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Sémiotique Semestre 2 SL PR R.JAMA
Sémiotique Semestre 2 SL PR R.JAMA
Sémiotique Semestre 2 SL PR R.JAMA
La sémiotique
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Contenu
Articles
Sémiotique 1
Sémiotique visuelle 7
Algirdas Julien Greimas 8
Carré sémiotique 11
Schéma actantiel 12
Schéma quinaire 14
Signe 15
Sémiologie 17
Narratologie 21
Diégèse 26
Références
Sources et contributeurs de l'article 28
Source des images, licences et contributeurs 29
Sémiotique
Linguistique
Disciplines :
• Phonétique
• Phonologie
• Morphologie
• Syntaxe
• Lexicologie
• Sémantique
• Pragmatique
• Dialectologie
• Ethnolinguistique
• Sociolinguistique
• Psycholinguistique
• → Sémiologie
Théories :
• Structuralisme
• Glossématique
• Fonctionnalisme
• Guillaumisme
• Tesnièrisme
• Distributionalisme
• Grammaire générative
• Théories de l'énonciation
• la sémantique : la relation entre les signes et ce qu'ils signifient (relations internes entre
signifiant et signifié ou relation externe entre le signe global et le référent). Travaux du
logicien Alfred Tarski, de Roland Barthes.
• la syntaxe : les relations entre signes. Travaux des philosophes Gottlob Frege, Bertrand
Russell, Rudolf Carnap, Richard Montague.
• la pragmatique : la relation entre les signes et leurs utilisateurs. Travaux de Charles
Peirce, William James, George Herbert Mead, John Dewey, Charles W. Morris.
La sémiotique, qui plonge ses racines dans l'épistémologie, la philosophie des sciences, la
logique formelle, et, pour Saussure, dans la psychologie, prend de plus en plus
d'importance au regard des sciences et de la technologie.
Histoire
Les origines de la sémiotique — ou sémiologie — remontent à la plus haute antiquité, et se
confondent avec la naissance de la philosophie du langage.
En 1690, le philosophe John Locke dans An essay concerning human understanding, fut le
premier à utiliser le terme semeiotike à partir du mot grec ancien σῆμα / sẽma qui signifie
signe.
Ferdinand de Saussure (1857-1913), le père de la linguistique moderne, donna le nom de →
sémiologie à "la science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale". Selon
Saussure, les signes établissent la relation entre un signifiant et un signifié. Après lui, toute
une ligne de sémioticiens européens se détache, parmi lesquels Louis Hjelmslev et →
Algirdas Julien Greimas, sémioticiens qui insistent beaucoup sur le principe de l'immanence
dans la description des systèmes de signes. Pendant longtemps, la linguistique offrit ses
patrons méthodologiques à la jeune discipline (comme en témoignent les travaux de Roland
Barthes).
En Amérique, un courant ouvert par Peirce dès 1896 oriente la discipline dans une
direction pragmatique. Charles W. Morris (1901-1979) fut reconnu pour sa Foundations of
the Theory of Signs. Charles Morris[2] distingue dans la sémiotique trois aspects,
dimensions. 1) L'aspect syntaxique porte sur les propriétés formelles des symboles, les
relations des symboles entre eux. 2) L'aspect sémantique porte sur les relations entre les
symboles et les objets auxquels ils s'appliquent, sur la désignation. 3) L'aspect pragmatique
porte sur l'utilisation et la fonction effective des symboles, sur les relations entre les
symboles et leurs utilisateurs ou interprètes : règles de l'utilisation par le sujet, motivations
de l'interprète, réactions du public, efficacité de la communication, contexte factuel, usages
des signes (information, évaluation, stimulation, systématisation)[3] , etc.
Comme discipline, la sémiotique s'institutionnalise dans les années 60 du XXe siècle, et une
Association internationale de sémiotique (International Association for Semiotic Studies),
avec sa revue Semiotica, voit le jour. Cette association tient son premier congrès mondial à
Milan en 1974. La discipline sémiotique se diversifie en sous-champs — sémiotique du
droit, → sémiotique visuelle, sémiotique de la littérature (voir les rubriques poétique et
rhétorique), sémiotique de l'espace, etc., certains de ces champs disciplinaires ayant
également leur association (comme l'Association internationale de sémiotique visuelle,
International Association for Visual Semiotics.).
Umberto Eco fit mieux connaître la sémiotique à l'aide de plusieurs publications,
notamment Le Signe (1973 ; 1988 pour la version française, remaniement important de
Segno par Jean-Marie Klinkenberg) et Trattato di semiotica generale (Traité de sémiotique
Sémiotique 3
Principes
La sémiotique se fonde sur le concept de signe,, qui se distingue selon différents niveaux
de perception du plus vague au plus distingué, Priméité, Secondéité, Tercéité
respectivement nommés Représentamen, Objet, et Interprétant. Chacun de ses niveaux de
perceptions du signe sont eux-mêmes divisés en trois modes, nommés : -Représentamen :
qualisigne, sinsigne, legisigne -Objet : icône, indice, symbole -Interprétant : rhème,
dicisigne, Argument (ce dernier est l'aboutissement d'un déroulement inférentiel, défini par
le treillis des classes de signes, qui peut emprunter 5 chemins d'accès à la signification [5] :
hypotético-déductif, hypotético-inductif, empirico-déductif, empirico-inductif ou abductif)).
La différence entre les concepts de signe et d'indice. Aussi la fumée est-elle l'indice du feu,
et non un signe. Elle n'est que la conséquence naturelle du feu, et ne répondant à aucune
volonté établie de signifier, elle ne s'inscrit dans aucun code. (sauf chez les indiens
d'Amérique!)
Mis à part l'indice (ou "index"), Charles Sanders Peirce définissait deux types de signe :
• l' icône renvoie à l'objet signifié au moyen d'une ressemblance avec celui-ci. Ainsi, en
photographie ou en peinture, le portrait (icône) renvoie au sujet (objet). Évoquer une
couleur au moyen d'un objet (rubis, émeraude, saphir) est également un processus
iconique;
• le symbole renvoie à l'objet au moyen d'une convention d'ordre culturel qui repose sur
une association d'idées ou de valeurs. La balance et le glaive sont ainsi deux symboles
différents de la justice, reliés l'un et l'autre à des valeurs culturelles très fortes: l'équité
pour la balance, et la rigueur pour le glaive.
