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Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

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Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

Sommaire

1- Introduction………………………………………………………………………...03

2- Le thème de recherche …………………………………………………………….04

3- Présentation du corpus……………………………………………………………. 06

4- La traduction de l’arabe vers tamazight : État des lieux………………………… 07

5- Problématique de recherche …………………………………………………….. 10

6- Hypothèses de recherche………………………………………………………… 11

7- Écrits en tamazight et problèmes de l’expression……………………………… …13

8- Méthode de travail…………………………………………………………………16

9- Travaux réalisés……………………………………………………………………17

9-1- Chapitre premier : Méthodologie…………………………………………………18

9-2- Deuxième chapitre : Les théories linguistiques de la traduction………………… 19

9-3- Troisième chapitre : La théorie interprétative de la traduction……………………25

9-4- Partie pratique : analyse du corpus………………………………………………..36

10-1- Analyse du lexique et les procédés lexicaux utilisés par les traducteurs………. 36

10-1- Analyse du corpus selon la théorie interprétative de la traduction…………… .. 40

10-2- Recherche bibliographique au niveau de la bibliothèque de l’ESIT…………… 41

Conclusion…………………………………………………………………………….. 42

Bibliographie…………………………………………………………………………... 43

Annexes………………………………………………………………………………...

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Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

1- Introduction

Ce présent rapport consiste à présenter la synthèse de l’état d’avancement des


travaux de thèse intitulée : « Les problèmes de reformulation dans la traduction
amazighe des textes fondateurs de l’État algérien », thèse préparée par le doctorant
CHIKHI Mokrane (enseignement au département de langue et culture amazighes de
l’université de Bejaia), sous la direction du Dr TIDJET Mustapha ( MCA, directeur du
Centre National de Recherche en Langue et Culture Amazighes) et avec le co-
encadrement du Professeur EL QASEM Fayza, directrice de l’École Supérieure
d’Interprètes et Traducteur (ESIT) de l’université Sorbonne Nouvelle – Paris 3.

Nous allons présenter dans ce qui suit notre thème de recherche, notre problématique et
hypothèses de recherche ainsi que l’état des lieux que nous avons réalisé sur la
traduction dans le domaine amazighe. Nous allons également présenter notre corpus
qui est la version amazighe des textes fondateurs de l’État algérien, composé de trois
textes : La déclaration du premier Novembre 1954, La plate-forme du congrès de la
Soummam et la constitution.

Dans ce rapport, nous allons décrire notre méthode de travail basée initialement sur la
comparaison du texte traduit avec les textes originaux (rédigés en langue arabe et en
langue française) par l’application de la théorie interprétative de la traduction qui
recommande aux traducteurs de respecter les modes d’expression dans la langue
d’arrivée et les spécificités de cette dernière.

Nous allons également présenter la partie réalisée de notre thèse qui comprend le
chapitre théorique finalisé : Le premier chapitre de méthodologie, le deuxième chapitre
: présentation des théories linguistiques de la traduction et le troisième chapitre qui
concerne la présentation de la théorie interprétative de la traduction et les concepts de
cette dernière.

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Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

Quant à la partie pratique, nous allons présenter quelques exemples de notre analyse
qui consiste en premier lieu à l’étude du lexique utilisé par les traducteurs et les travaux
que nous envisageons réaliser dans le cadre de notre stage qui concerne l’analyse du
lexique selon la méthode de la théorie interprétative et la recherche bibliographique
concernant cette théorie qui doit s’effectuer au niveau de l’École d’Interprètes et
Traducteurs ( ESIT) de l’université Sorbonne Nouvelle – Paris3.

A la fin de ce rapport, nous allons donner nos références bibliographiques que nous
avons consultées pour le recueil du corpus, la réalisation de la partie théorique et les
références qui concernent la théorie interprétative de la traduction que nous avons pu
consulter ici dans notre pays.

2- Thème de recherche

Notre travail de recherche est une contribution à l’étude des contraintes de


l’expression en langue amazighe d’une manière générale et en particulier les problèmes
de reformulation liés à la traduction vers cette langue. Ces problèmes de reformulation,
associés souvent à la traduction amazighe concernent aussi l’expression en cette
langue. Des chercheurs dans le domaine amazigh à l’image de M.O.Oussalem 1 et Salhi
Md Akli2 ont constatés que des praticiens de l’écriture en tamazight (écrivains et
journalistes) qui sont souvent formés dans d’autres langues (arabe ou français), se
retrouvent en situation de traduction au moment où ils rédigent leurs textes. De ce fait,
le recours excessif au calque et à l’emprunt est devenu l’une des caractéristiques des
premiers romans d’expression amazighe (kabyle)3.

Ces problèmes de reformulation sont bien illustrés dans les traductions des œuvres
littéraires en tamazight souvent faites par des traducteurs amateurs. Selon Kamel Nait

1 Oussalem M.O, « Quelques éléments sur les problèmes de l’expression en tamazight dans des usages
modernes », in Anadi N 03/04, Université de Tizi Ouzou, 1999.
2 Salhi M.A, « Regards sur les conditions d’existence du roman kabyle », in Studi Magribini, Nova Séri, V04,
Naples, 2006, p 123.
3 Abrous Dahbia, « Quelques remarques à propos du passage à l’écrit en kabyle », Actes de
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Zerrad, ces problèmes sont liés à l’ignorance et la non maitrise des traducteurs des
procédés de traduction4.
Nous signalons dans cette section que le nombre de textes littéraires traduits en
tamazight dépasse largement le nombre de textes pragmatiques traduits vers cette
langue. De ce fait, aucune étude n’a porté sur la traduction amazighe de ce type de
textes non-littéraire. Ce premier constat constitue l’une des raisons de notre choix de
travailler sur un corpus non-littéraire que nous présentons dans ce qui vient. Ajoutons à
cela notre souci de contribuer à l’étude des problèmes de reformulation dans la
traduction amazighe et dans l’expression en tamazight d’une manière générale.
Nous signalons ici, notre mémoire de magister que nous avons réalisé dans cette
optique5, qui est une traduction justifiée d’une œuvre littéraire (roman) écrite en langue
arabe par un auteur kabyle (Amara Lekhous) dont le titre : Kayfa tardha’u mina al
di’bati duna an t’aâudhaka ‫( كيف ترضع من الذئبة دون أن تعضك‬Comment se faire alaiter
par la louve sans qu’elle te mordra). Dans ce travail de mémoire dont nous sommes
initiés à la traduction et à ses différentes méthodes, nous avons tenté de résoudre les
problèmes de l’expression liés à la traduction amazighe des textes littéraire par
l’application d’une méthode appropriée à la théorie interprétative de la traduction6.
Par ce travail de mémoire nous avons démontré l’applicabilité de la théorie
interprétative de la traduction dans la traduction amazighe et nous avons démontré sa

Colloque international : unité et diversité de tamazight, Ghardaia, 1991, p 1-14


4
Nait-Zerrad Kamel, « Quelques problèmes de traduction en kabyle », Actes du 2eme colloque International
sur : La langue amazighe, de la tradition orale au champ de la production écrite, parcours et défis, Université de
Bouira, 2014.
5
Chikhi Mokrane, « Essai de traduction d’une œuvre romanesque de l’arabe vers tamazight, cas du roman :
Kayfa tardha’u mina al dhi’bati duna an taâudhaka d’Amara Lakhous », mémoire de magister, Université de
Bejaia, 2014.
6
Cette méthode se résume par la justification des trois phases de la traduction : La phase de compréhension, la
phase de deverbalisation et la phase de réexpression

.
pertinence pour la prise en charge des problèmes de l’expression liés à la traduction par
ce que cette théorie se focalise en priorité sur la langue d’arrivée (la langue cible).

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C’est dans le souci d’approfondir notre travail de recherche dans le domaine de la


traduction amazighe que nous avons choisi de travailler dans le cadre de doctorat sur le
thème relatif à l’analyse des traductions réalisées en langue amazighe tel que nous
l’avons souhaité dans la perspective de notre travail de mémoire. Quant à notre choix
de travailler sur un corpus non-littéraire s’explique aussi par l’inexistence de travaux
universitaires sur la traduction amazighe des textes pragmatiques qui se justifie par la
rareté de ces derniers comparativement aux textes littéraires dont un nombre important
de mémoire de magister ont été réalisés sur le thème de la traduction littéraire au
niveau des deux départements amazighs de Bejaia et de Tizi Ouzou.

3- Présentation du corpus
Comme nous l’avons déjà annoncé dans l’introduction, le corpus que nous avons
choisi pour notre étude est une traduction amazighe récente d’un ensemble de textes
pragmatiques (non-littéraire). Cet ensemble de textes rédigés dans des différentes
époques de l’histoire de l’Algerie contemporaine, vu de leurs valeurs historiques et
idéologiques sont considérés par les autorités comme « Texte fondamentaux de l’Etat
algérien », c’est de là que vient leur appellation « Textes fondateurs de l’état algérien
».
Ces textes en question sont :

- La déclaration (appel) du premier novembre 19544.

-La plate-forme de la Soummam du 20 aout 1956.

-La constitution5.

4 Appelé également : Déclaration du 1er novembre 1954.


5 Notre corpus concerne la constitution avec les amendements de janvier 2016 dont l’article 04 stipule que
tamazight est également langue nationale et officielle sans faire référence à l’état, comme c’était fait pour
l’arabe dans l’article 03 reconnue explicitement comme langue de l’état.
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Ces textes existent en arabe et en français sur le site internet de la présidence de la


république6, la constitution avec ses amendements de janvier 2016 est également
publiée en arabe et en français dans le Journal Officiel du 07 mars 20167.

