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Littérature
engagée
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La littérature engagée renvoie en règle générale à la démarche d'un auteur (poète,


romancier, dramaturge…) qui défend une cause éthique, politique, sociale ou religieuse,
soit par ses œuvres soit par son intervention directe en tant qu'«intellectuel», dans les
affaires publiques. Historiquement, on dit d’une œuvre qu’elle est engagée lorsqu'elle
présente un certain statut dans la société de son auteur et qu'est reconnue l'importance de
sa fonction sur un sujet donné. Par le biais de son texte, un écrivain peut critiquer certains
aspects de la société.

Différents aspects

Nécessité

En général, tout homme est responsable de ce qui se passe en son temps, à plus forte
raison l'écrivain. D'ailleurs, se désintéresser de son temps, c'est une façon de s'engager ;
même l'art pour l'art engage l'écrivain (cf. « La littérature vous jette dans la bataille ; écrire,
c'est une certaine façon de vouloir la liberté ; si vous avez commencé, de gré ou de force
vous êtes engagé », Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?).

Plus particulièrement au XXe siècle, les facteurs d'engagement se multiplient :

la vie collective exerce une emprise plus forte sur la vie individuelle et accroît la
responsabilité de l'Homme (exemple : par le développement des médias, l'information
accrue…) ; aussi on ne peut plus se constituer un art de vivre personnel, considérer l'art
comme un divertissement, une étude désintéressée de l'Homme ;

les écrivains contemporains héritent de cette idée du XIXe siècle que l'écrivain a une
mission privilégiée, et, plus portés vers la philosophie en raison de leur culture et de leur
époque, ils favorisent la réflexion politique.

Évolution

e
Si le terme d'« engagement » est introduit au XX  siècle, la notion existait déjà :

certes le sage de la tradition antique s'abstient de trop participer à la vie de la société (cf.
Montaigne, Essais); pourtant, au XVIe siècle, certains témoignent déjà par leurs écrits de
leurs convictions religieuses (cf. Agrippa d'Aubigné) ou bien engagent, par l'activité de la
raison, la recherche de la vérité, un combat contre l'intolérance (cf. Montaigne),
l'immobilisme intellectuel (cf. Rabelais, du Bellay), la torture ;

l'honnête homme du XVIIe siècle occupe civilement sa place sans toutefois prendre


position sur les problèmes politiques ou sociaux ;

mais c'est au XVIIIe siècle que le philosophe se fait un devoir de servir et d'améliorer la


société : alors que les écrivains du XVIIe siècle étaient des courtisans à la recherche de
mécènes et de protecteurs, ce siècle est emblématique d'une nouvelle éthique de vérité
de l'écrivain, exprimée à l'origine par Voltaire[1], consistant en son autonomisation
progressive par rapport aux pouvoirs (politiques, religieux). Cette éthique se construit
dans le cadre de la lutte pour la liberté d'expression avec en corollaire une responsabilité
accrue de ces écrivains dont les pouvoirs veulent désormais qu'ils répondent de leurs
œuvres[2] ;

c'est la même conception qui prédomine chez les auteurs du XIXe siècle, en particulier
chez Lamartine, mais encore plus particulièrement chez Vigny, hanté par cette question
de l'utilité politique de l'écrivain, et chez Hugo, qui oriente toute sa vie en fonction de ses
convictions ; quant à Zola, même si la doctrine naturaliste ne l'engage pas à prendre
position dans ses romans, un désir de corriger la société apparaît cependant à travers
l'évocation des conditions de vie des miséreux ;

au XXe siècle, l'engagement devient un devoir au nom de la liberté et de la solidarité :


« Tout artiste aujourd'hui est embarqué dans la galère de son temps… Nous sommes en
pleine mer. L'artiste, comme les autres, doit ramer à son tour, sans mourir s'il le peut,
c'est-à-dire en continuant de vivre et de créer » (Camus). C'est le cas de Roger Martin du
Gard, Malraux, aux côtés des existentialistes et des poètes de la Résistance, mais aussi
des écrivains des minorités. Sartre, dans sa théorie de la littérature engagée, dépasse
l'opposition entre la responsabilité de l'écrivain, qui amène l'auteur à se restreindre, et la
liberté de création (défendue par Roland Barthes qui transfère la responsabilité de
l'écrivain au lecteur), en rattachant la responsabilité au libre arbitre[3].

