Evénement Manifestations
11 juillet 2003 5ème Assises de l'énergie
20-22/01/2004 - Dunkerque
Communauté urbaine de Dunkerque
www.assises-energie.net
Coordonnées : 03 28 24 54 37
European Conference for Renewable Energy,
" Intelligent Policies Options "
19-21 janvier 2004 - Berlin
European Renewable Energy Council (EREC)
Coordonnées : http://www.erec-renewables.org/
World Sustainable Energy Days 2004
3-5/03/2004 - Wels (Autriche)
Energiespaverband
Coordonnées : office@esv.or.at - www.esv.or.at
25th annual PNOD-EDC Geothermal Conference
10-11/03/2004 - Manille (Philippines)
PNOD-EDC
Coordonnées : geothermalcon@energy.com.ph
La présidente de l’ADEME, Michèle PAPPALARDO
s’est déplacée à la Délégation Régionale de Sites internet
l’ADEME Ile-de-France. Cette rencontre s’est
conclue par une visite des installations de AFPAC : Association Française des Pompes à chaleur
géothermie de Maisons-Alfort. http:// www.afpac.org
En présence d’un élu du conseil municipal et de
Ce site a pour intérêt la promotion des pompes à
l’exploitant Dalkia, Monsieur Nicaise, représentant chaleur en France. Il s’adresse à la fois aux professionnels
le Syndicat Mixte pour la Géothermie de Maisons- de la géothermie et aux particuliers désireux de chauffer
Alfort, a présenté l’opération de géothermie. La leur maison via les pompes à chaleur.
présidente de l’ADEME a notamment pu découvrir
que l’unité de géothermie, à proximité de la voie
SEMHACH :
ferrée, n’occupe qu’un espace limité et participe
Société Anonyme d’Economie Mixte pour la Gestion de la
au chauffage de quelques 4500 logements ou Géothermie à Chevilly-Larue et L’Haÿ-Les -Roses
équivalents. En service depuis 1985, le doublet http://www.semhach.fr/
géothermique apporte une contribution durable Ce site a pour objet la présentation de la géothermie et de la
en terme énergétique et environnemental aux
SEMHACH (Société Anonyme d’Economie Mixte). Il offre une
Maisonnais. présentation attrayante et très pédagogique de la géothermie.
Je souhaite recevoir régulièrement ce bulletin Directeur de la publication et Rédacteur en chef :
J. LEMALE - ADEME/IdF
Nom : Comité de rédaction : M.L. FALQUE-MASSET / ARENE
Prénon : P. LAPLAIGE / ADEME
J. DEMANGE / BRGM
Organisme, Entreprise : A. DESPLAN / BRGM
T. GARNIER / DRIRE
Fonction : D. LENOIR / AGéMO
Adresse : Ville : Code postal : Edition, Réalisation : BRGM/CDG/CITEG
Pour toute information contacter :
Tél : /Fax : BRGM/CDG/CITEG
BP 6009—45060 ORLEANS Cedex 2
e-mail :
e-mail : géothermie.idf@brgm.fr
N’hésitez pas à nous envoyer vos articles ou à nous
faire part d’informations intéressantes que vous
possédez sur la géothermie.
L’énergie du sous-sol : La Géothermie en Ile-de France, bulletin n° 4 - novembre 2003
L’ENERGIE DU SOUS-SOL
LA GEOTHERMIE
EN ILE-DE-FRANCE
novembre 2003 - Bulletin n° 4
Mot du rédacteur en chef
S ommaire par Jean LEMALE
Vous avez tous noté l’intervalle de temps important écoulé depuis la
parution du dernier numéro.
Page 2
Cela ne veut pas dire qu’il ne s’est rien passé d’important durant
Regard cette période, bien au contraire. Après avoir été souvent
Les solutions d’hier aux couleurs du déconsidérée voire oubliée dans le « bouquet » des énergies
développement durable nouvelles et renouvelables, la filière géothermie dont on redécouvre
aujourd’hui les vertus en terme énergétique, environnemental et
par Gérald Ouzounian
économique, semble susciter un regain d’intérêt.
