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Cours 9 - Médias et Cultural

Studies
Examen 3 questions (seulement 2)
Il faut mobiliser les connaissances du cours et le recueil de
textes qu'on peut annoter dans tous les sens
On a le droit de mobiliser d'autres textes
2h45

Lorsque le terme "race" est employé depuis les sciences


humaines et sociales, il est tenu à distance des conceptions
biologiques de la race qui ont eu cours entre le 18ème et jusqu'à
la moitié du 20è.
Il est admis depuis la fin de la WW2 que la race sur le concept
biologique est un concept inadéquat pour rendre compte des
caractéristiques humaines. Les variations au sein des races, ce
qu'on appelait avant les races, sont moins importantes qu'entre
elles. Bref, ce n'est pas un constructeur qui présente une utilité
catégorielle.

En outre, il a servi tout au long de l'histoire un projet de


chosification des êtres humaines, de déshumanisation à des fins
d'établissement d'une économie politique particulière (ex:
esclavagisme qui précède la théorisation de la race, elles
émergent après pour justifier l'esclavage).

Dans la continuité de l'esclavage trans-atlantique,


l'établissement de sociétés ségréguées porteuses de la tradition
historique de l'esclavage, la déportation de millions d'individus,
l'accumulation de richesses par les sociétés européennes,
l'esclavage trans-atlantique a été la phase primitive
d'accumulation du capital (terme marxiste). C'est l'esclavage qui
rend possible la révolution industrielle : à la fois en terme de
masse de capitaux (la richesse va permettre les sauts
techniques), à la fois en opérant un jeu de conversion des formes
les plu brutales du pouvoir qui s'exerçait dans le contexte de
l'esclavage à l'échelle européenne (division du travail de la
révolution industrielle qui serait une forme atténuée de la division
du travail de l'esclavage)

L'altérisation : de quelle manière des groupes humaines


continuent à être exclus de la communauté nationale ? Limités
dans leur accès à certaines ressources, à certains biens ou à
certaines formes de dignité ? Comment des groupes sociaux se
trouvent positionnés dans une situation subalterne au sein de la
division du travail ? Existe-t-il une division raciale du travail, de
manière explicite ou tacite ?

Une des manières des CS d'aborder ces questions c'est en


considérant que la race se construit discursivement. Cela signifie
que la manière par laquelle des groupes ou des individus se
trouvent racialisés c'est apr une certaine interprétation, une
certaine lecture de leur corps. On fait un enjeu sémiotique. L'idée
derrière c'est qu'il y aurait la conversion de caractéristiques
physiques en signes. Des parties spécifiques du corps en
viennent à être chargé d'une signification particulière.
Si la race repose sur une interprétation discursive alors c'est que
la race ne se loge pas dans le corps des individus, elle se loge
dans l'oeil de celleux qui les regardent.
De quelle manière se construit le regard racialisant ? On retrouve
dans cette question une intuition qui est assez évidente : qu'est-
ce qui fait qu'une caractéristique physique (la couleur de peau)
va devenir un prisme si central qu'il ne peut plus ne pas être vu et
qui va participer à une segmentation ? Pourquoi pas d'autres
caractéristiques physiques ? Pourquoi la perception s'organise
autour de ces signes physiques ?

Richard DYER : fondateur des études cinématographiques,


notamment sur la place des gays et lesbiennes dans le cinéma.
1997 : White. C'est son ouvrage le plus connu aujourd'hui. Il y
étudie les enjeux de racialisation au cinéma mais en prenant un
angle/perspective inédite : la plupart des travaux pré-existants
interrogeaient les représentations cinématographiques en
considérant l'altérisation des minorités (ex: en se focalisant sur
les stéréotypes ou les représentations qui se répètent pour
construire le groupe comme différent et légitimer sa place dans
la hiérarchie sociale). Dyer a aussi fait un texte là-dessus (Le rôle
des stéréotypes). Mais dans White, il se rend compte de la
surreprésentation des blancs. Il voit plus comment les minorités
sont représentées pour les l'altériser mais comment le groupe
majoritaire est représenté pour incarner l'universel ou la
neutralité (ex: "mais ça parle pas de racisme ! y a que des
blancs"LOOOL).
Dyer va revenir sur la technique de développement du cinéma,
pas en considérant comme Linda Williams sur le zooscope et
tout, mais sur les pellicules. les pellicules ont fait l'objet de
révisions qui ont conduit à ce qu'il y ait un modèle réduit de
pellicule qui soit utilisé massivement par l'industrie et il conduit
une étude sur l'éclairage dominant à Hollywood. Il étudie
notamment l'éclairage à 3 points (arrière-plan, du personnage
principal qui s'exprime, de la scène en général). Or, les choix
techniques, en apparence neutres, vont privilégier le visage blanc
et vont prendre pour standard le visage blanc : toutes les
recherches vont être fondées sur des visages blancs, on cherche
à montrer sur ce type de visage les traits particuliers et le visage
blanc va être sur-éclairé : la visage blanc est une métaphore, on
est blanc (un peu rose, jaune...) SAUF à hollywood où avec
l'éclairage et la pellicule, le visage devient vraiment blanc.

Ces formes de blanchiment par la lumière ou le maquillage des


comédien·ne·s va être accentué selon deux actes : exagérer la
blancheur de la peau de ceux qui un rôle positif dans le récit,
assombrir celle de ceux qui sont négatifs. Les femmes sont aussi
plus blanchisées que les hommes. La blancheur devient
synonyme d'innocence, de pureté et apparaît comme une sorte
d'idéale de beauté mais aussi idéal moral.
Dyer montre des pratiques de distinction et de construction de
l'identité blanche qui s'imposent au cinéma et qui, par ce fait,
vont se retrouver largement.
Le rôle du cinéma est important, d'autant plus que, comme le dit
Dyer, c'est un art du contrôle de la visibilité et que la spécificité
des pratiques d'éclairage est que, par définition, elles
hiérarchisent la visibilité.
Conséquence de l'usage des pellicules : exclusion technique des
personnes non-blanches. Représenter les personnages non-
blancs comme un problème technique. beaucoup de réalisateurs
et cadreurs vont déclarer que filmer des personnes non blanches
représentent un défi. La Couleur Pourpre de Steven Spielberg va
obtenir l'oscar de la photographie parce qu'il a réussi à montrer
les visages de comédiens africains-américains.
Ce n'est pas fait exprès d'avoir retneu la technolgie, il n'y a pas
eu de théorie du complot. C'est juste né dans une sociétée
ségréguée.

Soshana MAGNET : When biometrics fail. Elle s'intéresse à


lecture de l'iris dans le systèmes de sécurité, les technologies de
reconnaissance faciale, et la reconnaissance digitale.
Pour Soshana Magnet, ces technologies se sont développées
dans un contexte de sécurité et de discours public sur la lutte
contre le terrorisme (War on Terror). Or, ce discours est
présupposé raciste dans les personnes que l'on peut identifier
comme terroristes et pourtant on va voir le même racisme
d'omission : dans tous les tests techniques, ce sont les visages
blancs et les corps blancs qui sont analysés. Donc, plus l'iris est
clair plus cela fonctionne mais sur l'iris foncé moins, même chose
pour la reconnaissance faciale. Les travailleurs manuels sont
moins bien reconnus par les reconnaissance d'empreinte. Lorna
Roth s'intéressera aussi à ces questions.
Jasbir Puar : Homonationalisme. Elle montre en partant de
rapports du FBI et de la CIA qu'à la fin des années 2000 les deux
formes de terrorisme les plus importantes sont premièrement le
terrorisme environnemental (militants écologistes anarchistes qui
empoisonnent des rivières) et le terrorisme d'extrême-droite.

Sight Unseen, Martin Berger : il faut aller plus loin et étudier la


réception des contenus puisque la race se construit dans de celui
qui observe. Il va s'intéresser à la peinture paysagère du 19è. Il
montre comment un certain nombre de points de tension vont se
retrouver exprimés dans la réception de ces oeuvres. Ex: tout le
monde se focalise sur un train sur une peinture alors qu'on le voit
pas beaucoup et que le fait que tout le monde s'intéresse au train
montre l'importance de la révolution industrielle. La beauté des
paysages, la plénitude qu'on y ressent = tout ça est porté par le
développement des chemins de fer que nous britanniques avons
créé et que nous avons apporté aux barbares. Les critiques
défendent avec véhémence l'empire colonial britannique.

Stuart Hall : la racialisation n'existe pas en dehors de la médiation


médiatique. Donc si on veut penser les discours racistes, il faut
penser aux supports des discours (modes de diffusion exprimés).
Dans Racism & Cultural Studies, il fait une rétrospective de
l'analyse du racisme dans les CS. Il dit lui aussi q'il y avait une
forte focalisation sur les stéréotypes au début et que, lui-même,
quand il a commencé à étudier le racisme dans les médias
britanniques, le plus courant c'est de faire une analyse léxico-
métrique (on compte les fois où le mot X va être employé dans un
très large corpus d'articles de presse). L'idée c'est que la
récurrence de certains lexiques et l'association entre certains
termes va contribuer à construire discursivement l'altérité.

Pour Hall, le problème de cette approche c'est qu'elle n'analyse


pas le hors champs alors que c'est dans ce hors champ que tout
se passe. Il faut regarder l'absence. Quels sont les types
d'expériences de vie, de rapport au monde, qui ne sont pas
exprimés publiquement ?

Hall va souligner combien les sources officiels jouent un rôle


primaire dans les sources journalistiques. Les autres sources qui
vont cadrer la réalité s'opposent. Beaucoup de travaux vont
étudier la compétition entre les sources journalistes. Ils vont
souligner la difficulté pour les minorités d'apparaître comme des
sources crédibles ou légitimes.

Teun Van Dijk : la parole, y compris quand elle est inclue sous
forme de verbatim, est modulée par des verbes. Certains
chercheurs vont voir les dynamiques sur le terrain entre
journalistes.
Pour penser les absences et les silences dans la presse : il faut
comptabiliser pour analyser l'absence ou la moindre
représentation de certains groupes sociaux. On identifie quels
imaginaires sociaux se trouvent véhiculés dans ces corpus.
Comment la visibilité s'articule selon les groupes ?

L'enquête CINEGALITES
Le baromètre de la diversité en France existe dans la télévision
mais n'existe pas dans le cinéma. On cherche pas
nécessairement à ce que les représentations collent au réel mais
il faut étudier l'imaginaire que construisent ces représentations
avec l'idée que les récits majoritaires peuvent risquer d'assigner
les groupes sociaux ou à l'inverse dessiner des voies
d'émancipation.
Le but de l'enquête est de changer les pratiques des
professionnels en leur montrant quel type d'imaginaire
Qui peuple cinéma français ? Quel groupe sociaux occupe une
place centrale et qui est relégué ? Qui est digne de la fiction (de
qui on raconte l'histoire) ? Quelle société française ?
Méthode : élaborer un corpus significatif. L'enquête a choisi
seulement des films sortis en 2019. Ce sont tous des films
d'initiative française : produits en France et expression initiative
française renvoie au fait que les films français sont co-produits
donc on distingue entre les productions par rapport à quel
producteur a pris l'initiative. Ils ont pas étudié les 300 films
d'initiative française de 2019, ils ont choisi 115 films pour avoir un
échantillon d'1/3. Ils se sont intéressés aux films ayant eu la plus
grande visibilité, aux 100 films qui ont eu le plus d'entrées et aux
100 films qui ont été le mieux financés, ce qui fait en tout 115
films.
Ils ont utilisé une grille de visionnage/ aussi appelée d'indexation
qu'on a sous les yeux en regardant le film avec les thèmes qu'on
doit indexer. Ils ont indexé les caractéristique socio-
démographique (genre, CSP, résidence, etc.) et des éléments
narratifs. Ils se sont concentrés sur les personnages locuteurs et
qui apparaissent dans au moins deux scènes pour écarter les
figurants et les silhouettes. Le corpus recense 1600
personnages.
On mesure la perception de la diversité : ils s'appuient sur des
éléments amenés par le récit : soit qui sont dits, soit qui sont des
indices visuels. EX: c'est une bourgeoise ou elle porte un
manteau en vison. Ils ont travaillé sur la question de l'origine des
personnages en utilisant le même outil que le CSA construit par
Eric Macé. "Ce que l'on mesure ce n'est pas l'origine de tel ou tel
personnage mais la perception du personnage selon des
catégories ordinaires" : les catégories retenues sont personnage
perçu comme blanc, personnage perçu comme arabe,
personnage perçu comme noir, personnage perçu comme autre.
Sauf que Eric Macé ne travaille pas cette réception. Les
indexateurs et indexatrices n'avaient pas forcément indexé les
personnages de la même manière -> subjectif.
Le Fonds Image de la diversité finance les films diverses.