Quant à la traduction amazighe de ces textes, elle est l’œuvre d’un groupe de
traducteurs réunis par le Haut-Commissariat a l’Amazighité dans le cadre de travaux
d’ateliers de traduction organisés pour cet effet le mois de mars de l’année 2016 a Tizi
Ouzou. L’ensemble de ces textes traduits dont le nom en tamazight est : « Iḍrisen
igejdanen n uwanek azzayri s tmaziɣt », ont été édité par le Haut-Commissariat à
l’Amazighité en collaboration avec l’APS8 le mois d’aout 2016 et mises en ligne sur le
site internet des deux institutions.

4- La traduction de l’arabe vers tamazight : « état des lieux »

Rappelons ici que la langue de départ dans laquelle sont rédigés les textes qui
composent notre corpus est essentiellement la langue arabe. C’est à partir de là que
vient la nécessité de faire un état des lieux sur la traduction de l’arabe vers tamazight
qui sont deux langue officielles en Algérie et au Maroc.

Le premier contact entre les deux langues l’arabe et tamazight remonte à l’époque de
l’arrivée de l’Islam au Maghreb. A cette époque, le besoin de diffuser les textes sacrés
et les autres lois religieuses a donné naissance selon les témoignages des historiens
arabes de l’époque à deux versions du Coran et plusieurs adaptations et traductions de
traités de religion musulmane d’une manière générale. Salih ben Tarif le fondateur du
royaume amazigh de Berreghwata fut l’un des premiers à adapter le Coran en
tamazight. On apprend également que le fondateur de la dynastie Almouwahade Ibn
Toumert a traduit lui aussi le Coran et a réécrit en tamazight ses écrits de lois
musulmanes ;

6 www.elmouradia.dz
7 Journal Officiel Numéro 14, du 07/03/2016.
8 Agence Presse Service (Agence de presse officielle de l’état algérien).
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écrits qu’il a rédigés, auparavant, en langue arabe pour diffuser sa doctrine


conservatrice parmi la population.

Ce mouvement de traduction de textes religieux vers les différents parlers amazighs à


continuer d’exister notamment dans les milieux religieux comme les Zaouias.

Au 18eme siècle, au Maroc, Cheikh Mohammed Ouali Awzel traduit en tachelhit


plusieurs traités de religieux musulmane9. Des traités de ce genre ont été également
traduits dans la même époque en Kabylie. Dans les anciens manuscrits conservés dans
la bibliothèque de Cheikh El Mouhoub Oulehbib en basse Kabylie, il existe parmi les
manuscrits une traduction d’un traité de religion musulmane dénommé : « ‫العقي@@دة‬
‫ » السنوسية‬de Cheikh El Senoussi10.

Dans les dernières décennies, nous assistons à la publication de quatre traductions du


Coran réalisées par des traducteurs issus de différents milieux sociaux, à l’exemple de
Si Mohand Tayeb qui est un imam qui a fait son cursus dans les Zaouias de Kabylie et
de Ramdane at Mansour qui est professeur d’université et de formation francophone.
La traduction de Ramdane at Mansour, a été éditée en 2006 chez les éditions Zyriab
(Alger), quant à celle de Si Mohand Tayeb, elle a été éditée en 2007 par les Editions du
Complexe du livre saint de l’Emir Fahd à Médine en Arabie Saoudite 11. Nous citons
également la traduction publiée au Maroc en tachelhit par Houcine Djouhadi et une
autre traduction partielle faite par le linguiste kabyle Kamel Nait Zerrad dans le cadre
des études linguistiques amazighes12.

Concernant les œuvres littéraires traduites de l’arabe vers tamazight, ces dernières sont
rares et ne dépassent pas la dizaine. L’ancienne œuvre littéraire traduite remonte
9 El Mountassir Abdellah, La littératures écrite et la question de l’aménagement linguistique de l’amazigh, article
publié in Actes de colloque international : La littérature amazigh oralité et écriture, spécificités et perspectives,
IRCAM, Rabat, 2004, p 139.

10 Aissani Djamil, Les manuscrits musulmans du Maghreb et du Machreq, in Les trésors manuscrits de la
Méditerrané, éditions Faton, Dijon/Paris, 2005.
11 )Chachoua Kamel, Radiographie de trois traductions du Coran en kabyle, tiré du site :http://remmm.revues.org/6924,
consulté le mardi 29 mai 2012.
12 )NAÏT-ZERRAD Kamel, Lexique religieux berbère et néologie : un essai de traduction du Coran, Centro Studi Camito-Semitici,
Milano, 1998.
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probablement au Moyen-âge, il s’agit des contes des « Mille et une nuits » ( ‫ألف ليلة و‬
‫) ليلة‬, traduit en tachelhit à partir de la version maghrébine de ces contes « Les cents et
une nuit ». La traduction amazighe de ces contes a été découverte au Maroc sous forme
de manuscrit dont le titre : « Kitab el-Chelha », par le chercheur berbérisant René
Basset13.

En 1991, Farid Abache traduit en kabyle « Le Prophète » (‫ ) النبي‬de Djebran Khalil


Djebran. Dans son article intitulé : « Regard sur les conditions d’existence du romon
kabyle », le spécialiste en littérature kabyle Salhi Mohand Akli cite la traduction du
roman « Rummana » (‫ )رمان@@ة‬de l’écrivain algérien d’expression arabophone Tahar
Ouattar14. Le roman « Le Prophète » de Djebran Khalil Djebran a été traduit une
deuxième fois en 2014 par le poète Houcine Louni(5).

En 2008 le romancier d’expression amazighe Brahim Tazaghart a traduit en Kabyle un


recueil de poésie arabe dont le titre : ‫ « كرازة حمراء على بالط أبيض‬karaza hamra’ âala
bilatin abyedh » (cerise rouge sur un carrelage blanc) de la poétesse syrienne Maram
El-Misri
En 2013, Boualam Messouci, l’un des traducteurs kabyles des fables de La Fontaine,
publia chez les éditions Tira sa traduction des fables Indous écrites par le sage Bidpai
connues en arabe par le nom : ‫ « كليلة و دمنة‬Kalila wa dimna », réécrites par Abdellah
Ibn El Mouqafaâ au

Moyen-Âge. Une autre traduction mérite d’être citée dans cet état des lieux : il s’agit
d’une traduction publiée au Maroc en 2010 d’un roman intitulé : ‫ « القيح‬El qih’ » du
militant amazigh libyen Said El Mahrouq connus aussi par le nom de Sifaw. Cette
traduction a été réalisée par Salah Agram et publiée sous le titre : «Aṛseḍ ».

Quant aux textes pragmatiques traduits de l’arabe vers tamazight mise à part
quelques annonces qui relèvent des institutions de l’État (ministères) ou des entreprises

13 )Cosquin Emmanuel, Le Prologue cadre des milles et une nuit, Librairie Vector Lecoffre, Paris 1909, p 6.
14 Salhi Mohand Akli, Regard sur les conditions d’existence du roman kabyle, in Studi Magribini, Nouva Série, Volume 04,
Napoli, 2006, p 122.

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Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

étatiques (messages publicitaires d’Algérie Telecom), nous nous comptons aucun


document publié à part les textes fondateurs de l’État algérien publié par le Haut-
Commissariat à l’Amazighité en co-édition avec l’Agence Presse Service (APS). C’est
à partir de là que vient le motif du choix de notre thème de recherche en travaillons sur
la traduction des textes pragmatiques de l’arabe vers tamazight.

5- Problématique de recherche

La lecture préliminaire des textes traduits nous révèle l’abondance de maladresses


liées directement à l’expression en tamazight. Parmi ces maladresses nos citons le
calque avec ces différents types : calque sémantique, calque syntaxique et
morphologique.

Nous avons aussi remarqué le recours excessif des traducteurs à l’emprunt lexical et la
mauvaise exploitation du lexique amazigh notamment le lexique moderne et le lexique
spécialisé en particulier le lexique juridique qui est indispensable pour la traduction de
la constitution.
Nous avons constaté que les traducteurs n’ont pas bien exploité les ressources
terminologiques existantes dans les deux lexiques juridiques publiés dans ce domaine.
Il s’agit en l’occurrence de :

Ahmed Adghirni et all, « Amawal azerfan » (lexique juridique


françaistamazight), éditions Imprial, Rabat, 1996.
Mohammed Zakaria.B, “Amawal azerfan tamazight-francais”, éditions HCA,
Alger 2013.

Ces contraintes liées au lexique et à l’excès de calque constituent une partie des
problèmes de traduction que nous avons déjà soulevée dans les sections précédentes.
Les travaux déjà menés dans cet angle (cf Abrous.D, Oussalem. M, Kamel N Zerrad,
Salhi.Md.A), ces auteurs ont tous recommandés aux traducteurs amazighs

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Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

(et aux auteurs en tamazight) la maitrise de la langue d’arrivée (ou celle dont laquelle
on écrit pour les auteurs en tamazight) et le respect de son mode d’expression. Pour les
traducteurs, en plus de l’exigence de la maitrise de la langue d’arrivée, la maitrise des
procédés de traduction est indispensable. De ce fait, une question s’impose :

La maitrise de la langue d’arrivée et les procédés de la traduction suffit-elles vraiment


pour réaliser une traduction satisfaisante loin de tous problèmes de reformulation et de
l’expression ? Quelle sont les procédés que les traducteurs amazighes des textes de
notre corpus devaient suivre auparavant pour qu’ils évitent l’excès du recours à
l’emprunt et au calque ?

