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III-surréalisme : 1924-1938
Le surréalisme est un mouvement littéraire et artistique né après la Première
Guerre mondiale ; ce mouvement succède au dadaïsme. Le mouvement, défini par
André Breton dans Le Manifeste du surréalisme (1924), repose sur le refus de toutes
les constructions logiques de l’esprit et se fonde sur les valeurs de l’irrationnel, de
l’absurde, du rêve, du désir et de la révolte. André Breton donne la définition suivante
du surréalisme : « Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer,
soit verbalement, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée.
Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de
toute préoccupation esthétique ou morale. Le surréalisme repose sur la croyance à la
réalité supérieure de certaines formes d’associations négligées jusqu’à lui, à la toute-
puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. »
Les grands principes du surréalisme : libérer l’homme des morales sociales qui
le contraignent et des académismes qui l’empêchent d’agir, et qui nuisent à sa force
créatrice.
Les écrivains surréalistes veulent s’affranchir de la contrainte du sens dans leurs
productions littéraires ; c’est ainsi qu’ils s’adonnaient à l’écriture automatique, au
compte rendu de rêves, à l’hypnose ou encore au jeu du « cadavre exquis » afin de
permettre à l’inconscient de s’exprimer librement. Les surréalistes, qui veulent libérer
l’imagination, pensent qu’il existe un lien étroit entre la vie psychique et le monde
extérieur : « Je crois à la résolution future de ces deux états, en apparence si
contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de
surréalité », écrit Breton.
La remise en cause des valeurs établies et l’esprit de révolte : après le
traumatisme de la guerre, les écrivains surréalistes refusent l’ordre établi, les
conventions sociales. Le mouvement surréaliste a aussi une dimension politique : l’art
est considéré comme un moyen de « changer la vie » (ainsi Breton écrit en 1935 :
« “Transformer le monde”, a dit Marx ; “Changer la vie”, a dit Rimbaud ; ces deux
mots d’ordre pour nous n’en font qu’un »). Les surréalistes sont en faveur de
l’engagement, d’où l’adhésion au Parti communiste de certains membres du groupe.
Les thèmes favoris des surréalistes sont le rêve, l’amour, le désir, la femme, le
hasard et la folie.
Il faut remarquer aussi que parmi eux, certains étaient aussi, en plus, acteurs
actifs de la résistance, prenant les armes concrètement. C'est le cas par exemple de
René Char, ou de Robert Desnos, Paul Eluard ou Louis Aragon…
La «poésie de la résistance» regroupe tous les textes poétiques écrits par ceux,
célèbres ou anonymes, qui luttèrent pour la Liberté de la France pendant la seconde
guerre mondiale.
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Pour aller plus loin :
Abastado C., Introduction au surréalisme, Paris, Bordas, 1996.
Blancquart M.-C., La Poésie en France du surréalisme à nos jours, Paris,
Ellipses, 1996
Bnacquart M.-C., Cahné P., La Littérature française du XX è siècle, Paris, PUF,
1992.
Briolet D., Lire la poésie française du XX è siècle, Paris, Dunod, 1997.
Delaveau Ph., La poésie française au tournant des années quatre-vingt, Paris,
José Cori, 1988.
Joubert J.,-L., La Poésie, Paris, A. Colin, 1998.
Lemaître H., La Poésie depuis Baudelaire, Paris, A. Colin, 1965.
Jacques Cantier, Histoire culturelle de la France au XX è siècle, Paris, Ellipses,
2011.