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IEPEL@Prep-ATNoteSynthèse 16/06/2011

ÉPREUVES SUR DOSSIER

La méthodologie pour l'épreuve de "rédaction d'une note" est abordée ici en deux temps :
il s'agit tout d'abord de s'entraîner à la synthèse efficace d'informations d'un dossier, pour
ensuite se confronter plus spécifiquement à l'épreuve telle qu'elle est proposée au concours
et précisée dans la "note de cadrage" produite par les Centres De Gestion organisateurs.

Les six exercices proposés permettent d'aborder cette épreuve au fil d'un apprentissage
menant progressivement de la synthèse à la "rédaction d'une note" dans la forme attendue
par les correcteurs du concours.

MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE DU "PLAN"


POUR LA "SYNTHESE"

"Etat d'esprit" indispensable


Vous êtes, avant tout, dans une situation de communication, vous devez communiquer avec un interlocuteur
(un correcteur par exemple…), un auditoire, vous devez "faire passer un message" à "un" ou "des" destinataires.

Il s'agit avant tout de vous faire comprendre de la façon la plus claire et la plus efficace possible :
. pour que l'on comprenne et "suive" bien ce que vous dites au moment où vous le dites.
. pour que l'on puisse retenir le plus facilement possible ce que vous avez dit.

Compréhension des attentes du correcteur

On peut évoquer à ce propos ce qui est dit des "objectifs de l’épreuve" dans les « éléments indicatifs du cadrage
des épreuves » proposé par les organisateurs du concours d’Attaché territorial aux correcteurs. "A partir du
problème posé, et quelle que soit la spécialité choisie par le candidat, celui-ci devra sélectionner et hiérarchiser
les informations contenues dans le dossier, au regard de l’énoncé du sujet. Celui-ci pourra mettre le candidat en
situation de résoudre une question et/ou d’élaborer des propositions. Ces dernières seront alors à puiser dans le
dossier sans faire appel à des éléments extérieurs à celui-ci et sans apport personnel. Ce faisant, le candidat
devra faire preuve de :

- sa capacité d’analyse
- son aptitude à la synthèse
- sa capacité à structurer ses idées
- présenter clairement un point de vue fondé sur des arguments
- faire preuve de capacités rédactionnelles
- maîtriser les règles de la grammaire, de la syntaxe et de l’orthographe
- utiliser un style clair

Le plan doit être apparent et matérialisé (titres, sous-titres, numérotation, etc…) dans la présentation de la copie.

F. LAPLANCHE-SERVIGNE 1/5 IEPEL@NS


MethdoNS
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Cette disposition répond à la nécessité d'une lecture à "deux niveaux": une lecture superficielle ou une
lecture approfondie, ainsi que des lectures pour (ou par) des "lecteurs" différents.

Une lecture superficielle des titres et sous-titres doit permettre de saisir immédiatement l'essentiel de ce que l'on
a à dire; de mettre en évidence ce que l'on considère comme vraiment essentiel, de plus "fondamentalement"
intéressant sur le thème traité.

La Note doit comprendre une introduction. La conclusion est préconisée lorsque le candidat élabore des
propositions. Le développement comporte deux à trois parties ; le nombre de sous-parties peut être variable en
fonction de la "densité" des documents (deux, trois ou quatre…). Aucun apport personnel d'information(s) n’est
autorisé.

La Note doit donc permettre d'inscrire le thème particulier évoqué par le sujet dans un cadre global :

. situation
. position du ou des problèmes
. principes d'action

...et fournir également à son lecteur, s'il en a besoin, des éléments plus précis et détaillés sur la question :

. du "concret", du "précis" surtout


. ancré dans la réalité professionnelle du destinataire
. en faisant la preuve d'une bonne connaissance de la réalité du "monde professionnel" concerné
On peut commenter ces éléments, en ajoutant que le correcteur n'attend ni une dissertation, ni un résumé, ni une
simple note de service. Il attend une Note qui puisse être directement utile pour un lecteur concerné, motivé, et
exerçant des responsabilités.

Par rapport au dossier


Deux difficultés principales :

1) Difficulté de lecture globale : comment procéder à une lecture sélective et "efficace" :

. prendre suffisamment de recul (y compris au sens physique du terme) afin de repérer et trier les
différents types de documents, pour les classer en les "hiérarchisant" et éliminer ceux qu'il convient de "laisser
tomber".