6- Hypothèses de recherche

Dans certains cas, les procédés classiques de traduction illustrés dans l’ouvrage
Stylistique comparée du français et de l’anglais des deux éminents traductologues
JeanPaul Vinay et Jean Darbelnet, sont insuffisants pour servir comme outils
méthodologiques aux traducteurs non avertis. En effet, le calque et l’emprunt figurent
parmi les sept procédés de traduction illustrés dans cet ouvrage. Dans le souci d’éviter
au maximum la transposition de mots de la langue de départ (langue source) dans la
langue d’arrivée (langue cible) par le recours excessif des traducteurs à l’utilisation de
l’emprunt et le calque, deux chercheurs ( Marianne Lederer et Danica Selescovitch )
de l’Ecole Supérieur des Interprètes et Traducteurs (ESIT) de l’université Sorbonne
Nouvelle (Paris3) ont données naissance à une nouvelle théorie de traduction dite «
Interprétative »15 . Contrairement aux autres théories linguistiques de la traduction à
l’image de celle de Jean-Paul Vinay et Jean Darbelnet, la théorie interprétative de la
traduction recommande aux traducteurs de se focaliser sur le sens du texte dans la
langue du départ et transférer ce dernier vers la langue d’arrivée en respectant les
15 Les fondements de cette théorie sont illustrés dans un ouvrage publié par les deux fondatrices de
la théorie (Mariane Lederer et Danica Selescivitch) : « Interpréter pour traduire », éd Didier Erudition
(réédition), Paris, 1993.

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Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

modalités de l’expression dans cette langue loin de toute transposition et de conversion


de mots par l’utilisation de calque et de l’emprunt.

Selon Marianne Lederer : « Traduire ne peut pas être seulement une opération sur les
langues mais doit être une opération sur le sens »16 . Pour arriver à la réalisation de
cette opération de transfert de sens du texte source (le texte qu’on traduit) et le
reformuler dans la langue d’arriver, les traducteurs doivent faire recours à deux
procédés de traduction recommandés par les spécialistes de la Théorie Interprétative. Il
s’agit du :
Procédé de traduction par correspondances et le procédé de traduction par
équivalences.

- Traduction par correspondances :

Traduire par correspondances veut dire transposer les mots dans la langue d’arrivée
(cible). Correspondance signifie qu’il existe un élément pour lequel on peut trouver un
élément parallèle préexistant dans la langue cible. L’utilisation de ce procédé est
valable uniquement pour la traduction des mots à signification unique comme les
chiffres, les appellations, les noms propres, les énumérations et les termes techniques et
l’onomatopée.

Selon Marianne Lederer, ce procédé est valable uniquement pour le transcodage des
mots qui conservent la même valeur hors contexte et dans le discours :

« Apprendre ce qu’il convient de transcoder, c’est apprendre à identifier les


mots qui, conservant la même valeur hors contexte et dans le discours,
possèdent une valeur soit générale soit dans un domaine déterminé.
D.Selescovitch (1975) a traité des (mots traduisibles), dont elle dit qu’ils sont

16 Lederer Marianne, « La Traduction aujourd’hui, le modèle interprétatif », éditions Hachette, Paris, 1994, p
59.
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Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

objets de savoir et non de compréhension, les chiffres, les noms propres, les
énumérations,… »17 .

- Traduction par équivalences :

Marianne Lederer affirme dans son livre, « La traduction aujourd’hui », que toutes les
recherches effectuées au niveau de l’ESIT affirment que la traduction par équivalence
est valable pour toutes les langues et tous les types de textes, littéraires ou techniques,
textes de fiction ou de réalité. Contrairement au procédé de traduction par
correspondances qui est valable dans certains cas, la traduction par équivalences nous
offre l’avantage de rendre le sens explicite selon les moyens appropriés à la langue
d’arrivée. « Le traducteur ne peut rester fidèle à un auteur s’il se borne à traduire sa
langue. L’auteur écrit dans sa langue, le traducteur écrit dans la sienne, de telle
manière que les langues des deux textes soient du même niveau stylistique. Comme
tout sujet parlant, l’auteur s’exprime en avançant les mots qui font comprendre ses
idées, il appartient au traducteur de faire de même, de formuler dans sa propre langue
et selon son propre talent les idées qu’il doit faire comprendre et les sentiments qu’il
doit faire ressentir »18.

7- Ecrits en tamazight et problèmes de l’expression

La langue amazighe a vécu dans l’oralité pendant plusieurs siècles. Ce n’est


qu’après la conquête française que la langue amazighe (sa variante kabyle) fut
transcrite en caractères latins par les militaires, les missionnaires religieux et puis par
les linguistes19.

Les premières élites kabyles (constituées essentiellement d’instituteurs) apprirent cette


écriture et l’utilisèrent à leur tour pour dire le monde. A cette époque, des militaires à
l’image de Hanotaux et des pères blancs suivis par la suite par les premiers instituteurs

17 Selescovitch Danica et Lederer Marianne, « Interpréter pour traduite », op, cit, p 209.
18 Lederer Marianne, « La traduction aujourd’hui », op, cit p 50.
19 Chaker Salem, La naissance d’une littérature écrite. Le cas berbère (Kabylie), in Bulletin des Etudes Africaines
IX (17/18), Inalco, Paris, p 02.
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Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

comme Boulifa, ont transcrit et publiés des recueils de littérature orale (poèmes, contes,
…).
Dans les années quarante, Belaid at Ali fut le premier à avoir investi le terrain de la
création littéraire dans ses genres modernes. L’ensemble de ses textes ont été publiés
par les Pères Blancs dans le Fichier de Documentation Berbère en 1963 sous le titre : «
Les cahiers de Belaid ou la Kabylie d’antan »20.
Après les évènements d’avril 1980, on assiste à l’apparition de plusieurs œuvres
littéraire écrite dans tous les genres : roman, poésie, contes, théâtre, parmi ces œuvres
on trouve des traductions. Nous signalons également la naissance de la presse
amazighe dans les années 1990 où on trouve les premiers textes que nous pouvons
classer dans l’ensemble de textes pragmatiques.
Ces premiers textes parus en langue amazighe ont fait l’objet de plusieurs chercheurs
berbèrisant qui ont signalé les problèmes d’expression que portent ces derniers.
Dahbia Abrous a consacré deux articles à l’étude de ces problèmes d’expression qui
caractérise le passage à l’écrit en tamazight d’une manière générale et en particulier
l’écriture romanesque Kabyle21.
Selon Dahbia Abrous, l’utilisation des calques au français est l’un des procédés
qu’utilisent les romanciers kabyles influencés par l’école, pour exprimer leurs idées : «
C’est dans la littérature écrite que la langue est investie comme un véritable
laboratoire. Cette langue, dans laquelle s’expriment de profondes fractures et une
ultime lutte pour la survie, est en même temps malmenée et jalousement préservée.
Cette langue est en effet traversée par une profonde dynamique qui touche d’abord le
lexique par l’intégration importante de néologismes et à un degré moindre la syntaxe :
l’interférence avec la syntaxe du français constitue une tendance lourde pour le kabyle
écrit en général »22.
20 Ait Ali Belaid, Les cahiers de Belaid ou la Kabylie d’antan, ed FDB, Larebâa nat Yiraten, 1963
21 ) Il s’agit de : « Quelques remarques à propos du passage à l’écrit en kabyle », publié dans les actes de
colloque international : unité et diversité de tamazight, Ghardaia, 1991, p 1-14 ; et d’un article publié dans
l’encyclopédie berbère intitulé : « Kabylie : Littérature », Encyclopédie berbère, n 26, Edisud, Aix-
enProvence, 2004.

22 Abrous Dahbia, « Kabylie : Littérature », Encyclopédie berbère, n⁰ 26, Edisud, Aix-en-Provence, 2004, p 4072
14
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

Dans son article intitulé : « Regard sur les conditions d’existence du roman kabyle » 23,
Salhi Mohand Akli, parle aussi du calque syntaxique de la langue arabe : « La
connaissance et la maitrise de la langue française ou arabe pour la nouvelle
génération d’auteurs, sont apparents à un niveau proprement linguistique. On décèle
dans les romans kabyles nombres importants de calques syntaxiques. Plusieurs
phrases et paragraphes y sont pensés en langue française ou arabe. Ce qui a engendré
dans certaines cas la création de plusieurs néologismes soit pour traduire des notions
qui ne sont pas pourvues de mots en kabyle, soit pour remplacer un emprunt
notamment à l’arabe».

Dans un autre article intitulé : « Quelques éléments sur les problèmes de l’expression
en tamazight dans des usages modernes », le chercheur Oussalem Mohand Ouamer24
donne une solution globale pour ces problèmes d’expression qui se manifestent
toujours par le recours à l’utilisation du calque syntaxique. Il recommande aux
praticiens de l’écrit en tamazight, l’utilisation des procédés et des méthodes mises en
œuvre dans la traduction ; il cite la déverbalisation parmi l’une de ces stratégies.

Le chercheur Oussalem Mohand Ouamer, recommande d’une manière implicite aux


écrivains et aux traducteurs vers la langue amazighe, l’utilisation des procédés de la
traduction selon l’approche interprétative, notamment l’expression du sens déverbalisé
dans la mémoire de l’auteur en respectant les spécificités de la langue dans laquelle
on écrit.

