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Première année du baccalauréat

Série sciences expérimentales et ses filières


Série sciences et technologies industrielles et ses
filières
Section internationale

1 Notions de logique

Professeur : Mustapha Baq

Matière : Mathématiques
Année scolaire 2023/2024

Prof.Mustapha Baq Mustapha Baq


I. Propositions – Opérations sur les propositions (Les connecteurs logiques). ............................................................. 3
1. Propositions........................................................................................................................................................... 3
2. Opérations sur les propositions (Les connecteurs logiques). ................................................................................ 3
a. Négation d’une proposition. ............................................................................................................................. 3
b. Conjonction de deux propositions – Disjonction de deux propositions. ............................................................ 4
c. Implication de deux propositions. ..................................................................................................................... 5
d. Equivalence de deux propositions. .................................................................................................................... 6
II. Fonction propositionnelle – Quantificateurs. ............................................................................................................ 7
1. Fonction propositionnelle...................................................................................................................................... 7
2. Quantificateurs. .................................................................................................................................................... 7
3. Négation d’une proposition avec quantificateurs. ................................................................................................ 8
III. Lois logiques et raisonnement............................................................................................................................... 9
1. Lois logiques ou tautologies. ................................................................................................................................. 9
2. Raisonnement par contraposée. ........................................................................................................................... 9
3. Raisonnement par équivalence. .......................................................................................................................... 10
4. Raisonnement par disjonction des cas. ............................................................................................................... 11
5. Raisonnement par l’absurde. .............................................................................................................................. 12
6. Raisonnement par récurrence. ............................................................................................................................ 12

Chapitre 01 : Notions de logique – Première année du baccalauréat – Mustapha Baq 2


I. Propositions – Opérations sur les propositions (Les connecteurs
logiques).
1. Propositions.
a. Activité. Vrai Faux
1. Recopier le tableau suivant et Tout nombre impair est divisible par 3.
mettre le symbole (×) dans la La somme de deux nombres pairs et un nombre pair.
1
case convenable. est un nombre décimal.
3
2. Y-a-il dans ce tableau des phases 13 est un nombre premier.
qui sont vraies et fausses ? 2−3 = −8.
Les phrases mathématiques qui
figurent dans le tableau sont des énoncés mathématiques corrects et ayant un sens qui peut être soit
vrai, soit faux et sont appelées propositions mathématiques.
b. Définition.
Une proposition (ou assertion) est un énoncé mathématique qui a un sens soit vrai, soit faux, elle se
note en général 𝑃, 𝑄, 𝑅, 𝑆, …etc.

c. Remarques.
✓ On désigne par 1 ou 𝑉 la valeur de vérité d’une proposition vraie.
✓ On désigne par 0 ou 𝐹 la valeur de vérité d’une proposition fausse.
✓ Une proposition est soit vraie, soit fausse, et elle ne peut être à la fois vraie et fausse.
✓ Une table de vérité est une table qui indique si une proposition 𝑃, construite à partir d’autres
propositions 𝑃1 , 𝑃2 , 𝑃3 , … est vrai ou fausse selon les valeurs de vérité de 𝑃1 , 𝑃2 , 𝑃3 , …

d. Exemples.
𝑃 : << Un carré est un parallélogramme >> est une proposition vraie.
𝑄 : << (1 + 3)2 = 12 + 3² >> est une proposition fausse.
𝑅 : << −5 n’est pas un entier relatif >> est une proposition fausse.
𝑆 : << La somme des mesures des angles d’un triangle est égale à 180° >> est une proposition vraie.
Un théorème est une proposition vraie.
<< 5 + 3 = >> n’est pas une proposition.
e. Exercice d’application.
Déterminer la valeur de vérité de chacune des propositions suivantes :
𝑃 : << Le nombre 5427 est divisible par 3 >>.
2
8+√5 8−√5
𝑄 : << (√ −√ ) = −5 >>.
2 2

𝑅 : << Les solutions de l’équations 𝑥 2 − 𝑥 − 2 = 0 sont −1 et 2 >>.


𝑆 : << Le nombre 4572 est premier >>.
2. Opérations sur les propositions (Les connecteurs logiques).
a. Négation d’une proposition.
i Activité.
Dans une discussion entre Mohamed et Mustapha, qui consiste à ce que Mohamed donne la négation de
tout ce que dit Mustapha, et que Mustapha donne la négation de tout ce que dit Mohamed.
Compléter le tableau suivant :
Chapitre 01 : Notions de logique – Première année du baccalauréat – Mustapha Baq 3
Le dialogue de Le dialogue de Valeur de vérité du Valeur de vérité du
Mohamed Mustapha dialogue de Mohamed dialogue de Mustapha
√2 ∉ 𝔻 Vrai
1232 est divisible par 4
ℝ∁ℚ
√(−5)2 = −5
ii Définition.
La négation d’une proposition 𝑃 est la proposition notée non 𝑃 ou 𝑃̅ ou ℸ𝑃 telle que la proposition 𝑃̅
est vraie si la proposition 𝑃 est fausse et la proposition 𝑃̅ est fausse si la proposition 𝑃 est vraie.

iii Exemples.
15 √15 15 √15
La négation de la proposition 𝑃 : <<√ 4 = >> est la proposition 𝑃̅ : << √ 4 ≠ >>.
√4 √4
22 22
La négation de la proposition 𝑃 : << ∈ 𝔻 >> est la proposition 𝑃̅ : << 7 ∉ 𝔻 >>.
7
La négation de la proposition 𝑃 : << √2 < 1 >> est la proposition 𝑃̅ : << √2 ≥ 1 >>.
iv Remarques.
𝑃 𝑃̅
✓ On peut représenter la négation d’une proposition par la table ci-contre appelée table de
vérité de la négation. 0 1
✓ En notant 𝑃̿ la négation de la proposition 𝑃̅, on peut remarquer que les propositions 𝑃̿ et
1 0
𝑃̅ ont la même valeur de vérité (𝑃̿ = 𝑃).