Cours 8 - Médias et Cultural


Studies
Les porn studies analysent la pornographie comme forme
culturelle. C'est pas la première fois qu'on étudie la
pornographie, même en communication, mais c'est la première
fois qu'on le fait sans morale et sans l'étudier sous le prisme de
l'influence. C'est notamment dans le porno et le jeu vidéo que
l'on appliquait encore l'analyse behavioriste, bizarrement ce sont
les mêmes champs qui relèvent de la panique morale de Stan
Cohen (Folk Devils & Subculture). Dans la panique morale, on a
une grande charge affective (indignation par ex., ces affects
servent à constituer ces antagonismes), le problème serait
tellement intense qu'il menacerait l'ensemble de la société. Les
paniques morales arrivent dans des moments de crises des
gouvernances. La panique morale est une manière de préparer à
plus de contrôle et de surveillance, voire des sociétés
autoritaires. Stuart Hall montre cela dans Policing The Crisis à
propos de la panique morale concernant le mugging qui va être
un moment intense de reconfiguration idéologique et préparer le
pays au Thatcherisme.

Geneviève Sellier, La nouvelle vague, un cinéma au masculin


singulier (2006) : entre cinéma populaire et cinéma d'auteur, le
partage entre culture légitime et illégitime recoupe des valeurs
morales. On attribue au cinéma d'auteur qu'il soit émancipateur,
que les représentations de genre soient plus transgressifs, alors
que le cinéma populaire serait répétitif. Ce que G. Sellier a montré
c'est que ce n'est pas le cas : notamment par rapport à la
Nouvelle Vague, elle va montrer que c'est un lieu de la
subjectivité masculine où on va retrouver des tropes de la
soumission féminine.

L'étude de la pornographie va diviser les féministes, notamment


aux US.

Andrea DWORKIN et Catharine MACKINNON : 2 figures du


féminisme qui vont défendre l'idée que la pornographie figure en
soi une violence faite aux femmes. Elles ne parlent pas des effets
de la pornographie (donc pas une analyse behaviouriste) mais de
son contenu lui-même. Elles se fondent sur la performativité de
John Austin : la performativité du texte pornographique produit
une violence. Les modèles sous-jacents (affectifs, rapports
femme-homme) de la pornographie feraient advenir ce qui est
représenté. Elles prônent l'interdiction totale de la pornographie,
ce qui se passera dans certains Etats (ex: Minnesota). En même
temps, pour son obscénité, l'oeuvre de Robert Mapplethorpe ne
sera pas financé : il y a donc une régulation de ce qui est
représentable. Même chose avec Baise-moi dont le visa
d'exploitation va être classifié X ce qui entraîne sa censure
puisqu'il sera distribué à genre 3 cinémas en France.
L'interdiction de la pornographie dans le Minnesota vont viser
seulement les pornographies gays et lesbiennes. Dworkin et
MacKinnon vont ouvrir les sex wars, la période de controverse
entre les féministes anti-pornographie et les féministes pro-sexe.

Du côté des pro-sexe, on trouve des travailleuses du sexe


(notamment celles qui ont monté les premiers syndicats de TDS)
comme Annie Sprinkle. Pour cette dernière, la pornographie
permet d'exprimer aussi el désir féminin et que l'on peut utiliser
dans une pédagogie féministe pour que les femmes se
réapproprient leurs corps (notamment lesbiens).Donc 3
arguments des pro sexe: la défense des TDS de pouvoir exercer
leur métier, représentations des sexualités alternatives et de
l'éducation sexuelle non-hétéronormée.

C'est dans ce contexte que vont émerger les porn studies.


Linda Williams (Hard Core, 1989) : analyser la pornographie dans
ses formes et va travailler sur un corpus précis de films
pornographiques. Il se passe également la même chose au niveau
du cinéma d'horreur (Carol Clover avec la final girl).
Une des particularités du texte pornographique c'est sa
caractéristique perlocutoire (notion de Austin) : un énoncé
perlocutoire est un énoncé qui produit des effets dans le corps
(ex: excitation). Or, Linda Williams souligne que les films
d'horreur et les mélodrames aussi ont cette particularité, elle les
nomme les "body genres".
Elle va étudier la structure narrative : de quelle manière l'action
se déroule. Elle va notamment identifier que l'étude de la
pornographie est comme l'étude de la comédie musicale dans les
"numéros" qui ne sont pas des temps d'interruption narrative
mais des moments de progression narrative. Elle va analyser que
le "money shot" est l'éjaculation masculine visible. Elle explique
aussi que la pornographie participe à la volonté de savoir, la
curiosité décrite par Foucault. Elle situe le texte pornographique
dans cette volonté de savoir car c'est l'enregistrement du corps
qui jouit, c'est à dire d'une confession involontaire. Enregistrer ce
qui ne peut pas s'énoncer, de montrer ce que soi-même on ne
serait pas en capacité e confesser mais que le corps confesse à
la place. Ceci explique la compulsion à montrer l'orgasme avec
néanmoins un ancrage de la pornographie dans des conceptions
du plaisir féminin de Freud, à savoir, un continent noir
insaisissable et non enregistrable car interne et non externe. La
pornographie est donc construite sur un paradoxe : montrer le
plaisir féminin mais une impossibilité de le faire et donc se
reporter sur le money shot.
Il y a une recherche de vérité du sexe, une recherche de vérité du
corps pour Foucault et pour Williams, la pornographie participe à
cette technologie du sexe. Elle participe aussi selon Williams à la
construction culturelle de la différence sexuelle, entre hommes et
femmes, et participe à la technologie du genre de Teresa de
Lauretis. La pornographie contribue à naturaliser la binarité
homme-femme.

Cours 7 - Médias et Cultural


Studies
Foucault : le sexe n'est pas réduit au silence, il est partout dit et
partout montré. Il montre la prolifération des discours sur le sexe
en particulier dans le champ du pouvoir lui-même, autrement dit
dans les institutions qui à partir du 18ème vont incessamment
mettre en scène le sexe. Il y aurait selon Foucault une injonction
institutionnelle au discours sur la sexualité. Avec ces formes
discursives, il y a une régulation des énoncés (ce que l'on peut
dire) et des énonciations (tout le monde ne peut pas parler de la
sexualité comme il veut).
Quels sont les foyers de discours depuis lesquels émergent ces
discours sur la sexualité selon Foucault ?
La pratique chrétienne de la confession : convergence
historique dans la pastorale (champ appliqué de la
théologie) chrétienne nécessaire à l'absolution des péchés.
Il y a une pratique systématique de l'aveu du désir sexuel
comme un devoir chrétien. Pour cet aveu pour l'obtention de
l'absolution, il n'est plus nécessaire d'être passé à l'acte
pour avoir besoin de se confesser, il s'agit des pensées les
plus intimes et fugaces, une forme insaisissable du désir.
Aussi, l'aveu suppose une forme de qualification de ces
pensées : le désir sexuel va être sondé.
L'évolution des pratiques de gouvernement avec des
incitations politiques et économiques à la sexualité : elles
ont lieu avec l'émergence de la démographie comme
discipline de conseiller du prince, qui vient en appui à la
politique publique. Il y a une politique de natalité qui va se
développer en Europe au 18è. On va examiner le taux de
nuptialité, de fécondité et mettre en place des politiques
d'incitation économique à la sexualité (ex: fiscalité propice à
la procréation et l'élevage d'enfants). Foucault nomme ce
genre de gouvernement la "biopolitique" : c'est une
politique du vivant. Il y a le droit de mort, le souverain assoit
son autorité sur ses sujets au travers de sa capacité à
décider de leur mort et la modernité passe du droit de mort
au droit de vie. En plus, on va observer aussi la précocité et
la fréquence des rapports sexuels : il y a une surveillance
des mouvements des corps croissante.
--> Ce qui émerge de ces deux mouvements est une forme de
rationalisation de la sexualité qui vise une meilleure
administration des populations par l'Etat.
Un troisième foyer discursif est le champ médical, en
particulier avec l'émergence de la sexologie dont les
prémices commencent au 18è mais qui va s'imposer au 19è
comme champ scientifique. Elle trace une frontière entre le
normal et le pathologique, une sexualité saine et une
sexualité déviante. Ce tracé a une volonté de qualifier les
déviances sexuelles et d'en dresser une cartographie
complète. Il y a des nosographies (tableau clinique type
DSMV) des déviances sexuelles, la plus importante est la
nosographie de Richard Krafft-Ebing : la psychopathia
sexualis (1886). On étudie les formes sexuelles en
dépassant ce simple partage du normal/pathologique. Par
exemple, dans la pastorale chrétienne du 17è il y a le devoir
conjugal comme pratique sexuelle sanctifiée et la seule
valable, ce qui se situe en dehors relève d'un espace
indéterminé dont les formes ne sont jamais spécifiquement
nommées dans la pratique de la confession. On passe d'une
simple séparation moral/ammoral à une pratique OK/plein de
péchés qui ont besoin d'une confession. Foucault explique
ça par le fait qu'il se passe la même chose en droit. Ce qui
intéresse Foucault c'est ce moment de bascule entre les
deux.
--> Foucault donne l'exemple de l'homosexualité : le sodomite
était un relaxe, il est devenu une espèce. Dans le droit, la
criminalisation de la sodomie concernait une pratique et que le
sodomite était vu comme un récidiviste; ensuite la pratique
déborde sur la subjectivité de l'individu, ses pratiques sexuelles
en viennent à le qualifier. On ne condamne plus l'individu sur ce
qu'il fait (sodomie) mais ce qu'il est (homosexuel). On va voir des
pratiques similaires à la phrénologie (ex: mesurer les hanches
des hommes, si elles sont larges alors gay).

