marqués par les oppositions. Il se sent oppressé par ses changements. Tout est symbolique lorsqu’il
décrit la chambre de Sylvie. Tout est fait pour qu’il y est une modernisation plus brutale dans
l’esprit du narrateur. Sylvie adopte un vocabulaire plus moderne. Il y a aussi un désenchantement
des lieux. Elle devient une figure féminine qui incarne le Vallois douce mais aussi moderne pour le
narrateur. Elle est bien ancrée dans la réalité car elle est rapprochée de figures mythiques.

2. Adrienne

Elle est celle qui fait rêver le narrateur. Elle est un personnage d’emblée mystérieuse et
fugitive. Elle a une présence assez faible (deux chapitres seulement) mais son ombre est présente
dans tous les textes. Sa description n’est pas très précise. Elle est morte au couvent de Saint S ? vers
1832. On ne peut pas se référer à quelque chose de sûre lorsque l’on parle d’Adrienne. C’est un
personnage qui se rapproche du mythe affirmé. Elle symbolise une sorte de pureté, idéale. Elle est
sacralisée. Elle est toujours présentée dans des scènes nocturnes. On ne sait jamais si lorsque
Adrienne apparaît le narrateur rêve ou est-ce la réalité. Elle est comparée à un fantôme blond. Elle
représenta l’amour idéal comme un être de grâce est de beauté. Elle est aussi celle qui permet le
passage entre l’amour sensuel et l’amour spirituelle (mythe de Béatrice). Elle est inaccessible, le texte
fait en sorte que tout chez Adrienne est inaccessible par le fait qu’elle doit aller au couvent, à cause
de son milieu social mais surtout par le fait qu’elle est morte.

3. Aurélie

Le narrateur est plus attiré par son image que par elle-même. Elle est une figure que l’on va
retrouver dans Aurélia. Elle apparaît au départ comme un personnage sans consistance. C’est une
image que poursuit le narrateur. On a très peu d'indications sur elle. Son nom n’est cité qu' au
Premier, onzième chapitre et dans une parenthèse avant d’attendre le chapitre treize ou le chapitre
portera son nom. Elle synthétise en elle les deux autres femmes, elle semble inaccessible comme
Adrienne à qu’elle point que le narrateur voit Adrienne en elle. Mais elle semble aussi accessible
comme Sylvie après une correspondance par lettre avec le narrateur. Elle représente une forme
d’amour qui aurait pu exister mais elle a un projet de mariage avec un autre narrateur comme Sylvie.
Elle représente une forme d’amour qui caractérise Nerval à travers l’inaccessible, le rêve.

Conclusion : Toutes semblent être une représentation de l’autre. Elles sont une variante de l’une de
l’autre. Toutes représentent le rêve mais leur fonction majeure semble de ramener le narrateur à une
forme de réalité, qu’il se trompe dans sa vision du temps qui passe. Chaque figure féminine
confronte le narrateur à la réalité mais il ne prend pas compte de ses confrontations avant de passer
à la suivante. Présence constante du jeu avec la réalité qui semble un besoin mais que lorsqu’il s’en
rapproche trop il s’en éloigne très rapidement. On a un besoin de montrer que le réel est décevant
pour les romantismes.
14 Février 2024

Le Valois

Dans l'œuvre de Nerval, le Valois c’est une région qui existe puisque la nouvelle porte ce nom. Il
parle d’un Valois “à demi rêvé”. On est dans cet entre-deux.
Le Valois prend une place considérable dans son œuvre:
- Les nuits d’octobres, 1852
- Promenades et souvenirs, 1854-1857

Il est dans une préoccupation qui montre l'intérêt qui porte à cette région. Dans Sylvie c’est le lieu
qui permet de mettre la main dans ses souvenirs. Le Valois est un lieu qui préserve le passé.

I. Un lieu qui préserve le passé


a) L’union entre l’espace géographique et temporel
Ce qui initie le déplacement vers le Valois est la lecture de noms de lieux. C’est une façon très
proustienne de se souvenir de quelque chose, on l’appelle la mémoire involontaire, exemple au
chapitre 7.

b) Un lieu préservé des méfaits du temps


Il trouve beaucoup d’éléments qui sont d’un passé lointain. C’est un pays isolé des mouvements des
routes et des villes. A l’époque de Nerval, c'est le moment de la révolution industrielle qui change le
paysage. Les campagnes françaises apparaissent comme un lieu de survie. On remarque des
changements assez inquiétants. Nerval montre les marques qui rappellent les liens du Valois, soit à
travers des motifs ou des descriptions.

