Vous êtes sur la page 1sur 18

LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA

COMMUNE DE DIULU.
INTRODUCTION
Vu la succession de certains faits dans la ville de
Mbujimayi entre et autres : l’accroissement de la démographie au
cours de ces dernières décennies (766 684 habitants en 1993
contre 1 900 089 habitants en 2005 soit 40% de croissance)
(DPS ; 2010). La hausse de prix de denrée alimentaires de haute
consommation sur le marché de Mbujimayi (1500FC pour 2,5 Kg
de maïs et 1000FC pour 2 KG de farine de manioc en 2010 contre
3500FC pour le maïs et 2000FC pour le manioc en 2019). Selon
le rapport de la division provinciale de l’économie sur l’évolution
du prix moyen annuel. Ces problèmes agro économiques en
générale et la problématique de la consommation de la farine de
manioc en particulier ne peuvent mieux trouver solution qu’après
une recherche scientifique mieux cadrée. Ainsi, l’étude portant
sur la consommation de la farine de manioc a été mise au point et
exécutée pour tenter de répondre à la grande difficulté
notamment celle de la quantité consommée journalièrement par
individu.
En fait, la province du Kasaï oriental, la ville de
Mbujimayi et la commune de Diulu en particulier où notre étude
s’est effectuée ; constituent de grands centres de consommation
de cette denrée alimentaire (farine de manioc).
La farine de manioc constitue pour la RDC en général
et pour la province du Kasaï oriental en particulier une de
denrées alimentaires de première nécessité et à haute
consommation dont la production réelle (8650834 Tonnes /an)
surpasse de très loin la production idéale (96 120,8 Tonnes/an)
(Inspection provinciale de l’Agriculture 2015). L’écart est de
769 713,2 tonnes ; ces données prouvent à suffisance que le
manioc est l’unique denrée ayant atteint la sécurité alimentaire
au cours de la dernière décennie (1990-2000). Les normes de
consommation fixent que la quantité consommée par personne et
par an s’élève en moyenne à plus ou moins 76,5 Kg (FAO,1987).

1
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.
Parmi les cultures à haute consommation, le manioc
est la seule denrée qui se distingue par son offre locale supérieur
à l’offre idéale selon les dernières recherches (MBUYI
TSHILUMBA,2014).
La farine de manioc est une alternative naturelle et
saine à la farine de blé. Par envie de diversité ou par intolérance,
les consommateurs sont de plus en plus nombreux à chercher
des alternatives à la farine de blé. Si certaines reviennent
régulièrement, comme les farines de riz ou de maïs, d’autres
moins répandues comme celle de manioc gagnent à être connues.
(Manon Laplace ;2015).
Partant de tout ce qui précède, c’est ainsi que l’on
s’évertue à vérifier la quantité réellement consommée au niveau
des ménages en nous posant cette question fondamentale : « Est-
ce que la quantité consommée journalièrement de la farine
de manioc par ménage répond-elle aux normes de
consommation dictées par la FAO ? »
Vis-à-vis de la question fondamentale de notre
recherche, on suppose que la quantité de farine consommée
journalièrement par ménage dans la ville de Mbujimayi
répondrait aux normes de la consommation. Cela en considérant
les données résultant des investigations de certains chercheurs
qui prouvent que l’offre locale du manioc est supérieure à l’offre
idéale ; c’est le cas de Charledoux MBUYI dans son travail intitulé
« Analyse de la situation alimentaire au Kasaï Oriental en 2014 ».
A l’encontre, vis-à-vis de la crise qui frappe tous les
ménages dans la ville de Mbujimayi, nous pensons que le pouvoir
d’achat de ménage s’effrite au jour le jour ou s’amenuise de plus
en plus. Ainsi, bien que cette denrée soit vendue à un prix vil, il
serait inaccessible aux ménages les plus démunis. D’où les
quantités consommées par les ménages dans la ville de
Mbujimayi pourraient ne pas répondre aux normes de
consommation dictées par la FAO.