Rappelons que la théorie interprétative de la traduction est valable pour toutes les langues en
vue de ses fondements basés sur l’étude de la traduction orale « simultanée » :

23 Salhi Mohand Akli, Regard sur les conditions d’existence du roman kabyle, in Studi Magribini, Nouva Série,
Volume 04, Napoli, 2006.
24 Oussalem Mohand Ouamer, Quelques éléments sur les problèmes de l’expression en tamazight dans des
usages modernes, in Anadi n03/04, Université de Tizi Ouzou, 1999.

15
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

« La théorie interprétative de la traduction est fondée sur des principes généraux


applicables à toutes les langues »25.

8- Méthode de travail

Dans notre travail de recherche, nous analysons notre corpus en vérifiant


l’utilisation des traducteurs des deux procédés de traduction que nous avons présentés
au-dessus. Dans notre analyse, nous soulignons les erreurs de traduction illustrées par
l’utilisation excessive de calque et de l’emprunt dont nous avons déjà relevés
quelqu’une pendant notre lecture préliminaire ainsi que nous proposons des corrections
et des stratégies que le traducteur amazighe doit maitriser pour que ce dernier réalisera
la meilleur traduction possible sans nuire au mode d’expression de sa langue ( la langue
d’arrivée). En premier lieux, nous faisons l’analyse sur le plan lexical, par l’étude du
lexique utilisé par les traducteurs :

- Le recours à l’emprunt ; - Le recours au calque lexical ; - Utilisation des


néologismes.

En deuxième lieux, nous allons analyser le corpus sur le plan phraséologique en


étudiant les phrases utilisées par les traducteurs selon :

- La structure syntaxique ;
- L’adéquation avec le mode d’expression en langue amazighe ;
- Le recours aux expressions figées et métaphoriques ;
- La prise en charge de l’implicite et de l’explicite du discours.

Cette deuxième partie de notre analyse nécessite des utiles méthodologiques utilisés par
les praticien de la théorie interprétative de la traduction de l’Ecole Supérieure

25 Lederer Marianne, La théorie interprétative de la traduction, un résumé, Revue des lettres et de traduction,
n°03, 1997, pp 11-20.
16
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

d’Interprètes et Traducteurs de l’Université Sorbonne Nouvelle (Paris 3) que nous


allons présenter dans ce présent rapport.

9- Travaux réalisés

Pendant notre première année d’inscription, nous avons fait des lectures
d’ouvrages et travaux dans le domaine de linguistique amazighe et traductologie ainsi
que nous sommes arrivés à bien reformuler notre problématique de recherche. Nous
avons également exploré notre corpus en soulignant tous les problèmes de traduction
liés notamment au lexique ainsi que l’expression en langue amazighe.
Pendant notre deuxième année d’inscription, nous avons effectué une recherche
bibliographique exhaustive pour réaliser une revue de littérature sur notre thème de
recherche. Nous avons consulté des travaux portant sur la traduction dans le domaine
amazigh :

des mémoires de magister, thèses et articles, nous avons également consulté des
ouvrages de théorie de traduction notamment les travaux qui relèvent du domaine de la
théorie interprétative de la traduction sur laquelle notre analyse est basée.

Concernant notre corpus, nous avons relevé beaucoup de cas qui illustrent les
problèmes de reformulation présentés dans notre problématique de recherche. En
optant pour la méthode qualitative dans notre exploration des trois documents qui
constituent notre corpus : L’appel du 1er novembre, la plate-forme de la Soummam et la
constitution, nous avons classé les exemples relevés selon des catégories liées
notamment au lexique et à la sémantique.

Concernant la rédaction, nous avons achevé la rédaction des trois chapitres de la partie
théorique de notre travail.

Dans le premier chapitre que nous avons consacré à la méthodologie, nous avons
exposé notre thème et décrit notre corpus ainsi que la problématique et les hypothèses

17
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

de recherche. Dans le deuxième chapitre de la partie théorique nous avons exposé les
différentes théories de traduction avec leurs concepts de base. Quant au troisième
chapitre, nous l’avons consacré à la théorie interprétative de la traduction où nous
avons exposé ses fondements, ses concepts et ses procédés.

9-1- Chapitre premier : Méthodologie

Nous avons jugé indispensable de consacrer le premier chapitre de notre travail à la


méthodologie. Dans ce chapitre, nous avons présenté tous les éléments qui relèvent de
la méthodologie adapté à notre travail de recherche. Ces éléments que nous avons
présenté en détail dans les premières pages de ce présent rapport (pp04-14) sont classés
comme suit :

- Présentation du thème de recherche ;


- Présentation du corpus ;
- Etat des lieux de la traduction de l’arabe vers tamazight ;
- Problématique de recherche ;
- Hypothèses de recherche ;
- Ecrits en tamazight et problèmes de l’expression ; - Méthode de travail.

Nous avons conclu ce chapitre en rappelant l’importance de notre travail de


recherche sur les problèmes de reformulation dans la traduction amazighe des textes
fondateurs de l’Etat algérien, qui nous permettra de contribuer à la résolution de l’un
des problèmes que reconcentre la langue amazighe dans ses usages modernes. Ces
problèmes se résument par l’interférence des autres langues en contact (l’arabe et le
français), qui affectent de plus en plus son mode d’expression.

La traduction constitue l’une des pratiques qui favorise et multiplie ces influences si
cette dernière est menée par des traducteurs amateurs qui dans la majorité des cas
s’occupent que de la transposition des mots de la langue de départ dans la langue
d’arriver (tamazight).
18
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

La connaissance des différentes théories de traduction semble nécessaire pour


permettre au traducteur de connaitre les différentes méthodes recommandées par les
spécialistes et de choisir l’approche appropriée pour une meilleure traduction possible.

9-2- Deuxième chapitre : Les théories linguistique de traduction

Nous avons jugé utile de faire une revue de littérature sur les différentes théories de
traduction dites linguistiques ou les théories qui s’intéressent au changements des
éléments qui relève de la langue en traduction contrairement à la théorie interprétative
qui donne de l’importance au contenu, au sens et au message reformulé.

Dans ce qui suit nous allons présenter les théories linguistiques de traduction et leurs
concepts que nous avons abordés dans ce chapitre.

La théorie de la stylistique comparée de Vinay et Darbelnet

Jean-Paul Vinay et Jean Darbelnet sont les auteurs d’une méthode de traduction qui
est toujours utilisée comme livre de référence par plusieurs traducteurs.
Ce livre intitulé : « Stylistique comparée du français et de l’anglais », a été publié pour
la première fois en 1958.
Dans ce livre, les deux auteurs ont étudié l’unité de traduction qui correspond selon
eux à un ou plusieurs mots, et qui recouvre une unité de pensée, en étudiant
successivement trois aspects de la langue :
le lexique, l’agencement et le message. Les deux auteurs proposent sept procédés de
traduction à qui les traducteurs font recours :

19
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse


L´emprunt : est le procédé le plus simple. Le traducteur ne fait que transcrire
le mot de la langue source selon l´usage de la langue cible. Cette technique
enrichit le vocabulaire et permet de formuler des idées nouvelles. Parfois on se
sert de mots anciens, par exemple le français utilise quelques mots latins,
surtout pour la dérivation.
Exemple :
Lberlaman – parlement
Amcawar – ‫مشاورات‬

• Le calque : est la transposition d´une construction d´une langue dans une


autre par traduction littérale. Il s´agit de la traduction mot à mot qui n´est pas
toujours possible. Si le calque n´est pas une intention, le traducteur doit
reconnaître ces groupes de mots et les traduire d´après l´usage de la langue d
´arrivée.

• La traduction littérale : est une traduction mot à mot appliquée à toute la


phrase ou toute une partie du texte. Elle est possible seulement quand les
systèmes des deux langues ne diffèrent pas. Sinon, la traduction serait absurde
et incompréhensible. Le mot à mot, est un procédé plus facile mais il ne peut
pas être employé trop souvent. Son emploi dépend de la similarité et la
différence des langues traitées. Si les systèmes des langues ne diffèrent pas on
peut traduire mot à mot la plupart du texte. C’est le cas des langues de la même
origine. Tandis que ces langues sont presque du même structure et le
vocabulaire est, lui aussi, très proche, les langues étymologiquement éloignées
diffèrent tellement qu’il n’est pas possible de traduire le texte mot à mot afin
d’éviter l’incompréhension totale.

20
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse


• La transposition : est un des procédés appliqués dans le cas où les systèmes
des deux langues se divergent. François Malherbe définie la transposition
comme un procédé par lequel un signifié change de catégorie grammaticale.

La modulation : est définie par Vinay et Darbelnet comme une variation dans
le message obtenue en changeant de point de vue, d´éclairage dans l’énoncé.
Chaque langue utilise de différents mots pour désigner la même situation. La
traduction mot à mot serait fausse. Il faut connaître bien les deux langues pour
éviter les erreurs. En utilisant la modulation, nous changeons le point de vue sur
la réalité. Nous devons choisir un tel équivalent qui correspondrait le mieux la
langue d’arrivée. Le traducteur doit connaître bien les deux langues pour
pouvoir trouver la locution attrapant le sens du texte source qui n’évoquerait
pas un sentiment bizarre chez les lecteurs.

