7 - La Chine au cœur de l’intégration de l’Asie du sud-est C.
Les dynamiques spatiales transnationales et les acteurs le long des
Banque Asiatique de dev (BAsD) : créée en 1966 sur modèle BM soutient dans
optique libérale le développement, Japon et USA contribuent à 15% chacun,
Pékin 6% y voit un instrument politiquement suspect.
I. Les processus d’intégration transnationaux en Asie du sud-est
A. Corridors et triangles de croissance
• Les corridors : Premier corridor est Kunming-Bangkok (premier est en Chine,
proche péninsule indochinoise, Bangkok est capitale Thailande qui est au
littoral sud) dans années 90 puis un autre qui intègre Gangxi (sud-est chinois)
au Vietnam et Laos, enfin nombreux projets de voies ferrés et réseau routier
qui se prolonge de la péninsule indochinoise jusqu’au nord de la chine dans
années 2010. Émergence de ports en Malaisie comme Port Klang et de
Tanjung Pelepas et ports secondaires avec commerce illicite.
• Deux triangles de croissance formés précocement : SIJORI (associé à Singapour
SI, région malaise de Johore JO juste au-dessus de Singapour en Malaisie, et
archipel indonésien des Riau RI sous Singapour) et IMT-GT (Indonésie, Malaisie,
Thaïlande growth triangle) officiellement institué en 1993, englobe 54 millions
d’habitants en 2017, dispose d’un secrétariat permanent : c’est une zone de
libre-échange et d’intégration économique.
B. Les deux rives des détroits de Malacca : Sumatra et la Péninsule
malaise
• Malaisie : Économie malaise productrice et exportatrice de matières premières
dans années 70 est devenu industrielle tournée vers l’exportation de
productions électriques et électroniques, 8ème puissance commerciale,
transport maritime représente 95% de son volume commercial. A sa côte
occidentale se trouve détroit de Malacca par lequel passent près d’un tiers du
commerce mondial et la moitié de l’énergie mondiale. Sa côte est peu peuplée,
orienté production de gaz et pétrole offshore.
• Sumatra : Sumatra était centrale jusqu’en 1999 avec de nombreuses
ressources naturelles. A ensuite stagné avec le développement de l’archipel de
Batam qui a polarisé les investissements et les migrants.
détroits
• Différences : Indonésie donne priorité à l’intégration nationale alors que
Birmanie par exemple privilégie intégration dans Grand Mékong au détriment
de son développement national à cause de ses difficultés à intégrer ses
minorités ethniques depuis son indépendance. A cause de leur centralisme,
Vietnam et Thaïlande n’ont pas une politique de planification régionale très
développée.
• BAsD a joué rôle très différent : est à l’origine de la région du Grand Mékong
de 1992 mais ne joue que rôle marginal dans intégration vers détroit de
Malacca.
II. Un pays charnière, la Birmanie
A. La pénétration chinoise en Birmanie
• Commerce frontalier avec la Chine en croissance spectaculaire depuis les
années 90, participation de la junte birmane aux organisations comme Grand
Mékong et ASEAN (1997) l’amène à se considérer comme un hub régional de
transport reliant Asie du sud-est et le sud-ouest de la Chine et monde indien.
Fait nombreuses voies ferrées en projet, investissements chinois ont dépassé
ceux des compagnies thaïlandaises d’abord dans transport des hydrocarbures
et barrages hydroélectriques.
• Des projets contestés : Mais ces projets sont imposés par l’armée sans tenir
compte des populations locales.(mine de lignite à ciel de Mong Kok près de la
frontière thaïlandaise, la mine de charbon de Tiyit près du lac Inle et sa centrale
thermique avec mine de fer du Mont Pinpet). Aucune considération
environnementale. Ces projets se font souvent dans des zones hautement
militarisées, souvent proches des frontières, sur terres confisquées aux
paysans, issus de minorités ethniques, soumis au travail forcé. Avènement de la
démocratie avec l’arrivé au pouvoir en 2015 de la Ligue Nationale pour la
Démocratie (NLD), le parti de la lauréate du Prix Nobel de la Paix Aung San Suu
Kyi, n’a pas foncièrement changé la donne.
