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AVANT-PROPOS
L'électronique est devenue l'industrie la plus importante au niveau mondial. Dix pour cents des revenus
de cette industrie sont générés par la production de composants semi-conducteurs. Ces composants sont
devenus partie intégrante de notre vie quotidienne. On les trouve dans les ordinateurs, les systèmes de
télécommunication, les automobiles, les trains, les avions, les cartes de banque, les montres bracelets,
les jouets, la vidéo,...

Les dispositifs semi-conducteurs constituent la clef de voûte de l'industrie électronique: sans transistors
MOS les ordinateurs seraient pratiquement inexistants, sans transistors bipolaires les radios
fonctionneraient toujours avec des tubes à vide, sans thyristors il n'y aurait pas de locomotives pour
tirer les trains, et sans diodes laser les communications par fibres optiques seraient impossibles.
Cet ouvrage de cours, intitulé « Physique pour electronicien », destiné aux étudiants de 1ere Licence
en électronique, a été conçu avec un souci constant de rendre facile la compréhension des informations
contenues dans ce cours par l’ensemble des étudiants et ce tout en respectant le canevas officiel de
notre tutelle donc le nouveau programme du système LMD.

Ce cours est organisé en quatre chapitres, pour le premier, nous introduisons les propriétés
fondamentales des semi-conducteurs à partir des principes de base de la physique du solide. La jonction
PN, qui résulte de la juxtaposition dans un même semi-conducteur de deux régions de types différents,
constitue une structure de base dont l'étude est développée dans le chapitre 2. Les transistors bipolaires
qui mettent à profit les propriétés associées au couplage de deux ou plusieurs jonctions PN, sont étudiés
dans le chapitre 3. Enfin le dernier chapitre est entièrement consacré au transistor à effet de champ qui
est le composant de base de la microélectronique actuelle.

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INTRODUCTION GENERALE
L’industrie de l’électronique connait un développement de plus en plus important,
surtout après la naissance du microprocesseur et son intégration dans les divers équipements
électroniques et électriques.
Ce cours a pour objectif de donner un aperçu global sur les principaux
composants d’électroniques modernes (structures et principes de fonctionnements), qui sont à
base de semi-conducteur utilisé de nos jours ; à savoir les diodes et les transistors. Surtout ce
dernier qui est la base des circuits intégrés.
Le cours est rédigé et structuré sur quatre chapitres :
L'objet du premier chapitre est une présentation aussi simple que possible des concepts
de base permettant de comprendre et de traduire par des grandeurs mesurables, les propriétés
des électrons dans les semi-conducteurs. Nous donnons au début un aperçu sur la structure
cristalline et la cristallographie, ensuite nous présentons les propriétés électroniques des
solides semi-conducteurs ainsi que leur configuration électronique avec les différentes
structures de bandes d’énergie pour les semi-conducteurs intrinsèques et extrinsèques. À la fin
de ce chapitre l’étude des semi-conducteurs hors équilibre est étudiée.
Dans le second chapitre, nous donnons une description sommaire sur le principe et le
fonctionnement physique de la jonction p-n ainsi que des applications dans le cas de
redressement, de l’écrêtage, et de régulateur de tension dont on va présenter la diode la Zener
(différentes diodes sont décrites).
Dans le troisième chapitre nous donnons une description détaillée du comportement
physique ainsi qu’électronique sur le transistor bipolaire, son fonctionnement et ces
applications en régime d’amplification et de commutation.
Le chapitre quatre est consacré à la présentation des différents transistors tels que ;
Transistors à effet de champ (FET) ; MOSFET et Transistors MOS à grille flottante dont nous
donnons les principaux éléments physiques qui distinguent fondamentalement la construction
de ces transistors. Dans ce chapitre nous présentons le principe des différents transistors, leurs
fonctionnements ainsi que leurs régimes avec quelques
exemples d’utilisations.

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Chapitre I :

NOTIONS DE PHYSIQUE DES SEMI-CONDUCTEURS

II.1. INTRODUCTION
Le comportement relatif à l’électron se manifeste de différentes manières suivant le milieu dans lequel
il évolue. Actuellement tous les appareils électroniques sont construits à partir de matériaux
semiconducteurs. Les pièces électroniques, tels que les diodes, transistors, thyristors,
thermistances, des cellules photovoltaïques, des phototransistors, photorésistances, des lasers
et les circuits intégrés, sont tous réalisés à partir de matériaux semi-conducteurs.

