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Kinésithérapie périopératoire de l’opéré


thoracique pulmonaire
F. Piton, S. Evelinger, C. Dubreuil, C. Laplace

Après une exérèse pulmonaire, les complications respiratoires sont fréquentes et potentiellement graves.
Si la survenue d’une ou plusieurs complications n’engage pas inéluctablement le pronostic vital, elle
retarde néanmoins dans de nombreux cas la récupération postopératoire. La question de départ est de
savoir pourquoi une intervention techniquement réussie peut aboutir à un devenir défavorable pour le
patient. L’objectif de la prise en charge périopératoire de l’opéré en chirurgie pulmonaire est d’optimiser le
résultat fonctionnel de la chirurgie et d’en tirer le meilleur bénéfice en créant l’environnement
périopératoire adapté. Il s’agit en fait de dépasser le concept d’acte chirurgical pour atteindre le concept
plus global de prise en charge interdisciplinaire, responsabilisant chaque acteur, anesthésistes,
chirurgiens, kinésithérapeutes et infirmiers. Ce concept de prise en charge a pour objectif principal pour le
kinésithérapeute, lors de la période préopératoire, la mise en œuvre de techniques manuelles et
instrumentales comme la spirométrie incitative et la ventilation non invasive, associée à une mise en
condition des capacités fonctionnelles du futur opéré. La prise en compte des facteurs peropératoires de
l’opéré thoracique, ventilé en pression positive avec des douleurs liées aux incisions chirurgicales, aux
sondes et drainages, permet d’accélérer la réhabilitation en postopératoire immédiat. L’état
postopératoire du patient très souvent marqué par un encombrement trachéobronchique associé à une
hypoxémie est responsable d’une augmentation de la dépense énergétique. Les modifications du rapport
V/Q qui en résultent majorent l’effet shunt en se traduisant par une hypercapnie. L’introduction précoce
de la rééducation instrumentale, par l’apport de la ventilation non invasive, est intéressant surtout si elle
a été présentée lors de la période préopératoire, comme cela a été largement démontré chez le patient
atteint de bronchopneumopathie chronique obstructive. C’est la mise en condition par la préparation
kinésithérapique relayée par un traitement médical débuté avant la sortie de la salle d’opération,
poursuivie dès le réveil du patient qui favorise l’autonomie respiratoire et fonctionnelle de l’opéré
thoracique. Au final, la kinésithérapie périopératoire est un des acteurs de la restauration de la qualité de
vie de l’opéré thoracique.
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Chirurgie thoracique ; Kinésithérapie périopératoire ; Ventilation non invasive

Plan
■ Introduction
¶ Introduction 1
En chirurgie thoracique, l’exérèse pulmonaire ampute, par
¶ Préparation préopératoire de l’opéré 2
définition, les volumes respiratoires. Les suites opératoires sont
Dispositions non kinésithérapiques 2
souvent simples, mais peuvent être émaillées de complications
Dispositions kinésithérapiques 2
respiratoires et/ou infectieuses.
¶ Phase peropératoire 5
Ces complications sont alors responsables d’une augmenta-
¶ Réception de l’opéré thoracique pulmonaire 5 tion de la durée de séjour en réanimation, de la morbidité et de
Complications respiratoires 5 la mortalité hospitalières [1, 2].
Prise en charge massokinésithérapique 6 Bien qu’il ne soit pas possible de retenir de définition
¶ Particularités liées au type d’exérèse 10 consensuelle des complications respiratoires postopératoires, des
Exérèse partielle par thoracotomie postérolatérale 10 arguments cliniques et radiologiques sont toutefois admis.
Exérèse totale par thoracotomie ou par sternotomie médiane 11 Est utilisée comme indicateur la survenue d’atélectasies,
¶ Évolution à moyen et long termes 12 d’épanchements pleuraux ou de modifications postopératoires
Pneumonectomies 12 de la radiographie thoracique [3-7] . D’autres retiennent des
Lobectomies 12 arguments évolutifs comme la durée de la ventilation mécani-
¶ Conclusion 12 que (plus de 24 h) [1, 5, 8] , la durée de l’hospitalisation en
réanimation [2, 9] ou le décès d’étiologie respiratoire [5, 10].

Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 1
26-504-D-10 ¶ Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique pulmonaire

La kinésithérapie de l’opéré de chirurgie thoracique pulmo- La mortalité toutes causes confondues augmente dès la valeur
naire s’organise autour de trois axes : IMC de 30 et double au-delà de 35, définissant l’obésité
• une phase préparatoire lors de l’accueil du futur opéré ; morbide [16].
• une phase peropératoire exposant les problèmes spécifiques Chez le sujet obèse, la masse abdominale surdistend le
liés à l’intervention ; diaphragme, limite sa course et le repousse dans le thorax. Le
• une phase postopératoire avec la réception de l’opéré thora- volume du poumon ainsi que sa compliance s’en trouvent
cique après l’intervention, commune à tout type de chirurgie, diminués. Au final, la charge de travail respiratoire est impor-
comprenant les complications survenant plus tardivement en tante et même la régulation centrale de la ventilation peut être
réanimation et au cours de l’évolution ambulatoire. atteinte [17, 18].
Notre propos exclut les réductions de volume pulmonaire
chez l’emphysémateux, les risques liés aux pathologies du
sommeil et la greffe pulmonaire. Dispositions kinésithérapiques