La modulation n’est pas un procédé simple, elle englobe plusieurs cas


particuliers. Selon le nombre des mots qu’elle concerne elle peut être divisée en
modulation lexicale (regardant un seul mot comme une unité indépendante) et en
modulation syntaxique (touchant plusieurs mots, une locution comme une unité). Le
deuxième point de vue pour diviser la modulation en plusieurs types est l’aspect du
mot ou de la phrase. Nous pouvons donc distinguer la modulation antonymique quand
on emploi l’antonyme du mot ou du syntagme utilisé à l’original, la modulation
concret / abstrait où nous changeons le mot concret d’une langue contre un mot abstrait
de l’autre langue. La modulation synecdoque qui consiste en variation des mots
désignant le tout et la partie. Une autre modulation a pour objet l’aspect des où on
remplace donc le verbe actif d’une langue par un verbe passif de l’autre langue.

La modulation concerne également la traduction des constructions qui n’ont pas


d’équivalents dans la langue d’arrivée.

21
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse


 L’équivalence : est un procédé de traduction par lequel une réalité équivalente
est rendue par une expression entièrement différente. Cette technique peut être
utilisée pour traduire des noms d’institutions, des interjections, des expressions
toutes faites ou des proverbes.


L´adaptation est un procédé utilisé quand la situation exprimée dans la langue
de départ n´existe pas dans la culture de la langue d´arrivée. C´est le cas de
certains proverbes, des mots pour rire, des jeux de mots. Le traducteur doit
trouver une traduction adéquate et remplacer ces phrases ou groupes des mots
par des formulations les plus équivalentes utilisées couramment dans la langue
d´arrivée.

Exemple : Leɛḍil d amcum ( le retard est un ennemi), cette expression proverbiale peut
rendre le sens du proverbe arabe : ‫الوقت كالسيف إذا لم تقطعه يقطعك‬

La théorie de George Mounin

Le livre de Georges Mounin, Les problèmes théoriques de la traduction 26 apporte


un cadre théorique aux études des pratiques de la traduction. Dans ce livre l’auteur
centre la discussion sur les relations de fait entre linguistique et traduction, puis sur les
apports de la linguistique moderne à la solution des problèmes de la traduction ; sans
qu’il nie l’intervention des autres facteurs extralinguistiques comme la culture et la
communication.

La théorie de John Catford

La théorie de Catford fournit l’exemple le plus caractéristique des théories


linguistiques de la traduction. Il analyse la traduction en terme mécanique et il fait

26 Mounin Georges, Les problèmes théoriques de la traduction, éditions Gallimard, Paris, 1963
22
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse


référence à des « écarts », qu’il définit comme des écarts avec une correspondance
formelle, qui désigne la reproduction fidèle des mots et des structures de la langue
source dans la langue cible. Catford distingue deux principaux types d’écarts : l’écart
de niveau qui est le fait de traduire d’un niveau linguistique (comme par exemple la
grammaire), par un équivalent d’un autre niveau (comme par exemple le lexique), et
l’écart de

23
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

structure qui implique un changement de catégorie grammaticale entre les structures


des langues sources et cibles.

Selon Catford, la traduction peut s’avérer impossible, et il distingue deux situations :


L’intraduisibilité linguistique et l’intraduisibilité culturelle. L’intraduisibilité
linguistique provient de l’absence d’équivalents dans la langue cible ; quant à
l’intraduisibilité culturelle, elle renvoie à l’absence d’éléments culturels de la langue
source dans la culture de la langue cible. Catford a ramené l’intraduisibilité culturelle à
l’intraduisibilité linguistique, car il a jugé que l’intraduisibilité culturelle ne pouvait
être que l’impossibilité de trouver une expression équivalente dans la langue cible.

La théorie de Nida

Eugène Nida qui est un théoricien et praticien de la traduction de la Bible, défend


le principe que traduire, c’est communiquer. Il propose une théorie «d'équivalence
dynamique » basée sur le principe de l'effet équivalent, qui met l'accent sur la réaction
du lecteur. Par « effet équivalent », il faut comprendre l’intention donnée au texte de
départ et que le texte d’arrivée doit reproduire le plus fidèlement possible. Nida
envisage deux types d'équivalence : l'équivalence formelle et l'équivalence dynamique.
La première accorde une importance à la reproduction fidèle des éléments formels du
texte de départ, tandis que la deuxième souligne l’importance de l’équivalence de
l’effet communicatif extralinguistique.

La théorie de Skopos

Le terme « skopos » est un mot grec qui signifie but ou objectif. Il a été introduit
pendant les années 1970 par le théoricien allemand Hans J. Vermeer comme un terme
technique désignant le but du texte cible et de l’action traduisante. Vermeer postule
que toute action a un but ou une fonction et que, par conséquent, la traduction peut elle
aussi avoir un but particulier. Elle donne naissance à un texte cible, que Vermeer
appelle « translatum ». Dans cette théorie, le but ou skopos du translatum peut être
différent de celui du texte de départ. La théorie du skopos se concentre surtout sur le

24
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

but de la traduction lequel détermine les méthodes de traduction et les stratégies devant
être employées pour arriver à un résultat fonctionnellement adéquat.

La théorie d’Antoine Berman

Antoine Berman est l’héritier des traducteurs qui privilégiaient la fidélité au texte
de départ. Il défend une visée éthique positive de la traduction contre une visée
négative de la traduction, c'est à dire une traduction cibliste, ethnocentrique.

Dans son « éthique de la traduction » il refuse la traduction ethnocentrique : «


J’appelle mauvaise traduction la traduction qui, généralement sous couvert de
transmissibilité, opère une négation systématique de l’étrangeté de l’œuvre
étrangère»27. Contrairement à l’approche de Nida qui donne de l’importance au texte
cible par la recherche des équivalences culturelles dans la langue cible ; l’approche de
Berman est une approche littéraliste qui préconise un idéal de transfert interculturel où
l’étrangeté du texte source est mise en relief.

La théore de Nowotna

Cette approche est basée essentiellement sur l’analyse sémio-linguistique des


énoncés selon le modèle de la sémiotique subjectale de Jean-Claude Coquet 31. A partir
d’une traduction de poèmes polonais vers la langue française, Nowotna tire son
modèle d’analyse des textes à traduire. Ce modèle est conçu à partir de l’étude des
instances du discours et les sujets de l’énonciation.

En guise de conclusion, après avoir exposé l’ensemble des théories linguistiques,


nous dirons que les théoriciens qui s’inscrivent dans le courant linguistique
s’intéressent à la traduction de la langue en négligeant les autres aspects du langage.

La naissance de la théorie interprétative de la traduction a apporté de nouveau pour le


domaine de la traductologie et la pratique de la traduction.

27 )Berman Antoine, L’épreuve de l’étranger, éditions Gallimard, Paris 1984, p. 17.


31
Coquet Jean-Claud, La quête du sens, éd PUF, Paris, 1997.
25
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

Cette nouvelle théorie s’intéresse au transfert du sens qui fait intervenir d’autres
facteurs qui ne relèvent pas de la langue.

9-3- Troisième chapitre : La théorie interprétative de la traduction

Dans ce chapitre de notre partie théorique, nous avons exposé en détail les concepts
et procédés de la théorie interprétative de la traduction. Nous avons également évoqué
ses fondements basés sur le transfert du sens en respectant la spécificité de la langue
d’arrivée. Dans ce qui suit, nous présentons les différentes parties de ce chapitre.

Présentation de la théorie

La théorie interprétative de la traduction, ou « théorie du sens », a été développée


par deux femme traductologues : Danica Seleskovitch et Marianne Lederer à l’Ecole
Supérieure d’Interprètes et de Traducteurs de Paris (ESIT). 28 Cette théorie est
développée Initialement dans les années soixante à partir des recherches conduites
dans le domaine de l’interprétation simultanée, étendue par la suite à la traduction
écrite de textes non-littéraires et à l’enseignement de la traduction. Ses fondements
théoriques sont inscrits dans un ouvrage collectif publié pour la première fois en 1984
par les deux fondatrices sous le titre : « Interpreter pour traduire ». Depuis les années
quatre-vingtdix, la théorie interprétative s’applique aussi aux textes littéraires, et elle a
permis de réfuter les thèses de l’intraduisibilité de la littérature. Les deux
traductologues fondatrices de la théorie ont exploité les résultats expérimentaux de la
psychologie notamment les travaux du neuropsychologue J.Barbizet sur la mémoire et
les travaux de Piaget sur la compréhension pour étudier le processus de l’interprétation
simultanée ; en prêtant une attention particulière aux processus mentaux et cognitifs
mis en œuvre.
Leurs recherches s’attachent plus particulièrement au sens du texte de départ.

28 Cette école de traduction dépend de l’université Sorbonne Nouvelle (Paris 3).


26
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

Leur théorie distingue l’implicite (ce que l’auteur veut dire ou écrire) et l’explicite (ce
que l’auteur dit ou écrit effectivement). Le sens est la résultante des deux, et la
compréhension totale du sens nécessite un degré suffisant de connaissances communes
entre les interlocuteurs (ou entre l’auteur et le traducteur), sans quoi la confrontation
entre le texte et les structures cognitives du traducteur n’aboutissent pas à l’émergence
du sens.
Les structures cognitives sont composées du bagage cognitif et du contexte cognitif.
Le bagage cognitif est le savoir notionnel et émotionnel dont doit disposer le
traducteur afin de comprendre le texte ; ce terme comprend le vécu personnel du
traducteur, ses compétences linguistiques, ainsi que ses connaissances
extralinguistiques. Il permet au lecteur de donner un sens aux mots du texte.
Le contexte cognitif correspond aux connaissances acquises pendant la lecture du texte
à traduire. Quand le traducteur rencontre une ambiguïté de traduction, cela résulte d’un
manque dans ses structures cognitives, ce qui fait qu’il n’accède qu’au sens verbal ou
linguistique du texte.