Thèmes mobilisateurs

La religion : de nombreux artistes écrivent sur le sujet que ce soit pour défendre les
valeurs religieuses telles que le pardon ou la compassion, ou bien au contraire attaquer
l'intolérance religieuse. Les artistes connus pour s'être engagés sur le sujet sont
D'Aubigné, Pascal, Chateaubriand, Voltaire.

Les valeurs humanitaires : la liberté, la lutte contre le racisme, la défense de la négritude


(cf. Césaire, Senghor, Glissant) ; des émigrés (cf. Tahar Ben Jelloun); pour l'humanité (cf.
Camus)…

Les questions sociales : les philosophes des Lumières dénoncent les injustices. Ils s'en
prennent notamment aux inégalités entre hommes (Diderot) et à l’esclavage
(Montesquieu, Voltaire). Au XIXe siècle, les auteurs qui dénoncent les inégalités sociales
et la misère sont notamment Victor Hugo dans Claude Gueux puis, à la fin du siècle, Émile
Zola dans Germinal.

Les questions politiques : de nombreux auteurs se font la voix du pacifisme, de la


dénonciation de la guerre (Max Scheler). Il existe plusieurs genres de pacifismes qui se
distinguent par leurs modes d’action et par les valeurs principales qui les animent. Les
écrivains de l'existentialisme, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Merleau-Ponty,
mais aussi des intellectuels contemporains comme Raymond Aron considèrent qu'ils
doivent s'engager sur de questions politiques. Les existentialistes promeuvent le
communisme et dénoncent l'impérialisme de leur temps.

Le féminisme : le mouvement féministe s'engage pour le droit des femmes ; il dénonce les
inégalités sociales, politiques, juridiques, économiques et culturelles dont les femmes
sont victimes. Les premières idées féministes sont apparues au Moyen Âge avec Christine
de Pizan. Entre le XVIIIe et le XIXe siècle, Olympe de Gouges et George Sand défendent le
féminisme. Au XXe siècle, les suffragettes, des militantes britanniques font beaucoup
parler d'elles et obtiennent le droit de vote des femmes au Royaume-Uni. En 1971, le
Manifeste des 343 est rédigé par Simone de Beauvoir, c'est une pétition française signée
par 343 femmes ayant eu recours à l'avortement alors que cet acte était reconnu comme
illégal en France. Le Manifeste appelle à dépénaliser et légaliser l'interruption volontaire
de grossesse. En 1975, Simone Veil, alors ministre de la Santé, fait adopter la loi Veil qui
autorise l'avortement. À la fin du XXe- début du XXIe siècle, de nombreuses associations
féministes se sont créées, notamment les Chiennes de garde, Ni putes ni soumises et les
Femen, qui sont très actives.

Formes possibles de lutte



Comme Homme, l'artiste peut assumer les responsabilités de son temps (adhésion à des
partis, action dans la résistance, la révolution, signature de manifestes, participation à des
congrès), comme : Sartre, Camus, Malraux, Gide, Barrès, Bourget et avant eux, Zola, Hugo,
Lamartine.

Comme écrivain :
:
il éclaire et dirige l'opinion : journaux, revues, conférences, pamphlets, manifestes ;

il s'unit à d'autres écrivains pour agir sur les pouvoirs et le public avec tout le prestige de
l'artiste ;

il traite des problèmes actuels, en prenant position à leur égard et en instruisant le public.
Les fins purement esthétiques, l'art ne viennent que « par-dessus le marché » (Sartre).

Cela entraîne un goût pour les genres qui agissent sur un vaste public : théâtre, cinéma et
roman.