b. Conjonction de deux propositions – Disjonction de deux propositions.


i Activité.
Soient 𝐴, 𝐵, 𝐶 et 𝐷 quatre points du plan, distincts deux à deux. On considère les deux propositions 𝑃 et 𝑄
définies par : 𝑃 : << Les deux droites (𝐴𝐵) et (𝐶𝐷) sont parallèles >> et
𝑄 : << Les deux droites (𝐴𝐷) et (𝐵𝐶) sont parallèles >>.
1. a. Si 𝐴𝐵𝐶𝐷 est un parallélogramme, que peut-on dire des propositions 𝑃 et 𝑄.
b. Si les propositions 𝑃 et 𝑄 sont vraies, que peut-on dire de la nature du quadrilatère 𝐴𝐵𝐶𝐷.
2. Remplir le tableau ci-contre.
A partir des propositions 𝑃 et 𝑄, on obtient la proposition << 𝑃 𝑃 𝑄 𝐴𝐵𝐶𝐷 est un parallélogramme
et 𝑄 >> qui est vraie si les deux propositions 𝑃 et 𝑄 sont 𝑉 𝑉
simultanément vraies, sinon, elle est fausse. 𝑉 𝐹
La proposition << 𝑃 et 𝑄 >> est appelée la conjonction des 𝐹 𝑉
propositions 𝑃 et 𝑄. 𝐹 𝐹
3. Remplir le tableau ci-contre.
𝑃 𝑄 𝐴𝐵𝐶𝐷 est un trapèze
A partir des propositions 𝑃 et 𝑄, on obtient la proposition << 𝑃 ou 𝑄 >>
𝑉 𝑉
qui est vraie si au moins une des deux propositions 𝑃 et 𝑄 est vraie.
𝑉 𝐹
La proposition << 𝑃 ou 𝑄 >> est appelée la disjonction des propositions 𝑃
et 𝑄. 𝐹 𝑉
4. Que peut-on dire de la proposition << 𝑃 ou 𝑄 >> lorsque 𝐴𝐵𝐶𝐷 est 𝐹 𝐹
trapèze.
ii Définition (Conjonction de deux propositions).

La conjonction de deux propositions 𝑃 et 𝑄 est la proposition notée << 𝑃 et 𝑄 >> ou << 𝑃 ∧ 𝑄 >>, elle

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est vraie si les deux propositions 𝑃 et 𝑄 sont vraies.

iii Exemples.
La proposition << −4 = 1 et √8 > 2 >> est fausse, et la proposition << 3 < 𝜋 et 𝜋 ∉ ℚ >> est vraie.
iv Remarques.

✓ La conjonction de deux propositions 𝑃 et 𝑄 est un connecteur logique binaire 𝑃 𝑄 𝑃 et 𝑄


𝑉 𝑉 𝑉
définie par la table de vérité ci-contre.
𝑉 𝐹 𝐹
✓ La proposition << 𝑃 et 𝑃̅ >> est une proposition fausse.
𝐹 𝑉 𝐹
𝐹 𝐹 𝐹
v Définition (Disjonction de deux propositions).
La disjonction de deux propositions 𝑃 et 𝑄 est la proposition notée << 𝑃 ou 𝑄 >> ou << 𝑃 ∨ 𝑄 >>, elle
est vraie si au moins une des deux propositions 𝑃 ou 𝑄 est vraie.

vi Exemples.
La proposition << Le nombre 15 est premier ou pair >> est fausse.
La proposition << √√81 = 3 ou √81 ∉ ℚ >> est vraie.
vii Remarques.
𝑃 𝑄 𝑃 ou 𝑄
✓ La disjonction de deux propositions 𝑃 et 𝑄 est un connecteur logique binaire
définie par la table de vérité ci-contre.
𝑉 𝑉 𝑉
✓ La proposition << 𝑃 ou 𝑃̅ >> est une proposition vraie.
✓ Il existe en français deux signification du mot << ou >>. Il y a le <<
ou exclusif >> qui signifie soit l’un, soit l’autre, mais pas les deux, et le << 𝑉 𝐹 𝑉
ou inclusif >> qui signifie soit l’un, soit l’autre, soit les deux. En logique
mathématique, il s’agit du << ou inclusif >>.
𝐹 𝑉 𝑉
✓ Les propositions << ̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑃 𝑒𝑡 𝑄 >> et << 𝑃̅ ou 𝑄̅ ont la même valeur de vérité
(𝑃̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑒𝑡 𝑄 = 𝑃̅ 𝑜𝑢 𝑄̅ ).
✓ Les propositions << 𝑃 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑜𝑢 𝑄 >> et << 𝑃̅ et 𝑄̅ ont la même valeur de vérité 𝐹 𝐹 𝐹
(𝑃̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑜𝑢 𝑄 = 𝑃̅ 𝑒𝑡 𝑄̅ ).

viii Exercice d’application.


Compléter en utilisant les connecteurs << ou >> et << et >>.
1. 𝐴𝐵𝐶𝐷 est un losange signifie que : ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴𝐵 = ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐷𝐶 …𝐴𝐵 = 𝐵𝐶.
2. 𝐴𝐵 = 𝐵𝐶…𝐴𝐵 = 𝐴𝐶 signifie que 𝐴𝐵𝐶 est un triangle équilatéral.
3. Soit 𝑥 un nombre réel, on a : |𝑥| = 𝑥…|𝑥| = −𝑥.
4. Soit 𝑥 un nombre réel, on a : |𝑥| ≤ 1 signifie que 𝑥 ≤ 1…𝑥 ≥ −1.
5. Soit 𝑥 un nombre réel, on a : |𝑥| > 1 signifie que 𝑥 > 1…𝑥 < −1.
c. Implication de deux propositions.
i Activité.
A partir des propositions 𝑃 et 𝑄, on obtient la proposition << 𝑃̅ ou 𝑄 >>.
La proposition << 𝑃̅ ou 𝑄 >> est appelée l‘implication des propositions 𝑃 et 𝑄, on la note 𝑃 ⇒ 𝑄, et se lit 𝑃
implique 𝑄.
1. Donner la table de vérité de la proposition << 𝑃 ⇒ 𝑄 >>.