Évaluation de la fonction respiratoire


■ Préparation préopératoire
L’évaluation clinique du patient en préopératoire s’attache à
de l’opéré déterminer les patients à haut risque de complications respira-
toires, en tenant compte des conséquences de l’anesthésie et de
La préparation respiratoire optimise la fonction respiratoire la ventilation mécanique ainsi que des conséquences de l’acte
en initiant un certain nombre de techniques de rééducation chirurgical.
et de thérapeutiques afin d’obtenir un gain fonctionnel C’est ainsi que la place occupée dans les stratégies kinésithé-
pulmonaire maximal. Ces pratiques sont poursuivies en
rapiques s’est inscrite au même titre que les équipes médicales
postopératoire.
et soignantes pour ce type de chirurgie.
Cette rééducation préopératoire se traduit par une mise en
condition physique qui diminue de 20 % à 30 % les complica- Dyspnée
tions respiratoires postopératoires selon les études [5, 11, 12].
La durée de la préparation kinésithérapique préopératoire Qu’elle soit de repos ou d’effort, elle reflète bien la réserve
peut être brève, de 24 heures à 48 heures, si la fonction pulmonaire ou cardiaque et doit être quantifiée et analysée très
pulmonaire préopératoire est proche du niveau optimal, et rigoureusement. Elle est le reflet du retentissement d’un
nécessiter plusieurs jours à plusieurs semaines chez des patients dysfonctionnement respiratoire qui agit sur la qualité de vie du
instables ou ayant des antécédents comme l’asthme, la bron- patient.
chite chronique, ou une bronchopneumopathie chronique • L’échelle visuelle analogique (EVA) permet de mesurer
obstructive (BPCO). l’intensité de la dyspnée quantifiant la gêne respiratoire entre
L’urgence chirurgicale pose un autre problème, celui de des valeurs comprises entre 0 et 10. Elle permet une autoéva-
l’intervalle temps, très court, mais qui peut être mis à profit luation facile d’utilisation par le patient.
pour améliorer de façon substantielle la fonction respiratoire • L’échelle de Borg est une échelle intervallaire qui introduit
préopératoire. une distance arithmétique entre les modalités de la dyspnée.
Elle associe une échelle verbale d’intensité croissante à une
échelle numérique. Elle contribue à rétablir l’aspect exponen-
Dispositions non kinésithérapiques tiel de la dyspnée, la sensation progressant plus vite que
l’intensité de l’effort qui la provoque [19].
Tabagisme
• D’autres échelles, comme celles qui corrèlent dyspnée et
Le tabagisme est reconnu depuis longtemps comme un efforts, permettent de désigner le stade d’apparition de la
facteur de risque majeur de complications respiratoires postopé- dyspnée d’effort par niveau croissant d’intensité ; échelle de
ratoires. Un tabagisme actif augmente de deux à six fois le Sadoul et Polu [20].
risque de complications respiratoires postopératoires [6]. L’inci- Dans la mesure où la dyspnée est souvent le facteur limitant
dence de complications pulmonaires est de 22 % chez les de l’effort, son apparition pour un effort habituellement
fumeurs, de 12,8 % chez les anciens fumeurs et de 3,9 % chez facilement réalisé peut témoigner d’une aggravation de la
les patients qui n’ont jamais fumé [6]. fonction pulmonaire sous-jacente, notamment chez le patient
Un arrêt du tabagisme, idéalement 6-8 semaines avant BPCO. Dans une étude rétrospective portant sur des patients
l’intervention et durant la phase de cicatrisation, doit être BPCO sévères (volume expiratoire maximal/seconde [VEMS]
conseillé au patient [13]. < 1 l), la dyspnée de repos était un bon facteur prédictif de la
nécessité d’une ventilation postopératoire même si dans cette
Âge et état nutritionnel série, la plupart des patients ont été rapidement extubés [21].

Le risque opératoire est plus élevé chez les patients de plus Encombrement bronchique
de 70 ans. Le bilan préopératoire prend en compte le « perfor-
mance status » et les morbidités du patient permettant de Le volume de l’expectoration et son caractère purulent ou
sélectionner des patients pouvant bénéficier de la chirurgie sans non peuvent conduire à débuter un traitement approprié. Bien
mortalité ou morbidité importante, même au-delà de 80 ans. La que cet aspect ne soit pas spécifiquement documenté au cours
pneumonectomie a un risque de mortalité important chez les de la période périopératoire, il est admis que la colonisation
personnes âgées [14, 15]. bactérienne massive des voies aériennes supérieures est un
La dénutrition est associée à une mauvaise cicatrisation et à facteur de risque de pneumopathie chez les patients ventilés
un plus grand risque infectieux postopératoire. Les outils mécaniquement. En revanche, une bronchorrhée productive et
utilisables pour évaluer l’état nutritionnel sont l’indice de masse un encombrement bronchique sont probablement parmi les
corporel (IMC), l’albuminémie, la mesure de l’épaisseur des plis facteurs les plus prédictifs de complications pulmonaires
cutanés [14]. postopératoires sévères après chirurgie abdominale haute [22].
Un encombrement bronchique important et/ou une aggrava-
Obésité tion de la bronchorrhée lors de cette évaluation préopératoire
sont des éléments qui imposent une rééducation orientée vers
La population obèse se définit par un IMC (poids du patient la liberté de l’arbre trachéobronchique, pouvant conduire à
en kilogrammes divisé par sa taille au carré en mètres) supérieur différer l’intervention même si cette dernière est programmée
à 30 kg/m2. sous anesthésie locorégionale [23].

2 Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation
Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique pulmonaire ¶ 26-504-D-10

C’est l’encombrement bronchique qui est la principale cause Tests de terrain


de la survenue de complications plus graves telles que pneumo-
Le test de marche de 6 minutes (TM6) et le test de la navette
pathie ou insuffisance respiratoire aiguë venant alourdir la (the Incremental Shuttle Walk Test : ISWT) permettent d’évaluer
mortalité postopératoire. Dans la série de l’hôpital Tenon, les capacités centrales et périphériques du patient en détermi-
Stéphan et al. [5] retrouvaient trois éléments prédictifs suscepti- nant son niveau d’intolérance à l’effort et l’évolution des gaz du
bles de développer des complications respiratoires : un score sang à l’effort.
anesthésique élevé (physical status score, mis au point en En effet, le test de marche de 6 minutes peut aussi aider au
1941 par la Société américaine des anesthésistes : American diagnostic de la désaturation à l’effort. Ce test est particulière-
Society of Anesthesiologists [ASA]), score ASA > 3, un temps ment intéressant, puisque 28 % des sujets BPCO qui présentent
opératoire supérieur à 80 minutes et une ventilation mécanique une désaturation lors d’un test de marche de 6 minutes n’en
supérieure à 48 heures en postopératoire. présentent pas lors d’une épreuve d’effort sur
cycloergomètre [29].
Toux La réalisation de ce test en préopératoire a montré que
Un test de toux positif, accompagné d’expectorations, et la parcourir plus de 305 m est associé à un faible risque
présence de sibilants à l’auscultation standard, confirmant un opératoire [5].
Le test de la navette a également l’avantage d’avoir été corrélé
test de sibilants positif, sont des facteurs prédictifs de compli-
avec la VO2 . La réalisation de moins de 25 navettes (250 m)
cations postopératoires [24].
indique que la VO2 pic du sujet est inférieure à 10 ml/kg/min.
Mode ventilatoire Ce test plus facile à mettre en œuvre figure dans plusieurs
algorithmes [14, 30].
La fréquence respiratoire et le mode ventilatoire, la présence
de lèvres pincées, une cyanose et la mise en jeu des muscles Prise en charge kinésithérapique
respiratoires accessoires doivent être identifiés car ils sont
souvent les témoins indirects d’un accroissement excessif des L’intérêt de cette prise en charge préopératoire est la démons-
résistances des voies aériennes. tration pratique pour le futur opéré de la prise de conscience de
la complexité de la ventilation, qui requiert une coordination
La durée de l’expiration forcée supérieure à 9 secondes et la
de l’ensemble des voies aériennes supérieures et inférieures
hauteur laryngée maximale inférieure à 4 cm sont également
(Fig. 1).
des facteurs prédictifs de complications. Une respiration
Cette harmonisation de la mécanique ventilatoire doit limiter
paradoxale, un signe de Campbell ou un signe de Hoover sont
les conséquences de la dysfonction des muscles respiratoires en
aussi des déterminants péjoratifs à la réception de l’opéré
périopératoire, qui correspond plus à un problème de coordina-
thoracique [24].
tion qu’à une réelle perte d’activité globale [31].
Distension thoracique Installation du patient et éducation aux postures antalgiques
L’augmentation du diamètre antéropostérieur du thorax L’installation du futur opéré en position semi-assise (45°)
témoigne d’une hyperinflation pulmonaire traduisant une recrée les conditions d’extubation après l’intervention. Ce
distension thoracique retrouvée aux épreuves fonctionnelles positionnement a l’avantage d’être le plus économique sur le
respiratoires (EFR) : augmentation de l’indice de distension plan énergétique pour le système respiratoire, tout en contri-
(volume résiduel [VR]/capacité pulmonaire totale [CPT]). buant au drainage de la plèvre par les drains thoraciques mis en
L’hyperinflation pulmonaire est également un facteur reconnu place en peropératoire.
de sur-risque de complications respiratoires postopératoires. C’est une technique simple et pluridisciplinaire mise en place
Bien que le gain fonctionnel attendu chez certains patients, par les équipes soignantes et médicales dès l’admission de
comme pour les emphysémateux panlobulaires, soit limité, la l’opéré en réanimation ou en unité de soins intensifs (USI).
reconnaissance d’une hyperinflation pulmonaire au cours de la L’incision thoracique, intercostale ou sternale expose le futur
préparation du patient conduit à recommander une ventilation opéré aux douleurs pariétales. Le choix d’une contention
mécanique peropératoire à faibles volumes courants tout en pariétale manuelle ou instrumentale se justifie lors des exercices
assurant une durée d’expiration prolongée de façon à lutter respiratoires et des efforts de toux pour minimiser l’inconfort
contre le trapping gazeux [25]. postopératoire.
Bien que ces données soient des critères d’éligibilité pour le
Techniques manuelles
chirurgien avant l’intervention, l’évaluation clinique reste plus
performante pour l’évaluation du risque opératoire que les Elles privilégient les techniques de modulation du flux
EFR [26]. expiratoire ayant comme action l’interface air-liquide qui
provoque le cisaillement des sécrétions bronchiques et permet
Exploration fonctionnelle respiratoire leur décrochage grâce au transfert d’énergie entre les molécules
d’air et le mucus [19].
L’évaluation précise de la fonction respiratoire est un élément
En dehors de la période où le patient est intubé-ventilé, ces
important de la décision chirurgicale. Classiquement, l’EFR techniques d’augmentation du flux expiratoire (AFE) sont
évalue les volumes pulmonaires, les débits et les résistances réalisées activement afin de pouvoir être relayées par le patient
bronchiques. Le seuil admis pour être en droit de pratiquer une lui-même.
exérèse pulmonaire est un VEMS postopératoire prévisible Elles intéressent tout l’arbre bronchique en prévention d’un
(VEMS ppo) de 40 % de la théorique. Quand le chiffre est encombrement bronchique postopératoire. L’intensité des
inférieur à 35 %, le risque de complications postopératoires exercices respecte le confort ventilatoire du patient pour des
devient majeur [27]. échanges alvéolocapillaires en aérobiose.
Pour certains chirurgiens, le bon sens clinique prévaut et Le drainage autogène respecte les mêmes principes que
avant d’envisager une intervention, il est demandé aux patients l’AFE [32] afin de décoller, collecter et évacuer les sécrétions
de monter des escaliers. Il existe une relation linéaire entre le bronchiques. Il permet au patient une prise en charge respira-
nombre de marches montées et la VO2 . Monter cinq étages toire autonome, à la demande, et complémentaire de celle
(18 marches) correspond à une VO2 d’environ 20 ml/kg/min. réalisée avec le kinésithérapeute.
Par exemple, lorsque le patient peut gravir trois étages, une La toux est à optimiser dès la phase préopératoire pour
lobectomie peut être envisagée sans risque [28], et une pneumo- sensibiliser le futur opéré thoracique à ne tousser que lorsque les
nectomie peut être pratiquée lorsque le patient monte cinq sécrétions bronchiques sont proximales [33] au moment
étages. opportun.