Figure :Quelque composants électroniques.


Les matériaux sont classés selon leur conductivité électrique (la capacité de transporter
de l'électricité). Les substances qui transportent facilement le courant électrique, tel que
l'argent et le cuivre, sont appelés les conducteurs. Les matériaux qui ont une grande difficulté
à faire passer un courant électrique, tels que le caoutchouc, le verre, et téflon, sont appelés les
isolateurs. Toutefois, Il existe une troisième catégorie de matériau dont la conductivité est
comprise entre ceux de conducteurs et d'isolants. Cette troisième catégorie de matériau est
considérée comme un semi-conducteur. Techniquement, les semi-conducteurs sont des
matériaux qui ont une conductivité s dans l'intervalle entre 10 siemens par mètre (S.m
). Certain semi-conducteurs sont des structures élémentaires pure (par exemple, le
silicium, le germanium), d'autres sont des alliages (par exemple, le nichrome, laiton), et
d'autres encore sont des liquides.

Ce chapitre a pour but de permettre la compréhension des principaux phénomènes de


conduction qui se produisent dans les conducteurs, les isolants et les semi-conducteurs, afin
de pouvoir interpréter leur comportement. Il ne sera donc ni exhaustif, ni rigoureux, mais
compte tenu du but recherché, il sera largement suffisant pour comprendre les phénomènes
sans rentrer dans les détails fort compliqués de la théorie de la conduction. A noter que des
connaissances approfondies en cristallographie ne sont indispensables que pour les classes
supérieures en ce qui concerne la conception de circuits intégrés. On peut donc parfaitement
s'en passer si on se contente d'assembler des composants discrets. Dans l'optique de ce cours,
elles vont nous permettre de comprendre l'essentiel du fonctionnement des composants
utilisés sans avoir à parachuter trop de notions qui resteraient alors incomprises.
En effet, il s’agit ici d’étudier son comportement dans les deux parmi les trois états de la
matière tel que vu en physique. Il s’agit du vide et du solide. Dans le premier cas, pour mieux
appréhender son comportement, nous pourrons faire allusion au cours de physique de l’état
solide.
En général, nous allons justement donner un aperçu général sur l’apport de la particule
électronique dans les Semi-conducteur.

I.2. APPROCHE PHYSIQUE DE LA MATIERE

Tout le secret de l'électricité réside dans la capacité de la matière à laisser circuler plus ou
moins bien des charges électriques en son sein sous l'influence d'un champ électrique externe.
Les composants électroniques obéissent aux lois générales de l'électricité (revoir le chapitre I

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de cours d’électronique générale I), et donc répondent à la définition précédente. La
différence avec les composants électriques traditionnels se situe dans le matériau conducteur
utilisé, qui va autoriser un meilleur contrôle de la conduction électrique, et donc des
fonctionnalités nouvelles.

L'électronique va alors se distinguer de l'électricité par des composants dont on pourra


moduler la conduction à l'aide de signaux électriques, chose impossible avec les composants
simples de l'électricité.

Il est par conséquent utile de rappeler en introduction que tout ce qu'on voit en électronique
est totalement dépendant de la physique des solides, et qu'un aperçu de cette dernière est
indispensable pour comprendre le fonctionnement des composants électriques et
électroniques.

I.3. LA CONSTITUTION DE LA MATIERE

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La matière constitue tous ce qui possède une masse et qui occupe un volume dans l’espace.
La
matière .

On admet que la matière n’est pas divisible à l’infini, elle est constituée des molécules. On
appelle « molécule » la plus petite quantité de la matière pouvant exister à l’état libre. Ces
molécules sont à leur tour formées d’atomes.
L’atome est la plus petite partie d’un corps simple susceptible d’entrer dans une combinaison
chimique. Les atomes sont des particules de base constituées d'un noyau autour duquel
gravitent des électrons.

Les interactions qui permettent d’expliquer la cohésion de la matière dans le noyau atomique
sont les interactions magnétique et nucléaire. Dans la matière à notre échelle c’est
notamment l’œuvre de l’interaction électromagnétique (il y a aussi des effets quantiques) et
à l’échelle astronomique c’est principalement l’interaction gravitationnelle car à cette échelle
la matière est globalement neutre.