Il est très problématique de distinguer dans chaque observation ce qui reviendrait, de la
part d'un sujet agissant, à l'index, à l'icone ou au symbole. Ces trois catégories imprègnent
dans des proportions assez peu quantifiables, tout phénomène humain. On a pu prétendre
que toute forme d'action comporte une tentative de se mettre en scène comme individu, de
se présenter de manière inchoative. Il s'agirait d'une forme d'auto-portrait [6] non
nécessairement inconscient au sens freudien, plutôt infra-conscient, subconscient, tout
Sémiotique 4
Branches
La sémiotique est divisée en plusieurs branches, étudiant chacune un aspect ou domaine
particulier des signes, parmi lesquels ont peut citer :
• la biosémiotique, aussi appelé la sémiotique du vivant, qui étudie tous les aspects des
signes biologiques, dont il existe deux branches dédiées à l'étude des animaux :
• la zoosémiotique, qui étudie les signes des animaux (à l'exception de l'Homme) et
notamment la communication animale
• l'anthroposémiotique est quant à elle la branche qui étudie la communication humaine
• la → sémiotique visuelle
• Boris Uspenskij
• Julia Kristeva
• Christian Metz
• Raphaël Lellouche
• Eliseo Verón
• Denis Bertrand
• Eric Landowski
• Jean-Marie Klinkenberg
• Gianfranco Bettetini
• Jacques Fontanille
• Paolo Fabbri
• Pim M.
• Anne-Marie Houdebine
• Luis Jorge Prieto
• Eric Buyssens
Précurseurs :
• Diogenes von Babylon
• John Locke
• Giordano Bruno
• Wilhelm von Occam
• Platon
Bibliographie
• Denis Bertrand, Précis de sémiotique littéraire, Paris, Nathan, coll. « Fac. Linguistique »,
2000, 272 pages. Trad. italien, G. Marrone et A. Perri, Basi di semiotica letteraria, Roma,
Meltemi, 271 p., 2002. Trad. portugais, Sao Paulo, 2003.
• Denis Bertrand, Parler pour convaincre. Rhétorique et discours, Paris, Gallimard, 1999,
coll. « Le Forum ».
• Denis Bertrand, Alexandre Dézé, Jean-Louis Missika, Parler pour gagner. Sémiotique des
discours de la campagne présidentielle 2007, Paris, Presses de Sciences-po, 2007.
• Umberto Eco, Le signe, adaptation française de Jean-Marie Klinkenberg; Bruxelles,
Labor, 1988 (= Médias); repris en collection Livre de poche, n° 4159, Paris, Librairie
générale française, 1992.
• Umberto Eco, Traité de sémiotique générale, 1975.
• Nicole Everaert-Desmedt, Le processus interprétatif, introduction à la sémiotique de
Ch.S. Peirce, Liège, Pierre Mardaga éditeur, 1990.
• → Algirdas Julien Greimas et Joseph Courtès, 1979 et 1986, Sémiotique. Dictionnaire
raisonné de la théorie du langage, Paris, Hachette (= Hachette université, Série
Langage, Linguistique, Communication), deux tomes.
• Anne Hénault, Les enjeux de la sémiotique. Vol. 1, Introduction à la sémiotique générale,
Paris, P.U.F., 1979; vol. 2, Narratologie, sémiotique générale, Paris, P.U.F., 1983.
• Jean-Marie Klinkenberg, Précis de sémiotique générale, Louvain-la-Neuve, De Boeck,
1996 ( = Culture et Communication); repris en collection de poche, Paris, Le Seuil, coll.
Points, n° 411, 2000.
• C. et R. Marty, 99 réponses sur la sémiotique, Réseau académique de Montpellier,
CRDP/CDDP, 1992.
Sémiotique 6
• R. Marty, 1990, « L'algèbre des signes, Essai de sémiotique scientifique d'après C.S.
Peirce », Amsterdam John Benjamins.
• Alain Rey (dir.), Théories du signe et du sens. Lectures, Paris, Klincksieck, (= Initiation à
la linguistique), 2 vol., 1973 et 1976.
• Thomas A. Sebeok (éd.), 1994, Encyclopedic Dictionary of Semiotics, seconde édition
révisée et mise à jour. Tome 1 : A-M; tome 2 : N-Z; tome 3 : bibliographie (première
édition : 1986), Mouton, De Gruyter.
Voir aussi
Articles connexes
• → Signe (homonymes) | signe | Symbole
• Symbologie
• → Sémiologie
Liens externes
• (fr)(en) www.signosemio.com - Signo [7] - Site de présentation et de vulgarisation des
principales notions de sémiotique
• (en) Critical Semiotics [8] - Manuel en ligne d'introduction à la sémiotique de Scott
Simpkins
• (fr) Nouveaux Actes Sémiotiques [9] - Revue de sémiotique de l'Université de Limoges [10]
• (fr) Site de l'association Horizon Sémiologie [11] - Actualité et articles de sémiologie
[12]
• (fr) Exemples illustrés d'analyses sémiologiques - Analyse sémiologique et étude
marketing
Références
[1] Charles W. Morris, Foundations of the Theory of Signs, article dans l' International Encyclopedia of Unified
Science, 1938. Trad. fr. par J.-P. Paillet, Langages, n° 35, sept. 1974, Larousse.
[2] Charles Morris, Foundations of the Theory of Signs, article pour l'International Encyclopedia of United
Science, 1938.
[3] Charles W. Morris, Signs, Language and Behavior, 1946.
[4] http:/ / robert. marty. perso. cegetel. net/ semiotique/ marty. htm
[5] http:/ / robert. marty. perso. cegetel. net/ semiotique/ vrai-treillis. htm
[6] http:/ / auriol. free. fr/ psychanalyse/ autoport. htm
[7] http:/ / www. signosemio. com
[8] http:/ / www. chass. utoronto. ca/ epc/ srb/ cyber/ sim1. html
[9] http:/ / revues. unilim. fr/ nas/
[10] http:/ / www. unilim. fr
[11] http:/ / semiologie. net/
[12] http:/ / testconso. typepad. com/ semiologie/
Sémiotique visuelle 7
Sémiotique visuelle
La sémiotique visuelle est une branche de la → sémiotique. Elle étudie des objets de
signification se manifestant sur le canal visuel, et au premier rang de ceux-ci, l'image, ou,
en termes plus techniques, l'icône visuelle. Elle étudie ces phénomènes comme autant de
langages. Dans une société des images, il y a certes urgence à ce qu'existe une telle théorie
de la communication visuelle. Or, alors que depuis l'Antiquité, on a beaucoup spéculé sur le
langage, les débuts d'une réflexion scientifique sur l'image ne datent guère que du XVIIIe
siècle.
