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Théorie 1 : Du livre à l’édifice : de Traités en Manifestes

Introduction : définitions

L'enseignement architectural englobe projets, histoire et théorie, fusionnant art, technologie et


sciences humaines. Imaginez le défi de donner forme à quelque chose d'inexistant, transformer un
espace. Stonehenge illustre la maîtrise de l'horizontale sur deux verticales. Trois piliers guident cette
quête : matière, lumière et gravité. L'art du dessin, la technologie et la compréhension humaine
convergent, formant ainsi la base de toute création. Chaque projet devient une exploration de formes
et d'espaces, un équilibre entre le concret et l'énigmatique, à l'image de Stonehenge.

Qu’est ce que l’architecture ?


● C’est l’art de construire des édifices
● Dispositions caractère architecturale
● Forme et structure
Qu’est ce que la théorie de l'architecture ?
● ”c’est l’organisation systématique des savoir SUR l'architecture et DE l’architecture , c’est ce
qui permet de penser l'architecture ,non pas comme doctrine mais comme ÊTRE ,comme
production intellectuelle “Bernard Huet
● Ensemble d’idées appliquées à un domaine donné .

La Quête des origines : La Caverne et la Cabane

La quête des origines en architecture se révèle à travers la dualité entre la caverne et la cabane. La
cabane, une structure qui vient se poser sur la terre, incarne l'intervention humaine dans la création
d'abris. Marc-Antoine Laugier, dans son essai sur l'architecture en 1755, explore cette notion, et les
dessins de Charles-Dominique Eisen suggèrent que l'architecture peut découler de cette forme
fondamentale.

D'un autre côté, la caverne, issue de la terre, fabrique un abri en évoquant l'idée de matière continue,
reliant le sol au ciel. Elle symbolise notre connexion primitive avec la nature. Cette dualité entre la
structure qui se pose et celle qui émerge de la terre offre des perspectives riches sur l'évolution de
l'architecture.

Ainsi, la quête des origines en architecture révèle la tension entre la création humaine et
l'environnement naturel, entre la cabane qui s'élève grâce à notre ingéniosité et la caverne qui plonge
ses racines dans le sol, rappelant la continuité entre l'homme et la terre. C'est à travers ces
archétypes que l'histoire de l'architecture se dessine, explorant la manière dont l'homme a forgé son
habitat, entre ciel et terre.

En 1859, Gottfried Semper introduit la notion de "des stil" à travers la hutte des Caraïbes, marquant
un tournant dans la pensée architecturale avec l'idée de l'architecture comparée. Il identifie quatre
éléments fondamentaux dans la construction : le foyer, la toiture, le terre-plein et l'enceinte.

Le foyer représente le cœur de l'habitat, le point central où convergent les activités humaines. La
toiture, au-delà de sa fonction de protection, devient un élément symbolique et esthétique,
définissant le caractère de la construction. Le terre-plein souligne la relation entre l'architecture et le
sol, tandis que l'enceinte délimite l'espace, créant des frontières physiques et conceptuelles.
La Cabane : 1941 THE BOX -Ladan (Suède) -Ralph erskine

"The Box" est une petite maison dans les bois fabriquée à la main par l'architecte Ralph Erskine. La
maison fait environ 20 m 2 divisé en deux parties par une grande cheminée en maçonnerie..La
maison terminée fait 20m2, divisés en deux pièces par une large cheminée. D’un côté une cuisine
avec un poêle à bois, de l’autre la pièce de vie, se transformant en chambre ou en bureau. Le toit
orienté vers le Nord abrite la réserve de bois, la façade sud héberge une terrasse avec une
cheminée d’extérieur.
Pas d’électricité, pas d’eau courante, pas de salle de bain ni de toilettes. La famille Erskine prenait
l’eau de la ferme avoisinante, et y faisait sa toilette.

Afin de marquer l’espace, Erskine inventa des meubles optimisés. Le lit pouvait se plier en deux
pour faire un canapé dans la journée, ou être remonté au plafond par un jeu de poulies. A
l’exception de la porte d’entrée, le mur orienté nord était dédié aux rangements. La dernière partie
du placard était le bureau d’Erskine. Les portes coulissantes révélait un bureau et des rangements
pour ses plans.

Le plan extrêmement réduit de la caravane révèle une conception minutieuse. La paroi nord,
particulièrement épaisse, agit comme une frontière protectrice et intègre des espaces de rangement.
Cette pensée stratégique protège immédiatement la partie nord de l'habitation. Côté sud, l'ouverture
permet d'ajuster la chaleur intérieure et offre un espace extérieur pour profiter des environs.

L'aménagement intérieur est tout aussi remarquable. Le lit près de la cheminée à Poitier sert à
optimiser l'espace, et du côté gauche au milieu, un espace repas généreux est intégré. Cette unité de
vie élémentaire, bien que petite en surface, se révèle complexe et intéressante.