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Prise en charge initiale

Installation identique
au postopératoire

Capacités fonctionnelles Capacités fonctionnelles


conservées détériorées

Apprentissage des Patient encombré Apprentissage Réentraînement à l'effort


techniques manuelles des techniques
instrumentales
et manuelles

Contention Contention pariétale Spirométrie


pariétale Techniques de incitative
Techniques désencombrement Ventilation
de ventilation bronchique curatives non invasive
Techniques de Apprentissage Nébulisation
désencombrement de la toux
préventives +
éducation à la toux

Figure 1. Arbre décisionnel. Prise en charge initiale.

Cette technique est à utiliser lors de l’encombrement proxi- • la ventilation non invasive (VNI) est une alternative théra-
mal ou bien après une série de modulations du flux expiratoire peutique en cas de persistance de l’encombrement bronchi-
afin de provoquer une expectoration. que sur une mécanique ventilatoire restrictive avec une
charge de travail des muscles respiratoires qui peut aller
Techniques instrumentales au-delà des capacités du patient en postopératoire. La mise en
Elles interviennent en complément des techniques manuelles œuvre en phase préopératoire dédramatise le postopératoire
pour aider au désencombrement bronchique et au recrutement en optimisant la compliance et l’adhésion. L’utilisation
alvéolaire [34] : préventive laisse envisager une diminution de la morbidité et
• pression expiratoire positive (PEP) qui est générée au niveau de la mortalité respiratoires chez les sujets à risque par une
de la bouche selon deux types de modalités, continue ou action combinée sur l’hypoventilation et l’encombrement
discontinue : bronchique [37] ;
C lors d’une pression continue, l’effet recherché est un • l’entraînement des muscles inspiratoires se traduit par une
prolongement du temps expiratoire pendant lequel l’excré- diminution de la dyspnée et un rendement significatif des
tion du mucus bronchique serait favorisée par un accrois- performances respiratoires. L’entraînement des muscles
sement du volume d’air en amont des sécrétions grâce à inspiratoires et principalement du diaphragme semble dimi-
une augmentation de la ventilation collatérale et une nuer l’incidence des complications respiratoires [38, 39].
diminution de la compression dynamique des voies aérien- Le bénéfice de cet apprentissage préopératoire n’est pas lié à
nes lors de l’expiration, qui facilite le désencombrement ; l’amélioration de la fonction respiratoire mais probablement à
C lors d’une pression discontinue, l’effet recherché est d’aider une meilleure exécution postopératoire, renforçant la qualité du
les patients présentant une hypersécrétion ou une hyper- drainage bronchique. Les patients qui paraissent bénéficier le
réactivité bronchique ; mieux de cette rééducation respiratoire sont ceux atteints de
• appareils à percussions qui sont de deux types, soit à percus- BPCO hypersécrétante [40].
sions intrathoraciques, soit à percussions extrathoraciques : Ainsi, l’apprentissage de ces manœuvres facilitant le drainage
C ventilation à percussions intrapulmonaire comme le des sécrétions bronchiques renforcé d’expansion pulmonaire
Percussionnaire® ; l’effet recherché est une augmentation améliore les suites opératoires. Cet apprentissage préopératoire est
de clairance mucociliaire et des échanges gazeux ainsi fondamental car il conditionne très largement l’efficacité de la
qu’une humidification des voies aériennes [35] ; mécanique ventilatoire au décours de la chirurgie. En effet, les
C ventilation à percussions extrathoracique (Vest ® ) : elle capacités d’apprentissage sont considérablement réduites au cours
reprend des effets similaires à la ventilation à percussions des premières heures et des premiers jours suivant l’anesthésie. Le
intrapulmonaire avec un peak flow généré comparable à bénéfice de l’apprentissage préopératoire de la rééducation
celui atteint lors de la toux mais de durée plus brève ; c’est respiratoire chez les sujets âgés est bien documenté [41].
un appareil sûr, que le patient peut utiliser seul [36] ; En revanche, la place du reconditionnement est certainement
• la spirométrie incitative (SI) a pour but de réaliser des très limitée dans le contexte préopératoire en dehors de certaines
inspirations à débit inspiratoire lent et au maximum tout en interventions très spécialisées comme la chirurgie de réduction
étant incité par un feedback visuel. L’effet recherché est une pulmonaire, du poumon emphysémateux et des patients en
prévention des atélectasies et de tout phénomène restrictif attente de greffe, d’hypertension artérielle pulmonaire... En effet,
comme pour la chirurgie thoracique pulmonaire ; la réhabilitation, si elle est susceptible d’améliorer la capacité à

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Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique pulmonaire ¶ 26-504-D-10

Figure 2.
A. Installation peropératoire pour chirurgie pulmonaire par thoracotomie postérolatérale droite. Patient en décubitus latéral gauche avec un billot réalisé par
la plicature de la table d’opération.
B. Ouverture intercostale avec, en arrière-plan, une partie du poumon non ventilée.