Limites de l'engagement

Écrire est un métier qui ne donne pas forcément des compétences spéciales dans d'autres
domaines. Donc :

l'engagement personnel de l'écrivain ne vaut pas plus que celui de n'importe qui ;

et il lui fait perdre, dans une activité où il peut être médiocre, un temps qui lui serait
précieux pour son art : pour un artiste, le travail artistique n'est pas « par-dessus le
marché », mais l'essentiel, comme l'affirment Flaubert, Valéry, Gide. À noter combien de
partisans de l'engagement ont abandonné assez vite les genres artistiques pour le
journalisme, l'essai, la thèse ; ils étaient plus penseurs qu'artistes (la stérilité créatrice
des années politiques de Victor Hugo).

Limites de l'« art utile »



Si l'écrivain répond que, quelles que soient ses idées, il a le droit de les défendre par son
arme, c'est-à-dire son talent artistique, on peut objecter :

la conception des partisans de l'art pour l'art et les faiblesses de certaines formes d'art
utile ;

même si l'on admet que l'art doit être utile, on peut concevoir cette utilité autrement que
par l'engagement : l'engagement est orienté vers les problèmes que posent à l'individu
ses rapports avec la société, et l'engagement est dans l'immédiat.

L'engagement au cours des siècles

XVIe siècle

La Renaissance, en Europe, est le siècle de l'humanisme. Les auteurs humanistes mettent
l'homme au centre de leurs préoccupations, n'hésitant pas pour cela à dénoncer l'influence
excessive de l'Église dans la mesure où elle peut mettre un frein à la dignité de l'homme.
Ainsi, Pic de la Mirandole ou Érasme émettent des réserves quant aux excès des clercs,
tandis que Thomas More, dans son Utopie, imagine un monde meilleur, caractérisé par le
règne de la raison et de l'empathie. Il ne s'agit pas de nier les valeurs chrétiennes, mais de
rendre à l'homme, et non à Dieu, sa place centrale. En France, la question prend une
urgence toute particulière au XVIe siècle, en raison des guerres de religion qui déchirent le
pays après la Réforme. Ronsard, dans son Discours sur les misères de ce temps, s'en prend
à la violence dont il rend les protestants responsables, tandis que Théodore Agrippa
d'Aubigné, dans son long poème épique Les Tragiques, dénonce la lutte fratricide que les
:
catholiques livrent aux protestants, ainsi que les turpitudes des rois et les misères dans
lesquelles ils plongent le pays.

XVIIe siècle

e
Le XVII  siècle se caractérise par une dénonciation souvent orientée vers la Cour, dont
l'hypocrisie ambiante paraît insupportable sur le plan moral, et éminemment nuisible sur le
plan politique et social. Le fabuliste Jean de La Fontaine, dans ses Fables, égratigne
régulièrement les pratiques des courtisans, mais également les abus de pouvoir des
puissants, par exemple dans "La cour du lion" et "Les obsèques de la lionne", mise en
scène des jeux de dupes en vigueur à la Cour, mais également dans "Le loup et l'agneau" et
"Les Animaux malades de la peste", dans lesquelles la violence des rapports entre
prédateurs et proies permet de blâmer les injustices de l'Ancien Régime. Molière, de même,
s'en prend au règne de l'hypocrisie, en particulier dans Tartuffe, pièce longtemps censurée
en raison de l'anathème jeté sur les "faux dévots" et sur les mensonges d'hommes d'Église
peu fidèles aux principes moraux du christianisme.