2
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.
La problématique étant d’une grande importance, c’est
ainsi que nous nous fixons comme but dans ce travail de
déterminer avec précision la quantité réelle consommée
journalièrement par individu dans un ménage pour la comparer à
celle dictée par la FAO afin d’en dégager l’écart.
Pour atteindre cet objectif, la méthode mise en place
s’échelonne de manière suivante :
 Considérer tous les ménages de la commune de DIULU comme
base de sondage puis ; tirer aléatoirement de la base ;
 Déterminer la quantité de farine de manioc consommée
dans chaque ménage ciblé ;
 Déterminer le nombre de personne dans chaque ménage ;
Dégager par calcul simple la quantité individuelle consommée par
chaque membre du ménage ;
 Ressortir les causes justifiant la quantité consommée ;
 Comparer la quantité consommée à celle dictée par la FAO
et dégager l’écart.

II. MILIEU, MATERIELS ET METHODES


II.1. Milieu (commune de DIULU)
La présente étude est menée en République
Démocratique du Congo, dans la province du Kasaï oriental ;
dans la ville de Mbujimayi et plus précisément dans la commune
de DIULU.
La commune de Diulu est située à 23°36’ de longitude
Est, et à 6°10’ de latitude sud. Elle a une superficie de
8,20Km2 pour une population estimée à 505 929 habitants en
2015 ce qui donne une densité d’environ 61 698 habitants par
Km2 ; la commune a un climat tropical humide à deux saisons. La
saison de pluie est de plus ou moins 9 mois et va du 15 aout au
15 mai et la saison sèche de trois mois allant dans le sens inverse
de la saison de pluie, c’est-à-dire du 15 Mai au 15 Août.
Concernant le relief, cette commune a un relief accidenté où le
haut et le bas conduisent vers la vallée de la rivière Muya.

3
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.
De par sa position centrique, il convient de signaler que
vers les années 1959-1961, cette entité est devenue fermement
un centre d’accueil des refoulés de toutes les tribus fuyant la
guerre fratricide opposant les deux entités LULUA et BALUBA. Ce
qui a créé un délit des harmonisations parmi le peuple Kasaïen.
En 1967, l’entité de DIULU fut effectivement reconnue comme
entité politico-administrative par ordonnance N° 67/221/du 30
Mai 1967 et par l’arrêté du 04 Avril 1968 se retrouvant au
nombre et aux limites administratives de cinq communes qui
composent la ville de Mbujimayi. (Rapport annuel de la commune
de DIULU 2015).
La commune de DIULU, caractérisée comme une entité
spéciale qui loge un bon nombre d’intellectuels, on y trouve
également beaucoup de bâtiments qui logent les services de l’Etat
ou l’administration publique. C’est bien dans cette commune que
l’on trouve le bâtiment du gouvernorat de la province. (Anonyme ;
2015).
S’il faut dire un mot sur la ville de Mbujimayi par
rapport à la structure socio-économique, il sied de retenir que le
destin de la ville de Mbujimayi est beaucoup lié à celui du pays et
aux capacités d’entrainement de la MIBA qui est fortement
considérée comme le poumon économique de toute la province.
D’après les résultats d’une enquête sur le budget et la
consommation des ménages à Mbujimayi publiés par l’Institut
National de Statistique en 1983, il ressort que 14% des familles
vivaient de l’activité de productions industrielles de diamant et
l’exploitation artisanale procure des ressources à 19% des
ménages en période normale. Ses ratios sont réduits à la baisse
suite à la conjoncture socio-économique actuelle.
De ce qui concerne l’alimentation de la population de
Mbujimayi, comme pour beaucoup de villes de la RDC, les
habitudes alimentaires d’une population induite par la crise
socio-économique sont dans l’ensemble caractérisées par
l’absence de petit déjeuner, des aliments à faible consommation
rapide, des boissons et par la consommation d’aliments de faible

4
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.
valeur nutritive. La dégradation de conditions de vie oblige la
population de Mbujimayi à consommer une nourriture pauvre en
élément plastique comme la farine de maïs et de manioc pour la
mise en place de son aliment de base qui est le FOUFOU
(NSHIMA).
Cartographie de la ville de Mbujimayi.