Figure 3. Thoracotomie postérolatérale gauche et présence des deux Figure 4. Sternotomie médiane et présence d’hématomes
drains thoraciques. parasternaux.

l’exercice et la qualité de vie des patients ayant une BPCO très Le déficit respiratoire postopératoire prend la forme d’un
sévère et de réduire le recours à des structures de soins, elle syndrome restrictif avec baisse de la force inspiratoire.
n’apporte pas de bénéfice avant un minimum de 4 semaines [42]. À ces éléments s’associe une altération de la fonction
Le recours à la marche, en terrain plat, sur des parcours aux diaphragmatique entraînant une augmentation des atélectasies
difficultés balisées, ou sur tapis de marche sont des activités dans les zones dépendantes [43, 44] (Fig. 5).
fonctionnelles aisément réalisables au seuil ventilatoire. Les patients respirent rapidement avec un petit volume
courant et sont incapables d’inspirer profondément ou de

■ Phase peropératoire tousser correctement.


L’extubation du patient doit en effet être la plus précoce
possible, afin de remettre « en charge » les muscles respiratoires.
La sévérité du retentissement respiratoire dépend de la voie
L’utilisation postopératoire précoce de VNI permet d’éviter la
d’abord utilisée, de l’étendue de la résection pulmonaire, de
réintubation des patients présentant une détresse respiratoire et
l’extension de la résection à la paroi ou au rachis, de la qualité
de diminuer la mortalité de ces patients [45].
de l’analgésie, de l’existence de troubles de ventilation, de la
qualité du drainage pleural et de la fonction respiratoire
préopératoire (Fig. 2A, B).
Deux voies d’abord principales sont utilisées, la thoracotomie
■ Réception de l’opéré thoracique
et la sternotomie : pulmonaire
• la thoracotomie réalise une ouverture de l’espace intercostal
avec des répercussions directes sur la mécanique costoverté- Complications respiratoires
brale et scapulaire homolatérale à l’incision (Fig. 3) ;
• la sternotomie, quant à elle, réalise une fracture du sternum Ce sont les complications communes à tous types de chirur-
avec disjonction chondrosternale et entorses costovertébrales gie admis initialement en salle de surveillance postinterven-
(Fig. 4). tionnelle et plus tardivement en réanimation.

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La dépression respiratoire est la complication la plus fré-


quemment rapportée. Induite par les agents de l’anesthésie et de
l’analgésie, elle aboutit à une hypoventilation alvéolaire avec
hypoxémie et hypercapnie [47].

Complications respiratoires aiguës tardives


Elles représentent 27 % de celles survenant en période
postopératoire de chirurgie thoracique et pulmonaire [5, 48].
Parmi ces complications, on peut retrouver le pneumothorax,
l’hémothorax, l’inhalation bronchique lors d’une fistule bron-
chique ou bronchopleurale, la torsion d’un lobe pulmonaire, les
pneumopathies, l’œdème postpneumonectomie.

Prise en charge massokinésithérapique


C’est la rééducation d’un patient présentant un certain
nombre de déficiences consécutives à l’intervention et commu-
nes aux exérèses partielles et/ou totales :
• les douleurs ;
• l’encombrement bronchique ;
Figure 5. Radiographie à j + 2 après une lobectomie supérieure gauche
• l’hypoventilation alvéolaire ;
avec une atélectasie controlatérale en bande (1) (conséquence de l’instal-
• la diminution de l’autonomie.
lation peropératoire) et la réorganisation thoracopulmonaire à gauche La rééducation postopératoire est la mise en œuvre d’un
avec une ascension de la coupole diaphragmatique homolatérale à l’exé- projet massokinésithérapique adapté à chacune de ces déficien-
rèse pulmonaire (4), une fermeture des espaces intercostaux et une ces (Fig. 6).
déviation de la trachée (2). Noter la présence des deux drains thoraciques,
un drain apical et un drain basal. 3. Agrafes de thoracotomie. Prise en charge de la douleur
La douleur en postopératoire a des origines multiples expli-
quant toutes le caractère parfois imparfait de l’analgésie
Au cours de cette période, le patient subit des interactions
procurée par certaines techniques locorégionales.
variées, qui peuvent à elles seules ou conjointement être
On retrouve des douleurs d’origines pariétale et viscérale [49]
responsables d’insuffisance respiratoire et nécessiter un traite-
et des douleurs projetées [50-52].
ment spécifique.
Ces dernières années ont vu se développer de nouvelles
techniques chirurgicales dans le but de minimiser la douleur
Complications respiratoires précoces
postopératoire et de permettre une limitation des déficits
(avant la 6e heure)
musculaires liés à l’abord chirurgical. Ainsi se sont développées
Ce sont principalement les agents anesthésiques, l’intubation les thoracotomies axillaires, puis la chirurgie vidéoassistée.
et la pression positive qui ont un retentissement sur la com- Les phénomènes douloureux sont particulièrement intenses
mande ventilatoire et les réflexes de protection des voies durant les 3 à 5 premiers jours qui suivent l’intervention.
aériennes supérieures [46]. Indépendamment de l’origine de la douleur après l’intervention,

Prise en charge postopératoire

Installation
semi-assise

Encombrement Ventilation Douleurs

Réaération Manuelle Instrumentale Antalgie


trachéobronchique

Techniques Ventilation Ventilation Contentions


de modulation du flux localisée non invasive manuelles
expiratoire Postures Spirométrie ou instrumentales
Système de Plent en cas spécifiques incitative type Massage/levers
d’obstruction bronchique Voldyne® de tension
Spirométrie incitative Système de Plent Électrothérapie
type Flutter®

Figure 6. Arbre décisionnel. Prise en charge postopératoire.

