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Genre (sciences sociales)

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Une femme à l'usine pendant la Seconde Guerre mondiale, occupant ainsi un rôle
traditionnellement vu comme masculin.

Le genre est un concept utilisé en sciences sociales pour désigner les différences non
biologiques entre les femmes et les hommes.

Alors que le sexe fait référence aux différences biologiques entre femmes et hommes, le genre
réfère aux différences sociales, psychologiques, mentales, économiques, démographiques,
politiques, etc.

Le genre est l'objet d'un champ d'études en sciences sociales, les études de genre. Ce concept
est apparu dans les années 1950 dans les milieux psychiatriques et médicaux, aux États-Unis.
À partir des années 1970, le genre est fréquemment utilisé par les féministes pour démontrer
que les inégalités entre femmes et hommes sont issues de facteurs sociaux, culturels et
économiques plutôt que biologiques.

L'expression « théorie du genre » est essentiellement utilisée en France par ceux qui
contestent la scientificité et la bonne foi des études de genre pour qualifier et critiquer le
concept de genre.

Sommaire
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 1 Histoire et définition
o 1.1 Étymologie et histoire en sciences sociales
o 1.2 Usage courant
o 1.3 Définition
 2 Construction sociale
 3 Processus relationnel
 4 Rapport de pouvoir
 5 Genre et autres rapports de pouvoir
 6 Politique publique et genre
 7 Critiques du concept de genre et « théorie du genre »
o 7.1 L'expression « théorie du genre » : querelle sémantique
o 7.2 Critiques du concept de genre
 8 Bibliographie
o 8.1 Ouvrages généraux
o 8.2 Ouvrages critiques
 9 Notes et références
o 9.1 Notes
o 9.2 Références
 10 Voir aussi
o 10.1 Articles connexes
o 10.2 Liens externes

Histoire et définition[modifier | modifier le code]


Étymologie et histoire en sciences sociales[modifier | modifier le code]

Le mot « genre » vient du latin « genus », devenu en ancien français « gendre ». Le mot a
d'abord le sens de « catégorie, type, espèce » puis le sens de « sexe ». Le mot a longtemps été
majoritairement associé au genre grammatical.

Les travaux de Margaret Mead jouent un rôle précurseur dans ce domaine, dès 1935. Mead
utilise le concept de « rôle sexué », qui distingue pour la première fois le rôle social et le sexe
et est l'ancêtre direct de l'idée de genre.

Le terme de « genre » (gender) a été employé pour la première fois avec sens non-
grammatical dans une publication scientifique en 1955 par le psychologue et sexologue
controversé John Money, dans un article où il introduit le concept de « rôle de genre »
(gender role) : « le terme de rôle de genre est utilisé pour désigner tout ce que dit ou fait un
individu pour se dévoiler […] comme ayant, respectivement, le statut de garçon ou d'homme
ou bien de fille ou de femme. Il inclut, sans y être limité, la sexualité au sens de l'érotisme ».
En 1964, les psychanalystes Robert Stoller et Ralph Greenson créent le concept d' « identité
de genre » (gender identity) pour désigner « le sentiment qu'on a d'appartenir à un sexe
particulier ; il s'exprime cliniquement par la conscience d'être un homme ou un mâle par
distinction d'être une femme ou une femelle ». En 1968, Robert Stoller propose d'articuler les
deux notions de rôle de genre et d'identité de genre : « l'identité de genre commence avec le
savoir et la réalisation, consciente ou inconsciente, que l'on appartient à un sexe et non à un
autre [...] le rôle de genre est la conduite déclarée que l'on montre en société, le rôle qu'on
joue, notamment vis-à-vis des autres ». En 1972, John Money considère, de manière
convergente, que « le rôle de genre est l'expression publique de l'identité de genre et l'identité
de genre, l'expression privée du rôle de genre ».

En 1972, la sociologue Ann Oakley reprend le terme « genre » tout en s'écartant des
définitions de Money et Stoller : elle s'appuie sur l'articulation entre nature et culture
développée par Claude Lévi-Strauss pour renvoyer le sexe au biologique et le genre au
culturel. À la même époque, les universitaires français préfèrent les expressions « rapports de
sexe » ou « rapports sociaux de sexe »,.
À partir des années 1980, sous l'influence de la pensée de Michel Foucault, le genre est étudié
dans son rapport au pouvoir et aux normes sociales. Dans le même temps, les études de genre
gagnent de l'ampleur dans les universités au delà de la sociologie, en histoire notamment,.

Enfin, le genre et son « injonction normative » sont la base des réflexions de Gayle Rubin et
Judith Butler à partir des années 1990 dans leurs études sur les minorités sexuelles.

La notion de genre est également utilisée par le mouvement féministe à partir des années 1970
puis 1980, qui souhaite démontrer l'oppression créée par la hiérarchie des sexes.