Page 3 Dans ce contexte, les unités d’œuvre (très restreintes) chargées de
la géothermie au sein des organismes publics (ADEME, BRGM,
Les acteurs de la géothermie ARENE) se sont mobilisées pour apporter des éléments de réflexion
dans le cadre d’une démarche prospective.
L’ARENE Ile de France
Parmi les travaux réalisés ou en cours, il faut citer :
Page 4 - L’étude sur la gestion du Dogger
Bilan énergétique de la filière géothermique - Le bilan de la géothermie en France
par Jean Lemale (voir extrait à l’intérieur du numéro)
- Une étude sur les modalités de relance de la géothermie
Page 6 (aspects techniques, juridiques et financiers)
- Une Journée de réflexion sur l’avenir de la géothermie (9 Avril
Châteauroux, pionnier de la géothermie 2003) dans le cadre du Débat National sur l’Energie
en région Centre
- Un rapport méthodologique relatif aux déclarations de mise en
par André Terrusse place des pompes à chaleur sur nappe en Ile de France (étude
réalisée en liaison avec le Service Technique Interdépartemental
Page 7 d’Inspection des Installations Classées de la Préfecture de Police
Gestion du Dogger : où en est le projet ? de Paris, «STIIIC», et la Direction de l’Industrie de la Recherche et
de l’Environnement Ile-de-France, «DRIRE/IDF»).
par Alain Desplan
Nous ne manquerons au cours des prochains numéros qui
connaîtront un rythme de parution plus régulier, de vous
Page 8 communiquer l’avancement et les conclusions de ces démarches.
Evénement, Manifestations, Sites Internet
ISSN n° 1629-887X

REGARD
par Gérald OUZOUNIAN *
Les solutions d’hier aux couleurs
du développement durable
A l’aune du développement durable, et bien avant
l’heure, la géothermie s’est engagée sur la voie de
l’offre environnementale, sociale et économique. Il est
intéressant, plus de 20 ans après la réalisation de plus
d’une cinquantaine d’opérations en Ile-de-France, de
porter un nouveau regard. L’objectif est double :
- celui d’en tirer les enseignements au bénéfice des
installations en fonctionnement et de celles qui
peuvent encore être envisagées,
- celui aussi de porter un regard sur la mise en œuvre,
le sens concret que l’on peut donner au concept de
développement durable.
Souvenons-nous, à la fin des années 70 et au début des
années 80, nous n’avions plus de pétrole. Mais que
d’idées alors ! C’était l’occasion de développer la
géothermie, notamment celle de basse enthalpie
autour de l’agglomération parisienne. La ressource était
connue, la chaleur était nécessaire pour le chauffage
des habitations, les utilisateurs étaient là.
Qui plus est, la ressource peut être exploitée sans aucun
détriment pour l’environnement.
En effet le concept de doublet au Dogger permet de
réinjecter ses eaux salées, après prélèvement des calories.
Le bilan environnemental de l’opération est excellent en
comparaison de celui d’une centrale de production de
chaleur à partir du fioul, parfois du gaz, et encore souvent
du charbon. En effet, les seules consommations d’énergie
classique correspondent à la fraction d’électricité
nécessaire au pompage !
Les coefficients de performance énergétique voisins de
20 deviennent réalité. On produit ainsi 20 fois plus
d’énergie que l’on n’en consomme !
On procède alors à des montages financiers dont
l’objectif est, outre de pouvoir réaliser l’investissement,
de promettre des baisses de coûts de charges de
chauffage aux bailleurs, et in fine aux habitants. En effet,
compte tenu des augmentations intervenues en
l’espace de quelques années sur les tarifs des
combustibles, puis des augmentations qu’on anticipe
par extrapolation, les investissements lourds peuvent
être envisagés, avec des temps de retour intéressants.