Cette conclusion de Foucault va intéresser des champs entre


l'Histoire et les CS, notamment David Halperin (100 ans
d'homosexualité, et Jonathan Ned Katz. Halperin date
l'émergence d'homosexualité au 19è, ça veut pas dire qu'il y a
pas d'homosexualité avant mais que c'est à ce moment-là que
nait le concept d'homosexualité. Ce qui l'intéresse c'est le
passage d'une épistémologie à une autre, comment était
organisée l'homosexualité dans la Grèce antique ou au 19è. En
Grèce, les hommes libres pouvaient coucher avec d'autres
hommes libres (sauf différence d'âge) et les femmes ne
pouvaient jamais coucher avec d'autres femmes, esclaves ou non.
Eve K. Sedgwick (Epistémologie du placard) : à partir du 19è, le
genre du partenaire va devenir l'axe déterminant pour qualifier la
personnalité de l'individu. Elle dit qu'on pourrait choisir 40 autres
axes pour déterminer la personne : ses pratiques, l'âge de ses
partenaires. Le but c'est pas de substituer des normes par
d'autres normes mais de montrer que ça pourrait être autre
chose.
Jonathan Ned Katz : les conditions d'émergence de
l'hétérosexualité (The Invention of Heterosexuality, 1995). Il
montre que le terme hétérosexualité naît dans un contexte
étonnant puisqu'il apparaît d'abord comme un terme de déviance
sexuelle dans la nosographie des déviances sexuelles et
notamment la psychopathia sexualis de Krafft-Ebing
(l'hétérosexualité est un appétit sexuel anormal ou perverti pour
l'autre sexe parce qu'il est distinct de la sexualité procréative).
Katz va se fonder sur une notion foucaldienne : le "discours en
retour". Effet miroir : les personnes se reconnaissent dans les
discours des institutions et donc renvoient aux institutions. C'est
une logique constructivistes : les discours engendrent ce qu'ils
prétendent décrire. Ex: personne se qualifie homosexuel mais
quand le terme naît dans le champ médical alors les gens vont se
revendiquer homosexuel. Ils vont d'ailleurs utiliser le discours
médical contre la pastorale chrétienne ou conter les institutions
juridiques qui essaient de les réprimander (ex: ils vont citer
Magnus Hirschfeld genre regarder ce médecin dit qu'on souffre
donc vous pouvez pas nous envoyer en prison, il nous faut des
soins).
Katz va donc prendre la notion de "discours en retour" pour
l'hétérosexualité. La classe bourgeoise tente de se distinguer de
la classe prolétaire (dépravée) et de la classe aristocratique
(morale puritaine) et l'éthique sexuelle va être une manière de se
distinguer. Elle va permettre de se détacher de l'hétérosexualité
et du stigmate. La classe bourgeoise va alors se fonder sur
l'amour : on n'est pas dans la débauche des plaisirs prolétariens,
on est pas dans le mariage de raison aristocratique. La sexualité
vient de l'amour qui est la concrétisation d'un plaisir partagé.
David Roediger : L'hétérosexualité est problématique mais elle
est le continuum d'une sexualité reproductive. L'homosexualité
constituerait une menace pour la société à la fois parce qu'elle
met en péril la reproduction de la société mais aussi parce qu'elle
menacerait les rôles sociaux attribués à chacun des deux sexes.
Judith Butler pose le dilemme de la dé-pathologisation de la
transexualité : mais en parallèle, la pathologisation dans un
certain nimbe de pays de la prise en charge de la réassignation
sexuelle par la sécu.
Pour Foucault, le pouvoir n'est pas une mainmise détenue par
quelques personnes. Le pouvoir c'est ce qui nous traverse, ce qui
fait que nous appartenons à une société c'est précisément parce
que nous sommes traversés par le pouvoir et en même temps j'en
suis le produit et moi-même j'en suis un relais. Le pouvoir
s'inscrit en nous à travers la réflexivité, d'une certaine manière,
chacun va devenir la police de soi-même (ex: principe de la
prison panoptique où le panoptique doit amener le détenu à
intérioriser la surveillance : se sachant potentiellement surveillé à
tout moment, celui-ci est tenté de se conformer aux règles). dred

Cours 6 - Médias et cultural


studies
La question de la réception

Les cultural studies se sont singularisées par leur opposition à la


manière dont d'autres courants ont caractérisé la réception. 4
champs dans les CS se sont distingués : la théorie critique de
l'Ecole de Francfort, la théorie de l'effet direct, la théorie des
effets limités, la théorie des usages et gratifications.

La théorie critique
La théorie critique a tendance à voir dans les publics une masse
homogène qui serait passive et aliénée (mise à distance soi-
même, les objets culturels empêcheraient les publics de se
rendre compte de leur existence matérielle) par les objets
culturels.
Critique : il n'y a pas d'enquête, pas d'étude empirique, ça reste
de la théorie. En conséquence, l'Ecole de Francfort ne voit que là
où la théorie critique fonctionne mais pas là où elle échoue,
comme si ça marchait à tous les coups (à l'époque, il y a la
montée du nazisme et donc le type d'influence médiatique type
propagande antisémite). Theodor Adorno et Max Horkheimer
étudient cette forme d'anomie sociale et l'industrialisation d'une
forme de culture. Ils partiront d'ailleurs de Francfort parce qu'ils
sont juifs et iront aux US.
Petit point culture : Max Weber : neutralité axiologique. Selon la
version conservatrice de Weber, on doit construire la
connaissance en sociologie sur un plan neutre des valeurs mais
en vrai, ce que Weber dit c'est qu'il faut expliquer/expliciter le
point de vue normatif/les valeurs de l'auteur, en disant de quel
postulat on part.

La théorie des effet directs


La théorie des effet directs postule l'efficacité de la
communication médiatique, postuler sur un modèle de
psychologie behavioriste/comportementaliste (expérience de
Pavlov avec le chien à qui on présente de la nourriture avec une
sonnette) que les publics répondent au stimuli médiatique d'une
manière quasiment immédiate. Harold Laswell : la métaphore de
la seringue hypodermique. Selon cette métaphore, les contenus
médiatiques sont injectés sous la peau des publics (encore une
fois, c'est dans le contexte de la propagande). Critique : on voit le
contenu médiatique comme porteur d'un seul message bien
déterminé, c'est une manière très pauvre de voir le contenu
médiatique parce que les messages sont vachement plus denses
(de part leur forme/esthétisme avec le montage, le son, etc. qui
va modifier la manière dont est perçu le message, de part le
langage qui a toujours un ambivalence). Autre critique : il y a une
forme de décontextualisation de l'expérience médiatique, celle-ci
étant abstraite de tout contexte social/relation sociale. C'est à
cette limite que répond la théorie des effets limités.

La théorie des effets limités


La théorie des effets limités est construite par Paul Lazarsfeld et
Elihu Katz. Leur modèle est celui de la communication à deux
étages. Ils von prendre en compte l'influence médiatique mais en
prenant en considération la place sociale des publics.
L'interprétation du message médiatique est alors filtrée par notre
entourage. Il y aurait donc l'étage des messages médiatiques et
l'étage des leaders d'opinion qui vont relayer le message
médiatique. Comment les leaders d'opinion interprètent ce
message médiatique ? Ces leaders d'opinion ne retiendraient que
ce qui va confirmer leur opinion pré-existante (confirmation bias).
Critique : Lazarsfeld et Katz considèrent qu'en vertu de ce
modèle, les médias participent d'une forme de stabilisation de
l'ordre social. On critique donc le fonctionnalisme de cette
théorie (le fait que les médias ont une fonction de cohésion
sociale).

La théorie des usages et gratifications


La théorie des usages et gratifications arrive juste après la
théorie des effets limités. Il y a une forme de gratification
émotionnelle (plaisir, relâchement) quand on consomme un
contenu médiatique. Le questionnement classique sur la
réception jusque-là c'était qu'est-ce que les médias font aux
gens, là on réfléchit sur qu'est-ce que font les gens avec les
médias ? On questionne pourquoi les gens choisissent tel ou tel
contenu, pourquoi ils choisissent d'inscrire ça dans leur vie.
Critique : cette théorie occulte totalement les effets de structure,
la position de chacun dans les rapports sociaux.

Les cultural studies


Les CS vont répondre à chacun de ces champs avec une
proposition à l'époque novatrice. En 1973, Stuart Hall écrit
Codage, décodage. Il propose une modélisation de la lecture des
messages médiatiques/comment on les interprète. Avec les
théories précédentes, il va devoir réfléchir à la réception avec en
tête le niveau individuel/collectif, prendre en compte l'activité des
publics plutôt que la passivité, considérer l'ambivalence des
messages médiatiques.
On lâche un peu le modèle Production == Réception. Pour lui,
Production =/= Réception : la production est la structure de sens
1 et la réception est la structure de sens 2.
La structure de sens 1 dépend du contexte (le journalisme n'est
pas le même en Allemagne nazie qu'aujourd'hui). Aussi, elle a
vocation à se réaliser. Pour autant, elle ne va pas s'imposer au
récepteur puisque le codage/les codes du message ne sont pas
forcément partagés avec les récepteurs qui vont mobiliser
d'autres types de codes pour décoder le message médiatique
reçu. S. H. indique qu'il y a 3 modèles de réception :
1. Une lecture hégémonique/dominante : quand le code
mobilisé en réception est le même code utilisé dans la
production du message.
2. Une lecture négociée : conciliation. Le récepteur ne va pas
rejeter totalement l'émission/le message gardera que les
informations qui vont dans ce qui correspond à son
expérience.
3. Une lecture oppositionnelle : quand le code mobilisé en
réception est divergent du code utilisé dans la production
du message. Elle est dérivée de l'inscription du récepteur
dans les rapports sociaux parfois par manque de
connaissance du code utilisé en production mais, en
particulier, lorsque le message est radicalement ré-
interprété par le récepteur (en fonction notamment des
rapports de classe). Exemple : en production, message "les
ouvriers ont tort de faire grève"/en réception, les ouvriers
vont rejeter l'émission.
--> Pour SH les lectures hégémoniques et oppositionnelles sont
rares, le plus souvent il y a une lecture négociée.

David Morley et Charlotte Brunsdon vont faire l'étude d'une


émission de télé (Nationwide en Angleterre) pour tester la théorie
de Hall dans la réalité. Ils vont faire des entretiens collectifs
(focus groups) et les groupes vont être assemblés selon des
variable sociologiques très identifiables (ex: non mixtes pour le
genre, non-mixtes pour l'expérience vécue du racisme, non-
mixtes au point de vue de la CSP/classe). Leur étude va confirmer
que la lecture négociée est la plus courante et va montrer que
l'on retrouve plus souvent des lectures oppositionnelles dans les
rapports sociaux de race (opposition forte dans les groupes
d'étudiants noirs) et les rapports sociaux de genre (opposition
forte dans les groupes de femmes). Le décodage oppositionnel
se rencontre quand il y a une opposition à la problématique
idéologique/comment le sujet est cadré par l'émission. Ce qui va
être déterminant ne va pas être le sujet mais surtout comment le
message s'adresse au public, s'il y l'exclusion de certaines
fractions sociales, si les personnes se sentent interpellées par le
programme. Si les personnes sentent que le message ne
s'adresse pas à elles alors elles vont être indifférentes et donc ne
pas regarder ce programme.

Laura Mulvey développe théorie du male gaze, elle emprunte la


scopophilie à Freud. Il y aurait un 3ème regard masculin des
spectateurs et spectatrices qui en vont à se regarder à travers ce
regard masculin.
Critique : la théorie queer reproche la conception essentialiste de
ce que seraient les regards des hommes et des femmes, Le
regard transgenre par exemple a proposé une théorie non hétéro-
centrée. Aussi le black feminism démonte cette théorie parce que
le male gaze ne concerne pas les femmes noires. Enfin, la théorie
du male gaze est extrémêment critique pour son essentialisme
parce que dire ce qu'est un male gaze ou un female gaze c'est
comme discuter qu'est-ce qu'un homme ou qu'est-ce qu'une
femme. Dans Le regard oppositionnel, bell hooks parle du droit
de regard, c'est la réappropriation.

Il y a une controverse dans les CS à l'école de Birmingham dans


la revue Screen d'études cinématographiques dont le socle est
psychanalytique et orientée par le féminisme. On va même parler
de screen theory qui de penser le téléspectateur à travers la
psychanalyse (ce qu'a fait Laura Mulvey en empruntant à Freud).
Rosalind Coward était doctorante au centre de Birmingham et
rejoindre la revue Screen mais va critiquer la lecture de la
réception. Elle reproche de ne pas avoir de base empirique, de ne
pas apporter une théorie du changement social (il n'y a pas de
prise si le regard homme/femme est psychanalytiquement
déterminé et pas sociologiquement déterminé).

