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Cours Théorie du Projet 3ème Année L.M.

D
Département d’Architecture -Annaba-

ORDRES ET PROPORTIONS

La géométrie est la plus pure réalisation de la raison humaine, mais nul ne peut prouver les
axiomes d’Euclide. Celui qui n’y croit pas voit s’écrouler tout l’édifice.

Les termes associés à la mesure - proportion, échelle, dimension, dimensionnement - sont


constamment utilisés par les architectes. Ils sont probablement importants. Mais ils sont de sens
fluctuants.

Occasionnellement, la «dimension» est synonyme de «caractère». L’expression «dimension


constructive de l’espace architectural», par exemple, est synonyme de «caractère constructif de
l’architecture». C’est une référence ostensible à un «espace» dont la «construction» serait un des
axes de coordonnées. Mais comme il n’y a aucun système de transformations qui permettrait de
passer de la «dimension constructive» à la «dimension affective», par exemple, ou toute autre
dimension qu’on voudra, cette référence est purement rhétorique. La «dimension constructive de
l’architecture» regroupe simplement tout ce qui concerne la construction en architecture. Le mot
désigne, en architecture comme ailleurs, la distance entre deux points de l’espace euclidien. La
«grandeur», la «taille» et la «longueur» sont pratiquement synonymes.

Au sens large, une «proportion» désigne n’importe quel rapport quantitatif entre deux objets. Dans
cette acceptation du terme, on peut dire d’un bâtiment qu’il est «sans proportions», parce que les
rapports dimensionnels qu’on y trouve ne sont pas jugés bons. En règle générale, la «proportion»
est employée à mi-chemin des sens premiers, seulement quand un jugement de valeur est affecté
au rapport considéré. On dira, par constat d’une bienveillante neutralité, qu’il y a «un rapport de 1 à
5» mais on jugera que «la proportion de 1 à 5 est mauvaise», ou «bonne», comme on voudra. Le
mot reste synonyme de «rapport quantitatif», mais son usage est plutôt réservé au jugement de
valeur.

Au sens strict, une «échelle» désigne le rapport entre une représentation et l’objet qu’elle
représente. Une échelle de 1/20° signale que le bâtiment considéré est ou sera vingt fois plus
grand que le plan qu’on a sous les yeux. Par extension, une «échelle» désigne tout ce qui informe
le rapport de la représentation à l’objet représenté. Un rectangle dessiné n’a pas d’échelle. Un
rectangle placé à côté d’un bâtonnet de 1 mètre a une échelle. Plus efficacement, un rectangle
avec une porte et un homme debout représente un bâtiment dont la dimension nous est à peu près
connue. Plus généralement, une «échelle» nous informe des dimensions de l’objet lui-même,
quand nous ne pouvons pas savoir si un objet est petit ou loin. Nous le jugeons par comparaison
avec les éléments familiers qu’il côtoie.

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Une «mesure» désigne généralement la méthode qui permet de déterminer une dimension. Mais
assez souvent, la «mesure» est synonyme de «proportion» ou «échelle». Un même bâtiment peut
être indifféremment «à la mesure de l’homme», «à l’échelle humaine» ou «de proportions
humaines».

Un «dimensionnement» est la prescription d’une ou plusieurs dimensions d’un objet à réaliser.


C’est le seul mot de la série qui ait un sens à peu près stable, encore qu’il soit, rarement, utilisé
pour désigner la mesure proprement dite.

1. Proportions :

La proportion est la relation entre les éléments et un tout. On distingue des :


a- proportions architecturales
b- proportions sacrées
c- Proportion de Vitruve
d- Modulor

a- proportions architectures
Le but d'un système proportionnel est de produire un sentiment de cohérence et d'harmonie parmi
les éléments d'un bâtiment.
Un pavage avec des carrés dont les côtés sont les nombres de Fibonacci

b- proportions sacrées

Dans l’architecture sacrée, on retrouve souvent:

- une relation entre la longueur et la largeur et la hauteur


- La fenestration est importante afin que la zone négative des ouvertures a un rapport à la
superficie des murs.
Une symbolique géométrique sacrée qui va à l'extérieur. les proportions de l'édifice se rapportent à
l'observation de la beauté de la nature et ses proportions dans le temps et l'espace et les éléments
de la philosophie naturelle.