N’oublions pas au passage que dans la plupart des cas,
la grande partie de l’investissement concerne la
création de réseaux de chaleur, bien plus que la
géothermie ! Quant au coût d’exploitation, il est
considérée comme très faible : un peu d’électricité, un
peu de maintenance dont on n’a pas encore bien
identifié la nature. La géothermie devient de ce fait
pratiquement un produit économique : on investit, on
rembourse la dette, tout en ayant la possibilité de
réduire les charges.
Le modèle économique est certainement bon, mais
l’histoire nous montrera que les hypothèses ne se sont
jamais complètement vérifiées.
Les premières difficultés sont justement de nature
financière. Les hypothèses d’un baril de pétrole à plus
de 30$ et d’un taux de change du dollar au-delà des
10 francs ont rapidement laissé la place à une réalité
toute autre. Heureusement pour les économies des
nations consommatrices, mais tous ceux qui ont cru en
la qualité de l’investissement se retrouvent pénalisés,
avec une dette devenant très supérieure aux recettes,
naturellement indexées sur le prix du baril. Tous ceux qui
y ont cru, et qui chacun à leur niveau se sont associés
au combat pour la mise en œuvre d’idées de progrès
en matière de production d’énergie, se sont retrouvés
en position de victime. Victime du succès des
initiatives ? Non, cela aurait été trop beau.
Sur le plan technique, l’expérience aura permis
d’atteindre la maturité industrielle en quelques années.
Mais ces quelques années sont justement celles du
contexte économique moribond dont l’effet aura été
de transformer tout incident en catastrophe, poussant
même certains à vouloir profiter de l’occasion pour
déclarer l’opération sinistrée. Le jeu d’acteurs, ou plutôt
le jeu des intérêts contradictoires, n’aura pas arrangé la
situation, bien au contraire. Et pourtant, on peut se
souvenir que la maturité industrielle a été atteinte alors
que le contexte économique condamnait toute
nouvelle opération.
Il n’en reste pas moins que de nombreux maîtres
d’ouvrages ont continué à se battre pour faire vivre leurs
projets, et aujourd’hui ce sont encore plus d’une
trentaine de doublets qui chaque jour produisent la
chaleur pour quelques 140.000 logements. Et depuis
plus d’une vingtaine d’années, c’est aussi l’importation
de plus d’une vingtaine de navires pétroliers évitée, et
ce sont quelques 400.000 tonnes de rejets de CO2
évitées.
Qu’aurait demandé de plus le développement
durable ?
Tout y était, l’environnement bien sûr, l’enjeu de société
en proposant un bout de réponse aux chocs pétroliers,
l’économie, calée sur une combinaison de coûts
élevés du baril de pétrole et du dollar, et enfin l’intérêt
social puisque les bénéfices revenaient en premier lieu
aux occupants de l’habitat social. Seul manquait le bon
liant, comme pour une sauce qui réunit tous les
ingrédients mais qui ne prendra pas.
Le modèle de développement mixe l’approche
environnementale et sociale à une économie de type
capitalistique. Le montage des opérations est assuré
par les collectivités locales, dont un de leurs objectifs
légitimes est de rendre un service en recherchant une
économie pour leurs administrés.
Et il n’est pas question de prendre le moindre risque.
Une garantie est donc mise en place pour couvrir tout
aléa lié à la ressource naturelle. Elle couvre d’une part
le risque de ne pas trouver la productivité de chaleur
nécessaire dans les forages, et cela avant même la
réalisation des installations d’exploitation et de
distribution de chaleur, et de l’autre le risque à plus long
terme de détérioration de la ressource. La garantie est
assurée en grande partie à l’aide de fonds alimentés
par les cotisations. Le modèle ici est celui de l’assureur,
qui arrive à gérer le dispositif grâce à une augmentation
régulière de son portefeuille.
Or, on l’a vu, l’histoire est toute autre : arrêt du
développement, alors qu’il faut faire face aux sinistres
que collectivement on acceptera de couvrir pour faire
face à une situation économique tendue. Et malgré les
difficultés, ce sont des dizaines de personnes,
techniciens et maîtres d’ouvrages, qui se seront investies
pour que vive la géothermie. On peut aujourd’hui leur
rendre hommage. Tous y ont cru. Ils y croient encore.