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2. Déterminer, en justifiant votre réponse la valeur de vérité de chacune des propositions suivantes :
𝑅 : << |1 − √3| = √3 − 1 ⇒ −√3 ∈ ℤ >>. 𝑆 : << 𝜋 = 3.14 ⇒ √8 ∉ ℚ >>. 𝑇 : << 3 × 0 ≠ 0 ⇒ 3−1 ∈ ℤ >>.
ii Définition.

L’implication d’une proposition 𝑃 à une proposition 𝑄 est la proposition notée << 𝑃 ⇒ 𝑄 >>, elle est
fausse si et seulement si la proposition 𝑃 est vraie et la proposition 𝑄 est fausse.

iii Exemples.
La proposition << 3 < 0 ⇒ 4 est un nombre impair >> est vraie.
La proposition << 𝜋 > 3 ⇒ 𝜋 2 = 10 >> est fausse.
La proposition << −1 = 1 ⇒ (−1)2 = 1² >> est vraie.
La proposition << 𝑥 = 1 ⇒ 𝑥 2 = 1 >>, où 𝑥 est un nombre réel, est vraie.
iv Remarques.
𝑃 𝑄 𝑃⇒𝑄
✓ L’implication d’une proposition 𝑃 à une proposition 𝑄 est un connecteur
logique binaire définie par la table de vérité ci-contre.
✓ SI 𝑃 est une proposition vraie et la proposition << 𝑃 ⇒ 𝑄 >> l’est aussi, alors la 𝑉 𝑉 𝑉
proposition 𝑄 est vraie.
Si on a : 𝑃 ⇒ 𝑄, alors on peut dire que : 𝑉 𝐹 𝐹
✓ Pour que la proposition 𝑃 soit vraie, il faut que la proposition 𝑄 soit vraie, dans
ce cas on dit que 𝑄 est une condition nécessaire pour que la proposition 𝑃 soit
𝐹 𝑉 𝑉
vraie.
✓ Pour que la proposition 𝑄 soit vraie, il suffit que la proposition 𝑃 soit vraie, dans
ce cas on dit que 𝑃 est une condition suffisante pour que la proposition 𝑄 soit 𝐹 𝐹 𝑉
vraie.

v Exemples.
𝐴𝐵𝐶𝐷 est un parallélogramme est une condition nécessaire pour que 𝐴𝐵𝐶𝐷 soit un rectangle.
𝐴𝐵𝐶𝐷 est un rectangle est une condition suffisante pour que 𝐴𝐵𝐶𝐷 soit un parallélogramme.
d. Equivalence de deux propositions.
i Activité.
Soient 𝐴, 𝐵 et 𝐶 trois points du plan, distincts deux à 𝑃 𝑄 𝑃 ⇒ 𝑄 𝑄 ⇒ 𝑃 𝑃 ⇒ 𝑄 et 𝑄 ⇒ 𝑃
deux. On considère les deux propositions 𝑃 et 𝑄 définies 𝑉 𝑉
par : 𝑃 : << 𝐴𝐵𝐶 est un triangle rectangle en 𝐴 >> et 𝑉 𝐹
𝑄 : << 𝐵𝐶 2 = 𝐴𝐵 2 + 𝐴𝐶² >>. 𝐹 𝑉
Compléter le tableau suivant : 𝐹 𝐹
A partir des propositions 𝑃 et 𝑄, on obtient la
proposition << 𝑃 ⇒ 𝑄 et 𝑄 ⇒ 𝑃 >>.
La proposition << 𝑃 ⇒ 𝑄 et 𝑄 ⇒ 𝑃 >> est appelée équivalence des propositions 𝑃 et 𝑄, on la note 𝑃 ⟺ 𝑄,
et se lit 𝑃 est équivalente à 𝑄 ou 𝑃 si et seulement si 𝑄 ou 𝑃 signifie 𝑄.
ii Définition.
L’implication de deux propositions 𝑃 et 𝑄 est la proposition notée << 𝑃 ⟺ 𝑄 >>, elle est vraie si et
seulement si les deux propositions 𝑃 et 𝑄 ont la même valeur de vérité, c’est-à-dire toutes les deux
sont simultanément vraies ou simultanément fausses.

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iii Exemples.
La proposition << 𝜋 > 3 ⟺ |1 − √2| = 1 − √2 >> est fausse.
La proposition << 𝐴𝐵𝐶𝐷 est un parallélogramme ⟺ ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴𝐵 = ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐷𝐶 >> est vraie.
2
La proposition << 𝑥 = 4 ⟺ 𝑥 = 2 >> où 𝑥 est un nombre réel, est fausse.
La proposition << |𝑥| ≤ 1 ⟺ −1 ≤ 𝑥 ≤ 1 >>, où 𝑥 est un nombre réel, est vraie.
iv Remarques.
𝑃 𝑄 𝑃⟺𝑄
✓ L’équivalence de deux propositions 𝑃 et 𝑄 est un connecteur logique binaire
𝑉 𝑉 𝑉
définie par la table de vérité ci-contre.
𝑉 𝐹 𝐹
✓ Soient 𝑃 et 𝑄 deux propositions, on a : 𝐹 𝑉 𝐹
<< 𝑃 ⟺ 𝑄 >> ⟺ << 𝑃 ⇒ 𝑄 et 𝑄 ⇒ 𝑃 >> 𝐹 𝐹 𝑉