c) Une mythologie Rousseauiste


La pensée propre de Rousseau émerge par la description du Valois et qui nous renvoie à un temps
originel. Le texte qui surgit le plus en arrière-plan est La nouvelle Héloïse. Dans ce texte, Nerval
réfléchit à un lieu utopique où les protagonistes vivent loin de la modernité. Il montre à quel point
les personnages sont heureux loin de cette civilisation moderne.
Résumé de La nouvelle Héloïse: Un jeune précepteur, Saint-Preux, tombe amoureux de son élève,
mais leur passion est rapidement contrariée par le père de Julie, qui impose à sa fille d’épouser M. de
Wolmar. D’abord désespéré au point de songer au suicide, Saint-Preux voyage, puis revient bien
plus tard à Clarens, sur les bords du Léman, auprès de M. et Mme de Wolmar et de leurs enfants
dont il devient le précepteur. Comme celui de Julie, son amour passé semble dominé - mais il va
resurgir.
Dès sa publication en 1761, La Nouvelle Héloïse rencontre un immense succès – et c’est une œuvre
inaugurale. Si bien des sujets abordés par les personnages donnent à ce roman épistolaire une
tonalité philosophique, c’est également le récit d’un certain bonheur familial, d’une vie
harmonieuse et tranquille dont Julie est le centre. Mais c’est surtout un grand roman d’amour où
des êtres de papier vibrent comme s’ils étaient de chair, et où la passion sensuelle de Julie et de
Saint-Preux s’avère dévastatrice : leur histoire est aussi celle de la fragilité des âmes fortes.
Nerval cherche dans ses lieux une forme idyllique. Il y a un idéal de transparence. Il évoque aussi
une forme de pureté, Le Valois est donc présenté comme dénué de toute forme d’artifice. Il évoque
les vieilles provinces ou on parle le bon français.

II. Le Valois qui apparaît comme un asile

C’est un espace marqué de bien être. Il y a un vrai bonheur dans Le Valois. L’histoire peut se
dérouler dans un lieu vacant donc contrairement à Paris il se passe dans Le Valois. Pour s’y rendre le
narrateur fait le trajet de nuit, on peut donc penser à un lieu de rupture, de passage de dépassement.
Ce lieu semble aussi être un espace clos.
Jacques Demarcq dit à propos du Valois “Sylvie et Le Valois sont les détour par le réel au moyen
symbolique par lequel Nerval se soustraient pour un temps au mauvais tour que joue
l’imagination”.
On voit que dans les textes dans lesquels il évoque le Valois sont vers les années 1950. Lui-même dit
dans une lettre que c’est “un pays où je vais lorsque je suis bien portant”.
Il parle toujours de lieux où il ne reste pas. Le Valois semble le seul endroit où le bonheur est
possible

III. Remise en question du rêve


a) Le héros est jamais vraiment à sa place
Il semble en décalage par rapport au reste des personnages. Il parle de lui en disant “Moi, le petit
Parisien”.
Cette évocation du parisien se marque dans de multiples pages. Il prend conscience que le passé
n’était pas toujours aussi heureux. Parfois même dans ses souvenirs ce bonheur est remis en
question.
On voit qu’il reste en retrait et qu’il n’y a pas une coïncidence exacte entre le temps/lieu qu’il
imagine et le temps/ lieu qu’il retrouve. Par ce biais là on voit que c’est un héros qui n’est pas à sa
place
b) La distorsion entre l’espace rêvé et l’espace réel
Il semble que le récit à deux espaces. Le Valois et le Valois du narrateur (qui correspond aussi au
Valois de Nerval). Ceux qui vivent dans Le Valois évoluent face au héros qui est immobile. Le héros
sera donc confronté à ce Valois qui à évolué. Tout ce que le temps à détruit, le narrateur le découvre
lors de son dernier voyage.
Il semble désuet par rapport à ce temps qui passe. Il se fige à son passé.

c) L’évocation par l’impossibilité de croire en ses rêves


Le narrateur nous dit qu’il revient voire Sylvie mais il y a une sorte de lassitude. C’est un cycle de
répétition. Il laisse penser que lui-même ne croit plus au bonheur dans ce Valois. On est dans cette
destruction du rêve.
Il construit une représentation idéale du temps mais beaucoup d’éléments montrent qu’il n’y croit
pas.
Il pensait récupérer le temps mais il fait l’expérience de la perte. Le personnage renonce à l’idéal de
permanence.
Conclusion: A l'issue de ce pèlerinage et pas l’expérience du temps, il fait l’expérience de la perte, de
son échec. Il renonce à l’idéal de permanence et finit par dire qu’il se trouve dans un lieu solitaire et
triste. C' est un échec. Les mots/ noms des lieux n’ont rien de magique.
L’histoire se construit en pivot autour du chapitre 8. Avant il est dans ses souvenirs. Au chapitre 8 il
arrive à la fête et se déplace dans les lieux de son enfance. Les chapitres suivants font écho à ceux
d’avant. La fuite du temps est perceptible par la dégradation des lieux.

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