La ressource est là, elle est bien reconnue et bien
connue.
Avec l’expérience accumulée, la technique est au rendez-
vous.
La sensibilité et la motivation environnementale sont là.
Les utilisateurs sont là également, avec depuis 20 ans,
une reconfiguration de l’occupation du territoire.
Un enjeu social à double entrée : celui de l’intérêt pour
la collectivité, et celui du contexte de l’habitat social.
Tous les ingrédients sont réunis pour réussir !
Si nous inscrivons notre réflexion dans le contexte du
développement durable, on sent bien qu’il y a matière
à envisager une nouvelle ère. Encore faut-il trouver les
bons modèles, encore faut-il imaginer le bon liant. C’est
à cette réflexion que j’invite tous les partenaires,
notamment afin d’envisager des structures de maîtrise
d’ouvrage mieux adaptées à la réalisation de nouvelles
opérations, mais aussi pour rechercher les moyens de
favoriser la prévention et de ramener l’assurance dans
le rôle qui est le sien.
Les études engagées par l’ADEME avec de nombreux
partenaires sont destinées à nourrir les débats qui seront
organisés autour de cette question dans les mois qui
viennent, afin que tous ensemble nous soyons porteurs
d’un projet partagé, un projet exemplaire de
développement durable.
* Délégué Régional Ile-de-France - ADEME
LES ACTEURS DE LA GEOTHERMIE
L ’ARENE
ARENE Ile-de-France
L’Agence régionale de l’environnement et des
nouvelles énergies, créée en 1994, est un organisme
« associé » au Conseil Régional.
Elle a pour vocation d’être un outil au service de la mise
en place de politiques de développement durable en
Ile de France.
Ses missions s’accomplissent selon deux axes :
- Sensibiliser les Franciliens, aussi bien les collectivités et
les entreprises que le secteur associatif et le grand
public, aux questions environnementales
- Evaluer l’intérêt de nouvelles pratiques et aider à leur
expérimentation
Ses moyens sont :
- des outils de communication adaptés (visites commentées
de sites, publications, évènements, site Internet…)
- l’accompagnement des opérations innovantes (étude de
faisabilité, assistance technique aux maîtres d’ouvrage…)
Ses thèmes d’actions :
- Efficacité énergétique.
- Energies locales et renouvelables.
- Haute Qualité Environnementale bâtiments et aménagements.
- Transports propres
- PME-PMI et environnement.
- Economie, emploi et environnement.
- Sensibilisation et Education à l’environnement.
- Agendas 21 locaux et Développement Durable.
A ce titre l’ARENE s’implique naturellement dans les actions
de promotion de la géothermie, notamment en
partenariat avec l’ADEME/IDF et le BRGM, les trois
organismes étant associés aux études mentionnées par le
rédacteur en chef.
L’ARENE est membre du RARE (Réseau des Agences
Régionales de l’Energie et de l’Environnement) et de la
FEDARENE (Fédération Européenne des Agences
Régionales de l’Energie et de l’Environnement).
L’ARENE a notamment édité un ouvrage intitulé « La
géothermie, une énergie d’avenir » en vente au BRGM.
L’ARENE réalise des fiches descriptives d’opérations de
géothermie en Ile-de-France. Pour les réseaux de chaleur :
- Meaux
- Melun l’Almont
- Chevilly-Larue & L’haÿ-les-Roses
- Fresnes
- La Courneuve
Une fiche a été bâtie concernant la réalisation de
pompes à chaleur géothermales sur le Domaine de
Mont-Vernon à Vaucresson
Il est possible d’obtenir ces fiches à l’ARENE. Les deux
dernières sont téléchargeables sur le site de l’ARENE,
ainsi que le présent bulletin d’information sur la
géothermie
http://www.areneidf.org/ .
