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Optoelectronique Supelec Zeno-Toffano
Optoelectronique Supelec Zeno-Toffano
net/publication/298809566
Optoéléctronique
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Zeno Toffano
CentraleSupelec - ParisSaclay Universtity
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Zeno TOFFANO
AVANT PROPOS
La lumière peut être caractérisée à la fois comme une onde dans le spectre
électromagnétique ou une particule, le photon. L’avantage de l’optoélectronique par
rapport à d’autres technologies est obtenu grâce aux propriétés suivantes :
- Les courtes longueurs d'onde, qui correspondent à des très hautes fréquences et qui
s'étendent des rayons X mous jusqu'à l'infrarouge lointain, permettant la réalisation de
transmissions optiques de très grande capacité, la fabrication d’instruments de métrologie
et de capteurs.
- La nature quantique des photons qui leur permet de se regrouper sans limitation de
nombre, ce phénomène est à la base du rayonnement cohérent laser. À cause de cette
propriété les photons peuvent se propager et se croiser dans l'espace sans échanger
d'énergie, cette propriété permet aussi de stocker de l'information de très haute densité
sur une très petite surface.
- L’existence de supports d'information comme la fibre optique possédant des très faibles
pertes, permettant de véhiculer à la vitesse de la lumière une grande quantité
d'informations avec une bonne confidentialité.
- Les effets optiques dans des matériaux spécifiques permettant de réaliser des fonctions
comme le filtrage, la modulation, l’amplification et la conversion optique.
Avant propos 5
1 - SPECTRE ELECTROMAGNETIQUE
Ce chapitre traite de la nature ondulatoire électromagnétique de la lumière.
La couleur correspond à une longueur d'onde. Dans le domaine de l’optique la répartition
spatiale des ondes est aussi importante, les formes d’onde planes et sphériques sont des
modèles idéaux, alors que les formes paraboliques et gaussiennes se rapprochent plus
des sources réelles tels que les lasers. Les ondes optiques se transforment par
propagation ou par le passage à travers des ouvertures, le phénomène de diffraction en
est une illustration. La polarisation de la lumière qui correspond à la direction du champ
électrique de l'onde est une propriété essentielle et très utilisée dans les composants
optiques. L'énergie et la puissance optiques sont obtenues à partir des champs
électromagnétiques.
Le passage de la lumière à travers des matériaux diélectriques, comme le verre,
caractérisés par leur indice de réfraction induisent la réflexion et la transmission,
dépendant des caractéristiques spectrales et spatiales des ondes. Ces phénomènes sont
à la base de la propagation dans les fibres optiques.
spectre des ondes électromagnétiques optiques
La nature ondulatoire du rayonnement lumineux est d'origine électromagnétique et se
caractérise par la longueur d'onde λ située dans le spectre. Les ondes lumineuses sont
de même nature que les ondes radio.
La fréquence ν , en Hz, et la longueur d'onde λ , en mètres, sont liées dans le vide par
la relation ν = c/λ où c = 3.108 m.s−1 est la vitesse de la lumière dans le vide.
À titre indicatif : λ = 1 µm = 1000 nm correspond dans le vide à une fréquence de
ν = (3.108/10-6) = 3.1014 Hz. L'ordre de grandeur des fréquences indique le potentiel de
l'optique en ce qui concerne la quantité d'information pouvant être transportée si le
spectre entier pouvait être utilisé.
On trouve aujourd'hui des sources optiques, les lasers, qui émettent une lumière presque
monochromatique. Les applications des lasers sont très nombreuses et chacune
nécessite une longueur d'onde précise, par exemple pour la médecine, en chirurgie,
ophtalmologie, dermatologie…, pour la fabrication dans la découpe, le marquage…, pour
l’instrumentation en télémétrie, dans l’analyse chimique, dans les radars optiques ou
lidars…, pour le grand public dans les lecteurs et enregistreurs CD et dans bien d'autres
applications. Dans le domaine des télécommunications par fibre optique, les applications
se situent autour des longueurs d'onde suivantes : 0,85 µm , 1,3 µm et 1,55 µm pour
les fibres en verre, silice SiO2, et autour de 0,58 µm et 0,66 µm pour les fibres en
plastique. Pour les transmissions optiques en espace libre dans les télécommande et les
liaisons infrarouges on travaille principalement autour de 850 nm .
12 Chap. I - Optique ondulatoire électromagnétique
dm
m
cm
λ(m)
109 m 108 m 100km 10km 1km 100m 10m 1m 1dm 1cm
0 10 100 1k 10k 100k 1M 10M 100M 1G 10G
f(Hz)
LW MW SW FM GSMDCS
radiodiffusion téléphonie
UHF VHF mobile
λ = c/f télédiffusion
rayons γ
mm
rayons X
λ(m) infrarouge ultraviolet
1cm 1mm 100µm 10µm 1µm 1km 100nm 10nm 1nm 100pm10pm
f(Hz) 10G 100G 1T 10T 100T 1015 1016 1017 1018 1019 1020
1,6 1,5 1,4 1,3 1,2 1,1 1 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4
λ(µm)
lumière visible
∇.E = 0 ∇.H = 0
∂D ∂B
∇ ∧H = ∇∧E = −
∂t ∂t
D = ε.E et B = µ.H
∂2E ∂2H
∆E = µε et ∆H = µε
∂t2 ∂t2
ces équations constituent les équations de propagation pour les deux composantes du
champ électromagnétique E et H , appelées aussi équations de Helmoltz . Pour
chaque composante l'équation générale de propagation est donc de la forme :
1 ∂2f 1
∆f = v2 2 avec v2 =
∂t µε
∗∇ est l'opérateur nabla qui opère comme une dérivation spatiale. ∆ est le laplacien qui opère
comme une dérivée seconde, la notation en gras signifie qu'il s'agit de vecteurs ou d'opérateurs
vectoriels.
14 Chap. I - Optique ondulatoire électromagnétique
c 1
n = v =
µrεr
avec µ = µ0µr et ε = ε0εr , où µr et εr sont les grandeurs relatives. En général dans les
applications en optoélectronique∗ on néglige les effets magnétiques donc µ ≈ µ0 .
On définit la susceptibilité au champ électrique χ, à l’aide du moment dipolaire par unité
de volume Π :
Π = ε0 χ E
Πi = ∑ε0 χij Ej
j
Di = ∑εij Ej
j
∗
Sauf pour les effets magnéto-optiques comme l'effet Faraday.
Formes d’ondes optiques 15
milieux non-linéaires
Dans un milieu diélectrique non-linéaire :
donc Π(E) est une fonction non linéaire du champ électrique E , ceci équivaut à dire que
le susceptibilité dépend du champ électrique. Le domaine de l'optique non linéaire utilise
largement les effets du deuxième ordre, termes a2 , et du troisième ordre, termes a3 , qui
sont à la base de nombreux effets et dispositifs, ils seront décrits à la fin de ce chapitre et
au chapitre II .
susceptibilité électrique
Tous les milieux matériels sont dispersifs, la relation entre Π et E est une relation "à
mémoire", il s’agit d’une relation de cause à effet, puisqu’il existe un retard entre la cause,
le champ électrique E , et l'effet, la polarisation Π , on exprime cette relation par le
produit de convolution :
+∞
Π(t) = ε0 ⌠
⌡χ(t − t') E(t') dt'
−∞
On voit donc que pour un signal monochromatique, de fréquence fixe unique, on a une
relation de simple proportionnalité entre Π et E , on peut donc appliquer dans ce cas les
mêmes arguments que pour les milieux non dispersifs.
On associe à une susceptibilité réelle, la dispersion, une partie imaginaire la dissipation. Il
en résulte que la susceptibilité s'exprimera d'une façon générale par une partie réelle et
une partie imaginaire :
χ(ν) = χ'(ν) − χ"(ν)
relations de Kramers-Kronig
Les quantités réelles et imaginaires sont reliées entre elles. Une expression
mathématique peut être formulée dans des cas simples pour les milieux linéaires et
homogènes. Les parties réelles et imaginaires des susceptibilités sont reliées par les
relations de Kramers-Kronig∗ :
+∞ +∞
χ"(ν) χ'(ν')
VP ⌠ VP ⌠
1 1
χ'(ν) = dν' et χ"(ν) = dν
π ⌡ν' − ν π ⌡ ν' − ν
−∞ -∞
∗
VP signifie valeur principale de l’intégrale.
16 Chap. I - Optique ondulatoire électromagnétique
Ces relations sont d'une portée assez générale, puisqu'elles s'appliquent à tout
phénomène résonnant, en électronique, en mécanique…. On peut se faire une idée de la
forme d'une courbe de dispersion en prenant la dérivée de la courbe d'absorption en
fonction de la fréquence χ"(ν). Les courbes d'absorption sont en fait des courbes de
résonance avec leur forme caractéristique en "cloche" centrées autour de la fréquence de
résonance ν0 .
ν0 ν0
"bleu" "rouge"
dispersion
normale
λ1 λ2 λ3
*
On rencontre souvent ce jargon inspiré des ouvrages anglo-saxons avec les termes blue et red
utilisés comme adjectifs.
Formes d’ondes optiques 17
solution propagative
La forme mathématique f(s,t) de la solution de l'équation de propagation est une fonction
de la coordonnée spatiale s et de la coordonnée temporelle t .
Si un point de l'onde se déplace de δs après un temps δt à la vitesse v alors :
δs
f(s + δs,t + δt) = f(s, t) avec v =
δt
f(s,t) = f(vt − s)
et vérifie au temps t + δt :
pour des variations positives de t on remarque que les solutions de forme f(vt − s) se
propagent vers les s > 0 alors que celles de forme f(vt + s) se propageant vers les
s<0.
f(s, t)
v
s
δt
t
propagation d’une onde
f = f0.sin(ωt − kr + φ0)
φ = ωt − k.r + φ0 = ωt − k.s + φ0
vitesse de phase
La vitesse de propagation d'une onde monochromatique coïncide avec sa vitesse de
phase qui est définie comme la vitesse d'un point de l'onde à phase constante :
∂s ω
vφ = =
c
=
∂t φ k n
amplitude et polarisation
Les champs électromagnétiques E et H constituent l'amplitude de l'onde.
Dans le cas général on peut décomposer une onde monochromatique sur deux directions
orthogonales ex et ey :
vitesse de groupe
Un rayonnement réel issu d’une source réelle sera en fait composé d'une distribution de
pulsations ωi , ou de fréquences νi et de vecteurs d'ondes ki . La distribution des
fréquences s'appelle le spectre .
La relation qui lie la distribution en ω à la distribution en k est appelé relation de
dispersion ω(k) , elle est très importante pour décrire l'interaction de la lumière avec les
milieux matériels, par exemple à travers la variation de l'indice de réfraction avec la
longueur d'onde n(λ) comme on l’a vu précédemment.
Dans le cas d'une distribution d'ondes on parle aussi de paquet d'ondes, la vitesse de
déplacement du paquet est appelée la vitesse de groupe et est définie par :
∂ω c
vg = = n
∂k g
∂2f ∂2f ω2
2 − µ0ε = −k2f −(−ω2µ0ε).f = 0 et on vérifie bien k2 =
∂z ∂t2 v2
Les équations de Maxwell peuvent être simplifiées dans le cas des ondes planes :
k ∧ H0 = ε.ω.E0 et k ∧ E0 = − µ.ω.H0
λ
y
x
E E
direction de
propagation
O k
H H
plans d'onde
On utilise souvent les ondes planes pour approcher localement des formes d'onde plus
complexes, comme on le verra plus loin dans l’approximation paraxiale. Il n'existe pas de
source naturelle d'ondes planes puisque la surface émissive devrait pour cela être infinie.
Pour obtenir une onde plane, on peut placer une source au foyer d'une lentille en
réalisant une focalisation à l’infini.
Une onde sphérique, convergente, peut être obtenue par un processus inverse.
ondes sphériques
Si on se place loin d’une source, on peut considérer celle-ci comme ponctuelle, la
symétrie de l'émission devient alors sphérique c’est par exemple le cas de l’émission
d’une étoile. En coordonnées sphériques l'équation d'ondes de l’amplitude Φ s'écrit :
1 ∂ ∂Φ 1 ∂2 1 ∂2Φ
∆Φ = r2 r2 = r 2 (rΦ) = v2 2
∂r ∂r ∂r ∂t
∂2(rΦ) 1 ∂2(rΦ)
= v2
∂r2 ∂t2
20 Chap. I - Optique ondulatoire électromagnétique
f(vt − r)
Φ = r
La solution harmonique est :
A
Φ(r,t) = r exp[j(ωt − kr)]
k
S
onde sphérique dont l'amplitude
décroît en 1/r
approximation de Fresnel
Dans le cas d'une onde sphérique émise en r = 0 et observée en un point P (x, y, z)
près de l'axe Oz, mais loin de l'origine tel que :
L'approximation de Fresnel est valable tant que le terme du développement limité d'ordre
supérieur, d’ordre 2, reste négligeable. La condition de Fresnel s'écrit en exprimant que le
déphasage associé au terme d’ordre 2 reste très inférieur à une demi-période :
la relation précédente devient pour tous les points se trouvant à l'intérieur d'un disque de
rayon a = x2 + y2 et en tenant compte que k = 2π/λ :
NF.θ12 a2 a
a 4 << a14 = 4z3λ ou << 1 avec NF = et θ1 = z
4 λz
Formes d’ondes optiques 21
P
r
θ1 1
O z
ondes paraxiales
Une onde est dite paraxiale si les normales aux fronts d'onde sont des rayons paraxiaux,
elle peut être obtenue en faisant le produit d'une onde plane exp(−jkz) par une
enveloppe complexe A(r) qui varie lentement avec la position, ceci donne :
f(r) = A(r).exp(−jkz)
Si l’on remplace f(r) dans l'équation de Helmoltz et si on fait approximation des lentes
variations:
∂A ∂2A
<< k.A et << k2.A
∂z ∂z2
∂A ∂2 ∂2
∆TA − j2k = 0 où ∆T = +
∂z ∂x2 ∂y2
cette équation est aussi appelée l'équation de Helmoltz paraxiale. L'onde de Fresnel est
une onde paraxiale ainsi que l'onde gaussienne.
faisceaux gaussiens
Pour rendre compte des sources réelles de taille finie les modèles de l'onde plane et de
l'onde sphérique ne conviennent pas. En effet la première nécessite une surface infinie et
la deuxième un point, ces deux modèles ne sont que des approximations. Les faisceaux
gaussiens décrivent d'une manière plus réaliste l'émission de sources telles les lasers
2
A(x,y,z) = exp−j Π(z) +
k
2q(z) ρ
f(x,y,z) = A(x,y,z).exp(−jkz) avec
∂q ∂Π 1
= 1 et = −j
∂z ∂z q
avec les solutions :
Π(z) = −j ln 1 + q
z
q(z) = z + q0 et
0
et une amplitude :
A = exp −j −j ln 1 + q + 2(q + z) ρ2
z k
0 0
w02k 2πn
q0 = j 2 , ρ2 = x2 + y2 , k =
λ
1 +
z
w(z) = w0 est la largeur du faisceau au point z
0
z
2
z0
R(z) = z 1 + est le rayon de courbure des fronts d'onde
z
ξ(z) = Arctgz
z
est le déphasage de l'onde en fonction de z
0
λz0
w0 = est la largeur minimale du faisceau, waist
π
w02k πw02n
z0 = −j q0 = = est la longueur confocale
2 λ
w0 2 2ρ2
I(r) = I0 |f(r)|2 = I(ρ,z) = I0 w(z) exp − w2(z)
Formes d’ondes optiques 23
∞
1 2
P(z) = ⌠
⌡I(ρ ,z) 2πρ dρ = 2 I0 (πw0 )
0
ρ0
⌠
⌡I(ρ ,z) 2πρ dρ 2
0 2ρ0
= 1 − exp− 2
P w (z)
w0
Pour z >> z0 on fait l'approximation w(z) ≈ z z = θ0.z
0
où θ0 est l’angle qui représente la divergence du faisceau . qui peut aussi s'exprimer par
θ0 = λ/(πw0) ceci constitue une limite de diffraction par le waist w0 .
La profondeur de focalisation ou paramètre confocal, distance sur laquelle le faisceau
est considéré collimaté, correspond à la distance z0 de part et d'autre du centre du
faisceau z = 0 qui est :
2
2πw0
2z0 =
λ
R(z)
w0 θ0
z0 z
faisceau gaussien
24 Chap. I - Optique ondulatoire électromagnétique
facteur M 2
Pour qualifier les faisceaux réels par rapport au cas idéal du mode fondamental gaussien
dénommé mode TEM00 on utilise le facteur M 2 . En utilisant une lentille de distance
focale f pour focaliser un faisceau parallèle de diamètre D0 on obtient un faisceau
proche d'un faisceau gaussien. Le diamètre du faisceau obtenu d0 est :
4λf
d0 = M 2 = M 2.d00
πD0
faisceau réel
faisceau parallèle incident
faisceau gaussien TEM00
d0
D0 lentille d00
distance focale f
3 - TRANSFORMEES OPTIQUES
L’onde électromagnétique subit des transformations lors de la propagation dans l’espace
ou lors de la rencontre d’obstacles. On va exprimer les fonctions de transfert entre
différents points de l’espace rendant compte de ces transformations.
x2 + y2
h(x, y) = h0 exp −jk
A
avec h0 = z
2z
+∞
g(x, y) = ⌠ ⌠ f(x’, y’) h(x − x’,y − y’) dx’ dy’ =
⌡⌡
−∞
+∞ (x − x')2 + (y − y')2
h0 ⌠ f(x’, y’) exp −jk dx’ dy’
⌡ 2z
−∞
Pour une onde plane arrivant au niveau d’une ouverture de surface S , d'après le
principe de Huyghens on peut exprimer le champ en un point r résultant de la
superposition des sources ponctuelles situées sur S .
On exprime l'onde sphérique résultante point r engendrée par la source ponctuelle :
e−j(ωt − kr)
fs(r) = C
r
Le champ total en r sera la somme, intégrale, de toutes les contributions des sources.
e−jkr e−jkr
F(r) = C ejωt ⌠ A(S') jωt
⌡ r dS' = C e ⌠ ⌠
⌡⌡ r
dS
S
26 Chap. I - Optique ondulatoire électromagnétique
k
S R(X, Y, Z)
O
ρ
r(x, y, z) z
r ≈ R 1 −
Yy + Xx
R2
X/R = α = cosθx et Y/R = β = cosθy sont les cosinus directeurs par rapport à l'origine.
Les composantes du vecteur d'onde s'expriment par kx = α.k et ky = β.k .
Le champ résultant s’écrit dans le cas de la diffraction de Fraunhofer :
les composantes (kx, ky) définissent le plan transformé et (x, y) le plan objet.
y
x kx
θy ky
θx R k
Kz
O
b
a
z
C
Ff(θ) = r sinc(πθb/λ) l'intensité sera I = |F(θ)|2
1
b=λ b = 2λ b = 6λ
0,5
0
θ θ1 = b/λ θ
0 θ
FN = C ⌠ exp(−jk.Ri ) dS
⌡ avec Ri = R − yi
toutes les fentes i
En tenant compte que k.Ri = k.R − k.yi.sinθ et en sommant sur toutes les fentes :
+b/2 (N-1)d+b/2
FN = C' ⌠⌡ exp(−jk.y.sinθ) dy +...+ ⌠ ⌡ exp(−jk.y.sinθ) dy
-b/2
(N-1)d−b/2
Cette intégrale correspond à la diffraction d'une seule fente et la somme constitue une
série géométrique.
Transformées optiques 29
y
structure périodique à N fentes
Ri
P
R
d
θ
b
z
il en résulte :
1 − exp(jN.k.d.sinθ)
FN = sinc(k.b.sinθ/2)
1 − exp(jk.d.sinθ)
l'intensité est :
2
sin(N.k.d.sinθ/2)
IN(θ) = |FN| = IN(0) sinc (k.b.sinθ/2)
2 2
sin(k.d.sinθ/2)
k.d.sin(θ/2) = mπ ou 2d sinθm = mλ
m est un entier appelé ordre du réseau. Cette équation est l’équation du réseau ou
condition de Bragg qui est une condition d'interférence constructive, les angles θm
correspondent aux tâches de diffraction. Il existe ainsi des maxima secondaires et des
minima. On retrouvera ces effets lors de l'interférence en ondes multiples dans les
réseaux de Bragg, ou dans les résonateurs de Fabry-Pérot.
Le cas N = 2 représente la figure de diffraction des franges d'Young , et constitue une
interférence à deux ondes , qu’on discutera au chapitre II. Pour la discussion des franges
d’Young avec des photons considérés comme particules voir chapitre III.
λ/b λ/d
1
fentes N=2 réseau de N = 10
d'Young diffraction
0,5
b = 3λ d = 2b
0
θ θ
Dans l’espace des vecteurs d'onde k , l’opération produit dans l'espace de Fourier,
correspond au produit de convolution dans l'espace direct des positions r . La diffraction
à l’infini effectue un produit de convolution de l'onde incidente par la fonction d'ouverture.
Plus généralement on effectue un filtrage spatial d'une image A(x,y) en plaçant dans le
plan transformé un filtre spatial H(kx,ky) qui peut être par exemple un motif à ouvertures
périodiques ou une lame déphasante ou tout type de lame de transfert, et après on
reconstitue l'image avec une deuxième lentille. L'opération effectuée s’exprime :
-1
TF prod TF
A(x,y) → F(kx,ky) → H(kx,ky).F(kx,ky) → B(x,y) = h(x,y)*A(x,y)
lentille de filtrage
transformation spatial
image résultante
(positif)
filtres
(masques)
filtrage passe-bas
filtrage passe-haut
filtrage fréquences ky
avec passage continu
filtrage fréquences ky
sans continu
filtrage fréquences kx
avec passage continu
∗
Le filtrage est effectué par rapport au négatif de l'image initiale, les zones éclairées sont celles
qui subissent le filtrage, les images résultantes sont obtenues à partir de leur négatif filtré.
32 Chap. I - Optique ondulatoire électromagnétique
4 - POLARISATION DE LA LUMIERE
Une propriété essentielle liée à la nature ondulatoire de la lumière est la polarisation qui
correspond à la direction du champ électrique E . Cette direction n'est en général pas
fixe.
Pour une onde monochromatique plane se propageant suivant Oz , on décompose E
selon deux axes fixes orthogonaux Ox et Oy .
θ = arctgE0y
E
E = E0 (ex cosθ + ey sinθ) cos(ωt − kz) avec et E0 = E0x2 + E0y2
0x
Ey
E0y = cos(ωt − kz) cosδ − sin(ωt − kz) sinδ
en utilisant :
Ex Ey Ex
E0x = cos(ωt − kz) E0y − E0x cosδ = −sin(ωt − kz) sinδ
et
en élevant au carré et en faisant la somme on obtient l'équation d’une ellipse pour les
champs Ex et Ey :
Polarisation de la lumière 33
0 < δ < π correspond à une polarisation gauche , avec le vecteur E tournant vers la
gauche pour l'onde se propageant vers soi, et π < δ < 2π correspond a une polarisation
droite.
Ey
E0y
E polarisation elliptique
α
E0x Ex
déphasage entre x et y
Ey 2π 7π/4 3π/2 5π/4 π 3π/4 π/2 π/4 0
Ex
∂D ∂B
∇∧H = ∇∧E = − ∇. D = 0 ∇. B = 0
∂t ∂t
Le vecteur déplacement électrique est relié au vecteur polarisation électrique Π , qui est
le moment dipolaire par unité de volume, dans le milieu considéré par :
En effectuant la différence des deux équations et en utilisant les propriétés des produits
mixtes on obtient :
∂ ε0 µ ∂Π
∇(E∧H) = (E.E) + 0 (H.H) + E
∂t 2 2 ∂t
L'intégrale sur le volume de cette équation donne pour le membre de gauche une
intégrale sur la surface :
⌠
⌡∇(E∧H) dv = − ⌠
⌡(E∧H) n ds
V S
⌠(E ∧ H) n ds
S = −⌡
S
S = (E ∧ H)
⌠ε0 µ0
Uvide = (E.E) + (H.H) dv
⌡ 2 2
V
où le terme sous l'intégrale est la densité totale d'énergie électromagnétique du vide u
en joule.m−3 , et correspond aussi à la pression de radiation prad , en Newton.m−2 ,
exercée sur la surface perpendiculaire à la direction de propagation:
ε0 µ0
u0 = prad = (E.E) + (H.H)
2 2
ε0
I0E = c 2 (E.E)
Dans le cas d'un milieu homogène d'indice n, on pourra remplacer ε0 par ε = n2ε0 afin
d'obtenir les grandeurs correspondantes.
Le troisième terme est :
∂Π
E
∂t
ε0 µ0 ε0 µ0
<u> = 4 (E.E*) + 4 (H.H*) = 4 E02 + 4 H02
ω2
k E0 = µ0 ω H0 et k H0 = ε0 ω E0 avec k2 = ω2 c2 =
ε0µ0
∗
Pour les grandeurs harmoniques la valeur moyenne est obtenue facilement à partir des
grandeurs complexes par <A B> = (A B*)/2 où * signifie complexe conjugué.
36 Chap. I - Optique ondulatoire électromagnétique
E0 µ0
Z0 = = = 120 π
H0 ε0
ε0 µ0 ε0 µ0
<u0> = E02 + H02 = E02 = H02
4 4 2 2
ε0 µ0 1 Z0
I0 = c 2 E02 = c 2 H02 = c 2Z E02 = c 2 H02
0
Dans le cas simple d'un milieu homogène d'indice n , on pourra aisément remplacer ε0
par ε = n2.ε0 et c par v = c/n afin d'obtenir les grandeurs correspondantes.
ε
I = v 2 E02
dissipation
La puissance moyenne par unité de volume dissipée par le champ électromagnétique à
travers la polarisabilité du milieu est :
∂Π
<E >
∂t
Comme vu précédemment :
La puissance moyenne dissipée par unité de volume peut donc s'exprimer par :
ω 2
<Re[E0 exp(jωt)] Re[jω Π0 exp(jωt)]> =
2 ε0 |E | Re(jχ)
χ = χ' − χ"
donc :
<Puissance> ω ε0 χ" 2
= |E|
Volume 2
6 - REFLEXION ET REFRACTION
Une onde électromagnétique qui traverse une interface délimitant deux milieux
diélectriques d'indices de réfraction ni et nt , se transforme en une onde réfléchie et une
onde transmise, ou réfractée. On va considérer le cas de l'onde plane monochromatique,
toute onde peut être décomposée en une somme d'ondes planes monochromatiques.
Le champ électrique de l'onde plane incidente ki est monochromatique ωi . Les
composantes incidente, transmise et réfléchies sont :
n ∧ Ei + n ∧ Er = n ∧ Et
n ∧ Hi + n ∧ Hr = n ∧ Ht
ces relations sont vraies à tout instant et en tout point du plan d’interface, y = b , ce qui
impose entre autres l'égalité des phases :
les fréquences de l'onde ne sont pas changées par le passage à l'interface donc
ωi = ωr = ωt .
Cette équation est celle d'un plan qui peut aussi s'exprimer par : n ∧ (ki − kr) = 0 ou
ki sinθi = kr sinθr . Dans le même milieu les modules des vecteurs d'onde sont égaux,
puisque de même indice, ce qui conduit à :
De même on peut écrire pour l'onde incidente et transmise : [(ki − kt)r]y=b = cste ou
ki sinθi = kt sinθt . En tenant compte des modules des vecteurs d'onde on obtient :
kr Ei Er kr
Ei Er
θi θr Hr θi θr Hr
Hi Hi
ni ki ni ki
nt θt x nt x
Et θt Ht
Et
Ht
TE ou s kt TM ou p kt
n n
polarisation TE ou s
E est perpendiculaire au plan d'incidence, plan de la feuille sur la figure précédente. On
est en présence des modes transverse électriques TE ou polarisation s . Dans ce cas
les conditions aux limites imposent :
ni.cosθi − nt.cosθt
rs = =
Er
Ei s ni.cosθi + nt.cosθt
Et 2ni.cosθi
ts = E =
i s ni .cos θi + nt.cosθt
polarisation TM ou p
E est parallèle au plan d'incidence on est en présence de modes transverses
magnétiques TM ou polarisation p , les conditions aux limites imposent :
ni.cosθt − nt.cosθi
rp = E =
Er
i p nt.cosθi + ni.cosθt
2ni.cosθi
tp = E =
Et
i p nt.cosθi + ni.cosθt
Réflexion et réfraction 39
−1 −1
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
angle d’incidence θi
coefficient de réflexion et de transmission pour l'interface air-verre, angle
de Brewster θB et angle critique θc de réflexion interne
nt − ni
rp = − rs =
nt + ni
Dans le cas d'une interface air-verre avec des indices pour l'air ni = 1 et pour le verre
nt = 1,5 . On obtient en incidence normale |r| = 0,2 .
réflexion externe
Ici le coefficient rs est toujours négatif, ce qui signifie que le champ réfléchi Ers est
toujours en opposition de phase avec le champ incident Eis.
Le coefficient rp pour les angles faibles est positif et s'annule à l'angle de Brewster θB,
avec tg2θB = (nt/ni)2 , et puis devient négatif. Dans ce cas on voit que pour l'angle θB
l'amplitude du champ réfléchi Erp s'annule, c'est à dire qu'il n'y a pas de réflexion. Ce
phénomène est utilisé pour polariser la lumière dans les lasers, une lame de verre orienté
avec cet angle est appelée fenêtre de Brewster .
réflexion interne
En dessous de l'angle critique θc , sinθc = (ni/nt) . rp subit un changement de signe à
l'angle de Brewster θB . Au delà de l'angle critique la réflexion est totale, dans ce cas
l'onde subit aussi un déphasage.
Le terme en cosθt qui apparaît dans les expressions des coefficients de réflexion en
amplitude s’exprime par :
40 Chap. I - Optique ondulatoire électromagnétique
A2 = cos2θt = 1 − (ni/nt)2.sin2θi
φ(rp) = 2.arctg i
n .|A|
φ(rs) = −2.arctg t
n .|A|
nt.cosθi ni.cosθi
100
déphasage à θB θc
la réflexion
90
φp
0
réflexion interne
−90 ni = 1,49 et nt = 1 φs
θB = 33,8° θc = 42,2°
−100
0 30 60 90
angle d'incidence θi
*
à proprement parler en français il s'agit de l'éclairement, voir photométrie au chapitre III.
Réflexion et réfraction 41
Ici on peut vérifier la conservation de l'énergie par la relation sur les facteurs de réflexion
en intensité R + T = 1 , ce qui n'est pas le cas pour les coefficients en amplitude
r2 + t2 ≠ 1.
θr = θi
θi réflechi
incident
θt
transmis
- Les effets qui font intervenir l'indice de réfraction et sa variation en fonction des champs
électriques, ce sont les effets électro-optiques, et en fonction des ondes acoustiques, ce
sont les effets acousto-optiques, qui ont des applications dans la modulation, la déflexion
de la lumière et sont à la base des capteurs utilisant le guidage optique et dans
nombreuses applications en optique intégrée.
- Les effets non linéaires sont aussi utilisés pour des conversions de fréquence en
utilisant des lasers afin d'obtenir des longueurs d'onde difficiles à obtenir par le pompage
optique, par exemple la lumière verte à λ ≈ 500nm, obtenue à partir de lumière infrarouge
λ = 1000nm, par doublement de fréquence, on peut aussi citer le mélange à trois et à
quatre ondes et les phénomènes de conjugaison de phase.
Ces phénomènes sont obtenus avec grâce à des matériaux spécifiques présentant des
propriétés non-linéaires.
Π = ε0χ E
L'indice de réfraction défini par n2 = (ε/ε0) . Les relations qui lient le déplacement
électrique D avec le champ électrique E et la densité de polarisation Π sont :
Pour déterminer l'indice de réfraction il faut tenir compte des ordres de grandeur des
différents termes, les termes non linéaires sont toujours très inférieurs aux termes
linéaires de manière que χL >> χNL , et donc l’indice :
Effets optiques non-linéaires 43
ε χ
n = ε/ε0 ≈ εL/ε0 1 + NL = n 1 + 2nNL2
2 εL
L'équation de propagation sur les parties réelles des champs, E = Re{E} et Π = Re{Π} ,
dans un milieu diélectrique contenant la polarisation s'écrit :
Les propriétés non linéaires peuvent être classées suivant les ordres des non-linéarités.
- Le coefficient d décrit la non linéarité du second ordre, ou Pockels qui est à l'origine
des phénomènes comme le doublement de fréquence ou la génération de second
harmonique , le mélange à trois ondes , la conversion de fréquence , l’amplification
paramétrique et l’oscillation paramétrique .
- Le coefficient χ(3) décrit les non linéarités du troisième ordre, ou de Kerr, et est
responsable des phénomènes de génération de troisième harmonique, d’auto modulation
de phase , de self-focalisation , de mélange à quatre ondes , d’amplification Raman et
d’amplification Brillouin et de conjugaison de phase .
La densité de polarisation non linéaire est ΠNL = 2d.E2, où d est le coefficient non-
linéaire du second ordre.
redressement optique et génération du second harmonique
Un rayonnement monochromatique à la pulsation ω , est caractérisé par son champ
électrique E(t) = E(ω).exp(jωt) donnera naissance aux composantes de polarisations
électrique suivants :
ΠNL(0) est responsable du redressement, qui se traduit par l'apparition d'une tension
électrique induite continue. Il s’agit d’un effet très faible, typiquement une impulsion de
puissance crête de 106 W peut engendrer des tensions de l’ordre de 10−4 V .
1
I2(2ω) = ω4d2 I2(ω) avec I = 2 vε |E|2
plus élevées sont obtenues. Afin d’augmenter encore l'efficacité la longueur du matériau
doit être suffisante on peut aussi utiliser le guidage optique de façon à minimiser les effets
de la diffraction.
ω
2ω
347 nm (UV)
laser Ruby 694nm (rouge)
cristal NL
KDP
ΠNL(ω) = 4d.Eext(0).E(ω)
2ω.ΠNL(2ω) = d.E(ω).E(ω)
Si le champ optique est très inférieur au champ appliqué Eext2(0) >> |E(ω)|2 le terme du
second ordre ΠNL(2ω) peut être négligé, Il y a donc proportionnalité entre ΠNL(ω) et
E(ω) :
ΠNL(ω) = ε0 ∆χ E(ω)
Ces composantes ne sont pas obligatoirement présentes en sortie du cristal en effet pour
avoir un effet significatif il faut respecter la condition de fréquence et la condition de
phase . La première n'est pas équivalente à la deuxième en effet même quand les ondes
voyagent dans la même direction, les vecteurs d’onde aux différentes fréquences peuvent
être différents à cause de l’indice de réfraction kI = (ωi/ni) où ni sont les indices de
réfraction, les conditions s’écrivent :
ω3 = ω1 + ω2 condition de fréquence
k3 = k1 + k2 condition de phase
ω1 ω3 = ω1 + ω2
laser Nd:YAG
1,06 µm
ω2 960nm (IR)
cristal NL
laser CO2 prousite
10,6 µm
Afin de satisfaire les deux conditions il faut choisir les indices de réfraction en jouant par
exemple sur la polarisation des ondes ou en contrôlant la température.
En supposant que la condition de phase, k3 = k1 + k2 , est vérifiée uniquement pour la
composante à la fréquence ω3 = ω1 + ω2 et que les autres composantes ne sont pas
propagées alors la composante à ω3 interagira à son tour avec la composante incidente
ω1 engendrant une composante à ω2 = ω3 − ω1 qui vérifie aussi la même condition de
phase et il en va de même pour l'interaction de ω3 avec ω2 . Il est ainsi possible
d'amplifier certaines fréquences à l'aide d'autres, il s'agit de l'interaction paramétrique à
l'aide du mélange à trois ondes .
milieu
amplificateur R(ω1) = 100 % R(ω1) = elevé
R(ω2) = 100 % R(ω2) = 100 %
R(ω3) = 0 R(ω3) = 0
Le milieu est dit de type Kerr et présente, comme nous le verrons plus loin au chapitre II,
l’effet électro-optique de Kerr .
génération du troisième harmonique
En considérant un rayonnement monochromatique incident E(t) = E(ω) exp(jωt) les
composants de la polarisation électrique deviennent :
1 (3)
Re{ΠNL(t)} =
2
χ ∑ E(ωq)E(ωr)E(ωl) exp[j(ωq + ωr + ωl)t]
q,r,l = ±1,±2,±3
ω3 + ω4 = ω1 + ω2 et k3 + k4 = k1 + k2
Effets optiques non-linéaires 47
ΠNL2 = 6χ(3)A3.A4.E1*(r)
E2(r) α A3.A4.E1*(r)
Puisque las amplitudes des deux ondes planes sont constantes nous obtenons une onde
2 qui est la conjuguée de l'onde 1 . L'effet d'un dispositif à conjugaison de phase est
assez spectaculaire en effet il agit comme un miroir à l’envers.
Pour une onde plane incidente E1(r) = A1exp(−jk1r) l'onde conjuguée sera
E2(r) = A1* exp(jk1r) et se propage dans la direction opposé de l'onde incidente comme si
on avait inversé la direction du temps (t → −t) . Pour une onde incidente sphérique
divergente l'onde conjuguée sera convergente se propageant en arrière vers la source.
La conjugaison de phase peut être utilisée dans des nombreuses applications par
exemple pour combattre les aberrations et les distorsions introduites par des lentilles et
des miroirs.
onde conjuguée 2
miroir
ordinaire
onde signal 1
source
source
miroir à
conjugaison
de phase
48 Chap. I - Optique ondulatoire électromagnétique
EXERCICES CHAPITRE I
EXERCICE I-1 : Paramètres d’un faisceau gaussien émis par un laser He-Ne
Un laser à gaz He-Ne engendre un faisceau gaussien à la longueur d’onde λ = 633 nm
avec un diamètre à la source de 0,5 mm émettant une puissance de 10 mW .
1-1) Calculer le waist w0 , la divergence du faisceau θ et la profondeur de focalisation z0 .
1-2) Quel est le diamètre du faisceau à la distance Terre-Lune zTL = 3,5.108 m , quel est
le rayon de courbure à cette distance ?
1-3) Quelle est l’intensité optique, en W.cm−2 au centre du faisceau en z = 0 et à la
distance zTL ? Comparer à l’intensité d’une source isotrope de même puissance émettant
une onde sphérique à la même distance.
Corrigé exercice I-2 2-1-a) polarisation rectiligne dans le II et IV quadrant. b) comme a).
c) polarisation elliptique gauche avec axes principaux faisant un angle par rapport à l'axe
Ox, α = 18° correspondant à tg(2 α) = √2/2, . d) polarisation circulaire droite.
2-2) 50% de l’intensité naturelle est perpendiculaire à l’axe de polarisation cette partie
n’est pas transmise, donc 70% de la lumière parallèle à l’axe de polarisation est
transmise par le filtre. En sortie des eux filtres on aura donc 70%.35% = 24,5% de la
lumière naturelle incidente Is = 24,5%.Ii .
s'écrit : I(θ) = I0 avec α = (k.a/2) sinθ où a est l'espacement entre les traits, N
α
le nombre de traits et k = 2π/λ le vecteur d'onde. Les maxima principaux sont obtenus
pour α = m.π ou aussi a.sinθm = m.λ avec m entier ordre du réseau.
L'espacement est a = 1/(n°lignes par cm) = 10 −3 cm . La lumière rouge émerge à l'ordre
1 avec un angle θ1 = arcsin(λ/a) = 3,43°.
3-2) La longueur d'onde correspondante est 750 nm , l'ordre maximum sera obtenu pour
l'angle θ = 0 ce qui donne mMax ≤ a/λ =1,33 donc mMax = 1 premier ordre.
3-3) La différence en longueur d'onde est δλ = λ1 − λ2 = 5,9 Å. La séparation est définie
quand le pic d'une raie tombe sur le premier zéro de l'autre, il y aura séparation pour
N.δα = π ce qui s’écrit en différentiant 2π.(δλ/λ2).N.a.sinθ = π en remplaçant par
l'équation du réseau au troisième ordre, m = 3 , on obtient N = λ/(2.δλ.m) ≈ 100.
2
ni − nt
Corrigé exercice I-4 4-1) En incidence normale le facteur de réflexion est R = n + n
i t
pour l'interface air verre ni = nair = 1 et nt = nverre = 1,5 donne Rair-verre = 4% .
4-2) La réflexion totale s'obtient uniquement pour la réflexion interne, ni > nt l'angle
critique est obtenu pour θc = arcsin(nt/ni) pour l'interface air-verre θc air-verre = 42°.
4-3) L'angle de Brewster est obtenu quand rp = 0 correspondant à la polarisation TM.
rp = 0 correspond à ni cosθt = nt cosθi en combinant avec la loi de Descartes
ni sinθi = nt sinθt on obtient la relation (tgθiB)2 = (nt/ni)2 une autre propriété est
cosθiB = sinθtB pour l'interface air verre on obtient θiB air-verre = 56,31° .
