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(Philippe Gaillard) L'Alliance La Guerre D'alger (BookFi)
(Philippe Gaillard) L'Alliance La Guerre D'alger (BookFi)
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1. C’est un minimum. Certaines évaluations, dont celle de Chems
ed-Din (cf. bibliographie, p. 234) vont jusqu’à huit mille.
12 L’Alliance
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8. Rapport du 20 août 1945 du commissaire principal Costes,
chef de la PRG (police des renseignements généraux) d’Alger
(CAOM, cote Alger 4 I 8).
9. Idem et rapport du 13 juillet 1945 de la gendarmerie de Tizi-
Ouzou (même cote).
10. Le MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démo-
cratiques), créé en octobre 1946, est la vitrine légale du PPA (Parti
populaire algérien) de Messali, interdit depuis septembre 1939, mais
maintenu secrètement.
16 L’Alliance
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25. Entretien avec l’auteur, mars 2005. Secrétaire général du
Parti des travailleurs au début du XXIe siècle, Mustapha Ben
Mohamed était, à cette époque, conseiller municipal MTLD d’Alger.
Il devint, à la fin de 1954, responsable militaire du MNA pour la
région d’Alger.
II
Répétitions générales
(Prolégomènes : « Oiseau bleu » et Kobus)
Au cours de la première année de l’insurrection, la
Kabylie, où Belkacem Krim et d’autres dont Aït
Hamouda dit Amirouche organisent les maquis du FLN,
est restée relativement calme. À l’automne 1955, elle
commence à s’animer. L’armée française pourra-t-elle
s’opposer efficacement à des combattants déterminés et
encadrés par des spécialistes de l’action clandestine ? Il
est permis d’en douter.
Le gouverneur général de l’Algérie, Jacques Soustelle,
ancien directeur du BCRA (Bureau central de ren-
seignement et d’action) de la France libre, n’a pas perdu
le goût des coups tordus. Cet homme que Le Canard
enchaîné appelle « Gros Matou » va laisser monter ou
encourager une action pilote ultrasecrète que des
policiers lui présentent sous un jour séduisant. Puisque
l’armée classique, dans une guerre subversive, souffre
d’un handicap dû aux contraintes légales, réglementaires,
logistiques et déontologiques, pourquoi ne pas opposer à
l’adversaire des « contre-maquis » dégagés de ces entra-
ves et qu’on approvisionnerait en vivres, en tenues, en
armes et en munitions, sans oublier, au besoin, l’appui
aérien ?
Le service action de l’état-major d’Alger va se lancer
dans l’affaire avec l’aide de la DST (Direction de la
sécurité du territoire), le contre-espionnage. Ce sera
l’opération « Action kabyle », alias « Opération K »,
alias « Oiseau bleu26 ». La manœuvre aura lieu en
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26. L’opération Oiseau bleu a été narrée en 1969 par Yves
Courrière (La Guerre d’Algérie, t. II, p. 216 à 233), qui a découvert
24 L’Alliance
cette affaire jusqu’alors tenue secrète, et plus tard par Yves Godard
(Les Paras dans la ville, p. 133 à 135), le capitaine Hentic
(« “Affaire K” : l’armée dans le guêpier du double jeu kabyle » in La
guerre d’Algérie, t. VIII, Jules Tallandier 1974) et Éric Huitric (Le
11e Choc, p. 138 à 152). Camille Lacoste-Dujardin (Opération
Oiseau bleu, des Kabyles, des ethnologues et la guerre d’Algérie) en
a corrigé et complété le récit en s’appuyant sur les journaux des
marches et opérations des unités militaires concernées. Le dernier
état de la question est l’article de Maurice Faivre, « L’Affaire “K”
comme Kabyle », in Guerres mondiales et conflits contemporains,
octobre 1998. Pour être complet, il faut mentionner le petit ouvrage
pamphlétaire de Mohamed Salah Essedik, L’Oiseau bleu. [N.B. On
trouvera dans la bibliographie, p. 234, les noms des éditeurs et les
dates de publication des ouvrages cités en note.]
27. Inspecteur ou indicateur suivant les sources, Hachiche, selon
Camille Lacoste-Dujardin, qui s’appuie sur un tract FLN extrême-
ment précis et sur des interviews, était un militant clandestin du FLN
et est à l’origine de la prise de contact avec Krim. Selon Courrière, il
a été berné par Zaïded et exécuté par le Front au terme de l’affaire.
Répétitions générales 25
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48. Information communiquée par Abderrezak Bouhara, auteur
des Viviers de la libération, à l’époque chef d’un groupe de l’ALN
dans la même région (entretien avec l’auteur). Il s’agit sans doute de
l’affaire évoquée par Gilbert Meynier (Histoire intérieure du FLN,
p. 394-395) et dont le protagoniste, côté français, fut le colonel
Guignot, « un vieux des Affaires indigènes du Maroc ».