Différentes écoles
Dans les années 1980, elle s'est développée spectaculairement, avec les travaux de l'école
de Montréal (Fernande Saint-Martin), de l'école sémiotique de Paris (Jacques Fontanille) et
surtout ceux de l'école de Liège (Groupe µ), ou encore avec les travaux de Göran Sonesson.
La sémiotique visuelle a été particulièrement développée dans les travaux du Groupe µ, et
spécialement dans l'ouvrage fondamental qu'est Traité du signe visuel (1992). Cet ouvrage
part des fondements physiologiques de la vision, pour observer comment le sens investit
peu à peu les objets visuels. Il distingue d'une part les signes iconiques (ou icônes), qui
renvoient aux objets du monde, et les signes plastiques, qui produisent des significations
dans ses trois types de manifestation que sont la couleur, la texture et la forme. Il montre
comment le langage visuel organise ses unités en une véritable grammaire. Une telle
grammaire permet de voir comment fonctionne une rhétorique visuelle, au sein d'une
rhétorique générale.
Développement de la discipline
La sémiotique visuelle a donc pu contribuer à aborder de grands thèmes de la sémiotique
tout court, comme celui de l'icône, déjà abordé par Umberto Eco, ou celui de la valeur des
signes plastiques comme la couleur.
La discipline qu'est la sémiotique visuelle est surtout pratiquée dans les Départements de
communication, d'histoire de l'art, de design et d'architecture ; elle est stimulée par
l'existence d'une Association internationale de sémiotique visuelle, dont la revue officielle
s'intitule Visio.
Algirdas Julien Greimas 8
Biographie et parcours
Greimas naît le 9 mars 1917 à Tula en Russie (de parents lituaniens. Ses études le mènent
jusqu'au baccalauréat en 1934. Il étudie alors le droit à Kaunas (Lituanie).
De 1936 à 1939, Greimas est en France à Grenoble où il obtient une licence de Lettres. Il
marque un goût prononcé pour le Moyen Age et se tourne vers des études de dialectologie
franco-provençale sous la direction d'Antonin Duraffour. Il mène une enquête dans le
Grésivaudan à la recherche d'un substrat ligure pré-celtique.
Greimas repart en Lituanie en 1939 pour son service militaire, alors que le pays est
successivement envahi par les Soviétiques (1940) et par les Allemands (1941). Son premier
article est une métaphore de la résistance anti-nazie publié en lituanien : "Cervantes et son
Don Quichotte", Varpai, Almanach littéraire. En 1944, alors que la Lituanie est de nouveau
envahie par les Soviétiques, il revient en France.
Greimas inscrit à la Sorbonne une thèse de doctorat d'université avec Ch. Bruneau sur le
vocabulaire de la mode. Elle est transformée en thèse d'État et soutenue en 1948 : La Mode
en 1830. Essai de description du vocabulaire vestimentaire d'après les journaux de mode de
l'époque, Thèse de doctorat ès lettres, Paris, (431 pages) ; Quelques reflets de la vie sociale
en 1830, Thèse secondaire, Paris (147 pages). Ces travaux sont inspirés par l'analyse
lexicologique synchronique (ou statique) de Georges Matoré, avec lequel il publie la même
année "La Méthode en lexicologie. A propos de quelques thèses récentes", Romanische
Forschungen, LX et en 1950 "La Méthode en lexicologie, II", Romanische Forschungen,
LXII.
Après avoir été stagiaire de recherche au CNRS il est depuis 1949 Maître de conférence à
la faculté des Lettres d'Alexandrie, en Égypte, où il enseigne l'histoire de la langue
française. Il y rencontre Roland Barthes et Charles Singevin, et abandonne
progressivement la lexicologie qu'il juge impropre à structurer les champs sémantiques.
Inspiré par les travaux de Merleau-Ponty et de Lévi-Strauss, il publie "L'Actualité du
saussurisme", Le Français moderne, 3, 1956 et postule, d'après Saussure un monde
structuré et saisissable dans ses significations. L'objectif est d'élaborer une méthodologie
unifiée des sciences sociales.
En 1958, il est nommé en Turquie, à Ankara, où il occupe la chaire de Langue et grammaire
française. A partir de 1960, il enseigne aussi à l'université d'Istanbul et crée avec J. Dubois,
J.C. Chevalier, H. Mitterand la Société d'étude de la langue française. Il est nommé en 1962
professeur de linguistique française à l'université de Poitiers.
Il publie en 1963 Comment définir les indéfinis ? (Essai de description sémantique), Études
de linguistique appliquée, 2, en référence aux travaux de Viggo Brøndal (da) ; puis La
Description de la signification et la mythologie comparée, L'Homme, sept-déc. 1963, rédigé
Algirdas Julien Greimas 9
Publications
• Sémantique structurale : recherche et méthode, Larousse, 1966
• Dictionnaire de l'ancien français jusqu'au milieu du XIVe siècle, Larousse, 1968
• Du sens, essais sémiotiques, Éditions du Seuil, 1970
• Maupassant : la sémiotique du texte, exercices pratiques, Éditions du Seuil, 1975
• Sémiotique et sciences sociales, Éditions du Seuil, 1976
• Sémiotique : dictionnaire raisonné de la théorie du langage (avec Joseph Courtés),
Hachette, 1979
• Du sens. 2, Éditions du Seuil, 1983
• Des dieux et des hommes : études de mythologie lithuanienne, PUF, 1985
• De l'imperfection, P. Fanlac, 1987
• Sémiotique des passions : des états de choses aux états d'âme (avec Jacques Fontanille),
Éditions du Seuil, 1991
• Dictionnaire du moyen français (avec Teresa Mary Keane), Paris : Larousse, 1992
Voir aussi
Articles connexes
• le → carré sémiotique
• le schéma actanciel
Liens externes
• La sémiotique narrative de A-J Greimas par Dirk de Geest [2]
[3]
• Signo - Explications et mises en application des théories sémiotiques de Greimas
Références
[1] Cette biographie est pour l'essentiel rédigée à partir des informations fournies par Jean-Claude Coquet
(Université Paris VIII) pour le recueil d'hommage "Exigences et perspectives de la sémiotique", John Benjamins
Publishing Company, 1985.