I.3.3. Constitution des atomes

L’atome est constitué du noyau et des électrons qui gravitent autour du noyau comme la terre
qui tourne autour du soleil.
L’atome est électriquement NEUTRE et la masse de l’atome est concentrée dans le noyau (la
masse de l’e- est négligeable par rapport à celle du noyau).

L’électron ne se déplace pas sur une trajectoire fixe et déterminée : on définit par contre sa
probabilité de présence d’occuper une région donnée : c’est le NUAGE ELECTRONIQUE :
il représente l’ensemble des positions susceptibles d’être occupées par l’électron.

Figure II.2 : L’atome est constitué d’un noyau central de charge positive et d’électrons de
charge négative qui sont en orbite autour de celui-ci. Les orbites des électrons ont des
dimensions très grandes vis-à-vis de celle du noyau, et l'ensemble de l'atome est
électriquement neutre, car il comprend autant de protons que d'électrons.

a. Electrons

Ce sont des corpuscules chargés d’électricité négative. Les électrons se répartissent


sur des orbites différentes qui forment des couches. Les couches sont remplies par les
électrons dans un ordre bien déterminé. On dit qu’ils forment une structure planétaire,
c’est-à-dire, comme les planètes tournent autour du soleil.

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Dans la mesure du possible, ceux-ci s'assemblent par paires. Quand si ce n'est pas
possible, ils restent célibataires. Quand l'atome possède plusieurs couches d'électrons,
les couches profondes contiennent un nombre d'électrons indépendant de l'atome
considéré. C'est la couche périphérique qui fait la différence.

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Les trajectoires décrites sont très complexes, pour simplifier on admet que ce sont des
cercles concentriques. Ils sont tous identiques quel que soit le corps simple, leur
masse et leur charge sont respectivement :

e = q = -1,6 x 1019c et m = 9. 10-31Kg (II.2)

Le nombre total des électrons d’un atome est noté : Z (appelé numéro
atomique).

b. Noyau

Il est constitué de NUCLEONS (deux types de particules)


:
Les neutrons qui ne sont pas chargés,
Les protons qui portent une charge électrique positive q = 1.6 x 10-19 coulombs.

Notons que les protons, particules élémentaires chargées électriquement à la valeur


+e, et de neutrons, sans charge. Portant une charge positive qui est égale et de signe
contraire à la charge d’un électron ; chaque proton comporte une masse beaucoup plus
grande que celle de l’électron (1840 fois environ).

Quant au neutron, il résulte de la combinaison d’un proton et d’un électron. Raison


pour laquelle que sa masse paraît plus grande que celle du proton (mN = mp + mé).

Tableau II.1 : les caractéristiques des constituants d’un atome

c. Représentation symbolique

A : nombre de masse : A = Z + N
Z : numéro atomique : il représente le nombre de protons PARTICULE découverte par
CHARGE MASSE

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II.4. STRUCTURE ELECTRONIQUE DES ATOMIQUES

II.4.1. NIVEAUX D’ENERGIE (couches électroniques)


Si on veut arracher un e- à un atome, il faut lui fournir de l’énergie :
 les e- des atomes ne sont pas tous liés de la même manière (les e- éloignés du noyau
sont plus facile à arracher),
 les e- d’un atome se répartissent sur des niveaux d’énergie ou couches électroniques
chaque couche est caractérisée par un nombre quantique n (nombre entier positif)

II.4.2. Remplissages des couches

Notons que les électrons placés dans différentes orbites, sont repartis dans plusieurs couches
électroniques à savoir : les couches K, L, M, N, O, P, Q (ou par des numéros 1 à 7). Au total
7 couches forment la structure atomique. La complexité de l’atome déterminera le nombre de
couches. Chaque couche ne peut contenir qu’un nombre maximum donné d’électrons (2 sur
K,
8 sur L, 18 sur M, …).ces valeurs d’e- sont obtenues en remplaçant n par sa valeur dans
l’expression 2n2

Tableau II.2 : les caractéristiques des constituants d’un atome

NB :
le nombre maximum d’e- par niveau d’énergie est 2n2
le remplissage se fait de façon progressive (n petit vers n grand) Au début le
remplissage est simple ; à partir de la 3ième couche il y a des anomalies de
remplissage (à cause de l’existence de sous-couches)
doublet d’e- et e- célibataires : c’est le nombre d’e- célibataires dans un atome qui
définit ses propriétés chimiques. C’est le modèle de LEWIS (chimiste américain : 1875-
1946) qui rend le mieux compte de cette réalité.