En soulignant la présence de deux cheminées, Erskine démontre l'efficacité et la polyvalence de cet


habitat minimal. Les cheminées servent à la fois à chauffer l'intérieur et à créer un espace pour des
activités extérieures telles que le barbecue. Cette Caravane "The BX" représente ainsi une ingénieuse
harmonie entre espace limité et fonctionnalité multiple, démontrant qu'un habitat minimal peut être
à la fois astucieux et confortable.
Le sauna de la maison expérimentale ‘Alvar Alto

Sauna au bord du lac ,en bois imagine une terrasse ,.Dessin de la porte répétition de l'élément fait sa beauté
CABANON DE LE CORBUSIER - ROQUEBRUNE-CAP-MARTIN:

Le Cabanon est l’archétype de la cellule minimum, fondée sur une approche ergonomique et
fonctionnaliste.Le Corbusier dispose d’un coin-repos, d’un coin-travail, d’un coin-toilettes et d’un lavabo.
Le mobilier se réduit à un couchage, une table, et quelques rangements
DIsposition intérieure : L'intérieur du Cabanon est organisé de manière efficace pour maximiser
l'utilisation de l'espace. Il comprend un espace de vie principal, une petite kitchenette, une salle de
bains compacte et une mezzanine pour le sommeil. La disposition est soigneusement pensée pour
créer une unité habitable fonctionnelle et confortable malgré la petite taille.
Concept de cellule minimum : Le Cabanon incarne l'idée de la "cellule minimum", c'est-à-dire une
unité de vie réduite à ses éléments essentiels. Il reflète la recherche de Le Corbusier pour repenser
l'habitation dans un format minimaliste, mais qui répond toujours aux besoins de ses occupants. Donc
un espace élémentaire qui ne veut pas dire rudimentaire .

Stéréotomique avec continuité ciel-sol :Lorsqu'on associe la stéréotomie à la continuité ciel-sol, on


suggère que les constructions stéréootomiques sont conçues de manière à créer une connexion
visuelle ou physique entre le ciel et le sol.Les constructions stéréotomiques peuvent ainsi mettre en
valeur une harmonie entre les éléments architecturaux et l'environnement naturel, créant une
impression d'unité et de continuité.

Tectonique sans nécessité de continuité :D'autre part, la tectonique peut être interprétée comme
moins dépendante de la continuité directe avec l'environnement. Elle se concentre davantage sur la
logique interne de la structure et la manière dont les éléments porteurs s'assemblent.Cela ne signifie
pas nécessairement une rupture totale avec l'environnement, mais peut permettre une plus grande
liberté dans la création d'une expression architecturale distincte sans être strictement liée à la continuité
ciel-sol.
Les projets de Mies van der Rohe, la Neue Nationalgalerie et la Maison Farnsworth, partagent des caractéristiques
architecturales communes. Leur identité architecturale se dévoile à travers l'utilisation commune de matériaux tels que le
métal et le verre, évoquant une esthétique moderne et épurée. Ces édifices se présentent comme des interprétations
contemporaines du temple classique, mettant en lumière l'importance du socle comme élément fondamental.

Dans la Neue Nationalgalerie, une reformulation audacieuse émerge, où la transparence devient un élément clé. Une
horizontalité élégante semble flotter, maintenue par deux séries de quatre poteaux sur un plan carré. Cette disposition crée
un axe central, offrant une vue panoramique sur l'ensemble de la ville de Berlin. En contraste, la Maison Farnsworth explore
une variation du socle, en intégrant des vides et des plateformes. Un socle à l'arrière se profile à travers le vide, marquant
le début d'une élévation élégante soutenue par quatre poteaux en acier en forme de I.

Les deux projets suivent un schéma similaire, formant un ensemble cohérent avec socle, colonne horizontale et sur
colonnes. Cette composition, bien que rigoureuse, offre une flexibilité formelle, évoquant la diversité des formes possibles,
tout comme le rocher de l'Acropole dans l'histoire architecturale.

Le trilithe, composé du socle, de la colonne et de l'architrave, trouve son expression dans ces œuvres, soulignant
l'importance de ces éléments classiques dans la vision de Mies van der Rohe

“Faire un projet signifie s’adonner au plaisir de construire une pensée.Faire un projet,c’est calculer .La forme
n’est rien d’autre que le résultat de ce calcul “Vaccini
Lorsque l'on approche le Parthénon, il se révèle comme un volume plutôt qu'une simple
façade. Sur ce plan, huit colonnes forment un axe, un nombre pair, créant une symétrie
visuelle. L'élaboration de cet axe qui traverse le centre est une composante clé de sa
conception.

Les principes de Vitruve, firmitas (solidité), venustas (beauté), commoditas (fonction),


guident l'architecture. L'ordonnance, la disposition et la proportion sont considérées comme
essentielles pour atteindre ces objectifs.