III
De Kabylie au Sahara
(1954-1957)
Quand retentissent, le 1er novembre 1954, les premiers
coups de feu et explosent les premières bombes – à vrai
dire, surtout de gros pétards assez inoffensifs – de ce que
les uns appelleront « la guerre de libération » et les autres
« la guerre d’Algérie » ou « les événements », seules la
surprise et la simultanéité des attentats marquent la jour-
née pour l’Histoire. C’est d’ailleurs ce que souligne la
presse. À Alger, La Dépêche quotidienne titre : « Des
terroristes ont opéré en divers points du territoire
algérien. » Les journaux métropolitains y attachent peu
d’importance. Le Monde consacre une petite place à la
nouvelle en première page, à côté des élections légis-
latives du lendemain aux États-Unis. « Plusieurs tués en
Algérie au cours d’attaques simultanées de postes de
police », titre-t-il en banalisant la nouvelle sous une
espèce de surtitre de rubrique : « Terrorisme en Afrique
du Nord ». On lit à peu près la même chose, le lende-
main, dans les journaux parisiens du matin, et le soir,
toujours dans Le Monde, « Le calme est revenu dans
l’Algérois et en Oranie », bien qu’il n’en soit pas de
même dans les Aurès.
Le processus qui conduira bientôt à l’indépendance du
Maroc et de la Tunisie a pourtant été enclenché par le
gouvernement de Pierre Mendès France dès que le pré-
sident du Conseil eut signé l’acte de décolonisation
de l’Indochine, le 20 juillet de la même année à Genève ;
et c’est ce même 1er novembre que la France parachève
son retrait d’Asie en cédant à l’Inde les comptoirs sur
lesquels elle avait conservé la souveraineté. Mais nul,
parmi les autorités nationales et régionales, parmi les
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53. Entretien cité de l’auteur avec Mustapha Ben Mohamed.
54. Une note de mars 1955 du 2e bureau de l’état-major d’Alger
(SHD, 1 H 1716/1) qualifie Ouamrane de « chef des tueurs du MNA
[…] en contact avec Krim ».
55. Lettre du 12 avril 1955 citée par Serge Bromberger, Les
Rebelles algériens, p. 90.
40 L’Alliance
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61. Lettre d’un proche de Messali, Bouzid, à Abou Bekr, de
l’état-major de Ben Boulaïd, SHD, 1 H 1717/« 1956 ».
62. SHD, id.
63. Id.
64. Cité par Clark, Algeria in Turmoil, p. 251, et retraduit de
l’anglais.
44 L’Alliance
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67. Mustapha Ben Mohamed (entretien cité avec l’auteur) situe la
rencontre aux environs d’avril 1955.
68. Des rumeurs commencent à filtrer, et on peut lire dans Le
Monde du 27 mars 1956 qu’« on assiste, semble-t-il, à certains rap-
prochements entre messalistes et forces de l’ordre, dont ils recher-
chent l’appui et auxquelles ils fournissent des renseignements ».
46 L’Alliance
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88. Voir p. 46.
89. « Ministre résidant en Algérie », Lacoste est membre du
gouvernement et non « ministre résident », comme l’orthographient
aujourd’hui nombre d’historiens abusés par l’homophonie avec les
anciens « résidents généraux » au Maroc et en Tunisie.
De Kabylie au Sahara 55
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115. En réalité, cela ne pouvait être qu’au plus tard le 27 mai, et
cela ne pouvait pas être le village même de Melouza, acquis au FLN.
IV
Bellounis fait la loi
(Juin-octobre 1957)
Maroc et Tunisie sont indépendants depuis mars 1956.
En France, les élections législatives du 2 janvier 1956
avaient amené au pouvoir une majorité dite de « Front
républicain » dont le programme se résume en trois
mots : « paix en Algérie ». Le socialiste Guy Mollet, le
nouveau président du Conseil, sitôt investi, s’est rendu à
Alger le 6 février. Sous les tomates lancées par ceux
qu’on appelle les « activistes » de l’Algérie française, il a
« accepté la démission » du général Catroux, le gou-
verneur qu’il venait de nommer et qui déplaisait aux
manifestants. Toutefois, il n’a pas renoncé au programme
qu’il présente le 16 février et qui restera dans l’histoire
comme son « triptyque » : 1° cessez-le-feu, 2° élections,
3° négociations. Ce qu’on ne peut pas qualifier carrément
d’irréaliste, mais qui va se révéler trop tardif.