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Le remplissage des 2 premières sous-couches de M se fera de la même manière que pour


celles de la couche L. (cf. tableau récapitulatif)

I.3.3. Réactivité chimique :

Ce qui caractérise la réactivité et les propriétés chimiques d’un atome, c’est le nombre d’e-
de sa couche externe.
Tous les éléments d’une même colonne ont le même nombre d’e- sur la couche externe, donc les
mêmes propriétés chimiques. Le nombre d’e- de la couche

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externe représente le numéro de la colonne : 5e- sur la couche ext. ==> Colonne
V. tous les atomes ont tendance à acquérir la configuration électronique stable (couche externe saturée) du gaz rare le plus
proche dans la classification périodique des éléments : c’est la REGLE de l’OCTET.

Notons qu’on appelle la couche périphérique ou couche de valence, celle qui est la plus
éloignée ou la plus extérieure du noyau et joue un rôle important dans les propriétés
chimiques de l’atome. Les électrons contenant dans cette couche sont appelés les électrons
de valence.

Si un corps dont la dernière couche est incomplète, il est instable, par conséquent, du point de
vue chimique, il devient actif ; tandis qu’un corps dont la dernière couche est complète est
parfaitement stable. Il est alors dans ce cas difficile de s’allier avec d’autres corps. En guise
d’exemple : l’Hélium, le Néon, … on pourra donc dire qu’un corps qui a la dernière couche
complète est un mauvais conducteur d’électricité, car celle – ci est le déplacement ordonné
des électrons libres qui quittent l’atome.

II.5. LES LIAISONS INTER-ATOMIQUES

Dans la matière, les atomes la constituant se combinent entre eux de manière à lui donner une
certaine cohésion. Macroscopiquement, ces liaisons, appelées valences, vont donner la
consistance du matériau : gaz, liquide, solide plus ou moins dur, structure cristalline.
Pour la suite, nous allons décrire seulement trois types de valences ; il en existe d'autres que
nous n'aborderons pas. Ces deux liaisons sont :

II.5.1 Les liaisons covalentes

Les atomes se lient entre eux en mettant en commun des électrons célibataires de la couche
périphérique (électrons de valence). Ces électrons s'associent en paires et appartiennent en
commun aux deux atomes participant à la liaison. De ce fait, les liaisons obtenues sont très
robustes : il faut leur fournir une énergie importante pour les casser.
Dans ce type de liaison, les électrons mis en commun restent très liés aux atomes qui les
fournissent. Ils ne peuvent pas circuler facilement dans la matière.

II.5.2 Les liaisons métalliques

Dans ce cas de liaison, ce ne sont pas deux atomes qui mettent en commun un ou plusieurs
électrons pour se lier ; un grand nombre d'atomes mettent en commun des électrons
célibataires. Les atomes ainsi dépouillés de leur(s) électrons(s) deviennent des particules non
neutres du point de vue charge électrique (des ions). Ils forment un réseau cristallin et
baignent dans un nuage d'électrons très mobiles appelés électrons libres.

II.5.3. L’Ionisation

Dans l’effet de l’élévation de température appelé agitation thermique, certains des électrons
de valence se dégagent de la couche interne et se déplacent dans le vide interatomique.
Ces électrons libérés assurent le passage du courant électrique. Ils constituent la bande de
conduction. Il est également à noter qu’un atome qui perd les électrons de valence voit sa
charge négative réduite et il devient un atome électro positif appelé : un ion positif. Tandis
qu’un atome
qui gagne un électron de valence voit sa charge négative augmentée et devient un atome
électronégatif appelé : un ion négatif.

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II.7. APPROCHE DE LA PHYSIQUE QUANTIQUE

Etant donné que l’énergie des électrons d’un atome ne peut pas prendre des valeurs
quelconques, mais lesquelles sont discontinues. Tel est le postulat énoncé par BOHR en 1913
en ces termes : l’électron ne peut acquérir ou céder qu’un nombre entier de grains
d’énergie ou quanta

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Il est à noter que le quantum d’énergie est la différence d’énergie entre deux niveaux d’énergie
voisins. Tous ces quanta ne sont pas de même valeur.