Figure 1 : La carte administrative de la ville de Mbujimayi

Source : Google Map.

II.2. Méthodes et techniques des recherches

Pour atteindre l’objectif défini dans ce travail et


concrétiser la méthodologie définie ci haut, les méthodes et
techniques suivantes ont été utilisées :
 La méthode rétrospective appuyée par la technique
documentaire qui nous ont permis de comprendre
notre thème à partir de ce qui était déjà dit et fait à
travers d’autres recherches ;
5
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.
 La méthode d’échantillonnage appuyée par la
technique de sondage, d’enquête et d’interview avec
lesquelles nous sommes partis pour récolter les
données auprès de nos enquêtés à partir d’un
questionnaire d’enquête. Sur ce, 90 ménages ont
été choisis aléatoirement dans les six de vingt-
quatre quartiers qui composent la commune de
DIULU) ;
 La méthode analytique qui a servi à l’analyse de
nos données en faisant usage du logiciel SPSS.20
et Excel ;
 Et la technique d’observation qui a constitué le
fondement du choix de ce sujet ;
 La méthode inductive : avec laquelle nous avons pu
généraliser les résultats obtenus sur base de
l’échantillon sur l’ensemble de la commune et pour
conclure ces derniers sur l’ensemble de la ville de
Mbujimayi.

II.3 les matériels utilisés

Pour réaliser notre travail, nous avons fait recours à un


certain nombre des matériels ; mais l’objet principal autour
duquel nos investigations ont pu graviter est la farine de manioc.
En plus de matériels de routine utilisés comme :

 Un questionnaire d’enquête ;
 Un téléphone pour l’enregistrement des certaines
informations issues des enquêtés ;
 Un stylo et papiers A4 pour écrire ;
 Les logiciels d’analyse des résultats (Excel et SPSS
20) ; nous avons encore utilisé les différentes unités
de mesure utilisées pour la commercialisation de
produits agricoles qui sont :
 Le meka qui équivaut à 2Kg de farine de manioc et
ses sous multiples comme bleu band équivalant à
1Kg et le Sipa équivalant à 500 grammes ;
6
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.
 Une balance analytique de précision pour la pesée.

Ainsi, la farine de manioc et les différentes unités de


mesure en usage sont exposés sur la planche 1 et 2.

Planche 2 : la farine de manioc dans


Planche 1 : la farine de manioc dans différentes unités de mesure (2000gr,
différentes unités de mesure (2000gr, 1000gr et 500gr) avec les mamans
1000gr et 500gr) Vendeuses.

III. PRESENTATION, INTERPRETATION ET DISCUSSSION DES


RESULTATS
Cette partie du travail vient présenter les résultats
obtenus après nos investigations sur terrain. Ainsi, les tableaux
et graphiques ci-dessous détaillent la situation suivant chaque
paramètre enquêté et un commentaire qui explique la situation
rencontrée.

III.1. Répartition des chefs de ménages enquêtés en terme


d’âge

Etant donné que la quantité consommée varie en


fonction de l’âge des individus, la détermination de ce paramètre
a une grande importance car il influe sur la quantité que peut
consommer un ménage ou une population.

7
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.

8
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.
Les données concernant l’âge des chefs des ménages
enquêtés sont présentées par la figure 2.

110
100 100
93.3
90
90
77.8

70
61.1

50

33.3
27.827.8 30
30 25
1516.7 1415.5
10 6 6.7

20-30 ans 30-40 ans 40-50 ans 50-60 ans 60 ans ou total
plus
Fréquence 25 30 15 14 6 90
Pourcentage validé 27.8 33.3 16.7 15.5 6.7 100
Pourcentage cumulé 27.8 61.1 77.8 93.3 100 NaN

Fréquence Pourcentage validé Pourcentage cumulé

Figure 2. Répartition des enquêtés selon leur tranche d'âge

Source : Enquête sur terrain ; 2019.

