Chapitre 10 : Chine : puissance mondiale • Rapprochement Occident : normalisation diplomatique le 1 Janvier er
1979 avec USA, « traité de paix et d’amitié » avec Japon en 1978, opte
I. Une puissance mondiale encore en construction
A. L’obsession de la puissance : les origines
• Obsession de redevenir une puissance, notion de « rêve chinois »
prônée par Xi Jinping après double investiture au PCC et à la présidence
de la République populaire, en novembre 2012 et mars 2013
respectivement. Rêve de la prospérité économique mais aussi de la
puissance politique et militaire.
• Le siècle de la honte : commence en 1842 avec signature après la
première guerre de l’opium du traité de Nankin et se termine en 1945
avec départ des troupes japonaises. En 1842 se conclut guerre entre Uk
et Chine qui décline donc face à l’occident et qui perd Hong Kong et
espaces commerciaux. Pouvoir chinois décide en 1839 d’arrêter trafic
d’opium vendu par UK, au nom de la défense du commerce, Uk entre en
guerre. Traité de Nankin marque le début des traités inégaux. C’est en
réaction à cette soumission que se forge une conscience nationaliste
chinoise. 1919, Chine engagée avec les alliés espère récupérer les
territoires allemands en Chine : le Shandong mais finalement lors du
traité de Versailles ce territoire est donné au Japon : tollé en Chine,
étudiants manifestent devant la porte Tian’anmen, continue avec grève
générale, plusieurs de ces militants fonderont en 1921 le PCC.
• URSS de l’alliance à la rupture : après 1949 et promulgation de la
République populaire, Chine se pose en leader des non-alignés mais
signe dès février 1950 traité d’amitié, d’alliance et d’assistance avec
URSS. Relations se dégradent avec URSS, coopération prend fin en 1961,
Chine tente en vain carte tiers-mondiste pour se démarquer dans années
60-70. Normalise ses relations et obtient les voix nécessaires pour entrer
à l’ONU le 25 Octobre 1971, récupère aussi le siège de Taiwan.
aussi pour nucléaire : en octobre 1964 procède premier essai et devient
5 puissance nucléaire. Liens avec USA et Japon seront très utiles lors
ème
des réformes de Deng Xiaoping. Relance des réformes de Deng en 1992
lance définitivement la Chine sur la voie de l’insertion à la mondialisation
économique.
B. La construction d’une puissance militaire
• Modernisation : dépenses militaires restent stables depuis 1990 entre 2
et 2.5% du PIB mais en valeur passent de 25 milliards en 1992 à 230
milliards en 2016. Tend à faire de la Chine le principal et seul rival des
USA. Deux récents livres blancs chinois de la défense pointent deux
priorités : maitrise des mars et cyberespace.
• Maitriser les mers : livraison de sous-marins nucléaires et destroyers
entre 1990 et 2000, 2012 premier porte avion et second en 2017,
premier acheté à l’Ukraine (construit par URSS) second construit en
Chine. But est de sécuriser les îles proches et d’éventuellement pouvoir
intervenir contre Taiwan. Stratégie du collier de perles vise à établir des
points de mouillage et de ravitaillement.
• Contrôler le cyberespace : en 2013, pays représente 25% des
internautes. En 2014 PCC crée « Groupe dirigeant de l’informatisation et
de la sécurité d’Internet » sous responsabilité directe de Xi Jinping. Doit
limiter développement de libre expression. Même année l’Armée
populaire de libération (APL) est chargée de renforcer la sécurité du
réseau chinois. Possède aussi des unités d’espionnages : unité 61398
pour pénétrer les réseaux américains et canadiens.