Lorsqu’un électron reçoit de l’énergie, il passe sur une couche plus éloignée du noyau. Dans
ce cas l’atome est donc excité.
A titre illustratif, un atome d’hydrogène, comportant un seul électron sur sa couche
périphérique, l’électron dans son état normal est sur la trajectoire la plus proche du noyau, ce
qui correspond au nombre quantique 1 et son énergie a pour valeur -13,5 eV. En outre, cet
électron d’hydrogène peut être placé sur une nouvelle trajectoire à laquelle correspondent le
nombre quantique 2 et l’énergie vaut : -3,2 eV. Par des appels convenables d’énergie, faire
occuper à l’électron des trajectoires bien précises, peut s’étendre jusqu’à l’infini.

Par contre, un atome qui a perdu de l’énergie peut dans certaines conditions la rayonner. Ce
qui énonce le deuxième postulat de la mécanique quantique : un atome à l’état normal ne
rayonne pas. Un atome excité est dans un état instable, il tend à revenir à son état
normal en libérant le quantum d’énergie qu’il a reçu sous forme d’une radiation
lumineuse. D’où, son énergie, exprimée en fonction de la fréquence f de sa radiation, vaut :

(II.8)

Avec h : constante de Planck qui vaut 6,6. 10-34J.s


Notons alors que les grains d’énergie émis qui sont appelés : photons. Dont chacun transporte
une énergie A cet effet, l’énergie cinétique thermique moyenne d’une molécule a pour
valeur :
� � �
� = �𝒗 �
= �� (II.9)

Avec :
k : constante de BOLTZMAN : 38.10-23J/°K,
T : température en degrés absolus,
v : vitesse moyenne de la particule,
m : masse de la particule

1.2 DEFINITION
- Un conducteur est un matériau qui conduit aisément (laisse circuler) le courant
électrique. Souvent, un bon conducteur d’électricité est aussi un bon conducteur de
chaleur. Un matériau conducteur possède beaucoup d’électrons libres qui, (sous
l’effet du générateur, se dirigent vers la borne positive) lorsqu’ils se déplacent tous dans la même
direction, engendrent le courant (mouvement d’électrons libres).
Exemples de métaux fer, cuivre, aluminium, zinc, plomb, l’or, l’argent etc…).
- Un isolant est l’opposé d’un conducteur, c’est un matériau qui ne conduit pas le
courant électrique sous des conditions normales (le courant électrique ne peut
circuler). Les électrons de valence sont solidement rattachés aux atomes, laissant
très peu d’électrons libres se déplacer dans un isolant. Un isolant est souvent
également un mauvais conducteur de la chaleur.
Exemples d’isolants : le verre, l’air, le bois, le papier, le tissu, les matières
plastiques.
- Un semi-conducteur est un matériau se situant entre un conducteur et un isolant.
Il n’est ni un bon conducteur ni un bon isolant. La conductivité électrique de ce
dernier peut être contrôlée par le processus de dopage, en introduisant une petite
quantité d'impuretés dans le matériau afin de produire un excès d'électrons ou un

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déficit. Des semi-conducteurs dopés différemment peuvent être mis en contact afin
de créer des jonctions, permettant de contrôler la direction et la quantité de courant
qui traverse l'ensemble. Cette propriété est à la base du fonctionnement des
composants de l'électronique moderne : diodes, transistors, etc. Le silicium est le
matériau semi-conducteur le plus utilisé commercialement, du fait de ses bonnes
propriétés, et de son abondance naturelle même s'il existe également des dizaines
d'autres semi-conducteurs utilisés, comme le germanium, l'arséniure de gallium ou
le carbure de silicium.

II.9.COMPORTEMENT DE L’ELECTRON DANS Les électrons dans le solide

II.9.3.1 Structure atomique et cristalline

Tout corps solide est constitué de plusieurs atomes qui forment un ensemble régulier appelé :
réseau cristallin. Un solide est un cristal constitué des atomes dont chacun comprend un
noyau chargé positivement et des électrons chargés négativement. Lesquels gravitent tout
autour du noyau. Comme nous l’avons vu au debut d ce chapitre, un atome a une charge qui
est électriquement neutre parce que les deux charges (du proton et de l’électron) se
neutralisent ou s’équilibrent.