Contact : Marie Laure Falque-Masset

BILAN ENERGETIQUE DE LA FILIERE
GEOTHERMIE
par Jean LEMALE *
Le débat national sur l’énergie a octroyé une place
importante aux EnR, la géothermie y a été évoquée à
partir de données souffrant parfois de quelques
inexactitudes.
Afin de mieux communiquer sur la situation de la
géothermie et notamment sur sa contribution au bilan
énergétique et environnemental national, il est apparu
nécessaire de faire un état des lieux de la filière.
Une enquête importante a été réalisée par l’ADEME, en
collaboration avec la Société VALOR Consultants
(G.Darricau) au cours du premier semestre 2003, auprès
de l’ensemble des maîtres d’ouvrage qui ont bien voulu
répondre à nos sollicitations.
Nous tenons ici à leur apporter nos remerciements, ainsi
qu’à la DRIRE Ile-de-France pour les informations qu’elle
nous a communiquées.
L’analyse des données porte sur les aspects
énergétiques et environnementaux des opérations
géothermiques «basse température» de taille
industrielle (contribution énergétique supérieure à 100
tep).
On entend par «opération géothermique» une
entité homogène constituée d’un système de
production de chaleur géothermale (y compris les
appoints, la cogénération quand il y en a) et d’un
système de distribution de chaleur qui peut alimenter un
réseau de chaleur (cas de la région Ile-de-France) ou
diverses installations.
On entend par «installation de production
géothermale» un puits unique, un doublet, ou bien un
triplet, raccordés à un échangeur thermique.
La distinction avec l’opération géothermique est
nécessaire car il peut y avoir plusieurs installations de
production géothermale alimentant un même réseau
de chaleur (par exemple le réseau de « Meaux
Beauval » bénéficie de 2 doublets).
RAPPEL HISTORIQUE
Depuis 1961, 112 forages de reconnaissance profonds
(puits forés ou bien forages existants réhabilités) ont été
réalisés en France métropolitaine.
Ils sont localisés essentiellement dans les bassins
sédimentaires suivants :
- Le bassin parisien,
- Le bassin aquitain,
- Les autres bassins : la Limagne, la Bresse,
le couloir rhodanien, le fossé rhénan, …
Le graphe suivant traduit l’évolution de cette phase de
« prospection géothermique », et fait ressortir l’impact
des chocs pétroliers, notamment ceux de 1979, ainsi
que le désengagement constaté à partir de 1987.
Evolution annuelle des puits forés ou réhabilités
97 de ces forages ont été mis en exploitation.
Actuellement, 65 installations géothermales (puits
uniques, doublets, triplet) sont exploitées. Un tiers des
installations environ a été arrêté étant confronté à des
difficultés d’ordre technique et/ou d’ordre économique,
ainsi que pour des raisons de concurrence énergétique.
C’est en Ile-de-France que l’on rencontre le plus grand
nombre d’installation, suivie par le Bassin Aquitain
(Région d’Aquitaine et de Midi Pyrénées). L’ensemble
des autres bassins ne représentent que 15% des
réalisations.
Localisation des installations géothermales
en exploitation (puits uniques, doublets, triplet)
BILAN ENERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTAL
NATIONAL ET RÉGIONAL (Cf. tableaux page libre)
Les informations environnementales et énergétiques
collectées auprès des maîtres d’ouvrages des
opérations de géothermie ayant une contribution
énergétique supérieure à 100 tep ont permis de mettre
en évidence les points suivants :
Les apports thermiques de la géothermie basse
température permettent de substituer annuellement, en
moyenne, 1 265 GWh utiles, ce qui représente environ
130000 tep économisés pour un parc avoisinant
166000 équivalent-logements (1)
Les émissions polluantes évitées annuellement ont
été estimées à :
- 401 200 tonnes de CO2, soit :
- 109 400 tonnes de Carbone.
(1) la notion d’équivalent-logement, qui n’est pas normalisée, dépend
de la consommation énérgétique des logements. La consommation
d’un logement construit aujourd’hui est très inférieure à celle d’un loge-
ment (non réhabilité) construit dans les années 60.