XVIIIe siècle

e
Le XVIII  siècle, en Europe, est surnommé le siècle des Lumières; de fait, il est marqué par
un grand nombre d'œuvres engagées, dans lesquelles auteurs et philosophes réfléchissent
aux mœurs en vigueur. La critique porte, d'abord, sur le régime politique de la monarchie
absolue: dans De l'esprit des lois, Montesquieu propose la séparation des trois pouvoirs
législatif, exécutif et judiciaire. Les inégalités politiques et sociales sont également pointées
du doigt: le théâtre de Marivaux et surtout de Beaumarchais invite à renverser les rôles
entre maître et valet, rappelant que la naissance noble ou populaire n'est qu'une
contingence, qui ne devrait pas ouvrir de droits particuliers (c'est l'idée centrale de L'Île
des esclaves ou Le Mariage de Figaro. Enfin, l'esclavagisme est dénoncé avec virulence
dans le texte de Montesquieu "De l'esclavage des nègres", texte ironique tournant en
ridicule les arguments en faveur de l'esclavage, ou encore dans le Supplément au Voyage
de Bougainville de Diderot. Enfin, l'intolérance religieuse et ses abus font l'objet de
nombreuses attaques. Diderot, par exemple, se livre à une critique de l'obscurantisme dans
sa Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient. Surtout, Voltaire est parmi les
premiers philosophes à prendre position lors d'une affaire contemporaine: il prend la
défense du protestant Jean Calas, accusé à tort d'avoir tué son fils qui désirait se convertir
au catholicisme. Le Traité sur la tolérance reprend les leçons de "l'affaire Calas".

XIXe siècle

e
Au XIX  siècle, le recueil de Victor Hugo, Les Châtiments, est désigné comme un "poème du
crime". Le poète ne s'en prend pas seulement à un sujet général, mais directement à une
personne, qui est Napoléon III, qu'il surnomme « Napoléon le Petit ». Il dénonce également
la misère sociale dans de nombreux pans de son œuvre, notamment son roman Les
Misérables ou encore le poème "Melancholia", extrait de son recueil poétique Les
Contemplations. Il prend également position contre la peine de mort dans Le Dernier Jour
d'un condamné. Mais le véritable acte de naissance de l'intellectuel engagé, c'est l'article
"J'accuse...!" d’Émile Zola qui a été rédigé au cours de l’affaire Dreyfus, sous la forme
:
d'une lettre ouverte au président de la République française, Félix Faure, parue dans le
journal L'Aurore. Zola y dénonce l'injuste condamnation d'Alfred Dreyfus, accusé de
complot contre la France. Son procès est dit antisémite. Cette affaire a divisé la France à
l'époque. Cette lettre est un symbole de l'éloquence oratoire et du pouvoir de la presse mis
au service de la défense d'un homme et de la vérité.

XXe siècle

Jean-Paul Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?
Sartre interpelle l'écrivain engagé: « Pourquoi as-tu parlé de ceci plutôt que de cela
et – puisque tu parles pour changer – pourquoi veux-tu changer ceci plutôt que
cela ? »

Albert Camus, Discours de Suède


Camus y formule ses difficultés à prendre position dans le conflit algérien.

André Malraux, L'Espoir


Malraux y dénonce la guerre civile espagnole et soutient le Front populaire (contre
Francisco Franco). Il défend des idées de gauche.

Poètes de la résistance à l'origine du surréalisme :


Paul Éluard, Liberté

Louis Aragon, La Rose et le Réséda.

Boris Vian, Le Déserteur


Poème sur la dénonciation de la guerre d'Indochine, adressé au président de la
République française, René Coty afin de montrer sa lâcheté. Ce poème est une
chanson antimilitariste qui est écrite sous forme de lettre ouverte. Il faut notamment
savoir que ce poème a été censuré car ses paroles étaient trop subversives. Ce texte
montre que la guerre laisse de nombreuses traces psychologiques.

Eugène Ionesco, Rhinocéros


Ionesco dénonce la montée du fascisme qu'il a connu en Roumanie. Plus largement, il
illustre l'ascendance de la masse sur l'individu seul, dans une métaphore du
totalitarisme.

Robert Desnos, Ce cœur qui haïssait la guerre


Il y fait un appel à la résistance.

George Orwell, La ferme des Animaux


L'auteur britannique a décidé d'écrire la ferme des animaux pour critiquer le régime
totalitaire communiste soviétique de façon implicite et attractive (sous forme
romanesque). Ainsi, chaque animal représente une facette de la société soviétique
d'après guerre : les cochons accaparent les richesses dès la Révolution, et
convainquent les autres animaux de travailler pour la ferme.

