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ROMAN ET RÉCIT : CHAPITRE 4

Course contents
Table des matières
1 UNE MORT TRAGIQUE ...................................................................................................................................3
1.1 INTRODUCTION ..........................................................................................................................................3
2 SÉANCE 1 : UNE CRÉATURE FANTASTIQUE ................................................................................................4
2.1 LIRE LE TEXTE............................................................................................................................................4
2.2 RÉALISME ET NATURALISME ........................................................................................................................4
2.3 UNE MACHINE HUMANISÉE ..........................................................................................................................7
2.4 UNE MACHINE ANIMALISÉE ..........................................................................................................................8
2.5 UNE MONTURE RÉTIVE ................................................................................................................................8
2.6 UN ANIMAL LÉGENDAIRE .............................................................................................................................9
2.7 VERS L’EXPLICATION DE TEXTE ...................................................................................................................10
2.8 SYNTHÈSE DE LA SÉANCE ..........................................................................................................................11
3 SÉANCE 2 : LES REGISTRES PATHÉTIQUE ET TRAGIQUE .........................................................................12
3.1 COMMENT SUSCITER L’ÉMOTION.................................................................................................................12
3.2 UN TABLEAU DE LA SOUFFRANCE ...............................................................................................................13
3.3 L’EMPATHIE DE JACQUES ..........................................................................................................................13
3.4 UN ACCIDENT SPECTACULAIRE ...................................................................................................................14
3.5 DES BLESSURES FATALES..........................................................................................................................15
3.6 L’ENGRENAGE TRAGIQUE ...........................................................................................................................15
3.7 OMNIPRÉSENCE DE LA MORT .....................................................................................................................16
3.8 SYNTHÈSE DE LA SÉANCE ..........................................................................................................................16
4 BILAN DU CHAPITRE 4 ................................................................................................................................17
4.1 SYNTHÈSE ...............................................................................................................................................17
5 GLOSSAIRE...................................................................................................................................................17
6 DOCUMENTATION........................................................................................................................................17
7 AIDE AU SURLIGNAGE.................................................................................................................................17
8 CRÉDITS .......................................................................................................................................................18
1 Une mort tragique

1.1 Introduction

Claude Monet, Le train dans la neige, 1875.

1.1.1 Objectifs

 Découvrir comment une locomotive prend vie


 Apprendre que le naturalisme peut conduire au fantastique
 Définir les registres pathétique et tragique

1.1.2 Résumé de la séquence

Le texte que vous allez étudier est consacré à la mort de la Lison : il s’agit d’un accident de chemin de fer
qui entraîne la destruction de la locomotive que Jacques a nommée La Lison. Le réalisme naturaliste est ici
dépassé par des éléments quasi-surnaturels qui conduisent à créer une atmosphère fantastique. Ce texte,
marqué par la destruction et la mort, est chargé en émotions. Vous pourrez y étudier les procédés à
l’œuvre pour qualifier les registres de l’émotion : le pathétique et le tragique.

3 CNED- Roman et récit : chapitre 4


1.1.3 Temps de travail indicatif : 1 heure 30

Cliquez sur les titres pour découvrir le résumé de chaque séance.

Séance 1
Divers procédés font de la locomotive un être vivant, entre l’animal et l’humain, aux accents
fantastiques.
Séance 2
Les registres de l’émotion qui caractérisent ce texte sont le pathétique et le tragique.

2 Séance 1 : Une créature fantastique

2.1 Lire le texte

Lisez cet extrait du chapitre X :