Au même moment, le ministre de la France d’outre-
mer, Gaston Defferre, futur ministre de l’Intérieur, et son
directeur de cabinet, Pierre Messmer, futur Premier
ministre, préparent la « loi-cadre » qui va accélérer la
marche vers l’indépendance des pays d’Afrique noire
francophone.
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126. Il ne sera plus question de cette revendication, mais,
jusqu’au mois de novembre, les tracts bellounistes se termineront
rituellement par « Vive le Mouvement national algérien ! Vive
Messali Hadj ! »
Bellounis fait la loi 73
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131. Alain de Marolles, manuscrit cité.
132. La conférence de Bandoeng, en Indonésie, en avril 1955, fut
l’« acte de naissance » du Tiers-monde.
133. Le congrès des peuples d’Orient, à Bakou en août 1920, fut
le lieu d’un appel de Zinoviev, président du Komintern, aux peuples
colonisés pour qu’ils renversent les oppresseurs occidentaux par la
force des armes… On peut se demander si la référence historique est
authentiquement attribuée à Bellounis ou si elle est un ajout de
Marolles.
134. On ne peut s’empêcher de relever que Marolles met ici dans
la bouche de Bellounis un leitmotiv des colonels qui sont alors les
idéologues du 5e bureau et seront, plus tard, ceux de l’OAS.
Bellounis fait la loi 75
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135. Marolles a écrit avec un recul de nombreuses années. Il n’a
peut-être pas tort d’attribuer cette idée à Bellounis, mais la formu-
lation en est anachronique. Car c’est à la fin de 1959, un an et demi
après la mort du chef de l’ANPA, que Léopold Sédar Senghor a
parlé, le premier, d’une « Communauté contractuelle » qui se subs-
tituerait à la « Communauté institutionnelle ».
76 L’Alliance
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151. Note historique citée. Le capitaine Philippe Roux a laissé
une relation détaillée du ralliement de Si Chérif – vu du côté
français, car il ignorait tout du rôle joué par les chefs de la wilaya IV.
Un autre témoignage important, le plus favorable à Si Chérif, est
contenu dans les rapports du capitaine Cunibile (CAOM, 3 SAS/2).
Bellounis fait la loi 83
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185. Selon une note de renseignement du 18 septembre de la
gendarmerie de Djelfa (CAOM, 3 SAS 104/7/162), Driss revient du
Maroc « avec 10 000 hommes et les armes qu’il a achetées au Maroc
pour 560 millions de francs »… L’auteur ajoute que le chef FLN a
fait prévenir ses anciens subordonnés ralliés à Bellounis, et que
celui-ci est inquiet. S’il y croit vraiment comme les gendarmes, on le
comprend !
186. CAOM, 3 SAS 103/1, sous-dossier « Directives et rensei-
gnements », cote 10 : note non signée, provenant du 11e Choc.
187. Voir p. 100-101.
188. Les gaadas sont des tables rocheuses qui surplombent les
vallées, dans la partie orientale du djebel Amour.
102 L’Alliance
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189. SHD, 1 H 1701, dossier « Historique et évolution ».
190. CAOM, 3 SAS 104, sous-dossier 7, cote 152.
191. SHD, 1 H 1703/2/« Novembre 1957 », note du 22 octobre
1957.
Bellounis fait la loi 103
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194. Suivant la terminologie « saharienne », la commune mixte
de Djelfa, aussi étendue que la Belgique, est alors l’« annexe » la
plus septentrionale du territoire saharien de Ghardaïa, dont le colonel
Katz est le commandant civil et militaire. Après l’adoption de la Loi-
cadre pour l’Algérie, le 21 janvier 1958, l’annexe deviendra l’arron-
dissement le plus méridional du département du Titteri, dont le chef-
lieu est Médéa.
Bellounis fait la loi 105
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199. L’Assemblée algérienne a été dissoute le 11 avril 1956.
110 L’Alliance
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200. Voir p. 92.
201. CAOM, 3 SAS 103, dossier « MNA – ANPA – Bellounis »,
sous-dossier « Directives et renseignements », cote 36. Voir aussi
Paillat, Dossier secret de l’Algérie, t. II, p. 446-447.
202. Cette remarque est étonnante, car, la veille même de la
réunion, une unité de Latrèche a livré un violent combat, d’ailleurs
victorieux, à un élément de Haouès appuyé par un renfort de la
wilaya III (voir p. 118).
112 L’Alliance
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206. On trouvera en annexe, p. 218 à 221, le texte rédigé par
Ciosi et les corrections apportées par Bellounis.
L’Apogée 115
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212. Une enquête de gendarmerie a eu lieu aussi, et le JMO
du 11e Choc [SHD, 7 U 724] signale le passage à Dar-Chioukh, le
1er décembre, du général de gendarmerie Coulain, chargé d’enquêter
sur « incident Chérif/Saïd Maillot », mais nous n’en avons pas trouvé
d’autre trace dans les archives.