Donner la priorité :

. aux documents-commentaires, de fond, de synthèse, d'analyse (circulaires d'application, articles de


revues scientifiques).
. réserver pour un "deuxième temps" les documents d'information "brute" : articles de presse factuels,
descriptifs, interviews, etc...

2) Difficulté de choix des éléments importants : il faut mettre en relation les éléments retenus avec le sujet
proposé.

Il faut une prise de notes "active", en mettant immédiatement en place un (ou "des") "plans de
brouillon", sur le modèle de "plans basiques", ou de "schémas productifs" :

- bilan/perspectives
- avantages/inconvénients
- réglementation/applications-conséquences
- objectifs et moyens/intérêt et limites
- bilan/critique/propositions
- situation/problèmes/points de vue en présence/solutions
- évolution d'un processus/conséquences/solutions pour le modifier ou l'infléchir.

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Une des difficultés essentielles réside également dans l'organisation des éléments d'information recueillis dans
les documents du dossier.

Une "prise de notes active" est indispensable pour gagner le maximum de temps en anticipant sur la
rédaction proprement dite. Mais cette prise de notes ne doit pas être anarchique, afin d'être réellement utilisable.

Pour que la prise de notes soit vraiment efficace, il faut respecter 5 principes :

- lire le crayon à la main, en écrivant (ne pas se contenter de souligner ou surligner…)


- économiser son temps, pas le papier, toujours écrire sur un seul côté du papier
- prendre des notes sur des fiches de petit format, utiliser des "demi-format" au lieu de "21-29,7"
- conserver toujours le même format, toujours dans le même "sens", à l'encre ou au stylo
- utiliser quand c'est possible des fiches cartonnées. Leur manipulation permet de visualiser la
"construction" du plan en les rapprochant, les comparant, les associant, etc...

Pour la rédaction
Le rôle central du plan : la Rhétorique

C'est ARISTOTE, disciple de Socrate et de Platon, qui a le premier fixé une classification de l'art de parler ou
d'écrire en quatre "parties":

1) Invention: idées ou arguments


2) Disposition, ou plan: les assembler en un ordre cohérent
3) Elocution, ou style: choisir les mots, les tournures de phrases
4) Action, ou présentation

Dans ces quatre parties de la rhétorique, la plus importante est bien la disposition, c'est-à-dire le plan.

Le plan permet de communiquer le plus clairement possible avec soi, et pour les autres.
. de fixer les idées fugaces
. de rassembler les idées dispersées
. de classer les idées hétérogènes en paquets homogènes, plus maniables

24 plans sont déjà "envisageables" en combinant de toutes les façons possibles 4 éléments d'analyse
seulement…!

Mais parmi tous les plans possibles, certains seront meilleurs que d'autres. Ceux qui seront les plus convaincants
pour le récepteur seront ceux qui auront le meilleur "ordre" de présentation des idées retenues. Pour qu'un plan
soit bon, il ne suffit pas que les idées soient bonnes, il faut aussi qu'elles soient disposées dans le bon ordre,
celui qui favorise leur communication ; et c'est essentiellement cet ordre qui fera l'originalité d'un plan, plus que
l'originalité des idées elles-mêmes, beaucoup plus difficile à concevoir.

La vraie invention, c'est donc le plus souvent la disposition, c'est à dire la deuxième "phase" de la
rhétorique (donc, le plan).

En résumé, on peut dire que le plan est 8 fois important :

Du côté du rédacteur :
- pour classer, éliminer, ordonner, compléter ses idées
- pour rédiger avec plus d'aisance
- pour mettre le texte en page

Du côté du lecteur :
- pour choisir le passage qui l'intéresse sans avoir à tout lire
- pour suivre le discours facilement
- pour comprendre l'articulation des idées
- pour retenir l'essentiel

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- pour avoir l'impression que l'auteur est quelqu'un qui "maîtrise son sujet"
"Bien penser, selon Aristote, c'est penser sa pensée". Faire un plan, cela sert justement à penser comment
disposer sa pensée. C'est de cette réflexion au "second degré" que naissent deux choses fondamentales : la
créativité et la rigueur.