Corrigé exercice I-5 5-1) La condition sur les fréquences s’écrit ω3 = ω2 + ω1 avec ω3
la pulsation de l’onde de pompe. La condition d’accord de phase est k3 = k1 + k2 ce qui
peut aussi s’écrire n3.ω3 = n2.ω2 + n1.ω1 la seule possibilité est que la pompe soit dirigée
suivant l’axe extraordinaire, par exemple pour ne3.ω3 = no2.ω2 + ne1.ω1 .
CHAPITRE II
Un cas important et souvent utilisé en pratique est obtenu pour k.d = π/2 qui correspond
à une longueur optique dite quart d’onde nc.d = λ/4 dans ce cas on obtient :
2
n0ns − nc
2
Rc = qui s'annule pour : nc2 = n0.ns
n0ns + nc2
air/MgF2/verre air/Al2O3/verre
R(%)
10
2
5
1
0 0
350 550 750 λ(nm) 350 550 750 λ(nm)
facteurs de réflexion pour des traitements monocouche λ/4
Traitements par couches diélectriques 51
n2.n4
= n0ns
n3
On peut réaliser des miroirs sélectifs en λ , des pouvoirs de réflexion très élevés peuvent
être obtenus avec des couches d’épaisseur optique λ/4 , nL.L = λ/4 et nH.H = λ/4 . Les
ondes réfléchies aux interfaces H-L , qui sont en réflexion interne, auront des signes
opposés à ceux des interfaces L-H , qui sont en réflexion externe, celles-ci seront
remises en phase avec les premières par la différence de marche de l'aller-retour dans
une couche. Pour un système à N couches le coefficient de réflexion sera donné par :
N−1
1 − pN
pN = n
nH nH
rN = 1+p avec
N L ns
D’après cette formule on voit bien que le module tend vers 1 quand N augmente.
En répétant les paires de couches H-L on obtient des filtres plus efficaces avec une
réjection plus forte. Ce fonctionnement s'apparente au fonctionnement des structures par
interférence à ondes multiples comme les interféromètres de Fabry-Pérot.
Ces dispositifs sont très utilisés pour réaliser les miroirs des cavités lasers.
Pour trouver la réponse spectrale d'un tel système on peut utiliser le formalisme de Bragg
comme on le verra au prochain paragraphe.
n0 Rmc
Rc paire de
couches nH
n0 nL
couche H-L
d'épaisseur d n
c
H
ns L
substrat
ns
traitement monocouche
traitement multicouche
52 Chap. II - Interférences et fonctions optiques
2 - RESEAUX DE BRAGG
Plusieurs composants modernes utilisent les réseaux de Bragg, on peut citer les lasers à
semiconducteurs DFB , Distributed Feedback , et DBR , Distributed Bragg Reflector et
les fibres optiques avec réseau de Bragg photo-inscrit FBG , Fiber Bragg Grating .
Les réseaux de Bragg traités ici correspondent à une incidence rasante le long du réseau
pour un angle θ = 90°. Dans le cas d'un réseau de pas Λ milieu d'indice moyen n
l'équation du réseau qui constitue la condition de Bragg est :
2.n.Λ = m.λB
n1
z=0 L z=L z
Le calcul peut se montrer à partir des équations de Maxwell en incluant le vecteur densité
de polarisation Π vu au chapitre I. L'équation de Maxwell dans un milieu diélectrique
isotrope et homogène s'écrit :
1 ∂2E ∂2Π
∆E − v2 2 = µ0 2
∂t ∂t
Réseaux de Bragg 53
Il s'agit de déterminer les amplitudes A(z) et B(z) en tenant compte des conditions aux
limites. La différence d'indice ∆n périodique en z , constitue une perturbation de densité
de polarisation Π = ε0.∆n2.E . Lors du couplage dans le réseau, une onde constitue une
perturbation par l’intermédiaire de la polarisabilité du milieu. Ceci permet d’écrire les
équations de propagation en tenant compte de la perturbation :
avec k02 = ε0µ0ω2 . Pour les champs E(x,y,z) les fonctions e(x,y) et exp[j(ωt − β z)] ne
sont pas affectées par la perturbation, et vérifient l'équation de propagation sans
perturbation. En considérant uniquement les variations en z , l'équation faisant intervenir
l’amplitude A(z) s'écrit :
∂2A ∂A ∂
2 eA exp[j(ωt − β z)] + 2 {e exp[j(ωt − β z)]} = ∆n2 k02 B eB exp[j(ωt + β z)]
∂z ∂z ∂z A
En utilisant l'approximation des lentes variations, les amplitudes A(z) et B(z) varient
lentement en fonction de z par rapport aux termes exponentiels du type ej(ωt − βz) qui
possèdent des variations comparables à la longueur d'onde optique λ . Autrement dit les
amplitudes peuvent être considérés presque constantes à l'échelle de la longueur
d'onde :
∂A ∂ ∂2A
{eA(x,y) exp[j(ωt − β z)]} >> e (x,y) exp[j(ωt − β z)]
∂z ∂z ∂z2 A
∂A
{−j2β eA exp[j(ωt − β z)]} = ∆n2 k02 B eB exp[j(ωt + β z)]
∂z
on multiplie par eA les deux membres et on fait l'intégrale sur x . Dans notre cas la
perturbation ∆n(x,z) varie seulement en fonction de la variable x et z donc on effectue
pas l'intégration sur la variable y . L'équation devient :
∂A ω +∞
2
exp(−jβ z) = j 2 ⌠ ∆n2 |e|2dx B exp(jβ z)
∂z 2c β ⌡
−∞
+∞
où l'on a utilisé : ⌠ |e|2dx = 1 et eB = eA*
⌡
−∞
∆n(x,z) est une fonction périodique en z de période Λ , et peut donc être décomposée
en une série de Fourier :
∞
∆n2(x,z) = ∆n2(x) ∑ ap exp[j(2pπ/Λ)z]
p = −∞
dans l'équation de l’amplitude A , le seul couplage efficace est celui qui couple en phase
∗
Il s’agit de la méthode des perturbations où l'on ne considère que le termes du premier ordre.
54 Chap. II - Interférences et fonctions optiques
mπ
βB = avec m entier positif
Λ
dA dB ∗
= jκ B exp[j(2∆β z)] et dz = −jκ A exp[−j(2∆β z)]
dz
avec:
ω2 +∞ 2 mπ
κ = − 2 ⌠ ∆n (x)am |e|2dx et ∆β = β − = β − βB
2c β ⌡ Λ
−∞
ω2 2n0∆n 2∆n
|κ| = =
2cωn0 π λ
Les équations des ondes couplées peuvent s'appliquer à différentes situations. Ici on est
dans le cas du couplage contra-propagafatif ou par réflexion, dans le cas du couplage co-
propagatif ou par transmission il faudra changer le signe du second membre de la
deuxième équation, on verra ce cas dans les coupleurs à guides optiques au chapitre VII.
En multipliant les deux équations par la même amplitude du premier membre on peut
écrire la relation :
d
dz (|A(z)| − |B(z)| ) = 0
2 2
A = A1 exp(γA1 z) + A2 exp(γA2 z)
Les coefficients des solutions sont obtenues en imposant les conditions aux limites. On
impose l'amplitude de l'onde incidente en z = 0 , A(0) = A0 . Si l'on considère un réseau
Réseaux de Bragg 55
de longueur L , une autre condition est obtenue par l’absence de réflexion en bout de
réseau ce qui donne B(L) = 0 . Les composantes en un point z du réseau sont :
−κ A0
B(z) = sh[Κ(z − L)].exp(−j∆β z)
−∆β.sh(ΚL) + jΚ.ch(ΚL)
A0
A(z) = {∆β.sh[Κ(z − L) + jΚ.ch[Κ(z − L)]}.exp(+j∆β z)
−∆β.sh(ΚL) + jΚ.ch(ΚL)
∆β = β − βB = 2πneff −
1 1 2∆n
avec et |κ| =
λ λB λ
1
facteur de réflexion à la
RB longueur d'onde de
Bragg en fonction du
0,5 coefficient de couplage
0
0 1 2 3 4
κL
∗
On ne considère pas les solutions exponentielles croissantes, qui n'ont pas de sens physique.
56 Chap. II - Interférences et fonctions optiques
L = N (λB/2neff)
La bande passante du miroir correspond au stop-band défini plus haut ∆β = |κ| qui
constitue la bande passante de filtrage optique. La sélectivité du filtre augmente pour des
valeurs croissantes de κL , c'est à dire pour un grand nombre de couches N . On
remarque aussi les oscillations autour de la bande passante.
1
facteur de N = 20
reflexion R(λ)
N = 10
0,5
N=3
0
700 750 800 850 900 950 1000
longueur d’onde λ(nm)
ou dans celui des capteurs. Le réseau de Bragg est réalisé par holographie en inscrivant
un motif d'interférence à deux ondes à l’aide d’un laser UV de type Excimère ou à Argon.
réflecteurs
de Bragg
laser à semiconducteur DBR
*
Le fonctionnement des fibres de Bragg sera décrit au chapitre VII et celui des lasers DFB, DBR et
VCSEL au chapitre V sera décrit ultérieurement au chapitre V.
58 Chap. II - Interférences et fonctions optiques
3.1 - Cohérence
La cohérence est une notion assez peu précise qui caractérise le rayonnement. Un laser
émet un rayonnement cohérent alors qu'une lampe à incandescence émet une lumière
incohérente. On peut distinguer différentes types de cohérence :
- la cohérence spatiale concernant l'étendue spatiale des ondes issues d'une même
source et leur corrélation dans des régions d'espace différentes. Cette quantité est à
associer à la divergence du faisceau dans les lasers.
- le degré de polarisation , le signal est cohérent au point de vue de la polarisation si la
direction de polarisation se maintient pendant le temps de cohérence tc .
- la cohérence temporelle , qui donne le caractère monochromatique de l'onde. La
lumière peut être représenté par des trains d'onde décorrélés en phase. La longueur
moyenne du train d'onde Lc est appelée la longueur de cohérence qui est liée au
temps de cohérence par tc = (Lc/c) où c est la vitesse de la lumière. Le temps de
cohérence est lié à la largeur spectrale ∆ν , les deux quantités sont conjugués par
l'opération de transformation de Fourier ∆ν α 1/tc .
λ = c.T Lc = c.tc
c.t
élargissement homogène
Dans le cas où la différence des fluctuations de phase instantanées φ est une variable
aléatoire gaussienne on peut écrire :
Dφ |τ| |τ|
CL(τ) = |E0|2 exp− 2 .exp(−jω0τ) = |E0| exp− tc exp(−j2πν0τ)
2
−∞
1 1
1/e 2tc
∆ν1/2 = 1/πtc
0 0,5
−1 0
0,1 0,5 1 0,9 1 1,1
temps τ (10 −12
sec) fréquence ν (10 Hz)
14
élargissement inhomogène
Dans ce cas on est en présence d’une fonction d'auto-corrélation gaussienne, de temps
de cohérence tc , défini à 1/e, en prenant sa transformée de Fourier on obtient :
1 τ2
∞ exp(j2πv0τ) exp− 2 exp(−j2πντ) dτ = exp(j2πv0τ) exp
(ν − v0)2
G(ν) = −
⌠
2π ⌡−∞ tc 2σν2
On obtient un spectre gaussien avec un écart type en fréquence σν2 = 1/(2π2tc2) et dont
la largeur spectrale à mi hauteur ∆v1/2 vaut :
2 Log2 0,53
∆v1/2 = 2 2Log2.σν = ≈ t
πtc c
1 1
∆ν1/2= 0,53/tc
2 tc
1/e
0 0,5
−1 0
0,1 0,5 1 0,9 1 1,1
L'intensité de l'onde est définie par I = εv <E2> , en W.m−2 , les moyennes sont :
1 +Τ
<E1(t +τ)E*2(t)> = limT→∞ 2T ⌠
⌡ E1(t +τ)E 2(t) dt
*
−T
εv εv εv
avec I1 = 2 E012 et I2 = 2 E022 et le terme d'interférence I12 = 2 E01 E02 cosδ
- Dans le cas de la polarisation croisé pour E01 perpendiculaire à E02 il n'y a pas
d'interférences donc I12 = 0 .
- Si E01 est parallèle à E02 alors : I12 = (1/2) E01 E02 cosδ
- Si les amplitudes sont les mêmes E01 = E02 on aura I1 = I2 = I0 et l'intensité totale :
P
r1
r2 hyperboloïdes de
révolution, lieu des
S1 S2 maxima d’interférence
m = +2
m = −1 m = +1
m=0
Interféromètres et résonateurs optiques 61
L’équation ci dessus définit des familles de surfaces qui constituent des hyperboloïdes
de révolution qui donnent la répartition des interférences. Les franges d'interférence sont
l'ensemble des maximums, les franges brillantes, et des minimums, les franges obscures.
1
intensité V=1
relative V = 0,5
V = 0,2
0,5
déphasage δ
0 360°
0° 720°
Imax − Imin
I = 2I0 [1 + V.cos(δ)] avec V = I +I
max min
|L2 − L1|
∆t = 2
c
Pour obtenir le phénomène d'interférence il faut que ce retard soit inférieur au temps de
cohérence ∆t < tc , ou de manière équivalente que la différence de marche soit
inférieure à la longueur de cohérence ∆L = 2 |L2 − L1| < c.tc = Lc .
Le déphasage correspondant est δ = (2π/λ) 2 |L2 − L1| . On peut mesurer la longueur de
cohérence ou le temps de cohérence à l’aide d’un interféromètre de Michelson.
L1
L2
Michelson Mach-Zehnder
source laser
détecteur lame de
Ω dephsage
R1 épaisseur d R2
k facteurs de réflexion
R1 et R2
n
A différence de
B marche
C δL = AB + BC
n0
φ n0 indices de refraction
n0 (extérieur)
φ0 n (intérieur)
interféromètre de Fabry-Pérot
2πn d 4πn d
k.d = cosφ et δ = 2.k.d = cosφ
λ0 λ0
Etot = T.E0 + T.R.E0 exp(jδ) + T.R 2E0 exp(j2δ) + T R 3E0 exp(j3δ) +...
∞
1
= T.E0 ∑Rp.exp(jpδ) = T.E0 1 − R.exp(jδ)
p=0
L'intervalle spectral libre est défini comme l'écart en fréquence entre deux modes
successifs et correspond à un écart ∆m = 1 . En tenant compte que la fréquence
ν = c/λ0 :
c ∆νISL λ2 λ2
∆νISL = ou ∆λISL = =
2n.d.cosφ c 2n.d.cosφ
1 − R
δ1/2 = 2 arcsin
4R
sin2(δ1/2 /2) = 1 qui donne
(1 − R)2 2 R
en général δ1/2 est très petit pour un coefficient de réflexion élevé R ≈ 1 , dans ce cas la
finesse devient :
π π R
F = ≈
δ1/2 1−R
1
R=10% F=1
intensité
relative
R=55% F=5
0,5 m−1 m m+1
R=75% F=10
0
R=95% F=100
0° 360° 720°
déphasage δ
Dans le cas d’un résonateur où il existe une absorption des miroirs ou une perte d'énergie
à l'intérieur, par exemple due à la divergence des faisceaux ou à la cohérence partielle de
la lumière, on introduit le facteur d'atténuation A tel que T + R + A = 1
Lors d'un éclairement par une source étendue, on observe en sortie de Fabry-Pérot des
franges d'interférences circulaires. Ces franges correspondent à des déphasages
δ = (4πn d/λ) cosφ , l’angle de sortie est φs tel que n sinφ = n sinφs où φ est l’angle
interne. Les franges brillantes correspondent à un déphasage δ = 2mπ .
m.∆λ + λ.∆m = 0
Le critère choisi pour la séparation des deux raies est celui de la mi-hauteur, c'est à dire
que les raies seront considérées comme séparées si leur écartement donne une
intersection au delà de la mi-hauteur du pic, ceci correspond à un déphasage :
π
∆δ ≈ 2δ1/2 = 4.arcsin 2F ≈ F
2π
Interféromètres et résonateurs optiques 65
2π ∆m = 1 1
= donc ∆m = F
∆δ ∆m
λ m
ce qui donne pour la résolution : rés = = = F.m
∆λmin ∆m
∆λmin c c c ∆νISL
∆νrés = c = = = =
λ 2
Rés.λ F.m.λ 2n.d.F F
ν0 − ∆νISL ν0 ν0 + ∆νISL
1
intensité ν0 − δνres/2 ν0 + δνres/2
relative
0,5
matrice "ABCD"
Pour traiter correctement ce type de résonateurs on va utiliser un formalisme matriciel
représenté par la matrice des rayons optiques appelée communément matrice ABCD .
On caractérise le rayon incident par son ordonnée y par rapport à l'axe optique Oz et
par son angle θ avec celui-ci. Le rayon incident est donc représenté par le vecteur
(y,θ ) . En considérant un rayon incident (y1,θ1) et un rayon sortant (y2,θ2) on écrit :
y2 = A B y1
θ2 C D θ1
66 Chap. II - Interférences et fonctions optiques
Quelques exemples de matrices ABCD pour des éléments optiques simples dans
l'approximation paraxiale des petits angles sinθ ≈ θ sont illustrés ci-après.
θ1
matrice ABCD
y1 θ2
y2
entrée A B sortie
(y1,θ1) C D (y2,θ2) z
R
n2 n1 n2
d n1
y2 = y1 + θ 1 d y2 = y1
n1 θ1 ≈ n2 θ2 1 0
θ2 = θ1 A B = (n2 − n1) n1
C D −
n2R n2
A B = 1 d 1 0
A B = n1
C D 0 1 C D 0 R rayon de courbure
n2
θ2 θ1
f −R
y2 = y1
θ2 = θ1 − y1/f y2 = y1 1 0
θ2 = θ1 A B = 2
C D 1
f distance focale R
A B = 1 0
1 0 C D 0 1 R < 0 miroir concave
A B = 1 R > 0 miroir convexe
C D − 1
f
Interféromètres et résonateurs optiques 67
confinement de rayons
Dans l'approximation paraxiale on peut exprimer la fonction de transfert pour une cavité à
miroirs sphériques, de rayons de courbure R1 et R2 et de séparation d . On peut
ensuite faire une itération, comme dans le cas du Fabry-Pérot plan, pour obtenir la
fonction de transfert globale. Il faut déterminer la matrice totale pour un aller retour dans
la cavité :
1 0 1 0
ym+1 = A B ym avec A B = 2 1 d 2 1 d
θm+1 C D θm C D R 1 0 1 R 1 0 1
1 2
A+D
ym+2 = 2b.ym+1 − F 2.ym avec b = 2 et F 2 = AD − BC = det
On peut vérifier que la matrice ABCD est unitaire et possède donc un déterminant F = 1
et :
φ = arccos(b) et b = 2 (1 + d/R1).(1 + d/R2) − 1
La solution est harmonique borné, à condition que φ soit réel, ceci est obtenu si |b| ≤ 1 .
On définit alors le paramètre :
g = (1 + d/R)
0 ≤ g1.g2 ≤ 1
Aux limites de cette condition le résonateur est dit conditionnellement stable, des défauts
d'alignement peuvent le rendre instable. En dehors le résonateur est instable.
Pour des résonateurs symétriques les miroirs sont identiques avec les mêmes rayons de
courbure R1 = R2 = R et donc g1 = g2 = g .
2d d
R ≤ 0
ce qui donne la condition : 2 +
R
ici on obtient la stabilité uniquement avec des miroirs concaves, R < 0 ou à la limite
plans, R → ∞ .
Il faut aussi s’assurer que l’autre condition sur la distance entre les miroirs d doit être
vérifiée en effet elle est borné par :
d ≤ 2 |R|
68 Chap. II - Interférences et fonctions optiques
donc les rayons reviennent après deux aller-retour à leur position initiale, les rayons sont
confinés quelque soit leur position y et leur angle θ .
Le modèle des rayons utilisé à l’aide de la matrice ABCD ne renseigne pas sur la
distribution spatiale de l'intensité et sur les conditions de résonance.
ce qui donne :
1+z
z1,2
w1,2 = w0
0
La condition z02 > 0 est équivalente à la condition de stabilité vue précédemment, une
valeur imaginaire de z0 signifie que le faisceau n'est pas confiné.
d |R| λd |R|
z0 = 2 2 d −1 w02 = 2 d −1
2π
λd/π
w 12 = w 22 =
d/|R| [2 − d/|R|]
Le minimum des largeurs w1 = w2 = λ d/π est obtenu pour d = |R| qui correspond à :
λ.d
z0 = d/2 w0 = et w1 = w2 = √2w0
2π
modes de résonance
La nature ondulatoire des faisceaux entraîne l'existence de modes discrets d'oscillation
du fait de l'interférence en ondes multiples, nous avons déjà traité le problème du Fabry-
Pérot plan précédemment, nous considérons maintenant le cas des faisceaux gaussiens :
La phase du faisceau gaussien est :
ρ2
φ(ρ,z) = kz + k 2R(z) − ξ(z) avec ξ(z) = Arctg(z/z0)
La condition de résonance est obtenue en écrivant ∆φ12 = 2πm avec m entier, ce qui
donne les fréquences de résonance :
∆ξ
νq = m.νF + ν
π F
modes de Gauss-Hermite
Les modes de Gauss-Hermite sont solutions de l'équation de Helmoltz dans un
résonateur à miroirs sphériques. Ils ont la même forme des fronts d'onde que les
faisceaux gaussiens mais une distribution d'amplitude différente. On écrit :
w0 ρ2
Ul,q(x,y,z) = Al,q Gl[√2x/w(z)] Gq[√2y/w(z)] exp-jkz - jk + j(l + q + 1)ξ(z)
w(z) 2R(z)
avec :
ρ2 = x2 + y2 et Gl(u) = Hl(u) exp(−u2/2)
∆ξ
νm,l,q = m.νF + (l + q + 1) ν
π F
Les modes avec les mêmes nombres (l,q) ont des distributions en intensité identique, ce
sont les modes longitudinaux et axiaux. Les indices (l,q) indiquent la répartition spatiale
de l'intensité en fonction des coordonnées transverses x et y , ils correspondent aux
modes transverses.
1
Intensité
G0(u)
relative
G1(u)
0.5 G2(u)
0
−4 −2 0 2 4
coordonnée normalisée u
alimentation à
cale dents de scie
piézo
interféromètre
de Fabry-Pérot
source laser détecteur
∆ν cavité FP
temps
signal
∆ν
1/2
oscilloscope
alimentation à
cale
dents de scie
piézo.
L
interféromètre
temps de Michelson
source laser
tc signal
visibilité
1/2
(L)
détecteur oscilloscope
interféromètre à auto-
dynage Mach-Zehnder
contrôle de
commande I
polarisation
coupleur
détecteur
L1
émetteur
lentille Isolateur
fibre optique
L2 >> L1
analyseur de spectre RF
72 Chap. II - Interférences et fonctions optiques
4 - FONCTIONS DE POLARISATION
4.1 - Polariseurs
Les polariseurs sont des dispositifs de différente nature permettant de rendre un
rayonnement incident polarisé en sortie. Parmi les dispositifs on a les films polarisants
synthétiques Polaroids, les lames d'épaisseur, les fenêtres de Brewster et des dispositifs
utilisant des fibres optiques.
Dans le cas où l’on utilise un polariseur rectiligne pour mesurer un rayonnement incident
polarisé, obtenu par exemple à l'aide d'un premier polariseur rectiligne, on parle
d'analyseur. En sortie l'intensité résultante sera fonction de l'angle θ entre l'analyseur et
la polarisation incidente :
E0 E1 E2 E3
θa
θp
4.2 - Biréfringence
Dans les matériaux biréfringents, la lumière se propage avec une vitesse différente
suivant l'orientation du champ électrique E par rapport aux axes du dispositif, en général
il s'agit d'un cristal. Dans les cas des cristaux uniaxes , l'axe principal, appelé axe
ordinaire , est parallèle à la troisième composante et le tenseur diélectrique {εij} possède
uniquement des éléments diagonaux :
ces relations montrent que l'indice de réfraction global n change suivant la direction du
champ électrique et donc la vitesse de la lumière dans le dispositif v = c/n change
suivant la direction. L’axe ordinaire Or est l'axe de propagation rapide et l’axe
extraordinaire Ex est l'axe de propagation lent. Si l'axe de propagation Oz fait un angle θ
avec l'axe principal Or , l'indice de réfraction extraordinaire ne(θ) associé à la
composante du champ E , perpendiculaire à Oz , vérifie la relation :
1 cos2θ sin2θ
2 = +
ne(θ)
2
no ne2
Fonctions de polarisation 73
x Ex , ne(θ)
Or
ne ne(θ) no E
θ
k
O axe de propagation Oz
Ey , no
lames d'épaisseur
Des dispositifs appelés lames d'épaisseur réalisés avec des matériaux biréfringents
peuvent être utilisés pour changer l'état de polarisation. Si un rayonnement polarisé
rectiligne arrive à l’entrée d’une lame d'épaisseur e , en z = 0 , d'un matériau biréfringent,
les champs projetés sur les axes principaux à la sortie de la lame en z = e seront :
O
entréé sortie
effets sur la
Oy polarisation des
E λ/4 λ/2 lames
quart d'onde λ/4
Ox et demi-onde λ/2
λ/4 λ/2
74 Chap. II - Interférences et fonctions optiques
J = J
Jx
E = E0 J où
y
si ce champ est polarisé rectiligne et fait un angle θ avec l'axe Ox alors le vecteur:
Jx = cosθ
Jy sinθ
Px = 0 0 Py = 0 1
10 00
et
On voit que ces derniers états de polarisation peuvent être obtenus par combinaison
linéaire des polarisations rectilignes. Pour des lames avec les axes principaux dirigés
suivant Ox , axe ordinaire, et Oy , axe extraordinaire, en tenant compte que le
déphasage total est constitué par la somme des déphasages sur les deux composantes,
π pour la lame λ/2 et π/2 pour la lame λ/4 , les matrices pourront s'écrire :
e−jπ 0 e−jπ/2 0
lame λ/2 Lλ/2 = et lame λ/4 Lλ/4 =
0 1 0 1
on obtient :
e−jδ 0
Lδ =
0 1
Pour une orientation quelconque par rapport aux axes d’un angle ψ il faut appliquer des
matrices de rotation :
cosψ sinψ
R(ψ) =
−sinψ cosψ
Fonctions de polarisation 75
Les matrices associées aux lames et les matrices de rotation sont des matrices unitaires.
Ainsi pour calculer l'état de polarisation en sortie d'un ensemble de dispositifs il suffit de
multiplier les matrices correspondantes entre elles. Par exemple pour calculer la
polarisation en sortie d'une lame λ/4 placé à 45° entre polariseurs croisés on écri ra :
L'intensité relative est obtenue en prenant le module au carré : I = J.J* = Jx2 + Jy2
ω ω
2δF(e) = c ∆nF e = c (ng − nd)e
∗ On attribue un déphasage de même module et de signe opposé aux deux composantes égal à la
moitié du déphasage global du dispositif, cette formulation est plus symétrique. On peut multiplier
une matrice unitaire par n'importe quel terme de phase sans changer l’état global.
76 Chap. II - Interférences et fonctions optiques
Ceci montre que l’effet Faraday faite tourner la polarisation d’un angle −δF(e) . Si on
change le sens de propagation le déphasage devient δF(−e) = − δF(e) qui change le
signe de l’angle par rapport à la direction de propagation changée de sens. Pour un
observateur fixe ceci correspond au même angle de rotation.
Si l’on considère le système complet avec des polariseurs placés à 45° l’un par rapport à
l’autre on pourra permettre le passage de la lumière dans un sens et bloquer celle dans le
sens opposé, le polariseur bloquera la lumière.
polariseur polariseur
rectiligne 0° δF = 45° rectiligne à 45°
sens 0°
passant
YIG
z
90° 45°
sens
bloqué
champ magnétique B
Typiquement le matériau utilisés dans ces dispositifs est le Y3Fe5O12 YIG , Yttrium-Iron
Garnet . Ces dispositifs son largement utilisés en transmissions par fibre optique couplés
avec les sources optiques laser à semiconducteurs pour éviter la rétroaction optique,
causée par les réflexions, dues aux interfaces entre le laser et la fibre optique. Ce
phénomène est très gênant au niveau de la stabilité du laser. On les utilise aussi dans les
amplificateurs optiques.
On appelle isolation exprimée en dB le rapport entre la puissance incidente et la fraction
de puissance retrodiffusé :
Aisol = 10 log10P
Pinc
retro
Dans les isolateurs commerciaux on atteint typiquement des niveaux compris entre
40 dB et 70 dB .
Dans les isolateurs communément utilisés pour les fibres optiques on rencontre des
isolateurs basés sur un principe différent au lieu des polariseurs linéaires on utilise des
cristaux biréfringents qui permettent de dévier les faisceaux d'une manière différente
suivant le sens de propagation.
En général on cascade deux isolateurs, dual stage , afin d’atteindre des isolations de
l'ordre de 55 dB .
rotateur de
lame 1 Faraday lame 2
isolateur optique
utilisant deux lames
Ex biréfringentes et un
Ex
Or rotateur de Faraday
Or
Oz
Dispositifs électro-optiques 77
5 - DISPOSITIFS ELECTRO-OPTIQUES
χNL χ(3)
n(E) = n 1 + 2n2 = n + n E + 2 n E2 + ...
d
ε0 1
L'imperméabilité électrique est définie par : η = = n2
ε
χ(3) 2
δ(η) = (∂η/∂n) δn = − n3 E + ... = rPE + ξK E2
2 d
E+2
ε0n ε0n
effet Pockels
Il s'agit de la variation linéaire de l'indice en fonction du champ électrique
1
n(E) = n − 2 rP.n3E
exemple : rP de l’ordre de 10−12 m.V−1 à 10−10 m.V−1 ce qui donne pour E = 106 V une
variation δn de 10−6 à 10−4 pour les matériaux KDP , KH2PO4 et LiNbO3 .
effet Kerr
Il s'agit de l'effet quadratique en fonction du champ électrique. Cet effet nécessite
l'application de champs élevés. L’indice correspondant s’ecrit :
1
n(E) = n − ξ n3E2
2 K
modulateurs de phase
Le déphasage introduit par des dispositifs possédant un indice non linéaire s'exprime par :
L
φ = n(E).k0L = 2π.n(E) où L est la longueur du dispositif.
λ0
πrPn3E.L V
φ = φ0 − = φ0 − π
λ0 Vπ
où V est la tension appliquée exprimée par V = E.d , d est la distance sur laquelle
s'applique le champ électrique :
λ0 d
Vπ = est appelé la tension demi-onde.
L.rPn3
Les tensions peuvent être modulées en fonction du temps, un facteur important est la
bande passante de modulation ou de commutation. Si l'on applique un champ sur un
élément de longueur L le temps de parcours de la lumière est Tparc = Ln/c , la bande
passante sera toujours inférieure ∆f < 1/Tparc , dans ce cas typiquement ∆fmax < 100MHz .
Une solution pour augmenter la bande passante consiste à appliquer le champ
transversalement dans la même direction que la direction de propagation sur un élément
type ligne de transmission de façon que le champ électrique appliqué Emod et la lumière
se propagent à la même vitesse dans ce cas on aura ∆fmax < GHz on parle alors d’un
modulateur à ondes progressives.
Les techniques de fabrication de l’optique intégrée permettent la réalisation de
modulateurs de très faibles dimensions. Les guides sont fabriquées sur un substrat de
matériau électro-optique, par exemple LiNbO3 , par diffusion d'un dopant afin
d'augmenter l'indice.
Le diamètre du guide d est très inférieur à la longueur où est appliqué le champ L de
façon à obtenir des valeurs de Vπ de l'ordre du Volt et des bandes passantes
∆f ≈ 100 GHz .
onde incidente
V(t)
modulateur
de phase onde modulée
onde incidente
V(t)
modulateur 0
d’intensité
onde modulée
structure Mach-
Zehnder
Dispositifs électro-optiques 79
1
Imod = I (1 + cosδ) = Ii cos2(δ/2)
2 i
φ0 πV
= cos2(δ/2) = cos2 −
Imod
T(V) =
Ii 2 2Vπ
πV π πV
T(V) = 2 1 + cos
1 1
≈ 2 1 + 2 1 − 2V
π
2V π
Les modulateurs d’intensité peuvent être réalisés en optique intégré en utilisant des
coupleurs Y.
Des modulateurs d'intensité sont aussi obtenus en utilisant la biréfringence. En utilisant
deux polariseurs croisés à l'entrée et à la sortie du dispositif, placés à 45° des axes
principaux. La fraction de l'intensité transmise sera :
φ0 πV
T(V) = sin2 2 −
2Vπ
Le rapport TMax/Tmin est appelé taux d'extinction , on peut atteindre des rapports 1:1000 .
T(V)
100%
Vm sin2[(π/2) (V/Vπ)]
intensité transmise
50%
Vπ/2
0% Vπ
tension appliquée V
tension modulée Vm
cellule
lumière y Pockels lumière modulée
incidente yp en amplitude
xp
KDP z
x
polariseur polariseur
∆V(t)
1 V
∆θ = α.∆n = − 2 α.rPn3 d
d
−V
α cristal non-linéaire
déflecteur en forme de
prisme
D θ
+V L
∆θ α.rP.n3.V.d.D
Nres = =
δθ 2λ
Afin d'augmenter la résolution on peut jouer sur le diamètre du faisceau D qui peut
éclairer jusqu’à la totalité du prisme, ce qui donne α ≈ L/D et donc Nres = V/(2Vπ) .
Les déflecteurs sont très utilisés dans les imprimantes, les photocopieuses et les
scanners aussi ou dans les commutateurs optiques.
Dispositifs électro-optiques 81
1
Is = 2 ρ vs3 S02
1
∆n(x,t) = − 2 pen3s(x,t)
1 1 pe2n6
∆n0 = 2 pen3S0 = 2 M.Is
avec M =
ρ.vs3
ωB = ω + Ω et kB = k + q
λ
∆θ ≈ 2L
Exemple : Verre flint ρ = 6,3.103 kg.m−3, vs = 3,1 km.s−1 , n = 1,92 , p = 0,25 ce qui
donne M = 1,67.10−14 m2.W −1 , l'onde acoustique a donc une intensité de 10 W.cm−2 ce
qui donne une amplitude pour les variations de l'indice ∆n0 = 3.10−5 .
82 Chap. II - Interférences et fonctions optiques
f.λ f.λ
θ = Arcsin(λ/2Λ) = Arcsin2v ≈ 2v
s s
∆θ = ∆f.λ/vs .
∆θ (λ/vs).∆f D.∆f
N = = = v = T.∆f
δθ (λ/D) s
onde
onde acoustique onde
incidente diffractées
δθ planes
δθ/2
θ
θ
déflecteur
acousto-optique
cale piézoélectrique
Exercices chap II 83
EXERCICES CHAPITRE II
Corrigé exercice II-1 1-1) Le temps de cohérence est défini par tc = Lc/c ce qui donne
tc = 3,33.10−9 s. En général la largeur spectrale est inversement proportionnelle au temps
de cohérence. Pour un rayonnement homogène on a un spectre Lorentzien avec
∆ν = 1/(πtc) = 95.106 Hz pour la largeur en longueur d'onde λ = c/ν donne
−13
∆λ = (c.∆ν)/λ = 13,9.10 m .
2
1-2) Il faut faire varier la différence de marche ∆L entre les deux miroirs qui permet de
mesurer la visibilité qui par transformation de Fourier donne le spectre. La visibilité pour
un spectre Lorentzien sera exp(−∆L/Lc) pour une grandeur mesurable il faut que ∆L ≈ Lc.
1-3) Si on utilise un interféromètre de Fabry-Pérot on mesure directement le spectre
optique. Il faut respecter 1) La largeur spectrale ∆ν ne doit pas dépasser l'intervalle
spectral libre ∆νISL pour éviter les problèmes de repliement. 2) Elle doit être supérieure a
la résolution spectrale ∆νrés . Dans notre cas ∆νISL = c/(2d) = 1500.106 Hz >> ∆ν avec
une finesse F = π.√R/(1−R) = 155 donnant ∆νrés = ∆νISL/F = 9,6.106 Hz < ∆ν .
Corrigé exercice II-2 2-1) Le facteur de réflexion en intensité est R = |r|2 = 0,8 . La
largeur à mi-hauteur est ∆δ = 2δ1/2 = arcsin[(1−R)/(2√R)] = 0,14π = 26° à comparer avec
2π ce qui fait 7,2% . La finesse est F = 2π/∆δ = (7,2%)−1 = 14 . La visibilité est obtenue
par V = [(IMax − Imin)/(IMax + Imin)] . A partir de la fonction d’Airy IMax = 1 et Imin = (1 + CFP)−1
avec CFP = (4R)/[(1−R)2] = 80 , donc V = [CFP/(CFP + 2)] = 98% .
2-2) La fonction d’interférence est celle à deux ondes d’égale intensité
IMich = 2.I0.(1 + cosδ) = 4.I0.[sin(δ/2)]2 ce qui donne ∆δ = π la séparation en phase entre
deux maxima est 2π et la finesse équivalente est FMich = 2π/∆δ = 2 .
Le déphasage correspond au déplacement ∆L est δ = k.∆L = (2π/λ). ∆L , 100 paires de
franges correspondent à un déphasage δ = 92.2π , donc la longueur d’onde est obtenue
λ = ∆L/δ = 0,066 mm/100 = 660.10−9 m = 660 nm , rouge.
Corrigé exercice II-3 3-1) Les miroirs sont concaves, donc les rayons de courbure sont
négatifs. La condition de confinement stable devient 0 < (1 – (d/|R1|).(1 – (d/|R2|) < 1 ce
qui délimite deux zones de stabilité 0 < d < 50 cm et 100 < d < 150 cm. La longueur
maximale est dMax = 150 cm.
3-2) Un miroir plan correspond à un rayon de courbure infini. La condition de confinement
stable devient 0 < (1 – (d/|R2|) < 1 équivalente à d < |R2| . Le faisceau gaussien
correspondant aura son centre placé sur le miroir plan qui a une courbure infinie. Le rayon
de courbure du faisceau gaussien est R(z) = z.[1 + (z0/z)2] , si on se place au niveau du
miroir 2 pour z = d on aura R(z) = R2 .
La profondeur de focalisation est 2z0 = 2d.[1 – (d/|R2|)]1/2 qui par exemple pour
d = (3/4) . |R2| donne 2z0 = d .
3-3) L’espacement entre modes est l’intervalle spectral libre
νF = ∆νISL = c/(2d) = 5.10 Hz . Le centre du faisceau d’un résonateur confocal correspond
8
Corrigé exercice II-4 4-1) L’intensité en sortie du polariseur n°1 se ra I1 = I0/2 puisque
la lumière naturelle incidente possède toutes les polarisations. Le polariseur n°2 tourne à
la vitesse angulaire ω ce qui donne d’après la loi de Malus l’intensité en sortie
I2 = I1.[cos(ω.t)]2 . Le polariseur n°3 est croisé par rapport au n °1 donc I3 = I2. [sin(ω.t)]2.
Donc I3 = (I0/2).[cos(ω.t)]2.[sin(ω.t)]2 ce qui s’écrirt Is = I3 = (I0/16).[1 − cos(4.ω.t)]
intensité modulée à 4ω . 4-2) Il s’agit de l’opération unitaire:Js = R(−ψ) . Lδ . R(ψ) .
CHAPITRE III
1 - LE PHOTON
A une onde électromagnétique caractérisée par sa longueur d'onde λ et par son vecteur
d'onde k on associe une particule le photon d'énergie hν = hc/λ , et de quantité de
mouvement p = hk , avec h = h/2π . Où h est la constante de Planck,
h = 6,626.10−34 J.s et c la vitesse de la lumière qui est aussi la vitesse du photon.
Une onde électromagnétique quelconque peut être décomposée en modes , où chaque
mode correspond à un photon d'énergie hν , de quantité de mouvement hk et de
direction de polarisation e* qui correspond à la direction du spin du photon S . Dans le
cas d’une décomposition sur une base d’ondes planes monochromatiques avec deux
états de polarisation orthogonales par onde plane on écrit le champ électrique :
E(r,t) = ∑Amexp(−jkmr).exp(j2πνmt)em
m
pr(r) ∝ I(r)
*
Ce vecteur peut représenter une polarisation autre que rectiligne par exemple elliptique ou
circulaire à ce moment il s'écrira sous forme complexe. Une polarisation circulaire droite s'écrit par
exemple (1/√2)(ex + jey).
86 Chap. III - Propriétés des Photons
Le cas de l'égalité ∆x.∆p = h/2 correspond à l'incertitude minimale qui est une propriété
de l'état cohérent de photons qu’on verra plus loin.
Si la quantité de mouvement p est parfaitement connue et donc le vecteur d'onde k
aussi, on est dans le cas de l'onde plane qui, d'après la relation d'incertitude, correspond
à un photon complètement délocalisé dans l'espace. Le cas opposé correspond à l’onde
sphérique, où la position est parfaitement connue au centre de l’onde, r = 0 , par contre
la direction de la quantité de mouvement est complètement indéterminée.