Usage courant[modifier | modifier le code]

En anglais, le mot « gender » est utilisé de manière courante, généralement pour exprimer les
différences entre femmes et hommes en insistant sur les différences culturelles plutôt que
biologiques. C'est donc via les traductions de l'anglais que ce terme a pénétré les sciences
sociales en France. Cependant, l'utilité de cette traduction-calque en français demeure
débattue car les bornes sémantiques des termes « sexe » et « genre » ne seraient pas les
mêmes en français et en anglais, le concept anglo-saxon de gender étant en grande partie
inclus dans le « sexe » français. C'est notamment l'avis de la Commission générale de
terminologie et de néologie qui recommandait en 2005 de ne pas employer « genre » malgré
son utilisation croissante dans certains champs des sciences sociales, arguant qu'« il semble
délicat de vouloir englober en un seul terme des notions aussi vastes », qu'« en français, le
mot sexe et ses dérivés sexiste et sexuel s’avèrent parfaitement adaptés dans la plupart des cas
pour exprimer la différence entre hommes et femmes, y compris dans sa dimension
culturelle » et concluant que « la substitution de « genre » à sexe ne répond donc pas à un
besoin linguistique », et ce même si l'emploi de « genre masculin/féminin » pour désigner
hommes et femmes a des attestations remontant au XVIe siècle.

Définition[modifier | modifier le code]

Le genre peut se définir de la manière suivante :

« [U]n système de bicatégorisation hiérarchisée entre les sexes (hommes/femmes) et entre les
valeurs et représentations qui leur sont associées (masculin/féminin). »

Le genre se distingue donc du sexe : il va au delà des attributs biologiques pour s’intéresser à
la différence sociale. Le concept de genre permet donc de penser les relations entre femmes et
hommes en termes de rapports sociaux.

Mais le genre se distingue également de l'orientation sexuelle (hétérosexualité, bisexualité,


homosexualité) qui elle-même se distingue de la transsexualité.

Construction sociale[modifier | modifier le code]


Mary Frith (en) (Moll Cutpurse) a scandalisé la société anglaise du XVIIe siècle en portant
des habits masculins et fumant en public, à l'opposé du rôle de genre.
Article connexe : Constructivisme social.

La sociologue britannique Ann Oakley explique que masculinité et féminité ne sont pas des
substances « naturelles » inhérentes à l’individu, mais des attributs psychologiques et
culturels, fruits d’un processus social au cours duquel l’individu acquiert les caractéristiques
du masculin ou du féminin. Elle propose ainsi d’introduire la notion de genre comme outil
d’analyse pour permettre la distinction entre la dimension biologique (le sexe) et la dimension
culturelle (le genre).

Le genre est ainsi l'identité construite par l'environnement social des individus : la masculinité
ou la féminité ne sont pas des données naturelles mais le résultat de mécanismes de
construction et de reproduction sociale. Consciemment ou inconsciemment, la société
s’organise selon le paradigme des « choses des hommes » et des « choses des femmes », au
point que l’on se convainc qu’il existe des domaines ou des niveaux de domaines socialement
réservés à tel ou tel des deux sexes[réf. à confirmer].

Simone de Beauvoir écrit dès 1949, en clin d'œil à « On ne naît pas homme, on le devient »
d'Érasme : « on ne naît pas femme, on le devient. ». Dans Le deuxième sexe, elle explique
comment la civilisation et l'éducation agissent sur les enfants pour les orienter dans un rôle
masculin ou féminin qui sert l'ordre social alors même que filles et garçons ne sont pas
initialement distinguables.

Judith Butler rajoute que le genre est « performatif » : les actes et les discours des individus
non seulement décrivent ce qu'est le genre mais ont en outre la capacité de produire ce qu'ils
décrivent. Ainsi, le genre « désigne l’appareil de production et d’institution des sexes eux-
mêmes. » Elle décrit le genre comme « une série d’actes répétés […] qui se figent avec le
temps de telle sorte qu’ils finissent par produire l’apparence de la substance, un genre naturel
de l’être. »

Ainsi, pour Christine Delphy, penser le sexe en termes de donnée biologique est une impasse.
Pour elle, le sexe est avant tout une représentation de ce que la société se fait de ce qui est
« biologique » : « le genre précède le sexe ; dans cette hypothèse le sexe est simplement un
marqueur de la division sociale. » Cette division sociale binaire entre masculin et féminin
n'est pas universelle puisque certaines sociétés peuvent inclure un troisième sexe avec des
rôles qui sont considérés comme distincts des rôles féminins ou masculins ; ce troisième sexe
peut inclure les intersexes ou les eunuques. Des exemples en sont les Hijras du sous-continent
indien ou les Muxe de l'Oaxaca (Mexique).

