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UE7 : SOCIOLOGIE

COURS 4 – GENRE ET SANTE

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I. Origines et usages des concepts


A) De la psychologie aux sciences sociales
B) Une dynamique

II. Division sexuelle du travail et genre

A) Principes
B) Devenir chirurgienne

A TOI DE JOUER
 ACC (Annales Classées Corrigées)
 ASTUCES, pour répondre rapidement et sans erreurs
 Correction détaillée

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I- Origines et usages des concepts

A) De la psychologie aux sciences sociales

Il a fallu attendre les années 1970 pour que cette question


apparaisse dans le calendrier de recherche et qu'elle soit portée
au niveau politique et social.
Auparavant, les travaux étaient produits par des
universitaires masculins, qui ne se souciaient pas de la
question féminine.

Le concept de genre a été élaboré par les psychologues et


Le concept de psychanalystes américains des années 1950s et 1960s pour
genre désigner la séparation entre le corps sexué et l’identité
psychologique.
On s’intéresse notamment à l'ouvrage de Stoler en 1968 (Sex
and Gender): il popularise cette notion de « gender » en sciences
Le genre en humaines. Stoler développe ce concept en appui sur les travaux
psychologie de Money: il s'intéresse aux enfants hermaphrodites (attributs
génitaux sexués indéfinis), dans la mesure où leurs attributs ne
correspondent ni à la définition du sexe mâle ou femelle.

La notion de « gender roles » désigne l'écart entre le sexe


biologique (reçu à la naissance), et le rôle sexuel tel qu'il est
vécu (la manière de se sentir homme ou femme), traduisant une
convention et des constructions sociales. Cette notion de
« Gender roles » et
« gender role » se manifeste et se questionne chez ces enfants.
« gender identity »
selon R.Stoler
En 1964, il utilise la notion de « gender identity », quand il
travaille sur l'homosexualité et la transexualité: dans ces 2 cas, se
pose cette question de l'identité de genre.

Dans le domaine des sciences sociales, les vecteurs sont les historiennes,
anthropologues et sociologues. En effet, ce sont surtout des femmes qui ont travaillé
sur ces problématiques.

Le concept de genre permet de dénaturaliser et de définir le sexe social

Les psychanalystes distinguent les pratiques et l'identité


sexuée. On prend ici l’exemple d’Anne Oackley 1972 Sex, gender
Le genre en and society, ou elle distingue :
sciences
sociales  Le sexe : Il désigne les différences anatomiques et
Anne Oakley biologiques entre mâle et femelle (différences de
(1972) fonctions procréatives) et renvoie à la nature.

 Gender : Il désigne les représentations sociales et


culturelles du masculin et du féminin, la classification
sociale du masculin et du féminin (le "sexe social") et
renvoie à la culture.

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On se situe dans une perspective théorique qui oppose nature


et culture :

 Nature : différences biologiques, perçues comme innées,


invariantes, différence visible des organes génitaux par
exemple.

 Culture : significations sociales, acquises, variables

Il y a des connexions sociales, culturelles, historiques entre


ces 2 niveaux : le masculin et le féminin nous est imposé de
manière à faire de nous des hommes et des femmes.

Cette perspective théorique permet de penser les rapports


sociaux entre hommes et femmes, d'une manière qui se dégage
de la question de la nature : les rapports homme-femme sont
socialement construits, mais en appui sur le biologique.
Dans les rapports sociaux, les différences biologiques peuvent
être des prétextes qui orientent, construisent des rapports, et
des formes de domination masculine.
Elles légitiment les fonctions sociales masculines et féminines.

Exemples :
Ce concept permet de renvoyer le groupe féminin du côté de la
maternité, comme unique fonction sociale, exclusive. C’est aussi
une base à la domination masculine qui peut se construire sur le
modèle de la virilité, la supériorité, la force physique

Cette approche permet aussi de rompre avec des présupposés


préalables en anthropologie et en sociologie.