Dans le cas d’un faisceau gaussien, la localisation transverse du faisceau dans l'espace
entraîne une dispersion des directions de k et donc une divergence du faisceau.
La relation d'incertitude peut se réécrire en fonction de la composante du vecteur d'onde
kx = px/h et de la divergence θx , on a kx = k.sinθx ≈ kθx dans l'approximation de faible
divergence, et la module k = 2π/λ , ce qui conduit à :
1 1 λ
∆x.∆kx ≥ 2 et ∆θx.∆x ≥ 2k =
4π
On retrouve ici les propriétés des transformées de Fourier spatiales rencontrées lors du
traitement de la diffraction au chapitre I . Le passage d'une onde plane par une ouverture
correspond à une localisation du photon dans l'espace, pour une fente de largeur ∆x ,
d'après la relation d'incertitude d’Heisenberg, on aura une divergence en champ lointain
∆θ ≈ λ/∆x , ce qui est le résultat de la diffraction.
∆θ ∆p
p0
k0 ∆k
onde plane ∆x
∆x∆θ ≥ λ/4π onde divergente diffractée
par l'ouverture
1 1
|S>RectV = (|S>CircD + (|S>CircG) = (|→> + |←>)
2 2
particule photon onde plane électromagnétique
hν p k
S = hez z
|S>CircD = |→>
hν p k
S = −hez z
|S>CircG = |←>
λ = c/ν
polarisation rectiligne verticale
hν p k
S z
1
|S>RectV = (|→> + |←>)
2
88 Chap. III - Propriétés des Photons
fentes d’Young
Les propriétés quantiques ou la nature ondulatoire des particules sont souvent
représentées par l'exemple des fentes d'Young . Il s'agit d'une expérience d'interférence
entre particules, ici on considérera les photons.
On envoie des photons vers un système de deux fentes A et B . en sortie on place une
barrette de détecteurs permettant de compter les photons. Un histogramme de comptage
donne une distribution avec des maxima et minima, les franges d’interférence, analogue à
celle obtenue pour l’intensité lors du passage d'une onde par deux fentes. Par contre si
on répète l'expérience en occultant une des deux fentes on n’observe plus les franges
d’interférence.
probabilité
de
A détecteur détection
source du photon
séparateur de faisceau
Un autre dispositif simple qui permet de mettre en évidence la nature quantique de la
lumière est une lame partiellement réfléchissante sans pertes ou séparateur de
faisceau par exemple un coupleur .
La probabilité de transmettre ou de réfléchir un photon est égale au facteur de
transmission T et de réflexion R , vérifiant R + T = 1 comme pour les probabilités.
Deux cas de figure sont à considérer, cas descendant D et le cas montant M . Les
coefficients de réflexion en amplitude respectifs rD et rM ont des signes opposés*, rM est
négatif pour la réflexion externe TE , et rD est positif pour la réflexion interne TE . Leur
module vaut 1/√2 . Les coefficients de transmission tD et tM sont égaux et de même
module. On peut identifier ces coefficients aux amplitudes de probabilité de la fonction
d’onde du photon.
Après le passage d’un photon par la lame, la fonction d’onde du photon sera une
combinaison linéaire des états transmis et réfléchi, qui dans cette configuration sont les
états |D> et |M> , les amplitudes dépendent de l’état du photon incident |Φe> .
Sur la figure suivante on illustre les différents cas de figure.
|D> |M>
n1 1
|Φe> = |D> |Φs>D = (|M> + |D>)
n2 2
|D>
états d'entrée n1 > n2 états de sortie
|M>
n1 1
|Φe> = |M> |Φs>M = (|M> − |D>)
n2 2
|M> |D>
réflexion externe
réflexion externe rM = rn2→n1 < 0
*
qui correspondent aux signes des coefficients de réflexion interne et externe de Fresnel qu’on a
vu au chapitre I.
90 Chap. III - Propriétés des Photons
miroir
lame 1 lame 2
miroir
1
|D> → lame1 → (|M> + |D>) →
2
1 1
(|M> + |D>) = |M>
1
→ lame2 → (|M> − |D>) +
2 2 2
photon 1 photon 2
Source atomique S = 0
−p p
circulaire D circulaire D
On peut préparer un état à deux photons de spin total S = 0 , appelé état singlet par
transition d'un niveau atomique de spin nul. A cause de la conservation du spin et de la
quantité de mouvement, les photons se propagent dans des directions opposées avec
des quantités de mouvement ±p , l'état de polarisation des deux photons est circulaire
droit et correspond à +h , compte tenu de leur direction de propagation opposée.
Dans une expérience on ne peut pas savoir si les 2 photons produits à partir de l'état
singulet sont de type |+,+> ou |−,−> , les deux états sont équiprobables. Si l'on mesure
par exemple pour le photon 1 une polarisation circulaire droite on est certain que celle du
photon 2 le sera aussi, puisque l'information sur le photon 1 suffit à spécifier l'état global.
En effectuant des mesures sur un état intriqué on peut mettre en évidence les propriétés
uniques dues à la nature quantique comme la superposition d’états et la non localité. Si
on analyse ces propriétés par un raisonnement classique on aboutit à des paradoxes, qui
ont fait l’objet de nombreuses discussions.
- Le paradoxe du chat de Schrödinger où l'on aboutit à un état idéal où un chat est
vivant et mort au même temps tant que l’on ne l’a pas observé pour des objets
macroscopiques le phénomène de décohérence , qui est le résultat de l’interaction avec
92 Chap. III - Propriétés des Photons
le milieu extérieur et qui détruit l’état superposé. Dans le cas des photons, qui sont des
particules sans masse, les états superposés peuvent se maintenir à grande distance.
- Le paradoxe EPR , Einstein, Podolsky et Rosen qui illustre la non localité d’un état
quantique, par exemple quand on mesure certaines grandeurs aléatoires sur la particule
1 on peut prédire avec certitude la valeur d'autres grandeurs sur la particule 2.
expérience d'Orsay
Plusieurs expériences récentes ont confirmé la nature quantique des particules et donc la
corrélation à distance. Dans cette l'expérience effectuée à Orsay en 1982 par A. Aspect
et al. une source de Calcium-40 a été utilisée pour engendrer deux photons dans un état
intriqué singlet de polarisation horizontale, état |H> , et verticale, état |V> . L'état global
s'exprime par :
1 1
|Ψ>Asp = (|H>1|H>2 + |V>1|V>2) = (|H,H> + |V,V>)
2 2
En sortie des analyseurs les intensités I//(θ) et I⊥(θ) sont proportionnelles aux
probabilités de trouver le photon dans les états |A//> et |A⊥> . La fonction de corrélation
entre les mesures sur le photon 1 et sur le photon 2 est définie par :
Les mesures sont effectuées sur des angles différents θ1 , θ'1 pour le photon 1 et θ2 ,
θ'2 pour le photon 2 , on définit alors la fonction de Bell :
Le photon 93
Par un raisonnement purement classique avec des photons décorrélés la fonction de Bell
vérifie |Bc| ≤ 2 .
Les termes de contraste C en intensité sont bornés à 1, dans le cas de distributions
équiprobables on trouve:
<(I// − I⊥)>
C(θ) = avec C(θ) = cos2θ donc |C(θ)| ≤ 1
<(I// + I⊥)>
Ec(θ1,θ2) = C1(θ1).C2(θ2)
et donc compte tenu des bornes et des inégalités sur les valeurs absolues :
Si l'on considère une interprétation basée sur la mécanique quantique on ne peut pas
considérer que les deux photons sont décorrélés et les moyennes doivent être effectuées
sur l'état global enchevêtré. Les intensités seront obtenues par la moyenne des
opérateurs nombre de photons. On peut montrer que la fonction de corrélation dans le
cas des moyennes quantiques est :
1
Ψ = θ1 − θ2 = θ'1 − θ2 = θ'1 − θ'2 = 3 (θ1 − θ'2)
on donne :
Bq = 3cos(2Ψ) − cos(6Ψ)
Pour la combinaison Ψ = π/8 = 22,5° on trouve Bq = 2√2 qui est supérieur à 2, qui
prouve le caractère quantique et donc les corrélations à distance. Dans le cas classique
on aurait trouvé pour les mêmes angles |Bc| = |2cos(Ψ)| = 1,85 qui est inférieur à 2.
Les mesures de l’expérience d’Orsay ont montré par que la fonction de Bell est
supérieure à 2 , |Bexp| > 2 , pour certains angles ce qui tend à conforter l’interprétation
quantique.
Actuellement les propriétés quantiques des photons sont utilisés dans des nombreuses
applications, par exemple pour réaliser des systèmes de cryptographie quantique dans
les transmissions par fibre optique, ou bien la téléportation quantique .
94 Chap. III - Propriétés des Photons
kl .el = ∇ ∧ hl et −kl hl = ∇ ∧ el
qui donne
∆el + ki2 el = 0 et ∆hl + kl2 hl = 0
Les conditions aux limites pour les champs imposent que la composante tangentielle de
E , qui est − n ∧ n ∧ E , et la composante normale de H , qui s'écrit aussi n.H , doivent
s'annuler à la surface.
Les conditions aux limites s’écrivent :
⌡el em dv = δl,m
⌠ ⌡hl hm dv = δl,m
⌠
Vol Vol
E(r,t) = −
∑ 1
p (t) el(r)
√ε l
H(r,t) = −
∑ 1
ω q (t) hl (r)
õ l l
2.2 - Quantification
En remplaçant les champs E et H dans les équations de Maxwell où apparaissent les
variations temporelles des champs, on trouve les relations sur les quantités p et q du
développement précèdent :
. .
p = q ω2.q = − p
.. kl
p + ω2 p = 0 avec pour le mode l ωl =
εµ
1
Η = 2 ⌠
⌡(µ.H + ε.E ) dv
2 2
Vol
Η = ∑ 12 (p l
2
+ ωl2 ql)
. ∂Η . ∂Η
p = − = − ω2 q q = = p
∂q ∂p
1 1
a+ = [ω q(t) − ip(t)] a = [ω q(t) + ip(t)]
2hω 2hω
Les opérateurs p(t) et q(t) peuvent être exprimés en fonction des opérateurs de
création a+(t) et d'annihilation a(t) par :
hω + h +
p(t) = i 2 [a (t) − a(t)] q(t) = i
2ω
[a (t) + a(t)]
∞
Η = ∑hωl (al+al + 1/2)
l =1
96 Chap. III - Propriétés des Photons
∞ ∞
|Φ> = ∏|unl> avec <Φ|Η|Φ> = ∑hωl (nl + 1/2) = Etot
l=1 l =1
Etot est l'énergie totale associée au nombre de photons. Le terme 1/2 dans la parenthèse
correspond à l’énergie du vide et correspond aux fluctuations quand le nombre moyen
de photons est nul.
hωl
El(r,t) = i.ex [a +(t) − al(t)] sin(kl.z)
(Vol.ε) l
hωl
Hl(r,t) = i.ey [al+(t) − al(t)] cos(kl.z)
(Vol.µ)
Le champ total est obtenu en sommant sur tous les vecteurs k caractéristiques des
différents modes de cavité :
qui peuvent aussi être obtenus à partir du potentiel vecteur exprimé par :
∂ 1 1 ∂2
q ⇔ ih qui donne Η = 2 (p2 + ω2 q2) = 2 (p2 − ω2 h2 2)
∂p ∂p
1 2 2 ∂2un 1 2
Η |n> = En |n> ou 2 ω h ∂p2 + [En − 2p ] un = 0
α
|n> = un (αp) = exp(α2p2/2) hn(αp)
2n n! √π
La solution la plus générale s’écrit comme une combinaison linéaire avec des coefficients
cn :
∞
ψ(p,t) = ∑cn exp[−iω (n + 1/2)t] un(αp)
n=0
E(r)
<E(r,t)> = − <ψ(p,t)|p|ψ(p,t)>
√ε
e−Λ λn
Un choix de coefficients très important est : cn = n! exp(−inφ)
la probabilité de trouver les photons dans l'état |n> est donné par :
98 Chap. III - Propriétés des Photons
e−Λ Λn
prΛ(n) = |cn|2 =
n!
qui est une loi de probabilité de Poisson . Le nombre moyen de photons est :
On peut utiliser la représentation en opérateurs pour décrire les états. On applique les
opérateurs de création a+ et d'annihilation a sur les fonctions d'onde |n> des photons :
ψ(0) = e −Λ/2
exp(Ωa ) |0> = e
+ −Λ/2
∑ (Ωa+)n
n! |0> =
n =0
∞
L'état |0> est l'état cohérent sans photons. Dans le vide on aura Λ = 0 .
Pour prouver la validité du traitement quantique nous allons retrouver les expressions des
champs électromagnétiques classiques. La composante du mode est :
2
EL(r) ⇔ ey Vol sin(kz)
2
L'opérateur champ électrique devient : Ey = − p sin(kz)
(Vol.ε)
et la champ classique est obtenu en prenant la valeur moyenne de l'opérateur sur l’état
cohérent :
2
<Ey> = − sin(kz) <ψc(p,t)|p|ψc(p,t)>
(Vol.ε)
avec :
hω
<ψc(p,t)|p|ψc(p,t)> = <Λ|p|Λ> = j
2 <Λ|a − a|Λ> =
+
hω e−Λ Λn e−Λ Λm
∑ ∑ m! exp[j(n − m)φ].exp[jωt (n − m)].<n|a − a|m>
+
= j 2 n m n!
hωΛ hωΛ
Ecl = ey 4 sin(kz).sin(ωt + φ) et Hcl = − ex 4 cos(kz).cos(ωt + φ)
Vol ε Vol µ
hω h
σp2 = (∆p)2 = <p2> − <p>2 = 2 σq2 = (∆q)2 = <q2> − <q>2 =
2ω
h
ce qui donne les écarts quadratiques moyens : ∆p.∆q = 2
2 hω
∆E ≈ − ∆p =
Vol ε Vol ε
L'énergie associée à cette fluctuation de champ électrique est une énergie de bruit :
1 hω
∆e ≈ 2 ε (∆E)2 Vol = 2
On peut aussi obtenir des états comprimés sur d'autres grandeurs comme le nombre de
photons n , on parle alors de lumière sub-Poissonnienne avec ∆n2 < <n> , puisque
comme on le verra plus loin dans le cas de la loi de Poisson, donc de l'état cohérent, la
variance du nombre de photons, ∆n ,est égale à la valeur moyenne n0 = <n> . Dans un
état comprimé de ce type, le nombre de photons n est connu avec une très grande
précision.
100 Chap. III - Propriétés des Photons
n0nexp(−n0)
pr(n) =
n!
∞
n0 = <n> = ∑n.pr(n)
n=0
∞
var = σ2 = ∑(n − n0)2.pr(n)
n=0
où σ est l’écart quadratique moyen. Une propriété remarquable de cette distribution est
que sa variance σ2 est égale à sa valeur moyenne n0 :
σ2Poisson = <n>Poisson
Une caractéristique en détection est le rapport signal à bruit (S/B) , dans le cas où l'on
est en présence du seul bruit quantique il s'exprime par :
<n>2 <n>2
(S/B) = = = <n> = n0
σn2 <n>
On parle aussi de bruit inévitable puisque d'après les relations précédentes il existe
toujours du bruit associé à l'émission de photons ce qui signifie que le signal utile, pour
une transmission optique, est toujours accompagné de bruit.
∞
⌠
⌡ f(E,T)dE = 1
0
En = (n + 1/2) hν
prMB(n) = ∞exp(−E /k T)
n B
∑ exp(−E /k T)
s = 0
s B
∞ hν
∑n hν exp(−nhν/kBT)
n=0
hν hν
<E> = ∑En p(n) = 2 +
n=0
∞
∑ exp(−shν/kBT)
= 2 + exp(hν/kBT) − 1
s=0
deux limites intéressantes sont à considérer:
<E> 1 1
n0T = <n>T = = 2 +
hν exp(hν/kBT) − 1
pour une cavité parallèlipipedique les conditions aux limites, E=0 sur les parois,
donnent les conditions de quantification :
∆kx Lx π
∆n = 1 = donc ∆kx = L
Lx x
1 LxLyLz Volume
ρ(k) = = =
∆kx ∆ky ∆kz π3 π3
∆Nmodes = ρ(k).∆3k
Dans le cas d'une symétrie sphérique, et en considérant que les états k>0 ceci
devient :
1
∆Nmodes = 8 ρ(k) 4πk2∆k
z kz
Ly
Lx
Lz k = 2π/λ
∆kz = π/Lz
λzp
λxn y ∆ky = π/Ly Ky
∆kx = π/Lx
x λym
Kx
espace réciproque
espace direct
La densité de puissance qui arrive sur la paroi de la cavité est la moitié de la puissance
totale qui est la somme de la puissance rayonnée et absorbée. La densité de puissance
qui traverse toute surface à l'intérieur de la cavité, de surface S , avec un angle
d'incidence θ est :
1 dΩ
d∆Pν = 2 c.S.cosθ.ℜ(ν)
4π
la dépendance angulaire de la puissance en cosθ indique qu’il s'agit d'une source avec
un diagramme de rayonnement Lambertien .
En intégrant sur un tout l'espace, par rapport à l'élément d'angle solide dΩ = 2π sinθ dθ
on obtient le pouvoir émissif élémentaire .
10−20
densité spectrale d'énergie J.s.m−3
T=77 K
10−30 T=300 K
T=1000 K
T=5800 K
fréquence ν(Hz)
∆Σλ 2πh.c2
Mλ = = 5
∆λ λ [exp(hc/λkBT) − 1]
La radiance totale est obtenue par intégration sur toutes les fréquences :
∞ ∞
2π5k 4
⌡ Gνdν = ⌠
M = ⌠ ⌡ Mλdν = σT σ = 15c2hB 3
4
avec
0 0
- Un cnp émet plus d'énergie que tout objet réel à la même température T .
- 2 cnp à la température T ont exactement la même distribution d'énergie rayonnée.
- La distribution de l'énergie rayonnée du cnp est continue.
Statistique et rayonnement du corps noir 105
- Le cnp absorbe tout le rayonnement de toute direction et pour toute longueur d'onde.
- Le diagramme de rayonnement d'un cnp est parfaitement Lambretien ceci donne une
brillance constante pour toutes les directions d'observation, voir photométrie.
exp(hν/kBT) (3 − hν/kBT ) = 3
ce qui donne avec une bonne approximation hνMax ≈ 2,85 kBT . Si la température
augmente la fréquence du maximum aussi, ceci est à mettre en relation avec la couleur
des corps incandescents, en augmentant T on passe du rouge au jaune.
1.1014
émissivité du corps noir T = 6000 K
(W m−2.m−1)
5.1013
T = 4000 K
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
longueur d’onde λ (nm)
4 - DEFINITIONS DE PHOTOMETRIE
dQ
P = dt
angle solide
Dans le cas des sources lumineuses il est intéressant de connaître la répartition angulaire
de l'émission appelé diagramme de rayonnement . Dans l'espace à trois dimensions on
définit l'angle solide d'un cône comme le rapport de la surface, intersection du cône avec
une sphère, sur le carré du rayon de la sphère. L'angle solide de tout l'espace vaut 4π .
En coordonnées sphériques on peut calculer l'angle solide en intégrant sur les angles θ
et φ . Par exemple l'angle solide d'un cône d'angle au sommet θc est :
+θC
1
Ωθc = R2 ⌠
⌡2πR sinθ.dθ = 2π(1 − cosθc) = 4π.sin (θc/2)
2 2
Pour des angles petits on fait l'approximation paraxiale donnant Ωθc ≈ πθc2 .
et on peut remplacer la surface de la calotte sphérique par la surface du disque
correspondant. Si l'on considère une surface vue de l'origine, pour calculer l'angle solide
sous-tendu par cette surface il faut projeter celle-ci sur une surface normale à l'axe du
cône. Pour un élément de cette surface :
dS.nc dS.cosφ
dΩ = R 2 =
R2
Définitions de photométrie 107
Oz
nc angle solide
φ
R dS
θ ∆Ω
dP(Ω)
I(Ω0) = l'unité S.I. est watt/stéradian, W.sr−1
dΩ Ω0
exitance énergétique
Notée généralement M elle représente la puissance de radiation émise par une source
par unité de surface d’émission Ss :
dP
M = dS l'unité S.I. est W.m−2
s
éclairement
L'éclairement est le quotient de la puissance énergétique reçue sur un point d'un
récepteur par l'aire Sr de l'élément de surface contenant le point considéré :
dP
E = dS l'unité S.I. est W.m−2
r
108 Chap. III - Propriétés des Photons
On peut obtenir cette quantité pour une source isotrope à partir de l'intensité énergétique
Is(Ωr) dans l'axe source-récepteur et de la distance source-récepteur rsr par :
Is(Ωr)
Er = rsr2
∂2P
L = l'unité S.I. est le W.m−2.sr−1
cosθ ∂S ∂Ω
si l'on exprime la fraction de puissance arrivant sur un élément de surface dS' orienté
d'un angle θ' par rapport à la ligne directrice et située à la distance R de la source :
dS'cosθ' dScosθ
d2P = L.dΩ.dS.cosθ = L.d2G l'étendue géométrique d2G = R2
θ'
R dS'
surface
réceptrice
dS ∆Ω
surface θ
émettrice
étendue géometrique
Définitions de photométrie 109
source lambertienne
Une source lambertienne est une source non isotrope caractérisée par un diagramme de
rayonnement en cosθ . L'intensité est dans ce cas :
Une source parfaitement lambertienne est une source idéale de lumière diffuse. Puisque
la projection de la surface de réception Sr varie aussi en cosθ la luminance d'une
source lambertienne est constante dans toutes les directions. Un exemple de source
lambertienne est le corps noir vu précédemment ou une diode électroluminescente, DEL,
à émission par la surface.
15°
n=4
n=1
−1/2
0 1/2 1
source directive
Pour une source plus directive en général on peut écrire :
I = I0 cosn(θ)
la directivité augmente avec n . Une source cohérente peut être modélisée par cette
forme d'intensité, cette expression mathématique permet des calculs simples de la
puissance par intégration sur les angles solides.
⌡I(Ω) dΩ
Pr = ⌠
Ω1
θ0− θr /2
R
récepteur S
configuration géometrique
θr θ0 d'un émetteur et d'un
récepteur
θe angle à mi-intensité
émetteur
Sr/π
θr ≈ 2 R
θr/2
2πI0
⌡ I0 cos θ dΩ = n + 1 [1 − cos (θr/2)]
Pr = ⌠ n n+1
intensité I(θ)
distance R Arec
émetteur
récepteur
Sr I0
Prec =
R2
2πI0
La puissance totale émise correspond à θr = π Pe =
n+1
1
L = M cosγ
π
1 2 1 2
dΩ = 2 Sr cosδ si Sr << R et dSe = R 2π sinδ dδ
R cosγ
S
R élement d’angle solide
dΩ
dΩ = (1/R2) AR cosδ
FOV: R
Field Of View FOV
Sr surface réceptrice
En intégrant cette quantité sur l'angle qui correspond au champ de vision FOV , Field Of
View :, la puissance reçue est :
FOV
M 2
S ⌠sinδ.cosδ.dδ = M Sr sin (FOV)
π r ⌡
Pr =
0
Si l'on tient compte des variations temporelles des signaux, il faut considérer les trajets
multiples de la puissance reçue à cause des délais subis par les différents rayons. En
exprimant le temps de retard τ en fonction du rayon R , de la vitesse de la lumière c et
de l'angle δ par rapport à la surface :
R R
τ = c = 0
c cosδ
R τ0
τ0 = τmin = c0 et τMax = cos(FOV)
1
dPr(τ) = 2M Sr τ0 dτ
τ3
Cette quantité correspond au rapport de la puissance totale émise par le soleil divisée par
la surface du soleil M = P/Ss La luminance correspondante sera obtenue par le rapport
de la puissance totale sur la surface du disque solaire multipliée par l’angle solide de tout
l’espace L = P/[(Ss/4).4π] = M/π .
Le soleil sous tend un angle vu de la terre de θsol = 0,53°, ou 9,3 mrad , l'angle solide
correspondant est :
θs /2
∆Ω = ⌠ 2π sinθ dθ = 4π sin2(θs/4) ≈ πθs2 = 6,8.10−5 sr
⌡
0
Définitions de photométrie 113
La puissance totale émise par le soleil est obtenue en multipliant Eterre par la surface de
la sphère centrée sur le soleil dont le rayon est la distance soleil-terre Rs-t = 1,5.1011 m :
P
M = = 6,6.107 W.m−2
Ss
Ps
I = = 3,2.1025 W.sr−1
4π
P M
L = = = 2,1.107 W.m−2.sr−1
(Ss projetée) 4π π
La luminance peut aussi être obtenue directement et on retrouve le même résultat que
précédemment :
Eterre
L = = 2,1.107 W.m−2.sr−1
∆Ω
Rsoleil-terre = 1,5.108 km
LES LASERS
1 - HISTORIQUE ET INTRODUCTION
En 1905 Albert Einstein à partir des résultats sur l'effet photoélectrique montrait que la
lumière pouvait se décomposer en quanta d'énergie hν , les photons.
En 1917 dans un célèbre article le même Einstein montre que n photons de même
énergie peuvent s'assembler de manière à aboutir à une énergie globale n.hν et à
l'équilibre thermique, vérifient la statistique dite de Bose-Einstein, ceci a pour
conséquence qu'un système possédant 2 niveaux atomiques émet et absorbe de la
lumière selon des mécanismes précis que sont l'absorption , l'émission spontanée et
l'émission stimulée . Les deux premiers étant des phénomènes naturels, l'absorption se
rencontre dans tous les corps qui chauffent, l'émission spontanée correspond par
exemple à la fluorescence. L'émission stimulée par contre était un phénomène inconnu et
a été introduit théoriquement par Einstein de façon à respecter les lois de la
thermodynamique, cette émission est celle émise par un laser. Les coefficients reliant ces
trois phénomènes sont appelés les coefficients d'Einstein .
Entre les années 1920 et 1950 on n'avait pas encore saisi l'importance technologique de
l'émission stimulée, puisque les scientifiques considéraient uniquement des systèmes à
l'équilibre thermodynamique. Après 1945 par l'association des découvertes en physique
atomique et en électronique micro-ondes on prépare le terrain pour la découverte du
laser.
En 1957 Charles H. Townes trouve le moyen de réaliser une inversion de population dans
un gaz d'ammoniac NH3 placé dans une cavité permettant d'augmenter le couplage de
l'onde électromagnétique avec les molécules NH3 de manière à faire osciller le système à
Historique 117
une fréquence de 10 GHz , dans le domaine des micro-ondes, c'était le maser*. Les
applications ont été nombreuses, par exemple en spectroscopie, comme standard de
fréquence ou comme récepteur faible bruit.
En 1960 sur l'idée de Townes , mais dans le domaine optique pour des longueurs d'onde
beaucoup plus petites , Theodore H. Mamian utilise un résonateur de Fabry-Pérot pour
effectuer la sélection de modes et augmenter le couplage du rayonnement visible émis
par un cristal de Rubis, il s'agissait du premier laser qui fonctionna pour la première fois le
16 mai 1960. Le fonctionnement était impulsionnel et l'inversion était engendrée par une
lampe à xénon, l'impulsion était de plusieurs kW et le faisceau hautement directionnel.
Ensuite et assez vite d’autres lasers ont été développés, en décembre 1960 le premier
laser continu à gaz He-Ne et en 1961 le laser à Néodyme.
L’effet laser dans les matériaux à semiconducteurs a éte obtenu pour la première fois en
1962 par une structure de diode, dans un cristal refroidi à 77 K et en régime impulsionnel,
ce n’est qu’au milieu des années 1970 qu’on développera les lasers fonctionnant à
température ambiante et en continu en AlGaAs émettant dans le proche infrarouge, les
lasers à semiconducteurs seront abordés au chapitre V.
sources de lumière
Les lasers constituent à l'heure actuelle des sources très performantes en constante
amélioration depuis leur première réalisation en 1960.
Les lasers constituent les sources les plus performantes notamment en ce qui concerne
leur cohérence.
*
Acronyme anglais MASER: Microwave Amplification of Stimulated Emission of Radiation, pour le
LASER on remplace la première lettre par Lightwave.
118 Chap.IV - Les lasers
hν = E2 − E1
En général pour connaître si l'émission entre ces deux niveaux est possible il faut
connaître les populations respectives des niveaux 1 et 2, ceci est déterminé par la
statistique régissant les populations. Dans les gaz et les liquides il s’agira la statistique
de Boltzmann et dans le semi-conducteurs la statistique de Fermi-Dirac .
N2
= exp[−(E2 − E1)/kBT]
N1
Pour obtenir l'effet d'émission laser il faut créer une inversion de population de façon à
obtenir la condition N2 > N1 , on parle aussi dans ce cas de température négative,
puisque cette condition d’inversion correspond à un changement de signe dans
l’exponentielle donc à une température inversée de signe.
L'effet laser fait intervenir trois processus : l'émission spontanée, l'émission stimulée et
l'absorption. Ces processus font appel à la nature quantique du rayonnement et ont été
prévus par A. Einstein avant la réalisation du laser. Le rayonnement cohérent dans un
laser est à attribuer à ce phénomène d'émission stimulée.
Mais comme on le verra plus loin la difficulté consiste à réaliser l’inversion de population,
ceci s’obtient par les mécanismes de pompage à travers des états métastables .
On peut énumérer les conditions que doivent être réunies pour constituer un laser :
Les phénomènes cohérents d'interaction entre atomes et photons sont à la base des
processus d'émission et d’absorption. Ces processus sont de nature quantique. On
considérera dans la suite un système constitué de deux niveaux atomiques E2 et E1
avec des transitions qui s'effectuent entre ces deux niveaux.
où Η0 est l’hamiltonien non perturbé qui décrit l'état d'équilibre et Η '(t) est la perturbation
d'une force extérieure dépendante du temps. A l'équilibre on peut écrire l’action de
l’opérateur Η0 sur les états propres |un> d’énergie propre En :
Η0 |un> = En |un>
et à tout temps ultérieur la fonction d'onde globale du système peut être exprimée par une
combinaison linéaire sur cette base propre :
∂ j
|ψ> = − Η |ψ>
∂t h
. j
ak = −
h ∑an Ηkn' exp(jωknt)
n
Ek − En
avec Ηkn' = <uk*|Η '|un> et ωkn =
h
Pour résoudre cette équation on utilise la méthode des perturbations en considérant les
coefficients an = an(0) + an(1) + an(2) +... comme une somme de coefficients à différents
ordres avec an(0) >> an(1) >> an(2)…
En identifiant uniquement les termes de même ordre, et en tenant compte que le terme
perturbateur Hkn' est du premier ordre, on obtient les équations :
. . j
ak(0) = 0 et ak (1) =
h
∑an(0) Ηkn' exp(jωknt)
n
120 Chap.IV - Les lasers
Les solutions à l'ordre zéro dépendent des conditions initiales, on peut choisir , am(0) = 1
et an(0) = 0 pour n ≠ m . Donc à t = 0 le système est dans l'état |um> , dans ce cas à
l'ordre 1 l'équation dévient :
. j
ak(1) = Ηkm' exp(jωkmt)
h
perturbation harmonique
Si l'énergie de perturbation est harmonique de pulsation ω , on peut écrire l’hamiltonien :
commençant à l'instant t = 0 , on a :
t
-j
(1)
⌠Ηkn'exp(jωknt') dt' =
h ⌡
a (t) =
0
Ek > Em et Ek − Em ≈ hω absorption
Em > Ek et Em − Ek ≈ hω émission
+∞
4 ⌠ sin2[(ωkm − ω)t/2]
Wm→k = 2 |Ηkm'|2 ρ(ωkm) dωkm
h ⌡ (ωkm − ω)2
−∞
1
Pour des temps longs t >> on obtient :
ωkm − ω
Emission spontanée, émission stimulée et absorption 121
sin2[(ωkm − ω)t/2] πt
→ δ(ωkm − ω )
(ωkm − ω) 2
2
ce qui donne :
2π 1
2 |Ηkm'| ρ(ωkm = ω) = |Hkm'|2 g(ν)
2
Wm→k =
h h2
∞
g(ν) = ρ(ω)/2π et ⌡g (νk ) dνk = 1.
⌠
−∞
La fonction g(ν) est nommé le profil de la raie , d'absorption ou d'émission suivant le cas
considéré.
matrices densité
Si l'on définit la fonction d'onde du système par :
la valeur moyenne quantique de l'opérateur A , qui est une grandeur classique, s'écrit :
ρmn = cm* cn
qui est une moyenne statistique sur les coefficients cn . Lorsque l'on ne connaît pas
exactement la fonction d'onde mais on en connaît la statistique on obtient :
∂ρ j
ρmn = ρnm* trace(ρ ) = 1 = [ρ,H]
∂t h
122 Chap.IV - Les lasers
ω ≈ (E2 − E1)/h.
Par analogie avec le cas classique, l'interaction dipolaire sera représenté par l’opérateur :
Η '(t) = − µ E(t)
µ11 µ12 + µ
Μ =
µ21 + µ µ22
les éléments diagonaux sont nuls puisque l'on considère une perturbation :
−µE(t)
Η'(t) =
0
−µE(t) 0
Pour déterminer la susceptibilité il faut déterminer la valeur moyenne <Μ> qui est relié
au vecteur polarisation Π = N <Μ> .
En utilisant la matrice densité on obtient :
dρ12 j j
dt
= − [(Η 0 + Η '),ρ]21 = − {H21'(ρ11 − ρ22) + (E2 − E1) ρ21}
h h
dρ12 jµ
dt = − j ω0 ρ21 + h E(t) (ρ11 − ρ22)
de même on trouve
d 2jµ
dt (ρ11 − ρ22) = h E(t) (ρ21 − ρ21*)
équations de Bloch
L'utilisation des matrices densité se justifie en fait par la constatation que les éléments
ρ21 doivent décroître pour tendre vers 0 lorsque les champs d'interaction dipolaire, sont
éteints. Physiquement on considère que les états deviennent progressivement
Emission spontanée, émission stimulée et absorption 123
décorrélés entre eux à cause des collisions dans le milieu atomique. Les collisions
conservent l'énergie moyenne de la transition mais brouillent la phase. En introduisant un
facteur de bruit φn on peut alors écrire la fonction d'onde :
Les collisions de ce type peuvent être introduites d’une façon phénoménologique par une
constante de temps de relaxation T2 ce qui permet d’écrire l'équation d'interaction :
dρ12 jµ ρ21
dt = − j ω0 ρ21 + h E(t) (ρ11 − ρ22) + T2
Les termes ρ11 et ρ22 représentent les probabilités de trouver l'atome dans l'état |1> et
dans l'état |2> respectivement. La valeur moyenne de la densité de différence de
population entre les niveaux |1> et |2> devient alors :
∆N = N (ρ11 − ρ22)
E0
E(t) = E0 cos ωt = 2 [exp(jωt ) + exp(−jωt )]
dσ12 jµ σ21
dt = − j(ω − ω0) σ21 + h E(t) (ρ11 − ρ22) + T2
Ces équations constituent les équations de Bloch .Ici on a négligé les termes aux
fréquences doubles 2ω dans la première équation et les termes oscillants dans la
deuxième.
La valeur moyenne de l'opérateur dipolaire peut s'exprimer par :
En résolvant les équations de Bloch dans le cas stationnaire, en annulant les dérivées, on
exprime le vecteur polarisation électrique oscillant par :
Π = N <µ>
1 + (ω − ω0)2 T22
(ρ11 − ρ22) = (ρ11 − ρ22)0
1 + (ω − ω0)2 T22 + 4Ω2 T2T1
µ E0
la fréquence de précession est définie par : Ω =
2h
1 + (ω − ω0)2T22
et la différence de population : ∆N = ∆N0
1 + (ω − ω0)2T22 + 4Ω2T2T1
absorption et dispersion
Comme on l'a vu lors du traitement des champs électromagnétiques au chapitre I on
définit les susceptibilités par :
1,5
intensité
relative
1
0,5
0
Absorption fréquence normalisée
−0,5
Dispersion 2(ν − ν0)/∆ν
−1
−3 −2 −1 0 1 2 3
2T2
g(ν) =
1 + 4π (ν − ν0)2 T22 + 4Ω2T2T1
2
dans le cas où l'on néglige le dernier terme du dénominateur, qui est le terme de
saturation 4Ω2T2T1 << 1 , la forme de raie est Lorentzienne avec une largeur de raie
∆ν = 1/πT2 et on vérifie dans ce cas :
∞
⌠
⌡g(ν) dν = 1
−∞
Η ' = − e E(r,t) r
Les seuls éléments Ηfi' non nuls seront ceux pour lesquels les éléments de matrice entre
l’état initial |i > et l’état final <f l , <f l ak+ ek r |i > et <f l ak+ ek r |i > existent et sont non
nuls, ce qui compte tenu des propriétés des opérateurs de création a+ et d'annihilation a
donne des transitions entre des états |n> et |n + 1> et vice versa où n est le nombre
de photons.
Dans le cas de l'émission d'un photon dans un mode, ce qui correspond au passage de
l’état |n> à l'état |n + 1> et de l'état atomique |2> à l'état |1> on aura :
2πe2 hωk 2
W ém/mode = |<n +1| ak+ |n><1| ek r |2>| δ(E2 − E1 − hωk)
h 2εVol
126 Chap.IV - Les lasers
π e2ωk 2
= (n +1) |<1| ek r |2>| δ(E2 − E1 − hωk)
εVol
π e2ωk 2
l'émission spontanée : Wsp/mode = |<1|ek r|2>| δ(E2 − E1 − hωk)
εVol
π e2ωk 2
l'émission stimulée : Wst/mode = n |<1|ek r|2>| δ(E2 − E1 − hωk)
εVol
Dans le cas de l'absorption d'un photon dans un mode qui correspond au passage de
l’état |n +1> à |n> et de l'état atomique |1> à l'état |2> on aura :
π e2ωk 2
Wabs/mode = n |<1|ek r|2>| δ(E2 − E1 − hωk) = Wst/mode
εVol
Cette dernière équation montre que le taux d'émission stimulée est égal au taux
d'absorption et que l'absorption est induite par un nombre de photons n ≠ 0 déjà
présents dans le mode.
Les relations précédentes sont valables pour un seul mode électromagnétique et elles ne
font pas apparaître formellement une différence entre les termes d'émission spontanée et
d'émission stimulée. Lorsque l'on considère l'ensemble des modes, l'émission spontanée,
comme elle ne fait intervenir qu'un seul photon par mode, est un phénomène incohérent
alors que l'émission stimulée et l'absorption sont des phénomènes cohérents, les
propriétés quantiques apparaissent dans ces derniers.
πe ωk 2
Wsp = ⌠
εVol |<1|ek r|2>| δ(E2 − E1 − hωk ) ρ(k)d k
2 3
⌡
e2ω3nr3 2π π e2ω3nr3 12 1
⌠ |<1|ek r|2>| sinθ dθ dφ = πεc3 y2 = tsp
2
Wsp =
8π2εc3 ⌠⌡⌡
0 0
où y212 est l'élément de matrice |<1|ek r|2>|2 projeté sur la direction de polarisation
choisie suivant l’axe Oy, et tsp est le temps de vie d'émission spontanée .
Emission spontanée, émission stimulée et absorption 127
∞
Wst = ⌠
⌡Wé.stim/mode(ν') g(ν')dν'
−∞
∞
πe2ν' πe2ν y212nref
= ⌠
εVol |<1|e r |2>|2
n δ( ν − ν ') g(ν ') dν ' = g(ν)
⌡
k
εVol
−∞
λ2 Iν
Wst = g(ν) et Wabs = Wé.stim
8πhν nr2 tspont
8πh.nr3.ν3 1
ℜT(ν) = c3 exp(hν/kBT) − 1
128 Chap.IV - Les lasers
N2
N1 = exp[−(E2 − E1)/kBT] = exp(−hν/kBT)
Quand la densité moyenne d'énergie ℜT(ν) devient très grande, ce qui correspond à une
augmentation de la température T pour la statistique de Boltzmann, on néglige le terme
d'émission spontanée :
On pose alors :
dnst = B21.N2.ℜT(ν).dt
B21 = B12
(N1 − N2)
B21.N2.ℜT(ν) = − A.N2 + B12.N1.ℜT(ν) donc A = B12 ℜT(ν)
N2
Emission spontanée, émission stimulée et absorption 129
qui donne
c3.A
B21 = = B12
8πnr3.hν3
Wst/ν = B21.ℜT(ν).g(ν)
Pour obtenir la probabilité d'émission stimulée totale pre.stim on intègre sur toutes les
fréquences :
∞
c3.A ⌠ℜT(ν') g(ν')
dν'
8πh.nr3
prst =
⌡ ν' 3
0
c3.A 1
prst = 3 3 ℜT(ν) =
8πh.nr .ν exp(hν/kBT) − 1
En exprimant par rapport à l’intensité Iν et au profil de raie g(ν) , on peut généraliser les
résultats précédents dans les cas où l’on n’est plus à l’équilibre thermique, ce qui est
effectivement le cas des lasers, on remplace les termes :
(c/nr).ℜ(ν) → Iν.g(ν)
qui est la puissance transportée par unité de surface et par unité de fréquence, exprimée
en W.m−2.s , on obtient donc en définitive le même résultat que par le traitement
quantique :
c2.A.Iν λ2.Iν
Wst/ν = g(ν ) = g(ν)
8πh.nr2.ν3 8π.nr2.hν.tsp
pompe
(éléctrique, optique...) énergie de transition laser hν12 = E2 − E1
E3 N2
E2
hν12 en phase (n + 1).hν12
(n) hν12
E1 N1
émission émission
E0 absorption spontanée stimulée
le terme en (N2 − N1) rend compte des phénomènes cohérents induits et le terme en
A.N2 de l'émission spontanée incohérente.