II. Fonction propositionnelle – Quantificateurs.


1. Fonction propositionnelle.
a. Activité.
On considère l’énoncé mathématique 𝐴 : (𝑥 ∈ ℝ) : 𝑥 2 + 𝑥 ≥ 0.
1. L’énoncé mathématique 𝐴, a-t-il une signification vraie ou fausse ?
L’énoncé mathématique 𝐴 contient une variable appartenant à ℝ, et qui devient une proposition à chaque
fois qu’on remplace la variable 𝑥 par un élément de l’ensemble ℝ.
On dit que l’énoncé mathématique 𝐴 est une fonction propositionnelle définie sur ℝ, et on la note 𝐴(𝑥).
2. Déterminer des valeurs de la variable réelle 𝑥 pour lesquelles la fonction propositionnelle
𝐵(𝑥) ∶ 2𝑥 − 3 > 1 est une proposition vraie.
3. Donner un exemple d’une fonction propositionnelle d’une seule variable.
4. Donner un exemple d’une fonction propositionnelle de deux variables.
b. Définition.
✓ On appelle fonction propositionnelle (ou prédicat) tout énoncé mathématique contenant une ou
plusieurs variables appartenant à un ensemble 𝐸 donné et qui devient une proposition à chaque
fois qu’on remplace la variable (ou les variables) par un élément (ou des éléments) de l’ensemble 𝐸.
On la note généralement 𝐴(𝑥), 𝐵(𝑥), 𝐶(𝑥), 𝐴(𝑥; 𝑦), 𝐴(𝑥; 𝑦; 𝑧) …etc.
✓ L’ensemble 𝐸 et appelé l’ensemble (ou domaine) de définition de la fonction propositionnelle.

c. Exemples.
1
Soit la fonction propositionnelle 𝐴(𝑥) ∶ 𝑥 2 − 𝑥 < 0 où 𝑥 ∈ ℝ, on a 𝐴(0) est une proposition fausse et 𝐴 (2)
est une proposition vraie.
Soit la fonction propositionnelle 𝐵(𝑥: 𝑦) ∶ (𝑥 − 𝑦)2 ≥ 𝑥 2 + 𝑦² où 𝑥 et 𝑦 sont deux nombres réels, on a
𝐵(2; 1) est une proposition fausse et 𝐵(1; −1) est une proposition vraie.
2. Quantificateurs.
a. Activité.
Déterminer 𝑆 l’ensemble de solutions de l’inéquation 𝑥 2 − 2𝑥 ≥ 0 où 𝑥 ∈ ℝ.
Pour tout 𝑥 ∈ 𝑆, 𝑥 2 − 2𝑥 ≥ 0 est une proposition vraie, on écrit (∀ 𝑥 ∈ 𝑆) ∶ 𝑥 2 − 2𝑥 ≥ 0, et qui se lit :
pour tout 𝑥 appartenant à 𝑆, 𝑥 2 − 2𝑥 ≥ 0,
Le symbole ∀ s’appelle quantificateur universel et se lit pour tout ou quel que soit.
Il existe des éléments de l’ensemble ℤ qui vérifient l’inéquation 𝑥 2 − 2𝑥 < 0, il suffit de remarquer (à titre

Chapitre 01 : Notions de logique – Première année du baccalauréat – Mustapha Baq 7


d’exemple) que le nombre 1 est une solution de l’inéquation 𝑥 2 − 2𝑥 < 0. On dit qu’il existe au moins un
élément 𝑥 de ℤ tel que 𝑥 2 − 2𝑥 < 0, et on écrit (∃ 𝑥 ∈ ℤ) ∶ 𝑥 2 − 2𝑥 < 0.
Le symbole ∃ s’appelle quantificateur existentiel et se lit il existe au moins.
b. Définition.
Soit 𝐴(𝑥) une fonction propositionnelle d’une variable 𝑥 d’un ensemble non vide 𝐸. A partir de la
fonction propositionnelle (𝑥 ∈ 𝐸) ∶ 𝐴(𝑥) on définit :
✓ La proposition (∀ 𝑥 ∈ 𝐸) ∶ 𝐴(𝑥), qui se lit : pour tout 𝑥 appartenant à 𝐸, 𝐴(𝑥), ou quel que soit 𝑥
appartenant à 𝐸, 𝐴(𝑥), et qui est vraie lorsque tous les éléments de 𝐸 vérifient la propriété 𝐴(𝑥).
✓ La proposition (∃ 𝑥 ∈ 𝐸) ∶ 𝐴(𝑥), qui se lit : il existe au moins 𝑥 appartenant à 𝐸, 𝐴(𝑥), et qui est
vraie lorsqu’il existe au moins 𝑥 de 𝐸 vérifiant la propriété 𝐴(𝑥).

c. Exemples.
La proposition (∀ 𝑥 ∈ ℝ) ∶ |𝑥| ≥ 0 est une proposition vraie.
1 1
La proposition (∃ 𝑛 ∈ ℕ∗ ) ∶ 𝑛 ∈ ℕ∗est une proposition vraie (pour 𝑛 = 1, on a : 1 = 1 ∈ ℕ∗ ).
2
La proposition (∀ 𝑥 ∈ ℝ) ∶ 𝑥² ∈ ℤ est une proposition fausse (pour 𝑥 = √√3, on a : 𝑥 2 = √√3 = √3 ∉ ℤ).
d. Remarque.
Soit 𝐴(𝑥) une fonction propositionnelle d’une variable 𝑥 d’un ensemble non vide 𝐸. A partir de la
fonction propositionnelle (𝑥 ∈ 𝐸) ∶ 𝐴(𝑥) on définit : la proposition (∃! 𝑥 ∈ 𝐸) ∶ 𝐴(𝑥), qui se lit : il
existe un unique 𝑥 appartenant à 𝐸, 𝐴(𝑥), ou il existe un seul 𝑥 appartenant à 𝐸, 𝐴(𝑥), et qui est
vraie lorsqu’il existe un seul 𝑥 de 𝐸 vérifiant la propriété 𝐴(𝑥).

e. Exemple.
La proposition (∃! 𝑥 ∈ ℝ) ∶ 𝑥 2 − 2𝑥 + 1 = 0 est une proposition vraie (𝑥 = 1 est la seule solution de
l’équation 𝑥 2 − 2𝑥 + 1 = 0 ).
f. Remarques (Ordre des quantificateurs).