Selon la théorie interprétative, le traducteur doit se détacher du texte de départ pour


exprimer un contenu équivalent qui correspond au style et à la syntaxe de la langue
dans laquelle il traduit, tout en conservant le sens du texte de départ. Il se situe donc à
l’opposé du transcodage, ou traduction mot à mot. Cette théorie distingue trois étapes
essentielles dans le processus de traduction :

la compréhension du sens, la déverbalisation du sens et la réexpression de ce sens dans


la langue cible. Pour réaliser cette opération, le traducteur doit se détacher du texte et
en dégager le sens, «le vouloir dire » de l’auteur.

Marianne Lederer précise que « traduire ne peut pas être seulement une opération sur
les langues mais doit être une opération sur le sens29.»
Il est donc clair que cette théorie privilégie le lecteur du texte-cible, et qu’elle lui offre
une traduction claire et intelligible, conforme aux règles de la langue cible. Les

29 Lederer Marianne, La traduction aujourd’hui, le modèle interprétatif, éditions Hachette, Paris1994, p 59.
27
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

fondatrices de cette théorie critiquent clairement dans leurs travaux les tenants des
approches linguistiques qui s’occupent que de la conversion et du transcodage des
signes linguistiques en négligeant le transfert du sens et le vouloir dire de l’auteur :

« Si traduire n’est pas transcoder mais comprendre et exprimer, si ce que l’on


comprend et ce que l’on exprime est le sens, il vaut la peine de s’attarder sur cette
notion fondamentale dont nous faisons l’objet de la traduction, et de la préciser. »30

Le processus de la traduction selon la théorie interprétative

Le processus interprétatif de la traduction consiste à dégager les idées, à


réverbaliser et vérifier et tout est, comme l’indique le nom « interprétation ». Le
texte constitue l’objet et la raison d’être de la traduction contrairement à la traduction
linguistique qui s’opère au niveau du sémantisme lexical (la langue hors emploi) et
non sur le niveau de la mise en œuvre d’une langue (parole, communication). La
théorie interprétative divise le processus de la traduction en trois étapes : la
compréhension du texte de départ, la déverbalisation du sens et la réexpression de ce
dernier dans la langue cible.

 La compréhension du sens
La compréhension joue un rôle important dans le processus de la traduction. Elle est
le point de départ de ce processus. En effet, le traducteur est avant tout un lecteur,
c’est-àdire il doit comprendre le texte. Mais c’est un lecteur particulier car il doit
comprendre un texte qui lui est parfois imposé pour le faire comprendre à d’autres
gens qui n’ont pas d’accès direct au texte original.

Pour traduire un texte, la première condition à remplir est évidemment, de bien le


comprendre et saisir son sens. Les éléments linguistiques sont insuffisants pour saisir
le sens du texte.
30 Seleskovitch Danica et Lederer Marianne, Interpreter pour traduire, éditions Didier Erudition (réedition),
Paris, 1993, p19.
28
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

L’accomplissement de la compréhension nécessite le recours à toute une série


d’instruments que les auteurs de la Théorie interprétative de la traduction désigne par :
Les compliments cognitif ou les connaissances extralinguistiques. Ceci est valable
aussi bien pour des textes pragmatiques que des textes littéraires. En effet, Fortunato
Israël qui est l’un des spécialistes de la traduction littéraire à l’ESIT, insiste sur
l’importance des connaissances extralinguistiques dans la compréhension d’un texte
littéraire :

« Le texte ne doit pas être envisager dans sa seule matérialité, comme un simple fait
de parole, mais dans sa relation avec tous les autres éléments extralinguistiques qui
contribuent à lui donner un sens, c’est-à-dire comme un fait de discours intégré a une
situation concrète de communication qui seule permet de l’appréhender. En effet les
mots ne disent pas tout et ne nous livrent au mieux que les significations consignées
dans les dictionnaires et, le plus souvent, c’est la prise en considération du contexte et
des circonstances de l’énonciation qui permet de déterminer leur pertinence et de leur
assigner une valeur spécifique ».31

A partir de là nous nous rendons compte de l’importance de l’étape de compréhension


qui demande d’aller au-delà des mots et des autres procédés linguistiques pour saisir le
sens du texte à traduire.







 La déverbalisation du sens

31 Israël Fortunato, La créativité en traduction ou le texte réinventé, article publié dans : Recueil d’articles en
traductologie, ESIT (Sorbonne Nouvelle), Paris, 2003, p109.
29
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

Suite à leurs expériences sur l’interprétation simultanée, les deux fondatrices de


la théorie : Danica Seleskovitch et Marianne Lederer ont signalé l’existence d’un
élément important dans la compréhension : Il s’agit d’une étape ou les pensées se
détachent de leurs contexte verbal, elles se déverbalisent et se transforment en sens.

Cette étape peut être vérifiée dans la communication courante : nous oublions vite les
mots utilisés par le locuteur, mais nous gardons en mémoire ce que nous avons
compris grâce à nos connaissances extralinguistiques.
La déverbalisation du sens s’explique par le fait que le sens est un souvenir mental et
nonverbal, elle se produit au même temps qu’on écoute un discours ou on lit un texte.
A l’écrit, la déverbalisation peut avoir lieu à différents moments puisqu’on peut relire,
revenir en arrière, selon le lecteur et ses compétences en matière de connaissances
extralinguistiques. Selon Marianne Lederer La deverbalisation dans la traduction
écrite est :
« La prise de conscience par le traducteur de ce qu’un auteur veut dire dans un
passage donné. Elle est cependant moins naturelle dans l’opération écrite que dans
l’oral. En effet la rémanence têtue du texte original dont les formes veulent survivre à
tout prix appelle la recherche de correspondances directes qui s’opposent à la
découverte d’équivalences satisfaisantes ».32
Pour que les mots se déverbalisent et sortent de leurs contexte verbal et se
transforment en sens, il faut que le traducteur fera recours à d’autres connaissances
extralinguistiques que nous verrons plus loin.
En résumé, déverbaliser c’est la recherche du sens derrière les mots, c’est à dire de se
détacher des signes linguistiques pour avoir accès au sens.
Le risque que court le traducteur qui ne déverbalise pas, est de traduire au moyen de
transcodage, ce qui entraîne souvent des calques syntaxiques.

32 Lederer Marianne, La théorie interpretative de la traduction, un résumé, in Revue des Lettres et de


Traduction, n0 3, Université Saint-Esprit, Kaslik-Liban, 1997, p 17.
30
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

 la réexpression du sens dans la langue cible

Cette étape appelée aussi « reformulation » ou « recréation », est le résultat de la


traduction, c’est l’expression du sens déverbalisé dans la langue cible.
Traduire un texte, c’est partir d’une idée déverbalisée. Du fait que la syntaxe diffère
d’une langue à une autre, il convient de prêter attention à la façon de former les
phrases dans la langue d’arrivée. Marianne Lederer dit sur ce propos : « Les langues
sont différentes non seulement dans leur lexiques, dans leur grammaire, mais aussi
dans la façon dont ceux qui les parlent expriment leurs pensées » (1). Cette étape sera
donc : « La recherche d’une expression qui rende justice au sens de l’original et qui
dans sa formulation, réussisse le divorce d’avec la langue de départ et respecte
totalement les usages, les habitudes de parole de l’autre langue »33.
Dans cette étape le traducteur ne perçoit pas l’entité de chaque mot dans un discours
avant de le traduire. Au contraire, il voit le mot dans son environnement, ce qui lui
fournit la signification pertinente. Il est de peu d’importance de savoir si les mots ont
une correspondance exacte au niveau des langues, puisqu’au niveau du texte, tout est
traduisible lorsque les mots s’actualisent et se fondent en des sens réexprimables. Pour
établir des équivalences de textes, il convient de connaître la situation visée et
comprendre le raisonnement de l’auteur. Pour faire passer une notion ou une chose
dans l’autre langue il faut trouver ce qui dénote dans cette autre langue cette notion ou
cette chose, et non traduire la signification du mot qu’utilise la langue du départ. Quant
au problème de pauvreté lexicale, comme par exemple, les mots avec lesquels nous
devons exprimer des concepts ou des réalités modernes, Fortunato Israël, recommande
dans cette situation le recours à l’emprunt :

33 Lederer Marianne, op. cit, p 17.


31
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

« Le vide lexical n’est plus un obstacle. En effet, s’il n’y point de terme correspondant
dans l’autre langue parce que la réalité n’existe pas dans cette culture, il est toujours
possible de l’évoquer par d’autres moyens. En empruntant le terme étranger,
démarche langagière courante en dehors de tout souci de traduire.»34

Pour les problèmes de reformulation des référents culturels, F. Israël, recommande le


recours aux paraphrases et aux explications : « Le trait culturel peut aussi être rendu
de façon plus indirecte au moyen d’une paraphrase, d’une explication, le but étant
alors moins de transcrire le terme que de renseigner sur son contenu.»35

Concepts de la théorie interprétative de la traduction

 Les connaissances extralinguistiques


Marianne Lederer et Danica Seleskovitch insistent dans leurs articles sur
l’importance des connaissances extralinguistiques pour réussir l’interprétation. Elles
suggèrent à cet égard d’employer le concept du « bagage cognitif », à savoir toutes les
connaissances que possède un individu :
« Nul, pas plus le traducteur qu’un lecteur quelconque, n’aborde jamais un texte
l’esprit vide de toute connaissance. Quelle que soit l’expérience du monde dont on
dispose que l’on soit intimement associé à l’auteur du texte ou que l’on soit confronté
pour la première fois à un texte dont on ne connais pas l’origine, que l’on ait pu
effectuer des recherches thématiques approfondies ou seulement survoler un sujet, on
dispose, lecteur fortuit ou au contraire partie prenante, d’un certain nombre de
connaissances entièrement extérieures à la langue qui transmet l’information; grâce à
ces connaissances qui viennent l’interpréter, la langue prend un sens et le texte est
compris.»36