Il y a une étude des courriers des téléspectateurs par Ien Ang


dans Watching Dallas et un livre de Dominique Pasquier, La
Culture des Sentiments, sur Hélène et les garçons et c'est
devenu un modèle d'étude de la réception dans la sociologie
française. Une autre méthode a été utilisée : l'observation
participante, en s'introduisant dans les foyers qui regardent la
télévision, c'est ce que fait David Morlay dans Family Television
et ce que fait Clémentine Berjaud quand elle écrit Cinq sur cinq,
mi comandante ! où elle s'invite chez les personnes qui regardent
Hugo Chavez (émission Alo Presidente).
L'enquête de David Morlay, Family Television (1986), constitue un
apport déterminant sur les usages. Il va décider de s'immerger
parmi les familles londoniennes en fonctions de critères socio-
économiques et venir régulièrement chez elles dans un moment
ordinaire. Pour lui, cette démarche ethnographique de rendre
familière la présence de l'observateur au long-terme permet
d'observer les réactions vraiment naturelles de ces familles. Il
faut rendre compte de ce contexte domestique du visionnage de
la télévision, on ne peut pas dissocier pour lui la réception de la
télé et le contexte familial. Pour lui les focus groups qu'il avait
faits sont des études de laboratoire car en montrant la télé dans
des groupes qui se connaissent pas ne permettent pas de rendre
compte de la situation. Il va également réaliser des entretiens
avec chaque membre de la famille (chaque parent pris de
manière individuelle et enfants en entretien collectif). On voit
aussi les interactions qui se tissent autour de la télévision et des
rapports de pouvoir liés à l'âge et d'autorité (parent/enfant) et au
genre (au sein du couple parental). Ce qui intéresse Morlay ce
sont les modes de visionnage, des types de consommation de la
télévision, qui sont plus ou moins marqués par une attention plus
ou moins soutenue. Ceci est très lié à La Culture du Pauvre de
Richard Hoggart sur le rapport des ouvriers à la télévision quand
il insiste sur "une attitude nonchalante et oblique" (le rapport à la
télévision est assez distancié, la télévision est presque
décorative même de manière auditive, l'attention est presque
oblique car les publics ouvriers car ils considèrent qu'il y a dans
la télévision "à prendre et à laisser"). Morlay désigne aussi
l'appropriation sociale : le contenu télévisuel fait l'objet de
conversations à la fois dans le foyer et hors du foyer (cela
dépend du programme). Il va aussi regarder comment le
visionnage est par une certaine temporalité : caractérisé par leur
synchronisation ou leur dé-synchronisation à une routine
domestique. En gros, avant de se demander pourquoi les gens
regardent un tel programme, il faut se demander comment ils le
regardent. Il utilise la télévision comme une matière d'entrée
dans les dynamiques familiales (un peu comme avait étudiée la
table de la salle à manger/les moments du repas pour étudier les
dynamiques familiales).
En particulier, il analyse les usages de la télécommande. Il
va montrer que le choix de programme est une position de
pouvoir, que la télécommande est aux mains du père, en son
absence des fils et que ce n'est qu'en leur absence qu'elle
revient à la mère ou aux filles, il dit que la télécommande est
l'objet de l'autorité patriarcale.
Il va aussi étudier des styles de visionnage/comment on se
positionne face au programme : les hommes sont souvent
silencieux tandis que les femmes ont tendance à parler
devant les programmes, pour lui (en se basant sur les
entretiens), parler devant le programme est une manière de
mieux vivre le fait de ne pas avoir choisi le programme et
qu'elles investissent ce moment comme sociabilité familiale,
les femmes sont tournées vers la famille tandis que les
hommes sont tournés vers le programme.
Il constate que la planification du visionnage est réalisée par
les hommes pour maximiser le temps de loisir mais pas chez
les femmes.
Pour les femmes, la télévision est moment de
sociabilisation. Ce qui est favorisé à leurs yeux ce n'est pas
de parler encore des programmes télé mais de parler du
sport, de sorties, etc.
L'usage du magnétoscope, comme celui de la
télécommande, est un usage quasi exclusivement masculin.
Les femmes ont du magnétoscope une ignorance calculée
liée à la division du travail au sein de l'espace de travail
domestique (elle ne veulent pas rajouter programmer le
magnétoscope à leur liste de tâches) : l'espace domestique
est un espace de loisir pour les hommes mais c'est un
espace de travail pour les femmes.
Les femmes ne visionnent pas la télévision seule sauf en
employant des tactiques(par exemple en même temps de
tâches ménagères), il y a une tension intérieure : il y a la
sensation de temps perdu si elles n'associent pas une autre
activité à un visionnage seule, donc même s'il y a un
tiraillement avec le plaisir, elles ont un sentiment de
culpabilité en cas de visionnage loisir.
Concernant ce qui est regardé, en fonction du genre, Morlay
constate qu'il y a du côté des hommes un goût prononcé
pour les programmes sportifs, factuels (infos),
documentaires/reportages, du côté des femmes plutôt des
programmes de fiction/des jeux/des programmes liés à la
romance.
Concernant le rapport aux actualités, les hommes expriment
un intérêt pour les actualités nationales et internationales
alors que les femmes s'intéressent plus aux actualités
nationales et locales. cet intérêt pour les actualités locales
est lié aux besoins pour les femmes de connaissances
concrètes pour le quotidien de leur famille. C'est lié à la
posture de soin et de sollicitude des femmes qui doivent
faire attention à leur environnement.

Ici, la mise en relation de soi avec la famille, les ami.e.s, des


communautés imaginées (je me sens appartenir à la une
subculture si je regarde des programmes queers par exemple).

La pratique de romans à l'eau de rose. Ce que Radoway relève


c'est que la structure narrative de ces romans est dénuée
d'ambiguïté. Bien que ces lectures ne soient pas féministes car
elles renforcent les stéréotypes de genre et leur contenu est pas
fou MAIS il y a une subversion douce dans l'acte de lecture lui-
même : les temps de lecture de ces romans sont des temps de
loisir et le livre est un objet marqueur d'indisponibilité.

Cours 4 - Médias et cultural


studies
Deux paradigmes naissent au sein des CS : le matérilaisme
culturel et le structuralisme. Ces paradigmes se font sur le terrain
du marxisme.
"Il nous fallait rendre compte de tout ce que le marxisme avait
oublié" dit Stuart Hall pour évoquer le lien entre CS et le
marxisme.

1er paradigme : matérialisme culturel


Il fonctionne sur l'édification du monde social issu du vocabulaire
du bâtiment. organisation de la division du travail et appropriation
de la propriété par les classes supérieures sont le socle de la
production. La superstructure idéologique est le reflet de la base
(théorie du reflet). C'est un modèle au fondement du
matérialisme historique. La base détermine la superstructure.

L'idée centrale c'est que la base (matérielle) détermine la


superstructure (idéologique). Déterminer est un mot clé de la
théorie marxiste qui va se mettre en quête des conditions de
détermination. Poser la question de la détermination c'est :
Qu'est-ce qui fait que la société est telle qu'elle est ?
Raymond WILLIAMS : au-delà de ce que ces textes dénoncent,
quelle est l'image à laquelle ils empruntent ? Tout modèle
théorique se fonde sur une métaphore (métaphoricité du langage
et de l'écriture - épistémologie, c'est ce que relève Donna
Haraway dans Cristal Fabrics and Fields, la métaphore fixe un
imaginaire précis).
Il considère que la métaphoricité de Marx et Engels forme des
faits retours : quelle est la fonction sociale de la superstructure ?
Il n'y a pas qu'une forme d'action de la base sur la
superstructure, il y a une forme d'action de la superstructure sur
la base.
Perry ANDERSON, historien des idées britanniques : il y a un
marxisme occidental. La capacité de détermination de l'idéologie,
dans une forme de déplacement (presque rupture) de cette
métaphore. Antonio Gramsci, philosophe italien, membre du parti
communiste. Louis Althusser, communiste français.
Williams, après s'être interrogé sur la pertinence de la
métaphore, il va considérer que ce questionnement est en lui-
même une impasse. Dans Base et Superstructure (de l'ouvrage
Culture et Matérialisme), Williams dit qu'il y a du superstructurel
dans la base et de la base dans la superstructure.
Exemple : comme base, l'organisation du travail à travers laquelle
se manifeste la division du travail. Peut-on considérer cette base
sans recours au language ? Non. Il y a une indissociabilité du
théorique (ici même du symbolique : le langage) et du plus
concret comme organisation.
Williams dit qu'il y a une radicalisation de la pensée de Marx qui
dit lui-même que cette métaphore est un outil de pensée mais qui
ne la fixe pas. En gros, il trouve ça ridicule que tout soit analysé
par ce prisme (ex: si on travaille sur l'usine, c'est la base/si on
travaille sur la musique, c'est la superstructure).
Williams cite une lettre d'Engels : "la situation économique est la
base mais les divers éléments de la superstructure exercent aussi
leur actions sur le cours des évolutions historiques et en
déterminent souvent la forme". Donc dans la pensée de Marx et
Engels, il y avait déjà bien l'idée que la superstructure
déterminait la base.
Williams rentre dans un modèle beaucoup plus complexe visant à
saisir l'interaction (une interaction réciproque l'un sur l'autre)
permanente entre la base et la superstructure. Ce mode
l'interaction peut changer en fonction des évolutions historiques.
Cette interaction fait écho à sa définition de la culture qu'il avait
défini comme "l'ensemble d'un mode de vie" et ce qui était
central dans sa pensée de la culture était la multitudes de
pratiques de significations quo, quotidiennement, produisent et
construisent ce qu'on appelle la culture. Rendre compte de la
culture, c'est rendre compte de l'interaction des pratiques qui la
produisent.
Le modèle de Williams va être très tôt commenté. Il va jouer un
rôle assez fort dans le débat critique en Angleterre car il s'agit
d'une échappe d'une des impasses du marxisme conceptuel :
une de ces impasses avait été relevée par un chercheur marxiste
G. Lukács. Il ferait partie du marxisme occidental selon Anderson.
Dans ce contexte, Lukács dit : si la base matérielle détermine
l'idéologie, quelle est la place du la théorie marxiste ? La théorie
marxiste est le reflet de la base matérielle, elle est le reflet du
capitalisme. Ce modèle nie toute autonomie de l'idéologie (si on
radicalise le modèle, Marx lui parlait d'autonomie relative). Un
autre type de limite qu'identifie Lukács : c'est qu'un changement
est forcément la transformation de la conscience. Marx dit que
l'être (la matière) précède la conscience (l'idéologique)? mais
c'est un changement dans la superstructure qui permet de
transformer la base matérielle. D'où le rôle du marxisme : il est là
pour organiser l'avènement d'une conscience de classe prolétaire
seule à même de conteste et de renverser un mode de
production capitaliste. Or, dans les marxistes radicaux, ils se
coupent l'herbe sous le pied puisqu'ils disent que seule la base
influe sur la superstructure et non l'inverse.
La conséquence du marxisme culturel : Le langage, les arts,
toutes les pratiques symboliques, de signification (et donc des
médias) vont pouvoir apparaître comme des enjeux de lutte là où
pour les marxistes orthodoxes ils étaient relégués à une
fonctionnalité seconde. Williams va développer une philosophie
marxiste du langage. C'est aussi un marxisme qu'on a appelé
humaniste parce qu'il remet l'expérience vécue dans son analyse.
Il ne parle pas seulement de smoyens de production comme seul
élément déterminant. Pour le matérialisme culturel, l'expérience
vécue va avoir son importance pour l'émergence de certains
réveils politiques.
Celui au sein du matérialisme culturel qui va adopter cette voie
c'est Edward Thompson : La Formation de la Classe Ouvrière
Anglaise. Cet ouvrage est symptomatique d'un passage vers le
marxisme humaniste. Thompson : "Il écrit l'histoire par le bas". Il
explique son rejet d'un terme alors central dans l'histoire
d'inspiration marxiste de "structure" parce que l'idée de
structure est intimement liée à ce modèle de détermination qui
met l'accent sur la base matérielle (pas les gens). Lui ce qui
l'importe c'est de, non pas rendre compte des structures
sociales qui font advenir la classe prolétaire (ex: mode
d'organisation du travail, répartition des ressources organisent
de fait cette classe), MAIS comment des individus pris dans un
contexte historique, social en viennent à se reconnaître dans une
même classe sociale.
On retrouve ici la tension entre la classe "en soi" (il existe une
structuration objective de la classe sociale) et la classe "pour
soi" (c'est la reconnaissance subjective de l'appartenance à une
classe sociale).
Ces ouvriers se sont reconnus comme prolétaires et se sont
organisés comme classe.