Ainsi, comme nous pouvons le lire sur cette figure ; il


ressort après enquête et analyse que la commune de DIULU est
habitée par une population encore jeune dont le pourcentage
cumulé représente 61,1 soit 55 enquêtés ont l’âge variant entre
20 et 40 ans tandis que 16,7% des enquêtés varient entre 40 et
50 ans ; 14 enquêtés varient entre 50 et 60 ans contre un faible
pourcentage dont l’âge est supérieur à 60 ans.

9
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.
III.2. Répartition des enquêtés selon leur niveau d’étude

Les données sur le niveau d’études de la population


sont importantes pour savoir la situer sur le plan scientifique
(intellectuel) ; car le choix des denrées qui doivent faire parti du
panier de la ménagère dépend du niveau de vie économique et

également du niveau intellectuel atteint par les


individus. Les données sur le niveau intellectuel de cette
commune se trouvent sur la figure 3 ci-dessous.

110
100

90
90

70

50
41.1
37
31.1
30 27.8 28
25

10

primaire secondaire superieur total


fréquence 25 28 37 90
pourcentage validé 27.8 31.1 41.1 100

fréquence pourcentage validé

Figure 3. Répartition des enquêtés selon leur niveau d'étude

Source : Enquête sur terrain ; 2019

Les résultats de la figure 3 montrent que la commune


de DIULU est habitée par une population intellectuelle ayant en
grande partie le niveau d’étude supérieur tel que confirmé par
41,1% de nos enquêtés suivis du niveau secondaire déclaré par
28 enquêtés représentant 31,1% validés tandis que 25 enquêtés
ont un niveau primaire. Ces résultats corroborent avec ceux

10
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.
trouvé par Blaise KAZADI dans son étude sur la disparition des
arbres fruitiers dans ville de Mbujimayi cas de la commune de
DIULU en 2015

III.3. Secteur d’intervention de la population enquêtée

Comme on peut le constater partout, parmi les


paramètres qui influencent la consommation dans un ménage, le
pouvoir d’achat constitue le paramètre fondamental et ce dernier
dépend de l’occupation principale considérée comme une source
de revenu. C’est ainsi que nous avons voulu savoir les secteurs
d’intervention de nos enquêtés qui ont donné leurs réactions qui
sont présentées par la figure 4.

110
100 100
90
90

70
55.6
50
50 44.4 44.4
40

30

10

Secteur formel Secteurinformel Total

Fréquence 40 50 90 NaN
Pourcentage validé 44.4 55.6 100 NaN
Pourcentage cumulé 44.4 100 NaN NaN

Fréquence Pourcentage validé Pourcentage cumulé

Figure 4. Répartition des enquêtés suivant le secteur d'intervention

Source : Enquête sur terrain ; 2019

Les résultats présentaient par la figure 4 montrent que


seuls 40 enquêtés soit 44,4 % ont un emploi dans le secteur
formel tandis que 55,6 % des enquêtés soit 50 / 90 personnes
évoluent dans le secteur informel caractérisé en grande partie par
le petit commerce ; c’est-à-dire que parmi les 50 enquêtés
évoluant dans le secteur informel, 30 enquêtés soit 60% font le

11
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.
commerce tandis que les 40 % restant se répartissent dans
d’autres activités comme : l’exploitation artisanale du diamant,
les services privés de sécurité, les services églesiastiques ; etc.
Cette situation se justifie par le taux de chômage qui frappe la
quasi-totalité de la population congolaise depuis plusieurs
années. Dans le même sens que nous, Justine MUJINGA a aussi
trouvé dans son travail intitulé « Contribution du commerce
d’arachide au pouvoir d’achat de ménages de la ville de
Mbujimayi » que le secteur informel occupe une grande partie de
la population urbaine allant jusqu’à 70%.