T.Parsons a développé dans les années 1960 et 70s, un modèle


d'analyse des rôles sociaux des hommes et des femmes, marqué
par la complémentarité. Il a été remis en cause par cette
approche dénaturalisée. Son modèle d'analyse fonctionnaliste a
eu beaucoup de succès, mais a été déconstruit par la suite.
D'après lui, hommes et femmes ont des rôles sociaux et
familiaux différents (division sexuelle du travail) mais
complémentaires. Cette division garantirait l'équilibre, la
stabilité familiale, et donc la stabilité du système social dans sa
globalité.
Il fait ces analyses sur une partie de la classe moyenne nord-
américaine dans les années 1950-1960s. Les femmes sont donc
dans ce modèle, assignées à ce qui renvoie à leur capacité
biologique : gardienne de la reproduction et du bien-être
familial.

Dénaturaliser le sexe social permet aussi de penser le rapport


entre hommes et femmes en termes d'interaction. Le genre
est une construction permanente, qui se défait
potentiellement, et qui est soumise à des changements possibles.
Le genre a donc une perspective dynamique.

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En France, deux auteures se sont intéressées à cette


problématique.

Nicole Mathieu écrit en 1991 L'anatomie politique:


catégorisations et idéologies du sexe :
Nicole-Claude
Mathieu le sexe est le résultat idéologique des rapports sociaux et
(1991) politiques entre hommes et femmes. Il faut étudier le système
social des sexes comme on étudie les systèmes économique,
politique ou religieux.
Il s'agit plus pour elle d'une catégorie sociologique :
l'organisation des sexes est de nature politique.

Colette Guillaumin (1992) Sexe, race et pratique de pouvoir :

elle est à l'origine du concept de sexisme et de sexage. Le


sexage se réfère à l'ancien régime et à l'esclavage de plantation
aux USA : cela renvoie à l'appropriation du corps des femmes par
Colette Guillaumin le groupe masculin, de manière privée (mariage, en terme
(1992) d'institution) ou collective (entretien des membres de la famille,
production domestique).
Un certain nombre de femmes ne le vivront pas forcément
comme un travail, un sacrifice : cela montre comment ont été
intériorisés ces rôles sociaux entre hommes et femmes.

Le concept de genre permet de penser le pouvoir (exercé ou subi)

Joan Scott (1986) écrit l’article Le genre: une catégorie d'analyse


historique utile.

Elle définit le genre comme étant :


"Un élément constitutif des rapports sociaux, fondé sur des
différences perçues entre les sexes, et une façon première de
signifier des rapports de pouvoir"

Elle désigne ici la dimension relationnelle du genre (en termes


de rapports sociaux) et l'antagonisme (confrontation entre
groupes). L'idée que ces rapports sont des rapports de pouvoir
permet de penser la hiérarchie sociale.
Joan Scott
Elle étudie ainsi ces systèmes hiérarchiques et leur mode de
(1986)
fonctionnement, c’est-à-dire la manière dont les sociétés
différencient hommes et femmes et la construction des savoirs
culturels sur les différences entre les sexes.
Or, cette approche est importante car la majorité des historiens
ont fait une analyse, qui fait abstraction de cette question des
rapports entre hommes et femmes.

Ce pouvoir s'exerce dans 2 champs principaux:


 La division sexuelle du travail
 La question de la sexualité, au sens large, incluant
reproduction et maternité

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Françoise Héritier est une héritière de la pensée de Claude


Lévi-Strauss (qui a construit l'Ecole structuraliste). Elle écrit en
1996, Masculin/Féminin : la pensée de la différence.

Elle s'intéresse à la valence différentielle des sexes :


comment une société attribue une valeur inférieure à ce qui est
classifié comme féminin. Cette valence s'inscrit au cœur même
de la pensée humaine. Elle est universelle et est un invariant
transversal. Elle s’exerce sur le corps qui est la première
différence observable.
Françoise Héritier
Penser la différence s’inscrit dans une classification
(1996)
hiérarchique existant aussi dans d’autres catégories cognitives
(haut-bas, gauche-droite, chaud-froid).