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Alhambra

c- proportion de Vitruve
L’« homme de Vitruve » (ou homme vitruvien): est le nom communément donné au dessin, à la
plume, encre et lavis sur papier, intitulé Étude de proportions du corps humain selon Vitruve et
réalisé par Léonard de Vinci aux alentours de 1492.
[…] que la Nature a distribué les mesures du corps humain comme ceci.
Quatre doigts font une paume, et quatre paumes font un pied, six paumes font un coude : quatre
coudes font la hauteur d’un homme. Et quatre coudes font un double pas, et vingt-quatre paumes
font un homme ; et il a utilisé ces mesures dans ses constructions.
Si vous ouvrez les jambes de façon à abaisser votre hauteur d’un quatorzième, et si vous étendez
vos bras de façon que le bout de vos doigts soit au niveau du sommet de votre tête, vous devez
savoir que le centre de vos membres étendus sera au nombril, et que l’espace entre vos jambes
sera un triangle équilatéral.
La longueur des bras étendus d’un homme est égale à sa hauteur.

d- Modulor
L'histoire de cette proportion commence à une période reculée de l'antiquité grecque.
Cette vision se développe et s'enrichit d'une dimension esthétique, principalement au cours des
XIXe et XXe siècles où naissent les termes de section dorée et de nombre d'or.

Le Parthénon s'inscrit dans un rectangle d’Or, c'est-à-dire tel que le rapport de la longueur à la
hauteur était égal au nombre d'or. Sur la figure : DC/DE = N.d’or
Sur la toiture du temple, GF/GI = N. d’or
Le rectangle GBFH est appelé rectangle Parthénon.

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Le Corbusier, Villa Stein, Garches, 1927

La façade principale que Le Corbusier a réalisé à Garches illustre parfaitement ce que peut être un
ensemble de rapports estimables. Rien n’y est laissé à l’écart de nos mesures à tâtons. Ce travail
explicitement fondé sur la section d’or montre une rythmique horizontale finalement classique, a-b-
a-b-a, et une gradation verticale, 1-2-3-4, où toutes les dimensions qui ne sont pas strictement
égales sont nettement différentes.

Louis Kahn, Phillips Exeter Academy, 1972

La bibliothèque de la Phillips Exeter Academy de Louis Kahn est un édifice en brique dont les
linteaux sont, logiquement, évasés vers le haut. Comme Le Corbusier, Louis Kahn a voulu faire
passer de la terre au ciel. Mais les deux architectes ont pris des partis opposés : Le Corbusier
augmente la part des murs de bas en haut, Louis Kahn les allège.

Louis Kahn, Yale Center for British Art, 1969

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Louis Kahn illustre une autre contravention majeure au principe des séries géométriques
croissantes. Dans le Yale Center for British Art, toutes les grandeurs peuvent être distinguées les
unes des autres, rapportées les unes aux autres dans des rapports tendus de 1/2 à 1/5. Les
panneaux d’aciers et de verres sont tous commensurables, sauf les joints creux et les
encadrements, d’une finesse qui défie la mesure à vue de nez.

2. Ordres :
Les ordres architecturaux sont variés. Le mot désigne aussi bien la géométrie que les ordres
classiques issus de l’architecture gréco-romaine organisés autour un module (modulor).

On distingue trois ordres grecs : le dorique, l'ionique et le


corinthien. Les Romains créèrent l'ordre composite et
l'ordre toscan. La redécouverte des monuments antiques
et l'interprétation du traité de Vitruve ont engendré dès le
XVe siècle avec la Renaissance italienne, une
architecture utilisant avec plus ou moins de liberté les
ordres grecs ou romains, leur modénature et leurs
ornements caractéristiques.

L’ordre dont il est question concerne cette propension à ramener l’architecture à des formes
simples, à des géométries élémentaires.

Derrière l’ordre et les dimensions se dissimulent les proportions. L’architecte met en place des
proportions.

L’architecture se réfère à une harmonie de proportions qui sont conservées selon la grandeur du
projet. Or cette notion d’harmonie est différente ; dans l’architecture Grecque les proportions sont
conservées quand la grandeur du temple s’accroit : la porte augmente proportionnellement à la
grandeur de l’édifice. Ils sont grands si le temple est grand. Par contre dans l’architecture romaine,
quel que soit la taille de l’édifice, les portes restent à l’échelle de l’Homme.

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