XXIe siècle

e
Au XIX  siècle, la littérature romanesque réaliste et la littérature romanesque naturaliste
(dont Hugo, Flaubert, Maupassant, Zola...) sont engagées, de même que le roman colonial
et le roman sentimental.

Aux XXe siècle et XXIe siècle, les mauvais genres (paralittérature) s'engagent davantage :


satire, genres de science-fiction, roman policier, roman d'espionnage, réalisme sale...
:
Une autre forme d'engagement serait à étudier à l'international. La Grève, roman d' Ayn
Rand, publié en 1957, référence américaine durable, est accessible au public français
seulement depuis 2011 semble-t-il. Certes, le roman serait une illustration de son
libertarianisme et de son objectivisme, mais ce délai de soixante ans montre d'énormes
différences d'appréciation, même en littérature romanesque.

La littérature engagée dans l'actualité



De nombreux auteurs ont utilisé l'écriture afin de s'exprimer sur certains sujets d'actualité :
La crise sanitaire du covid-19 et sa gestion, le racisme, les bavures policières ou encore le
féminisme et les féminicides par exemple.

y'a t-il une erreur qu'ils n'ont pas commise est un livre de Christian Perronne paru en 2020
et traitant de la gestion de la crise de la covid-19 en France. Cet essai polémique met en
évidence les incohérences du gouvernement pendant la crise sanitaire ainsi que certaines
failles. Il dénonce aussi les conséquences de cette gestion sur l'économie, les français, les
étudiants, les enfants mais surtout sur le système hospitalier. Christian Perrone est connu
pour ses prises de positions et ses déclarations jugées comme complotistes. Cette
réputation lui à valu exclusion de la « Fédération française contre les maladies vectorielles à
tiques » puis de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris. Bien qu'il ne soit pas écrivain de
base, l'œuvre de ce médecin et chercheur peut être considérée comme engagée, étant
donné que ce dernier y défend une cause et prend clairement position.

Comment on a bafoué la liberté de prescrire des médecins de Guy Courtois quant à lui est
le 4e livre de la série covid-19 de Investigations éditions. Il est paru en novembre 2021.
Cette œuvre traite elle aussi de la gestion de la crise sanitaire mais est plus axée sur le
corps médical. Elle dénonce la manière dont les décisions concernant la santé publique ont
été imposées par le gouvernement, laissant complètement de côté les médecins et
soignants. Cet ouvrage évoque par exemple la manière dont le vaccin a été imposé à la
population, ce qui ne laissait plus la possibilité aux praticiens de le préscrire et de le
conseiller. Comment on a bafoué la liberté de préscrire des médecins est un texte engagé,
qui condamne une gestion du pays pendant la pandémie jugée comme portant atteinte aux
libertés des citoyens français.

Ce thème qu'est la covid-19, sujet très récent et prenant une grande place dans le débat
public n'est pas le seul à faire l'objet de textes engagés. C'est aussi le cas du féminisme et
plus particulièrement des féminicides.

Féminicides et impunité - Le cas de Ciudad Juarez de Marie-France Labrecque est un livre


qui traite ce phénomène. Il dénonce aussi l'impunité au Mexique, pays ou un grand nombre
de femmes sont tuées chaque année, sans que les coupables soient forcément condamnés.
La littérature féministe est toujours présente de nos jours et ne fais qu'évoluer, en effet la
méthode la plus efficace pour dénoncer quelque chose est de passer par l'écrit. Par
exemple nous avons le collectif Folles frues fortes[4] qui sont des femmes écrivaines qui se
battent pour dénoncer ce que les femmes subissent dans la société. La littérature féministe
est toujours d'actualité et continue de se développer au fur et à mesure des années en se
faisant beaucoup plus entendre[5].