• Répondre aux menaces : mais vise surtout à répondre aux menaces
intérieures : « cinq poisons » : les séparatismes taiwanais, ouïghours et
tibétains, ensuite le mouvement Falun Gong (basé sur une gymnastique
chinoise particulière, méditation, a connu grand succès dans années 90
 et est devenu mouvement autonome que PCC en essayant de contrôler à
autonomiser : répression lancée en 1999, finit en emprisonnements,
tortures, meurtres dénoncés internationalement) et les activistes
démocrates. Budget de maintien de l’ordre octroyé à la Police armée
populaire a dépassé le budget officiel de la défense en 2011. S’y ajoutent
conflits frontaliers : Inde, mers de chine, instabilités au Myanmar,
Afghanistan…
C. Puissance culturelle et soft power
• Souffre de problème d’image en Occident pour son soft power malgré
diffusion des médias, culture et langue. Principale limite au soft power
chinois est le PCC lui-même. Meilleure image dans les pays en
développement avec Consensus de Pékin.
II. Des rapports au monde complexes
A. Un acteur diplomatique majeur sur la scène internationale
• Entre ONU 1971, BM et FMI en 1980 et OMC en 2001.
• La Chine à l’ONU : 6 contributeur. Hausse d’usage de son véto : en
ème
2011 et 2014 contre résolutions visant à mettre fin à la violence en Syrie.
• S’est implanté en relation dans les pays Sud, rôle moteur dans BRICS,
création de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures
(AIIB, créée en 2014) ou lancement de nouvelle stratégie : « une
ceinture, une route » ou « la nouvelle route de la soie » liaison
ferroviaire entre Chine et Europe par Asie centrale et Russie. Justifie
création AIIB en soulignant manque d’adaptation du FMI et BM. Chine
s’est fixé lors du 18 Congrès du PCC de 2012 comme objectif de
ème
participer à façonner l’ordre mondial.
• La Chine en Afrique : tenue des Forums de coopération sino-africains
tous les trois ans, depuis 2000 échanges passés de 12 à 300 milliards de
dollars en 2015. Depuis 2011 premier partenaire commercial de
l’Afrique, aide au développement aux États non démocratiques. Emplois
profitent cependant peu aux Africains et corruptions, on a ainsi pu
parler de « néo-colonialisme».
• La Chine et le Pacifique sud : utilise surtout l’aide au développement :
entre 2006 et 2016 la Chine aurait fourni 1.8 milliard à ses 8 partenaires
du Pacifique sud. Au Fidji, au lendemain du coup d’Etat militaire en
2006, les aides australiennes et néo-zélandaises ont été suspendus
laissant vide que Chine s’est empressée de combler. Propose prêts très
long terme : crée une forme de dépendance : à Tonga cette dette
atteint en 2011 1/3 du PIB.
B. Les relations avec les USA : entre rivalités et coopérations
• Opposition politique versus coopération éco : au lendemain de la
répression de Tiananmen, USA imposent sanctions et avec CEE
décrètent embargo sur les ventes d’armes, considéré par Chine comme
violation de souveraineté. Années 90 et 2000 caractérisées par tensions,
au début des années 2010 désaccords sur droits de l’homme, Tibet,
propriété intellectuelle, déséquilibre commercial, cyber-attaques, liberté
de circulation maritime et aérienne en mer de Chine, ventes d’armes
américaines à Taiwan, Corée du Nord, Syrie… Dernièrement : le New
York Time révèle en 2017 que le PCC a éliminé directement 20 espions
de la CIA sur son territoire en deux ans
• Rivalités en Asie-Pacifique : retour des tensions a provoqué stratégie du
pivot vers l’Asie adoptée en 2011 par l’administration de Barack Obama,
relations militaires avec Japon, Philippines, Corée du Sud et volet éco
avec le TPP signé en 2010 avant que Trump ne décide d’en retirer le
pays. A l’inverse Chine soutient le RCEP qui associe aux dix pays de
l’ASEAN, Japon, Corée, Inde, Australie, NZ.