L'enjeu principal est le contrôle de la reproduction par les


hommes. En effet, les femmes peuvent engendrer le même et le
différent, ce qui leur confère un pouvoir particulier.
Symboliquement, cette volonté de la société et du groupe des
hommes de contrôler le processus de procréation va intervenir
dans les organisations d’alliance et de parenté.

Maurice Godelier s’inscrit dans une perspective plutôt


matérialiste et marxiste, fondée sur les dimensions
économiques.

La domination masculine est associée au rôle déterminant


joué par les hommes dans l’économie et la parenté. C’est un
rôle qui fonctionne comme un rapport social de production.
Maurice Godelier
Cette domination a aussi pour enjeu la question de la
reproduction

La domination masculine est à la fois :


-matérielle (concrète), et se traduit par la division sexuelle du
travail.
-et symbolique (abstraite), et engendre les règles sociales.

Pierre Bourdieu écrit La domination masculine en 1998.

Il s’intéresse aux rapports sociaux en s’appuyant sur les


travaux des sociologues qui le précèdent. Le masculin et le
féminin sont devenus une « seconde nature » à partir :

-d’une « socialisation du biologique » : à l’identité biologique


Pierre Bourdieu sont associés des règles, normes et comportements éducatifs
(1998) définissant les rôles sociaux.

-d’une « biologisation du social » : on explique et légitime,


avec des arguments biologiques, des différences sociales
construites n’ayant rien de biologique.

Mais le masculin reste toujours le genre dominant.

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B) Une dynamique

a) La dynamique de l’ordre du genre

Est-ce que l’ordre du genre est immuable ?

L’ordre du genre est un concept sociologique abstrait et non-immuable, dont on observe les
manifestations concrètes, c’est-à-dire les inégalités sociales hommes-femmes et les inégalités au sein
du groupe des hommes et de celui des femmes.
Il est voué à des évolutions, d'où le regard des sociologues, qui vise à montrer l’évolution des
dynamiques. Les inégalités entre sexes se recomposent, se retransforment et bougent au cours
du temps. Elles sont propres à chaque société, et sont la manifestation concrète de ces ordres de
genre.
En sociologie, on observe et on constate les manifestations concrètes de l'ordre de genre. Ce rapport
inégalitaire est propre à chaque société, à des périodes données de l'histoire de chaque société.

Nous allons prendre l’exemple de la sexualité et du genre.

Françoise Héritier défend une thèse discutée par les sociologues :

Les méthodes de contraception moderne (hormonale, stérilet) sont des "leviers


Françoise potentiels de la domination masculine" (contraception légalisée vers 1967).
Héritier En effet, cette contraception est l'endroit-même où les femmes ont le contrôle : elle
(2002) permet aux femmes d'assurer un contrôle autonome de la reproduction, qui est
l'objet-même de leur assujettissement, et d’alléger la domination masculine.

Michel Boson, sociologue et démographe, montre que cette thèse est discutable :

Il affirme que la contraception moderne a un rôle fondamental dans l'évolution des


rapports homme/femme mais n'abolit pas l'ordre de genre, et la suprématie
pratique et symbolique du masculin.
Des transformations sociales profondes, changements profonds dans les rapports
hommes / femmes caractérisent le 20e siècle. Elles se répercutent aussi sur la
sexualité (évolution quantitative et qualitative).
On constate une grande individualisation, flexibilisation des pratiques, des
trajectoires et des normes sexuelles qui donnent plus de liberté et d'autonomie à
l'individu et a ouvert l'horizon pour les femmes, notamment celles nées dans les
années 1950s.
Michel Bozon
(2005) Les femmes qui naissent à partir des années 1950s, ont une vie sexuelle qui se
différencie des années antérieures : MAIS s'agit-il d'une véritable libération
sexuelle ?

Cette individualisation ne doit pas être considéré comme synonyme de liberté et


égalité sexuelle, car hommes et femmes sont soumis à des attentes sociales
différentes et révèlent des modes d'actions distincts.
L'existence d’une « asymétrie amoureuse et sexuelle » est l’« expression privée de
la recomposition permanente des inégalités de sexe dans le monde social ». Elle
constitue une forme de recomposition des inégalités et s’observe dans les enquêtes
sur la sexualité.