120 L’Alliance
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219. Erwan Bergot a narré cet épisode, sans citer ses sources,
dans Le Dossier rouge (op. cit., p. 213 à 216). Son informateur est
clairement Marolles, qu’il met en scène sous le pseudonyme transpa-
rent de « lieutenant de Hesmes », mais qui ne fait aucune allusion à
cet épisode dans son manuscrit cité ni dans les notes que nous avons
pu consulter. Jusqu’à preuve du contraire, on peut considérer que
l’essentiel – plausible dans le contexte de l’époque – repose sur une
base crédible. Parmi les détails invraisemblables, il y a le lieu de la
rencontre : Djelfa, où l’on imagine mal que deux chefs FLN se
fussent aventurés. C’est probablement Dar-Chioukh, et Bergot parle
d’ailleurs de « la mechta personnelle du général ».
126 L’Alliance
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223. SHD, 1 H 1703/3.
224. SHD, 1 H 1702/1.
VI
Embrouillamini
(Janvier-avril 1958)
S’il y eut un ralentissement des collectes et des per-
ceptions d’amendes, justifiant l’optimisme du capitaine
Pinchon225, ce fut limité dans le temps – quelques
semaines – et dans l’espace : à Djelfa. Si bien que les
47 millions de francs par mois de subvention peuvent
presque s’analyser comme un bonus alimentant le trésor
de guerre que Bellounis constitue pour parer à un
éventuel retournement de situation et qui atteindra, au
bout du compte, deux cents millions de francs. Soit dit en
passant, on ne saura jamais si ce magot, emporté en
quittant Dar-Chioukh en juin 1958 et caché par Ali
Bellounis dans une valise métallique avec des documents
et deux ou trois machines à écrire à Ouled Ben Alia, près
de Bou-Saada226, a été récupéré par les unités MNA qui
ont subsisté après la mort du chef, par une katiba du FLN
ou par une unité de l’armée française, qui ne s’en serait
pas vantée…
On n’en est pas là. Dans les dernières semaines de
décembre 1957, le haut commandement d’Alger s’in-
quiète de voir Bellounis lui échapper. L’ANPA recom-
mence à faire régner la terreur – si tant est que celle-ci ait
jamais disparu ailleurs que dans les rapports officiels –,
rackettant tous ceux qui disposent d’un revenu, enrôlant
les jeunes capables de porter les armes, etc. Et voici que
ses chefs multiplient les prétextes pour ne plus engager le
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225. Voir p. 126.
226. Témoignage de Mme Zineb Bellounis.
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231. Dans ses Mémoires (L’Aurore des mechtas, p. 25-26),
Ahmed Benchérif relate un combat qu’il dirigea contre la harka de Si
Chérif, dans le fief de celui-ci près de Maginot, assimilant la harka
du rallié aux « troupes de Bellounis ». L’erreur est révélatrice de
la confusion qui pouvait régner au sein du FLN à propos des
« traîtres ».
232. Op. cit.
Embrouillamini 135
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238. SHD, 1 H 1701/1.
Embrouillamini 139
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239. Voir p. 118.
140 L’Alliance
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244. Pierre Quieffin, Encadrement contre-révolutionnaire d’une
population urbaine.
245. Marolles, op. cit.
246. Serge Bromberger, Les Rebelles algériens.
247. Claude Paillat, op. cit. t. II.
144 L’Alliance
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252. D’après Jacques Valette (La guerre d’Algérie des messa-
listes, p. 197), Baadèche a été intercepté à Bouira pour avoir « brûlé
le poste de contrôle » de la gendarmerie d’Aumale, et c’est le général
de Pouilly qui a déclenché l’intervention de Salan.
253. SHD, 1 H 1251/1.
Embrouillamini 147
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257. Telle est, du moins la version d’un rapport de la gendar-
merie (CAOM, 3 SAS 103, dossier « Activités MNA », cote 192).
Selon un rapport plus succinct des renseignements généraux, le
discours de Bellounis, violemment antifrançais, a été atténué à la fin
par une intervention de Hocine Hadjidj.
150 L’Alliance
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266. Les foggaras sont des réseaux d’irrigation souterrains.
156 L’Alliance
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267. Op. cit.
268. Le 30 avril 1863, une compagnie du 1er régiment étranger
fut massacrée par deux mille guérilleros à Camerone, au Mexique,
après avoir résisté jusqu’à la dernière cartouche. L’anniversaire de ce
« fait d’armes » est devenu la fête de la Légion étrangère.