Processus relationnel[modifier | modifier le code]


Ainsi, le genre est une construction sociale dans la mesure où la société attribue « des rôles,
des tâches, des caractéristiques et des attributs » différenciés à chaque sexe. Toutefois ces
caractéristiques ne sont pas acquises de manière autonome mais bien dans la relation avec les
autres et la société, et ce dès la naissance. En effet, « le sexe est l’une des premières
caractéristiques, si ce n’est la première, que les parents et l’entourage social connaissent de
l’enfant qui vient de naître. » Les travaux sociologiques et psychologiques montrent que le
sexe est une catégorie sociale qui influe les rapports des parents à l'enfant, la prise en charge
par les structures d'accueil, etc. : il existe une « socialisation sexuée » qui contribue à la
construction de l'identité de l'enfant.

Ainsi selon Lawrence Kohlberg, les enfants apprennent à connaître les stéréotypes de genre à
partir de leur environnement. Lorsqu'ils acquièrent la « consistance de genre » (la
connaissance que leur sexe est fixe), vers six ans, le fait de se conformer à ce qu'on attend
d'eux (par exemple, jouer aux poupées pour les petites filles et au camion de pompier pour les
garçons) est alors gratifiant socialement. Et à l'inverse, il devient inacceptable de ne pas se
comporter en accord avec son genre. L'approche psychosociologique ajoute que les
différences de comportement entre femmes et hommes sont le produit de la division sexuelle
des tâches et que cette division se reproduit par les pratiques traditionnelles et culturelles : les
stéréotypes de genre façonnent la perception des comportements et conduisent à leur propre
réalisation. Toutefois, les pratiques peuvent évoluer avec le temps et d'un pays à l'autre : les
stéréotypes de genre évoluent dans l'espace et le temps.

De même, en sociologie, l'approche interactionniste parle du genre comme quelque chose qui
est « accompli » : les attributs féminins et masculins n'existent que par le sens qui est donné
aux actes des femmes et des hommes. Erving Goffman développe ainsi une approche
dramaturgique : les personnes agissent comme des acteurs sur une scène dont les
comportements sont interprétés.

Rapport de pouvoir[modifier | modifier le code]


Louis XIV enfant avec son frère « Monsieur » Philippe d'Orléans, habillé en robe. Tableau
attribué à Henri et Charles Beaubrun.

La division genrée des rôles est parfois perçue comme induisant une hiérarchie. L'historienne
Joan W. Scott présente cette dimension en ces termes : « le genre est un élément constitutif de
rapports sociaux fondés sur des différences perçues entre les sexes, et le genre est une façon
première de signifier des rapports de pouvoir. »

L'anthropologue Françoise Héritier constate que la distinction entre féminin et masculin est
universelle et que « partout, de tout temps et en tout lieu, le masculin est considéré comme
supérieur au féminin » ; elle appelle cela « la valence différentielle des sexes ». Partant des
travaux de Claude Lévi-Strauss, elle observe qu'un présupposé fondamental manque à sa
théorie de l'alliance : pourquoi les hommes se sentaient-ils le droit d'utiliser les femmes
comme monnaies d'échange ? « Sous toutes les latitudes, dans des groupes très différents les
uns des autres, nous voyons des hommes qui échangent des femmes, et non l’inverse. »

Selon Françoise Héritier, l'observation du monde incluant les différences anatomiques et


physiologiques conduit à une classification binaire : « La plus importante des constantes, celle
qui parcours tout le monde animal, dont l’homme fait partie, c’est la différence des sexes. (…)
Je crois que la pensée humaine s’est organisée à partir de cette constatation : il existe de
l’identique et du différent. Toutes les choses vont ensuite être analysées et classées entre ces
deux rubriques. (…) Dans toutes les langues il y a des catégories binaires. » Elle constate que
dans toutes les langues, ces catégories binaires sont rattachées au masculin ou au féminin. Par
exemple, le chaud et le sec sont rattachés au masculin dans la pensée grecque, le froid et
l'humide au féminin. Or ces catégories sont toujours culturellement hiérarchisées :
« L’observation ethnologique nous montre que le positif est toujours du côté du masculin, et
le négatif du côté du féminin. Cela ne dépend pas de la catégorie elle-même : les mêmes
qualités ne sont pas valorisées de la même manière sous toutes les latitudes. Non, cela dépend
de son affectation au sexe masculin ou au sexe féminin. (…) Par exemple, chez nous, en
Occident, “actif” (…) est valorisé, et donc associé au masculin, alors que “passif”, moins
apprécié, est associé au féminin. En Inde, c’est le contraire : la passivité est le signe de la
sérénité (…). La passivité ici est masculine et elle est valorisée, l’activité – vue comme
toujours un peu désordonnée – est féminine et elle est dévalorisée. »

Pour Friedrich Engels, qui a développé la théorie marxienne de la lutte des classes en
analysant la famille, la relation exploitant-exploité qui existe entre la bourgeoisie et le
prolétariat s'étend au foyer, dans lequel le mari est un autocrate : avec l'émergence de
l'économie capitalistique, le travail domestique de la femme, qui ne produit pas de surplus, n'a
aucune importance.