III.4. Prix d’achat de la farine de manioc pour 500 grammes

Sachant que la RDC se trouve dans une zone de


fluctuation monétaire qui entraine le niveau des prix de façon
générale sur le marché, il était important de connaître la
fourchette de fluctuation de prix pour cette denrée (la farine de
manioc) dans cette commune. La figure 5 présente les données
sur la variation de prix par unité de mesure la plus utilisée par
les ménages consommateurs appelée SIPA et équivalant à 500
grammes.

110 100 100


88.9 90
90

70

50 44.5 44.4
40

30 24.5
22
20
18
11.1
10
10 0
200-300 FC 300-400 FC 400-500 superieur à Total
500FC
Fréquence 18 22 40 10 90
Pourcentage validé 20 24.5 44.4 11.1 100
Pourcentage cumulé 20 44.5 88.9 100 0

Fréquence Pourcentage validé Pourcentage cumulé

Figure 5. Variation de prix de la farine de manioc pour 500 Grammes

Source : Enquête sur terrain ; 2019

12
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.
Lors de nos enquêtes, il ressort comme les données de
la figure 4 le prouvent que le prix de 500 grammes de farine de
manioc varie entre 200 et 700 FC. Une gamme importante de nos
enquêtés soit 44,4% confirment avoir l’habitude d’acheter entre
400 et 500 FC, 22 enquêtés parlent de 300 à 400FC tandis que
11,1 % consomment plus de 500 grammes à un prix variant entre
600 et 1000 FC. Ces ménages consommant plus de 500 grammes
sont à compter parmi les nantis ou soit les ménages appartenant
aux autres tribus affectionnant la patte alimentaire à base de
manioc comme les ressortissants de BANDUNDU, de
l’EQUATEUR ou de la province orientale. Quant aux variations de
prix, les causes sont multiples parmi lesquelles la capacité de
négociation, la loi du marché (l’offre et la demande), la qualité de
la farine etc.
Le but de ce travail est de déterminer la quantité de la
farine de manioc consommée par jour et par individu. C’est ainsi
que le tableau 1 et les graphique 6 et 7 ci-dessous présentent sur
base de données récoltées
Tableau 1. Quantité consommée par jour et la taille du ménage
Quantité Taille du ménage Fréquenc Tau
consommé 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 10≤1 e x%
e par jour 0 4
en gramme
500 2 4 2 15 10 10 10 4 2 0 0 60 66,7
1000 0 0 0 0 0 0 2 2 5 7 8 24 26,7
1500 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 2 03 3,3
2000 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 3 03 3,3
Total 2 4 2 1 1 1 1 6 8 8 13 90 100
5 0 0 2
Source : Enquête sur terrain, 2019.

Apres enquêtes, nous avons trouvé allant des données du tableau


1 que la taille des ménages de la commune varie entre 1 à 14
personnes. La consommation en farine de Manioc considérée à
travers les unités de mesure usuelles varie de 1 SIPA soit
l’équivalant de 500 grammes à 1 MEKA soit 2000 grammes. En
considérant la colonne de taux, on constate que 66,7% de la
population enquêtée consomment un SIPA soit 500grammes par
jour ; 26,6% consomment le BLEU BAND soit 1000g / jour et une
13
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.
infirme partie de la population, soit 3,3% consomment une
quantité variant entre 1500 et 2000g / jour. Cette catégorie est à
compter parmi les personnes de certaines tribus comme les
ressortissants de Bandundu, de l’Equateur qui préfèrent une
patte à quantité de farine de manioc grande que celle de la farine
de maïs. Ce qui nous permet à partir de ces résultats d’affirmer
que la consommation moyenne par ménage est de 500 grammes
par jour.
Si le prix n’est pas à la base de cette faible consommation comme
montre la tendance sur la fréquence à la figure 7, retenons que
plusieurs causes sont évoquées parmi lesquelles les habitudes
alimentaires par préférence d’une patte de foufou seraient plus
évoquées dans les ménages enquêtés. C’est ainsi que la figure 7
présente les données sur la quantité consommée par ménage et
ressort l’allure de cette consommation sur la fréquence.