• Un déséquilibre stratégie : hyper puissance militaire américaine contre
puissance militaire chinoise en construction, les USA ont plus de 600
 bases militaires à l’étranger, Chine n’en a qu’une à Djibouti. USA ont 50
alliances militaires, Chien en a une seule : traité d’amitié et de défense
mutuelle signée avec Corée du Nord en 1961. APL a de plus manque
d’expérience : n’a pas combattu depuis 1979.
• Dialogue et interdépendance éco et financière : avec visite Xi Jinping
aux USA en septembre 2015, Chine et USA se sont engagés sur trois
fronts : mettre en place mesures de sécurité pour limiter incidents en
mer de Chine, réduire émissions CO2 et s’abstenir de lancer cyber-
attaques sur infrastructures sensibles. USA critiquent sur dumping
monétaire qui a enrichie industrie chinoise : déficit de 502 milliards de
dollars en 2016,. Chine finance une partie de la dette américaine comme
l’a rappelé Hillary Clinton en 2009. Chine posséderait 10% de la dette
nationale américaine
C. Le Partenariat stratégie sino-russe
• Coop militaire et éco : au cours des années 90 relations
programmatiques : résolution de la dispute frontalière, démilitarisation
de la frontière et vente d’armes à la Chine : Russie devient principal
fournisseur d’armes et de technologies militaires. Construction de
gazoducs et oléoducs pour répondre à la demande chinoise notamment
depuis conflit en Ukraine qui a débouché sur sanctions contre Russie.
2001 : traité d’amitié, de coopération et de bon voisinage.
• Position commune contre Occident : s’opposent à l’interventionnisme
américain ou européen : entre 2011 et 2014 véto commun sur conflit
syrien. Alors que Chine s’oppose à l’ingérence, n’a rien dit sur les actions
russes en Ukraine, médias officiels ont soutenu Poutine renvoyant
responsabilité de la crise sur Otan et Europe.
• Les limites : Russie vend aussi armes à l’Inde et au Vietnam, ayant
chacun un conflit frontalier avec Chine, Russie voit parfois d’un mauvais
œil l’influence grandissante de la Chine en Asie centrale.
D. Asie : entre affirmation de la puissance et politique de bon
voisinage
• Permanence de litiges territoriaux : avec Inde sur chaine himalayenne,
en mer de Chine avec Japon et en mer méridionale avec Vitenam,
Philippines, Malaise, Taiwan et Brunei sur les archipels Paracel et
Spratleys. (chap 21)
• Environnement régional complexe : La Chine possède 22 000km de
frontières terrestres, 14 voisins frontaliers, 4 détiennent l’arme
nucléaire (Corée du Nord, Inde, Pakistan, Russie) et trois sont sous
parapluie nucléaire américaine (Japon, Corée du sud et Taiwan). OCS :
créée en 2001 par Russie, Chine, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et
Ouzbékistan, en 2015 rejoint par Inde et Pakistan. Forme 4 grande
ème
alliance militaire avec OTAN, UNASUR et UA. Statut d’observateur refusé
au Japon et aux USA.
• Dissiper l’idée de menace chinoise ou affirmer sa puissance : Chine veut
de manière récurrente dissiper l’idée d’une menace chinoise,
transformation en 2001 du groupe des 5 de Shanghai en OCS : rassurer
par régionalisation comme pour les pourparlers à six lancés en 2003 et
dissouts en 2009 entre Chine, deux Corées, USA, Russie et Japon pour
résoudre crise coréenne. Mais aménagements depuis 2013 des îles
Spratleys ont écorné son image.
Chine-Japon : Chine maoïste a adopté ton modéré vis-à-vis du passé
expansionniste du Japon pour signer traité de paix en 1978 perçu comme
futur partenaire économique et contrepoids face à l’URSS mais depuis
années 90 Chine a joué carte de l’antijaponisme. Visites régulières au
sanctuaire shinto de Yasukuni où sont honorées les âmes de soldats
japonais morts au nom de l’empereur entre 1868 et 1951 incluant
criminels de guerres sont illustrations aussi de refus de regarder passé en
face du Japon.