Cette hiérarchie du masculin-féminin est analysée par le sociologue français Pierre Bourdieu
comme une véritable domination masculine socialement construite : « c'est à travers toute une
éducation, composée de rituels d'intégration de la norme masculine, que se façonne l'identité
masculine, et que l'homme assure dans la société une fonction de reproduction de la
domination ».

Pour Isabelle Jacquet ce sont les hommes qui dominent, légifèrent, commandent,
condamnent, tandis que les femmes leur sont inférieures dans cette organisation.
L'anthropologue Nicole-Claude Mathieu parle d'androcentrisme comme un biais concernant la
non-prise en considération des rapports sociaux dans lesquels les femmes sont impliquées.

Genre et autres rapports de pouvoir[modifier | modifier le


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Article connexe : Intersectionnalité.
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Le genre, en tant que rapport de pouvoir, ne peut être envisagé de manière séparée d'autres
rapports de pouvoir basés sur la « race », la classe sociale, la sexualité, l'âge, etc.
Une telle approche, liant race, classe et genre, a notamment été développée par le féminisme
afro-américain à partir des années 1960 pour lequel l'explication des oppressions raciale et de
classe nécessite de prendre en compte le genre. L'attention portée à la diversité socio-
culturelle s'est répercutée notamment en sociologie.

Ainsi, pour l'historienne Joan W. Scott, « on ne peut comprendre l’identification raciale
indépendamment de l’identification de genre : les deux sont construites ensemble, et chacune
renvoie à l’autre. » Elle observe notamment dans le discours contemporain à la colonisation
de l'Algérie des métaphores liant dévoilement et pénétration, domination coloniale et
domination sexuelle, qu'elle met en parallèle avec les débats entourant le voile islamique en
France qui concerne l'immigration mais se focalise sur les femmes et leur corps.

Politique publique et genre[modifier | modifier le code]


Le concept de genre et les recherches universitaires liées servent parfois de base aux
politiques publiques visant à réduire les inégalités entre les femmes et les hommes. En France,
l'Inspection générale des affaires sociales note en effet que « Toutes les politiques de
promotion de l'égalité butent sur un obstacle majeur, la question des systèmes de
représentation, qui assignent hommes et femmes à des comportements sexués, dits masculins
et féminins, en quelque sorte prédéterminés » ainsi selon certains il faudrait « substituer à des
catégories comme le sexe […] le concept de genre qui […] montre que les différences entre
les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature, mais sont historiquement
construites et socialement reproduites »[réf. insuffisante].

De manière notable, le terme de « genre » est ainsi intégré dans le rapport final de la
conférence mondiale sur les femmes de Pékin, organisée par l'ONU en 1995. Il s'agit alors
d'appréhender les inégalités de manière holiste, dans une réflexion qui englobe les hommes et
les dynamiques sociales.

La notion de genre est également utilisée par l'Organisation mondiale de la santé, pour qui
« le mot “genre” sert à évoquer les rôles qui sont déterminés socialement, les comportements,
les activités et les attributs qu'une société considère comme appropriés pour les hommes et les
femmes. » L'UNESCO place l'égalité de genre parmi ses priorités globales, la considérant
comme « une condition essentielle permettant aux femmes et aux hommes de bénéficier
pleinement de leurs droits humains. »

Critiques du concept de genre et « théorie du


genre »[modifier | modifier le code]
L'expression « théorie du genre » : querelle sémantique[modifier | modifier le
code]

L'expression « théorie du genre » est parfois présentée comme une traduction de l'expression
anglaise « gender theory »,,. Selon d'autres auteurs, en revanche, il s'agit d'une « francisation
maladroite des gender studies », les études de genre,,,. Ainsi, la pertinence de l'expression
« théorie du genre » est contestée par de nombreux chercheurs estimant que le genre n'est pas
une théorie mais plutôt un outil ou une méthode qu'ils utilisent ponctuellement,,.
Ainsi, le sociologue Éric Fassin insiste sur le fait que « le genre est un concept. Ce n'est ni une
théorie ni une idéologie, mais un outil qui aide à penser ». L'expression « théorie du genre »
serait, selon Laure Bereni, une tentative de faire croire qu'il existe une stratégie politique
unifiée derrière les études de genre.

Pour Joan W. Scott, « Quoi qu’en disent les catholiques […] il n’y a pas de “théorie du genre”
— la “théorie du genre” est une invention qui a remplacé le communisme dans la rhétorique
du Vatican. » Pour elle, cette expression est utilisée par « les adversaires du “genre” » qui
entendent faire valoir que les différences entre femmes et hommes établissent « une
complémentarité qui justifierait selon eux une inégalité. » Pour Bruno Perreau, « la “théorie
du genre” n'existe que dans la tête des opposants à l'égalité des droits. Cette croyance repose
sur le fantasme selon lequel le sexe et la sexualité pourraient être déterminés par un simple
discours ». Selon Odile Fillod, cette expression a été forgée au début des années 2000 par
Tony Anatrella à des fins rhétoriques, dans le cadre de l'offensive menée par le Vatican contre
les politiques remettant en cause les rôles de sexe traditionnels, promouvant les droits des
femmes et étendant les droits des personnes LGBT.