158 L’Alliance
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272. « Fiche blanche » (SHD, 1 H 2 592/D 4), dont l’auteur est
probablement, car c’est son style, le capitaine Boudouard, du 5e bu-
reau d’Alger – que nous retrouverons –, au terme d’une première
mission à Djelfa, le 27 mai.
273. SHD, 1 H 1705/BRQ.
162 L’Alliance
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289. Ce chiffre émane du 11e Choc. Chems ed-Din parle d’une
« expédition de deux mille cinq cents combattants environ », ce qui
semble fort exagéré. D’ailleurs, l’effectif total des trois unités enga-
gées (voir p. 138) était de l’ordre de 1 250 hommes. Le JMO du
secteur de Bou-Saada ne donne aucun chiffre.
170 L’Alliance
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295. CAOM, 3 SAS 104, dossier « Renseignements sur le MNA
et les bellounistes, 1957-1959 », cote 17, et SHD, 1 H 1702/2. – Ce
qui est excessif étant insignifiant, il n’y a pas lieu de réfuter ici les
allégations infondées (sauf par un renvoi à Claude Paillat qui ne
correspond à rien) de Mohammed Téguia (L’Algérie en guerre,
p. 176-177), selon lesquelles, « on lui fournissait [à Bellounis] des
détenus membres du FLN pour qu’il assouvisse sa haine » et « des
centaines de charniers (sic) avaient été son œuvre » [de Bellounis].
176 L’Alliance
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303. SHD, 1 H 1706/« Mort de Bellounis ».
304. Thomas Oppermann, Le problème algérien, p. 145.
305. Voir p. 180.
306. Entretien avec l’auteur.
VIII
Résurgences
(Après la mort de Bellounis)
Le 14 juillet 1958, au début de l’après-midi, a lieu la
réunion inaugurale des comités de quartier de Djelfa.
L’objectif de cette assemblée paralégale est, somme
toute, de se substituer à l’organisation politico-adminis-
trative bellouniste en prenant de vitesse celle du FLN.
Quand le chef de SAS, le capitaine Quieffin, qui assiste
le président des comités, l'ingénieur des eaux et forêts
Amar Tahri, donne lecture du télégramme officiel qu’on
vient de lui apporter, annonçant la mort du commandant
en chef de l’ANPA, ce n’est qu’une fausse surprise pour
l’assistance, car le téléphone arabe a fonctionné307. La
nouvelle n’en déclenche pas moins une tempête d’ap-
plaudissements et de cris de joie, car, avant cette confir-
mation officielle, on n’osait pas y croire. Le lendemain,
la compagnie des haut-parleurs et tracts donne sa der-
nière représentation de la saison dans les rues du chef-
lieu de l’arrondissement, avec un succès sans précédent.
Même les femmes sont sorties pour aller voir la dépouille
de Bellounis ficelée sur une planche inclinée à 45° et
exposée sur le plateau d’une camionnette débâchée.
Près de quatre ans après le déclenchement de la guerre
de libération, et dans une région qui avait été un fief
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307. Le colonel Girard a informé le général Salan par un télé-
gramme officiel à 9 h 40 : « Mohammed Bellounis fait prisonnier le
14 7 à 08 par groupement B aux ordres colonel Levet. Au cours
tentative de fuite a été abattu. » À 10 h 00, un message express du
commandant en chef a été diffusé : « Bellounis a été tué. Black-out
complet jusqu’à nouvel ordre. » (SHD, 1 H 1706/Orion.)
182 L’Alliance
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310. SHD, 1 H 1701/1.
311. Il n’y aura plus de combat important impliquant les forces
de l’ordre dans la région pendant un an, sauf ceux de la fin de mars
1959. Par conséquent, quand l’état-major de Djelfa dresse, le 25 mai
1959, le « bilan d’une année de travail », les « pertes amies » sont à
peu près celles des combats de l’été 1958 et de mars 1959.
Déduction faite de ces dernières (voir p. 191 et 192), ce sont les sui-
vantes : 49 tués dont 4 officiers, et 144 blessés dont 3 officiers.
312. Principalement la récapitulation anonyme au 4 janvier 1958
(SHD, 1 H 1701/1), à laquelle il convient d’ajouter les livraisons
ultérieures : 1 200 fusils de guerre le 5 février, et un dernier
décompte figurant dans une note du 2e bureau du 8 avril 1958 (SHD,
1 H 1701/5).
313. Chems ed-Din, op. cit., p. 47.
314. Ces chiffres relativement modestes concernant les véhicules
ne sont pas contradictoires avec l’importance du parc automobile
déjà signalée (voir p. 120). En effet, Bellounis avait acheté des
Résurgences 185
––––––––––––e
336. Note du 2 bureau d’Alger, 14 novembre 1959 (SHD,
1 H 1703/1).
Résurgences 195
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349. L’arrestation de Salan et ses préparatifs ont été racontés de
façon détaillée par Courrière (Les Feux du désespoir, p. 596 à 620).
