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Après une exérèse pulmonaire, les complications respiratoires sont fréquentes et potentiellement graves.
Si la survenue d’une ou plusieurs complications n’engage pas inéluctablement le pronostic vital, elle
retarde néanmoins dans de nombreux cas la récupération postopératoire. La question de départ est de
savoir pourquoi une intervention techniquement réussie peut aboutir à un devenir défavorable pour le
patient. L’objectif de la prise en charge périopératoire de l’opéré en chirurgie pulmonaire est d’optimiser le
résultat fonctionnel de la chirurgie et d’en tirer le meilleur bénéfice en créant l’environnement
périopératoire adapté. Il s’agit en fait de dépasser le concept d’acte chirurgical pour atteindre le concept
plus global de prise en charge interdisciplinaire, responsabilisant chaque acteur, anesthésistes,
chirurgiens, kinésithérapeutes et infirmiers. Ce concept de prise en charge a pour objectif principal pour le
kinésithérapeute, lors de la période préopératoire, la mise en œuvre de techniques manuelles et
instrumentales comme la spirométrie incitative et la ventilation non invasive, associée à une mise en
condition des capacités fonctionnelles du futur opéré. La prise en compte des facteurs peropératoires de
l’opéré thoracique, ventilé en pression positive avec des douleurs liées aux incisions chirurgicales, aux
sondes et drainages, permet d’accélérer la réhabilitation en postopératoire immédiat. L’état
postopératoire du patient très souvent marqué par un encombrement trachéobronchique associé à une
hypoxémie est responsable d’une augmentation de la dépense énergétique. Les modifications du rapport
V/Q qui en résultent majorent l’effet shunt en se traduisant par une hypercapnie. L’introduction précoce
de la rééducation instrumentale, par l’apport de la ventilation non invasive, est intéressant surtout si elle
a été présentée lors de la période préopératoire, comme cela a été largement démontré chez le patient
atteint de bronchopneumopathie chronique obstructive. C’est la mise en condition par la préparation
kinésithérapique relayée par un traitement médical débuté avant la sortie de la salle d’opération,
poursuivie dès le réveil du patient qui favorise l’autonomie respiratoire et fonctionnelle de l’opéré
thoracique. Au final, la kinésithérapie périopératoire est un des acteurs de la restauration de la qualité de
vie de l’opéré thoracique.
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Plan
■ Introduction
¶ Introduction 1
En chirurgie thoracique, l’exérèse pulmonaire ampute, par
¶ Préparation préopératoire de l’opéré 2
définition, les volumes respiratoires. Les suites opératoires sont
Dispositions non kinésithérapiques 2
souvent simples, mais peuvent être émaillées de complications
Dispositions kinésithérapiques 2
respiratoires et/ou infectieuses.
¶ Phase peropératoire 5
Ces complications sont alors responsables d’une augmenta-
¶ Réception de l’opéré thoracique pulmonaire 5 tion de la durée de séjour en réanimation, de la morbidité et de
Complications respiratoires 5 la mortalité hospitalières [1, 2].
Prise en charge massokinésithérapique 6 Bien qu’il ne soit pas possible de retenir de définition
¶ Particularités liées au type d’exérèse 10 consensuelle des complications respiratoires postopératoires, des
Exérèse partielle par thoracotomie postérolatérale 10 arguments cliniques et radiologiques sont toutefois admis.
Exérèse totale par thoracotomie ou par sternotomie médiane 11 Est utilisée comme indicateur la survenue d’atélectasies,
¶ Évolution à moyen et long termes 12 d’épanchements pleuraux ou de modifications postopératoires
Pneumonectomies 12 de la radiographie thoracique [3-7] . D’autres retiennent des
Lobectomies 12 arguments évolutifs comme la durée de la ventilation mécani-
¶ Conclusion 12 que (plus de 24 h) [1, 5, 8] , la durée de l’hospitalisation en
réanimation [2, 9] ou le décès d’étiologie respiratoire [5, 10].
Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 1
26-504-D-10 ¶ Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique pulmonaire
La kinésithérapie de l’opéré de chirurgie thoracique pulmo- La mortalité toutes causes confondues augmente dès la valeur
naire s’organise autour de trois axes : IMC de 30 et double au-delà de 35, définissant l’obésité
• une phase préparatoire lors de l’accueil du futur opéré ; morbide [16].
• une phase peropératoire exposant les problèmes spécifiques Chez le sujet obèse, la masse abdominale surdistend le
liés à l’intervention ; diaphragme, limite sa course et le repousse dans le thorax. Le
• une phase postopératoire avec la réception de l’opéré thora- volume du poumon ainsi que sa compliance s’en trouvent
cique après l’intervention, commune à tout type de chirurgie, diminués. Au final, la charge de travail respiratoire est impor-
comprenant les complications survenant plus tardivement en tante et même la régulation centrale de la ventilation peut être
réanimation et au cours de l’évolution ambulatoire. atteinte [17, 18].
Notre propos exclut les réductions de volume pulmonaire
chez l’emphysémateux, les risques liés aux pathologies du
sommeil et la greffe pulmonaire. Dispositions kinésithérapiques
Le risque opératoire est plus élevé chez les patients de plus Encombrement bronchique
de 70 ans. Le bilan préopératoire prend en compte le « perfor-
mance status » et les morbidités du patient permettant de Le volume de l’expectoration et son caractère purulent ou
sélectionner des patients pouvant bénéficier de la chirurgie sans non peuvent conduire à débuter un traitement approprié. Bien
mortalité ou morbidité importante, même au-delà de 80 ans. La que cet aspect ne soit pas spécifiquement documenté au cours
pneumonectomie a un risque de mortalité important chez les de la période périopératoire, il est admis que la colonisation
personnes âgées [14, 15]. bactérienne massive des voies aériennes supérieures est un
La dénutrition est associée à une mauvaise cicatrisation et à facteur de risque de pneumopathie chez les patients ventilés
un plus grand risque infectieux postopératoire. Les outils mécaniquement. En revanche, une bronchorrhée productive et
utilisables pour évaluer l’état nutritionnel sont l’indice de masse un encombrement bronchique sont probablement parmi les
corporel (IMC), l’albuminémie, la mesure de l’épaisseur des plis facteurs les plus prédictifs de complications pulmonaires
cutanés [14]. postopératoires sévères après chirurgie abdominale haute [22].
Un encombrement bronchique important et/ou une aggrava-
Obésité tion de la bronchorrhée lors de cette évaluation préopératoire
sont des éléments qui imposent une rééducation orientée vers
La population obèse se définit par un IMC (poids du patient la liberté de l’arbre trachéobronchique, pouvant conduire à
en kilogrammes divisé par sa taille au carré en mètres) supérieur différer l’intervention même si cette dernière est programmée
à 30 kg/m2. sous anesthésie locorégionale [23].
2 Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation
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Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 3
26-504-D-10 ¶ Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique pulmonaire
Installation identique
au postopératoire
Cette technique est à utiliser lors de l’encombrement proxi- • la ventilation non invasive (VNI) est une alternative théra-
mal ou bien après une série de modulations du flux expiratoire peutique en cas de persistance de l’encombrement bronchi-
afin de provoquer une expectoration. que sur une mécanique ventilatoire restrictive avec une
charge de travail des muscles respiratoires qui peut aller
Techniques instrumentales au-delà des capacités du patient en postopératoire. La mise en
Elles interviennent en complément des techniques manuelles œuvre en phase préopératoire dédramatise le postopératoire
pour aider au désencombrement bronchique et au recrutement en optimisant la compliance et l’adhésion. L’utilisation
alvéolaire [34] : préventive laisse envisager une diminution de la morbidité et
• pression expiratoire positive (PEP) qui est générée au niveau de la mortalité respiratoires chez les sujets à risque par une
de la bouche selon deux types de modalités, continue ou action combinée sur l’hypoventilation et l’encombrement
discontinue : bronchique [37] ;
C lors d’une pression continue, l’effet recherché est un • l’entraînement des muscles inspiratoires se traduit par une
prolongement du temps expiratoire pendant lequel l’excré- diminution de la dyspnée et un rendement significatif des
tion du mucus bronchique serait favorisée par un accrois- performances respiratoires. L’entraînement des muscles
sement du volume d’air en amont des sécrétions grâce à inspiratoires et principalement du diaphragme semble dimi-
une augmentation de la ventilation collatérale et une nuer l’incidence des complications respiratoires [38, 39].