L'expression « théorie du genre », calquée sur l'anglais « gender theory », ne serait par ailleurs
pas anodine : alors que l'anglais « theory » peut avoir le sens d'une « hypothèse testée et
confirmée », le sens français de « théorie » est celui d'une « construction intellectuelle
méthodique et organisée de caractère hypothétique ». Pour François Cusset, cité par Éric
Aeschimann dans un article du Nouvel Observateur, « aux États-Unis, le mot “theory”
désigne un discours critique à contenu philosophique mais qui a dépassé le cercle des
philosophes. » Et pour Aeschimann, « a contrario, en français, la “théorie” peut renvoyer à un
système de pensée très cohérent, et alors en effet, le genre n’est [pas] une théorie. ».

Le journaliste Éric Aeschimann, après avoir rappelé que, pour les « défenseurs du genre », la
« théorie du genre » n'existe pas, le genre étant un « concept » ou un « champ d'étude »,
considère que le terme de théorie est approprié pour désigner non pas une « doctrine unifiée »,
mais « l’hypothèse que les identités sexuelles ne sont pas biologiquement déterminées, mais
socialement construites ».

Cependant, pour d'autres chercheurs, l'emploi de « théorie du genre » au singulier masquerait


la pluralité de thèses aussi différentes que celles de Judith Butler ou Christine Delphy. Ainsi,
dans un contexte universitaire, lorsque l'expression « théories du genre » est employée, c'est
presque toujours au pluriel : Anne-Emmanuelle Berger affirme ainsi que « la théorie du genre
n'existe pas. Il en existe une multitude » et Judith Butler que « les théories du genre existent
au pluriel. »

L'expression « théorie du genre » employée par Vincent Peillon, ministre de l'Éducation


nationale en mai 2013, suscite de nombreuses réactions dans le monde des sciences sociales et
notamment la publication d'une tribune, signée par une centaine d'universitaires, qui indique
qu'« il n’y a pas “une” théorie du genre, fantasme entretenu par ceux et celles que la
perspective d’une égalité effective dérange ou effraie, mais “des” études de genre. »,. Après
avoir employé l'expression en 2011, Najat Vallaud-Belkacem la juge en 2013 impropre.

Toutefois, pour le journaliste Éric Aeschimann, « théorie » a également le sens


d'« hypothèse » : « En faisant l’hypothèse que les identités sexuelles ne sont pas
biologiquement déterminées, mais socialement construites, le concept de “genre” a ouvert un
espace de réflexion, de recherches et de pratiques très variées », ainsi, dans ce sens, il n'est
« pas erroné de parler de “théorie”, même s’il n’existe pas une doctrine unifiée. »

Critiques du concept de genre[modifier | modifier le code]

Des critiques du concept de genre — alors généralement désigné par les expressions « théorie
du genre », « théorie du gender » ou « gender » — émergent dès les années 1980 puis se
développent dans les années 1990 sous la plume d'auteurs catholiques, notamment lorsque la
notion de genre est intégrée au rapport final de la quatrième conférence mondiale sur les
femmes malgré les objections du Saint-Siège. Ces auteurs dénoncent en effet ce qui est, selon
eux, « un discours idéologique unifié qui aurait pour but de déstabiliser les rapports
traditionnels entre les sexes. »

Pour les critiques de cette notion, le genre, avant d'être un outil d'analyse, est une « théorie et
même une métaphysique » dont l'objectif est de « déconstruire » les fondements de notre
société au nom du principe d'égalité entre hommes et femmes poussé jusqu'à
l'« interchangeabilité ». Pour certains de ces auteurs, le genre est une notion « arbitraire »
dérivée à la fois du socialisme et du libéralisme, alliant « égalitarisme » et « utilitarisme »,
susceptible de « s’imposer violemment aux différentes cultures à travers la mondialisation »,
et témoignant d'une « soif d'auto-suffisance ». Le genre agirait comme l'instrument d'une
« nouvelle culture » fondée sur la remise en cause de la sexualité humaine comme
« inclination vers l'autre sexe » et la contestation des « rôles fondés sur les différences
naturelles ». Selon la philosophe Chantal Delsol, avec la « théorie du gender », nous sommes
« à l'acmé de la volonté de refaire le monde selon notre désir » et la consécration du « désir de
l'individu de choisir, sinon son sexe biologique, au moins son appartenance de « genre » ».
Elle considère qu' « apprendre le gender à l'école [...] dans le cours de SVT (sciences de la vie
et de la terre) » est « de la propagande », car « il ne s'agit aucunement d'une partie de la
science, mais bien d'une opinion, et plutôt en l'occurrence d'une idéologie. »

Pour certains auteurs, tels que le prêtre Michel Schooyans, le psychanalyste Jacques Arènes
ou le prêtre et psychologue Tony Anatrella, le genre est une idéologie utilisée par une
minorité subversive et militante emmenée par le « lobby homosexuel » et le mouvement
LGBT qui « s’en prend délibérément à tout ce qui pourrait rappeler et signifier la différence
sexuelle » afin de remettre en cause la prééminence de l'hétérosexualité et revendiquer le
mariage homosexuel.