[2] http:/ / www. imageandnarrative. be/ uncanny/ dirkdegeest. htm
[3] http:/ / www. signosemio. com/ greimas/ greimas. asp
Carré sémiotique 11
Carré sémiotique
Le Carré sémiotique - connu également
sous l'appellation de rectangle de Greimas
ou bien de rectangle sémantique) - consiste
dans une manière de classifier les concepts
qui se rapportent à une paire de concepts
opposés, tels que féminin-masculin,
beau-laid, etc. et d'étendre ainsi l'ontologie
correspondante. Le carré sémiotique a été
créé par le linguiste et sémioticien
lithuanien → Algirdas Julien Greimas, à
partir du carré logique d'Aristote. À partir
d'une opposition donnée de deux concepts
S1 et S2, le carré sémiotique permet
d'obtenir tout d'abord l'existence de deux Le carré sémiotique
autres concepts, soit ~S1 et ~S2. Les
relations entre les quatre concepts ainsi obtenus sont les suivantes:
• S1 et S2: opposition
• S1 et ~S1, S2 et ~S2: contradiction
• S1 et ~S2, S2 et ~S1: complémentarité
Le carré sémiotique permet également d'obtenir, dans un deuxième mouvement, un certain
nombre de méta-concepts, qui sont composés à partir des quatre premiers. Parmi ces
méta-concepts, les plus importants sont:
• S1 et S2
• ni S1 ni S2
Par exemple, à partir de la paire de concepts opposés masculin/féminin, on obtient:
• S1: masculin
• S2: féminin
• ~S1: non-masculin
• ~S2: non-féminin
• S1 et S2: à la fois masculin et féminin, c'est-à-dire hermaphrodite, bisexué
• ni S1 ni S2: ni masculin ni féminin, c'est-à-dire asexué
Des alternatives au carré sémiotique ont été proposées. Il s'agit par exemple des graphes
conceptuels ou des matrices de concepts.
Carré sémiotique 12
Références
• Louis Hébert (2006), “ Le carré sémiotique ”, dans Louis Hébert (dir.), Signo on-line,
Rimouski (Quebec) [1]
• Joseph Courtés (1991), Analyse sémiotique du discours. De l'énoncé à l'énonciation,
Paris, Hachette
• → Algirdas Julien Greimas (1966). Sémantique structurale. Paris: Larousse
Liens externes
[2]
• Sémantique textuelle - Le carré sémiotique, Michel Ballabriga (2003), texto !
Voir aussi
• → Algirdas Julien Greimas
• Analyse paradigmatique
Références
[1] http:/ / www. signosemio. com/ greimas/ a_carresemiotique. asp
[2] http:/ / www. revue-texto. net/ Reperes/ Reperes. html
Schéma actantiel
Le schéma actanciel rassemble l'ensemble des rôles (les actants) et des relations qui ont
pour fonction la narration d'un récit, par acte.
Un personnage, le héros, poursuit la quête d'un objet.
Les personnages, événements, ou objets positifs qui l'aident dans sa quête sont nommés
adjuvants. Les personnages, événements ou objets négatifs qui cherchent à empêcher sa
quête sont nommés opposants.
La quête est commanditée par un émetteur (ou destinateur), à destination d'un
destinataire. D'une façon générale, tous les personnages qui tirent profit de la quête sont
les bénéficiaires.
Des rôles peuvent être cumulés par un personnage, un objet ou un événement ; ou répartis
entre plusieurs personnages, objets ou événements. Il est à noter que plus d'un schéma
actanciel peut s'appliquer à une seule histoire.
Schéma actantiel 13
Exemples :
• Un roi (émetteur) demande à un chevalier (héros) d'aller chercher une fleur magique
(objet de la quête), et la lui remettre (l'émetteur est ici le destinataire). Sur son chemin, il
devra se protéger d'un orage (opposant) dans une grotte (adjuvant ou objet magique),
puis combattre un dragon (opposant) qu'il tuera grâce à une épée magique (objet
magique adjuvant) donnée par un lutin (adjuvant).
• Plus moderne : Le commissaire Dupont charge de l'enquête notre héroïne Martine, afin
de découvrir le meurtrier de Hans. Des indicateurs fourniront des indices, des preuves
seront trouvées, un suspect se croyant inculpé tentera de tuer Martine. Le coupable sera
confondu, s'ensuivra une course poursuite et des échanges de coups de feu avant
l'arrestation et la remise du coupable au juge d'instruction
Voir aussi
• Conte
Schéma quinaire 14
Schéma quinaire
Le schéma quinaire est un type de → schéma narratif, c'est-à-dire de construction du
récit, décrit par Paul Larivaille dans L'Analyse morphologique du récit. Il a été utilisé
d'abord pour décrire la structure élémentaire des contes.
1. Situation initiale : le décor est planté, le lieu et les personnages introduits et décrits
2. Complication : perturbation de la situation initiale
3. Action : moyens utilisés par les personnages pour résoudre la perturbation
4. Résolution : conséquence de l'action
5. Situation finale : résultante de la résolution, équilibre final
Par la suite, le schéma quinaire a été adopté par la linguistique textuelle (cf. Adam 1997)
pour décrire un type de séquence prototypique organisant la textualité, à côté d'autre
séquences telles que la description, l'argumentation, l'explication et le dialogue.
La narratologie post-classique (cf. Baroni 2007) est venue critiquer ce schéma en insistant
sur le fait qu'il décrit davantage les différentes étapes de l'actualisation du récit par un
interprète que la structure immanente du texte narratif lui-même. Selon cette approche, la
complication agit comme un inducteur d'incertitude qui pousse l'interprète à se demander
comment la situation narrative sera résolue, ce qui amène la production d'une tension
narrative prenant la forme du suspense (dans le cas d'un récit chronologique), ou de la
curiosité (quand la complication s'apparente à la difficulté de comprendre la nature exacte
d'un événement présent ou passé, situation type du roman policier à énigme).
Bibliographie
• Paul Larivaille, "L'analyse (morpho)logique du récit", Poétique, n° 19, 1974, pp. 368-388.
• Vincent Jouve, La Poétique du roman, Paris, SEDES, 1997
• Jean-Michel Adam, Les Textes, types et prototypes. Récit, description, argumentation,
explication et dialogue, Paris, Nathan, 1997
• Raphaël Baroni, La Tension narrative, Paris, Seuil, coll. "Poétique", 2007
Signe 15
Signe
Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même
nom.
Communications
• Signe, concept général en sémiologie.