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b) Les enquêtes sur la sexualité (2006) avec l’interprétation de M. Bozon

Déclaration du nombre de partenaires sexuelles en 2006 enquête SEF,


moyenne sur l'ensemble de personnes entre 18 et 69 ans

Les hommes déclarent plus de partenaires sexuelles que les femmes. Qu'est-ce qui
joue?
 Le recours à la prostitution est + souvent masculin que féminin
 Le mensonge masculin
 L'omission féminine : hommes et femmes finalement, ne comptent pas les
mêmes choses
o Les hommes ont tendance à compter tout
o Les femmes ont tendance à compter "ce qui compte", c’est à dire les
Le nombre de partenaires qui ont relevé d'une relation amoureuse: on voit ainsi
partenaire l'intériorisation de la norme, la contrainte sociale, qui définit
l'acceptable de la sexualité.

En effet, ce qui est moralement acceptable pour les hommes, voire valorisé
(multiplicité des partenaires sexuels) peut mettre en jeu des formes de
stigmatisation moins valorisantes pour les femmes (intériorisation de normes
sociales par homes et femmes).

Des questions ont été posées sur l'idée d'un rapport sexuel avec une personne sans
l'aimer : les hommes sont plus nombreux à l'envisager. De plus, l'apprentissage des
normes, des contraintes sociales, démarre plus tôt.

1ère relation sexuelle: quels motifs ont accompagné la première relation sexuelle ?
Pour les hommes on retrouve la curiosité, l’attirance. Pour les femmes on est plus
dans le registre sentimental de la tendresse et de l’amour. Les jeunes femmes à
La 1ère travers cette expérience, testent leur capacité à nouer une relation
relation
sexuelle Le contrôle social de la sexualité des femmes, s'exerce encore par les groupes de
pairs aujourd'hui. Il mobilise la question de la réputation, qui distingue les filles
sérieuses (se mettent en couple, fondent une famille) et les filles faciles.

Chez les hommes les pratiques sexuelles s'amenuisent et se transforment mais


restent marquées par une continuité et la possibilité de choisir les partenaires
sexuelles. Chez les femmes on constate progressivement une déclaration d'une
certaine continuité, la ménopause n'est plus le signe d'un arrêt de la sexualité.
Cependant les femmes ont une certaine contrainte par rapport aux hommes, elles
sont + dans une situation de pénurie de partenaires :
Activité
sexuelle et  Les femmes âgées sont plus nombreuses démographiquement =>
vieillissement Déséquilibre démographique.
 Les hommes vieux choisissent des femmes plus jeunes
 Les injonctions à physiquement rester jeunes sont exercées de manière plus
marquée chez les femmes âgées. On parle de stigmatisation sociale et de
jeunisme. Il y a une moins bonne tolérance sociale liée au vieillissement chez
les femmes comparée à celle des hommes.

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II- Division sexuelle du travail et genre

A) Les principes
Travaux de Danièle Kergoat, Helena Hirata, Margaret Maruani

Des sociologues précurseurs ont engagé un courant théorique de recherche sur un domaine
totalement inexploré à l'époque. Le travail est considéré comme l'enjeu essentiel (résultat et
point de départ) des rapports sociaux entre les sexes.

La division sexuelle du travail se construit sur un double-principe (complémentarité) :


 Séparation des travaux d'hommes et des travaux de femmes
 Hiérarchie : les travaux de femmes valent moins (symboliquement et matériellement)

Elle se traduit par des différences de rétribution à compétences égales.

Le travail dans un sens général, est "la production du vivre": c'est l'ensemble des activités qui
contribuent à produire la vie. Cela désigne au sens large, le travail salarié ET domestique. Les
sociologues ont fait sauter ce cadre de séparation vie professionnelle et vie familiale. Il y a une idée
d'un continuum.