34 Israël Fortunato, Limites du transfert culturel en traduction, in Recueil d’articles en traductologie, ESIT,
Paris, 2003, p191.
35 F. Israèl, op, cit, p 191
36 Lederer Marianne, La théorie interprétative de la traduction, un résumé, op, cit, p 14-15.
32
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

Marianne Lederer souligne l’importance de ce bagage cognitif ainsi que la nécessité


d’augmenter à chaque fois ces connaissances extralinguistiques pour assurer une
bonne interprétation du sens. En d’autres termes, le traducteur doit se préparer avant
d’entamer toute activité de traduction, non pas sur le plan linguistique, mais sur le plan
thématique et documentaire. Pour bien pouvoir interpréter le sens, l’interprète ou le
traducteur doit comprendre le contenu du discours avant de pouvoir transmettre celui-
ci de façon intelligible dans la langue cible. Ce n’est donc pas le savoir linguistique qui
prime dans le processus de la traduction interprétative, mais la compréhension du sens.

 L’implicite et l’explicite du discours


Tout discours est composé de deux parties, la partie explicite et la partie implicite.
L’explicite est réellement la partie exprimée dans le discours. Pour saisir le véritable
sens de ce dernier (le discours), ou bien pour saisir le vouloir dire de l’auteur, il faut le
rendre explicite par la saisie du sens des non-dits par l’auteur, qui est la partie implicite
du discours. Tout traduction, ne peut pas se borner à transposer dans la langue cible
l’explicite du discours, « Elle doit aussi tenir compte de l’implicite qui accompagne
toujours l’explicite.»37

 La synecdoque du discours

La synecdoque telle qu’elle est définie par Marianne Lederer prend appui sur la
figure rhétorique du même nom, mais en réalité elle n’entretient qu’un rapport
marginal avec celle-ci. La synecdoque classique signifie une partie pour le tout. La
synecdoque lederienne, en revanche, est synonyme de la partie explicite du sens dans
un discours. « J’ai repris à la rhétorique le terme synecdoque pour désigner la partie
explicite du sens »42.
Marianne Lederer met l’accent sur le fait que chaque langue possède certains traits
saillants pour désigner les objets et les concepts. Comme les différentes langues ont

37 Lederer Marianne, Le rôle de l’implicite dans la langue et le discours, op, cit, p 01


42
Lederer Marianne, la traduction aujourd’hui, op, cit, p 46.
33
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

des traits saillants différents, traduire un texte par correspondances donnerait un


résultat peu intelligible.
« On retrouve le phénomène de la synecdoque au niveau des mots pour le même
objet : l’italien caractérise une forme (quadro), le français une surface (tableau),
l’anglais le résultat du produit appliqué à la surface (painting). Pour le même
phénomène, en français le robinet (fuit), en italien (il perd), en allemand (il court).
Le réfèrent est le même, la synecdoque, partie explicite du sens différente » 38.
Le phénomène de la synecdoque explique pourquoi la traduction est une opération sur
le sens et non pas sur les langues. La partie explicite d’un texte est composée des
signifiés choisis par l’auteur pour communiquer son vouloir-dire. La partie implicite se
compose du bagage cognitif du destinataire, c’est-à-dire les connaissances que l’auteur
présuppose que le destinateur possède. L’interaction entre la partie implicite et
explicite du texte fait naître le sens du texte. « C’est tout au long des textes, que les
synecdoques librement composées désignent des sens plus vastes que leur sémantismes
et c’est tout au long des traductions que les synecdoques librement recomposées par le
traducteur, créent des équivalences »39.

Les procédés de la traduction interprétative

Dans la traduction interprétative, le traducteur fait intervenir deux procédés pour


reformuler le sens dans la langue cible. Ces deux procédés sont :
La correspondance et l’équivalence.

 La traduction par correspondances

Traduire par correspondances, veut dire transposer les mots dans la langue
d’arrivée (cible). Correspondance signifie qu’il existe un élément pour lequel on peut
trouver un élément parallèle préexistant dans la langue cible. L’utilisation de ce
procédé est valable uniquement pour la traduction des mots à signification unique

38 ) Ibid, p 46.
39 Lederer Marianne, op, cit, p 47.
34
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

comme les chiffres, les appellations, les noms propres, les énumérations, les termes
techniques et l’onomatopie. Selon Marianne Lederer, ce procédé est valable
uniquement pour le transcodage des mots qui conservent la même valeur hors contexte
et dans le discours : « Apprendre ce qu’il convient de transcoder, c’est apprendre à
identifier les mots qui, conservant la même valeur hors contexte et dans le discours,
possèdent une valeur soit générale soit dans un domaine déterminé. D.Selescovitch
(1975) a traité des (mots traduisibles), dont elle dit qu’ils sont objets de savoir et non
de compréhension, les chiffres, les noms propres, les énumérations,… »40.

 La traduction par équivalences

Marianne Lederer affirme dans son livre, « La traduction aujourd’hui », que


toutes les recherches effectuées au niveau de l’ESIT affirment que la traduction par
équivalence est valable pour toutes les langues et tous les types de textes, littéraires ou
techniques, textes de fiction ou de réalité.41

Contrairement au procédé de traduction par correspondances qui est valable dans


certains cas, la traduction par équivalences nous offre l’avantage de rendre le sens
explicite selon les moyens appropriés à la langue cible.

« Le traducteur ne peut rester fidèle à un auteur s’il se borne à traduire sa langue.


L’auteur écrit dans sa langue, le traducteur écrit dans la sienne, de telle manière que
les langues des deux textes soient du même niveau stylistique. Comme tout sujet
parlant, l’auteur s’exprime en avançant les mots qui font comprendre ses idées, il
appartient au traducteur de faire de même, de formuler dans sa propre langue et selon
son propre talent les idées qu’il doit faire comprendre et les sentiments qu’il doit faire
ressentir »42.

40 Selescovitch Danica et Lederer Marianne, Interpreter pour traduite, op, cit, p 209.

41 Lederer Marianne, La traduction aujourd’hui, op, cit p 41.

42 Marianne Lederer, op, cit , p 50.


35
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

En guise de conclusion, nous dirons que la théorie interprétative de la traduction est


pertinente pour l’analyse de notre corpus qui est la version amazighe des textes
fondateurs de l’Etat algérien. Comme nous l’avons déjà cité, notre travail consiste à
énumérer et mettre en exergue les problèmes de reformulation liés à la traduction
amazighe notamment des textes pragmatique dont notre corpus fait partie. Par
l’application de la théorie interprétative nous allons soulever pas uniquement les
nuances liés à la langue (lexique, phrase,..) mais des nuances liés au mode
d’expression dans la langue amazighe (langue d’arrivée).

Pour se faire, nous devons analyser le corpus selon cette théorie, en cherchant les
nuances et les écarts qui existent dans l’application des deux procédés recommandés
par la théorie interprétative de la traduction qui sont : Le procédé de traduction par
correspondance et le procédé de traduction par équivalence.

Comme travail préliminaire, nous avons exploré le lexique utilisé par les traducteurs
où nous avons cherché dans le corpus les emprunts et les néologismes pour
comprendre d’avantage leur méthode de traduction et les procédés dont ils ont fait
recours.

36
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

10- Partie pratique : Analyse du corpus

10-1- Analyse du lexique et les procédés lexicaux utilisés par les traducteurs

Comme travail préliminaire, nous avons procédé à l’analyse du lexique pour


comprendre la méthode utilisée par les traducteurs et leur choix sur le plan lexical
entre l’emprunt et le néologisme et la maitrise de l’utilisation de ces derniers.

Nous avons choisi de montrer dans le tableau suivant l’utilisation du lexique par les
traducteurs dans la traduction d’une seule page (page 13 de la constitution version
arabe et page 14 dans la version française)48 .
Mots relevés dans le Emprunt/ Correspondant Correspondant dans
texte amazigh Néologism dans le texte françaisle texte arabe
es
uslig néologisme Privé ‫الخاص‬

yettwasnekked néologisme Garantie ‫مضمونة‬

lwaqf emprunt Wakf ‫الوقفية‬

Iqerra emprunt Reconnus ‫معترف بها‬

Asaḍuf néologisme Loi ‫القانون‬

azayzan néologisme Public ‫عمومي‬

Ireṣṣa emprunt Fixé ‫حدد‬

Imḥettem emprunt Obligatoire ‫إجباري‬

Awanak néologisme L’Etat ‫الدولة‬

48 48
Voir la page 58-59 de la version amazighe des textes fondateurs de l’Etat algérien en annexes.