• Signe, chez les sourds : composant de base de la langue des signes
• Signe, en linguistique : réunion d'un signifiant et d'un signifié
• Signe, en écriture : synonyme de « graphème », ou de « caractère »
Religions et croyances
• Signe : présage (bon ou mauvais signe)
• Signe, dans la religion chrétienne : synonyme de « miracle »
• Signe, en astrologie : signe du zodiaque ou signe astral
Divers
• Signe : acronyme de « service d'intérêt général non économique »
• Signe, en médecine : indice objectif d'un processus pathologique déterminé
• Signe, en mathématiques : symbole d'une opération mathématique
• Signe : astéroïde N°459, découvert par Max Wolf en 1900
Voir aussi
Communications
• Signe ostentatoire : objet matériel mis en évidence pour transmettre un message (par
exemple, une voiture de luxe, pour la richesse)
• Signes
Cinéma
• Le Signe de la croix (« The Sign of the cross ») : film américain réalisé par Cecil B. De
Mille, sorti en 1932
• Le Signe du lion : film français d'Éric Rohmer (1959)
• Le Signe du païen (« Sign of the Pagan ») : film américain réalisé par Douglas Sirk en
1954
• Signé Arsène Lupin : film français de Yves Robert sorti en 1959
• Signé Cat's Eyes : anime japonaise créée d'après le manga éponyme de Tsukasa Hojo,
diffusée entre 1983 et 1985 sur le réseau NTV
• Signé Dumas : film français réalisé par Safy Nebbou en 2009
• Signé Renart : film suisse réalisé par Michel Soutter et sorti en 1986
• Sous le signe de Monte-Cristo : film français d'André Hunebelle, adaptation moderne
du roman d’Alexandre Dumas (1968)
• Sous le signe du taureau : film français réalisé par Gilles Grangier en 1968
Signe 16
Littérature
• Le Lombard - Signé : collection de bandes dessinées publiée par les éditions Le
Lombard
• Le Signe des Ténèbres : premier tome des Chroniques de la Lune Noire, bande
dessinée médiéval-fantastique réalisée par Olivier Ledroit (dessin) et François Froideval
(scénario), édité chez Zenda en 1989
• Signe de Piste : collection de romans pour la jeunesse créée en 1937 au sein des
éditions Alsatia
• Signe suspect (« Trace ») : roman policier américain de Patricia Cornwell, publié en
2004
Musique
• Signe Anderson : chanteuse américaine, principalement connue pour avoir été la
première chanteuse de Jefferson Airplane
• Signe de vie, signe d'amour : chanson d'Alain Chamfort sortie en 1972
Religions et croyances
• Signe appris, dans la religion bouddhique : notion de méditation
• Signe de la croix, dans la religion chrétienne : geste figurant la croix de Jésus-Christ
• Signe réfléchi, dans la religion bouddhique : notion de méditation
Divers
• René-Pierre Signé : homme politique français, membre du Parti Socialiste (né en 1930)
• Signe algébrique, en mathématiques : un des deux symboles, + (plus) ou - (moins),
servant à préciser si un nombre est positif ou négatif
Sémiologie 17
Sémiologie
Linguistique
Disciplines :
• Phonétique
• Phonologie
• Morphologie
• Syntaxe
• Lexicologie
• Sémantique
• Pragmatique
• Dialectologie
• Ethnolinguistique
• Sociolinguistique
• Psycholinguistique
• → Sémiologie
Théories :
• Structuralisme
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• Guillaumisme
• Tesnièrisme
• Distributionalisme
• Grammaire générative
• Théories de l'énonciation
Sémiologie en linguistique
La sémiologie (du grec « séméion », le → signe, et logos, "discours", "raison", "étude")
apparaît être une discipline récente. En linguistique, la théorie générale des signes n'est
pas nouvelle puisqu'on la rencontre chez des auteurs comme Court de Gébelin ou
Joseph-Marie de Gérando.
Tombée presqu'un siècle dans l'oubli, la publication du Cours de linguistique générale de
Ferdinand de Saussure propose d'en renouveler la définition, ou plutôt d'en circonscrire le
champ d’étude : « On peut donc concevoir une science qui étudie la vie des signes au sein
de la vie sociale ; elle formerait une partie de la psychologie sociale, et par conséquent de
la psychologie générale ; nous la nommerons sémiologie. Elle nous apprendrait en quoi
consistent les signes, quelles lois les régissent. Puisqu’elle n’existe pas encore, on ne peut
dire ce qu’elle sera ; mais elle a droit à l’existence, sa place est déterminée d’avance. La
linguistique n’est qu’une partie de cette science générale… » (de Saussure, 1972 [1916], p.
33).
On assiste alors à un regain d'intérêt pour l'étude des signes, et la sémiologie devient une
nouvelle discipline dans les Sciences sociales avec des auteurs comme Greimas, Barthes,
Jean Baudrillard, Mounin ou Umberto Eco.
Cette définition sera progressivement étendue à d'autres champs que la philologie pour
devenir une science générale de la communication. Ainsi, Buyssens s’est proposé de définir
la sémiologie comme « la science qui étudie les procédés auxquels nous recourons en vue
de communiquer nos états de conscience et ceux par lesquels nous interprétons la
communication qui nous est faite » (Buyssens, 1943, p. 5). Cette définition, très emprunte
d'individualisme méthodologique, sera vite dépassée par la conception de Greimas qui
envisage la sémiologie dans toute sa dimension culturelle et comme un fait social total.
Aujourd'hui, le second sémiotique prédomine. Il fallait donc que le premier se cantonne
dans un sens plus spécialisé ; ce fut celui de la description spécifique de systèmes de signes
particuliers. Pour Hjelmslev, la sémiologie est une sémiotique dont le plan du contenu est
lui-même une sémiotique. Cette distinction est d'une certaine manière reflétée ici. D'une
démarche plus consciente, nous avons voulu, dans l'expression « système sémiologique »
par exemple, introduire entre sémiotique et sémiologique la même nuance que celle qui
existe entre phonétique et phonologique : une nuance entre la science de la substance et
celle de la forme.