Williams : Structures of Feelings. Structures qui relèverait de la


classe en soi et Feelings qui relèverait de la classe pour soi. Les
conjonctures socio-historiques génèrent des affects particuliers,
des structures d'affectation. Cette considération va à l'encontre
du marxisme orthodoxe mais permet de ne pas revenir à
l'idéalisme.

C'est un marxisme humaniste, mais aussi un marxiste ouvert, par


opposition au modèle orthodoxe (=rigide). Le marxisme culturel
va imprégner Stuart Hall. Richard Hoggart qui, dans La Culture
Du Pauvre, renvoyait déjà au vécu des ouvriers.

Dans la seconde période du CCCS, c'est le marxiste structural


qui va imprégner le centre.

2nd paradigme : marxisme structural

Qu'est-ce que le structuralisme ?


En 1916, Ferdinand de Saussure s'intéresse au signe. le signe a
une nature viatique, il y a deux éléments : un concept et une
image acoustique (le phonème). L'image acoustique est le
signifiant et que l'idée véhiculée est le signifié.
Le rapport entre signifiant et signifié est arbitraire et
conventionnel. Ex: le mot "cheval".
Cet arbitraire du signe pour Saussure est important : ces deux
niveaux conceptuel et acoustique sont des flux.
"La pensée-son implique des divisions et la langue élabore ses
unités en se constituant entre deux masses amorphes". Saussure
va s'intéresser à ces unités : quel est le rapport des mots entre
eux. Il va décrire la langue comme système de valeurs. Pour lui, le
système linguistique est composé de différences entre les
termes. Il n'y a pas de termes positif (stable), tout se comprend
en lien avec les autres termes. Les termes bougent tous, ils se
comprennent par rapport à leur différence aux autres (ex: cheval
en opposition à humain, jument, animal, etc.).
Saussure fait aussi la différence entre la parole (usage) et la
langue (abstrait).
Limite au structuralisme : la langue comme objet de la
linguistique, la négation de l'humain comme sujet parlant, la
recherche de la structure implicite de la langue (projet formaliste)
: en gros quel est le principe organisateur du système de langue.
3 conséquences de la linguistique structurale :
L'attention se déplace des termes des relations aux
relations elles-mêmes indépendamment de leur contenu
Un effacement de l'activité humaine. L'humain est parlé plus
qu'il ne parle.
L'analyse synchronique est privilégiée au détriment de
l'investigation historique (évolutive, diachronique).

Claude Lévi-Strauss
Les relations de parenté sont fondées sur un jeu de différence et
d'équivalence pour comprendre la structure implicite qui organise
le système de parenté.
Sur le système de parenté, la structure fondamentale serait la
tabou de l'inceste. C'est une structure fondamentale parce que
ça proscrit et prescrit certains types de relations. Le tabou de
l'inceste est ce au travers de quoi la société advient.
CLS dit que le tabou de l'inceste est à la couture (jonction) de la
culture et de la nature. On ne peut pas en faire l'histoire. Le
structuralisme ne permet pas d'étudier comme les systèmes
sociaux adviennent/deviennent.

Le marxisme structural
Louis Althusser : Idéologie et appareils idéologiques d'État.
L'idéologie a une existence matérielle. Elle ne peut opérer qu'au
travers d'appareils qui la diffusent. Il joue sur l'ambivalence du
terme "matériel" : la matérialité socio-économique au sens
marxiste du terme, la matérialité de l'idéologie : elle s'incarne
dans des sons, des objets (le signe au sens saussurien est
matériel, il est perceptible). Le principe de l'idéologie est
l'interpellation. L'interpellation c'est le processus au travers
duquel adviennent des sujets (la sensation d'individualité, la
formation de la subjectivité, la capacité à dire "je").
Exemple : un policier qui hèle qqun. Il y a une interpellation sur
deux formes : on est interpellé + on est hélé. Althusser parle
d'assujettissement : soumission à l'autorité et ce qui me
constitue en tant que sujet.
L'idéologie au sens d'Althusser n'a pas d'histoire : il distingue
enter deux niveaux différents d'idéologie. Il y a des idéologies
concrètes : systèmes de pensée en circulation dans le monde
social, des appareils idéologiques mettent en circulation les
idéologies : l'école, l'église, les syndicats, les médias, etc. Aussi,
il y a des idéologies anthropologiques (l'idéologie est le propre
de l'être humain au sens où l'idéologie est la structure
fondamentale dans laquelle nous advenons comme sujet) :
l'idéologie est une déformation imaginaire de notre rapport aux
conditions matérielles d'existence.
Si l'idéologie n'a pas d'histoire, c'est qu'elle est le point de
départ de l'histoire.
Différences entre structuralisme et matérialisme

Structuralisme Matérialisme culturel

Structure Expérience vécue

Classe en soi Classe pour soi

Synchronique (moment T) Historique

Assujettis Agents

La psychanalyse aussi va jouer un rôle important : Lacan propose


une lecture structurale de Freud.
CLS veut modéliser les relations des sociétés humaines pour
pouvoir les décrire exhaustivement mais sans y passer 8 vies.

Stuart Hall va tenter des voies de conciliation entre les deux


paradigmes. Il utilise d'abord Antonio Gramsci : entre Gramsci et
Althusser, il (structuralisme). Il s'intéresse aussi au ressenti et au
vécu (matérialisme culturel)
Policing the Crisis : ouvrage d'Hall et autres chercheurs qui
pense la médiatisation du mugging. Ce traitement médiatique du
mugging s'organise autour d'une forme de panique morale qui
participe d'une forme de stigmatisation de la jeunesse populaire,
notamment afro-descendante. Ils proposent une théorie des
médias qui considère que ce qui constitue l'axe central de
définition des problèmes publics ce ne sont pas tant les médias
eux-mêmes, que les institutions qui se constituent en source des
médias. Ces institutions (gouvernement, agences
gouvernementales, sources policières, préfectorales...) jouent le
rôle de définisseur primaire en livrant une certaine définition du
problème et une certaine conception des causes et solutions du
problème. Les médias sont le relais de ces institutions et sont les
définisseurs secondaires.
Philippe Schlesinger : il attaque ce modèle.
parce qu'il est média-centré : il y a une focalisation
excessive sur le contenu médiatique et non sur les
conditions dans lesquels ce contenu est produit.
Schlesinger pose la question des sources : comment ces
définisseurs primaires se posent en source ? Ne sont-ils
jamais en en concurrence ?
parce qu'il est trop structuraliste : il y aurait une structure
de détermination de l'information journalistique où les
sources institutionnelles détermineraient toujours la
production d'information d'après Policing The Crisis. Or,
dans PTC, ce n'est pas ce qui est dit. Hall et ses confrères
disent que ces définisseurs primaires n'ont pas toujours été
les mêmes historiquement.
La culture est aussi matérielle, les structures sont aussi vécues.

L'hégémonie de Gramsci
Le terme de domination = types de coercition, types de
répression, au travers desquels s'impose un ordre.
Dans quelles conditions les individus en viennent à accepter
l'ordre social ? Il s'intéresse à la fabrique du consensus.
Ce processus il l'appelle l'hégémonie. Se forment des blocs : le
bloc central étant le bloc hégémonique qui opèrent autour d'une
hégémonie des classes ou des fractions de classes distinctes qui
n'ont pas les mêmes intérêts mais que cette hégémonie va
unifier.
Dans Policing The Crisis, il y a la proposition d'un bloc
hégémonique raciste (divison raciale du travail).
La théorie de l'hégémonie est plutôt axée sur une théorie mono, il
ne pense pas l'articulations des causes.

Cours 3 - Médias et Cultural


Studies
Le CCCS naît en 1964 par Hoggart.
Les relations sociales relèvent des interactions entre individus.
Les rapports sociaux sont le mode d'organisation de la société au
travers duquel des groupes sociaux s'opposent autour d'intérêts
qui sont liés à l'accaparement des ressources et à la division du
travail (ex: rapports sociaux de classe/ rs de race/ rs de genre).
Le projet de Richard Hoggart est très marqué au départ par la
littérature, pas seulement la culture, on va voir comment la
spécificité des cultural studies au sein du centre par des conflits.
On voit avoir plusieurs périodes au sein du CCCS avce chacune la
rmeise en cause de paradigmes antérieurs.

Première période (de l'ouverture en 1964-1968)


Elle porte la marque des travaux de Richard Hoggart. La critique
littéraire est mise au service d'une compréhension des mondes
ouvriers et de leur compréhension.
Durant cette période, la référence à Raymond WIlliams (May Day
Manifesto, principale figure de l'analyse marxiste en littérature:
Marxism and Litterature) devient importante en référence
notamment à un de ses ouvrages : The Long Revolution (ouvrage
de 1961) dans lequel Williams propose une analyse des usages
littéraires et philosophiques du concept de culture. Dans ce
texte, il montre que, contre une définition restrictive de la culture
(meilleur de la pensée humaine dominante au 18e) va monter une
autre acception de la culture qui a un socle anthropologique
comme un domaine où les rapports humains s'expriment.
Williams : "la culture est ordinaire", "la culture c'est l'ensemble
d'un mode de vie". A partir du moment où cette définition est
utilisée par le CCCS, les chercheurs du centre vont lire les
travaux anthropologiques notamment de Claude Lévi-Strauss.
Claude Lévi Strauss est un anthropologue français qui a
systématisé la pensée structurale pour les sciences humaines et
sociales alors que c'est à la base un courant linguistique.
Les chercheur.euse.svont aussi se rapprocher sur l'Ecole de
Chicago pour comprendre la sociologie : comment les sociétés
humaines produisent des normes et des marges autour de cette
norme (déviances). Il s'intéressent à Goffman et Becker.
Il y a donc un décentrement de l'objet littéraire de départ. On va
plutôt se porter sur les pratiques culturelles et la manière dont
ces pratiques actualisent l'ordre social. Comment ces pratiques
sont les porteuses d'une certaine conception de ce que la
société est et doit être.
En parallèle de ce mouvement, émerge dans le centre une
préoccupation pour le constructivisme. Le constructivisme est un
courant issu de la sociologie de la connaissance (Alfred Schutz,
phénoménologue) notamment par l'ouvrage La Construction
Sociale de la Réalité (Peter Berger et Thomas Luckman). Cet
ouvrage est un choc dans les sciences sociales, on assiste à une
radicalisation du paradigme sociologique (le paradigme c'est
l'idée selon laquelle le social peut être expliqué par le social, il y a
des causes intrinsèques aux sociétés humains qui en expliquent
les phénomènes). Or, Berger et Luckman : La réalité elle-même
fait l'objet d'une construction sociale :
il existe des réalités multiples : nous n'avons pas la même
perception (phénoménologie)
dans les sciences humaines, il y a un travail de () :
conception partagée de ce qu'est le réel, conception qui
s'appuie sur les institutions ce qui contribue à sédimenter
une certaine définition de la réalité et en même temps à
réifier cette conception de la réalité (ex: la réalité
s'objectivise : je projette sur l'objet culturel ma signification
et en retour, je la reçois même cette fois comme objective
alors qu'avant on partait sur une subjectivation où en
regardant le contenu je me l'appropriais et en déduisait une
signification)
Le constructivisme a entraîné une dénaturalisation, on se rend
compte que dans le sociétés humaines, les concepts ont changé
(ex: on peut faire l'histoire de la sexualisation qui n'a pas toujours
été binaire, une autre conception du sexe et du genre est
possible).
Ce programme politique de Berger et Luckman va être utilisé par
le CCCS pour penser les médias. Berger et Luckman identifient
comme lieu central de la reproduction et de la réalité les relations
interpersonnelles et le rôle des institutions.
Le CCCS s'intéresse aux médias.
Dans le centre, la hierarchie est verticale : direction de Hoggart,
suppléé par Stuart Hall et les doctorants sont tenus loin des
espaces de décision. Néanmoins, cette période s'arrête en 1968
car à l'université de Birmingham, beaucoup de mobilisations
étudiantes (Trilogie Universitaire, David Lodge). Lors de cette
grève étudiant, Hoggart va être remis en cause par les
doctorants qui jugent problématique sa position et son action au
sein du conseil de l'université (il s'oppose au mouvement
étudiant et à leur participation au sein du conseil
d'administration).
Hoggart, jugé trop conservateur et libéral, va partir et cède son
poste de directeur à Stuart Hall en 1968. Il quittera définitivement
en 1971 et a pris le poste de sous-directeur de l'UNESCO.