La lettre de Salan à Belhadi a été publiée in extenso par Morland,
Barangé et Martinez en annexe à leur Histoire de l’Organisation de
l’armée secrète (p. 595-596).
204 L’Alliance
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361. Depuis la fin de 1959, des militaires français étaient
détachés auprès des FAFM de Si Chérif. Le 27 octobre 1961, cet
encadrement avait été doublé, atteignant 14 officiers et 26 sous-
officiers pour moins d’un millier d’hommes. Le 24 mai 1962, le
général Fourquet, commandant des forces françaises en Algérie,
autorisa que les FAFM fussent mises à la disposition de l’Exécutif
provisoire pour renforcer la « force locale », précisant que, si cette
troupe devait être « engagée offensivement contre des bandes dissi-
dentes », les personnels européens seraient retirés, et l’utilisation de
matériels de l’armée française serait « peut-être, à bien des égards,
inopportune ». Selon Maurice Faivre (art.cité), Si Chérif fut « immé-
diatement embarqué pour Alger et la métropole » avec sa famille,
lesté d’une forte somme d’argent. En 1972, selon la fiche biogra-
phique qui lui est consacrée dans le carton 10 des papiers Godard à
la Hoover Institution, il gérait une laverie dans la région parisienne.
Enfin, en 2003, Jacques Valette conclura, de façon sibylline un
article publié dans la revue Guerres mondiales et conflits contem-
porains (n° 208) : « Seule l’obligation de respecter la vie privée
interdit de creuser le destin de Si Chérif. »
Résurgences 209
POST SCRIPTUM
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364. Nous n’en avons toutefois pas trouvé de preuve.
365. L’historiographie officielle le qualifie sommairement de
traître, et son patronyme est lourd à porter en Algérie. Vers la fin des
années 1990, quand un professeur du lycée de Bordj-Menaïel
interrompit son cours pour interroger l’élève Mahdia Bellounis, fille
de Houcem : « Au fait, êtes-vous apparentée au soi-disant général ? »
et qu’elle répondit : « C’est mon grand-père », cela jeta un froid dans
la classe.
Annexes
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366. Annexe non jointe.
212 L’Alliance
Monsieur le Directeur,
La presse algéroise du 6 courant a publié dans ses colon-
nes, une information faussant ainsi la réalité quant à ma posi-
tion en tant que Général en Chef Commandant l’ARMÉE
NATIONALE DU PEUPLE ALGÉRIEN en Algérie et qui nécessite
une mise au point afin que l’opinion publique algérienne de
toute origine comprenne le véritable dessous de cette affaire et
dissipe toute équivoque devant l’histoire de nos deux peuples
algérien et français.
Par suite d’une correspondance accidentelle échangée entre
un Capitaine et moi (le Capitaine COMBETTE) qui a mis au
courant le Haut commandement militaire de cette correspon-
dance contacte. Notre intermédiaire, le Capitaine COMBETTE, a
pris l’initiative d’une rencontre par lettre que je détiens pour
référence, me demandant de lui fixer une date et un lieu de
rencontre, en vue de neutraliser cette région de part et d’autre.
J’ai par message écrit fixé au 31 mai 1957, le lieu et la date de
cette rencontre et l’avais fixé à Béni Illemene, Mechta Kasba
MELOUZA martyre.
Le Haut Commandement par ordre du général Raoul
SALAN a dépêché le Capitaine PINEAU , pour me contacter.
Durant ce contact et après de longues discussions où j’avais
exposé longuement mon point de vue militaire et politique et
qui ont été transmis au Général SALAN afin de donner suite au
cours d’un autre contact que nous avions fixé au 3 juin au
lieudit Berarda, Commune de SIDI-AÏSSA.
À l’occasion de ce deuxième contact, Monsieur le
Capitaine PINEAU me demanda de définir ma position
politique et où j’ai encore exposé mon point de vue suivant :
Si l’on me reconnaissait comme représentant de l’Armée
Nationale du Peuple Algérien et le Mouvement National
(MNA) et MESSALI HADJ comme interlocuteurs valables je suis
disposé à participer à la pacification de l’Algérie avec mon
Armée.
Après cette pacification mon Armée ne devait pas déposer
les armes avant que soit résolu le problème algérien. D’autre
part ma participation était subordonnée à la fourniture d’arme-
ments, d’habillement et de soins médicaux, etc.