"DEUX ÉCOLES EN SÉMIOLOGIE. Sémiologie de la Communication et Sémiologie de la
signification. 1) La sémiologie de la Communication étudie uniquement le monde des
signes, par exemple l'étude des systèmes de vêtements de deuil ou de la canne blanche de
l'aveugle (système à un seul signe ou signe isolé). Représentants éminents : Georges
MOUNIN, Éric BUYSSENS, Louis PRIETO. La sémiologie de la Communication a étudié : le
code de la route, les signaux ferroviaires maritimes et aériens, le morse, les sonneries
militaires, les insignes, les langages machine, la notation musicale, le langage de la chimie,
des ordinateurs, les langues parlées, sifflées, le tam-tam... 2) La sémiologie de la
Signification n'a pas d'a priori, elle étudie signes et indices, sans se préoccuper de la
distinction. Représentant : Roland BARTHES créateur du courant. Elle s'intéresse à tout ce
qui signifie quelque chose sans se préoccuper si cela est volontaire ou pas. Interprétation
de phénomènes de société, elle cherche si les choses n'ont pas un sens caché, des valeurs
symboliques par exemple le combat bien/mal chez les catcheurs. Le combat à un rôle de
catharsis. Elle s'est occupé d'analyse de pubs, des notions impliquées dans le langage. -
Sémiologie 19
Sémiologie médicale
C'est pour la médecine que ce terme a été inventé par Emile Littré. La sémiologie médicale
est la partie de la médecine qui étudie les symptômes et signes et la façon de les relever et
de les présenter afin de poser un diagnostic.
Sémiologie en géographie
On parle également de sémiologie en géographie. Elle y est utilisée comme "technique"
d’interprétation ou de traduction. En particulier, la géographie s’intéresse non seulement à
la sémiologie générale, mais aussi à la sémiologie graphique : par exemple, l’étude de la
pertinence des représentations de l’espace (notamment cartographiques) et des groupes
sociaux qui les peuplent (représentations paysagères, processus de construction de
l’identité, etc.) utilise le cadre conceptuel de la sémiologie graphique.
Sémiologie visuelle
La sémiologie visuelle ou → sémiotique visuelle a été particulièrement développée dans les
travaux du Groupe µ, et spécialement dans l'ouvrage fondamental qu'est Traité du signe
visuel (1992). Cet ouvrage part des fondements physiologiques de la vision, pour observer
comment le sens investit peu à peu les objets visuels. Il distingue d'une part les signes
iconiques (ou icônes), qui renvoient aux objets du monde, et les signes plastiques, qui
produisent des significations dans ses trois types de manifestation que sont la couleur, la
texture et la forme. Il montre comment le langage visuel organise ses unités en une
véritable grammaire. Une telle grammmaire permet de voir comment fonctionne une
rhétorique visuelle, au sein d'une rhétorique générale.
Sémiologie de la photographie
Pol Corvez (sémiologue à l'université d'Angers) travaille sur la sémiologie de la
photographie. Au lieu de se fonder sur les référents, comme le font les typologies
traditionnelles, il se fonde sur le repérage et l'analyse des signifiants propres à la
photographie et aux arts graphiques et propose une typologie des œuvres photographiques.
Il appelle cette nouvelle discipline la «photologie ». Cette typologie comprend quatre
classes : le Clinique, le Mythique, le Déixique et le Morphique. Sa thèse La photologie :
pour une sémiologie de la photographie, est consultable dans les bibliothèques
universitaires.
Sémiologie 20
Sémiologie du cinéma
La sémiologie du cinéma a notamment été développée par Christian Metz.
Sémiologie de la musique
Dans les années 1970 Jean-Jacques Nattiez et Jean Molino publient les textes de base de la
sémiologie de la musique « Fondements d´une sémiologie de la musique » et « Fait musical
et sémiologie de la musique ».
La sémiologie de Molino et Nattiez se base sur deux triades :
• la notion de tripartition des formes symboliques et
• la conception triadique du signe développée par Charles Sanders Peirce.
La tripartition de Molino et Nattiez soutient que toute oeuvre musicale peut être abordée
de trois points de vue :
• le niveau poïétique (point de vue de la production),
• le niveau esthésique (point de vue de celui qui reçoit le message musical) et
• le niveau immanent de l´œuvre (niveau neutre, l´ensemble des configurations du texte
musical).
L´originalité de la tripartition de Molino et Nattiez est l´affirmation de la non-convergence
des ces trois niveaux.
Voir aussi
Articles connexes
• → Sémiotique
• Sémiologie graphique
• Sémiologie de la musique
• Sémiologie de la photographie
• Sémiologie du cinéma
• Bibliographie en sémiologie de l'art
• Bibliographie de logique et de philosophie du langage
• Signe | Symbole
• Langage
• Information
• Techniques d'écriture
• Photographie
• Image
Notes, références
[1] Terme de médecine. Partie de la médecine qui traite des signes des maladies. in Dictionnaire de Médecine,
1855
Narratologie 21
Narratologie
La narratologie (science de la narration) est la discipline qui étudie les techniques et les
structures narratives mises en œuvre dans les textes littéraires.
Histoire de la narratologie
Les premiers travaux en narratologie des études littéraires modernes proviennent du
formalisme russe et tout particulièrement des travaux de Victor Chklovski et de Boris
Eichenbaum.
En Allemagne la narratologie s'est développée sous l'impulsion de Franz Karl Stanzel et de
Käte Hamburger.
Comme la → sémiologie, la narratologie s'est développée en France à la fin des années
1960, grâce aux acquis du structuralisme. En 1969, Tzvetan Todorov, forgeait le terme dans
grammaire du Décaméron, et en 1972, Gérard Genette définissait certains de ses concepts
fondamentaux dans Figures III.
Le personnage
Un récit est composé de plusieurs éléments essentiels, notamment un personnage,
c’est-à-dire celui qui participe à l’histoire, le narrateur, celui qui raconte l’histoire et,
enfin, un auteur, celui qui l’écrit. Il ne faut donc pas confondre le narrateur et l’auteur,
puisque le narrateur n’est, en fait, qu’un rôle joué et inventé par l’auteur. Donc, le
narrateur narre l’histoire et l’écrivain l’écrit.
De même, tout comme une œuvre contient un auteur implicite, il existe aussi un lecteur et
une personne construite à qui on destine le récit, c’est-à-dire le destinataire : « Le texte,
objet de communication, ne se conçoit pas sans destinataire implicite. »[1] Le destinataire
se définit comme le lecteur implicite à qui s’adressent les « effets de lecture programmés
par le texte » [2] , soit celui à qui s’adresse la narration. Selon Vincent Jouve, à la suite de
l’analyse du destinataire on peut théoriquement mettre au jour les réactions du « lecteur
réel », c’est-à-dire le sujet bio-psychologique qui tient le livre entre ses mains, lors de sa
lecture du texte.