Dans cette étude le contenu énergétique d’un équivalent-logement varie
selon les opérations de 7,7 MWh à 20,8 MWh . On affectera à l’équivalent-
logement une valeur de 12,5 MWh utile.
a) Analyse par région
Le tableau ci-dessous résume, selon les régions, les
bilans énergétiques et environnementaux établis pour la
dernière saison de chauffe.
Le graphe ci-dessous symbolise les principaux
indicateurs énergétiques et environnementaux en
Ile-de-France et dans les autres régions.
Il est à remarquer que, bien que ne représentant
qu’environ 50% du nombre des opérations
géothermiques, la région Ile-de-France apporte une
contribution énergétique et environnementale
d’environ 80%.
Comparaison des valeurs des indicateurs :
Ile-de-France et Régions
b) Analyses par installation de production géothermale
Il est dénombré 36 installations de production
géothermale en Ile de France (soit 55%), et 29 dans les
autres régions.
34 des installations d’Ile de France alimentent 29
réseaux de chaleur géothermiques à partir du réservoir
géothermique du Dogger. Les 2 autres installations
alimentent des bâtiments à partir du réservoir de l’Albien
(Maison de la Radio) et du Néocomien (le CEA à
Bruyères-le-Châtel).
Comme l’ont montré les indicateurs énergétiques et
environnementaux, les installations moyennes d’Ile-de-
France ont un impact notablement supérieur à celles
des autres régions françaises.
Caractéristiques d’une installation géothermale type Ile-de-
France, dans les autres régions
BILAN FRANCILIEN
L’apport énergétique des 29 réseaux géothermiques est
de 1 005 700 MWh utiles, soit 1 1202 820 MWh
primaires, ce qui représente 103 440 tep substitués.
17 de ces réseaux de chaleur(60 % environ) sont pourvus d’une
installation de cogénération. Ils représentent une puissance
électrique installée de 122 MW et ont distribué, au cours de saison
de chauffe 2001/2002, 384 GWh d’électricité et 358 GWh de
chaleur.
a) Taux de couverture de la géothermie
D’une manière générale l’installation d’unités de
cogénération s’est faite au détriment de l’apport
géothermique, la chaleur issue de la cogénération étant
généralement prioritaire par rapport à la géothermie
pendant les 5 mois d’hiver.
Notons cependant que l’installation de cogénération, outre
l’intérêt économique pour les maîtres d’ouvrage, a été un
moteur déterminant pour l’extension des réseaux de
chaleur.
Taux (moyens pondérés) de couverture des opérations
b) Taux de disponibilité des installations géothermales
Le taux de disponibilité moyen au cours des 3 dernières
années a été évalué à 94,7 %. Ce taux de disponibilité très
performant traduit les efforts importants réalisés pour
fiabiliser les installations au cours de ces dernières années.
c) Coefficient de performance
Le coefficient de performance géothermique moyen,
qui représente le rapport du nombre de MWh
géothermiques produits par le nombre de kWh
électriques nécessaires pour les produire (énergie de
pompage, réinjection), se situe à 19,43.
Pour les 29 installations analysées, la fourchette est de 36,6 – 8,7,
les valeurs les plus élevées étant à mettre au compte des
opérations fonctionnant en débit artésien.
* ADEME Ile-de-France

CHATEAUROUX
Pionnier de la géothermie
en Région Centre
par André TERRUSSE *
La Société d’HLM « HABITAT 2036 » gère environ 8.500
logements dont un ensemble collectif de 1.310
logements, construit entre 1966 et 1972 situé dans le
quartier St Jean à Châteauroux.
Le chauffage de cet ensemble collectif est alimenté
par une centrale géothermique composée d’un forage
captant les formations géologiques sableuses du Trias
entre 482 et 670 m et de 4 pompes à chaleur York, à
moteur à gaz, de puissance unitaire moteur de 350 kW.