Si N2 > N1 on est en présence d'un milieu amplificateur. D'après les arguments donnés
précédemment, en présence de forte densité d'énergie u(ν) , l'émission spontanée est
négligeable devant l'émission stimulée, cette dernière du fait de sa nature incohérente
peut être considérée comme un terme de bruit superposé au signal cohérent.
La puissance cohérente par unité de volume devient en présence d'un rayonnement
monochromatique de fréquence ν :
du(ν)
p(ν) = dt = hν [Wst/ν (N2 − N1)] g(ν)
λ2.Iν
= (N2 − N1) g(ν)
8π.nr2tsp
dIν
dz = p(ν) = γ(ν).Iν(z)
où γ(ν) est appelé le coefficient de gain , son unité est l’inverse d'une longueur, cm−1 :
λ2
γ(ν) = ∆N g(ν)
8π.nr2.tsp
pompe
dP/dz = γ(z) P
P P + dP
A
gain γ(z) t t
entrée sortie
0 L
dz
ν0 entrée
fréquence optique ν ν
ν0 ν ν0 ν entrée
λ2
où la section efficace est définie par: σ(ν) = g(ν)
8π.nr2tsp
et ne dépend que des propriétés du milieu, ceci donne aussi une relation entre la
fréquence de transition et l'intensité :
W(ν).hν = σ(ν).Iν
saturation du gain
A forte intensité le gain d’un milieu laser sature, puisque l’inversion devient presque
complète, l'expression du gain saturé peut se mettre alors sous la forme :
λ2
g(ν) = ∆N σ(ν)
1 1
γ(ν) = ∆N0 2
8π.nr tsp 1 + (Iν/Iν )
sat 0
1 + (Iν/Iνsat)
c c
où l'on a identifié l'intensité en fonction de la densité d’énergie : Iν = n u = 2n ε0E02
r r
l'intensité de saturation Iνsat correspond à l'intensité pour laquelle le gain a diminué d'un
facteur 2 et été trouvé à partit des équations de Bloch :
4πnr2.hν 4πnr2.hν
Iν sat
= ≈
(T1/tsp).λ2.g(ν) λ2.g(ν)
bande d'absorption E3
transition non
radaiative rapide t32 pompage optique et
transitions radiatives
et non radiatives pour
Transition laser 2 un système laser à 4
E21 = hν niveaux
pompage 1
optique transition non
radaiative rapide t10
0
Emission spontanée, émission stimulée et absorption 133
équations de continuité
Pour décrire l’évolution d’un système laser il faut tenir compte des temps de vie des
différents niveaux du système. Le temps de vie global du niveau 2 sera exprimé comme
la somme des temps de vie des différents processus radiatifs et non radiatifs issus de ce
niveau :
1/t2 = 1/t21 + ∑1/t2i avec 1/t21 = 1/tsp + 1/t21nr
i≠1,2
où t21 est le temps de vie vers le niveau E1 , les autres temps correspondent et aux
transitions vers des niveaux atomiques autres que E1 .
Les équations relatives à l'évolution des densités N2 et N1 sont appelés les équations
de continuité cette dénomination provient de la conservation du nombre d'atomes lors du
processus. En utilisant les probabilités de transition définies plus haut :
λ2.Iν
Wst/ν(2→1) = g(ν) = W(ν) et Wabs/ν(2→1) = W(ν)
8π nr2 hν tspont
dN2 N2 dN1 N1 N2
dt = R2 − t2 − (N2 − N1) W(ν) et dt = R1 − t1 + t21 + (N2 − N1) W(ν)
∆N0
∆N = avec tsat = t2 + (t21 − t2)(t1/t21)
1 + tsat W(ν)
Dans la plupart des systèmes à 4 niveaux les processus radiatifs sont plus rapides que
les processus non radiatifs donc tsp << t21nr et donc t2 ≈ t21 ≈ tsp . La transition du niveau
1 vers le niveau 0 est aussi très rapide de façon que t1 << t2 , on a :
134 Chap.IV - Les lasers
R.tsp
∆N4niv ≈ donc ∆N0 4niv ≈ R.tsp et tsat4niv ≈ tsp
1 + tsp.W(ν)
2t21R − Ntot
∆N3niv = donc ∆N03niv = 2R.tsp − Ntot et tsat3niv ≈ 2tsp
1 + 2tsp W(ν)
Ntot(tsp.Wp − 1) 2tsp
∆N03niv = et tsat3niv =
1 + tsp Wp 1 + tspWp
3 3
t32 t32
2 2
R
W(ν) t21 W(ν) t21
R 1 1
t2
t1
0
Une petite fraction de cette lumière se dirige vers l'un des miroirs et est réfléchie ensuite
vers le milieu laser. La lumière réfléchie induit les atomes excités à émettre des photons
supplémentaires avec la même longueur d'onde, la même direction de propagation et la
même phase. Cette production de lumière avec les mêmes caractéristiques que la
lumière originale, appelé émission stimulée, est responsable des effets remarquables de
la lumière laser. La lumière, en se réfléchissant entre les miroirs est amplifiée
continuellement par le milieu laser.
Une fraction de cette lumière est transmise par les miroirs qui ne sont pas complètement
réfléchissants, permettant ainsi au faisceau laser de sortir. Pour obtenir l'oscillation laser,
le gain du laser, qui correspond à l’augmentation de l'intensité lumineuse lors du passage
à travers le milieu, doit dépasser les pertes en intensité du faisceau causées par les
imperfections des miroirs et par d'autres facteurs. Cette condition est appelée le seuil
d’oscillation laser.
Les quantités utilisées sont le gain γ(λ) et les pertes α(λ) par unité de longueur dans la
cavité, exprimés en cm−1. Ces deux quantités dépendent de la longueur d'onde λ .
χ'(ν) χ"(ν) α
κ = k 1 + 2n2 − jk 2n2 − j 2
avec k = 2π/λ = 2πnr/λ0 = nrk0 le vecteur d'onde où λ est la longueur d'onde dans la
cavité et λ0 celle dans le vide, nr est l'indice de réfraction du milieu. χ'(ν) et χ''(ν)
sont les parties réelles et imaginaires de la susceptibilité électrique α est le coefficient de
pertes. Si on sépare la partie réelle et imaginaire dans la condition d'oscillation on obtient
une condition sur l'amplitude et une condition sur la phase.
χ"(ν)
γ = − k n2
r
1 1
γ ≥ γs = αtot = α + αc = α − L Log|r1r2| = α − 2L Log(R1R2)
où γs est la gain au seuil , le coefficient αtot correspond aux pertes totales αc est la
perte par unité de longueur de la cavité. (αtotc/nr) représente la perte de photons par
seconde. La durée de vie des photons dans la cavité sera :
nr
τp =
αtot.c
où σ(ν) est la section efficace laser. L'oscillation laser démarre à partir du seuil du laser ,
la condition est donc ∆N > ∆Ns où ∆Ns est la différence de population au seuil :
αtot 8n2tsp ∆ν
α − L Log|r1r2| =
1 nr
∆Ns = =
σ(ν) λ2 c.τpσ(ν)
profil de
gain γ(P) gain
point de
γf = α
fonctionnement γf = α pertes
pertes
bande
∆ν
0
Pf Psat puissance P ν0 ν
différence de seuil
puissance
∆N population P
verrouillage Psat
seuil
seuil laser
χ'(ν) χ'(ν)
nrk0 1 + 2n 2 2L = 2mπ ou ν 1 + 2n 2 = νm
r r
ce qui donne les fréquences des modes possibles d'oscillation dans la cavité. D'après la
discussion sur les susceptibilités à l'aide des relations de Kramers-Kronig au chapitre I,
on a :
2(ν − ν0)
χ'(ν) = χ"(ν)
∆ν
(ν − ν0)
ν 1 − γ (ν) = νm
∆ν k s
la fréquence résultante d'oscillation ν est proche mais ne coïncide pas avec la fréquence
cavité νm ce qui donne :
c γ (ν )
ν ≈ νm − (ν − ν0) s m
2πnr∆ν
∆νc
ν ≈ νm − (νm − ν0) ≈ νm − (νm − ν0)
1
τ
p 2π∆ν ∆ν
La condition de phase si l'on ne tient pas compte du freuency pulling est : nrk02L = 2mπ
ou pour la fréquence ν = νm .
En exprimant k0 = 2π/λ0 la longueur d'onde est 1/λ0 = m/(2nrL) . L'espacement entre
deux modes adjacents correspond à k0i − k0j = π/(nrL) ce qui donne :
λ2 c
λ0i − λ0j = 2n0 L ou en unités de fréquence ν0i − ν0j = 2n L
r r
profil de gain
γs = αtot pertes
bande d'oscillation
ν0 ν
D'après la condition de phase et de gain un laser peut osciller sur plusieurs modes,
puisque l'étendue spectrale de γ(λ) − αtot > 0 est en général nettement supérieure à
l'espacement entre modes d'oscillation.
exemple: conditions d'oscillation pour un Laser He-Ne
Un Laser à gaz He-Ne émet à λ = 632 nm , avec les paramètres suivants : indice n ≈ 1
largeur de la courbe de gain ∆ν ≈ g(ν0)−1 ≈ 2.109 Hz , absorption du milieu α ≈ 0 ,
coefficients de réflexion R1R2 = 98%, temps de vie spontanée tsp ≈ 10−7 sec , longueur
de la cavité L = 20 cm , différence entre fréquences cavité et gain (νm − ν0) ≈ 108 Hz . La
différence de population d'inversion au seuil est ∆N ≈ 2 108 cm−3 , la bande passante de
la cavité ∆νc = 106 Hz , le rapport (∆ν1/2/∆ν) ≈ 7 10−4 et le déplacement de la fréquence
d'oscillation (ν − νm) = 7.104 Hz .
oscillation monomode
Dans certaines applications on désire un seul mode d'oscillation dans la cavité on obtient
alors un laser monomode . Une sélection de mode peut être réalisée de différentes
manières : a) introduction dans la cavité d'un prisme ou d'un réseau de diffraction de
façon à privilégier le trajet optique pour la longueur d'onde choisie, b) sélectionner un seul
mode transverse en créant des obstacles dans la cavité, c) sélectionner la polarisation en
introduisant un polariseur dans la cavité qui peut être une fenêtre de Brewster , d)
sélectionner un mode longitudinal en augmentant les pertes de façon à satisfaire la
condition de gain pour ce seul mode ou bien en diminuant la longueur de la cavité L de
façon à augmenter l'espacement entre modes δν = c/2nL , ou encore en introduisant un
étalon de fréquence dans la cavité de type Fabry-Perot ou à miroirs multiples. e) La
technique de la cavité externe ou de rétroaction optique peut aussi être utilisée.
faisceau laser
sélection x,y
R1 = 100 % de modes R2
milieu amplificateur intensité
θ
z
w0
miroir sphérique L miroir sphérique
partiellement réflechissant
cavité laser
2nextLext
τ = c
= E2i r2 + t22 exp(−jωτ) r3
1 = E r2 + r3 exp(−jωτ)
1 + r2r3 exp(−jωτ) 2i
1 + r2r3 exp(−jωτ)
r2 + r3 exp(−jωτ)
reff =
1 + r2r3 exp(−jωτ)
Plusieurs applications peuvent être envisagées: cavité externe, laser DBR à 3 sections,
on en trouvera des exemples au chapitre V .
r1 r2 reff r3
laser cavité externe
τext laser
L Lext
Puisque les niveaux de différence de population au seuil sont très inférieurs aux niveaux
moyens ∆Ns << N0 la puissance nécessaire pour atteindre le seuil d'un système à 4
niveaux est très inférieure à celle d’un système à 3 niveaux.
puissance émise dans la cavité au delà du seuil
Le coefficient de gain peut s'exprimer en tenant compte de la saturation par :
Oscillateurs laser et fonctionnement 141
γ0 λ2
γ(ν) = avec le gain non saturé γ0 = ∆N0 g(ν)
1 + t2 W(ν) 8πnr2tsp
Pi = ∆N hν Vol W(ν)
8πnr2tsp 8πnr3tsp
∆Ns = γ =
g(ν0)λ2 s g(ν0)λ2c.τp
R 1
W(ν) ≈ − t
∆Ns sp
∆Ns
En exprimant la valeur au seuil du taux de pompage : Rs = t
sp
hν Vol ∆Ns R
Pi = − 1
tsp Rs
γ0 γ0L
W(ν) = t − 1
1
γs = αL − Log R1R2 = qui donne
1 + W(ν).tsp sp αL − Log R1R2
8πn2hc(Vol/L) γ0L
Pi >seuil = ∆Nshν Vol.W(ν) = (αL − Log R1R2 − 1) − 1
g(ν0)λ3 αL − Log R1R2
En nommant les différents facteurs γ0L = G0 est le gain par passage dans la cavité,
αL = Ai pertes internes dans la cavité.
Si les coefficients de réflexion des deux miroirs semi-réflechissants vérifient :
R1 ≈ R2 ≈ Refl ≈ 1
8πn2hc(Vol/L) G0
− 1 T
T
Po = Pi =
Ai + T g(ν0)λ3 Ai + T
8πn2hc.tsp.(Vm/L)
PoMax = (√G0 − √Ai)2
g(ν0).λ3t2
puissance de
sortie du laser G0 = 12% Ai = 0,01%
G0 = 12% Ai = 1%
unités G0 = 12% Ai = 3%
PMax
arbitraires G0 = 5% Ai = 1%
G0 = 5% Ai = 3%
0 Topt 5 10 15
dPc Pc Pc
dt = ω Qc = τc
Oscillateurs laser et fonctionnement 143
ω 1
La bande passante de la cavité froide devient : ∆ωc = =
Qc τc
bande passante avec amplification et pertes
D’après les conditions d’oscillation, dans un laser, il y a un équilibre, en s’approchant du
seuil, entre le gain γ , les pertes internes α et les pertes par la cavité αc . Dans le
régime d’amplification, avant le seuil d'oscillation, du fait de l'augmentation du gain, les
pertes globales diminuent, on peut donc définir un coefficient de qualité QL global et une
bande passante d’amplification correspondante ∆ωL :
ω
= ω − =
1 1 1 1 c 1 c
∆ωL = + + [α − γ(∆N)] = − γ(∆N)
QL Qc Qα QA τc nr τp nr
dS S 1
= − + ∆N.W(ν) + t N2
dt τp sp
S S.Vol 1
− + ∆N t + t N2 = 0
τp sp sp
∆N.nsp N2 N2
S0 = où nsp = =
tsp/τp − ∆N.Vol N2 − N1 ∆N
nsp est le facteur d’émission spontanée , si l’inversion est totale nsp = 1 . Dans la zone
d'amplification ce facteur n’est pas constant et diminue quand N2 augmente.
144 Chap.IV - Les lasers
S0.Vol τc
P0 = hν et P0int = P0.
τc τp
1 1 S0.Vol 1 nsp
∆ω = − =
τp τp nsp + S0.Vol τp nsp + S0.Vol
Le nombre de photons n0 = S0.Vol est en général très supérieur à nsp qui est de l’ordre
de quelques unités, la puissance correspondante est P0int = [(hν.n0)/τp] donc :
1 hν nsp
2
1 nsp nsp 1
∆ω ≈ = =
τp S0.Vol τp n0 τp P0int
hν N2 τp hν
∆ν< = 2π P (∆νc)2 ≈ 2π P (∆νc)2 en dessous du seuil
0 N2 − N1 τc 0
hν τp hν
∆ν> = π P (∆νc)2 nsp ≈ π P (∆νc)2 au dessus du seuil
0 τc 0
P0 = 10 mW vaut ∆ν = 2.105 Hz .
Ces deux exemples indiquent que pour les lasers dits classiques, tels les lasers à gaz,
qui possèdent des cavités importantes, la larguer de raie calculée est très faible. D'autres
facteurs d'élargissement de raie intervenir.
Pour les lasers à semiconducteurs, la valeur calculée reflète assez bien cette réalité.
équations dynamiques
L’équation de la densité de photons S dans une cavité laser est :
dS S
dt = − τp + ∆N.W(ν)
ici on a négligé l’émission spontanée, τp est le temps de vie des photons dans la cavité,
∆N est la différence de population et W(ν) la fréquence de transition. Cette dernière
quantité peut s’exprimer par :
S
W(ν) ∆Ns =
τp
dS S ∆N
− −
∆Ns
= 1
dt τp
d∆N Na ∆N ∆N S
dt = 2R − tsp − tsp − 2 ∆Ns τp
3 niveaux
d∆N ∆N ∆N S
dt = R − tsp − ∆Ns τp
4 niveaux
146 Chap.IV - Les lasers
solutions stationnaires
Elles sont obtenues pour d∆N/dt = 0 et dS/dt = 0 . En dessous du seuil la densité de
photons laser est négligeable, puisque l’on a uniquement de l’émission spontanée : S ≈ 0
et donc ∆N = R.tsp . La valeur du taux de pompage nécessaire pour dépasser le seuil
est : R > Rs = (∆Ns/tsp) .
Au delà du seuil le gain, donc la différence de population aussi, se verrouille à ∆N = ∆Ns
et la densité de photons devient S = [R − (∆Ns/tsp)] .
R(t) RII
pompe R(t)
laser t
cavité laser RI
d ∆N(t) tI tIV t
milieu laser ∆Ns
On peut comparer la puissance émise par un laser Qswitch avec un laser qui émet en
continu, continuous wave CW .. La densité de photons maximale atteinte SMax
correspond à la croissance de la différence de population pendant le temps tsp . La
densité de photons en continu sera SCW :
∆NsII
SMax ≈ R.tsp et SCW = R − t τp ≈ R.τp
sp
pertes α(t)
α(t) αI
pompe R
laser t
cavité laser αII
d ∆N(t) tI tIII tI
R.tsp t
milieu laser ∆NsII
cellule de perte tII tsp
S(t)
SMax ≈ R.tsp t
On peut synchroniser les modes par la technique du verrouillage de mode, qui revient à
fixer la valeur de la phase φn . On peut par exemple choisir φn = 0 pour tous les modes,
dans ce cas la somme se calcule aisément, la forme mathématique en fonction du temps
est analogue à celle de la figure de diffraction d'une structure périodique en fonction de la
variable angulaire. Pour un nombre de modes N on aura :
sin(2πN.δν.t/2) 2
E(t)ml = et la puissance P(t) ∝ E(t)ml
sin(2π.δν.t/2)
1 2n.d T 1 1
Tml = = avec une largeur d’impulsion τml = Nml = =
δν c N.δν ∆ν
Cette technique est très utilisée pour obtenir des impulsions très brèves dans les lasers.
On peut obtenir des impulsions de largeur τ ≈ 100.10−15 s = 100 fs .
D'après les formules écrites plus haut, un largeur avec une très forte bande
d'amplification ∆ν permet l'obtention d'impulsions très brèves puisque τml ≈ 1/∆ν .
Dans les lasers solides les largeurs de bande sont très grandes par exemple pour un
laser Nd3+:verre ∆ν ≈ 3 THz pouvant fournir une impulsion de 500 fs . Pour un laser
Ti3+:Al2O3 ∆ν ≈ 100.THz donne environs τ ≈ 50 fs . Pour un laser à gaz les bandes sont
plus petites, pour He-Ne , ∆ν ≈ 1,5.GHz donne τ ≈ 600 ps et pour CO2 , ∆ν ≈ 60 MHz
donne τ ≈ 20 ns . On peut aussi utiliser cette technique dans les lasers à
semiconducteurs qui, comme on le verra plus loin, possèdent une largeur de bande
d'oscillation très grande, on peut obtenir des largeurs de l'ordre de 10 fs .
obt(t)
t
cavité laser
d
t
milieu laser P(t)
τmL
obturateur
4 - CATEGORIES DE LASERS
Milieu Laser Type Longueur Multimode Continu Rendem Puissance
d'onde λ Monomode Pulsé ent (%) ou Énergie
F2 excimère gaz 157 nm Multi Pulsé 0,3 100 mJ
ArF excimère gaz 193 nm Multi Pulsé 1 500 mJ
KrF excimère gaz 248 nm Multi Pulsé 1 500 mJ
XeCl excimère gaz 308 nm Multi Pulsé 1 500 mJ
He-Cd gaz 442 nm Mono/Multi Continu 0,1 10 mW
+
Ar gaz 515 nm Mono/Multi Continu 0,05 10 W
Rhodamine-6G liquide 560-640 nm Mono/Multi Continu 0,005 100 mW
He-Ne gaz 633 nm Mono/Multi Continu 0,05 1 mW
+
Kr gaz 647 nm Mono/Multi Continu 0,01 500 mW
Rubis solide 694 nm Multi Pulsé 0,1 5J
3+
Ti :Al2O3 solide 0,66-1,18 µm Mono/Multi Continu 0,01 10 W
3+
Nd :verre solide 1,06 µm Multi Pulsé 1 50 J
3+
Nd :YAG solide 1,064 µm Mono/Multi Continu 0,5 10 W
KF centr colorés solide 1,25-1,45 µm Mono/Multi Continu 0,005 500 mW
He-Ne gaz 3,39 µm Mono/Multi Continu 0,05 1 mW
Electron libre 9-40 µm Multi Pulsé 0,5 1 mJ
CO2 gaz 10,6 µm Mono/Multi Continu 10 100 W
H2O gaz 118,7 µm Mono/Multi Continu 0,001 10 µw
HCN gaz 336,8 µm Mono/Multi Continu 0,001 1 mW
Une application importante des lasers Nd:YAG est la génération d'harmoniques obtenue
en plaçant un cristal non-linéaire qui permet de doubler la fréquence, on peut ainsi obtenir
le second harmonique dans le vert à 532 nm , le troisième harmonique dans le bleu à
355 nm et la quatrième harmonique dans le violet à 266 nm .
Comme pour tous les laser le problème du refroidissement est important, pour les
modèles à faible puissance, 10−100 mW , un refroidissement à air est suffisant, pour les
puissance plus élevées une refroidissement à eau est nécessaire.
Ils sont utilisés dans différents secteurs par exemple en micro-électronique à 532 nm
pour la fabrication de résistances de précision, en chirurgie en fonctionnement pulsé pour
le traitement de la cataracte.
Le développement de lasers compacts Nd:YAG pompés par diode laser ont conduit à
des nouvelles applications dans les domaines de l'enregistrement optique, de la
visualisation, de la reprographie, des communications et du traitement de l'information.
Une des raies à 1300 nm peut servir pour les transmissions sur fibres optiques. Des
lasers et des amplificateurs ont été spécialement conçus pour les transmissions à fibre
optique en Nd:YAG et en Nd:verre.
Le Néodyme peut être inclus dans d'autre cristaux comme le YLF , le GSGG , le YAlO3 ,
le YVO4 et le KGW .
Catégories de lasers 151
Le laser vibronique le plus commun est Ti:saphire , Ti3+:Al2O3 , qui peut émettre sur un
spectre très large, entre 670 nm et 1070 nm, possédant d'excellentes propriétés
mécaniques et thermiques. L'absorption se fait dans le visible, vert-bleu, autour de
490 nm , le pompage par lampes est peu efficace on lui préfère le pompage par d'autres
lasers. En continu on pompe par des lasers à gaz comme l’argon ou par vapeur de
métal. En mode pulsé on pompe par des lasers Nd:YAG ou Nd:YLF doublés dans le
vert. Ces lasers sont utilisés pour la production d’impulsions ultra-courtes, jusqu’à
quelques fs, 10−15 s , à cause de leur bande de fréquence très grande.
400 nm
800 nm 1064 nm
550 nm
730 nm
694,3 nm
contenant le gaz. La décharge ici ionise presque entièrement le gaz, d'où le nom donné à
ces lasers. Dans ces gaz, ionisés simplement ou doublement, il existe une grande
quantité de raies d'émission. Pour le laser à argon ionisé simplement Ar+ l'émission
principale se situe dans le bleu à 488 nm et dans le vert à 514,5 nm . Pour le laser à
krypton , Kr+ , les émissions les plus utiles sont dans le rouge à 647,1 nm , le jaune et le
violet.
laser à CO2
Il s’agit d’un laser moléculaire à gaz où les niveaux d’énergie sont ceux des vibrations
internes d’une molécule. Ils peuvent émettre des puissances très élevées dans
l'infrarouge entre 9 µm et 11 µm ,. le pic d’émission est situé dans l’infrarouge moyen à
10,6 µm . L’émission stimulée provient des transitions à basse énergie des états de
vibration et de rotation de la molécule CO2 . Le pompage se fait à l'aide de décharges
électriques ou par excitation RF. Le gaz CO2 en mélange avec de l’azote et de l’hélium
scellé dans un tube doit être continuellement renouvelé puisque les molécules ont
tendance à se dissocier. Des lasers CO2 , TEA Transversely Excited Atmospheric
pressure, avec des excitations transversales dans la cavité, peuvent atteindre des
puissances crête de l’ordre du MW , 106 W . Les optiques adaptés à l'infrarouge moyen
sont en matériau semi-conducteur transparents à ces longueurs d'onde et les miroirs sont
généralement en cuivre.
Les lasers CO2 sont très utilisés industriellement pour le traitement, la découpe et le
soudage de différents matériaux. et pour créer des plasmas. Ils sont aussi utilisés en
chirurgie pour couper et cautériser les tissus vivants.
lasers à excimères
Les lasers à excimères sont une famille de lasers à gaz émettant sous forme
d'impulsions un rayonnement dans l’UV. Les excimères les plus utilisés sont des gaz
contenant des halogènes: ArF à 193nm , KrF à 248nm , XeF à 308nm et XeCl à
350nm. Ces produits sont très corrosifs, la cavité doit donc être adaptée et constamment
refroidie. Le gaz, milieu actif, circule et est constamment renouvelé. Le pompage se fait à
l'aide d'électrodes. Les coefficients de réflexion des miroirs sont de l'ordre de 10% .
Les puissances moyennes fournies varient entre 1W et 100W . Il y a un optimum entre
l'énergie d'une impulsion et le taux de répétition.
Les applications tirent profit de la génération de rayonnements intenses dans l'UV : lidars
utilisés pour l'étude de l'atmosphère, découpe avec précision de différents types de
matériaux et utilisation dans le réalisation de maquettes prototype 3D très précises par
polymérisation UV.
EXERCICES CHAPITRE IV
EXERCICE IV-2 : laser à gaz He-Ne dans une cavité sphérique confocale
La cavité d’un laser à gaz He-Ne est un résonateur de type Fabry-Perot confocal formé
par deux miroirs sphériques concaves de petite dimension et de facteur de réflexion
respectivement R1 = 98% et R2 = 100% à la longueur d'onde de travail. La longueur de
la cavité est d = 30 cm.
2-1) Cette cavité est-elle stable ? Calculer l'intervalle spectral libre ∆νISL de cette cavité.
Quelle est la finesse F de cette cavité ?
2-2) Le milieu laser est constitué par un gaz de He-Ne , d’indice de réfraction n ≈ 1 ,
placé dans un tube scellé en verre dont les faces ne réfléchissent pas une des deux
directions de polarisation. Comment peut-on réaliser simplement ces faces?
2-3) Le laser émet à la longueur d’onde λ0 = 632,8 nm , à quelle couleur correspond cette
longueur d'onde ? Quelle est l'énergie correspondante en eV ?
2-4) La transition laser est caractérisée par deux niveaux d'énergie, en tenant compte des
temps de vie du niveau supérieur t2 = 10−7 sec , et du niveau inférieur t1 = 10−8 sec
l'inversion laser est-elle possible ?
2-5) Par pompage on obtient à cette longueur d'onde un coefficient de gain γ = 10−3 cm-1 .
En considérant uniquement les pertes dues aux miroirs montrer que la condition
d'oscillation est vérifiée.
2-6) Le profil spectral d'émission est gaussien, de type élargissement Doppler ,
g(ν) = exp{−π.[(ν − ν0)/∆ν]2} , où la fréquence centrale ν0 correspond à λ0 et la largeur
spectrale à mi-hauteur est approximativement de 6 GHz . Combien de modes
longitudinaux sont susceptibles d'osciller ?
2-7) Que peut-on dire des modes transverses ?. On supposera que le faisceau issu du
laser dans la cavité est de type Gauss-Hermite.
2-8) En considérant la finesse élevée de la cavité quelle est approximativement la largeur
spectrale d'un mode d'oscillation pour une puissance émise P0 = 1 mW ? En déduire
alors l'ordre de grandeur de la longueur de cohérence du rayonnement laser.
Exercices chap IV 155
Corrigé exercice IV-1 1-1) La fréquence est la même dans le vide que dans le
matériau ν0 = c/λ0 = 2,833 1014 Hz . La longueur d’onde dans le matériau est
λm = λ0/n = 706 nm .
1-2) L’intervalle spectral libre est ∆νISL = {c/[2(d − dcr) + 2n.dcr]} = 6,8 108 Hz.
1-3) Les pertes miroir sont αm = (−1/d).Log[(R1.R2)1/2] = 10−3 cm−1 . Le temps de vie dans
la cavité correspond à l’inverse du nombre de photons perdus dans la cavité par seconde
qui est le gain multiplié par la vitesse dans la cavité donc τp = n/(αm.c) = 4,9.10−8 s . Le
gain au seuil doit compenser les pertes donc γs = [n.(dcr/d)].αm = 3,4.10−3 cm−1 .La perte
de cavité est A = 1 – exp(−αm.2.d) = 1 – R2 = 4% .
1-4) Le gain s’exprime par γs = ∆Ns.{[λ02.g(ν0)]/(8π.n2.tsp)} donc ∆Ns = 1.1015 cm−3 . Pour
un système à quatre niveaux N2s ≈ ∆Ns = 1.1015 cm−3 . La puissance nécessaire par unité
de volume pour atteindre le seuil est ps = [(N2s.hν0)/tsp] = 0,64 W.cm−3 . La puissance
nécessaire à la lampe de pompe sera Pps = (ps.Vol)/η ≈ 130 W .
1-5) La largeur de l'impulsion correspond approximativement à deux fois le temps de vie
d'un photon dans la cavité τimp ≈ 2τp ≈ 65 ns .
La puissance crête est Pcr = (hν.SMax.Vol)/(2τp) ≈ (hν.∆NMax.Vol)/(2τp) . L'énergie de
l'impulsion sera déduite par Eimp ≈ Pcr.τimp .
Pour 100 fois l'inversion on a ∆NMax = 100. ∆Ns = 100.N2s = 1.1017 cm−3 donc
3 −3
Pcr = 37.10 W et Eimp = 2,42.10 J .
Corrigé exercice IV-2 2-1) Les miroirs d’une cavité confocale possèdent des
rayons de courbure égaux à la longueur de la cavité, ce qui signifie que le foyer d’un
miroir se trouve à l’emplacement du miroir opposé. Cette cavité est toujours stable.
L’intervalle spectral libre est ici ∆νISL = c/(2d) = 500 MHz . La finesse de la cavité est
F = {[π.(R1.R2)1/4]/[1 – (R1.R2)1/2]} = 311 .
2-2) Il faut orienter les faces suivant l'angle de Brewster qui pour le verre est de 56°.
2-3) La couleur est le rouge. L’énergie en électron-volt est EeV = (h.c/λ.e) = 2 eV, où
e = 1,602.10−19 coul est la charge de l’électron.
2-4) La différence de population est approximativement ∆N = N2 − N1 ≈ R.t2 [1 − (t1/t2)] ,
la condition pour une différence de population positive est t2 > t1 ce qui est bien le cas ici.
2-5) Les pertes dues aux miroirs sont αm = (−1/d).Log[(R1.R2)1/2] = 0,3.10−3 cm−1 donc la
condition pour que le gain dépasse les pertes, γ > αm , est vérifiée ici.
2-6) Les modes longitudinaux sont espacés de ∆νISL = 500 MHz trouvé précédemment
donc le nombre de modes est NMl ≈ ∆ν/ ∆νISL = 12.
2-7) Les fréquences des modes Gauss-Hermite sont νl,m,q = q.νF + (l + m + 1).(∆ξ/π).νF
les modes transverses s’expriment par les indices l et m , l’indice q correspond aux
modes longitudinaux. Dans la cavité l’espacement entre modes est l’intervalle spectral
libre νF = ∆νISL . Le déphasage ∆ξ = ξ(z2) − ξ(z1) est celui du faisceau gaussien sur les
miroirs en z1,2 = ±d/2 , la phase du faisceau est ξ(z) = arctg(z/z0) , z0 est la profondeur
de focalisation. Le rayon de courbure du faisceau gaussien est R(z) = z.[1 + (z0/z)2] sa
valeur pour la cavité confocale est d , donc on peut le calculer en d/2 ce qui donne
z0 = d/2 = 15 cm. Le terme ∆ξ = ξ(z2) − ξ(z1) = 2. ξ(z1) = π/4 . La fréquence de
déplacement est νdep = (∆ξ/π).νF = ∆νISL/4 = 125 MHz. Le nombre de modes transverses
est donc NMt ≈ 4.NMl = 48.
2-8) D'après la loi de Schawlow-Townes au dessus du seuil et en négligeant les effets
multimodes ∆νmode ≈ π.(hν/P0).(∆νc)2.nsp , P0 est la puissance de sortie du laser et
∆νc = (1/2π.τc) = αm.(c/n) = 10 MHz la largeur de la cavité froide. En considérant une
inversion totale nsp ≈ 1 et une puissance P0 = 1 mW on obtient ∆νmode(1mW) = 0,1 Hz ,
et une longueur de cohérence théorique Lc = c.tc = c/(π.∆νmode) = 950.000 km .
CHAPITRE V
Les sources optiques à semi-conducteurs sont très utilisées du fait de leur petite taille des
puces, de l'émission à des longueurs d'onde λ dans le visible et l'infrarouge, d'un bon
rendement, de la possibilité de moduler le courant, d'une faible consommation, d'une
facile intégration et d'un prix intéressant.
On développe des matériaux semi-conducteurs très spécifiques afin de réaliser ces
composants. Des alliages à 2, 3 ou 4 éléments s'avèrent nécessaires pour réaliser les
sources pouvant émettre aux différentes longueurs d'onde. A cause de la structure de
bande qui est une propriété interne des semiconducteurs, tous les matériaux semi-
conducteurs ne sont pas adaptés pour des émetteurs optiques, en général la structure de
bande doit être directe.
Les diodes électroluminescentes, DEL, constituent les composants les plus simples, tout
le spectre visible est couvert, elles peuvent être modulées par le courant jusqu'à des
fréquences de l'ordre de 100 MHz .
1.1 - Electroluminescence
Dans les lasers dits classiques les transitions ont lieu entre niveaux d'énergie discrets,
comme on l'a vu au chapitre précèdent, ici les transitions ont lieu entre bandes d'énergie
séparé par une bande d'énergie interdite appelée aussi gap ..
Un photon peut être émis dans un semi-conducteur si un électron transite de la bande de
conduction à la bande de valence, il s'agit d'une recombinaison électron-trou . La
différence d'énergie entre les deux bandes est l'énergie de gap Eg . Ce phénomène est
appelé électroluminescence . Dans ce cas l'énergie du photon est donnée par :
hν ≈ Eg(eV) = 1,24/λ(µm)
E BC e−
e− BC e− e−
e− Ec e−
hν = Eg
Eg Eg
Ev ∆k
+
+ + + BV BV + +
k k
1/τr
ηi =
1/τr + 1/τnr
où τr est la durée de vie des porteurs, électrons et trous, avant recombinaison radiative,
l'inverse 1/τr correspond au taux de recombinaisons radiatives. τnr est le temps de vie
des porteurs avant recombinaison non radiative.
Par exemple pour Si τrSi = 10 ms et pour AsGa τrAsGa = 10 ns , pour Si et AsGa
τnr = 10 ns . Donc d'après l'expression du rendement un semiconducteur à bande
indirecte, ici Si , possède un rendement très inférieur, ηSi ≈ 0,005 % , par rapport à un
semiconducteur à bande directe, ici AsGa , et ηAsGa ≈ 50 % .
Pour avoir une émission significative, il faut créer une densité de porteurs en excès ∆N ,
obtenue par le courant d’injection I dans une diode, le taux de densité de porteurs R en
excès s'exprime alors par :
∆N I
R = = e vol avec I/τ = 1/τr + 1/τnr
τ
Pint = hν.R.vol.ηi
Dans une hétérojonction la zone active, où il y'a émission de lumière, est entourée par
deux matériaux de type non radiatif de gap plus grand et en général aussi d'indice de
réfraction plus petit ce qui permet un double confinement, confinement électronique et
confinement optique . En effet les électrons sont piégés par les barrières de potentiel
dans la zone active et les photons ne peuvent pas traverser les jonctions par effet de
guidage à cause de la différence d'indice de réfraction.
confinement optique
confinement électrique
double hétérojonction
bande de valence
bande de conduction
λ = 1300 nm et 1550 nm
Ev Ec λ = 890 nm
couche de confinement
n3 Ga1-xAlxAs (N) InP (N)
Eg3
hν = E2 − E1
EFc bande de
−
e E2 conduction
transition radiative Ec
entre bande de Eg hν = E2 − E1
conduction et bande
de valence Ev
E1
+
EFv
bande de
valence
Matériaux semiconducteurs pour émetteurs optiques 159
f(E) kB T
distribution de probabilité
1
de Fermi-Dirac à une
température T
0
Eg E
Les électrons dans la bande de conduction et les trous dans la bande de valence
obéissent à la statistique de Fermi-Dirac dont les probabilités d’occupation fc(E) et fv(E)
en fonction des niveaux d’énergie E2 et E1 sont respectivement :
1 1
fc(E2) = et fv(E1) =
exp[(E2 − Efc)/kBT] + 1 exp[(E1 − Efv)/kBT] + 1
λ2
γ(ν) = ∆N g(ν)
8π nr2 tsp
ρ(ν) = m +c mv h2 hν − Eg
2m m 4π
v c
γsc(ν)
∆N
coefficient de
gain d’un milieu
gain
semiconducteur
hν − Eg
absorption
kB T λ2kBT
∆ν ≈ 1,5 et ∆λ ≈ 1,5
h ch
0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 1,3
longueur d’onde λ (µm)
spectres d’électroluminescence
As, de la colonne V avec 5 électrons, et le gallium Ga, de la colonne III avec 3 électrons,
donne l'alliage III-V AsGa cet alliage émet à λ = 0,9 µm , dans le proche infrarouge, et
GaP, à λ = 0,6 µm orange-rouge, il s'agit d'alliages binaires. Dans le cas des alliages
ternaires on a GaAlAs, de λ = 0,75 µm à 0,85 µm , ou GaAsP et quaternaires
InGaAsP, λ = 1 µm à 1,7 µm .
Les paramètres de maille cristallographiques entre les différents éléments de l'alliage
doivent être voisins afin de ne pas provoquer des défauts cristallins pouvant conduire à
une baisse d'efficacité.
puits quantiques
Si la couche active devient très fine jusqu'à quelques couches atomiques on parle de
puits quantique . puisque peu d’électrons participent aux phénomènes de transition. Les
électrons qui se situent à l’intérieur du puits de potentiel vont maintenant avoir des
niveaux d’énergie discrets et non plus en bande d'énergie comme c'était le cas du
matériau massif. Les niveaux d’énergie Eq correspondants à un puits de potentiel
d’épaisseur dq et de masse effective m* , seront :
h2π2
Eq = l 2 8m*d 2 avec l entier
q
Les structures à puits quantiques permettent un désaccord de maille avec les couches de
confinement ceci donne des couches contraintes permettant l’obtention de longueurs
d’onde λ très précises.
On réalise des structures mono, Single Quantum Well SQW , et multi-puits quantiques,
Multiple Quantum Well MQW . La plupart des diodes laser performantes modernes
utilisent des puits quantiques.
BC
BC puits quantiques
200 nm
massif
dq = 10 nm
puits quantiques
hν
HH
LH
SCH - MQW BV
BV
épaisseur d vecteur d’onde k
N P
+ e− jonction P-N polarisée en direct
+ e−
Id Vd
V>0
Id
Pint = ηi.hν e
(nsc − nair)2
RF = (n + n )2
sc air
4n 1
ηext ≈ ηint (n +sc1)2 2n 2 ηext ≈ 1,3% ηint
sc sc
Diodes électroluminescentes 163
Id
PDEL = ηext Pint = ηext ηi.hν
e
air (n=1)
rayon transmis sortant
plastique n ≈ 2
rayons optiques traversant
les matériaux d'indice
différent dans une DEL
GaAs n ≈ 3,5
rayon réflechi
intérieur
Une DEL peut fonctionner en émission par la surface , surface emitting , c'est le cas le
plus fréquent dans les composants à bas coût de type homojonction, ou en émission par
la tranche , edge emitting, de type hétérojonction pour les applications les plus
performantes afin d'obtenir un meilleur rendement.