Le plan pour l'épreuve sur dossier (évalué explicitement dans le barème de certains concours à 12
points sur 20…)

1) Une " base problématique"

Il s'agit essentiellement d'envisager le traitement analytique des informations du dossier de la façon que
vous avez choisie. C'est bien de votre choix de plan qu'il s'agit, et c'est ce qui en fait "l'originalité"…

On peut déterminer des problématiques très différentes à propos d'un même thème, car il s'agit
essentiellement d'étudier un "objet" (un thème, le contenu d'un dossier quelconque) de façon "inédite".

Pour cela, il ne faut pas envisager de limiter la Note à une restitution exhaustive des informations du dossier.

2) Jamais plus de deux ou trois "parties" : la question de "l'ampleur", de la "richesse" plus ou moins grande du
sujet, du thème, du dossier, est un FAUX PROBLEME.

a) "Inventer" le ou les "problèmes" ( au sens "archéologique" du terme ) :

. en formulant des idées, des réflexions analytiques, qui permettent d'interpréter les informations du
dossier. Il vaut mieux, dès lors, éviter la forme interrogative.

b) Un raisonnement déductif , une logique générale :

. avec une "articulation" entre les parties du plan, des "transitions"


. avec une introduction, à la fin de laquelle on annonce le plan que l'on va suivre

c) Le travail de synthèse proprement dit :

. il faut "hiérarchiser" les "idées générales" que l'on peut avoir, afin de "sélectionner", en tête de liste,
les deux ou trois plus importantes, qui constitueront les titres des grandes parties du Plan.
. il faut faire un "tri" à partir du stock d'informations disponible.

Exemples : vous en trouverez à la lecture attentive des éditoriaux de grands quotidiens ou


d'hebdomadaires (plusieurs colonnes), éditoriaux et chroniques radiotélévisées (entre 30s et
1mn30), interventions et interviews d'hommes politiques dans les médias (20 à 30s) :
"monothématiques", avec systématiquement un plan en deux ou trois parties…
3) Une dialectique idée-exemple ou idée-information systématique devra permettre en effet de "valider" ces
idées, de "confirmer" leur intérêt analytique par rapport au thème traité

a) Toujours partir d'une idée générale, puis la confirmer, la valider, à l'aide d'exemples, d'informations
précises. Cette confrontation permanente entre l'idée générale (qui est "première") et l'information
"brute", la "réalité", est le gage de la "cohérence" du propos.

b) C'est ainsi ce qui sera évalué, et non la "valeur" intrinsèque de vos idées.

. la recherche de l'adéquation la plus juste à un " plan-type" est un FAUX PROBLEME. Il y a, a


priori, toujours plusieurs "plan-type" possibles à partir du même stock d'informations.

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Une conclusion n'est pas forcément indispensable (sauf si l'on apporte quelque chose de nouveau, sans
toutefois "relancer" le débat…

Soigner l'écriture, le style, avec des phrases simples, en faisant très attention de mettre systématiquement en
évidence (et en valeur) la logique de votre propos, le "fil conducteur" de votre Note.

Gestion du temps

Il faut absolument gérer votre temps en fonction d'impératifs de "délais" que vous vous
fixez pour les différentes étapes, et que vous vous efforcerez absolument de respecter :
- temps de lecture-survol, servant au "tri-reclassement hiérarchisé"
- temps de lecture approfondie analytique, avec prise de notes active
- "invention" des idées qui formeront la base des grandes parties du plan
- rédaction de l'introduction qui annonce essentiellement le plan
- rédaction proprement dite
- relecture

Exemple d'une méthode"labelisée" de communication : la méthode SPRI

e : entrée en matière

S : d'abord décrire la situation

P : ensuite montrer où est le problème

"Les vérités les plus précieuses sont les méthodes" (Friedrich Nietzsche)

R : puis exposer sa résolution de principe

I : continuer à détailler cette solution globale en un certain nombre d'informations

t : éventuellement, conclure en terminant

Le plan de communication peut être ainsi désigné par le sigle "eSPRIt"

La "méthode idéale" doit permettre d'atteindre les objectifs suivants:


- unir la théorie et la pratique
- pouvoir "intégrer" tous les plans usuels
- éviter par là même les erreurs courantes en matière de plan
- être facilement mémorisable

Au fond, il s'agit essentiellement de développer une "théorie de la lisibilité", dans la


perspective de la mettre en pratique.

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