L’opération ne comporte pas de forage d’injection,
l’eau, de très bonne qualité chimique, étant rejetée
dans le réseau de surface après prélèvement des
calories.
Cette situation qui conduisait hors période de
pompage à un déversement continu de l’eau du Trias
dans l’Infra-Lias était la cause de l’appauvrissement de
la ressource.
Les conclusions de ce diagnostic ont permis de lancer
la réhabilitation du forage.
Le programme, proposé et réalisé par le groupement
d’entreprises CFG Services - Cofor, a consisté-en :
- l’extraction des crépines équipant le puits,
- le colmatage de l’aquifère de l’Infra-lias,
- la mise en place de nouvelles crépines
correctement positionnées.
Ces travaux financés par Habitat 2036 en partenariat
avec l’ADEME/Centre, le Conseil Régional du Centre et
EDF, ont été réalisés du 18 octobre 2002 au 5 février
2003.
La nouvelle mise en production du puits a débuté à
compter de ce mois d’octobre 2003, par un pompage
progressif de 75 à 100 m3/h. L’eau puisée a une
température de 34°C (32°C avant les travaux) dans le
puits principal au Trias, est mélangée à celle d’un puits
secondaire exploitant l’aquifère carbonaté du Dogger,
capable de concourir jusqu’à 120 m 3/h d’eau à 16°C.
Ces paramètres d’exploitation seront validés à l’issue
d’une période de suivi hydrodynamique et physico-
chimique de l’ensemble puits-réservoir d’un an.
Gestion du Dogger
Où en est le projet ?
par Alain DESPLAN *
Dans un précédent numéro de notre bulletin, nous vous
informions du lancement fin 2001 du projet « Gestion du
Dogger » concrétisant un nouveau partenariat entre
l’ADEME, l’ARENE et le BRGM.
Le Dogger est l’aquifère profond de la région Ile-de-
France (1500 m de profondeur à Paris, à près de 2000
m à l’est de Coulommiers) qui assure le fonctionnement
de 34 installations de production géothermale en
alimentant par simple échange 29 réseaux de chaleur.
Ce projet a pour but de fournir aux instances qui sont
associées à l’exploitation géothermique du Dogger des
éléments et des méthodes pour une meilleure
appréciation des conséquences de son utilisation, en
particulier la réinjection dans le Dogger de l’eau froide
après prélèvement des calories. Un résultat important
de ce travail est l’optimisation de la modélisation de cet
aquifère, en prenant en compte non plus des
opérations individuellement, mais des secteurs entiers
du Dogger, là où les opérations sont contigües, comme
dans le Val-de-Marne ou la Seine-Saint-Denis.
Une conséquence importante attendue est de mieux
approcher la date de recyclage thermique, c’est à dire
le moment où l’eau refroidie sera recyclée en tête du
puits de production. Ainsi, les maîtres d’ouvrages des
opérations géothermiques de la région parisienne et
leurs exploitants auront des moyens concrets pour
mieux apprécier la durée de vie de leurs opérations, et
ainsi d’en optimiser le fonctionnement.
Ce projet « Gestion du Dogger » est organisé en trois
séquences principales :
Ecran d’accueil de la base de données
La conception de la structure de la base de données a
ainsi nécessité de nombreux arbitrages.
Elle est organisée autour de 12 réservoirs contenant
chacun entre 12 et 50 champs, ce qui représente 304
paramètres différents pour chaque exploitation
géothermique. Sachant que ces données sont
enregistrées avec une fréquence pouvant atteindre
l’heure, pour des opérations qui fonctionnent pour les
plus anciennes depuis plus de 20 ans, vous imaginez le
volume final de la base de Gestion du Dogger !
Aujourd’hui, un nombre important d’informations historiques
sont intégrées à la base. Comme cela a été prévu dès le
départ du projet, le recueil des données historiques se
poursuivra durant la deuxième phase du travail.
La deuxième phase de travail est maintenant amorcée.