Certains électrons sont fortement liés au noyau et occupent les couches inférieures et d’autres
sont faiblement liés au noyau, ils occupent la dernière couche appelée la couche
périphérique lesquels forment la bande de valence, qui assurent la cohésion interne du
corps solide et les liaisons avec les atomes voisins.

II.9.3.2. Niveaux et bandes d’énergie

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Un électron soumis à l’action de son noyau occupe un niveau d’énergie bien déterminé.
Lorsqu’il s’agit des corps solides, ce niveau d’énergie est remplacé par une bande d’énergie.
Il existe trois bandes d’énergie qui sont :

La bande de valence (BV) : tant qu’un électron se trouve dans cette bande, il participe
à une liaison covalente au sein du cristal ;
La bande Interdite (BI) : la mécanique quantique a montré que les électrons ne
peuvent pas prendre des niveaux d’énergie quelconques, mais que ceux-ci sont
quantités ; entre la bande de valence et la bande de conduction peut donc exister une
bande interdite. Pour rendre un électron mobile, il faut donc impérativement apporter
de l’énergie en quantité suffisante pour franchir ce véritable fossé (gap en anglais). ;
L’énergie d’un électron se mesure en électronvolts (eV) :1 eV = 1,6×10-19 J
La bande de conduction (BC) : un électron ayant acquis suffisamment d’énergie peut
se trouver dans cette bande ; il est alors mobile et peut participer à un phénomène de
conduction.

Pour illustrer ce phénomène, la représentation énergétique de la figure suivante est


particulièrement adaptée. En fonction de la disposition de ces bandes, et surtout de la largeur de la
bande interdite, les matériaux peuvent être isolants, conducteurs ou semi-conducteurs

Figure II.11 Le diagramme de niveaux d’énergie

Dans cette description, les résultats de la mécanique quantique montrent que chaque électron
possède un niveau d’énergie déterminé. Nous avons :
la bande de valence si l’électron est attaché à l’atome ;
la bande de conduction si cet électron se libère de l’atome (On dit alors qu’il est libre).

La BI sépare les deux autres bandes. La bande de valence quant à elle contient des électrons
de valence qui peuvent se libérer facilement ou difficilement suivant les corps. La BI peut ou
ne pas exister.
v ence deviennent libres
La BC renferme des électrons de a
conduction. Les électrons de l

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et ils sont appelés : électrons de D C
conduction. o .
n Pour l’isolant, il existe
Dans le cas de conducteur, la BI c les électrons de valence
n’existe pas. Les électrons de , qui sont fortement liés
valence entrent avec facilité au noyau et il n’y a plus
dans la BC, B d’électrons libres qui
ainsi il y a V entrent dans la BC
passage du puisque la BI s’oppose
courant = à leur passage.
électrique.
B

Figure II.15
Si R augmente (S et l constants) cela signifie que la résistivité augmente ou que la conductivité
diminue. La résistance dépend de la température. Si T augmente R augmente. En effet,
l'agitation thermique gêne la circulation des électrons. A T = 0 °K (-273 °C), la résistivité est
nulle donc R = 0. C'est ce que l'on appelle la supraconductivité. On a alors conduction de
l'électricité sans perte d'énergie.

Par définition, on appelle la conductivité la valeur :

=neμ (II.21)

La résistivité est l'inverse de la conductivité, à savoir :

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ρ= (II.22)
�.�.𝝁

Une autre forme de la loi d'Ohm est dans ce cas :

J=𝜸E (II.23)

A.1.2. Influence de la température

La température, en augmentant, va accroître l'agitation des particules dans la matière, et ainsi


gêner leur déplacement lors de l'application d'un champ électrique externe. La résistivité du
matériau va augmenter. Cette augmentation de la résistivité avec la température est une loi
linéaire, et peut se mettre sous la forme :

ρ = ρo (1 + a (T - To)) (II.24)

Avec :
a : est la constante du matériau,
o la résistivité à To et la résistivité à la température T.
a vaut 4E-3K-1 pour le cuivre. Cela signifie que la résistance d'un conducteur de
cuivre va varier de 1% tous les 2,5°C. On en tiendra compte lorsqu'on fera de telles
mesures

B. Les Isolants

Dans le cas des matériaux isolants, on a affaire à des liaisons de type covalente : les électrons
célibataires de la couche périphérique forment tous des liaisons avec leurs homologues issus
d'autres atomes adjacents. Les liaisons sont robustes, et les charges potentiellement mobiles
(les électrons) restent liées aux atomes auxquelles elles appartiennent.