120
97.7 100
100 93.4

80
66.7 66.7
60
60

40
24 26.7
20
3 3.3 3 3.3
Fréquence Linear (Fréquence)
0
500 Grammes Pourcentage validé
1 000 Grammes 1 Pourcentage
500 Grammes cumulé 2 000 Grammes

Figure 7. Répartition des enquêtés suivant la Quantité


consommée par ménage
Source : Enquête sur terrain ; 2019

De la figure 7, il s’observe que 60 ménages enquêtés


consomment 500 grammes par jour ; 24 consomment 1000
grammes journalièrement tandis que la quantité variant entre
1 500 et 2 000 grammes est consommée seulement dans 6
ménages. Ce qui justifie l’allure descendante de la consommation
par les ménages chaque fois que la quantité augmente ; c’est-à-

14
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.
dire que par rapport à la quantité consommée, la majorité
consomme 500 grammes et que la minorité 1500-2000 grammes.
La taille de ménages a un grand impact sur la quantité de
biens à consommer dans un ménage. Partant de cette idée, nous
avons voulu savoir la taille de chaque ménage enquêté afin de
savoir si elle impacte la consommation de farine de manioc. Les
données de ce paramètre sont présentes dans la figure 8.

120

100
100
85.6
80

60
47.8
38.9 37.8
40 35 34

20 13 14.4
8 8.9 8.9

0
1-3 Personnes 4-6 Pesonnes 7-10 Personnes plus de 10 -14 Personnes

Fréquence Pourcentage validé Pourcentage cumulé

Figure 8. Répartition des enquêtés suivant la taille de ménage

Source : Enquête sur terrain ; 2019

Comme on sait le voir sur la figure 8, huit ménages sur 90


soit 8,9% sont composés de 1-3 personnes ; 35 ménages abritent
les personnes variant entre 4 et 6 ; 34 ménages sont habités par 7-
10 personnes tandis que 13 ménages soit 14,4% de ménages sont
habités par un grand nombre de personnes variant entre 11 et 14.
Cette variation de taille influe réellement sur la quantité à
consommer en plus des tribus. Ce qui fait que quelques ménages
enquêtés consomment variablement soit les uns 500-100 grammes
et les autres 1500-2000 grammes.

15
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.
CONCLUSION
En somme, ce présent travail intitulé « Etude de la
consommation de farine de manioc dans les ménages de
Mbujimayi ; cas de la commune de DIULU » avait comme objectif
de déterminer la quantité moyenne journalière de farine de
manioc consommée par ménage et par individu dans la commune
de DIULU et partant dans la ville de Mbujimayi.
En ce qui concerne la quantité consommée, les
résultats ont prouvé que les ménages de la ville de Mbujimayi en
général et en particulier la commune de DIULU où notre étude
s’est effectuée consomment en moyenne 500 grammes de farine
de manioc par jour comme ont affirmé environ 66,7 % de nos
enquêtés.
Avec une moyenne de six personne par ménage selon
l’Institut National de Statistique de la RDC ; cette quantité est
insuffisante par rapport aux normes établies. En nous conférant
aux normes de consommation établies par la FAO pour la farine
de manioc soit 306,16 grammes par jour et par personne. Les
résultats trouvés prouvent que la moyenne de consommation est
de 500 grammes par ménage ce qui donne une moyenne
individuelle de 83,3 grammes si on tient en considération la
moyenne de personnes à six par ménage. Avec ces résultats, nous
nous permettons de confirmer l’hypothèse qui stipulait que « A
l’encontre, vis-à-vis de la crise qui frappe tous les ménages dans
la ville de Mbujimayi, nous pensons que le pouvoir d’achat de
ménages s’effrite au jour le jour ou s’amenuise de plus en plus.
Ainsi bien que cette denrée soit vendue à un prix vil, il serait
inaccessible aux ménages les plus démunis. D’où les quantités
consommées par les ménages dans la ville de Mbujimayi
pourraient ne pas répondre aux normes dictées par la FAO ».
Malgré sa production réelle qui est supérieure à la
production idéale, on constate que la quantité moyenne
consommée par les ménages qui est de 500 grammes est de loin
inferieure aux normes qui fixent la consommation journalière à
306,16 grammes par individu. Avec la taille de ménages retenue