Les principales actions de cette phase sont d’une part
la conception du modèle et d’autre part le recueil des
données qui sont en cours d’acquisition dans les
centrales géothermiques.
Les contacts avec les maîtres d’ouvrages ont été pris de
façon à définir concrètement les moyens à mettre en
œuvre pour recueillir des données actuelles. Le projet a
permis d’identifier 3 modes de transfert des informations
par les exploitants, aux bureaux d’études sous-sol (CFG-
services et GPC) qui seront chargés de les valider avant
intégration dans la base Dogger.

Vue du chantier de réhabilitation du forage.

Le forage a été réalisé au printemps 1983 et la centrale
mise en service en 1986.
Le réseau principal est connecté à 10 sous-stations,
chacune d’elle étant dotée d’une chaufferie au gaz en
terrasse pour les appoints de chaleur (chauffage en
plancher).
Depuis 1997, des désordres ont été relevés affectant
essentiellement le débit exploitable du puits
géothermique dont le débit était passé de 70 à 30
m3/h. Le Maître d’Ouvrage, en accord avec l’exploitant
la Société ELYO Centre-Ouest, a donc décidé de
réaliser le diagnostic du puits.
Cette mission, confiée en décembre 2001 à la société
CFG Services, a permis de montrer que lors des travaux
d’équipement initial du puits, la forte instabilité des
formations géologiques sableuses avait perturbé la
mise en place des crépines destinées à capter
l’aquifère, qui s’étaient trouvées positionnées trop haut.
L’audit mettait également en évidence la mauvaise
qualité du massif filtrant, ainsi que la mise en
communication des deux aquifères successifs : l’Infra-
Lias calcaire et le Trias sableux et gréseux sous-jacent.
Vue du chantier de réhabilitation du forage.
Ces travaux de réhabilitation, associés au suivi du puits,
permet d’offrir une seconde jeunesse à la plus
importante exploitation géothermique de la région
Centre.
* Responsable du Service Exploitation S.A. HLM Habitat
- Le recensement et le recueil des paramètres du
Dogger acquis au cours de son exploitation, Nous ne manquerons pas de vous informer de la suite du projet.
- l’intégration de ces paramètres dans une base de
dédiée,
- la modélisation du réservoir du Dogger et
l’interprétation des résultats en terme d’exploitation.
Il est, cofinancé par l’ADEME, l’ARENE et le BRGM, et met
en scène les principaux acteurs de la géothermie en
Ile-de-France, puisque la DRIRE/IDF y est associée ainsi
que les sociétés GPC et CFG-Services, Sous-traitants du
BRGM qui pilote le projet (1), et bien évidemment les
exploitants des opérations géothermiques concernées.
Avancement des travaux
La première phase du projet qui consistait d’une part au
recensement des données historiques, leur recueil et à
leur validation, d’autre part à la conception et la
construction d’une base de données dédiée, est
terminée à ce jour.
Cette première phase, capitale puisque son bon Ordinogramme du projet
déroulement conditionnait la suite du projet, s’est
avérée ardue à cause de la quantité de données
disponibles, de leur diversité, et de la fréquence * BRGM / Responsable du CITEG
d’acquisition des mesures, sachant qu’il n’a pas été
toujours facile d’apprécier précisément les données à (1) Le comité de pilotage est composé de Ph. LAPLAIGE,J. LEMALE,
acquérir, qui interviendront effectivement dans le futur S. DECOTTOGNIES (ADEME), Th GARNIER (DRIRE IDF), M.L. FALQUE-
modèle. MASSET (ARENEIDF), O.GOYENECHE et V.BRETTEVILLE (BRGM).
 Principales opérations géothermiques
situées hors de la région Ile-de-France

Les opérations en caractères italiques soulignés sont pourvues de PAC centralisées ou décentralisées.
 Principales opérations en Ile-de-France
1 - Réseaux de chaleur exploitant
l’aquifère du Dogger

ADEME - VALOR : J. LEMALE - G. DARRICAU

2 - Installations de production hors Dogger associées à une pompe à chaleur