SC(N)
SC(P)
paramètres électriques :
- Le courant d'injection Id exprimé usuellement en mA .
- La tension de diode Vd(V) , pratiquement égale à (EGAP/e) = 1,24/λ(µm) puisque les
matériaux sont fortement dopés.
164 Chap. V - Emetteurs optiques a semiconducteurs
paramètres optiques:
- La puissance optique P exprimée usuellement en mW , de l'ordre de quelques mW .
P(w)
fonctionnement linéaire
puissance de sortie en
fonction du courant
d'injection pour une DEL
0 I(A)
Dans le domaine de l'affichage on dispose de DEL émettant dans les principales couleurs
du spectre visible et notamment le rouge, le vert et le bleu utilisés dans les systèmes RVB
permettant de réaliser des grands écrans lumineux pouvant afficher des images
télévision.
Diodes électroluminescentes 165
Les DEL d'affichage sont aussi très utilisées dans les feux tricolores et aussi pour les feux
de signalisation pour les automobiles.
Les télécommandes en espace libre utilisent surtout des DEL émettant dans le proche
infrarouge autour de λ ≈ 900 nm en AsGa ou AlGaAs . Utilisées aussi pour réaliser
des liaisons entre périphériques informatiques par transmission infrarouge en espace
libre. Il s'agit de liaisons avec une portée de quelques mètres et en vue, par exemple à
l'intérieur d'une pièce.
Pour la transmission sur fibre optique en silice on utilise les DEL. Il existe une norme pour
ce type de transmission, la norme FDDI , Fiber Data Distributed Interface, sur des
courtes distances dans les réseaux locaux de type Ethernet jusqu'à 100 Mb.s−1 à une
longueur d'onde λ = 1300 nm .
Sur fibre optique polymère on utilise des DEL émettant dans le rouge à 630 nm et dans
le vert à 540 nm . Du fait de leur spectre large les DEL ne peuvent pas être utilisées dans
les transmissions par fibre optique sur une longue distance à cause du problème de la
dispersion de la fibre optique comme on le verra au chapitre VII.
5
0
1 2 3 0 20 40 60
boîtier T1-3/4(5mm) tension V (V) courant I (mA)
pour DEL
orange rouge
50%
Dans les diodes lasers actuelles à hétérojonctions l'émission se fait par les faces.
Le confinement est à la fois électronique et optique se fait dans la direction
perpendiculaire aux jonctions. Dans la direction parallèle aux jonctions le confinement par
guidage peut être de deux types :
- guidage par le gain : dans ce cas le courant électronique est confiné dans une région
définie par des zones environnantes passivées par bombardement protonique.
- guidage par l'indice : le courant électrique est confiné latéralement par des jonctions
bloquantes, le faisceau optique est confiné à cause de la différence d'indice de réfraction.
Actuellement on rencontre surtout des diodes laser de ce type. Dans la plupart des
composants la dimension de la zone active reflète la nécessité d'avoir une émission sur
un seul mode spatial ce qui implique des dimensions transverses très petites, ceci se
traduit par la condition de guidage monomode latéral de type TE sur l’épaisseur d :
λ0
d <
2 nact2 − nconf2
λ0 est la longueur d'onde et nact et nconf respectivement les indices de la zone active et
des zones de confinement.
Typiquement les dimensions sont les suivantes pour une structure à guidage par l'indice :
longueur L de 300 µm à 500 µm , largeur w de 5 µm à 10 µm et épaisseur d de
0,1 µm à 0,3 µm .
zone active P
P N P N
N
N
n
métal
− −
guidage par le gain guidage par l'indice structure BH
Structures de diodes laser 167
valeur typiques
d
dQ L = 500 µm
w = 10 µm
d = 0,2 µm
w
L dQ = 0,5 nm
- diodes laser pour télécommunications pour émetteurs dans les liaisons à fibres
optiques, dans la première fenêtre à λI = 850 nm l'alliage Ga0,9Al0,1As , de moins en
moins utilisé, dans la deuxième fenêtre à λII = 1310 nm en In0,73Ga0,27As0,58P0,42 et dans
la troisième fenêtre à λIII = 1550 nm , en In0,58Ga0,42 As0,9P0,1 . L'énergie de gap de
l'alliage In1-xGaxAs1-yPy en fonction des proportions stochiométriques x et y s'exprime
par :
- diodes laser de pompe, Il s'agit de lasers pouvant émettre plusieurs watt. Ils sont
utilisées dans les amplificateurs à fibres optiques en erbium, EDFA, aux longueurs d’onde
900 nm et 1400.nm.. Ils sont aussi utilisées pour pomper des lasers solides à 890 nm .
- matrices de microlasers à émission par la surface de type VCSEL dans les systèmes
d'interconnexions optiques afin de relier des processeurs rapides entre eux à l’aide de
bus de fibres optiques ou en espace libre.
168 Chap. V - Emetteurs optiques a semiconducteurs
qui constitue la condition d'oscillation pour que le gain compense les pertes par
absorption internes, αi , et les pertes par transmission des miroirs r1 et r2 .
dans le cas de GaAs nsc ≈ 3,6 et nair ≈ 1 ce qui donne R = 30% pour chaque face.
Dans certaines applications on traite les facettes afin de modifier R , par exemple pour
réaliser des lasers accordables on utilise des traitements antireflet par des couches
diélectriques avec des facteurs de réflexion presque nuls.
Les structures des ces lasers sont essentiellement de type, Buried Heterostructure BH ,
ou Buried Ridge Structure BRS , à guidage par l'indice. Ils représentent les lasers
multimodes utilisés dans les lecteurs optiques ou dans les transmissions optiques pour
les besoins à débit moyen et à courte distance.
Les pertes dues aux coefficients de réflexion des miroirs sont exprimées par le coefficient
de perte miroir αm :
1
αm = 2L Log(R1R2)
zone active
L
longueur d’onde λ
170 Chap. V - Emetteurs optiques a semiconducteurs
2πn
2kL = 2mπ avec m entier et k =
λ
π −δλp λ2
δk = km − km−1 = L = 2πnr 2 ou aussi |δλp| = λp−1 − λp = 2n L
λ r
2nscΛ = m.λB
Les deux ondes se propageant dans les deux sens de propagation +Oz , propagatif EA ,
et −Oz , contra-propagatif EB sont couplées dans la cavité. Comme on l’a vu au chapitre
II, lors du traitement des réseaux de Bragg, les équations des ondes couplées sont :
dEA dEB
dz = κ EB exp{−j2[∆β(λ) + jγ(λ)]z} et dz = κ* EA exp{+j2[∆β(λ) + jγ(λ)]z}
EA κ sh(ΚL)
rB(λ) = E = avec Κ 2 = κ 2 − (∆β)2
B ( γ − j∆β ) sh(ΚL) − S ch(ΚL)
Structures de diodes laser 171
th(κL)
exp(−2j∆β Leff ) avec Leff =
2κ
λ B2
Ltot = L + Leff pour δλB =
2nscLtot
Pour les lasers à cavité de Bragg, dans la condition d'oscillation laser, il faut remplacer,
les coefficients de réflexion des facettes clivées r1 et r2 de la cavité FP par ceux
obtenus à partir de l’expression précédente rB(λ) où on inclut le gain γ ainsi que la
propagation le long de la cavité.
cavité DBR
Pour un laser DBR le réseau est gravé dans une zone passive en dehors la zone active.
Le coefficient de réflexion présente un maximum, rB(λ) = 1 à la longueur d’onde de Bragg,
λ = λB , et deux minima, situés à ±δλB , la largeur de cette bande 2δλB est le stop band .
Sur la figure suivante on représente le facteur de réflexion en intensité vu de la zone
active en dehors de la zone de Bragg.
100% 2π
facteur de réflxion R
phase 2φ(λ)
50% π
∆λStopBand
λB 0
*
traduction : distributed feedback rétroaction distribuée, distributed bragg reflector réflecteur de
Bragg distribué.
172 Chap. V - Emetteurs optiques a semiconducteurs
SMSR (dB)
L λB longueur d’onde λ
La condition d’oscillation pour un laser DFB traité antireflet, s'écrit : rDFB1(λ).rDFB2(λ) = 1
où les deux coefficients de réflexion correspondent aux côté gauche et droit.
Par analogie avec le cas du laser FP on peut estimer le coefficient de gain en remplaçant
le coefficient de perte miroir αm par un coefficient effectif αDFB donnant
γsDFB = αi + αDFB .
λB
1549 1550 1551 longueur d’onde λ (nm)
Structures de diodes laser 173
Dans les cavités DFB on obtient en général deux maximums du coefficient de réflexion
d’égale amplitude si l’on considère un couplage par l’indice avec un coefficient κ = κn
réel, ceci a comme conséquence de faire osciller le laser sur deux modes.
Afin d’obtenir des lasers oscillant sur un seul mode, on peut utiliser différentes méthodes :
- réalisation d'un couplage complexe ou imaginaire, couplage par le gain, de façon à
rendre dissymétriques les deux pics.
- réalisation d'un décrochement dans le pas du réseau d'environ λB/4 correspond à un
demi pas de réseau Λ/2 .
Λ/2
λB
différentes configurations de réseau de Bragg pour les lasers DFB
Du fait de la structure verticale de ces lasers, la fabrication de ces composants est rendue
possible à l'aide de techniques de fabrication microélectronique, par épitaxie des
différentes couches, ce qui n'est pas le cas pour les lasers à émission par la tranche dont
les faces doivent être clivées. Les dimensions de ces cavités sont aussi nettement
réduites, typiquement l'empilement est constitué de 10 à 20 couches diélectriques ce qui
donne une dimension verticale et en épaisseur de quelques microns.
|r(λ)|2 = exp[−2N.γ(λ).LQ]
r(ν) = |r(ν)|.exp[φB(ν)]
(ν − ν0) nr
φB(ν) = − π = (ν − ν0)
∆νSB κc
et la condition de phase :
nL
φB(νm) − νm cr = mπ
qui donne un intermode :
c
δν = νm+1 − νm =
2nr(L + π/2κ)
r1(λ) P
miroirs
diélectriques
L
de Bragg
zone active puits
quantiques r2(λ) N
Structures de diodes laser 175
homojonction
cavité plane
simple hétérojonction cavité verticale
double hétérojonction
miroirs à 45°
couplée à un réseau
surface d'émission large émission latérale
structure en ruban
cavité résonante
cavité mono-fréquence
semiconducteur massif
rétroaction distribuée Bulk
Distributed FeedBack DFB
Is = Is0 exp(T/T0)
P
ηd =
Vd(I − Is)
caractéristique puissance
T1 T2 courant pour les
pente du laser températures T1 < T2
dP
ηLI = dI
∆θ⊥
w
diagramme de
rayonnement ∆θ//
astigmatique d’une
diode laser d
Caractéristiques statiques des diodes laser 177
La divergence du faisceau est très supérieurs à celle d'un laser conventionnel. Le champ
proche est très petit de la dimension de la section de la zone active.
- L'ouverture angulaire à mi intensité du diagramme de rayonnement ∆θ est définie
suivant deux directions : ∆θ// de l’ordre de 10°, dans un plan parallèle aux jon ctions et
∆θ⊥, de l’ordre de 20°, dans le plan perpendiculaire. Typiquement ∆θ// < ∆θ ⊥ à cause de
la diffraction par la section rectangulaire de la zone active, ∆θ// ≈ λ/w et ∆θ⊥ ≈ λ/d , avec
une hauteur d ≈ 0,5 µm et une largeur w ≈ 5 µm .
- Les faisceaux sont de type faisceau gaussien-elliptique .
λ02
δλ = 2n L
sc
Les lasers DFB et DBR ont des spectres monomodes, la qualité monomode est définie
par le taux de suppression de mode latéral SMSR .
dérive de la longueur d'onde
Pour les lasers multimodes, de type FP , il existe une dérive du spectre avec la
température δλ/δT . Pour une structure FP à guidage par l’indice, en AlGaAs ou en
InGaAsP , δλ/δT est de l’ordre de 0,1 nm.K−1 . Pour les lasers monomodes de type
DFB , δλ/δT varie de 0,02 nm.K−1 à 0,1 nm.K−1 .
La dérive de la longueur d'onde avec le courant est aussi appelé chirp statique λ(I,t) .
Cet effet est aussi important sous modulation. On discutera du chirp un peu plus loin.
puissance optique P
intermode largeur spectralelargeur spectrale
δλ ≈ 0,2.nm ∆λ ≈ 0,01.nm ∆λ ≈ 0,0001.nm
mi-hauteur
3.dB SMSR
M
dN I(t)
dt = e − r(N) − vg ∑ γmSm pour les porteurs
m=1
dSm Sm
= Γ vg γ m S m − + β m Dm R(N) pour le mode m du laser
dt τp
dN I
dt = vol e − vg γ S − ρ
pour les porteurs
dS S
= v g Γγ S − + βsp ρr pour les photons
dt τp
où N0 est la densité de porteurs de transparence, son ordre de grandeur est 1018 cm −3.
Cette densité correspond au changement de fonctionnement du matériau semi-
conducteur d'absorbant à transparent. a est le coefficient de gain différentiel son ordre
de grandeur est 5.10−16 cm2 . Le gain dépend du profil spectral d'émission spontanée et
dépend donc de la longueur d'onde λ . Le mode avec le plus fort gain a le plus de
chances d'osciller.
vg = c/ng est la vitesse de groupe des photons où ng est l'indice de groupe son ordre
de grandeur dans les semi-conducteurs III-V est ng ≈ nsc = 3,5 .
Γ est le facteur de confinement optique dans la cavité indiquant que le volume occupé
par le photons volopt n'est pas le même que celui de la zone active vol , dont l'ordre de
grandeur est 10−10 cm3, ce qui donne la relation : vol = Γ volopt . Γ varie de 0,2 pour les
structures normales à 0,01 pour les structures à puits quantiques.
Modèles d’évolution pour diodes laser 179
γ = a.(N − N0) (1 − ε S)
où ε est le coefficient de compression de gain , son ordre de grandeur est 10−17 cm3 .
τp est le temps de vie des photons dans la cavité et correspond aux pertes de la cavité.
L’inverse de τp correspond au nombre de photons perdus dans la cavité par seconde :
1
= vg (αi + αm)
τp
αi est le coefficient des pertes internes du matériau son ordre de grandeur est 10 cm−1
et αm est le coefficient des pertes miroir dû aux réflecteurs, comme on l’a vu
précédemment, son ordre de grandeur est typiquement 30 cm−1 .
ρ est le taux de recombinaison des porteurs, il se compose de deux parties une partie
radiative et une partie non radiative :
A est le coefficient non radiatif son ordre de grandeur est 108 s−1 , B est le coefficient
bimoléculaire d'émission spontanée , son ordre de grandeur 10−10 cm3.s−1 , et C est le
coefficient de recombinaison Auger , son ordre de grandeur est 10−29 cm6.s−1 .
βsp est la fraction d’émission spontanée se trouvant effectivement dans le mode laser qui
oscille et vaut typiquement entre 10−5 et 10−6 , on peut définir le taux d e densité
d’émission spontanée :
ρsp = βsp.ρr
E(t) ∝ S exp[jψ(t)]
La phase n'est pas pris en compte dans la densité de photons S , puisqu'elle est
proportionnelle à la puissance optique P donc au module du carré du champ électrique
dans la cavité. La variation de la phase instantanée ψ s’exprime par une équation de
continuité :
dψ αH 1
dt = − 2π(ν0 − ν) + 2 Γa (N − N0)S − τp
4π ∆nsc(N,S)
αH =
λ0 ∆γ(N,S)
180 Chap. V - Emetteurs optiques a semiconducteurs
Is
e vol = ρ(Ns) = A.Ns + B.Ns + C.Ns
2 3
Cette relation indique que le gain compense exactement les pertes de la cavité
représentées par τp . Le gain est verrouillé, il s’agit du phénomène de clamping, et la
densité de porteurs est constante N = Ns .
La densité de porteurs au seuil est obtenue par la relation faisant intervenir le gain.
Pour une valeur de courant d'injection supérieure au seuil I > Is la densité de photons
croît. On peut donc exprimer la caractéristique statique du laser :
I S
vol e − Γτp − ρ(Ns) = 0
ce qui donne
S I − Is
= vol e
τp opt
1 αm np 1
P = 2 hν = 2 hν vg αm np
αi + αm τp
cette relation donne le taux de photons quittant une facette du laser, d’où le facteur 1/2.
En utilisant la caractéristique entre S(I) on obtient finalement :
hν αmvg I − Is
e = ηLI (I − Is)
P =
2
Modèles d’évolution pour diodes laser 181
2e
ηd = η
hν LI
hν
ηtot = e V ηd ≈ ηd
d
en effet la tension aux bornes de la diode est à peu près à la tension de gap.
régime stationnaire en dessous et au seuil
En utilisant l’approximation linéaire du gain la condition d’oscillation s’exprime par :
1
γ = Γ a (N − N0) =
τp
Pour N < N0 le semiconducteur est absorbant, le composant peut être utilisé dans ce
régime comme un détecteur.
Pour N0 ≤ N ≤ Ns on est en régime de superluminescence , amplification, sans
oscillation laser, le fonctionnement est celui d'une DEL superluminescente ou d'un
amplificateur optique à semi-conducteur . Au-delà du seuil le gain se verrouille et il y a
oscillation laser.
γ(N)
superluminescence
émission laser
γs = γ(Ns)
γ(N0) = 0
Is I(A)
absorption
S
vg Γγ(N)S − + ρsp(N) = 0
τp
ρsp(N)
S =
1/τp − vg Γ γ(N)
I ρsp(N)
= ρ(N) + v g γ(N) S = r(N) + vg γ(N)
vol e 1/τp − vg Γγ(N)
I − Is 1 nsp np ρ(Ns)vol
e = − np τn τp GN + τp où nsp =
τp
nsp est le facteur d'émission spontanée, l'ordre de grandeur pour une diode laser est 2.
τn est le temps de vie des porteurs :
N vol
τn = s
ρ(Ns)
son ordre de grandeur est 10−9 s . GN = Γ vga.vol−1 est appelé le taux de gain différentiel.
Comme vu précédemment la puissance optique P est proportionnelle à np .
0,3
0,2
0,1 seui Is ≈ 25 mA
0
22 23 24 25 26 27 28
dN I
= − ρDEL
dt vol e
ρr 1/τr
ηiDEL = = et le rendement externe ηextDEL = f(nsc) βDELηiDEL
ρr + ρnr 1/τr + 1/τnr
I
P = hν. ηextDEL e
dN I N
= −
dt e τDEL
Im
Nm(ω) =
e (1 + jω τDEL)
qui est une fonction du premier ordre avec une pulsation de coupure ωc = 1/τDEL .
En régime de modulation l’amplitude de la puissance optique est donnée par :
1
Pm = hν ηextDEL Im
e (1 + jω τDEL)
dS S
= Γ vg a (N − N0) (1 − ε S) S − + ρsp + FS(t) pour les photons
dt τp
dN I N
= − − vg a (N − N0) (1 − ε S) S + FN(t) pour les porteurs
dt vol e τn
dψ αH
Γ v a (N - N0) (1 − ε S) − + Fψ(t)
1
= pour la phase
dt 2 g τp
où les termes FS(t) , FN(t) et Fψ(t) sont les forces de Langevin utilisées pour la
modélisation des termes de bruit.
La modulation du courant d'injection s'exprime par :
I(t) = I0 + Im f(t)
où f(t) est la fonction de modulation. Deux cas sont à envisager: les signaux analogiques
et les signaux numériques. Pour les premiers on peut toujours les décomposer en
signaux harmoniques. Les seconds seront modélisés par des réponses indicielles.
Les équations sont non linéaires du fait de la forme du gain et sont donc difficiles à
résoudre exactement. En régime de variations, on utilise le plus souvent la méthode des
perturbations pour obtenir des solutions analytiques, les résultats à l’ordre précèdent sont
utilisés pour la résolution à l'ordre successif, dans la suite on donnera certaines solutions
analytiques. On peut aussi résoudre les équations numériquement à l’aide de logiciels
mathématiques.
réponses harmoniques
On applique une modulation directe sinusoïdale du courant d'injection à la pulsation
ωm :
I(t) = I0 + Im cos(ωmt)
En résolvant pour ces deux quantités nous pouvons exprimer les réponses analytiques du
premier ordre :
les fonctions de réponse qui sont des fonctions du deuxième ordre avec un dénominateur
caractéristique de la forme :
Le taux d’amortissement ϖ :
I1 Γ.vga(1 − εS0)S0
S1(ωm) = e.vol
Den(ωm)
I1 1 ε.S0 + jωm
Den(ωm) τp(1 − εS0)
N1(ωm) = e.vol
S0 I0 − Is
= (vol ) e
τp opt
1 vol
P = 2 hν αmvg np avec np = S.volopt = S
Γ
numérique analogique
P(mW) P(mW)
ηLI ηLI
Modulation
Modulation numérque de la puissance optique analogique de la puissance optique
I(mA) I(mA)
qui est légèrement inférieur au temps de vie des porteurs τn , de l’ordre de 10−9 s , ce
retard a comme origine le temps nécessaire aux porteurs pour atteindre l’inversion de
population. Si le laser est polarisé légèrement au-dessus du seuil, par un courant de
188 Chap. V - Emetteurs optiques a semiconducteurs
prépolarisation , ce qui est le cas en pratique alors le temps, ton est de l’ordre de
100 ps .
La variation de la puissance optique P(t) présente des oscillations transitoires avec une
période caractéristique Tosc inversement proportionnelle à la pulsation de relaxation ωR
du laser qu’on exprimera plus loin. Pour un échelon de courant d'injection :
I = I0 + Iech Y(t)
40
PMAX
30 Tosc = 2π/ωR
puissance
optique π/ϖ Pon= 20.mW
P (mW) 20
Pon= 10.mW
10
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4
temps (ns)
I1 P1
mI = et mAM = P
I0 − Is 0
1 vol
P1(ωm) = hν αmvg S1(ωm)
2 Γ
ω02 ω02
P1(ωm) ≈ ηLI I1 = ηLI I1
Den(ωm) (ω02 − ωm2)2 + 4ϖ2ωm2
vg.a.S0 vga
avec la pulsation de résonance ω0 : ω02 ≈ = (I − I )
τp volopt.e 0 s
1 ε
et le taux d’amortissement ϖ : 2ϖ ≈ + (τp + τx)ω02 où τx ≈ v a
τn g
|P1(fm)|
|H1(fm)| =
ηLII1
9
fonction de transfert |H1(fm)| (dB)
6 I = 50 mA
I = 100 mA
3
0
-3.dB
-3
-6
-9
f−3dBa I0a − Is
=
f−3dBb I0b − Is
Quand on peut négliger le taux de recombinaison des porteurs, τn−1 , dans les
expressions précédentes, Il existe une relation presque linéaire entre ϖ et ω02 , et on
peut définir une constante de temps τK qui constitue une limite pour une diode laser.
Dans ce cas la bande passante maximale ne dépend que de la durée de vie des photons
dans la cavité τp et des nonlinéarités caractérisées par ε .
√2 ϖ ε
f−3dBMax ≈ avec τK = ≈ τp + τx = τp + v a
2πτK ω02 g
- dans le cas d'un grand nombre de porteuses, même si le laser est polarisé bien au
dessus du seuil, il existe une probabilité qu'à certains instants la somme des amplitudes
instantanées des courants de modulation soit en-dessous le courant de seuil, il s’agit du
phénomène de clipping . L'indice de modulation mI de chaque porteuse ne doit pas
dépasser une valeur limite qui est fonction du nombre de porteuses.
- des légères compressions du gain sont à l'origine des distorsions harmoniques
provoquées par une caractéristique P(I) non parfaitement linéaire ceci se traduit par le
coefficient phénoménologique de compression de gain ε utilisé plus haut.
ωm2.ω02
|HD2(ωm)| ≈ mI
Den(ωm).Den(2ωm)
mI est l'indice de modulation du courant. Cette réponse présente deux pics de résonance
proches à f0 = ω0/2π et à la moitié f 0/2 .
Dans le cas d'une seule porteuse de modulation à la fréquence fm la distorsion d'ordre 2
à la fréquence 2fm |2HD| se situe typiquement à moins de 40 dB en dessous de la
réponse fondamentale, et la distorsion d'ordre 3 , |3HD| , à moins de 80 dB .
Comportements dynamiques des diodes laser 191
0
f0/2 f0
fonction de transfert |H2(fm)| (dB)
-10
-20
-30
-40
-50
108 109 1010 1011
fréquence de modulation fm (Hz)
Les distorsions même si très faibles jouent un rôle important dans le cas d'un grand
nombre de porteuses, où les produits d'intermodulation se mélangent avec les porteuses.
Dans les systèmes multi-porteuses, UHF-VHF dans la gamme 100-900.MHz, pour la
télévision par câble à fibre optique, CATV , les non-linéarités induisent des termes
d’intermodulation . Les quantités CSO , Composite Second Order , et CTB , Composite
Triple Beat , sont utilisées pour caractériser une transmission à plusieurs porteuses fi .
Des spécifications typiques sont CSO < – 65 dBc et CTB < – 70 dBc .
niveau optique
dB porteuse spectre du multiplex
−65.dBc
−70.dBc
fmod
CSO et CTB dans un miltiplex de fréquence d'une diode laser mlodulée
192 Chap. V - Emetteurs optiques a semiconducteurs
<FN(t').FN(t)> = DN δ(t' − t)
Dans le cas général où le bruit du aux porteurs est très inférieur à celui de l’émission
spontanée on peut effectuer l’approximation :
DN << ρsp.S0
En résolvant les équations d’évolution pour les fluctuations δP(t) en tenant compte des
forces de Langevin, la fonction d'autocorrélation C(τ) du bruit d'intensité optique est
donnée par :
bruit de fréquence
L’expression du bruit de fréquence est obtenue par la résolution des équations pour les
fluctuations de fréquence δν(t) . En prenant la transformée de Fourier on obtient la
densité spectrale de bruit de fréquence :
ρsp
DSBν(ω) = 2S [1 + α2 f(ω,S0)]
0
où f(ω,S0) est une fonction qui tend vers 1 pour les fréquences ω tendant vers zéro et
est résonnante à la pulsation ω0 .
cette relation constitue une loi de type Schawlow-Townes , comme on l’a vu au chapitre
IV, mais modifiée. ∆P est la pente exprimée en MHz.mW et ∆ν0 est la limite aux fortes
puissances de la largeur de raie.
Pour un laser monomode de type DFB cette largeur se situe autour de 1 MHz , alors que
pour un laser multimode de type Fabry-Pérot cette largeur se situe autour de 100 MHz .
20
1
1 mW
largeur spectrale ∆ν(MHz)
15
∆P = 20 MHz.mW
20.MHz 10
1/2
P = 1 mW 4.MHz
5
P = 5 mW 5 mW
ρsp(N)
∆ν< =
2πS
ρsp
∆ν> = (1 + αH2)
4πS
1000 αH = 3 0,02
∆ν>
αH = 0
9,8 9,9 10 10,1 10,2 10,3
Is courant de polarisation I (mA)
phénomène de chirp
Les fluctuations de la longueur d'onde, ou de la fréquence optique, ont des origines
variées. Le terme chirp est utilisé d'une façon générale pour définir ce phénomène.
En régime statique et à très basse fréquence les déviations en longueur d'onde peuvent
affecter directement la précision de la longueur d'onde porteuse par exemple dans les
systèmes multiplexés en longueur d’onde, DWDM. Plusieurs causes peuvent provoquer
ces comportements, parmi ceux-ci on peut citer la modulation, les effets thermiques
externes et interne et la rétroaction optique.
Pour des fréquences plus élevées le chirp est principalement induit par la modulation
utilisée pour le codage des informations. Ceci représente une limitation dans les
transmissions optiques rapides, en effet un signal avec un spectre optique élargi subit
une déformation temporelle lors du passage dans une fibre optique à cause du
phénomène de dispersion chromatique comme on le verra au chapitre VII.
Dans les diodes lasers une variation de courant δI s'accompagne par une déviation δν
de la fréquence optique. Aux fréquences de modulation faibles, pour fm < 10 MHz , cette
variation est due aux effets thermiques et aux nonlinéarités du gain. Aux fréquences plus
élevées la variation des porteurs est à l'origine de cette déviation avec des phénomènes
de résonance. Le chirp sera donc composée de deux parties: le chirp adiabatique
correspondant aux lentes variations donc à basse et moyenne fréquence et le chirp
transitoire correspondant aux fréquences plus élevées. Le chirp en fonction de la
puissance optique :
–αH dP/dt
δν = + ϑ.P
4π P
courant
d’injection I
pas de modulation
I0
ν0
signal carré
δν
δI
temps t fréquence ν
δν
ηFM =
δI
dP
dt = j2πfm.m.P
en posant β = δν/fm qui est l'indice modulation de fréquence nous obtenons une
expression permettant de déterminer le facteur αH à partir du chirp dynamique :
2β
αH = m
densité spectrale
de puissance
fréquence ν
ν 0 − fm ν0 ν 0 + fm
750.MHz
spectre optique d'une diode laser DFB en régime de
modulation sinusoïdale directe à fm = 100 MHz
1 dL 1 dn
δνT ≈ KR KQ (αL + αnr) avec αL = L dT et αnr = n dTr
r
Comportements dynamiques des diodes laser 197
−αH
δν = Γ δγ(S,N)
4π
α Γ.ε
ηFMcBP ≈ −
4π e.vol
une zone aux fréquences intermédiaire où le chirp croît d’une façon linéaire avec la
fréquence de modulation ωm et une zone caractérisée par le pic de résonance.
400
efficacité FM chirp
I0 = 50 mA
ηFMc = δν/δI (MHz.mA−1) I0 = 100 mA
300
ηFMTh
200
ηFMcBP
100
0 fT
106 107 108 109 1010 1011
fréquence de modulation fm (Hz)
isolateur optique
puce laser lentille
photodiode de contrôle
fibre optique
thermistance
isolateur optique
fibre optique
boîtier CX
boîtier laser butterfly
14 broches
Comportements dynamiques des diodes laser 199
Rg + R
ωl2 ≈ L Rc
avec 2πfl = ωl
R L Id
schéma
équivalent de la
puce contenant diode laser
la diode laser et Vg
les éléments C
parasites R
Dans le cas typique cité plus haut on obtient une coupure, fl ≈ 5 GHz , qui pour des
lasers performants est en dessous de la fréquence de coupure propre du laser.
L’amortissement est aussi plus important à cause de la contribution des éléments
parasites.
Pour obtenir des bandes passantes très élevées, au delà de 10 GHz , il faut utiliser des
capacités plus faibles , C < 2 pF , en limitant la surface de connexion et en utilisant un
oxyde avec une faible constante diélectrique, et des inducatnces parasites réduites
typiquement L < 0,2 nH .
puissance - courant
réponse AM en fréquence
puissance 4
optique
Intensité 12
mW 3
relative dB
6
2
0
-6
1
-12
0 0 2 4 6 8 10
0 30 60 90
fréquence de modulation GHz
courant mA
-170 -80
0 1 2 3 4
1540 1550 1560
fréquence GHz longueur d'onde λ
EXERCICES CHAPITRE V
Corrigé exercice V-1 1-1) La condition s’écrit d < {λ0/[2(nact2 − nconf2)1/2]} ce qui,
tenant compte des valeurs numériques, impose la condition nconf2 > nact2 – [λ0/(2d)]2 ce
qui impose la condition sur l'indice des couches de confinement nconf > 3 .
1-2) La bande d’oscillation est donnée par la condition de Bernard et Duraffourg donnant
un gain positif pour Eg < hν < EFc − EFv ce qui donne une bande en fréquence
∆νosc ≈ 5.1012 Hz . L’écartement entre deux modes est donné par l’intervalle spectral libre
de la cavité ∆νISL = c/(2nact.L) = 8,5.1010 Hz . Le nombre de modes maximum sera alors
MMax ≈ ∆νosc/∆νISL ≈ 60 . La longueur d'onde moyenne d'émission est déterminée à partir
des énergies λ0 = {[(h.c)/(EFc − EFv)] + (h.c)/Eg]}/2 = 860 nm .
1-3) Au seuil le gain doit compenser les pertes γs = αi + αm où αm = (−1/2L).Log(RF)
sont les pertes miroirs avec RF = [(nact − 1)/(nact + 1)]2 = 30% qui est le facteur de
reflexion de Fresnel des deux facettes, ce qui donne αm = 23,5 cm−1 et γs = 33,5 cm−1 .
L’inverse du temps de vie τp correspond au nombre de photons perdus par la cavité par
seconde qui est relié au nombre de photons perdus par centimètre αi + αm = γs ,
τp−1 = vg.γs où vg = c/nact est la vitesse de groupe donc τp = 3,5.10−12 s .
1-4) Si l’on considère le transfert parfait d’un électron vers un photon la puissance de
sortie d’une des deux facettes sera P = (1/2).(hν/e).[αm/(αm + αi)].(I – Is) le rendement de
pente est ηLI = ∆P/∆I = (1/2).(hν/e).[αm/(αm + αi)] = 0,5 W/A . e est la charge de l'électron.
Corrigé exercice V-2 2-1) L'énergie de gap est Eg = (h.c)/λ = 0,8 eV la tension
correspondante sera evidemment Vd = 8 V . 2-2) La longueur d'onde de Bragg λB est
donnée par la condition m.λB = 2.n.Λ ce qui donne un pas de réseau Λ = 443 nm .
2-3) Le gain doit compenser les pertes donc le gain se verrouille à γ = αDFB = 23 cm−1 . Le
temps de vie est τp = (γ.vg)−1 = 5.10−12 s où vg = c/n = 0,85.108 m/s .
2-4) dS/dt = Γ.vg.a.(N - N0).S − S/τp , dN/dt = I/(vol.e) − vg.a.(N - N0).S − N/τn et
dψ/dt = (α/2).[ Γ.vg.a.(N - N0).S − S/τp] .
2-5) Il faut exprimer la puissance qui sort d'une facette, si l'on considère qu'il n y a pas de
pertes internes la puissance en sortie d'une facette sera égale au produit du nombre de
photons quittant la cavité par seconde par leur énergie P = (1/2).(h.c/λ).[(S.volopt)/τp)] .
2-6) Au seuil la puissance optique est presque nulle donc S ≈ 0 dans les équations. En
régime permanent les dérivées dans les équations sont nulles, donc Is/(vol.e) = Ns/τn ce
qui donne Ns = 1018 cm3 verrouillé au dessus du seuil. Le facteur d'émission spontanée
est défini comme nsp = Ns/(Ns − N0) ce qui donne à la transparence N0 = 5.1017 cm−3 .
2-7) D'après les équations d'évolution Γ.vg.a.(Ns − N0) = 1/τp , donc le gain différentiel est
a = 4,6.1016 cm2 . Pour obtenir la puissance il faut calculer la densité de photons S au
delà du seuil dans l'équation des porteurs (S.volopt)/τp = (I − Is)/e , où volopt = vol/Γ . La
puissance en sortie d'une face P = (1/2).(h.c/λ.e).(I − Is) = ηLI.(I − Is) avec ηLI = 0,4 W/A .
2-8) La fréquence de modulation ne peut dépasser la fréquence de résonance du laser
2πf0 ≈ [(vg.a.S0)/τp]1/2 = {[(vg.a)/(volopte)].(I0 − Is)]}1/2 ce qui donne une fréquence maximale
théorique fMax(50 mA) = 11,5 GHz et fMax(100 mA) = 18 GHz .
2-9) Il faut que la valeur minimale du courant dépasse les seuil donc I0 − i0 > Is . Dans la
bande passante la puissance est proportionnelle à la variation de courant et
indépendante de le fréquence donc p(t) = ηLI.i(t) et aussi pm = ηLI.im l'indice de
modulation est alors m = p0/P0 = im/(I0 − Is) .
2-10) L'efficacité FM s'écrit, en négligeant τx , ηFM = α.[(Γ.vg.a)/(4π.e.vol)].(fm/f02) aussi
ηFM1 = α.{1/[2.(I0 − Is)]}.fm pour I0 = 100 mA ηFM1(1 GHz) = 10 MHz/mA et
ηFM1(10 GHz) = 100 MHz/mA. En incluant ε on a ηFM2 = [(α.ε)/(4π.volopt.e)] =
100 MHz/mA qui dépasse les valeurs précédentes, il ne peut être négligé.
CHAPITRE VI
Les performances des détecteurs à semi-conducteurs sont grandes, en effet ils peuvent
détecter jusqu’à quelques photons seulement avec des rendements proches de 100 % .
Ceci a permis le développement des transmissions optiques à très longue distance.
Les caméras à base de matrices CCD permettent des prises de vue dans des conditions
d'éclairement très faibles.
En astronomie des détecteurs refroidis sont capables de détecter des rayonnements en
provenance de sources très lointaines contenant très peu de photons.
Les transmission par fibre optique, dans l’infrarouge proche, utilisent trois fenêtres de
transmission, dans la première fenêtre à λI = 850 nm on dispose de photodiodes en Si ,
et dans la deuxième, à λII = 1300 nm , et la troisième, à λII = 1550 nm , en InGaAs et
en Ge . On utilise surtout InGaAs qui présente moins de bruit que Ge .
Dans les applications infrarouge pour l'imagerie infrarouge ou la détection thermique, on
dispose de photonconducteurs ou de photodiodes constitués de matériaux spécifiques.
L’alliage HgCdTe est très utilisée dans l'infrarouge moyen et lointain
Une structure de composant simple est le photoconducteur qui fonctionne sur le principe
d'un changement de conductivité dans le matériau semi-conducteur, en fonction du
rayonnement incident. Ce composant est largement utilisé en détection thermique
infrarouge.
Les photodiodes sont les éléments les plus sensibles et les plus rapides, elles peuvent
être utilisées en mode photoconducteur, par une jonction polarisée en inverse, par
exemple dans les transmissions ou en mode photovoltaïque, à l’aide d’une jonction non
polarisée, par exemple dans les cellules solaires.
204 Chap. VI - Détecteurs optiques a semiconducteurs
1,24
λc(µm) = E (eV)
g
Ip/e
ηQ =
P(λ)/hν
I ηQ e λ(µm)
S(λ) = = ≈ ηQ
Popt(λ) hν 1,24
1
sensibilité 90.%
S(λ) 0,8
InGaAs
80.%
(A.W−1)
Si 50.%
0,6 Ge
0,4 30.%
0,2
10.%
λcSi λcGe λcInGaAs
0
0,7 0,9 1,1 1,3 1,5 1,7
2 - DETECTION INFRAROUGE
Les détecteurs fonctionnant dans l’infrarouge sont principalement employés dans les trois
fenêtres de transmission de l’atmosphère : fenêtre NIR Near InfraRed de 0,8 µm à
3 µm , fenêtre MIR Mid InfraRed de 3 µm à 20 µm , et la fenêtre FIR Far InfraRed de
20 µm à 100 µm . Ces détecteurs sont utilisés dans les caméras infrarouges pour la
vision nocturne, dans la détection de cibles chaudes, dans le contrôle non destructif, dans
la métrologie et en astronomie.
Ici on ne considérera que les détecteurs de type quantique, photoconducteurs et
photodiodes, et on ne traitera pas les détecteurs thermiques comme les bolomètres.
2.1 - Photoconducteurs
Les photoconducteurs sont utilisés principalement en détection infrarouge.
Dans le visible, dans la fenêtre autour 0,5 µm on peut utiliser le composé CdS . Dans le
proche infrarouge le composé InSb offre une sensibilité élevée et dans la région de 3-
15 µm l’alliage HgCdTe est très utilisé.
−
e− eélectrons e− EC
absorption de
hν photons dans un
hν
e− semiconducteur
Eg
hν
intrinsèque extrinsèque intrinsèque hν > Eg
extrinsèque hν < Eg
h+ trous h+ h+ EV
hν ≈ Eg
σ = e (µe.Ne + µh.Nh)
Ne Nh (P/hν)
= = ηQ
τe τh W.Sd
Cette expression est valable pour les semiconducteurs intrinsèques, en général une des
mobilités domine l’autre de manière que l’on peut négliger un des termes dans la
parenthèse GIph ≈ ([µ.τ.E)/W] = (ttr/τ) où trt = (W/vd) est le temps de transit le long du
photoconducteur. Cette dernière expression est aussi valable pour les semiconducteurs
extrinsèques.
Le bruit dans le photoconducteur est de type grenaille, qui est proportionnel à la bande
passante électrique ∆f et au courant total I .