Le racisme est également un sujet énormément mentionnée, ce sujet fut source


:
d'inspiration depuis des années et encore aujourd'hui comme le célèbre livre La couleur des
sentiments de Kathryn Stockett qui a été adapté en film en 2011. Cette littérature a permis
la prise de position sur plusieurs affaires liées au racisme comme l'affaire Adama Traoré
victime d'une présumée bavure policière, sa sœur Assa Traoré publiera son livre en 2017
intitulé Lettre à Adama[6]. Cette affaire qui a remis en lumière la question des bavures
policières et des abus des forces de l'ordre n'est pas la seule à avoir fait l'objet d'un
ouvrage. C'est le cas d'une œuvre d'Angie Thomas The hate u give (traduit en français par
Nathalie Bru) qui a été adapté en film en 2018 par George Tilman Jr. Ce livre est classée
dans le mouvement Young Adult[7] aussi appelé la littérature de jeunesse. Ce mouvement
consiste a partager des évènements de société qui a pour but d'inclure les jeunes à travers
la littérature.

Bilan

L’engagement littéraire vise à défendre une cause, une idée, qui peut avoir un sens
politique, religieux, social, environnemental ou, plus généralement, porter sur les valeurs
de l'humanisme ou du pacifisme, la défense des droits de l'homme et de la tolérance.
Néanmoins l’engagement littéraire peut également se caractériser par l’attaque (d’une
cause), et non pas seulement par la défense d’une idée. Nous pouvons citer la célèbre lettre
ouverte de Monsieur Zola J’accuse qui est un exemple d’engagement lors de l’affaire
Dreyfus: « Mais quelle tache de boue sur votre nom – j’allais dire règne - que cette
abominable affaire Dreyfus ! ». L’engagement littéraire s’inscrit donc dans un contexte de
défense de la liberté d’expression grâce auquel de grands artistes qui bravent la censure
afin d’exprimer leurs idées ainsi que leurs opinions . Cette notion d'engagement a évolué au
fil du temps. On ne caractérise plus toujours les mêmes choses d'engagées. Fut un temps,
certains ont pu faire l'apologie de l'esclavage et ont écrit afin de défendre cette pratique.
De notre temps ceci n'est quasiment plus possible. Les auteurs défendent plutôt des sujets
d'actualité, de société qui n'entrent pas en contradictions avec les mentalités actuelles.

Notes et références

1. Voltaire écrit dans l'article « Lettres, gens de lettres ou lettrés » de l’Encyclopédie :


« Les gens de lettres qui ont rendu le plus de services au petit nombre d’êtres
pensants répandus dans le monde, sont les lettrés isolés, les vrais savants renfermés
dans leur cabinet, qui n’ont ni argumenté sur les bancs des universités, ni dit les
choses à moitié dans les académies ; et ceux-là ont presque tous été persécutés. »

2. Gisèle Sapiro, La Responsabilité de l'écrivain. Littérature, droit et morale en France,


e
XIX  – XXIe siècle, Seuil, 2011

3. David Caviglioli, « Écrivains, levez-vous! », Le Nouvel Observateur, 2 juin 2011

4. Anabelle Moreau, « Le temps des femmes : quand la littérature devient féministe » (htt
ps://gazettedesfemmes.ca/15143/le-temps-des-femmes-quand-la-litterature-devient
-feministe/)  [archive], sur la Gazette des femmes, 26 septembre 2019 (consulté le
12 décembre 2021)

5. « Le temps des femmes : quand la littérature devient féministe » (https://gazettedesfe


mmes.ca/15143/le-temps-des-femmes-quand-la-litterature-devient-
:
feministe/)  [archive] (consulté le 11 décembre 2021)

6. Assa Traoré et Elsa Vigoureux, lettre à Adama, 2017, 187 p. (ISBN 978-2021368994,


OCLC 987897617 (https://worldcat.org/fr/title/987897617) , présentation en ligne (h
ttps://livre.fnac.com/a10446846/Assa-Traore-Lettre-a-Adama)  [archive])