Plusieurs quantificateurs peuvent figurer dans une phrase mathématique, l’ordre dans lequel ils sont
lus est très important, et on a :
✓ Lorsque deux quantificateurs existentiels se suivent, on peut les échanger sans changer le sens de
la proposition.
✓ Lorsque deux quantificateurs universels se suivent, on peut les échanger sans changer le sens.de la
proposition.
✓ Lorsque on permute l’ordre de deux quantificateurs différents, le sens de la proposition change

g. Exemples.
La proposition 𝑃 ∶ (∀ 𝑛 ∈ ℕ)(∃ 𝑚 ∈ ℤ) ∶ 𝑛 + 𝑚 = 1 est une proposition vraie car il suffit de prendre
𝑚 = 1 − 𝑛, pour chaque 𝑛 on peut trouver 𝑚.
La proposition 𝑄 ∶ (∃ 𝑚 ∈ ℤ)(∀ 𝑛 ∈ ℕ) ∶ 𝑛 + 𝑚 = 1 est une proposition fausse car pour 𝑚, on ne peut pas
avoir 𝑛 + 𝑚 = 1 pour tout 𝑛.
3. Négation d’une proposition avec quantificateurs.
a. Propriété.

Chapitre 01 : Notions de logique – Première année du baccalauréat – Mustapha Baq 8


Soit 𝐴(𝑥) une fonction propositionnelle d’une variable 𝑥 d’un ensemble non vide 𝐸.
̅̅̅̅̅̅.
✓ La négation de la proposition (∀ 𝑥 ∈ 𝐸) ∶ 𝐴(𝑥) est la proposition (∃ 𝑥 ∈ 𝐸) ∶ 𝐴(𝑥)
̅̅̅̅̅̅.
✓ La négation de la proposition (∃ 𝑥 ∈ 𝐸) ∶ 𝐴(𝑥) est la proposition (∀ 𝑥 ∈ 𝐸) ∶ 𝐴(𝑥)

b. Exemples.
La négation de la proposition (∀ 𝑥 ∈ ℝ) ∶ |𝑥| = 𝑥 𝑜𝑢 𝑥 2 > 0 est la proposition
(∃ 𝑥 ∈ ℝ) ∶ |𝑥| ≠ 𝑥 𝑒𝑡 𝑥 2 ≤ 0.
La négation de la proposition (∃ 𝑛 ∈ ℕ) ∶ 𝑛 > 1 𝑒𝑡 √𝑛 ∈ ℕ est la proposition
(∀ 𝑛 ∈ ℕ) ∶ 𝑛 ≤ 1 𝑜𝑢 √𝑛 ∉ ℕ.
La négation de la proposition << Tous les élèves de la classe ont un stylo rouge >> est la proposition << Il
existe au moins un élève n’a pas un stylo rouge >>.
c. Conséquence.

Soit 𝐴(𝑥) une fonction propositionnelle d’une variable 𝑥 d’un ensemble non vide 𝐸.
Pour montrer que la proposition (∀ 𝑥 ∈ 𝐸) ∶ 𝐴(𝑥) est fausse il suffit de montrer que sa négation est
̅̅̅̅̅̅ est vraie. Ce type de
vraie, c’est-à-dire qu’il suffit de montrer que la proposition (∃ 𝑥 ∈ 𝐸) ∶ 𝐴(𝑥)
raisonnement est appelé raisonnement par contre-exemple.

d. Exemple.
Montrons en utilisant un raisonnement par En prenant 𝑥 = −1, on obtient
1
contre-exemple que la proposition −1 + −1 = −1 − 1 = −2 et −2 < 2.
1
𝑃 ∶ (∀ 𝑥 ∈ ℝ∗ ) ∶ 𝑥 + 𝑥 ≥ 2 est fausse. Il s’ensuit que la proposition 𝑃̅.
La négation de la proposition Par suite la proposition 𝑃 est fausse.
1
𝑃 ∶ (∀ 𝑥 ∈ ℝ∗ ) ∶ 𝑥 + 𝑥 ≥ 2 est la proposition
1
𝑃̅ ∶ (∃ 𝑥 ∈ ℝ∗ ) ∶ 𝑥 + 𝑥 < 2
e. Exercice d’application.
En utilisant un raisonnement par contre-exemple, montrer que les propositions suivantes sont fausses :
1. 𝑃 ∶ (∀ 𝑛 ∈ ℕ)(∃ 𝑚 ∈ ℕ) ∶ 𝑛 < 𝑚.
2. 𝑄 ∶ (∀ 𝑥 ∈ ℝ) ∶ 𝑥 2 − 2𝑥 − 3 = 0.
3. 𝑅 ∶ (∀ 𝑥 ∈ ℝ)(∀ 𝑦 ∈ ℝ) ∶ √𝑥 2 + 𝑦² = 𝑥 + 𝑦.
III. Lois logiques et raisonnement.
1. Lois logiques ou tautologies.
a. Définition.
Une loi logique (ou une tautologie) est une proposition construite à partir d’autres propositions liées
entre elles par des connecteurs logiques et qui est vraie indépendamment des propositions qui la
composent.