6 Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation
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antalgique et relaxant, ce qui permet au patient d’augmenter sa


mobilité thoracique. L’association de mobilisations passives
prévient l’immobilisation et ses complications [60].
Il est préférable d’opter en postopératoire pour une conten-
tion pariétale manuelle réalisée par le patient et le kinésithéra-
peute. Cette pratique discontinue protège la cicatrice tout en
autorisant les exercices respiratoires et la toux. Elle est préférable
à une contention souple où le risque délétère sur la ventilation
peut se traduire par une hypoventilation pulmonaire.
Électrothérapie. L’électrothérapie antalgique présente un
intérêt du fait de son innocuité et de sa facilité de mise en
œuvre [61, 62]. L’antalgie de cette thérapeutique semble aussi
efficace sur les douleurs liées à la sternotomie que sur celles liées
à la thoracotomie.
Son efficacité se traduit surtout par la réduction des douleurs
au-delà des 24 à 48 premières heures, avec un effet statistique-
ment sensible dans le temps [63].
On constate ainsi une diminution du traitement médicamen-
teux et surtout une amélioration des capacités ventilatoires du
Figure 7. Installation semi-assise en postopératoire immédiat (j + 1) patient, optimisant la rééducation [64, 65].
d’une thoracotomie antérolatérale droite afin de favoriser la compliance Les protocoles proposés ont été effectués avec une électrothé-
thoracopulmonaire antérolatérale et le drainage pleural. rapie par gate control, c’est-à-dire avec des courants de basse
fréquence et de basse intensité. Crépon nous donne comme
protocole et paramètres :
• « très brève durée d’impulsion (≤ 100 µs) et intensité faible ne
c’est le choix de l’analgésie postopératoire qui détermine le taux produisant que des paresthésies (ou fourmillements) ;
de complications lié aux douleurs. • basse fréquence comprise entre 50 et 100 Hz, les fréquences
Ce choix doit donc, dans l’idéal, tenir compte du type de supérieures à 150 Hz n’ayant plus d’effet de stimulation ;
chirurgie ainsi que du rapport risque/bénéfice de chacune des • impulsions rectangulaires, bidirectionnelles à moyenne nulle
techniques afin d’adapter au mieux la stratégie d’analgésie. pour permettre de pratiquer une séance efficace confortable et
Cette analgésie améliore la toux, le volume courant (Vt), les sûre d’une durée de 20 à 30 minutes en cas d’application au
expectorations, et réduit le degré de l’hypoxémie et de l’encom- cours d’une séance de rééducation, ou de 2 à 10 h/j en cas
brement, les atélectasies, les pneumopathies ainsi que l’intensité de traitement ambulatoire avec un stimulateur portatif, sans
des insuffisances respiratoires rencontrées [53, 54]. risque de brûlure chimique ; vu la durée de la séance et la
faible intensité de la stimulation, il est nécessaire de moduler
Différentes techniques d’analgésie médicales les paramètres des impulsions pour repousser l’accoutumance
Analgésie autocontrôlée par le patient. La mise en route de qui diminue les effets antalgiques ;
l’analgésie autocontrôlée par le patient (intravenous patient- • électrodes sur le site de la douleur afin d’acheminer la
controlled analgesia : PCA) débute par une administration titrée stimulation au niveau de l’étage médullaire considéré. » [66]
de morphine dès l’apparition de la douleur. Bien que la douleur Ainsi, les électrodes sont placées autour de la cicatrice.
au repos soit bien calmée (score analogique visuel de la douleur Cette stratégie, qui est également adoptée en postopératoire
de repos < 30 mm), la douleur à la toux reste patente. Ce de chirurgie pulmonaire en association avec des antalgiques,
traitement peut être alors associé à un anti-inflammatoire non diminue la durée de séjour en unité de soins intensifs tout en
stéroïdien. Cette stratégie peut être complétée, voire remplacée favorisant une récupération plus rapide des capacités respiratoi-
par la mise en place d’une analgésie rachidienne péridurale. res du patient [67].
Analgésie péridurale. L’association d’un morphinique et
d’un anesthésique local est actuellement la technique la plus Prise en charge de l’encombrement bronchique
efficace après chirurgie pulmonaire. Cette technique constitue
la suite logique d’une association « anesthésie péridurale- L’encombrement bronchique est une des complications
anesthésie générale » pour le geste opératoire. La réalisation majeures rencontrées dans le postopératoire. Cet encombrement
d’une analgésie [55] ou d’une anesthésie péridurale [56] préalable bronchique est le résultat d’une cascade d’événements dépen-
à l’incision chirurgicale réduirait la douleur postopératoire et les dants les uns des autres :
besoins en antalgique. • les douleurs postopératoires ;
• l’impossibilité pour le patient d’avoir une toux efficace ;
Différentes approches antalgiques en kinésithérapie • une réduction des volumes pulmonaires favorisant l’hypo-
Techniques manuelles. Les contractures musculaires intéres- ventilation ;
sent toute la ceinture scapulaire homolatérale à l’intervention et • une augmentation de la charge de travail des muscles
sont la conséquence de l’installation peropératoire, de l’incision respiratoires.
intercostale, de la réponse inflammatoire et des afférences La priorité du désencombrement bronchique est d’assurer la
viscérales, ainsi que de la présence du ou des drains chirurgi- libre circulation de l’air à l’intérieur de l’arbre trachéobronchi-
caux [57, 58]. que pour rendre effectifs les échanges alvéolocapillaires.
L’enseignement du positionnement en préopératoire est .2 La vacuité ainsi rétablie de l’arbre trachéobronchique favorise
appliqué au cours de la réception du patient comme posture le retour à une clairance mucociliaire rapidement satisfaisante
corrective pour améliorer la dynamique ventilatoire par la pour l’hématose de l’opéré thoracique.
mobilisation des volumes pulmonaires tout en favorisant les L’objectif secondaire du désencombrement bronchique est de
conditions du désencombrement bronchique (Fig. 7). réduire l’installation des mécanismes compensateurs de
C’est ce premier temps de verticalisation du patient qui la mécanique ventilatoire, conséquence de la dysfonction
répond à un besoin de confort pour la réalisation des exercices diaphragmatique postopératoire. Le syndrome restrictif installé
respiratoires. après l’intervention se traduit alors par une élévation des
La massothérapie trouve tout son intérêt dans l’antalgie et la coupoles diaphragmatiques, plus importante du côté opéré,
détente qui se traduit par une augmentation de la mobilité accroissant la contribution de la cage thoracique au volume
réduite en postopératoire [59]. Le rôle du massage est à la fois courant.

Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 7
26-504-D-10 ¶ Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique pulmonaire

Figure 9. Contention pariétale manuelle de l’hémithorax gauche réali-


Figure 8. Contention pariétale manuelle croisée réalisée par le patient sée par le patient en postopératoire d’une thoracotomie postérolatérale
en postopératoire d’une sternotomie médiane à j + 2. homolatérale à j + 2.

Cette situation se traduit par un accroissement du travail des


muscles abdominaux expiratoires et la mise en jeu des muscles
intercostaux inspiratoires sans augmentation de l’activité
diaphragmatique. Ce mécanisme est en faveur d’un transfert
d’activité vers d’autres muscles que le diaphragme.
Plusieurs moyens sont à la disposition du kinésithérapeute.

Aérosolthérapie
Elle peut présider à l’ensemble des techniques de rééducation
pour humidifier l’arbre trachéobronchique, voire modifier la
clairance mucociliaire. C’est l’évaluation régulière de la quantité
mais aussi de la viscoélasticité des sécrétions bronchiques qui
permet un ajustement régulier des besoins du patient [68, 69].