Ces modalités concrètes de la division sexuelle du travail ne sont pas figées, elles sont dynamiques :
des travaux d'hommes deviennent des travaux de femmes, et vice-versa. Les écarts, et la hiérarchie
eux, se figent: ils se recomposent mais demeurent (ex: qualification des tâches, salaire, un travail
requalifié du côté féminin va perdre de sa valeur symbolique).

Le secteur éducation-santé-action sociale est très féminisé : 73%


sont des femmes. Cette tendance de féminisation se poursuit avec des
promotions de diplômées féminines.

En même temps, on a une variabilité du taux de féminisations


selon les professions de santé. En médecine en 2008, on compte
Ex: Féminisation croissante
39,7% de femmes médecins en activité et 42,6% en 2014.
des professions de santé
Les femmes seraient majoritaires dans les professions libérales après
(INSEE, 2004)
2020. Les femmes sont majoritaires en PACES.

Il existe un accroissement des spécialités déjà féminisées (pédiatrie,


dermatologie) et une sous-représentation dans certaines spécialités
comme la cardiologie, la pneumologie, la médecine interne.
On trouve une sous-représentation en chirurgie: 26,1% contre 42,6%
dans toutes les spécialités.

B) Devenir chirurgienne

Ordre de genre à l'oeuvre dans la profession, qui consiste à exclure les femmes du secteur: La
profession de chirurgien (E.Zolesio)

C'est une profession qui s'est construite au masculin :


Une
construction au Statistique  1 femme médecin pour un homme médecin
masculin  1 chirurgienne pour 4 chirurgiens

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Il y a des disparités entre spécialités, et les femmes sont moins


nombreuses dans les spécialités pures :

 Chirurgie orthopédique : 3%
 Chirurgie thoracique et cardiaque : 4%
 Alors que ophtalmologie 49% et gynécologie 38%

Historiquement, l'histoire de la chirurgie correspond à une


histoire de l'exclusion des femmes, car:

 Elle s'est faite dans les tous 1ers temps sur les champs de
bataille (dont elles sont exclues)

Historique  Des interdits ont exclu les femmes des facs de médecine,
quand ces spécialités ont été reconnues par les universités

 Fin 19ème, quand elles ont eu le droit d'entrer dans les


universités, on trouve des pionnières dans des spécialités
médicales assignées : pédiatrie, gynécologie,
obstétriciennes, mais exclues de la chirurgie

Toutes les caractéristiques du métier sont associées au genre masculin:

 Centralité de la technique : contrôle masculin des outils, des


instruments qui donnent le pouvoir technique et interdiction du forceps
pour maintenir les sages-femmes en situation de subordination

 Activité chronophage et physique : il faut dédier énormément de temps


du fait de longues heures d'une intervention. On a donc une incorporation
de dispositions à résister à la fatigue, la faim, la soif, au stress et aux
Caractéristiques gardes.
techniques,
symboliques et  Heures de gardes : La disponibilité que cela suppose est socialement
dispositions considérée comme incompatible avec la représentation que l'on a du
sociales métier de femmes (un métier qui doit être compatible avec la vie
(capacité à être familiale).
préparés à
certaines Les dispositions supposées et attendues d'un bon chirurgien (caractéristiques
situations) liées à notre genre) sont attribuées de manière générale au genre masculin : prise
de décision rapide, capacité de leadership autoritaire, combativité, endurance.

Ce sont des dispositions physiques, psychiques, relationnelles. Elles sont


transmises dans le milieu des internes, dans le cadre de la sociabilisation
professionnelle.

Ces stéréotypes sont opposés à ceux d'une femme sensible, vulnérable, soumise
etc...

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Zolesio a observé les interactions professionnelles et les sélections. D'après lui,


elles doivent dépasser certains obstacles, qui sont des manifestations concrètes
de la domination masculine :

 Humour chirurgical à caractère sexuel : humour misogyne et obscène,


comme un rappel très fréquent du statut de mâle dominant. Il écarte très
rapidement les femmes qui ne le supportent pas.