Deuxième période (1968-1979)


C'est la période du courant marxiste : la référence à Raymond
Williams va être approfondie, on va s'approprier le travail
d'Edouard Thompson et on lit les travaux des marxistes
structuralistes (Althusser).
Hall prend les rênes dans un contexte troublé et prend acte des
transformations en cours, il décide de mettre fin au séminaire de
théorie générale (dans lequel Hall, de manière hebdomadaire, ne
laissait pas la place à la prise de parole des doctorants) qui ne
convient pas à un projet critique. Il propose à la place d'offrir plus
d'autonomie aux doctorants : le projet scientifique du centre sera
décidé par eux.
Il y a des sub-groups (groupes de travail autour d'une
thématique) : Priorities Group et l'Axis-Praxis. Ces commissions
se retrouvent dans les Center General Meetings où les décisions
sont prises collectivement. Hall met aussi à disposition une
imprimante, ce qui entraîne un amont de documents mais pas
seulement les documents officiels.
Cette période est l'âge d'or des CS en Grande-Bretagne. Les sub-
groups vont devenir le laboratoire des studies. Un certain nombre
de recherche (les xxx studies) qui vont émerger en Grande-
Bretagne naissent au sein du CCCS, au moins 15 studies
naissent. Il y a une diversification des problématiques de
recherche en faisant émerger des objets et des cadres
théoriques diversifiés. C'est un décentrement du centre de
Birmingham : alors que dans la première période, il y avait un
cadre théorique très stable, un projet spécifique. Identifier le
socle des CS devient alors plus difficile.
Un espace de mise en tension des différentes régions de la
critique : les CS uqi vont apparaître dans les sub-groups vont
porter des enjeux politiques différents (travaux sur les rapports
de genre qui entrent en confrontation directe avec les travaux sur
les rapports de classe). Le centre devient un lieu où les théories
critiques se frottent les unes contre les autres.
C'est cette spécificité-là du CCCS : toutes les gauches y
convergent. Le centre va prendre une importance politique. Il y a
également une émergence des modes de politisations qui ont
pour fondement de manière paradoxale, à la fois la revendication
d'une identité, et à la fois, la critique de cette identité (ex: le
féminisme étant à une politique de l'identité femme, mais en
même temps porté par la critique de la catégorie femme).
Il y a également une montée au sein du centre d'un courant
féministe qui porte les spécificités du CCCS : il est donc assez
distincts des courants féministes intellectuels qu'on connaît en
France au même moment. C'est un type de courant féministe
marxiste (et pas marxien).
Le matérialisme (Christine Delphy et Monique Wittig) est marxien
dans le sens où il emploie la méthode de marx pour l'appliquer à
l'étude de l'oppression des femmes (analogie entre la classe
prolétaire et la classe des femmes). Elle ne souscrit pas aux
conclusions de Marx (ce que Marx appelle le capitalisme, Delphy
va appeler le patriarcat) : elle considère que le patriarcat est
premier (historiquement, politiquement, etc.), pas le capitalisme.
Le féminisme du CCCS est marxiste : elle va considérer que le
mode de détermination principale est le capitalisme, pas le
patriarcat même si elles le dénoncent aussi, elles vont beaucoup
étudier les rapports entre patriarcat et capitalisme. Ce féminisme
est inspiré par les lectures du centre, donc dans les principaux
paradigmes du centre : le matérialisme culturel et le
structuralisme. Elles prennent pour acquis la division sexuée du
travail mais elles vont aussi en parallèle penser la place des
femmes dans les rapports de consommation.Elles essaient de
penser l'articulation entre ces deux dimensions de la vie sociale
que décrit le marxisme : d'un côté la base matérielle (structure),
d'un côté la super structure (idéologie).Matérialisme : La base
matérielle influence l'idéologie. Idéalisme : super structure reflète
la base matérielle, l'idéologie est le simple reflet des rapports de
production sauf que dans l'idéologie il y a le langage, les
représentations culturelles, le droit, la philosophie, etc. Donc ?
Plusieurs sub-groups du centre à l'époque :
un groupe anti-raciste
un groupe Média Studies
différents sub-groups féministes : Women's Studies,
Women and Fascism? Sexual Politic Group
Hall en 68 va faire un projet commun : No Cure for Marriage.
dans les séminaires autour de ce projet, ils lisent Simone de
Beauvoir, Juliet Mitchell, etc. sauf que ces textes-là ne vont
jamais être publiés (car perdus), et en plus, ils ne viendront pas
parler d'oppression des femmes car pas de terrain féministe
suffisant.

Les tensions montent au sein du centre et se voient dans un


courrier collectif publié par Stuart Hall : On Contradictions.
Certaines contradictions liées aux luttes dans lesquelles le
centre s'engage freine le centre : notamment la lutte de
collectivisation des charges administratives et des
responsabilités scientifiques qui a pour difficulté le fait que
le centre a une position de refus pour tout. Ex: direction de
thèse : concept nul mais obligé pour que les doctorats
soient reconnus ailleurs.
Autre contradiction : Axis Praxis qui cherche à unifier les
liens entre différents mouvements sociaux ne marche pas. Il
y a des liens intenses par exemple entre le féminisme et le
centre, des liens entre l'organisation Rock Against Racism
(Dick Aldige) et le centre mais c'est quasi tout.
Autre contradiction : le centre vise à regrouper les CS mais
au final, les sub-groups diversifient la pensée.
Aussi sur la charge de travail, Joan Good : la démocratie
c'est très bien mais s'étend rarement jusqu'aux bureaux des
secrétaires.
Enfin, le staff du centre considère qu'il y a un conflit
théorique entre le courant féministe marxiste et le reste du
centre. "Le féminisme marxiste est devenue la tendance
hégémonique". Les élèves n'étant pas de ce courant ne
peuvent pas rentrer dans l'université. Réponse du Sexual
Politics Group : le CCCS est une institution comportant une
division sexuée du travail (secrétaires femmes/chercheurs
hommes). Le fait que les féministes dirigent les entretiens
d'admission permettent de résister contre cela. Lorsque les
féministes du centre ont voulu créer un sub-group non
mixte, Stuart Hall est ok mais elles sont huées par les autres
doctorants.
La tension de genre représente aussi la tension de classe. Il
y a beaucoup de doctorants et même les chercheurs qui
sont issus de la classe ouvrière et/ou populaire (sur le même
modèle qu'Hoggart ou Hall d'ailleurs).
Charlotte Brunsdon : les hommes étaient issus des classes
ouvrières, les femmes étaient issues des classes bourgeoises.

Hall souhaite créer un poste de maître de conférences en Théorie


Féministe mais il ne sera pas créé avant son départ en 1981.
Hall se retrouve dans la même position qu'Hoggart et cette
position le trouve intellectuellement changé par le féminisme
notamment en raison d'analogie possible en tant q'homme noir
ayant vécu le racisme. Pour autant, il a une difficulté à se
transformer en tant qu'homme, d'inscrire dans sa domesticité et
son quotidien ces apports du féminisme (dans cette période il a
son premier enfant avec Catherine Berrett/Hall).
Stuart Hall fait une conférence sur les CS à Illinois. Comme un
voleur dans la nuit, le féminisme a fait effraction et a chié sur la
table des CS.
Charlotte Brunsdon : Like A Thief In The Night.

Hall rejoint l'Open University qui se base sur la formation à


distance puisque son approche est toujours de permettre la
reprise d'études aux travailleureuses. Il fait aussi des
documentaires pour la BBC notamment sur les migrations
caribéennes en Angleterre ou sur le racisme médiatique
(multiculturalisme anglais). John Akomfrah : Black British
Cinema, The Stuart Hall Project (2013). C'est un courant qui
puise dans les CS, certains des cinéastes sont des anciens du
CCCS ou collaborent avec des étudiants ou même Stuart Hall
directement. Isaac Julian en fait partie : The Attendant. Le centre
a aussi formé beaucoup de personnes qui ont travaillé pour
Channel 4 ou la BBC donc la télévision en a été impactée.
Dorothy Hobson : The Feminist and The Housewife. Elle étudie le
lien entre les rapports de genre et la domesticité télévisuelle
(soap-opera), elle était doctorante de Stuart Hall.
--> Ainsi, même si le centre s'est un peu éclaté, il y a qand même
eu de larges répercussions.

Troisième période (1979-2002)


Richard Johnson prend la direction du CCCS. La période est
marquée d'abord par l'émergence de la critique anti-raciste. En
1979, création du groupe Race And Politics. Policing The Crisis :
Mugging the State and Law and Order.
Processus de racialisation. Race and Politics va s'inspirer
également d'un autre livre de Stuart Hall : The Road to Renewal
(livre sur le Thatcherisme). Il va faire l'hypothèse selon laquelle le
thatcherisme est une forme de populisme totalitaire : il se
demande comment Thatcher a obtenu le vote ouvrier. Il se
demande comment les ouvriers en sont-ils venus à voter conter
leurs propres intérêts. La réponse marxiste est qu'il et elles
votent contre leurs intérêts parce qu'iels sont aliéné.e.s. Stuart
Hall renverse le questionnement : il s'agit de comprendre le
régime de sensibilité Thatcheriste, notamment dans sa positivité
(ce qu'il produit).
Sara Ahmed : Living a Feminist Life + The Cultural Politics of
Emotions. Elle étudie la manière dont les émotions configurent
l'espace public médiatique et fait un chapitre ur la haine
(notamment la haine xénophobe) et elle opère un renversement
Hallien : elle propose de poser la position des défenseurs de
l'extrême droite comme une position d'amour et non de haine. La
sociologie compréhensive est le fait de comprendre que le sens
que les personnes attribuent à leur propre pratique : la haine
xénophobe est une forme d'amour des siens. Pour Hall, le
Thatcherisme se comprend donc sur comment le il peut être
favorable et désirable. la théorie de l'articulation : l'articulation
des rapports sociaux va se baser sur le système freudien
d'interprétation des rêves. Dans les rêves, il y a des images
condensées (2 images condensées en une), il y a donc un
phénomène de déplacement, et un phénomène de figuration, et
Hall va utiliser ces modalités-là parce que l'articulation des
rapports sociaux se fait par le langage : les rapports sociaux se
condensent dans une image singulière. Il y a dans le
Thatcherisme une forme de déplacement : des questions ethno-
raciales vont se traduire dans un langage économique ("les
immigrés nous coûtent"). De même, elle utilise le
patriarcat/figure conservatrice comme préservation de la nation.
The Empire Strikes Back : race and racism in GB in 1970s (écrit
par 9 doctorant.e.s dont Paul Gilroy)
Richard Johnson se retrouve dans la même situation qu'Hoggart
et Hall.

En 2002, le RAE juge que les recherches du centre ne sont pas


pertinents et recommandent à l'université de Birmingham de
fermer le centre.