diminution de la compression dynamique des voies aérien- Le bénéfice de cet apprentissage préopératoire n’est pas lié à
nes lors de l’expiration, qui facilite le désencombrement ; l’amélioration de la fonction respiratoire mais probablement à
C lors d’une pression discontinue, l’effet recherché est d’aider une meilleure exécution postopératoire, renforçant la qualité du
les patients présentant une hypersécrétion ou une hyper- drainage bronchique. Les patients qui paraissent bénéficier le
réactivité bronchique ; mieux de cette rééducation respiratoire sont ceux atteints de
• appareils à percussions qui sont de deux types, soit à percus- BPCO hypersécrétante [40].
sions intrathoraciques, soit à percussions extrathoraciques : Ainsi, l’apprentissage de ces manœuvres facilitant le drainage
C ventilation à percussions intrapulmonaire comme le des sécrétions bronchiques renforcé d’expansion pulmonaire
Percussionnaire® ; l’effet recherché est une augmentation améliore les suites opératoires. Cet apprentissage préopératoire est
de clairance mucociliaire et des échanges gazeux ainsi fondamental car il conditionne très largement l’efficacité de la
qu’une humidification des voies aériennes [35] ; mécanique ventilatoire au décours de la chirurgie. En effet, les
C ventilation à percussions extrathoracique (Vest ® ) : elle capacités d’apprentissage sont considérablement réduites au cours
reprend des effets similaires à la ventilation à percussions des premières heures et des premiers jours suivant l’anesthésie. Le
intrapulmonaire avec un peak flow généré comparable à bénéfice de l’apprentissage préopératoire de la rééducation
celui atteint lors de la toux mais de durée plus brève ; c’est respiratoire chez les sujets âgés est bien documenté [41].
un appareil sûr, que le patient peut utiliser seul [36] ; En revanche, la place du reconditionnement est certainement
• la spirométrie incitative (SI) a pour but de réaliser des très limitée dans le contexte préopératoire en dehors de certaines
inspirations à débit inspiratoire lent et au maximum tout en interventions très spécialisées comme la chirurgie de réduction
étant incité par un feedback visuel. L’effet recherché est une pulmonaire, du poumon emphysémateux et des patients en
prévention des atélectasies et de tout phénomène restrictif attente de greffe, d’hypertension artérielle pulmonaire... En effet,
comme pour la chirurgie thoracique pulmonaire ; la réhabilitation, si elle est susceptible d’améliorer la capacité à
4 Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation
Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique pulmonaire ¶ 26-504-D-10
Figure 2.
A. Installation peropératoire pour chirurgie pulmonaire par thoracotomie postérolatérale droite. Patient en décubitus latéral gauche avec un billot réalisé par
la plicature de la table d’opération.
B. Ouverture intercostale avec, en arrière-plan, une partie du poumon non ventilée.
Figure 3. Thoracotomie postérolatérale gauche et présence des deux Figure 4. Sternotomie médiane et présence d’hématomes
drains thoraciques. parasternaux.
l’exercice et la qualité de vie des patients ayant une BPCO très Le déficit respiratoire postopératoire prend la forme d’un
sévère et de réduire le recours à des structures de soins, elle syndrome restrictif avec baisse de la force inspiratoire.
n’apporte pas de bénéfice avant un minimum de 4 semaines [42]. À ces éléments s’associe une altération de la fonction
Le recours à la marche, en terrain plat, sur des parcours aux diaphragmatique entraînant une augmentation des atélectasies
difficultés balisées, ou sur tapis de marche sont des activités dans les zones dépendantes [43, 44] (Fig. 5).
fonctionnelles aisément réalisables au seuil ventilatoire. Les patients respirent rapidement avec un petit volume
courant et sont incapables d’inspirer profondément ou de
Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 5
26-504-D-10 ¶ Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique pulmonaire
Installation
semi-assise
6 Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation
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Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 7
26-504-D-10 ¶ Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique pulmonaire
Aérosolthérapie
Elle peut présider à l’ensemble des techniques de rééducation
pour humidifier l’arbre trachéobronchique, voire modifier la
clairance mucociliaire. C’est l’évaluation régulière de la quantité
mais aussi de la viscoélasticité des sécrétions bronchiques qui
permet un ajustement régulier des besoins du patient [68, 69].