<iB2>gr = 4.e.GIph.I. ∆f
hν V hν
Ip
A
e−
+
h configuration et structure
W d'un photoconducteur
S = ηQPut2
Benv 2hν.∆feff (Put + Penv)
Dans le cas où les signaux à détecter sont faibles dans un environnement très bruité on a
Put << Penv , la puissance équivalente de bruit PEB , NEP Noise Equivalent Power ,
obtenue pour (S/B) = 1 et par unité de fréquence en bande passante, exprimée en
W.Hz−1/2 :
(PEB)env = 2hν.Penv/η
1 Sd
D = et D* = (PEB)
(PEB)env ∆feff env
détecteur T
Td << T système de détection
infrarouge thermique
muni d’un système
optique de focalisation
θ
Ω
*
Ici on considère l’expression générale pour une photodiode qu'on traitera plus loin dans ce
chapitre. Pour un photoconducteur il faudra multiplier par 2.
Détection infrarouge 209
2hν3 ∆ν
d2P(ν,Ω) = S cosφ.dΩ
c2[exp(−hν/kBT) − 1] d
θ/2
2hν3∆ν 2hν3∆ν
dP(ν) = Sd ⌠ cos φ.2πsin φ dφ = Asin2
( θ /2)
c2[exp(−hν/kBT) − 1] ⌡ c2[exp(−hν/kBT) − 1]
0
La puissance totale d’environnement Penv est obtenue en intégrant sur toutes les
fréquences détectées par le récepteur, correspondantes à la condition de coupure
ν > νc . Si on exprime la détectivité réduite D* = (A/2hνPenv)1/2 en intégrant sur les
fréquences :
∞
2h2 ν4 dν
hν Penv = Sdsin2(θ/2) ⌡
⌠ c2 [exp(−hν/kBT) − 1]
νc
2π.(kBT)5 exp(xc/2)
D*T =
c2.h3 sin(θ/2) xc (xc2 + 2xc + 2)1/2
15
10
CdS
détectivité réduite (300 K) détecteur idéal
D*(cm.Hz1/2.W−1) 14 (300 K)
10
Si détecteur idéal
13 (300 K) (77 K)
10
12 AsGa PbTe
10 (77 K)
détectivité réduite (300 K)
pour différents
photoconducteurs 11 PbS
10 (77 K) InSb
comparée au cas (1,5 K)
du détecteur InSb
thermique idéal 10 (77 K) HgCdTe
10 (77 K)
3 - PHOTODIODES
Une photodiode est constituée par une jonction P-N . Entre les zones P et N apparaît
sous l'application d'un champ électrique une zone de transition, appelée aussi zone de
charge d'espace, qui permet la création et la séparation des paires électron-trou. Pour
augmenter le rendement quantique ηQ la zone de transition doit posséder une épaisseur
W suffisante, mais dans les photodiodes rapides la zone de transition ne doit pas être
trop grande afin de diminuer le temps de transit tr des porteurs, il existe donc un
compromis entre rendement et vitesse.
mode photovoltaïque
I
+
0
Vi
P=0 V
V1 V2
P1
−
P2
mode photoconducteur
I
−Vp +
0 I Vp
P=0 V
I1 R
P1
I2
P2
−Vp/R
Photodiodes 211
- mode photovoltaïque qui correspond à une diode non polarisée en circuit ouvert. La
lumière crée des paires électron-trou dans la zone de charge d'espace, il se crée alors
une différence de potentiel à travers la jonction. C'est le cas des cellules solaires, dans
ces composants de grande taille la structure est modifiée par rapport aux photodiodes
classiques afin de permettre des rendements élevés sur une grande gamme de longueurs
d'onde.
- mode photoconducteur ici on applique une tension inverse, c'est le mode le plus utilisé
pour les longueurs d'onde dans le visible et dans le proche infrarouge. Les photodiodes
sont polarisées en inverse avec des tensions de l'ordre de 5 V et inférieures à la tension
d'avalanche, afin de réduire le temps de transit ttr et la capacité de jonction Cj . Ces
composants possèdent des petites surfaces afin de diminuer les capacités de jonction.
Des photodiodes rapides et de grande sensibilité sont nécessaires pour les transmissions
par fibre optique. Les structures des photodiodes les plus utilisées sont les photodiodes
PIN et les photodiodes à avalanche PDA .
Les PDA ont un gain interne et représentent donc les récepteurs les plus sensibles.
Pour les applications à très fort débit, supérieur à 10 Gb.s−1 , la meilleure sensibilité est
obtenue pour les récepteurs qui associent une photodiode PIN et un transistor à effet de
champ il s’agit des structures PIN-FET. Les PIN possèdent en général une bande
passante supérieure et des courants de fuite plus faibles que les PDA.
e
I = [1 − exp(−αW)] (1 − RF) P
hν
nsc − 1 2
RF = n + 1
sc
de l’ordre de 30.% dans les semiconducteurs compte tenu des indices nsc ≈ 3 .
212 Chap. VI - Détecteurs optiques a semiconducteurs
Pour augmenter encore la sensibilité on peut placer sur la fenêtre du détecteur une
couche diélectrique antireflet comme on l’a vu au chapitre II.
W
Vp < 0
Popt Iph
AR P I N
R.Popt Rc
création de paires électron--trou
−
e
e−
diffusion des électrons
eVp
hν e− dérive
e−
hν énergie des électrons
h+
h+
h+
Popt.(1 − R) exp(−αW) h+ diffusion des trous
puissance absorbée
a) PIN éclairée par l'avant , front illuminated , qui correspond à la configuration habituelle.
Ici la lumière entre par la zone P . Cette configuration nécessite de placer le contact,
bonding , en dehors de la zone active. Les pastilles de contact ont un diamètre typique
entre 20 µm et 30 µm , du même ordre de grandeur que la zone active, ce qui
augmente la capacité de contact.
b) PIN éclairée par l'arrière , back-illuminated . Ici la lumière entre par la zone N , ceci
permet de placer le contact dans la zone P entièrement en dessous de la jonction de
façon à rendre la surface effective de la jonction constante, ceci facilite la fabrication et
améliore les performances.
Photodiodes 213
isolant Si3N4
p n InP p n
n InGaAs n
n InP n
p+ substrat InP p+
AuSn
- temps de transit ttr à travers la zone intrinsèque 10 ps < ttr < 100 ps
W
ttr = v
d
- temps de diffusion tdiff à travers la zone intrinsèque, surtout quand W est grand alors
tdiff ≈ 10 ns .
Pour des temps de réponse très courts des largeurs de zone intrinsèque très fines sont
nécessaires, mais ceci va au détriment du rendement. En principe on peut atteindre des
bandes passantes supérieures à 200 GHz avec un rendement de l’ordre ηQ ≈ 10% .
εs.Sd 1
Cj = cette capacité varie comme
W Vp
214 Chap. VI - Détecteurs optiques a semiconducteurs
On doit aussi dans la capacité totale inclure les capacités de contact, Cc , et de boîtier,
Cb , ce qui donne la capacité totale de la photodiode :
Cd = Cj + Cc + Cb
En montant le détecteur sur des supports en céramique la capacité peut être maintenue
en dessous de 0,05 pF , avec une résistance série typique de 20 Ω et une photodiode
chargée par 50 Ω .
Dans les deux exemples d’éclairement face avant et face arrière cités précédemment, on
trouve respectivement une bande passante pour l'éclairement par l'avant ∆fav = 3,8 GHz
et pour l'éclairement par l'arrière ∆farr = 15 GHz .
Les inductances parasites dues aux connexions doivent aussi être prises en compte, les
boîtiers en céramique sont plus performants pour les applications à haute fréquence. Il
faut veiller à maintenir l'inductance série en dessous de 1 nH , afin d'augmenter la bande
passante et aplanir la courbe de réponse.
Photodiodes 215
IPDA = M.S(λ).Popt
Pour obtenir l'effet d'avalanche il faut appliquer sur la PDA une tension inverse élevée.
Le facteur de multiplication M(V) dépend de cette tension inverse. L’effet d’avalanche est
déclenché pour une tension inverse supérieure à la tension d’avalanche VA .
IM
M = I
0
facteur de
10
3 multiplication
M
+25°
−20° +75°
2
10
10
VA
0 50 100
tension appliquée VR (V)
V + Ip
hν e−− e−−
h+ e− e− e−
e e
p+ i(π) p n+
E
multiplication
EA
Le gain dans une PDA dépend du taux d'ionisation kion qui est relié aux coefficients
d'ionisation des électrons αe et des trous αh , dans le semiconducteur. L'inverse de ces
grandeurs constitue le libre parcours moyen d’ionisation. Ces coefficients augmentent
avec le champ électrique E et diminuent avec la température T :
αh
kion =
αe
Les meilleures performances sont obtenues pour des matériaux ayant un seul type de
porteur ionisé, électron ou trou, qui correspond au cas kion → 0 pour les électrons ou
kion → ∞ pour les trous. Dans ce cas on obtient une plus grande rapidité, le bruit est
minimisé et le phénomène d'avalanche devient plus stable.
Cette situation est obtenue en séparant la zone d'absorption qui est la zone intrinsèque I
de la zone d'avalanche, qui est la jonction P-N+. On obtient donc des composants à base
de jonctions P+-I-P-N+ que l'on appelle SAM-APD Separate Absorption Multiplication
Avalanche Photo Diode .
Pour que cette structure de photodiode fonctionne convenablement il faut satisfaire les
conditions suivantes :
- Le champ électrique dans la zone de multiplication doit être suffisamment élevé afin de
produire un gain suffisant.
- Le champ électrique dans la zone d'absorption doit être suffisamment faible afin d'éviter
les transitions par effet tunnel.
- La zone intrinsèque doit être suffisamment étendue dans la zone d'absorption de façon à
éliminer les effets de diffusion.
dIe(x)
dx = αe Ie(x) + αh Ih(x)
avec Ie(x) + Ih(x) = Ie(WM)
Photodiodes 217
M = exp(αe.WM)
1 − kion
M =
exp[−(1 − kion)αeWM] − kion
Des nouvelles structures permettent d'augmenter les taux d'ionisation des électrons et
des trous, les super-réseaux qui possèdent une structure à jonctions multiples peuvent
provoquer cet effet de même que les structures à puits quantiques.
M.kion.WM
tM ≈
ve
La bande passante des PDA-SAM est limitée à ∆f < 500 MHz , à cause de l'effet de
piégeage des porteurs à l'hétéro-interface. Le temps de réponse tM augmente donc avec
la tension d'alimentation V est fonction du facteur d'avalanche M .
Pour réduire l'effet de piégeage des porteurs, qui limite la bande passante, on introduit
des interfaces graduelles, par exemple en InGaAsP , entre la zone d’absorption en
InGaAs et la zone de multiplication InP , on crée ainsi une structure SAGM Separate-
Absorption Graded-Multiplication . Des produits gain bande de quelques dizaines de GHz
sont obtenus avec ces structures.
<δM 2>
F(M) = kion M + (1 − kion)2 − M
1
F(M) = avec
M2
exp(-<nd>.∆t)
pr(nd,∆t) = (<nd>.∆t)nd
nd!
Une des propriétés de cette distribution est que les fluctuations du nombre au carré, ce
qui correspond à la valeur quadratique moyenne, sont égales à leur valeur moyenne :
nd I ηQ.P
= e =
∆t hν
Pour le calcul du rapport signal sur bruit (S/B) on doit distinguer les courants
correspondants au signal et ceux correspondant au bruit. Si toute la puissance optique est
utile le courant signal Isig correspond à la valeur moyenne des photons détectés :
<nd>.e
Isig = <I> =
∆t
qui constitue le bruit quantique ou bruit de grenaille et qui est fonction de la puissance
optique arrivant sur le détecteur.
En considérant cette seule source de bruit on obtient un détecteur idéal , le rapport signal
à bruit devient alors :
F(M) est le facteur de bruit d'avalanche avec F(M) ≈ M x avec 0,3 < x < 2
bruit d'obscurité
Ce bruit est associé au courant inverse dans une diode présent en absence d'éclairement
extérieur, le courant d'obscurité Iobs .
bruit thermique
Cette source de bruit est associée à la résistance équivalente Req à l'entrée du
préamplificateur :
4kBT
<iT2>PIN = <iT2>PDA = R ∆f
eq
Itot
I <iQ2> <iobs2> <iT2>
Cd
Réq
S <isig>2.M 2
=
B 2e.(Isig + Iobs).M 2.F(M).∆f + (4kT/Req).∆f
Iobs
nobs =
2e.∆f
On peut définir une quantité sans dimension représentant le bruit thermique associé au
circuit, ncircT , qui peut représenter aussi le bruit équivalent pour un amplificateur :
kB T
nT =
e2Req.∆f
Dans le cas où l'on utilise comme préamplificateur un transistor à effet de champ, FET, ou
bipolaire les expressions de nT doivent être modifiées.
exemple : transistor à effet de champ: FET
∆f
Pour des composants typiques nTFET ≈
100
2
S = nd
pour une photodiode PIN
BPIN nd + nobs + nT
le choix de la photodiode PDA est intéressant quand ce rapport est supérieur à 1, ce qui
s'obtient pour :
(S/B)PDA
(S/B)PIN > 1
nT
et pour M >> 1 nd <
F(M) − 1
S =
nd
<
S
= nd
BPDA F(M) BPIN
40
30
20
PDA
10 PIN
0
2 3 4 5 6 7
10 10 10 10 10 10 10
nombre moyen de photons détectés nd
2nT
Mopt2+x = x.n
d
(2+x)
Mopt2x+2 ≈ x nT (S/B)
Bruits des photodiodes et électronique associée 223
Le courant délivré par une photodiode est généralement faible, de l'ordre de quelques µA
il faut donc l'amplifier fortement pour obtenir un signal électrique exploitable. Comme pour
tous les amplificateurs un compromis entre le gain et la bande passante est nécessaire.
La partie la plus critique d'un amplificateur de réception est l'étage d'entrée, qui constitue
le préamplificateur, en effet c'est à ce niveau qu'on peut minimiser le bruit et permettre un
bande passante suffisante. L'élément détecteur est toujours un élément résistif qui opère
une conversion courant-tension.
Deux structures de montages préamplificateurs sont couramment utilisés: haute
impédance, HZ, et trans-impédance, TZ.
Le rapport (S/B) peut alors être exprimé en considérant les deux limites : bruit thermique
prépondérant noté par l'indice T ou bruit quantique prépondérant noté par l'indice Q :
S =
<is>22πRc2Cd S = <is>πRcCd
BTHZ 4kT BQHZ e
Donc pour obtenir un gain élevé et un bruit faible il faut choisir une valeur de Rc élevée et
ceci bien évidemment au détriment de la bande passante ∆fHZ .
Ce montage permet d'obtenir une grande bande passante mais avec un niveau de bruit
plus fort du fait de la résistance d'entrée équivalente plus faible. La résistance de
détection RF est placée en contre-réaction sur l'amplificateur, la capacité équivalente en
entrée est ici (Cd/A) .
1 A
La bande passante ∆fTZ = =
2π(RF/A)Cd 2πRFCd
A
Le produit gain-bande est alors Z21TZ.∆fTZ =
2π.Cd
Le rapport (S/B) peut être exprimé en considérant les deux limites comme
précédemment :
VR
P
gain
HZ
Is A
A
Rc
haute Impédance TZ
Vp 1
HZ fréquence f
Vp
fcHZ = fcTZ =
1/2πRcCd A/2πRcCd
VR
P
Rf
fonctions de transfert pour les
Is montages haute-impédance (HZ) et
A trans-impédance (TZ) montrant les
fréquences de coupure et le produit
trans-Impédance gain bande constant
TZ
Matrices de détecteurs 225
5 – MATRICES DE DETECTEURS
Les matrices CCD offrent une solution avantageuse pour l’enregistrement d’une image
sur un réseau de détecteurs. Elles présentent une très grande sensibilité comparable aux
émulsions photographiques et peuvent être adaptées à différentes fenêtres spectrales,
des rayons X à l'infrarouge. On les trouve sous différentes formes, barrettes, matrices….
Du fait de la technologie de fabrication utilisée qui est la même que celle des
semiconducteurs, les CCD sont des composants simples, résistants et peu chers.
L'éclairement peut se faire côté grille, dans ce cas les grilles doivent être constituées de
matériaux transparents comme par exemple du Silicium très fortement dopé, le degré de
transparence diminue dans le violet et l'ultraviolet pour des longueurs d'onde
λ < 400 nm . Un éclairement côté substrat élimine ces problèmes, mais toujours pour les
courtes longueurs d'onde du fait de la très courte longueur d'absorption il faut rendre le
substrat très fin de façon à permettre aux électrons de migrer vers la grille.
lumière incidente
grille électrode
hν
oxyde SiO2
VG zone de charge
−
d’espace
+
substrat en
Si type P
charge
stockée
L'information utile est constituée par la charge collectée sous la grille. Différentes
techniques sont utilisées pour de transférer la charge d'une façon séquentielle. Une
solution consiste à modifier d'une façon synchrone la tension de grille des différentes
jonctions de façon à transférer les charges d'un puits de potentiel au suivant.
Dans une réseau linéaire de CCD on peut utiliser un système à trois phases utilisant des
séquences à trois temps. Le dispositif est constitué de trois lignes de tension L1 , L2 et
L3 reliées à un groupe de trois grilles de MOS G1 , G2 et G3 permettant de les contrôler
séparément. Une tension V1 est appliquée sur L1 pendant une durée appelée la période
d'intégration, pendant cette période les charges dues à l'éclairement s'accumulent sous
toutes les grilles de type G1 . Après intégration les charges accumulées sont transférées
en appliquant d'abord la même tension sur V2 et ensuite en ramenant vers zéro V1 ,
quand V1 devient inférieure à V2 , les charges sous G1 sont transférées vers le puits
sous G2 . En répétant la même séquence pour L2 et L3 on déplace les charges dans le
puits sous G3 . En répétant l'opération on transfère les charges à la sortie du réseau
linéaire vers un registre MOS de lecture.
V3 L3
V2 L2
V1 L1
G1 G2 G3 G1 G2 G3 G1
tensions de
commande
V1 V2 V3
paquets de charges sous la grille
+ - -
+ + -
- + -
- + +
Toutes les grilles du CCD sont connectées en série, cette méthode est appelée transfert
en ligne. Dans cette technique si la lumière continue à éclairer le dispositif pendant que
des charges sont transférées, des nouvelles charges s'accumulent sous les grilles, ceci
cause le phénomène de smearing qui rend les images floues. Cet effet constitue un
problème dans les grandes matrices. Une solution consiste à transférer les charges très
rapidement. Une autre solution est d'occulter les éléments pendant le transfert.
Une autre technique très répandue dans les matrices CCD est le transfert interligne et le
transfert de trame . Pour la première, une ligne de transfert est entrelacée avec un ligne
de lecture, chaque capacité transfère sa charge vers la colonne adjacente qui elle n'est
pas sensible à la lumière. Le transfert de toute la matrice se fait ensuite vers le registre de
Matrices de détecteurs 227
Pour le transfert de trame on transfère rapidement toute une trame vers une matrice de
lecture et ensuite on transfère plus lentement vers le registre de transfert.
amplificateur
registre de de sortie
transfert
transfert transfert transfert
en ligne interligne de trame
La popularité des matrices CCD est due surtout à leur grande sensibilité, on peut
atteindre 100% d'efficacité de conversion. La seule source de bruit est la génération
thermique d'électrons qui limite le rapport signal à bruit. A température ambiante, dans
des conditions normales d'éclairement, les niveaux de bruit sont négligeables.
A des très faibles éclairements, afin de diminuer le bruit on peut refroidir le CCD, cette
technique est utilisée en astronomie avec des refroidissements à l'azote liquide , 77 K , ou
à l'hélium liquide, 4 K .
Le nombre d'éléments des matrices CCD, les pixels, atteint communément le million
d'éléments dans les appareils photo numériques, les matrices les plus larges atteignent
25 millions d'éléments.
EXERCICES CHAPITRE VI
EXERCICE VI-2 : Photodiode PIN et PDA pour transmission sur fibre optique
On compare deux structures de photodiodes en InGaAs , une photodiode PIN et une
photodiode à avalanche PDA de gain M et de facteur de bruit F(M) = M1/2 . Un signal
optique arrive sur la photodiode en sortie d’une fibre optique. Sa puissance optique
moyenne est Ps et sa fréquence maximale 1 GHz .
2-1) Pour un rendement quantique du détecteur de η = 80% , exprimer la sensibilité et la
calculer dans la troisième fenêtre spectrale d’une fibre optique en silice à λIII = 1550 nm .
2-2) Exprimer le courant moyen du au signal optique P pour les deux photodiodes.
2-3) Le circuit permettant de détecter le courant est de type préamplificateur trans-
impédance de gain A = 100, et de résistance de réaction RF = 100 kΩ, la capacité de la
photodiode sous tension est Cd = 1 pF , la température est T = 300 K . Quelle sera la
tension aux bornes du circuit et sa bande passante ?
2-4) On négligera le bruit d’obscurité, donner l’expression des termes de bruit quantique
et thermique pour les deux types de photodiodes.
On va choisir le meilleur détecteur, en se basant sur le rapport signal à bruit (S/B) en
fonction de la puissance optique moyenne reçue P pour 100 nW < P < 10 µW .
On fera toujours les calculs pour 3 valeurs de puissance optique correspondant aux
décades de puissance.
2-5) Calculer le courant signal Is dans tous les cas.
2-6) Calculer la contribution du bruit thermique <iT2> .
2-7) Donner l'expression du gain d'avalanche Mopt qui rend maximal le rapport signal à
bruit. Calculer Mopt et le bruit quantique associé pour les 3 valeurs de la puissance.
2-8) Calculer le bruit quantique dans tous les cas.
2-9) Calculer les rapports (S/B) pour la photodiode PIN et PDA pour les 3 valeurs.
2-10) Choisir le meilleur détecteur pour chaque valeur de puissance en sachant que pour
une bonne transmission on exige (S/B) > 22 dB .
Exercices chap VI 229
Corrigé exercice VI-1 1-1) Le courant signal est Is = (η.GIph.e.Ps)/hν avec ν = c/λ .
1-2) Le bruit de grenaille s’écrira pour un photoconducteur <igr2> = 4.e.GIph.Itot.∆f , où ∆f
est la bande passante, avec Itot = η.(e/hν).(Ps + Penv) + Iobs. Le bruit thermique
2
d’amplificateur s'écrit <iT >A = [(4.kBT)/R].∆f .
1-3) La puissance optique équivalente de bruit correspond à la limite où le signal
compense le bruit donc quand le rapport signal à bruit (S/B) = Is2/<iB2> = 1 . a) limitation
du au signal (PEB)s = [(4.hν. ∆f1/2)/(GIph.η)] , b) limitation due à l’environnement, ici on fait
l’approximation usuelle Penv >> Ps ce qui entraîne (PEB)env = 2.[(hν.Penv)/η]1/2 , c)
limitation due au bruit d’obscurité (PEB)obs = 2.(hν/η).[Iobs/(Giph.e)]1/2 , d) limitation due au
bruit thermique de l’amplificateur (PEB)TA = 2.[hν/(Giph.η.e)].(kBT/R)1/2 .
1-4) D*env(T,θ,λc) = (η/2)1/2.[(c2.h3)/2π.(kBT)5]1/2.{exp(xc/2)/[sin(θ/2).xc.(xc2 + 2xc + 2)1/2]}
avec xc = [(hc)/(λckBT)] , le terme (η/2)1/2 en facteur devant provient du fait qu’il s’agit d’un
photoconducteur avec un rendement η .
.D*env(T = 300 K,θ = 180°, λc = 10 µm) = 5.1010 cm.Hz1/2.W −1 et
−1
D*env(T = 300 K,θ = 60°, λc = 10 µm) = 10 cm.Hz .W
11 1/2
1-6) On voit que dans le cas du bruit d’obscurité la détectivité est du même ordre de
grandeur mais moins élevé, ce bruit constitue donc la première cause de limitation.
Une diminution de la température entraîne moins de rayonnement de fond et permet donc
d'augmenter la détectivité limitée par l'environnement D*env , on obtient à la température
de l'azote liquide D*env(T = 77 K, θ = 180°, λc = 10 µm) = 1,2.1014 cm.Hz1/2.W−1 .
Le bruit d'obscurité varie aussi avec la température, la résistance d'obscurité Robs suit
une loi similaire à celle du rayonnement thermique en fonction de la température, qu’on
peut considérer avec une satisfaisante approximation proportionnelle à exp(xc) avec
xc = (hc)/(λckBT) . Pour la détectivité le comportement sera en racine carré de cette
résistance donc en exp(xc/2) .
A T = 77 K on estime D*obs(T = 77 K, RO = 100 Ω) = 1013 cm.Hz1/2.W −1 qui reste inférieur
à celle limitée par l'environnement.
Pour transmettre l'information émise par les sources optiques il faut disposer de milieux
matériels ayant des faibles pertes et pouvant guider la lumière. Le matériau privilégié est
le verre de grande pureté, qui est la silice SiO2 .
La transmission par guidage du faisceau optique dans un guide diélectrique évite la
divergence des faisceaux qui est un inconvénient dans la transmission en espace libre.
La fibre optique, ou guide d'onde circulaire, est le plus répandu et est utilisé largement en
télécommunications. Le guide d'onde rectangulaire est de plus en plus répandu dans les
applications d'optique intégrée.
À la base de tous ces dispositifs se trouve le phénomène de confinement optique obtenu
en utilisant un milieu d'indice de réfraction n1 , appelé le cœur , où le rayonnement est
piégé, entouré d'un milieu d'indice n2 plus petit appelé la gaine .
Un guide optique plan est constitué par deux couches d'indice n2 , formant la gaine,
entourant un barreau d'indice n1 , formant le cœur, d'épaisseur d .
La direction de propagation le long du guide est prise suivant l'axe Oz . Les rayons
optiques réfléchis à l’interface diélectrique dans le guide font un angle θ avec cet axe.
Pour obtenir le phénomène de guidage les angles doivent vérifier la condition de réflexion
interne totale d'une interface diélectrique, qu’on a abordé au chapitre I :
Les rayons, dont les directions de propagation coïncident avec la direction du vecteur
d’onde k des ondes électromagnétiques, se propagent par réflexions successives sur les
interfaces. Les rayons faisant des angles supérieurs θ > π/2 − θc sont réfractes et sortent
du guide perdant leur énergie, en se propageant.
x
y
n2
d/2 n1
0
θg n2 z
−d/2 θng rayons guidés
rayons non gudés
vφ = c1 = c0/n1
Le vecteur d'onde k est caractérisé par son module k = n1k0 = n12π/λ0 et par sa
direction à travers ses composantes. En tenant compte que la direction de propagation
fait un angle θ < π/2 − θc avec l'axe Oz :
Les modes qui se propagent dans le guide doivent être en phase après deux réflexions
successives pour obtenir des interférences constructives. L'onde deux fois réfléchie
possède une différence de phase due à la différence de chemin optique qui s’exprime
par :
2πn
2ky.d = 2d.sinθ
λ
−nt.|A|
tg(φs/2) = avec A = j (ni/nt)2 sin2θi − 1
i.cosθi
n
2πn1 cos2θc
2d.sinθ + 2φr = 2πm avec tg(φr/2) = −1
λ0 sin2θ
cos2θc
tg(πn1dsinθ/λ0 − mπ/2) = −1
sin2θ
232 Chap. VII - Guides et fibres optiques
qui est une équation transcendante fonction de sinθ . Les points d'intersection des deux
courbes correspondent aux angles des différents modes θm .
Les angles θ se situent entre 0 et π/2 − θc , les composantes du vecteur d'onde k sont
dans ce cas (kx,ky,kz) = (0 , n1k0sinθm , n1k0cosθm) . La composante de k suivant Oz
correspond à la constante de propagation du mode β m , dont les limites sont donnés par
n1k0 et n1k0 cos(π/2 − θc) = n1k0(n2/n1) = n2k0 :
2d.sin(π/2 − θc) 2d
M = = ON avec l’ouverture numérique ON = n12 − n22
λ λ0
10
intensité
relative
m=0
m=1
m=2
m=3 m=4
0
0 1 2 3 4 5
coupure
numéro du mode m (2d sinθ)/λ (2d.cosθc)/λ
vitesse de propagation
La vitesse de groupe est définie par vg = (dω/dβ). Pour chacun des modes guidés m on
peut exprimer la relation de dispersion liant la pulsation ω à la constante de propagation
β en utilisant la relation de phase du guide donnée plus haut et en utilisant les identités :
ω 2 β.c1
k y2 = c − β 2 et cosθ = β/k0n1 =
1 ω
d ω 2 − β2 − mπ = β − (ω /c2 )
2 2 2
tg2
2 c1 2 (ω /c1 ) − β2
2 2
La vitesse de groupe des modes se situe entre c1 = c/n1 , vitesse de phase dans le cœur,
et c2 = c/n2 , vitesse de phase dans la gaine.
Guides d'ondes optiques 233
Pour une pulsation donnée ω , le mode d'ordre le plus bas, m = 0 , est celui qui possède
la vitesse de groupe plus proche de c1 , donc qui est le plus lent, tandis que celui d'ordre
le plus élevé se rapproche de c2 , et est le plus rapide.
dans le cœur d’indice n1 pour −d/2 ≤ y ≤ d/2 on aura des solutions harmoniques paires
et impaires d’amplitude :
le champ ne s'annule pas à l'interface y = ±d/2 . Les modes d’ordre supérieur présentent
plus d'oscillations. Dans la gaine l'équation de propagation est :
d2um
(∆ + n22k02).Ex(y,z) = 0 dy2 − γm .um = 0 avec γm = β m − n2 .k0
2 2 2 2 2
qui donne
γm2 est positif puisque βm > n2k0 , donc les solutions sont des fonctions exponentielles :
um(y) = exp(−γm.y) pour y > d/2 et um(y) = exp(+γm.y) pour y < −d/2
y
y
d
m=0 m=1 m=2 m=3
d/2
z
E modes TE
0 y
z d
−d/2
z
H modes TM
distribution des modes du guide plan directions des champs pour les
modes TE et TM d'un guide plan
234 Chap. VII - Guides et fibres optiques
ce qui correspond a une surface dans l'espace des k pour les modes. Le nombre de
modes peut donc être évalué en comptant les surfaces élémentaires (π/d)2 à l'intérieur
de la surface définie par l'inégalité précédente, ceci donne le nombre de modes TE ou
TM :
[n1k0.sin(π/2 − θc)]2
M ≈ (2/4)π = (π/2).(2d/λ0)2.ON 2
(π/d)2
y x
nr
nA z
d nr
2a nB
d
nr
couplage entre deux
z1 z2 z3 guides diélectriques
L0
Il faut résoudre ces équations, valables dans l'approximation de guidage faible. On obtient
des équations d'ondes couplées sur les amplitudes aA et aB , ces équations ont la
même forme que celles utilisées pour les réflecteurs de Bragg* qu'on a décrites au
chapitre II.
daA daB
exp(−jβAz) = −jCBA.aB(z).exp(−jβBz) exp(−jβBz) = −jCAB aA(z) exp(−jβAz))
dz dz
où CAB et CBA sont les coefficients de couplage. D'après ces équations on voit que les
variations de l'amplitude dans un guide sont fonction de l'amplitude dans l'autre.
En posant ∆β = βA − βB et avec les conditions aux limites aA(0) = 1 et aB(0) = 0 , pas de
rayonnement dans le guide 2 pour z = 0, on obtient les solutions périodiques :
aB(z) = aA(0).[CAB/(jγ)].exp[−j(∆β−z/2)].sinγz
où γ2 = (∆β/2)2 + C2 et C2 = CABCBA
Les puissances sont échangées périodiquement avec une période spatiale de 2π/γ . Un
cas important est celui où les deux guides sont identiques nA = nB ou ∆β = 0 , on obtient
alors pour les puissances :
dans ce cas l'échange peut être total aux distances z = L0 = π/2C , appelée distance de
transfert. A la distance z = L0/2 la moitié de la puissance est transférée, on a ainsi un
coupleur directionnel 3dB.
P2(L0)
T12 = 2 2
[ 1 + (∆β L0/π)2)]
P1(0) = (π/2) sinc (π/2
*
ici le signe du second membre est le même dans les deux équations cela signifie qu’on a une
interaction avec des champs se propageant dans le même sens, co-propagatif, alors que dans le
miroir de Bragg on était dans le cas contra-propagatif.
236 Chap. VII - Guides et fibres optiques
La partie centrale d’une fibre optique est le cœur d'indice n1 , elle est entourée par la
gaine constituée du même matériau mais d'indice légèrement inférieur n2 . La condition
de guidage impose n2 < n1 . La gaine est en général entouré d'un matériau appelé le
manteau protégeant la fibre des polluants externes.
On définit la différence d'indice relative ∆ par :
n12 − n22 n1 − n2
∆ = 2n12 ≈ n1
fibre multimode
saut d'indice
gradient d'indice
−1
A(dB.km−1) = L 10.log10P(0) = 10.log10[exp(α)] = 4,34.α
P(L)
fibre optique en silice
Les principales causes d'affaiblissement dans une fibre optique sont :
- L'absorption dans le matériau. Pour la silice, il y a deux bandes d'absorption, dans
l'infrarouge moyen à cause des vibrations moléculaires, et dans l'ultraviolet à cause des
transitions électroniques et moléculaires.
- La diffusion Raylegh , causée par la nature désordonnée des molécules dans le verre
qui est un matériau amorphe. L'intensité est proportionnelle à l'inverse de la puissance
quatrième de la fréquence ν4 , ou 1/λ4 , ce phénomène provoque une augmentation de
l'atténuation aux basses longueurs d'onde.
−
- L'absorption intrinsèque sous forme de pics, principalement due aux ions OH cette
absorption est difficile à éliminer, il faut éviter le contact de la fibre avec l'eau.
atténuation
pics d’absorption OH−
(dB.km−1)
10
absorption
I
infra-rouge
II
1
III
0,1 diffusion
absorption Raylegh
ultra-violet
λI λII λIII
0,01
0,8 1,0 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 longueur d'onde λ(µm)
Une caractéristique très importante des fibres optiques est l'ouverture numérique ON
définie par :
L'ouverture numérique définit pour une fibre optique l'angle maximum d'injection. Par
symétrie elle représente aussi l'angle du diagramme de rayonnement de sortie. En
pratique l’ouverture numérique correspond à l'angle donnant 5% de la puissance émise
par rapport à celle émise dans l'axe de la fibre optique. Cette grandeur indique la
puissance qui peut être couplée dans une fibre optique par une source, pour obtenir un
couplage optimal il faut que la source possède un diagramme de rayonnement avec un
angle compris à l'intérieur de l'ouverture numérique de la fibre.
n0 n2
θ φ n1
n2
θ0
rayons dans une fibre optique rayon réfléchi θ0 < θ0max , rayon réfracté θ0 > θ0max
Dans les fibres à gradient d’indice, l’indice du cœur n1 est variable, dans ce cas on peut
aussi définir une ouverture numérique.
Différents types de modes existent : les modes guidés dans le cœur, un continuum de
modes radiatifs non guidés et les modes évanescents se propageant en dehors du
cœur.
Pour un mode guidée il y a une relation reliant la constante de propagation β aux
indices de réfraction du cœur n1 et de la gaine n2 et à la longueur d'onde λ .
2π
n2k0 < β < n1k0 avec k0 =
λ0
cette condition de guidage est équivalente à celle sur l'ouverture numérique. La condition
de coupure des modes :
2π
βc = n2k0 = n2 les modes sont confinés si λ < λc
λc
E = E0(r,φ).expj(ωt − β z) et H = H0(r,φ).expj(ωt − β z)
∂2E ∂2H
∆E = εµ0 et ∆H = εµ0
∂t2 ∂t2
avec q2 = ω2µ0ε − β2
En imposant les conditions aux limites on obtient les modes de propagation dans la fibre
optique qui sont :
Les modes HE sont spécifiques aux fibres optiques alors qu'ils n'existent pas dans les
guide d'ondes métalliques.
Les solutions seront obtenues en cherchant les conditions aux limites sur φ et sur r . On
cherche une solution pouvant se propager le long de la fibre optique.
On écrit les condition aux limites sur l'angle azimutal φ . A cause de la géométrie
cylindrique pour φ variant de 0 à 2π , il faut retomber sur la même valeur, donc :
∂2F1 1 ∂F1 1 l2
2 + (q − 2) F1 = 0
2
2 + +
∂r r ∂r r r
Les solutions de cette équation sont des Fonctions de Bessel . Deux types de solutions
doivent être envisagés :
dans la gaine r > a l'onde est évanescente si q2 = n22.k02 − β2 = − γ2 < 0 la solution est :
Les fonctions de Bessel ne possède pas une forme analytique et sont définies par des
approximations suivant la valeur de l’argument.
Les solutions dans la gaine , pour r > a , sont des fonctions évanescentes et peuvent être
approchées par des fonctions exponentielles décroissantes :
242 Chap. VII - Guides et fibres optiques
2πa 2πa
V = n12 − n22 = ON
λ λ
modes LPlm
30 U.J1(U)
J0(U)
LP01
LP02
20
LP0m
10
W.K1(W)
K0(W) U2 + W2 = V2
0
V
2,405 5 10 15 20
fréquence normalisée U
monomode multimode
La plupart des fibres monomodes sont à guidage faible, avec n1 ≈ n2 et ∆ << 1 . Ce qui
permet en imposant la continuité de champs et de leur dérivée à l'interface cœur-gaine ,
en r = a , d’obtenir l'équation caractéristique :
u.Jl'(U) W.Kl'(W)
=
Jl(U) Kl(W)
Jl(U) Kl(W)
Jl'(U) = ± Jl±1(U) ± l U et Kl'(W) = ±K l±1(W) ± l W
Modes dans les fibres optiques 243
U J l±1(U) W K l±1(W)
Jl(U) = ± K (W)
l
- LP01 est le mode fondamental de type HE11 c'est celui de la fibre monomode
- LP1m sont les modes TE0m , TM0m et HE2m
- LPlm pour l ≤ 2 , ce sont les modes HEl±1,m
Dans la pratique pour des petits angles on peut effectuer l’approximation sinθ ≈θ .
Le nombre de modes par unité d'angle solide pour un rayonnement dg longueur d'onde λ
se propageant à travers une section de surface S est 2S/λ2 . Le paramètre utilisé pour
caractériser les modes est la fréquence normalisée V : On peut alors compter le nombre
de modes M dans une fibre multimode :
2S 2π2a2 V2
M ≈ ∆Ω = ON 2 = 2
λ 2
λ 2
4 2 V2
Une autre expression utilisée est : M = 2 V ≈ 2
π
244 Chap. VII - Guides et fibres optiques
Pgaine 4 1
%Pgaine = ≈
Ptot 3 M
Les modes non guidées dans le cœur, pour λ > λc , longueur d’onde de coupure ,
peuvent transporter beaucoup d'énergie sur des courtes longueurs de fibre optique. Ces
modes se propageant dans la gaine disparaissent après quelques centimètres, quelques
modes peuvent persister sur des longueurs de quelques kilomètres. Lorsque ces modes
de gaine disparaissent, on est à l'équilibre modal . Dans les fibres multimodes, pour
effectuer des mesures précises des caractéristiques, on doit être à l'équilibre modal
obtenu en général pour une longueur de fibre L > Léq ≈ 1 Km ,. Pour des longueurs plus
courtes on peut utiliser des mélangeurs de modes en appliquant des courbures à la fibre
optique afin d’obtenir l‘équilibre.
gaine profil
d’indice
coeur n2
9 µm
50 µm n1
n2
mode optique
Une fibre optique est en fonctionnement monomode pour V < Vc1 = 2,405 avec un seul
mode LP01 ou HE11 . Le faisceau issu du mode LP01 peut être considéré gaussien de
waist w0 . Le champ électromagnétique du mode s’ exprimé par :
E(r) = E0 exp(−r2/w02)
w0 1 λ
une autre formule plus simple peut être utilisée : ≈ ≈ 1,1
a logV λc
Le rayon de mode w0 pour une même fibre optique monomode augmente avec la
longueur d’onde. Pour une longueur d’onde de coupure λc = 1250 nm et un diamètre
2a = 8 µm on obtient 2w0 = 9 µm à λ = 1310 nm et 2w0 = 11 µm à λ = 1550 nm .
θG ≈ 0,75.ON
ON = 0,12 , qui est une valeur pour une fibre optique monomode standard, correspond à
θG = 5°. D’après les propriétés des faisceaux gaussie ns pour coupler un faisceau issu
d'une diode laser dans une fibre optique monomode on peut utiliser une lentille
convergente avec une distance focale f telle que :
f.θG = w0
gaine profil
d’indice
coeur
n2 α=2
125 µm
α=1
r
50 µm n10
n2 α=∞
L'indice du cœur d'une fibre optique à gradient d'indice est variable à l'intérieur du cœur,
cette caractéristique, appelée profil d'indice n(r) peut s’exprimer par :
où r est la position par rapport à l’axe de la fibre optique, n10 est l’indice au centre du
cœur et α est appelé le paramètre de profil d’indice .
L'équation de propagation obtenue précédemment pour une fibre à saut d’indice peut être
utilisée à condition de remplacer l'indice constant dans le cœur par l'indice variable n(r) .