Techniques de modulation du flux expiratoire


Elles ont la particularité de répondre à la localisation de
l’encombrement, en respectant l’intensité du débit gazeux à
l’intérieur de l’arbre trachéobronchique. Elles sont réalisées
plusieurs fois par jour, par courtes séances pour être tolérées par
Figure 10. Contention pariétale manuelle directe à droite associée à
l’opéré. Des réticences de la part du patient sont possibles au
une guidance à gauche réalisée conjointement par deux kinésithérapeutes
cours des augmentations rapides du flux expiratoire et de la
en postopératoire d’une thoracotomie antérolatérale droite à j + 2.
toux. L’association de la protection de la cicatrice permet
l’adhésion du patient.

Toux contrôlée
suppléer une mécanique ventilatoire défaillante. Il est possible,
Elle constitue un moyen efficace et très rapide de désencom- avec deux thérapeutes, de proposer une thérapie manuelle à
brer essentiellement les voies aériennes proximales, qui ne quatre mains, de façon croisée, englobant la presque totalité de
représentent seulement que 20 % du territoire pulmonaire. la mécanique respiratoire, très utile dans le postopératoire
Cette toux doit être réalisée avec modération car elle provoque immédiat, tant pour les douleurs que pour la guidance et les
aussi un véritable obstacle au désencombrement bronchique stimulations cutanées procurées (Fig. 10, 11). Une attention
lorsque celle-ci est répétitive. Elle devient irritative, génératrice particulière doit être observée lorsque le kinésithérapeute est en
de douleurs en postopératoire, redoutée par les patients, présence d’une sternotomie médiane : c’est le respect de la
pouvant se traduire par une véritable phobie. Il est toutefois cicatrice sternale et l’application d’une main dite « en pont »,
possible là aussi de moduler certains paramètres afin de modi- avec comme difficulté d’équilibrer les pressions de part et
fier l’impact de cette toux sur le désencombrement bronchique, d’autre de la cicatrice (Fig. 12).
et ses effets sur la qualité de la prise en charge du patient.
Techniques de ventilation manuelles et/ou instrumentales
Contention pariétale manuelle avec PEP
Elle est systématiquement associée à la réalisation de la toux Elles constituent des moyens de plus en plus utilisés auprès
afin de diminuer les douleurs pariétales inhérentes à la voie des patients présentant un encombrement bronchique avéré,
d’abord (Fig. 8, 9). plus ou moins associé à une bronchospasticité.
• La ventilation à lèvres pincées est le recours à un frein
Application des mains du kinésithérapeute sur le thorax
expiratoire, permettant de conserver une pression transmurale
et/ou l’abdomen du patient
positive tout au long des voies aériennes. La conséquence
Elle complète la réalisation de ces techniques, afin de guider clinique est de reculer le moment de la survenue du collapsus
le patient lors des cinèses respiratoires, de l’assister, voire de bronchique (point d’égale pression).

8 Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation
Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique pulmonaire ¶ 26-504-D-10

Figure 11. Contention pariétale manuelle croisée réalisée à quatre


mains par deux kinésithérapeutes en postopératoire d’une sternotomie Figure 13. Patient à j + 2 en postopératoire d’une thoracotomie posté-
médiane à j + 2. rolatérale gauche réalisant une autorééducation à l’aide d’une spirométrie
incitative expiratoire discontinue utilisant une tige plongeante dans un
bocal d’eau ou système de Plent.

Figure 12. Contention pariétale manuelle dite « en pont » réalisée par


le kinésithérapeute permettant d’exercer une guidance en postopératoire
d’une sternotomie médiane à j + 2.

• L’instrumentation mécanique, quant à elle, permet des


exercices ventilatoires à pression continue ou discontinue,
dont le premier moyen, le plus simple pour réaliser une
spirométrie incitative expiratoire, a été la tige plongeante
dans un bocal d’eau, ou système de Plent. L’expiration se
réalise contre une résistance proportionnelle à la longueur
d’immersion du tuyau et à son diamètre, sans que l’on
retrouve de données sur son efficacité ; c’est un moyen
simple mais sujet à débat, notamment sur l’aspect hygiénique
(Fig. 13). Il existe d’autres systèmes, plus contemporains,
comme l’Acapella®. Figure 14. Exercice de ventilation localisée manuelle sur le mode
• Le Respirex®, le Threshold PEP® ou le Pep Mask® permettent expiratoire accompagné d’un feedback visuel en utilisant un appareil de
spirométrie incitative retourné de type Tri Flow®.
actuellement d’appliquer des résistances au flux d’air du
patient. La spirométrie incitative inspiratoire avec le Tri Flow®
ou le Voldyne® offre un feedback visuel au patient et sollicite
les muscles respiratoires, avec comme plateau de travail principal avantage de cette technique est qu’elle est indépen-
l’amélioration de la fonction respiratoire entre 40 % et 50 % dante de l’effort du patient [38], ce qui peut ainsi lui réserver
de la capacité vitale et l’amélioration des volumes pulmonai- une place de choix.
res à 80 % de la capacité vitale [70] (Fig. 14). La ventilation
Prise en charge de l’hypoventilation alvéolaire
spontanée avec pression continue positive (CPAP) diminuerait
la survenue des atélectasies rencontrées dans le postopératoire Les besoins ventilatoires et le travail ventilatoire semblent en
comparée à la kinésithérapie respiratoire classique [71]. Le effet pouvoir doubler dans la période postopératoire immédiate

Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 9
26-504-D-10 ¶ Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique pulmonaire