Toux contrôlée
suppléer une mécanique ventilatoire défaillante. Il est possible,
Elle constitue un moyen efficace et très rapide de désencom- avec deux thérapeutes, de proposer une thérapie manuelle à
brer essentiellement les voies aériennes proximales, qui ne quatre mains, de façon croisée, englobant la presque totalité de
représentent seulement que 20 % du territoire pulmonaire. la mécanique respiratoire, très utile dans le postopératoire
Cette toux doit être réalisée avec modération car elle provoque immédiat, tant pour les douleurs que pour la guidance et les
aussi un véritable obstacle au désencombrement bronchique stimulations cutanées procurées (Fig. 10, 11). Une attention
lorsque celle-ci est répétitive. Elle devient irritative, génératrice particulière doit être observée lorsque le kinésithérapeute est en
de douleurs en postopératoire, redoutée par les patients, présence d’une sternotomie médiane : c’est le respect de la
pouvant se traduire par une véritable phobie. Il est toutefois cicatrice sternale et l’application d’une main dite « en pont »,
possible là aussi de moduler certains paramètres afin de modi- avec comme difficulté d’équilibrer les pressions de part et
fier l’impact de cette toux sur le désencombrement bronchique, d’autre de la cicatrice (Fig. 12).
et ses effets sur la qualité de la prise en charge du patient.
Techniques de ventilation manuelles et/ou instrumentales
Contention pariétale manuelle avec PEP
Elle est systématiquement associée à la réalisation de la toux Elles constituent des moyens de plus en plus utilisés auprès
afin de diminuer les douleurs pariétales inhérentes à la voie des patients présentant un encombrement bronchique avéré,
d’abord (Fig. 8, 9). plus ou moins associé à une bronchospasticité.
• La ventilation à lèvres pincées est le recours à un frein
Application des mains du kinésithérapeute sur le thorax
expiratoire, permettant de conserver une pression transmurale
et/ou l’abdomen du patient
positive tout au long des voies aériennes. La conséquence
Elle complète la réalisation de ces techniques, afin de guider clinique est de reculer le moment de la survenue du collapsus
le patient lors des cinèses respiratoires, de l’assister, voire de bronchique (point d’égale pression).
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Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 9
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10 Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation
Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique pulmonaire ¶ 26-504-D-10
La résection cunéiforme (wedge-résection) est une résection en l’air à l’intérieur du poumon pour restaurer le plus précoce-
coin, non anatomique, idéale pour des biopsies pulmonaires, ment une hématose satisfaisante.
des tumeurs de petite taille ou des métastases. • Ces exercices respiratoires ont pour finalité le retour à un
Les suites opératoires sont assez simples car l’agrafage est volume courant comparable à celui d’une ventilation de
étanche, et ce type de chirurgie tend à être actuellement repos.
effectué par vidéothoracoscopie. • Les exercices de ventilation localisée modulée peuvent être
associés aux techniques instrumentales comme la spirométrie
incitative expiratoire ou la VNI.
• Cependant, à cette période de prise en charge, la dominante
“ Point fort respiratoire est expiratoire afin de ne pas majorer l’emphy-
sème compensateur qui s’est installé dans les suites immédia-
tes de l’exérèse pulmonaire, ainsi que la qualité du drainage
• Les suites opératoires sont marquées par la réexpansion pleural.
pulmonaire avec une surveillance radiologique • La résorption pleurale est assurée par un jeu de pression
systématique afin de rechercher les défauts de hémodynamique, oncotique du liquide pleural et osmotique
réexpansion. du plasma. Un drainage lymphatique par l’intermédiaire des
• Le défaut de réexpansion se traduit par un stomates et des cellules à membrane cribriforme et in fine des
pneumothorax partiel, ou une poche pleurale avec risque vaisseaux assure l’évacuation vers les ganglions. Ces commu-
d’empyème postlobectomie. nications pleurales lymphatiques sont plus importantes dans
• D’autres complications après traitement d’induction la partie inférieure des plèvres. L’installation semi-assise et la
(chimiothérapie ou radiochimiothérapie) sont à redouter, rééducation sur le mode expiratoire contribuent ainsi aux
mécanismes de résorption.