On obtient donc pour la partie radiale l’équation :
∂2F1 1 ∂F1 1 l2
+ + + (k 2 2
n (r) − β 2
− r2) F1 = 0
∂r2 r ∂r 2
r
a a
l2
r2
r2
k2n2(r) − β2 r2
propagation
l=7
l=7 propagation
l=3
l=3 r1 r1
l2
k2n2(r) − β 2 − r2 ≥ 0
Le nombre de modes dans une fibre optique à gradient d'indice caractérisée par un
paramètre de profil d'indice α est obtenu par la formule approchée suivante :
α V2
M =
α+2 2
Pour une même fréquence V le nombre de modes est plus faible dans une fibre à
gradient d’indice que dans une fibre à saut d’indice.
Dispersion dans les fibres optiques 247
effet de l’atténuation
t t t
t t t
n1 n1
δt = tmax − tmin avec tmax = L et tmin = L c
c.cos(θmax)
n2 L
n0 cosθ
θ φ
θ0 n1
L
n2
chemin des rayons le plus rapide et le plus lent indiquant l’effet de la dispersion
1 n12 ∆
dSI = c − n1 ≈ n1
n2 c
(l + 2m )2 (l + 2m )2
βlm ≈ n1k0 1−2 ∆ ≈ n1k0 1 − ∆
M M
(l + 2m )2
vlm ≈ n 1 −
c
∆
1 M
1 1
dSI = v − v
gmin gmax
q α/α+2 α − 2 q α/α+2
βq ≈ n1k0 1 - 2 ∆ ≈ n1k0 1 − ∆
M α + 2M
Une approximation pour la vitesse de groupe d'un mode q dans une fibre GI est :
c α − 2 q α/α+2
vgq ≈ 1− ∆
n1 α + 2M
Le paramètre de profil d'indice α doit être ajusté afin de minimiser la dispersion, ce qui
correspond à une vitesse de groupe qui ne varie pas en changeant de mode, ceci est
obtenu pour α = 2 qui correspond donc au profil parabolique. L'expression de la vitesse
de groupe donnée précédemment est une approximation par un développement au
premier ordre, et aboutit pour un profil parabolique à une dispersion nulle, ce qui ne
correspond pas à la réalité. En développant au deuxième ordre on trouve pour α = 2 :
q ∆2 ∆2
vgq ≈ n 1 − M 2
c c c
et donc 1 − < v g <
1 n1 2 n1
et la dispersion théorique :
n1 ∆2
dGI = c 8
Pour ∆ = 1,5% et n1 = 1,48 la dispersion théorique est dGI = 0,14 ns.Km−1 , mais en
pratique à cause de l'imperfection des interfaces on a plutôt dGI = 0,6 ns.Km−1 , ce qui
correspond à une formule plus réaliste dGI ≈ [n1/(2.c)].∆2 .
Il est à noter que cette valeur est deux ordres de grandeur inférieure au cas de la fibre
optique à saut d'indice dGI ≈ dSI/200 .
Dans les fibres multimodes on utilise souvent la notion de bande passante de la fibre
optique ∆f . Cette bande passante dépend de la dispersion mais aussi de la longueur de
la fibre L qui peut être comparée à la longueur d'équilibre modal Léq. On définit :
∆f0
∆f(L) =
Lγ
1
∆f0 ≈ en MHz.km−1
2π.dmod
250 Chap. VII - Guides et fibres optiques
L dβ
tg(λ) = = L
vg(λ) dω
1 dtg
τg = Dλ.L.∆λ avec Dλ = L en ps.km−1.nm−1
dλ
dispersion du matériau
La dépendance avec la longueur d'onde λ de l'indice de réfraction du matériau est
appelée la dispersion du matériau . D'une façon plus générale on peut définir un indice
de réfraction incluant aussi les effets de propagation et de guidage du mode
électromagnétique, il s'agit alors de l'indice de groupe qui est associé à la dispersion
intramodale .
Les matériaux diélectriques dont est constituée la fibre optique, par exemple la silice
SiO2 , sont dispersifs, donc l'indice de réfraction n(λ) varie avec la longueur d'onde λ .
Le spectre fini d’un signal optique induit, du fait de la dépendance de l'indice avec λ , une
dispersion des temps de propagation. La constante de propagation s’exprime par :
2πn(λ) 2π
β ≈ k = = n(λ).k0 k0 =
λ λ
tg 1 ng dβ 1 dβ
= = = =
L vg c dω c dk0
λ2 dβ
tg = c − = c n − λ = c ng
L L dn L
2π dλ dλ
1 dtg 1 d2n
Dmat = L = −cλ 2
dλ dλ
Dispersion dans les fibres optiques 251
indice du matériau
n
n(λ)
1,48
indice de groupe dn
ng(λ) ng = n − λ
dλ
1,45
dispersion du 1 dng
Dmat = − c
matériau DM(λ) dλ
0
λ d2n
=−
c dλ2
L dβ
tg = c dk = c n2 + n2∆ dk
L d(k0b)
le temps de groupe devient alors :
0 0
tg = c n2 + n2∆ dV
d(k0b) d(V.b) L d(V.b)
donc : dk0 = et
dV
dV 1
en utilisant = − V on écrit dispersion de guide Dguide
dλ λ
1 dtg n2 d2(V.b)
Dguide = L = − V dV2 ∆
dλ c.λ
Dλ = Dmat + Dguide
Dans la silice dans la région du proche infrarouge pour les longueurs d’onde croissantes
la dispersion est d'abord négative, c'est la dispersion normale , passe par un zéro à
λ ≈1310 nm , appelé zéro de dispersion , et puis devient positive, qui correspond à la
dispersion anormale .
252 Chap. VII - Guides et fibres optiques
+50
dispersion Dmat
D(ps.km−1.nm−1) Dstandard
Ddécalée
0
Dguide
−50
Le zéro de dispersion est important puisque pour cette longueur d'onde les signaux ne
subiront en théorie pas de distorsion, et correspond, en jouant sur Dguide , aussi à un
minimum d'absorption de la fibre optique dans la II fenêtre à λII = 1310 nm .
Pour une fibre monomode standard dans les trois fenêtres d'utilisation nous avons : à
λI = 870 nm D = − 80 ps.km−1.nm−1 , à λII = 1310 nm D ≈ ± 4 ps.km−1.nm−1 et à
λIII = 1550 nm D = + 17 ps.km−1.nm−1 .
2π
∆β = βx − βy = |∆n| avec |∆n| = |(nx − ny)|
λ
Les axes Ox et Oy sont les axes lent et rapide dans la fibre optique qui lèvent la
dégénérescence du mode HE11 en deux modes HEx11 et HEy11 .
Les effets des contraintes externes qui dépendent fortement de la courbure de la fibre et
sont amplifiés pour une fibre enroulée induisent de la biréfringence et peuvent changer
l'état de polarisation.
Dispersion dans les fibres optiques 253
HEy11 entrée Oy
polarisation axe
rectiligne rapide sortie
polarisation
elliptique
état de
polarisation Ox
HEx11 rapide axe lent L(km)
état de
polarisation
lent
Dans les liaisons longue distance la biréfringence a comme effet d’induire une dispersion
de mode de polarisation, PMD Polarisation Mode Dispersion , entre les composantes
principales de polarisation. Cet effet se traduit par un élargissement τpol qui varie comme
la racine de la longueur de fibre. La dispersion de polarisation dpol sera exprimée dans
l’unité ps.km−1/2 , par :
τpol(L) = |tgx(L) − tgy(L)| = dpol. L
l’ordre de grandeur de dpol est typiquement 0,2 ps.km−1/2 , son effet est plus faible que
celui de la dispersion chromatique.
E(0,t) = A(0,Ω).exp(jωt).exp(−jβ0z)
Si a(z,t) est une fonction lentement variable par rapport à la porteuse de pulsation ω0, ce
qui est équivalent à dire que A(z,Ω) possède un spectre étroit, ∆ω << ω0 , alors on peut
supposer que l'atténuation α(ω) reste constante, α(ω) = α , dans la bande ∆ω centrée
autour de ω0 .
1 1 dβ d2β d3β
β(ω0 + Ω) = β(ω0) + Ω.β1 + 2 Ω 2β2 + 6 Ω 3β3 +… où β1 = , β2 = 2 et β 3 =
dω dω dω3
−λ2
β1 = vg−1 et β2 = D
2πc λ
t→ t→ t→
β2a.La = β2b.Lb
(t − tg)2
expj
1
h(z,t) ≈ H0(z)
j|2πβ 2|z 2β2z
L'amplitude de l’impulsion qui se propage le long d’une fibre optique est modifiée et
s’exprime par le produit de convolution :
a(z,t) = a(z,0)*h(z,t)
−t2
P(0,t) = Pc0 exp ∝ |a(0,t)|2
2σt02
2σt02
σt(z)2 = σt02.[1 + (z/zD)2] et zD =
|β2|
πc τ02
zD = 2Log2 2
λ |Dλ|
De même que l’impulsion est élargie dans le temps elle le sera aussi en fréquence
puisque la phase instantanée de l’impulsion est une fonction quadratique du temps. La
fréquence, qui est la dérivée de la phase est alors une fonction linéaire du temps. Il s’agit
ici aussi d’un phénomène de chirp qui viendra s'ajouter à celui de la source laser. Ce
phénomène est visible sur les figures précédentes. L’élargissement en fréquence est
aussi fonction de la longueur z et de la largeur de l’impulsion initiale.
Si d’autres causes provoquent un élargissement et si l’on considère toutes les
contributions de type gaussien, l’élargissement total sera obtenu en faisant la somme des
carrés des élargissements individuels τi2 . Par exemple on pourra faire la somme des
différentes contributions à la dispersion intermodale, intramodale, et de polarisation :
*
Les fonctions gaussiennes ont les propriétés suivantes : élevées à n’importe quelle puissance
elles restent gaussiennes, le produit entre gaussiennes reste gaussien de même pour le produit de
convolution.
Dispersion dans les fibres optiques 257
2Log2 4Log2
2π∆fopt = Ω1/2 = = Ω1/2.σt = 1,17 et ∆fopt. τ1/2 = 0,441
σt τ1/2
1 1
0,9
impulsion spectre
p(t) DSP(Ω)
σt Ω1/2el
1/√2
0,61
−3 dB
τ1/2
0,5 Ω1/2opt 1/2
tm t − tg
0,1 σt Ω.σt
-5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5
Dans les fibres optiques monomodes la bande passante est due à la dispersion
intramodale.
Dans le fibres optiques multimodes elle est due à la dispersion intermodale, dmod, avec
une influence de la longueur de la fibre L :
∆f0 2 Ln(2) 1
∆finter(L) = et ∆f0 = = 0,187. d
Lγ 2πdmod mod
Du fait du caractère amorphe, non-cristallin, des matériaux constitutifs des fibres optiques,
comme le verre, la non-linéairité principale est l’effet non linéaire du troisième ordre ou de
type Kerr vu au chapitre I et II. La non-linéarité de type Kerr se traduit par une variation
de l’indice de refraction nr avec l’intensité optique I :
3.χ(3)
nr = n0 + n2I avec n2 =
ε02n02c
On peut rajouter un terme non linéaire, quadratique, dans l’équation de propagation d’une
impulsion a(z,t) . Pour une fibre optique monomode on obtient ainsi une équation qui est
appelée communément l’équation de Schrödinger non-linéaire :
∂a 1 ∂a α β2 ∂2a ω0n2n0ε0
+ v + 2 a − j 2 2 + γNL.|a|2a = 0 avec γNL =
∂z g ∂t ∂t 2
cette équation regroupe les termes responsables des différents phénomènes dans la fibre
optique, propagation, atténuation, dispersion et non-linéarités.
- pour une impulsion centré sur une fréquence ν0 l’automodulation de phase, SPM Self
Phase Modulation , provoque une augmentation de la fréquence sur la fin de cette
impulsion.
- Le mélange à quatre ondes, FWM Four Wave Mixing pose des problèmes dans les
systèmes multipléxées en longueur d’onde
Phénomènes non-linéaires dans les fibres optiques 259
Pour l’effet Brillouin le seuil est de quelques mW, et provoque une onde se propageant en
sens inverse, onde de Stokes, avec une fréquence inférieure d’environ 10 GHz de celle
du signal. L’efficacité de cet effet diminue si le signal est modulé et disparaît pratiquement
pour une bande supérieure à 100 MHz .
Pour l’effet Raman, le seuil est de l’ordre de 1 W , l’onde engendrée se propage dans le
même sens et elle possède un décalage en fréquence beaucoup plus grand, de l’ordre de
10 THz . Cet effet devient important dès que la largeur spectrale de l’ensemble des
signaux transmis est supérieure à quelques nm , ce qui est le cas de l’ensemble des
canaux DWDM. Le gain Raman dans une fibre optique en silice à λ = 1550 nm est de
l’ordre de 5.10−15 cm−1W−1.
forme du soliton
La dispersion chromatique et l’automodulation de phase peuvent se compenser pour
engendrer un signal qui se propage sans déformation, c’est le soliton .
Si l’on considère une impulsion d’entrée de forme gaussienne avec une intensité égale à
I = I0exp(−t2/2σt2) , la phase et la fréquence pour une interaction d’automodulation de
phase non-linéaire de type Kerr sur une longueur L s’exprimeront par :
ω0L 2ω0σtLn2I0
φ(L,t) = ω0t − c [n0 + n2I0exp(−t /2σt )]
2 2
et ω(L,t) = ω0 + c t.exp[(-t2/2σt2)]
où sech = 1/ch est la fonction sécante hyperbolique. Il existe d’autres solutions, les
solitons d’ordre supérieur. La constante de temps τsol , qui est la largeur intrinsèque de
l’impulsion sera fonction des caractéristiques de la fibre optique comme le rayon du mode
w , le paramètre de dispersion β 2 , le paramètre non-linéaire γNL et la puissance de
l’impulsion, proportionnelle au carré de l’amplitude du champ électrique a02 . La largeur à
mi-hauteur τ1/2 de l’impulsion de puissance est proportionnelle au module au carré
|a(z,t)sol|2 et s’écrit :
τ1/2 = 2x0,88.τsol
260 Chap. VII - Guides et fibres optiques
soliton
gaussienne τ1/2
1/2
t − tg
0,88 τSol
−4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4
c ε |β2|
Pcsol = πw2.n 2 a02 = πw2cε0n0
0 2γNL.τSol2
Si l’on considère des paramètres typiques pour une fibre optique standard à
λ = 1550 nm : section du mode π.w2 = 50 µm2 , indice n0 = 1,46 , coefficient de
dispersion |β 2| = 22 ps2.km−1 , paramètre non-linéaire défini plus haut
−16 −1 −1
γNL = 2,34.10 m.W .Ω , ε0 constante diélectrique du vide et c la vitesse de la lumière,
on peut calculer la puissance crête nécessaire à maintenir le soliton pour une largeur τsol .
Pour une transmission avec un débit R = 10 Gbit/s on pourra choisir une largeur à mi-
hauteur τ1/2 = 1/2R = 50 ps ce qui correspond à τSol = τ1/2/1,76 = 28 ps , la puissance
nécessaire sera alors Pc(14 ps) = 11 mW .
Ces puissances peuvent être atteintes dans une fibre optique en utilisant des
amplificateurs optiques à fibre dopée erbium EDFA , qu’on verra au chapitre VIII. Les
amplificateurs sont distribués le long d’une liaison et le soliton étant un mode stable aura
tendance à maintenir sa forme de base.
limitations à la propagation soliton
Plusieurs causes peuvent affecter la propagation d'un soliton :
- l’atténuation de la fibre optique est compensée par les amplificateurs optiques espacés
régulièrement le long de la liaison, cette configuration crée une distribution de puissance
non uniforme et le soliton aura besoin d’une certaine distance pour atteindre sa forme
d’équilibre, il faut donc respecter un certain espacement entre amplificateurs.
- la gigue de Gordon-Haus , il s'agit du bruit d’émission spontanée amplifiée des
amplificateurs à fibre optique qui s'ajoute au soliton. Elle provoque un glissement aléatoire
de la fréquence centrale du soliton et , comme celle-ci est reliée à la vitesse de
propagation, ce bruit peut provoquer un changement de position temporelle dans le train
d’impulsions. Pour des débits élevés les solitons auront donc tendance à se chevaucher.
- l’interaction entre solitons : des solitons voisins de même phase ont tendance à s’attirer
et deux solitons isolés oscilleront autour de leur position moyenne. Pour un train avec des
impulsion espacés régulièrement ces effets s’équilibrent et s’annulent, alors que pour des
trains comprenant des solitons correspondant tous au même symbole binaire et
positionnés de façon non-périodique, ces interactions s’intensifient. La seule solution
consiste à séparer les solitons entre eux de plusieurs largeurs d’impulsion, ceci en
pratique nécessite des largeurs d’impulsion plus courtes donc des puissance plus élevés.
- les solitons sur différents canaux en longueur d’onde DWDM peuvent aussi interagir.
Connexions entre fibres optiques 261
φ2
2
Aφ = −10.log
φ1
Par exemple lors du passage d’une fibre multimode, avec φ1 = 50 µm , vers une fibre
monomode, avec φ2 = 9 µm , on obtient une perte de 15 dB . Pour le passage d’une fibre
optique multimode de cœur φ1 = 62,5 µm, standard américain, à une fibre optique de
diamètre φ2 = 50 µm on obtient une perte de 1,9 dB . Lors du passage entre deux fibres
avec des ouvertures numériques différentes avec ON1 > ON2 la perte d’insertion sera :
2
AON = −10.logON
ON2
1
défauts d’alignement
Une autre cause de pertes est provoquée par défaut d’alignement des fibres optiques,
dans les épissures ce défaut peut être décomposé en trois défauts : l’espacement entre
fibres l , l'excentrement entre fibres d et le désalignement angulaire d'angle θ .
excentrement
espacement
d
l
(φ/2)
2
Aesp(l) ≈ − 10.log
avec sin(θMax) = ON
(φ/2) + l.tg(θMax)
Aexc(d) ≈ − 10.log1 −
16.d
Pour l’excentrement d :
3πφ
θ
2 2
Pour le passage d’un signal optique entre deux fibres monomodes ayant des rayons de
mode différents w01 et w02 la perte sera :
Awmono = −10.logw 2 + w 2
2.w01w02
01 02
pertes de Fresnel
Les connexions entre fibres optiques présentent des pertes aussi dues au passage de la
lumière du verre à l'air et vice versa à cause de la différence d'indices à l'interface. Il
apparaîtra une réflexion dont le coefficient est donné par la formule de Fresnel, vue au
chapitre II. Une connexion est constituée par deux interfaces, verre-air, qui donnent un
Connexions entre fibres optiques 263
Par exemple pour un indice du cœur de la fibre n1 = 1.49 la perte d’une connexion sera
AF = 0,34 dB .
Afin de diminuer les pertes de Fresnel, les fibres doivent être maintenues en contact ou
bien il faut interposer entre les fibres optiques un produit adaptateur d’indice, souvent à
base de silicone, sous forme de gel ou de film de façon à faire varier l’indice d’une façon
continue au contact. Cette opération est appelé isolation . On peut aussi utiliser un
composant discret l’isolateur optique , qu'on a décrit au chapitre II.
Les réflexions, même si faibles, sont gênantes dans les transmissions par fibres optiques
avec des diodes laser, puisque ces derniers sont fortement perturbés par les réflexions.
: n1 = 1.48 α
électrode fibre
clivée
vé
fibre fibre
clivée clivée
vé (translation) vé
électrode
La plupart des connecteurs comprennent une seule fibre mais il existe des connecteurs
duplex et même des connecteurs pour les fibres optiques en nappe.
Le guide fin cylindrique où vient se placer la fibre optique à l'intérieur du connecteur est
nommé la ferrule , elle peut être en métal, céramique ou plastique, le trou central est
adapté à la gaine de la fibre utilisée, par exemple monomode ou multimode.
Les pertes d'insertion d’un connecteur sont en moyenne inférieures à 0,5 dB .
Le prix d’un connecteur, pour fibre optique en silice, reste élevé par rapport au prix de la
fibre optique, les connecteurs monomodes sont plus chers que les connecteurs
multimodes.
Le montage des connecteurs est fait d’une façon définitive par des techniques
spécialisées sauf pour les fibres optiques en plastique où le montage est plus simple.
- Connecteur européen EC : une pellicule de silicone d'indice 1,415 est fixé dans le
raccord avec un angle d'inclinaison de 12°, les fe rrules métalliques avec des extrémités
polies à 12° assurent un bon contact avec le film , la distance de 18 µm à 23 µm
permet une compression du film de 30% . La connexion possède une isolation de 50 à
60 dB.
- Une des premières normes de transmission sur fibre optique le FDDI, Fiber Data
Distributed Interface, a préconisé un connecteur duplex à deux fibres optiques appelé
RSD, Retractable Shroud Duplex.
- Les nouveaux connecteurs de section carré permettent l’assemblage de plusieurs
connecteurs entre eux. Les connecteurs MT peuvent rassembler jusqu’à une douzaine
de fibres multimodes en nappe de 125 µm de diamètre de gaine espacés de 250 µm .
- Pour les fibres en plastique des diamètre de l’ordre du mm, les connecteurs peuvent être
montés par des personnes non-spécialistes et sont peu coûteux.
P1
P3
Les coupleurs Y sont des composants à trois ports, leur transmission est le plus souvent
directive empêchant les transferts entre voies 2 et 3. Une technique peu coûteuse pour
réaliser ces coupleurs consiste à prendre une paire de fibres associées très près du cœur
et d’en couper une des deux en sortie. Pour un coupleur Y on définit :
Ains(dB) = 10.log
P2 + P3
pertes par insertion :
P1
le coupleur présente des pertes intrinsèques dues aux connexions internes
Adir (dB) = 10 logP
P3
La directivité, on injecte en P2 et on regarde l'effet sur P3 :
2
ce facteur doit être très faible dans un coupleur directionnel
aussi grâce aux effets acousto-optiques, les effets relativistes peuvent aussi être mis à
profit dans les gyroscopes à fibres optiques. On utilise aussi de plus en plus les fibres
optiques à réseau de Bragg qui constituent des éléments très sensibles.
Cette propriété peut être utilisée pour déterminer la vitesse angulaire Ω d'un dispositif
contenant des boucles de fibre optique soumises à différentes accélérations. Un faisceau
cohérent est injecté par les deux bouts d'une fibre optique enroulée sur N boucles de
rayon R à l'aide d'une lame séparatrice. Le faisceau est ensuite détecté en sortie. Le
déphasage ∆φ entre les deux bras de l'interféromètre donnera des franges
d'interférence. Le temps de parcours dans une spire de fibre optique est :
2πR
tp = v
où S = 2π.R2 est la surface d’une boucle. Le déphasage entre les deux bras permet en
déterminant le déphasage d'obtenir la vitesse angulaire Ω .
2ρ
R
ngaine
courbure
émetteur
niveau
nair liquide
pression polarisation
nliq
Iopt Ey
détecteur
Ex
268 Chap. VII - Guides et fibres optiques
Corrigé exercice VII-1 1-1) L’ouverture numérique est ON = (n12 − n22)1/2 = 0,242 .
L’angle maximum est θ0Max = arcsin(ON) = 14° . 1-2) La fréquence normalisée est
V = [(2π.a)/λ].ON donc V850 = 44,8 et V1300 = 29,3 . 1-3) Le nombre de modes pour une
fibre optique à saut d’indice est M = V2/2 donc M850 ≈ 1000 et M1300 ≈ 429 . Le
pourcentage de puissance est donné par %Pgaine = (Pgaine/Ptot) ≈ (4/3).M−1/2 qui donne
%Pg850 = 4,2% et %Pg1300 = 6,4% .
1-4) La dispersion intermodale pour une fibre optique à saut d’indice est dSI = (n1/c).∆
avec ∆ = (n1 − n2)/n1 la différence d’indice relative ce qui donne dSI = 66 ns/km . Pour
une longueur L = 10 km l’étalement d’une impulsion est δt = dSI.L = 660 ns . La bande
passante est à l’équilibre modal ∆f = ∆f0.L−1/2 avec ∆f0 = 1/(2π.dSI) = 2,4 MHz.km qui
donne pour L = 10 km ∆f10km = 760 kHz .
1-5) L’ouverture numérique est ON = (n12 − n22)1/2 = 0,11 . L’angle de divergence du
faisceau est θG ≈ 0,75.ON = 4,6° .
1-6) Pour une fibre monomode la fréquence de coupure λc = 1200 nm correspond à une
condition V < Vc = 2,403 ce qui impose a < aMax = [(λ.Vc)/(2π.ON)] = 4,25 µm , ceci est
bien le cas ici puisque a = φ/2 = 4µm . 1-7) V1300 = 2,22 V1550 = 1,86 .
1-8) Le rayon du mode optique est approximativement w0 = a.(LogV)−1/2 qui donne
w0 1300 = 4,73 µm et w0 1550 = 5,4 µm plus grand que le rayon de cœur a = 4 µm .
1-9) La proportion de puissance dans la gaine est d'environs 20%. L'étalement est lié à la
dispersion δtλ = Dλ.∆λ.L .
1-10) Pour une DEL à λII = 1300 nm pour une longueur de 10 km on a δt = 1,5 ns . 1-11)
Pour une diode laser à λIII = 1550 nm pour une longueur de 100 km on a δt = 0,14 ns .
Corrigé exercice VII-2 2-1) L'indice de réfraction dans le cœur d'un fibre optique à
gradient d'indice est n(r) = n1.[1 − 2(r/a)α∆]1/2 . Suivant les valeurs du paramètre α on a ,
α = 1 : profil rectangulaire, α = 2 : profil parabolique et α = ∞ : profil saut d'indice.
2-2) L'ouverture numérique est ici ON = n1.(2.∆)1/2 = 0,256 et θMax = 14° . Le nombre de
modes est Mα = [α/(α + 2)].MSI avec MSI = {[(2π.a.ON)/λ]2/2} donc Mα=2(1300) = 374 .
2-3) L'étalement de l'impulsion est δt = dGI.L où la dispersion intermodale est
dGI ≈ (n1/c).(∆2/8) = 0,138 ns.km−1 qui donne δtGI = 0,138 ns . On va considérer une
dispersion chromatique D1300 ≈ 3,5 ps.nm−1.km−1 l'étalement correspondant est
δtc = D1300.∆λ.L . Pour L = 1 km , δtc = 0,175 ns , qui est du même ordre de grandeur que
δtGI . L'étalement total sera donné par la moyenne quadratique
δttot = (δtGI2+ δtc2)1/2 = 0,223 ns .
2-5) Les pertes seront dues à la différence d'ouverture numérique entre les deux fibres
optiques, avec ON > ONb , exprimées par la formule A→b = 10.log(ON/ONb) . L'ouverture
numérique de la deuxième fibre est ONb = n1.(2.∆b)1/2 = 0,21 donc la perte d'insertion
vers la fibre b sera A→b = 0,88 dB .
2-6) Pour le passage d'une fibre multimode vers une fibre monomode on peut considérer
la perte Aa→c = 10.log(φa/φc) = 10.log(62,5/9,5) = 8 dB .
2-7) Le budget de liaison donne la marge en puissance disponible dans la fibre optique
Mdisp = Ps − Pr = 25 dB . La portée maximale en négligeant les épissures est donnée par
LMax = Mdisp/A1300 = 50 km .
2-8) Chaque épissure contribue aux pertes totales donc à la marge disponible, on peut
aussi inclure les pertes due aux épissures dans l'atténuation
Aeq = A1300 + Cep/Ltr = 0,625 dB/km donc la longueur maximale sera maintenant
LMax = [(Ps − Pr − Cep)/Aeq] = 40 km .
Le nombre de tronçons nécessaires sera obtenu par Ntr = LMax/Ltr = 20 .
CHAPITRE VIII
TRANSMISSIONS OPTIQUES
La fin du XXème siècle et le début du XXI a vu s’opérer une très fort développement dans
le domaine des communications. Depuis les premiers essais de télégraphie sur fil de
cuivre aux environs de 1850 ce domaine n’a cessé de progresser. Les capacités de
transmissions sont passées de quelques symboles par seconde avec l’alphabet Morse à
quelques Térabit, 1012 bits, par seconde, avec les nouvelles technologies optiques de
multiplexage en longueur d’onde. Il a fallu d’abord, après la deuxième guerre mondiale,
inventer et maîtriser le domaine de l’électronique avec des composants tels les
transistors. La vitesse de fonctionnement et la miniaturisation des composants
électroniques n’a cessé d’augmenter, selon une règle d’évolution, appelé loi de Moore,
selon laquelle la vitesse des composants double tous les 18 mois. Actuellement les
circuits électroniques permettent de traiter des signaux de plusieurs dizaines de GHz .
La technologie des transmission optiques est plus récente, elle est née principalement de
la découverte de la fibre optique et du laser à semiconducteur, au début des années 70.
La découverte de l’amplificateur à fibre optique dans les années 90, à aussi été très
important notamment pour réaliser des liaisons transparentes sur plusieurs milliers de
kilomètres, en évitant d’effectuer une régénération électrique environs tous les 100 km de
fibre.
analogique
émetteur récepteur
numérique
101 0011 émetteur récepteur 101 0011
NRZ NRZ
temps fibre optique temps
Un autre format est RZ , Return to Zero , où le le bit "1" correspond à un signal qui est
au niveau haut sur une demi période T/2 et au niveau bas sur l’autre, le bit "0"
correspond au niveau bas sur une période T .
On utilise aussi le code Manchester ou bi-phase-L , le bit "1" correspond au même
codage que pour RZ et le bit "0" est inversé.
Le code NRZ est le plus simple mais pour des longues séquences de bits identiques on
risque de perdre la séquence permettant de récupérer la cadence d’horloge. Les codes
RZ et Manchester permettent toujours de récupérer l’horloge mais occupent une bande
passante double par rapport à NRZ puisque le motif possède une durée T/2 . On peut
aussi utiliser des codes en blocs mBnB qui convertissent m bits NRZ en n bits de
façon à éviter les séquences de bits identiques.
1 0 1 1 0 0 1 1 1 0 1 0 1
NRZ t
T
RZ t
T/2
bi-φ-L t
Dans le cas des transmissions numériques la qualité s’exprime par le taux d’erreur
maximum par bit d’information, TEB , en anglais BER Bit Error Rate , qui est associée au
rapport sur signal à bruit (S/B) comme on le verra plus loin.
1
prerr = 2 [pr(1/0) + pr(0/1)]
La notion de TEB est directement liée à la notion de bruit. Si l'on considère un bruit blanc
associé à la transmission, qui constitue le cas le plus simple auquel on se limite dans la
plupart des cas, alors la densité de probabilité ρpr d'un niveau de signal est gaussienne :
∞
(s − µi)2
exp −
1
ρpr(s) = ⌡ ρpr(s)ds = 1
⌠
2σi2
avec
2πσ
−∞
µ1 − µ0
Q =
σ1 + σ0
274 Chap. VIII - Transmissions optiques
µ1 + µ0 µ1 − µ0 µT − µ0
µT = et Q = =
2 2σ σ
Dans le cas où le bit "0" correspond à une puissance nulle, µ0 = 0 , ce qui est souvent
le cas dans une transmission optique, on a µT = µ1/2 .
Le rapport signal à bruit global en puissance électrique détectée est le carré de celui en
puissance optique donc :
S = (µ1 −2µ0) = 4Q2
2
Bel σ
∞
− (s − µ0) ds = 1 erfc(µT − µ0) = 1 erfc Q
2
1
⌠ 2σ 2
pr(1/0) = exp
2πσ⌡ 2σ
2
2 2
µT
−Q2
1 − Q2 exp 2 ≈(Q>4) exp(0,57.Q2)
1
TEB = 2 erfc ≈(Q>2)
1 Q 0,7
2 Q 2π
1
distribution de probabilité TEB
-1 2
gaussienne des bits "0" et "1" 10 exp(0,57.Q )
-3
10
1 Q
2 erfc 2
"0" "1" -5
10
P(0|1) P(1|0)
-7
10
µ0 µT µ1 niveau µ
-9
seuil 10
-11
10
taux d’erreurs binaire TEB en
fonction du facteur Q pour des
-13
bits "0" et "1" avec une 10 facteur Q
distribution gaussienne
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Principe des liaisons par fibre optique 275
Cette formule peut être utilisée d'une manière générale, TEB = 10−9 correspond à Q ≈ 6
ce qui donne pour le rapport signal à bruit (S/B) = 144 ou 22dB .
Dans une transmission optique le signal détecté correspond à un courant électrique iph
dans le détecteur. Le rapport (S/B) s'écrira :
<is>2
= 2
S
B <iB >
L'évaluation du courant signal <is> est faite en tenant compte du codage, le courant de
bruit <iB2> est la somme quadratique des différentes courants de bruit, au niveau du
détecteur, comme on l’a vu au chapitre VI.
n1n
pr(n) = exp(−n1) n!
21hν
P1min = = 21hν.R0
T
276 Chap. VIII - Transmissions optiques
on parle donc de la limite de détection en nombre moyen de photons par bit, puisque
pour "0" n0 = 0 et pour "1" n1 ≈ 21 ce qui nous donne [(n0 + n1)/2] ≈ 10 photons.
A la longueur d’onde λIII = 1550 nm et pour un débit numérique R0 = 2,5 Gb/s on trouve
pour la limite quantique une puissance par bit P1min ≈ 7 nW , ou −52 dBm , qui est très
faible. Cette limite est la limite ultime en détection directe. On remarque qu’on retrouve ici
le résultat du chapitre VI du détecteur idéal avec uniquement du bruit quantique.
On peut atteindre des performances supérieures en utilisant une détection cohérente qui
permet de s’affranchir des sources de bruit internes du détecteur. Pour cela il faut utiliser
des techniques hétérodynes, avec décalage de fréquence, ou homodynes, sans
décalage, par le mélange du signal avec un signal d’un laser local de puissance
suffisante. On peut arriver à détecter des signaux avec une bonne qualité de quelques
photons par bit. Par exemple avec une modulation numérique de phase PSK on arrive à
une limite de 9 photons par bit en homodyne et 18 photons en hétérodyne pour un
TEB de 10−9 .
L L
t tm t
composants passifs discrets tels les filtres et les multiplexeurs. En théorie, il faudrait
disposer des fonctions de transfert pour les différents éléments de la liaison et déterminer
l’effet de la dispersion de polarisation sur la forme de l’impulsion, en pratique on utilisera
l’approximation gaussienne. Pour une impulsion de forme gaussienne en entrée, on a
montré au chapitre VII que les temps de montée le long des fibres optiques s’additionnent
de façon quadratique, à cause de la convolution de l’impulsion d’entrée gaussienne par la
fonction de transfert de la fibre. Le temps de montée s’exprime alors :
1 1 N 2 M 2
2∑ i ∑ j
tm2 ≈
2
τ 2
disp = τ + τ
i j
réflectomètre
Le réflectomètre , en anglais OTDR Optical Time-Domain Reflectometer , est un appareil
utilisé très largement pour mesurer les caractéristiques des liaisons optiques. Il fonctionne
sur le principe du radar dans le domaine optique, en envoyant des impulsions brèves de
lumière le long de la fibre et en détectant la fraction rétrodiffusée en fonction du temps. Le
phénomène e réflexion et de diffusion le long des fibres optiques est mis à profit pour
obtenir une image de la liaison. La courbe de rétrodiffusion est une image spatiale de la
liaison. La conversion espace temps en tenant compte est effectuée en tenant compte de
la vitesse de la lumière dans la fibre optique c/nr et du parcours alle-retour 2L :
L = (t.c/2nr)
Cet appareil permet de mesurer différents paramètres : l’atténuation de la fibre optique qui
correspond aux pentes, en dB , de la courbe de rétroiffusion A = [(P1 − P2)/(L1 − L2)] en
dB.km−1 , les longueurs des tronçons de fibre ∆L = [(∆t/2) (c/n)] , les pertes par connexion
et par réflexion: qui sont les pertes localisées.
278 Chap. VIII - Transmissions optiques
épissure connexion
diode laser impulsions coupleur Y
Cep Cconn coupure
3 1
fibre A1 fibre A2
2
photodiode à
avalanche L1 L2
oscilloscope
pic de réflexion
2.A1L1
2Cep
2Cconn
signal 2.A2L2
synchronisation
bruit
marge de
"oeil" "oeil" bruit
par exemple si le nombre de photons requis est ndr ≈ 1000 photons pour un TEB < 10−9
à 1550 nm , on obtient à 2,5 Gb.s−1 une puissance seuil de −35 dBm . Dans ce qui suit
les puissances seront exprimées en dBm, les pertes, les gains et les marges en dB et les
longueurs en km. La puissance de la source est Pe et l'ensemble des pertes localisées
dues aux épissures, connecteurs, coupleurs est Pc ,..., ainsi que d'une marge de
fonctionnement M . L'atténuation de la fibre optique est notée A en dB.km−1 et sa
longueur L . Le bilan de liaison s'écrit donc :
Pe − Pc − M − A.L = Pr
On va considérer les deux principaux cas de limitation de la portée d'une liaison, par
l'atténuation et par la dispersion.
10.logR0 Ps − Pc − M − 10.log(ηQ.hν.ndr)
Lmax = L0 − A avec L0 = A
ceci constitue donc la relation entre la longueur maximale et le débit. Une quantité
souvent utilisé est la capacité de la fibre optique définie par C = Lmax.R0 , en km.bit.s−1 .
n ∆2
τGI ≈ L c1 8
2c
CGI =
n1∆2
Dans le cas d’une fibre multimode à saut d'indice SI le retard maximal global s'écrit :
n
τSI ≈ L c1 ∆
c
CSI = Lmax D =
4n1∆
1
τ = L.∆λ.Dλ et la capacité Cchrom =
4.∆λ.Dλ
Par exemple avec une fibre standard G652 on obtient les chiffres suivants.
Dans la troisième fenêtre autour de λIII = 1550 nm avec une dispersion
−1 −1
D1550 ≈ 17 ps.nm .Km pour un laser DFB monomode avec une largeur spectrale
typique sous modulation de ∆λDFB = 0,05 nm on obtient une capacité de
−1
C1550 = 200 km.Gb.s .
Dans la deuxième fenêtre autour de λII = 1310 nm avec D1310 ≈ 3 ps.nm−1.Km−1 on va
considérer le cas d’un laser multimode FP avec une largeur spectrale multimode de
∆λ ≈ 10 nm qui donne la capacité C1310FP = 8 km.Gb.s−1 . Pour un laser DFB monomode
avec une largeur spectrale typique sous modulation de ∆λDFB = 0,05 nm on obtient
C1310 = 1500 km.Gb.s−1 .
limitation du au spectre de Fourier
Cette limitation obtenue est pour des débits très élevées et correspond à la limite de
Fourier due au fait que les impulsions possèdent une largeur spectrale ∆f qui augmente
inversement proportionnellement à la largeur de l’impulsion τ , suivant la relation
∆f.τ ≈ 1/2. Ceci est observé dans les solitons, qu'on a vu au chapitre VII.
Pour une impulsion qui fait la moitié de la période bit on a ∆fTF ≈ 1/2Tb = R0/2 . Ce spectre
peut devenir important, avec l’augmentation du débit, par rapport au spectre intrinsèque
∆λ du laser monomode. La largeur spectrale en terme de longueur d’onde sera donc :
λ2 λ2
∆λFT ≈
c ∆fTF = 2cR0
Principe des liaisons par fibre optique 281
c
LmaxTF R02 = exprimée en km.Gb2.s−2
Dλλ2
100m 10km
dispersion
A=150dB/km A=0,5dB/km
10m Pe=10µW 1km Pe=100µW
ON=0,3 ON=0,25
1m 100m
0,01 0,1 1 10 100 1000 0,01 0,1 1 10 100 1000
débit Mb/s débit Mb/s
fibre monomode standard G652 fibre monomode standard G652 avec laser
avec laser DFB à λII = 1310 nm DFB à λIII = 1550 nm et amplificateur optique
portée portée
Lmax Lmax
1000km 1000km
ampli
+60dB
100km 100km
A=0,25dB/km
Pe=10mW dispersion
D=3ps/nm.km A=0,15dB/km
10km 10km
limite de Pe=10mW
Fourier D=17ps/nm.km
1km 1km
0.1 1 10 100 débit Gb/s 0.1 1 10 100 débit Gb/s
282 Chap. VIII - Transmissions optiques
Les signaux à haut débit qui transitent sur une fibre optique, par exemple à 2,5 Gb.s−1
STM-16 du SDH, sont convertis en signaux électriques pour ensuite être démultiplexés
dans le domaine temporel dans le domaine électrique sous la forme de signaux à plus
faible débit par exemple dans le module STM-1 à 155 Mb.s−1 .
Aux Etats Unis le système SONET, Synchronous Optical NETwork , est très similaire à
SDH , STM-16 correspond à OC-48 et STM-64 à OC-192 .
Dans les systèmes PDH et SDH les unités de base correspondent à des circuits
téléphoniques avec des capacités fixes, on doit donc réserver une capacité de
transmission fixe sur chaque circuit entre deux nœuds même s’il n'y a pas de trafic,
comme pour une liaison physique entre deux points. Les circuits sont commutés par le
multiplexage.