Selon le pape Benoît XVI, « ce qui est souvent exprimé et entendu par le terme « gender », se
résout en définitive dans l’auto-émancipation de l’homme par rapport à la création et au
Créateur » et légitime le mariage homosexuel, l'homoparentalité et la procréation
médicalement assistée,,.
« Le gender c'est pas mon genre » : un slogan de La Manif pour Tous.

De même, en France, des opposants au mariage des couples homosexuels, notamment La


Manif pour Tous, établissent un lien entre la « théorie du genre » et l'ouverture du mariage
aux couples de même sexe ou des programmes de lutte contre les stéréotypes filles-garçons à
l'école . Ces positions trouvent écho chez certains politiques, en premier lieu au sein de la
droite catholique conservatrice, puis auprès de nombreux députés et sénateurs UMP, qui
demandent par exemple la création d'une commission d'enquête à l'Assemblée nationale,
regrettant que les études de genre aient intégré la « théorie du gender » qu'ils présentent
comme un système de pensée et d’organisation globale de la société refusant en général ce qui
est donné par la nature et en particulier le corps sexué lui donnant un « sens subversif de
l’indifférenciation des sexes ». Ces députés attribuent ainsi à la « théorie du gender » la
création de laboratoires sur le genre dans différents établissements d'enseignement supérieur,
l'introduction d'un chapitre intitulé « Devenir homme ou femme » dans les manuels scolaires
de sciences de la vie et de la terre de première, la répression des discriminations fondées sur
l'orientation ou l'identité sexuelle, la lutte contre les stéréotypes filles-garçons dans certaines
crèches, le remplacement de certains termes du code civil comme « femme et mari » par
« époux » et « père et mère » par « parent » dans le cadre du projet de loi sur le mariage
homosexuel ou encore le programme de lutte du gouvernement contre les discriminations
basées sur l'orientation sexuelle,. À partir de 2013, divers groupes politiques, liés pour certains
à La Manif pour Tous, ont lancé en France des campagnes prêtant à l'Éducation nationale
l'intention d'enseigner la « théorie du genre » à l'école, ; les groupes les plus radicaux ont
affirmé que cet enseignement s'accompagnerait de cours d'éducation sexuelle dès l'école
maternelle et de propagande en faveur de l'homosexualité. Bien que rapidement démenties,
ces rumeurs ont occasionné des mouvements d'inquiétude, notamment dans certains milieux
issus de l'immigration,.

Bibliographie[modifier | modifier le code]


Article connexe : Bibliographie sur les études de genre.

Ouvrages généraux[modifier | modifier le code]

 Laure Bereni, Sébastien Chauvin, Alexandre Jaunait et Anne Revillard, Introduction


aux études sur le genre, de Boeck Supérieur, 2012
 Pierre Bourdieu, La domination masculine, Paris, coll. Liber Le Seuil, 1998
 Françoise Héritier, Masculin-féminin. La pensée de la différence, Odile Jacob, 1996
 Judith Butler
o Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l'identité. Paris : La
Découverte, 2006
o Ces corps qui comptent. De la matérialité et des limites discursives du "sexe".,
(traduction Charlotte Nordmann) Paris, Éditions Amsterdam, 2009
o Défaire le genre, (traduction Maxime Cervulle) Paris, Éditions Amsterdam,
2012
 Christine Delphy
o L'ennemi principal (Tome 1): économie politique du patriarcat, Paris,
Syllepse, 1998. (Réédité en 2009 par Syllepse, (ISBN 2849501980)
o L'ennemi principal (Tome 2): penser le genre, Paris, Syllepse, Paris, 2001.
(Réédité en 2009 par Syllepse, (ISBN 2907993887)
o Penser le genre: quels problèmes? Dans M.-C. Hurtig, M. Kail, & H. Rouch,
Sexe et genre. De la hiérarchie entre les sexes (p. 89-102). Paris : CNRS
Éditions, 2003[non pertinent]
 Joan Wallach Scott
o La Citoyenne paradoxale. Les féministes françaises et les droits de l'homme,
Albin Michel, 1998
o De l'utilité du genre, Paris, Éditions Fayard, 2012.
 Anne Fausto-Sterling
o (en) Fausto-Sterling, Anne, Myths of gender: biological theories about
women and men, New York, BasicBooks, 1992, 2e éd., poche (ISBN 978-0-465-
04792-5, LCCN 92053170)
o (en) Fausto-Sterling, Anne, Sexing the body: gender politics and the
construction of sexuality, New York, Basic Books, 2000, 1e éd., poche
(ISBN 978-0-465-07714-4, LCCN 00703212)
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o Fausto-Sterling, Anne, (trad.) Boterf, Anne-Emmanuelle, Les cinq sexes :
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 Collectif, sous la direction de Eleni Varikas, Sous les sciences sociales, le genre.
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 Françoise Thébaud, Écrire l'histoire des femmes et du genre, Lyon, ENS éditions,
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 Clio, Femmes Genre Histoire (revue), 1995