Elle, la Lison, il la reconnaissait bien, et elle lui rappelait tout, les deux pierres en travers de la voie,
l’abominable secousse, ce broiement qu’il avait senti à la fois en elle et en lui, dont lui ressuscitait, tandis
qu’elle, sûrement, allait en mourir. Elle n’était point coupable de s’être montrée rétive ; car, depuis sa
maladie contractée dans la neige, il n’y avait pas de sa faute, si elle était moins alerte ; sans compter que
l’âge arrive, qui alourdit les membres et durcit les jointures. Aussi lui pardonnait-il volontiers, débordé
d’un gros chagrin, à la voir blessée à mort, en agonie. La pauvre Lison n’en avait plus que pour quelques
minutes. Elle se refroidissait, les braises de son foyer tombaient en cendre, le souffle qui s’était échappé si
violemment de ses flancs ouverts, s’achevait en une petite plainte d’enfant qui pleure.
Souillée de terre et de bave, elle toujours si luisante, vautrée sur le dos, dans une mare noire de charbon,
elle avait la fin tragique d’une bête de luxe qu’un accident foudroie en pleine rue. Un instant, on avait pu
voir, par ses entrailles crevées, fonctionner ses organes, les pistons battre comme deux cœurs jumeaux, la
vapeur circuler dans les tiroirs comme le sang de ses veines ; mais, pareilles à des bras convulsifs, les
bielles n’avaient plus que des tressaillements, les révoltes dernières de la vie ; et son âme s’en allait avec
la force qui la faisait vivante, cette haleine immense dont elle ne parvenait pas à se vider toute. La géante
éventrée s’apaisa encore, s’endormit peu à peu d’un sommeil très doux, finit par se taire. Elle était morte.
Et le tas de fer, d’acier et de cuivre, qu’elle laissait là, ce colosse broyé, avec son tronc fendu, ses membres
épars, ses organes meurtris, mis au plein jour, prenait l’affreuse tristesse d’un cadavre humain, énorme,
de tout un monde qui avait vécu et d’où la vie venait d’être arrachée, dans la douleur.
Vous pouvez télécharger le texte au format PDF ici

2.2 Réalisme et naturalisme

2.2.1 1

Exercice 1 - Corrigé à la page 19


Surlignez en rouge le vocabulaire technique des chemins de fer :

couleur à sélectionner

4 CNED- Roman et récit : chapitre 4


Elle, la Lison, il la reconnaissait bien, et elle lui rappelait tout, les deux pierres en travers de la voie,
l’abominable secousse, ce broiement qu’il avait senti à la fois en elle et en lui, dont lui ressuscitait, tandis
qu’elle, sûrement, allait en mourir. Elle n’était point coupable de s’être montrée rétive ; car, depuis sa
maladie contractée dans la neige, il n’y avait pas de sa faute, si elle était moins alerte ; sans compter que
l’âge arrive, qui alourdit les membres et durcit les jointures. Aussi lui pardonnait-il volontiers, débordé
d’un gros chagrin, à la voir blessée à mort, en agonie. La pauvre Lison n’en avait plus que pour quelques
minutes. Elle se refroidissait, les braises de son foyer tombaient en cendre, le souffle qui s’était échappé si
violemment de ses flancs ouverts, s’achevait en une petite plainte d’enfant qui pleure.
Souillée de terre et de bave, elle toujours si luisante, vautrée sur le dos, dans une mare noire de charbon,
elle avait la fin tragique d’une bête de luxe qu’un accident foudroie en pleine rue. Un instant, on avait pu
voir, par ses entrailles crevées, fonctionner ses organes, les pistons battre comme deux cœurs jumeaux, la
vapeur circuler dans les tiroirs comme le sang de ses veines ; mais, pareilles à des bras convulsifs, les
bielles* n’avaient plus que des tressaillements, les révoltes dernières de la vie ; et son âme s’en allait avec
la force qui la faisait vivante, cette haleine immense dont elle ne parvenait pas à se vider toute. La géante
éventrée s’apaisa encore, s’endormit peu à peu d’un sommeil très doux, finit par se taire. Elle était morte.
Et le tas de fer, d’acier et de cuivre, qu’elle laissait là, ce colosse broyé, avec son tronc fendu, ses membres
épars, ses organes meurtris, mis au plein jour, prenait l’affreuse tristesse d’un cadavre humain, énorme,
de tout un monde qui avait vécu et d’où la vie venait d’être arrachée, dans la douleur.
Aide pour le surlignage

2.2.2 2

2.2.3 Un accident de chemin de fer

Photo d'Alexei Ivanitsky.


Exercice 2 - Corrigé à la page 19

5 CNED- Roman et récit : chapitre 4


Les mots que vous venez de surligner appartiennent au champ lexical des chemins de fer. Ils nous
rappellent le travail d’enquête mené par Zola pour connaître le vocabulaire technique et donner à son
roman une dimension ................................... (1) . Cette importance accordée au milieu professionnel des
personnages et ce souci d’ancrer l’action dans un milieu social correspondent au projet
................................... (2) .