ATM et IP
D’autres protocoles allouent plus efficacement la capacité d’information.
Le protocole ATM , Asynchronous Transfer Mode , permet de caser des paquets de
longueur fixe, et attribue différentes priorités à différents types de données.
Internet a amené un autre mode de transmission par paquets qui transitent
indépendamment à travers le réseau et sont ensuite rassemblés à la réception, ce
processus est appelé routage et se distingue de la commutation des circuits. Le protocole
IP , Internet Protocol , permet ce type de transmission.
M
U
L Les quatre canaux
T sont transmis
λ1 simultanément sur le
I
P même support mais
L à des longueurs
λ2 d’ondes différentes
E
X λ1 λ2 λ3 λ4 (λi i = 1..4)
λ3 E
U
R
λ4
Pour les liaisons longue distance, en général dépassant 100 km , on utilise des
amplificateurs à fibre optique. C'est là aussi un avantage de la technologie DWDM qui
est compatible avec les fenêtres des amplificateurs à fibre dopée Erbium EDFA dans la
bande C, comme Center , entre 1525 nm et 1570 nm ou pour les nouveaux
amplificateurs dans la bande L , comme Long , entre 1570 nm et 1605 nm . Tous les
canaux sont amplifiés simultanément dans l’amplificateur optique.
multiplexeur demultiplexeur
λ DeMux vers d'autres
brasseur réseaux λi
TDM λ 1 optique
Mux
λ Mux λj
λ N WDM OXC WDM λ conv
Mux λ 1…λN
DeMux
… conversion
compensation en longueur
de dispersion λM d’onde
OADM A comp OADM
…λK… …λL…
anneau à
fibre optique amplificateur module
optique d’insertion/extraction
Les systèmes les plus anciens utilisent des grands espacements entre canaux dans des
fenêtres de transmission différentes par exemple autour de λI = 850 nm , λII = 1300 nm
et λIII = 1550 nm . Dans les applications plus récentes on utilise le multiplexage en
longueur d’onde dense, DWDM , avec des canaux possédant un espacement de l’ordre
ou plus petit que le nm, situés dans la III fenêtre de transmission autour de λIII = 1550 nm
compatible avec les amplificateurs à fibre optique dopés Erbium, EDFA.
Le terme WWDM, Wide Wavelength Division Multiplexing, est réservé désormais aux
systèmes avec des canaux espacés de plusieurs nm incluant aussi les canaux dans des
fenêtres de transmission différentes.
10 Gb.s−
1
−1
2.5 Gb.s
565 Mb.s−
1
140 Mb.s−
1
Les amplificateurs optiques sont aussi source de limitation. Le bruit d'émission spontanée
des amplificateurs à fibre optique fixe une limite. Le bruit augmente comme le signal
quand l'amplification augmente, ceci affecte le taux d'erreurs du système. Une autre
source de limitation est le gain non-uniforme de l’amplificateur pour les différents canaux
en longueur d’onde. Plus il y a d'amplificateurs et plus la différence de gain augmente.
Pour une chaîne de 20 amplificateurs une différence de 1 dB par amplificateur résulte en
une différence globale de 20 dB produisant des niveaux de puissance trop différents
entre canaux. Pour remédier à cet effet on peut utiliser des techniques d'égalisation de
gain qui consistent à utiliser des amplificateurs à faible gain ou à introduire des filtres.
Sur des longues distances les effets non-linéaires de la fibre optique provoquent aussi de
l'interférence. Le mélange à quatre ondes , en anglais FWM Four Wave Mixing , se
manifeste quand trois canaux ν1 , ν2 , ν3 se mélangent pour produire une harmonique
ν4 = ν1 + ν2 − ν3 . Avec des canaux régulièrement espacés sur une grille de référence
cette harmonique peut tomber au niveau d’un autre canal optique engendrant du bruit.
Si le signaux subissent une faible dispersion de la fibre optique ils restent en phase ce
qui provoque une forte interaction FWM . Ceci est la raison pour laquelle le DWDM ne
doit pas être utilisé au zéro de dispersion de la fibre optique comme c'est le cas pour les
fibres optiques à dispersion décalée de type G.653 à λIII = 1550 nm . Un faible niveau
de dispersion diminue le FWM comme dans les fibres optiques de type G.655 ,
développées pour le DWDM et mentionnées au chapitre VII.
3 - AMPLIFICATEURS OPTIQUES
La distance de propagation d’un signal sur une fibre optique est limitée par l'atténuation et
la dispersion. On utilise les amplificateurs optiques dans les liaisons à longue distance, ils
remplacent les plus anciens régénérateurs optoélectroniques afin de créer des liaisons
transparentes permettant notamment le multiplexage en longueur d’onde. Ils peuvent
aussi être utilisés comme booster en amont, servant à augmenter la puissance de
l’émetteur afin de pouvoir distribuer sur un plus grand nombre de fibres optiques.
dP γ0(ω).P
dz = 1 + P/Psat
γ(0)
γ(ω) =
1 + (ω − ω0)2T2
il s'agit d'un gain à spectre Lorentzien de largeur spectrale à mi-hauteur, ∆ω = 2/T2 qui
dans le domaine des fréquences correspond à ∆νγ = ∆ω/2π = 1/πT2 et dans le domaine
des longueurs d'onde , à ∆λγ = ∆νγ λ2/c .
Psat est la puissance de saturation pour laquelle la puissance de sortie augmente deux
fois moins vite que dans le cas non saturée.
Le gain de l'amplificateur , exprimée généralement en dB, est défini comme :
GdB = 10.logP
Ps Ps
G = P
e e
G0(ω) = exp[γ0(ω).L]
∆ωA = ∆ωγ
Log2
γ
0 − Log2
.L
G0
G =
1 + (P/Psat)
modulateur
∆νopt
pré-amplificateur optique
filtre récepteur Rx
optique
discriminateur
photodiode
- L’amplification comme booster, nécessite des fortes puissances en sortie ce qui diminue
le rendement de l’amplificateur du fait de la saturation. Des fortes puissances injectées
dans une fibre optique font apparaître les effets non linéaires gênants de celle-ci.
3.3 - Performances d’un amplificateur optique dans une liaison par fibre optique
G−1
DSPmode = nsp
G hν
où nsp est le facteur d’émission spontanée caractéristique des amplificateurs lasers, qui a
été traité au chapitre IV .
termes contribuant au bruit
On détermine le rapport signal à bruit (S/B) au niveau du détecteur. À l'entrée du
détecteur le champ électrique s’exprime par :
e.ηQ σA.ε.vg 2 2
id =
hν 2 <[Esig(t) + 2Esig(t).Esp(t) + Esp(t) ]> = isig + isig-sp + isp-sp
Le bruit thermique dans le détecteur et dans l’électronique associée est exprimée par
nombre équivalent nT , comme on l’a vu au chapitre VI.
Il faut aussi considérer le gain de l'amplificateur G et l'atténuation du câble optique en
sortie d’amplificateur AFs et de la largeur de bande réduite du filtre optique δf ≈ ∆νopt.Tb
où ∆νopt est la bande passante de filtrage optique. Le nombre de photons signal à
l’entrée de l’amplificateur est notée ne . Le nombre de photons détectés nd devient
alors :
nd = ne (ηQ.AFs.G)
Le nombre de photons de bruit d’émission spontanée nspd arrivant sur le détecteur avant
le filtre optique est fonction aussi fonction du gain G et de l'atténuation de la fibre Afs :
G−1
G (ηQ.AFs.G)
nspd = nsp
Les termes d’émission spontanée sont filtrés avant le détecteur par le filtre optique
caractérisé par δf . En général la bande passante du filtre optique ∆νopt est très grande
vis à vis de la bande passante électrique ∆fel du détecteur, donc δf >> 1 .
On obtient le rapport signal sur bruit global en effectuant au dénominateur la somme du
bruit thermique, du bruit quantique ou de grenaille, du bruit de battement signal émission
spontanée et du bruit de battement émission spontanée émission spontanée. Le rapport
signal sur bruit en fonction des quantités réduites s'exprime alors par :
nd2
(S/B)d =
nT + nd + nspd.δf + 2nd.nspd + 2nspd2.δf
ne2
=
[nT/(ηQAFsG) ] + {ne+δf.nsp[(G−1)/G]}/(ηQAFsG) + 2nensp[(G−1)/G] + 2δf[(G−1)/G]2nsp2
2
(S/B)e
F =
(S/B)s
où (S/B)e est le rapport signal sur bruit en absence d'amplificateur avec un détecteur
idéal , ηQ = 1 et sans bruit thermique du à l'électronique, nT = 0 . obtenu en posant G = 1
, Afs = 1 et nsp = 0 . (S/B)s est le rapport signal sur bruit exprimé plus haut.
Si on néglige en sortie la contribution due au bruit thermique, ce qui est justifie dans la
plupart des cas puisque les signaux sont forts, et si on néglige aussi le bruit de battement
spontané-spontané et en absence de filtre optique on obtient :
Amplificateurs optiques 291
(S/B)e = nd = ne
et
ne2 ne
(S/B)s = =
[ne/(ηQAFsG)] + 2nensp [(G − 1)/G] [1/(ηQAFsG)] + 2nsp [(G − 1)/G]
1 G−1
FAdet = + 2nsp
ηQAFsG G
Pour des gains forts , G >> 1 et donc FA ≈ 2nsp Pour l'inversion totale nsp = 1 et FA = 2 .
Si l'on tient compte des pertes de connexion en entrée ACe et en sortie ACs , il faut
modifier la forme du (S/B) . Le signal d’entrée sera multiplié par le gain et par les pertes
de connexion (ACe.G.ACs).ne . La perte en entrée ACe n'affecte pas l'émission spontanée
donc :
(ACe.G.ACs)2ne2
(S/B) =
(ACe.G.ACs)ne + 2(ACe.G.ACs)nensp.G.ACs [(G − 1)/G]
1 2nsp G − 1
FAdet = A .G.A + A . G
Ce Cs Ce
F2 − 1 FN − 1
Feq = F1 +
G1 + ... + G1G2...GN-1
1 FA − 1 1/ACs − 1 1 2nsp G − 1
Feq = A + A + G.A = A .G.A + A G
Ce Ce Ce Ce Cs Ce
1/η − 1 1
FAdet = FA + = + nsp
G ηQG
292 Chap. VIII - Transmissions optiques
1520 -1560 nm 0
4
I15/2 1480 nm
Pour obtenir l'amplification, il faut pomper le milieu actif. Deux longueurs d’onde 980 nm
et 1480 nm sont utilisées. Le pompage est réalisé par des diodes lasers de pompe
spécialement conçues à cet effet.
- Les lasers de pompe à 980 nm sont en AlGaAs,: avec une bande de pompe de l’ordre
de 10 nm , une puissance couplée supérieure à 150 mW, un facteur de bruit nsp = 1 une
efficacité de gain supérieure à 11 dB.mW −1 .
- Les lasers de pompe à 1480 nm sont en InGaAsP, avec une bande de pompe 1460-
1490 nm , une puissance couplée supérieure à 150 mW , un facteur de bruit nsp = 1,6 ,
2 dB, une efficacité de gain supérieure à 6 dB.mW−1 .
Le pompage peut se faire dans le sens propagatif ou/et dans le sens contra-propagatif.
Le couplage du signal et de la pompe se fait à l'aide de coupleurs dichroiques, assurant le
couplage et le filtrage optique, ne mélangeant pas les deux longueurs d'onde signal, λs, et
de pompe, λp .
La fenêtre spectrale des amplificateurs EDFA est utilisé pour le DWDM et se situe dans
la bande C entre 1530 nm et 1565 nm , là où le gain est maximum avec une possibilité
d'extension à la bande L entre 1570 nm et 1610 nm avec un gain plus faible.
Une des limitations de ces amplificateurs est le bruit d’émission spontanée amplifiée ASE
qui s'accumule en cascadant les amplificateurs.
Un autre problème est la non-uniformité du gain dans le bande d’amplification, notamment
à cause d’un pic situé à 1530 nm , ceci est critique pour les systèmes utilisant le
multiplexage en longueur d’onde DWDM où les puissances par canal en sortie
d’amplificateur peuvent varier fortement. Plusieurs solutions sont utilisés pour aplatir le
gain d’un amplificateur EDFA : des filtres optiques avec un gabarit inverse à celui de
l’amplificateur, par exemple avec des fibres de Bragg, ou des filtres acousto-optiques.
Si on cascade les amplificateurs il apparaîtra un autre pic à 1560 nm , Une solution alors
consiste à dmultiplexer les canaux et à atténuer chaque canal indépendamment de
manière à obtenir une puissance uniforme.
amplificateur à fibre fluorée dopée Praseodinium PDFFA
Les amplificateurs à fibre optique fluorée dopée au Praseodynium sont à l’étude. Leur
intérêt se situe dans une bande d’amplification de l’ordre de 50 nm , dans la gamme
1280-1330 nm , compatible avec la II fenêtre de la fibre optique en silice λII = 1300 nm .
λs λs λs λs
λP λP
lasers à
semiconducteur de
pompe
Actuellement, cette structure est utilisée dans des applications nécessitant une
amplification sélective sur une faible bande de fréquence.
amplificateur à semiconducteurs à ondes progressives TWA
Dans un amplificateur à semiconducteurs à ondes progressives, TWA Travelling wave
amplifier, l'effet de la rétroaction dans la cavité est annulée par les traitements anti-réflet
des faces. Le gain du milieu amplificateur est proportionnel à la densité de porteurs N et
donc au courant d'injection I ; le coefficient de gain γ s’écrit :
γ0 I.τ
γ = 1 + P/P avec γ0 = Γ.a e n − N0
sat
hν.σm
Psat =
a.τn
γ
FSOA = 2nsp
γ − αint
Où αint est le coefficient de pertes internes, par absorption des porteurs ou par diffusion.
Pour un SOA-TWA les principales caractéristiques sont : le facteur d'émission spontanée
nsp ≈ 3-6 dB donnant FSOA ≈ 5-7 dB , le gain net G ≈ 10-25 dB . La puissance de sortie
de saturation Psat ≈ 5-10 mW . Les longueurs d’onde λII = 1310 nm et λIII = 1550 nm
sont compatibles avec ce type d'amplificateur. La largeur spectrale de cet amplificateur
est typiquement ∆νA ≈ 50 nm . La sensibilité à la polarisation, qui est la différence
d'amplification entre le mode TE et le mode TM, est comprise entre 0,5 dB et 5 dB . Les
pertes de couplage par facette sont de l'ordre de 2-7 dB .
Le fonctionnent dans toutes les fenêtres de transmission des fibres optiques et la
possibilité d’intégrer les SOA est avec d’autres composants à semiconducteur est un
avantage par rapport aux EDFA.
Les SOA sont utilisés pour générer des impulsions courtes à cause du faible temps de
commutation, typiquement tm ≅ τn ≈ 1 ns . Ils sont aussi utilisés dans les convertsseurs et
routeurs en longueur d’onde DWDM utilisant les effets non linéaires de type FWM .
A(dB)
e s e s
0
1
1 2 1
3 0
filtrage optique
Les filtres optiques peuvent être utilisés dans les amplificateurs optiques afin de
diminuer le bruit. Ils sont aussi utilisés dans les multiplexeurs/demultiplexeurs DWDM
qu’on verra plus loin, dans cette technologie la fonction de filtrage est primordiale puisque
l’on doit pouvoir séparer les canaux en longueur d’onde.
Les filtres optiques peuvent être à fenêtre fixe ou accordable.
λ1 λ1
λ2 λ2
λ1 λ2 λ3 λ4 λ1 λ2 λ3 λ4
λ3 λ3
λ4 λ4
Composants passifs pour réseaux optiques 297
Pour les systèmes DWDM avec des canaux en longueur d’onde plus serrées.
Add λ5
entrée sortie
OADM
( λ1 λ2 λ3 λ4 _ ) ( λ1 λ2 _ λ4 λ5 )
Drop λ3
principe de fonctionnement
d’un multiplexeur optique à
insertion extraction OADM
298 Chap. VIII - Transmissions optiques
Par exemple la structure pour un OADM avec 4 canaux fixés est la suivante :
pour prélever les longueurs d’onde, on introduit un interrupteur pour chacun des canaux
et on complète le système avec un interrupteur, servant de chemin d’accès pour les
sources et les interrupteurs situés sur chaque canal.
multiplexeur demultiplexeur
1
2
interrupteur
16
drop add
De manière générale un OADM présente des pertes d’insertion. Des multiples effets sont
à l’origine de ces pertes : la réflexion à l’entrée du composant, la diffusion à l’intérieur du
composant…
Pour un OADM , il existe trois voies différentes pour le signal incident pour lesquelles on
peut définir une perte d’insertion, la voie transmise, la voie drop, la voie add. Pour un
OADM donné, les canaux du multiplex subiront donc une atténuation différente en
fonction de la voie par laquelle ils passeront.
La fonction principale d’un OADM est de pouvoir extraire et insérer des canaux du
multiplex. Pour ce faire, le multiplex passe dans un dispositif de filtrage qui est centré sur
la longueur d’onde à extraire. En pratique, ces dispositifs de filtrage, appelés filtres de
réjection, sont imparfaits et ne permettent pas d’isoler parfaitement chaque canal.
λ λ
λi λi
λ
λi
Le filtrage permet de transmettre la puissance du canal choisi mais aussi une partie de la
puissance des autres canaux. Dans le filtrage tous les canaux ne subissent pas la même
perte et on distinguera les canaux adjacents au canal extrait du reste du multiplex.
Idéalement le canal extrait ne subit aucune perte. Une partie de la puissance des canaux
adjacents, avec un niveau Aca , ainsi que de tous les autres, avec un niveau Aac , vient se
superposer à la puissance du canal, cette puissance supplémentaire peut être considérée
comme du bruit supplémentaire.
0
gain Aca
Aac
(dB)
λ
λi
gabarit idéal d’un filtre optique avec réjections des canaux
On définit en plus pour cet élément, la notion de interférence entre canaux, le crosstalk ,
il s'agit de la mesure de la puissance en sortie du composant sur une voie i lorsque l’on
alimente une entrée j , avec i ≠ j .
N N
D
λN E M Nλ
M U
U X
...
...
M
...
L + N.∆L
L coupleur
d’entrée a
λ1, λ2, coupleur
λ3, λ4 de sortie θs
λ4 λα θe λd
λ3 λβ λc
λ λγ λ
λ1 2 λa b
Deux signaux de même longueur d'onde sur deux bras différents ne se mélangent pas
puisqu'il existe une différence de phase supplémentaire due aux coupleur d’entrée et de
sortie. En tenant compte que les ports des coupleurs d’accès forment des angles
spécifiques en entrée, θe , et en sortie, θs , Il faut aussi tenir compte de la séparation a
entre guides au niveau des coupleurs. La phase totale s'exprime alors par :
2π.neff.∆L 2π.nc.a
+ (θe + θs) = 2m.π
λ λ
dν θ0.ν2.nc.a
δν = ∆θ0 =
dθ0 m.c
Lors de la conception d’un AWG l’intervalle spectral libre est déterminé à partir de
l’espacement entre canaux et du nombre de canaux, ensuite ∆L est déterminé à partir de
l’intervalle spectral libre ∆νISL .
Pour la réalisation d'un routeur entre le port d’entrée p et le port de sortie q la fonction
de transfert sera une somme de termes :
Composants passifs pour réseaux optiques 301
α spectre transmis
λ
spectre réfléchi
modulation de l’indice n
λB λ
λB
Λ
λ
utilisation d’une fibre optique à réseau de Bragg en tant que filtre coupe-bande
0,996
λB = 2neff.Λ où neff = n2 + b.(n1 − n2) avec b ≈ 1,1428 −
V2
Dans cette formule, Λ est le pas du réseau de Bragg , neff est l’indice effectif du mode
fondamental qui se propage pour la longueur d’onde de Bragg λB , n1 est l’indice du
cœur, n2 est l’indice de gaine et V est la fréquence normalisée de la fibre optique
monomode.
On considère généralement trois structures de modulation de l’indice de réfraction. La
modulation dite uniforme , la modulation gaussiene et la modulation gaussiene
apodisée . L’effet de ces différentes structures est de modifier la courbe du coefficient de
réflexion du filtre.
302 Chap. VIII - Transmissions optiques
1
0,8 uniforme
facteur de réflexion d’une fibre optique
0,6
à réseau de Bragg pour les trois formes
de modulation de l'indice 0,4
0,2
λ(nm)
1549 1550 1551 1552
1 1
0,8 gaussienne 0,8 gaussienne
apodisée
0,6 0,6
0,4 0,4
0,2 0,2
λ(nm) λ(nm)
1549 1550 1551 1552 1549 1550 1551 1552
Il est intéressant de pouvoir disposer de filtres de longueur d’onde centrale variable, une
méthode possible pour faire varier le pic de réflexion est de jouer sur le pas du réseau Λ
par compression et traction de la fibre optique ou en changeant la température T .
réalisation d’un module OADM élémentaire à l’aide d’une fibre optique à réseau de Bragg
En associant deux circulateurs et une fibre optique à réseau de Bragg, il est possible
d’obtenir un module permettant d’insérer et d’extraire un canal particulier en longueur
d’onde. Ce canal correspond à la longueur d’onde rejetée par le réseau de Bragg.
Drop Add
5 - RESEAUX OPTIQUES
Le besoins actuels en capacité d’informations sont très grands en effet on transmet de
plus en plus de données, par exemple par Internet, d'images et de sons. La croissance du
trafic est très importante.
Les fenêtres de transmission de la fibre optique autour de λII = 1300 nm et λIII = 1550 nm
possèdent des bandes passantes potentielles de plusieurs THz, 1012 Hz .
Si la fibre optique n’est pas très coûteuse ce n’est pas le cas des composants actifs
émetteurs, amplificateurs optiques, récepteurs et composants passifs, mais leur coût
unitaire est en diminution.
- 1982 Premiers équipements pour liaisons à moyenne distance sur fibre optique
multimode en France: 34 Mb.s−1 à 850 nm .
- 1988 Première liaison transatlantique par fibre optique TAT-8 à 280 Mb.s−1 à
1300 nm , avec une distance de régénération de 40 km .
- 1989 Norme FDDI , Fiber Data Distributed Interface, pour réseau local.
- 1990 Utilisation des fibres optiques dans les réseaux câblés pour distribution télévision
CATV , plan câble.
- 1991 Généralisation de l’utilisation des fibres monomodes dans les réseaux terrestres.
- 1994 Liaisons SDH , STM1 et STM4 , à fibres optiques en France.
- 1996 Anneau transatlantique TAT-12/13 , avec un débit global de 5 Gb.s−1 à
λIII = 1550 nm sur fibre optique monomode avec amplificateurs optiques.
- 1998 Liaison SEA-ME-WE-3 , SouthEast Asia - Middle east - Western Europe, premier
réseau sous-marin à mettre en œuvre le routage en λ DWDM .
- 2000 Généralisation des liaisons DWDM à plus de 40 canaux à 10 Gb.s−1 , pour les
applications à longue distance sous-marines et terrestres.
- 2002 Réseaux métropolitains par fibre optique utilisant le DWDM et les PONs.
Tx Rx Gel Tx Rx
émetteur récepteur
amplificateur optique optoélectronique
optoélectronique
Tx Gopt Tx
drop add
réseaux sous-marins
Les câbles sous-marins peuvent atteindre plusieurs milliers de km et sont utilisés pour
différents services de télécommunications. Dans des pays possédant des grandes
longueurs de côtes il est moins coûteux de poser des câbles sous-marins que des câbles
enterrés. Les câbles sous-marins peuvent aussi relier des îles ou des pays d’un même
continent.
Les liaisons à plus forte capacité sont celles traversant les océans. Il s’agit de liaisons à
très fort investissement formant les autoroutes du réseau de télécommunication global. Il
existe plusieurs liaisons de ce type dans l’océan atlantique et dans l'océan pacifique avec
une capacité en constante croissance notamment grâce à la technologie DWDM.
Réseaux optiques 305
Par exemple les systèmes transatlantiques TAT12 et TAT13 qui relient les Etats Unis à
l’Europe, on été mis en service en 1995 et 1996. Ils comportent deux paires de fibres, une
pour un service de haute priorité, et la seconde pour les autres accès. Dans le cas d’un
défaut d’un des câbles, tous les accès sont transférés sur l’autre câble. Leurs longueurs
respectives sont 4160 km et 2173 km . Le débit est de 2,48 Gb.s−1 pour chacune des
fibres. Pour TAT12 il y a 92 amplificateurs optiques en ligne, répéteurs, le long de la
chaîne, pour TAT13 il y en a 48. On utilise des fibres à dispersion décalée de type G653.
TAT
SEA-ME-WE
Un système métropolitain DWDM typique dans utilisera la bande C avec des espacement
entre canaux de 100 GHz comprenant une trentaine de canaux à 2,48 Gb.s−1 . Les
nœuds seront constitués de OADM et de OXC . Beaucoup de composants optiques
sont en train d'être adaptés aux réseaux métropolitains. Par exemple les fibres optiques
avec des pentes de dispersion plus faibles, inférieures à 0,05 ps.nm−2.km−1 , permettent
de limiter les variations de dispersion sur toute la bande spectrale. Des lasers
accordables sont aussi intéressants pour ces applications.
SDH
SDH
32 λ, 64 λ
FTTX
L’évolution du réseau d’accès vers l’optique est moins évidente. L’infrastructure en cuivre
existante a représenté un investissement considérable. Les performances obtenues avec
le Digital Subscriber Line DSL , sont satisfaisantes à l’heure actuelle.
La diversification des services offerts aux abonnés et l’augmentation de l’intéractivité font
que la demande au niveau des terminaux domestiques est en forte augmentation pouvant
nécessiter l’emploi de fibre optiques.
- Systèmes FTTB Fiber To The Building, la fibre optique arrive au pied d’un immeuble
d’affaires, ils existent surtout dans les zones urbaines, ils s’intégreront dans les MAN.
- Systèmes FTTC, Fiber To The Curb. Chaque nœud local possède un ADM qui prélève
le signal optique sur une boucle utilisé aussi pour d'autres services. Une fibre optique part
du nœud local pour desservir un groupe d'utilisateurs.
- Systèmes FTTH, Fiber To The Home, devraient fournir une capacité beaucoup plus
forte que les systèmes DSL. Le problème est le coût des systèmes optiques une solution
consiste en l’implantation de réseaux optiques passifs peu coûteux, PON Passive Optical
Network. Les progrès faits par les fibres optiques plastiques, en atténuation et en
dispersion, devraient aussi aider au développement des réseaux optiques d’accès.
réseaux câblés CATV
Il s'agit de distribuer de la télévision par le câble, avec plusieurs canaux analogiques dans
la gamme UHF-VHF ou numériques sur fibre optique. Systèmes sur fibre optique
monomode CATV, Community-Access Television.
Exercices chap. VIII 307
EXERCICE VIII-1 : Liaison sur fibre optique polymère à deux longueurs d'onde
On considère une liaison sur fibre optique plastique à saut d'indice avec deux fenêtres
possibles de transmission aux longueurs d'onde λa = 640 nm , rouge, et λb = 550 nm ,
vert. La fibre optique présente deux affaiblissements dans le rouge et dans le vert
Aa = 300 dB/Km et Ab = 100 dB/Km . L'indice de coeur est n1 = 1,49 et l'indice de gaine
n2 = 1,4 , le diamètre de coeur est 2a = 1 mm . Une DEL, pour le rouge, injecte une
puissance dans la fibre Pea = −20 dBm et une autre pour le vert Peb = −30 dBm .
1-1) En bout de fibre on place un récepteur. Le cahier des charges impose une puissance
seuil du récepteur de Pr = − 40 dBm . Exprimer et calculer les distances maximales de
fibre La et Lb pour les deux fenêtres de transmission dans ces conditions de détection.
1-2) Exprimer et calculer la dispersion intermodale dim dans ce type de fibre.
1-3) Calculer les retards δta et δtb correspondant aux longueurs La et Lb .
1-4) Le cahier des charges de transmission impose une bande passante minimale
Bmin = 7 MHz , on utilisera B(MHz) = 350/δt(ns) . Les longueurs trouvées satisfont-elles le
cahier des charges ? Dans le cas contraire trouver la nouvelle longueur.
Corrigé exercice VIII-2 2-1) La puissance injecté s'écrit aussi PedBm = 0 dBm. La
puissance reçue après 100 km sera PrdBm = PedBm − A.L0 = −20 dBm ou Pr = 0,01 mW .
2-2) La longueur maximale permise sera LMax = [(PedBm − Prmin)/A] = 150 km .
2-3) L'étalement d'une impulsion sera fonction de la dispersion de la fibre optique, de la
largeur spectrale de la source ∆λ = (λ2/c).∆ν = 0,024 nm et de la longueur de la fibre L0 .
δtD = D.∆λ.L0 = 1,6.10−10 s . Le cahier des charges impose un débit R0 = 2,48 Gb.s−1 ce
qui impose un étalement maximal δtR = (4.R0)−1 = 10−10 s . Donc la condition δtD < δtR
n'est pas verifiée. La longueur maximale sera plus petite et sera limitée par la dispersion
de la fibre optique LMaxD = [δtR/(D.∆λ)] = 62,5 km .
Corrigé exercice VIII-3 3-1) Le rapport (S/B) sera exprimé à l’aide des quantités
réduites caractérisées par le nombre équivalents de photons par bit de durée Tb . Le
nombre de photons signal à l’entrée de l’amplificateur est
ne = ηQ.(Pe/hν).Tb = ηQ.[(Ae.P0.λ)/hc]Tb où AFe est la perte de la fibre sur la longueur L .
Le nombre de photons équivalent bruit thermique est nT = [(4.kBT.∆fel)/Req]1/2.(Tb/e) avec
∆fel ≈ 1/(2Tb) . La bande passante optique réduite est δf = ∆νopt/∆fel où la bande passante
optique du filtre est ∆νopt = c.(∆λopt/λ2) . En considérant G >> 1 on peut écrire
(S/B) = [ne2.(ηQAFsG)2].[nT2 + (ne + nsp.δf).(ηQAFsG) + 2.ne.nsp. (ηQAFsG)2]−1 .
1-2) On peut évaluer le nombre de photons par bit: ne = 780 et nT = 113 . La bande
passante optique réduite sera δf = ∆νopt/∆fel = 10 avec ∆νopt = (∆λopt/λ2).c = 100 GHz et
∆fel ≈ (1/Tb) = 10 GHz . L’atténuation due aux tronçons de fibre optique est
AFsdB = A1500.L = 10 dB . Ce qui conduit au rapport signal sur bruit (S/B) = 200 , ou en dB
(S/B)dB = 23 dB . Le facteur Q = {[(S/B)]1/2/2} = 7 .
1-3) Le taux d’erreur binaire est donné, pou les paramètre donnés plus haut, par
TEB = (1/2).erfc[Q/(√2)] ≈ 1,3.10−12 . Le cas limite TEBlim = 10−9 correspond à
(S/B) = 21,5 dB ceci donne une marge M = 1,5 dB , qui assez est faible.
1-4) La portée maximale correspond à TEBlim = 10−9 et correspond à deux tronçons de
LMax = 107 km ce qui donne une portée de 214 km avec les paramètres précédents.
Sans amplificateur optique le rapport signal sur bruit s’écrit
(S/B)sans = [ne2.(ηQAF)2].(nT2 + ne.ηQAF)−1 pour 21,5 dB ceci donne une portée de 37 km .
1-5) L’augmentation de la puissance optique d’entrée, représenté par le terme ne ,
augmente le rapport (S/B) puisque le numérateur varie en ne2 alors que le dénominateur
en ne . Une trop forte augmentation de la puissance d’entrée entraîne néanmoins la
saturation de gain par G = G0.[1 + (P/Ps)]−1 .
Les deux plus importantes contributions au bruit sont le bruit thermique représenté au
dénominateur du rapport (S/B) par nT2 ≈ 13000 et le bruit de battement signal émission
spontanée 2.ne.nsp. (ηQAFsG)2 ≈ 16130 alors que le terme de bruit de grenaille
(ne + nsp.δf).(ηQAFsG) ≈ 2540 est un ordre de grandeur inférieur. Pour augmenter (S/B)
on peut diminuer le bruit thermique nT par exemple en augmentant Req . On peut aussi
diminuer la bande du filtre optique ce qui réduit δf .
ANNEXE
Unités m kg s A
On utilise les unités précédentes avec des lettres devant le symbole indiquant la
puissance de 10 par laquelle il faut multiplier l’unité :
Par exemple pour un symbole qui serait noté x on écrit :
Ouvrages
Revues scientifiques
Revues générales
distorsion harmonique (diode laser) 190 FDDI (Fiber Distributed Data Interface)
double hétérojonction, 158 165, 303
DWDM Wavelength Division Multiplexing feedback (rétroaction optique), 76, 135
(multiplexage en longueur d’onde (diode laser) 172, (fibre optique) 263
dense), 253, 283, 296 fentes d’Young, 29, 88
éclairement, 107 fibre optique (multimode), 245,
effet Faraday, 75, 295 (monomode), 244, 253
effet Kerr, 46, fibre optique amorce (pigtail) 198
effet Pockels, 44 fibre optique dopée (à l'erbium), 292
effet Raman, 259, 286 filtrage spatial optique, 30
effets optiques non-linéaires, 42, 258, filtre optique, 56, 290, 297
286 FM (Frequency Modulation) (modulation
élargissement homogène, 59 de fréquence), 271
élargissement inhomogène, 59 fonction d’Airy, 63
électroluminescence 156 fonction d’autocorrélation optique, 58
émetteur optique (DEL) 165, (diode Fourier (limitation de), 280
laser) 200, 271 Fourier (transformée de), 25
émission spntanée amplifiée, 288 FOV (Field Of View), 112
émission spontanée, 119, 128 Fraunhofer (diffraction de), 26
émission stimulée, 119, 128 fréquence (pulsation) de résonance
entanglement (intrication), 91 d’une diode laser 185, 189
épissure, 263, 272 fréquence normalisée V, 242
équation de propagation, 13, (guide frequency pulling, 138
optique), 233 , (fibre optique), 240 Fresnel (approximation de), 20
équation de Schrödinger non linéaire ,(coefficients de) 38, (pertes de) 263
(solitons), 258 Fresnel (zones de), 21
équation de Scrödinger, 97 FTTB (Fiber To The Building) FTTC
équations d’évolution d’une diode laser (Fiber To The Curb) FTTH (Fiber To
178 The Home), 306
équations de Bloch, 123 FWHM (Full Width at Half Maximum)
équations de continuité, 133, (diode (largeur spectrale à mi-hauteur), 59
laser) 178 gain optique (laser) , 130, (amplificateur)
équations de Maxwell, 13 287
équations de Maxwell, 13 Gauss-Hermite (modes de), 69
erbium, 151, 292 gaussien (faisceau), 21, (laser) 139 ,
état cohérent de photons, 97 (diode laser) 177
état comprimé de la lumière, 99 gradient d'indice GI (fibre à), 245, 281
exitance, 107 grenaille (bruit de), 207, 218
extraordinaire (axe, indice), 72 guidage (par le gain) 166 , (par l'indice)
Fabry-Pérot, 62, 169 166
facteur de bruit d'un amplificateur guide d’onde optique, 230
optique, 290 gyroscope optique, 267
facteur de confinement optique (diode Hamiltonien (opérateur), 95, 119
laser) 178 Heisenberg (relations de), 86, 99
facteur de réflexion et de transmission, He-Ne (laser), 152
40 Henry (facteur de), 179, 194
facteur de réjection du mode latéral héterojonction, 158
(SMSR) 177 Hiérarchie Numérique Synchrone
facteur d'excès de bruit d’une PDA, 217 Huyghens (principe de), 25
facteur Q, 274 iInsertion-extraction, 282, 297
faisceau gaussien, 21 indice AM (diode laser), 188
Faraday (effet), 75, 295 indice de réfraction de groupe, 18, 250
FBG (Fiber Bragg Grating) (fibre optique indice de réfraction, 16
à réseau de Bragg), 57, 301 indice FM (diode laser), 196
Index 315
infrarouge IR, 11, (détection) 208 mélange à quatre ondes (FWM Four
intensité dans une direction, 107 Wave Mixing), 46, 258, 286
intensité optique, 35 mélange à trois ondes, 45
interférence inter-symbôles, 276 Michelson (interféromètre de), 61
interférences à deux ondes, 62 miroir de Bragg, 55, 301
interféromètre, (Fabry-Pérot) 62, (Mach- mode locking, 147
Zehnder, Michelson, Sagnac) 61, 90 mode photoconducteur, photovoltaïque,
intermodale (dispersion), 247, 279 210
intermodulation (produits d’) d’une diode modes de cavité, 64, 102
laser, 191 modes de Gauss-Hermite, 69
intramodale (dispersion), 250, 279 modes longitudinaux, 63, 70
intrication quantique (entanglement), 91 modes LP, 243
inversion de population, 132 modes TE TM, 38, 233
isolateur optique, 75, 198, 295 modes transverses, 70
jonction PIN, 211 modulateur acousto-optique, 82
jonction PN, 157 modulateur électro-optique, 78
Jones (matrices de polarisation de), 74 modulation d'intensité optique, 78
Kerr (effet), 46, 77, 258 modulation directe d’une diode laser, 184
Kramers-Kronig (relations de), 15 modulation externe optique, 78
Lambertien (diagramme de monomode (émission), 139, 170, 177
rayonnement), 103, 109, (DEL) 164 monomode (fibre optique), 244, 253
lame (demi onde, quart d’onde), 73 MQW (Multiple Quantum Well)
lame séparatrice, 62, 88 (multipuits quantiques) 161
largeur spectrale, 59, (diode laser) 177, multimode (diode laser), 169, 177
193, (dispersion) 250, 279 multimode (fibre optique), 245
laser à émission par la surface (SEL multiplex de fréquences (CATV), 191,
Surface Emitting Laser), 173 multiplex de longueurs d’onde, 285
laser à gaz, 152 multiplexeur en longueur d’onde, 283,
laser à impulsion, 146 296
laser à semi-conducteurs, 166 NA Numerical Aperture (ouverture
laser de pompe, 150 numérique ON), 232, 239
laser monomode, 139, (diode laser DFB Nd:YAG (laser), 150
DBR), 170, (modèle) 184 NEP (Noise Equivalent Power) (PEB
laser solide, 150 puissance équivalente de bruit) 208
laser, 116 nœuds optiques du réseau, 304
LED (Light Emittin Diode) (DEL diode non-linéaire (effet), 42, 77
électroluminescente) 162 non-linéarités de l'indice de réfraction de
liaison optique, 271 la fibre optique, 258
loi de Planck, 104 numérique (transmission) 271, (diode
loi de probabilité de Maxwell, 101 laser) 187
loi de probabilité de Poisson, 100, 218 obscurité (courant, bruit), 219
loi de Stefan-Boltzmann, 104 onde gaussienne, 21, 69, 244
longueur de cohérence, 58 onde plane, 18
longueur d'onde de coupure (détecteur) onde sphérique, 19
204, (guide) 244 opérateur (annihilation, création) 95
Lorentzien (spectre), 59, 143, 193 ordinaire (axe, indice), 72, 266
luminance, 108 oscillateur laser, 135
M2 (facteur), 24, 150 oscillateur parametrique, 45
Mach-Zehnder (interféromètre), 61, 90 OTDR Optical Time Domain
matrice à transfert de charge (CCD), 225 Reflectometer (réflectomètre), 277
matrice ABCD, 65 ouverture angulaire (diode laser) 177
matrice densité, 121 ouverture numérique ON (NA Numerical
Maxwell (équations de), 13, (loi de Aperture), 232, 239
probabilité de), 101 PDA (photodiode à avalanche), 215
316 Index
L’ouvrage :
Cet ouvrage couvre des cours à Supélec, en formation initiale et continue, dont peuvent
également tirer profit les étudiants, les ingénieurs et les chercheurs intéressés ou
concernés par le développement de l’optoélectronique, il traite en particulier des sujets :
- Traitement électromagnétique des différentes formes d’onde lumineuses et ses
manifestations à travers les phénomènes d’interférence et de diffraction et leur passage à
travers des milieux diélectriques et non linéaires.
- Fonctions optiques de base intervenant dans les composants optoélectroniques, comme
les filtrage interférentiel, les réseaux de Bragg, les interférences à deux ondes, les cavités
optiques, la polarisation et les effets électro-optiques et acousto-optiques.
- Nature corpusculaire de la lumière, par la description des propriétés quantiques du
photon et par leur statistique à l’origine du rayonnement thérmique.
- Principes de fonctionnement des lasers et leur applications.
- Sources optiques à semiconducteurs, DEL et diodes laser, avec leur utilisation dans les
télécommunications.
- Détecteurs optiques, photoconducteurs et photodiodes et leur performances.
- Guides et fibres optiques avec les récents développements en transmission optique.
- Différents types de réseaux optiques incluant les amplificateurs à fibre optiques et les
composants passifs utilisant le multiplexage temporel et en longueur d’onde WDM.
L’auteur