avec augmentation de la fréquence respiratoire sans variation du


volume courant [72]. Les effets de la chirurgie thoracique sur la
fonction respiratoire résultent de trois mécanismes principaux :
la création d’une solution de continuité au niveau des muscles
intercostaux, la douleur postopératoire, la stimulation viscérale
qui, par voie réflexe, diminue la fonction diaphragmatique [72].
L’installation postopératoire trouve à cette période toute sa
place et préconise le positionnement semi-assis dans un premier
temps. C’est en effet cette installation qui a permis le sevrage
ventilatoire et l’extubation du patient en salle de réveil et qui
est recommandée dans les suites immédiates. La station semi-
assise, avec appui postérieur dans le lit, est peu consommatrice
d’oxygène et place favorablement la mécanique ventilatoire
pour une ventilation spontanée peu contraignante. Ainsi
positionné, le diaphragme se trouve dans une configuration
mécanique propice à l’ouverture des culs-de-sac costodiaphrag-
matiques et phrénomédiastinaux, grâce à la diminution de la
pression abdominale.
Dans cette position, les conditions mécaniques sont réalisées Figure 15. Patient installé sous ventilation non invasive en position
pour favoriser le drainage pleural mais aussi l’expansion semi-assise en postopératoire de chirurgie pulmonaire à j + 2.
pulmonaire après exérèse partielle.
Les techniques manuelles de ventilation localisée sont
réalisées en première intention pour favoriser les échanges
alvéolocapillaires : ■ Particularités liées au type
• en mobilisant le plastron costal plus ou moins figé ; d’exérèse
• en réaérant les zones pulmonaires peu ou non ventilées ;
• en redistribuant la ventilation par rapport à la perfusion ;
• en relançant l’utilisation du volume courant. Exérèse partielle par thoracotomie
Ces techniques se pratiquent à bas volume pulmonaire, postérolatérale
privilégiant le travail volumétrique tout en tenant compte des
possibles douleurs déclenchées lors de la réalisation de ces À la fin de l’intervention, un ou deux drains sont mis en
cinèses respiratoires. place et reliés à une aspiration continue pour évacuer en
C’est le positionnement des mains du kinésithérapeute qui permanence le sang et l’air de la cavité pleurale : ceci permet le
sert de feedback à l’opéré, relayé ensuite par celui des mains du réaccolement du poumon (et donc de la plèvre viscérale) à la
patient, et guidé par celles du kinésithérapeute. plèvre pariétale.
Les inconvénients de cette voie d’abord, pour la prise en
Il n’existe par de règle à la réalisation et à la tolérance de ces
charge kinésithérapique, sont :
pratiques. C’est avant tout la clinique qui guide le kinésithéra-
• les répercussions sur la mobilité de la ceinture scapulaire ;
peute et les réactions du patient. Pour être efficace, il est
• les répercussions sur la fonction respiratoire (cf. supra) ;
demandé au patient de réaliser au moins une trentaine de fois • les douleurs post-thoracotomie, à irradiation métamérique
ces exercices par heure [73]. jusqu’au sternum, par contusion du nerf intercostal (liée à
L’association instrumentale de la spirométrie incitative à ces l’écartement puis au fil de fermeture) ;
techniques de ventilation localisée réalise une stimulation • la cicatrice relativement grande et inesthétique, pour laquelle
visuelle pour l’opéré, tout en homogénéisant le travail il existe, depuis quelques années, des variantes avec épargne
respiratoire. musculaire (conservation des deux tiers antérieurs et du
L’apport de la VNI associée aux techniques de ventilation pédicule du muscle grand dorsal et réclinaison des autres
localisée semble être intéressant dans ce contexte postopéra- muscles sans section) : les avantages d’une thoracotomie large
toire. En effet, son intérêt a été largement démontré chez des sont ainsi conservés, en minimisant les inconvénients
patients BPCO qui constituent une partie importante des fonctionnels et musculaires.
patients candidats à une résection pulmonaire. En postopéra- Parmi les exérèses partielles, on retrouve le cas de la lobecto-
toire immédiat de chirurgie thoracique, la VNI (bi-level positive mie avec résection d’un ou de deux lobes pulmonaires. Le
. airway pressure : BiPAP) permet d’améliorer la pression partielle parenchyme restant doit réhabiter l’hémithorax dans sa totalité
en oxygène (PaO2) de façon durable sans favoriser la survenue par quatre mécanismes de compensation associant : la rotation
de fuites bronchopleurales [74]. du pédicule, l’ascension de la coupole diaphragmatique, le
La VNI a aussi été utilisée avec succès chez des patients en déplacement du médiastin et l’augmentation relative de volume
insuffisance respiratoire aiguë, extubés après une médiane de du poumon restant se traduisant par la réalisation d’un emphy-
sème compensateur.
8 jours de ventilation mécanique, incluant des patients de
Contrairement à la pneumonectomie, il n’y a pas de liquide
chirurgie thoracique [75] (Fig. 15). Une étude prospective
de substitution, ni d’espace résiduel, après mise en place d’un
randomisée (incluant des patients en postopératoire) a démon-
double drainage : inférieur pour les liquides et supérieur pour
tré que la VNI (aide inspiratoire au masque plus PEP) était
l’air et les fuites aériques.
comparable en termes d’amélioration des échanges gazeux à la
La segmentectomie est la résection de l’un ou plusieurs des
ventilation conventionnelle mais qu’elle s’accompagnait de dix segments de chaque poumon, et donc d’un volume infé-
moins de complications infectieuses dans les détresses respira- rieur à un lobe. Il n’existe pas de frontière anatomique comme
toires aiguës [75]. pour les scissures. La technique, proche de celle de la lobecto-
Une étude cas témoins a souligné aussi la diminution des mie, nécessite de créer par section le plan de clivage interseg-
complications infectieuses lors de l’utilisation de la VNI par mentaire, et va générer d’importantes fuites aériques et
rapport à une ventilation conventionnelle [76]. hémorragiques.
L’association de la VNI avec la kinésithérapie respiratoire Le drainage et la surveillance d’une segmentectomie sont
pour limiter les complications respiratoires est reconnue dans identiques à ceux d’une lobectomie, mais avec des suites
les suites de chirurgie thoracique [77]. souvent plus longues et plus difficiles.

10 Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation
Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique pulmonaire ¶ 26-504-D-10

La résection cunéiforme (wedge-résection) est une résection en l’air à l’intérieur du poumon pour restaurer le plus précoce-
coin, non anatomique, idéale pour des biopsies pulmonaires, ment une hématose satisfaisante.
des tumeurs de petite taille ou des métastases. • Ces exercices respiratoires ont pour finalité le retour à un
Les suites opératoires sont assez simples car l’agrafage est volume courant comparable à celui d’une ventilation de
étanche, et ce type de chirurgie tend à être actuellement repos.
effectué par vidéothoracoscopie. • Les exercices de ventilation localisée modulée peuvent être
associés aux techniques instrumentales comme la spirométrie
incitative expiratoire ou la VNI.
• Cependant, à cette période de prise en charge, la dominante
“ Point fort respiratoire est expiratoire afin de ne pas majorer l’emphy-
sème compensateur qui s’est installé dans les suites immédia-
tes de l’exérèse pulmonaire, ainsi que la qualité du drainage
• Les suites opératoires sont marquées par la réexpansion pleural.
pulmonaire avec une surveillance radiologique • La résorption pleurale est assurée par un jeu de pression
systématique afin de rechercher les défauts de hémodynamique, oncotique du liquide pleural et osmotique
réexpansion. du plasma. Un drainage lymphatique par l’intermédiaire des
• Le défaut de réexpansion se traduit par un stomates et des cellules à membrane cribriforme et in fine des
pneumothorax partiel, ou une poche pleurale avec risque vaisseaux assure l’évacuation vers les ganglions. Ces commu-
d’empyème postlobectomie. nications pleurales lymphatiques sont plus importantes dans
• D’autres complications après traitement d’induction la partie inférieure des plèvres. L’installation semi-assise et la
(chimiothérapie ou radiochimiothérapie) sont à redouter, rééducation sur le mode expiratoire contribuent ainsi aux
mécanismes de résorption.
car le risque est alors majoré, notamment :
C pneumopathies infectieuses ;
C transfusion-related acute lung injury (TRALI) sur Exérèse totale par thoracotomie
transfusions ; ou par sternotomie médiane
C effets de la toxicité pulmonaire du traitement
chimiothérapique et de l’irradiation, source À la fin de l’intervention, le drainage pleural est assuré par un
d’insuffisance respiratoire et de syndrome de seul drain thoracique non aspiratif.
détresse respiratoire aiguë (SDRA) ; Les inconvénients de la sternotomie pour la prise en charge
C fistule bronchique. kinésithérapique sont :
• des douleurs modérées au niveau de la cicatrice antérieure et
de la sternotomie ;
• des douleurs plus importantes au niveau des articulations
costovertébrales postérieures ;