• ZOOM Crise des Rohingya : ONU estime que 379 000 ont fui le pays depuis fin
août pour échapper aux violences contre les musulmans dans l’Etat d’Arakan
et aller au Bangladesh. Ce sont des musulmans sunnites dans pays où plus de
 90% des 52 millions d’habitants sont bouddhistes. Loi de 1982 par la dictature
militaire a rendu les Rohingya apatrides, ne font pas parties des races
nationales, ségrégations très fortes dans la région (ce qui en fait la plus grande
population apatride du monde). Limitations du nombre de naissance pour
cette communauté fait que milliers d’enfants sans certificat de naissance car ils
n’ont pas été déclarés. Novembre 2015 loi leur interdit de vote des dernières
élections générales. Groupe de rebelles Rohingya a émergé et attaqué des
postes de police, répression a fait plus de 400 morts selon armée, plus de 1000
selon ONU, selon envoyé du Monde ont subi campagne de déportation
systématique pour éradiquer cette communauté du territoire. Rex Tillerson a
dit qu’il fallait respecter droits humains mais comprenait qu’était dossier
difficile, Pékin a réitéré son soutient aux efforts de la Birmanie pour
« préserver la stabilité » dans l’ouest du pays. (On voit très vite que Chine et
USA n’ont pas la même vision des choses).
B. Les développements et projets récents en Birmanie
• Une opposition toujours présente : Chez plusieurs minorités le fleuve Irrawady
est omniprésent dans vie quotidienne si bien que sa pollution est perçue
comme une grande menace, d’où l’opposition aussi contre le projet de
barrage hydroélectrique de Myitsone au confluent des deux rivières mères du
fleuve, projet lancé en 2002, mis en œuvre en 2007, suspendu en 2011 par
dernier président de la junte au pouvoir devant l’opposition des populations,
même posture du pouvoir démocratique élu malgré pression de Pékin : serait
l’un des 20 barrages les plus puissants du monde et 90% de l’électricité devait
être exporté en Chine prête à investir 3.6 milliards de dollars.
• Construction de ports : Autre projet de construction de six ports en eau
profonde le long des côtés comme celui de Tavoy.
• Politique d’aménagement : Birmanie concernée par politique d’aménagement
de trois grands couloirs de développement est-ouest dans cadre de la région
du Grand Mékong, alors que réseau routier birman est peu modernisé. Les
routes Trans asiatiques de l’UNESCAP (United Nations Economic and Social
Commission for Asia and the Pacific) fondée en 1947 pour encourager la
coopération entre ses membres. (53 membres en 2017), L’AH1 (Turquie-Japon)
et l’AH14 sont déjà deux artères d’autoroutes, mais peu fréquentées à cause du
coût élevé des péages.
III. Le rôle de la Chine dans les politiques d’intégration régionale en Asie du sud-
est
• Chine, un des principaux acteurs de la région du Grand Mékong favorise à partir
des années 2000 les liaisons entre la province du Yunnan et les trois pays de la
péninsule avec qui a frontières, frontières ouvertes à partir de 1992 reliant
capitale de la province, Kumning, à Birmanie, Laos et Vietnam.
A. La frontière sino-vietnamienne entre confrontation et
compénétration
• Vietnam seul pays de la région à ne pas autoriser les investissements chinois
dans ses infrastructures. Balance commerciale très déficitaire chez les chinois.
Du côté chinois on trouve donc un corridor opérationnel : dernière partie de la
route ouverte en 2008 alors que du côté vietnamien routes discontinues,
modernisation des voies ferrées en 2005 toujours pas achevée.
B. La pénétration chinoise dans le nord du Laos
 Au Laos, au début 21ème, agriculture vivrière laisse place à agriculture
commerciale avec ouverture avec chine, exode rural. En 2007 Chine dépasse
investissements de la Thaïlande et du Vietnam au Laos. Se développent petits
commerces chinois, gouvernement laotien a encouragé les investisseurs
chinois à construire hôtels de luxe, centres commerciaux et casinos dans ZES
aux frontières, avec parfois des casinos qui sont interdits en Chine et en
Thaïlande.
C. Les Trois frontières terrestres de la Chine avec l’Asie du Sud-Est
 Vietnam colonisé empire chinois Ier millénaire rapports difficiles. Conflits
frontaliers encore récurrents en mer de chine malgré AFTA. Birmanie présente
de nombreux intérêts pour le Chine : Géostratégie car accès à l’océan indien,
Ressources : énergie électrique et pétrole et tourisme et pierres précieuses ;
Influence plus grande frontière Nord du Laos.