7. Faustine Kopiejwski, « Féminisme, anti-racisme, validisme… Comment la littérature


Young Adult s’engage - Les Inrocks » (https://www.lesinrocks.com/cheek/feminisme-a
nti-racisme-validisme-comment-la-litterature-young-adult-sengage-308060-30-06-
2020/)  [archive], sur https://www.lesinrocks.com/  [archive] (consulté le
11 décembre 2021)

Voir aussi

Bibliographie

Emmanuel Bouju (dir.), L'engagement littéraire, Rennes, Presses universitaires de
Rennes, coll. « interférences », 2005 (ISBN 2-7535-0060-6)

Benoît Denis, Littérature et engagement, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points », 2000


(ISBN 2-02-036158-2)

Jean Kaempfer, Sonya Florey et Jérôme Meizoz (dir.), Formes de l'engagement littéraire
(XVe – XXIe siècles), Lausanne, Éditions Antipodes, 2006 (ISBN 2940146772)

Thierry Laurent, Le Roman français au croisement de l'engagement et du désengagement


(XXe – XXIe siècles), Paris, L'Harmattan, 2015.

Jean-Paul Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?, Paris, Gallimard, coll. « folio essais »,


1985 (1re éd. 1948) (ISBN 2070323064)

Sylvie Servoise, Le Roman face à l'histoire. La littérature engagée en France et en Italie


dans la seconde moitié du XXe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes,
coll. « interférences », 2011 (ISBN 978-2-7535-1327-3)

« L'engagement littéraire », Textes et Documents pour la Classe, no 1015, mai 2011.

Judith Emery Bruneau, « La littérature engagée », Québec français, no 131, 2003, p. 68–
70 (ISSN 0316-2052 (https://www.worldcat.org/issn/0316-2052&lang=fr) et 1923-5119
(https://www.worldcat.org/issn/1923-5119&lang=fr) , lire en ligne (https://www.erudit.or
g/fr/revues/qf/2003-n131-qf1187311/55676ac/)  [archive])

Ibrahima Tall, Engagement dans la littérature africaine (thèse de Master of Arts),


décembre 2014 (présentation en ligne (https://ttu-
ir.tdl.org/handle/2346/60676)  [archive], lire en ligne (https://ttu-ir.tdl.org/bitstream/ha
ndle/2346/60676/TALL-THESIS-2014.pdf?sequence=1&isAllowed=y)  [archive])

Articles connexes

Théorie de la littérature

Histoire littéraire

Satire, Presse satirique

Caricature, Ironie
:
Bibliothèque bleue

Poésie engagée, Littérature de cordel, Chant de révolte

Théâtre de rue

Dissidence

Samizdat

Militantisme

Détournement (art), Appropriation (art)

Contre-culture, Culture underground

Anticonformisme, Non-conformistes

Liens externes

Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :


Encyclopædia Britannica (https://www.britannica.com/art/litterature-engagee)  [archive]
 ·
Encyclopædia Universalis (https://www.universalis.fr/encyclopedie/litterature-engagee/)  [archive]

[vidéo] Jean Paul Sartre - « Littérature et Liberté » - 1946 (https://www.youtube.com/wa


tch?v=uwL4xpTOofw)  [archive] sur YouTube

[vidéo] Albert Camus - « L'art et la révolte ne mourront qu'avec le dernier homme » (http
s://www.youtube.com/watch?v=CB7yPZapvdA)  [archive] sur YouTube

Yasmina Khadra, Mariama Bâ et Ahmadou Kourouma "Engagement dans la littérature


africaine" [source insuffisante]

« Le racisme dans la littérature française et francophone » (https://www.fabula.org/actual


ites/le-racisme-dans-les-litteratures-francaise-et-francophone-nemla-+washington-dc_
85872.php)  [archive], sur Fabula.org, 30 septembre 2018 (consulté le
12 décembre 2021)

« Les œuvres littéraires sont-elles un moyens efficace contre l’injustice ? » (https://www.


etudier.com/dissertations/Les-Oeuvres-Litt%C3%A9raires-Sont-Elles-
Un/509431.html)  [archive] (consulté le 12 décembre 2021)

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Dernière modification il y a 2 mois par Harrieta171


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