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**Explication du point de vue de Pierre Barbaris**

Pierre Barbaris entend par « négation » un refus, une opposition, une critique.
L'écrivain, selon lui, est un être critique, qui ne se contente pas de reproduire
le réel, mais qui le questionne, le conteste, le transforme. La littérature est
ainsi une forme de résistance, qui permet de s'opposer aux valeurs dominantes, aux
préjugés, aux injustices.

Cette conception de la littérature s'inscrit dans une tradition critique qui


remonte à l'Antiquité. Platon, par exemple, voyait dans la poésie une forme de
flatterie des sens, qui détournait les hommes de la réalité. Aristote, au
contraire, voyait dans la poésie une forme de connaissance, qui permettait de
comprendre le monde et d'agir sur lui.

Au Moyen Âge, la littérature est souvent utilisée pour critiquer l'Église et le


pouvoir. Les fabliaux, par exemple, ridiculisent les moines et les nobles. Au XVIe
siècle, la Renaissance voit l'émergence d'une littérature plus engagée, qui dénonce
les injustices sociales et politiques.

Au XVIIIe siècle, le siècle des Lumières, la littérature devient un instrument de


combat pour la liberté et l'égalité. Les philosophes des Lumières, tels que
Voltaire et Rousseau, utilisent la littérature pour critiquer l'absolutisme et
l'intolérance religieuse.

Au XIXe siècle, le roman devient le genre littéraire dominant. Les grands


romanciers de ce siècle, tels que Balzac, Flaubert et Zola, utilisent le roman pour
dénoncer les injustices sociales et la corruption des élites.

**Application à des œuvres littéraires**

De nombreux exemples de littérature « contre » peuvent être cités. Citons, par


exemple, les **Lettres persanes** de Montesquieu, qui critiquent la société
française du XVIIIe siècle ; **Les Misérables** de Victor Hugo, qui dénonce les
injustices sociales ; **1984** de George Orwell, qui met en garde contre les
dangers du totalitarisme ; **Le Dernier des Mohicans** de James Fenimore Cooper,
qui défend les droits des peuples autochtones ; **Le Petit Prince** d'Antoine de
Saint-Exupéry, qui célèbre l'enfance et l'imagination.

Dans tous ces exemples, la littérature est utilisée pour s'opposer à quelque
chose : à une injustice, à une oppression, à une idéologie. La négation est ainsi
un moteur de la création littéraire. Elle permet aux écrivains de dénoncer les maux
du monde et de proposer des alternatives.

**Discussion du point de vue de Pierre Barbaris**

Le point de vue de Pierre Barbaris est stimulant, mais il est également


contestable. En effet, la littérature ne se limite pas à la négation. Elle peut
aussi être un art de la création, de l'imaginaire, de la beauté.

La négation est une forme de critique, mais elle peut aussi être une forme de
création. En effet, en critiquant le réel, l'écrivain peut proposer de nouvelles
visions, de nouvelles perspectives. La négation est ainsi une force de
transformation, qui peut conduire à l'innovation.

En outre, la littérature n'est pas toujours « contre » quelque chose. Elle peut
aussi être « pour » quelque chose. Elle peut célébrer la beauté, l'amour, la vie.
La littérature peut être un art de l'affirmation, qui nous permet de nous élever
au-dessus du réel.

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