En narratologie, on nomme le destinateur « narrateur », par définition celui qui émet le
message, et le destinataire « narrataire », celui à qui s’adresse le discours énoncé. Le
narrataire n’a pas plus une existence réelle que le narrateur : ils n’existent que sous la
forme textuelle. Le narrataire existe sous trois formes : narrataire intradiégétique (qui a
toutes les caractéristiques d'un personnage), narrataire invoqué (qui n'a de caractéristique
fictionnelle que l'apostrophe du narrataire intradiégétique[3] ), narrataire extradiégétique
(qui correspond à une figure de lecteur postulée par le texte lui-même et à laquelle tout
lecteur s'identifie en lisant l'histoire)[4] .
Narratologie 22
Le modèle sémiotique
De prime abord, la → sémiotique est la science dont l'objet est l'ensemble des processus de
signification. Comme la sociologie ou la psychologie, la sémiotique n'a pas d'objet propre,
mais elle constitue une grille d'analyse des phénomènes affectant le vivant et donc, elle
représente un lieu où peuvent converger de nombreuses sciences comme la linguistique,
l'anthropologie, la sociologie, la philosophie, l'épistémologie, etc. Peu importe son objet
d'étude, elle approche les différents phénomènes qui le constituent en se demandant quel
en est leur SENS.
La sémiotique narrative, voire la sémiotique greimassienne, s'intéresse aux structures de
l'histoire qui compose le récit, soit au "contenu". Sur ce plan, l'histoire peut se définir
comme un enchaînement d'actions prises en charge par des acteurs. Par définition,
l'acteur est l'instance chargée d'assumer les actions qui font fonctionner le récit. En effet, il
ne peut y avoir de récit sans actions.
En ce qui concerne les actants, on se réfère surtout au schéma actanciel tel qu'établit par
A.J. Greimas. Selon lui, les rôles actantiels (ou actants) sont au nombre de six:
• le sujet
• l'objet
• l'opposant
• l'adjuvant
• le destinateur
• le destinataire
Finalement, le rôle thématique désigne l'acteur qui est porteur de sens, notamment au
niveau figuratif. Il renvoie donc à des catégories (psychologiques, sociales) permettant
d'identifier le personnage sur le plan du contenu. Selon Vincent Jouve [5] "si le rôle actantiel
assure le fonctionnement du récit, le rôle thématique lui permet de véhiculer du sens et des
valeurs. De fait, la signification d'un texte tient en grande partie aux combinaisons entre
rôles actantiels et rôles thématiques".
Le modèle sémiologique
Une approche est qualifiée de → sémiologique lorsqu'elle choisit d'étudier un aspect (par
exemple le personnage) sur le modèle du signe linguistique. Ainsi, le personnage devient le
"signe" du récit et se prête à la même qualification que les signes de la langue. De ce fait,
on peut classer les personnages d'un récit en trois catégories:
• les personnages référentiels : ils reflètent la réalité (personnages historiques,
mythologiques, personnages types);
• les personnages embrayeurs : ils dessinent la place de l'auteur ou du lecteur dans la
fiction (narrateur-témoin, observateur);
• les personnages anaphores : ils rappellent des données importantes ou préparent la suite
du récit (historien, enquêteur, biographe, devin, prophète).
Philippe Hamon retient aussi trois champs d'analyse :[6]
• l'être (le nom, le portrait physique, la psychologie, etc.);
• le faire (les rôles thématiques et les rôles actantiels);
• l'importance hiérarchique (statut et valeur).
Narratologie 23
Le modèle sémio-pragmatique
Dans la lignée des travaux effectués par Umberto Eco dans Lector in fabula (1985), une
approche sémio-pragmatique étudie le personnage comme "effet de lecture". En d'autres
termes, la narration (la manière dont le narrateur effectue sa présentation, sa mise en
scène) influence l'image que retient le lecteur d'un personnage et les sentiments qu'il lui
inspire.
Selon Vincent Jouve les personnages peuvent induire trois types différents de lecture :[7]
"Un personnage peut se présenter comme un instrument textuel (au service du projet que
s’est fixé l’auteur dans un roman particulier), une illusion de personne (suscitant, chez le
lecteur, des réactions affectives), ou un prétexte à l’apparition de telle ou telle scène (qui,
sollicitant l’inconscient, autorise un investissement fantasmatique). On nomme
respectivement ces trois lectures : l’effet-personnel, l’effet-personne et l’effet-prétexte."
L'analyse de Genette
Le temps narratif
Il est important de toujours bien distinguer ce qui relève ou non de la narratologie,
c'est-à-dire ici, le temps de l'univers représenté et les temps du discours.
La narratologie peut analyser le temps du récit. Il en existe plusieurs : l'ordre, la durée, la
fréquence, etc. L'ordre du récit est l'ordre des faits. Il peut y avoir rétrospection ou
anticipation, l'ordre peut aussi être linéaire mais aussi anachronique. La durée quant à elle
est le temps que dure les faits, le rythme de la narration. Aussi, la fréquence est le nombre
de fois qu'un événement s'est passé.
On peut distinguer :
1. l'ellipse : Certains événements dans la narration sont passés sous silence et à ce moment
on utilise une ellipse temporelle pour que le lecteur puisse se situer dans le texte.
Exemple : « Le jour J (ellipse temporelle) arriva ». On peut supposer que les jours
précédents n'ont pas été narrés.
2. le sommaire : on résume en quelques lignes des événements de longue durée, le récit va
plus vite que l'histoire.
3. la scène : le temps de narration est égal au temps du récit. On raconte les événements
tels qu'ils se sont passés. Exemple : dans un dialogue.
4. la pause : le récit avance, mais l'histoire est suspendue, on omet une période de
l'histoire. Exemple : lors d'une description.
Voir aussi
Bibliographie
• Umberto Eco, Lector in fabula : Le rôle du lecteur ou la Coopération interprétative dans
les textes narratifs, Paris, Grasset biblio essais, 1985
• Gérard Genette, Figures III, Paris, Seuil Poétique, 1972
• Raphaël Baroni, La Tension narrative, Paris, Seuil Poétique, 2007
Articles connexes
• → Diégèse
• Intrigue
• Mimésis
• Schéma actanciel
• Schéma narratif
• → Schéma quinaire
• Tension narrative
Auteurs
• Jean-michel Adam, qui a repris dans ses travaux le schéma quinaire de Larivaille.