Ouvrages critiques[modifier | modifier le code]

 Sylviane Agacinski, Femmes entre sexe et genre, Seuil, 2012


 Tony Anatrella, Gender - La controverse, Téqui, 2011
 Alain de Benoist, Les Démons du Bien : du Nouvel Ordre Moral à l'idéologie du
genre, Pierre-Guillaume de Roux, 2013
 Christian Flavigny, La Querelle du genre, PUF, 2012
 Drieu Godefridi, De la violence de genre à la négation du droit, Texquis, 2013
 Béatrice Bourges, Aude Mirkovic, Élizabeth Montfort, De la théorie du genre au
mariage de même sexe... L'effet Domino, Peuple Libre, 2013.
 Jacques Guigou, Une autonomisation du sexe : le genre, L'impliqué, 2014 ISBN 978-
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 Élizabeth Montfort, Le Genre démasqué : Homme ou Femme ? le choix impossible,
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 Marguerite Peeters A., Le Gender, une norme mondiale ?  : Pour un discernement ,
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 Michel Schneider, La Confusion des sexes, Flammarion, 2007
 Collectif, Gender, qui es-tu  ?, Éditions de l'Emmanuel, 2012
 L'éducation à l'âge du gender : Construire ou déconstruire l'homme  ?, Michel
Boyancé, Rémi Brague, Thibaud Collin, Frédéric Crouslé, Jean-Noël Dumont et
Xavier Lacroix, éditions Salvator, coll.carte blanche, 2013, (ISBN 9782706709814)
 Jacques Wajnsztejn, Rapports à la nature, sexe, genre et capitalisme, Acratie, 2014.
 Bérénice Levet, La théorie du genre ou Le monde rêvé des anges : essai, Grasset,
2014.

Notes et références[modifier | modifier le code]


Notes[modifier | modifier le code]

1. ↑ L'expression gender theory est utilisée par plusieurs sociologues américains pour désigner leur champ
d'études. Selon Myra Marx Ferree (en), la gender theory « se concentre sur la manière dont on
attribue à des comportements et des rôles spécifiques une signification en matière de genre, sur la
manière dont on divise le travail pour exprimer symboliquement les disparités entre les genres et sur la
manière dont diverses structures sociales [...] incorporent des valeurs ou confèrent des avantages liés
aux genres ». Selon Jean Potuchek, qui se réfère notamment à l'article Doing gender  (en) de
Candace West et Don Zimmerman, la gender theory « définit le genre non pas en tant que rôle
individuel appris dès l'enfance et relativement stable par la suite, mais en tant que système d'inégalités
qui se crée et se recrée dans l'expérience quotidienne [...] Les sociologues en gender theory ne font pas
d'hypothèse à propos du « caractère naturel » des catégories de genre dichotomiques, mais ils examinent
la construction sociale de ces catégories à travers un ensemble de frontières qui définissent ce qui est
mâle ou femelle, masculin ou féminin ». Ce point de vue n'est cependant pas le seul, différents auteurs
soulignant la variété des approches sociologiques de la gender theory,. La « gender theory », en tant que
mise en œuvre du concept de genre, est donc une notion connexe des études de genre, dans lesquelles le
concept de genre est appliqué.

Références[modifier | modifier le code]

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findings », Bull Johns Hopkins Hosp., vol. 96, no 6, 1955, p. 253-264 (PMID 14378807) :

« The term gender role is used to signify all those things that a person says or does to disclose himself
or herself as having the status of boy or man, girl or woman, respectively. It includes, but is not
restricted to, sexuality in the sense of eroticism. »
8. ↑ (en) Ralph Greenson, « On homosexuality and gender identity », International Journal of
Psychoanalysis, no 45, 1964 (PMID 14167034) :

« One’s sense of being a member of a particular sex; it is expressed clinically in the awareness of being
a man or male in distinction to being a woman or female. »

9. ↑ (en) Robert Stoller, Sex and gender: The development of masculinity and femininity, Hogarth,
1968, p. 9-10 :

« Gender identity starts with the knowledge and awareness, whether conscious or unconscious, that one
belongs to one sex and not the other [...] gender role is the overt behavior one displays in society, the
role which he plays, especially with other people. »

10. ↑ (en) John Money et Anke Ehrhardt, Man and woman, boy and girl. The differentiation and
dimorphism of gender identity from conception to maturity, Johns Hopkins University Press, 1972,
p. 4 :