Solutions proposées:

1: Sélectionner, technique, réaliste

2: Sélectionner, naturaliste, sociologique

2.2.4 3

2.2.5 Un terrible accident

Flore, amoureuse de Jacques depuis l’enfance, est jalouse de sa liaison avec Séverine. Comme elle a
remarqué que Séverine prenait souvent le train Paris-Le Havre qu’il conduisait, Flore a décidé de faire
dérailler le train.
Exercice 3 - Corrigé à la page 19
Quelle citation du texte mentionne ce qui a fait dérailler le train ? (cochez la bonne réponse) :

○ « sa maladie contractée dans la neige »

○ « Les deux pierres en travers de la voie »

○ « une mare noire de charbon »

6 CNED- Roman et récit : chapitre 4


Photo d'Alexei Ivanitsky (1854-1920).

2.3 Une machine humanisée

Van Gogh, Wagons de chemin de fer.


Exercice 4 - Corrigé à la page 20
Surlignez en vert les mots ou expression appartenant au champ lexical de l’homme et de son
corps :

couleur à sélectionner

7 CNED- Roman et récit : chapitre 4


Elle n’était point coupable de s’être montrée rétive ; car, depuis sa maladie contractée dans la neige, il n’y
avait pas de sa faute, si elle était moins alerte ; sans compter que l’âge arrive, qui alourdit les membres et
durcit les jointures. (…) Elle se refroidissait, les braises de son foyer tombaient en cendre, le souffle qui
s’était échappé si violemment de ses flancs ouverts, s’achevait en une petite plainte d’enfant qui pleure.
(…) Un instant, on avait pu voir, par ses entrailles crevées, fonctionner ses organes, les pistons battre
comme deux cœurs jumeaux, la vapeur circuler dans les tiroirs comme le sang de ses veines ; mais,
pareilles à des bras convulsifs, les bielles* n’avaient plus que des tressaillements, les révoltes dernières
de la vie ; et son âme s’en allait avec la force qui la faisait vivante, cette haleine immense dont elle ne
parvenait pas à se vider toute. (…) Et le tas de fer, d’acier et de cuivre, qu’elle laissait là, ce colosse broyé,
avec son tronc fendu, ses membres épars, ses organes meurtris, mis au plein jour, prenait l’affreuse
tristesse d’un cadavre humain, énorme, de tout un monde qui avait vécu et d’où la vie venait d’être
arrachée, dans la douleur.

2.4 Une machine animalisée

Exercice 5 - Corrigé à la page 20


Vous avez remarqué que la Lison est humanisée. Certains des mots que vous avez surlignés
pourraient aussi appartenir au champ lexical des animaux.
Cochez la ou les bonnes réponses :

Animal Humain

le souffle qui s’était échappé si violemment de ses flancs


ouverts □ □
une bête de luxe qu’un accident foudroie □ □
vautrée sur le dos □ □
cette haleine immense □ □
Elle n’était point coupable de s’être montrée rétive □ □
2.5 Une monture rétive

8 CNED- Roman et récit : chapitre 4


Exercice 6 - Corrigé à la page 21
Vous avez vu que la Lison est animalisée. Les mots suivants évoquent un animal précis :
« souffle », « flanc, « dos », « haleine », « rétive ».

....
Un ours
1 Cet animal est : .

....
Un tigre
.

....
Un chien
.

....
Un cheval
.

....
Un lion
.