b. Exercice.
Soient 𝑃 et 𝑄 deux propositions. A l’aide de table de vérité, vérifier que les propositions suivantes sont des
̅̅̅̅̅̅̅̅̅
lois logiques : 𝑃 ⇒ (𝑄 ⇒ 𝑃), 𝑃 𝑜𝑢 𝑄 ⟺ 𝑃̅ 𝑒𝑡 𝑄̅, ̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑃 𝑒𝑡 𝑄 ⟺ 𝑃̅ 𝑜𝑢 𝑄̅.
2. Raisonnement par contraposée.
a. Propriété.
Chapitre 01 : Notions de logique – Première année du baccalauréat – Mustapha Baq 9
Soient 𝑃 et 𝑄 deux propositions.
L’implication 𝑄̅ ⇒ 𝑃̅ est appelée contraposée de l’implication 𝑃 ⇒ 𝑄, et on a : (𝑃 ⇒ 𝑄) ⟺ (𝑄̅ ⇒ 𝑃̅).

b. Remarque.
Le principe du raisonnement par contraposée est qu’au lieu de montrer l’implication 𝑃 ⇒ 𝑄, nous
montrons sa contraposée 𝑄̅ ⇒ 𝑃̅. Pour cela nous supposons que la proposition 𝑄̅ est vraie, et nous
montrons que ceci entraine que la proposition 𝑃̅ est vraie.

c. Exemple.
A l’aide du raisonnement par contraposée, ⇒ (𝑎 − 1)(1 − 𝑏) = 0
montrons que : ⇒ (𝑎 − 1) = 0 𝑜𝑢 (1 − 𝑏) = 0
(∀ (𝑎; 𝑏) ∈ ℝ2 ) ∶ 𝑎 ≠ 1 𝑒𝑡 𝑏 ≠ 1 ⇒ 𝑎 + 𝑏 − 𝑎𝑏 ≠ 1. ⇒ 𝑎 = 1 𝑜𝑢 𝑏 = 1
Soient 𝑎 ∈ ℝ et 𝑏 ∈ ℝ, montrons que : Donc 𝑎 + 𝑏 − 𝑎𝑏 = 1 ⇒ 𝑎 = 1 𝑜𝑢 𝑏 = 1.
𝑎 + 𝑏 − 𝑎𝑏 = 1 ⇒ 𝑎 = 1 𝑜𝑢 𝑏 = 1. Par contraposée, il s’ensuit que
On a : 𝑎 + 𝑏 − 𝑎𝑏 = 1 ⇒ 𝑎 + 𝑏 − 𝑎𝑏 − 1 = 0 𝑎 ≠ 1 𝑒𝑡 𝑏 ≠ 1 ⇒ 𝑎 + 𝑏 − 𝑎𝑏 ≠ 1.
⇒ 𝑎(1 − 𝑏) − (1 − 𝑏) = 0
d. Propriété.

Soient 𝑃, 𝑄 et 𝑅 trois propositions, on a : << 𝑃 ⇒ 𝑄 >> et << 𝑄 ⇒ 𝑅 >> ⇒ << 𝑃 ⇒ 𝑅 >>. On dit que
l’implication est transitive.

e. Remarque (Raisonnement par implications successives).


En général : soient 𝑃, 𝑄1, 𝑄2 , …, 𝑄𝑛 et 𝑅 des propositions, on a :
<< 𝑃 ⇒ 𝑄1 >> et << 𝑄1 ⇒ 𝑄2 >> et … et << 𝑄𝑛 ⇒ 𝑅 >> ⇒ << 𝑃 ⇒ 𝑅 >>. Ce type de raisonnement s’appelle
raisonnement par implications successives.

f. Exercice d’application.
En utilisant un raisonnement par contraposée, montrer les implications suivantes :
1. (∀ 𝑛 ∈ ℤ) ∶ 𝑛2 𝑝𝑎𝑖𝑟 ⟹ 𝑛 𝑝𝑎𝑖𝑟
2. (∀(𝑥; 𝑦) ∈ (]1; +∞[)2 ) ∶ 𝑥 ≠ 𝑦 ⟹ 𝑥 2 − 2𝑥 ≠ 𝑦² − 2𝑦.
3. (∀ 𝑥 ∈ ℝ) ∶ 𝑥 3 + 𝑥 2 − 2𝑥 < 0 ⟹ 𝑥 < 1.
g. Remarques.
✓ La négation de l’implication 𝑃 ⇒ 𝑄, est la proposition 𝑃 𝑒𝑡𝑄̅ .
✓ L’implication réciproque de l’implication 𝑃 ⇒ 𝑄 est l’implication 𝑄 ⇒ 𝑃.
✓ La contraposée de l’implication 𝑃 ⇒ 𝑄 est l’implication 𝑄̅ ⇒ 𝑃̅.

3. Raisonnement par équivalence.


a. Propriété.
Soient 𝑃, 𝑄 et 𝑅 trois propositions, on a : << 𝑃 ⟺ 𝑄 >> et << 𝑄 ⟺ 𝑅 >> ⇒ << 𝑃 ⟺ 𝑅 >>. On dit que
l’équivalence est transitive.