On a beau appliqué un champ électrique sur ces matériaux, aucun courant électrique ne
circule, car il n'y a pas de charges mobiles. Il faut noter que les isolants sont aussi importants
que les conducteurs en électricité et en électronique, car ce sont eux qui permettent de
canaliser les courants électriques là où on le désire. Ils vont s'intercaler entre les conducteurs,
et aussi assurer la protection des usagers (gaines isolantes, enrobages de câbles).

Les isolants sont caractérisés par une bande interdite très importante séparant la bande
de valence de la bande de conduction. Ce qui veut dire qu'il faut beaucoup trop d'énergie
pour arracher un électron de sa liaison de valence. Le résultat est qu'on ne trouve aucun
électron libre dans le cristal et même si on applique un champ électrique, aucun courant n'en
résulte.

Fig. II.16. Représentation des bandes d’énergies pour les Isolants.

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Les isolants ou diélectriques sont des matériaux ayant une résistivité très élevée : 10 8
à
1016Ωm, car ils contiennent très peu d’électrons libres. Un isolant est caractérisé par
ses propriétés électriques, mécaniques, chimiques et thermiques.
Les isolants interdisent le passage du courant (claquage de l’isolant) car ρ est élevée.

C. Les semi-conducteurs

Le troisième chapitre fera l’objet de matériaux S-C, néanmoins ce qu’il faut déjà retenir est
ses
caractéristiques :
Il possède sur sa couche périphérique 4 e- libre, ce sont les éléments de la quatrième famille
dans le tableau périodique de Mendeleev et la bande interdite est de l’ordre d 1electrovolt
(1ev) Les semi-conducteurs sont des matériaux solides utilisés pour la fabrication des
composants électroniques.

Ils sont caractérisés par leur résistivité qui peut varier de 10-4 Ωm à 102 Ωm en
fonction de la température (ρ diminue lorsque T augmente) : ils se situent donc entre les
conducteurs et les isolants. Parmi ces semi-conducteurs, le Si est le plus utilisé parce qu’il
ne s’échauffe pas lorsqu’il y a élévation de la température

Figure I.17 représentation de bandes d’énergie de s-c

II. 10. CONCLUSION

Ainsi donc, Il a été question dans ce chapitre d’étudier les principaux phénomènes de
conduction se produisant dans la matière, afin de pouvoir interpréter leur comportement. A ce
titre, la constitution de ladite matière : de la molécule vers l’atome, il a été indispensable de
voir les différentes particules le constituant. Puisque l’idéal est l’étude exclusive de
l’électron, étant une des particules de l’atome, faisant l’objet de la science électronique.

Par ailleurs, Le comportement d’un électron se caractérise suivant le corps dans lequel il se
trouve. Ce dernier détermine les différents paramètres auxquels il faut allusion en vue de bien
comprendre ses caractéristiques.

Dans ce chapitre, nous avons encore parlé principalement de deux corps, à savoir : le vide et
le solide. Dans le premier cas, il s’agissait de certaines notions sur la technologie à tube à
vide Tandis qu’au second, nous avons donné la configuration interne des structures
conductrice, isolante et s-c. A cet effet, il a été abordé dans ce chapitre, les conducteurs, les

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isolants et le s- c (a titre informatif) , ce dernier fera l’objet d’étude au troisième chapitre
consacre au semi-

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conducteur et jonction PN. A savoir que les conducteurs sont des corps qui se laissent
traverser par le courant électrique tandis que les isolants sont ceux-là qui s’y opposent.
Jusque-là, nous comprenons que nous n’avons toujours pas la possibilité de pouvoir utiliser
ces différents corps séparément en vue d’obtenir les composants électroniques. Sur ce, au
chapitre suivant, il sera question de pouvoir associer les conducteurs et les isolants pour
obtenir leur conduction possible
S-C.

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