Muni de ces précisions, Monsieur le Capitaine PINEAU et
moi nous nous séparâmes et avons fixé pour le vendredi 7 juin
Annexes 213
Monsieur le Général,
Des propositions vous ont été faites, et desquelles vous
avez accepté les 4 points suivants le 7 juin 1957, savoir :
1° Combat commun contre l’ennemi commun. 2° L’Armée
nationale du peuple algérien maintient son organisme intégral
3° Aide totale à mon armée en armes, habillements et soins
médicaux. 4° Mon armée ne déposera les armes qu’après la
solution du problème algérien.
Je tiens à vous informer que le peuple est satisfait de nos
accords et collabore loyalement à travers toute l’Algérie, à
l’exception de certaines régions en Haute Kabylie et à l’Est
des Aurès, où il existe quelques groupes commandés par des
chefs frontistes et dont les combattants ne le sont point.
Donc ma collaboration à la pacification et au retour à la
paix sur la base de nos accords est indiscutable et inébranlable.
Je considère donc que toute action politico-militaire en
dehors de ces faits existants est un crime.
Annexes 215
Monsieur le Général,
Avec vous, en qualité de général détenteur de la plus haute
autorité militaire en Algérie et dépositaire de l’honneur fran-
çais, je maintiens ma parole pour défendre l’intérêt de nos
deux peuples sur la base de nos accords que j’ai acceptés et
pris en considération.
J’ai compté sur la parole donnée.
Je tiens à vous informer que, depuis la conclusion de nos
accords, j’ai rencontré nombre de difficultés auprès de certai-
nes autorités civiles et militaires, et la restriction dans la livrai-
son minimum même en matériel que j’ai demandée.
Dans la région de Msila, les autorités se sont opposées à
mon organisation militaire et civile, d’où mes combattants ont
été retirés, les frontistes ont tué 3 et blessé 4 de mes partisans.
Le 6 septembre, Monsieur le colonel Vernières est venu me
voir avec un ultimatum, m’ordonnant de l’accepter ou de le
rejeter avant le 15.
Le 9 au lever du soleil, des avions ont survolé mon PC
résidence à basse altitude, chose que je considère comme une
agression et un manque de respect.
Pour ces multiples raisons, je me suis vu dans l’obligation
de mettre mes troupes dans une position de défense légitime et
de riposter qu’en cas d’agression flagrante.
Je maintiens toujours que ces facteurs injustifiés doivent
être aplanis pour atteindre nos buts communs, que je considère
sacrés.
Le général Bellounis
I – Principes généraux
Le ministre de l’Algérie,
Robert Lacoste
224 L’Alliance
au nom de tous ceux qui souffrent dans les prisons est une
garantie que je prends devant les douze millions d’Algériens
qui doivent vivre libres dans leur chère patrie, l’Algérie.
Cet appel, qui est un devoir sacré pour la cause nationale,
s’adresse à tous les combattants et chefs sincères, qui doivent
rejoindre les rangs de l’ANPA, qui a conclu un accord avec les
hautes autorités françaises pour la pacification et la libération
de l’Algérie, de l’oppression d’où qu’elle vient.
Tous ceux qui rejoindront les rangs de l’ANPA ne seront
pas poursuivis par les autorités, quelle que soit leur action dans
la révolution.
L’ANPA est autonome. Les hautes autorités n’ont pas le
droit de savoir ce qui se passe en son sein et dans son orga-
nisme révolutionnaire. La confiance, la fraternité, la paix et la
liberté sont un devoir sacré.
Le général en chef commandant l’Armée nationale du
peuple algérien. Si Mohamed Bellounis
16 juin 1958
Notre ami [Massignac, non nommé] s’en tient aux accords
internationaux que de Gaulle doit respecter. « 256 officiers,
560 sous-officiers et la troupe refusent d’accepter l’ordre nou-
veau, mais nous ne tirerons jamais les premiers… » Toujours
les mêmes déclarations, toujours les mêmes propos, ceux d’un
individu qui n’a pas le courage de revenir à des données plus
saines. Il n’est plus libre. Il en est à craindre son propre
entourage, qui le tient et qui a trop de choses à se reprocher
pour faire un pas vers nous.
Que de temps perdu ! […] Arriverai-je à faire entendre que,
sans la destruction simultanée de l’OPA des uns et celle des
autres, notre action ne connaîtra qu’échec. Je vais tenter un
dernier essai demain. J’ai déjà obtenu le principe, mais
l’opération ne sera lancée que d’ici une dizaine de jours. Il
faudrait qu’elle soit immédiate.