Chapitre 01 : Notions de logique – Première année du baccalauréat – Mustapha Baq 10


b. Remarques.
✓ En générale : soient 𝑃, 𝑄1 , 𝑄2 , …, 𝑄𝑛 et 𝑅 des propositions, on a :
<< 𝑃 ⟺ 𝑄1 >> et << 𝑄1 ⟺ 𝑄2 >> et … et << 𝑄𝑛 ⟺ 𝑅 >> ⇒ << 𝑃 ⟺ 𝑅 >>.
✓ En pratique, pour montrer qu’une proposition 𝑃 est vraie, on montre que les équivalences successives
<< 𝑃 ⟺ 𝑄1 >> et << 𝑄1 ⟺ 𝑄2 >> et … et << 𝑄𝑛 ⟺ 𝑅 >> sont vraies et que la proposition 𝑅 est vraie.
Ce type de raisonnement s’appelle raisonnement par équivalences successives.

c. Exemple.
Soit 𝑥 un nombre réel strictement positif, (𝑥−1)2
1
⟺ 𝑥 ≥0
montrons que : 𝑥 + 𝑥 ≥ 2. ⟺ (𝑥 − 1)2 ≥ 0 (car 𝑥 > 0).
1 1
On a : 𝑥 + 𝑥 ≥ 2 ⟺ 𝑥 + 𝑥 − 2 ≥ 0 Puisque (𝑥 − 1)2 ≥ 0 est vraie pour tout nombre
𝑥 2 +1−2𝑥 réel 𝑥 strictement positif, alors pour tout nombre
⟺ ≥0 1
𝑥 réel 𝑥 strictement positif, on a : 𝑥 + 𝑥 ≥ 2.
d. Exercice d’application.
En utilisant un raisonnement par équivalence, montrer que :
1. (∀ 𝑥 ∈ ℝ) ∶ √𝑥 2 + 5 ≥ 3 ⟺ 𝑥 ≥ 2 𝑜𝑢 𝑥 ≤ −2.
2. (∀(𝑥; 𝑦) ∈ ℝ2 ) ∶ 𝑥 3 + 𝑥 = 𝑦 3 + 𝑦 ⟺ 𝑥 = 𝑦.
𝑥+𝑦
3. (∀ 𝑥 ≥ 2)(∀ 𝑦 ≥ 3) ∶ √𝑥 − 2 + 2√𝑦 − 3 = 2 ⟺ 𝑥 = 3 𝑒𝑡 𝑦 = 7.
4. Raisonnement par disjonction des cas.
a. Activité.
On veut montrer que : (∀ 𝑥 ∈ ℝ) ∶ √𝑥 2 + 1 − 𝑥 > 0.
Soit 𝑥 un nombre réel, on considère 𝑃 ∶ ≪ 𝑥 ≤ 0 ≫ et 𝑄 ∶ ≪ √𝑥 2 + 1 − 𝑥 > 0 ≫.
1. Montrer que : 𝑃 ⇒ 𝑄.
1
2. Vérifier que : √𝑥 2 + 1 − 𝑥 = √𝑥 2 , puis en déduire que 𝑃̅ ⇒ 𝑄.
+1+𝑥
3. Que peut-on conclure ?
b. Propriété.
Soient 𝑃, 𝑄 et 𝑅 trois propositions, on a la proposition
<< 𝑃 ⇒ 𝑅 >> et << 𝑄 ⇒ 𝑅 >> ⟺ << (𝑃 𝑜𝑢 𝑄) ⇒ 𝑅 >> est une loi logique.

c. Exemple.
3 3
Résolvons dans ℝ l’équation suivante : Puisque 2 ∈ [1; +∞[, alors 2 est une solution de
(𝐸) ∶ |𝑥 − 1| + 𝑥 = 2. l’équation (𝐸).
1er cas : si 𝑥 − 1 ≥ 0, c’est-à-dire 𝑥 ≥ 1, alors : 2ième cas : si : si 𝑥 − 1 ≤ 0, c’est-à-dire 𝑥 ≤ 1,
|𝑥 − 1| = 𝑥 − 1, et on a :
alors : |𝑥 − 1| = 1 − 𝑥, et on a : (𝐸) ⟺ 1 − 𝑥 +
(𝐸) ⟺ 𝑥 − 1 + 𝑥 = 2
𝑥=2
⟺ 2𝑥 = 3 ⟺ 1 = 2 Impossible.
3
⟺ 𝑥 = 2. Conclusion : l’ensemble de solutions de l’équation
3
(𝐸) est 𝑆 = {2}.
d. Exercice d’application.
1. Montrer que pour tout 𝑛 entier naturel le nombre 𝑛(𝑛 + 1) est pair.
2. Montrer que (∀ 𝑥 ∈ ℝ) ∶ √2𝑥 2 − 3𝑥 + 3 − 𝑥 + 1 > 0.

Chapitre 01 : Notions de logique – Première année du baccalauréat – Mustapha Baq 11


3. Résoudre dans ℝ l’inéquation (𝐸) ∶ |𝑥 − 1| + |𝑥| ≥ 3.
5. Raisonnement par l’absurde.
a. Propriété.
Soient 𝑃, 𝑄 et 𝑅 trois propositions, on a : la proposition (<< 𝑃̅ ⇒ 𝑄 >> et << 𝑃̅ ⇒ 𝑄̅ >>) ⇒ << 𝑃 >> est
une loi logique.

b. Remarques.
✓ En pratique, pour montrer qu’une proposition 𝑃 est vraie, on suppose qu’elle est fausse, c’est-à-dire
sa négation 𝑃̅ est vraie, et on montre que les deux implications 𝑃̅ ⇒ 𝑄 et 𝑃̅ ⇒ 𝑄̅ sont vraies, ce qui
contredit le fait que << le vrai n’implique jamais le faux >>, car 𝑃̅ est une proposition vraie et <<
𝑄 𝑒𝑡 𝑄̅ >> est une proposition fausse. D’où la proposition 𝑃̅ est fausse et la proposition 𝑃 est vraie.
✓ Ce type de raisonnement s’appelle raisonnement par l’absurde.