2.6 Un animal légendaire

9 CNED- Roman et récit : chapitre 4


P. Rubens, Les amours des centaures.
Au fil des métamorphoses opérées dans le texte, la Lison apparaît comme une créature fabuleuse, à la fois
machine, animal, être humain. Le lecteur qui a des références mythologiques aura pu penser au Centaure,
créature à corps de cheval et à buste humain.
Exercice 7 - Corrigé à la page 21
Relevez dans le texte le mot qui évoque une créature mythologique :

2.7 Vers l’explication de texte

Exercice 8 - Corrigé à la page 21


Complétez le paragraphe suivant au moyen des menus déroulants :

En surnommant sa locomotive la Lison, Jacques lui attribue des caractéristiques ................................... (1) ,
plus précisément encore, ................................... (2) . Un lien presque ................................... (3) l’attache à
elle. Au fil du texte, elle est dotée d’abord d’attributs humains puis ................................... (4) . C’est le
procédé de ................................... (5) . Les mots ................................... (6) et ................................... (7)
suggèrent qu’elle serait comme une créature monstrueuse de la ................................... (8) . Cela peut
traduire la fascination qu’exerçait cette machine sur l’homme du XIXème siècle, en raison de sa
................................... (9) et de sa ................................... (10) . Ainsi dans cet extrait, Émile Zola dépasse les

10 CNED- Roman et récit : chapitre 4


limites du réalisme naturaliste pour atteindre le fantastique et déployer toute la force symbolique qui
s’attache à la Lison, personnage à part entière de ce récit.

Solutions proposées:

1: Sélectionner, étranges, humaines

2: Sélectionner, enfantines, féminines

3: Sélectionner, amoureux, fraternel

4: Sélectionner, animaux, surnaturels

5: Sélectionner, l’animalisation, l’animation

6: Sélectionner, « féroce », « colosse »

7: Sélectionner, « immense », « géante »

8: Sélectionner, mythologie, science fiction

9: Sélectionner, noirceur, puissance

10: Sélectionner, vitesse, longueur

2.8 Synthèse de la séance

2.8.1 Ce qu'il faut retenir

Vous avez vu que cette scène donne lieu à diverses métamorphoses de la locomotive : elle devient une
créature fabuleuse, hybride, avec des caractéristiques mécaniques, humaines, animales. Cela donne au
texte une dimension fantastique et mythologique.

2.8.2 Notions clé

11 CNED- Roman et récit : chapitre 4


 humanisation : attribuer des caractéristiques humaines à un objet.
 animalisation : donner des caractérisations animales à une chose ou à un être humain.
 fantastique : hésitation entre réalité et surnaturel.

2.8.3 Pour approfondir

Vous allez maintenant étudier la façon dont la mort de la Lison est évoquée au moyen des registres
pathétique et tragique.
3 Séance 2 : Les registres pathétique et tragique

3.1 Comment susciter l’émotion

Sépulcre, Arc-en-Barrois.
Exercice 9 - Corrigé à la page 22
Recopiez ci-dessous la première définition de « pathétique » que vous trouverez en suivant le
lien suivant :
https://www.cnrtl.fr/definition/pathétique

12 CNED- Roman et récit : chapitre 4


3.2 Un tableau de la souffrance

Exercice 10 - Corrigé à la page 22


Associez chaque citation au personnage qui l’éprouve :

Jacques La Lison

dans la douleur ○ ○
débordé d’un gros chagrin ○ ○
l’affreuse tristesse ○ ○
une petite plainte d’enfant qui pleure ○ ○
3.3 L’empathie de Jacques

Exercice 11 - Corrigé à la page 22


L’empathie est la faculté de partager les souffrances d’autrui. Dans l’extrait suivant, nous
voyons que Jacques éprouve de l’empathie pour la Lison qui est présentée comme une victime.
Surlignez en rouge les expressions qui indiquent que Jacques ne lui en veut pas :

couleur à sélectionner

« Elle n’était point coupable de s’être montrée rétive ; car, depuis sa maladie contractée dans la neige, il
n’y avait pas de sa faute, si elle était moins alerte ; sans compter que l’âge arrive, qui alourdit les membres
et durcit les jointures. Aussi lui pardonnait-il volontiers, débordé d’un gros chagrin, à la voir blessée à
mort, en agonie. »

13 CNED- Roman et récit : chapitre 4


3.4 Un accident spectaculaire

Exercice 12 - Corrigé à la page 23


La définition du pathétique souligne le caractère spectaculaire du tableau de la souffrance. Ici,
c’est la violence de l’accident qui est spectaculaire.
Relevez dans le texte les mots ou expression qui traduisent la violence du choc de l’accident :