car le risque est alors majoré, notamment :
C pneumopathies infectieuses ;
C transfusion-related acute lung injury (TRALI) sur Exérèse totale par thoracotomie
transfusions ; ou par sternotomie médiane
C effets de la toxicité pulmonaire du traitement
chimiothérapique et de l’irradiation, source À la fin de l’intervention, le drainage pleural est assuré par un
d’insuffisance respiratoire et de syndrome de seul drain thoracique non aspiratif.
détresse respiratoire aiguë (SDRA) ; Les inconvénients de la sternotomie pour la prise en charge
C fistule bronchique. kinésithérapique sont :
• des douleurs modérées au niveau de la cicatrice antérieure et
de la sternotomie ;
• des douleurs plus importantes au niveau des articulations
costovertébrales postérieures ;
Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 11
26-504-D-10 ¶ Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique pulmonaire
“ Point fort
ple, lorsqu’il sectionne le ligament triangulaire pour faciliter le
déplacement du lobe inférieur).
On retrouve une ascension plus ou moins importante de la
• Les suites opératoires sont marquées par l’équilibration coupole diaphragmatique du côté opéré.
du médiastin via le système de drainage spécifique (Pleur-
Evac®) pendant 36 à 48 h.
• Des complications sont possibles comme des troubles
du rythme supraventriculaires, surtout lors de
pneumonectomie droite (hypovolémie, ouverture “ Point fort
péricardique), un sus-décalage du segment ST (ouverture
péricardique), des surinfections bronchiques fréquentes À long terme, on ne retrouve habituellement pas de
chez les BPCO, des pneumopathies de diagnostic parfois séquelles. Parfois un épaississement pleural localisé ou un
difficile (pneumopathie de déglutition), un œdème petit trouble de ventilation du parenchyme périphérique
pulmonaire postpneumonectomie (dont la fréquence est visible sur des coupes scanographiques, où se trouvaient le
de 10%), une hypoxie par réouverture du foramen ovale ou les drains.
(rare et souvent tardive, après 2 à 3 semaines).
• Le saignement et le caillotage de la cavité de
pneumonectomie sont possibles, nécessitant une
attention particulière de la surveillance du drain et un ■ Conclusion
contrôle radiologique biquotidien en postopératoire
immédiat. Les suites de la chirurgie thoracique pulmonaire sont souvent
• L’empyème et la fistule bronchique sont les marquées par des complications postopératoires, en particulier
complications les plus sévères et doivent être détectés de respiratoires, pouvant avoir des conséquences graves en post-
façon précoce, pour éviter l’inondation controlatérale et le opératoire immédiat.
choc septique. La connaissance des facteurs de risque doit permettre l’orga-
nisation périopératoire afin que les patients bénéficient des
nouvelles modalités d’anesthésie, des techniques de rééducation
respiratoire adaptées, manuelles ou instrumentales comme la
afin d’éviter toute manœuvre de cisaillement et de débrico- spirométrie incitative ou la VNI, ainsi que des techniques
lage de l’ostéosynthèse sternale. Les techniques de rééduca- d’analgésie.
tion doivent alors respecter les consignes suivantes : Une prise en charge pluridisciplinaire se faisant l’écho de
C un contre-appui abdominal par la main caudale et une consensus auprès des différents intervenants est certainement
guidance associée à une contention sternale par la main une approche à privilégier pour optimiser la qualité des soins,
crâniale en pont ; diminuer les complications et la durée du séjour à l’hôpital,
.4 C un contre-appui basithoracique caudal croisé à un appui ainsi que le coût [5].
costal par la main crâniale (impactant les berges de la .
cicatrice).
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Piton F., Evelinger S., Dubreuil C., Laplace C. Kinésithérapie périopératoire de l’opéré thoracique
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