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L’emphase

La tournure emphatique
En français
Cadrick FAIRON, Anne-Catherine SIMON, Grévisse. Le Petit Bon Usage de la langue française,
Paris, De Boeck Supérieur, 2018, p. 389-90.

« La construction clivée (littéralement séparée en deux) permet de placer en tête de la phrase


un élément dépendant du verbe et de le mettre en évidence en l’encadrant par c’est…qui /
c’est...que. L’élément clivé est extrait de sa position habituelle dans la phrase pour être déplacé en
tête de phrase ; si c’est un sujet (dont la position normale est en tête de phrase), l’élément clivé est
simplement mis en évidence. »
« L’élément extrait apporte l’information principale de la phrase. Le reste de la phrase est
considéré comme présupposé, c’est-à-dire qu’il ne peut pas être remis en question (ni nié, ni
interrogé). »
« L’élément extrait est mis au centre de l’attention (c’est ce qu’on appelle une emphase ou
une focalisation). Cela permet souvent de créer une opposition ou un contraste entre l’élément mis
en évidence et un autre élément de la phrase ».
La mise en emphase peut affecter les constituants remplissant les fonctions syntaxiques de :
• sujet, avec c’est … qui, lorsque le sujet est réalisé par un pronom, un groupe nominal ou un
verbe à l’infinitif ;
• un complément d’objet direct ou indirect du verbe, avec c’est … que ;
• complément circonstanciel, avec c’est … que. »

En espagnol
Jean-Marc BEDEL, Nouvelle grammaire de l’espagnol moderne, Paris, Presses Universitaires de
France, 2017
⇒ voir chapitre 27 « Les constructions emphatiques : traduction des tournures c’est...qui …,
c’est...que... »
Axelle VATRICAN, Linguistique espagnole, Paris, Armand Colin, 2019

Cours de F. Machut
« Les constructions décrites et analysées dans le présent chapitre correspondent aux
tournures françaises c’est...qui, c’est...que, qui marquent l’insistance sur un syntagme – mot ou
groupe de mots – situé entre les deux termes de chacune d’elles. Pour rendre cette insistance,
l’espagnol dispose de deux formules qui lui sont propres : une formule que nous qualifierons de
‘simple’, mais qui ne suffit pas toujours à traduire la force de l’expression française ; et une formule
plus complexe, qui exprime une forte insistance mais peut, parfois, s’avérer lourde et quelque peu
maladroite. » (BEDEL, p. 741)

I. La formule simple
« Si l’insistance est faible, il suffit parfois, pour la rendre, de mettre en valeur le syntagme
sur lequel elle porte en le plaçant en début de phrase ou de membre de phrase. » « Cette
construction est particulièrement fréquente lorsque l’insistance porte sur une formule exprimant le
but ou la cause, a fortiori lorsque la phrase est négative : le français c’est pourquoi, c’est pour cela
que… se réduit souvent à por eso, por ello; no por… ou no porque... disent la plu part du temps la
formule française ce n’est pas parce que...que… ; no por eso (esto, ello)… = ce n’est pas pour cela
(pour autant) que… » (p. 742)

II. La formule complexe


Traduction de c’est...qui…
« La formule complexe correspondant à la tournure française c’est...qui… donne lieu à des
constructions d’une grande rigueur qui, littéralement, disent le français celui (celle, ceux, celles, ce)
qui…, c’est (ce sont...)
➢ Le premier membre de la tournure française est toujours rendu en espagnol par le verbe ser.
Celui-ci s’accorde avec le nom ou le pronom qui suit (soy yo, eres tú). Il peut rester au
présent comme en français, mais s’accorde généralement en temps avec le verbe de la
relative » (p. 744)
➢ « Le relatif français qui est généralement rendu par quien (-es) ou el que (la que etc.) s’il
s’agit de personnes ; mais seulement par el que (la que etc.) quand il s’agit d’objets ou
d’animaux1.
L’espagnol emploie souvent quien lorsqu’il s’agit d’une organisation ou d’une institution
regroupant un ensemble de personnes. » (p. 745)

1 Bedel note aussi que l’on peut employer la forme neutre lo que lorsqu’il s’agit d’un objet.

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Traduction de c’est...que…
« Le premier élément de la tournure française, c’est, est toujours rendu par le verbe ser, qui
s’accorde généralement en temps avec le verbe de la relative, avec les mêmes possibilités
d’exception que dans les constructions équivalant à la structure française c’est...qui... »
« Contrairement à ce qui se passe dans la traduction de la tournure c’est...qui…, mais fort
logiquement puisque le syntagme sur lequel porte l’insistance est toujours complément, le verbe ser
est toujours à la 3e personne :
• du pluriel lorsque l’insistance porte sur un mot pluriel attribut de la relative ; soit lorsque ce
mot n’est pas précédé d’une préposition.
• du singulier dans les autres cas » (p. 747)

« Le deuxième élément de la tournure française, que, se traduira de différentes façons selon les cas.
On peut distinguer deux grands cas généraux :
- le syntagme sur lequel porte l’insistance n’est ni un adverbe ni un complément circonstanciel
à aller lire dans BEDEL, ibid., p. 748.
- le syntagme sur lequel porte l’insistance est un adverbe ou un complément circonstanciel. »
(p. 749)
⇒ le terme français que sera rendu par la conjonction correspondant à la fonction du complément
circonstanciel :
➢ cuando si CC de temps
➢ donde si CC de lieu
➢ como si CC de manière (« Pour exprimer le moyen on peut aussi employer como ; ou
répéter con devant le relatif » p. 749).
➢ por lo que si CC de cause
➢ para lo que si CC de but (mais formule lourde = plutôt utiliser la formule simple)

« Lorsque l’insistance porte sur un complément de temps ou de lieu introduit par une préposition,
celle-ci n’est généralement pas répétée devant le relatif. Néanmoins, devant cuando et donde, on
répétera les prépositions servant à exprimer un mouvement, un déplacement, soit :
• desde, para et hasta devant cuando.
• de, desde, para et hasta devant donde ; ainsi que por et hacia si le verbe de la relative
exprime un mouvement. » (p. 749)

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