14 CNED- Roman et récit : chapitre 4


3.5 Des blessures fatales

3.5.1.1 Le registre tragique suscite chez le spectateur de la scène ou chez le lecteur des émotions fortes
de terreur et de pitié

Exercice 13 - Corrigé à la page 23


Associez chaque citation à l’émotion qu’elle suscite :

terreur pitié

ses entrailles crevées ○ ○


La géante éventrée s’apaisa encore ○ ○
ce colosse broyé, avec son tronc fendu, ses membres épars,
ses organes meurtris ○ ○
l’affreuse tristesse d’un cadavre humain ○ ○
3.6 L’engrenage tragique

3.6.1.1 Le registre tragique ne signifie pas seulement la mort d’un personnage. Le récit est marqué par
une succession d’épisodes qui s’enchaînent sans pouvoir être interrompus. C’est un processus
irrémédiable : un engrenage.
Par ailleurs le ou les personnages savent que l’issue sera fatale, malgré leurs protestations ou
entreprises pour échapper au destin.

15 CNED- Roman et récit : chapitre 4


3.7 Omniprésence de la mort

3.8 Synthèse de la séance

3.8.1 Ce qu'il faut retenir

Les registres pathétique et tragique confèrent à cette scène une forte charge émotionnelle destinée à faire
éprouver au lecteur peine, pitié et terreur.

3.8.2 Notions clé

 Registre pathétique : procédés destinés à susciter la peine et l’empathie du lecteur face au


spectacle de la souffrance.

16 CNED- Roman et récit : chapitre 4


 Registre tragique : le lecteur éprouve de la terreur et de la pitié pour un personnage frappé par le
destin.

3.8.3 Pour approfondir

Vous pourrez retrouver ces deux registres au chapitre 12 dans la scène où Jacques tue Séverine.
4 Bilan du chapitre 4

4.1 Synthèse

4.1.1 Ce qu'il faut retenir

Comment une machine subit des métamorphoses.


Un texte chargé qui cherche à émouvoir le lecteur par le spectacle de la destruction et de la souffrance.
Un processus tragique qui conduit irrémédiablement à la mort.

4.1.2 Vocabulaire

 Registre pathétique : Procédés destinés à susciter l’émotion du lecteur.


 Registre tragique : Procédés destinés à susciter terreur et pitié chez le spectateur ou lecteur.
Processus fatal qu’on ne peut arrêter. Certitude que cela va mal finir.

4.1.3 Pour approfondir

Lire une nouvelle où une locomotive subit d’étranges métamorphoses : Ray Bradbury, « Le Dragon ».
5 Glossaire

bielles
En mécanique, une bielle est une pièce dotée de deux articulations, une à chaque extrémité, dans le but de
transmettre une force, un mouvement ou une position.
rétive
monture qui refuse d’avancer.
6 Documentation

Fiches
7 Aide au surlignage

Aide au surlignage

17 CNED- Roman et récit : chapitre 4


8 Crédits

Photos
page 1 : Claude Monet, Le train dans la neige, Musée Marmottan Monet, Paris. Photo Wikimedia Commons
page 3 : Photo d'Alexei Ivanitsky (1854-1920)
page 3 : Photo d'Alexei Ivanitsky (1854-1920)
page 4 : Van Gogh, Wagons de chemin de fer, 1888. Musée Angladon, Avignon. Photo Wikimedia Commons
page 6 : Photo Wikimedia Commons, CC BY-SA 3.0
page 7 : P. Rubens, Les amours des centaures, 1635. Musée Gulbenkian, Lisbonne. Photo Yelkrokoyade - CC BY-SA 4.0
page 10 : Sépulcre, Arc-en-Barrois. Photo Wikimedia Commons CC BY-SA 3.0
page 13 : Accident de train en Suisse, 1891. Photo Wikimedia Commons