 Socialisation primaire, sélective et préparatrice:


o Femmes d'origine sociale supérieure ayant des modèles sociaux de
pères chirurgiens, qui transmettent un modèle, savent à quoi
s'attendre (dimension de la lutte).

o Femmes d'origine populaire: à qui a été transmis très


profondément le modèle de travail acharné, notamment chez les
Comment
mères travailleuses. Le travail y est intégré comme une valeur,
fonctionne (et
presque une religion.
recrute) la
domination
o Un certain nombre d'entre elles s'auto-définissent "comme un
masculine ?
garçon manqué": pour faire face à ces relations professionnelles
difficiles, ces femmes ont intégré les capacités agonistiques, c'est-
à-dire qu'elles ne sont pas dérangées à lutter contre les hommes
(notamment si fratrie importante). Ces capacités agonistiques sont
socialement attribuées aux hommes.

 masculinisation lors de l'internat avec une construction de la spécialité,


du réseau entre pairs, d'une réputation et d’une compétence.
Les femmes sont amenées à se masculiniser, c'est-à-dire de faire oublier
qu'elles sont des femmes : multiplier les gardes, se surinvestir par rapport
aux hommes. Elles rejettent le travail à mi-temps et rejettent la spécificité
de la grossesse : si certaines sont enceintes, elles s'arrangent pour faire
passer l'idée que ce n'est pas un handicap. Elles utilisent le même type de
plaisanteries que les hommes avec lesquels elles sont amenées à travailler
: étant passées par un processus de socialisation sexiste, elles
reproduisent ce sexisme au quotidien

Conclusion:

Faire des analyses en termes de genre amène à travailler à l'analyse de dynamiques sociales qui ne sont
pas figées. Il existe une recomposition des inégalités sexuées et des formes concrètes de la domination
masculine. L’approche sociologique permet de dénaturaliser la différence des sexes: on n'attribue pas à
la nature des aspects socialement construits (ils semblent naturels car profondément intériorisés). Le
biologique est parfois utilisé comme prétexte pour légitimer des différences et des inégalités qui
persistent entre hommes et femmes.

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A TOI DE JOUER
ACC : genre & santé

2016

QUESTION N°100

QUESTION N°101

Q UESTION N°110

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2015

2014

QUESTION N°106
Le concept de genre, en sciences sociales :
A. N’opère pas de distinction entre nature et culture
B. Etablit la correspondance naturelle entre sexe biologique et identité sociale sexuée
C. Permet l'analyse des rapports sociaux de pouvoir entre les sexes
D. Désigne la reproduction comme un enjeu central des rapports entre les sexes
E. Désigne la division sexuelle du travail comme un enjeu central des rapports entre les
sexes

2013

QUESTION N°97
Selon l'anthropologue Françoise Héritier, le levier actuel de la domination masculine est :
A. L'activité professionnelle des femmes
B. La contraception moderne
C. L'éducation féminine
D. La division sexuelle du travail
E. L'éducation masculine

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QUESTION N°106
Le genre, pour les sciences sociales :
A. Est une dimension constitutive des rapports sociaux
B. Est un principe de différenciation qui fonde les rapports de pouvoir entre les sexes
C. Désigne la dimension biologique des sexes
D. Désigne la dimension culturelle de l'identité sexuée
E. Est la domination masculine

QUESTION N°108
Selon Emmanuelle Zolesio, laquelle (lesquelles) de ces caractéristiques associe(nt) le métier de
chirurgien au genre masculin ?
A. La forte charge temporelle de travail
B. L'isolement
C. Le caractère central de la technique
D. La faible présence des femmes
E. La sollicitation physique

2012

QUESTION N°97

Le concept de genre :

A. Fut initialement utilisé par les sociologues américains


B. Entra dans le domaine des sciences sociales avec des travaux d’historiennes
C. Désigne les dimensions biologiques des identités sexuées n’existe pas
D. Désigne la supériorité biologique du sexe masculin

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2016 2015 2014


Q100 : A D Q101 : A B Q106 : C D E
Q101 : A B Q102 : B C
Q110 : A B C D

2013 2012
Q97 : B Q97 : B
Q106 : A B D
Q108 : A C E

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