[…] J’ai demandé à de Maisonneuve s’il préparait ses
réunions. Il m’a fait cette réponse : « Nous travaillons sur des
Annexes 231
12 juillet
La première phase de l’action vient d’être terminée. Vous
connaissez le bilan, il n’est pas brillant. […] L’absence de
renseignement fait que les forces des CSA ont été surestimées
et que le coup dur de l’opération a été le fait du FLN, qui a
montré un mordant particulièrement brillant.
13 juillet
[Note marginale du destinataire : « Vu le colonel de
Lassus, qui se plaint de Boudouard. Moi, je suis pour le
laisser. Il doit tout bousculer, mais cela en vaut le coup. »]
BIBLIOGRAPHIE
DEUX OUVRAGES D’UNE CERTAINE ÉTENDUE ont été consacrés à
Bellounis, le premier en totalité, le second pour moitié.
S’il faut être exhaustif, on devra citer un article confus signé Armand
Baugard, mis en ligne le 21 mai 2007 par un médecin pied-noir,
Jean-Claude Thiodet, sur le site http//notrejournal.info : « Dans
les coulisses de la guerre secrète : l’affaire Bellounis ».
***
ARCHIVES
(Un astérisque signale les cartons ou dossiers consultés en vertu
d’une dérogation.)
faïlek : bataillon.
katiba : compagnie.
ferka : section.
Armée française
zone : territoire militaire correspondant en général à un département.
secteur : territoire militaire correspondant à un arrondissement.
harka : unité de supplétifs de l’armée française.
harki : supplétif appartenant à une harka.
goumier : supplétif.
242 L’Alliance
Administration
bachagha : chef de plusieurs tribus.
beylik : administration.
caïd : chef de tribu ou de circonscription.
cadi : juge appliquant le droit musulman.
djemaa : assemblée traditionnelle.
hakem : bureau administratif.
maghzen : unité de supplétifs de l’administration ou d’une SAS.
moghazni : supplétif appartenant à un maghzen.
SIGLES
ALN Armée de libération nationale (FLN).
AM Automitrailleuse.
ANPA Armée nationale du peuple algérien (bellouniste), alias
CSA (Commandos du Sud algérien).
BCA Bataillon de chasseurs alpins.
BDIC Bibliothèque de documentation internationale
contemporaine.
BMR Bulletin mensuel de renseignements.
BPCP Bureau politique consultatif provisoire (MNA dissident en
juin 1961).
BRQ Bulletin de renseignements quotidien.
CAOM Centre des archives d’outre-mer.
CCE Comité de coordination et d’exécution (FLN).
CCI Centre de coordination interarmées.
CDHA Centre de documentation historique sur l’Algérie.
CED Communauté européenne de défense.
CHEAM Centre des hautes études d’administration musulmane,
puis Centre des hautes études sur l’Afrique et l’Asie
modernes.
CHPT Compagnie de haut-parleurs et tracts.
CIANAS Comité d’information et d’action nationales de l’Algérie et
du Sahara (groupuscule gaulliste).
CPMA Comité politico-militaire Algérie (MNA).
CNRA Conseil national de la révolution algérienne (FLN).
COSA Commandement opérationnel du Sud
algérois.
CRIK Commando de renseignement et d’intervention en
Kabylie.
CRO Centre de renseignement opérationnel.
Lexique 243
I À l’école du nationalisme
(Introduction) 11
II Répétitions générales
(Prolégomènes) 23
V L’apogée
(Novembre-décembre 1957) 111
VI Embrouillamini
(Janvier-avril 1958) 131
VII La chute
(Mai-juillet 1958) 153
VIII Résurgences
(Après la mort de Bellounis) 181
Post Scriptum 209
260 L’Alliance
Annexes 211
Instruction du général Salan du 5 septembre 1957 211
Communiqué adressé à la presse le 8 septembre 1957 par
Mohammed Bellounis 212
Deux lettres de Bellounis au général Salan et « projet
d’actions communes », 11 septembre 1957 214
Tract d’octobre 1957 217
Déclarations faites par Si Mohammed Bellounis à monsieur
l’inspecteur général Ciosi le 6 novembre 1957 218
Directive du ministre Robert Lacoste du 18 novembre 1957
« sur la conduite de l’expérience Bellounis » 222
Lettre de Mohammed Bellounis à Robert Lacoste (Sans date,
fin janvier 1958) 224
Appel à tous les combattants pour la libération de notre chère
patrie, l’Algérie 227
Directive du ministre Robert Lacoste du 15 avril 1958 « sur
la conduite de l’expérience Bellounis » 228
Extraits des lettres manuscrites adressées par le capitaine
Boudouard au 5e bureau à Alger 230
Bibliographie 232
Index 245
Achevé d’imprimer par Corlet Numérique - 14110 Condé-sur-Noireau
N° d’Imprimeur : 58007 - Dépôt légal : mars 2009 - Imprimé en France