16
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.
à 6 personnes en moyenne, chaque famille consommerait
1836,96 grammes par jour. En faisant la différence vis-à-vis des
quantités réellement consommées, il s’avère que le déficit est
béant et s’élève à 1336,96 grammes.
Cette réalité vient de prouver que malgré les efforts
fournis, les ménages évoluent dans un état de sous-alimentation
vis-à-vis des normes par rapport à la consommation de la farine
de manioc dans la commune de DIULU et partant dans la ville de
Mbujimayi.
Cette situation est-elle due réellement à l’effritement du
pouvoir d’achat des ménages ou aux habitudes alimentaires ou
encore aux préférences du consommateur Kasaïen qui veut que
ça soit ainsi ? A cette question qui relève de l’aspect socio-
économique, les avis sont partagés car les uns s’accrochent à
l’idée de consommer plus et les autres qu’une petite quantité et
surtout déjà habitués à une patte alimentaire à faible rapport
(20/80), c’est-à-dire 80% de la farine de maïs et 20% seulement
de la farine de manioc. Au-delà de ce rapport, la patte perd sa
consistance, son goût délicieux et son bon coefficient de
remplissage car on peut manger une grande quantité sans
atteindre facilement satiété.
Scientifiquement, il est prouvé que la quantité
consommée journalièrement par ménage est insuffisante avec un
écart de -1336,96 grammes /ménage. Il convient que le peuple
de la ville de Mbujimayi soit informé et avertis pour que les
dispositions soient prises pour que la consommation puisse tenir
compte des normes car cette denrée est disponible de par son
offre réelle qui est de loin supérieure à l’offre idéale depuis plus
d’une décennie tant dans la province du Kasaï Oriental que dans
beaucoup de provinces de la RDC.

17
LA CONSOMMATION DE LA FARINE DE MANIOC DANS LA VILLE DE MBUJIMAYI ; CAS DE LA
COMMUNE DE DIULU.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
I. OUVRAGES

ANONYME (2018) : rapport annuel de l’Inspection provincial de l’Agriculture


Pèche et Elevage, p.120
Manon LAPLACE (2015) : L’alimentation humaine face à l’économie mondiale,
éd. Pervin ; Paris 2015.
FAO (1987) : Normes codex pour la farine, codex STAN, 1987 p.106
FAO (2015) : Produire plus avec moins, le manioc-Guide pour une
intensification durable ;
INS (1998) : Ratio recommandé par le CEPLANDANT pour une famille de
taille moyenne ;

II.THESES ET MEMOIRES
Charledoux MBUYI (2014) : Analyse de la situation alimentaire au Kasaï
oriental.
Blaise KAZADI (2015) : Disparition des arbres fruitiers dans la ville de
Mbujimayi ; cas de la commune de DIULU.
Justine MUJINGA (2019) : Contribution du commerce d’arachide au pouvoir
d’achat de ménages vendeurs de la ville de Mbujimayi.
III.RAPPORTS
Division provincial de la santé (2010) : Rapport annuel sur la croissance
démographique de la ville de Mbujimayi de ;
Inspection provinciale de l’agriculture (2015) : Etat de lieu sur la production
de denrées de première nécessité (maïs et manioc) dans la province du Kasaï
oriental

18

Vous aimerez peut-être aussi