Les colonnes doriques, soutenant, expriment la solidité, tandis que les colonnes ioniques,
élevant, suggèrent la légèreté. Le Panthéon à Rome, intégré dans la ville avec un portique
de colonnes, présente une sphère avec un oculus, créant une interaction unique entre le
bâtiment et le ciel, introduisant ainsi un ciel artificiel.

Le traité d'Alberti souligne l'importance du mur à la Renaissance. Les églises à plan centré
sont considérées comme idéales, et les pilastres renforcent le mur. Alberti affirme que la
différence entre une rangée de colonnes et un mur ouvert est mince, illustrée dans Santa
Maria del Fiore à Florence. Cette réflexion marque une période de transition architecturale
où l'interaction entre colonnes et murs prend une signification nouvelle.

Maison Domino corbusier : dessin d’une structure porteuse , espace architecturale fluide
et continue à partir poteaux poutre , s’adresser au sol , s'élever , et couronner

Villa savoye :

La Villa Savoye de Le Corbusier, caractérisée par ses colonnes en nombre impair, offre
une perspective architecturale unique. L'absence d'un axe conventionnel souligne
l'importance du volume plutôt que d'une structure symétrique. Les colonnes supportent
élégamment l'horizontalité du bâtiment, créant un espace où l'accent est mis sur la
fluidité.Le plan, guidé par un grand axe, est porté par une rampe qui traverse tout le projet.
Cette conception permet une promenade architecturale distinctive et une ascension
symbolique vers le ciel. En montant et remontant la rampe, les occupants sont invités à
une expérience dynamique, renforcée par un système poteau-poutre.Le choix d'une
structure sur un carré de 16 souligne l'ingéniosité architecturale de Le Corbusier. En
inscrivant un cercle à travers la maison, l'architecte crée une connexion unique entre
l'espace intérieur et le ciel. Cette approche permet une redécouverte constante du ciel à
travers différents points de vue à l'intérieur de la maison, offrant ainsi une expérience
spatiale riche et poétique.

la Maison Shodhan

Vingt ans après la conception de la Villa Savoye, Le Corbusier présente la Maison


Shodhan, marquée par une évolution dans son approche architecturale. Dans cette
nouvelle réalisation, l'architecte explore des formes plus complexes, tout en conservant sa
fascination pour le Carré. Un aspect crucial de la conception réside dans la réflexion
approfondie sur la régulation de la chaleur et de la lumière, démontrée par des façades
caractérisées par des éléments architecturaux épais. L'espace intérieur se distingue par sa
fluidité, invitant à une promenade architecturale harmonieuse et continue

Pavillon de Barcelone-Mies van der rohe 1929

volume s’organise autour de la cour le bassin , à l’interieur 8 poteaux qui renvoient la


lumière , élevée sur les poteaux une horizontale , plan rectangulaire intégrant à l’inter
Il dessine les poteaux
Le lien entre mur et colonnes dans l'architecture est un élément fondamental qui a évolué
au fil du temps et des différentes périodes architecturales. Ce lien peut être compris à
travers plusieurs concepts et approches, reflétant les changements dans la pensée
architecturale et les besoins fonctionnels. Voici quelques points clés sur ce lien :

​ Rôle Structurel :
● Historiquement, les colonnes ont souvent eu un rôle structurel, soutenant la
charge du bâtiment. Dans ce contexte, le mur est le support principal, tandis
que les colonnes ajoutent un soutien structurel là où il est nécessaire.
​ Ordonnance Classique :
● Dans l'architecture classique grecque et romaine, l'utilisation de colonnes
était souvent associée à un ordre architectural. Les colonnes et les murs
étaient disposés de manière à suivre des proportions et des règles
esthétiques spécifiques, créant un équilibre visuel.
​ Traités Architecturaux :
● Les traités architecturaux, tels que celui d'Alberti, ont influencé la pensée sur
le mur et les colonnes. Alberti, par exemple, souligne que la différence entre
une rangée de colonnes et un mur ouvert est souvent mince, illustrant que
les deux peuvent être considérés comme des éléments architecturaux
similaires.
​ Transition à la Renaissance :
● À la Renaissance, il y a eu une transition dans la façon dont les colonnes
étaient utilisées. Au lieu d'avoir uniquement un rôle structurel, elles ont
commencé à être intégrées de manière plus expressive dans la composition
architecturale, interagissant avec les murs de manière plus complexe.
​ Expression Architecturale :
● Dans des édifices plus récents, le lien entre mur et colonnes est souvent
utilisé comme un moyen d'exprimer une esthétique particulière. Les
colonnes peuvent encadrer des sections de mur, créer des ouvertures
visuelles, ou être utilisées pour définir des espaces spécifiques.

En résumé, le lien entre mur et colonnes est multifacette, impliquant des considérations
structurelles, esthétiques et fonctionnelles. Il témoigne de l'évolution de la pensée
architecturale à travers différentes époques, montrant comment les architectes ont exploré
la manière dont ces deux éléments interagissent pour créer des espaces significatifs et
esthétiquement plaisants.

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