« Gender role is the public expression of gender identity, and gender identity is the private expression
of gender role. »

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« Les médiévistes et l'histoire du genre en Europe », 2008 (lire en ligne [archive])
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français du mot “gender” » [archive], sur Bulletin Officiel n°34 du 22 Septembre 2005, 2005 : « La
substitution de genre à sexe ne répond donc pas à un besoin linguistique et l’extension de sens du mot
genre ne se justifie pas en français. Dans cette acception particulière, des expressions utilisant les mots
genre et a fortiori l’adjectif genré, ou encore le terme sexospécificité, sont à déconseiller. ».
14. ↑ Karen Offen, « Le gender est-il une invention américaine ? », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés,
no 24, 2006, p. 291-304 (lire en ligne [archive])
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genre, de Boeck Supérieur, 2012
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Sous la direction de Léa Sgier, politologue au département de science politique

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« Gender theory focuses upon how specific behaviours and roles are given gendered meanings; how
labor is divided to express gender differences symbolically, and how diverse social structures [...]
incorporate gender values and convey gender advantages »

55. ↑ (en) Jean Potuchek, « Employed Wives' Orientations to Breadwinning: A Gender Theory
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« Gender theory does not define gender as an individualized role that is learned in childhood and
relatively stable thereafter, but as a system of inequality that is created and recreated in daily
experience [...] Gender theorists do not assume the "naturalness" of dichotomous gender categories,
but examine the social construction of such categories through a system of boundaries that delineate
male and female, masculine and feminine. »

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hommes et les femmes ou encore de l’homosexualité, et de faire œuvre de pédagogie sur ces sujets »
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77. ↑ Favier 2012, p. 6
78. ↑ Alain Finkielkraut, « L'esprit de l'escalier » [archive], sur RCF Causeur : « Il y a bien une théorie, et
même une métaphysique du genre [...] Les études de genre reposent sur l’idée que tout dans le monde
humain [...] relève de l’histoire. Il y a bien des sexes biologiques mais la différence entre le masculin et
le féminin est une construction sociale et historique [...] Cette construction il s’agit [...] de la mettre à
bas pour accéder à [...] l’égalité ultime que représente l’interchangeabilité des aspirations, des rôles, des
manières d’être et de faire [...] Il s’agit de faire la guerre à toute trace de masculinité et de féminité. »
79. ↑ a, b et c Jutta Burggraf, « « Genre » (« gender ») », dans Lexique des termes ambigus et controversés sur
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80. ↑ a et b Favier 2012, p. 10
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Fréjus, 2011, cité par Favier 2012, p. 11
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famille, la vie et les questions éthiques, Pierre Téqui, avril 2005, p. 595
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85. ↑ Tony Anatrella, « Le Conflit des modèles sexuels contemporains. À propos du concept de
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88. ↑ Josef Ratzinger, Lettre aux Évêques de l’Église catholique sur la collaboration de l’homme et de la
femme dans l’Église et dans le monde, 2004 cité par Favier 2012, p. 13
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homosexuels, c'est la théorie du genre qui est insufflée dans la société française. Cette théorie qui vient
des États-Unis estime qu'homme et femme sont interchangeables. »
92. ↑ « La "théorie du genre" fait mouche à la Manif pour tous » [archive], sur France24, 3 février 2014
(consulté le 6 février 2014)
93. ↑ Quentin Girard, « Deux députés veulent une enquête sur la «théorie du genre» » [archive], sur
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96. ↑ «La manif pour tous» lance des états généraux de la famille [archive], La Croix, 15 septembre 2013
97. ↑ Election des parents d'élèves: les anti-mariage pour tous veulent infiltrer les écoles [archive],
Huffington Post, 10 octobre 2014
98. ↑ Théorie du genre : des élèves absents du fait d'une étrange rumeur [archive], Le Figaro, 29 janvier
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99. ↑ "Masturbation", "théorie du genre" à l'école... Décryptage de cinq folles rumeurs [archive], France
TV Info, 31 janvier 2014

Voir aussi[modifier | modifier le code]


Sur les autres projets Wikimedia :

 Genre, sur Wikimedia Commons


 Genre, sur Wikiquote

Articles connexes[modifier | modifier le code]

 Études de genre, Histoire du genre


 Différence des sexes en psychanalyse, Comparaison biologique entre la femme et
l'homme
 Inégalités homme-femme, Sexisme
 Identité de genre, Transgenre
 Virilité, Masculinité, Féminité
 Féminisme, Queer, Théorie queer
 Test de Bechdel

Liens externes[modifier | modifier le code]

 Laboratoire GenERe (Genre: Epistémologie & Recherches)


 Ça fait genre, Anne-Charlotte Husson, agrégée de Lettres modernes
 Cultures G, genre et cultures contemporaines

Vous aimerez peut-être aussi