• Raphaël Baroni
• Umberto Eco
• Gérard Genette
• A.J. Greimas
• Philippe Hamon
• Vincent Jouve
• Tzvetan Todorov
Narratologie 26
Liens externes
• site Vox Poetica [9]
• Site des Cahiers de la narratologie [10]
[11]
• Site d'E. Simonnet, présentant les principaux concepts narratologiques
Références
[1] Vincent Jouve, L’effet-personnage dans le roman, coll. « Écriture », Paris, PUF, 1992, p. 18
[2] JOUVE, Vincent. L’effet-personnage dans le roman, coll. « Écriture », Paris, PUF, 1992, p.21
[3] WAGNER, Frank. "Analogons (de quelques figures de lecteurs/lectrices dans le texte et de leurs implications
pragmatiques)", in Revue d'études cuturelles (Lecteurs et lectrices, théories et fictions), Dijon, Association
bourguignonne d'Etudes Linguistiques et Littéraires, n°3, automne 2007, pp. 11 à 33.
[4] JOUVE, Vincent. La Lecture, Hachette, coll. "Contours littéraires", 1993.
[5] La poétique du récit, Éd. Armand Colin, 1997, p.53
[6] Pour un statut sémiologique du personnage Seuil, coll. Point, 1977
[7] L'effet-personnage dans le roman PUF, coll. Écriture, 1992
[8] L'analyse morpho-logique du récit, in Poétique n°19, 1974
[9] http:/ / www. vox-poetica. org
[10] http:/ / revel. unice. fr/ cnarra/
[11] http:/ / emile. simonnet. free. fr/ sitfen/ narrat/ narr0001. htm
Diégèse
Le nom diégèse, du grec διήγησις (diêgêsis), a deux acceptions :
• dans les → mécanismes de narration, la diégèse est le fait de raconter les choses, et
s'oppose au principe de mimesis qui consiste à montrer les choses ;
• c'est l'univers d'une œuvre, le monde qu'elle évoque et dont elle représente une partie.
En narratologie
Dans une œuvre, on peut souvent distinguer plusieurs niveaux diégétiques :
• le niveau extradiégétique : c'est le niveau du narrateur lorsque celui-ci ne fait pas
partie de la fiction (par exemple narrateur omniscient), sait tout ce qui est extérieur à la
fiction ;
• le niveau diégétique ou intradiégétique : c'est le niveau des personnages, de leurs
pensées, de leurs actions ;
• le niveau métadiégétique ou hypodiégétique : c'est lorsque la diègèse contient
elle-même une diégèse, par exemple un personnage-narrateur ; le cas typique est
Shéhérazade dans les Mille et une nuits, ou encore les nombreuses digressions de
Jacques dans Jacques le fataliste et son maître de Denis Diderot.
Au niveau métadiégétique, lorsque le personnage-narrateur prend lui-même part aux
éléments du récit qu'il raconte, il est dit « homodiégétique » ; lorsqu'il raconte des
histoires dont il est absent, il est dit « hétérodiégétique ».
Diégèse 27
Voir aussi
Articles connexes
• Son diégétique et extradiégétique
Références
[1] Etienne Souriau: Vocabulaire d'esthétique, Presses universitaires 1990, p. 581
Sources et contributeurs de l'article 28
Sémiotique visuelle Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=44153697 Contributeurs: Bregalad1959, Chtfn, JLM, Jean-Louis Lascoux,
Lucius Esox, Mister Cola, Ollamh, Petit Djul, 3 modifications anonymes
Algirdas Julien Greimas Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=42789229 Contributeurs: 2514, Alchimist, Badmood, Bourrichon,
Chouchoubidou, DocteurCosmos, Eölen, HYUK3, Hectoralos, JLM, Jeje54sp, Jibi44, Kilom691, Meodudlye, Olivier Hammam, Semio, Surréalatino, Thierry
Caro, Tournachon, Xavier M., 23 modifications anonymes
Carré sémiotique Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=41867781 Contributeurs: Ange Gabriel, Kilom691, Semio, SuperHeron, 9
modifications anonymes
Schéma actantiel Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=40505998 Contributeurs: 2052645, A3 nm, Anisite, Anne97432, Archeos,
BekiLambert, Huster, JB, Joachim, Ludovic89, Maurilbert, Mitrius, Nastassia5452, O2, Patatosaure, Piaf, Ryo, Yuzuru, 29 modifications anonymes
Schéma quinaire Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=41625134 Contributeurs: Cnarbel, Howard Drake, Jastrow, Neuceu, O2, Rbaroni,
1 modifications anonymes
Signe Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=42280384 Contributeurs: (anonyme), 16@r, Alno, Chandres, Cépey, Dimitridf, Gemme,
Goliadkine, Holycharly, Ingried, Jérome Bru, Ollamh, Orthogaffe, Pio, Puff, Sebleouf, Soig, Staatenloser, VIGNERON, Vincent Ramos, YolanC, Yves30, 9
modifications anonymes
Sémiologie Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=44153775 Contributeurs: 2mots, Alno, Anymora, Arnaud.Serander, Bertrand Bellet,
Bourrichon, Deep silence, Dhatier, Epommate, Erasmus, Francis Vérillon, Goliadkine, Harmonia Amanda, Heurtelions, Highlander, JLM, Jerome66,
Jloriaux, Jusjih, Jérome Bru, Kelson, Lilian, Louis-garden, Lucronde, Léon66, Marc Girod, Max perret, Med, Mehdi7687, Moussu Miroul, Nguyenld,
Ollamh, Orthogaffe, Padawane, Peter17, Piero, Rhizome, Saki3, Solveig, Thedreamstree, UGhz, Verdy p, Vincent Ramos, Windreaver, Zertrin, 40
modifications anonymes
Narratologie Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=44189044 Contributeurs: 2514, Alno, B-noa, Boretti, Bourrichon, Cdang, Curry, Eölen,
HYUK3, Immonde, Israfel, J55555555555555ttfhujdt, Jastrow, Jef-Infojef, Jloriaux, Le gorille, Lefort, Murr, Nataraja, Neuceu, Orthogaffe, Poulpy, R,
Rbaroni, Rhizome, Sam Hocevar, Surréalatino, TroisiemeLigne, TwoWings, UGhz, Wanderer999, Wart Dark, Zexen, script de conversion, 44
modifications anonymes
Diégèse Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=41400133 Contributeurs: Ahbon?, Badmood, COKPAT, Cdang, Fabos, Fimac, Gribouille48,
Harrieta171, Lmaltier, Mattisan, Methexis, Mlouf, Ormolu Niblick, Oxo, Patapiou, Piku, Rogojine, Solveig, Weft, 16 modifications anonymes
Source des images, licences et contributeurs 29
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