Cours 2 - Médias et cultural


studies
Conditions d'émergence des cultural studies
Stuart HALL
Figures of dissent, Terry Eagleton : Stuart Hall est vu comme
étant une figure ayant traversé les différents courants de la
gauche et permettant l'articulation de ces mouvements au UK.
Hall a porté un projet intellectuel de développer une théorie
matérialiste de la culture qui a transformé de l'intérieur des
pratiques disciplinaires déjà établies (en socio, histoire, litt.)
d'abord dans les contexte britannique, puis anglophone, puis
international.
On parle de théorie de l'articulation : pour Hall, l'articulation
consiste à évaluer les conditions de mises en rapport entre les
deux théories (matérialisme et ). L'articulation résonne aussi dans
la connexion de la pensée d'espace intellectuel avec les
mobilisations sociales. Hall va avoir pour modèle de l'intellectuel,
un modèle pensé par Antonio Gramsci, l'intellectuel organique.
Pour lui l'intellectuel devait avoir un point organique de référence
: un ancrage soit dans une fraction de classe soit à l'intersection
de différentes fractions de classe. Hall voit Gramsci comme un
penseur de l'articulation (il faut articuler différents blocs
politiques).
Hall naît à Kingston (Jamaïque) en 1932 dans la classe moyenne
jamaïquaine. La société était particulièrement coloriste, sa mère
ne subit donc pas le même type de discrimination que son père.
Cette spécificité de la mère l'a conduit à avoir une relation
particulière à l'Angleterre, elle s'identifiait au pouvoir colonial.
Hall ne collait pas à cette identification, il a le teint le plus foncé
de sa famille. Il se sentait marginal, même au sein de sa famille.
Hall très tôt rejette le monde blanc auquel ses parents aspirent.
Les tensions coloniales périphériques de la Jamaïque traversent
le foyer où Stuart Hall grandit. Son identité s'est fondée sur des
modèles de refus. Les parents de Hall vont même à refuser le
mariage de sa soeur pour la couleur de la peau de son fiancé. Sa
soeur fait une grave dépression et la conduira en hôpital
psychiatrique où elle subit des électrochocs qui lui déglingueront
le cerveau et l'empêcheront de quitter le foyer familial. Son frère
va perdre la vue et vivra lui aussi dans une forte relation de
dépendance à ses parents. Très marqué par ces histoires, Stuart
Hall décide qu'il ne peut plus vivre ici. Hall va s'identifier au
mouvement d'indépendance (politique et personnelle). Hall se
proclame alors anti-impérialiste, ce qui est un moyen de faire
rupture avec cette famille nostalgique du pouvoir colonial. Hall
se jette dans ses études, spécialement dans l'histoire et la
littérature. En 1951, Hall obtient une bourse pour étudier à
Oxford, il y découvre le marxisme et les écrits de Lénine sur l'anti-
impérialisme. Face au corpus marxiste, son intérêt matérialiste se
place d'un point de vue colonial. Familial Stranger, A Life Between
Two Islands. Témoin de la fin de la colonisation et les conditions
de ce changement.
Sa lecture du corpus marxiste sera approfondie au fil de son
parcours en identifiant l'eurocentrisme des théories marxistes. A
partir de ces cas européens, les logiques de développement
seraient universalisés, ce qui n'est évidemment pas le cas. Les
voies de développement sont bien plus multiples.
Hall à Oxford fréquente des cercles d'expatrié.e.s avec qui il rêve
d'un monde décolonisé. Il subsiste l'idée qu'il pourrait revenir en
Jamaïque pour y jouer un rôle politique.
Hall va rencontrer le philosophe Charles Taylor qui écrira sur le
multiculturalisme. Ils fondent ensemble un cercle de réflexion :
The Socialist Society qui partage l'adhésion à un marxiste non
dogmatique, caractérisé par deux éléments : une forte opposition
à l'(anti-)impérialisme et une opposition forte au stalinisme.
Hall fait sa thèse de doctorat qui porte sur Henry James (La Bête
Dans Le Placard) où il étudie les représentations et les champs
de l'identité. Hall ne va écrire qu'un seul livre seul, ce qui est rare
pour un.e intellectuel.le.
En 1956, Hall ne se réinscrit pas en thèse considérant que son
sujet passait à côté des urgences politiques. L'année est
marquée par l'invasion de la Hongrie par l'Union Soviétique et par
la crise du canal de Suez. Les questions anti-impérialistes sont
donc réactivées. Hall prend part à l'émergence de la New Left
née de la fusion de deux collectifs de revue d'Oxford : New
Reasoner (E.P. Thompson) et Universities and Left Review. Hall
devient rédacteur en chef de la New Left Review. La ligne
éditoriale affirme son opposition au stalinisme et à l'impérialisme.
Selon Hall, les travaillistes ne saisissent pas les changements liés
à la culture de masse sur fond d'accroissement du temps de
loisir. Les travaillistes voient dans la société de consommation et
de loisir une faillite morale ce qui entraîne la défaite de la gauche.
Hall trouve essentiel de soumettre à l'analyse la culture de masse
naissante, notamment pour comprendre la transformation du
monde ouvrier.
"La tâche du socialisme est d'aller à la rencontre du peuple là où
il se trouve" : premier édito de Hall dans la New Left Review.
Hall : La culture n'est pas secondaire, elle est constitutive de la
société. Une réflexion sur la culture est indispensable pour
remodeler le langage socialiste.
Souhait de développer une version humaniste du marxiste : en
Angleterre, il y aune sorte de rigidification du marxisme qui
bascule de plus en plus franchement vers le déterminisme.
La Formation De La Classe Ouvrière Anglaise, E.P. Thompson : en
écrivant l'histoire par le bas, en partant de l'expérience vécue par
les ouvriers. Experience =/= Structure.
La New Left Review s'oppose au parlementarisme : le personnel
est politique.
Pour Hall, il faut considérer tous les éléments de la vie.
Au moment du désarmement nucléaire, rupture entre les jeunes
et les partis politiques. La NLR est du côté des jeunes.
1967 : un collectif dirigé par Hall, Williams et Thompson édite le
Mayday Manifesto (May Day = jour des ouvriers).
1964 : le parti travailliste gagne enfin une élection et Harold
Wilson devient premier ministre mais il y a une amertume contre
le parti travailliste car il ne porte pas de véritable projet de
transformation sociale.
May Day Manifesto : Virulente critique du réformisme du parti
travailliste. Le parlement empêche une participation politique de
chacun.e.
Hall est devenu prof à Londres dans les années 60 au sein d'une
secondary school (élèves 11-18 ans) en littérature anglaise et la
géographie, les maths et la natation et il enseigne le cinéma et
l'étude des médias au Chelsea College pour la formation continue
(travailleureuses du monde ouvrier).
Richard Hoggart + Tom Steel : lien entre formation continue et
cultural studies.
The Popular Arts, Paddy Whannel : manuel d'études de cinéma.
Ne pas mépriser les expériences médiatiques des étudiant.e.s
(position très marginale).
Questionnement sur les outils pour appréhender le cinéma.
F.R. Leavis : veut convertir les méthodes littéraires pour analyser
le cinéma, en même temps considérait le cinéma comme une
forme dégradée de culture.

Richard Hoggart invite Hall à rejoindre le centre de Birmingham :


le Centre for Contemporary Cultural Studies (appelé CCCS ou
Ecole de Birmingham comme on parle de l'Ecole de Francofrt
pour la théorie critique).
Le centre naît véritablement en 1964.
Hoggart, The Usage of Literacy : La Culture Du Pauvre. C'est un
enquête ethnographique sur les transformations du monde
ouvrier et l'industrialisation du roman (ex: émergence du roman
policier, roman de gare). Rupture avec la thèse de l'aliénation :
l'enquête permet de voir qu'il y a des attitudes de défiance de la
part des ouvrier.e.s. Il parle d'attention oblique du contenu
télévisuel : un intérêt fluctuant de ce qui se passe à l'écran. La
TV s'inscrit dans le quotidien et est une présence à laquelle on
prête plus ou moins grande importance. Hoggart va aider au
procès de Penguin Books pour le bouquin Lady Chaterlay.
Hoggart va défendre Penguin et le roman avec un texte resté
célèbre dans les études littéraires.
Le CCCS va être rattaché à l'école doctorale et va être financé
par Penguin ce qui va permettre au CCCS de devenir une
véritable institution.
Le Cultural Turn : c'est la montée de la culture comme catégorie
analytique dans un contexte au sein duquel on assiste à une
réorganisation complète des formes culturelles, des usages
culturels et du déploiement économique de la culture.
On est dans un mouvement de l'accélération de l'industrialisation
de la culture, de la société de loisir et de la culture de masse.
Emergent également des types d'identifications surprenants qui
saisissent la société britannique : la jeunesse devient punk, rasta,
mods, etc. Ce phénomène de subcultures spectaculaire génère
l'incompréhension des médias dominants.
Hall va souhaiter appréhender l'émergence de ces subcultures en
considérant qu'elles sont autant de métaphores du changement
social.
Hall va considérer celleux s'engageant dans les subcultures
comme engagés dans une activité de stylisation qu'il perçoit
comme une manière de reconstituer de l'unité, des
communautés, de la solidarité dans une période où les solidarités
traditionnelles organiques du monde ouvrier sont mises à mal par
les modes de changement du monde ouvrier (désagrégation).
Tony Jefferson, Hall et autres membres du CCCS : Resistance
Through Rituals.
On replace les subcultures dans la société de consommation. La
jeunesse s'attache à transformer la signification des biens
industriels (ex: l'épingle à nourrice va être utilisée comme un
insigne identitaire par les punks, ce qi fait qu'elle échappe à sa
signification première). Pratique de détournement qui devient
une guerilla sémiotique (un affrontement de signes), cette
expression vient de Umberto Ecco.
Sous-cultures : le sens du style.
Cours 1 - Media and Cultural
Studies
Note de lecture : 18 novembre
Examen : le 16 décembre, pour préparer il vaut mieux annoter
le recueil pour pouvoir repérer facilement et rapidement lors
de l'examen les concepts, à savoir que ce qui sera évalué
sera surtout notre analyse (pas recracher du par coeur). Le
recueil est autorisé pendant l'examen !

Cultural studies : Nées à Birmingham dans les années 60 au


Centre for Contemporary Cultural Studies
Les cultural studies sont un champ d'études particulièrement
plastiques (redéfinies régulièrement au gré des conjonctures) et
difficiles à définir parce que certaines des figures centrales de ce
champ ont souhaité laisser la définition ouverte.

Clivage TV / Arts

Légitimité culturelle - Pierre Bourdieu (La Distinction) : une ligne


de fracture sociale traverse la société en fonction du niveau de
diplôme, des CSP, de leur capital culturel et économique, etc. Au
sein des pratiques culturelles, on confère une légitimité
supérieure aux pratiques qui sont celles du groupe dominant, les
catégories populaires te leurs pratiques culturelles se voyant
conjointement disqualifiées (et donc de celleux qui s'engagent
dans ces pratiques).

Théorie critique de l'Ecole de Francfort - accuse la culture de


masse sur un mode marxiste d'aliéner ceux et celles qui en sont
les consommateurs. La difficulté politique que pose cette théorie
est son caractère dénonciateur. Raymond Williams énonce que le
problème dans la culture de masse, c'est les autres. La masse,
c'est les autres. Maintenant la question est : qui sont ces autres ?
Sont visés les publics dont la consommation TV est excessive et
déraisonnable. C'est la figure du fan. Le fan est souvent
représentée comme une femme hystérique dans une approche
pathologique : cette figure a été historiquement moquée (groupie
des Beatles, de K-POP aujourd'hui, etc.). Ce stéréotype vient du
fait que les médias ont visé un public particulièrement féminin
(notamment en journée) donc comme les femmes ont été le
public cible du déploiement de la TV dans les années 50 a orienté
la programmation (émergence du soap opera - opéras pour les
ménagères d'où soap) donc Michèle Mattelart : la TV a pour
fonction d'intégrer la ménagère à son rôle.
Donc 2 plans : la TV reproduit la division genrée du travail ET
comme dans l'imaginaire collectif elles sont représentées comme
consommatrices de TV, elles sont aliénées.

On retrouve ce mécanisme déjà avant dans la presse : durant le


large développement de la presse d'informations (milieu du
19ème siècle) : panique morale au niveau de comment la presse
peut pervertir les esprits : d'une part, les femmes et d'autre part,
les ouvriers. Cette presse économique, fait pour que les
marchands puissent avoir information des échanges, il y a une
peur que sa large diffusion à de publics à qui elle n'est pas
initialement destinée pourrait engendrer des troubles sociaux.