37
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

Yesuddus néologisme Organise ‫التنظيم‬

Asileɣ néologisme Formation ‫تكوين‬

Amsider néologisme Professionnelle ‫مهني‬

Aɣerman néologisme Citoyen ‫مواطن‬

Tadawsa néologisme Santé ‫الصحة‬

Yetɛawen emprun Facilité ‫تسهيل‬

Tawennaḍt néologisme Environnement ‫البيئة‬

Iɣanen néologisme Obligations ‫واجبات‬

Amastan néologisme Protection ‫الحماية‬

Taɣlist néologisme Sécurité ‫األمن‬

Yedmen emprunt Garantie ‫يضمن‬

Yettwasemres néologisme Exercice ‫ممارسة‬

Tanmettit néologisme Social ‫إجتماع‬

Imerret néologisme Punie ‫يعاقب‬

Laɛmer emprunt âge ‫سن‬

Asegmek néologisme Promotion ‫ترقية‬

Tallelt néologisme Aide ‫مساعدة‬

Anemkan néologisme Syndical ‫نقابي‬

38
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

Dans les 27 entrées (mots) relevés dans les textes amazighs (entre néologismes et
emprunts) utilisés par les traducteurs on compte : 20 néologismes et 07 emprunts.

Cet exemple illustre bien le recours excessif à la néologie par les traducteurs de notre
corpus en particulier et par les praticiens de l’écrit en tamazight d’une manière
générale.

Ce recours excessif à la néologie s’explique par le besoin de nommer des concepts


nouveaux. Les néologismes désignent alors les concepts ou les objets réellement
nouveaux même si parfois on peut réduire leurs utilisations par le recours à l’emprunt
de l’arabe ou au français déjà attesté dans la langue usuelle et compréhensif par les
usagers.

Exemples dans le tableau :

- Tadawsa : santé, ‫الصحة‬, dans l’usage on utilise l’emprunt ṣeḥḥa.

- Iɣanen : obligation, ‫واجبات‬, dans l’usage on utilise : lwajeb.

- Amastan, protection, ‫ الحماية‬, dans l’usage on utilise : lemḥadra.

- Taɣlist, sécurité, ‫ األمن‬, dans l’usage on utilise : laman.

- Anemkan, syndical, ‫نقابي‬, dans l’usage on utilise : n ssandika.

Cette situation d’utilisation excessive de la néologie a été déjà attestée dans les médias
amazighs et la production écrite.

Selon Boudjema Aziri :

« En berbère, il y a nécessité de faire rattraper à la langue des siècles de stagnation


en matière de néologismes. Il ne s’agit pas seulement de trouver les mots pour
traduire, par exemple les notions de la physique ou des mathématiques ou de nommer
des objets de la vie moderne comme réfrigérateur ou télévision, mais de donner aussi

39
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

des noms à des notions aussi usuelles que plantes, arbres ou légumes qui font partie
depuis toujours de l’environnement des berbérophones ». 43

Ici il ne s’agit pas uniquement de nommer les choses dont tamazight ne dispose pas de
nom, mais de donner de traduire des concepts qui relève du la spécialité du droit
notamment.

Cette spécificité du texte à traduire (texte pragmatique de spécialité du droit, le cas de


la constitution) nécessite une recherche minutieuse et documentaire dans le droit
coutumier amazighe pour savoir recueillir les mots que les amazighes utilisent pour
exprimer ces notions et concepts qui relèves de l’abstrait.

Le tableau nous indique également la négligence des traducteurs du procédé de


l’emprunt qui ont utilisé que dans quelques cas :

- Lwaqf, waqf, ‫الوقفية‬


- Yeḍmen, garantie, ‫يضمن‬
- Laɛmer, âge, ‫ السن‬،‫العمر‬
- Imḥettem, obligatoire, ‫ إجباري‬،‫جتمي‬

Alors que le recours à l’emprunt de la langue arabe peut aider les traducteurs
amazighes dans plusieurs situation notamment pour rendre leur message explicite et
compréhensif, puisque la majorité de mots emprunté de la langue arabe sont lexicalisé
et assimilés depuis des siècles et sont devenus une partie intégrante de la langue.

Selon Boudjema Aziri : « C’est son doute sa capacité à assimiler les emprunts, malgré
leur nombre, qui a permis au berbère de combler ses besoins pendant des siècles.
L’emprunt était une nécessité ; il a servi à nommer des référents relatifs à la culture
véhiculée par la langue source, en l’absence de création lexicale intrinsèque ».50

43 Aziri Boudjema, néologismes et calques dans les médias amazighes, éditions HCA, Alger, 2009, p50.
50
Aziri Boudjema, op, cit, p60.
40
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

En guise de conclusion, par notre analyse du lexique utilisé par les traducteurs
amazighs des textes fondateurs de l’Etat algérien, nous allons mettre en exergue
l’utilité des deux procédés que nous avons abordés dans ce chapitre : le recours à
l’emprunt et le recours à la néologie.

Nous allons également étudier le lexique utilisé par les traducteurs selon ses sources
lexicographiques : l’Amawal de Mammeri44, lexiques de spécialité, archaïsmes,
création des traducteurs

10-2- Analyse du corpus selon la théorie interprétative de la traduction

Cette analyse consiste à explorer notre corpus selon les concepts et les procédés de
la théorie interprétative de la traduction. Il s’agit d’analyse du corpus non pas
uniquement sur le plan linguistique mais sur le plan discursif pour soulever les
problèmes de reformulation liés à l’expression en tamazight et spécifiquement dans la
traduction des textes fondateurs de l’Etat algérien.

Cette analyse que nous envisageons de faire pendant notre formation à l’Ecole
Supérieure d’Interprètes et traducteurs (ESIT) de l’université Sorbonne Nouvelle –
Paris 3 avec le co-encadrement du Professeur Fayza El Qasem va être présenté
essentiellement dans deux chapitre en plus du chapitre que nous avons présenté
audessus qui concerne le lexique.

Nous allons consacrer un chapitre pour l’étude du corpus selon les procédés de la
théorie interprétative de la traduction.

Nous allons étudier l’utilisation des deux procédés de traduction selon la théorie
interprétative : Le procédé de traduction par correspondance et le procédé de
traduction par équivalence.

44 L’Amawal de Mouloud Mammeri est le premier glossaire de néologie amazighe édité pour la 1 er fois en
1980.
41
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

Nous allons également étudier dans ce chapitre la prise en charge par les traducteurs de
l’implicite et l’explicite du discours selon la théorie interprétative de la traduction.

Quant au troisième chapitre de notre partie pratique que nous envisageons de réaliser
pendant notre formation à l’ESIT, il concernera l’analyse des modes de reformulations
utilisés par les traducteurs dans la traduction vers tamazight des textes fondateurs de
l’Etat algérien. Dans ce chapitre nous allons étudier le corpus en tant que texte
pragmatique ayant le rapport avec le domaine juridique sous le co-encadrement du
Professeure Fayza El Qasem qui est spécialiste de la traduction des textes
pragmatiques et des textes de spécialité au niveau de l’ESIT.

10-3- Recherche bibliographique au niveau de la bibliothèque de l’ESIT

Nous envisageons de compléter notre bibliographie pendant notre formation à


l’ESIT par la consultation de la documentation disponible à la bibliothèque de cette
école.

La bibliothèque de l’ESIT dispose de plusieurs ouvrages concernant la théorie


interprétative de la traduction que nous devons consulter pour approfondir notre
connaissance dans cette théorie et dans le domaine de la traductologie d’une manière
générale.

Beaucoup de travaux de thèse sont réalisé à l’ESIT sur des thèmes ayant le rapport
avec la traduction pragmatique et la traduction de textes de spécialité. C’est thèses sont
disponibles uniquement dans la bibliothèque de l’ESIT et leur consultation est
indispensable pour la finalisation des chapitres de la partie pratique de notre travail.

42
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

Conclusion

Nous sommes convaincus que la réalisation de notre travail de recherche sur les
problèmes de reformulation dans la traduction amazighe des textes fondateurs de
l’Etat algérien, nous permettra de contribuer à la résolution de l’un des problèmes que
rencontre la langue amazighe dans ses usages modernes. Ces problèmes se résument
par l’interférence des autres langues en contact (l’arabe et le français), qui affectent de
plus en plus son mode d’expression. La traduction constitue l’une des pratiques qui
favorise et multiplie ces influences si cette dernière est menée par des traducteurs
amateurs qui dans la majorité des cas s’occupent que de la transposition des mots de la
langue de départ dans la langue d’arriver (tamazight).

Par notre travail de thèse, nous souhaitons éclairer les traducteurs et les praticiens de
l’écrit en tamazight sur les risques que peut engendrer cette pratique de la transposition
du lexique et de l’utilisation excessive du calque et de l’emprunt. Nous souhaitons
également contribuer à la prise en charge et à la résolution des problèmes de
reformulation liés à la traduction amazighe et à l’expression dans cette langue d’une
manière générale.

L’analyse de notre corpus selon la théorie interprétative de la traduction que nous


avons présenté dans la partie théorique de notre travail, va mettre en exergue ces
problèmes liés à l’expression dans la langue amazighe nouvellement introduite dans
les institutions algérienne. Cette analyse permettra de ressortir une meilleure méthode
de traduction qui pourra être utile aux traducteurs algériens notamment au niveau des
institutions ou la traduction des documents de l’arabe vers tamazight est indispensable
pour la mise en œuvre dans la réalité de l’officialisation effective de cette langue.

43
Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse

Bibliographie

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‫‪Rapport de synthèse de l’état d’avancement des travaux de thèse‬‬

‫ماريان لودورير‪ ،‬دانيكا سلسكوبيتش‪ ،‬التأويل سبيال إلى الترجمة‪ ،‬ترجمة فايزة القاسم‪ ،‬نشر من طرف ‪-‬‬
‫المنظمة العربية للترجمة‪ ،‬بيروت‪9002 ،‬‬

‫‪47‬‬

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