“ Point fort • le risque de surinfection par la section et l’ouverture osseuse,


avec ostéite sternale et risque de médiastinite sous-jacente.
Après le retrait du drain, la cavité pleurale se comble lente-
• Les épanchements liquidiens ou aériques sont habituels ment, 3 mois en moyenne, par un liquide de substitution (vieux
dans les suites immédiates des exérèses pulmonaires sang + sécrétions de la plèvre pariétale) qui doit rester parfaite-
partielles. Ils sont prévenus de façon systématique par la ment stérile.
mise en place de drains en fin d’intervention, sous À distance, gélification, colonisation par des fibrocytes et
aspiration continue. rétraction stable et définitive de l’ancienne cavité favorisent une
• Les collections résiduelles après ablation des drains sont expansion compensatrice du poumon controlatéral restant.
Parmi les complications, deux sont particulièrement redouta-
plus fréquentes après segmentectomie qu’après
bles et souvent intriquées :
lobectomie.
• l’infection de la cavité pleurale ; le liquide de substitution
La rééducation respiratoire a un rôle important pour constitue un milieu de culture naturel et favorable, à 37 °C
accélérer cette évolution favorable. pour les éventuelles surinfections peropératoires ou hospita-
lières. Le liquide de substitution peut alors s’évacuer au
niveau de la suture bronchique avec inondation du poumon
Les particularités de la rééducation pour ce type d’exérèse et controlatéral et asphyxie ;
cette voie d’abord sont les suivantes. • la fistule, un excès de liquide avec hyperpression, ou l’infec-
• L’installation de l’opéré en station semi-assise permet aisé- tion du liquide peuvent forcer l’ouverture de la suture
.3 ment les corrections posturales et la prévention de l’attitude bronchique. Il peut exister des sutures déficientes par défaut
antalgique, avec fermeture de l’hémicorps homolatéral à technique ou par dévascularisation (postradiothérapie,
l’intervention. postchimiothérapie). Ceci met en contact la cavité et son
• La posture en latérocubitus, sur le côté non opéré, ouvre liquide avec les germes des voies aériennes.
l’hémithorax opéré et contribue aussi à la rééquilibration Les spécificités de la rééducation pour ce type d’exérèse et
posturale en respectant la tolérance clinique et paraclinique cette voie d’abord sont les suivantes.
du patient. • L’installation respecte dans les suites immédiates la station
• La mobilisation de la ceinture scapulaire du côté opéré doit semi-assise, et le latérocubitus controlatéral est proscrit afin
respecter le plan de l’épaule, afin d’éviter la mise en tension d’éviter la mise en contact du moignon bronchique de la
de la cicatrice et pour ne pas mettre en tension les muscles pneumonectomie avec l’exsudat sérosanglant de comblement
sectionnés pendant l’opération. Ainsi le port de charge est de la cavité de pneumonectomie.
également proscrit pour les mêmes raisons et ces consignes • Le latérocubitus homolatéral est toutefois possible, à condi-
sont à respecter pendant 45 jours. tion de réaliser un monitorage continu des constantes vitales,
• Associées à ces postures, les techniques de modulation du car il y a risque de luxation du médiastin.
flux expiratoire sont poursuivies ainsi que la réalisation de la • La rééducation thoracique, asymétrique, est proscrite pendant
toux. une durée de 4 à 6 semaines, afin d’éviter toute mise en
• La ventilation localisée modulée en fonction du cycle respi- tension de la sternotomie.
ratoire est régulièrement appliquée pour favoriser le renou- • Les consignes concernant la sternotomie sont à respecter
vellement de l’air à l’intérieur des alvéoles, homogénéisant aussi pour les premiers levers, en postopératoire immédiat,

Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 11
26-504-D-10 ¶ Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique pulmonaire

d’autant qu’ils peuvent être aidés par le chirurgien (par exem-

“ Point fort
ple, lorsqu’il sectionne le ligament triangulaire pour faciliter le
déplacement du lobe inférieur).
On retrouve une ascension plus ou moins importante de la
• Les suites opératoires sont marquées par l’équilibration coupole diaphragmatique du côté opéré.
du médiastin via le système de drainage spécifique (Pleur-
Evac®) pendant 36 à 48 h.
• Des complications sont possibles comme des troubles
du rythme supraventriculaires, surtout lors de
pneumonectomie droite (hypovolémie, ouverture “ Point fort
péricardique), un sus-décalage du segment ST (ouverture
péricardique), des surinfections bronchiques fréquentes À long terme, on ne retrouve habituellement pas de
chez les BPCO, des pneumopathies de diagnostic parfois séquelles. Parfois un épaississement pleural localisé ou un
difficile (pneumopathie de déglutition), un œdème petit trouble de ventilation du parenchyme périphérique
pulmonaire postpneumonectomie (dont la fréquence est visible sur des coupes scanographiques, où se trouvaient le
de 10%), une hypoxie par réouverture du foramen ovale ou les drains.
(rare et souvent tardive, après 2 à 3 semaines).
• Le saignement et le caillotage de la cavité de
pneumonectomie sont possibles, nécessitant une
attention particulière de la surveillance du drain et un ■ Conclusion
contrôle radiologique biquotidien en postopératoire
immédiat. Les suites de la chirurgie thoracique pulmonaire sont souvent
• L’empyème et la fistule bronchique sont les marquées par des complications postopératoires, en particulier
complications les plus sévères et doivent être détectés de respiratoires, pouvant avoir des conséquences graves en post-
façon précoce, pour éviter l’inondation controlatérale et le opératoire immédiat.
choc septique. La connaissance des facteurs de risque doit permettre l’orga-
nisation périopératoire afin que les patients bénéficient des
nouvelles modalités d’anesthésie, des techniques de rééducation
respiratoire adaptées, manuelles ou instrumentales comme la
afin d’éviter toute manœuvre de cisaillement et de débrico- spirométrie incitative ou la VNI, ainsi que des techniques
lage de l’ostéosynthèse sternale. Les techniques de rééduca- d’analgésie.
tion doivent alors respecter les consignes suivantes : Une prise en charge pluridisciplinaire se faisant l’écho de
C un contre-appui abdominal par la main caudale et une consensus auprès des différents intervenants est certainement
guidance associée à une contention sternale par la main une approche à privilégier pour optimiser la qualité des soins,
crâniale en pont ; diminuer les complications et la durée du séjour à l’hôpital,
.4 C un contre-appui basithoracique caudal croisé à un appui ainsi que le coût [5].
costal par la main crâniale (impactant les berges de la .

cicatrice).
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F. Piton, Master en ingénierie de la santé, cadre coordonnateur de pôle d’activités (fpiton@hpsj.fr).


Groupe hospitalier Paris-Saint-Joseph, 185, rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, France.
S. Evelinger, Spécialiste en kinésithérapie respiratoire et cardiovasculaire, formateur en institut de formation en massokinésithérapie.
C. Dubreuil, Cadre de santé en kinésithérapie, formateur en institut de formation en massokinésithérapie.
36, rue Pinel, 93200 Saint-Denis, France.
C. Laplace, Anesthésiste-réanimateur.
Hôpital Bicêtre, 78, rue du Général-Leclerc, 94275 Le Kremlin-Bicêtre cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Piton F., Evelinger S., Dubreuil C., Laplace C. Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique
pulmonaire. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation, 26-504-D-10, 2010.

Disponibles sur www.em-consulte.com


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