c. Exemple.
Soit 𝐴𝐵𝐶 un triangle dont les longueurs des cotés Alors d’après le théorème de Pythagore direct on
sont 3𝑎, 4𝑎 et 6𝑎 où 𝑎 ∈ ℝ∗+ . a : (6𝑎)2 = (4𝑎)2 + (3𝑎)² où 𝑎 ∈ ℝ∗+ .
Montrons par l’absurde que le triangle 𝐴𝐵𝐶 n’est Alors 36𝑎2 = 16𝑎2 + 9𝑎2 où 𝑎 ∈ ℝ∗+ .
pas rectangle. C’est-à-dire (36 − 16 − 9)𝑎2 = 0 où 𝑎 ∈ ℝ∗+ .
Pour cela, supposons que le triangle 𝐴𝐵𝐶 est C’est-à-dire 𝑎2 = 0 où 𝑎 ∈ ℝ∗+ .
rectangle. Par suite 𝑎 = 0 où 𝑎 ∈ ℝ∗+ contradiction.
D’où le triangle 𝐴𝐵𝐶 n’est pas rectangle.
d. Exercice d’application.
1. Soient 𝑎, 𝑏 et 𝑐 trois nombres réels tels que : 𝑎𝑏 < 𝑐, montrer par l’absurde que 𝑎 < √𝑐 ou 𝑏 < √𝑐.
2. Montrer par l’absurde que √2 ∉ ℚ.
1
3. Montrer par l’absurde que 3 ∉ 𝔻.
6. Raisonnement par récurrence.
a. Propriété.

Soit 𝑃(𝑛) une fonction propositionnelle qui ne dépend que de l’entier naturel 𝑛 et 𝑛0 ∈ ℕ.
Si la propriété 𝑃(𝑛0 ) est vraie et si l’implication 𝑃(𝑛) ⇒ 𝑃(𝑛 + 1) est vraie pour tout entier 𝑛 ≥ 𝑛0 ,
alors la propriété 𝑃(𝑛) est vraie pour tout entier 𝑛 ≥ 𝑛0

b. Remarques.
En pratique, pour montrer par récurrence que 𝑃(𝑛), dépendant de l’entier naturel 𝑛, est vraie, pour
tout entier naturel 𝑛 supérieur ou égal à un entier naturel 𝑛0 fixé, on suit les étapes suivantes :
✓ On initialise la récurrence en prouvant que 𝑃(𝑛0 ) est vraie.
✓ On montre que la propriété est héréditaire, c’est-à-dire, on fixe un entier naturel 𝑛 arbitraire
supérieur ou égal à 𝑛0 et on suppose que 𝑃(𝑛) est vraie, puis on essaie de montrer que 𝑃(𝑛 + 1)
est vraie.

Chapitre 01 : Notions de logique – Première année du baccalauréat – Mustapha Baq 12


✓ On conclut que 𝑃(𝑛) est vraie pour tout entier naturel 𝑛 ≥ 𝑛0 .

c. Exemples.
1. Montrons par récurrence que le nombre D’où d’après le principe de récurrence (∀ 𝑛 ∈ ℕ)
5𝑛 − 1 est un multiple de 4 pour tout entier 5𝑛 − 1 est un multiple de 4.
naturel 𝑛. 2. Montrons par récurrence que : (∀ 𝑛 ∈ ℕ∗ ) ∶
Pour 𝑛 = 0, on a : 50 − 1 = 1 − 1 = 0 et 0 est un 1 + 2 + 3 + ⋯+ 𝑛 =
𝑛(𝑛+1)
.
2
multiple de 4. 1(1+1) 2
Donc la propriété est vraie pour 𝑛 = 0. Pour 𝑛 = 1, on a : 2 = 2 = 1.
Soit 𝑛 ∈ ℕ, supposons que le nombre 5𝑛 − 1 est Alors la propriété est vraie pour 𝑛 = 1.
un multiple de 4 et montrons que 5𝑛+1 − 1 est un Soit 𝑛 ∈ ℕ∗ , supposons que
𝑛(𝑛+1)
multiple de 4. 1 + 2 + 3 + ⋯+ 𝑛 = et montrons que
2
D’après l’hypothèse de récurrence on a : 5𝑛 − 1 (𝑛+1)(𝑛+2)
1 + 2 + 3 + ⋯+ 𝑛 + 1 = .
est un multiple de 4, c’est-à-dire que : 2
(∃ 𝑘 ∈ ℕ) ∶ 5𝑛 − 1 = 4𝑘. On a : 1 + 2 + 3 + ⋯ + 𝑛 + 1 = 1 + 2 + 3 + ⋯ + 𝑛 + (𝑛 + 1)
𝑛(𝑛+1)
D’autre part 5𝑛+1 − 1 = 5 × 5𝑛 − 1 = + (𝑛 + 1)
2
= 5 × (5𝑛 − 1) + 5 − 1 𝑛(𝑛+1)+2(𝑛+1)
=
= 5 × 4𝑘 + 4 2
(𝑛+1)(𝑛+2)
= 4(5𝑘 + 1) = 2
= 4𝑘′ où 𝑘 ′ = (5𝑘 + 1) ∈ ℕ D’où d’après le principe de récurrence
Il en résulte que 5𝑛+1 − 1 est un multiple de 4. 𝑛(𝑛+1)
(∀ 𝑛 ∈ ℕ∗ ) ∶ 1 + 2 + 3 + ⋯ + 𝑛 = . 2

d. Exercice d’application.
Montrer par récurrence que :
1. (∀ 𝑛 ∈ ℕ) ∶ 7𝑛 − 2𝑛 est divisible par 5.
2. (∀ 𝑛 ∈ ℕ) ∶ 1 + 2 + 22 + 23 + ⋯ + 2𝑛 = 2𝑛+1 − 1.
3. (∀ 𝑛 ∈ ℕ) ∶ 3𝑛 ≥ 2𝑛 + 1.

Chapitre 01 : Notions de logique – Première année du baccalauréat – Mustapha Baq 13

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