18 CNED- Roman et récit : chapitre 4


Solutions
Exercice 1 - Page 4
Surlignez en rouge le vocabulaire technique des chemins de fer :

couleur à sélectionner

Elle, la Lison, il la reconnaissait bien, et elle lui rappelait tout, les deux pierres en travers de la voie,
l’abominable secousse, ce broiement qu’il avait senti à la fois en elle et en lui, dont lui ressuscitait, tandis
qu’elle, sûrement, allait en mourir. Elle n’était point coupable de s’être montrée rétive ; car, depuis sa
maladie contractée dans la neige, il n’y avait pas de sa faute, si elle était moins alerte ; sans compter que
l’âge arrive, qui alourdit les membres et durcit les jointures. Aussi lui pardonnait-il volontiers, débordé
d’un gros chagrin, à la voir blessée à mort, en agonie. La pauvre Lison n’en avait plus que pour quelques
minutes. Elle se refroidissait, les braises de son foyer tombaient en cendre, le souffle qui s’était échappé si
violemment de ses flancs ouverts, s’achevait en une petite plainte d’enfant qui pleure.
Souillée de terre et de bave, elle toujours si luisante, vautrée sur le dos, dans une mare noire de charbon,
elle avait la fin tragique d’une bête de luxe qu’un accident foudroie en pleine rue. Un instant, on avait pu
voir, par ses entrailles crevées, fonctionner ses organes, les pistons battre comme deux cœurs jumeaux, la
vapeur circuler dans les tiroirs comme le sang de ses veines ; mais, pareilles à des bras convulsifs, les
bielles* n’avaient plus que des tressaillements, les révoltes dernières de la vie ; et son âme s’en allait avec
la force qui la faisait vivante, cette haleine immense dont elle ne parvenait pas à se vider toute. La géante
éventrée s’apaisa encore, s’endormit peu à peu d’un sommeil très doux, finit par se taire. Elle était morte.
Et le tas de fer, d’acier et de cuivre, qu’elle laissait là, ce colosse broyé, avec son tronc fendu, ses membres
épars, ses organes meurtris, mis au plein jour, prenait l’affreuse tristesse d’un cadavre humain, énorme,
de tout un monde qui avait vécu et d’où la vie venait d’être arrachée, dans la douleur.

Bravo !
Exercice 2 - Page 5
Les mots que vous venez de surligner appartiennent au champ lexical des chemins de fer. Ils nous
rappellent le travail d’enquête mené par Zola pour connaître le vocabulaire technique et donner à son
roman une dimension réaliste (1) . Cette importance accordée au milieu professionnel des personnages et
ce souci d’ancrer l’action dans un milieu social correspondent au projet naturaliste (2) .

Bravo !
Exercice 3 - Page 6
Quelle citation du texte mentionne ce qui a fait dérailler le train ? (cochez la bonne réponse) :

○ « sa maladie contractée dans la neige »

19 CNED- Roman et récit : chapitre 4


● « Les deux pierres en travers de la voie »

○ « une mare noire de charbon »

Bravo !
Exercice 4 - Page 7
Surlignez en vert les mots ou expression appartenant au champ lexical de l’homme et de son
corps :

couleur à sélectionner

Elle n’était point coupable de s’être montrée rétive ; car, depuis sa maladie contractée dans la neige, il n’y
avait pas de sa faute, si elle était moins alerte ; sans compter que l’âge arrive, qui alourdit les membres et
durcit les jointures. (…) Elle se refroidissait, les braises de son foyer tombaient en cendre, le souffle qui
s’était échappé si violemment de ses flancs ouverts, s’achevait en une petite plainte d’enfant qui pleure.
(…) Un instant, on avait pu voir, par ses entrailles crevées, fonctionner ses organes, les pistons battre
comme deux cœurs jumeaux, la vapeur circuler dans les tiroirs comme le sang de ses veines ; mais,
pareilles à des bras convulsifs, les bielles* n’avaient plus que des tressaillements, les révoltes dernières
de la vie ; et son âme s’en allait avec la force qui la faisait vivante, cette haleine immense dont elle ne
parvenait pas à se vider toute. (…) Et le tas de fer, d’acier et de cuivre, qu’elle laissait là, ce colosse broyé,
avec son tronc fendu, ses membres épars, ses organes meurtris, mis au plein jour, prenait l’affreuse
tristesse d’un cadavre humain, énorme, de tout un monde qui avait vécu et d’où la vie venait d’être
arrachée, dans la douleur.