Morgan Corriou : un autre groupe est jugé non-capable de se


distancer de la TV. Il s'agit ici du public tunisien, considéré par
les autorités coloniales françaises et par les professionnels de la
production TV comme impressionnable, sujette à des émotions
incontrôlées face aux images et que l'influence d'un film pourrait
conduire à des débordements à éviter. Il fallait donc retirer
certaines scènes, voire des films pouvant éveiller des sentiments
anti-coloniaux : faire preuve de vigilance. Cette position prêtée à
la population tunisienne se retrouve chez beaucoup de minorités
ethno-raciales.

Exhibit B : spectacle mutique anti-raciste dont les comédiens


noirs pouvaient être dans des scènes assez humiliantes. La
performance a suscité une contestation assez forte :
manifestations anti-racistes considérant que ce spectacle
reprenait à son compte des techniques de mostration des
techniques racistes (en l'occurence de zoos humains). Dans les
médias, les manifestants ont été décrédibilisés et jugés
incompétents esthétiques. Aucun débat n'a pu avoir lieu avec ces
manifestants qui ont été évincés de suite sur ces fondements
stupides.

La disqualification sur le plan du genre / de la race / de la


catégorie sociale : Walter Kendrick a fait un travail de généalogie
de la pornographie (The Secret Museum). Les premières
productions pornographiques (petites gravures) ne font pas
l'objet d'une condamnation morale (contrairement aux formes
contemporaines) car il y a l'idée que ces images circulent entre
gens de bien et donc de personnes capables de les comprendre,
sans que cela ne puisse corrompre leur esprit. Elles sont
montrées seulement dans des musées secrets. Elles ne peuvent
être montrées ni aux femmes ni aux hommes des catégories
populaires.

Dans Le Monde, Caroline X avait dit que les caricatures de


Mahomet ne pouvaient pas être comprises par certains peuples
du Maghreb.
L'avocat Emmanuel Pierrat : à propos de Exhibit B, ces images ne
sont pas destinées à ces publics.

Tous ces exemples montrent que les images ne sont pas


censées circuler pour ne pas être montrées à des "personnes
fragiles".
19% des français se rendent au théâtre, sur-représentation des
cadres et professions intellectuelles supérieures, moins de 2%
d'ouvriers. Au sein même du théâtre, si on se concentre sur le
théâtre de création bénéficiant de la légitimité culturelle la plus
importante, on a encore plus de représentation des cadres. Idem
pour les musées.

Raymond Williams étudie les usages de la notion de culture au


sein de la littérature et de la philosophie britannique dans une
perspective historique (scandant des périodes dans lesquelles
ont va avoir des définitions différentes de la culture)
Il y a une définition traditionnelle de la culture qui commence à
s'ancrer à partir du 17ème siècle : "le meilleur de la pensée
humaine". Cette définition est hautement morale et implique un
jugement de valeurs, elle est particulièrement élitiste avec la
réservations de certains espaces à certaines classes sociales. Au
cours du 20ème siècle, il y a un nouveau paradigme de la culture
émerge : une définition anthropologique de la culture commence
à prendre de l'espace dans la littérature et la philosophie
britannique : la culture est saisie comme l'ensemble d'un mode
de vie. C'est l'ensemble des pratiques de signification. Ainsi, une
chaise devient un objet culturel : elle est le reflet d'un modèle de
production industriel, elle est porteuse d'une conception de
l'éducation et de la pédagogie (chaise de classe d'école), elle est
un marqueur culturel et historique d'un certain design.
Ces deux définitions, élitiste et anthropologique, cohabitent
dans la vraie vie.

Jean-Michel GUY : enquête statistique sur les représentations de


la culture en France pour comprendre précisément quelle
définition de la culture prévaut. Il a soumis une liste d'items que
les répondant du questionnaire devaient cocher comme relevant
du champ de la culture, ou non.
Il montre qu'il y a bien conflit entre les deux définitions mais qu'il
y a eu une progression de la définition anthropologique et donc
un élargissement de la culture. Il existe néanmoins certaines
formes d'exception : les répondant considèrent comme culturel
des choses très diverses (TV, cuisine, voyage, musée, sport, etc.)
MAIS deux items ont été quasi-systématiquement jugés non-
culturels : les jeux vidéos et la télé-réalité. On retrouve ici des
figures de public disqualifiés, sur les jeux vidéos sûrement par
des effets d'âge et de génération, et sur la télé-réalité par un
effet de diplôme et sûrement par les débats dans les médias
jugeant les jeux vidéos comme dangereux.

Raymond Williams : prend position en faveur de la définition


anthropologique contre la définition élitiste qui reste
prépondérante dans la littérature.
Il affirme "la culture est ordinaire". Ce n'est pas le meilleur de la
pensée humaine, c'est le fondement des sociétés.

C'est sur cette définition que les cultural studies vont s'appuyer
et vont faire résonner dans plusieurs champs de recherches.

Définition des Cultural Studies


Les cultural studies ont pour projet d'étudier les dimensions
culturelles du changement social. Autrement dit, de comprendre
ce qui, dans les pratiques de signification (qui sont au coeur de la
définition anthropologique de la culture) participe de la
reproduction ou de la subversion de l'ordre social.
Il y a quelques caractéristiques saillantes du domaine :
une remise en cause très forte de la hiérarchie des
pratiques culturelles, qu'elles se manifestent dans la société
au sens large, ou qu'elle se manifestent dans la recherche
universitaire (intérêt peu marqué de la recherche sur la TV
dans les SHS alors que les cultural studies vont l'étudier
très tôt). Les cultural studies vont étudier les "objets sales"
(Stuart Hall), les genres mineurs. Ex: culture punk, rasta,
pornographie, cinéma d'horreur. et délaisser ceux qui sont
déjà beaucoup traités (ex: cinéma d'auteur). De même, sur
la TV, l'information étant déjà beaucoup traité mais pas le
divertissement, les CS s'intéressent aux soap opera.
la culture étant comprise comme l'ensemble des pratiques
de signification, cela implique qu'il n'ya pas de domaine
extérieur à la culture et donc à l'objet d'étude des cultural
studies donc un objet d'étude très large d'où la difficulté de
définir les CS. Les CS voient en la culture un milieu privilégié
des conflits sociaux (rapports de classe, de race, de genre).
Ce qui pousse les CS à voir en la culture la conflictualité
sociale c'est la phase intense d'industrialisation des
contenus culturels au milieu du 20ème qui va aller
croissante et qui va renforcer le rôle des biens culturels et
leur place dans l'expérience sensible des individus et dans
leur registre d'identification. Les transformations
esthétiques changent notre rapport à l'esthétique, notre
rapport sensible, notre subjectivité, nos catégories
d'identification, ça devient un phénomène social et
politique.
les CS ont pour spécificité de se fonder prioritairement sur
une attention au public qui peut prendre diverses formes : il
peut s'agir de considérer les usages des médias (manière
dont notre consommation médiatique s'inscrit dans notre
quotidien, ex: médias et domesticité), le plaisir éprouvé par
le public et ses effets politiques pour penser le rôle que joue
le plaisir dans la reproduction des rapports sociaux (ex:
jubilation devant un contenu médiatique pourtant traversé
idéologiquement par l'inégalité), la réflexion interprétative
des publics (comment ils s'approprient les contenus de
façon différentielle en fonction de leur position dans les
rapports sociaux). Les CS font exploser la notion de culture
de masse, ex: la manière dont les rapports de genre vont
orienter à la fois la perception des contenus mais aussi des
supports, les médias, eux-mêmes : la maison est vue
comme un espace de loisir pour les hommes et de travail
pour les femmes, l'usage du magnétoscope est largement
masculin parce que prévoir l'enregistrement s'apparait
comme une tâche domestique supplémentaire),
les CS s'intéressent à la fabrique des identités et des modes
de subjectivation, aux processus qui font émerger la
subjectivité avec l'idée que les contenus médiatiques
participent historiquement à partir de leur développement
d'une transformation des subjectivités contemporaines.
C'est une vision constructiviste de l'identité, l'idée que
l'identité est une construction sociale essentiellement
discursive. L'identité n'est qu'une signifiant qui vient
réorganiser notre expérience (Stuart Halls) : l'identité est
une fiction. Une fiction qui provoque du réel mais qui reste
une fiction. Les CS vont investir quels sont les mécanismes
de cette mise en récit de soi-même et comment les médias
y jouent un rôle. Paradigme auto-identification et allo-
identification.
les CS vont s'intéresser aux enjeux de représentation et
donc à la manière dont, quelques soient les supports, le réel
est mis en discours, mis en scène, mis en concept, mis en
image. Ces modélisations que sont les représentations
constituent un lieu d'expression particulièrement manifeste
des rapports sociaux. Du point de vue des CS, il ne s'agit
pas de dire les représentations sont le miroir de la société,
mais de voir la représentation comme un processus actif de
la construction de la société (point de vue constructiviste).
Noël Burch : le cinéma hollywoodien propose un double
speak (double langage) qui consiste à faire cohabite
plusieurs idéologies ensemble, de manière à interpeller des
publics totalement différents. C'est ce qui fait le succès
d'Hollywood comme convergence de publics variés (ex:
Avatar interprété comme un film écologique, comme un film
anti-colonialiste, comme un film raciste avec l'image du
sauveur blanc, comme un film sur le 11 septembre, etc.) et
qui mène une appropriation des mêmes films par des
groupes politiques parfois opposés.
les CS n'ont pas vocation à rendre compte du réel mais à le
transformer : elles se conçoivent comme une pratique
critique, à mettre en crise le réel. Elles rejoignent ainsi
d'autres pratiques critiques (ex: marxisme) avec une
spécificité assez troublante de ne pas avoir de socle
normatif. Elles se trouvent réorienter en fonction des
conjonctures, elles sont mouvantes. La plasticité de ce
champ est le résultat des auteurices qui conceptualisent les
mouvements en cours et d'identifier les subjectivités
politiques dans des conjonctures successives : d'abord sur
le marxisme, ensuite sur l'émergence des théories
féministes (60s), plus tard sur le handicap : critical disability
studies (2000s), etc.
les CS ont un statut trouble sur le plan de l'organisation des
savoirs. Est-ce un champ d'étude ? Une théorie ? Une
discipline ? Un domaine de recherche ? Ce trouble est lié au
fait que dans le sillages des CS ont émergé des sous-
champs d'études (queer studies, critical disability studies,
food studies, porn studies, etc.). Les CS se pensent comme
un discipline post-disciplinaire. Pourquoi une discipline ?
une discipline en France est un terme administratif car c'est
le ministère qui définit les disciplines, au UK, les disciplines
sont le fait de pouvoir délivrer des diplômes (licence,
master, doctorat) et d'avoir des départements. Or, au UK, il
y a des diplômes de CS et de plus en plus dans le monde (à
TaÏwan, en Australie, sur le continent latino-américain, en
Allemagne). On peut considérer qu'une discipline a pour
principe de mettre en relation un paradigme et une méthode
(ex: en sociologie, paradigme : les phénomènes sociaux ont
une causalité sociales, càd la société s'explique par elle-
même/méthode : entretien, observations, etc.). En CS, la
préoccupation centrale est celle de la conjoncture, il n'y a
pas de méthode spéciale mais les CS articulent les
méthodes socio et les méthodes littéraires pour expliquer
un objet d'étude (par exemple).
les CS sont vraiment définies par un décentrement
constant, on parle de tournant. Depuis les 10 dernières
années, on parle d'un tournant affectif qui indique
l'émergence d'une attention nouvelle à la question des
affects et des émotions au sein des CS ce qui permet
l'émergence de nouvelles théories en revoyant certains
objets (déjà étudiés en CS auparavant) au prisme de ce
tournant.
les CS s'intéressent à la place des rapports sociaux dans la
production de connaissance en s'interrogeant à la
distribution de sujet et d'objet de connaissances. Etudie
comment les rapports sociaux modifient ces rôles.
Réflexions épistémologiques sur la question des savoirs
situés (D. Haraway et S. Harding).

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