Bravo !
Exercice 5 - Page 8
Vous avez remarqué que la Lison est humanisée. Certains des mots que vous avez surlignés
pourraient aussi appartenir au champ lexical des animaux.
Cochez la ou les bonnes réponses :

Animal Humain

le souffle qui s’était échappé si violemment de ses flancs


ouverts ■ ■
une bête de luxe qu’un accident foudroie ■ □
vautrée sur le dos ■ ■

20 CNED- Roman et récit : chapitre 4


cette haleine immense ■ ■
Elle n’était point coupable de s’être montrée rétive ■ □

Bravo !
Exercice 6 - Page 9
Vous avez vu que la Lison est animalisée. Les mots suivants évoquent un animal précis :
« souffle », « flanc, « dos », « haleine », « rétive ».

X
Un ours
1 Cet animal est :

X
Un tigre

X
Un chien

1 Un cheval

X
Un lion

Bravo !
Exercice 7 - Page 10
Relevez dans le texte le mot qui évoque une créature mythologique :

Centaure

Centaure
Exercice 8 - Page 10
Complétez le paragraphe suivant au moyen des menus déroulants :

En surnommant sa locomotive la Lison, Jacques lui attribue des caractéristiques humaines (1) , plus
précisément encore, féminines (2) . Un lien presque amoureux (3) l’attache à elle. Au fil du texte, elle est
dotée d’abord d’attributs humains puis animaux (4) . C’est le procédé de l’animalisation (5) . Les mots
« colosse » (6) et « géante » (7) suggèrent qu’elle serait comme une créature monstrueuse de la

21 CNED- Roman et récit : chapitre 4


mythologie (8) . Cela peut traduire la fascination qu’exerçait cette machine sur l’homme du XIXème siècle,
en raison de sa puissance (9) et de sa vitesse (10) . Ainsi dans cet extrait, Émile Zola dépasse les limites du
réalisme naturaliste pour atteindre le fantastique et déployer toute la force symbolique qui s’attache à la
Lison, personnage à part entière de ce récit.

Bravo !
Exercice 9 - Page 12
Recopiez ci-dessous la première définition de « pathétique » que vous trouverez en suivant le
lien suivant :
https://www.cnrtl.fr/definition/pathétique

Qui émeut vivement et profondément, notamment par le spectacle ou l'évocation de la souffrance.

Qui émeut vivement et profondément, notamment par le spectacle ou l'évocation de la souffrance.


Exercice 10 - Page 13
Associez chaque citation au personnage qui l’éprouve :

Jacques La Lison

dans la douleur ○ ●
débordé d’un gros chagrin ● ○
l’affreuse tristesse ○ ●
une petite plainte d’enfant qui pleure ○ ●

Bravo !
Exercice 11 - Page 13
L’empathie est la faculté de partager les souffrances d’autrui. Dans l’extrait suivant, nous
voyons que Jacques éprouve de l’empathie pour la Lison qui est présentée comme une victime.
Surlignez en rouge les expressions qui indiquent que Jacques ne lui en veut pas :

couleur à sélectionner

22 CNED- Roman et récit : chapitre 4


« Elle n’était point coupable de s’être montrée rétive ; car, depuis sa maladie contractée dans la neige, il
n’y avait pas de sa faute, si elle était moins alerte ; sans compter que l’âge arrive, qui alourdit les membres
et durcit les jointures. Aussi lui pardonnait-il volontiers, débordé d’un gros chagrin, à la voir blessée à
mort, en agonie. »

Bravo !
Exercice 12 - Page 14
La définition du pathétique souligne le caractère spectaculaire du tableau de la souffrance. Ici,
c’est la violence de l’accident qui est spectaculaire.
Relevez dans le texte les mots ou expression qui traduisent la violence du choc de l’accident :

l’abominable secousse
ce broiement
si violemment
foudroie

A relever : « l’abominable secousse », « ce broiement », « si violemment », « foudroie »


Exercice 13 - Page 15
Associez chaque citation à l’émotion qu’elle suscite :

terreur pitié

ses entrailles crevées ● ○


La géante éventrée s’apaisa encore ○ ●
ce colosse broyé, avec son tronc fendu, ses membres épars,
ses organes meurtris ● ○
l’affreuse tristesse d’un cadavre humain ○ ●

Bravo !

23 CNED- Roman et récit : chapitre 4

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